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HUMA Rapport du Comité

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CHAPITRE 3 – INFORMATION SUR LE MARCHÉ DU TRAVAIL CANADIEN

Les chercheurs d’emploi, les étudiants, les apprentis, les employeurs, les experts en politiques, le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux et territoriaux ont tous besoin d’information sur le marché du travail canadien afin de prendre respectivement les meilleures décisions possibles en matière de choix de carrière, de formation, d’embauche, d’identification des meilleures pratiques et d’utilisation des fonds publics.

Bien que plusieurs sources d’information sur le marché du travail canadien soient disponibles, les témoignages entendus par le Comité suggèrent de façon générale que certaines lacunes persistent et que tous les ordres de gouvernement et les autres intervenants devraient collaborer à l’élaboration d’un meilleur système d’information sur le marché du travail canadien.

A. Récentes études

Dans le cadre de ses travaux, le Comité a identifié deux récentes études portant sur l’information disponible sur le marché du travail canadien. Les principales conclusions de ces études sont présentées dans ce sous-chapitre.

En mai 2009, le Comité consultatif sur l’information sur le marché du travail dirigé par Don Drummond a publié un rapport intitulé Travailler ensemble pour bâtir un meilleur système d’information sur le marché du travail pour le Canada. Ce rapport inclut un total de 69 recommandations dans sept domaines, que nous pouvons résumer ainsi :

  1. Gouvernance : Le Forum des ministres du marché du travail devrait assumer le rôle de leader et fournir l’orientation stratégique élargie nécessaire à la gestion et à la coordination du système d’information sur le marché du travail global du Canada.
  2. Collecte de données : Statistique Canada devrait combler les principales lacunes du système d’information sur le marché du travail national et travailler en collaboration avec les provinces et les territoires pour combler les écarts qui leur sont propres.
  3. Analyse et interprétation des données : Les différents paliers de gouvernements devraient améliorer l’analyse et l’interprétation des données sur le marché du travail, et ce, afin de s’assurer que l’information est pertinente, bien ciblée sur les différents types d’utilisateurs et facile à comprendre.
  4. Accroître la sensibilisation à l’information sur le marché du travail : Une fois qu’un meilleur système d’information sur le marché du travail aura été établi, le Forum des ministres du marché du travail, Statistique Canada, le gouvernement fédéral et les gouvernements fédéraux et provinciaux devront déployer des efforts pour faire en sorte que les Canadiens connaissent l’information sur le marché du travail disponible et ses différentes utilisations.
  5. Diffusion des données : Le Forum des ministres du marché du travail, Statistique Canada, le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux et territoriaux devraient améliorer la diffusion de l’information sur le marché du travail en la rendant plus accessible, plus opportune et plus conviviale.
  6. Financement : Le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux et territoriaux devraient contribuer financièrement à l'amélioration du système d’information sur le marché du travail. Statistique Canada devrait fournir l’ensemble des statistiques nationales de base sur le marché du travail gratuitement sur son site Internet.
  7. Mise en œuvre : Le Forum des ministres du marché du travail devrait produire un rapport de suivi sur l’état d’avancement de la mise en œuvre de chacune des recommandations du Comité consultatif sur l’information sur le marché du travail dans un délai d’un an[65].

Le Comité consultatif sur l’information sur le marché du travail a alors estimé que le coût annuel pour mettre en œuvre ses recommandations serait environ 49,4 millions de dollars de 2009[66].

En juin 2014, Don Drummond a publié une seconde étude, à titre personnel, intitulée Wanted: Good Canadian Labour Market Information, dans laquelle il explique que malgré le fait qu’environ les deux tiers des recommandations présentées dans le rapport du Comité consultatif sur l’information sur le marché du travail avaient été ou étaient en cours de mise en œuvre par le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux et territoriaux, aucun organisme n’est actuellement responsable de la coordination du système pancanadien d’information sur le marché du travail. Qui plus est, près de cinq ans après le dépôt du rapport, le Forum des ministres sur le marché du travail n’a toujours pas produit de rapport de suivi sur la mise en œuvre des recommandations[67].

Questionné au sujet du suivi effectué par EDSC sur les recommandations du Comité consultatif sur l’information sur le marché du travail, Ian Shugart, sous-ministre d’EDSC, a répondu que le Ministère avait effectué un suivi sur l’ensemble du rapport plutôt que sur chacune des recommandations. Depuis la publication du rapport, le Ministère a travaillé avec Statistique Canada, Finances Canada et la Banque du Canada afin d’améliorer la qualité et la portée des données sur le marché du travail canadien. M. Shugart a notamment fourni l’exemple des données sur les postes vacants qui ont récemment été développées en collaboration avec Statistique Canada[68].

