:
Monsieur le Président, d'abord, avant de me lancer dans le débat, je signale que je partagerai mon temps de parole avec le .
[Français]
J'ai l'honneur de prendre la parole ce soir dans le cadre du débat sur le premier rapport du Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire concernant l'accord de libre-échange de notre gouvernement avec l'Union européenne, et plus particulièrement ses effets sur le secteur agricole.
[Traduction]
Je tiens à remercier la députée de , la porte-parole adjointe en matière d'agriculture du NPD, d'avoir présenté cette motion, nous donnant ainsi l'occasion de discuter de l'accord de libre-échange que le gouvernement a conclu avec l'Union européenne. Comme je l'ai mentionné le 31 octobre, ce dossier suscite beaucoup d'intérêt de ce côté-ci de la Chambre.
Je tiens également à remercier le comité de l'agriculture d'avoir mené une étude sur l'accord de libre-échange avec l'Union européenne et les répercussions sur le secteur agricole du Canada. Le comité a amorcé cette étude l'automne dernier, après la signature de l'accord de principe en octobre 2013. Comme on peut le lire à la page deux du rapport, les détails de l'accord définitif faisaient toujours l'objet de négociations pendant l'étude du comité. Cependant, une fois les travaux du comité terminés et le rapport présenté, les négociations ont pris fin, et nous disposons maintenant d'un texte juridique détaillé que les députés et tous les Canadiens peuvent examiner et évaluer.
Avant les dernières élections et pendant les négociations commerciales, j'ai eu l'honneur et le privilège d'occuper le poste de ministre du Commerce international du Canada. Dans ce rôle, j'ai eu l'occasion de rencontrer divers Canadiens, ceux qui souhaitent véritablement qu'un accord de libre-échange soit conclu et signé. Le secteur agricole est l'un des secteurs de l'économie canadienne qui demandent des mesures concrètes.
Je suis heureux de dire que le gouvernement conservateur a répondu à ses attentes. En effet, l'accord de libre-échange ouvrirait de nouveaux marchés en Europe pour l'exportation d'importants produits agricoles canadiens comme le boeuf, le porc, et même le bison. Plus précisément, jusqu'à 80 000 tonnes de porc, 65 000 tonnes de boeuf et 3 000 tonnes de bison par année seront exemptées de droits de douane. Je pourrais continuer ainsi, mais je me contenterai de dire que l'industrie agricole estime que l'accord de libre-échange entre le Canada et l'Europe permettrait aux agriculteurs canadiens d'exporter chaque année des produits d'une valeur supérieure à 1,5 milliard de dollars. Même si cela stimulerait considérablement notre économie, il ne s'agit là qu'un des éléments de la croissance économique, de plus de 12 milliards de dollars par année selon certaines estimations, que notre pays connaîtrait grâce à l'accord de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne.
Cette ouverture dont bénéficieraient les exportateurs canadiens serait accentuée par le fait que, comme la page trois du rapport le signale, le Canada deviendrait la première grande économie du monde à avoir un libre accès commercial aux États-Unis et à l'Union européenne. En fait, nous serions la seule grande économie développée à posséder un tel accès. Pour les investisseurs qui souhaitent construire une installation pour créer des emplois et exporter des produits vers les États-Unis et l'Europe, le Canada serait le pays où aller, parmi les économies développées, s'ils cherchaient un endroit où s'installer. Il s'agirait d'un gain considérable pour le Canada, qui deviendrait l'endroit idéal pour la création d'emplois et la prospérité à long terme. Maintenant que j'ai parlé des activités manufacturières et d'activités similaires, je veux revenir à l'agriculture, qui est le sujet traité dans ce rapport.
[Français]
Notre industrie agroalimentaire bénéficiera d'une occasion inouïe grâce à cette avance sur ses concurrents à l'échelle mondiale. Il n'est guère étonnant que le comité l'ait reconnu et ait proposé une recommandation selon laquelle des approbations rapides accéléreront des retombées économiques au Canada.
[Traduction]
Cet accord de libre-échange avec le deuxième partenaire commercial en importance du Canada et la plus grande économie du monde représente la mesure de stimulation économique la plus considérable pour le Canada depuis l'accord de libre-échange avec les États-Unis conclu par le précédent gouvernement conservateur. De surcroît, la portée de l'accord de libre-échange avec l'Union européenne est inégalée. C'est l'initiative commerciale la plus ambitieuse du Canada; sa portée est plus large et son ambition plus grande que l'Accord de libre-échange Canada-États-Unis ou que l'Accord de libre-échange nord-américain.
Les négociations avec l'Union européenne avaient beau être ambitieuses, le gouvernement conservateur n'a jamais cessé de défendre le système canadien de gestion de l'offre, et il me fait plaisir d'affirmer que nous avons atteint nos objectifs en la matière. Les trois piliers de notre système national de gestion de l'offre demeureront intacts aux termes de l'accord de libre-échange Canada-Union européenne.
[Français]
Non seulement avons-nous défendu la gestion de l'offre, comme le comité l'avait recommandé dans son rapport, mais nous avons ouvert de nouveaux débouchés aux produits de ces secteurs.
[Traduction]
Les producteurs laitiers du Canada, par exemple, ont gagné un accès illimité à l'Union européenne. L'excellent équilibre que nous avons atteint pour les secteurs agricoles canadiens est une des principales raisons pour lesquelles cet accord de libre-échange est une mesure de stimulation économique inégalée.
Les avantages dont jouiront les exportateurs agricoles contribueront beaucoup au succès du libre-échange avec l'Europe, succès que je prédis déjà. Les agriculteurs et les Canadiens en général reconnaîtront le succès de l'accord de libre-échange et les occasions qu'il représente.
Le consensus général selon lequel le libre-échange est une bonne chose, consensus qui prévaut aujourd'hui, est apparu au terme des élections passionnantes de 1988, où les Canadiens ont été appelés à voter en fonction de cette question. Au début des années 1980, lorsque j'étais à l'université, le libre-échange faisait couler beaucoup d'encre. Le consensus dans les médias et chez les universitaires, les libéraux et les socialistes, c'était que le libre-échange était nuisible pour le Canada. Le débat qui s'est déroulé pendant des années a conduit aux élections palpitantes de 1988.
Je me souviens bien de cette campagne. À l'époque, on avait l'habitude que les campagnes portent sur la musique, qui avait le meilleur tube et le chef le plus séduisant. C'était la première campagne de ma vie qui portait autant sur les politiques, en l'occurrence, la question unique sur laquelle portait le débat, et dont l'issue était aussi peu certaine que celle des élections. Les débats étaient énergiques.
Finalement, après avoir subi la défaite à ces élections et constaté les avantages incroyables du libre-échange, les libéraux ont fini par se rendre à l'évidence et par appuyer le libre-échange, mais le Nouveau Parti démocratique persistait immanquablement à s'opposer aux projets de loi de libre-échange. Pourtant, le consensus à l'égard du libre-échange continue de croître, si bien que cette année, nous avons été témoins d'un événement très intéressant: le NPD a appuyé l'un des nombreux accords de libre-échange que nous avons présentés dans le cadre de projets de loi. Je parie que mes camarades de classe néo-démocrates d'il y a 25 ans m'auraient ri au visage si je leur avais dit que cela se produirait un jour.
Bien entendu, nous attendons de connaître la position du NPD relativement au présent rapport du comité de l'agriculture et à l'accord de libre-échange dont il est question, mais un député néo-démocrate prendra bientôt part au débat. Les agriculteurs et les exportateurs agricoles attendent certainement avec impatience.
En terminant, j'aimerais remercier mon homologue, le leader parlementaire du NPD, car c'est grâce à son programme d'étude quotidienne de motions d'adoption cet automne que les députés ont la possibilité de prendre la parole et de se prononcer sur les questions soulevées dans le présent rapport ainsi que sur l'excitant accord commercial avec l'Union européenne, que le comité de l'agriculture a étudié.
Personnellement, je tire une grande fierté de cet accord. Lorsque j'étais ministre du Commerce, comme je l'ai dit, ma grande priorité était de voir cet accord se concrétiser. Je suis très heureux que mon successeur soit parvenu à une conclusion satisfaisante, et je suis impatient que tous les Canadiens puissent en profiter. Compte tenu des liens qui unissent les peuples européens et canadiens, les possibilités sont énormes. J'ai hâte d'entendre ce que les autres députés ont à dire, mais surtout, je suis très enthousiaste à l'idée de tout ce que signifie cet accord de libre-échange pour la croissance, la prospérité à long terme et la création d'emplois pour le Canada pendant de nombreuses années à venir.
:
Monsieur le Président, j'ai le plaisir de prendre la parole en faveur du rapport du Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire.
Je tiens tout d'abord à souligner que le comité permanent s'est livré à une étude rigoureuse de l'Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne, ainsi que des retombées très positives qu'il aura sur le secteur agricole au Canada.
Le Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire a accueilli de nombreux témoins qui lui ont brossé un tableau complet de l'agriculture au Canada, et qui étaient très favorables à l'Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne, surtout en ce qui concerne les débouchés qu'il offrira à notre secteur agricole.
Le comité a fait le point à la Chambre sur l'Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne en déposant un rapport exhaustif qui renfermait cinq grandes recommandations.
Mes commentaires auront trait à la deuxième recommandation qui dit:
[...] que le gouvernement du Canada continue de défendre vigoureusement la gestion de l’offre afin de promouvoir la croissance durable et la profitabilité des secteurs de l’économie sous gestion de l’offre.
Les producteurs laitiers et agricoles canadiens sont innovateurs et approvisionnent les consommateurs tous les jours. Ces industries rapportent plus de 30 milliards de dollars à l'économie canadienne, tant dans les régions rurales qu'urbaines.
Par ailleurs, ces industries créent des milliers d'emplois au Canada, tout en contribuant au maintien d'une économie forte et stable.
La gestion de l'offre est essentielle à des milliers de fermes familiales au Canada, et elle sert très bien les intérêts des agriculteurs, des transformateurs et des consommateurs canadiens depuis plus de 40 ans. C'est pourquoi le gouvernement continue d'appuyer le système actuel de gestion de l'offre.
En revanche, le NPD n'a même pas abordé la question de la gestion de l'offre dans sa campagne électorale de 2011. En fait, le NPD semble ignorer que l'agriculture et les agriculteurs sont les principaux moteurs de notre économie canadienne.
Hier, le NPD a annoncé qu'il voterait de nouveau contre les intérêts fondamentaux des producteurs, particulièrement ceux des producteurs québécois qu'ils représentent, en se prononçant contre le projet de loi , et contre l'accès qu'il conférera aux technologies semencières.
[Traduction]
Le gouvernement appuie la gestion de l'offre. Nous l'avons toujours fait et nous continuerons de le faire. Parallèlement, le gouvernement continue de chercher à conclure des ententes commerciales internationales d'envergure. Cela est essentiel pour les agriculteurs exportateurs du Canada, qui dépendent du commerce et de la force de l'économie canadienne.
Au cours des neuf dernières années, nous avons conclu 10 accords de libre-échange qui facilitent les échanges commerciaux avec plus de 40 pays. Le gouvernement a négocié et signé ces accords de libre-échange tout en maintenant le système de gestion de l'offre canadien.
En fait, en 2013, sous le gouvernement conservateur, les contrats d'exportation conclus par notre industrie agricole et agroalimentaire ont atteint plus de 50 milliards de dollars. Un rapport publié récemment par Financement agricole Canada révèle que les exportations agricoles canadiennes comptent pour 30 % du PIB, ce qui classe l'agriculture au deuxième rang des secteurs qui contribuent le plus à la croissance économique du Canada.
