CHPC Rapport du Comité
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CHAPITRE 1 : INTRODUCTION1.1 Les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de 2014 à SotchiEn 2007, la ville de Sotchi, en Russie, a été choisie par le Comité international olympique pour accueillir les XXIIes Jeux olympiques d’hiver en 2014[1]. Les Jeux olympiques auront lieu du 7 au 23 février et seront suivis des Jeux paralympiques d’hiver du 7 au 16 mars. Sotchi est une ville d’environ 400 000 habitants située le long de la côte de la mer Noire, à quelque 1 600 km au sud de Moscou. Malgré son climat subtropical, la ville est située au pied de montagnes aux pics enneigés. Les Jeux olympiques d’hiver de 2014 comprendront des épreuves dans 15 disciplines reliées à sept sports :
Les Jeux paralympiques d’hiver de 2014 comprendront des épreuves dans cinq sports :
Le Canada s’attend à envoyer plus de 215 athlètes et 90 entraîneurs aux Jeux olympiques d’hiver[4] et environ 50 athlètes aux Jeux paralympiques d’hiver[5]. 1.2 Le mandat du ComitéLe 19 novembre 2013, le Comité permanent du patrimoine canadien de la Chambre des communes (le Comité) a convenu, Que le Comité entreprenne une étude sur les préparatifs d’Équipe Canada, ainsi que les investissements du gouvernement du Canada, dans le cadre des Jeux olympiques et paralympiques de Sotchi[6]. Le Comité a tenu cinq réunions, au cours desquelles il a entendu 29 témoins. 1.3 Le rapport du ComitéLe chapitre 2 du présent rapport a trait aux investissements réalisés par le gouvernement du Canada avant les Jeux. Le chapitre 3 porte sur les préparatifs du Canada en vue des Jeux, et le chapitre 4, sur la stratégie adoptée par le Canada. Dans le chapitre 5, le Comité présente ses observations et ses recommandations. CHAPITRE 2 : LES INVESTISSEMENTS FINANCIERS2.1 L’investissement du gouvernement du Canada dans les Jeux olympiques et paralympiques à SotchiLe gouvernement du Canada est le plus important bailleur de fonds du système sportif canadien. Lors de sa comparution devant le Comité, Bal Gosal, ministre d’État (Sports), a déclaré que le gouvernement du Canada apportait un soutien financier aux athlètes canadiens par l’entremise de trois programmes de Sport Canada. Le Programme de soutien au sport (PSS) est le principal mécanisme de financement pour appuyer les organismes nationaux de sport du Canada, les centres sportifs canadiens et les organismes de services multisports. Le PSS accorde notamment du financement à l’initiative À nous le podium (ANP), qui permet « d’épauler les athlètes canadiens dans la réalisation de leurs rêves olympiques et paralympiques[7] ». Sport Canada fournit également une aide directe aux athlètes par le biais du Programme d’aide aux athlètes (PAA). Le PAA aide à assumer les frais de subsistance, d’entraînement et les droits de scolarité. Enfin, le Programme d’accueil constitue une source de financement indirect, en soutenant la construction et la rénovation des infrastructures sportives du pays. Dans son témoignage, le ministre d’État Gosal a tenu à rappeler que le Canada s’était doté « d’installations sportives de calibre international[8] » lors des Jeux olympiques de 1988 à Calgary et de 2010 à Vancouver. Certains des athlètes qui prendront part aux Jeux de Sotchi ont eu accès aux installations sportives de haute qualité, construites lors de ces deux événements. Le ministre d’État Gosal a souligné la collaboration étroite qui existe entre Sport Canada, le Comité olympique canadien (COC) et le Comité paralympique canadien (CPC). Ces deux organismes sont chargés de coordonner les différents aspects de la participation canadienne aux Jeux olympiques et paralympiques de Sotchi. Karen O’Neill, directrice générale du CPC, a rappelé que les Jeux paralympiques de Vancouver ont joué un rôle de « catalyseur[9] » dans le domaine du paralympisme au Canada. Les retombées se font notamment ressentir au niveau de l’allocation des fonds accordés aux athlètes paralympiques. Un autre bon exemple du partenariat entre Sport Canada, le COC et le CPC, se situe dans la lutte contre le dopage. En novembre 2013, ils annonçaient l’octroi d’un appui financier supplémentaire de près d’un million de dollars au Centre canadien d’éthique dans le sport (CCES) afin d’accroître la recherche sur le dopage des athlètes[10]. Même son de cloche du côté de la présidente de l’organisme ANP, Anne Merklinger, qui a souligné le rôle clé joué par le gouvernement du Canada dans le soutien du sport de haut niveau : …le gouvernement du Canada est le facteur qui contribue le plus à l’excellence sportive au Canada, et il est la principale raison pour laquelle les athlètes et les entraîneurs du Canada ont connu jusqu’à maintenant de nombreuses réussites sur la scène internationale[11]. Mme Merklinger a fait remarquer que 10 millions de dollars supplémentaires ont été investis dans l’initiative ANP au cours des quatre années qui ont précédé les Jeux olympiques et paralympiques de Sotchi[12]. Aussi, c’est avec beaucoup d’assurance que Mme Merklinger a affirmé que l’organisme ANP avait rempli sa mission, soit de s’assurer que les athlètes, les entraîneurs et le personnel de soutien soient prêts, et qu’ils puissent « donner le meilleur d’eux-mêmes aux Jeux olympiques et paralympiques[13] ». En résumé, le ministre d’État Gosal a estimé la participation financière du gouvernement du Canada à « plus de 153 millions de dollars dans les sports d’hiver au cours du dernier cycle olympique de quatre ans[14] ». Selon lui, il s’agit d’une « hausse de plus de 25 millions de dollars ou de 20 %[15] » comparativement à la période quadriennale qui avait précédé les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de 2010. 