La Chambre reprend l'étude, interrompue le 30 avril, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la troisième fois et adopté.
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Monsieur le Président, je suis heureux de participer de nouveau au débat sur le projet de loi , cette fois dans une version légèrement modifiée. Je le rappelle, il s'agit d'une loi modifiant la Loi sur l'Office national de l'énergie et la Loi sur les opérations pétrolières au Canada, dans le but de renforcer la sûreté des pipelines sous réglementation fédérale au Canada.
Cette mesure législative se fait attendre depuis longtemps et elle représente une amélioration. Le Parti libéral admet que les pipelines sont une composante importante de l'infrastructure énergétique du pays. Nous comprenons que le Canada doit tout faire pour que ses pipelines soient parmi les plus sûrs au monde. Le réseau de pipelines canadiens compte plusieurs milliers de kilomètres et sert surtout au transport du pétrole et du gaz. Il joue un rôle de premier plan dans l'économie canadienne. Tous les jours, les gens consomment du pétrole et du gaz à toutes sortes de fins — c'est dire que les pipelines sont importants et leur sûreté, primordiale.
Toutefois, il n'est pas nécessaire, selon nous, de faire un choix entre la protection de l'environnement et la croissance de l'économie. Nous devons faire les deux. C'est là une responsabilité majeure. Partout au pays, les libéraux appuient des projets offrant des moyens responsables et viables de faire parvenir les ressources sur les marchés et qui, du même coup, respectent les droits des Autochtones, protègent l'environnement naturel et reçoivent l'aval des collectivités locales.
En fait, quelque 1,4 milliard de barils de pétrole traversent chaque année les frontières interprovinciales et internationales. Il est important qu'un projet de loi comme le projet de loi définisse les pouvoirs d'inspection et de vérification de l'Office national de l'énergie, qui réglemente les pipelines fédéraux.
Je me dois de signaler que de nombreux pipelines au Canada ne sont pas réglementés par le fédéral, car ils sont situés à l'intérieur d'une même province sans traverser aucune frontière internationale ou interprovinciale.
Comme l'a récemment entendu le Comité permanent des ressources naturelles, le projet de loi met en oeuvre un certain nombre de mesures sous les rubriques de la prévention, de l'état de préparation et de l'intervention, et aussi de la responsabilité et de l'indemnisation.
Bien évidemment, la prévention est essentielle, car nous devons déployer tous les efforts possibles pour éviter qu'un déversement n'ait lieu; cela va sans dire. Le projet de loi contient certaines dispositions sur les peines assorties aux dommages environnementaux et prévoit confier à l'Office national de l'énergie de nouveaux pouvoirs de vérification et d'inspection. Voilà qui soulève la question de savoir si l'Office national de l'énergie fera le travail qu'il est censé faire. Les députés devraient surveiller la situation de près afin de déterminer si les pouvoirs accordés sont utilisés à bon escient.
J'espère que le gouvernement allouera suffisamment de ressources à l'ONE pour lui permettre de faire ces vérifications et ces inspections, car nombre d'intervenants ont fait part de leurs préoccupations à ce sujet. Après avoir vu le budget présenté récemment, je suis inquiet. Je me demande si le financement de l'ONE est suffisant.
En fait, l'ONE a signalé que le financement de plusieurs programmes en matière de sûreté des pipelines prendra fin au cours des prochaines années. Il incombe au gouvernement d'allouer suffisamment de fonds à l'ONE pour lui permettre de protéger les Canadiens et de s'assurer que ces pipelines sont exploités de manière sécuritaire. À mon avis, il faut que cela change.
En cas de déversement, les Canadiens doivent avoir la certitude que les compagnies exploitant des pipelines et l'Office national de l'énergie réagissent de façon appropriée. Le projet de loi exigerait que les compagnies exploitant des pipelines disposent des ressources financières nécessaires pour couvrir les éventuels coûts associés à un déversement. Elles seraient également tenues d'avoir un minimum de ressources financières pour garantir une intervention immédiate en cas de déversement et garantir leur capacité financière. C'est une mesure importante et je l'appuie.
De plus, dans des circonstances exceptionnelles, si une compagnie ne peut ou ne veut pas agir, l'ONE aurait l'autorisation de prendre le contrôle d'une intervention en cas de déversement et aurait le pouvoir d'obliger la compagnie à rembourser les coûts associés à un déversement. Si l'ONE assume les coûts aux dépens des contribuables, il devrait être remboursé par le responsable du pipeline.
C'est la compagnie qui exploite le pipeline qui sera responsable, voilà la raison d'être de la disposition de la responsabilité absolue. Autrement dit, qu'il y ait ou non négligence, le propriétaire-exploitant du pipeline assumera la responsabilité. C'est très important.
Enfin, pour ce qui est de la responsabilité et de l'indemnisation, le projet de loi se fonde sur le principe du pollueur-payeur. Ce sont donc les grandes sociétés de pipelines qui seront responsables des frais, des pertes réelles et des dommages environnementaux liés aux déversements. Le projet de loi comporte aussi une série de nouvelles mesures qui mettraient en place une limite de responsabilité absolue d'un minimum de 1 milliard de dollars visant toutes les grandes pétrolières. J'aimerais aussi mentionner que le projet de loi comporte un certain nombre de dispositions relatives aux pipelines abandonnés.
[Français]
Le projet de loi prévoit aussi la consultation de l'Office national de l'énergie sur l'application des meilleures technologies connues pour la construction et l'exploitation des pipelines. Il définit en outre l'obligation qu'aura le gouvernement de collaborer avec les communautés autochtones et l'industrie afin d'élaborer une stratégie pour mieux intégrer la participation des peuples autochtones à la sécurité des pipelines, y compris la planification, la surveillance, l'intervention en cas d'incident ainsi que les possibilités d'emploi et d'affaires connexes.
Bien que j'aie indiqué plus tôt que le projet de loi constitue un pas dans la bonne direction, cela ne signifie pas qu'aucune inquiétude n'a été soulevée à l'égard du projet de loi. La possibilité que de nombreux changements annoncés dans le projet de loi soient laissés à la discrétion du Cabinet et de l'Office national de l'énergie a suscité certaines inquiétudes. L'Union des producteurs agricoles a soulevé plusieurs questions dans un mémoire, y compris au sujet de la définition de l'expression « perturbation du sol » dans le projet de loi. Elle s'inquiétait notamment des effets sur les cultures telles que la luzerne et se demandait si le délai des demandes d'indemnisation devait être lié au moment où une fuite est découverte ou au moment où elle se produit. Évidemment, à mon avis ce devrait être à partir du moment où elle est découverte.
[Traduction]
Ian Miron, avocat pour Ecojustice, a parlé des lacunes du projet de loi lorsqu'il a comparu devant le comité. Il a affirmé qu'on devait apporter des précisions sur l'évaluation et le calcul des dommages au titre de la valeur de non-usage de ressources publiques. M. Miron a aussi déclaré que le projet de loi dans sa version actuelle, contrairement à ce que soutient le gouvernement, traduit le principe selon lequel le pollueur pourrait payer au lieu du principe du pollueur payeur.
M. Martin Olszynski, de la faculté de droit de l'Université de Calgary, a proposé des façons de renforcer le libellé du projet de loi en ce qui concerne les dommages à l'environnement. M. Olszynski a aussi dit que le cabinet fédéral devrait être tenu, dans un certain délai, de prendre un règlement énonçant la procédure d'évaluation des dommages environnementaux.
Malheureusement, les conservateurs n'ont pas présenté d'amendement pendant l'étude article par article du projet de loi . Ils n'ont conservé que deux des amendements présentés par des députés de l'opposition.
L'un de ces amendements, qui a été adopté, prévoit que les gouvernements autochtones pourront demander le remboursement des dépenses encourues en cas de déversement, et je pense que c'est un bon amendement.
Sans cet amendement, la catégorie des entités qui pourraient se faire rembourser des frais raisonnablement engagés à la suite d'un déversement — en d'autres mots, les frais liés au nettoyage — ne contenait que « Sa Majesté du chef du Canada ou une province ou toute autre personne ».
