Monsieur le Président, je prends la parole aujourd'hui pour demander aux députés d'adopter au plus vite une .
Le Chemin de fer Canadien Pacifique est actuellement en arrêt de travail, ce qui aura des répercussions importantes sur l'économie canadienne. Les employés canadiens, les citoyens, le commerce international et notre économie nationale en paieront le prix.
Notre économie a vécu des temps difficiles depuis la récession. Nous nous sommes néanmoins démarqués parmi les principaux pays industriels. Le gouvernement est fier d'avoir protégé les Canadiens contre les pires effets du ralentissement économique et d'avoir jeté les bases de la reprise.
L'économie canadienne est toujours exposée aux risques liés à des facteurs mondiaux indépendants de notre volonté. Un arrêt des services ferroviaires pourrait entraîner des pertes d'emploi et met en péril l'économie canadienne. De plus, un arrêt de travail ne fera qu'aggraver l'incertitude entourant notre situation économique et compliquera davantage une situation déjà complexe.
Le Canada possède un grand réseau ferroviaire bien développé qui permet d'acheminer des marchandises aux quatre coins du pays. Le chemin de fer est un moteur de l'économie canadienne. Il est un prolongement de nos collectivités et de leurs liens avec l'industrie et les ressources. Il fait partie de notre lien avec le monde.
Notre réseau ferroviaire est complexe. Il assure la connexion entre un large éventail d'entreprises, y compris des expéditeurs, des exploitants de terminaux, des transbordeurs, des autorités portuaires, des lignes maritimes et des sociétés de camionnage, qui font tous partie d'une chaîne d'approvisionnement très compliquée. Le transport ferroviaire est l'un des piliers d'une chaîne d'approvisionnement intégrée, qui assure le transport des ressources canadiennes partout dans le monde. Si un maillon de la chaîne connaît des problèmes, tous les intervenants peuvent être touchés. On parle alors d'un effet domino. Ainsi, un incident qui se produit au sol en Colombie-Britannique peut avoir des répercussions sur une personne qui habite en Ontario, ainsi que sur des dizaines de milliers d'emplois au Canada.
Doté d'un réseau qui couvre le Canada et les États-Unis, le CP joue un rôle crucial dans notre économie. Le CP compte près de 15 500 employés et occupe le deuxième rang au chapitre des plus grands fournisseurs de services de transport ferroviaire de marchandises au pays. Son réseau s'étend sur environ 22 000 kilomètres, du port du Grand Vancouver au port de Montréal, ainsi que dans certaines régions du Nord-Ouest et du Midwest américains. En 2013, le CP a généré des revenus de 6,1 milliards de dollars — une augmentation d'environ 8 % et un nouveau record pour l'entreprise. Le CP assure le transport de marchandises dans les sept groupes suivants: les produits industriels et de consommation, les conteneurs, le grain, le charbon, les engrais, le soufre et les produits automobiles. Le CP permet à ses clients et à des Canadiens de faire affaire avec de nombreux partenaires au pays et ailleurs dans le monde, maintenant ainsi des milliers d'emplois au Canada.
Le gouvernement doit pouvoir compter sur une chaîne d'approvisionnement efficace pour atteindre ses objectifs à l'égard des portes d'entrée stratégiques et des couloirs commerciaux, tels que la porte d'entrée Asie-Pacifique. Les 21 pays membres de l'Organisation de coopération économique Asie-Pacifique représentent près de 2,8 milliards de personnes, plus de la moitié du PIB mondial, et plus de 80 % des échanges commerciaux du Canada.
Le Canada est un pays commerçant, et le CP joue un rôle crucial dans la chaîne d'approvisionnement nord-américaine en assurant le transport des marchandises à destination et en provenance des marchés canadiens, américains et internationaux. Cette grève pourrait ternir la réputation du Canada comme partenaire commercial fiable. Elle pourrait avoir des séquelles durables sur une économie déjà fragile et, surtout, sur les entreprises et les emplois de notre pays. Elle pourrait avoir des retombées sur les collectivités qui dépendent des services ferroviaires pour certaines marchandises.
J'ai reçu des lettres de bon nombre de personnes et d'entreprises, comme Spectra Energy, qui exhortent le gouvernement fédéral à ne pas hésiter à prendre les mesures qui s'imposent pour régler rapidement ce conflit. Spectra Energy est un fournisseur de liquides de gaz naturel, tels que du propane, du butane et de l'éthane, qui sont tous transportés par voie ferroviaire vers les principaux marchés canadiens et américains. Des centaines de milliers de Canadiens se servent de ses produits comme source de chauffage et d'électricité. Si les produits ne peuvent être acheminés aux clients résidentiels et commerciaux, y compris les hôpitaux, les conséquences seront catastrophiques. Un hôpital sans chauffage est quelque chose d'inimaginable.
L'Association canadienne du gaz propane réclame que le transport ferroviaire du gaz propane soit déclaré un service essentiel puisque c'est le seul moyen de transporter efficacement cette substance, et que le propane est essentiel pour chauffer les maisons et les entreprises.
Des représentants de Teck, la plus importante société minière diversifiée du Canada, m'ont envoyée une lettre dans laquelle on peut lire ceci: « [...] en cas de grève au CP ou au CN, nous exhortons le gouvernement à agir rapidement en se servant des outils législatifs à sa disposition, y compris l'imposition d'une loi de retour au travail et le recours à l'arbitrage obligatoire. »
Les produits de Teck représentent le tiers des exportations en vrac du Canada qui passent par le port de Vancouver. Teck est le plus important exportateur canadien à destination du Japon, de la Corée, de Taiwan et du Brésil. Une interruption du service ferroviaire a de graves conséquences à l'échelle mondiale. Teck déclare également: « [...] l'interruption du service ferroviaire peut être très néfaste pour l'économie et la réputation du Canada ainsi que pour sa capacité concurrentielle dans le marché mondial, puisque cela oblige les clients étrangers à s'approvisionner ailleurs. »
L'arrêt de travail du CP se répercute également sur le transport du grain, qui vient à peine de revenir à la normale après l'arriéré accumulé l'an dernier. En effet, les députés se souviendront sans doute qu'en mars dernier, le gouvernement a imposé un décret en vue d'assurer le bon fonctionnement de la chaîne d'approvisionnement et l'acheminement efficace du grain canadien vers les marchés. Or, la grève actuelle créera un nouvel arriéré et cela pourrait prendre des mois avant que l'on se remette des pertes de revenus et d'investissements subies.
Une interruption des activités du CP limite la capacité de transport des marchandises au Canada. La grève qui touche actuellement le transport ferroviaire au Canada aura des répercussions graves pour de nombreuses personnes et de nombreuses industries, et cela pourrait avoir un effet cumulatif énorme. Il n'y a pas que les industries qui utilisent les services ferroviaires. Le réseau de chemin de fer sert également au transport en commun. En particulier, la présente grève entraîne un engorgement du réseau routier à Montréal, ce qui réduit la productivité dans cette ville et touche des centaines de Canadiens.
Au cours des dernières années, le gouvernement a pris tous les moyens nécessaires pour éviter aux Canadiens les pires effets de la crise économique, mais l'arrêt de travail au CP aura des conséquences désastreuses, surtout dans le contexte économique actuel, sur bien des travailleurs et leur famille: les employés du secteur ferroviaire qui sont directement touchés et les dizaines de milliers de Canadiens qui ont besoin des trains pour le transport de produits, mais aussi pour pouvoir se rendre au travail. Il n'est pas seulement question des employés du CP, mais également des centaines de milliers de Canadiens qui ont besoin des marchandises transportées par rail pour gagner leur vie.