2.2 Le soutien financier du secteur privé et des gouvernements provinciauxLa grande majorité des témoins ont identifié le gouvernement du Canada comme le joueur clé dans le financement du sport de haut niveau au Canada. Toutefois, le succès des athlètes à Sotchi repose également sur l’implication du secteur privé et des gouvernements provinciaux. M. Aubut, président du COC, a tenu à souligner que le COC « est la plus importante source de financement privé pour le sport de haute performance au pays[16] ». Il est essentiel que le gouvernement fédéral collabore avec le monde des affaires afin « d’offrir un financement solide et stable au sport [et] pour paver la voie au succès aujourd’hui, demain et à long terme[17] ». Stephen Norris, vice-président au Sport à l’organisme WinSport, l’Institut canadien des sports d’hiver de Calgary, partage le même avis. Le gouvernement fédéral pourrait jouer un rôle de leader en encourageant les entreprises canadiennes « à prendre une part plus active au processus[18] ». Tim Farstad, président-directeur général de l’Association canadienne de luge, a lancé l’idée voulant que le gouvernement fédéral accorde des avantages fiscaux aux entreprises qui s’associent avec des athlètes de haut niveau[19]. Le président de la firme B2ten, JD Miller, souhaite également voir une plus grande implication financière des entreprises canadiennes dans la formation et la préparation des athlètes[20]. Cette collaboration est essentielle si le Canada « veut demeurer l’un des principaux candidats aux médailles dans les sports d’hiver[21] ». Steven Hills, directeur exécutif de la Fédération de surf des neiges du Canada, partage ce point de vue. Selon lui, il est nécessaire d’investir davantage d’argent afin de maintenir le « momentum[22] » après les Jeux de Sotchi. Duncan Fulton, vice-président principal, Communications et Affaires de la société, à la Société Canadian Tire, a expliqué que les entreprises privées s’impliquaient dans le sport amateur pour deux raisons. Premièrement, il y a une volonté de s’associer avec des athlètes de renom, ainsi qu’à un événement d’envergure internationale, comme les Jeux olympiques. Deuxièmement, les entreprises ont un sens de responsabilité sociale envers la communauté. Par ailleurs, M. Fulton a mentionné qu’il y avait une panoplie d’histoires à succès à raconter au sujet des athlètes canadiens. Il estime que le gouvernement fédéral et le secteur privé pourraient en faire davantage pour promouvoir les performances sportives des athlètes canadiens (et pas seulement celles réalisées lors des Jeux olympiques[23].) De nombreux témoins ont insisté sur la nécessité d’augmenter le savoir-faire physique chez les jeunes, afin de créer un bassin d’athlètes prometteurs. Les représentants de l’Association canadienne de ski acrobatique[24], de Bobsleigh Canada Skeleton[25] et de Saut à Ski Canada[26] ont exprimé des inquiétudes sur le développement des athlètes de la relève dans leur discipline respective. Des témoins ont exprimé le souhait que les gouvernements provinciaux en fassent davantage dans le domaine du sport au Canada. Pour M. Fulton, le succès du Canada lors des Jeux olympiques se prépare en bas âge, en encourageant les jeunes et les enfants à adopter des habitudes de vie axées sur l’activité physique[27]. Pour M. Hills de la Fédération de surf des neiges du Canada, il pourrait être intéressant d’envisager la signature d’accords bilatéraux entre le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux, qui contribueraient à stimuler le savoir-faire physique et le soutien du sport de haut niveau. Selon M. Hills, de tels accords existent déjà avec le Québec et la Colombie-Britannique[28]. M. Miller, de l’organisme B2ten, estime également que certaines provinces doivent en faire davantage dans le domaine du sport. Il soutient qu’il est possible d’en arriver à une meilleure concertation de tous les intervenants impliqués dans ce domaine, afin de déterminer quels sont les véritables objectifs que nous voulons atteindre en tant que pays[29]. CHAPITRE 3 : LES PRÉPARATIFS DU CANADA EN VUE DES JEUX OLYMPIQUES ET PARALYMPIQUES D’HIVER DE 2014 À SOTCHI3.1 La performance passée du Canada et les objectifs pour les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de 2014Aux Jeux olympiques d’hiver de 2010 à Vancouver, le Canada a offert la meilleure prestation de son histoire, récoltant 26 médailles pour finir au troisième rang. Il s’agissait du plus grand nombre de médailles gagnées par un pays lors d’une seule édition des Jeux olympiques d’hiver et, comme l’a souligné le ministre d’État Gosal, d’un nombre record de 14 médailles d’or[30]. Aux Jeux paralympiques d’hiver 2010 à Vancouver, les athlètes canadiens ont également excellé. Selon Mme O’Neill, du CPC, ces Jeux « ont été nos meilleurs Jeux d’hiver : le Canada s’est classé au troisième rang pour le nombre de médailles d’or : 10 médailles d’or et 19 médailles en tout[31] ». M. Aubut du COC a indiqué qu’aux Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de 2014 à Sotchi, le Canada espère devenir le premier pays hôte à remporter encore plus de médailles aux jeux suivants, ce qui n’est jamais arrivé[32]. Mme Merklinger d’ANP a déclaré que l’objectif du Canada aux Jeux olympiques d’hiver est d’arriver au premier rang du tableau des médailles. Pour les Jeux paralympiques d’hiver, le Canada souhaite finir parmi les trois premières nations ayant le plus de médailles d’or[33]. Selon Mme Merklinger, le Canada a d’assez bonnes chances d’atteindre ses objectifs. Elle a signalé qu’au cours de championnats en 2013, les athlètes canadiens ont remporté 29 médailles dans des épreuves olympiques, ce qui place le Canada à égalité au deuxième rang. Dans les sports paralympiques, le Canada s’est classé au quatrième rang compte tenu de son rang au tableau des médailles d’or[34]. 3.2 Le soutien offert aux athlètesComme l’a souligné M. Aubut du COC, le Canada devra se battre pour obtenir le plus de médailles et arriver au premier rang. Il a déclaré que « ce n’est pas nécessairement le meilleur athlète qui gagne, mais celui le mieux préparé pour gagner la compétition dans le contexte olympique[35] ». Il a ajouté que, pour aider les athlètes à se préparer, ceux qui les appuient « travaille[nt] depuis cinq ans à faire en sorte qu’il ne reste aucune embûche[36] ». M. Aubut a expliqué que, dans le cadre de leur préparation, les athlètes ont pu visiter Sotchi pour se familiariser avec les lieux. De plus, trois millions de dollars de produits et d’équipement canadiens ont été envoyés à Sotchi. Les athlètes ont également été préparés à recevoir l’attention des médias[37]. Mme O’Neill du CPC a indiqué que l’équipe paralympique a reçu plus de fonds, ce qui lui a permis de profiter des avantages suivants : « augmentation du nombre de camps d’entraînement, meilleur soutien aux entraîneurs, augmentation des possibilités de participer à des compétitions, et amélioration de l’équipement et de l’expertise technique pour la médecine sportive et les sciences du sport[38] ». La préparation mentale joue un rôle important dans la période précédant les Jeux. Mme Merklinger d’ANP a décrit tout ce que cela implique : Chaque athlète est entouré d’une équipe compétente, composée de ce que nous appelons un psychologue du sport ou conseiller en performance mentale. Ce spécialiste travaillera avec une fédération sportive nationale et un athlète ou une équipe pour qu’ils soient tout à fait prêts pour les jeux. Le psychologue du sport ou conseiller en performance mentale ira à Sotchi. Il connaîtra bien l’environnement. Il élaborera une approche adaptée à chaque athlète pendant sa préparation aux jeux[39]. Dans le village olympique, les athlètes canadiens auront accès à une aire de préparation physique et de récupération, à une clinique de santé et de science, à une technologie d’analyse vidéo et à un gymnase[40]. Les athlètes paralympiques auront également accès à un logiciel qui offre une analyse immédiate de la performance, laquelle peut être étudiée par le personnel de médecine sportive et les entraîneurs. Ainsi, des modifications peuvent être apportées, au besoin, en vue de la prochaine épreuve[41]. Pour réduire les distractions, il y aura des installations séparées dans le village olympique pour les sociétés partenaires, les familles et les amis[42]. Selon certains témoins, le voyage à Sotchi peut