Cette catégorie ne comprenait pas les Premières Nations et, selon moi, elle n'incluait pas non plus les municipalités. C'est pourquoi un autre amendement a été proposé en vue d'ajouter le mot « municipalité » à cette liste, mais je présume que les députés ministériels n'étaient pas autorisés à l'approuver. On pourrait dire qu'ils n'avaient pas le feu vert pour accepter ce changement anodin, qui aurait pourtant été utile.
On ne sait pas du tout si les provinces ou les municipalités — puisque les municipalités sont créées par les provinces — seraient autorisées à se faire rembourser des frais. Il aurait été très utile de le préciser dans le projet de loi. Malheureusement, je crains que les conservateurs n'étaient pas d'accord avec cela.
Le deuxième amendement porte sur une disposition du projet de loi qui prévoit que l'Office national de l'énergie puisse recouvrer des sommes afin d'indemniser les personnes touchées par un déversement. En occurrence, le mot « peut » a été remplacé par le mot « doit », ce qui constitue une autre bonne modification. À tout le moins, il y a eu une certaine ouverture, et je soupçonne que les députés d'en face prétendent à tort qu'ils ont fait preuve d'une souplesse totale à l'égard des amendements que nous avons proposés.
Je sais que le se plaît à rappeler que, entre 2008 et 2013, plus de 99,9999 % du pétrole transporté dans des pipelines sous réglementation fédérale est parvenu à destination sans anicroche. C'est un excellent bilan. Applaudissons les sociétés pipelinières canadiennes pour cette réalisation. Cependant, il faut aussi penser à l'avenir. Il faut faire absolument tout le nécessaire pour continuer à prévenir les déversements, instaurer des mesures appropriées pour nettoyer rapidement et efficacement les déversements et identifier à qui doit incomber la responsabilité lorsqu'un déversement survient.
Le Canada doit avoir le réseau de pipelines le plus sûr du monde. Il nous revient de voir à ce que le projet de loi sur la sûreté des pipelines soit conçu dans cette optique.
Le pouvoir de réglementation qu'exerce de l'Office national de l'énergie a été élargi par rapport aux 73 000 kilomètres de pipelines qui transportent pour plus de 100 milliards de dollars par année d'hydrocarbures d'un bout à l'autre du Canada. Cela représente beaucoup de pipelines qui ajoutent beaucoup de valeur à l'économie canadienne, mais qui suscitent aussi beaucoup de réserves, notamment en ce qui concerne les répercussions environnementales d'une éventuelle négligence.
Le projet de loi ferait fond sur les mesures déjà prises et conférerait à l'Office national de l'énergie le pouvoir d'accroître le nombre d'inspections de pipelines et de doubler le nombre de vérifications annuelles de la sécurité.
On a également demandé à l'ONE de donner des recommandations concernant les meilleures technologies disponibles pour la construction et l'exploitation des pipelines. Par conséquent, nous espérons évidemment que l'on fournira à l'ONE les ressources dont il a besoin pour faire ce travail, et qu'il s'acquittera correctement de cette tâche. Nous devrons continuer de surveiller cela. Je crois que c'est l'une des plus importantes responsabilités de la Chambre. Elle doit continuer d'exercer une surveillance et d'examiner les chiffres au fil du temps.
Nous avons vu des mesures qui déterminent comment le gouvernement est censé collaborer avec les communautés autochtones et les particuliers pour élaborer une stratégie visant à mieux tenir compte des peuples autochtones pour ce qui est des activités de sûreté des pipelines, notamment en ce qui concerne la planification, la surveillance, l'intervention à la suite d'un accident et les perspectives d'emploi et d'affaires connexes.
Il est évident que ces mesures et d'autres mesures contenues dans le projet de loi représentent une amélioration plus que nécessaire du régime de responsabilité pour les pipelines sous réglementation fédérale. Les dispositions sur la responsabilité absolue, les pouvoirs supplémentaires accordés à l'ONE et les mesures visant les pipelines abandonnés sont les bienvenus, et c'est pourquoi le Parti libéral appuiera le projet de loi.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec mon collègue de . C'est un privilège de siéger avec lui au comité des ressources naturelles.
Je suis heureuse de prendre la parole aujourd'hui au sujet de ce projet de loi, aussi appelé Loi sur la sûreté des pipelines. Cette mesure législative est très importante pour tous les Canadiens qui se soucient de l'environnement — bref, pour tous les Canadiens. En fait, la Loi sur la sûreté des pipelines incarne parfaitement les thèmes dont je discute régulièrement avec les résidants de ma circonscription, Calgary-Centre, soit l'environnement et l'énergie.
Le gouvernement conservateur est fermement résolu à faire en sorte que le secteur de l'énergie prenne de l'expansion tout en protégeant l'environnement en tout temps. Ce projet de loi représente très bien notre programme puisqu'il démontre que nous nous préoccupons de l'environnement même si nous continuons de prendre des mesures pour favoriser la croissance du secteur de l'énergie au Canada et pour profiter des avantages qu'il nous offre.
Les Canadiens peuvent avoir confiance en ce projet de loi et en être fiers. Les propos tenus aujourd'hui par les néo-démocrates sont un peu hypocrites. Ils disent que les Canadiens ne font plus confiance à nos pipelines alors qu'on sait qu'ils sont sûrs à 99,999 %. Nos dispositions législatives en la matière sont exemplaires, comme le projet de loi à l'étude aujourd'hui. Les Canadiens doivent savoir que nous disposons d'un des meilleurs systèmes au monde en matière de réglementation environnementale, si ce n'est le meilleur. Ce projet de loi constituera un élément très important de ce système.
À chaque occasion, le gouvernement montre qu'il est résolu à veiller à ce que le réseau national des pipelines du Canada soit de calibre mondial et à ce que nos pipelines soient aussi sûrs que possible. Comme je l'ai dit, nous maintenons un engagement très ferme envers la protection de l'environnement, tout en cherchant à faire croître notre secteur de l'énergie. Les pipelines peuvent contribuer en toute sécurité à notre croissance économique et à notre indépendance énergétique. Le projet de loi sur la sûreté des pipelines nous permettrait de faire tout cela. Il fait partie de notre plan détaillé de développement responsable des ressources.
Les gens de la circonscription de Calgary-Centre savent très bien que l'abondance de nos richesses naturelles a de quoi nous réjouir. Le Canada se classe au troisième rang mondial au chapitre des réserves prouvées de pétrole et il est le cinquième producteur de gaz naturel du monde. Nous voulons faire parvenir ces produits aux marchés auxquels ils sont destinés. Ces ressources resteront coincées dans le sol si nous n'arrivons pas à mettre au point des moyens sûrs et fiables de les acheminer vers les marchés intérieurs et extérieurs.
La Loi sur la sûreté des pipelines nous donne un modèle d'excellence. Elle établit des paramètres très clairs pour favoriser l'exploitation sans danger des pipelines. Ces projets pourront ainsi figurer parmi les plus importants projets canadiens d'infrastructures énergétiques du XXIe siècle. On ne saurait trop insister sur l'importance capitale de cette mesure législative.
Le projet de loi est l'une des multiples mesures que prend le gouvernement pour renforcer la protection de l'environnement tout en continuant de protéger les emplois — ce qui est très important à l'heure actuelle — et les perspectives d'avenir offertes aux Canadiens de toutes les régions du pays. L'année dernière, nous avons mené une étude sur les retombées pancanadiennes de l'exploitation du gaz et du pétrole. Dans toutes les provinces, les gens nous ont dit que cette industrie contribuait au bien-être économique de la population des quatre coins du pays.
Ce qui est tout aussi important, c'est que ce projet de loi correspond aux mesures que nous avons prises en matière de sécurité marine, ferroviaire et extracôtière. Il repose sur certains grands piliers, dont l'un en particulier devrait être familier pour les habitants de la Colombie-Britannique. L'une des cinq conditions réclamées par la Colombie-Britannique étaient des pratiques de calibre mondial en matière de prévention des déversements et d'interventions. Le premier pilier est la prévention des incidents; le deuxième est la préparation et les interventions; et le troisième est un régime de responsabilité et d'indemnisation. Par conséquent, ce projet de loi très important couvre tous ces aspects. Nous estimons qu'il s'agit d'une approche très importante et responsable en matière de sûreté des pipelines.