Il est évident que les négociations en matière de libre-échange et le maintien de la gestion de l'offre profitent à l'économie et renforcent notre industrie agricole. L'opposition a toutefois voté contre la quasi-totalité des initiatives que nous avons présentées pour favoriser le commerce et accroître les exportations canadiennes.
Les députés du NPD ont même promis d'annuler, si on leur en donne la chance, les accords commerciaux internationaux dont le Canada est signataire. Bien sûr, ils n'auront jamais l'occasion de le faire.
Les agriculteurs de tout le pays, surtout ceux des circonscriptions québécoises représentées par le NPD, appuient le libre-échange parce que c'est une bonne chose pour l'agriculture, pour le Canada et pour notre économie.
L'Accord économique et commercial global est l'accord commercial le plus ambitieux depuis l'Accord de libre-échange nord-américain. Avec ces deux accords de libre-échange, le Canada serait l'un des rares pays à bénéficier d'un accès préférentiel aux deux plus grandes économies mondiales. Ces économies comptent environ 800 millions de consommateurs parmi les plus riches au monde.
L'accord commercial entre le Canada et l'Union européenne permettrait d'éliminer les droits de douanes sur les exportations canadiennes destinées au marché de l'Union européenne. Ainsi, les produits canadiens seraient plus concurrentiels, ce qui donnerait aux exportateurs canadiens un avantage important par rapport à leurs compétiteurs.
L'accord commercial entre le Canada et l'Union européenne a été bien accueilli par de nombreux intervenants de l'industrie agricole. Je cite Wally Smith, président des Producteurs laitiers du Canada:
Il ne fait aucun doute que nos fromages artisanaux comptent parmi les meilleurs au monde et que nous pouvons rivaliser avec n'importe qui.
L'organisation Grain Farmers of Ontario a dit ceci:
L'Accord économique et commercial global, ou AECG, sera bénéfique pour les producteurs de maïs, de soja et de blé de l'Ontario et du Canada.
L'industrie canadienne du boeuf a également salué cet accord en déclarant ceci:
Une fois ratifié et mis en oeuvre, l'AECG créera un nouveau marché sans droits de douane pour 64 950 tonnes de boeuf canadien — y compris un nouveau quota de 50 000 tonnes —, ce qui représente une valeur totale de près de 600 millions de dollars par année.
L'accord commercial entre le Canada et l'Union européenne est maintenant signé, et les intervenants de l'ensemble du pays en sont ravis. Pourtant, le NPD ne veut toujours pas dire s'il est d'accord avec les intervenants, y compris ceux qu'il représente, ni s'il appuie l'accord qui a été signé.
Il est plutôt regrettable, voire honteux, qu'un parti politique n'écoute même pas les intervenants qu'il représente.
C'est Jim Laws, directeur général du Conseil des Viandes du Canada, qui a le mieux résumé les avantages liés à l'accord en déclarant ceci:
L’AECG engendrera des revenus plus élevés pour les éleveurs, accroîtra la compétitivité des transformateurs, créera des emplois additionnels pour les travailleurs, permettra d’offrir aux consommateurs un meilleur choix et générera des recettes fiscales plus élevées pour les municipalités.
[Français]
À la lumière des consultations menées par le gouvernement auprès de nombreux intervenants de partout au Canada, nous savons que les agriculteurs, les producteurs laitiers, les producteurs et associations provinciales, les producteurs et les importateurs de fromage ainsi que les gouvernements provinciaux peuvent avoir des préoccupations relativement à la conclusion de l'accord commercial entre le Canada et l'Union européenne.
Le gouvernement respectera les promesses qu'il a faites aux agriculteurs laitiers dans les cas où leur productivité serait négativement affectée par l'accord entre le Canada et l'Union européenne.
Comme le l'a déclaré en octobre 2013, le gouvernement fédéral est fermement résolu à suivre de près les incidences potentielles de l'accord. Nous pourrons, le cas échéant, verser des compensations si des répercussions négatives devaient s'ensuivre.
En outre, aux termes de l'accord commercial entre le Canada et l'Union européenne, le système de gestion de l'offre du Canada demeurera fort. Les trois piliers du système national de gestion de l'offre, soit le contrôle de la production, le contrôle des importations et le contrôle des prix, demeurent en place et le demeureront.
[Traduction]
Les agriculteurs canadiens veulent être concurrentiels, ceux du Québec aussi. Puisque des agriculteurs de circonscriptions néo-démocrates voient d'un bon oeil l'accord commercial entre le Canada et l'Union européenne, comment le NPD pourra-t-il leur expliquer qu'il ne l'appuie pas?
Encore une fois, les députés néo-démocrates restent sourds aux gens qu'ils représentent. Des intervenants de leurs circonscriptions sont favorables aux exportations et au commerce et veulent voir le NPD appuyer cet accord. Il est temps que le NPD écoute les agriculteurs, les intervenants, les électeurs, et vote en faveur de l'accord commercial entre le Canada et l'Union européenne.
Les agriculteurs canadiens attendent la réponse finale du NPD: appuiera-t-il le texte de l'accord ou non?
J'ai déjà souligné que cet accord reçoit l'appui des agriculteurs et qu'il préserverait la gestion de l'offre. Nous en avons déjà discuté au comité de l'agriculture et à la Chambre, mais le NPD n'arrive pas à décider s'il est en faveur du libre-échange et de la gestion de l'offre.
J'encourage tous les députés, particulièrement les néo-démocrates, à appuyer cet accord et la gestion de l'offre.
C'est pourquoi je propose:
Que la motion soit modifiée par substitution aux mots suivants le mot « Que » de ce qui suit: « le premier rapport du Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire, présenté à la Chambre le jeudi 27 mars 2014, ne soit pas adopté maintenant, mais que, compte tenu de la conclusion des négociations de l’Accord économique et commercial global et de la publication de son texte définitif, le rapport soit renvoyé au Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire avec l'instruction de le modifier de manière à affirmer que l’Accord établit un équilibre convenable entre la création de débouchés pour les exportateurs de produits agricoles et alimentaires et le maintien du système de gestion de l’offre et que, par conséquent, l’accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne devrait être mis en œuvre tel qu’il a été négocié. »
:
Monsieur le Président, après avoir écouté le secrétaire parlementaire, les mots me manquent. La Chambre aura du mal à le croire. D'ailleurs, à vrai dire, je saurai bien retrouver la parole.
Comme le leader a eu bien raison de le signaler, nous n'avions pas en main tous les détails nécessaires pour étudier cette question. C'est l'une des rares observations du leader qui étaient effectivement correctes. Lors des travaux du comité, nous avons posé la question: pourquoi étions-nous en train de faire cette étude alors que nous ne savions même pas sur quoi elle portait exactement? Nous savions seulement qu'il s'agissait de dispositions de l'Accord économique et commercial global avec l'Union européenne et que nous avions besoin de détails supplémentaires sur ces dispositions pour pouvoir poser des questions aux représentants du secteur agricole qui allaient témoigner devant nous. Parmi eux figuraient des producteurs agricoles, des entreprises de transformation alimentaire et des gens de la vente au détail. La brochette de témoins était passablement complète. À mon avis, les témoins venus nous informer représentaient bien l'ensemble des acteurs du domaine.
Toutefois, lorsque nous leur avons demandé de nous dire s'ils connaissaient vraiment la teneur des dispositions de l'accord, ils nous ont répondu qu'ils pensaient les connaître. Beaucoup avaient pris part aux négociations, mais certains n'y avaient pas participé. Ils semblaient d'avis qu'ils avaient peut-être quelque chose à gagner dans cet accord, mais ils n'en paraissaient pas certains. La plupart nous ont dit que, globalement, l'accord leur semblait avantageux. C'est ce que le secrétaire parlementaire nous dit. Mais le problème consistait à savoir s'ils seraient capables de tirer parti des avantages issus de l'accord.
Malheureusement, on ne trouve pas de chiffre dans le rapport. On a fait référence à un beau gros montant — 2,4 milliards de dollars, si je me rappelle bien — qui représente la valeur de nos exportations de blé vers l'Union européenne, mais on n'a fourni aucune donnée sur la valeur des exportations de l'Union européenne vers le Canada dans le secteur de l'agriculture — elle est, en fait, supérieure à 2,4 milliards de dollars. Même si l'on additionne les chiffres auxquels le gouvernement fait référence dans son rapport ainsi que les chiffres qui ont été mentionnés au comité de l'agriculture par différents témoins, la valeur de nos exportations est toujours plus faible que la valeur des produits que l'Union européenne envoie au Canada. Si l'on se compare à l'Union européenne, on ne peut pas dire que nous sortons gagnants de cet accord. Il n'y a pas de question à se poser: la valeur de leurs exportations est plus élevée et ils reçoivent plus de produits.
Je suis tout à fait d'accord avec ce qu'a dit mon collègue de Malpeque au sujet de la gestion de l'offre et j'approuve le fait que le gouvernement a conservé les trois piliers de gestion de l'offre. À l'époque, Wally Smith, qui est maintenant président des Producteurs laitiers du Canada, a été très clair sur ce point. Il a dit que le gouvernement n'avait pas éliminé les piliers.
Par contre, nous avons affaire à une souris géante qui ronge la gestion de l'offre, plus particulièrement la partie relative au fromage. Voilà ce qui s'est produit, à raison de millions de dollars.
Ma bonne amie, la porte-parole adjointe de notre parti en matière d'agriculture, représente une superbe circonscription dont je ne parviens jamais à prononcer le nom parce qu'il m'échappe toujours. Nous siégeons tous les deux au comité de l'agriculture. Elle fait de l'excellent travail. Il ressort clairement de la motion qu'elle a présentée à la Chambre qu'il faut une espèce de plan de transition pour les producteurs fromagers.
Si je ne m'abuse, le gouvernement était favorable à cette idée. Je doute qu'il ait déjà fait grand-chose à ce chapitre, mais il y était favorable. Ce sera intéressant de voir ce qu'il fera et s'il parviendra à faire quelque chose, car il a lui-même convenu qu'il y aura des répercussions. Après tout, qui appuierait une motion visant à favoriser l'instauration d'un programme de transition pour un groupe de producteurs s'il estimait que ces producteurs sortiraient gagnants de l'accord? Le gouvernement se targue de ne jamais donner quoi que ce soit pour rien, alors il ne donnerait certainement pas d'argent aux agriculteurs, ou du moins il ne prétendrait pas le faire, s'il ne croyait pas que, pour une raison ou pour une autre, ils sortiraient perdants de tout cela.
C'est ce qui figure dans l'accord. C'est ce que le rapport fait ressortir. Voilà pourquoi nous n'avons soumis aucun rapport dissident. Nous avons toutefois ajouté une mesure parce que nos amis du secteur agricole nous ont dit qu'il y avait des débouchés pour eux.
Comme nous l'avons vu, il y a désormais des possibilités. Le Conseil des viandes du Canada a signalé à juste titre qu'il peut s'en prévaloir, mais qu'il ne l'a pas fait pour toutes sortes de raisons légitimes. Le conseil affirme qu'un accès élargi lui permettrait d'avancer et ses membres en sortiraient probablement gagnants.
Toutefois, si ma mémoire ne me fait pas défaut, cette industrie envisage des coûts de transition de l'ordre de 100 millions de dollars grâce auxquels elle pourra déplacer ses usines de transformation, et expédier vers l'Union européenne. Cela s'explique par le fait que l'Union européenne recherche de la viande rouge différente. Elle la veut sans hormones et probablement sans antibiotiques, de sorte que la viande doit être traitée différemment. Différentes choses entrent en jeu.
Finalement, le problème, c'est le coût. Est-ce que le gouvernement a l'intention de l'assumer ou est-ce que les entreprises de transformation de la viande diront simplement que sans argent, elles ne le feront pas? Nous ne le savons pas. Les avantages indirects profiteront certainement à ceux qui sont prêts à engraisser ce cheptel supplémentaire, mais seulement si les producteurs élèvent ce bétail et expédient la viande dans la chaîne de production.