représenter un défi. Mme O’Neill du CPC a indiqué que son
comité travaille avec Air Canada pour réduire la durée En ce qui concerne le soutien auquel peuvent s’attendre les athlètes s’ils subissent une blessure, M. Wilson a indiqué que le COC avait vérifié les installations médicales et qu’il était convaincu que les athlètes recevront un excellent soutien médical[45]. Le Comité a entendu Elizabeth Manley-Theobald, médaillée d’argent en patinage artistique aux Jeux olympiques d’hiver de Calgary en 1988, parler des avancées en ce qui concerne la préparation des athlètes. Elle a expliqué qu’à cette époque, les athlètes s’entraînaient souvent seuls et a décrit comment les préparatifs sont différents de nos jours : Les athlètes d'aujourd'hui participent à plus de compétitions, ont de plus grandes attentes, mais aussi une incroyable équipe qui travaille avec eux. Ces dernières années, j'ai constaté comment le camp de haute performance de Patinage Canada, tenu au début de la saison, aide nos athlètes à être tout à fait prêts pour leurs affectations internationales et comment il favorise aussi l'esprit d'équipe. Les patineurs ont également accès à de vastes connaissances dans les domaines des sciences du sport, de la nutrition et de l'entraînement spécifique au sport, ce que nous n'avions pas dans mon temps. Jamais je n'ai vu une équipe mieux préparée[46]. 3.3 La sécurité des athlètes et des visiteursLes organisateurs canadiens s’efforcent d’atténuer les préoccupations que soulève la loi russe interdisant les manifestations de soutien envers l’homosexualité. Dans son témoignage, le ministre d’État Gosal a indiqué que : Le gouvernement du Canada a fait part de ses préoccupations directement aux autorités russes. Nous savons tous que la protection et la promotion des droits de la personne sont des traits caractéristiques de la politique étrangère du Canada. Nous sommes très proactifs[47]. Le ministre a ajouté que des agents consulaires canadiens seront à Sotchi pour aider les Canadiens avec les problèmes qui pourraient se poser[48]. M. Aubut a précisé que le Comité international olympique travaille avec le gouvernement de la Russie pour s’assurer que cette loi n’ait aucune incidence sur les athlètes et les visiteurs canadiens[49]. Dans une lettre présentée au Comité, John Baird, ministre des Affaires étrangères, et Lynne Yelich, ministre d’État (Affaires étrangères et consulaires), ont écrit : Tout comme à l’occasion des Jeux olympiques d’été et d’hiver passés, nous avons pris des mesures pour accroître le nombre d’employés sur le terrain, cette fois-ci en Russie, afin d’offrir une aide consulaire à tous les Canadiens. Des plans spéciaux d’urgence consulaires ont été mis en place à Sotchi, Moscou et Ottawa depuis un certain temps déjà pour régler tout problème touchant les minorités sexuelles canadiennes[50]. En ce qui concerne la sécurité, Peter Judge, chef de la direction de l’Association canadienne de ski acrobatique, a indiqué que l’équipe de sécurité du Canada avait les choses bien en main et entretenait une bonne relation avec ses homologues russes[51]. 3.4 Le contrôle antidopageLes témoins ont également parlé des préparatifs pour le contrôle antidopage. Le ministre d’État Gosal a expliqué au Comité que le gouvernement fédéral avait accordé près de 6 millions de dollars au CCES en 2013-2014. Il a indiqué que le gouvernement fédéral avait versé un montant additionnel de 400 000 $ afin d’augmenter le nombre de tests réalisés en vue des Jeux de Sotchi[52]. M. Aubut a précisé que pour la première fois, chaque athlète devra subir un contrôle antidopage avant de quitter le sol canadien[53]. Doug MacQuarrie, directeur de l’exploitation du CCES, a informé le Comité des événements récents, notamment de renseignements transmis par l’Agence des services frontaliers du Canada selon lesquels les stéroïdes figurent maintenant au deuxième rang des drogues confisquées. Dans le cadre d’approches modernes, le CCES a multiplié ses efforts de sensibilisation à l’antidopage auprès des athlètes. Il recueille aussi des renseignements et utilise un programme afin de localiser en tout temps les athlètes pour leur faire subir des tests à l’improviste. Il utilise également un système pour mettre au point un profil sanguin distinct pour chaque athlète. Enfin, il a mis sur pied une ligne téléphonique permettant de signaler de manière anonyme les cas soupçonnés de dopage[54]. Pour les Jeux de Sotchi, des mesures précises ont été mises en place, notamment une communication étroite avec le COC et le CPC et la création d’une plateforme d’apprentissage en ligne offrant des informations aux athlètes. Tous les athlètes subiront au moins un test dans les quatre mois précédant les Jeux[55]. Pour ce qui est des risques de dopage, les athlètes pourraient se doper par inadvertance en consommant des suppléments contaminés. Le CCES fait également face à un autre problème : « Malheureusement, nous n’obtenons pas beaucoup de coopération des organismes d’application de la loi canadiens à cet égard ». Par exemple, M. MacQuarrie a déclaré que les renseignements touchant la confiscation de stéroïdes ne sont pas communiqués[56]. En ce qui concerne la participation du gouvernement fédéral, M. MacQuarrie a indiqué que le CCES pourrait accroître ses activités en matière de collecte de renseignements, d’enquêtes et d’élaboration de stratégies s’il obtenait d’autres fonds[57]. Selon lui, outre les besoins en ressources, il faudrait revoir le cadre réglementaire et législatif pour régler les problèmes de communication de l’information entre les organismes d’application de la loi[58]. 