propose que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
-- Monsieur le Président, c'est pour moi un privilège que de lancer le débat d'aujourd'hui sur le projet de loi , Loi sur le transfert de responsabilités aux Territoires du Nord-Ouest.
[Français]
En fait, c'est avec honneur que j'ouvre le débat sur le projet de loi , une loi sur le transfert des responsabilités liées aux terres et aux ressources des Territoires du Nord-Ouest.
Le dépôt du projet de loi sur le transfert des responsabilités liées aux terres et aux ressources des Territoires du Nord-Ouest représente l'aboutissement de décennies de travail acharné dans le dossier du transfert des pouvoirs décisionnels liés aux terres et aux ressources aux résidants des Territoires du Nord-Ouest.
Il s'agit d'un point crucial non seulement dans l'évolution sociale et économique des Territoires du Nord-Ouest, mais aussi dans l'évolution constitutionnelle de notre beau et grand pays.
Nous savons que le Nord occupe depuis toujours une place particulière dans la vie de notre grand pays. Il marque une frontière. Il est le berceau de peuples et de cultures riches et dynamiques. Il recèle un potentiel immense. Le Nord définit à la fois le Canada et l'identité canadienne.
[Traduction]
Le gouvernement conservateur, sous la gouverne du , a toujours démontré son ferme engagement à l'égard du Nord. D’ailleurs, je suis fier de dire qu’aucun autre gouvernement fédéral de l’histoire canadienne n’a fait autant pour le Nord que le gouvernement conservateur.
Une des premières choses qu’il a faite après son arrivée au pouvoir en 2006 a été d’adopter une Stratégie pour le Nord, qui est fondée sur quatre piliers. Le premier pilier consiste à exercer la souveraineté du Canada, le deuxième, à promouvoir le développement social et économique, le troisième, à protéger le patrimoine environnemental du Canada et le quatrième, à améliorer et à décentraliser la gouvernance dans le Nord.
L’adoption de la Loi sur le transfert des responsabilités aux Territoires du Nord-Ouest est une autre étape importante de la mise en œuvre de la Stratégie pour le Nord. Je dirais même qu'il s'agit d'un jalon. Nous sommes conscients qu’un élément essentiel de l’histoire du Canada a été l’évolution des vastes régions nordiques en des territoires autonomes, la mise en valeur des ressources étant le point d’appui de l’économie de ces régions.
Notre bilan diffère de façon très marquée de celui de nos amis les libéraux qui, pendant des décennies, ont traité la question du Nord comme une considération secondaire et les ressources nordiques, comme un coffre au trésor pour le gouvernement fédéral.
En mars dernier, peu après ma nomination à titre de , j’ai eu l’honneur de participer à Yellowknife à la conclusion des négociations de l’Entente sur le transfert des responsabilités liées aux terres et aux ressources des Territoires du Nord-Ouest avec le du Canada, le premier ministre des Territoires du Nord-Ouest ainsi qu’avec cinq de nos partenaires autochtones des Territoires du Nord-Ouest: la Société régionale inuvialuite, la Nation métisse des Territoires du Nord-Ouest, le Secrétariat du Sahtu, le Conseil tribal des Gwich’in et le gouvernement tlicho.
C’est le qui l’a exprimé le mieux, à la signature de l’entente de principe qui a eu lieu en mars dernier, lorsqu’il a dit:
Notre gouvernement reconnaît que les habitants du Nord sont les mieux placés pour prendre les décisions importantes concernant la gestion de leur économie et la façon de maximiser l’utilisation de leurs ressources [...] Lorsqu’elle sera finalisée, cette entente historique donnera aux Territoires du Nord-Ouest [...] davantage de pouvoir de décision à l’égard d’une vaste gamme de nouvelles responsabilités, ce qui favorisera la création d’emplois, la croissance et la prospérité à long terme dans l’ensemble du territoire.
Le gouvernement est d’avis que les possibilités et les défis que présentent les Territoires du Nord-Ouest sont mieux gérés par les gens qui les comprennent le mieux, c’est-à-dire les résidants des Territoires du Nord-Ouest.
[Français]
C'est justement ce que fera cette loi qui est devant nous. Elle permettra aux résidents des Territoires du Nord-Ouest de prendre le contrôle des terres et des ressources et de tirer profit de ces formidables ressources qui se trouvent dans leur propre région.
Ceux et celles qui pourraient avoir des doutes sur ce que ce projet de loi peut accomplir n'ont qu'à constater les avantages qu'ont eus le transfert des responsabilités et l'instauration d'un système de réglementation moderne pour l'économie du Yukon. Ce n'est pas par pure coïncidence qu'en ce 10ième anniversaire du transfert des responsabilités au Yukon, le territoire connaît, pour la 10ième année consécutive, une croissance positive de son produit intérieur brut.
L'investissement est à la hausse, le chômage est à la baisse et le Yukon ne l'a jamais regretté. Pour finaliser le transfert des responsabilités décisionnelles entrepris il y a des décennies, ce projet de loi mettra en application l'entente sur le transfert des responsabilités liées aux terres et aux ressources des Territoires du Nord-Ouest.
Le projet de loi modifiera la Loi sur les Territoires du Nord-Ouest et mettra en application l'entente. Il modernisera cette loi en actualisant son libellé, en clarifiant des dispositions clés, en éliminant d'autres dispositions considérées comme obsolètes et en mettant à jour les pouvoirs territoriaux qui dépendent de la loi. Finalement, la Loi sur les Territoires du Nord-Ouest sera modifiée de manière à consacrer les pratiques actuelles appuyant un gouvernement responsable au sein du territoire.
Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest a évolué considérablement depuis 1967, lorsque Yellowknife a été déclarée capitale des Territoires du Nord-Ouest et que le siège du gouvernement y a été transféré à partir d'Ottawa. Depuis ce temps, le gouvernement fédéral a cédé des pouvoirs au gouvernement territorial en matière de soins de santé, d'éducation, de logement, de foresterie et de services sociaux.
Le transfert des pouvoirs de type provincial est une priorité commune de longue date des gouvernements fédéraux et territoriaux. D'ailleurs, au cours des quatre dernières décennies, la plupart de ces pouvoirs ont été cédés aux gouvernements territoriaux. Le transfert des responsabilités de type provincial liées aux terres, aux eaux et aux ressources des Territoires du Nord-Ouest est la dernière fonction de type provincial importante que le gouvernement fédéral assume encore au nom des Territoires du Nord-Ouest.
En termes simples, ce projet de loi matérialise le transfert des responsabilités aux Territoires du Nord-Ouest. Il donne aux territoires les outils pour tracer son propre destin, un destin qui, nous le savons tous, sera prospère.
[Traduction]
Pour atteindre cet objectif, nous avons travaillé inlassablement avec tous nos partenaires du Nord. Dans les Territoires du Nord-Ouest, nous avons coopéré avec le gouvernement territorial, sous la gouverne impressionnante du premier ministre McLeod — dont je signalerais la présence si le Règlement le permettait, mais je sais que c'est interdit —, et nous avons travaillé étroitement avec divers intervenants et gouvernements autochtones, notamment la Société régionale inuvialuite, le Conseil tribal gwich’in, le Secrétariat du Sahtu, le gouvernement tlicho et la Nation métisse du territoire afin de conclure une entente globale sur le transfert des responsabilités.
J’aimerais aussi saisir l’occasion pour souligner le travail de mes prédécesseurs. J'ai eu le privilège, aujourd'hui, de présenter le projet de loi et d'ouvrir le débat à son sujet, mais je tiens à souligner le travail de l’actuel whip en chef du gouvernement, le député d', ainsi que de l’honorable Jim Prentice et de l’honorable Chuck Strahl, qui n'ont ménagé aucun effort pour concrétiser ce projet de loi. Et, évidemment, rien n’aurait été possible sans la constance du lui-même.