Ce projet de loi moderniserait l'examen réglementaire pour les grands projets d'exploitation des ressources en éliminant les dédoublements et en fournissant aux investisseurs les échéanciers prévisibles dont il sont besoin pour les projets. Cela fait partie de notre plan de développement responsable des ressources.
Nous avons rehaussé la protection environnementale et renforcé la participation des Autochtones. Le projet de loi fournit également des définitions claires des rôles et des responsabilités des principaux intervenants de notre industrie énergétique, de l'Office national de l'énergie et des différents ordres de gouvernement afin que les choses soient claires pour les exploitants de pipelines et pour tout le monde.
Enfin, le projet de loi reflète une approche sensée quant à la recherche de consensus. En effet, c'est quelque chose d'important. Le projet de loi intègre des amendements adoptés au Comité permanent de la Chambre des communes sur les ressources naturelles, auquel tous les partis sont représentés. Certains des députés qui y siègent se sont d'ailleurs exprimés récemment. C'est pour moi un privilège que de compter parmi eux.
Parlons des amendements, car quelqu'un a dit qu'ils n'avaient pas été retenus. Il n'y a rien de moins vrai. Nous avons bel et bien adopté des amendements, y compris certains qui avaient été proposés par l'opposition. Deux changements majeurs ont été apportés avant la troisième lecture. Nous étions d'accord et nous les avons intégrés au projet de loi.
Le premier amendement vise le paragraphe 48.12 (1). Il ajoute les corps dirigeants autochtones à la liste des groupes pouvant recouvrer les frais et les dépenses engagés pour intervenir à la suite d'un déversement. Ainsi, dans l'éventualité improbable d'une rupture de pipeline, les corps dirigeants autochtones auraient la liberté d'intervenir en conséquence en ayant l'assurance de se faire dédommager.
Le deuxième amendement se trouve un peu plus loin, au paragraphe 48.17 (1). Il oblige l'Office national de l'énergie, sous réserve de l'agrément du Conseil du Trésor, à recouvrer toute somme avancée par l'État à l'industrie.
Il s'agit de recommandations on ne peut plus pertinentes qui améliorent ce qui était déjà un projet de loi très efficace et un régime de sûreté des pipelines de calibre mondial.
J'aimerais parler un peu plus des témoignages entendus par le comité, car nous avons entendu des observations intéressantes et éloquentes en faveur de la mesure législative. Nous avons entendu un témoin expert dire, en parlant du projet de loi, que celui-ci « est très nécessaire et, franchement, il était grand temps ». Qui a dit cela? C'est Ian Miron, d'Ecojustice Canada.
Un autre témoin a fait l'éloge du libellé de cette mesure législative à l'égard des dommages environnementaux. M. Martin Olszynski, de l'Université de Calgary, a dit que sa « formulation est à la fois simple et exhaustive ». C'est bon à savoir. De manière générale, nous avions le sentiment que le libellé faisait mouche, mais, à deux endroits, le comité a convenu que les amendements proposés étaient justifiés. Comme nous pouvons le voir, il y a de la collaboration à Ottawa.
Résultat? Nous avons maintenant un projet de loi bonifié qui améliorerait considérablement la sécurité des pipelines. Je veux que cela inspire confiance et fierté à tous les Canadiens. C'est ce à quoi servent les études en comité. Elles permettent ce genre de contrôle, où nous invitons des experts à venir témoigner sur la mesure législative. Nous mettons la mesure législative à l'épreuve, en quelque sorte. Nous la soumettons à la critique. Nous pouvons poser des questions. Nous veillons à ce qu'elle soit irréprochable. S'il y a des problèmes, nous les réglons. C'est ainsi que nous procédons pour tous les projets de loi.
J'ai également eu l'occasion de discuter de bon nombre de problèmes avec quelques-uns des principaux leaders de l'industrie des pipelines, y compris Jim Donihee, chef de la direction par intérim de l’Association canadienne des pipelines d’énergie, ainsi que Robert Blakely, officier d’opération du Canada au Département des métiers de la construction des Syndicats des métiers de la construction du Canada. Ce sont des gens passionnés et bien informés qui sont en faveur des pipelines et qui veulent faire en sorte que nous ayons un régime de sécurité de calibre mondial pour que les Canadiens aient confiance en leurs activités.
J'ai interrogé les deux témoins sur les détails du projet de loi. Leurs réponses ont été à la fois impressionnantes et rassurantes. Lorsqu'on les a interrogés sur la qualité du travail et le soin apporté par les hommes et les femmes qui contribuent à la mise en oeuvre de ces projets, M. Blakely a répondu: « La vérité, c’est que nous vivons ici. » Ils veulent les meilleurs pipelines possible parce qu'ils vivent ici. Je vis ici également. Tous les Canadiens vivent ici, et je crois que nous avons tous le même objectif.
M. Donihee a pris le même genre d'engagement au nom de l'Association canadienne des pipelines d’énergie. Il a dit ceci:
[...] les entreprises membres, que j'ai l'honneur de représenter, partagent le désir de garantir que nous exploitons le système de pipelines le plus sûr possible au bénéfice de notre pays.
Ces gens vivent tous ici également.
Lorsqu'on lui a demandé quelles responsabilités additionnelles le projet de loi imposerait à l'industrie des pipelines, il a répondu que l'objectif de cette industrie était qu'il n'y ait jamais aucun déversement. Voilà qui est très louable. Il a déclaré que l'industrie ne voulait pas se borner à respecter telle quelle la réglementation gouvernementale. Elle vise une réglementation encore meilleure. Voilà pourquoi nous pouvons compter sur une réglementation de classe mondiale au Canada. Toutefois, nous avons aussi une industrie déterminée à respecter et dépasser ces normes de classe mondiale. Il ne faut pas l'oublier.
Le projet de loi comprend le principe du pollueur-payeur. Les entreprises seraient tenues financièrement responsables des accidents, peu importe à qui la faute et peu importe s'il y a eu négligence ou non. La loi obligerait les entreprises à disposer des ressources financières nécessaires pour intervenir en cas d'accident. Elle accorderait à l'Office national de l'énergie le pouvoir et les ressources pour nettoyer les déversements et pour recouvrer ses coûts s'il est obligé d'intervenir sur le terrain, dans des circonstances qui seraient exceptionnelles.
En somme, une approche inclusive de ce genre, qui donne de surcroît aux Premières Nations une place de partenaires très forts, correspond à ce que veulent les gens de ma circonscription, Calgary-Centre, et à ce que me semblent vouloir tous les Canadiens. C'est le genre de choix qui fait du Canada un pays formidable. Avec de bonnes politiques, de bons investissements et de bonnes décisions, nous pouvons façonner le destin de notre pays.
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Monsieur le Président, je remercie tous les députés qui ont pris part au débat.
Les gens qui regardent le débat à la télévision et qui ont suivi les allées et venues des membres du comité auront vite constaté que ce dernier fonctionne plutôt bien. L'un de mes collègues d'en face disait que le comité n'a retenu aucun des amendements proposés par le NPD. Il ne faut pas en conclure pour autant qu'il n'a adopté aucun des amendements proposés par les autres partis. En fait, si ma mémoire ne me fait pas défaut, les membres conservateurs du comité — tous les membres du comité, en fait — ont appuyé deux amendements proposés par la chef du Parti vert.
Les travaux du comité se sont déroulés dans une atmosphère plutôt cordiale qui a donné de bons résultats. Je siège à une mouture ou à une autre de ce comité depuis près de neuf ans; je suis donc bien placé pour dire à ceux qui prétendent que ces choses-là ne donnent rien qu'ils n'ont qu'à venir nous voir travailler. Je suis très heureux de faire partie de ce comité.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, je tiens à rappeler aux Canadiens en général, mais surtout à ceux qui nous regardent, en quoi consiste vraiment le débat d'aujourd'hui. Les gens qui ne vivent pas dans les Prairies ou à Terre-Neuve ne comprennent pas toujours l'importance stratégique que revêt l'industrie pétrolière et gazière du pays. À l'échelle planétaire, le Canada arrive au cinquième ou au sixième rang — selon les chiffres consultés — des pays producteurs de pétrole. Essentiellement, les trois premières places sont occupées par les États-Unis, l'Arabie saoudite et la Russie, et les pays qui les suivent s'échangent continuellement les places du quatrième au septième rangs.