B. Données sur la demande et l’offre de main-d’œuvre au Canada

Pour prendre de bonnes décisions en matière de politiques publiques sur le marché du travail, le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux et territoriaux ont besoin de données à jour sur la demande de main-d’œuvre des employeurs et l’offre de main-d’œuvre des chercheurs d’emploi par région, secteur et profession. Sans ces données, il peut être très difficile de développer des mesures efficaces permettant de répondre aux problèmes d’appariement des chercheurs d’emploi aux emplois disponibles dans certaines régions, certains secteurs ou certaines professions.

Les témoignages entendus par le Comité suggèrent que les données sur la demande de main-d’œuvre sont moins fiables et cohérentes que les données sur l’offre de main-d’œuvre. Par exemple, Mostafa Askari, directeur parlementaire adjoint du budget, Analyse économique et financière, Bibliothèque du Parlement, a expliqué qu’il existe en ce moment de très bonnes données sur l’offre de la main-d’œuvre au Canada, qui sont notamment utilisées par le programme d’assurance-emploi dans différentes régions. Il a ajouté qu’il n’existe toutefois pas de données de qualité équivalentes sur la demande de main-d’œuvre[69].

Le ministre et le sous-ministre d’EDSC ont reconnu que le système d’information sur le marché du travail canadien est actuellement déficient et qu’il pourrait être amélioré.

Je répéterai donc ce que je dis depuis que j'occupe ce poste : notre système d'information sur le marché du travail est déficient. Il nous dit qu'il n'y a pas de pénurie de main-d’œuvre générale au Canada. De façon générale, il n'y a pas de pénurie de main-d’œuvre au pays. Si le contraire était vrai, cela se refléterait dans le prix de la main-d’œuvre. Les salaires auraient augmenté beaucoup plus rapidement qu'ils ne l'ont fait depuis le ralentissement économique. Toutefois, j'estime que les données regroupées sur le marché du travail national ne nous indiquent pas les pénuries de compétences dans certaines régions et dans certains secteurs. Toutes les associations d'affaires ou d'employeurs du pays nous disent que la pénurie de compétences est, pour elles, le principal défi[70].
L’hon. Jason Kenney
EDSC
En tant que fonctionnaires, nous savons pertinemment que nous ne fournissons pas actuellement au gouvernement, au Parlement, au pays, aux employeurs, etc., une information aussi bonne qu'il le faudrait sur le marché du travail et sur l'apprentissage. Mais c'est à cela que nous nous sommes engagés[71].
Ian Shugart
EDSC

Jean-Denis Fréchette, directeur parlementaire du budget, Bibliothèque du Parlement, a affirmé que les recherches effectuées par le Bureau du directeur parlementaire du budget, qui sont basées sur les données globales sur le marché du travail actuellement disponibles, ne soutenaient pas la thèse d’une pénurie de main-d’œuvre à l’échelle nationale. Il a précisé que le tout ne signifie toutefois pas qu’il ne puisse exister des problèmes d’appariement entre les chercheurs d’emploi et les emplois disponibles dans certaines régions, certains secteurs ou certaines professions[72]. M. Askari a pour sa part ajouté que les données détaillées nécessaires pour répondre à ces questions n’étaient pas actuellement disponibles[73].

M. Fréchette a fourni trois exemples de lacunes relatives aux données sur la demande de main-d’œuvre. Premièrement, les données sur les postes vacants ne remontent pas au-delà du premier trimestre de 2004, ce qui signifie qu’elles ne couvrent pas un cycle économique complet. Deuxièmement, les données sur les postes vacants proviennent de trois principales sources : Statistique Canada, le Conference Board du Canada et la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante. Ces données sont recueillies, compilées et présentées sans uniformité et l’interprétation de ces données varie en fonction des sources utilisées et du traitement accordé aux avis d’emploi anonymes. Troisièmement, aucune des sources de données sur la demande de main-d’œuvre, à l’exception de Statistique Canada, ne suit les définitions internationales des termes « emploi » et « chômage »[74].

M. Fréchette a également attiré l’attention du Comité sur une enquête de Statistique Canada effectuée en 2011 et intitulée Enquête sur le milieu de travail : Postes vacants et pénuries de compétences, qui n’a pas encore été publiée en raison du manque de ressources nécessaires pour valider, analyser et diffuser ces données. Bien qu’EDSC ait récemment annoncé qu’il financerait l’achèvement des travaux nécessaires à la publication de ces données, M. Fréchette a souligné que ces données ne diront rien au sujet de la demande de main-d’œuvre qui prévaudra au moment où elles seront publiées[75].

