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FINA Rapport du Comité

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OPINION COMPLÉMENTAIRE DU PARTI LIBÉRAL

Le Parti libéral tient à remercier les nombreuses personnes et organisations de partout au Canada, qui sont venues témoigner et partager leur expertise devant le Comité tout au long de cette étude. De façon générale, nous appuyons les conclusions et les recommandations du présent rapport. Toutefois, nous considérons que le rapport majoritaire a ignoré quelques enjeux importants dans certains domaines clés.

A.    Création d’emplois pour les jeunes Canadiens

Trop de jeunes ne profitent pas de la prospérité économique du Canada. Même si certains segments de la population se sont remis de la récession, l’emploi des jeunes demeure résolument en dessous des niveaux d’avant la récession. Il y a encore 259 200 emplois de moins pour les jeunes Canadiens qu’à l’automne 2008.

L’emploi des jeunes au Canada (15-24 ans) depuis 2008

Source : Statistique Canada, tableau 282-0087, « Enquête sur la population active (EPA), estimations selon le sexe et le groupe d’âge, désaisonnalisées », CANSIM (base de données), consulté le 5 juin 2014.

Face à l’ampleur des défis que doivent relever nos jeunes, le gouvernement fédéral devrait faire preuve de leadership et contribuer à la création de perspectives d’emploi pour les jeunes Canadiens. Mais les conservateurs ont plutôt choisi de réduire de 98 millions de dollars le financement consacré à la Stratégie emploi jeunesse (SEJ), qui est le programme phare du gouvernement destiné à favoriser la création d’emplois pour les jeunes. Qui plus est, depuis qu’ils sont arrivés au pouvoir, les conservateurs ont aussi diminué de plus de la moitié le nombre d’emplois étudiants créés dans le cadre du programme Emplois d'été Canada (36 000 emplois étudiants en 2013-2014, comparativement à 77 579 en 2005-2006).

B.    Le gouvernement du Canada comme employeur

Le gouvernement conservateur aggrave également la situation en tant qu’employeur. En effet, alors que la participation des jeunes Canadiens au marché du travail est déjà faible, le gouvernement continue de couper le nombre d’emplois étudiants dans la fonction publique fédérale.

Emplois étudiants dans la fonction publique fédérale

 

Programme fédéral d’expérience de travail étudiant (PFETE)

Programme de stages d’enseignement coopératif et d’internat (Coop)

2009-2010

9 613

4 842

2010-2011

8 781

4 810

2011-2012

8 305

4 520

2012-2013

5 835

3 408

Source : Commission de la fonction publique du Canada, Rapports annuels (2009-2010 à 2012‑2013)

Le gouvernement fédéral embauche des étudiants principalement dans le cadre des deux programmes suivants : le Programme fédéral d'expérience de travail étudiant (PFETE) et le Programme de stages d'enseignement coopératif et d'internat (Coop). Ces deux programmes offrent aux étudiants à temps plein un emploi temporaire rémunéré et une expérience professionnelle précieuse. Au cours des quatre dernières années, le nombre de postes ouverts dans le cadre des programmes PFETE et Coop a été réduit de 39 % et de 30 % respectivement.

C.    Conséquences financières pour les parents

Le chômage et le sous-emploi des jeunes ne sont pas seulement préjudiciables pour la jeunesse canadienne, ils constituent aussi un fardeau financier pour les parents.

Dernièrement, l’Alliance canadienne des associations étudiantes a parrainé une enquête nationale au sujet de l’opinion des parents sur les études postsecondaires. L’enquête a révélé que 33 % des parents utilisent leur épargne-retraite pour aider leurs enfants à payer leurs études, et qu’un parent sur sept va jusqu’à réhypothéquer sa maison. Elle indique également que 70 % des parents sentent qu’ils ont la responsabilité de laisser leurs enfants adultes rester vivre avec eux pour leur permettre d’économiser plus d’argent.

Un sondage précédent, réalisé par TD Canada Trust, montre qu’une majorité de parents bébé-boumeurs ont aidé financièrement leurs enfants adultes, même après que ceux-ci eurent obtenu leur diplôme, et 43 % d’entre eux ont laissé ces enfants vivre chez eux sans leur demander de payer un loyer. Selon John Tracy, vice-président de TD Canada Trust :

De nos jours, le taux de chômage élevé chez les jeunes, la hausse des frais liés aux études postsecondaires et le prix élevé des propriétés font que plus de jeunes personnes sont susceptibles de dépendre financièrement de leurs parents assez longtemps après avoir atteint l'âge adulte.

Des données tirées du Canadian Financial Monitor indiquent que l’endettement des parents bébé-boumeurs est deux fois plus élevé, en moyenne, que celui des bébé-boumeurs sans enfant.

D.    Jeunes Autochtones

La population autochtone est la plus jeune du Canada et celle qui connaît la plus forte croissance. Elle présente un potentiel économique immense. Pourtant, seulement un étudiant des Premières Nations sur trois vivant dans une réserve obtient son diplôme d’études secondaires.

Bien que l’éducation soit généralement de compétence provinciale, le gouvernement fédéral est responsable de l’éducation dans les réserves. Il n’en demeure pas moins que les conservateurs ont laissé les écoles dans les réserves souffrir d’un sous-financement chronique et se détériorer. Même avec le nouveau financement annoncé dans le dernier budget fédéral, il existe encore un écart de financement considérable entre les écoles se trouvant dans les réserves et celles financées par les provinces, dans les régions rurales et éloignées. Pour que le potentiel économique des populations autochtones se réalise pleinement, le gouvernement fédéral doit travailler en partenariat avec les collectivités autochtones afin de combler ces écarts de financement.

Enfin, nous partageons le point de vue des témoins qui ont déclaré que le manque de services de garde abordables, aussi bien dans les réserves qu’à l’extérieur, empêche les jeunes parents qui le veulent d’entrer sur le marché du travail ou de perfectionner leurs compétences.

RECOMMANDATIONS

Le Parti libéral recommande :

  1. Que le gouvernement fédéral instaure un crédit d’impôt à l’embauche dans le but de favoriser la création d’emplois pour les jeunes Canadiens.
  2. Que le gouvernement fédéral appuie la création d’emplois au Canada en levant le gel des taux de cotisation d’assurance-emploi (AE) et en autorisant la réduction de ces taux dès le retour à l’équilibre de la caisse d’assurance-emploi, plutôt que de maintenir des charges sociales artificiellement élevées.
  3. Que le gouvernement fédéral annule la réduction du financement de la Stratégie emploi jeunesse ainsi que celle du nombre de jeunes Canadiens pouvant être employés dans le cadre du Programme Emplois d’été Canada, du Programme fédéral d’expérience de travail étudiant et du Programme de stages d’enseignement coopératif et d’internat.
  4. Que le gouvernement fédéral reconnaisse le potentiel économique des jeunes Canadiens autochtones et qu’il travaille en partenariat avec les collectivités autochtones à l’élaboration d’un plan qui garantira à tous les étudiants autochtones l’accès à une éducation de qualité. En vertu de ce plan, le gouvernement devra combler le manque de financement des programmes d’éducation de la maternelle à la 12e année menés par les Premières Nations, accroître l’aide financière accordée pour l’enseignement des langues et la transmission de la culture autochtones, et éliminer le plafonnement à 2 % du Programme d’aide aux étudiants de niveau postsecondaire.
  5. Que le gouvernement fédéral favorise la participation des jeunes parents à la population active en investissant dans des programmes de garde et d’éducation de la petite enfance abordables et de qualité.