Le fait que nous sommes un aussi gros producteur, alors que nous devons opérer dans des conditions très difficiles, est tout à fait remarquable. Le Canada est un pays froid et grand où les conditions de vie sont difficiles. Les sables bitumineux ne sont pas l'endroit le plus facile au monde où produire du pétrole. Ce n'est pas comme en Arabie saoudite où les ingénieurs de réservoirs disent à la blague qu'il suffit de planter une paille dans le sol et de la faire tourner pour que le pétrole jaillisse. Pour connaître du succès dans le secteur pétrolier au Canada, un producteur de pétrole doit être extrêmement compétent, notamment sur les plans technologique et financier. Pourtant, malgré tout cela, que ce soit pour les pipelines, l'industrie du forage ou la fracturation, dont il a été question dans les médias, nos normes de sécurité, si elles ne sont pas les meilleures au monde, sont du moins aussi bonnes que celles des autres pays. C'est incroyable.
Notre industrie pétrolière et gazière est l'une des plus prospères et des plus florissantes au monde, et il s'agit d'une industrie privée. Nous nous sommes départis de Petro-Canada et du Programme énergétique national il y a quelques années, et c'était une décision judicieuse. L'industrie est dirigée par le secteur privé, et elle contribue à la prospérité de l'ensemble du pays, parfois sous la forme de paiements de péréquation et de recettes gouvernementales, mais le plus souvent sous la forme d'emplois en ingénierie, dans le secteur manufacturier et dans le secteur des ressources naturelles.
Les pipelines sont un élément clé de cette industrie. En raison de l'emplacement géographique des réserves de pétrole du Canada — même si notre production extracôtière sur la côte Est diffère quelque peu —, la quasi-totalité de notre production doit être transportée par pipeline avant d'être expédiée par bateau. En raison de difficultés, de retards et de certains problèmes politiques dans différentes régions de notre pays et à l'étranger, nous avons été forcés de nous rabattre de plus en plus souvent sur le transport ferroviaire. Toutefois, comme l'a montré l'accident tragique survenu au Québec il y a deux ans, le transport ferroviaire présente des inconvénients. Dans la plupart des cas, ce moyen de transport est plus cher et n'est pas aussi sécuritaire.
Les gens devraient en tenir compte dans leur examen des mesures législatives sur les ressources naturelles que les gouvernements fédéral et provinciaux ont présentées pour renforcer la sécurité. Nous ne tenons rien pour acquis. Voilà pourquoi le gouvernement a présenté ce projet de loi. Voilà le contexte plus large. Je ne sais pas si je réussirai à dire tout ce que je voulais dire, mais je m'y efforcerai.
Comme je l'ai dit, au comité, nous faisons de l'excellent travail. Nous avons eu des échanges très fructueux sur divers dossiers, comme les droits ancestraux des autochtones, les dommages causés à l'environnement, le principe du pollueur-payeur — qui semble faire l'unanimité parmi tous les partis —, les normes applicables aux pipelines, la réglementation gouvernementale et les droits de propriété, sujet majeur s'il en est un, bien qu'il relève plus des provinces que du fédéral.
Les membres du comité ont écouté attentivement les experts qui sont venus témoigner et ils ont lu les mémoires avec beaucoup d'intérêt. Je suis convaincu que nous sommes en présence d'une très bonne mesure législative. Avec le projet de loi , nous avons bien fait les choses: clarté, orientation, définition des rôles et responsabilités et, bien sûr, efficacité.
Ce projet de loi élabore de bonnes politiques. Il consoliderait le rôle de l'Office national de l'énergie tout en améliorant le rendement environnemental de l'industrie pipelinière canadienne.
Le projet de loi sur la sûreté des pipelines précise par ailleurs les responsabilités qui incombent aux divers ordres de gouvernement. Comme d'autres députés l'ont déjà signalé, beaucoup des pipelines canadiens ne relèvent pas du gouvernement fédéral, car ils ne franchissent aucune frontière provinciale. Cependant, il importe de connaître les responsabilités propres à chaque ordre. Le projet de loi ne laisse planer aucun doute: il revient à l'industrie et non aux contribuables d'assumer la responsabilité de tout déversement et de tout incident impliquant un pipeline. C'est ce que les Canadiens réclament, et le gouvernement n'attend rien de moins. Comme d'autres personnes l'ont rapporté un peu plus tôt, l'industrie est du même avis. Une fois de plus, c'est un résultat exceptionnel qui augmentera encore plus la confiance dans le régime de sécurité canadien de calibre mondial pour les pipelines qui transportent jour après jour les hydrocarbures dont nous avons tant besoin.
Pour résumer en quelques mots le but de ce projet de loi, je dirais que la Loi sur la sûreté des pipelines est un engagement du gouvernement à protéger simultanément l'économie du Canada et son environnement. Les deux vont de pair. Nous sommes conscients que la croissance économique ne peut se faire à n'importe quel prix. Nous n'appuyons pas le capitalisme sauvage. Comme le l'a maintes fois dit, dans le cadre de notre plan de développement responsable des ressources, aucun projet n'ira de l'avant à moins qu'il ait été prouvé qu'il est sans danger pour les Canadiens et pour l'environnement. C'est aussi simple que cela.
C'est la raison pour laquelle le Plan d'action économique de 2015 prévoit des investissements et des initiatives substantiels pour continuer à consulter la population. Je vais en donner quelques exemples.
Le budget consacre plus de 80 millions de dollars de plus sur de cinq ans à l'Office national de l'énergie, somme qui sera versée à partir de 2015-2016. Ce financement doit servir à communiquer davantage avec les Canadiens au sujet de l'accroissement de la sécurité et de la protection de l'environnement. De plus, il prévoit un investissement de 135 millions de dollars pour faciliter l'approbation efficace des projets au moyen d'initiatives de gestion des grands projets. C'est une mesure importante. Elle ne s'applique pas uniquement au secteur des pipelines, mais à d'autres aussi, comme le secteur minier, qui recourent au Bureau de gestion des grands projets pour naviguer dans le système de réglementation d'une manière qui soit à la fois efficiente sur le plan de l'environnement et parce que cela est sensé d'un point de vue commercial. Il y a 30 millions de dollars pour la sécurité du transport maritime dans l'Arctique et pour améliorer la prévention, la préparation et l'intervention en cas d'accident maritime dans les eaux au sud du 60e parallèle.
Ce sont là des mesures concrètes que le gouvernement prend pour que le système inspire confiance aux Canadiens. Les Canadiens doivent avoir confiance dans les systèmes mis en place pour les protéger et protéger l'environnement. Il est vrai que l'exploitation des ressources naturelles mérite des examens sérieux et une gestion prudente. Les processus et les systèmes doivent être modernes et maniables pour refléter les points de vue et les besoins de l'industrie comme ceux des citoyens.
J'aimerais ajouter que tout cela reflète et concrétise ce que le gouvernement a affirmé dans le discours du Trône de 2013, dont voici un extrait:
Notre gouvernement croit que le développement des ressources naturelles doit respecter l'environnement, et les Canadiens et Canadiennes s'attendent à ce que ce soit le cas. Le plan de notre gouvernement pour le développement responsable des ressources comprend des mesures de protection contre les déversements et autres risques pesant sur l'environnement et les communautés locales.
La Loi sur la sûreté des pipelines démontre, encore une fois, que le gouvernement tient ses promesses.
J'aimerais revenir sur deux autres éléments tirés du discours du Trône. En 2013, le gouvernement a dit qu'il « enchâssera[it] dans la loi le principe du pollueur-payeur », et cela a été mentionné aujourd'hui. Le gouvernement a ajouté qu'il « établira[it] des normes de sécurité plus élevées pour les entreprises menant des activités au large des côtes ainsi que pour celles exploitant des oléoducs ». Nous avons préparé une autre mesure législative à ce sujet.
