Que la Chambre reconnaisse la dévastation que cause l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest, ainsi que la grave menace que fait planer ce virus sur la santé publique au Canada; et que la ministre de la Santé, l’administrateur en chef de la santé publique du Canada et le ministre de la Sécurité publique soient appelés à comparaître devant le Comité permanent de la santé deux fois par mois afin de faire état des efforts déployés par le Canada, tant au pays qu’à l’étranger, pour s’assurer que cette éclosion du virus ne représente pas une menace pour la santé et la sécurité des Canadiens.
— Monsieur le Président, cette motion tombe à point. On sait que la peur, les nouvelles et ce qu'on entend à propos de ce qui se passe dans le monde peuvent engendrer de la panique dans certaines régions du monde, y compris au Canada.
Nous voulons maintenir un certain équilibre et, pour éviter les élans de panique, veiller à ce que la population soit bien renseignée, que le Parlement le soit aussi et que celui-ci lui transmette la bonne information. Les gens sauraient ainsi qu'il y a peu de risques que le virus Ebola se propage au Canada comme il s'est propagé en Afrique occidentale, et que tout le monde a la situation bien en main. C'est précisément pour cela que nous proposons cette motion.
La ministre et l'administrateur en chef de la santé publique n'ont pas toujours fait preuve de transparence ni fait connaître en détail les mesures qu'ils prenaient. Nous voulons laisser toute partisanerie de côté. Lorsque la santé et la sécurité des Canadiens sont en jeu, l'esprit de parti n'a pas sa place. La Chambre doit décider ce qui convient le mieux aux Canadiens ainsi que la meilleure façon de communiquer avec eux. La motion n'a donc rien de partisan.
Nous avons proposé cette motion parce que plusieurs choses nous inquiètent. La première, ce sont les cas d'Ebola survenus récemment en Amérique du Nord et en Europe. Nous savons que le virus Ebola n'est pas encore complètement endigué en Afrique de l'Ouest. Il est important de le souligner.
Nous craignons que les compressions apportées à l'Agence de la santé publique du Canada au cours des cinq dernières années nuisent à sa capacité de faire face aux crises de santé publique. Nous avons remarqué que, vendredi dernier et hier, la ministre et l'administrateur en chef de la santé publique ont commencé à communiquer avec la population. Nous avons aussi constaté que l'administrateur en chef de la santé publique avait décidé de faire connaître le plan d'action national complet visant à informer la population.
Cependant, nous souhaitons nous assurer que les communications se poursuivent à ce niveau, plutôt que d'être informés uniquement le vendredi et le lundi, puis de ne plus avoir de nouvelles de qui ce soit le reste du temps. Afin de diffuser des renseignements pertinents et d'éviter de semer la panique et la confusion, il est vraiment important de veiller à ce que les autorités continuent de présenter régulièrement des mises à jour.
C'est pourquoi nous demandons à la ministre, à l'administrateur en chef de la santé publique et à tous les autres ministres compétents de faire rapport au comité parlementaire multipartite sur la santé deux fois par mois. Évidemment, si la virulence d'Ebola augmente ou s'il se produit d'autres cas près de chez nous, nous souhaitons que la fréquence de ces rapports passe à une fois par semaine, et ce, à mesure que la situation évoluera. C'est une façon de servir les intérêts supérieurs des Canadiens et d'obtenir des renseignements à jour sur cette maladie afin d'éviter que la panique s'installe au pays.
Nous souhaitons aussi nous assurer que les Canadiens sont informés de la situation et que les protocoles à jour en matière de santé publique destinés à endiguer la maladie sont fondés sur des données probantes, au lieu de répondre à des impératifs sur le plan de la rectitude politique ou à un sentiment de panique au sein de la population. Ces protocoles doivent absolument reposer sur des données probantes et sur des principes de santé publique.
Il est impératif que le gouvernement fédéral prenne toutes les mesures nécessaires pour protéger la population contre la propagation de maladies dangereuses — pas seulement le virus Ebola, mais bien toutes les maladies dangereuses. Comme le monde est de plus en plus petit et que les déplacements sont de plus en plus fréquents partout dans le monde, le risque que des pandémies et des épidémies se produisent involontairement ne cesse de s'accroître.
Nous devons non seulement réfléchir à ce que nous pouvons faire pour protéger les Canadiens, mais aussi faire tout ce qui est en notre pouvoir en tant que Canadiens pour nous rendre dans la région où cette maladie est apparue et commencer à prendre les mesures qui s'imposent pour contenir le virus. Nous savons que la seule façon d'empêcher la propagation du virus Ebola est de contenir la maladie dans la région où elle est en ce moment endémique.
Il est intéressant de souligner que le Nigeria, qui était l'un des pays les plus touchés, se serait maintenant — et j'utilise ce terme avec prudence — débarrassé du virus Ebola, car cela fait maintenant 42 jours qu'il n'y a pas eu de nouveau cas.
Le Nigeria est un exemple qui illustre bien comment un pays africain en développement est parvenu à élaborer un plan et à le respecter. Tout le monde au Nigeria était sur la même longueur d'onde en ce qui concerne ce plan, tous les professionnels de la santé, toutes les régions, qu'elles soient situées en milieu rural ou urbain, et même les autres professionnels non associés au milieu de la santé. Le plan était clair.
C'est un aspect important qu'il faut garder à l'esprit. Le plan doit être clair; tout le monde doit le comprendre. Nous devons faire en sorte que tout le monde suive les mêmes directives. Le Nigeria est un bon exemple, car il a utilisé des protocoles fondés sur des données probantes.
Les Canadiens ont besoin qu'on leur communique des renseignements de façon ouverte et transparente. C'est ce que nous réclamons. Nous demandons à la et à l'administrateur en chef de la santé publique de faire preuve d'ouverture et de transparence pour diminuer la confusion et rassurer les gens afin qu'ils ne paniquent pas.
L'Agence de la santé publique du Canada doit entreprendre des activités de coordination et nous ne savons pas si cela a été fait. C'est aussi pour cette raison que nous demandons plus de transparence, des rencontres régulières avec des organisations professionnelles de la santé, comme l'Association canadienne de santé publique, l'Association médicale canadienne, l'Association des infirmières et infirmiers du Canada et l'Association pour la microbiologie médicale et l'infectiologie Canada, car les infirmières nous ont dit qu'elles sont inquiètes.
Encore une fois, ces inquiétudes pourraient amener les Canadiens à croire que les choses ne vont pas bien, alors que ce n'est peut-être pas le cas. Cela dit, tout le monde doit être renseigné afin de ne pas semer la panique en laissant entendre que quelque chose ne va pas.
Le gouvernement doit veiller à ce que l'Agence de la santé publique du Canada continue de travailler avec les provinces et les territoires. Il faut désigner des hôpitaux régionaux dans chaque province, qui respecteront des protocoles d'isolement très stricts et qui disposeront d'unités de traitement de haut niveau. Nous devons établir un plan qui sera bel et bien suivi par l'ensemble des provinces et des territoires. Ce doit être le même plan pour tous, et tout le monde doit être sur la même longueur d'onde. Encore une fois, je tiens à souligner que c'est ce que le Nigeria a fait. Il a adopté un plan unique, qui a très bien fonctionné.
Cependant, il ne faut pas non plus minimiser la menace d'Ebola en disant qu'il n'y a pas de vols directs en provenance des régions touchées. Nous savons bien que n'importe qui peut quitter une région touchée, se rendre dans une autre région et emprunter un trajet différent pour entrer au Canada par l'un de ses aéroports.
Nous savons également que la maladie prend 21 jours à se manifester. Une personne en santé pourrait aller à l'hôpital, puis se rendre dans une petite collectivité rurale, et ensuite éprouver des symptômes de la maladie au cours de la période d'incubation de 21 jours. Par conséquent, qu'on soit dans une région rurale ou urbaine, et même ailleurs que dans les grands centres, il faut connaître certains renseignements de base. Il faut savoir reconnaître les symptômes. Chaque petit hôpital doit avoir de l'équipement de protection personnelle. La maladie a pu se propager en Espagne et au Texas parce que les gens n'avaient pas l'équipement approprié.
Le gouvernement fédéral doit veiller à fournir, au besoin, de l'aide financière aux petites provinces et régions qui n'ont peut-être pas l'argent nécessaire pour acheter de l'équipement de protection personnelle. Non seulement cet équipement doit être disponible, mais il faut également permettre aux gens d'apprendre comment le porter et l'enlever. Une fois que l'équipement a été contaminé, il est absolument essentiel de l'enlever correctement. À cette fin, la et l'administrateur en chef de la santé publique peuvent diffuser des webinaires sur le site Web de l'Agence de la santé publique du Canada afin que les gens puissent voir comment une autre personne s'y prend et s'assurer de le faire comme il faut.
Partout au pays, le personnel des postes frontaliers et des salles d'urgence devrait savoir reconnaître les premiers signes et symptômes de l'Ebola. Ils devraient également savoir comment utiliser leur équipement de protection personnelle.
Le gouvernement du Canada doit s'assurer que les voyageurs dont l'état de santé a été évalué à l'aéroport par un agent de mise en quarantaine de l'ASPC ne présentent aucun signe d'infection. Lorsque des gens craignent de s'être trouvés dans une région touchée ou d'avoir été exposés au virus, nous devons avoir une façon de leur dire comment s'isoler pendant la période de 21 jours, quels signes et symptômes surveiller et quels gestes poser immédiatement. Il faut fournir aux gens les renseignements de base dont ils ont besoin.
Selon des nouvelles préoccupantes, de l'équipement médical aurait été vendu récemment, alors qu'il devait être acheminé vers des pays où les risques de maladie sont élevés. Un appareil aurait été vendu aux enchères pour 1,5 million de dollars, soit une fraction de sa valeur réelle. À l'heure actuelle, nous ne disposons plus de certaines pièces d'équipement qu'il faudrait envoyer. Comme les régions touchées ont beaucoup de mal à maintenir un système de santé, il revient à d'autres pays d'envoyer des hôpitaux militaires de campagne et d'établir de petites cliniques dans des villages et des régions isolées, afin que les gens puissent y recevoir les soins nécessaires.
Soulignons que le taux de mortalité des personnes infectées par le virus Ebola atteint presque 70 %. Nous savons que ce taux pourrait être ramené à 20 % ou 30 % grâce à une bonne hydratation et à des soins adéquats. Dans la région la plus durement touchée, les pays n'ont pas d'infrastructure de soins de santé. Il n’y a pas d'électricité non plus, donc pas de lumière pendant la nuit pour insérer ou retirer les intraveineuses. Il faut s'occuper de détails pratiques comme ceux-là. Si on peut contrôler la maladie en Afrique de l'Ouest, on évitera qu'elle se propage dans le monde entier.
Nous aimerions aussi obtenir la réponse à d'autres questions. On sait qu'en septembre, l'Agence de la santé publique du Canada s'est engagée à verser 35 millions de dollars à l'Organisation mondiale de la santé, une somme destinée à Médecins sans frontières et à certaines zones touchées. La semaine dernière, une somme additionnelle de 30 millions de dollars a été promise, ce qui porterait le total à 65 millions de dollars. Toutefois, seulement 4,3 millions de dollars semblent avoir été engagés jusqu'ici. Où sont les 61 millions qui manquent? Pourquoi tardent-ils à être versés, alors que le temps presse quand on cherche à empêcher la propagation d'une épidémie, quelle qu'elle soit? Il est vraiment important d'agir sans délai.
Nous voulons aussi savoir pourquoi les 800 vaccins promis à l'Organisation mondiale de la santé ne lui sont parvenus que lundi. Pourquoi cette lenteur? Où étaient les problèmes? Les vaccins auraient dû arriver il y a longtemps déjà, alors qu'est-ce qui explique ce retard? Nous voulons le savoir. Personne ne pointe du doigt l'Agence de la santé publique du Canada. Personne ne pointe quiconque du doigt. Nous voulons simplement savoir ce qui a mis autant de temps.
Pourquoi a-t-on du mal à faire parvenir de l'argent dans la zone touchée, à faire parvenir des vaccins à l'Organisation mondiale de la santé? On nous affirme que l'Organisation mondiale de la santé aurait pu intervenir plus rapidement, mais qu'elle a connu des ratés. La réponse est peut-être là. Quoi qu'il en soit, nous tenons à savoir ce qui explique la situation actuelle.
On nous a dit que le vaccin devrait incessamment être mis à l'essai en Suisse, en Allemagne, au Gabon et au Kenya. Y aura-t-il des essais en Amérique du Nord? Faudrait-il procéder à des essais aux États-Unis et au Canada? Nous voulons connaître la réponse à cette question.
Les 30 millions de dollars promis le 17 octobre viennent s'ajouter aux sommes promises précédemment. Nous voulons savoir à quoi sont destinés ces fonds. Serviront-ils à répondre directement aux demandes d'équipement de protection individuelle et de réhydratation ainsi que de formation et de personnel formulées par l'Organisation mondiale de la santé et Médecins sans frontières? Comme on le sait, la déshydratation est un facteur majeur de mortalité.
L'Organisation mondiale de la santé répète sans cesse qu'elle a besoin de personnel. Pourtant, nous avons aujourd'hui entendu la déclarer que le Canada n'en enverrait pas davantage. Jusqu'à présent, le Canada a envoyé 13 professionnels de la santé seulement, et il n'entend pas en envoyer d'autres tant qu'il n'aura pas l'assurance d'une stratégie de retrait. Qui élabore la stratégie de retrait? La ministre y travaille-t-elle actuellement? Nous devons le savoir.
Ce genre de question ne cesse de surgir, et il nous faut des réponses. Je répète que l'objectif n'est pas de pointer quiconque du doigt. Nous voulons simplement être informés. Nous voulons de l'ouverture et de la transparence dans ce dossier.
J'aimerais parler un peu du Nigeria. Cela fait maintenant 42 jours qu'il n'y a pas eu de nouveaux cas d'Ebola au Nigeria. Il semble donc que le pays soit débarrassé de la maladie. Comme la période d'incubation d'Ebola est de 21 jours, on peut dire que le Nigeria a traversé deux périodes d'incubation complètes sans nouveau cas.
Le Nigeria a dû composer, entre autres, comme la Sierra Leone et d'autres régions, avec un système de santé déficient, bien qu'au Nigeria, il soit meilleur que dans la plupart des autres pays. Le système de santé manque beaucoup de moyens, de personnel, de personnes formées et de matériel de protection.
Il faut aussi composer avec la peur et les pratiques culturelles. Je parle de la maladie en Afrique de l'Ouest en ce moment, car nous savons que, pour stopper la propagation de la maladie dans le reste du monde, nous devons y mettre fin ou la contenir en Afrique de l'Ouest.
L'intervention du Nigeria a compté pour beaucoup. Nous savons que la peur règne dans les villages. Les habitants ont pour coutume de baigner leurs morts, ce qui accroît le risque d'exposition au sang et aux fluides corporels. Il a fallu faire de la sensibilisation. Les autorités nigérianes auraient demandé à des chefs religieux, des gens du coin et des chefs de village d'aller de porte en porte pour dire aux habitants qu'ils devaient cesser cette pratique. Ils leur ont dit que la maladie n'était pas le résultat d'une intervention malveillante, mais qu'elle était causée par un virus et on leur a dit quoi faire et quelles pratiques ils devaient modifier. Le fait que des gens de leur localité et des chefs religieux s'adressent à eux a fait toute la différence. Cela a contribué à atténuer la peur.
Selon l'Organisation mondiale de la santé, en date du 12 octobre, environ 9 000 cas d'Ebola avaient été rapportés. L'OMS reconnaît qu'il s'agit là d'une sous-estimation, car nous ne savons toujours pas s'il y a des cas non déclarés ou si des défunts ont été enterrés sans qu'on notifie les autorités, par crainte, encore une fois. Nous savons que, jusqu'ici, presque 4 500 cas de décès ont été signalés en Guinée, au Liberia, en Sierra Leone et au Nigeria. D'autres cas de décès ont été enregistrés en Espagne et aux États-Unis.
Pour autant que nous le sachions, à la lumière des dernières discussions avec les Canadiens, l'Agence de la santé publique du Canada a pris des mesures d'une importance cruciale. En effet, l'agence a consulté les provinces et les territoires. Elle a élaboré un plan. Elle a également fourni des séances de formation sur le port d'équipement de protection, notamment en Nouvelle-Écosse. C'est un excellent début. Toutefois, il est vraiment important que l'administrateur en chef de la santé publique du Canada s'assure que l'ensemble des provinces et des territoires suivent le même plan et disposent de ce dont ils ont besoin pour que ce plan donne des résultats. Cela signifie qu'il faut tenir des réunions et des discussions beaucoup plus régulièrement que ce qui est le cas maintenant.