Il est écrit dans le rapport du comité que les producteurs d'orge parlent de bénéfice net en leur faveur. Le problème est que ce bénéfice est indirect, parce qu'ils ne vendront pas d'orge à l'Union européenne. C'est du moins ce qu'a affirmé le président du Barley Council. Le marché n'est pas important parce que l'Union européenne a ses propres fournisseurs, mais si nous avons besoin de 500 000 têtes de bétail de plus pour ce marché, les producteurs d'orge seront en mesure d'écouler leur production auprès des producteurs primaires canadiens, pour rehausser le plafond.
Donc, si les entreprises de transformation ne créent pas de nouvelle ligne de production pour ce type de bétail, il n'y aura pas de bétail et il n'y aura pas de marché pour les producteurs d'orge. Il existe une possibilité, mais elle n'est pas garantie. Malheureusement, mon ami le secrétaire parlementaire ne cesse de nous dire que c'est ce qui arrivera; eh bien, ça n'arrivera pas. Cela pourrait arriver, mais pas forcément. Nous pourrions donner des exemples d'ententes de libre-échange à propos desquelles on avait fait de nombreuses promesses, dont seulement certaines ont été tenues.
Ce n'est pas toujours la faute du gouvernement, il faut le dire. Si des possibilités se présentent, il faut qu'on les saisisse. Si on ne le fait pas, c'est un choix. La question est de savoir s'ils pourront obtenir tout ce qu'ils veulent et si les règles du jeu sont équitables. Cela reste à voir.
Quand on examine la situation, on constate qu'il y a des gagnants et des perdants. Certains témoins qui ont comparu devant le comité ont dit — le secrétaire parlementaire n'a pas parlé d'eux — qu'ils n'étaient pas vraiment certains qu'ils allaient tirer profit de cet accord. Des représentants du secteur horticole ont dit au comité qu'ils pensent avoir certains débouchés. Il pourrait y avoir des gagnants, mais ils pensent qu'il pourrait aussi y avoir des perdants. L'élimination des tarifs douaniers est ce qui fait la différence, et ils se demandent si les Néerlandais vont nous submerger de poivrons rouges, parce que ces produits sont actuellement visés par des tarifs douaniers. Que se passera-t-il s'ils décident de les vendre dans le secteur horticole? Nous serons submergés de poivrons rouges. Nous serons cuits. C'est une répercussion dont aucun représentant du gouvernement n'a parlé.
Soit dit en passant, aucun financement transitoire n'est prévu pour le secteur horticole. Pour le moment, la seule raison pour laquelle un tel financement existe, c'est parce que nous avons présenté une motion pour amener les conservateurs à parler de l'industrie fromagère, ce qu'ils ont fini par accepter. Aucun de ces facteurs atténuants n'est pris en considération.
Dans l'ensemble, il pourrait y avoir des occasions à saisir, mais peut-être que non. Personne ne prétend que, dans un accord de libre-échange, une partie gagne et l'autre perd. Il faut qu'il y ait un équilibre. Il y a des échanges au cours des négociations. Je sais comment cela fonctionne. Pendant 25 ans, j'ai été assis en face de gens qui essayaient de négocier des conventions collectives. On fait des concessions pour obtenir quelque chose. C'est ainsi que ça fonctionne. Dans les bonnes ententes, dans l'ensemble, les deux parties obtiennent ce dont elles ont besoin. Quand les gens quittent la table de négociations, ils ne sont jamais tout à fait satisfaits, mais ils se disent qu'ils ont conclu une entente.
Dans le cas présent, l'Union européenne continuera d'exporter davantage de produits agricoles vers notre marché que nous en exporterons vers le sien, même après avoir ajouté tous les nouveaux débouchés prévus par le gouvernement et, pour être juste, ce que le secteur agricole estime pouvoir gagner.
Au bout du compte, les avantages commerciaux ne s'équilibrent pas. Pourtant, de toute évidence, le Canada est un grand pays agricole. Nous avons d'excellents producteurs et d'excellents transformateurs. Il y a des gens extraordinaires qui font le tour du monde pour vendre leurs excellents produits. Il y a beaucoup de choses que nous faisons remarquablement bien, mais nous serons encore désavantagés par rapport à l'Union européenne. Nous ne sommes pas certains que nous serons sur un pied d'égalité avec elle.
Après l'ajournement des travaux du comité, j'ai eu une discussion avec un témoin. Il m'a parlé des OGM. Il a dit: « Vous savez, nous croyions pouvoir régler cette question en environ quatre ans. » Je lui ai demandé quand il pensait cela. Il m'a répondu: « en 1993 ». Il croyait donc qu'en 1997 ou en 1998 au plus tard, le Canada et l'Europe auraient réglé cette question.
Il m'a dit, toutefois, que ce qu'il aimait de cet accord, c'est qu'on allait nécessairement aborder la question.
Je lui ai demandé: « N'en aviez-vous pas discuté en 1993? » Il m'a répondu: « Oui. » Je lui ai demandé: « Comment vous en tirez-vous? » Il m'a dit: « Pas très bien, pour l'instant. » Je lui ai ensuite demandé en quoi les choses sont différentes cette fois-ci. Il m'a répondu: « Ils disent qu'il y aura une entente sur les mesures phytosanitaires, et toutes ces questions seront abordées. »
À ce que je sache, le gouvernement n'a encore jamais dit qu'il avait un accord dans lequel l'Union européenne acceptait des OGM venant du Canada. Qu'on me fasse signe de la tête et qu'on me corrige si c'est le cas. Qu'on me dise que j'ai tort. Si c'est vrai que l'Accord économique et commercial global précise que l'Union européenne acceptera dès demain les OGM, qu'on me le fasse savoir, car je ne l'ai jamais entendu dire. Cela ne change pas.
Nos producteurs espéraient qu'ils seraient acceptés, mais ce n'est pas le cas. Qu'est-ce que cela veut dire pour eux? Cela signifie que, à moins de changer, ils ne pourront pas avoir accès à ce marché. Le choix leur appartient, et c'est très bien ainsi. Ils peuvent décider d'aller dans cette direction ou non.
Comme le gouvernement l'a souligné, il s'agit d'un marché de 550 millions de consommateurs. Toutefois, comme ces producteurs devront y renoncer, ils devront s'interroger sur ce qu'ils souhaitent faire. Vont-ils tenter de trouver un autre marché qui sera prêt à accepter ces produits?
Dans mon discours, je ne porte aucun jugement de valeur sur les OGM. Il appartient aux agriculteurs d'utiliser ou non ces produits. La décision de cultiver ce type de produits leur revient entièrement. En ce moment, le marché n'accepte pas ces produits. Par conséquent, ces producteurs n'y ont pas accès, à moins qu'ils décident de cultiver d'autres produits. Pendant la période des questions et observations, un député d'en face me dira peut-être que j'ai tout faux. Je vais attendre de voir si c'est le cas.
Nous avons certainement écouté des regroupements agricoles, des agriculteurs et des transformateurs, d'un bout à l'autre du pays, et il y en avait beaucoup. Tout compte fait, ils ont dit que l'accord semblait être une bonne affaire pour leur secteur. Toutefois, certains ont dit que ce n'était pas nécessairement une bonne affaire pour eux.
On nous a dit que les secteurs visés par la gestion de l'offre pourraient ne pas obtenir ce qu'ils pensaient obtenir. Mon collègue de a donné une idée des répercussions possibles. M. Wally Smith a dit que, une fois l'accord conclu, le quota serait de 2,25 % inférieur à ce qu'il est aujourd'hui. En l'absence d'une croissance du marché canadien, qui est un marché fermé pour ces producteurs, cette réduction du quota influera sur la capacité des agriculteurs et des producteurs à faire des profits, à moins que le marché canadien du lait puisse grossir, mais il y a quand même des limites à la croissance.
Les néo-démocrates — et les députés d'en face, j'en suis certain — encouragent les gens qui ne boivent pas beaucoup de lait à en boire davantage. Ils devraient consommer plus de produits laitiers, de véritables produits laitiers, et non les pseudo-produits laitiers, s'ils veulent aider les agriculteurs. C'est vraiment cela dont il s'agit.
C'est une question concernant la gestion de l'offre qui rend cela intéressant.
Il faut également tenir compte du fait que, dans ma région, nous avons l'industrie vinicole. Lorsque des représentants de l'industrie sont venus témoigner, ils ont affirmé qu'il n'y avait aucune répercussion sur eux. En fait, le vin entre de toute façon dans l'Union européenne. Il n'y a pas vraiment de droits de douane. Le montant est minime et il a été réduit au cours des dernières années. En somme, il n'y en a pas vraiment. Il s'agit surtout d'un élément provincial, puisqu'il est soumis au régime de taxation en vigueur. Les gens dans cette industrie disent avoir besoin d'aide pour commercialiser leurs produits, car l'industrie vinicole du Canada est un intervenant mineur sur la scène internationale. Cela est en partie attribuable au fait que nous n'avons pas beaucoup de cultivars dans les régions où l'on produit des vignes. Nous avons moins de cultivars que les pays européens. C'est comme ça, et nous n'y pouvons rien. Comme l'industrie au Canada est un petit intervenant, les représentants ont affirmé que l'accord n'a pas vraiment d'incidence sur eux. En fait, il leur manque quelque chose, mais de façon indirecte.
Les représentants ont bien dit qu'ils pourraient avoir besoin d'importer de l'équipement pour l'industrie vinicole. J'ai toujours trouvé regrettable que nous n'ayons pas de fabricant au Canada. Je ne veux pas laisser entendre que le gouvernement est responsable de cette situation, parce qu'il ne l'est pas. J'ai grandi dans la région de Niagara et je me suis toujours demandé pourquoi il n'y a pas de fabricant d'équipement de vinification dans la province et pourquoi nous devons toujours acheter notre équipement en Europe. Chaque fois que nous nous rendons dans un vignoble, l'équipement utilisé vient habituellement de l'Italie ou de l'Allemagne. Je me demande pourquoi nous ne fabriquons pas l'équipement ici. Nous avons d'excellents machinistes et d'excellents opérateurs de machines. Alors pourquoi ne fabriquons-nous pas ici l'équipement dont notre industrie a besoin? Peut-être découlera-t-il un avantage indirect de l'accord, et des usines pourraient voir le jour. Qui sait. Elles seraient sans doute les bienvenues dans la région de Niagara, une région tout indiquée pour l'établissement de telles usines.
Pendant notre examen, nous avons décidé d'ajouter un élément portant sur ce que nous aimerions également voir dans l'accord. Nous voulions que soient incluses des mesures de protection pour les producteurs laitiers, et nous avons présenté cette motion à la Chambre.
Les néo-démocrates tiennent à remercier le gouvernement d'avoir accepté et appuyé la motion. Cependant, nous voulons également savoir ce que le gouvernement compte faire. Nous voulons que le gouvernement agisse. Les conservateurs disent toujours que nous sommes inactifs dans certains dossiers. Or, nous nous attendons à ce que les députés d'en face agissent. Il serait bon qu'ils le fassent. Ils ont clairement dit que c'est ce qu'ils allaient faire.
Mon collègue a cité le directeur général du Conseil des Viandes du Canada, James Laws. Il était préoccupé par la question de la réciprocité, notamment en ce qui concerne la désignation de produits comme le jambon de Parme et le féta. Il s'agit d'indications géographiques. Aux termes de l'accord, nous avons accordé aux Européens une multitude d'indications géographiques, alors que nous en avons obtenues bien peu. L'Europe en a obtenu une vingtaine, ce qui m'a vraiment étonné, car je croyais qu'elle n'en aurait qu'un petit nombre. Je pensais que nous serions fermes avec l'Europe, et qu'on ne lui permettrait pas d'en avoir autant. Nous n'en avons presque pas obtenu, et parmi les produits pour lesquels nous avons tenté d'en obtenir une, il y a les produits de l'érable, qui sont des produits traditionnels emblématiques du Canada.