En juin dernier, j’étais à nouveau dans les Territoires du Nord-Ouest, cette fois à Inuvik, pour signer l’Entente définitive sur le transfert des responsabilités au nom du gouvernement du Canada, tout comme l’étaient les représentants du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest et des cinq groupes autochtones. Nous continuons de travailler en vue de respecter la date cible d’entrée en vigueur du 1er avril 2014, à la demande du premier ministre des Territoires du Nord-Ouest et comme convenu par le du Canada et toutes les parties à l’entente de transfert des responsabilités. Tout comme pour le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, notre objectif consiste à céder un régime de réglementation des terres et des eaux moderne, efficient et efficace à ce gouvernement, conformément au Plan d’action de 2010 visant à améliorer les régimes de réglementation dans le Nord.
Contrairement à l’avis du député de , en face, selon lequel la mise en valeur des ressources n’a pas réduit la pauvreté, le gouvernement sait qu’elle a créé des emplois et a donné lieu à des retombées économiques dans le Nord et partout au Canada. Nous savons également que les Territoires du Nord-Ouest sont riches en possibilités, compte tenu de l’abondance des ressources minérales et des réserves de pétrole et de gaz. Toutefois, une grande partie de ces ressources ne sont pas exploitées, sans compter que le territoire a connu une contraction de l’économie au cours des dernières années. C'est la réalité. Un régime réglementaire moderne est un outil important pour attirer des investissements et promouvoir la croissance dans le territoire.
Voilà pourquoi ce projet de loi met également en place un cadre réglementaire amélioré dans les Territoires du Nord-Ouest qui fera en sorte que la mise en valeur des ressources se poursuive d’une manière qui respecte l’environnement, tout en assurant la prospérité à long terme des Territoires du Nord-Ouest pour les générations à venir.
Ainsi, la Loi sur le transfert de responsabilités aux Territoires du Nord-Ouest modifiera entre autres la Loi sur les terres territoriales, la Loi sur les eaux des Territoires du Nord-Ouest et la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie. Les modifications augmenteront la prévisibilité et la rapidité du processus d’évaluation environnementale, réduiront le fardeau réglementaire, amélioreront la protection de l’environnement et permettront un processus adéquat de consultation des Autochtones. Mais surtout, les modifications conféreront aux résidants des Territoires du Nord-Ouest des pouvoirs décisionnels accrus quant à la nature et au rythme du développement, de même qu’aux processus réglementaires et aux évaluations environnementales exigées dans le cadre des projets de mise en valeur exécutés dans leurs terres et leurs eaux.
Plus précisément, le projet de loi modifie la Loi sur les terres territoriales de façon à ce qu’elle ne s’applique plus aux terres assujetties à l’administration et au contrôle du commissaire des Territoires du Nord-Ouest. Cette dernière s’appliquerait seulement aux terres fédérales et aux sites administrés par le gouvernement fédéral dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut. De son côté, l’Assemblée législative des Territoires du Nord-Ouest adoptera ses propres lois pour gérer les terres administrées et contrôlées par le commissaire du territoire.
Le projet de loi entraîne aussi l’abrogation de la Loi sur les eaux des Territoires du Nord-Ouest, puisque l’Assemblée législative des Territoires du Nord-Ouest promulguera également une nouvelle loi sur la gestion des eaux territoriales.
L’Office des terres et des eaux de la vallée du Mackenzie continuera d’accorder des licences visant les terres territoriales et privées de la vallée du Mackenzie, mais la nouvelle législation territoriale et la réglementation connexe fixeront les exigences pour l’octroi de licences sur ces terres.
En ce qui concerne les eaux de la région désignée des Inuvialuit, les licences pour l’utilisation des eaux et l’élimination des déchets relèveront de la responsabilité d’un office des eaux des Inuvialuit, qui sera créé dans le cadre de la nouvelle loi territoriale.
Finalement, si ce projet de loi est adopté, la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie demeurera une loi fédérale, au même titre que les lois fédérales en matière d’évaluation environnementale dans les autres provinces et territoires du Canada.
Par conséquent, le projet de loi fait en sorte qu’une partie importante de la Loi sur les eaux des Territoires du Nord-Ouest sera incorporée à la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie de manière à permettre au Canada de conserver son pouvoir de réglementation sur les terres fédérales, la plupart des terres publiques étant transférées aux Territoires du Nord-Ouest le 1er avril 2014.
Ces changements aux processus réglementaires concernant l’utilisation des terres et des eaux continueront de se traduire par de nombreux avantages pour les résidants des Territoires du Nord-Ouest. Le projet de loi améliorera aussi la gérance de l’environnement sur les terres et les eaux du territoire.
[Français]
Lorsque nous avons lancé le plan d'action pour améliorer les régimes réglementaires actuels partout dans le Nord, nous l'avons fait pour qu'ils soient solides, efficaces et prévisibles. Nous avons notamment rendu les examens de projet plus prévisibles et rapides, diminué les examens en double, mieux protégé l'environnement et respecté nos obligations de consulter les groupes autochtones.
[Traduction]
Il est évident que l’élaboration de la loi présentée aujourd’hui est le fruit de nombreuses années de travail de collaboration important. L’adoption de la Loi sur le transfert des responsabilités liées aux terres et aux ressources des Territoires du Nord-Ouest par le Parlement marquera la fin du travail législatif de première importance pour les Territoires du Nord-Ouest que nous avions prévu dans le Plan d’action afin d’améliorer les régimes de réglementation dans le Nord. L’adoption du projet de loi nous permettra de travailler avec les résidants du Nord dans le cadre d’un régime de réglementation convenant à toutes les parties qui contribuera à améliorer les résultats économiques.
Je suis convaincu que tous les députés sont d’accord que les gens qui vivent, travaillent et élèvent une famille dans les collectivités dynamiques et autosuffisantes du Nord sont la source du pouvoir et de la légitimité de notre pays dans cette région. Ce sont là les personnes et les collectivités que cette loi vise à appuyer.
Les Canadiens du Nord doivent se voir accorder l’autorité légale d’instaurer des solutions adaptées à leurs besoins. La Loi sur le transfert des responsabilités liées aux terres et aux ressources des Territoires du Nord-Ouest donnera à ce territoire les outils et la liberté politique à cet effet.
Je prie instamment mes collègues de participer au développement du Nord canadien. Je leur demande d’adopter rapidement le projet de loi .
:
Monsieur le Président, ayant habité toute ma vie dans le Nord, je suis heureux de pouvoir participer au débat sur le projet de loi visant à mettre en oeuvre le transfert des responsabilités.
Je voudrais d'abord féliciter le premier ministre des Territoires du Nord-Ouest, Bob McLeod, ses ministres et les membres de son personnel de tout le travail qu'ils ont fait sur ce dossier. Cela rappelle les nombreuses autres personnes qui, au cours de l'histoire des Territoires du Nord-Ouest, ont veillé à ce que sa population ait des droits politiques équivalents à ceux des autres régions du pays.
Le projet de loi se divise en deux parties importantes et distinctes. La première partie modifie la Loi sur les Territoires du Nord-Ouest, qui est, pour ainsi dire, la Constitution des Territoires du Nord-Ouest. En effet, toutes les mesures prises là-bas sont assujetties à cette loi. D'autres lois sont modifiées afin de mettre en oeuvre l'entente sur le transfert des responsabilités entre le Canada et les Territoires du Nord-Ouest.
La deuxième partie apporte des modifications à la la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie en éliminant les offices régionaux des terres et des eaux créés par l'intermédiaire d'accords sur les revendications territoriales avec les Premières Nations et en les remplaçant par un superoffice.