Je tiens à répéter que les webinaires sont une bonne chose. Les gens qui vivent dans les régions rurales et isolées du Canada peuvent aller sur le Web et voir comment porter et retirer l'équipement de protection.
Une partie du travail a déjà été accomplie, comme la publication d'avis aux voyageurs pour informer les Canadiens du risque qu'ils courent lorsqu'ils voyagent dans des pays touchés par le virus Ebola, l'examen plus attentif des passagers ayant séjourné dans ces pays et leur renvoi automatique à des agents de mise en quarantaine de l'ASPC aux points d'entrée du Canada. Toutes ces mesures sont importantes. L'ASPC a d'ailleurs appuyé certains des systèmes de contrôle déjà en place dans les hôpitaux canadiens. Mentionnons que l'Ontario a fait un travail extraordinaire grâce à la création d'un plan solide, qu'elle s'emploie à mettre en place.
Là où je veux en venir relativement à l'Agence de la santé publique du Canada, c'est qu'il ne suffit pas de fournir un appui. Il est très important de veiller à ce que les choses soient faites. Nous devons savoir que ces mesures sont appliquées de façon continue. En tant que parlementaires, nous voulons en être informés, deux fois par semaine, par l'entremise du comité parlementaire de la santé, de la ministre, de l'administrateur en chef de la santé publique ou des fonctionnaires appropriés pour que nous puissions rassurer les habitants de nos circonscriptions respectives et les Canadiens de partout au pays que les choses avancent selon des protocoles clairs et éprouvés en matière de santé publique.
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Monsieur le Président, je suis reconnaissante de pouvoir parler aujourd'hui de la grave épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest. Le gouvernement prend des mesures pour que les Canadiens qui sont ici, au pays, demeurent hors de danger.
La situation en Afrique de l'Ouest est carrément tragique, personne ne dira le contraire. Je crois d'ailleurs que je parle au nom de tous les députés quand je dis que nos pensées vont à ceux qui sont atteints, à leur proches, à leur entourage ainsi qu'à la communauté internationale.
Le gouvernement suit de près la progression de l'épidémie en Afrique de l'Ouest et fait ce qu'il peut, en collaboration avec ses partenaires internationaux, pour soutenir les interventions et venir en aide à ceux qui souffrent. L'éclosion à l'origine de l'épidémie remonte à décembre 2013. Au 17 octobre de cette année, on dénombrait 9 216 personnes infectées dans les régions touchées, dont 4 555 en sont malheureusement mortes.
À l'exception des cas recensés aux États-Unis et du cas en Espagne, l'épidémie demeure confinée à l'Afrique de l'Ouest. Dernièrement, les médias ont beaucoup parlé de ce qui est arrivé au Texas, et bien qu'on n'ait encore découvert aucun cas d'Ebola au Canada, nous devons être prêts à toute éventualité. Les autorités et les responsables sanitaires locaux et provinciaux seront les premiers à intervenir si jamais un cas était déclaré au Canada, mais l'Agence de la santé publique du Canada se tient elle aussi sur un pied d'alerte.
L'Ebola se transmet par contact direct avec les liquides organiques infectés. Selon les scientifiques, le virus ne se propage pas dans l'air et ne peut pas se transmettre par un simple toucher. Le virus Ebola n'est pas contagieux comme le rhume, la grippe ou même le SRAS.
Je viens de penser que je dois dire à la Chambre que je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Comme je le disais, l'Ebola ne peut pas s'attraper au contact d'une personne qui ne présente aucun symptôme.
Je rappelle en outre que le contexte et les conditions environnementales en Afrique de l'Ouest sont loin d'être comparables à ce que l'on connaît ici, au Canada. Les hôpitaux canadiens sont dotés de systèmes et de procédures ultramodernes de prévention des infections afin d'en limiter la propagation, de protéger les travailleurs de la santé et d'offrir les meilleurs soins possibles aux patients.
À l'opposé, les pays africains touchés disposent de très peu de ressources — trop peu, devrais-je même dire, surtout dans les régions rurales — pour tenir le coup si une épidémie devait perdurer, comme c'est présentement le cas. Les infrastructures sanitaires varient énormément d'un pays et d'une localité à l'autre, ce qui ne fait qu'ajouter encore à la tragédie, et il manque d'équipement de protection personnel. Malheureusement, malgré certains progrès, la peur et la désinformation continuent de pousser la population à réagir avec méfiance aux stratégies de lutte contre l'épidémie.
Même si les risques pour les Canadiens sont faibles, le gouvernement du Canada demeure vigilant et prend des mesures concertées pour protéger la population canadienne contre le virus Ebola, notamment en demeurant prêt à détecter, à examiner et à gérer les cas d'Ebola dans l'éventualité improbable qu'un tel cas se déclare au Canada.
Nous sommes bien préparés. L'Agence de la santé publique du Canada a recommandé que les Canadiens évitent tout voyage non essentiel en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone en raison de la flambée d'Ebola. De plus, des avis de santé publique qui recommandent aux voyageurs de prendre des précautions spéciales ont été émis pour le Nigeria et le Sénégal.
Le gouvernement veille à ce que les voyageurs canadiens sachent comment se protéger et ce qu'ils doivent faire s'ils commencent à éprouver des symptômes de la maladie. On recommande que les voyageurs dans les régions touchées surveillent attentivement leur état de santé et qu'ils consultent immédiatement un médecin s'ils développent des symptômes qui pourraient être associés au virus Ebola dans les trois semaines suivant leur retour.
Le Canada est bien préparé pour repérer les voyageurs malades et s'en occuper. La Loi sur la mise en quarantaine est appliquée en tout temps par l'Agence de la santé publique du Canada à tous les points d'entrée au pays. Des protocoles et des conseils techniques ont été fournis aux provinces et aux territoires, ainsi qu'au secteur des transports, afin qu'ils puissent détecter et gérer les cas présumés d'Ebola. Les membres du personnel de première ligne ont reçu une formation pour repérer les voyageurs internationaux souffrant d'une maladie transmissible qui arrivent au Canada et les diriger vers des agents de quarantaine.
En outre, cinq équipes d'intervention contre le virus Ebola ont été constituées. Elles sont notamment composées de scientifiques et de gens ayant l'expertise nécessaire en laboratoire pour confirmer les diagnostics, et elles disposent de fournitures d'urgence provenant de la réserve stratégique nationale, tels des masques, des gants et des blouses. Ces équipes d'intervention rapide appuieraient les autorités provinciales et territoriales si un cas d'infection au virus Ebola était décelé.
En vertu de la Loi sur la mise en quarantaine, les agents ont le pouvoir de mettre en oeuvre les mesures de santé appropriées pour assurer la sécurité publique. Par la suite, un solide réseau de laboratoires est prêt à faire les tests nécessaires et à rapidement prendre des mesures dans le cas où une personne porteuse du virus Ebola arriverait au Canada.
Il n'y a eu aucun cas d'Ebola au Canada, mais chaque cas soupçonné nous a permis de mettre à l'épreuve notre capacité d'intervention, et les Canadiens ont ainsi pu constater que nous sommes prêts à intervenir et que tout est en ordre. Chaque personne soupçonnée d'être porteuse du virus Ebola a été identifiée, isolée, interrogée par des autorités sanitaires et testée par le Laboratoire national de microbiologie de l'Agence de la santé publique du Canada, qui est situé à Winnipeg.
Grâce aux leçons que nous avons tirées des pandémies de SRAS et de grippe H1N1, nous sommes mieux préparés pour les prochaines éclosions.
Le Canada devrait être fier de ses chercheurs et de sa capacité scientifique de calibre mondial. Ce sont nos propres scientifiques du Laboratoire national de microbiologie de l'Agence de la santé publique du Canada qui ont mis au point le vaccin expérimental contre le virus Ebola, à Winnipeg. Cette réussite est l'aboutissement d'années de dur labeur et de multiples innovations; nos scientifiques travaillent d'arrache-pied pour protéger la santé publique et la sécurité à l'échelle mondiale.
Le gouvernement du Canada a offert jusqu'à 1 000 doses du vaccin expérimental à l'Organisation mondiale de la santé, soit les deux tiers des doses totales dont disposait l'Agence de la santé publique du Canada. Je pense que tout le monde reconnaîtra que nous nous sommes montrés très généreux.
Le Canada conservera une petite quantité du vaccin expérimental à des fins de recherche appliquée et d'essais cliniques pour en établir l'innocuité et l'efficacité. Nous en conserverons aussi une petite quantité au cas où il serait nécessaire d'y avoir recours au Canada, une situation improbable.
Les doses offertes sont déjà en route vers les bureaux de l'Organisation mondiale de la santé à Genève. Le premier lot a été envoyé hier. Puisque les vaccins doivent être gardés à une très basse température en tout temps, ce qui, en soi, représente un défi, et au cas où un malheureux accident se produirait pendant le transport, les doses seront acheminées en trois lots distincts par mesure de précaution.
L'Organisation mondiale de la santé a déterminé qu’elle doit régler d’importantes questions de sécurité et d’éthique avant que les doses du vaccin puissent être administrées. La communauté mondiale, sous la direction de l’Organisation mondiale de la santé, traite ces questions avec diligence. Il existe aussi des enjeux de nature logistique.
Le Canada est prêt à appuyer l'Organisation mondiale de la santé et s'attend à ce que les doses du vaccin expérimental qu'il a offertes soient distribuées le plus rapidement et de la manière la plus sûre et la plus éthique possible. Nous sommes déterminés à soutenir les efforts de nos partenaires internationaux pour lutter contre l’épidémie du virus Ebola, et nous espérons que le vaccin expérimental contribuera à régler cette crise mondiale.
Les Canadiens devraient être fiers du soutien humanitaire que leur pays apporte pour combattre la propagation du virus Ebola en Afrique de l'Ouest, notamment sous la forme d'un financement considérable et d’experts canadiens déployés pour porter assistance sur le terrain.
Le 4 octobre, le gouvernement du Canada a annoncé l’envoi d’un deuxième laboratoire mobile et d'une deuxième équipe en Afrique de l'Ouest pour contribuer à la lutte contre l’épidémie du virus Ebola. Le laboratoire et trois autres scientifiques de l’Agence de la santé publique du Canada se joindront à l’équipe de l’agence sur le terrain.
Une équipe de laboratoire mobile continuera de donner du soutien afin d’aider les travailleurs de la santé locaux à diagnostiquer rapidement les nouveaux cas d'Ebola. La deuxième équipe de laboratoire mobile travaille avec Médecins sans frontières à la surveillance de l’efficacité des mécanismes de prévention de l’infection, comme les stations de lavage des mains et l'utilisation de masques faciaux et de sites d'enfouissement, pour empêcher toute propagation supplémentaire du virus.
Une fois terminé leur travail avec Médecins sans frontières, les membres de l'équipe seront déployés à d'autres endroits pour répondre aux besoins en matière de diagnostic. Le soutien d'un laboratoire sur place permet d'obtenir des résultats en seulement quelques heures, et donc d'isoler et de soigner plus rapidement les personnes atteintes de fièvre Ebola. Cela est essentiel à une intervention efficace dans la région touchée.
Bref, bien que la motion à l'étude soit louable parce qu'elle souligne la dévastation causée par le virus Ebola, il demeure crucial que le Parlement laisse aux responsables de la santé publique et aux ministres concernés la marge de manoeuvre nécessaire pour qu'ils se concentrent sur la lutte contre l'épidémie.
Pour conclure, j'aimerais offrir mes plus sincères condoléances aux personnes touchées par cette horrible maladie en Afrique de l'Ouest et j'encourage les Canadiens à soutenir les organisations internationales de secours humanitaire qui travaillent dans cette région.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui pour parler de la flambée d'Ebola qui fait actuellement rage en Afrique de l'Ouest. J'aimerais me concentrer sur le travail fait par les scientifiques canadiens pour mettre au point un vaccin expérimental.
Je signale à mes collègues que, le 12 août, la a annoncé que nous donnerions à l'Organisation mondiale de la santé jusqu'à 1 000 fioles du vaccin expérimental contre l'Ebola créé par des chercheurs du Laboratoire national de microbiologie de l'Agence de la santé publique du Canada. Le vaccin n'a jamais été testé sur des humains, mais il s'est avéré fort prometteur chez les animaux. Il est le résultat d'années de travail acharné et d'innovation de la part de scientifiques canadiens pour améliorer la santé publique et la sécurité à l'échelle mondiale.
L'Agence de la santé publique du Canada est prête à acheminer le vaccin depuis déjà un certain temps. Je suis très heureux d'apprendre que l'Organisation mondiale de la santé a finalement indiqué qu'elle est disposée à le recevoir. On a commencé hier à expédier des fioles vers Genève. L'OMS, en consultation avec des partenaires, y compris les autorités sanitaires de pays touchés, déterminera comment le vaccin sera distribué et utilisé.
J'aimerais expliquer le contexte dans lequel le vaccin contre l'Ebola a été mis au point au Laboratoire national de microbiolgie de l'Agence de la santé publique du Canada.
Le Laboratoire national de microbiologie de l'ASPC a officiellement ouvert ses portes en 1999. C'est l'un des rares établissements au monde, et le seul au Canada, capables d'abriter à des fins de recherche tout un éventail d'agents infectieux, du plus simple au plus meurtrier, au niveau de bioconfinement le plus élevé. C'est un laboratoire de classe mondiale ayant pour mission de faire avancer la santé humaine par le leadership en laboratoire, l'excellence scientifique et l'innovation en matière de santé publique.
Avant l'ouverture de l'établissement, aucun chercheur au Canada n'était en mesure de travailler sur les virus responsables des fièvres hémorragiques, comme l'Ebola. Avant 1999, le Canada n'était pas en mesure de diagnostiquer si un patient était atteint de l'Ebola; il dépendait entièrement des Centers for Disease Control des États-Unis. Le fait que, à peine trois ans après l'ouverture de l'établissement, des chercheurs du Laboratoire national de microbiologie ont mis au point le fondement de ce qui deviendrait le vaccin expérimental contre l'Ebola, témoigne de la capacité d'innovation des Canadiens.
Grâce à la recherche et aux expériences continues, lesquelles se sont étendues sur une décennie, les scientifiques de l'établissement ont perfectionné un vaccin qui a permis de protéger des primates non humains contre le virus Ebola mortel. Le virus Ebola-Zaïre, la souche du virus Ebola pour laquelle le vaccin a été mis au point, est considéré comme l'un des agents infectieux le plus agressifs, capable d'entraîner la mort chez près de 90 % des humains et des primates non humains infectés.
Pendant plus d'une décennie, à une époque où les épidémies d'Ebola n'étaient que sporadiques et rapidement contrôlées, les chercheurs canadiens ont continué leur important travail pour trouver des façons de lutter et de se protéger contre ce virus, eu égard au potentiel de propagation de cette maladie mortelle. Ils ont reconnu que même si l'Ebola n'est pas une maladie indigène du Canada, un voyageur infecté risque de transporter et de propager la maladie à l'extérieur de l'Afrique.
Ils ont également reconnu que le virus Ebola risque d'être utilisé comme arme biologique. Ils ont donc travaillé en étroite collaboration avec d'autres ministères pour s'assurer que le Canada est prêt.
Leurs recherches avaient également un objectif beaucoup plus général. Les chercheurs étaient d'avis que les nouvelles technologies et méthodes utilisées pour mettre au point des traitements et des vaccins contre des virus agressifs, comme l'Ebola, pourraient être appliquées à des agents pathogènes moins intimidants. Ils sont toujours de cet avis aujourd'hui. Les effets en cascade des recherches sur l'Ebola menées au Laboratoire national de microbiologie de l'ASPC pourraient bientôt déboucher sur la création d'un vaccin universel contre la grippe, contribuer à enrayer la prochaine pandémie et contribuer directement à orienter la mise au point future de meilleurs produits thérapeutiques pour lutter contre une série de pathogènes nouveaux et émergents.
Voilà la réalité de l'important travail effectué au Canada. C'est un exemple éloquent des travaux de recherche de calibre mondial menés par les scientifiques de l'agence.
Le vaccin contre l'Ebola est une découverte canadienne réalisée grâce à 15 années de soutien continu du gouvernement du Canada. Grâce au financement considérable de ce programme spécial de recherche de pointe et novateur sur les pathogènes, le Canada peut maintenant, plus que jamais, assumer fièrement un rôle de chef de file mondial dans le domaine de la recherche sur les maladies infectieuses. Depuis 2007, bien au-delà de 5 millions de dollars ont été investis précisément en vue d'aider les chercheurs de l'agence à trouver des vaccins et des traitements contre l'Ebola et contre d'autres organismes hautement dangereux.