3.5 Enjeux relatifs au respect de la Loi sur les langues officielles dans le sportLe Comité s’est penché sur la capacité des organismes nationaux de sport et des centres canadiens multisports à offrir des services dans la langue officielle des athlètes. De plus, quelques témoins ont abordé la question de la radiodiffusion des Jeux olympiques de Sotchi au Canada. Le ministre d’État Gosal a tenu à réitérer l’engagement du gouvernement du Canada envers les langues officielles. Il a rappelé que les Jeux olympiques de Sotchi seront télédiffusés en anglais et en français, sur les ondes du réseau de Radio-Canada / CBC[59]. Le président du COC, M. Aubut, a rappelé que le français est l’une des langues officielles du mouvement olympique international. Il s’est engagé à défendre la Loi sur les langues officielles à Sotchi, en précisant que l’anglais et le français seront traités sur un pied d’égalité par l’équipe du COC[60]. De son côté, Martin Richard, directeur exécutif du Service de marketing et de communication du CPC, a donné l’assurance aux membres du Comité que tous les athlètes seront « servis dans la langue de leur choix[61] ». Le commissaire aux langues officielles, Graham Fraser, s’attend à que les athlètes canadiens, leurs familles et les entraîneurs obtiennent des services en français et en anglais de la part du COC et de leur association à Sotchi[62]. Selon lui, il est nécessaire de transférer l’expertise canadienne en matière de langues officielles à Sotchi. Tout comme le ministre d’État Gosal, M. Fraser accueille favorablement la télédiffusion des Jeux olympiques d’hiver de Sotchi sur les ondes du réseau de CBC / Radio-Canada [63]. Les représentants des différentes organisations nationales ont également fait le point sur l’offre de services en anglais et en français aux athlètes et aux entraîneurs. Dale Henwood, président et directeur général de l’Institut canadien du sport de Calgary, a mentionné que son organisme offrait différents services de soutien aux athlètes et ce, dans les deux langues officielles[64]. De son côté, M. Norris a déclaré que WinSport déployait « des efforts substantiels[65] » pour que les athlètes francophones « reçoivent les mêmes soins et la même attention que tous les autres athlètes[66] ». Quant à Patinage de vitesse Canada, il fait preuve de « vigilance » afin de respecter la Loi sur les langues officielles[67]. 3.6 Les médias et médias sociauxL’organisation de la couverture médiatique représente un élément important des préparatifs en vue des Jeux. Pour donner une idée de l’importance de cette couverture, Lane MacAdam, directeur de l’Excellence sportive à Sport Canada, a rappelé au Comité que « la finale du hockey pendant les Jeux olympiques de Vancouver a été de loin l’événement télévisuel le plus regardé dans l’histoire du Canada[68] ». Par le passé, cependant, les Jeux paralympiques ont reçu beaucoup moins d’attention des médias. Pour éviter qu’une telle situation se reproduise, Mme O’Neill du CPC a expliqué : « …nous avons acheté les droits et créé un consortium des médias. Nous allons offrir une couverture sans précédent au Canada[69] ». M. Richard du CPC, a donné des précisions : Justement, une de nos stratégies est de nous assurer que nos athlètes sont connus avant de mettre les pieds à Sotchi. Évidemment, pour s’assurer que les Canadiens pourront regarder le contenu des Jeux paralympiques, il faut prévoir au-delà de 65 heures de contenu pour Sotchi pour nos Canadiens et au-delà de 350 heures sur des plateformes numériques[70]. En parlant des façons dont les Canadiens pourront suivre les athlètes, Dimitri Soudas, alors directeur exécutif des communications du COC, a mentionné l’utilisation des plates-formes de médias sociaux qui permettent au Canada de communiquer et d’interagir avec les athlètes. Il a noté qu’il y a deux ans, le COC comptait environ 4 000 abonnés sur Twitter et que maintenant, il en a presque 40 000[71]. De même, le CPC encourage ses athlètes à utiliser les médias sociaux pour faire part de leurs expériences et communiquer directement avec les Canadiens[72]. 3.7 Les sports individuelsTout au long de l’étude, des représentants de différentes organisations de sports individuels ont transmis des informations sur leurs préparatifs en vue des Jeux de Sotchi et du succès à long terme de leurs sports. Christopher Lindsay, directeur de haute performance de Biathlon Canada, a indiqué que son organisme a pour but de faire monter un athlète sur le podium[73]. Pour les aider à se préparer aux Jeux de Sotchi, Biathlon Canada a obtenu des fonds d’ANP et de WinSport en vue de l’achat d’un tapis roulant specialisé. En outre, ANP a appuyé la mise au point du laboratoire de tir de biathlon[74]. M. Lindsay a également mentionné la diminution du financement accordé au sport de biathlon, qui a pour effet d’accroître les coûts pour les athlètes et rendre difficile le ciblage de la prochaine génération d’athlètes[75]. M. Hills, de la Fédération de surf des neiges du Canada, a indiqué que l’objectif de son organisme est de gagner cinq médailles. Pour ce qui est des Jeux paralympiques, où le sport fait son apparition, il sera difficile, selon M. Hills, de gagner une médaille puisque l’on ne tiendra pas compte du degré du handicap des athlètes[76]. Pour se préparer aux Jeux, le Canada, avec l’aide du gouvernement fédéral, a accueilli les championnats mondiaux. La Fédération a aussi offert un camp d’entraînement à l’été, a reproduit des parcours et est allée sur le terrain à Sotchi[77]. Ian Moss, chef de la direction de Patinage de vitesse Canada, est convaincu que l’équipe au complet se qualifiera pour les Jeux de Sotchi, ce qui veut dire qu’il y aura trois athlètes pour les épreuves sur piste longue et courte et en poursuite par équipe[78]. Daniel Thompson, chef de la direction générale de Patinage Canada, a indiqué que le Canada aura l’équipe de patinage artistique la plus importante de tous les pays aux Jeux de Sotchi. Grâce au financement accordé par le gouvernement fédéral, les athlètes ont pu s’entraîner à plein temps et avoir accès à des installations et des entraîneurs exceptionnels[79]. M. Farstad, de l’Association canadienne de luge, a parlé des efforts déployés pour aider les athlètes à donner le meilleur d’eux-mêmes, par exemple le recrutement d’un entraîneur russe et la familiarisation avec la piste à Sotchi[80]. Il a également exposé certaines difficultés, notamment le fait qu’il n’y a pas eu d’entraînement la nuit et les difficultés à trouver un endroit pour ajuster l’équipement[81]. M. Wilson, de Bobsleigh Canada Skeleton, a indiqué qu’environ 85 % des fonds que reçoit son organisme proviennent de Sport Canada, d’ANP et du COC. Le reste vient du secteur privé canadien. Puisque la course au podium est très serrée, la préparation est essentielle selon lui. À titre d’exemple, il a mentionné qu’ANP avait investi plus d’un million de dollars dans l’amélioration des bobsleighs. Les investissements du gouvernement fédéral dans des installations ont également contribué à former des champions olympiques[82]. M. Judge, de l’Association canadienne de ski acrobatique, estime que 26 athlètes ont le potentiel nécessaire pour remporter une médaille. Même s’ils n’ont pas l’avantage du pays d’accueil, les athlètes sont mieux préparés que jamais selon lui, en partie parce qu’ils ont pu se rendre à Sotchi pour se familiariser avec les installations[83]. Curtis Lyon, président de Saut à ski Canada, a