Nous avons inscrit une recommandation dans notre rapport supplémentaire, mais le gouvernement n'y a pas donné suite. Il a plutôt répondu aux autres recommandations. Il était très étonnant que le gouvernement ne dise pas qu'il était question de l'érable.
Juste avant l'hiver, lorsque les feuilles commencent à tomber, tout le monde parle des feuilles d'érable, que les anglophones appellent les « maple leafs ». Je ne parle pas ici de l'équipe de hockey. Je dis que ce sont les feuilles d'érable qui tombent. Par contre, je tiens à signaler à tous les fans des Leafs que j'ai entendu dire que l'équipe joue mieux que d'habitude. Cela dit, on aurait pu croire que si le gouvernement avait voulu protéger un symbole de notre pays, il aurait protégé la feuille d'érable et le sirop d'érable.
Certains membres de ma famille, qui habitent en Écosse, savent qu'ils doivent acheter du véritable sirop d'érable qui provient du Canada. En fait, lorsqu'ils viennent nous visiter, nous veillons à ce qu'ils en rapportent à la maison. Ils nous disent qu'ils peuvent acheter du sirop en Europe, mais ce n'est pas du véritable sirop d'érable. Le véritable sirop qu'on trouve au Canada est un symbole de notre pays. Je suis étonné que le gouvernement n'ait pas accepté la recommandation formulée par le Nouveau Parti démocratique dans son rapport supplémentaire.
De toute évidence, le gouvernement n'a pas examiné certains des problèmes qui se posent.
À titre d'exemple, le Conseil canadien des viandes a soulevé la question des indications géographiques. Il a mis en doute l'existence d'une réelle réciprocité et notre capacité de demander pourquoi les Européens se sont vu attribuer toutes les indications géographiques qu'ils désiraient. Nous comprenons que les Européens tiennent à conserver des indications comme celles-là, qu'ils aiment préciser qu'un produit vient d'une certaine région, qu'ils tiennent vraiment à ces distinctions, particulièrement quand il s'agit de produits alimentaires.
Bien que nous soyons moins attachés qu'eux aux indications géographiques, je crois que nous aurions dû négocier afin d'obtenir une contrepartie. Si on prévoyait accorder aux Européens les indications géographiques, pourquoi ne pas leur accorder moins de fromage, alors? Pourquoi n'avons-nous rien obtenu en échange? C'est le fondement des négociations: on cède certaines choses et on en obtient d'autres. On ne se contente pas de tout céder gratuitement, une méthode qui tient davantage de l'abandon que de la négociation. J'ai trouvé très problématique qu'on ne lutte pas pour conserver des choses dont nous avons besoin.
Dans l'ensemble, il serait malavisé de prétendre que les témoins entendus par le comité de l'agriculture n'ont pas vu les possibilités offertes. Certains pensaient, sans être toutefois convaincus, que des retombées directes étaient probables et qu'on pourrait en faire le suivi. Des estimations ont été utilisées, certaines sans doute réalistes, d'autres non. Il arrive assez souvent qu'on achète chat en poche, comme on dit. C'est peut-être le cas ici. Ou peut-être que non. Il faut attendre dans ce genre de situation.
Je me permets de conclure en déclarant que j'ai trouvé que l'amendement proposé par le secrétaire parlementaire était au mieux étrange, mais, encore là, je ne devrais trouver rien d'étrange dans ce qui nous provient de l'autre côté. On semble penser que le projet de loi devrait être renvoyé pour être étudié à nouveau, maintenant que nous avons de l'information additionnelle, ce qui est bien. J'ignore s'il est possible d'apporter des sous-amendements à la motion. Je ne prendrai même pas la peine d'essayer.
Bref, maintenant que nous avons ces renseignements supplémentaires, nous devrions peut-être en faire part aux témoins qui ont comparu devant le comité et demander leur avis. Peut-être penseront-ils qu'il s'agit d'une amélioration, peut-être que non. En donnant des directives très explicites sur la façon de voter, on laisse voir clairement qu'on est pour. Les conservateurs doivent d'abord déposer le projet de loi à la Chambre avant que les néo-démocrates ne se prononcent pour ou contre celui-ci.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le , mon sage collègue qui représente la circonscription de .
Monsieur le Président, la création d’emplois et la croissance économique, dans l’intérêt des entreprises, des travailleurs, des agriculteurs et des familles du Canada, demeurent au centre de nos préoccupations. Voilà pourquoi je suis honoré de pouvoir parler de l’Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne.
L’Union européenne, forte de ses 28 États membres, de ses plus de 500 millions de consommateurs et de son activité économique de 17 billions de dollars par année, est l’économie la plus importante au monde. Ses importations annuelles représentent une valeur plus grande que le produit intérieur brut total du Canada.
En octobre de l'année dernière, le a annoncé la conclusion d’un accord de principe historique avec l’Union européenne. En septembre dernier, au sommet Canada-Union européenne, le gouvernement a rendu public le texte définitif de l’accord.
Oui, c’est une période stimulante pour les agriculteurs et les transformateurs canadiens. Grâce à cet accord, l’avenir est particulièrement brillant et promet une croissance et une réussite soutenues sur le marché mondial. Selon une étude conjointe du Canada et de l’UE qui était favorable au lancement de négociations, un accord commercial entre les deux parties ferait augmenter de 20 % les échanges bilatéraux, et l’économie canadienne connaîtrait une croissance annuelle de 12 milliards de dollars. En des termes plus généraux, cela équivaut à l’ajout de 1 000 $ au revenu de la famille canadienne moyenne ou à la création de près de 80 000 emplois dans l’économie canadienne.
Dans ma province, la Saskatchewan, les travailleurs et les entreprises tireront un avantage appréciable d’un accès préférentiel au marché de l’UE, qui se situe au troisième rang parmi les destinations des exportations de la province et ses principaux partenaires commerciaux. Toutefois, les droits tarifaires qui frappent en ce moment les produits agricoles canadiens empêchent nos producteurs et nos exportateurs de livrer concurrence à armes égales sur le marché de l’UE. Par exemple, on estime que les droits actuels sur nos exportations d’avoine ajoutent près de 52 % au prix de l’avoine canadienne sur le marché de l’UE. Sur le blé commun, les droits peuvent atteindre 122 $ la tonne. Ce ne sont pas des coûts négligeables. Ce sont des barrières importantes à l’entrée sur ce marché.
Le gouvernement reconnaît que les restrictions protectionnistes freinent nos exportateurs et minent la compétitivité du Canada, ce qui nuit aux familles canadiennes de la classe moyenne.
Lorsque l’accord commercial entre le Canada et l’UE s’appliquera intégralement, plus de 95 % des droits de l’UE seront éliminés sur nos exportations agricoles de qualité mondiale, dont l’avoine, le blé et l’huile de canola. Tous ces produits deviendront plus concurrentiels.
À l’Île-du-Prince-Édouard, une partie importante de la production agricole de qualité mondiale est exportée vers l’UE, qui, par ordre d’importance, est la deuxième destination des exportations et le deuxième partenaire commercial. Par exemple, les exportations agricoles de la province vers l’UE valent en moyenne 4,5 millions de dollars par année, mais les droits moyens de l’UE sur les produits agricoles s’élèvent à près de 14 %. Dans le secteur du poisson et des fruits de mer, les droits tarifaires atteignent un sommet de 25 %.
Dès l’entrée en vigueur de l’accord, les droits de l’Union seront éliminés sur la vaste majorité des poissons et fruits de mer, dont les homards vivants renommés de l’île. De plus, des produits agricoles comme les célèbres frites congelées de l’île, qui sont actuellement frappées de droits de près de 18 %, ne seront plus assujettis à cette charge.
Lorsque les exportateurs de l’Île-du-Prince-Édouard livrent concurrence sur les marchés mondiaux et triomphent, ils créent des emplois pour les habitants de l’île.
Dans le cas de la Nouvelle-Écosse, l’UE est déjà son deuxième partenaire commercial et la plus importante destination de ses exportations. En 2013, les exportations néo-écossaises de poisson et de fruits de mer valaient près de 160 millions de dollars. Ce secteur était ainsi la source principale des exportations de la province vers l’UE.
Lorsque l’accord sur l’agriculture entrera en vigueur, près de 96 % des lignes tarifaires de l’UE qui s’appliquent au poisson et aux fruits de mer seront libres de droits. Sept ans plus tard, il n’y aura plus de droit sur aucune de ces lignes tarifaires. Ainsi, ces produits de qualité internationale seront plus concurrentiels, et les conditions seront favorables à une augmentation des ventes, ce qui présentera des avantages directs pour les valeureux Néo-Écossais: plus d’emplois, salaires plus élevés, plus grande prospérité à long terme.
Par exemple, les droits tarifaires de l’Union européenne seraient éliminés sur le homard vivant, alors qu’ils sont de 8 %; sur le crabe des neiges, alors qu’ils sont de 7,5 %; sur les pétoncles congelés, dont le taux actuel est de 8 %; sur les crevettes congelées, par rapport à un taux actuel de 12 %; sur les crevettes cuites et décortiquées, dont le taux actuel est de 20 %.
Le secteur agricole et agroalimentaire de la Nouvelle-Écosse, axé sur la qualité, l’innovation et la valeur ajoutée, est en bonne posture pour profiter de ces nouveaux débouchés.
Il y a d’autres exemples de ces retombées économiques dans tout le pays. Ainsi, l’accord commercial entre le Canada et l’Union européenne offrirait des débouchés nouveaux et élargis aux producteurs de l’Alberta. Les produits agricoles sont la deuxième source des exportations de l’Alberta vers l’UE. L’accord ouvrira de nouveaux débouchés à des exportations clés de la province, comme le bœuf, le porc et le bison.
En vertu de l’AECG, les agriculteurs canadiens auront droit à l’accès en franchise pour des quantités annuelles pouvant atteindre 81 000 tonnes de porc, 50 000 tonnes de bœuf et 3 000 tonnes de bison. Les ventes accrues de ces produits et d’autres denrées agricoles permettront de créer davantage d’emplois, de payer davantage de salaires et d’assurer une prospérité à plus long terme.
Au Québec, les producteurs profiteront de ces nouvelles occasions de vente du porc. De plus, le Québec pourra vendre en franchise ses bleuets et ses canneberges surgelés, qui sont actuellement frappés d’un droit de douane pouvant atteindre 17,5 %.
Les producteurs de sirop d’érable bénéficieront en outre de l’élimination des droits de 8 %. Oui, même les producteurs de sirop d’érable en profiteront. Comment peut-on s’opposer à un accord qui permet aux Canadiens de vendre davantage de sirop d’érable au monde et, du même coup, de créer plus d’emplois au Canada? À part ces avantages pour les producteurs, nous travaillerons avec l’industrie pour protéger les produits de l’érable contre la concurrence des produits de substitution vendus dans l’UE. Nous appuyons les recommandations du comité à cet égard.
De même, l’accord de libre-échange Canada-UE permettra d’établir un processus conjoint où seront examinées et réglées les difficultés qui ont des répercussions sur le commerce.
Le commerce constitue depuis longtemps un puissant moteur de l’économie canadienne. Cela est d’autant plus vrai aujourd’hui, compte tenu de la période difficile que connaît l’économie mondiale. En fait, plus de 60 % de notre produit intérieur brut est directement lié au commerce, et nos exportations sont directement liées à un emploi canadien sur cinq.