Bard Golightly, président, Association canadienne des constructeurs d’habitations, a suggéré que les données sur les métiers et les professions du domaine de la construction résidentielle devraient être incluses dans l’information sur le marché du travail utilisée par les provinces et les territoires pour concevoir des programmes de formation par l’entremise des EDMT[76].

Michael Atkinson, président, Association canadienne de la construction, a pour sa part, mentionné que l’industrie de la construction préférait recueillir ses propres données, car elles portent sur l’avenir plutôt que sur le passé et elles sont, selon lui, généralement plus fiables que les données gouvernementales. M. Atkinson a ensuite expliqué que ConstruForce Canada est l’organisme responsable de générer annuellement des données prévisionnelles sur le marché du travail de l’industrie de la construction canadienne. Ce dernier utilise de l’information sur la demande régionale de main-d’œuvre, ventilée selon 33 métiers de construction, qui est ensuite agrégée au niveau national[77].

Michael Mendelson, chercheur principal, Caledon Institute of Social Policy, a quant à lui insisté sur l’importance d’avoir accès à des données sur la demande de main-d’œuvre en temps réel[78]. D’après M. Mendelson, pour réussir à mettre au point un système de données sur la demande de main-d’œuvre en temps réel, il faudrait que les entreprises affichent leurs offres d’emploi de façon cohérente et que ces renseignements soient régulièrement transmis à une organisation fédérale responsable[79].

1. Mandat de Statistique Canada en matière d’information sur le marché du travail

Pour corriger les lacunes relatives aux données sur la demande de main-d’œuvre et, dans une moindre mesure, l’offre de main-d’œuvre, plusieurs témoins ont suggéré que le gouvernement élargisse le mandat de Statistique Canada, en augmentant son budget de façon correspondante, pour que l’organisme devienne responsable de la collecte des données sur la demande et l’offre de main-d’œuvre au Canada par région, secteur et profession.

[J]e soulignerai[s] seulement l’importance d’une approche cohérente et exhaustive en matière de renseignements sur le marché du travail pour fournir tant aux chercheurs d’emploi qu’aux analystes et aux chercheurs des renseignements utiles, compréhensibles et faciles à interpréter. Nous estimons que ce mandat devrait être confié à Statistique Canada[80].
Karen Lior
Groupe Innovation marché du travail
[N]ous avons besoin de données fiables d'un organisme comme Statistique Canada; c'est ce qui permet non pas au directeur parlementaire du budget, mais bien aux parlementaires et aux décideurs de prendre des décisions éclairées, de vraiment se faire une idée et de faire les bons choix concernant les programmes à venir. Comme on dit, on ne peut pas gérer ce qu'on ne peut pas mesurer[81].
Jean-Denis Fréchette
Bibliothèque du Parlement
[L]'accent devrait être mis sur Statistique Canada, et sur la façon dont l'organisme peut recueillir ces renseignements. En ce qui concerne l'enquête dont il a été question — l'Enquête sur le milieu de travail, menée en 2011 —, ce type d'information doit être disponible en continu. Cette enquête doit être refaite chaque année afin de pouvoir assurer un suivi évolutif de différents aspects du marché du travail. Nous serions dès lors en mesure de voir exactement ce qui se passe dans tel ou tel domaine ou dans telle ou telle profession, selon les régions, ce qui nous permettrait de cibler nos programmes en conséquence. Cette information rendrait le processus plus efficace[82].
Mostafa Askari
Bibliothèque du Parlement
L'enquête de Statistique Canada sur les postes vacants, c'est bien, mais elle ne ventile pas les données par profession, sans compter le manque de détails à l'échelle locale et régionale. Nous recommandons que le gouvernement fédéral augmente le budget de Statistique Canada pour que l'organisme puisse fournir des données plus détaillées sur le marché du travail[83].
Barbara Byers
Congrès du travail du Canada

RECOMMANDATION 7

Le Comité est conscient que le gouvernement a récemment  annoncé la tenue de deux nouvelles enquêtes visant à surveiller l’information sur le marché du travail et lui recommande de continuer à investir dans des moyens permettant d’améliorer cette information.