Je suis fier de dire que, grâce à ce financement, le Canada a créé des vaccins et des traitements contre un éventail de virus causant une fièvre hémorragique. Outre ce vaccin prometteur, le Canada a créé et testé le traitement ZMapp contre l'Ebola. Ce traitement post-exposition donne un très bon taux de survie chez les primates non humains. Il utilise un régime unique de doses multiples d'anticorps conçu pour trouver le virus Ebola, s'y fixer et le scinder, empêchant ainsi sa reproduction et sa multiplication dans le corps. Ce traitement n'a aucun effet secondaire.
On croit que le traitement ZMapp a directement contribué à sauver la vie de certains travailleurs de première ligne qui ont contracté le virus Ebola en Afrique de l'Ouest. Voilà un exemple important de travaux effectués dans les laboratoires du gouvernement du Canada et menant à sauver des vies. C'est un moment de grande fierté pour les Canadiens.
Outre le vaccin et le traitement contre l'Ebola, le Laboratoire national de microbiologie de l'agence a mis au point des vaccins dont le taux d'efficacité démontré est de 100 % pour protéger contre le virus de Marburg et le virus Lassa, des virus qui peuvent être mortels et pour lesquels il n'existe aucun remède connu.
Le risque que ces virus s'introduisent au Canada est réel. Toutefois, grâce au travail assidu et au dévouement de nombreuses personnes, notamment à l'innovation, à la vision, et à la ténacité des scientifiques, je peux affirmer fièrement que le Canada est prêt à faire face à l'introduction au pays d'un virus causant une fièvre hémorragique, le cas échéant.
Aucun cas d'infection à l'Ebola n'a été confirmé au Canada, mais le Canada doit se préparer à une telle éventualité. Bien que les responsables provinciaux et locaux de la santé constituent les autorités compétentes advenant tout cas d'Ebola au Canada, l'Agence de la santé publique du Canada demeure prête à venir en aide.
L'élaboration d'un vaccin ou d'un traitement ne se fait pas en vase clos. Les découvertes de cette envergure nécessitent la collaboration de divers ministères, des investissements du secteur privé et, surtout, l'établissement de partenariats internationaux. Le vaccin dont il est question constitue un bon exemple de ce à quoi l'on peut s'attendre lorsque les pays échangent leurs connaissances scientifiques, lorsqu'un financement supplémentaire est fourni par l'intermédiaire de diverses contributions spécialisées et lorsque le secteur privé est mis à contribution pour aider à faire avancer les travaux de scientifiques canadiens.
Bien que diverses organisations aient contribué à l'élaboration des vaccins, j'aimerais souligner que les droits de propriété intellectuelle sur ce vaccin appartiennent au gouvernement du Canada. Je tiens à donner l'assurance à la Chambre que l'Agence de la santé publique du Canada communique régulièrement avec le titulaire de licence pour la commercialisation du vaccin, de même qu'avec de multiples partenaires internationaux, dont l'Organisation mondiale de la santé, afin de fournir des orientations et des conseils quant aux façons de faire avancer les essais cliniques et de faciliter la production de traitements contre la maladie à virus Ebola.
La phase I des essais cliniques pour les vaccins a été lancée le 13 octobre dernier à l'institut de recherche de l'armée Walter Reed à Silver Spring, au Maryland. Le Canada a fourni 20 fioles du vaccin expérimental qui serviront aux essais cliniques. Nous avons confiance en ce vaccin, mais il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'un vaccin expérimental et que les essais cliniques de la phase I sont importants pour évaluer la sécurité générale du vaccin chez l'humain et pour déterminer le dosage adéquat. Les résultats des essais de la phase I sont attendus en décembre.
Le Canada contribue de façon importante à la lutte contre le virus Ebola en Afrique de l'Ouest, et ce, en grande partie grâce aux chercheurs du Laboratoire national de microbiologie de l'agence, qui se sont consacrés à trouver des remèdes et des traitements pour les personnes qui en désespérément besoin.
Je termine donc mes observations en affirmant que, bien que la motion dont nous sommes saisis soit tout à fait louable en ce qu'elle vise à reconnaître les ravages causés par l'épidémie d'Ebola, il est impératif que nous accordions aux ministres et aux responsables de la santé publique la souplesse dont ils ont besoin pour faire face à cette épidémie.
À cette fin, je propose, avec l'appui du député , que la motion soit amendée en remplaçant « à comparaître devant le » par « à faire rapport par écrit ou de vive voix au ».
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec l'honorable députée de .
En ce moment, nous faisons face à une crise énorme, que les Nations Unies considèrent comme une menace à la paix et à la sécurité mondiale. Cette crise ne concerne pas que les pays de l'Afrique de l'Ouest; elle nous concerne tous. Le pire est que cette crise dont nous parlons tant risque fort, si nous ne faisons pas tout pour la contenir maintenant, de devenir une catastrophe encore plus grande.
Alors qu'à ce jour, on a recensé approximativement 10 000 cas depuis que dure cette épidémie, et ce, sur plusieurs mois, l'Organisation mondiale de la santé nous avise maintenant que le nombre de cas pourrait augmenter de 10 000 par semaine, et ce, dès le mois de décembre.
Comment pourrons-nous faire face à des centaines de milliers de cas potentiels dans quelques semaines à peine, si nous n'arrivons pas à faire face à 10 000 cas dès maintenant?
N'oublions pas que plus la crise augmente en Afrique, plus le risque qu'elle se propage ici augmente également. Il faut donc absolument contenir la maladie dès maintenant sur le terrain en Afrique de l'Ouest. Or, pour ce faire, il faut y mettre les efforts nécessaires, et malheureusement, ce n'est pas le cas.
La réponse du Canada à ce jour se définit par « trop peu, trop tard ». Le Canada a mis des semaines à faire sa première contribution substantielle. Pendant que la crise régnait et que les gens sur le terrain appelaient désespérément pour obtenir de l'équipement, l'Agence de la santé publique du Canada, elle, continuait à vendre à prix dérisoire ce même équipement à des gens qui, quelques jours ou quelques semaines plus tard, allaient le revendre à gros profit à l'Organisation mondiale de la santé, et ce, même si le bureau du avait été avisé de la situation.
[Traduction]
Voici à quoi l'on pourrait comparer la réponse du Canada à la crise de l'Ebola: imaginons qu'il y a un feu dans mon salon et que, pour l'éteindre, je commence par verser trois gouttes d'eau, mais le feu prend de l'ampleur. Je verse ensuite une cuillère à thé d'eau sur le feu, mais celui-ci continue de prendre de l'ampleur. Je décide enfin de verser deux ou trois tasses d'eau sur le feu. Certaines personnes me conseilleraient même de simplement fermer la porte.
Même si nous commençons à prendre des mesures plus sérieuses — bien trop tard, soit dit en passant — celles-ci ne semblent pas adéquates.
[Français]
Le Canada a promis 65 millions de dollars au total, mais seulement 5 millions de dollars sont arrivés sur le terrain ou ont été versés jusqu'à maintenant. Le gouvernement se rend-il compte que, dans une crise où les cas se multiplient à ce rythme, le temps est absolument essentiel et quelques jours peuvent changer les choses?
Le Canada a promis des vaccins. Cependant, il a fallu un temps fou pour que les vaccins se rendent à destination. Et encore! Les vaccins ne pourront pas être utilisés avant plusieurs mois. Le Canada a aussi promis de l'équipement, mais seulement une petite partie de cet équipement est arrivé sur le terrain.
[Traduction]
Ce n'est pas la première fois que le Canada gère mal une situation et qu'il n'intervient pas assez rapidement. Malheureusement, c'est ce qu'il a fait lors de nombreuses crises humanitaires. Je pense notamment aux réfugiés syriens que nous avions promis d'accueillir dans notre pays, mais que nous n'avons pas encore reçus; aux demandes urgentes d'équipement pour l'hiver auxquelles nous répondons seulement au printemps; au Soudan du Sud et à la République centrafricaine, où l'intervention canadienne a été peu reluisante, et je pèse mes mots; et, finalement, à notre réponse à l'éclosion du virus Ebola qui, comme toujours, est insuffisante et trop tardive.
[Français]
Que devrait faire le Canada? Il devrait suivre l'exemple d'autres pays qui, eux, ont décidé de prendre le taureau par les cornes, comme les États-Unis, par exemple. En effet, les États-Unis ont envoyé 3 000 soldats, du personnel médical et 11 hôpitaux de campagne.
Évidemment, il faut contribuer davantage aux appels de l'Organisation mondiale de la santé. Je répète qu'on doit le faire de manière urgente. Il ne faut pas dire qu'on va en donner un peu plus et faire le paiement des semaines plus tard. C'est maintenant qu'il faut agir.
Il faut aussi appuyer de manière plus significative nos autres partenaires qui luttent sur le terrain. Je pense évidemment à Médecins sans frontières. D'ailleurs, je dois souligner le travail que font sur le terrain ces médecins et leur présidente, la Dre Joanne Liu. Elle vient de Montréal, et elle a étudié à l'Université McGill. Il y a aussi la Croix-Rouge canadienne et tous les partenaires de la Coalition humanitaire, qui ont récemment lancé un appel auquel nous saurons tous répondre, je l'espère.
Il faut soutenir les gens qui travaillent sur le terrain, et cela inclut les écouter pour connaître leurs besoins.
Une des choses que mentionnent les gens sur le terrain, c'est le déploiement de notre Équipe d'intervention en cas de catastrophe. L'équipe est formée pour contrer les risques biologiques et pour prodiguer des soins médicaux. Elle peut compter sur le soutien logistique des forces armées. Selon le , cette équipe n'est pas très appropriée dans un tel contexte. Toutefois, les gens qui sont sur le terrain, en train de se battre contre l'Ebola, pensent le contraire. Personnellement, j'ai foi en ce que disent ces gens.
[Traduction]
Nous devons aussi penser à long terme. Nous devons penser à renforcer les capacités des systèmes de santé dans ces pays. Nous devons songer à accroître la résilience de ces pays aux menaces comme les maladies et les changements climatiques. Cela exige une bonne gouvernance et la promotion de la démocratie. Je vais vous donner un bon exemple, qui pourrait vous sembler lointain. J'ai vécu au Sénégal pendant des années. C'est un pays relativement stable, qui est doté d'une bonne gouvernance et d'institutions solides. Il a eu un cas d'Ebola, et il est parvenu à empêcher la maladie de se propager. Si nous le comparons à d'autres pays, comme le Liberia, qui vient de sortir de plusieurs années de guerre civile et qui ne possède pas les mêmes infrastructures, nous pouvons constater que les résultats sont différents. Je ne blâme pas les autorités du Liberia. Nous devons aider ces pays à se reconstruire. Nous devons jouer un rôle actif dans la consolidation de la paix. Nous avons la responsabilité de reconstruire ces pays. Même s'il semble que nous agissons un peu comme des scouts, à long terme, nous remporterons la bataille et nous permettrons d'éviter que ce genre de crise se reproduise. C'est ce que nous révèle clairement la situation en Afrique de l'Ouest.
Nous pouvons vaincre l'Ebola. Nous devons vaincre cette maladie pour assurer notre sécurité, préserver notre humanité et maintenir la stabilité mondiale.
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Monsieur le Président, je suis très heureuse de participer au débat d'aujourd'hui en tant que porte-parole du NPD en matière de santé. Je tiens à remercier ma collègue d'avoir présenté cette motion à la Chambre aujourd'hui.
Évidemment, nous appuierons la motion. À notre avis, c'est bien peu demander au gouvernement que d'exiger que la , l'administrateur en chef de la santé publique et le comparaissent devant le Comité permanent de la santé deux fois par mois pour faire rapport sur la situation et présenter les mesures qui sont prises par le Canada en ce qui concerne le virus Ebola, tant au pays qu'à l'étranger. C'est bien peu demander, et de toute évidence, nous devons aller beaucoup plus loin et faire beaucoup plus. Il ne fait aucun doute que nous appuierons la motion dont nous sommes saisis, et je remercie notre collègue de l'avoir présentée aujourd'hui.
Aujourd'hui, mes observations porteront surtout sur l'une des grandes lacunes de l'intervention du Canada. Bien entendu, nous savons que le Canada s'est engagé à allouer 65 millions de dollars à l'échelle internationale. Pour situer le tout, soulignons notamment que le Royaume-Uni s'est engagé à verser 205 millions de dollars et l'Allemagne, 127 millions de dollars. Tout récemment, des contributions très généreuses ont été versées par des particuliers.
Nous sommes évidemment heureux que le Canada se soit engagé à verser 65 millions de dollars, mais ce qui est vraiment inquiétant et ce qui mérite toute notre attention, c'est qu'à ce stade-ci, moins de 10 % de ces fonds, c'est-à-dire seulement environ 5 millions de dollars, ont été débloqués pour la livraison des produits et services qui s'imposent. C'est très préoccupant.
Nous sommes tous très inquiets de la situation en Afrique de l'Ouest. Nous suivons l'évolution et le dénouement de cette crise. À cet égard, l'intervention internationale est d'une importance cruciale non seulement pour distribuer le vaccin, mais aussi pour faire en sorte que les fournitures médicales, l'équipement de protection, et cetera, ainsi que les professionnels de la santé soient sur le terrain. C'est le point le plus important que je voulais faire valoir aujourd'hui.
Ce n'est pas sans nous rappeler la crise du VIH-sida. Selon un article paru hier dans la revue The Lancet, l'enjeu fondamental consiste à prendre des mesures de confinement dans les pays qui sont maintenant touchés par le virus et de veiller à ce qu'ils aient la capacité, le soutien et les ressources nécessaires, dont un vaccin, pour remédier à la situation sur le terrain. En somme, il s'agit d'empêcher la propagation du virus dans d'autres pays, que ce soit en Afrique, en Europe ou en Amérique du Nord.
Cette crise sévit depuis déjà plusieurs semaines, et nous sommes très inquiets de voir que le Canada accuse un si grand retard dans le respect de ses engagements, faute de capacité ou de volonté, peu importe la cause. Pour ma part, j'en suis malheureusement venue à la conclusion qu'il s'agit avant tout d'un exercice de relations publiques pour le Canada.
J'ai participé à un certain nombre de réunions avec le secrétaire parlementaire. Nous avons entendu la ministre durant la période des questions à la Chambre. On nous répète chaque fois que le Canada est un chef de file mondial, qu'on prend telles ou telles mesures, qu'on a fait don du vaccin et qu'on l'a rendu disponible. Pourtant, dans les faits, rien ou presque rien n'a été fait. Ce n'est qu'hier que certaines doses du vaccin ont fini par être envoyées à l'extérieur du Canada.
Nous avons même entendu le blâmer l'OMS pour cette situation, alors qu'en réalité, c'est le Canada qui a vendu les droits de licence à une compagnie pour 205 000 $; on parle là d'un produit de santé très précieux, en l'occurrence du vaccin mis au point au Canada, mais le gouvernement n'a rien fait pour accélérer les essais cliniques et s'assurer que ce vaccin se rende à destination, là où on en a besoin. Aux États-Unis, les essais cliniques ont commencé depuis déjà un mois.
Il y a tant de questionnements sur la raison pour laquelle le gouvernement canadien a fait ces déclarations publiques, mais n'a pas réagi ni veillé à ce que les engagements du Canada soient respectés.
Hier, ou peut-être à la fin de la semaine dernière, nous avons été mis au fait d'une situation choquante: en juin dernier, le consul honoraire canadien pour la Sierra Leone a envoyé des messages urgents au Canada demandant qu'on envoie des dispositifs de protection. Au même moment, le Canada vendait ce matériel aux enchères pour une fraction de leur valeur. Cela semble incroyable.
On n'a pas mis fin à ces enchères à prix réduit avant septembre. L'envoi de matériel a été retardé de juin à septembre. Selon les nouvelles qui nous parvenaient de là-bas, ils avaient désespérément besoin d'aide et de dispositifs de protection en Sierra Leone et le Canada vendait le matériel à des prix incroyablement bas. Nous avons appris que ce matériel est maintenant revendu plus cher ailleurs.
Tout cela soulève la question du plan. On se demande si un suivi est exercé sur le plan que le Canada aurait présumément élaboré. Nous apprécions bien sûr les séances d'information dispensées par les fonctionnaires de l'Agence de la santé publique du Canada. Nous leur sommes reconnaissants de l'information qu'ils nous ont fournie.
Néanmoins, je suis préoccupée. Nous savons que le budget de l'Agence de la santé publique du Canada a été réduit de 60 millions de dollars au cours des trois dernières années. Force est de se demander si, dans notre contexte politique, à Santé Canada, à l'ASPC, nous avons les moyens d'exécuter le plan.
Nous avons posé, sans relâche, des questions à la Chambre et ailleurs, notamment dans des lettres adressées à la ministre — deux, je crois —, des questions très précises sur ce que le Canada fait et ce qui explique que nous tardions tant à agir. Je dois dire que nous n'obtenons par les réponses dont nous avons besoin.