C’est la raison pour laquelle notre gouvernement met actuellement en œuvre le plan d’expansion du commerce le plus ambitieux de notre histoire. En profitant constamment de nouvelles perspectives commerciales et d’investissement, comme cet accord avec l’UE, notre gouvernement conservateur assure aux travailleurs et aux entreprises du Canada un accès privilégié aux économies et aux marchés les plus importants et les plus dynamiques du monde.
Notre gouvernement conservateur est déterminé à protéger et à renforcer la sécurité financière à long terme des Canadiens laborieux. Grâce à son leadership dans le domaine du libre-échange, nos travailleurs, nos entreprises et nos exportateurs ont maintenant un accès privilégié et un véritable avantage concurrentiel dans plus de marchés mondiaux que nous n’en avons jamais eu.
Nous savons que nos exportations peuvent soutenir la concurrence et l’emporter sur les marchés mondiaux. Lorsque nos sociétés réussissent à l’étranger, elles génèrent des emplois et de la croissance chez nous.
J’ai organisé une table ronde à Tisdale le week-end dernier, dans ma circonscription de la Saskatchewan. Lorsque je parle d’accords commerciaux, les producteurs et les agriculteurs sont enthousiasmés à l’idée d’accéder à de nouveaux marchés. Ils savent ce que cela peut leur rapporter, à eux-mêmes et à leurs collectivités, quand ils vont acheter des produits alimentaires, des marchandises et des services. Les effets sont considérables. Cet accord nous donnera accès à un énorme marché qui nous ouvrira de nouvelles perspectives. Cela devrait entraîner une augmentation des prix du grain.
Il est surprenant de penser au blé. Malgré des droits de douane de 120 $ la tonne, nous arrivons à vendre du blé à ce marché. Imaginez à quel point nous pourrons augmenter nos exportations de blé une fois que ces droits auront été supprimés. Il en est de même pour l’avoine, qui est frappée d’un tarif de 52 ¢ le boisseau. Quand je pense qu’une exploitation de ma région obtient un rendement de 150 à 200 boisseaux par acre, cela augmentera très sensiblement le revenu des agriculteurs quand ils bénéficieront de l’accès en franchise.
Nous sommes très heureux de la conclusion de cet accord commercial. La Saskatchewan s’en félicite, de même que les producteurs de ma région. En fait, ils sont tellement enthousiastes qu’ils me demandent constamment quand ce sera vraiment fait. Ils veulent que l’accord soit mis en œuvre tout de suite et me disent que nous devons aller de l’avant le plus rapidement possible.
Nous espérons que l’étude de l’accord à la Chambre avancera bien et que le projet de loi recevra bientôt la sanction royale pour que nos producteurs, nos agriculteurs, nos électeurs et nos collectivités puissent tirer parti de tous les avantages de cette entente.
Nous sommes vraiment très heureux. J’espère que tous les partis d’opposition et tous les autres députés le seront autant au sujet d’un accord aussi avantageux que celui-ci.
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Monsieur le Président, j'ai l'honneur de participer ce soir au débat sur l'Accord économique et commercial global avec l'Union européenne, que le gouvernement a négocié pendant quelques années et qui est vraiment révolutionnaire. Cet accord ne s'applique pas seulement à des marchandises et à des produits agricoles, mais aussi aux échanges commerciaux dans le secteur des services, à l'échange de services professionnels et à la reconnaissance du statut professionnel outre-mer. Il aborde aussi les projets d'acquisition et d'infrastructure. C'est véritablement le point de référence du XXI
e siècle en matière d'accords commerciaux.
Dans tous les accords commerciaux dont la Chambre est saisie, l'agriculture est toujours un secteur névralgique. Le gouvernement comprend bien ce secteur, mais, surtout, les familles d'agriculteurs du Canada sont au coeur de bien des mesures commerciales qu'il prend.
Je rappelle aux députés que les gouvernements conservateurs ont accordé aux exportateurs canadiens — dont font partie les agriculteurs — 98 % de leur accès aux marchés étrangers. En effet, 98 % de nos débouchés commerciaux ont été négociés par des gouvernements conservateurs. À bien des égards, les réalisations commerciales que le gouvernement a accomplies au cours des dernières années sous la direction du sont l'un des jalons du remarquable bilan économique du Canada, chef de file du G7.
Ces nouveaux marchés et ces nouveaux débouchés sont importants, en particulier pour les familles d'agriculteurs. Je pense à des familles comme les Mustard, qui, dans ma circonscription, Durham, sont des producteurs laitiers depuis six générations. Je pense aussi à mon collègue, le député de , qui est issu d'une famille de producteurs laitiers. Notre parti compte des agriculteurs. Nous avons entendu les commentaires du député de . À la Chambre, il se trouve des agriculteurs qui apportent leur expérience et leurs connaissances de ce qui est important pour les familles d'agriculteurs pour enrichir le débat et pour contribuer aux résultats négociés de nos accords commerciaux. Nous avons toujours dit que nous accepterions de conclure des accords commerciaux uniquement s'ils profitaient à tous les secteurs, ce qui inclut ceux qui sont soumis à la gestion de l'offre.
Le gouvernement a réussi à garantir l'accès à 98 % du marché tout en maintenant les quatre piliers de la gestion de l'offre. Il s'agit d'une grande réalisation, surtout dans le contexte de l'économie mondiale. Le gouvernement y est parvenu parce que, pour lui, c'est une priorité. En effet, c'est l'une des priorités absolues qu'il s'est fixées lorsqu'il a entrepris ces négociations et qu'il a obtenu des résultats qui profiteront à tous les secteurs, y compris ceux soumis à la gestion de l'offre.
En tant que secrétaire parlementaire du ministre du Commerce international, j'ai le privilège de rencontrer des représentants de ces secteurs, y compris ceux soumis à la gestion de l'offre. Ils se sont rendu compte que, pendant les négociations, nous avons veillé à ce que l'accord soit profitable à tous les produits agricoles, sans qu'il soit nécessaire d'en privilégier un au détriment d'un autre. Nous sommes fiers de cela.
L'accord économique et commercial global, ou AECG, est un bel exemple de réussite. Lorsqu'il aura été mis en oeuvre, les éleveurs de bovins de boucherie canadiens auront accès à un marché où exporter 50 000 tonnes de boeuf. J'ai discuté avec des éleveurs de l'Alberta et de l'Ontario. Ils m'ont dit qu'ils tirent le diable par la queue depuis de nombreuses années et que leur marge bénéficiaire n'est profitable que depuis deux ans. Notre principal partenaire, au Sud, applique des mesures commerciales abusives, ce qui nous a d'autant plus motivés à ouvrir des marchés mondiaux aux éleveurs.
Je suis fier de faire partie du gouvernement qui a conclu un accord avec la Corée du Sud. Quelle joie de voir le NPD reconnaître qu'il s'agissait d'un excellent accord, lui qui s'oppose au commerce depuis 50 ans. Les néo-démocrates ont en effet appuyé le projet de loi à la Chambre.
L'accord avec l'Europe est tout aussi ambitieux, car les éleveurs de bovins de boucherie canadiens, qui comptent parmi les meilleurs du monde, sont essentiellement paralysés par les droits tarifaires de 20 %. C'est énorme. La Canadian Cattlemen's Association estime que l'AECG, une fois mise en oeuvre au Canada, générera des retombées de 600 millions de dollars pour cette industrie. C'est tout simplement fantastique.
Le secteur du porc est tout aussi important. Nous bénéficierions d'une entrée en franchise pour 81 000 tonnes de produits du porc frais ou surgelé. J'ai rencontré des représentants de ce secteur dans tout le pays, surtout à Brandon, au Manitoba, où il y a une exploitation sous-utilisée pour laquelle il faudrait de nouveaux marchés. Si nous pouvons obtenir du gouvernement provincial qu'il lève le moratoire sur les élevages porcins et hausse les niveaux de production, nous y aurons une des exploitations de calibre mondial prête à augmenter sa production pour accéder à des marchés comme la Corée du Sud et l'Europe pour écouler nos produits du porc. C'est un des secteurs qui ont connu des difficultés au cours de la dernière décennie. Il serait donc important d'ouvrir de nouveaux marchés.
Pourquoi est-ce important? C'est parce que le prix serait garanti et le fait d'avoir plusieurs clients garantit un prix plus élevé. Le Canada a la chance de se trouver à la frontière d'un vaste marché grand consommateur de produits alimentaires. Nous pouvons donc compter beaucoup sur notre relation commerciale avec les États-Unis, qui est toujours d'une importance capitale pour notre pays, mais le fait d'avoir plus de marchés permet d'obtenir de meilleurs prix pour nos agriculteurs et, en diversifiant nos marchés d'exportation, nous réduisons les risques.
Au cours du débat de ce soir, des députés ont déjà cité une foule d'autres produits, alors je ne m'étendrai pas trop sur le sujet. Je vais me concentrer sur quelques produits qui sont très importants pour ma circonscription, Durham, qui se situe dans le Sud de l'Ontario, et où on trouve des terres agricoles parmi les meilleures au Canada. L'accord avec l'Europe réduirait les droits de douanes de 9 % actuellement imposés pour les pommes fraîches. Les familles Kemp et Gibson, dirigeants d'Algoma Orchards, une entreprise établie à Bowmanville et Newcastle, ont décidé de prendre de l'expansion en construisant un établissement de transformation. Ils auraient accès à un tout nouveau marché de 500 millions de consommateurs. Près de chez eux, les membres de la famille Stevens, Charles, Judi et Courtney, sont les célèbres créateurs de la première guimauve aux bleuets au monde. Il y a des droits de douane de 14 % pour les bleuets frais.
Ces droits de douanes qu'on ajoute au coût des produits sont essentiellement des obstacles. Grâce au travail que le gouvernement a réalisé au cours des dernières années, nous avons réussi à conclure une entente qui éliminerait ces droits de douane et permettrait à ces producteurs d'accéder à un marché plus vaste que celui de l'ALENA qui regroupe des économies parmi les plus grandes et les plus diversifiées au monde, et qui comprend une classe moyenne forte qui veut se procurer toutes sortes de produits alimentaires canadiens de calibre mondial, y compris des viandes, du bétail, des céréales, des oléagineux, des fruits et des légumes frais.
Aujourd'hui, j'ai rencontré des producteurs maraîchers, qui sont très optimistes par rapport à l'avenir grâce aux échanges commerciaux. Cet accord représente une occasion avantageuse pour le secteur agricole partout au pays. Nous avons entendu parler du vin et de certains fruits de la Colombie-Britannique, des céréales, des oléagineux et du blé dur des Prairies, du boeuf et du porc de l'Ontario, des fruits et du sirop d'érable du Québec ainsi que des produits congelés de la pomme de terre de l'Île-du-Prince-Édouard et des Maritimes, qui étaient visés par des droits de douane pouvant atteindre 17 %.
Pour le secteur agricole, une occasion aussi intéressante que l'Accord économique et commercial global conclu avec l'Europe ne se présente qu'une fois par génération. La dernière fois que les exportateurs canadiens ont profité d'une occasion semblable, c'était lorsqu'on a négocié l'accord de libre-échange avec les États-Unis, en se fondant sur la vision du gouvernement conservateur de l'époque. C'est vraiment grâce aux conservateurs que de nouveaux débouchés s'ouvrent pour nos agriculteurs et que ces derniers peuvent diversifier leurs marchés et augmenter leur prix moyen.