Il est indéniable que les parlementaires doivent agir pour mettre un terme à une situation qui pourrait nuire à l'économie et au bien-être des Canadiens. Notre économie doit être protégée. Nos produits doivent être acheminés jusqu'aux marchés où ils sont vendus. Il faut préserver les emplois canadiens.
Comme on peut le constater, la croissance économique du Canada est indissociable du transport ferroviaire. Les Canadiens et les entreprises comptent sur nous pour prendre les décisions difficiles qui s'imposent. Nous avons pris cette décision pour le bien du Canada et des Canadiens.
J'ai le plaisir d'annoncer que le Canadien National et la CFTC, ainsi que le CP et Unifor, sont arrivés à une entente de principe sur le renouvellement des conventions collectives. J'ai bon espoir que ces ententes seront ratifiées.
[Français]
C'est vrai qu'il serait préférable que les parties parviennent à résoudre elles-mêmes leur conflit.
[Traduction]
Le gouvernement ne demanderait pas mieux que de voir les parties, le CP et la CFTC, parvenir seules à une entente, car la meilleure solution est celle que les parties trouvent elles-mêmes. Nous leur avons offert de l'aide pour régler leurs différends, comme il est prévu dans le Code canadien du travail, mais en vain. Les services et les médiateurs du Service fédéral de médiation et de conciliation demeurent disponibles pour aider le CP et la Conférence ferroviaire Teamsters Canada à négocier. D'après ce que je sais, ils ont travaillé sans relâche avec les parties, même aujourd'hui.
Moi aussi, je me suis entretenue, à plusieurs reprises, en personne et au téléphone avec les ex-présidents et le président actuel du syndicat et le chef de la direction du CP. Dès novembre et décembre derniers, j'ai fait connaître mes attentes pour la ronde actuelle de négociations. Plus récemment, à Montréal, vendredi et samedi, j'ai encouragé un règlement négocié, car la meilleure solution est toujours celle que les parties ont elles-mêmes trouvée.
Je leur ai demandé de recourir à l'arbitrage volontaire pour régler leurs différends si elles ne parvenaient pas à s'entendre. Par surcroît, vendredi dernier, je suis allée à Montréal pour poursuivre le travail avec les parties, cette fois-ci, à la table de négociation. J'ai répété que je souhaitais qu'elles en viennent à un règlement négocié, à défaut de quoi, elles devraient recourir à l'arbitrage volontaire, ce qu'elles n'ont pas fait jusqu'à maintenant.
Nous sommes d'avis que les parties ont eu amplement le temps de conclure un accord négocié. Malheureusement, il me faut être honnête: à l'heure actuelle, les parties ne sont pas près de s'entendre.
Chaque journée d'arrêt de travail mine davantage l'économie et les relations commerciales du Canada. Le coût économique sera énorme: on estime que le PIB diminuera de 205 millions de dollars par semaine.
Par conséquent, je demande à mes collègues députés de défendre les intérêts des Canadiens et des entreprises canadiennes en adoptant ce projet de loi pour que le CP reprenne ses activités.
Je peux donner à la Chambre l'assurance que le gouvernement continuera d'axer ses efforts sur la croissance et la viabilité de l'économie canadienne. Les services ferroviaires doivent être maintenus pour que les entreprises canadiennes et surtout les familles canadiennes puissent continuer de vivre en sécurité et de prospérer.
:
Monsieur le Président, aujourd'hui, je suis encore une fois attristé de devoir me lever à la Chambre, au Parlement canadien, pour m'opposer à un projet de loi. Je me lève pour faire le travail de l'opposition officielle et représenter les valeurs du NPD, qui s'oppose à un septième projet de loi forçant le retour au travail, depuis que les conservateurs sont au pouvoir, en 2006. On peut vraiment parler d'un gouvernement récidiviste en ce qui concerne les attaques contre les travailleurs et les travailleuses, contre leurs droits légitimes et contre la possibilité d'exercer des moyens de pression, y compris celui de faire la grève.
En 2007, on a eu le projet de loi , prévoyant le maintien des services ferroviaires — tiens donc, ce n'est pas la première fois. En 2009, on a eu le projet de loi , concernant le maintien des services ferroviaires, encore une fois. En 2011, c'était le projet de loi concernant le rétablissement de la livraison du courrier. On s'attaquait cette fois-ci aux postiers et aux facteurs. En 2011 également, le projet de loi visait le maintien des services aériens. On s'attaquait alors aux travailleurs des services aériens. Ensuite, on a eu les projets de loi et , en 2012, où, encore une fois, les conservateurs venaient complètement déséquilibrer le rapport de force entre les parties. Ils prenaient systématiquement position en faveur de l'employeur et venaient enlever des droits fondamentaux aux employés syndiqués, qui sont tout à fait dans leurs droits d'exercer des moyens de pression.
Je posais auparavant une question à la ministre, et je pense que c'est la question centrale qui nous préoccupe: a-t-on encore le droit de faire la grève et d'exercer des moyens de pression, au Canada, aujourd'hui? Ce gouvernement conservateur reconnaît-il que c'est une expression légitime du droit d'association et de la liberté de la négociation collective? Il semble complètement ignorer cet aspect et j'y reviendrai plus tard. Effectivement, la récente décision de la Cour suprême vient de confirmer à nouveau ce droit que les conservateurs bafouent, année après année, au pays.
On en est au point où on doit se demander si on dérange quelqu'un en exerçant notre droit de faire la grève. Est-ce que, systématiquement, le gouvernement va intervenir et briser les règles du jeu pour venir donner un poids et des arguments supplémentaires à l'employeur? En effet, la situation est toujours la même. Si l'employeur a la connaissance et la certitude qu'il n'a pas vraiment besoin d'en arriver à une entente, parce que ses amis du gouvernement conservateur vont intervenir, brimer des droits et empêcher les travailleurs de faire la grève, à ce moment-là, quel est l'incitatif de négocier de bonne foi et d'essayer de trouver une solution? C'est le gros problème.
[Traduction]
Il faut laisser la chance aux parties de négocier.
Le gouvernement conservateur est toujours du côté des employeurs, et jamais de celui des travailleurs canadiens. Or, le droit qu'ont les travailleurs d'exercer une pression économique et de faire la grève pour forcer au besoin les employeurs à reconnaître les problèmes et à trouver des solutions est un droit fondamental.
La ministre vient de dire que les ententes négociées valent toujours mieux que les dénouements imposés. Pourquoi, dans ce cas-là, impose-t-elle un ixième projet de loi de retour au travail? C'est le septième depuis que les conservateurs ont été élus, en 2006. C'en est devenu une fâcheuse habitude: chaque fois, ils favorisent un côté et faussent le rapport de force entre les deux parties. Donnons la chance aux travailleurs de négocier et d'exercer leurs droits.
La vient tout juste de dire que le récent arrêt de la Cour suprême n'avait rien à voir avec le droit de grève. À mon avis, la ministre a tort. Voici une citation de la décision que la Cour suprême a rendue il y a à peine quelques semaines. Je cite la juge Abella:
Advenant la rupture de la négociation de bonne foi, la faculté de cesser collectivement le travail est une composante nécessaire du processus par lequel les salariés peuvent continuer de participer véritablement à la poursuite de leurs objectifs liés au travail. Dans le présent dossier, supprimer le droit de grève revient à entraver substantiellement l’exercice du droit à un processus véritable de négociation collective.