Ce n'est pas comme si nous pouvions dire « Bof, chaque chose en son temps. » Il y a urgence, maintenant. Des gens meurent. Il y a en moyenne 1 000 nouveaux cas d'infection par semaine.
Chaque jour, chaque semaine de retard a une incidence sur la vie de nombreuses personnes que nous pourrions aider. L'heure est grave.
Parlons de la lettre que nous avons adressée dernièrement à la . Nous y avons posé des questions très précises. Nous avons demandé de quel ministre relevait l'application des protocoles de quarantaine et de traitement dans les hôpitaux et les cliniques au Canada. C'est une question très simple.
Nous savons que l'Agence de la santé publique du Canada élabore des directives nationales. Nous savons également que, hier, la Fédération canadienne des syndicats d'infirmières/infirmiers, un organisme qui a énormément de poids au pays et qui représente des travailleurs de la santé de première ligne, a exprimé de vives réserves sur le manque de préparation de ces travailleurs de la santé au Canada. Ces gens n'ont pas l'équipement de protection nécessaire. Même que les provinces élaboreraient des protocoles distincts et ne proposeraient pas toutes le même équipement de sécurité. L'Ontario ne fait pas nécessairement la même chose que la Saskatchewan ou la Colombie-Britannique.
Voilà qui soulève de sérieuses questions. De qui relève exactement l'élaboration de directives et l'application des protocoles de quarantaine et de traitement? À qui incombe-t-il de veiller à ce que les hôpitaux et les médecins disposent de l'équipement approprié? Nous n'avons pas encore obtenu la moindre réponse à ces questions.
Aujourd'hui, j'appuierai la motion, mais il faut absolument que des fonctionnaires comparaissent devant le comité de la santé afin de rendre des comptes et de répondre à ces questions. Nous agirons nous aussi dans ce sens à la Chambre. J'ai été ravie que le , le député d'Outremont, soulève très régulièrement des questions de ce genre dans cette enceinte, à l'instar de ma collègue la députée de et de moi-même.
Nous poursuivrons sur cette lancée, car nous voulons absolument éviter que les engagements du Canada ne soient qu'un vulgaire exercice de relations publiques. Ils doivent se concrétiser intégralement, à court et à long termes, pour que nous puissions aider les personnes touchées en Afrique de l'Ouest et disposer des protocoles et des traitements voulus si un cas survenait au Canada, ce qui, espérons-le, ne se produira jamais. Il n'en reste pas moins qu'il faut nous préparer, surtout compte tenu de ce qui se passe aux États-Unis, où certains protocoles n'ont pas été respectés.
Nous appuyons la motion, mais nous n'avons pas fini d'exiger des comptes au gouvernement dans ce dossier.
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Monsieur le Président, je suis heureuse d'avoir l'occasion d'intervenir au sujet de la motion libérale qui reconnaît, d'abord, l'effet dévastateur du virus Ebola qui ravage l'Afrique de l'Ouest, et qui exige ensuite que la , le et l'administrateur en chef de la santé publique du Canada comparaissent sur une base mensuelle afin de faire état des efforts déployés par le Canada, tant au pays qu’à l’étranger, pour s’assurer que cette éclosion du virus ne représente pas une menace pour la santé et la sécurité des Canadiens.
La députée de et moi avons commencé à soulever officiellement la question du virus Ebola sur la scène nationale le 3 août en envoyant au une lettre ouverte sur la contribution précise du Canada à la lutte contre ce virus. Nous avons demandé combien de spécialistes canadiens avaient été envoyés pour aider l'Organisation mondiale de la santé et à quelles disciplines ils appartenaient. Nous avons demandé au ministre de collaborer avec ses collègues des ministères canadiens pertinents dans les domaines du transport aérien, des services frontaliers et de la protection des travailleurs de la santé. Nous avons aussi demandé au gouvernement d'accorder davantage de fonds. Bien que le gouvernement ait réagi en offrant un don de 5 millions de dollars, ce montant était bien modeste compte tenu des besoins criants et de la générosité d'autres pays.
Nous avons écrit cette lettre parce que le Canada avait une responsabilité morale de contribuer davantage à lutter contre ce qui était alors une éclosion d'Ebola sans précédent. Nous comprenions aussi que le meilleur moyen d'enrayer cette maladie dévastatrice était de le faire à la source, avant qu'elle ne se propage à une région plus vaste et qu'elle ne devienne plus difficile à circonscrire. Nous comprenions que nous devions mettre fin à la souffrance en Afrique de l'Ouest pour protéger les Canadiens contre le virus Ebola ici, chez nous.
Pendant le débat d'urgence sur l'Ebola qui a eu lieu le 15 septembre, j'ai posé la question suivante:
[...] comment le Canada collabore-t-il avec les autres pays, en particulier par l'entremise du Groupe de travail sur la protection de la santé mondiale et dans le cadre du programme de sécurité sanitaire mondial? Comment le gouvernement orchestre-t-il la coopération des ministères entre eux? Quels ministères participent au dossier de la prévention, à celui des interventions et à celui des mesures de rétablissement? Quel organe de l'État est le principal responsable de chaque dossier? Quelles mesures précises chacun des ministères concernés prend-il?
Que fait le gouvernement dans le but d'assurer la sécurité des Canadiens qui se rendent en Afrique de l'Ouest pour y accomplir du travail humanitaire ou pour des activités commerciales? Que fait-il pour protéger la santé des personnes qui se trouvent actuellement dans les régions où le virus Ebola se propage? Quels conseils sont fournis aux Canadiens avant de partir et alors qu'ils se trouvent dans les régions ou l'Ebola a été signalé? S'ils croient avoir des symptômes qui ressemblent à ceux du virus, que devraient-ils faire à leur retour au Canada?
Comment la somme de 1 285 000 $ annoncée le 18 avril a-t-elle été utilisée pour lutter contre l'épidémie? Combien de spécialistes le Canada a-t-il envoyé travailler avec l'Organisation mondiale de la santé ou en Afrique de l'Ouest pour donner un coup de main? À quelles disciplines appartenaient-ils? Comment a-t-on dépensé exactement la somme de 5 millions de dollars annoncée le 8 août pour lutter contre l'épidémie? [...]
Bien que le risque soit faible, le Canada est-il préparé à isoler une personne atteinte et à lui offrir des soins? L'Agence de la santé publique du Canada a-t-elle un plan de sensibilisation du public pour aider les Canadiens à comprendre la prévention, la transmission ainsi que les signes et les symptômes de la maladie?
Le gouvernement convient-il que l'éclosion du virus Ebola en Afrique de l'Ouest constitue un risque réel pour la stabilité et la sécurité de la société dans la région? Convient-il que la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone ont besoin d'un plus grand nombre de médecins, d'infirmières et de lits d'hôpitaux ainsi que d'une plus grande quantité d'équipement?
Le gouvernement convient-il que la réaction de la communauté internationale a été jusqu'ici inadéquate et le monde doit agir plus énergiquement? [...] Compte tenu de l'appel à l'aide internationale des Nations Unies, le Canada fournira-t-il davantage d'aide?
Notre lettre ouverte du 3 août a été suivie d'une autre le 17 septembre, dans laquelle nous exhortions le gouvernement du Canada à redoubler d'efforts afin de venir en aide à l'Afrique de l'Ouest, et à offrir plus de financement, plus de personnel et plus de matériel.
Le 24 septembre, j'ai publié un article intitulé « Will Canada Do More to Help Combat Ebola? ». J'y posais les questions que voici:
Le gouvernement du Canada contribuera-t-il davantage à ces efforts, outre l'aide de 7,5 millions de dollars annoncée récemment? L'administrateur en chef intérimaire de la santé publique du Canada s'adressera-t-il directement aux Canadiens pour leur expliquer les retombées mondiales du virus Ebola? Verra-t-il à coordonner et à soutenir les travailleurs de la santé qui veulent aller travailler sur le terrain en Afrique de l'Ouest? [...]
Le gouvernement expliquera-t-il aux Canadiens comment il aidera les pays touchés, notamment en leur envoyant du matériel et des professionnels qualifiés, spécialisés et bien formés?
Nous avons demandé au gouvernement également s'il pouvait offrir des hôpitaux de campagne, de l'équipement additionnel et un plus grand nombre de spécialistes de la santé. Nous lui avons demandé s'il était prêt à faire appel à des partenaires non traditionnels dans les domaines des communications, de la santé, de l'information et du transport.
Comme nous n'avons pas eu de réponse, ma collègue de et moi avons écrit à la pour lui demander de tenir une séance d'information à l'intention de tous le parlementaires, au sujet du virus Ebola, étant donné que nous avions besoin d'obtenir des réponses à ces questions importantes. Nous voudrions remercier la ministre de la Santé d'avoir accepté notre demande, mais le Parlement doit être tenu au courant régulièrement et assidûment
Après que le premier patient souffrant de la fièvre Ebola fut arrivé aux États-Unis, le 20 septembre, le gouvernement du Canada a pris deux engagements distincts de 30 millions de dollars chacun. Pourquoi, avant que le premier cas se manifeste en Amérique, nous ne voyions pas le même empressement et les mêmes engagements à aider les gens en Afrique de l'Ouest?
Le gouvernement avait deux responsabilités lorsque le virus Ebola a commencé à se propager en Afrique de l'Ouest: premièrement, se joindre à la communauté internationale pour essayer d'enrayer l'épidémie. Deuxièmement, préparer les mesures d'intervention en vue de l'apparition éventuelle d'un cas au Canada.
Lorsque l'Organisation mondiale de la santé nous a demandé la somme de 600 millions de dollars, en juillet, le gouvernement lui a fourni seulement 5 millions de dollars. Pourquoi une réponse aussi anémique à une crise qui était déjà qualifiée d'éclosion sans précédent?
Alors que le temps passait, le gouvernement faisait essentiellement des annonces. Il annonçait des vaccins, puis trois mois s'écoulaient entre l'annonce et le moment où les vaccins étaient envoyés à l'Organisation mondiale de la santé.
Le gouvernement a annoncé l'envoi d'équipement de protection individuelle. Le 3 octobre, j'ai demandé ceci à la ministre pendant la période des questions:
Depuis le mois d'août, le nombre de cas d'infection et de décès attribuables au virus Ebola a triplé. L'Afrique de l'Ouest a un besoin urgent d'équipement de protection individuelle, mais le Canada n'a pas tenu la promesse faite au mois de septembre.
Je pose encore une fois la question suivante: que fait la ministre pour s'assurer que le matériel promis est acheminé là où il fait défaut en ce moment même?
Auparavant, la seule réaction du Canada avait été de vendre au rabais de l'équipement de protection individuelle jusqu'à ce qu'arrive le mois de septembre. Plusieurs mois s'étaient alors écoulés depuis que l'alarme avait été sonnée et que l'ambassadeur de la Sierra Leone aux États-Unis et divers organismes d'aide humanitaire avaient lancé un appel pour qu'on envoie sur le terrain de l'équipement de protection individuelle. Des mois s'étaient écoulés depuis que l'Organisation mondiale de la santé avait lancé un appel semblable.
Nous avons appris hier seulement avec stupéfaction que seulement deux cargaisons avaient été envoyées à l'Organisation mondiale de la santé. La sous-ministre adjointe chargée de la santé publique dit que d'autres suivront « dans les mois à venir », et on ne sait pas si les premières cargaisons ont bel et bien été distribuées dans les régions touchées.
Le gouvernement a annoncé des sommes d'argent. Sur les 35 millions de dollars qui ont été promis au départ, seulement 4,3 millions apparaissent parmi les sommes effectivement à recevoir dans le site Web de suivi financier du Bureau de la coordination des affaires humanitaires, ce qui signifie qu'aucun accord juridique n'a encore été conclu pour l'envoi de l'argent restant.
En date du 19 octobre, la contribution financière du Canada à l'intervention internationale de lutte contre la maladie se classait au 17e rang. Les États-Unis, qui se sont engagés à investir 206 millions de dollars dans cet effort, sont de loin les donateurs les plus importants.
Les annonces ne peuvent pas, à elles seules, lutter contre l'Ebola. Seuls des engagements sur le terrain, en Afrique de l'Ouest, peuvent contrer l'épidémie. Étant donné que le nombre de cas d'Ebola double tous les 25 jours, le manque d'engagement dont le Canada fait preuve à court terme est inacceptable.
Hier, nous avons appris que le Canada ne dépêcherait plus de personnel médical là-bas à moins qu'on puisse lui garantir que ces personnes seront évacuées par des médecins en cas de maladie. Bien sûr, nous souhaitons toujours assurer la santé et la sécurité des Canadiens, mais pourquoi le Canada n'a-t-il pas cette capacité? Quand un programme sera-t-il mis en place? La ministre a-t-elle déjà rencontré quelqu'un à ce sujet? Qui est cette personne, et quand cette réunion a-t-elle eu lieu?
L'Organisation mondiale de la Santé exhorte la communauté internationale à envoyer de toute urgence des médecins et des infirmiers dans les pays les plus touchés.
La Dre Margaret Chan, de l'OMS, a été sans équivoque. Voici ce qu'elle a dit:
Mais ce sont de gens dont nous avons le plus besoin, de travailleurs de la santé, de bonnes personnes et de bons spécialistes qui sont formés adéquatement et qui savent comment se protéger.
Les personnes-ressources que je connais sur le terrain, en Afrique, font écho à sa demande de personnel supplémentaire. Ces personnes espéraient, en fait, que le Canada annoncerait très bientôt comment il coordonnerait le voyage de ceux qui souhaitent aller travailler en Afrique de l'Ouest. Même si j'ai posé la question à maintes reprises pendant le débat d'urgence sur l'Ebola, nous ne savons toujours pas combien de Canadiens participent à l'intervention en Afrique de l'Ouest.
En tant que porte-parole de notre parti en matière de développement international, j'aimerais maintenant mettre l'accent sur les besoins de l'Afrique de l'Ouest. Je vais d'abord commencer par souhaiter aux habitants de l'Afrique de l'Ouest — notamment de la Guinée, du Liberia et de la Sierra Leone, qui ont beaucoup souffert — et aux Canadiens qui ont de la famille, des amis ou des êtres chers en Afrique d'être forts et courageux et de ne pas perdre espoir. J'aimerais aussi d'offrir mes condoléances à tous ceux qui ont perdu quelqu'un au cours de la pire éclosion d'Ebola de l'histoire du monde. Je tiens à ce qu'ils sachent que nous ressentons leur douleur, que nous prenons leur défense et que nous lutterons pour eux.
Dimanche dernier, j’ai eu l’occasion de m’entretenir au téléphone avec le professeur Monty Jones, qui est à la fois conseiller spécial auprès du président de la Sierra Leone et ambassadeur extraordinaire. C’est lui qui était responsable des mesures à prendre pour combattre le virus Ebola dans le pays. Je dois préciser que M. Jones fait partie des 100 personnes les plus influentes du monde, d’après la liste établie par le magazine Time en 2007. Son Excellence le président Ernest Kororma avait été prévenu de la tenue de cet entretien téléphonique et il a été informé des propos que nous avons échangés. Il a donné son autorisation pour que je puisse parler de l’épidémie d’Ebola en Sierra Leone et, en particulier, des besoins urgents qui existent dans ce pays.
Deux mille cinq cents personnes ont été infectées en Sierra Leone, 900 sont décédées et 580 sont guéries. Aux dires du conseiller spécial auprès du président, la maladie est « très résistante, malgré toutes les mesures qui ont été prises ». En fait, 5 des 14 districts du pays sont encore en quarantaine, y compris certains quartiers de la capitale.
La Sierra Leone a besoin de centres de soins de santé communautaires et de 1 000 lits supplémentaires. Le pays a également besoin de travailleurs de la santé. Selon le conseiller spécial Jones, il faut trois ou quatre travailleurs de la santé pour chaque personne atteinte d’Ebola. Cela signifie que le pays a besoin d’encore au moins 500 médecins, 2 000 infirmières et 1 000 techniciens de diverses disciplines.
L’inhumation des corps est une question problématique, car le gouvernement de la Sierra Leone veut que chaque victime puisse être inhumée de façon décente. Dans ce pays, la coutume veut que l’on pleure, que l’on crie et que l’on touche le cadavre, mais aujourd’hui, on ne peut pas faire de cérémonie, on ne peut pas toucher le cadavre, et les inhumations se font au plus pressé.
Le conseiller spécial auprès du président m’a expliqué qu’on fait un prélèvement sur chaque cadavre afin de s’assurer que la personne n’a pas succombé à l'Ebola. Malheureusement, il n’y a pas assez d’ambulances, pas assez de laboratoires et pas assez de techniciens pour analyser les échantillons de sang, si bien qu’ils s’accumulent, les échantillons aussi bien que les cadavres. Il arrive qu’un cadavre reste dans une maison pendant trois jours, ce qui augmente les chances que des proches viennent toucher le cher disparu.