indiqué que des progrès importants ont été réalisés en ce qui concerne,
notamment l’intégration des équipes de soutien, la technologie, le resserrement
de collaboration avec d’autres organismes sportifs et les partenariats avec
l’Institut canadien du sport. Il a loué les investissements faits par le
gouvernement fédéral au cours des quatre dernières années, tout en précisant
que ces investissements doivent se poursuivre pour assurer la réussite dans les
années à venir. 3.8 L’état de préparation pour les Jeux de SotchiLorsqu’on lui a posé une question sur la préparation des athlètes aux Jeux de Sotchi, M. Miller de B2ten a répondu « les jeux sont faits »[85], c’est-à-dire que l’on a fait tout ce qui était possible. M. Hills était d’accord, précisant que les athlètes sont aussi prêts qu’ils ne le seront jamais[86]. MM. Farstad, Moss, Thompson [87], Wilson, Judge et Lyon ont également indiqué que, sauf pour quelques petits détails, tout était en place pour les Jeux[88]. Lorsqu’on lui a demandé ce que l’on pouvait faire d’autre, Caroline Assalian, chef du sport du COC, a répondu que les Canadiens peuvent témoigner leur soutien aux athlètes. Elle a expliqué que « lorsque les Canadiens les encouragent ou leur envoient des messages, ils [les athlètes] peuvent ressentir leur soutien[89] ». CHAPITRE 4 : LA STRATÉGIE DU CANADA4.1 La stratégie de la réussiteDe nombreux témoins ont indiqué que le fait de gagner une médaille ou non est une question de millisecondes. M. Henwood, de l’Institut canadien du sport de Calgary, a parlé de « marge de victoire » et souligné qu’aux Jeux olympiques d’hiver de 2010 à Vancouver, Jon Montgomery a gagné la médaille d’or au skeleton par sept centièmes de secondes[90]. Pour réduire le mince écart qui sépare l’athlète du podium, le Canada a conçu une stratégie ciblant ceux qui ont les meilleures chances de gagner. Cette stratégie est coordonnée par ANP, soit le regroupement de Sport Canada, du COC et du CPC. ANP est un organe consultatif qui « fait des recommandations quant à l’utilisation de près de 70 millions de dollars, de sources gouvernementales et non gouvernementales, visant à soutenir l’excellence dans les sports olympiques et paralympiques d’hiver et d’été[91] ». Mme Merklinger d’ANP a fait valoir que la stratégie de l’organisme repose sur l’accès à trois éléments clés. Premièrement, les meilleurs entraîneurs et chefs techniques du monde entier. Deuxièmement, d’excellents entraînements quotidiens et un remarquable environnement de compétition. Troisièmement, un soutien de qualité fondé sur la médecine sportive et sur les sciences du sport. Après les Jeux, ANP analysera les résultats pour évaluer sa stratégie d’investissement[92]. Selon M. Hills, de la Fédération de surf des neiges du Canada, il faudra financer le sport de haut niveau pour garder le cap tout de suite après les Jeux de Sotchi, mais cela coûte de plus en plus cher[93]. À long terme, des témoins ont demandé un examen de la stratégie. M. Hills a proposé un modèle de développement sur huit ans plutôt que sur quatre ans[94]. M. Norris, de WinSport, a déclaré que la difficulté consistait à assurer un modèle opérationnel viable. J’exhorte le pays — en particulier l’organisme À nous le podium et le Comité olympique canadien — à comprendre la nécessité de se doter d’une structure de haut niveau simplifiée et rationalisée qui nous permettra d’être extrêmement efficaces aux échelons supérieurs et de consacrer nos ressources aux entraîneurs, aux conseillers de haut niveau et, manifestement, au personnel de soutien : les spécialistes en médecine sportive, les spécialistes en sciences du sport, les psychologues et les analystes de la performance[95]. D’après M. Wilson, de Bobsleigh Canada Skeleton, il est essentiel d’appuyer le programme canadien d’entraîneurs, des « gens qui vivent ici, qui croient en notre pays et qui veulent voir percer la prochaine génération[96] ». M. Miller, de B2ten, a affirmé qu’il faut s’attaquer à certaines questions, notamment connaître les sports les plus importants pour les Canadiens, fixer les objectifs du Canada et établir les mesures pour évaluer les résultats[97]. Pour lui, il est essentiel que tous les acteurs aient un but commun, qu’ils connaissent les objectifs[98]. M. Lindsay, de Biathlon Canada, a indiqué que le modèle de financement actuel repose sur deux éléments : la participation générale à l’échelle du pays et les performances de haut niveau[99]. Pour sa part, M. Hills estimait qu’il faudrait continuer à investir non seulement dans la préparation des athlètes de haut niveau, mais aussi dans le développement des jeunes[100]. Quant à M. Norris il a fait valoir que la stratégie devrait comprendre trois éléments : « la disponibilité de personnel de qualité et la solidité de la formation et de la structure de gouvernance » et ce, « pour nous assurer qu'il n'y a pas de recoupement dans les services et que nous travaillons efficacement[101] ». 4.2 Les centres sportifs et d’entraînementL’Institut canadien du sport de Calgary est l’un des partenaires de la stratégie du Canada. Il fait partie d’un réseau composé de sept centres sportifs à l’échelle du Canada et environ 525 athlètes s’y entraînent, dont 300 pourraient être membres de l’équipe nationale. Depuis sa création en 1994, il a permis de récolter plus de 400 médailles olympiques, paralympiques et de championnats du monde[102]. L’Institut prépare les athlètes grâce à la prestation de services dans des domaines comme la physiologie de l’exercice, la biomécanique, la médecine sportive, la nutrition, la force et le conditionnement. Selon M. Henwood, président et directeur général de l’Institut canadien du sport, tout cela vise à offrir aux « athlètes canadiens l’élément essentiel pour remporter la victoire[103] ». Le Comité a aussi entendu le témoignage de Barry Heck, président et directeur général de WinSport, et de M. Norris de WinSport. Cet organisme gère les installations construites pour les Jeux olympiques d’hiver de 1988 à Calgary[104]. M. Norris a parlé des avantages des centres d’entraînement de haut niveau au Canada et mentionné que l’équipe de patinage de vitesse