En tant que secrétaire parlementaire, ce fut un honneur pour moi de rencontrer des intéressés de toutes les régions du pays pour travailler avec eux afin qu'ils puissent se préparer à avoir accès au marché que l'AECG représenterait. Tant les éleveurs de bovins et de porcs de l'Ouest du Canada que les producteurs du secteur des fruits frais et du secteur de l'horticulture ici, en Ontario, ne manquent pas d'ambition en ce qui concerne cet accord. En effet, certaines de nos entreprises agricoles figurent parmi les meilleures au monde, et c'est la même chose pour certains produits que nous vendons. Maintenant, nous offrons à nos agriculteurs un plus grand nombre de marchés pour vendre leurs produits. C'est une excellente occasion, et j'espère que le NPD se décidera enfin à l'appuyer.
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Monsieur le Président, j'aurai le plaisir de partager mon temps de parole avec mon collègue de .
Nous aurions bien aimé qu'on nous présente un projet de loi, mais c'est peut-être pour la prochaine lune, dans quelques lunes, avant que la Chambre ajourne en juin prochain, ou même le 12 décembre.
Lors de l'étude en comité, nous avons entendu des dizaines de témoins et nous nous sommes entendus sur quelques recommandations. La libération des marchés est pour l'agriculture une clé de voûte du développement économique et offrira certainement des occasions intéressantes pour de très nombreux intervenants du milieu. En effet, la technologie nous permet désormais de produire davantage et plus vite. Toutefois, il faut être capable de livrer la marchandise. Plus il y a de demande, plus on doit fournir une marchandise de qualité. De nombreux secteurs provinciaux et fédéraux ont accueilli cet accord avec enthousiasme. J'espère sincèrement qu'il aidera nos agriculteurs à livrer la marchandise.
Cela dit, je ne peux pas dire que la réponse du gouvernement à notre rapport soit pleinement satisfaisante. En effet, il y a dans ses réponses certaines contradictions par rapport à ce que le rapport demandait. J'aimerais clarifier un petit détail. Les recommandations que nous voyons ici sont celles que le comité a adoptées, mais la partisanerie est chose courante dans les comités et, comme au Parlement, les conservateurs y sont majoritaires. Il y avait d'autres recommandations que nous souhaitions adopter à la suite des témoignages entendus. Malheureusement, ces demandes du NPD ont été refusées. Cela dit, je reviendrai sur ces recommandations.
Mon objectif est ici de démontrer que les recommandations du rapport étaient déjà le fruit d'un consensus conservateur. Je suis surprise de constater que le gouvernement répond avec une telle timidité à ses propres recommandations. Par exemple, en ce qui concerne la gestion de l'offre, la réponse du gouvernement indique clairement qu'il continue à favoriser ce système. Toutefois, je me serais attendue à une plus grande portée d'action.
Dans le rapport soumis par le comité, il est clairement indiqué que la disparition de barrières tarifaires pourrait ébranler ce modèle de gestion, particulièrement dans le cas des produits laitiers. J'ai parlé à de nombreuses reprises avec des représentants de l'Union des producteurs agricoles, avec les producteurs d'oeufs, avec les producteurs de volaille et avec les producteurs laitiers. À l'été 2013, j'ai fait une tournée agricole chez moi, dans le comté de Joliette.
Ceux-ci m'ont confirmé la validité et l'efficacité du système de gestion de l'offre et la nécessité de maintenir ce système choisi par l'industrie. Le président des Producteurs laitiers du Canada, M. Smith, a confirmé que les trois piliers de la gestion de l'offre sont toujours en place. Ces trois piliers sont la gestion de la production, le contrôle des importations et l'établissement des prix agricoles basés sur le coût de production. Avec l'AECG, je crains que ces trois piliers soient mis à mal, d'où l'importance de fournir au modèle de gestion de l'offre les outils nécessaires à sa survie.
Dans la réponse du gouvernement à la recommandation du comité à cet effet, il mentionne que le Canada continue d'appuyer vigoureusement le système sur la scène internationale. Voilà une bien belle réponse, mais concrètement, qu'est-ce que cela implique? Le comité l'a indiqué dans le rapport, l'industrie laitière recommande un renforcement des trois piliers de la gestion de l'offre, ainsi qu'une période de transition de 10 ans pour éliminer les droits de douane sur les isolats de protéines laitières.
La mesure la plus concrète qu'on retrouve dans la réponse du gouvernement concerne une modification du règlement sur les tarifs et les douanes du Canada afin de répondre à la menace de marchandises emballées de manière à contourner la réglementation canadienne. Il serait intéressant d'en entendre plus à ce sujet. Il ne fait aucun doute que c'est l'une des méthodes pour contourner nos barrières tarifaires.
On a vu, notamment, le cas des kits à pizzas qui étaient défaits une fois rendus chez nous et dont les commerçants prenaient le fromage pour contourner la gestion de l'offre.
On a vu aussi des problèmes dans le secteur de la volaille, les exportateurs étasuniens nous vendant de la dinde comme de la soi-disant poule de réforme. Quand on ira faire ses achats durant la période des Fêtes, on verra peut-être la mention « poulet adulte ».
J'ai été agricultrice, et je n'ai jamais vu des poulets adultes. En fait, il s'agit d'une poule ou d'un coq qui a fini sa vie de reproduction. Or il a été démontré que les seules importations de poules de réforme au Canada dépassaient la production entière de poules de réforme aux États-Unis. On imagine la quantité de volaille qui contourne notre modèle de gestion de l'offre!
Ainsi, j'espère que le gouvernement a fait ses devoirs à ce sujet et que c'est bien ce dont il est question ici. Je me permettrais même de demander au gouvernement de clarifier ce point.
De quelles modifications s'agit-il? Quand ont-elle été apportées? Franchement, le mot « récemment » ne correspond pas à un mois du calendrier, et j'aimerais en savoir plus.
Par chez nous, la circonscription de Joliette compte beaucoup de producteurs laitiers, quelques fromagers artisanaux et un domaine viticole. Ces secteurs sont parmi ceux qui risquent le plus d'avoir de la difficulté à rivaliser avec les importations de produits européens, qui sont souvent largement subventionnés par l'État. D'ailleurs, dimanche dernier, à La semaine verte, on apprenait que des producteurs de mouton en Islande étaient subventionnés.
C'est pourquoi le NPD a proposé une recommandation demandant au gouvernement de respecter sa promesse faite aux producteurs laitiers et à l'industrie fromagère. Malheureusement, cette recommandation n'a pas été retenue par nos collègues conservateurs, et j'aurais aimé avoir plus de détails à ce sujet, car en effet, les producteurs de ce secteur auront besoin d'aide pour se réorienter et demeurer compétitifs.
L'AECG va certainement donner de nombreuses occasions d'affaires dans plusieurs secteurs et ainsi permettre d'enrichir l'économie canadienne. Cependant, dans certains secteurs très bien représentés dans le comté de Joliette, comme chez les producteurs laitiers et fromagers, cela risque d'être une perte nette.
Le gouvernement ne pourrait-il pas être plus clair sur les dédommagements qui leur seront versés? C'est bien de dire qu'ils seront dédommagés. Toutefois, pour quelle somme le seront-ils? Plus tôt, on disait que cela se ferait en fonction des pertes qu'elles auront, mais tout cela reste à voir.
Ayant déjà été agricultrice, je sais que cela aide de savoir où l'on s'en va, et le piétinement du gouvernement doit donner, en ce moment, des sueurs froides aux producteurs.
Une autre recommandation que le NPD aurait aimé voir dans le rapport relève de la transparence et de l'harmonisation des normes sanitaires. C'est un gros problème. Se souvient-on de la crise de la listériose? Les fromagers artisanaux du Québec ont perdu des millions de dollars de production par mesure préventive, tandis que les fromages étrangers arrivaient à la tonne sans subir le même traitement.
On dit que la salubrité du pays exportateur prévaut. Néanmoins, dans l'intérêt de la santé publique, ne serait-il pas important de s'y intéresser plus sérieusement et d'inclure cette préoccupation dans nos échanges commerciaux?
Le gouvernement a récemment fait des compressions de 45 millions de dollars à l'Agence canadienne d'inspection des aliments. À la suite du scandale de la XL Foods, je ne peux pas dire que la citoyenne en moi se sent protégée.
Aussi, dans un monde de plus en plus interdépendant sur le plan commercial, le simple bon sens commande de travailler à rendre les accords commerciaux responsables et redevables envers les citoyens et les citoyennes.
Plus tôt, je parlais de la partisanerie au sein du comité. Regardons la recommandation no 5 de la réponse du gouvernement:
[...] que le gouvernement du Canada continue de conclure de nouveaux accords commerciaux globaux pour ouvrir de nouveaux marchés [...]
C'est bien beau. Toutefois, une fois qu'on a dit cela, que fait-on?
Cela fait plus de 20 ans que le libre-échange est devenu la nouvelle donne économique mondiale. Ne devrait-on pas s'inquiéter du fait qu'il y aura d'autres accords?
Ce dont on a besoin, c'est un meilleur encadrement et une meilleure transparence pour s'assurer que ces accords sont véritablement bénéfiques aux principaux intéressés par la Chambre, soit les citoyens et les citoyennes.
En terminant, je sais que je n'ai pas abordé toutes les recommandations, mais je tenais à donner mon opinion et celle de mes concitoyens et concitoyennes sur certaines parties de ce rapport.
Par ailleurs, je tiens à saluer l'appui du gouvernement envers les producteurs acéricoles. Le Québec fournit à lui seul 96 % des ventes de sirop d'érable à l'étranger. Il convient donc de s'assurer que la mention « Sirop d'érable » est respectée en ce qui concerne le produit original et non la contrefaçon.
Si l'Union européenne dispose des outils de surveillance nécessaires à cet effet, j'insisterais pour que cette recommandation soit appliquée à d'autres accords éventuels, notamment avec l'Asie, où on fait état d'une prolifération de contrefaçons du sirop d'érable.
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Monsieur le Président, c'est un immense plaisir de prendre la parole à la Chambre au sujet de ce rapport et de l'amendement qui l'accompagne. C'est un véritable honneur de représenter une circonscription d'agriculteurs. La majorité des députés ne seront pas surpris d'apprendre que la circonscription de Pontiac est principalement agricole. Il y a des fermes le long de la rivière Gatineau et de la rivière des Outaouais. Les colons — irlandais, écossais et français — ont choisi de s'établir dans cette partie du pays en raison de la qualité des terres agricoles.
Les agriculteurs sont inquiets. Ils ne peuvent le cacher et ils ont raison d'être inquiets. Il n'y a pas que les producteurs laitiers de ma circonscriptions qui sont inquiets, les producteurs de boeuf le sont eux aussi, principalement en raison du manque d'information. Ces préoccupations sont aussi fondées sur certaines hypothèses relativement à la gestion de l'offre, découlant de messages émanant du gouvernement au tout début des négociations de l'AECG, qui se sont avérées fausses.
En fait, la gestion de l'offre est minée par les mesures du gouvernement conservateur. C'est l'importation d'une quantité donnée d'un produit qui a véritablement des répercussions sur la chaîne de gestion de l'offre. On serait portés à croire qu'avant de lancer une mesure de cette ampleur, le gouvernement ferait d'abord une étude de marché pour déterminer quelles sont nos forces et nos faiblesses. De cette façon, il peut s'asseoir à la table des négociations après avoir pris connaissance de ces données afin de signer un accord avantageux pour les Canadiens. Cette préparation est essentielle.
J'ai eu la chance de faire partie du premier comité qui a été envoyé en Europe afin d'examiner l'accord de libre-échange. Les Européens ont soulevé quelques enjeux. Par exemple, ils étaient soucieux du respect qui serait accordé à leurs indicateurs géographiques. En France, nous avons rencontré des représentants du secteur de l'agriculture qui ont montré un intérêt marqué pour cette question. Ils ont aussi dit craindre que le boeuf canadien n'envahisse leur marché, et il a aussi été question des produits génétiquement modifiés. Tous mes collègues d'en face qui ont fait partie de ce comité se rappelleront de ces conversations.