Aux dires du conseiller spécial Jones, les laboratoires analysent de 50 à 100 échantillons par jour, mais il faudrait davantage de laboratoires et de techniciens pour que l’on puisse analyser 500 échantillons par jour.
Le conseiller spécial s’inquiète tout particulièrement de l’interdiction de voyager qui pourrait être décrétée, car cela risquerait de nuire à l’économie et aux importations de produits alimentaires, de services médicaux et de médicaments dont le pays a désespérément besoin.
La Sierra Leone était une économie qui affichait une croissance particulièrement rapide. À vrai dire, la Banque mondiale l’a placée au sixième rang des pays qui progressent le plus rapidement dans la voie des réformes. Le taux de croissance économique se situait à 11 % et devait atteindre 14 %, mais il est aujourd’hui retombé à 7 %. Le conseiller spécial a ajouté qu’une interdiction de voyager fragiliserait l’économie et empêcherait l’importation de la nourriture, des soins médicaux et des médicaments dont le pays a grand besoin.
Il m’a dit que les passagers font l’objet d’un dépistage rigoureux dans les aéroports de la Sierra Leone à l’aide de thermomètres à infrarouge, et que si l’on constate la moindre hausse de température, les passagers sont orientés vers des services de santé.
Le conseiller spécial Jones se dit confiant que la communauté internationale continuera de se fonder sur des données scientifiques avant de décréter toute interdiction de voyager, et qu’elle ne prendra pas des décisions politiques qui risquent de fragiliser encore davantage son pays.
Enfin, le conseiller spécial auprès du président tient à faire savoir au Parlement canadien que l’économie et les services de santé de son pays auront encore besoin d’aide après l’épidémie d’Ebola, et que nous ne devons pas abandonner les populations de la Sierra Leone et, en l’occurrence, de l’Afrique de l'Ouest.
Plusieurs organisations humanitaires ont exprimé le même point de vue. Les systèmes de soins de santé se sont effectivement effondrés, et il faudra déployer des efforts considérables pour les remettre sur pied et les consolider. Les investissements consentis par le gouvernement dans les soins de santé pour les mères, les nouveau-nés et les enfants et les progrès constatés à ce chapitre risquent d’être annulés si nous n’avons pas de centres de soins pour venir en aide aux mères après l’épidémie.
J’aimerais maintenant dire quelques mots des besoins médicaux des habitants de l’Afrique de l'Ouest, avec lesquels je suis en contact pratiquement tous les jours. Auparavant, j’aimerais rendre hommage aux efforts extraordinaires que déploient les travailleurs de la santé, les scientifiques et les organisations humanitaires, dans des circonstances incroyablement difficiles et éprouvantes.
Je sais qu’on essaye vraiment de mettre à disposition davantage de centres de soins et de lits tampons, mais je sais aussi qu’il y a encore beaucoup à faire au niveau de la formation, notamment des travailleurs de la santé locaux, pour qu’ils apprennent à se servir de l’équipement de protection individuelle, l’EPI, afin de se protéger au maximum. Même dans les pays développés, seul un petit nombre de travailleurs de la santé utilise les équipements de protection requis, comme on l’a malheureusement constaté en Espagne aux États-Unis. À l’étranger, la formation nécessite trois jours complets, plus deux jours dans un pavillon hospitalier, avant une période de stage et d’encadrement. On ne peut pas y échapper.
L’épidémie d’Ebola qui ravage actuellement l’Afrique de l'Ouest est l’urgence sanitaire la plus grave des temps modernes. Jamais, de toute l’histoire contemporaine, un pathogène aussi dangereux n’a infecté autant de personnes, aussi rapidement, sur une zone aussi vaste et pendant si longtemps.
Il est grand temps que la , le et l’administrateur en chef de la santé publique comparaissent au comité de la santé pour assurer aux parlementaires et aux Canadiens que le Canada respecte vraiment les engagements qu'il a pris pour lutter contre le virus Ebola; pour confirmer que l'équipement et l'argent parviennent vraiment aux gens qui en ont le plus besoin en Afrique de l'Ouest; et pour que les parlementaires puissent poser des questions aux ministres et aux fonctionnaires au sujet du niveau de préparation du Canada. Les parlementaires voudront savoir si les points d'entrée, les installations de soins de santé et les autres institutions sont prêts à identifier, à tester, à isoler et à traiter les personnes atteintes du virus Ebola de façon sécuritaire, comme il se doit.
Nous le disons depuis le tout début: il s'agit d'un enjeu non partisan, et, dans un esprit de compromis, je propose de modifier la motion de la façon suivante:
Que la motion soit modifiée par substitution, aux mots « la ministre de la Santé, l’administrateur en chef de la santé publique du Canada et le ministre de la Sécurité publique soient appelés à comparaître devant le Comité permanent de la santé deux fois par mois », des mots « le ou les ministres pertinents soient appelés à comparaître deux fois par mois et l’administrateur en chef de la santé publique du Canada une fois par mois devant le Comité permanent de la santé ».
J'incite tous les députés à appuyer la motion, qui vise à protéger les habitants d'Afrique de l'Ouest afin qu'on puisse garantir la santé et la sécurité de nos concitoyens ici même au Canada.
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Monsieur le Président, je me réjouis de l’occasion qui m’est donnée d’aborder la crise de l’Ebola en Afrique de l’Ouest et d’informer la Chambre des communes des mesures que notre gouvernement a prises à ce jour.
Je vais partager mon temps de parole avec le député d'.
L’épidémie est encore très grave et nos pensées sont avec ceux qui sont touchés par elle. Les récentes déclarations des chercheurs, des scientifiques, des cliniciens et des responsables de la santé d’Afrique de l’Ouest soulignent le fait que des familles et des villages entiers ont été détruits.
Le Canada demeure à l’avant-garde de la lutte contre le virus Ebola, en accordant des fonds et en partageant de l’expertise et de l’équipement dans le cadre des efforts internationaux de lutte contre l’épidémie d’Ebola. Notre gouvernement continue de travailler avec ses partenaires nationaux et internationaux afin d’assurer la réponse la plus efficace à l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest. Nous continuons également à prendre des mesures ici au Canada pour protéger les Canadiens au pays.
Je vais commencer par réaffirmer qu’il n’y a pas de cas confirmés d’Ebola au Canada. Toutefois, le Canada doit être prêt advenant qu’un cas se présente ici. Ce sont les autorités sanitaires provinciales et locales qui mènent les interventions relatives à tous les cas d’Ebola au Canada, mais l’Agence de santé publique du Canada continue de les assister.
Le gouvernement canadien a mis en place un certain nombre de systèmes au Canada qui permettent d’identifier et de prévenir la propagation de maladies infectieuses comme le virus Ebola. Il continuera à travailler en collaboration avec les provinces et les territoires pour veiller à ce que nous soyons prêts à protéger les Canadiens dans l’éventualité peu probable de la présence d’un cas au Canada.
Nous avons également en place cinq équipes d’intervention rapide contre le virus Ebola, comprenant notamment des épidémiologistes et des experts en analyses de laboratoire pour confirmer rapidement les diagnostics, ainsi que des fournitures d’urgence de notre réserve nationale stratégique, telles que des masques, des gants et des blouses d'hôpital. Ces équipes d’intervention rapide épauleraient les autorités provinciales et territoriales dans leur intervention si un cas d’Ebola se manifestait.
À l’échelle internationale, nous sommes en faveur du rôle de chef de file joué par l’Organisation mondiale de la santé. Nous demeurons déterminés à travailler efficacement avec elle et d’autres partenaires clés, y compris Médecins sans frontières et la Croix-Rouge, pour répondre efficacement à cette urgence de santé publique.
Le Canada a fourni depuis le mois d’avril des ressources financières et matérielles pour la mise en oeuvre de mesures humanitaires, de mesures de sécurité et de mesures de santé publique afin de lutter contre la propagation du virus Ebola dans la région de l’Afrique de l’Ouest. Le 17 octobre, le gouvernement a annoncé l’octroi d’un montant supplémentaire de 30 millions de dollars pour appuyer les efforts internationaux menés par la Mission des Nations Unies pour la lutte contre Ebola, ou UNMEER, afin d’aider à renforcer les efforts mondiaux visant à mettre fin à l’épidémie, traiter les personnes infectées et prévenir la propagation du virus Ebola en Afrique de l’Ouest.
Si on tient compte de cette dernière annonce, le Canada s'est engagé à verser 65,4 millions de dollars au total pour soutenir les efforts humanitaires, sanitaires et sécuritaires visant à contrôler la propagation de la maladie. Le gouvernement continue d'évaluer les besoins d'après ce que nous dit l'OMS et de chercher d'autres moyens de soutenir les interventions internationales.
Comme les députés le savent déjà, le Laboratoire national de microbiologie de l'agence, dont les locaux sont situés à Winnipeg, est à l'avant-garde des recherches et des essais cliniques mondiaux sur l'Ebola. Il vient tout juste de prêter un deuxième laboratoire mobile pour aider les autorités sanitaires locales à poser des diagnostics rapides, sur place, et à tester les mesures de prévention des infections.
En réponse à l'Organisation mondiale de la santé, qui demandait aux États membres de donner de l'équipement de protection personnel afin de contribuer à endiguer l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest, le gouvernement du Canada lui a remis plus de 2,5 millions de dollars d'équipement, dont des gants, des masques, des respirateurs et des blouses d'hôpital. Le gouvernement a déjà fait parvenir deux cargaisons à destination, dont une partie à bord des Hercules de l'Aviation royale canadienne. Tout cet équipement contribuera à réduire les risques de transmission et d'infection sur le terrain.
Le gouvernement va aussi donner à l'OMS 1 000 fioles du vaccin expérimental mis au point par l'Agence de la santé publique du Canada afin de lutter contre l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest.
Les droits de propriété intellectuelle rattachés à ce vaccin appartiennent au gouvernement du Canada. Fruit de plus de 10 ans de recherche scientifique et d'innovation de la part des scientifiques du Laboratoire national de microbiologie, qui relève de l'Agence de la santé publique du Canada, ce vaccin pourrait s'avérer une arme importante pour vaincre l'épidémie.
Le vaccin expérimental n'a jamais été testé sur des humains, mais les résultats des tests sur les animaux se sont révélés prometteurs. Ce don représente quasiment les deux tiers des réserves dont dispose actuellement l'Agence de la santé publique du Canada. Le reste sera conservé ici, au Canada, pour servir à des recherches plus poussées, et dans l'éventualité peu probable où on en aurait besoin pour des motifs humanitaires.
Le gouvernement du Canada a commencé à envoyer 800 des fioles qu'il entend donner à l'OMS. La première cargaison est partie de Winnipeg hier par avion à destination des hôpitaux universitaires de Genève. Pour plus de sûreté, les doses seront acheminées en trois envois distincts, parce que le vaccin doit absolument être conservé à de très basses températures. Il doit être emballé dans de la glace sèche et gardé à une température de -80 degrés Celsius, ce qui correspond aux conditions dans lesquelles on doit transporter les organes humains destinés à la transplantation.
L'Agence de la santé publique du Canada remet le vaccin à l'OMS, l'organisme de coordination mondiale de la lutte contre la flambée d'Ebola, en espérant qu'il servira à lutter contre l'épidémie dans le monde entier.
Le gouvernement du Canada considère ce vaccin expérimental comme une ressource planétaire. Il le partage donc avec ses partenaires internationaux pour lutter contre l'épidémie dans l'intérêt de la santé publique mondiale. L'OMS en encadrera et en facilitera la distribution et l'utilisation en consultation avec des partenaires, y compris les autorités sanitaires de pays touchés. Le recours à des vaccins et à des traitements expérimentaux chez les humains comporte des difficultés tant sur le plan éthique que sur le plan logistique. L'OMS devra les examiner attentivement avant d'utiliser le vaccin pour lutter contre cette épidémie.
Nous sommes conscients que le vaccin est expérimental. On l'a seulement administré à une poignée de personnes dans le monde, et son innocuité et son efficacité n'ont pas encore été testées chez les humains. Nous nous attendons à ce que l'OMS fasse tout son possible pour distribuer ces doses avec diligence, de façon sécuritaire et dans le respect des règles d'éthique.
À cette fin, l'OMS a organisé une consultation d'experts qui a eu lieu à la fin de septembre pour évaluer où en est le travail visant à tester et à éventuellement accorder une licence pour ce vaccin ainsi qu'un autre vaccin mis au point aux États-Unis. Plus de 70 experts de divers milieux ont participé. Ils provenaient entre autres de pays touchés en Afrique de l'Ouest, de pays voisins et du Canada, et ils ont formulé des commentaires sur des questions aussi variées que la virologie des nouvelles infections, les exigences réglementaires, l'éthique de la médecine, la santé publique et les maladies infectieuses. Certains participants avaient plus de trois décennies d'expérience en Afrique dans la lutte contre d'autres maladies infectieuses.
L'Organisation mondiale de la santé, ces experts et d'autres partenaires ont contribué à l'évaluation rapide des deux vaccins potentiels, afin de générer pour la prise de décision des données d'essais cliniques de phase 1 permettant de déterminer l'innocuité et le dosage. On coordonne actuellement un certain nombre d'essais de phase 1 et d'autres essais seront bientôt entrepris avec des partenaires internationaux à plus de 10 endroits en Afrique, en Europe et en Amérique du Nord.
Ces essais menés chez des volontaires en bonne santé nous informeront sur l'innocuité du vaccin et le dosage nécessaire pour pousser le système immunitaire d'une personne à produire des anticorps contre le virus Ebola. On s'attend à connaître les résultats des essais cliniques en décembre 2014.
Le gouvernement est déterminé à soutenir les efforts de ses partenaires internationaux pour lutter contre l’épidémie d’Ebola et il espère que le vaccin expérimental contribuera à régler cette crise mondiale.
En conclusion, nous reconnaissons que l’épidémie d’Ebola qui ravage certaines parties d’Afrique de l’Ouest est l’urgence de santé publique la plus grave des temps modernes. Le Canada et ses partenaires sont bien préparés et prêts à soutenir les efforts de la communauté internationale en Afrique de l'Ouest.
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Monsieur le Président, je suis heureux de pouvoir prendre part aujourd’hui à cette importante discussion sur l’épidémie d’Ebola qui sévit en Afrique de l’Ouest et sur les mesures que nous prenons pour y réagir ici et à l’étranger.
J’aimerais tout d’abord préciser qu’il n’y a aucun cas confirmé d’Ebola au Canada, mais que le Canada est prêt à faire face à l’arrivée possible d’une personne infectée. C’est aux autorités provinciales et locales qu’il incomberait de réagir en premier, mais l’Agence de santé publique du Canada continue de les aider à se tenir prêtes.
Nous disposons de cinq équipes d’intervention rapide, dont des experts de laboratoire qui peuvent confirmer rapidement un diagnostic, ainsi que des fournitures d’urgence stockées dans notre réserve nationale, comme des masques, des gants et des blouses. Ces équipes d’intervention rapide prêteraient assistance aux autorités provinciales et territoriales si un cas d’Ebola devait survenir.
Des directives techniques et des protocoles sur la façon de détecter et de gérer les cas suspectés d’Ebola ont également été communiqués aux provinces et aux territoires ainsi qu’au secteur des transports. Le personnel de première ligne a reçu une formation pour détecter les maladies transmissibles chez les voyageurs arrivant de l’étranger et pour confier tout voyageur susceptible d’être malade à des agents de quarantaine.
J’aimerais me concentrer aujourd’hui sur la capacité des vaccins de prévenir et de combattre l’Ebola, et plus particulièrement, sur le rôle du gouvernement dans la réglementation des vaccins.
Un vaccin sûr et efficace serait extrêmement utile pour prévenir l’Ebola et endiguer les épidémies futures. En fait, les scientifiques canadiens du Laboratoire de microbiologie de l’Agence de santé publique du Canada à Winnipeg ont élaboré un vaccin expérimental contre l’Ebola qui se révèle très prometteur. Je suis très heureux de constater que le Canada a mis jusqu'à 1 000 doses de ce vaccin à la disposition de l’Organisation mondiale de la santé, dont les responsables sont les mieux placés pour déterminer comment et où distribuer ces vaccins de la façon la plus sûre, la plus rapide et la plus éthique possible.
Pour ce qui est de la situation au pays, j’aimerais parler du rôle que joue Santé Canada dans la réglementation des vaccins. J’aimerais parler de ce que fait ce ministère, de sa collaboration avec des partenaires étrangers si bénéfique et si vitale et, ce qui est encore plus important, de la façon dont le processus fonctionnerait s’il fallait, pour des motifs humanitaires, utiliser le vaccin expérimental canadien au Canada.