C. Gestion et coordination du système pancanadien d’information sur les programmes provinciaux et territoriaux de formation et d’aide à l’emploi

De nombreux témoins ont expliqué au Comité que depuis que le gouvernement fédéral a transféré les responsabilités relatives à la formation et à l’aide à l’emploi aux provinces et territoires, les données sur les programmes provinciaux et territoriaux ne sont pas présentées de façon cohérente d’une province à l’autre, car personne n’est responsable de la gestion et de la coordination du système pancanadien d’information sur le marché du travail. Selon eux, l’une des principales conséquences de ce manque de cohérence est l’impossibilité d’effectuer des comparaisons entre les résultats atteints par les provinces et les territoires afin d’identifier les meilleures pratiques.

Je pense que la difficulté, toutefois, et la plus grande priorité pour vous, c'est d'avoir des données cohérentes. Les provinces et territoires peuvent bien concevoir des programmes à la lumière d'une série commune d'interventions, de façon, selon nous, à répondre au mieux aux besoins de leur administration, mais si nous n'avons pas de données cohérentes qui permettent de voir ce qui se passe dans le système, il est difficile de dire que le Manitoba est plus efficace que l'Ontario ou ailleurs[84].
Tyler Meredith
Institut de recherche en politiques publiques
En général, les provinces répugnent à être comparées les unes aux autres, d'où l'importance que les programmes sur le marché du travail soient menés de concert avec les gouvernements fédéral et provinciaux. Ils pourraient s'entendre sur les objectifs généraux et sur la communication de données afférentes[85].
Donna Wood
À titre personnel
Bien que les données doivent être recueillies localement, nous sommes d'avis qu'elles devront être coordonnées entre les provinces pour être utilisables à l'échelle nationale. Nous devons également amasser des renseignements sur les initiatives en matière de main-d’œuvre qui fonctionnent et sur celles qui sont moins efficaces, ce qui nous permettra de faire des comparaisons entre les différentes administrations, et d'apporter des ajustements à la programmation et aux ententes[86].
Joyce Reynolds
Restaurants Canada

Alain Noël, professeur, Département de science politique, Université de Montréal, à titre personnel, a pour sa part suggéré que le gouvernement fédéral joue un plus grand rôle en matière de circulation de l’information sur le marché du travail canadien et d’échange des meilleures pratiques entre les provinces et les territoires[87].

L’hon. Jason Kenney, ministre d’EDSC, a mentionné que le gouvernement fédéral était présentement en discussion avec les provinces et les territoires afin de développer de meilleurs indicateurs de rendement pour évaluer les coûts et les avantages des programmes provinciaux et territoriaux. Il a aussi insisté sur le fait que le gouvernement fédéral ne cherche surtout pas à imposer un fardeau administratif additionnel aux provinces et territoires, mais veut plutôt trouver avec eux un moyen de recueillir des données comparables pour déterminer si certains programmes fonctionnement mieux que d’autres[88].

1. Institut canadien d’information sur le marché du travail

Donna Wood, professeure auxiliaire adjointe, Université de Victoria, à titre personnel, a suggéré que le gouvernement fédéral crée un nouvel organisme fédéral qui remplirait un mandat similaire à celui de l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS), mais pour l’information sur le marché du travail. Cet organisme, qui pourrait s’appeler l’Institut canadien d’information sur le marché du travail, aurait pour responsabilité d’identifier, de tenir à jour et de diffuser de l’information sur le marché du travail canadien. Il s’occuperait également de la cueillette de données et de leur analyse à des fins de recherche comparative pour identifier les meilleures pratiques en matière de formation et d’aide à l’emploi entre les provinces et les territoires. L’Institut canadien d’information sur le marché du travail fonctionnerait selon une structure collaborative similaire à celle de l’ICIS[89].

Questionnée sur la pertinence de créer un institut canadien de l’information sur le marché du travail alors que le gouvernement fédéral pourrait simplement demander à Statistique Canada de collecter et diffuser plus d’information sur le marché du travail, Mme Wood a répondu qu’elle ne pense pas que Statistique Canada puisse faire des recherches comparatives sur les programmes provinciaux et territoriaux de formation et d’aide à l’emploi avec plus de modèles de données ou de nouvelles enquêtes[90]. Par ailleurs, selon Mme Wood, Statistique Canada ne pourrait pas déterminer les objectifs et les résultats des programmes provinciaux et territoriaux en raison de son statut d’organisme fédéral.

Frédéric Lalande, directeur général, Coalition des organismes communautaires pour le développement de la main-d’œuvre, a exprimé une proposition similaire en affirmant qu’il serait favorable à la création d’une initiative semblable à l’ICIS qui serait destinée aux mesures d’employabilité et de formation de la main-d’œuvre[91].