La décision de la Cour suprême porte précisément sur la question dont nous sommes saisis, soit sur le droit fondamental des travailleurs d'exercer des pressions sur l'employeur pour améliorer leurs conditions de travail.
Si nous retirons le droit de grève à ces travailleurs, il s'agit d'une violation de leurs droits fondamentaux; or, c'est justement ce que le gouvernement conservateur fait jour après jour.
Quelle triste journée. Le droit de grève est menacé au Canada. Les syndicats ont été considérés comme des organisations illégales jusqu'en 1872. Le gouvernement veut-il revenir en arrière? Il ne manque aucune occasion d'écraser les travailleurs et leurs syndicats. Pensons aux projets de loi , et ainsi qu'à toutes les autres fois où le gouvernement a lancé des attaques en règle contre les droits des travailleurs en matière de santé et de sécurité au travail.
Il s'agit d'une triste journée pour la démocratie, pour les travailleurs canadiens et pour le mouvement ouvrier. Les travailleurs peuvent compter sur le NPD pour défendre leurs droits: nous protégerons la liberté de négociation et le droit de négociation collective. Les députés de ce côté-ci de la Chambre sont profondément attachés à ces valeurs. Les travailleurs savent que, dans quelques mois, ils auront l'occasion d'élire le premier gouvernement social-démocrate, prosyndicat et protravailleur de l'histoire du pays. L'histoire est en marche.
[Français]
Je vais me permettre de répéter en français que la nous a dit que la décision récente de la Cour suprême n'avait aucun lien avec l'enjeu qu'est l'exercice des pressions économiques ou du droit de grève Toutefois, la juge Abella nous a dit, dans le jugement rendu il y a quelque semaines, que la suppression du droit de grève interférait avec le droit à un processus de négociation collective sensé qui offre la possibilité d'obtenir des résultats.
Dans ce cas-ci, il est extrêmement dangereux pour l'ensemble du mouvement syndical et pour l'ensemble des travailleurs et travailleuses d'avoir un gouvernement qui penche systématiquement du côté de l'employeur et bafoue leurs droits.
[Traduction]
Dans le cas du CP — et chaque fois que l'on brandit la menace d'une loi de retour au travail —, il est primordial de se demander pourquoi l'employeur serait prêt à négocier de bonne foi. L'employeur sait qu'il a de bons amis au pouvoir à Ottawa. Il est évident que le gouvernement prendra le parti de l'employeur et forcera les employés à retourner au travail. L'employeur n'a donc aucune raison de négocier ou de chercher à trouver un compromis.
Nous sommes aussi confrontés à un problème de sécurité, non seulement pour les travailleurs du CP, mais aussi pour tous les habitants du pays. Certes, les travailleurs sont les premiers à être exposés à des risques, mais tout le monde pourrait être touché. Les heures de travail sont trop longues et les travailleurs sont extrêmement fatigués. Pensons aux chefs de train qui conduisent des trains de marchandises d'une longueur pouvant atteindre quatre kilomètres: que se passerait-il s'ils étaient trop fatigués pour repérer les dangers qui se trouvent sur leur chemin?
Il n'y a pas que le syndicat qui est de cet avis. Transports Canada et les sociétés de chemins de fer ont également reconnu l'existence de ce problème. En effet, Transports Canada a analysé les horaires des employés du CP et du CN travaillant dans six gares ferroviaires du pays. Il a conclu qu'en raison de la répartition et de la durée des quarts de travail, assignés par un système aléatoire, la fatigue extrême était omniprésente chez les employés.
Dans 4 % des cas, les employés souffraient déjà de fatigue extrême au début de leur quart de travail parce qu'ils n'avaient pas eu suffisamment de temps pour dormir. C'est scandaleux.
Le gouvernement ne fait rien pour remédier à la situation. Les Canadiens ont le droit de savoir que le gouvernement met leur sécurité en péril. Nous voulons que les choses changent.
Quarante-cinq pour cent des employés ont dit que leur travail les fatiguait énormément, et la quasi-totalité des employés — soit 99 % d'entre eux — ont dit qu'ils étaient épuisés au moins une fois par mois.
Le même problème s'est produit il y a trois ans lorsque les employés du CP ont fait la grève pendant quelques jours. Cela a évidemment amené le gouvernement conservateur à faire adopter un projet de loi de retour au travail. On a alors promis aux travailleurs que le problème allait se régler, qu'il n'était pas nécessaire de faire la grève puisqu'on allait négocier et trouver une solution.
Cependant, trois ans plus tard, l'histoire se répète. Les mêmes problèmes persistent. Chez les membres des Teamsters qui travaillent pour le CP, la fatigue extrême demeure un problème. Rien n'a changé. La Chambre des communes doit de nouveau parler d'un projet de loi de retour au travail.
Dans trois ans, je m'attends à ce que nous parlions encore de ce problème, parce qu'il ne sera toujours pas réglé. Il n'y a rien qui encourage le CP à le régler. Les conservateurs ne font rien pour améliorer la situation. La ne fait rien en ce sens.
[Français]
Je pense qu'il vaut la peine de le dire également en français. L'enjeu au coeur de la dispute en ce moment, ce n'est pas que les travailleurs veulent être payés plus cher ou qu'ils essaient d'extorquer plus d'argent à leur employeur. Ce n'est pas une question d'argent. Soi dit en passant, le Canadien Pacifique est d'ailleurs une compagnie qui fait énormément d'argent et de profits. Il n'est pas à plaindre, ses affaires vont très bien. C'est un enjeu de sécurité publique qui est au coeur des discussions et des débats. Il faut que les gens soient conscients de cela, parce qu'il s'agit du problème des heures excessives de travail et de la fatigue que cela engendre. Les travailleurs du Canadien Pacifique, les conducteurs de train, n'ont pas le repos nécessaire. Cela donne des cas de fatigue extrême.
Que réclament ces travailleurs? Pouvoir arrêter et retourner chez eux après dix heures de travail. Ce qu'ils demandent, c'est de ne pas travailler plus de dix heures. On dirait qu'on est au XIXe siècle, parce qu'en ce moment, les conducteurs de train doivent travailler jusqu'à douze heures de suite pour avoir un repos. On est en 2015. C'est une honte. Ce gouvernement conservateur ne fait rien. Au contraire, il aide les compagnies ferroviaires à continuer en ce sens.
Imaginons les conséquences possibles si un conducteur conduit un train qui peut s'étirer sur quatre kilomètres, s'il est fatigué, s'il n'a pas les réflexes nécessaires et s'il n'est pas capable de lire les terrains ou les dangers qui sont devant lui. Je pense qu'on a eu récemment des drames qui nous montrent à quel point la sécurité ferroviaire est importante. Il faut que tout le monde sache que c'est un enjeu de sécurité publique et que les conservateurs ne font rien pour le régler.
Il y a quelques minutes, j'ai dit qu'il y a trois ans, les travailleurs du CP, membres des Teamsters, ont fait la grève quelques jours sur l'enjeu de la fatigue sur le lieu de travail et de l'absence de repos. Le gouvernement conservateur les a forcés à retourner au travail. On leur a dit de ne pas s'en faire parce qu'on allait régler cela, qu'on négocierait et qu'on soumettrait des recommandations. Rien n'a été fait. Aujourd'hui, on est en 2015, trois ans plus tard, et ces mêmes travailleurs repartent en grève sur le même enjeu de la fatigue au travail parce qu'il n'y a rien de régler. Maintenant, on se retrouve avec un autre projet de loi qui va les forcer à retourner au travail.