La mesure législative propose d'autres modifications, et j'en parlerai au fur et à mesure de mon intervention. Ce sont des modifications très importantes qui accorderont au ministre, quoi qu'il en dise, des pouvoirs accrus en ce qui a trait à l'exploitation des ressources dans les Territoires du Nord-Ouest. Cela saute aux yeux.
Le Nouveau Parti démocratique appuie le transfert des responsabilités. Nous croyons que, à certains égards, c'est un pas dans la bonne direction pour les Territoires du Nord-Ouest. Nous avons hâte que le projet de loi soit renvoyé au comité afin de pouvoir proposer des amendements qui pourraient mieux servir les intérêts des habitants des Territoires du Nord-Ouest.
La partie du projet de loi qui porte sur le transfert des responsabilités concrétise partiellement le rêve chéri depuis plus de 50 ans par les habitants du Nord, à savoir réduire l'autorité que les bureaucrates d'Ottawa exercent sur leur vie. J'ai vécu cette vie, et je la connais.
En 1966, la commission Carruthers a déménagé la capitale des Territoires du Nord-Ouest à Yellowknife, et elle y a installé de nombreux bureaucrates. C'est ce qu'on peut appeler une deuxième phase de colonialisme. Nous avons amené le gouvernement fédéral dans les Territoires du Nord-Ouest et, en grande partie, il a dirigé le Nord à partir du Nord, plutôt que d'Ottawa.
Jusqu'en 1975, le commissaire des Territoires du Nord-Ouest, qui était nommé par le gouvernement fédéral, nous tenait lieu de président d'assemblée, de premier ministre et de lieutenant-gouverneur. En 1975, nous avons élu les 15 membres de notre premier conseil territorial. Mentionnons que les Territoires du Nord-Ouest englobaient aussi ce qu'on appelle aujourd'hui le Nunavut.
Auparavant, la gouvernance était assurée par un mélange de personnes élues et de personnes nommées par le gouvernement fédéral. Les pouvoirs exécutifs relevaient toujours du commissaire, qui était secondé par un sous-commissaire et un commissaire adjoint.
À partir de la nomination de John Parker, en 1979, le rôle du commissaire exécutif a commencé à ressembler à celui de lieutenant-gouverneur, qui est plutôt d'ordre cérémoniel. Je reviendrai d'ailleurs là-dessus, car c'est l'un des objets de mon intervention.
À la fin des années 1980, les services de santé, l'administration de la justice et la gestion des forêts ont été confiés au gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, qui s'en est, somme toute, bien occupé et que nous devrions féliciter d'avoir réussi, avec les ressources limitées dont il disposait, à fournir des services aux habitants de ce vaste territoire.
On nous a ensuite confié les dossiers de l'éducation, des services sociaux, de l'administration des routes et des aéroports et plusieurs autres dossiers qui relèvent normalement des provinces. Ce n'était cependant pas suffisant pour nous, habitants du Nord, car, après les années 1990, nous avons organisé des conférences sur l'évolution constitutionnelle, où nous avons pu discuter de notre avenir et des orientations que nous voulions prendre. Nous voulions devenir une région à part entière du Canada.
Nous voulions que les gouvernements autochtones soient pleinement reconnus. Nous voulions que des partenariats entre les gouvernements autochtones et les gouvernements publics soient établis afin que le gouvernement territorial puisse vraiment représenter les gens de ce territoire, leur histoire et les véritables revendications des Premières Nations en ce qui concerne les terres et les ressources naturelles du Nord. La plupart des habitants du Nord en rêvent toujours.
Des pourparlers en vue d'un transfert de responsabilités ont eu lieu au début des années 2000, alors que les libéraux étaient au pouvoir. Le projet d'accord était pratiquement le même que celui-ci. Le gouvernement leur offrait peut-être un peu plus d'argent, à l'époque, et leur remettait des leviers un peu plus importants pour leur développement. Mais l'accord a fini par être rejeté par les parties, qui n'ont pas pu s'entendre.
Je pense que l'une des grandes réalisations du premier ministre McLeod, dans le dossier du transfert de responsabilités, a été de rassembler beaucoup de Premières Nations. Le premier ministre McLeod est lui-même d'origine autochtone et il suscite un grand respect parmi les Premières Nations — parmi nous tous, les gens du Nord — pour sa force et son sens de l'équité. Je pense que les qualités de cet homme ont beaucoup fait avancer le dossier du transfert de responsabilités.
La partie du projet de loi qui concerne la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie correspond au désir des conservateurs d'accélérer l'exploitation des ressources naturelles dans les Territoires du Nord-Ouest. C'est l'objectif que nous dégageons à la lecture du projet de loi. C'est la grande concession qui est faite dans ce projet de loi et à laquelle nous devrions tous nous soumettre.
Selon un rapport exhaustif réalisé il y a un an et demi par des consultants externes sur les attitudes des gens à l'égard des changements à apporter à la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie, il était clair qu'aux yeux de la majorité de la population des Territoires du Nord-Ouest, le système de réglementation n'avait pas besoin d'autres changements que des ajustements mineurs très simples.
Nous avons tous convenu notamment, y compris M. McCrank, que les plans d'aménagements du territoire, qui sont prévus dans la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie, devaient être terminés. Tout le monde était d'accord sur ce point. Le gouvernement actuel n'a pas agi assez rapidement pour que les plans soient achevés, et c'est l'un des problèmes les plus importants du système de réglementation.
Depuis plus de 20 ans, les Autochtones des Territoires du Nord-Ouest veulent avoir leur mot à dire et pouvoir exercer un contrôle au sujet de la mise en valeur des terres et des eaux. Ils ont lié cette question à la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie dans les accords sur les revendications territoriales dûment élaborés et conclus avec les gouvernements des Gwich'ins, du Sahtu et des Tlichos.
Ces peuples ont convenu de créer des offices régionaux. Ils y sont favorables. Bien sûr, des dispositions prévoient la possibilité de former un seul office, mais nous constatons que, dans les Territoires du Nord-Ouest, les offices régionaux remplissent une fonction utile et nécessaire. Ils incarnent la vision dont nous avons déjà parlé, avec un équilibre entre les gouvernements autochtones et non autochtones.
Or, dans ce projet de loi, nous constatons que cette structure serait remplacée par un office unique. Il pourrait être possible de faire marche arrière plus tard. C'est une question qui se pose actuellement de manière aiguë.
S'ils étaient au pouvoir, les néo-démocrates se pencheraient de nouveau sur la question. Nous nous assurerions que cette décision a fait en sorte que l'exploitation des ressources des Territoires du Nord-Ouest se fasse comme le veulent les habitants de ce territoire.
La Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie demeure une loi fédérale, mais elle est un document essentiel sur lequel se fonde le développement du reste des Territoires du Nord-Ouest.
Parlons des modifications apportées à la Loi sur les Territoires du Nord-Ouest en matière de transfert des pouvoirs. Les pouvoirs confiés à ce territoire ressemblent-ils de plus en plus à ceux des provinces? Oui, ils sont similaires pour ce qui est de la gestion de l'environnement et de l'administration des terres. Oui, ils le sont pour ce qui est de l'application de ces dispositions. Ces mesures sont très utiles. Je remercie tous ceux qui font ainsi progresser les choses pour les gens des Territoires du Nord-Ouest.
Par contre, d'autres dispositions du projet de loi nous inquiètent. Nous aimerions d'ailleurs qu'elles soient amendées.
J'ai déjà dit que le rôle du commissaire s'apparentait de plus en plus au rôle à caractère cérémoniel du lieutenant-gouverneur. Or, le projet de loi le ferait revenir dans le giron du gouvernement fédéral. Voici ce que dit l'article 4 du projet de loi :
Le commissaire exerce ses attributions conformément aux instructions écrites du gouverneur en conseil ou du ministre.