Je terminerai mon intervention par une citation de la députée d' qui illustre bien le degré de collaboration au sein du comité ainsi que l'approche positive des députés qui y siègent. La députée a dit: « je serais loin d'être honnête si je n'admettais pas [que les dispositions] semblent constituer un pas dans la bonne direction ». Nous sommes heureux qu'elle nous appuie.
Nous sommes impatients de travailler sur ce dossier avec tous nos partenaires, y compris les représentants de l'industrie, les citoyens dont les terres sont visées et, évidemment, tous les députés de la Chambre.
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Monsieur le Président, je suis heureux de parler du projet de loi , Loi modifiant la Loi sur l'Office national de l'énergie et la Loi sur les opérations pétrolières au Canada, qui constitue un premier pas très attendu vers un réel régime fondé sur le principe du pollueur-payeur pour les pipelines au Canada. Le NPD prend la question très au sérieux. Pour nous, ce principe est l'un des éléments fondamentaux de l'approche que nous adopterons en matière de lois environnementales quand nous formerons le gouvernement plus tard cette année. Je pense que c'est en novembre que nous prendrions la relève.
Je suis ravi de constater qu'il y a eu de la coopération et un certain esprit de collégialité à ce sujet au sein du comité des ressources naturelles. C'est un signe encourageant dans une législature où la collégialité n'a pas été fréquente pendant les cinq années qu'a duré le mandat majoritaire des conservateurs. C'est réconfortant.
Le projet de loi établirait un régime de responsabilité financière dont nous avons grandement besoin. Les pipelines actuels ne sont couverts par aucun régime, ce qui est incroyable lorsqu'on connaît le volume des hydrocarbures transportés, le nombre de pipelines et leur longueur au Canada. Beaucoup de pipelines traversent des frontières interprovinciales et sont par conséquent soumis à la réglementation fédérale. C'est certainement le cas des pipelines qui se prolongent au-delà de ma circonscription, les Territoires du Nord-Ouest.
Le projet de loi prévoit la responsabilité absolue de toutes les entreprises qui exploitent des pipelines réglementés par l'Office national de l'Énergie, c'est-à-dire des pipelines traversant des frontières interprovinciales. Je tiens pour acquis que les sections de raccordement à ces pipelines sont comprises dans le lot, elles aussi. Tous les pipelines sont constitués d'un réseau tentaculaire. On recueille à divers endroits le pétrole qui doit alimenter le pipeline, et celui-ci peut avoir une capacité de plusieurs centaines de milliers de barils par jour.
Les entreprises seraient responsables des coûts et des préjudices sans égard à la faute. Cette responsabilité pourrait atteindre 1 milliard de dollars pour les grands oléoducs ayant la capacité de transporter au moins 250 000 barils de pétrole par jour. Dans le cas des entreprises plus petites, la responsabilité maximale serait prescrite dans le règlement. Ce sera une disposition importante parce que beaucoup de pipelines n'ont pas une capacité de 250 000 barils par jour. Ils apportent le pétrole en provenance de petits champs isolés. J'en parlerai dans quelques instants.
Les sociétés continueraient d'assumer une responsabilité illimitée en cas de faute ou de négligence. Je suppose que les fuites accidentelles ne seraient pas attribuables à une faute ou à de la négligence de la part des sociétés de pipelines, mais que considère-t-on comme de la négligence lorsqu'il est question d'entretenir et de réparer les pipelines actuels? Qu'est-ce que cela implique sur le plan de l'ingénierie? Si la construction d'un pipeline est faite selon un plan d'ingénierie inapproprié, est-ce considéré comme une faute ou de la négligence de la part de la société de pipelines? Le gouvernement devra prendre des décisions importantes pour déterminer ce que le régime considère comme de la négligence ou comme une faute, notamment en ce qui concerne les petits pipelines, qui sont peut-être soumis à un processus environnemental moins strict au moment de la construction.
Le projet de loi donne beaucoup de latitude pour les décisions partisanes et les ententes de coulisse entre les exploitants et l'Office national de l'énergie. Nous voulons savoir comment déterminer les responsabilités dans le cadre de ce projet de loi? Cette question s'applique aussi aux nombreuses modifications qui ont été apportées à bon nombre de lois environnementales au moyen des projets de loi d'exécution du budget adoptés récemment. Pendant leur mandat, les conservateurs ont apporté au système des changements considérables qui consistaient surtout à affaiblir les lois environnementales.
Plusieurs fuites de pipelines se sont produites récemment dans ma circonscription, Territoires du Nord-Ouest. Elles provenaient d'entreprises établies dans le secteur de Norman Wells depuis très longtemps. Depuis le début des années 1930 pour être exact. Elles se sont développées au fil des ans. L'un des pipelines qui part du lac Zama, dans le Nord de l'Alberta, peut transporter 45 000 barils par jour.
Au début de mai 2011, un chasseur a découvert que du pétrole s'écoulait du pipeline d'Enbridge situé à Norman Wells, près de la rivière Willowlake, c'est-à-dire à une cinquantaine de kilomètres au sud de Wrigley. Selon les estimations d'Enbridge, l'équivalent de pas moins de 1 500 barils se seraient écoulés du pipeline. Nul besoin de préciser que les habitants de Wrigley se sont inquiétés des effets sur l'environnement et sur la santé humaine, mais aussi sur la faune et la flore, puisqu'il s'agit d'une source très importante de nourriture pour eux. Le nettoyage fut ardu. L'équivalent de milliers de chargements de camions se sont retrouvés à la décharge des collines Swan, et à quel coût. Quand on parle de pipelines ou de 1 500 barils, les gens se demandent souvent ce que cela peut représenter. Je peux leur dire que, quand il faut ramasser toutes les saletés accumulées et nettoyer un site à fond, c'est très cher. Il a fallu beaucoup d'argent pour nettoyer l'équivalent de 1 500 barils.
Ce n'est pas le seul déversement qu'il y a eu. Norman Wells, où Imperial Oil possède une raffinerie, est la collectivité canadienne comptant le plus d'incidents signalés en lien avec des pipelines sous réglementation fédérale. Entre 2006 et 2012, l'Office national de l'énergie a répertorié plus de 70 incidents, allant des déversements aux fuites, en passant par les accidents de travail et les incendies.
Nous parlons de vieux pipelines qui ne résistent peut-être pas aux conditions changeantes du climat nordique. Dans la région de Norman Wells, les scientifiques ont rapporté la perte de jusqu'à 40 % du pergélisol en une décennie. Les conditions changeantes posent de graves problèmes. Les normes d'ingénierie des pipelines construits il y a plus d'une décennie sont fondées sur des conditions climatiques différentes. Ce genre de choses mène à des problèmes.
En 2012, l'Office national de l'énergie a ordonné à Imperial Oil de présenter un plan d'intervention global pour 77 pipelines enterrés à risque de défaillance.
Nous avons quelques problèmes avec les pipelines dans le climat nordique. Je ne suis pas au courant de tous les problèmes liés aux pipelines partout au pays. Il ne fait aucun doute que beaucoup de vieux pipelines sont utilisés pour transporter des matières premières au Canada. Je suis certain que tout le monde se demande combien d'entre eux relèvent des provinces et combien relèvent du gouvernement fédéral.
Ces 77 pipelines enterrés, dont certains s'étendent sur plusieurs kilomètres, ont été installés durant une période de grande expansion des champs de pétrole dans les années 1980. Un défaut d'ingénierie et de construction a permis à de l'eau de s'introduire entre le revêtement isolant des canalisations et l'acier nu, ce qui a engendré des problèmes de corrosion. Nous avons donc des pipelines qui risquent de créer des problèmes à l'avenir. En effet, à mesure que les problèmes de corrosion s'aggravent, les pipelines, qui sont soumis à des tensions à cause des conditions changeantes du sol, deviennent plus susceptibles de se rompre. La corrosion peut aussi causer des microfuites qui, sans le matériel de surveillance approprié, pourraient entraîner le déversement d'une grande quantité de pétrole avant que quelqu'un se rende compte de leur existence.