Si on laisse les conservateurs au pouvoir, je ne serais pas surpris de voir que dans trois ans, les gens seront encore pris avec une grève du CP. Si par malheur, les conservateurs sont encore au pouvoir, ils vont encore les forcer à retourner au travail. Pourtant, même Transports Canada a reconnu qu'il y avait un enjeu de fatigue au travail pour les conducteurs de train. Ce n'est pas les Teamsters, ce n'est pas le syndicat, ce n'est pas le CTC qui en parle, c'est Transports Canada. Dans les enquêtes faites sur six différents terminaux de train partout au Canada, les gens de Transports Canada se sont rendus compte que le problème de fatigue extrême était répandu partout au pays. Dans 4 % des cas, les employés sont même extrêmement fatigués au début de leur quart de travail, au début de leur journée de travail, parce que, souvent, ils n'ont pas eu le temps de repos nécessaire entre les deux shifts, si on me permet l'expression. Quarante-cinq pour cent des employés sont extrêmement fatigués ou sont même complètement à terre — je m'excuse de l'expression — pendant leur travail. Quarante-cinq pour cent! Presque tout le monde, 99 % selon Transports Canada, est fatigué au moins une fois par mois.
Cela a des conséquences pour ces travailleurs. Évidemment, cela mine leur santé, leur vie familiale et leur vie professionnelle. Cela met à risque l'ensemble des gens.
Au NPD, nous ne voulons pas que des conducteurs de train souffrent de fatigue au travail. C'est fondamental et élémentaire. Nous ne comprenons pas pourquoi les conservateurs refusent toujours de régler cet enjeu.
D'ailleurs, même chez nos voisins du sud, les États-Unis, là où l'entreprise privée règne en roi et où on déteste les réglementations, il y a davantage de réglementations en ce qui concerne les heures de travail dans le réseau ferroviaire qu'il y en a chez nous. C'est bizarre.
Pourquoi les conservateurs n'ont-ils jamais réussi à régler ce problème? Nous ne le comprenons pas, et cela met à risque des pans entiers de nos communautés.
Dans les cinq dernières années, il y a eu au moins sept accidents, qui n'ont heureusement pas coûté de vies, mais qui se sont produits parce que les conducteurs de train étaient fatigués au travail. Le problème est donc réel.
Il faut trouver une solution. Or ce n'est pas en empêchant des travailleurs d'exercer leurs droits, que ce soit des moyens de pression ou la grève, que nous allons trouver des solutions. La preuve, c'est que c'est le jour de la marmotte: c'est encore la même rengaine.
[Traduction]
J'insiste sur le fait qu'il s'agit d'un problème réel. La fatigue extrême des travailleurs du CP est réelle. Transports Canada a révélé que, au cours des cinq dernières années, au moins sept accidents ou incidents ont été causés par la fatigue des conducteurs de ces trains. C'est un problème réel, mais le gouvernement ne propose aucune solution. Son intervention s'appuie sans cesse sur une idéologie qui va à l'encontre des syndicats, des travailleurs et de la protection des Canadiens.
C'est très triste. Il s'agit d'un autre cas où les conservateurs vont à l'encontre des lois internationales. Une organisation syndicale en Suisse a reconnu que le droit de grève est un droit fondamental dans les sociétés modernes. Une fois de plus, le gouvernement va à l'encontre de la dernière décision de la Cour suprême et des lois internationales.
De ce côté-ci de la Chambre, nous croyons que les travailleurs ont le droit de se syndiquer, de défendre leurs droits, et d'améliorer leurs conditions de travail. Le gouvernement n'a pas à s'opposer à cette pratique puisqu'elle contribue à améliorer les collectivités. Les conservateurs ne cessent de parler de la classe moyenne et de dire qu'ils veulent défendre les gens de ce segment de la population. Or, au Canada comme ailleurs dans le monde, c'est principalement grâce au mouvement syndical que la classe moyenne s'est constituée. Si ce n'était du mouvement syndical, il n'y aurait pas de classe moyenne.
Si nous voulons vraiment défendre la classe moyenne, nous devons donner aux travailleurs les outils nécessaires pour négocier, pour faire des gains dans les conventions collectives et pour jouir d'un milieu de travail sûr. Il faut à tout prix éviter de mettre les Canadiens en péril.
[Français]
Le gouvernement fédéral actuel va non seulement complètement à l'encontre de la décision récente de la Cour suprême dans le cas de la Saskatchewan, mais également à l'encontre des règlements de l'Organisation internationale du travail, basée à Genève, qui considère fondamentaux le droit de grève et le droit de liberté de négociation collective.
Toutefois, cela n'est pas surprenant de la part d'un gouvernement conservateur extrêmement idéologique qui répond toujours la même chose quand les travailleurs et travailleuses de ce pays essaient de revendiquer leurs droits et d'améliorer leurs conditions de travail. Ce gouvernement va sortir le bazooka pour les frapper à nouveau, en leur disant de se taire et de retourner au travail. Il ne veut pas les entendre; ils le dérangent.
De toute façon, ce qui est important pour le gouvernement, c'est que les compagnies engrangent des profits, peu importe comment ou pourquoi, sans égard aux règles et même si cela nous rend malades.
Les conservateurs se drapent souvent dans la défense de la classe moyenne. Or la classe moyenne est principalement une création et une conséquence des luttes syndicales, menées par des travailleurs et travailleuses qui se sont organisés, qui se sont défendus sur leur lieu de travail et qui ont négocié de meilleures conventions collectives.
Si on parle de la classe moyenne, il faut aussi parler des outils dont les travailleurs se sont dotés pour pouvoir améliorer leur sort. Au NPD, nous serons toujours là pour défendre les travailleurs, défendre les travailleuses, défendre leurs familles, défendre la santé et la sécurité des gens sur leur lieu de travail et défendre la sécurité du public.
Malheureusement, encore une fois aujourd'hui, on constate que le gouvernement conservateur bafoue les droits des travailleurs et met en danger la sécurité publique. J'espère que nous tous, à la Chambre, nous allons nous opposer à cette autre loi de retour au travail et que nous allons défendre non seulement les travailleurs, mais également la classe moyenne et la sécurité publique.
:
Monsieur le Président, mes antécédents personnels et familiaux liés aux gares du CN de la région de Transcona font que j'ai un certain parti pris. En outre, je représente les gens d'une circonscription située tout juste au nord des voies ferrées du CP. Les chemins de fer ont été importants dans ma vie, directement ou indirectement, comme ils le sont pour l'ensemble des Canadiens. Il faut que le gouvernement soit tenu responsable de sa négligence dans l'ensemble de ce dossier.
Il est très regrettable que nous ayons à débattre de cette question aujourd'hui. Nous, libéraux, n'appuyons pas la proposition du gouvernement pour d'excellentes raisons.
Quand il est question de grève et du rôle important que jouent les syndicats dans la société, il est de crucial de reconnaître que les processus de négociation doivent être équitables. Or, le gouvernement ne se soucie pas d'équité. C'est pour cette raison que j'ai demandé à la ministre de nous dire quand elle a évoqué pour la première fois la possibilité de présenter une loi forçant le retour au travail.
