La Chambre reprend l'étude, interrompue le 4 avril, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité, ainsi que de l'amendement.
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Monsieur le Président, c'est un honneur pour moi de prendre la parole pour exprimer le point de vue des électeurs de ma circonscription, Parkdale—High Park, mais je crois que mes observations refléteront aussi le point de vue de nombreux Canadiens dans tout le Canada. Je n'ai entendu que des plaintes dans ma collectivité du fait que le gouvernement présente encore une fois un projet de loi omnibus, entassant toutes sortes de mesures dans un gigantesque projet de loi supposément budgétaire, apportant des changements importants qui se répercuteraient de manière fondamentale dans la vie des Canadiens, puis, pour la 60
e fois à la Chambre, limitant le temps dont disposent les Canadiens pour prendre connaissance du projet de loi et le temps dont disposent les parlementaires pour en débattre le contenu. Ce projet de loi fait plus de 300 pages et vise à légiférer dans une foule de domaines de la vie des Canadiens. Il ne traite pas uniquement d'économie.
J'avoue être également fort préoccupée par ce qui ne figure pas dans le projet de loi. Il n'y a rien relativement au fait que les emplois à plein temps, sûrs et bien rémunérés que les Canadiens perdent depuis le début de la récession, laissent de plus en plus place à des emplois à temps partiel, sans avantages sociaux. Il n'y a rien pour aider la génération actuelle de jeunes, qui sont incapables de trouver un emploi stable et de se lancer dans la vie sans crouler sous le poids de leur dette d'études. Il n'y a rien en ce qui concerne le fait d'avoir apparemment pigé dans la caisse de l'assurance-emploi pour équilibrer le budget au lieu de laisser la majorité des chômeurs canadiens toucher les prestations qui leur permettraient de faire la transition vers un nouvel emploi sans sombrer dans un gouffre financier, comme c'est beaucoup trop souvent le cas, y compris, assurément, dans ma circonscription.
Qui plus est, le gouvernement rebute à protéger l'environnement alors même que des organismes internationaux, dont l'ONU, réclament que le Canada donne l'exemple dans la lutte contre les changements climatiques. D'ailleurs, comme le savent très bien les parlementaires et de plus en plus de Canadiens, le gouvernement se sert des projets de loi omnibus pour éroder, voire éliminer, des dispositions qui permettent de protéger notre environnement et d'atténuer les émissions de gaz à effet de serre.
Parlons emploi. Sous le gouvernement actuel, de bons emplois ont été éliminés, mais les années se suivent et se ressemblent: rien n'est fait pour aider les Canadiens à retourner sur le marché du travail. Le projet de loi ne renouvelle pas le crédit d'impôt du NPD pour les petites entreprises, une mesure pourtant éprouvée au chapitre de la création d'emplois. Il annulerait aussi les ententes qui définissent actuellement les emplois essentiels, ce qui entravera les négociations collectives déjà en cours. Plus de 1,3 million de Canadiens sont toujours au chômage, mais le gouvernement choisit de perdre son temps en légiférant sur des mesures dont il n'a jamais été question dans le discours du budget au lieu d'agir de manière décisive pour remettre nos concitoyens au travail.
La vaste majorité des emplois créés par le gouvernement sont des emplois à temps partiel. En mars, près de 70 % des emplois créés étaient des emplois à temps partiel. Par conséquent, les Canadiens qui ont pu retourner au travail après la récession sont souvent obligés, pour joindre les deux bouts et faire vivre leur famille, de cumuler deux ou trois emplois à temps partiel, au lieu d'occuper l'emploi unique qu'ils avaient auparavant.
Il n'est pas étonnant que nous observions des inégalités croissantes, au pays, pour ce qui des revenus et de la richesse. Un rapport qui vient d'être publié la semaine dernière montre que les 86 personnes les plus riches au Canada possèdent ensemble la même quantité de richesses que les 11,4 millions de personnes les plus pauvres. Si une telle répartition de la richesse ne peut pas être qualifiée d'inégale, je me demande bien comment la décrire. Ce projet de loi ne contient aucune disposition pour que l'écart entre riches et pauvres cesse de se creuser. Franchement, je crois que les Canadiens méritent beaucoup mieux.