Le Canada, comme beaucoup d’autres pays dans le monde, exerce une surveillance serrée sur tous les vaccins, parce qu’ils sont habituellement administrés à un très grand nombre de personnes en bonne santé pour prévenir une maladie. En effet, tous les vaccins mis à la disposition des Canadiens sont assujettis à un processus d’approbation strict, dirigé par Santé Canada. C’est à ce ministère qu’incombe la responsabilité d’évaluer la qualité, la sûreté et l’efficacité des vaccins destinés à l’usage des humains au Canada.
Avant l’approbation d’un nouveau vaccin, le fabricant doit soumettre une demande accompagnée de données scientifiques et cliniques à l’appui, qui prouvent que les avantages du vaccin l’emportent sur les risques et que le vaccin est efficace et de la qualité voulue pour les Canadiens. Les essais cliniques menés au Canada doivent également être approuvés au préalable par Santé Canada.
Toutefois, il n’est pas nécessaire que les essais soient menés au Canada pour qu’un vaccin soit autorisé ici. Grâce à l’adhésion à des normes internationales régissant les bonnes pratiques cliniques, il est possible de savoir si les essais cliniques effectués dans d’autres pays satisfont aux normes élevées requises pour qu’un vaccin soit autorisé au Canada. Pour les essais cliniques, la question n’est pas de savoir où le travail scientifique a été effectué, mais s'il a satisfait aux normes de qualité. Cela est tout particulièrement important dans le contexte actuel de l’épidémie d’Ebola, étant donné que les stocks de produits expérimentaux sont extrêmement limités.
En outre, dans le processus global d’approbation, Santé Canada examine les installations du fabricant pour évaluer la qualité du processus de fabrication du vaccin et déterminer si le fabricant est en mesure d’effectuer les contrôles de la qualité requis. Le fabricant doit également fournir des échantillons du vaccin qui font l’objet de tests dans les laboratoires de Santé Canada.
Si son évaluation lui permet de conclure que les avantages du vaccin l’emportent sur les risques potentiels, Santé Canada délivre l’autorisation de mise en marché du vaccin et celui-ci peut être vendu au Canada.
Une fois l’approbation donnée, Santé Canada continue d’exercer une surveillance réglementaire; le ministère met en œuvre un programme d’autorisation de mise en circulation d’un lot et procède à des inspections régulières des installations du fabricant pour s’assurer que les pratiques exemplaires de fabrication du produit sont suivies.
Santé Canada et l’Agence de santé publique du Canada surveillent les événements indésirables potentiels liés au vaccin au moyen de systèmes de surveillance active et passive.
L’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest est un problème qui touche le monde entier et qui requiert une collaboration internationale. Santé Canada et l’Agence de la santé publique du Canada travaillent en étroite collaboration avec les responsables d’autres organismes nationaux de réglementation et de santé publique pour lutter contre l’épidémie.
Les vaccins contre l’Ebola examinés en sont encore à une étape précoce de développement. Aucune intervention approuvée n’existe pour l’instant. On commence seulement à évaluer la sûreté ou l’efficacité des vaccins auprès des humains. De plus, les stocks sont actuellement extrêmement limités.
Comme je l’ai mentionné plus tôt, le Canada a donné des doses de son vaccin expérimental, développé à l’origine par l’Agence de la santé publique du Canada, à l’Organisation mondiale de la santé, pour aider à lutter contre l’épidémie.
De nombreux vaccins et traitements potentiels contre l’Ebola se sont montrés prometteurs dans des études menées auprès des animaux, mais ils doivent être testés sur des humains pour que nous sachions avec certitude s’ils sont aussi bénéfiques pour les humains et si les avantages qu’ils présentent dépassent les risques. Voilà un aspect vital du développement et de l’approbation d’un produit.
Pour accélérer le processus d'élaboration et d'homologation des vaccins contre l'Ebola, il faut les efforts concertés de nombreux intervenants, dont les fabricants, les autorités réglementaires et l'Organisation mondiale de la santé. Il faut aussi trouver le juste milieu entre deux impératifs, à savoir d'une part trouver rapidement un vaccin efficace et d'autre part recueillir autant d'information que possible sur la qualité, l'innocuité et l'efficacité du vaccin en question.
Santé Canada est membre de l'International Coalition of Medicines Regulatory Authorities. En septembre, les membres de la coalition ont publié une déclaration commune annonçant que les autorités réglementaires du monde allaient collaborer à la lutte contre l'Ebola et s'engageaient à mettre leur expertise en commun et à accroître leur collaboration afin de rendre les produits expérimentaux plus rapidement disponibles.
Les autorités réglementaires du monde doivent cependant surmonter une série d'obstacles. Elles doivent notamment déterminer comment elles peuvent contribuer à accélérer la mise au point et l'homologation des vaccins et des traitements contre l'Ebola, comment faire en sorte que les populations des pays touchés qui en ont le plus besoin aient facilement accès aux vaccins et comment s'assurer que les données sur la qualité, l'innocuité et l'efficacité des vaccins sont transmises le plus rapidement possible aux décideurs.
Tout cela sans compromettre le régime réglementaire servant à protéger la santé des vaccinés et à assurer leur protection. Ces efforts sont menés sous la houlette de l'OMS, à qui le Canada a remis une part importante de ses réserves de vaccin.
Santé Canada s'affaire en outre, en collaboration avec les autres autorités réglementaires nationales, à harmoniser les exigences relatives aux données à fournir sur la qualité, l'innocuité et l'efficacité des vaccins pour leur homologation. Ces données serviront aux décideurs des pays africains touchés ainsi qu'aux Canadiens.
On constate surtout que les autorités réglementaires du monde se sont engagées à mettre en commun — et en temps réel — leurs données cliniques et sécuritaires sur les vaccins contre l'Ebola. Les pays disposeront ainsi d'un maximum de données pour évaluer et homologuer un éventuel vaccin et pourront rapidement informer les autres si des effets indésirables devaient se manifester après l'inoculation. En fait, cet effort de collaboration est déjà en marche et on s'attend à ce que les résultats permettent aux décideurs du monde entier de mieux orienter leurs politiques de vaccination.
Santé Canada fait également partie du Forum africain de réglementation des vaccins, qui relève de l'Organisation mondiale de la santé et vise à renforcer les capacités des autorités africaines en matière de réglementation des vaccins. Au total, 19 pays d'Afrique en sont membres. Santé Canada se sert de ce réseau pour fournir de l'aide et des conseils réglementaires aux autorités réglementaires des pays africains touchés.
Le Canada se tient également prêt dans l'éventualité où un citoyen canadien aurait besoin d'être traité ou vacciné contre l'Ebola. Santé Canada a circonscrit une série d'options réglementaires qui lui permettraient d'accélérer le processus d'homologation si jamais la santé et la sécurité des Canadiens l'exigeaient.
Je terminerai en disant que rien n'est plus important que la santé et la sécurité des Canadiens. Santé Canada, en tant qu'instance réglementaire, soutient la mise au point de nouveaux produits et facilite l'évaluation réglementaire d'un éventuel vaccin, en collaboration avec ses partenaires nationaux et internationaux ainsi qu'avec l'Organisation mondiale de la santé.
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Monsieur le Président, je me réjouis de pouvoir prendre la parole aujourd’hui pour défendre la motion sur le virus Ebola qu’a présentée ma collègue, la députée de .
Cette motion est très simple et, bien franchement, elle devrait recevoir l’appui des députés de tous les partis, et ce, pour deux raisons. Premièrement, il s’agit de sensibiliser et de responsabiliser la population, et deuxièmement, cette pandémie met en évidence l’importance des investissements en santé publique, y compris dans le reste du monde.
S’agissant de la sensibilisation et de la responsabilisation de la population, nous devons appuyer cette motion parce que la population a besoin d’être informée des risques graves que présente le virus Ebola. En substance, elle a besoin de savoir d’abord ce qu’est cette maladie. Deuxièmement, ce qu’il faut faire pour empêcher sa propagation. Et troisièmement, ce que les pouvoirs publics ont décidé de faire pour la combattre.
Cette crise qui touche l’Afrique occidentale s’est développée rapidement. Même si le virus Ebola existe déjà depuis un certain temps, c’est la première fois qu’il a réussi à contaminer une population urbaine importante, dans un pays où les infrastructures et les services publics sont extrêmement précaires, le Libéria, et où, malheureusement, la maladie s’est rapidement transformée en une véritable épidémie. Nous avons par conséquent la responsabilité collective d’intervenir rapidement et vigoureusement, faute de quoi la situation pourrait avoir des répercussions considérables à l’échelle planétaire, notamment une panique généralisée. En fait, comme on l’a vu au cours des dernières semaines, des cas sont apparus en Occident, dont une infirmière en Espagne et trois autres personnes au Texas.
Même ici, au Canada, nous ne sommes pas immunisés contre les risques potentiels du virus Ebola. Au Canada, des malades ont été isolés dans plusieurs villes, notamment à Brampton, Toronto, Ottawa et Belleville, parce qu’ils présentaient des symptômes potentiels du virus Ebola. Fort heureusement, jusqu’à présent, les analyses ont indiqué qu’aucun d’entre eux n’avait contracté cette horrible maladie. Cela dit, ces situations ont montré combien il est important d’investir dans notre système de santé publique, afin de disposer des outils nécessaires pour dépister rapidement les cas potentiels d’Ebola sur notre territoire.
Nous savons également qu’aux États-Unis, le directeur des Centers for Disease Control a témoigné devant une commission parlementaire au sujet des impacts potentiels d’une épidémie d’Ebola aux États-Unis. C’est particulièrement important, parce que le gouvernement américain est intervenu publiquement pour informer la population des conséquences éventuelles d’une telle épidémie; c’est là un volet important de son effort de communication.
Ici, au Canada, alors que l’épidémie commençait à se propager, le gouvernement est malheureusement resté silencieux sur les conséquences possibles de cette maladie mortelle. Je dois reconnaître toutefois, parce qu’il faut rendre à César ce qui appartient à César, qu’au cours des derniers jours, la et ses collaborateurs ont été beaucoup plus transparents et ont fait plusieurs interventions publiques, notamment pendant la fin de semaine et hier.
Je pense que la raison pour laquelle ma collègue de a présenté cette motion importante, c’est qu’il faut que les pouvoirs publics s’adressent plus régulièrement à la population, en l’occurrence ceux qui sont responsables des mesures à prendre en cas de pandémie. Il faut en effet qu’ils expliquent au public, de façon calme et posée, que celui-ci peut avoir toute confiance dans notre système de soins de santé et, surtout, dans les mesures que nous prenons au cas où, malheureusement, une personne serait contaminée par le virus Ebola au Canada.
C’est ce qui se fait dans les autres pays, et, encore une fois, l’objectif de cette motion est d’encourager les pouvoirs publics à communiquer plus souvent et plus clairement au sujet de l’évolution de la situation sur le terrain.
Comme nous l’a dit ma collègue d’, le taux de mortalité de cette maladie est très élevé. D’après les spécialistes, il se pourrait que, d’ici la fin décembre, on enregistre jusqu’à 10 000 nouveaux cas par semaine si nous n’adoptons pas une approche plus vigoureuse et plus interventionniste à l’échelle planétaire pour lutter contre la crise qui fait rage en Afrique occidentale.
Si cette prévision se concrétise, et que la maladie se propage à un tel rythme, les risques seront plus grands que cette pandémie atteigne les pays occidentaux, y compris le Canada. Même si nos systèmes de santé sont bien mieux préparés à faire face à une épidémie d’Ebola, il n’en demeure pas moins qu’une telle éventualité aura des répercussions considérables sur les plans sanitaire et économique.
Comme beaucoup de Torontois, j’ai eu la malchance de connaître une autre pandémie, en 2003, et je veux bien sûr parler de la crise du SRAS. Je me souviens personnellement des effets dévastateurs qu’une pandémie peut avoir sur une ville comme Toronto et sur son économie.
À l’époque, je travaillais à Queen’s Park, et j’étais donc aux premières loges quand la crise a éclaté. Pour Toronto, les conséquences ont été très lourdes. Par exemple, je me souviens que, lorsque l’Organisation mondiale de la santé a interdit les vols vers Toronto, qui était touchée par une maladie venue d’Asie, cela avait eu un impact considérable sur le tourisme et l'industrie hôtelière de Toronto.
La même chose s’est produite récemment à Dallas, avec les cas d’Ebola qui y ont été récemment décelés, et l’impact que cela a eu sur l’économie de cette ville.
Cela dit, la crise du SRAS a montré combien il était important de communiquer des informations claires afin d’éviter l’hystérie collective. Pendant la crise du SRAS, les responsables de la santé et les pouvoirs publics ont organisé des breffages quotidiens. Ils se sont efforcés de tenir la population régulièrement informée de l’évolution de la situation.
D'ailleurs, si je ne m'abuse, l'actuel était à l'époque ministre de la Santé de l'Ontario. Les Canadiens ont alors vécu une période très difficile, mais nous pouvons aujourd'hui mettre à profit l'expérience acquise à cette occasion en Ontario, en particulier à Toronto, ainsi que l'expertise et les protocoles que le ministre provincial de la Santé, aujourd'hui président du Conseil du Trésor, a mis au point de concert avec les fonctionnaires pour déterminer comment gérer l'épidémie de virus Ebola advenant que celle-ci se propage au Canada.
Beaucoup de gens, en particulier des travailleurs de la santé, notamment des médecins, nous ont dit qu'il faut mettre nos pratiques exemplaires en commun avec nos collaborateurs provinciaux et territoriaux, partout au pays. Justement, ce matin, j'ai écouté Linda Silas, présidente de la Fédération canadienne de syndicats d'infirmières/infirmiers, prononcer un discours dans lequel elle disait avoir l'impression que l'Ontario et son gouvernement avaient probablement les pratiques les plus exemplaires, surtout au chapitre des protocoles relatifs à l'équipement de protection, et qu'il fallait les faire connaître aux fonctionnaires des 12 autres provinces et territoires, d'un bout à l'autre du Canada. Au final, c'est principalement au gouvernement fédéral qu'il incombe de coordonner les efforts en ce sens, dans le but d'harmoniser les protocoles et les systèmes en place aux quatre coins du pays en prévision d'une éventuelle épidémie au Canada.
Outre la question des protocoles, je tiens à souligner la leçon très importante que nous avons apprise lors de la crise du SRAS, soit le caractère crucial des communications publiques, en particulier de la part des responsables de la santé publique. Je pense à des personnes comme la regrettée Dre Sheela Basrur, qui, à l'époque, était médecin hygiéniste en chef de Toronto. Elle a ensuite été nommée médecin hygiéniste en chef de l'Ontario. Je pense aussi au regretté Dr Donald Low, un microbiologiste de l'hôpital Mount Sinai, et au Dr Colin D'Cunha, qui occupait alors les fonctions de médecin hygiéniste en chef de l'Ontario.
Ces responsables présentaient des séances d'information quotidiennes et, chose absolument essentielle, ils communiquaient les renseignements pertinents avec calme et de façon à ce que la population puisse facilement comprendre la situation. J'encourage fortement le gouvernement à faire de même. La motion à l'étude aujourd'hui vise fondamentalement à sensibiliser la population et à l'aider à comprendre cette maladie ainsi que les mesures qui s'imposent pour prévenir sa propagation.
Au lieu de se contenter de participer à des séances de photos et de faire des annonces à des fins politiques, ces responsables de la santé publique ont fait preuve d'un grand calme, présenté les faits pertinents et communiqué à la population des renseignements faciles à comprendre sur les moyens de faire face à la crise du SRAS. Nous devons tirer des leçons importantes de ces événements et les appliquer à l'épidémie d'Ebola qui sévit à l'heure actuelle.
De ce côté-ci de la Chambre, nous exhortons la , le et l'administrateur en chef de la santé publique du Canada, le Dr Gregory Taylor, à communiquer les renseignements nécessaires aux Canadiens afin qu'ils puissent prendre les mesures et les précautions qui s'imposent. Ce faisant, nous éviterons que l'hystérie s'empare de l'ensemble de la population à propos de cette pandémie. Le premier point consiste donc à communiquer de manière efficace avec la population.
Le deuxième point qui milite en faveur de cette motion, c'est l'importance d'investir dans le domaine de la santé publique, plus particulièrement à l'échelle mondiale. Si nous investissons dès maintenant dans les moyens nécessaires pour freiner cette pandémie et accordons la priorité aux investissements réalisés dans la santé publique à l'échelle mondiale, nous pourrons au bout du compte sauver beaucoup plus de vies et diminuer considérablement les conséquences graves de cette maladie. Malheureusement, les démocraties occidentales n'ont probablement pas investi adéquatement dans l'Organisation mondiale de la santé et, lorsque celle-ci a dû gérer son budget, elle a mis l'accent sur la prestation de soins de santé primaires plutôt que sur les mesures d'intervention en cas de pandémie.