avait l’habitude de s’entraîner aux Pays-Bas[105]. M. Henwood a ajouté que les centres servent de catalyseur : « Une fois qu’on dispose d’installations, on est en mesure, selon moi, de recruter des gens, à savoir des scientifiques et du personnel médical, et d’inciter des athlètes et des entraîneurs des quatre coins du pays à utiliser ces installations[106] ». Il a également décrit un processus novateur appelé « Frozen Thunder », qui consiste à enfouir de la neige à la fin de l’hiver et à la récupérer au début d’octobre, permettant ainsi aux athlètes canadiens d’être les premiers au monde à s’entraîner sur la neige[107]. WinSport a aussi construit une aire de départ intérieure pour le bobsleigh, le skeleton et la luge[108]. Parallèlement, M. Heck a indiqué qu’il faut investir dans l’entretien des installations plus anciennes et dans la construction de nouvelles installations pour que l’organisme demeure de calibre mondial : « Notre piste de bobsleigh a besoin d’être rénovée et rafraîchie. Elle est âgée de 25 ans. Elle est toujours en très bon état, mais son cycle de vie tire à sa fin[109] ». 4.3 Le recrutement, le développement et la rétention des athlètesBon nombre de témoins ont fait valoir qu’il faut un bassin d’athlètes dans lequel choisir pour conserver l’impulsion de la stratégie visant à amener les athlètes au podium. Pour citer M. Judge, de l’Association canadienne de ski acrobatique, « …pour avoir du succès à long terme, et beaucoup de succès, il faut plus d’athlètes[110] ». Comme l’a fait remarquer M. Lindsay, de Biathlon Canada, « la planification nécessaire pour obtenir des résultats lors de Jeux olympiques doit commencer 12 ou 8 ans d’avance[111] ». Selon Mme Merklinger d’ANP : « Nous devons investir un peu plus dans la prochaine génération d’athlètes. Les objectifs de performance sont donc fixés huit ans à l’avance[112] ». Quant à M. Wilson, de Bobsleigh Canada Skeleton, il a déclaré que pour recruter des athlètes de skeleton et les entraîner pendant 8 à 12 ans, il faut qu’ANP et Sport Canada financent des programmes de niveaux inférieurs, et pas seulement des programmes d’élite[113]. Selon Mme O’Neill du CPC, qui espère faire passer le taux de participation des personnes handicapées de 3 à 6 %,[114] « …pour que le Canada devienne le pays numéro un en sport paralympique, nous devons continuer à investir dans les domaines importants : recrutement et développement des athlètes, maintien des athlètes dans le sport et aide à nos entraîneurs[115] ». L’un des enjeux, c’est que le public se prend de passion pour les athlètes pendant les Jeux olympiques et paralympiques, mais qu’il les oublie presque après les Jeux. Selon M. Norris de WinSport, Pour vraiment mettre en œuvre un modèle à haut rendement, nous devons jouir, si vous voulez, d’une plus grande stabilité à tout égard, qu’il s’agisse des ressources appliquées, de l’attention prêtée aux athlètes ou de la compréhension du processus qu’ils traversent, car il s’agit d’un processus à long terme, et non à court terme[116]. En ce qui concerne la rétention des athlètes, Mme Assalian du COC affirme qu’il existe un programme de transition pour aider les athlètes qui ne se qualifient pas pour faire partie de l’équipe canadienne ou qui ne performeront pas à leur meilleur aux Jeux de Sotchi. Elle ajoute que « nous devons nous assurer qu’ils demeurent motivés[117] ». Lors de son témoignage, Katie Weatherston, médaillée d’or de l’équipe féminine de hockey sur glace aux Jeux olympiques de 2006, a mentionné que les deux meilleures façons d’appuyer les athlètes sont de leur garantir un revenu pour qu’ils s’entraînent à temps plein et de leur offrir une meilleure protection médicale pour traiter les nombreuses blessures qu’ils s’infligent à l’entraînement[118]. Elle a aussi mentionné les difficultés vécues à la fin de sa carrière de hockeyeuse, comme l’absence de protection médicale à la retraite[119]. Robert Zamuner, représentant divisionnaire des joueurs de l’Association des joueurs de la Ligue nationale de hockey (LNH), est aussi d’avis que la transition peut s’avérer difficile[120]. Mme Weatherston a parlé au Comité de la commotion qui a mis fin à sa carrière et affirmé qu’il faut avoir des meilleures connaissances dans ce domaine[121]. D’après M. Zamuner, les gens sont de plus en plus sensibilisés dans le hockey mineur, où les mises en échec sont interdites jusqu’au niveau bantam[122]. Mme Manley-Theobald, médaillée olympique, a également parlé de son rôle d’entraîneuse après sa carrière olympique. Elle a indiqué que, dans les années 1980, l’accent était mis sur les médailles, mais que de nos jours, les athlètes peuvent poursuivre leur carrière[123]. Elle est devenue entraineuse professionnelle auprès des plus jeunes. Elle a décrit comment elle inspire les jeunes en leur enseignant que « [s]i on peut apprendre de ces coups durs lorsqu'on est jeune et comprendre qu'il suffit de se relever et que tout ira pour le mieux, il est possible de l'intégrer dans la vie adulte, dans le monde des affaires, dans tout ce que l'on cherche à accomplir[124] ». Elle a ajouté : « Je pense qu'à l'aide de la nouvelle planification stratégique que nous mettons en place dans notre sport, beaucoup de nos entraîneurs professionnels essaient de favoriser cette passion chez les jeunes de façon à ce qu'ils continuent de faire du sport[125] ». En ce qui a trait à l’équilibre entre la programmation des hommes et des femmes, M. Henwood, de l’Institut canadien du sport de Calgary, souligne qu’au niveau de l’obtention des médailles au Canada, les femmes font mieux que les hommes[126]. M. Miller, de B2ten, est d’accord avec lui, affirmant que les femmes remportent la majeure partie des médailles lors des compétitions d’élite[127]. 