Le libellé du projet de loi est plus restrictif que les dispositions actuelles de la Loi sur les Territoires du Nord-Ouest. La Loi sur le Yukon ne contient pas de dispositions semblables et, au Nunavut, ces instructions sont publiées lors de leur dépôt à l'Assemblée législative.
Que voit-on, dans cet article de la loi sur le transfert de responsabilités? Que le gouvernement fédéral intensifie son contrôle par l'intermédiaire du bureau du commissaire. Par-dessus le marché, l'article 29 permet au ministre d'ordonner au commissaire de refuser la sanction à un projet de loi adopté par l'assemblée législative, sanction qui doit être donnée dans l'année suivant l'adoption du projet de loi en question.
On constate un contrôle plutôt serré de tout changement qui pourrait être apporté à l'avenir dans les Territoires du Nord-Ouest par des gouvernements qui pourraient avoir un programme différent de celui du gouvernement actuel ou de tout autre gouvernement.
Au chapitre de l'emprunt, le projet de loi maintient le pouvoir d'Ottawa de fixer le montant de la dette que les Territoires du Nord-Ouest peuvent contracter. Or, la dette des Territoires du Nord-Ouest ne constitue pas un fardeau pour le Canada. Il s'agit là d'une pratique coloniale dépassée, qui nuit à notre développement en nous empêchant d'investir dans des projets comme la production d'hydroélectricité, par exemple. Nous devons demander poliment au gouvernement fédéral s'il consentirait à élargir un peut notre pouvoir d'emprunt et à nous laisser entreprendre un projet que nous savons bénéfique pour notre population.
J'ai présenté un projet de loi au cours de la législature précédente. Il a été abondamment débattu et très bien compris. L'opposition de l'époque s'est prononcée à l'unanimité en sa faveur et le projet de loi a franchi l'étape de la deuxième lecture. Les conservateurs étaient les seuls à vouloir restreindre le pouvoir d'emprunt de notre gouvernement.
Qu'en est-il dans les provinces? Le gouvernement fédéral ne peut pas donner de directives au lieutenant gouverneur d'une province. L'ensemble des ressources naturelles relève entièrement des provinces, sans aucune ingérence de la part d'Ottawa. Aucun contrôle n'est exercé sur les emprunts. Il n'est pas possible de donner l'ordre aux lieutenants gouverneurs de ne pas octroyer la sanction royale à des projets de loi.
Toutes ces choses se trouvent dans l'entente sur le transfert des responsabilités. Cette entente nous accorderait plus de pouvoirs dans certains domaines, mais elle les limiterait ailleurs. Cela aurait pour effet de restreindre beaucoup plus notre capacité que celle des autres Canadiens. Il est possible de changer ces choses au moyen d'amendements. C'est pourquoi j'encourage le gouvernement à appuyer certains amendements qui nous permettront de jouir d'une plus grande latitude en vertu de la loi.
Examinons maintenant les changements apportés à la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie. Cette mesure législative éliminerait les offices régionaux créés dans le cadre du processus d'utilisation des terres. Elle les remplacerait par un superoffice composé de seulement 11 membres. Ce projet de loi donnerait aussi au ministre le droit d'imposer des décisions stratégiques obligatoires aux offices qui existent dans les Territoires du Nord-Ouest. En d'autres mots, le ministre pourrait dicter à un office la façon de juger certaines mesures.
Le projet de loi ne prévoit pas de consultations auprès du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest. Pourtant, il serait logique que les personnes qui s'occupent de l'environnement et des terres aient une certaine influence sur les décisions stratégiques imposées aux offices qui prennent des décisions sur le développement. Qu'y aurait-il de mal à tenir des consultations auprès du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest? De nouveau, il suffirait d'adopter un amendement pour que cela soit possible. Ce serait bien si les conservateurs étaient ouverts à l'idée.
Des vérifications environnementales indépendantes ont été réalisées dans les Territoires du Nord-Ouest en 2010. Selon ces vérifications, le fait qu'Ottawa tarde à faire les nominations nécessaires et à approuver les projets de développement représente le principal problème touchant notre régime de réglementation et le plus grand obstacle à l'exploitation des ressources dans les Territoires du Nord-Ouest. En vertu du système prévu, un gouvernement pourrait contrôler certaines choses, alors que l'autre pourrait avoir un mot à dire sur tout ce qui touche à l'exploitation des ressources. Il s'agit d'une situation intenable, qui va entraîner des conflits.
Il faut qu'un seul gouvernement soit responsable de prendre les décisions. Cela devrait être le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, en consultation et en collaboration avec les Premières Nations — qui ont des droits sur les terres et sur les ressources des Territoires du Nord-Ouest —, avec les partenaires à part entière qu'il choisirait pour développer les territoires.
C'est un objectif que nous avons tous, nous, les gens du Nord qui habitons dans les Territoires du Nord-Ouest. Nous ne sommes pas intéressés à nous comparer à l'Alberta. Nous ne voulons pas que les Territoires du Nord-Ouest deviennent une autre Alberta. Ce n'est pas pour cela que nous sommes ici. Nous voulons avoir notre propre gouvernement, nos propres règles et nos propres relations avec les groupes qui forment le Nord, qui y habitent depuis des centaines et des milliers d'années et qui s'en accommodent très bien.
Les modifications à la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie rencontrent une forte opposition parmi les Premières Nations. Le conseil tribal des Gwich'in a décidé à l'unanimité de rejeter les modifications au cours d'une réunion tenue à Inuvik, réunion à laquelle ont assisté les dirigeants de toutes les collectivités gwich'in.
Voici ce qu'a dit Robert Alexie, président du conseil tribal des Gwich'in: « Mon peuple s'est prononcé, et ce que propose le Canada est tout à fait inacceptable. »
Le gouvernement tlicho s'y oppose également. Le grand chef Eddie Erasmus a tenu les propos suivants:
Il n'est pas nécessaire de modifier l'Office des terres et des eaux du Wek'eezhii. Il n'y a rien à redire, absolument rien. Il fonctionne très bien. Pourquoi réparer quelque chose qui fonctionne?
En ce qui concerne les nominations, pourquoi le ministre tient-il fermement à procéder à toutes les nominations pour tous les offices? Pourquoi dit-il qu'il doit approuver la nomination par le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest de tout représentant à n'importe quel de ces offices? Pourquoi les représentants des gouvernements autochtones nommés à ces offices doivent-ils faire l'objet de l'approbation du ministre? En quoi cela est-il un transfert de responsabilités? Comment peut-on dire que nous sommes responsables de nos activités quand des nominations peuvent être carrément refusées? En ce qui concerne les présidents du nouveau superoffice, le ministre est seulement obligé de tenir des consultations sur la nomination d'un président. L'homme du ministre sera en poste à Yellowknife et il dirigera le superoffice. Il recevra du ministre des instructions et une orientation politique qu'il sera tenu d'appliquer sur le développement des Territoires du Nord-Ouest. Comment peut-on parler de véritable transfert de responsabilités?
J'ignore si les députés d'en face comprennent, mais s'ils consultaient leurs homologues provinciaux, ils comprendraient peut-être quels sont les pouvoirs des provinces. Le ministre a dit que le Yukon fait de l'excellent travail au chapitre des évaluations environnementales. Le Yukon prend ses propres décisions. Les Premières Nations du Yukon nomment elles-mêmes les membres de leur conseil. Le Yukon prend ses propres décisions. Le projet de loi ne nous donne pas les mêmes pouvoirs que ceux du Yukon.