Imperial Oil a détecté le problème en 2011 après avoir découvert du pétrole s'échappant vers la surface du sol sur l'île Bear. Ce pétrole provenait d'un de ses puits au milieu du fleuve Mackenzie. Il y a eu une fuite dans l'une de nos grandes rivières dans le Nord, qui, avant cet incident, n'était pas encore polluée. C'est bien sûr inquiétant. Au cours de l'année et demie qui a suivi, la compagnie a découvert six fuites. Dans le cadre des travaux de nettoyage, des milliers de mètres cubes de sol contaminé ont dû être excavés. Il a fallu envoyer le sol très loin pour le décontaminer.
En 2004, la curiosité d'un ours noir a causé un déversement près de Fort Simpson. Quelque 12 000 litres d'hydrocarbures se sont déversés quand l'ours a accidentellement ouvert une valve rattachée à un pipeline d'Enbridge. Y a-t-il un coupable, dans une situation comme celle-là? Quelqu'un a-t-il la responsabilité de voir à ce que les valves des pipelines ne puissent pas être ouvertes par un ours? Oui, bien sûr. L'entreprise de pipeline a la responsabilité de construire des pipelines sécuritaires, qui répondent à toutes les attentes. Si une valve peut être ouverte par un ours noir, elle pourrait aussi être ouverte par des gens. Cela nous semblait problématique.
Les déversements survenus dans les Territoires du Nord-Ouest n'étaient rien si on les compare aux quelque 28 000 barils de pétrole brut qui se sont déversés d'un pipeline de Plains Midstream Canada près de Little Buffalo, en Alberta, en mai 2011, ou à l'énorme fuite de 9,5 millions de litres survenue près de Zama, en Alberta, en juin 2013, qui provenait d'un pipeline d'Apache Canada. Cette fuite a contaminé 42 hectares de forêt boréale dans le Nord de l'Alberta.
Le Canada a besoin d'une législation et d'une approche plus rigoureuses en matière de pipelines. Il ne suffit pas de déclarer que nous avons les meilleurs pipelines, puisque ceux qui étaient les meilleurs quand ils ont été installés, il y a 30 ou 40 ans, ne durent pas éternellement. Ce phénomène touche l'industrie pétrolière partout dans le monde. La dégradation des pipelines cause des fuites.
Quelle que soit la quantité de pétrole déversée, toute fuite cause d'importants dommages à l'environnement, et nous devons le reconnaître. Il y aura des coûts. Ce projet de loi contient des échappatoires, puisqu'il ne définit pas précisément ce que les pollueurs devront payer. Voilà ce qui nous inquiète. Bien sûr, nous sommes heureux qu'on fasse un petit pas dans la bonne direction, mais nous nous attendrions à des dispositions plus complètes dans une mesure aussi importante que celle-là. Étant donné l'âge et la nature de l'industrie pétrolière au Canada, les pipelines doivent être soumis à une surveillance complète et efficace afin que toute fuite soit repérée le plus tôt possible. Cela nous préoccupe tous.
En février 2013, une équipe de creusage d'Enbridge a découvert des sols contaminés à deux endroits dans les environs immédiats de la canalisation 21 d'Enbridge, qui est le principal pipeline de Norman Wells. La première excavation était située à la hauteur de la borne kilométrique 457, à environ 60 kilomètres à l'ouest de Fort Simpson. La deuxième était située à hauteur de la borne kilométrique 391. Ces deux fuites mineures ont contaminé 100 mètres cubes de sol.
À mesure que les pipelines vieillissent, les problèmes de ce genre surviennent de plus en plus. Il est donc très important que l'industrie entretienne l'équipement vieillissant avec le plus grand soin, afin de repérer et de colmater les fuites le plus tôt possible.
Comment le concept de faute et de négligence s'applique-t-il aux systèmes d'exploitation des pipelines que l'Office national de l'énergie a approuvés il y a plusieurs années? Comment pouvons-nous faire en sorte que les systèmes d'exploitation soient en mesure de parer aux problèmes que peuvent présenter les pipelines?
Bien que le projet de loi propose d'importantes améliorations au régime de responsabilité associé aux pipelines au Canada, il n'oblige pas catégoriquement les pollueurs à payer. Voilà qui mine l'efficacité des améliorations apportées et laisse les contribuables dans l'incertitude. Dans bien des cas où il est impossible de déterminer s'il y a responsabilité ou négligence, lorsque le coût des travaux de nettoyage dépasse 1 milliard de dollars, les contribuables devront-ils payer la note?
Ce que nous disons, essentiellement, c'est que les très petits accidents seront couverts. Dans le cas des accidents plus importants, toute la question de la faute et de la négligence sera à la discrétion, je suppose, de l'Office national de l'énergie, qui prendra la décision finale. Imaginons un peu les pressions que pourraient exercer divers sénateurs et autres en faveur des sociétés de pipelines sous un tel régime. Si j'ai bien compris, le Cabinet pourrait lui aussi contribuer à la prise de décisions, en plus de l'Office national de l'énergie.
Le principe voulant que les personnes responsables d'un dégât paient les pots cassés est important. Nous sortons tout juste d'un exercice semblable avec l'industrie nucléaire; nous avons limité sa responsabilité même après avoir constaté l'ampleur de la catastrophe à Fukushima, dont les coûts de nettoyage ont très largement dépassé les limites que nous avons fixées pour l'industrie au Canada.
Pourquoi? Parce que ces industries ne peuvent tout simplement pas négocier les assurances nécessaires pour couvrir toutes les éventualités. C'est un des problèmes de l'ère industrielle: déterminer comment veiller à ce que les sociétés puissent obtenir une couverture suffisante ou bien un cautionnement adéquat afin que le gouvernement ne se retrouve pas à payer la note si les choses tournent mal.
Un des meilleurs exemples de cette situation, c'est la mine Giant de Yellowknife, où le gouvernement stockera sous terre, de façon permanente, 237 000 tonnes d'arsenic, à un coût qui dépassera largement 1 milliard de dollars.
Il faut suivre très attentivement ce qui se passe dans de nombreuses industries afin de prévenir les accidents et de veiller à ce que la réglementation et la surveillance soient solides. Il faut aussi que le processus d'évaluation environnementale préalable aux projets soit rigoureux, afin que tous les détails soient examinés au moment de la planification de nouveaux pipelines. Je pense au gazoduc du Mackenzie et à son processus d'évaluation environnementale qui a pris tellement d'années. On n'a pas obtenu de réponses sur la situation entourant le gazoduc, compte tenu de la nature changeante du pergélisol dans le Nord canadien. On ne s'est pas penché là-dessus et on n'a pas répondu à toutes les questions.
L'évaluation environnementale est très importante. Malheureusement, le gouvernement affaiblit les mesures de protection environnementale. Or, si on n'effectue pas une évaluation environnementale rigoureuse avant le début d'un projet, les risques de problèmes ultérieurs sont plus grands. Voilà le résultat.
Dans les Territoires-du-Nord-Ouest, les Premières Nations sont devant les tribunaux pour se battre contre les conservateurs qui veulent saccager le système de réglementation environnementale. Ce saccage est pourtant contraire aux accords sur les revendications territoriales, qui jouissent d'une protection constitutionnelle, ainsi qu'aux ententes sur l'autonomie gouvernementale. Les Premières Nations s'élèvent contre l'élimination des offices régionaux de la région du Sahtu, où se trouvent les pipelines des Territoires-du-Nord-Ouest. Grâce à ces offices, les Premières Nations auraient vraiment eu leur mot à dire dans les décisions relatives aux pipelines, sans compter que ces offices les auraient aidées à mieux comprendre les retombées positives de ces décisions. Les Premières Nations du Yukon se préparent à mener une bataille juridique semblable si le projet de loi entre un jour en vigueur.
Les entreprises progressistes, de leur côté, ont constaté que les normes environnementales élevées peuvent jouer en leur faveur quand elles vendent leurs produits à l'étranger. Hier soir, la première ministre élue de l'Alberta a parlé de la nécessité, pour cette province, d'adopter des normes plus strictes afin que ses produits soient mieux accueillis ailleurs dans le monde. Il est important de s'assurer que les produits canadiens répondent à des exigences rigoureuses. Nous pourrons ainsi obtenir de meilleurs résultats.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Je suis heureuse de pouvoir prendre la parole au sujet de ce projet de loi, qui montre que le gouvernement est déterminé à s'attarder à ce qui compte le plus aux yeux des Canadiens, c'est-à-dire la croissance économique, la sécurité énergétique et la protection de l'environnement. La Loi sur la sûreté des pipelines donnerait suite aux engagements pris par le gouvernement dans ces trois domaines. Elle garantirait la prospérité à long terme du Canada, tout en exigeant que notre infrastructure énergétique essentielle soit respectueuse de l'environnement.