La ministre a dit que le gouvernement fédéral était intervenu en novembre 2014. Pour moi, il ne fait aucun doute que le gouvernement avait, dès le départ, l'intention de présenter une mesure législative pour forcer le retour au travail en privilégiant une partie par rapport à l'autre.
Si nous faisions un sondage auprès des milliers d'employés du CP, je ne pense pas qu'ils diraient estimer que le gouvernement aborde le problème de manière juste. Nous le voyons aujourd'hui avec la mesure législative qu'il compte présenter.
Il y a quelques années, il a été question des points de litige au CP. J'ai eu l'occasion de participer à une marche avec des travailleurs il y a trois ans, dans Winnipeg-Nord. Un grand nombre des problèmes dont ils m'avaient alors parlé persistent encore aujourd'hui. Certains les ont évoqués ici aujourd'hui, que ce soit mon collègue d', qui a parlé du problème de la fatigue, de la réglementation et de la sécurité, et d'autres députés, qui ont aussi souligné l'importance de la fatigue.
Lorsque nous parlons de négociations syndicales, il n'est pas seulement question d'argent. Un grand nombre des employés du CP éprouvent une préoccupation bien réelle relativement à la sécurité, et ils veulent que le gouvernement fédéral prenne ses responsabilités plus au sérieux.
Il y aurait lieu que le gouvernement intervienne de façon plus directe dans certaines industries canadiennes. C'est le cas, par exemple, du camionnage à longue distance. La réglementation mise en place sert à protéger non seulement l'industrie, mais aussi l'ensemble de la population, en plus de soutenir l'économie du pays. C'est un fait que le gouvernement doit reconnaître.
Le ne semble pas comprendre qu'Ottawa a un rôle à jouer. Prenons l'exemple de ce qui s'est produit en janvier ou en février 2014. Pendant la période des questions, j'avais reproché au gouvernement de n'avoir rien fait pour que le blé des Prairies puisse être acheminé jusqu'aux marchés.
Nous avions des montagnes de blé dans les champs des Prairies et des navires vides dans l'océan Pacifique, prêts à recevoir ce blé. Comment les conservateurs ont-ils agi? Après avoir mis des mois à reconnaître qu'ils devaient intervenir, et ils ont finalement créé une sanction qui n'a pratiquement rien donné. Ils étaient incapables d'acheminer les céréales jusqu'aux marchés.
Je trouve donc intéressant d'entendre la ministre déclarer aujourd'hui que cette démarche est prise pour le bien de l'économie canadienne. Les membres du Parti libéral du Canada comprennent celle-ci, de même que l'importance de faire parvenir les produits vers les marchés. Ils savent aussi que les conservateurs n'ont pas fait leur travail, et ils veulent ramener le gouvernement à l'ordre sur ce plan.
Prenons l'exemple du blé. Nous savons combien il est important pour les manufacturiers de l'Ontario et d'autres provinces d'acheminer leurs produits vers les marchés. Il en va de même pour les matières premières, qu'elles soient cultivées ou extraites du sol ou d'ailleurs. Nous comprenons l'importance que jouent le CP et le CN dans l'économie canadienne, en offrant entre autres de précieux emplois à la classe moyenne. Nous sommes conscients de tout cela, tout en reconnaissant l'importance des syndicats dans la société moderne.
Je suis convaincu que les milliers d'employés de CP pensent que les négociations ne se sont pas déroulées de manière équitable. Une grande partie de ces travailleurs estiment que le gouvernement manque d'objectivité et que leur parti pris commence à se faire sentir.
Je saisis l'importance de cet enjeu. Lorsque j'ai été élu pour la première fois à l'Assemblée législative du Manitoba, la question de l'heure était, je dirais, l'accord du lac Meech, mais la question de l'arbitrage des propositions finales suscitait aussi un vif débat dans la province. Voici l'une des leçons qui en sont ressorties: négociation collective doit aller de pair avec équité. Il faut que les règles du jeu soient équitables afin que les deux parties puissent faire valoir leurs positions; sinon, une partie se trouve nettement avantagée par rapport à l'autre.
Selon ce que la ministre a dit, et puisqu'elle est incapable de répondre directement à ma question, je ne crois pas du tout que les dirigeants du CP aient craint que leurs activités puissent être menacées de quelque façon que ce soit. Le Parti conservateur défendrait leurs intérêts, et ce, sans nécessairement protéger l'économie canadienne. La ministre essaie de justifier sa mesure. J'aurais préféré qu'elle fasse tout en son pouvoir en novembre 2014 pour que les négociations se déroulent en toute équité. Je pense que nous aurions pu ainsi éviter d'en arriver là où nous en sommes.
Voilà pourquoi je ne suis pas convaincu que le projet de loi présenté par le gouvernement soit vraiment dans l'intérêt non seulement de la direction mais aussi des employés. À mon avis, si le passé est garant de l'avenir, le gouvernement ne réussira pas à régler cet important problème de relations de travail.
Prenons par exemple la situation à Postes Canada. Comme j'aimerais avoir le temps de développer cette question. Ou bien on pourrait songer à ce que le gouvernement aurait pu faire dans le dossier il y a trois ans, lorsque la question du manque de repos et de sécurité avait amené les employés à faire la grève.
Pas plus tard que la fin de semaine dernière, une tragédie s'est produite à 80 kilomètres de Timmins.
Le gouvernement pourrait faire tellement plus, que ce soit en prenant un règlement ou en amenant les diverses parties à dialoguer pour tenter de régler d'une autre façon certains des problèmes que tentent de régler les employés. Je le sais car j'ai moi-même eu l'occasion de parler avec la partie syndicale, et parfois à la partie patronale.
Sur ce, comme je l'ai déjà indiqué, je vais voter contre ce projet de loi de retour au travail.
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Monsieur le Président, je me sens privilégié de prendre la parole à la suite de mon collègue et de ses importantes et profondes réflexions à l'égard du projet de loi de retour au travail et des raisons pour lesquelles le Parti libéral du Canada ne peut l'appuyer.
Il est important de faire un examen rétrospectif pour que les Canadiens puissent constater le cycle de crises et de lois de retour au travail.
Rappelons aux Canadiens que, du point de vue du Parti libéral du Canada, le gouvernement fédéral a l'obligation de bien faire les choses lorsque l'enjeu est important, notamment lorsqu'il s'agit de sécurité ferroviaire.
La sécurité ferroviaire fluctue à l'heure actuelle au Canada. La quantité de pétrole transportée par train s'est accrue de 1 500 % au cours des trois dernières années et les projections sont telles que, même si l'on réalisait tous les projets de pipelines proposés au Canada pour acheminer les combustibles fossiles vers le sud, l'est et l'ouest et qu'on les utilisaient à capacité maximale, il n'en demeure pas moins qu'un million de barils de pétrole par jour devront être transportés par rail d'ici 2024.
Ainsi, lorsque la ministre prétend vouloir imposer un retour au travail uniquement pour le bien de l'économie, de la réputation du Canada à l'étranger et du transport des citoyens, elle omet une partie de la vérité. Bien d'autres motivations sont derrière tout cela.