J'ai connu deux mesures colonialistes au cours de ma vie. D'abord, le gouvernement fédéral, à Ottawa, a tout simplement envoyé des représentants chargés de nous gouverner. Lorsque j'étais à l'école, des enfants arrivaient d'Ottawa avec leurs parents qui avaient été envoyés en service commandé dans le Nord pour quelques années. J'avais des relations fort amicales avec les gens d'Ottawa et leurs enfants, mais ils ne venaient pas du Nord. Voilà la première mesure colonialiste.
La deuxième mesure fut l'établissement du gouvernement dans le Nord. Nous avons fait des progrès remarquables à cette époque. Nous avons fait bien des choses dans notre territoire. C'est un territoire magnifique que je suis très fier de représenter tous les jours à la Chambre des communes. J'aime ce territoire, et je veux qu'il se développe. Je veux être un Canadien comme les autres, mais le projet de loi dont nous sommes saisis n'est qu'une troisième mesure colonialiste qui nous obligera à appliquer dans le territoire des décisions prises à Ottawa. Voilà de quoi il s'agit.
Nous collaborerons le plus possible avec le gouvernement, mais nous savons que, au bout du compte, les néo-démocrates devront veiller à ce que les gens du Nord, comme les autres Canadiens, aient vraiment leur mot à dire sur la façon de gérer leurs affaires.
:
Monsieur le Président, je suis heureuse de pouvoir prendre la parole aujourd'hui au sujet de cette mesure législative importante, le projet de loi , Loi remplaçant la Loi sur les Territoires du Nord-Ouest afin de mettre en oeuvre certaines dispositions de l'Entente sur le transfert des responsabilités liées aux terres et aux ressources des Territoires du Nord-Ouest et modifiant ou abrogeant la Loi sur les terres territoriales, la Loi sur les eaux des Territoires du Nord-Ouest, la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie, d'autres lois et certains décrets et règlements. Je suis fière de prendre la parole en tant qu'habitante du Nord d'origine inuite et porte-parole responsable du développement du Grand Nord, de l'Agence canadienne de développement économique du Nord et du Conseil de l'Arctique. En effet, ce projet de loi représente une occasion importante pour la population des Territoires du Nord-Ouest.
Le transfert de responsabilités aux Territoires du Nord-Ouest est un motif de réjouissance, non seulement pour la population des Territoires du Nord-Ouest, mais aussi pour l'ensemble des Canadiens. Chaque fois que nous pouvons permettre à des administrations d'exercer un plus grand contrôle sur leur territoire et d'avoir davantage voix au chapitre en ce qui concerne l'avenir des habitants et de ceux qui gèrent certaines ressources, nous pouvons garantir qu'elles assureront une gestion efficace.
De toute évidence, le travail qui se fait actuellement en lien avec l'entente sur le transfert des responsabilités a été amorcé il y a des dizaines d'années, pour donner voix au chapitre aux gens des Territoires du Nord-Ouest, ce à quoi ils ont droit. On peut se rappeler le travail accompli par le premier ministre libéral Lester B. Pearson et son gouvernement, qui a créé la Commission consultative sur l'évolution du gouvernement dans les Territoires du Nord-Ouest, qu'on appelait aussi la commission Carrothers.
À cette époque, la commission a consulté des gens partout dans le Nord et elle a conclu, dans son rapport, que la population de cette région méritait bien entendu que le siège de son gouvernement soit situé non pas à Ottawa, comme c'était le cas à ce moment-là, mais bien dans le Nord, là où les gens pourraient jouer un rôle beaucoup plus important au sein de leur gouvernement et voir à ce que celui-ci puisse représenter la population des Territoires du Nord-Ouest. On a ainsi décrété que Yellowknife serait la capitale de ce territoire et c'est là qu'on a déplacé le siège du gouvernement territorial.
Des décennies plus tard, la ville de Yellowknife continue de prospérer en tant que siège du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest. C'est en grande partie grâce à cette importante décision que les entreprises des Territoires du Nord-Ouest sont en plein essor à l'heure actuelle, ce dont nous pouvons être fiers.
Au sujet de l'importante question du transfert de responsabilités, je tiens à souligner et à rappeler au Parlement que ce sont les gouvernements de Jean Chrétien puis de Paul Martin qui ont travaillé sans relâche à la concrétisation du transfert des responsabilités au Yukon et au Nunavut et qui ont amorcé le processus pour les Territoires du Nord-Ouest. Il s'agit d'un héritage dont nous sommes fiers. Je me réjouis à l'idée de continuer à travailler fort pour que les gens dans le Nord du Canada aient le genre de gouvernement qu'ils veulent et qu'ils méritent afin de pouvoir prendre par eux-mêmes les décisions importantes qui auront une incidence sur leur avenir.
Dans le Nord, une nouvelle génération de jeunes Canadiens est désormais prête à prendre les rênes. Nous devons déployer tous les efforts voulus pour que les territoires aient les outils et la gouvernance dont ils ont besoin pour permettre aux jeunes Canadiens et à leurs aînés de continuer à jouer un rôle dans le Nord, le nouveau moteur économique du Canada.
En tant que porte-parole pour le développement du Nord et, bien sûr, à titre de députée de Labrador, je dois avouer que, parfois, lorsque je parle du projet de loi, j'éprouve presque de la jalousie. Lorsque j'étais députée provinciale et ministre du gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador, j'ai eu l'occasion de voyager dans les régions nordiques du pays et de visiter les habitants des territoires. Je sais que ce sont des personnes formidables, qui travaillent fort dans un climat particulièrement difficile. Je peux assurer à la Chambre que, malgré l'adversité, ces gens sont très dynamiques.
J'ai pu constater combien leur culture et leur esprit d'entreprise sont inspirants. J'encourage les députés à visiter le Nord et à constater par eux-mêmes à quel point il s'agit d'une région incomparable de notre pays. La mise en oeuvre de l'Entente sur le transfert des responsabilités permettra aux habitants des Territoires du Nord-Ouest de prendre les commandes des nombreuses activités de développement économique en cours.
Dans ma circonscription, Labrador, le riche patrimoine culturel et la contribution des peuples autochtones, tels que les Innu, les NunatuKavut et les Nunatsiavut, sont bien visibles. Il est crucial que tous les peuples autochtones du Canada aient une voix forte pour les représenter. J'espère que, dans le cadre du projet de loi et des efforts des gouvernements fédéral et territorial, les peuples du Nord joueront un rôle plus important dans la détermination de leur avenir.
Nous souhaitons tous que les collectivités autochtones du Nord connaissent la prospérité sur les plans économique, social et culturel. Cet accord, espérons-le, leur permettra de se rapprocher de cet idéal.
En tant que représentante d'une région nordique, née et ayant grandi dans le Nord, il va dans dire que je comprends le besoin d'autonomie des gens du Nord et leur droit de former un gouvernement local solide capable de participer à un dialogue de gouvernement à gouvernement qui produise des résultats tangibles. Je connais la frustration et la réalité de tenter de gouverner sans avoir ni pouvoir véritable, ni la pleine capacité de prendre des décisions, ni d'entières responsabilités. Les décideurs doivent comprendre la réalité inhérente à la vie dans le Nord et le fait qu'il serait plus avantageux de confier les responsabilités nécessaires au gouvernement des Territoires du Nord-Ouest.
Nous voulons qu'il soit plus facile de faire des affaires dans nos régions septentrionales, afin d'attirer les investissements commerciaux, de créer des emplois et d'accroître les revenus. Je veux que l'entente transfère davantage de responsabilités au gouvernement des Territoires du Nord-Ouest et aux gouvernements autochtones concernés. Ainsi, ils pourraient collaborer en vue d'améliorer leurs programmes sociaux et leur filet de sécurité sociale. Ils pourraient décider d'investir dans la culture locale pour favoriser le tourisme, stimuler le commerce et attirer de nouvelles personnes dans la région.