Je viens de dresser le portrait de ce qu'était la situation à l'époque, j'aimerais maintenant revenir à la situation actuelle. Il me semble plutôt évident que nous avons cédé à toutes les demandes de nos homologues européens, du moins pour les questions que je viens de mentionner. On ne peut pas dire qu'il y a eu des négociations, nous nous sommes plutôt fait marcher sur les pieds sans protester, mais pour quelle raison? Nous devons tous nous poser cette question. Quel est ce secteur agricole qui met tellement de pression sur le gouvernement conservateur qu'il remet en question certaines des mesures plutôt essentielles qui font partie de nos structures économiques et qui visent à protéger les fermes familiales et, surtout au Québec, la gestion de l'offre?
L'AECG présente un autre problème de taille. De nombreux collègues européens ont soulevé la question, et je me rappelle clairement avoir posé la question aux négociateurs que nous avons rencontrés en Europe. Je leur ai demandé comment ils pouvaient nous assurer que l'accord serait adopté par les différentes assemblées législatives de l'Union européenne. Lors de ce voyage, personne n'a pu me dire si cela allait se produire ou m'expliquer comment cela serait possible.
Suis-je surpris de constater que nous n'avons pas encore été saisis d'un projet de loi sur l'AECG? Non, parce que le gouvernement conservateur n'a pas tenu compte de la réaction des États membres de l'Union européenne. Nous avons vu à quel point le gouvernement avait été pris de court par la réaction de l'Allemagne lorsqu'elle s'est soudainement aperçue qu'il ne s'agissait peut-être pas d'un si bon accord. On parle de l'Allemagne, un des principaux acteurs de l'Union européenne. Toutefois, nous ne connaissons pas encore la réaction de la vaste majorité des pays qui sont membres de l'Union européenne.
Comment le gouvernement peut-il nous garantir aujourd'hui que tous les États membres vont approuver cet accord et accepter de le mettre en oeuvre? C'est une évidence dont personne ne veut parler. C'est probablement la raison pour laquelle nous n'avons pas encore été saisis d'un projet de loi à ce sujet. Les conservateurs s'attendent à ce que nous approuvions cet accord avant même que le projet de loi ait été présenté au Parlement.
J'aimerais mettre un peu les choses en contexte. Je ne me souviens pas de la date exacte, mais je crois que les conservateurs ont commencé à négocier cet accord il y a deux ans environ. Avons-nous pu voir un seul texte? En fait, il a fallu que les Européens nous envoient subrepticement une version provisoire du texte pour que nous puissions en prendre connaissance. Ce n'est pas ce que j'appelle de la transparence. Les conservateurs disent qu'il s'agit de l'accord commercial le plus fondamental et le plus merveilleux de l'histoire du Canada, car il est de loin supérieur à l'ALENA. À quel moment avons-nous eu accès à la version provisoire de l'ALENA? En vérifiant les faits, nous constaterons que le processus de négociation de l'ALENA était 90 % plus transparent que celui-ci. Par conséquent, je ne comprends pas pourquoi les conservateurs n'ont pas communiqué ces renseignements plus tôt aux Canadiens.
Les députés sont en mesure de comprendre pourquoi les agriculteurs de ma circonscription, dans un tel contexte, sont extrêmement sceptiques concernant les effets que pourrait avoir cet accord sur leurs vies. Nous ne devons pas oublier qu'il reste peu de fermes familiales au Canada. Il n'y a rien de mal à pratiquer l'agriculture industrielle, mais celle-ci s'est littéralement emparée du marché agricole. Il reste très peu de fermes familiales.
La ferme familiale n'est pas seulement une unité économique. C'est une communauté. Elle est au coeur des municipalités rurales comme Shawville, Campbell's Bay, Fort-Coulonge ou Gracefield. Le système de gestion de l'offre qui permet à ces fermes familiales de continuer d'exister est très raisonnable, peu coûteux et très efficace. Les Européens subventionnent massivement leurs agriculteurs. Cet accord ne les empêchera pas de le faire. Par conséquent, il est de bonne guerre que nous nous assurions que nos agriculteurs restent concurrentiels.
Parlons du boeuf, puisque les conservateurs font valoir avec insistance que l'accord augmenterait la quantité de boeuf canadien vendue sur le marché européen. Les producteurs de boeuf canadiens seraient tenus de modifier leurs méthodes de production, en particulier pour ce qui est des hormones. Ces substances ont une incidence sur la vitesse de croissance de l'animal. Nous devons garder cette variable à l'esprit lorsque nous estimons la production qui pourra effectivement être exportée. De plus, pour que ce changement des méthodes de production puisse effectivement avoir lieu, il faudra de l'argent. D'où viendra l'argent permettant aux producteurs de faire la transition et d'exporter leur boeuf? Il s'agit d'un changement important pour les agriculteurs de Pontiac.
Puisque le député d'en face est d'avis que le rapport devrait être renvoyé au comité, j'aimerais proposer le sous-amendement suivant: Je propose:
Que l'amendement soit modifié par adjonction, après le mot « négocié », de ce qui suit:
« et que le Comité ne fasse rapport à la Chambre que lorsque toutes les mesures législatives de mise en œuvre auront été présentées à la Chambre et que le gouvernement aura annoncé toutes les mesures de transition, y compris celles relatives à la compensation financière. »
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Monsieur le Président, je suis ravi d'avoir la chance de prendre la parole au sujet de l'AECG. Je partagerai mon temps de parole avec le député de , et j'ai hâte d'entendre ce qu'il aura à dire après mon intervention.
En tant que président du Comité de l'agriculture, je tiens d'abord à remercier les députés de tous les partis de leurs interventions et du travail qu'ils ont fait pour élaborer le rapport sur l'accord économique et commercial avec l'Europe.
L'accord historique entre le Canada et l'Europe a été conclu à la suite de vastes consultations avec les intervenants du secteur agricole, auquel j'ai consacré ma vie avec fierté. J'ai travaillé dans l'industrie laitière pendant plusieurs décennies. Heureusement, je suis encore en mesure de travailler dans le secteur agricole avec une personne qui m'aide à gérer ces activités.
Le gouvernement a veillé à inclure tout le monde, que ce soit les agriculteurs ou les transformateurs. Je crois que nous avons inclus tous les intervenants. Nous l'avons fait parce que nous voulions être sûrs d'avoir l'appui et l'avis de tous les intervenants avant d'entreprendre les négociations.
Nous sommes maintenant saisis du rapport. Je suis ravi de dire que le gouvernement a reçu les recommandations du comité, et qu'il les a appuyées. Il y a essentiellement cinq recommandations. Le rapport recommande: que nous approuvions l'accord afin d’accélérer les retombées économiques pour le secteur agricole et agroalimentaire canadien; que nous continuions de défendre vigoureusement la gestion de l’offre, une question dont on semble avoir beaucoup parlé ce soir; que nous utilisions cet accord pour tendre vers une harmonisation des systèmes d’approbation des nouvelles technologies agricoles et agroalimentaires; que nous travaillions avec l’industrie pour nous assurer que les produits d’érable ne fassent pas l’objet d’une concurrence déloyale de la part de produits de substitution au sein de l'Union européenne; que nous continuions de conclure de nouveaux accords commerciaux globaux. Cette dernière recommandation représente essentiellement ce que l'industrie agricole et agroalimentaire canadienne nous demande de faire.
C'est vraiment un moment exceptionnel pour les intervenants du monde agricole. C'est une période excitante pour les agriculteurs, les transformateurs et l'industrie agroalimentaire. C'est excitant parce qu'on a négocié et conclu 24 accords avec 43 pays. Les producteurs et l'industrie auront donc accès à de nouvelles possibilités d'affaires. Nous pouvons produire et vendre dans divers marchés; nous pouvons aussi investir dans la technologie et l'innovation afin que l'industrie demeure tournée vers l'avenir.
Je parle aux jeunes agriculteurs et à ceux qui bâtissent leur entreprise à Lambton—Kent—Middlesex et dans le Sud-Ouest de l'Ontario.
La circonscription que j'ai le bonheur de représenter ressemble considérablement à celle de mon collègue d'en face, le député de . Nous avons discuté ensemble aujourd'hui. Nos circonscriptions sont semblables. Ce sont des régions vraiment rurales, agricoles, parsemées de petites municipalités et de petites entreprises centrées sur la famille. On trouve dans ma circonscription différents types d'élevages, de la gestion de l'offre, des cultures de céréales et d'oléagineux, de l'horticulture et des serres, donc une diversité d'entreprises. Et chacune d'entre elles pourra bénéficier de cet accord commercial.
Les députés de l'autre côté s'inquiètent toutefois de la gestion de l'offre. C'est une préoccupation intéressante. Tout le monde a ses chiffres, mais, dans un contexte de gestion de l'offre, il faut regarder la quantité de fromage qui serait importée aux termes de l'accord. Je crois qu'on parle d'environ 17 000 tonnes de fromage.
Les fromages canadiens jouissent d'une immense popularité. En fait, pendant les débats et les témoignages devant le comité, une fromagère du Québec a apporté quelques échantillons de fromages absolument délicieux. La propriétaire de l'entreprise a souligné que l'accord ne lui inspirait aucune inquiétude et qu'elle y voyait plutôt l'occasion de vendre son produit et d'accroître le marché de ses merveilleux fromages.
Au Canada, on aime le fromage. La croissance de la consommation de fromage au Canada est de l'ordre de 8 000 tonnes par année. Durant leur témoignage, les producteurs et les transformateurs nous ont dit que l'accord renferme des possibilités pour eux et je me suis demandé pourquoi ils ne pouvaient répondre à la demande au Canada. Ceux d'entre nous qui font partie de l'industrie laitière et qui la comprennent savent bien que les producteurs sont de véritables entrepreneurs. Or, ces entrepreneurs considèrent qu'il s'agit d'un défi et d'un débouché.
Lorsque je discute avec les jeunes agriculteurs de ma circonscription, je constate leur enthousiasme. L'industrie laitière est semblable aux autres, comme celle de la haute technologie, c'est-à-dire innovante et porteuse de possibilités. C'est ce dont il est question dans cet accord, qui interpelle la génération d'agriculteurs à la recherche de débouchés. Cette génération veut qu'on lui donne accès à des marchés pour qu'elle puisse s'épanouir.
Ces éleveurs seront-ils en mesure de produire du boeuf sans hormones? Donnez-leur l'occasion et ils le feront. Y aura-t-il suffisamment d'abattoirs pour accueillir les porcs? Nous avons eu ces conversations avec le député du Manitoba et nous respectons les préoccupations de cette province par rapport à la croissance. Cependant, l'Alberta est riche en possibilités: on veut y construire ou agrandir une usine de transformation de boeuf sans hormone. Pourquoi? Parce que cette entente leur donnera l'occasion de le vendre dans un autre marché.
Bref, comme presque la moitié de la production agricole du Canada est exportée, il existe un potentiel de croissance dans ce secteur, qui dépend de sa capacité à percer des marchés étrangers. L'accès aux marchés est donc une priorité pour cette formidable industrie dont je fais partie ainsi que pour bien d'autres industries au pays.
Je demande tout particulièrement au NPD d'appuyer cet accord parce qu'il sera avantageux pour l'ensemble du Canada, notamment pour les agriculteurs du Québec, dont les députés parlent sans cesse, parce qu'ils croient que l'accord leur nuira. Ce ne sera pas le cas. Il sera bon pour l'agriculture au Canada.
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Monsieur le Président, je suis heureux de participer aujourd'hui à ce débat important sur l'Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne, qu'on appelle aussi l'AECG. Puisque j'ai déjà présidé le Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire, je tiens à féliciter les membres du comité du travail qu'ils ont accompli lorsqu'ils ont rédigé ce rapport et à les remercier de nous donner l'occasion d'en débattre. Je veux aussi remercier le secrétaire parlementaire d'avoir présenté un amendement proposant que le comité révise son rapport et veille à ce que tous les aspects soient étudiés comme il se doit avant la signature de l'accord définitif.