En réalité, le débat porte aussi sur la négociation collective et le droit de négocier. Nous le savons tous. Je suis vice-président du comité permanent des transports, qui suit de très près depuis deux ans les enjeux liés à la sécurité ferroviaire depuis les événements de Lac-Mégantic; je peux donc affirmer que le gouvernement tente de faire diversion afin de détourner l'attention d'un problème fondamental et persistant qui touche la société canadienne d'aujourd'hui, et j'ai nommé la sécurité ferroviaire. Le gouvernement voudrait que nous portions toute notre attention sur la ministre afin que nous ne voyions pas qu'il ne fait rien de concret dans le dossier de la sécurité ferroviaire.
Les Canadiens ne seront sans doute pas étonnés d'apprendre que le comité a entendu toutes sortes d'intervenants, dont les dirigeants du CN, du CP, des Teamsters, d'Unifor et des autres syndicats, et tous, ils ont dit la même chose: améliorons la sécurité ferroviaire. Ils sont tous d'accord. Ils réclament tous un accroissement de la sécurité. Ils sont même unanimes.
Il faut dire que nous avons eu droit à cinq ministres des Transports en huit ans, ce qui n'est pas pour aider. Ce n'est pas sérieux. Comment la personne qui est en charge de l'un des portefeuilles les plus importants et les plus fondamentaux du Canada, celui des transports, peut-elle faire son travail si elle se fait évincer et montrer la porte après 16 ou 18 mois?
C'est l'un de nos défis. Une succession de ministres ont transité par le ministère des Transports avant de se voir confier un autre portefeuille. La sûreté et la sécurité qu'ils sont censés maintenir sont compromises.
Le gouvernement n'a pas pu empêcher la grève du Chemin de fer Canadien Pacifique parce qu'il n'a pas réglé le problème important du repos adéquat pour les cheminots. Ce ne sont ni la direction, ni le syndicat qui sont à blâmer. Cette notion simpliste, parfois obsolète, souvent présentée par mes collègues néo-démocrates, est, à mon avis, dépassée.
Toutes les parties veulent qu'on fasse les investissements nécessaires dans la sécurité et la sûreté, et elles savent que le gouvernement ne les fait pas. Voilà pourquoi le gouvernement cherche à adopter à la hâte ce projet de loi de retour au travail. Il tente de dissimuler le fait qu'il ne s'est pas attaqué aux fondements de certains défis que nous devrons relever. Cela met en péril les employés des chemins de fer, les Canadiens et nos collectivités.
Il incombe au gouvernement — et non à la compagnie de chemin de fer ou au syndicat — de fixer les périodes de repos des cheminots pour assurer la sécurité des employés des chemins de fer, des Canadiens et des collectivités. Il ne peut pas se soustraire à cette responsabilité ou s'en débarrasser. Nous ne pouvons pas simplement prétendre qu'il s'agit d'un différend.
La ministre a parlé de « différences irréconciliables ». Elle a dit que le gouvernement est intervenu pour essayer d'aider les parties à négocier une entente. Vraiment?
La devrait parler à la et essayer de savoir pourquoi, pendant plus de six ans, le gouvernement a rencontré les représentants syndicaux, les compagnies de chemin de fer et les groupes consultatifs dans des réunions à huis clos. Ils ont discuté de ces préoccupations de sécurité fondamentales pendant tout ce temps.
Les conservateurs savaient que c'était inévitable. Ce n'était pas une surprise. Or, la ministre dit maintenant qu'il s'agit seulement d'une négociation pour régler les différends entre deux parties.
Elle a raison lorsqu'elle dit que plusieurs syndicats ont négocié une entente. Unifor et 1 800 employés l'ont fait. Les Teamsters et ses 3 000 membres en grève ne l'ont pas encore fait, mais on ne peut pas réduire le problème à de simples différends entre le syndicat et la direction ou de simples différends syndicaux-patronaux.
Je suis loin d'être le seul à le dire. En effet, dans son rapport, le vérificateur général critique sévèrement le gouvernement parce que cela fait près de neuf ans qu'il n'a rien fait pour régler des questions fondamentales en matière de sécurité ferroviaire.
Le gouvernement n'aime pas que l'on en parle, mais j'aimerais rappeler aux Canadiens que, depuis cinq ans, les conservateurs dépensent de plus en plus chaque année pour faire la promotion de leur Plan d'action économique. Les publicités que l'on peut voir pendant des parties de hockey ou des matchs de la Ligue nationale de football, par exemple, coûtent entre 37 000 $ et 67 000 $. Ils ont même déboursé 300 000 $ pour diffuser des publicités qui ne duraient que 30 secondes.
Il est intéressant de constater qu'aucun député conservateur ne peut regarder ses concitoyens dans les yeux et leur dire que ce sont des dépenses raisonnables. Ils savent qu'ils ne peuvent dire une chose pareille parce que ce genre de dépense ne répond pas aux besoins réels de la société canadienne, et encore moins aux besoins réels en matière de sécurité ferroviaire.
Le vérificateur général a déclaré à maintes reprises qu'il y a d'énormes lacunes dans de nombreux secteurs, mais j'aimerais insister sur l'une de ces lacunes. Au cours des trois exercices pendant lesquels le vérificateur général s'est penché sur la situation au ministère des Transports, ce dernier n'a vérifié que 25 % de l'ensemble des systèmes de gestion de la sécurité qui — de son propre avis — doivent être examinés pour assurer la sécurité ferroviaire au pays. Au cours de ces trois mêmes années, VIA Rail n'a pas été vérifiée une seule fois, et ce, même si elle transporte quatre millions de passagers chaque année. On ne peut tout simplement pas nier ces faits.
En conclusion, nous ne pouvons pas appuyer ce projet de loi de retour au travail, qui constitue une réaction impulsive. C'est une vraie farce. Les conservateurs font fi des questions fondamentales touchant la sécurité. Il faut investir de l'argent et embaucher des inspecteurs. Le gouvernement est tenu de faire ce qui s'impose dans les dossiers de la plus haute importance, dont celui de la sécurité ferroviaire, mais il refuse d'agir à cet égard.
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Monsieur le Président, je suis heureux de pouvoir prendre la parole dans le débat actuel sur l'arrêt de travail au Chemin de fer Canadien Pacifique.
Le conflit de travail qui perdure entre le CP et la Conférence ferroviaire Teamsters Canada a des conséquences extrêmement néfastes sur notre économie. La nous l'a dit tout à l'heure.
Puisqu'un emploi sur cinq au Canada dépend des exportations, il est clair que nous ne pouvons prospérer qu'en accédant à de nouveaux marchés pour les produits, les services et les investissements canadiens. Le Canada est un pays commerçant, et les pays commerçants doivent pouvoir compter sur un système de transport fiable et efficace, y compris dans le secteur ferroviaire. L'arrêt de travail au CP pourrait avoir des répercussions néfastes sur la réputation du Canada en tant que partenaire commercial fiable.
Le CP est l'une de nos deux principales compagnies de chemin de fer. Il joue un rôle crucial dans la chaîne d'approvisionnement nord-américaine, pour que les produits étrangers parviennent sur les marchés canadiens et pour que les produits canadiens parviennent sur les marchés étrangers. Les 22 000 kilomètres du réseau ferroviaire du CP vont de Vancouver au port de Montréal, et ses voies ferrées se rendent jusque dans le Nord-Est et le Midwest des États-Unis. Le CP joue un rôle important dans le transport de la plupart des produits canadiens issus de l'industrie forestière, de la culture céréalière, des autres secteurs agricoles, de l'industrie agroalimentaire, de l'industrie pétrolière, de l'industrie du charbon ainsi que du secteur secondaire, y compris les automobiles et d'autres biens de consommation.
