Rapport
complémentaire du Nouveau Parti démocratique du Canada
Le Nouveau
Parti démocratique est en accord avec la plupart des recommandations du présent
rapport. Toutefois, nous considérons que ce rapport n’insiste pas suffisamment
sur plusieurs points soulevés par les témoins au cours de l’étude, notamment
que le développement doive se faire à long terme et qu’il nécessite des
partenariats durables. Des efforts constants et soutenus sont essentiels afin
de relever les défis complexes auxquels font face les enfants et les jeunes
dans les pays en développement.
Nous y ajoutons
donc les recommandations suivantes :
- Le
gouvernement du Canada doit accroître sa contribution à l’Aide publique au
développement (APD) en fonction d’un échéancier pluriannuel, respectant ainsi
l’engagement de longue date du Canada à l’égard de l’objectif de 0,7 % du
revenu national brut (RNB), accepté par la communauté internationale. L’attribution
d’un financement d’APD uniforme et constant dans les pays les plus pauvres et
les moins développés améliorera l’établissement de programmes voués aux enfants
et aux jeunes. Ainsi que nous le soulignons dans le rapport, la protection des
enfants et des jeunes constitue une question complexe, comportant des défis et
enjeux très variés. Le secteur de la société civile canadien a donc besoin de
prévisibilité et de souplesse afin d’obtenir des résultats en matière de
développement pour les enfants et les jeunes dans des contextes qui évoluent
rapidement.
- Pour
s’attaquer aux problèmes que vivent les enfants et les jeunes dans les pays en
développement, le gouvernement du Canada devrait adopter une approche fondée
sur les systèmes dans le cadre de ses mesures d’intervention en cas d’urgences
internationales. Cette approche comprend le renforcement des systèmes de santé
publique, d’éducation et de gouvernance, la prévention de la violence et de
l’exploitation, les interventions de base en matière de santé, ainsi que
l’accès à l’éducation, dont l’accès à des milieux sécuritaires. Ces
interventions permettent de réduire la pauvreté, de sauver des vies, d’offrir
de l’aide à la reconstruction après les conflits ou les situations d’urgence et
de réduire les risques de crises subséquentes. Le renforcement des systèmes de
gouvernance est essentiel pour prévenir et réduire les conflits et veiller à ce
que les gouvernements prennent leurs responsabilités à l’égard des besoins de
leurs populations, y compris les enfants et les jeunes.
- Le
gouvernement du Canada devrait intégrer les droits des femmes et des filles, y
compris les droits en matière de reproduction et de sexualité, dans tous les
programmes de développement et veiller à ce que toutes les initiatives de
coopération internationale soient conformes à nos obligations internationales
en matière de droits des femmes et d’égalité entre les sexes. Les programmes
devraient aussi mettre l’accent sur l’émancipation économique, sociale et
politique des jeunes femmes et des filles dans les pays en développement.
L’éducation à l’égard de la santé sexuelle et reproductive ainsi que l’accès en
matière de planification familiale et de santé sexuelle et reproductive, y
compris l’avortement, constituent une partie essentielle du processus
d’émancipation. Si les jeunes femmes et les filles ont accès aux
renseignements, aux services et aux outils relatifs à la santé sexuelle et reproductive,
elles sont en mesure de prendre leur vie en main, d’apprendre, de se développer
et de contribuer à leurs communautés.
Nous
aimerions aussi ajouter les notes suivantes :
- Nous déplorons
que certaines recommandations, plutôt que de tenir compte des témoignages
présentés, fassent la promotion des propres politiques du gouvernement. Nous
croyons plus particulièrement que la recommandation 4 ne traduit pas
correctement les témoignages entendus au cours de l’étude.
- Le
Nouveau Parti démocratique s’oppose à la recommandation 8, compte tenu de ses
inquiétudes relativement à l’établissement de l’Initiative de financement du
développement (IFD), qui relèvera d’Exportation et développement Canada. Nous
notons que, lors des travaux du Comité des finances, les conservateurs ont rejeté
toutes les modifications proposées par le NPD pour veiller à ce que l’IFD
contribue à la réduction de la pauvreté tout en respectant les normes
internationales en matière de droits de la personne. En conséquence, le NPD ne
peut appuyer l’IFD dans sa forme actuelle. En outre, le NPD n’appuie pas le
budget fédéral de 2015, aussi appelé Plan d'action économique de 2015.
- En ce
qui concerne la discussion sur les droits reproductifs dans les rapport, le NPD
aimerait souligner que les données des Nations Unies[1] montrent que, lorsque la vie
de la mère est en danger,
l’avortement est autorisé par la loi dans 49 des 51 pays que le Canada
considère comme des « pays prioritaires » ou des « pays
partenaires en matière de développement »; dans 18 pays sur 51, l’avortement
est permis par la loi si la vie de la mère est en danger, si sa santé mentale
ou physique est compromise ou s’il s’agit d’un cas de viol ou d’inceste. Un
seul des 51 pays interdit totalement l’avortement. Voir la note en bas de page 198.
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