Je suis très optimiste quant à l'avenir des Territoires du Nord-Ouest et à l'entente sur le transfert des responsabilités. Je suis optimiste quant à l'avenir de toutes les régions septentrionales du Canada.
Je crois que les régions du Nord s'épanouissent sous la conduite de bons dirigeants. Le premier ministre des Territoires du Nord-Ouest, M. Bob McLeod, accompagné de fonctionnaires et d'autres dirigeants de son gouvernement, est présent ici aujourd'hui. Je crois savoir que des représentants de gouvernements autochtones des Territoires du Nord-Ouest, favorables à cette mesure, sont également présents.
Nous devons reconnaître qu'ils ont travaillé pendant plusieurs années à l'élaboration d'une entente de transfert des responsabilités qui répond aux besoins des gens qu'ils représentent, qu'ils défendent et qui leur sont chers. Je tiens à les féliciter du travail qu'ils ont accompli.
J'espère que, malgré les nombreuses ingérences gouvernementales, ils réussiront à atteindre leur objectif, à savoir donner plus d'autonomie et de pouvoirs décisionnels aux gens des Territoires du Nord-Ouest. Je crois que nous convenons tous que c'est l'objectif visé par cette entente.
:
Monsieur le Président, je suis évidemment heureux de me lever aujourd'hui pour parler du projet de loi . C'est un projet de loi qui accorde plus de pouvoirs au gouvernement des Territoires du Nord-Ouest et qui apporte d'autres changements sur lesquels je reviendrai plus tard.
Je suis aussi ravi d'apporter au débat un point de vue que nous avons rarement eu à la Chambre, c'est-à-dire la perspective d'un Autochtone qui a négocié des accords avec les gouvernements fédéral et provincial au nom de son peuple.
Lorsque j'ai lu le projet de loi, je ne pouvais donc pas m'empêcher de l'examiner dans le contexte du travail que j'ai fait au nom des Cris d'Eeyou Istchee et de tous les gens du Nord du Québec.
[Traduction]
Les gens des Territoires du Nord-Ouest s'efforcent depuis des années d'obtenir des pouvoirs davantage comparables à ceux des provinces pour avoir un plus grand contrôle sur leurs collectivités, leurs ressources et leur destinée. C'est très semblable à ce que nous avons fait dans le Nord du Québec, avec la signature de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois en 1975, de la Paix des braves, et de la nouvelle entente sur la gouvernance régionale qui a été conclue il y a quelque temps et qui a permis la création d'un nouveau gouvernement régional qui sera pleinement fonctionnel le mois prochain.
Pour en arriver à ces ententes, nous avons collaboré avec nos voisins et avec divers ordres de gouvernement pour trouver un terrain d'entente afin de protéger nos droits et nos intérêts et nous doter d'une voie commune pour l'avenir. C'est un travail très difficile, très complexe, mais lorsqu'il est bien fait, il crée un climat stable et propice à la prospérité pour tous.
[Français]
Au NPD, nous parlons beaucoup de rétablir la relation d'égalité entre le gouvernement du Canada et tous les peuples autochtones du pays, de l'Atlantique au Pacifique, en passant bien sûr par l'Arctique. La démarche que nous avons adoptée dans le Nord du Québec s'est révélée un modèle de réussite pour toutes les parties concernées. Tout le monde se sent respecté dans ce genre de contexte.
C'est donc dans cet état d'esprit que j'ai lu le projet de loi du gouvernement. Toutefois, je dois avouer que, malheureusement, même s'il propose quelques bonnes mesures et qu'il va dans la bonne direction, il ne va pas encore assez loin, selon nous. Un gouvernement néo-démocrate aurait fait davantage et aurait concédé plus de pouvoirs au gouvernement des Territoires du Nord-Ouest.
[Traduction]
Dans sa forme actuelle, le projet de loi apporterait certains changements qui inquiètent les habitants de la région. En effet, lors de l'élaboration de ce projet de loi, les conservateurs semblent avoir totalement fait fi des importantes préoccupations des Premières Nations à l'égard des modifications législatives proposées à la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie, ce qui est également très dérangeant. Je me concentrerai sur cet aspect dans mon exposé aujourd'hui.
Ce projet de loi prévoit des modifications législatives à la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie visant à remplacer par un seul office la structure actuelle des offices régionaux des terres et des eaux, qui ont été créés lorsqu'ont été conclus les accords définitifs sur les revendications territoriales avec le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest et les gouvernements autochtones. Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest s'est également dit préoccupé par ces modifications.
En mai 2011, Michael Miltenberger, ministre de l'Environnement des Territoires du Nord-Ouest, a déclaré que le gouvernement fédéral dirige tout le processus et qu'il traite, dans une vaste mesure, le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest comme un simple intervenant.
J'aurais cru qu'un gouvernement territorial serait, à l'instar d'un gouvernement provincial ou autochtone, un véritable partenaire, et non un simple intervenant. Nous avons déjà vu comment le gouvernement conservateur actuel traite ses partenaires au sein de la Confédération. Si, dès l'amorce du processus, le gouvernement ne considère pas ou ne traite pas ses partenaires comme de véritables partenaires, de mauvaises choses en ressortent, et on ne peut parvenir à un accord à long terme. Croyez-moi, je parle par expérience.
Le conseil tribal des Gwich'ins et le gouvernement tlicho, tous deux signataires de l'Entente sur le transfert des responsabilités, se sont prononcés contre ces modifications législatives à la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie. D'autres Premières Nations s'y sont également opposées.
Comme j'ai passé une bonne partie de ma carrière à négocier au nom de mon peuple, je suis très inquiet de voir le gouvernement fusionner unilatéralement les offices régionaux des terres et des eaux.
Ces offices ont été créés lorsqu'ont été conclus les accords définitifs sur les revendications territoriales avec le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest et les gouvernements autochtones, après des années de négociations menées de bonne foi. Ces offices ont bien servi les régions et les peuples. Je suis profondément troublé de voir le gouvernement défaire unilatéralement, au détriment de la région, ce que des années de collaboration et de bonne volonté nous ont permis de construire. Si le gouvernement du Canada voulait unilatéralement modifier une partie de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois, j'y serais fermement opposé et je me battrais contre une telle idée. Par conséquent, je ne pense pas que les autres nations autochtones devraient accepter une pareille intrusion dans leurs accords et leurs droits, de la part du gouvernement fédéral.
Récemment, Robert Alexie fils, président du conseil tribal des Gwich'ins, a exprimé son opposition à ces changements. Il a déclaré ceci: « Nous avons un plan d'aménagement du territoire. Nous avons l'office des terres et des eaux. Nous avons eu gain de cause dans nos revendications territoriales. Les gens connaissent les règles, et elles fonctionnent très bien par ici. »
En octobre 2011, Gabrielle Mackenzie-Scott, du gouvernement tlicho, a déclaré ceci: « Essentiellement, nous disons à Affaires autochtones et Développement du Nord Canada que le système fonctionne bien et qu'il faut lui laisser le temps de se développer et de s'améliorer. »
Je suis certain que le ministre peut invoquer toute une série de raisons pour lesquelles il pense que ces deux dirigeants se trompent. Cependant, il me semble que le gouvernement a encore une fois omis de consulter adéquatement ceux qui sont directement concernés par ces changements et qu'il fait fi des accords négociés de bonne foi et signés par l'État fédéral.
Si le gouvernement persiste dans son approche malavisée, relativement à ce dossier, je pense ne pas me tromper en disant qu'il s'expose encore à une poursuite judiciaire et que d'autres frais juridiques viendront s'ajouter aux centaines de millions de dollars qu'il a déjà dépensés à défendre devant les tribunaux son approche indéfendable. Un tel gaspillage d'argent pourrait être évité en collaborant simplement avec tous les partenaires, qu'il s'agisse des gouvernements territoriaux ou autochtones, et en négociant.