Le système ferroviaire est aujourd'hui perturbé, et nous devons prendre cette situation très au sérieux. L'économie canadienne doit rester vigoureuse et prospère. Il faut protéger les emplois canadiens. Les Canadiens doivent pouvoir distribuer leurs produits au Canada et aux États-Unis. Un gouvernement qui sait se montrer responsable agit en chef de file, dans l'intérêt de tous les Canadiens. Voilà pourquoi nous faisons tout notre possible pour aider les parties à s'entendre.
Je voudrais donner à la Chambre un aperçu des effets néfastes qu'entraîne l'arrêt de travail au CP sur l'économie canadienne. Un arrêt de travail dans le transport ferroviaire au Canada a d'importantes répercussions sur beaucoup de gens et beaucoup d'industries, ce qui explique que les effets cumulatifs sont considérables. Par exemple, un arrêt de travail dans le transport ferroviaire peut causer des mises à pied dans l'industrie de l'automobile et dans d'autres industries du secteur secondaire. L'arrêt de travail au CP aura d'autres répercussions majeures sur les travailleurs et leurs familles. Il ne s'agit pas seulement des pertes d'emplois directes, mais aussi des répercussions plus vastes sur les centaines de milliers de personnes qui dépendent des produits transportés par train.
Un arrêt de travail au CP nuirait au transport des céréales alors que la situation vient tout juste de revenir à la normale après les retards accumulés de l'an dernier. Les députés se rappellent sans doute que, en mars 2014, le gouvernement a imposé un décret visant à ce que la chaîne d'approvisionnement fonctionne efficacement et que les céréales canadiennes soient acheminées jusqu'aux marchés.
L'arrêt de travail ne toucherait pas seulement les secteurs qui comptent sur le transport de marchandises. Les chemins de fer servent aussi au transport de travailleurs dans les trois plus grandes villes du Canada: Vancouver, Toronto et Montréal. Une grève créerait des ralentissements et des engorgements dans ces grandes villes.
Le coût économique d'un arrêt de travail au CP serait énorme et ferait diminuer le PIB du Canada d'environ 205 millions de dollars par semaine. Nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre une telle perte de productivité et de revenus. Les marchés mondiaux n'ont jamais été aussi interdépendants; un arrêt de travail comme celui-ci aurait des conséquences sur les marchandises que le Canada importe et exporte. Il faudrait des années avant que les industries canadiennes puissent se remettre suite aux occasions d'affaires et aux investissements perdus. La grève ne ferait qu'accroître la fragilité de l'économie mondiale.
Il est indéniable que les parlementaires doivent aider les parties à régler la situation. Notre économie doit être protégée. Nos produits doivent être acheminés jusqu'aux marchés où ils sont vendus, et il faut préserver les emplois canadiens.
Le Canada offre parmi les meilleures conditions de travail dans le monde et nos milieux de travail ont la réputation d'être sûrs, justes et productifs.
Le Code canadien du travail prévoit un cadre pour les négociations collectives de sorte que les représentants des employés et des employeurs aient la possibilité de négocier les conditions de travail.
Notre gouvernement fait tout ce qu'il peut pour aider les partis à trouver une solution.
Je vais maintenant expliquer comment nous en sommes arrivés là où nous en sommes maintenant dans le conflit. La convention collective du CP pour le personnel roulant du CP a expiré le 31 décembre 2014. À la mi-novembre 2014, le Service fédéral de médiation et de conciliation a reçu un avis de différend du CP.
Bien entendu, nous avons depuis tout mis en oeuvre pour aider les deux parties à s'entendre. Nous leur avons offert toutes les ressources et le soutien prévus dans le Code canadien du travail, y compris la nomination de conciliateurs et de médiateurs du Service fédéral de médiation et de conciliation, pour les aider à régler le différend. Le patronat, le syndicat et les représentants du SFMC se sont réunis à maintes reprises pour tenter de régler le différend. De plus, la a encouragé les représentants du CP et de la CFTC à maintenir le dialogue.
Le 15 février, un arrêt de travail a été déclenché.
La solution idéale à tout conflit de travail demeure une entente négociée. Nous espérons toujours que le Canadien Pacifique et la CFTC arriveront à une entente. Nous devons toutefois être prêts à intervenir, au besoin, pour assurer la reprise des activités ferroviaires du CP.
Cet arrêt de travail aura des répercussions non seulement sur les entreprises, mais sur toute la population du pays. Nous devons faire l'impossible pour que l'économie continue de tourner rondement. C'est pourquoi nous devons voir à la reprise des activités du CP. Nous devons protéger l'économie, les travailleurs et les entreprises du pays. Les députés doivent défendre les intérêts de tous les Canadiens.
J'encourage donc vivement les députés à adopter rapidement ce projet de loi pour assurer la reprise des services ferroviaires. J'exhorte tous mes collègues à appuyer cette mesure, qui continuera de stimuler la création d'emploi, la croissance et la prospérité à long terme de tous les Canadiens.
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Monsieur le Président, je suis heureux de me lever aujourd'hui, par contre, l'enjeu dont nous discutons n'est pas très agréable.
Encore une fois, le gouvernement veut imposer sa façon de faire et de voir les choses. Comme tout le monde le sait, le CP et ses employés sont en train de négocier à propos d'une question de sécurité qui touche le public dans un sens très large.
En tant que porte-parole de l'opposition officielle en matière de transports, j'ai vu toutes les lacunes du gouvernement quant à la sécurité ferroviaire. Prenons l'exemple de Lac-Mégantic. Cette tragédie a touché bien des gens. Nous avons constaté beaucoup de lacunes du gouvernement. Ce n'est pas moi qui le dis, ce sont le Bureau de la sécurité des transports du Canada et le vérificateur général. Non seulement Transports Canada manque de ressources, mais le ministère a été pointé du doigt par le Bureau de la sécurité des transports du Canada, chose quand même assez rare, à cause de son laxisme et de son manque d'application des lois et des règlements. De plus, le ministre des Transports de l'époque, qui est maintenant le , a accordé une exemption à MMA, permettant ainsi que le train n'ait qu'un seul conducteur.
Sa façon de mettre en place et de concevoir la sécurité ferroviaire est très préoccupante. Dans ce cas-ci, il est question de sécurité. Pour ceux qui ne le savent pas, nous débattons notamment le fait que les employés du CP veulent aborder la gestion de la fatigue dans leurs négociations. En effet, nous avons appris, lors des réunions du Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités, que la fatigue est un problème majeur. Au bout du compte, qui est responsable de la fatigue des conducteurs? Le gouvernement pointe quelques individus du doigt dans le cas de MMA, alors que tout un système a échoué, le système qu'a mis en place le gouvernement conservateur et qu'il continue de mettre en place. Des employés sont en train de négocier des aspects de la sécurité et, encore une fois, le gouvernement, parce qu'il souhaite le retour au travail, intervient de façon assez musclée pour qu'ils laissent de côté les négociations.