Ces services n’ont pas été jugés prioritaires et cela explique peut-être pourquoi nous sommes aux prises avec la situation actuelle. Si l’Organisation mondiale de la santé n’avait pas fait certains de ces choix, nous serions peut-être mieux en mesure de lutter contre l’épidémie d’Ebola qui sévit aujourd’hui en Afrique de l’Ouest.
Au Canada, le gouvernement aime se vanter de ses investissements dans la santé publique. Là encore, je veux le mettre au défi de réfléchir clairement à ce qui survient parfois réellement. Par exemple, le gouvernement a choisi de ne pas renouveler l’accord sur la santé d’une durée de 10 ans qui s’inscrivait dans la politique des transferts en santé et qui avait été conclu par le premier ministre Paul Martin en 2004. Il a pris d’autres décisions, comme l’élimination ou l’intégration de l’Agence canadienne de développement international au ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement.
Cela m’amène à me demander si, en fait, certains de ces choix n’ont pas nui à la capacité de notre pays de fournir efficacement une aide aux pays étrangers depuis l’élimination ou l’intégration de l’ACDI au MAECD.
Nous avons entendu le gouvernement faire des annonces conçues pour montrer qu’il agit; par exemple, il s’est engagé à fournir aux pays de l’Afrique de l’Ouest durement touchés par l’épidémie de l’équipement de protection d'une valeur de 2,5 millions de dollars. Malheureusement, il a fallu près d’un mois pour que cet équipement se rende à destination.
Nous avons également appris, dans cette enceinte, que la même chose s’est produite avec le nouveau vaccin expérimental contre l’Ebola qui a été développé par le Laboratoire national de microbiologie à Winnipeg. Bien que le vaccin soit une réalisation canadienne importante, malheureusement, les doses n’ont pu être envoyées en Afrique que dernièrement parce que nous ne pouvions pas trouver un avion pour les expédier là-bas.
Quel contraste avec une situation dont j’ai parlé à la période des questions, soit que le gouvernement actuel a réussi à trouver un avion Airbus à court préavis pour envoyer des délégués à Bruxelles afin de célébrer l’accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne. Je me demande, en quelque sorte, si le gouvernement fixe les bonnes priorités pour lutter contre la pandémie qui sévit actuellement en Afrique de l’Ouest.
Je résumerai en mettant en lumière les deux points réellement importants qui, selon moi, sont nécessaires relativement à la motion.
Premièrement, il faut être clair et avoir des communications publiques claires; deuxièmement, il faut repenser notre position et réfléchir à l’importance d’investir dans la santé publique, y compris dans la santé publique à l’échelle du monde entier.
Nous devons rassurer les Canadiens sur le fait que nous prenons toutes les mesures qui s’imposent, et cela ne peut se faire que par des communications claires et cohérentes.
Enfin, nous devons comprendre qu’il y a des conséquences manifestes à éroder la capacité des organismes de santé publique d’intervenir et à laisser nos établissements publics dans l’incapacité de s’adapter aux contraintes financières, et il y a également des conséquences à ne pas nous acquitter des obligations qui nous incombent à l'égard du système national de santé publique.
Cela ressemble beaucoup à un examen médical annuel. Il vaut mieux dépenser un peu d’argent en mesures de santé préventives pour éviter un traitement coûteux en bout de ligne.
Nous sommes aujourd’hui témoins d’une crise planétaire, une crise à laquelle nous devons faire face. Au Canada, nous devons apporter notre contribution; nous devons investir maintenant ou payer plus tard, et le prix à payer sera alors beaucoup plus élevé.
Nous avons beaucoup appris de la crise du SRAS en 2003. J’exhorte fortement le gouvernement à s’inspirer de cette expérience pour s’attaquer au problème dont nous parlons aujourd’hui.
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Monsieur le Président, je suis très heureux d’avoir l’occasion aujourd’hui de parler de la crise de l’Ebola en Afrique de l’Ouest et de vous entretenir un peu de la réponse de notre gouvernement à ce jour.
Je précise dès le départ que je partagerai mon temps avec le député de .
Je vais commencer par exprimer mes sincères condoléances à toutes les personnes touchées par l’Ebola en Afrique de l’Ouest. Bien que l’épidémie sévisse au-delà de nos frontières, le Canada s’est engagé à jouer un rôle important et appréciable dans la lutte mondiale à cet égard et à mettre en place d’importantes mesures de préparation à l’échelle nationale pour protéger les Canadiens.
Il n’y a pas de cas confirmés d’Ebola au Canada. C’est important de le souligner, mais c’est également important de souligner que nous devons être prêts dans l’éventualité où un cas d’Ebola se présenterait au Canada. Les responsables de la santé provinciaux et locaux sont les premiers intervenants advenant des cas d’Ebola au Canada, mais l’Agence de santé publique du Canada continue de les assister pour s’assurer qu’ils demeurent prêts à réagir.
L’Organisation mondiale de la santé a déclaré, le 8 août 2014, que la récente épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest était une urgence de santé publique de portée internationale. L’Organisation mondiale de la santé a également déterminé qu’une réponse coordonnée de la communauté internationale était indispensable pour prévenir la propagation de la maladie. Une réponse et une gestion efficace de cette situation d’urgence nécessitent un diagnostic rapide, de bonnes pratiques de contrôle de l’infection, et une coordination étroite entre les partenaires. Et le Canada est un partenaire très important.
Dès le début, notre gouvernement a été aux premières lignes de la réponse internationale à cette épidémie d’Ebola. Le Canada collabore avec d’autres pays et organisations internationales, dont l’Organisation mondiale de la santé, pour contribuer aux mesures prises à l’échelle internationale à l’égard de cette urgence de santé publique. Le Canada devrait être fier de son soutien à la lutte contre la propagation du virus Ebola en Afrique de l’Ouest. Il a versé plus de 65 millions de dollars pour lutter contre la maladie en Afrique de l’Ouest, en aide humanitaire, en sécurité, et en interventions de santé publique. Ces fonds sont utilisés pour améliorer les efforts de prévention dans l’ensemble des régions touchées, de même que la mobilisation sociale et l’éducation sanitaire pour prévenir la propagation de la maladie. C’est sans nul doute un travail très important.
Depuis le mois de juin, le Canada a été au premier rang du combat contre la maladie. Il a fourni une expertise de laboratoire de classe mondiale pour venir en aide à l’Afrique de l’Ouest. L’Agence de santé publique du Canada a récemment déployé une deuxième équipe de laboratoire mobile en Afrique de l’Ouest pour aider à combattre l’épidémie d’Ebola. Le laboratoire et trois autres scientifiques de l’agence se sont joints à l’équipe existante de l’agence sur le terrain à Kailahun. Une équipe de laboratoire mobile continuera de fournir un soutien en matière de diagnostic rapide pour aider les travailleurs de la santé locaux à diagnostiquer rapidement le virus Ebola. La deuxième équipe va travailler avec Médecins sans frontières pour prélever des échantillons en milieu médical afin d’aider à déterminer comment le virus Ebola continue de se propager. Il y a encore beaucoup à apprendre sur cette maladie. Cette information sera d’une valeur inestimable pour mettre fin à l’épidémie.
Les deux équipes ont la capacité de se déployer rapidement pour aller assister d’autres régions, au besoin, à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Le soutien du laboratoire sur place fournit des résultats en seulement quelques heures, ce qui permet d’isoler plus rapidement les cas d’Ebola et de traiter les patients plus vite. Ce laboratoire est essentiel pour assurer une intervention efficace.
Nous savons qu’un certain nombre de travailleurs de la santé ont été infectés. C’est la principale raison pour laquelle le Canada a envoyé un deuxième laboratoire mobile. Les scientifiques sont à la recherche d’explications quant au milieu de travail de ceux qui cherchent désespérément à aider les malades dans des conditions difficiles. Nous sommes très fiers des efforts déployés par les employés de l’ASPC et, de toute évidence, nous voulons assurer leur sécurité dans toute la mesure du possible. Les employés envoyés sur le terrain ont reçu une bonne formation en mesures de prévention et de protection. Il n’en reste pas moins que, s’il y a le moindre doute au sujet de leur sécurité, nous n’épargnerons aucun effort pour procéder rapidement à une évacuation sanitaire.
L’équipement protecteur est absolument vital quand il s’agit de prévenir la propagation du virus Ebola. En réponse à l’appel lancé par l’Organisation mondiale de la santé aux États membres, le gouvernement a récemment offert pour plus de 2,5 millions de dollars d’équipement de protection individuelle pour contribuer aux efforts de lutte contre l’épidémie en Afrique de l'Ouest. Cet équipement comprend des blouses, des masques respiratoires, des masques protecteurs et des gants. Les régions touchées ont besoin de ces articles de toute urgence.
Ces efforts permettent de donner aux travailleurs de première ligne une aide dont ils ont grandement besoin afin de protéger leur santé et leur sécurité. Nous sommes fiers d’appuyer nos partenaires internationaux dans la lutte contre la propagation de cette maladie.
Sur le plan des analyses, le Laboratoire national de microbiologie de l’ASPC a également été très actif. Il a fourni du matériel de diagnostic à l’appui des analyses à des pays africains tels que le Nigeria, la Sierra Leone, le Sénégal, le Libéria, le Cameroun, la République centrafricaine, la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Ghana, la Guinée, le Kenya, Madagascar, l’Algérie et l’Ouganda. Le laboratoire a également fait profiter de son expertise et de son matériel l’Agence de santé publique des Caraïbes à la Trinité. Le Chili participe également à l’effort mondial.
Chez nous, au Canada, la santé et la sécurité des Canadiens ont toujours constitué et constituent encore l’une de nos plus grandes priorités. Même si nous n’avons jusqu’ici eu aucun cas d’Ebola, le gouvernement demeure vigilant et prend des mesures concertées pour assurer la protection des Canadiens pour le cas où le virus se manifesterait dans le pays.
L’Agence de la santé publique du Canada a été créée par suite de l’épidémie de SRAS afin que le Canada soit prêt à réagir à des situations comme celle que nous affrontons aujourd’hui. Par conséquent, le Canada est plus préparé aujourd’hui à réagir à des risques de maladies infectieuses qu’il ne l’a jamais été auparavant, et ce, malgré ce qu’ont affirmé à tort de nombreux députés de l’opposition. L’ASPC travaille en étroite collaboration avec les autorités des provinces et des territoires, qui sont les premières responsables à cet égard, ainsi qu’avec toutes les parties intéressées afin de faire face aux risques de maladies infectieuses.
Le système canadien de soins de santé et notre personnel médical de première ligne sont bien préparés pour diagnostiquer et traiter les maladies. Nos hôpitaux ont des systèmes perfectionnés de contrôle des infections, qui sont conçus pour prévenir la propagation des maladies, protéger les travailleurs de la santé et donner des soins de toute première qualité aux Canadiens, partout au pays.
Le Laboratoire national de microbiologie de l’ASPC collabore avec les laboratoires provinciaux et territoriaux pour renforcer sa capacité de diagnostiquer les maladies infectieuses, et plus particulièrement le virus Ebola ces derniers temps. Ainsi, le Canada sera mieux en mesure d’identifier rapidement les cas d’Ebola afin que les mesures nécessaires soient immédiatement prises pour protéger les patients et la population.
Le Canada a la capacité de s’occuper des voyageurs malades. La Loi sur la mise en quarantaine, qui avait été adoptée pour prévenir l’introduction de maladies infectieuses ou contagieuses au Canada, est administrée 24 heures sur 24, 7 jours par semaine et 365 jours par année. Le Canada impose aux voyageurs qui sont malades à leur arrivée au pays de le signaler à un agent de l’Agence des services frontaliers du Canada. Le personnel de première ligne de cette agence et de Transports Canada a également la formation nécessaire pour examiner les voyageurs en provenance de l'étranger et déceler les signes et les symptômes de maladies infectieuses. Tout voyageur présentant de tels symptômes est confié aux agents de quarantaine de l’Agence de la sécurité publique du Canada. Bref, nous sommes bien préparés.
En conclusion, le gouvernement conservateur a pris les mesures nécessaires pour aider les populations d’Afrique de l'Ouest et continuera à suivre de près l’évolution de la situation. Il a également pris les mesures nécessaires pour se préparer et pour protéger les Canadiens contre les risques de maladies infectieuses. Le gouvernement s’est constamment montré à la hauteur, de sorte que les Canadiens peuvent être fiers de la façon dont nous avons géré la situation. Je rappelle encore une fois aux Canadiens que pas un seul cas d’Ebola n’a été recensé au Canada jusqu’ici.
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Monsieur le Président, je suis heureux d’avoir l’occasion de participer à l’étude de la motion du Parti libéral sur l’épidémie d’Ebola. Je vais en profiter pour parler des mesures que prend le gouvernement, notamment aux points d’entrée, afin de garantir la sécurité des Canadiens.
S’il n’existe sur son territoire aucun cas confirmé de fièvre Ebola, le Canada doit être prêt à toute éventualité. Ce sont d’abord et avant tout aux responsables provinciaux et locaux en matière de santé qu’il incombe d’intervenir, mais l’Agence de la santé publique du Canada les aide à être prêts en tout temps.
Nous avons tous remarqué la progression de la maladie en Afrique de l'Ouest et observé avec une vive inquiétude sa propagation dans cette région du monde. Nous sommes conscients des ravages de la maladie dans les pays touchés, et nous apportons notre soutien aux personnes infectées, à leur famille et aux travailleurs de la santé qui luttent contre ce fléau sur le terrain.
Jusqu’à maintenant, le Canada s'est engagé à contribuer plus de 65 millions de dollars aux efforts mondiaux déployés pour lutter contre la propagation de la maladie en Afrique de l’Ouest. Il a également, entre autres, financé le déploiement de spécialistes en soins médicaux et en secours humanitaires pour appuyer la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ainsi que les interventions humanitaires de l’ONU.
Nous prenons très au sérieux les risque de propagation de la maladie et nous devons nous fier aux conseils que nous dispensent les responsables de la santé publique, selon qui le virus ne se communique pas facilement entre personnes. Il faut plus qu’un contact superficiel. Il faut un contact direct avec une personne qui présente les symptômes de la maladie.
Il vaut la peine de souligner que, si un cas d’Ebola se manifeste chez nous, nous sommes bien préparés à y faire face. Mais j’insiste: il n’y a eu aucun cas jusqu’ici. Cela dit, le gouvernement prend toutes les précautions voulues pour garantir la sécurité des Canadiens et empêcher que la maladie ne se propage dans notre pays.
L’Agence de la santé publique du Canada est la première responsable du contrôle des voyageurs et du dépistage de la fièvre Ebola parmi eux. À cet égard, elle collabore étroitement avec l’Agence des services frontaliers du Canada pour repérer les voyageurs qui arrivent au Canada avec les symptômes de la fièvre Ebola ou, du reste, de toute autre maladie transmissible.
Dans le cadre de ses responsabilités, l’ASFC doit fournir un ensemble complet de services frontaliers qui soutiennent les priorités en matière de sûreté publique et de sécurité. Ses agents qui travaillent aux points d’entrée sont désignés comme agents de contrôle aux termes de la Loi sur la mise en quarantaine. Ils ont donc reçu la formation voulue sur les mesures à prendre à l’égard d’un voyageur qui présenterait les symptômes de la maladie.
En ce qui concerne l’épidémie actuelle, les agents de l’ASFC se conforment à la recommandation de l’Agence de la santé publique du Canada et dirigent tous les voyageurs qui arrivent au Canada et qui sont passés par le Liberia, la Guinée ou la Sierra Leone vers un deuxième examen qui permet de poser des questions plus poussées.
Les agents de l’ASFC s’adressent à tous les voyageurs qui arrivent au Canada s’ils se sont rendus dans l’un des pays touchés de l’Afrique de l’Ouest ou s’ils ont eu des contacts avec une personne qui s’y est rendue. Ils demandent aussi aux voyageurs s’ils ont été en contact avec une personne infectée par le virus Ebola. Une fois qu’ils ont répondu à ces questions, tous les voyageurs en provenance des régions touchées sont automatiquement renvoyés à un agent de quarantaine qui leur pose d’autres questions et fait un examen plus poussé. Voilà comment l’ASFC collabore avec l’Agence de la santé publique du Canada pour appliquer la Loi sur la mise en quarantaine et ainsi garantir la sécurité des Canadiens.
Dans les cas où un renvoi pour des raisons de santé coïncide avec un renvoi pour une question d’immigration ou de douane, c’est le renvoi à l’agent de quarantaine qui a la priorité. Une fois que cet agent a donné son autorisation, on s’occupe de tous les autres motifs qui peuvent justifier un interrogatoire plus poussé. Dans le cas de ces voyageurs, c’est la santé qui est la préoccupation première.