RECOMMANDATION 8

Le Comité recommande que le gouvernement fédéral, en collaboration avec les gouvernements des provinces et territoires, étudie les avantages et les coûts associés à la création d’un institut canadien d’information sur le marché du travail.

D’autres témoins ont suggéré que la gestion et la coordination du système pancanadien d’information pourraient être assumées par le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux et territoriaux, en consultation avec des intervenants externes au secteur public (p.ex. entreprises, syndicats, organismes communautaires, etc.), dans le cadre de forums sur le marché du travail qui ont été mentionnés dans le chapitre précédent.

Chris Atchison, président, Coalition canadienne des organismes communautaires en développement de l’employabilité, a remarqué qu’il n’existe actuellement pas de cadre pancanadien pour les mesures relatives au marché du travail et leurs objectifs. Les EDMT, qui sont le résultat de négociations bilatérales entre le gouvernement fédéral et les provinces et les territoires, ne prévoient pas de cadres formels qui permettraient aux entreprises, syndicats et autres intervenants de fournir des données cohérentes au système d’information sur le marché du travail canadien[92].

2. Forums sur le marché du travail

Mary-Lou Donnelly, commissaire représentant les travailleurs et travailleuses, Commission de l’assurance-emploi du Canada, EDSC, a indiqué que les travailleurs sont en faveur de la création de forums sur le marché du travail dans toutes les provinces et les territoires[93]. Ces forums dont la création a été recommandée dans le chapitre précédent pourraient par exemple permettre de repérer des lacunes en matière de compétences des travailleurs selon les régions et les industries ou d’identifier des moyens d’améliorer la qualité et la quantité des données sur le marché du travail canadien.

Mathew Wilson, vice-président, Politique nationale, Manufacturiers et exportateurs du Canada, a mentionné au Comité que son organisation collaborait actuellement avec EDSC à la mise sur pied de consortiums d’information sur le marché du travail. Ces consortiums, un concept similaire aux forums sur le marché du travail, réuniraient des représentants des employeurs, des universités et des collèges afin de trouver de nouvelles façons de rassembler et d’analyser des données sur le marché du travail canadien[94].


[65]           Comité consultatif sur l’information sur le marché du travail, Travailler ensemble pour bâtir un meilleur système d’information sur le marché du travail pour le Canada, Rapport final, 20 mai 2009.

[66]           Ibid.

[67]           Don Drummond « Wanted : Good Canadian Labour Market Information », Institut de recherche en politiques publiques, juin 2014 [Disponible en anglais seulement].

[68]           HUMA, Témoignages, 2e session, 41e législature, 6 mai 2014, 0920.

[69]           HUMA, Témoignages, 2e session, 41e législature, 5 juin 2014, 0905.

[70]           HUMA, Témoignages, 2e session, 41e législature, 1er mai 2014, 1005.

[71]           HUMA, Témoignages, 2e session, 41e législature, 6 mai 2014, 0920.

[72]           HUMA, Témoignages, 2e session, 41e législature, 5 juin 2014, 0855.

[73]           Ibid., 0915.

[74]           Ibid., 0855.

[75]           Ibid., 0900.

[76]           HUMA, Témoignages, 2e session, 41e législature, 3 juin 2014, 0850.

[77]           HUMA, Témoignages, 2e session, 41e législature, 5 juin 2014, 0955.

[78]           HUMA, Témoignages, 2e session, 41e législature, 29 mai 2014, 1005.

[79]           Ibid., 1035.

[80]           HUMA, Témoignages, 2e session, 41e législature, 12 juin 2014, 0920.

[81]           HUMA, Témoignages, 2e session, 41e législature, 5 juin 2014, 0920.

[82]           Ibid., 0910.

[83]           HUMA, Témoignages, 2e session, 41e législature, 13 mai 2014, 0845.

[84]           Ibid., 0920.

[85]           HUMA, Témoignages, 2e session, 41e législature, 10 juin 2014, 0935.

[86]           HUMA, Témoignages, 2e session, 41e législature, 12 juin 2014, 0940.

[87]           Ibid., 1000.

[88]           HUMA, Témoignages, 2e session, 41e législature, 1 mai 2014, 1000.

[89]           HUMA, Témoignages, 2e session, 41e législature, 10 juin 2014, 0900.

[90]           Ibid., 0920.

[91]           HUMA, Témoignages, 2e session, 41e législature, 13 mai 2014, 1010.

[92]           Ibid., 0950.

[93]           HUMA, Témoignages, 2e session, 41e législature, 3 juin 2014, 0950.

[94]           HUMA, Témoignages, 2e session, 41e Législature, 27 mai 2014, 0910.