Nous sommes fermement déterminés à faire en sorte que les Canadiens puissent continuer de profiter des pipelines et que les contribuables n'aient pas à payer les coûts éventuels d'un incident touchant un pipeline. C'est pour cette raison que nous avons déjà l'un des régimes de sécurité les plus rigoureux du monde en ce qui concerne les pipelines. Nous avons mis en place des mesures pour garantir que les pipelines du Canada sont sûrs et modernes. Nous pouvons également compter sur un organisme national de réglementation qui dispose des pouvoirs nécessaires pour faire respecter les normes élevées qui sont en vigueur à l'heure actuelle, et les résultats dont nous disposons prouvent que cette approche fonctionne.
Comme on l'a souvent mentionné, entre 2008 et 2013, 99,999 % des produits pétroliers transportés dans des pipelines sous réglementation fédérale sont arrivés à destination sans problème. Le gouvernement veut donc faire fond sur cette réalisation. Nous souhaitons réduire le nombre d'accidents à zéro, et la Loi sur la sûreté des pipelines pourrait nous permettre d'atteindre cet objectif.
Comme les députés le savent, la Loi sur la sûreté des pipelines est l'un des éléments clés du plan global du gouvernement en matière d'exploitation responsable des ressources. Ce plan vise à garantir que les abondantes ressources naturelles du Canada sont exploitées de manière à favoriser l'emploi, la croissance et la prospérité à long terme. Parallèlement, nous renforçons la protection environnementale et nous assurons de la participation des Autochtones dans tous les aspects de l'exploitation des ressources.
Il s'agit d'un plan équilibré, qui réduit les chevauchements et rend plus prévisible et plus rapide le processus d'examen réglementaire des grands projets d'exploitation. Le plan fait aussi en sorte qu'aucun projet n'obtient le feu vert sans avoir fait la preuve que la sécurité des Canadiens et de l'environnement est assurée.
Je veux m'attarder sur ce point un instant. Le système de réglementation qui s'applique au secteur de l'exploitation est de calibre mondial et à certains points de vue, le meilleur au monde. Le gouvernement a déjà introduit un ensemble complet de mesures pour les pétroliers et en matière de sécurité extracôtière afin de répondre aux plus hautes normes de calibre mondial. Nous prenons également des dispositions à l'égard du transport ferroviaire.
Le projet de loi à l'étude vient renforcer encore plus ce système de réglementation. Ainsi, il assure aux Canadiens et à nos clients étrangers que la sûreté est primordiale au Canada. Ajoutons à cela les innovations technologiques du secteur énergétique, notre engagement à faire pleinement participer les Autochtones et nos convictions profondes par rapport à la protection de l'environnement, et tous les éléments sont réunis pour faire du Canada un leader mondial en matière de développement énergétique responsable.
La Loi sur la sûreté des pipelines est un élément important de tout cela. Par ailleurs, elle tient compte du fait que le secteur pétrolier et gazier du Canada alimente l'économie du pays. En 2013, par exemple, le Canada a produit environ 3,5 milliards de barils de pétrole et 13,7 milliards de pieds cubes de gaz naturel par jour, dont la très grande majorité, d'une valeur de 100 milliards de dollars, a été expédiée par pipeline.
En outre, toujours en 2013, l'industrie gazière et pétrolière a fourni de l'emploi directement et indirectement à 360 000 Canadiens. Voilà 360 000 emplois bien rémunérés qui appuient des familles canadiennes partout au pays.
Signalons aussi qu'en 2013, les ventes de produits énergétiques canadiens ont atteint 128 milliards de dollars et représentaient plus du quart de nos exportations de marchandises. Les retombées économiques sont incroyables. À elle seule, l'industrie pétrolière et gazière a généré près de 8 % du produit intérieur brut. Au cours des cinq dernières années, elle a procuré au gouvernement des recettes de 23,3 milliards de dollars par année, en moyenne. Ces sommes servent à financer des programmes sociaux tels que les soins de santé, l'éducation et l'infrastructure.
Malgré la chute récente des prix du gaz et du pétrole, les sommes en jeu montrent pourquoi le gouvernement fait tout son possible pour tirer parti des possibilités et des avantages qu'offre le secteur énergétique, ce qui suppose notamment des pipelines sûrs, sécuritaires et modernes. Rappelons aussi que l'industrie des pipelines est un employeur important, qui procure des milliers d'emplois d'un bout à l'autre du pays.
Le Comité permanent des ressources naturelles, dont j'ai le plaisir de faire partie, a entendu un représentant des syndicats de la construction. Il a brossé un tableau de toute la création d'emploi liée à la construction de nouveaux pipelines. Je le cite:
S’il s’agit d’un oléoduc, on aura des milliers de gens employés dans toutes sortes de métiers, des plombiers, des chaudronniers, des mécaniciens de chantier, des ferronniers, des tôliers, des spécialistes des isolants, des ouvriers, des monteurs d’échafaudages, des charpentiers, et, à l’occasion, le constructeur d’ascenseurs [...] On parle d’une soixantaine de métiers.
Tout cela, seulement pour la construction. C'est seulement un des aspects de la valeur économique de la construction d'un réseau moderne et sûr de pipelines.
La renforcerait cet effort de calibre mondial. Tout particulièrement, le projet de loi proposerait des mesures supplémentaires de protection dans trois domaines clés. Le premier est la prévention des incidents, le deuxième est la préparation et les interventions, et le troisième est la responsabilité et l'indemnisation.
La responsabilité et l'indemnisation sont d'une importance particulière, car elles démontrent clairement l'intention du gouvernement d'exiger des comptes des exploitants de pipelines pour tout tort, toute perte ou tout dommage causé.
Que les Canadiens ne se méprennent au sujet de la détermination du gouvernement à cet égard. Comme l'a dit le à maintes occasions, la propose que les sociétés aient une responsabilité illimitée en cas de faute ou de négligence. Le projet de loi y parviendrait en mettant en oeuvre un régime de responsabilité absolue ou sans faute pour toutes les sociétés exploitantes de pipelines. Pour les pipelines majeurs, le montant de la responsabilité absolue serait fixé à 1 milliard de dollars. Autrement dit, les sociétés de pipelines seraient responsables pour tout dommage, peu importe ce qui s'est passé ou qui est responsable. Rien ne serait laissé à la chance.
La donnerait au gouvernement la possibilité d'intenter des poursuites contre les exploitants de pipelines afin qu'ils assument les coûts liés aux dommages causés à l'environnement. Elle donne également à l'Office national de l'énergie le pouvoir d'ordonner le remboursement des frais de nettoyage payés par le gouvernement, les organismes de gouvernance autochtones ou les particuliers à la suite d'un déversement.
En somme, le contribuable ne se retrouvera pas à payer la note. Les coûts totaux de nettoyage et d'indemnisation reviendraient aux exploitants de pipelines, comme il se doit. Ce principe s'appliquerait également aux pipelines abandonnés. Les exploitants couvriraient tous les coûts et dommages liés à leurs pipelines, même désaffectés. Autrement dit, la responsabilité est permanente, du moins jusqu'à ce que le pipeline soit extrait du sol.
Je pourrais encore vanter les mérites du projet de loi , mais je termine en invitant simplement les députés à étudier soigneusement le projet de loi. Je n'ai aucun doute qu'ils l'appuieraient au terme de cette étude, reconnaissant qu'il veillera à la sécurité de nos pipelines, renforcera le secteur canadien de l'énergie et favorisera la prospérité des Canadiens.
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Monsieur le Président, je suis heureux de participer au débat sur le projet de loi . J'aimerais remercier ma collègue qui s'est exprimée juste avant moi d'avoir eu la générosité de partager son temps de parole avec moi aujourd'hui.