Pire encore, ces modifications à la loi donneraient au ministre fédéral le pouvoir d'autoriser toute utilisation des terres et des eaux dans les Territoires du Nord-Ouest, ce qui lui permettrait essentiellement de contourner l'autorité du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, auquel des pouvoirs ont été accordés lors du transfert des responsabilités. Non content d'ignorer les accords sur les revendications territoriales, le gouvernement conservateur s'attribue de nouveaux pouvoirs. Pourtant, le principe des transferts de responsabilités est d'accorder des pouvoirs aux autres ordres de gouvernement, et non de s'emparer d'un plus grand nombre de pouvoirs en échange. Compte tenu du bilan du gouvernement dans la protection des droits et des intérêts des peuples autochtones relativement à l'eau, je suis très inquiet de voir ces pouvoirs confiés à un ministre fédéral.
[Français]
Mes collègues néo-démocrates et moi-même nous inquiétons du manque de concertation lors de la rédaction du projet de loi. Ce manque de concertation a suscité, avec raison, une levée de boucliers contre certains des principaux éléments du projet de loi de la part des gouvernements des Premières Nations, des Métis et même de la part de ceux qui appuient le transfert des pouvoirs. Étant donné que, de ce côté-ci de la Chambre, nous acceptons d'écouter les suggestions des uns et des autres afin de produire des résultats concrets pour la population, nous appuierons le projet de loi afin qu'il soit renvoyé en comité, où il pourra être amélioré. C'est notre intention de ce côté-ci de la Chambre.
Lorsque le projet de loi sera étudié en comité, les néo-démocrates feront ce que ce gouvernement n'a jamais fait, c'est-à-dire que nous écouterons les gouvernements des Premières Nations du Nord et nous proposerons des amendements en nous appuyant sur leurs témoignages et sur leurs observations.
Nous sommes très reconnaissants aux gouvernements des Premières Nations des Territoires du Nord-Ouest pour leur prise de position, et nous travaillerons d'égal à égal avec nos partenaires des Premières nations pour améliorer le projet de loi. Nous espérons que les conservateurs feront de même.
Dans toute cette discussion, il y a une dimension importante par rapport à ce concept de consultation qui est le nôtre dans ce pays. Lorsque les peuples autochtones du pays parlent de consultations et d'accommodements par rapport à leurs droits, ce ne ce sont pas des caprices politiques de leur part. Le gouvernement du Canada et la Couronne ont l'obligation constitutionnelle de consulter sérieusement les peuples autochtones et de prendre en compte les préoccupations exprimées pendant cette consultation. C'est ça l'obligation constitutionnelle que nous avons envers les peuples autochtones de ce pays.
J'insiste là-dessus parce que nous nous butons trop souvent à ce manquement de la part des gouvernements de ce pays. Il faut prendre au sérieux ces obligations constitutionnelles qui existent pour les gouvernements du Canada. J'inclus les gouvernements des provinces dans cette observation.
On sait sans doute que dans certaines causes, la Cour suprême a statué sur ces concepts de droits ancestraux ou issus de traités des peuples autochtones. Je noterais, entre autres, l'affaire Nation haïda c. Colombie-Britannique, dans laquelle la Cour suprême a parlé de cette notion de consultation avec les peuples autochtones. Elle a dit que dans certains cas et concernant des questions sérieuses, cette consultation peut vouloir dire « consentement ». C'est important.
Quand on parle de la primauté du droit ou de règles de droit dans ce pays, il est important de se rappeler ce que la Cour suprême avait à dire là-dessus. En effet, le gouvernement doit toujours agir en conformité avec la Constitution. C'est ça the rule of law au Canada. C'est ce que la Cour suprême a affirmé dans l'arrêt Canada (Premier ministre) c. Khadr. La Cour suprême a dit qu'il faut agir en conformité avec la Constitution.
Je n'apprend rien à mes collègues en disant que dans la Constitution, on trouve l'article 35 qui concerne les droits ancestraux ou issus de traités des peuples autochtones. C'est important de se rappeler constamment des obligations que nous avons envers les peuples autochtones.
Lorsqu'on parle des questions autochtones dans ce pays, je sais que les gens disent souvent qu'elles sont très complexes ou trop compliquées. Toutefois, ce n'est pas nécessaire qu'elles soient compliquées ou complexes. Ce qu'il nous faut, et c'est ce qui manque trop souvent de la part de ce gouvernement, c'est la volonté politique des gouvernements de régler ces questions. Avec la volonté politique, on est capable de faire preuve d'imagination politique.
Je vous donne simplement un exemple. Je ne sais pas si mes collègues ont déjà eu l'occasion de lire la Convention de la Baie-James et du Nord québécois, le premier traité moderne au Canada. Il a été signé en 1975 par les gouvernements canadien et québécois, les Cris et les Inuits, principalement.
Ce premier traité moderne au pays, qui fait presque 500 pages, est un document très complexe et juridique. Toutefois, ce document a été négocié en un an seulement. Alors, quand il y a une volonté politique, quand on n'a pas le choix et qu'il faut régler ces questions, on est capable de faire preuve d'imagination politique.
Une des choses qui sont également importantes dans ce débat sont nos relations avec les peuples autochtones.
Je veux également insister là-dessus. En tant qu'Autochtone et en tant que juriste, j'ai toujours insisté sur le fait que le premier élément au programme entre peuples ou entre nations, c'est leurs relations. Or nous avons une relation brisée avec les peuples autochtones ici au Canada. Il faut se pencher d'ores et déjà sur cette question, qui devient de plus en plus urgente.
Cela m'étonne qu'un gouvernement dont le plan économique s'appuie tellement sur le développement des ressources naturelles du pays n'ait pas saisi l'importance d'associer, en tant que partenaires égaux, les peuples autochtones dans cette entreprise de développement des ressources du pays.
En matière de ressources, d'environnement et de changements climatiques, ces questions impliquent également une dimension autochtone, quelle que soit la façon de les aborder. Même dans nos relations internationales, les traités de libre-échange que nous signons comportent également cette dimension autochtone, puisqu'on parle souvent de développement des ressources.
Nos relations avec les peuples autochtones demeurent fondamentales. C'est la pierre angulaire de ce pays. Par contre, les conservateurs en font une pierre d'achoppement par leur attitude, puisqu'ils n'écoutent pas lors de ces consultations. Il est important de préciser que nos relations avec les peuples autochtones doivent s'améliorer, car pour le moment, nous sommes devant une situation où l'on risque beaucoup trop souvent des confrontations politiques et juridiques.
Pour un parlementaire, il est troublant de penser que, chaque année, à peu près 300 millions de dollars sont dépensés pour se battre contre les droits des peuples autochtones du pays. C'est troublant! Il faut prendre en compte cette dimension autochtone de notre pays de façon urgente. Cette dimension demeure absolument fondamentale dans toutes les discussions sur à peu près tous les sujets concernant le développement de ce pays, un des pays les plus riches de la planète, par ailleurs. Il est important de se souvenir de cet aspect.
Monsieur le Président, vous connaissez probablement la loi aussi bien que moi, et je ne vous apprendrai rien en disant qu'en vertu de l'article 4,1 de la Loi sur le ministère de la Justice, chaque loi adoptée par ce Parlement doit être en conformité avec la Charte.
Toutefois, on est rendu à un point où le gouvernement du Canada doit également adopter des dispositions pour s'assurer que chaque loi adoptée par ce Parlement respecte les droits ancestraux et les droits issus de traités des peuples autochtones du pays. C'est important de commencer à réfléchir à cet aspect.