Comme bon nombre de députés le savent, je suis un éleveur de bétail, et l'agriculture me tient toujours autant à coeur. Je représente une circonscription où la production agricole est diversifiée, car on y trouve des producteurs de céréales et d'oléagineux, des exploitations agricoles assujetties à la gestion de l'offre ainsi qu'une collectivité d'éleveurs très importante et fort dynamique, et à ce titre, je peux affirmer que cet accord reçoit l'appui des producteurs de ma circonscription, qui sont très heureux d'avoir la possibilité d'élargir leurs marchés.
J'ai écouté attentivement le débat et je suis un peu inquiet, car des députés ont laissé entendre que cet accord n'est peut-être pas nécessaire ou que les marchés n'existent pas. Mes amis, mes proches et moi-même avons vécu la crise de l'encéphalopathie spongiforme bovine, et ce furent des années très difficiles. Nous avons constaté ce qui arrive lorsque nous sommes incapables de commercialiser nos produits à l'étranger; au fur et à mesure que les marchés des quatre coins du monde se fermaient, les prix du bétail au Canada diminuaient. Voilà pourquoi les agriculteurs canadiens appuient toute mesure visant à ouvrir des portes et à diversifier les marchés. Il ne faut pas mettre tous nos oeufs dans le même panier.
Lorsque je me suis présenté aux élections en 2004, en plein milieu de la crise de l'ESB, la seule chose que les agriculteurs de ma circonscription me disaient était qu'il fallait diversifier nos marchés et cesser de tant dépendre des États-Unis; des agriculteurs des quatre coins du pays m'ont dit la même chose lorsque je travaillais pour la Manitoba Cattle Producers Association et que je siégeais à la Canadian Cattlemen’s Association. Puisque les États-Unis sont si près, il est facile d'avoir accès à leur marché, mais il faut tout de même plus de débouchés. Les agriculteurs canadiens voient donc d'un bon oeil que le gouvernement a conclu de nouveaux accords de libre-échange; ils lui en sont d'ailleurs très reconnaissants.
Nos exportations de produits agricoles et alimentaires ont continué de croître au cours des cinq dernières années: elles ont connu une augmentation de 30 %. Ce sont les agriculteurs qui profitent des occasions qu'offrent ces nouveaux marchés. L'année dernière, la valeur de nos exportations a franchi le seuil des 50 milliards de dollars pour la première fois de notre histoire. C'est gigantesque. Cette hausse des exportations injecte davantage d'argent dans l'économie agricole, elle crée des emplois et de la prospérité, et elle continue d'être un des moteurs de l'économie canadienne et de notre PIB.
De nos jours, le Canada est le plus important exportateur agricole mondial par habitant, selon Financement agricole Canada. Qu'est-ce qui explique cette réussite remarquable? C'est que le gouvernement et le croient au libre-échange et à la nécessité de faire affaire avec le plus de pays possible. C'est aussi grâce au travail acharné effectué par le ministre du Commerce et le ministre de l'Agriculture, qui continuent à parcourir le monde, à frapper aux portes et à créer des occasions de vente pour les producteurs et les fabricants d'un bout à l'autre du pays. Le a déjà dirigé plus de 40 missions commerciales avec des représentants de l'industrie, et chacune d'entre elles a donné lieu à de nouveaux débouchés pour notre industrie et a avantagé l'économie. Le ministre vient de revenir de sa 11e mission en Chine, où il a accompagné le afin de consolider notre relation commerciale avec ce pays et de continuer à cultiver ce marché lucratif.
L'agriculture, tout comme sa composante commerciale, ne se limite pas seulement à l'exportation de vaches et de boisseaux de blé et de canola. Elle repose aussi maintenant sur les technologies, et elle met l'accent sur la valeur ajoutée. Elle s'insère dans des systèmes complètement intégrés où l'on répond à tous les besoins en matière d'approvisionnement et l'on fournit les produits désirés par les consommateurs.
Les députés de l'opposition affirment que nous ne pourrons pas exporter notre boeuf en Europe en raison des restrictions phytosanitaires qui y sont imposées, comme l'interdiction d'importer du boeuf aux hormones. Mais vous savez quoi? S'il existe un marché, nos producteurs élèveront ce type d'animaux. C'est facile, et cela peut se faire très rapidement. Même s'il pourrait y avoir des pertes de production, si ce type d'élevage se révèle plus lucratif pour eux au bout du compte, les producteurs n'hésiteront pas à sauter sur l'occasion.
À titre d'exemple, mon frère et mon père font un peu d'agriculture biologique. Sur leurs terres certifiées pour la culture biologique, ils n'obtiennent pas le même rendement que sur les terres traditionnelles. Dans certains cas, la qualité de la récolte des cultures biologiques n'est pas la même que celle des cultures traditionnelles. Toutefois, ils font de l'agriculture biologique parce qu'il y a un marché lucratif pour ces produits. Voilà ce qui motive les producteurs à modifier leurs pratiques de production pour répondre aux besoins du marché. C'est de cela qu'il s'agit: créer davantage de débouchés.
Lors de leur séjour en Chine, le , le et le ont assisté à la signature de très bons accords. Je pense notamment à un accord d'une valeur de 1 milliard de dollars avec l'industrie du canola de la Chine, lequel entraînera une hausse de l'exportation de l'huile de canola produite au Canada. La signature d'un accord commercial d'une valeur de 1 milliard de dollars avec un seul pays, c'est inouï. Voilà le genre de résultat que nous essayons d'obtenir grâce à l'AECG.
Toutes sortes de produits bénéficient des nouveaux débouchés en Chine. Lors de cette mission en Chine, on a signé un accord d'une valeur de plus de 20 millions de dollars pour l'exportation de cerises. La mission du ministre en juin s'est traduite par des nouveaux marchés d'une valeur de 400 millions de dollars, sans compter la conclusion de contrats agricoles d'une valeur de 280 millions de dollars. Si on fait le compte, au cours des cinq dernières années, en Chine seulement — sans compter les éventuels débouchés en Europe —, le Canada a augmenté ses ventes de 5,6 milliards de dollars. Nous pouvons vendre le boeuf canadien sur le marché chinois et augmenter notre part de marché à Taiwan, le dernier marché à nous avoir ouvert ses portes après la crise de l'ESB.
Ce genre d'accords aide vraiment à promouvoir l'agriculture et garantit le transfert intergénérationnel des exploitations agricoles des parents à leurs enfants. Si nous n'avons pas d'argent dans nos poches, si nous n'avons pas l'occasion de faire de l'argent, les exploitations ne seront pas transférées à la prochaine génération.
Le gouvernement a établi le Secrétariat à l'accès aux marchés, qui s'intéresse au développement des débouchés commerciaux. Cette initiative réunit l'industrie avec les gouvernements fédéral et provinciaux et resserre les liens avec nos partenaires commerciaux. Ce type d'approche coordonnée nous permet de cerner et de supprimer les irritants commerciaux de façon dynamique et stratégique. Lorsque nous élaborons des accords commerciaux, cette approche nous permet de parler des pratiques exemplaires que nous avons cernées dans le cadre d'autres ententes commerciales et de les mettre en oeuvre afin d'établir de bons systèmes de règlement des différends. Elle nous permet également de miser sur notre compétitivité et de faire fond sur les forces de nos secteurs commerciaux.
Nous avons ainsi été en mesure de cerner des marchés cibles, qui représentaient 85 % de nos exportations l'année dernière. Lorsqu'on conjugue l'AECG, l'accord avec la Corée et celui avec le Honduras, on réalise tout à coup qu'on bénéficie d'un accès préférentiel aux marchés de l'Europe, de l'Asie et des Amériques. Nous avons actuellement des accords commerciaux avec 38 pays, et lorsqu'on tient compte des augmentations et de nos partenaires futurs, on aura accès à plus de 44 % des marchés agricoles et agroalimentaires au monde. Le potentiel commercial est multiplié par plus de deux lorsqu'on tient compte des pays avec lesquels nous sommes toujours en négociations. Notre accès aux marchés plafonnera à 63 %, à quel moment nous aurons accès à presque deux tiers des marchés agricoles au monde.
Nous avons des accords commerciaux avec plus de la moitié des marchés mondiaux; dans le seul contexte de l'Europe, cela équivaut à plus de 138 milliards de dollars.
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Monsieur le Président, je ne m'attendais pas à cela. Je croyais que j'aurais au moins 10 minutes pour parler de l'ensemble de la question qui nous préoccupe présentement, soit le rapport du Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire. Je m'en tiendrai aux points essentiels.
J'ai posé des questions au député du parti au pouvoir sur un enjeu fondamental, soit la possibilité pour les agriculteurs de concurrencer les agriculteurs européens sur leur propre terrain. Bien sûr, on parle d'ouvrir les marchés. Nous allons ouvrir nos propres marchés de l'agriculture aux producteurs européens. Ma compréhension jusqu'à cette étape de l'analyse, c'est qu'il n'y aura pas de subvention à l'exportation des produits européens ici, au Canada.
Cependant, nos produits, qu'ils soient des produits laitiers, des produits du boeuf, des produits du porc ou des céréales, devront et pourront entrer en territoire européen, mais avec des produits qu'ils auront concurrencés et qui sont, eux, subventionnés. D'ailleurs, ce n'est pas un faible niveau de subvention. Les subventions directes et indirectes que l'Union européenne accorde à ses producteurs agricoles représentent une somme correspondant à 40 % du budget de l'Union européenne, ou 39 milliards d'euros.
Alors, lorsqu'on parle de la gestion de l'offre, de sa protection et de la possibilité pour d'autres produits d'accéder au territoire européen, il faut prendre en considération le fait que nos produits ne pourront pas concurrencer à armes égales. Je suis d'accord pour dire que nos agriculteurs peuvent faire face aux défis de l'entreprenariat pour exporter leurs produits. Toutefois, encore faut-il qu'ils puissent le faire sur une base concurrentielle.
Ce problème est sous-jacent à la question de la protection de la gestion de l'offre. En effet, les piliers de la gestion de l'offre demeurent les mêmes, mais il reste que les fondements, particulièrement en ce qui a trait à la modification des quotas à l'importation, modifient les données du jeu pour les producteurs laitiers.
On entend les différents partis s'exprimer en faveur de la gestion de l'offre. Nous sommes des grands défenseurs de la gestion de l'offre et l'avons prouvé à maintes reprises. Alors que des chroniqueurs, des politiciens et des commentateurs disent qu'on devrait éliminer la gestion de l'offre, instaurer un libre-marché et faire entrer les produits américains et européens, je rappelle que nos subventions agricoles ont pratiquement été éliminées sous le gouvernement libéral.
En effet, j'étais à Cancun, en 2002, je crois, lorsque le gouvernement libéral était sur le point d'éliminer la gestion de l'offre entièrement avant que cette rencontre du cycle de Doha ait été finalement annulée en raison de la réticence des pays en voie de développement.
Toutefois, la question de la gestion de l'offre demeure un point central pour le NPD lorsqu'il évalue cette entente, et c'est la raison pour laquelle j'ai été très content d'appuyer le sous-amendement du député de , qui vise à obtenir une réponse fondamentale à une question fondamentale: où est cette compensation promise par le gouvernement fédéral aux producteurs laitiers en ce qui a trait à l'entente?
Je nous vois donc très mal pouvoir approuver les termes de l'entente sans avoir cette information que le gouvernement nous promet déjà depuis longtemps.
Je vous remercie, monsieur le Président, de m'avoir accordé ces quelques minutes pour exprimer ma pensée.