Je suis évidemment ravi d'être ici parce que ce projet de loi porte expressément sur les priorités du gouvernement: la sécurité énergétique, la croissance économique et la protection de l'environnement. La Loi sur la sûreté des pipelines permettrait d'atteindre ces trois objectifs. La mesure législative reconnaît l'importance des pipelines, qui transportent les produits énergétiques dont les résidants de notre grand pays ont besoin tous les jours. Les pipelines jouent un rôle essentiel en transportant les produits énergétiques partout au pays: c'est grâce à eux que nous pouvons propulser nos voitures, faire fonctionner nos entreprises et nos usines et chauffer nos maisons — y compris les maisons qui se trouvent dans ma circonscription, Yukon. Le projet de loi reconnaît le rôle important du secteur pétrolier et gazier pour l'économie de notre pays.
Nous avons entendu des chiffres à de nombreuses reprises, mais je crois qu'il vaut la peine de les répéter. Les ressources pétrolières et gazières sont abondantes et c'est grâce à elles, notamment, que le secteur de l'énergie représentait près de 10 % de l'économie canadienne en 2013. Entre 2008 et 2012, ce secteur a aussi généré plus de 25 milliards de dollars par année en recettes fédérales et provinciales. À la lumière de ces chiffres, on constate que le secteur de l'énergie aide grandement les gouvernements fédéral et provinciaux à offrir aux Canadiens des programmes et des services — mesures d'aide sociale, éducation, santé, projets environnementaux ou priorités économiques, selon leurs compétences respectives — qui répondent aux objectifs de la population.
Enfin, la Loi sur la sûreté des pipelines reflète l'importance que nous accordons au renforcement de la sécurité des pipelines. Tant que nous serons au pouvoir, la sécurité énergétique et la croissance économique ne se feront jamais au détriment de la sécurité de l'environnement. C'est pour cette raison que notre plan global d'exploitation responsable des ressources indique clairement que les projets d'exploitation des ressources seront approuvés uniquement s'ils sont jugés sûrs, autant pour les Canadiens que pour l'environnement. Le gouvernement l'a prouvé maintes et maintes fois.
Le projet de loi sur la sûreté des pipelines et un volet névralgique de ce plan d'exploitation responsable des ressources naturelles. Comme on le sait, le projet de loi repose sur trois grands piliers, à savoir la prévention des accidents, la préparation et l'intervention, ainsi que la responsabilisation et le dédommagement.
De l'avis général, le projet de loi vise juste à ces trois égards. Les experts de tous les horizons qui ont témoigné au comité permanent des ressources naturelles, auquel je siège, ont convenu qu'il s'agissait d'une mesure à la fois nécessaire et tout à fait positive.
Lorsque les Canadiens auront examiné de plus près les principales dispositions du projet de loi , j'espère qu'ils comprendront mieux en quoi il favoriserait la concrétisation des trois priorités. Nous continuerons à créer des emplois et des débouchés et à les protéger, au profit de tous les Canadiens, en favorisant l'indépendance énergétique du Canada.
Nous y parviendrons tout en maintenant et en renforçant notre régime de sûreté des pipelines qui compte déjà parmi les plus sévères et les plus efficaces du monde. Après tout, jour après jour, les Canadiens roulent, dorment et travaillent au-dessus des centaines de milliers de kilomètres de pipeline qui sillonnent notre pays.
Comme nous l'avons entendu dans le cadre d'autres débats et d'interventions de députés à la Chambre, le Canada affiche un bilan positif à 99,99 % au chapitre de la sécurité des pipelines. Les Canadiens ont manifestement de quoi en être fiers. Ce bilan exceptionnel prouve que le Canada a bel et bien un régime de sûreté de calibre mondial. Cependant, que faut-il déduire de la manière dont les autres pays font les choses? Quel est leur bilan au chapitre de la sûreté des pipelines? Notre législation en la matière est-elle efficace? Je m'arrête quelques instants à ces questions.
Le Canada affiche un taux de déversement inférieur de 57 % et de 60 %, sur une période de 11 ans, à celui de l'Europe et des États-Unis respectivement. C'est un bilan plutôt exceptionnel. Alors que les États-Unis et le Royaume-Uni appliquent une législation semblable à la nôtre, la capacité financière minimale de 1 milliard de dollars, une limitation absolue de la responsabilité, est propre au régime canadien.
Le Canada se dotera également d'un mécanisme exceptionnel de protection financière à recouvrement de coûts, qui offrira une protection complète pour le nettoyage et les dédommagements.
Je pense que tous les députés conviendront que la prévention de tous les types d'accidents et de déversements est l'élément le plus important de notre régime de protection environnementale. Compte tenu de la limite de responsabilité de 1 milliard de dollars et des sanctions prévues dans la loi, les Canadiens peuvent avoir l'assurance que les infractions aux dispositions de cette mesure législative seraient prises au sérieux et que les contribuables ne seraient pas tenus d'acquitter la facture des opérations de nettoyage.
À quels types de sanctions les sociétés de pipelines s'exposeraient-elles en cas d'infractions à la loi? Si, malgré les mesures de prévention mises en place, qui représentent notre objectif principal, il devait se produire un accident, les entreprises de pipelines seraient assujetties aux lois qui régissent toutes les activités de l'industrie au Canada. Par conséquent, la responsabilité de ces entreprises serait illimitée si elles étaient déclarées fautives ou coupables de négligence.
Deuxièmement, l'Office national de l'énergie pourrait imposer des amendes et des peines d'emprisonnement aux entreprises, selon la gravité de l'infraction. Troisièmement, le plan de développement responsable des ressources confère de nouveaux pouvoirs à l'Office national de l'énergie, pour imposer des sanctions administratives pécuniaires. Ainsi, l'office pourrait imposer des amendes aux sociétés qui enfreignent un règlement ou un décret. Il s'agit d'un nouvel outil, qui permettrait de sanctionner les infractions mineures.
Le projet de loi dont nous sommes saisis améliore et précise ces mesures. Que feront les entreprises pour moderniser leurs vieux pipelines? Je sais que cette question a été posée à l'intervenante précédente, mais il faut rappeler trois principes.
Nous devons établir les paramètres de nos systèmes de sécurité de calibre mondial. La prévention fait évidemment partie intégrante de cet aspect du plan. La loi exige que les meilleures technologies soient utilisées et que les Autochtones et les entreprises participent aux activités d'exploitation et de surveillance des pipelines et contribuent à assurer la sûreté de ces derniers.
Tous les pipelines relevant de la réglementation fédérale, qu'ils soient en service, en chantier ou à l'état de projet, seront touchés par les mesures proposées. Ce nouveau régime s'appliquera aux projets ainsi qu'aux nouveaux et aux anciens pipelines.
Certaines questions seront fort probablement soulevées quant aux mesures que nous voulons prendre et aux raisons qui font que nous n'obligeons pas les entreprises à créer un fonds commun en prévision d'un éventuel déversement. Nous songeons toujours à la pire éventualité. Il y a un vieil adage qui dit: il faut espérer que tout ira pour le mieux, mais s'attendre au pire.
Bien que notre bilan en matière de sûreté soit actuellement de 99,99 %, il faut rester réaliste quant à ce qui peut se produire et tirer des leçons des accidents passés. En outre, nous devons trouver le juste équilibre: il faut, d'une part, veiller à protéger l'environnement et la population et, d'autre part, faire en sorte que les entreprises soient en mesure de transporter les précieuses ressources énergétiques du Canada.
Nous pouvons garantir aux Canadiens que les frais engagés pour toute intervention seront complètement récupérés auprès de l'industrie afin que les contribuables soient protégés. C'est une disposition fondamentale. Les Canadiens exigent que le régime de sûreté des pipelines soit très strict et très sûr, mais ils veulent aussi avoir l'assurance de ne pas se retrouver avec la facture de la décontamination en cas d'accident.
Nous y tenons aussi et nous avons présenté un grand nombre d'autres mesures législatives à cette fin. La présente mesure ne fait pas exception. Le principe du pollueur-payeur est maintenu. C'est ce que les Canadiens veulent. Les Canadiens s'attendent à ce que les pollueurs payent, et le présent gouvernement va y veiller à mesure qu'il mettra en oeuvre son régime de développement responsable des ressources.