4.4 La stratégie de financementAfin d’élargir le bassin d’athlètes et d’aider à payer les coûts d’entraînement, des témoins ont fait quelques propositions relativement au financement. M. Henwood a exprimé l’opinion de nombreux témoins lorsqu’il a demandé que le gouvernement fédéral : …encourage nos provinces. Je crois que les municipalités et les provinces ont un certain rôle à jouer à cet égard. Encouragez-les à continuer d’investir, car, du point de vue de la planification de la relève, nous devons aller chercher plus creux dans le système de développement des athlètes et commencer à travailler avec eux alors qu’ils sont encore plus jeunes, et les préparer à devenir les athlètes qui formeront notre équipe nationale, si c’est ce qu’ils souhaitent et s’ils en ont l’habilité. À l’heure actuelle, nous n’avons pas un bassin particulièrement bien garni pour assurer la relève. Voilà l’un des aspects pour lesquels les provinces et le secteur privé pourraient nous donner un coup de main[128]. Il a ajouté qu’il faudrait aussi investir dans les entraîneurs et le personnel de soutien et, dans le cas de la méthode fondée sur des installations, participer aux coûts d’exploitation[129]. M. Heck, de WinSport, a expliqué que, dans le monde du sport, il est nécessaire d’accroître la collaboration et d’éviter les recoupements[130]. M. Thompson, de Patinage Canada, a demandé la collaboration des gouvernements fédéral et provinciaux afin de maximiser chaque dollar[131]. M. Hills, de la Fédération de surf des neiges du Canada, est aussi d’avis que les jeunes doivent surmonter de nombreux obstacles financiers sur le plan provincial. Il a proposé de créer « un programme bilatéral de subvention paritaire qui amènerait les provinces à participer au financement, comme la Colombie-Britannique et le Québec l’ont fait[132] ». Il a indiqué que la Colombie‑Britannique a investi dans les sports de haut niveau et qu’ANP a apporté une contribution correspondante. Il a ajouté que le Québec était un chef de file dans le domaine de l’éducation grâce à son programme Sport-études[133]. M. Miller, de B2ten, a lui aussi fait une proposition. Il a fait remarquer que bon nombre des facteurs qui influent sur la participation — comme les cours d’éducation physique offerts dans les écoles — relèvent de la responsabilité des provinces. Selon lui, « nous ferons face à une pénurie d’athlètes dans quelque 15 années d’ici, si nous ne défendons pas la cause du savoir‑faire physique au moyen de partenariats public-privé[134] ». De nombreux témoins ont indiqué que les frais d’inscription à un sport nuisent à la participation des jeunes. M. Lindsay, de Biathlon Canada, a affirmé que beaucoup de gens sont initiés au biathlon lorsqu’ils participent au Programme des cadets des Forces armées canadiennes, mais qu’ils doivent fournir leur propre équipement lorsqu’ils quittent l’organisme. À elle seule, l’arme vaut 4 000 $[135]. Quant à M. Moss, de Patinage de vitesse Canada, il affirme qu’il faut maintenant débourser environ 200 $ pour utiliser une patinoire pendant une heure[136]. Pour résoudre les problèmes de coûts, M. Henwood a recommandé que le Comité parle en faveur : des investissements des sociétés susceptibles d’aider ces jeunes […] à rester dans la course. Il y a beaucoup d’organismes de ce type, comme SportJeunesse et d’autres, qui offre ce système de soutien, mais il en faut assurément plus pour inciter certains de ces enfants qui ont du talent à rester dans la course[137]. M. Zamuner, de l’Association des joueurs de la LNH, a donné un exemple de soutien du secteur privé. Il a expliqué qu’au cours des douze dernières années, le Goals and Dreams Fund de l’Association des joueurs avait donné de l’équipement de hockey à plus de 60 000 enfants dans le monde[138]. M. Norris a aussi demandé au gouvernement
fédéral d’inciter les entreprises canadiennes à participer davantage au
processus[139].
Pour sa part, M. Farstad, de l’Association canadienne de luge, a demandé
au gouvernement de « prendre des mesures qui inciteraient les entreprises
à faire davantage pour le sport, notamment des avantages fiscaux[140] ».
Quant à M. Moss, de Patinage de vitesse Canada, il a avancé que le
gouvernement pourrait « donner aux entreprises canadiennes la possibilité
de faire M. Wilson, de Bobsleigh Canada Skeleton, a lui aussi parlé de l’importance des dons des entreprises : …si le gouvernement fédéral pouvait envisager attentivement des mesures pour inciter le milieu des affaires à nous aider financièrement, alors nous pourrions avoir un partenariat public-privé qui nous permettrait d’investir davantage dans les sports, comme aux États‑Unis, cela nous serait très utile[142]. Selon M. Fulton, de la Société Canadian Tire, pour inciter les entreprises à parrainer davantage les athlètes, « le Canada doit en faire encore plus pour célébrer ses athlètes et le succès des investissements effectués par le gouvernement[143] ». CHAPITRE 5 : LES RECOMMANDATIONS DU COMITÉ1. Le Comité recommande que le gouvernement du Canada continue de surveiller la santé et le bien‑être des athlètes pendant les Jeux olympiques et paralympiques et qu’il utilise de telles informations pour répondre aux besoins médicaux, physiologiques et financiers des athlètes et des athlètes blessés (en cas de commotion cérébrale, par exemple). 2. Le Comité recommande que le gouvernement du Canada poursuive sa stratégie de financement dans le cadre du programme olympique À nous le podium. 3. Le Comité recommande que Sport Canada examine ses programmes afin d’envisager une formule qui favorise un développement sur huit ans plutôt que sur quatre ans, comme c’est le cas à l’heure actuelle. 4. Le Comité recommande que le gouvernement du Canada étudie une stratégie visant à mettre en place des programmes qui incitent le secteur privé à investir dans les sports. 5. Le Comité recommande au gouvernement du Canada d’explorer les moyens, y compris les partenariats avec les provinces et les territoires, pour accroître la participation sportive de tous les Canadiens, pour s’assurer d’une relève adéquate pour les prochains Jeux olympiques et paralympiques et pour favoriser le développement à long terme des athlètes canadiens et promouvoir un mode de vie sain et actif chez les jeunes. 6. Le Comité recommande que le gouvernement du Canada maintienne son engagement à accroître le personnel consulaire aux Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de 2014 à Sotchi et à mettre en place des plans d’urgence consulaires spéciaux pour régler tout problème touchant les minorités sexuelles canadiennes, compte tenu des odieuses lois russes contre les lesbiennes, les gais, les bisexuels et les transgenres, et pour assurer la sécurité des athlètes canadiens, des officiels, des représentants des médias, des entraîneurs, sans oublier les membres des familles et les invités des athlètes, pour la durée des Jeux. 7. Le Comité recommande que le gouvernement du Canada envisage de collaborer avec les acteurs concernés à long terme afin de mieux protéger nos athlètes contre le dopage par inadvertance et les blessures graves, comme les commotions. [1] Mouvement olympique, Sotchi 2014. [2] Comité d’organisation des XXIIes Jeux olympiques et XIes Jeux paralympiques d’hiver de 2014 à Sotchi, Jeux olympiques. [3] Comité d’organisation des XXIIes Jeux olympiques et XIes Jeux paralympiques d’hiver de 2014 à Sotchi, Jeux paralympiques. [4] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 3, 19 novembre 2013, 0910. [5] Comité paralympique canadien, Le Comité paralympique canadien dirige le consortium