Aujourd'hui, nous débattons une motion alors que nous n'avons pas encore vu le projet de loi et son contenu. Cela démontre à quel point le gouvernement conservateur veut imposer sa façon de faire et de voir les choses, encore une fois. Nous y sommes habitués, car ce gouvernement est malheureusement majoritaire. Toutefois, puisqu'il est question de la sécurité de la population, il est complètement incompréhensible que le gouvernement agisse de façon aussi cavalière, sans prendre en compte tous les aspects du problème. Les États-Unis, par exemple, se sont penchés sur la gestion de la fatigue. D'autres compagnies, comme VIA Rail, ont aussi étudié les possibilités et ont négocié avec leurs propres employés. Dans le cas qui nous occupe, il s'agit du CP, le Canadian Pacific Railway, qui, sans avoir achevé ses négociations, jouit de l'appui aveugle du gouvernement pour imposer un retour au travail.
Je ne pourrai pas souligner suffisamment l'importance de la sécurité de la population. Le rôle primordial du gouvernement est de s'assurer que les Canadiens et les Canadiennes sont protégés. Non seulement nous avons vu l'inaction du gouvernement lorsqu'il est question de sécurité ferroviaire — il laisse les compagnies s'autoréglementer et faire leur propre inspection —, mais le gouvernement coupe également dans le budget de la sécurité ferroviaire. Cela a un impact majeur du côté des inspecteurs. Transports Canada doit supposément remplir ce rôle, mais le vérificateur général et le Bureau de la sécurité des transports du Canada ont tous les deux mentionné que c'était problématique.
[Traduction]
Je tiens à souligner pourquoi il est important de parler de sécurité ferroviaire aujourd'hui. La sécurité ferroviaire, c'est la raison pour laquelle les employés du Canadien Pacifique sont en négociation avec l'employeur: pour éviter que les conducteurs ou les mécaniciens, ces gens qui travaillent dans les trains, doivent exécuter leurs fonctions dans un état de fatigue excessive. Voilà ce qui fait l'objet de négociation en ce moment.
Malheureusement, le gouvernement a l'intention d'imposer le retour au travail, quoi que fassent les parties. Je le répète, nous débattons de la question avant même de voir l'ensemble du processus, ce qui montre à quel point le gouvernement souhaite intervenir rapidement, sans même considérer la sécurité des Canadiens.
[Français]
Ce n'est pas la première fois que le gouvernement impose sa façon de voir les choses. Il va à l'encontre du principe de la liberté de négociation, qui a d'ailleurs été confirmé dans un arrêt de la Cour suprême du Canada à la fin du mois de janvier.
Le gouvernement s'est fait réprimander à quelques reprises par la Cour suprême du Canada, mais il continue à ignorer la loi, et ce, sans égard à la sécurité, un enjeu important pour la population. C'est totalement incompréhensible, car contrairement au gouvernement, je crois à la primauté du droit et à la protection de nos droits et libertés.
Je n'insisterai jamais assez sur la question de la sécurité, car il s'agit de fatigue chez les conducteurs de train. L'employeur et les employés, soit les syndicats, devront négocier la meilleure méthode de protéger les conducteurs de train, même s'il ne s'agit pas seulement de ceux qui conduisent des trains.
Il est important de protéger le droit de négociation des travailleurs, mais aussi leur droit à la sécurité, afin qu'ils puissent travailler dans des conditions viables. Le gouvernement devrait tenir compte des conséquences atroces dans de nombreux pays où le droit des travailleurs a été mis de côté. Par exemple, au Bangladesh, où ces droits ont été écartés, plusieurs personnes sont décédées à la suite d'un malheureux incident. Nous ne sommes pas dans la même situation, mais cela démontre que le gouvernement va dans la mauvaise direction.
En imposant sa façon de voir les choses, en refusant d'écouter et en imposant le retour au travail des travailleurs, le gouvernement leur enlève le droit négocier de bonne foi et de trouver un terrain d'entente. Ainsi, le gouvernement privilégie l'employeur sans même tenir compte des points de négociation.
Le secrétaire parlementaire a parlé des conséquences économiques. Dans ma circonscription de Brossard—La Prairie, à Candiac, cela affectera les gens qui prennent le train, entre autres. Je conviens que c'est malheureux, mais il faut se concentrer sur l'objectif, soit la sécurité de la population. Les gens ne seront pas mieux servis si le problème de la fatigue des conducteurs n'est pas réglé. Or le gouvernement impose sa façon de voir sans proposer de solutions. La population sera-t-elle réellement plus en sécurité?
Le gouvernement doit se demander si la sécurité est vraiment une priorité. La ministre dit que c'est important, mais les gestes concrets du gouvernement n'en disent pas autant. L'incident à Lac-Mégantic nous a ouvert les yeux sur l'importance de la sécurité en matière de transport de matières dangereuses et sur les pratiques non sécuritaires, dont celles de la MMA, par exemple.
Encore une fois, ce n'est pas moi qui le dis; en effet, le BST dit clairement que cette compagnie n'avait pas la sécurité comme priorité. Elle devait gérer des questions financières et elle a donc mis la priorité sur l'aspect financier par rapport à la sécurité. On a vu ce qui est arrivé.
Le gouvernement fait encore la même chose présentement. Il accorde une priorité à l'économie. Je suis conscient que cela a un impact, je suis d'accord; toutefois, la sécurité a un impact encore plus considérable. À combien le gouvernement évalue-t-il, non seulement la vie d'un employé de train, mais aussi la conséquence qu'une catastrophe peut avoir?
Encore une fois, on a entendu parler de déraillements près de Nickel Belt et d'un autre en Alberta. Il continue à y avoir des déraillements. Que fait le gouvernement plutôt que de trouver des solutions pour accroître la sécurité du public et accroître la sécurité ferroviaire? Il vient imposer une fin de non-recevoir par rapport à ce que les employés disent, c'est-à-dire qu'il faut mettre en place un système où les employés et où la sécurité du public sont protégés. Malheureusement, le gouvernement fait encore une fois la sourde oreille.
Ce qui est un peu choquant, quand on examine vraiment les faits, c'est qu'après la tragédie de Lac-Mégantic, toutes les questions ont été soulevées. En effet, on sait qu'il y a un problème concernant les inspections. Ce n'est pas juste moi qui le dis. En tant que vice-président du Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités, je sais que beaucoup de témoins sont venus parler de l'importance d'avoir une inspection rigoureuse et de l'importance pour le gouvernement de mettre en place les ressources nécessaires pour protéger la population.
Lorsque les employés sont en train de négocier pour s'assurer que la population est protégée, le gouvernement, sans même vraiment examiner les faits et les preuves scientifiques, dit que ce qui se négocie, ce n'est pas grave, qu'il faut retourner au travail, peu importe si oui ou non la question de la fatigue est réglée.
Je peux donner un exemple auquel les gens peuvent s'identifier. Essayons de conduire 10 ou 12 heures en voiture, sur une autoroute. Nous serons fatigués, cela sera dangereux. Des gens vont s'endormir. On ne parle pas seulement d'une journée, mais peut-être de deux ou trois jours de suite. La fatigue s'accumule. Lorsque des personnes sont en train de négocier et qu'ils veulent défendre cette protection, le gouvernement leur dit que ce qu'ils ont à dire, ce n'est pas grave, et il force le retour au travail, peu importe ce qu'ils ont à faire. C'est totalement inacceptable.
Ce n'est pas la première fois que le gouvernement le fait. On l'a vu dans le cas de Postes Canada et dans plusieurs situations. C'est un gouvernement qui n'écoute pas. Malheureusement, qui en paie les frais? C'est la population.
Il faut que le gouvernement conservateur se souvienne de ce qui s'est passé à Lac-Mégantic. Il doit apprendre de ses erreurs et mettre en priorité la sécurité de la population.