Outre ces questions précises qui sont posées aux voyageurs, les agents de l’ASFC appliquent leurs protocoles habituels de contrôle en matière de santé avec un soin et une vigilance accrus. Dans le cadre de leur contrôle habituel, les agents sont à l’affût des voyageurs qui montrent des signes de maladie lorsqu’ils s’approchent de la ligne d’inspection primaire. Ils renvoient tout voyageur qui montre des symptômes de maladie aux agents de quarantaine de l’Agence de la santé publique du Canada, conformément au protocole habituel.
Outre les précautions supplémentaires qu’elle prend dans les aéroports internationaux, l’ASFC surveille le trafic maritime en provenance des régions touchées. Tous les navires sont tenus de produire une déclaration maritime de santé 24 heures avant leur arrivée au Canada. L’ASFC étudie la déclaration et, si une maladie à bord est déclarée, l’information est transmise aux agents de quarantaine de l’Agence de la santé publique, qui assurent le suivi.
Je répète que, même si l’épidémie d’Ebola qui sévit en Afrique de l’Ouest est sous surveillance, le Canada est bien préparé. Les hôpitaux canadiens ont des systèmes perfectionnés de contrôle de l’infection pour limiter l’infection, protéger les travailleurs de la santé et assurer aux patients les meilleurs soins possibles.
Les représentants de l’Agence de la santé publique du Canada rencontrent régulièrement leurs collègues des provinces et des territoires pour leur communiquer des renseignements et des données, pour faire le point et pour distribuer des documents sur les mesures à prendre à l’égard de la fièvre Ebola, notamment à l’intention des travailleurs de la santé, pour les aider à déceler la maladie et à y réagir au niveau local.
Voici quelques exemples de ces documents: mesures de prévention et de contrôle de l’infection aux frontières, dans les services de santé et chez soi; lignes directrices de biosécurité provisoires pour les laboratoires qui manipulent des spécimens prélevés sur des patients soupçonnés d’être infectés par le virus Ebola; et pratiques d’hygiène du milieu pour contrôler la propagation des maladies transmissibles dans les transports de passagers et les terminaux.
Jusqu'à présent, plusieurs patients présentant des symptômes semblables à ceux du virus Ebola ont été admis dans des hôpitaux canadiens. Heureusement, les tests de dépistage ont tous été négatifs, et nous savons que nos tests sont reconnus comme une norme internationale. De plus, nous avons mis en place cinq équipes d'intervention rapide pour lutter contre le virus Ebola. Ces équipes sont composées d'épidémiologistes et de personnel de laboratoire pour confirmer rapidement un diagnostic, en plus de disposer de fournitures d'urgence de notre réserve nationale stratégique, comme des masques, des gants et des blouses. Ces équipes d'intervention rapide appuieraient les autorités sanitaires provinciales et territoriales si un cas d'infection au virus Ebola survenait.
Je tiens aussi à signaler que l'Agence de la santé publique et le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international ont publié des avis aux voyageurs conseillant aux Canadiens d'éviter tout voyage non essentiel en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia.
La a aussi souligné que le ministère des Affaires étrangères recommande aux Canadiens qui se trouvent dans ces régions de rentrer au pays immédiatement pendant qu'il existe encore des options commerciales pour le faire.
Encore là, nous prenons des précautions supplémentaires à nos points d'entrée pour garantir que cette terrible maladie n'atteindra pas notre pays. L'Agence de la santé publique du Canada et l'Agence des services frontaliers du Canada prennent des mesures proactives pour assurer la sécurité des Canadiens. Le Centre des opérations frontalières de l'ASFC fournit les informations les plus récentes aux agents au moyen de bulletins mis à jour régulièrement, afin qu'ils puissent agir en conséquence. Depuis plus de 10 ans, l'ASFC est la première ligne de défense du Canada et protège notre pays contre les dangers.
Les hommes et les femmes qui travaillent à l'ASFC sont des professionnels dévoués et bien formés qui assument leurs responsabilités avec le plus grand soin. L'éclosion d'Ebola en Afrique de l'Ouest est effectivement une source d'inquiétude, mais grâce aux efforts déployés par l'Agence de la santé publique du Canada, l'Agence des services frontaliers du Canada et d'autres ministères et organismes gouvernementaux, les équipes nécessaires sont prêtes à détecter le virus et réagir rapidement, au besoin.
À l'étranger, la situation est grave, mais ici, nous avons les choses en main. Je pense que, au-delà de nos allégeances politiques, nous pouvons tous féliciter l'Agence des services frontaliers du Canada et l'Agence de la santé publique du Canada du travail qu'elles effectuent en première ligne pour assurer la sécurité de tous les Canadiens.
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Monsieur le Président, je me réjouis de pouvoir prendre la parole aujourd’hui au sujet d’une question que j’estime très importante et que le Parti libéral a eu l’occasion de soulever à maintes reprises depuis le début de la session. Nous avons présenté la motion en partant du principe que le gouvernement accepterait d’établir de meilleures communications avec la population canadienne en participant à deux rencontres par mois.
Les Canadiens veulent savoir ce qui se passe et ce que le gouvernement en place fait pour empêcher la propagation de ce virus. Il faut savoir que le virus Ebola provoque des symptômes graves, malheureusement trop souvent mortels. Si l’on revient un peu en arrière, la crise a vraiment éclaté en septembre 2013, lorsqu’on a commencé à entendre parler de personnes contaminées. Deux mois plus tard, en décembre 2013, la planète entière se rendait compte qu'on avait affaire à une situation de plus en plus grave.
Même si un grand nombre de signaux auraient dû inciter le Canada à s’investir davantage, ce n’est qu’en avril 2014 que le gouvernement canadien a fait savoir qu’il s’intéressait à la question. À ce moment-là, comme l’a dit la porte-parole du Parti libéral, le gouvernement n’a investi qu’un peu plus d’un million de dollars dans ce dossier. Il faut bien comprendre d’où cela vient, et les coûts qui en résultent, et je veux parler de l’Afrique occidentale.
La motion dont nous sommes saisis aujourd’hui ne peut pas mieux tomber. Il semblerait que le gouvernement soit prêt à voter en faveur de l’amendement, et je m’en réjouis. Si c’est vraiment le cas, je félicite les députés de reconnaître le bien-fondé de ce que nous réclamons depuis un certain temps, à savoir, une reddition de comptes et, surtout, la sensibilisation de la population pour que celle-ci soit mieux informée de l’impact du virus Ebola, non seulement ici, au Canada, où il n’est encore qu’une menace potentielle, mais partout dans le monde, et notamment dans certains pays d’Afrique occidentale, où des milliers de gens sont déjà morts après avoir contracté le virus.
Je vais lire ce que dit en réalité la motion. Je vais commencer par l’amendement, car il saisit bien l’essentiel de notre motion. Il consiste à modifier la motion par substitution, aux mots « la ministre de la Santé, l’administrateur en chef de la santé publique du Canada et le ministre de la Sécurité publique soient appelés à comparaître devant le Comité permanent de la santé deux fois par mois », des mots « le ou les ministres pertinents soient appelés à comparaître deux fois par mois et l’administrateur en chef de la santé publique du Canada une fois par mois devant le Comité permanent de la santé ».
La bonne foi, cela donne des résultats. Le Parti libéral a su collaborer avec le gouvernement conservateur pour en arriver à une motion qui, en substance, représente bien ce que le Parti libéral voulait obtenir, et qui est assortie d’un amendement que nous sommes en mesure d’appuyer. Je vais attendre les résultats du vote, mais je pense que la motion va être adoptée. C’est en tout cas un très bon exemple de la façon dont les députés, tout au moins ceux du Parti libéral, veulent traiter ce dossier. Nous ne voulons pas en faire un dossier partisan. Et nous en avons fait la démonstration en collaborant avec le gouvernement afin d’élaborer un texte qu'il peut appuyer.
Avec cette motion, nous voulons nous assurer que la et le comparaîtront devant un comité permanent deux fois par mois pour faire un rapport sur la situation, au côté de l’administrateur en chef de la santé publique du Canada. D’autres parties prenantes, au sein des divers ministères, voudront peut-être elles aussi participer, mais il faut au moins que ces deux ministères comparaissent régulièrement devant le comité.
Nous demandons que ce comité permanent donne aux ministres désignés et à leurs collaborateurs la possibilité de témoigner pendant quelques heures, deux fois par mois, afin de faire le point sur la situation, sur les mesures qu’a prises le Canada, et sur notre contribution à la lutte contre ce virus brutal et mortel.
Voilà, en substance, ce que nous voulons, et selon toute vraisemblance, nous avons de bonnes chances de l’obtenir. J’espère que nous déciderons bientôt, en comité, quels jours seront réservés à ces premières rencontres.
Nous avons parlé abondamment de l’Afrique de l'Ouest. C’est là que le virus est apparu pour la première fois. D’après les spécialistes, il y a environ 10 000 personnes qui ont été infectées par le virus dans cette région. Quatre mille en sont mortes, ce qui témoigne de l’extrême virulence du virus.
Les mesures adoptées varient d’un pays à l’autre en Afrique de l'Ouest. J’ai beaucoup entendu parler des infrastructures de santé, mais il faut bien comprendre qu’il y a une énorme différence entre les infrastructures de santé du Canada et celles des pays d’Afrique de l'Ouest, où le virus s’est propagé pour devenir un véritable fléau.
On a beaucoup parlé des ressources en matière de soins de santé. Il s’agit simplement de donner aux professionnels de la santé et aux bénévoles des choses aussi essentielles que des gants. Certains députés ont aussi parlé d’eau courante. Ce sont là des choses qu’on trouve dans pratiquement toutes les cliniques médicales du Canada. On les tient pour acquises, mais dans beaucoup de pays du tiers-monde, c'est loin d'être le cas. Ces pays-là n’ont ni gants ni eau courante.
Que dire des salles d’isolement, des installations où il n’y a même pas l’éclairage nécessaire pour soigner les gens? Il y a aussi des problèmes en ce qui concerne les injections. La liste des besoins est interminable. Dans bon nombre de ces pays du tiers-monde qui sont sévèrement touchés par ce virus, on manque de tout, et il y a énormément de choses à faire pour qu’ils soient en mesure de lutter contre cette épidémie.
Certes, il y a quand même quelques bonnes nouvelles. Ma collègue de Vancouver, la porte-parole du Parti libéral en matière de santé, a parlé du Nigeria. Le Nigeria a élaboré un plan qui, selon toute vraisemblance, a porté ses fruits. Elle a dit qu’aucun cas n’avait été détecté depuis 42 jours. C’est donc une raison pour nous de garder espoir, même pour les pays dont les infrastructures sanitaires sont précaires. Le Nigeria a fait la preuve qu’il est permis d’espérer quand on a un plan. C’est cela qui est important, d’avoir un plan.
J’ai l’impression que, si nous regardons ce qui a bien fonctionné au Nigeria, nous verrons que le gouvernement, avec l’aide d’autres organismes, a très bien réussi ses communications et ses mesures de sensibilisation. Il a vu à ce que la population comprenne bien ce qui se passe, ce qu’est le virus Ebola et quels sont les symptômes à surveiller si quelqu’un est infecté par le virus. Les gens peuvent être infectés depuis déjà deux semaines sans le savoir. En fait, cela peut prendre 21 jours avant que quelqu’un commence à montrer des symptômes.
Nous devons reconnaître que le monde est en fait bien petit. J’ai entendu dire que les gens ne peuvent pas obtenir un vol direct vers le Canada en partance de certains des pays touchés par l’épidémie, mais un vol direct n’est pas nécessaire pour que la maladie se transmette. En effet, une personne qui vient d’un pays qui présente un risque élevé ou encore où la maladie est déjà présente pourrait très bien prendre une correspondance et atterrir au Canada.
Cela ne veut pas dire que les Canadiens doivent avoir peur indûment. Ce n'est pas notre intention de laisser entendre une telle chose. Nous ne voulons pas que la population canadienne panique à ce sujet. Toutefois, nous voulons que le gouvernement commence à parler beaucoup plus de son plan. Voilà le vrai défi pour le gouvernement.
Au Canada, nous avons des provinces, des territoires et des Premières Nations. Il faut donc établir une coordination. Il ne s’agit pas de se demander « si » les virus de ce genre arriveront à un moment donné au Canada, mais « quand ». Il est à espérer que nous serons en mesure d’éviter le virus Ebola. Cela serait merveilleux. Je crois que personne à la Chambre des communes aujourd’hui ne serait en désaccord avec moi à ce sujet.
Le Canada a un rôle à jouer dans la santé mondiale, mais nous devons veiller à ce qu’il soit prêt à se défendre lui-même contre un virus de cette nature. Nous avons certains des meilleurs scientifiques au monde. En fait, à Winnipeg, nous avons le laboratoire de pointe sur la rue Arlington, juste au sud de ma circonscription, . C’est notre Laboratoire national de microbiologie. Ce laboratoire est responsable de l’identification, du contrôle et de la prévention des maladies infectieuses; il a jouté un rôle très important dans la lutte contre le virus Ebola en aidant à sauver des vies en Afrique.
Nous avons des cerveaux brillants au Canada. Divers ministères de diverses provinces ont fait du travail extraordinaire. Nous avons également des organismes extraordinaires qui ont fait du travail fantastique, comme Médecins sans frontières.
Le rôle du gouvernement fédéral est un rôle de leadership. Par « leadership », j’entends qu’en bout de ligne le gouvernement doit reconnaître que nous avons tous ces experts partout dans notre pays — et, d’une certaine façon, à l’extérieur de nos frontières nationales — et qu’il doit en prendre acte et utiliser cette expertise là où il le peut.
Voilà en quoi consiste le leadership, et voilà, en partie, la raison pour laquelle nous croyons qu'il est constructif que la ministre comparaisse devant un comité permanent, où nous pourrons poser plus de questions à propos de la crise de l'Ebola et obtenir plus de réponses.
Par exemple, j'aimerais interroger le gouvernement pour savoir dans quelle mesure il a communiqué avec les ministères de la Santé provinciaux. Il y a un certain nombre d'années, j'ai eu l'occasion de discuter à huis clos d'une crise de la santé au Manitoba avec le ministre de la Santé de cette province. Je sais que le Manitoba a élaboré un protocole. J'ai entendu d'autres députés parler de la province de l'Ontario et de la façon dont son gouvernement fait, progressivement, tout ce qu'il peut pour protéger sa population. Il ne fait aucun doute que certaines provinces sont probablement allées plus loin, et c'est peut-être simplement en raison de leur Conseil du Trésor, c'est-à-dire la taille de leurs coffres, ou du type de travaux scientifiques qui sont effectués dans la province en ce moment.
Il n'y a aucun doute que le ministère de la Santé doit collaborer à l'échelle nationale avec ses homologues provinciaux, afin qu'un protocole soit élaboré pour l'ensemble des Canadiens. Oui, certaines situations auront un caractère purement provincial, mais il est très important d'établir un protocole.
Lorsque j'étais député provincial, j'ai eu l'occasion de discuter des protocoles, et nous devons comprendre que les virus de cette nature mettent davantage en péril certains membres de la société. En voici quelques exemples.
Dans n'importe quelle province donnée, il y a des hôpitaux. Qu'arriverait-il aux infirmiers et aux médecins si une éclosion survenait au Canada?
J'ai fait allusion aux déplacements par avion. Des agents des services frontaliers surveillent nos frontières et nos aéroports. Ce sont des personnes remarquables, mais quel genre de mécanismes sont mis en place pour les protéger?
Le fait est que les députés de l'opposition et les députés ministériels d'arrière-ban ont énormément de questions sur des enjeux qui pourraient toucher leurs propres collectivités et leurs propres infrastructures. Ces questions peuvent bien souvent être soulevées lors des audiences d'un comité permanent. Fait encore plus important, la , l'administrateur en chef de la santé publique et d'autres ministres pourraient témoigner devant le comité et expliquer ainsi à tous les Canadiens, publiquement et de manière très ouverte, les mesures qui sont prises pour lutter contre l'épidémie d'Ebola et ce que le Canada fait pour améliorer la santé mondiale.
Le Canada a un rôle à jouer à cet égard. Nous le savons tous, et nombreux sont ceux qui s'attendent à ce que nous fassions preuve d'un solide leadership. C'est ce que le Parti libéral souhaite: il veut que le gouvernement fasse preuve d'un solide leadership et montre qu'il se soucie réellement de ce virus et des milliers de personnes qui en sont atteintes partout dans le monde.
Nous voulons également que la et le nous parlent des mesures qui sont prises pour protéger les Canadiens, et aussi du vaccin. Nous voulons qu'ils nous disent que, si le virus fait son entrée au Canada, les Canadiens n'auront rien à craindre, car le gouvernement canadien prend les mesures qui s'imposent.
C'est pour ces raisons qu'à mon avis, tous les députés à la Chambre devraient appuyer la motion, et j'ai hâte de connaître le vote du gouvernement.