Pour conclure, nous nous attendons à voir une ouverture de la part du gouvernement concernant les amendements que mes collègues, très habiles par ailleurs, proposeront à ce projet de loi. Comme je l'ai dit, ce projet de loi est un pas dans la bonne direction, et c'est tant mieux.
Cependant, il y manque des éléments et c'est que nous espérons proposer au gouvernement. J'espère que, de l'autre côté de la Chambre, il y aura une certaine ouverture à ces propositions du NPD.
:
Monsieur le Président, c'est pour moi un honneur d'intervenir au sujet du projet de loi au nom des électeurs de Surrey-Nord.
Le projet de loi comprend deux parties principales. La première concerne le transfert des responsabilités visant à accorder plus de pouvoirs aux Territoires du Nord-Ouest. La deuxième concerne les modifications apportées à la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie. Je parlerai des deux parties, ainsi que des réponses jubilatoires et des préoccupations que nous avons entendues jusqu'ici.
Le NPD préconise le transfert des responsabilités depuis de nombreuses années. Il est regrettable que les libéraux, durant les nombreuses années où ils étaient au pouvoir, n'aient pas accordé plus de pouvoirs aux autorités locales pour les habiliter à gérer leurs ressources et leurs affaires. Pendant de nombreuses années, les libéraux et les conservateurs ne l'ont pas fait.
Parlons des traités. À quelques exceptions près, les conservateurs n'ont réussi à négocier aucun traité avec les Premières Nations. Or, les entreprises aiment les certitudes. Nous savons que les contestations territoriales et le non-respect des droits autochtones nuisent au développement et à l'utilisation des terres ainsi qu'au développement économique. Le gouvernement conservateur n'a rien fait pour régler la question des traités avec les Premières Nations.
Le transfert des responsabilités est un principe que nous appuierons, car il permet aux gouvernements provinciaux et territoriaux de prendre de bonnes décisions. Je parlerai de la deuxième partie dans un instant.
Si nous voulons que le Nord du Canada prospère, il est important que nous collaborions non seulement avec le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest et d'autres gouvernements, y compris le gouvernement du Yukon, mais également avec d'autres intervenants, afin que l'ensemble des préoccupations soient prises en considération.
Si je me fie au bilan du gouvernement conservateur, force est de constater qu'il n'a pas l'habitude de consulter toutes les parties et tous les intervenants concernés, quand bien même ces consultations pourraient grandement contribuer à l'élaboration des mesures législatives et avoir des répercussions positives sur les parties prenantes.
Comme je l'ai mentionné plus tôt, le gouvernement conservateur devrait, dans le cadre des consultations, écouter les gens et tenir compte des propositions sensées. Après les discours initiaux à la Chambre, le projet de loi sera renvoyé au comité. C'est là que nous entendrons les témoignages d'experts. Nous entendrons les témoignages d'universitaires et d'intervenants directement concernés par le projet de loi à l'étude.
Qu'est-ce qui se passe aux comités? Nous entendons l'avis d'experts, qui nous fournissent de précieux renseignements afin que nous puissions proposer des amendements. Or, chaque fois, les députés de l'opposition présentent des amendements et consultent les intéressés, alors que les conservateurs agissent comme des chiens savants, pour reprendre l'expression employée par le député indépendant d'. Le Cabinet du premier ministre dit aux députés conservateurs ce qu'ils doivent faire, qui va voter et comment. Même les changements visant à corriger des erreurs grammaticales qui sont proposés par les députés de l'opposition sont rejetés. C'est ça, le bilan du gouvernement conservateur en matière de consultation.
J'ai ici une lettre que j'aimerais consigner au compte rendu. Elle est adressée à Affaires autochtones et Développement du Nord Canada et a été envoyée par la Première Nation K'atlodeeche, qui habite la réserve dénée de Hay River, dans les Territoires du Nord-Ouest.
La Première Nation K'atlodeeche continue d'avoir trois grandes inquiétudes au sujet des modifications prévues à la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie. Essentiellement, trois choses la préoccupent: le démantèlement des offices régionaux des terres et des eaux, l'imposition de délais précis pour la réalisation des évaluations environnementales et l'obtention des approbations réglementaires et l'accroissement des pouvoirs ministériels.
Qu'il s'agisse d'immigration, de sécurité publique ou du , on voit une tendance se dessiner. Ce projet de loi ne fait pas exception. Ce que le gouvernement a tenté de faire au fil des ans — y compris au cours des deux années et demie qui se sont écoulées depuis que je suis ici —, c'est de donner aux ministres les pouvoirs qu'ils ont retirés aux organismes et aux personnes qui travaillent sur le terrain, qui connaissent le territoire puisque c'est le leur et qui consultent réellement la population locale. Les conservateurs ont pris l'habitude de présenter des mesures législatives qui accordent de plus en plus de pouvoirs à Ottawa.
J'ai déjà parlé de cette situation. J'ai déjà parlé de la concentration des pouvoirs décisionnels entre les mains des ministres conservateurs, de simples individus. Nous devons nous assurer que les pouvoirs restent entre les mains des résidants locaux. Ce sont eux qui prennent les bonnes décisions.
On a aussi observé ce phénomène dans le cas du projet de loi sur Insite. Le gouvernement souhaite concentrer les pouvoirs à Ottawa afin qu'il incombe aux ministres de prendre les décisions, alors que celles-ci devraient être prises à l'échelle locale. Les décisions appartiennent aux collectivités, car c'est là que se trouvent les spécialistes et les professionnels de la santé. La police et la GRC doivent faire face à ces situations tous les jours dans les collectivités. Je reparlerai de tout cela une autre fois.
Je sais que certains députés sont mécontents de la situation, mais c'est la vérité. Le gouvernement conservateur tente de centraliser les pouvoirs entre les mains des ministres. Nous avons vu que cette façon d'agir pouvait causer des erreurs.
La question du transfert des responsabilités soulève de nombreuses autres préoccupations, mais aussi quelques commentaires positifs. Des intervenants des Territoires du Nord-Ouest ont accueilli favorablement les changements visant à donner plus de pouvoirs à ce territoire. Ils attendent cela depuis 50 ans.
Je sais que, lorsqu'ils ne forment pas le gouvernement, les députés qui siègent dans le coin là-bas parlent des mêmes choses que nous. Cependant, une fois qu'ils sont au pouvoir, ils ne tiennent plus du tout compte de ces questions. C'est cela, le bilan libéral.
Nous savons à quel point les conservateurs se traînent les pieds dans plusieurs dossiers touchant les Autochtones, dont ceux de l'éducation, du logement pour les Premières Nations ou des traités avec celles-ci. Toutes ces mesures nous permettraient d'offrir un certain niveau de certitude aux jeunes qui vivent dans les réserves, de vivre en harmonie avec eux et d'assurer leur éducation. Malheureusement, les conservateurs ont un bien piètre bilan. En fait, c'est bien pire que cela. Je n'arrive même pas à trouver un mot qui pourrait décrire leur bilan. Même si j'en trouvais un, j'éviterais de le dire, car j'ai bien peur qu'il serait antiparlementaire. Les conservateurs ont un bien piètre bilan, car ils ne répondent pas aux besoins des Premières Nations.
Les Canadiens s'attendent à ce que nous travaillions avec les Premières Nations afin que celles-ci aient accès à des programmes d'éducation et à de l'eau potable. Malheureusement, le bilan du gouvernement conservateur à cet égard est déplorable.
Je sais qu'il me reste très peu de temps. L'attribution de pouvoirs aux Territoires du Nord-Ouest est une bonne chose. J'espère que les conservateurs vont tenir compte de certaines des préoccupations soulevées dans les Territoires du Nord-Ouest et que nous pourrons apporter des amendements au projet de loi à l'étape de l'étude en comité.