médiatique, créant une couverture télévisée sans précédent pour les Jeux paralympiques d’hiver de Sotchi 2014, communiqué, 27 novembre 2013. [6] Comité permanent du patrimoine canadien, Procès-verbal, 2e session, 41e législature, réunion no 3, 19 novembre 2013. [7] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 3, 19 novembre 2013, 0855. [8] Ibid., 0905. [9] Ibid., 0950. [10] CCES, Les efforts axés sur le renseignement pour lutter contre le dopage au Canada obtiennent du financement substantiel, 5 novembre 2013. [11] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 3, 19 novembre 2013, 1000. [12] Ibid. [13] Ibid., 1025. [14] Ibid., 0855. [15] Ibid. [16] Ibid., 0910. [17] Ibid. [18] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 4, 21 novembre 2013, 1025. [19] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 5, 26 novembre 2013, 1040. [20] Ibid., 0905. [21] Ibid. [22] Ibid., 0925. [23] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 6, 28 novembre 2013, 0955. [24] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 7, 3 décembre 2013, 0905. [25] Ibid., 0910. [26] Ibid. [27] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 6, 28 novembre 2013, 0955. [28] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 5, 26 novembre 2013, 0925. [29] Ibid., 0930. [30] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 3, 19 novembre 2013, 0855. [31] Ibid., 0950. [32] Ibid., 0910. [33] Ibid., 1000. [34] Ibid. [35] Ibid., 0910. [36] Ibid. [37] Ibid., 0915. [38] Ibid., 0950. [39] Ibid., 1030. [40] Ibid., 0915-0920. [41] Ibid., 0955. [42] Ibid., 0915-0920. [43] Ibid., 1025. [44] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 7, 3 décembre 2013, 0915. [45] Ibid. [46] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 5, 26 novembre 2013, 1000. [47] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 3, 19 novembre 2013, 0920. [48] Ibid., 0925. [49] Ibid. [50] John Baird, ministre des Affaires étrangères, et Lynne Yelich, ministre d’État (Affaires étrangères et consulaires), lettre aux députés MM. Paul Dewar, Matthew Dubé et Randall Garrison. (Objet : la sécurité des athlètes et des spectateurs canadiens aux XXIIes Jeux olympiques d’hiver à Sotchi, en Russie), 12 novembre 2013. [traduction] [51] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 7, 3 décembre 2013, 0915. [52] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 3, 19 novembre 2013, 0900. [53] Ibid., 0910. [54] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 6, 28 novembre 2013, 0950. [55] Ibid., 0950-0955. [56] Ibid., 0955. [57] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 6, 28 novembre 2013, 1010. [58] Ibid., 1015. [59] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 3, 19 novembre 2013, 0935. [60] Ibid., 0930. [61] Ibid., 1030. [62] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 6, 28 novembre 2013, 1020. [63] Ibid., 0945. [64] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 4, 21 novembre 2013, 1015. [65] Ibid., 1020. [66] Ibid. [67] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 5, 26 novembre 2013, 0905. [68] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 3, 19 novembre 2013, 0905. [69] Ibid., 1015. [70] Ibid., 1020 [71] Ibid., 0935. [72] Ibid., 1035. [73] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 5, 26 novembre 2013, 0845. [74] Ibid. [75] Ibid., 0850. [76] Ibid. [77] Ibid., 0855. [78] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 5, 26 novembre 2013, 0950. [79] Ibid., 0955. [80] Ibid. [81] Ibid., 1010. [82] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 7, 3 décembre 2013, 0845. [83] Ibid., 0850. [84] Ibid., 0855. [85] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 5, 26 novembre 2013, 0925. [86] Ibid. [87] Ibid., 1030. [88] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 7, 3 décembre 2013, 0915. [89] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 3, 19 novembre 2013, 0930. [90] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 4, 21 novembre 2013, 0945. [91] Ministère du Patrimoine canadien, À nous le podium. [92] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 3, 19 novembre 2013, 1000-1005. [93] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 5, 26 novembre 2013, 0925. [94] Ibid. [95] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 4, 21 novembre 2013, 1000. [96] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 7, 3 décembre 2013, 0920. [97] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 5, 26 novembre 2013, 0950. [98] Ibid., 0930. [99] Ibid., 0920. [100] Ibid., 0925. [101] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 4, 21 novembre 2013, 1035. [102] Ibid., 0945. [103] Ibid., 0950. [104] Ibid., 0955. [105] Ibid. [106] Ibid., 1030. [107] Ibid., 0955. [108] Ibid., 1000. [109] Ibid., 1035. [110] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 7, 3 décembre 2013, 0920. [111] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 5, 26 novembre 2013, 0925. [112] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 3, 19 novembre 2013, 1035. [113] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 7, 3 décembre 2013, 0910. [114] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 3, 19 novembre 2013, 1040. [115] Ibid., 0950. [116] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 4, 21 novembre 2013, 1020. [117] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 3, 19 novembre 2013, 0940. [118] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 7, 3 décembre 2013, 0940. [119] Ibid. [120] Ibid., 1020. [121] Ibid., 0950. [122] Ibid., 0955. [123] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 5, 26 novembre 2013, 1035. [124] Ibid., 1015. [125] Ibid. [126] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 4, 21 novembre 2013, 1035. [127] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 5, 26 novembre 2013, 0940. [128] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 4, 21 novembre 2013, 1035. [129] Ibid., 1025. [130] Ibid. [131] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 5, 26 novembre 2013, 1035. [132] Ibid., 0925. [133] Ibid. [134] Ibid., 0940. [135] Ibid., 0915. [136] Ibid., 1035. [137] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 4, 21 novembre 2013, 1035. [138] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 7, 3 décembre 2013, 0945. [139] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 4, 21 novembre 2013, 1035. [140] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 5, 26 novembre 2013, 1040. [141] Ibid. [142] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 7, 3 décembre 2013, 0920. [143] Témoignages, 2e session, 41e législature, réunion no 6, 28 novembre 2013, 0955. |