[Français]
Je suis heureuse que le gouvernement ait finalement adopté la proposition du NPD de plafonner les tarifs que les fournisseurs de services sans fil exigent des autres fournisseurs.
Cette mesure arrive toutefois trop tard pour bien des entreprises canadiennes en démarrage. Ce retard a accru la convergence dans le marché des services sans fil. Les consommateurs ont peu d'options, ce qui fait augmenter les prix.
[Traduction]
Nous entendons les Canadiens se plaindre des tarifs extrêmement élevés dans les services de télécommunications au pays.
Je voudrais également aborder la question des dispositions du projet de loi portant sur la Foreign Account Tax Compliance Act des États-Unis, ou FATCA. La plupart des Canadiens ne sont probablement pas au courant, mais, pour ceux qui ont la double citoyenneté canadienne et étatsunienne, ces dispositions sont très inquiétantes. Ce projet de loi omnibus d'exécution du budget renferme un projet de loi entier sur la FATCA, que le gouvernement veut nous imposer même si, aux États-Unis, on met en doute la constitutionnalité de cette loi. Le gouvernement n'a que faire des contestations puisqu'il n'est pas tenu de respecter la Constitution des États-Unis. C'est l'un des seuls gouvernements qui est heureux de communiquer les renseignements financiers personnels de ses citoyens. Autrement dit, les renseignements bancaires confidentiels des Canadiens concernés seront mis à la disposition des États-Unis pour des motifs de respect des lois fiscales, ou plutôt des lois des États-Unis. Le projet de loi accorderait au ministre du Revenu national le pouvoir d'adopter toutes les dispositions réglementaires qu'il juge nécessaires pour appliquer cette loi hautement controversée.
Il est complètement inadmissible que le gouvernement présente ce projet de loi en le dissimulant dans les entrailles d'un projet de loi omnibus faisant l'objet d'une motion d'attribution de temps, qui nous empêche de consacrer suffisamment de temps à étudier ces projets de loi gigognes et à en débattre. Le gouvernement espère que les Canadiens ne s'en apercevront pas, mais je pense qu'ils voient bien ce qui se passe et qu'ils sont très inquiets de ces modifications fiscales.
J'aimerais également parler de la sécurité et de la transparence dans le domaine des chemins de fer. Le gouvernement ne semble pas se soucier de la transparence de ses mesures législatives; qui plus est, il a une attitude cavalière à l'égard de la sécurité des Canadiens. Par exemple, le projet de loi permettrait au gouvernement de modifier et d'abroger toutes sortes de règlements sur la sécurité ferroviaire sans en informer le public. Aux termes de la mesure, le Cabinet pourrait prendre des décisions modifiant les exigences en matière de sécurité régissant le transport de produits dangereux en secret.
Ces décisions peuvent concerner la classification des marchandises dangereuse, la formation et les compétences des inspecteurs et les règles concernant l'importation et le transport de produits dangereux. Les citoyens n'auront aucune façon de savoir que le gouvernement a affaibli les mesures de sécurité car il n'aura plus besoin de diffuser l'information. Le projet de loi empêcherait également les experts de fournir leur avis au ministre avant que les modifications entrent en vigueur.
Et dire que le député de a promis, hier, que les politiques gouvernementales reposeraient sur les mégadonnées.
Le projet de loi démontre également aux Canadiens que le gouvernement considère que nos parents et grands-parents sont un fardeau. Il compliquerait la réunification des familles au Canada, et les nouveaux arrivants devront vivre plus longtemps au Canada avant d'être admissibles au Supplément de revenu garanti ou à l'allocation aux survivants de la Sécurité de la vieillesse. Non seulement les parrains devront être financièrement responsables des nouveaux arrivants pendant beaucoup plus longtemps, mais en plus, la mesure établit une nette distinction entre les Canadiens nés ici et ceux qui sont nés ailleurs.
[Français]
Les employés du secteur privé travaillent fort, alors que ceux du secteur public se tournent les pouces.
[Traduction]
Apparemment, les familles riches à revenu unique méritent des allégements fiscaux de 3 milliards de dollars alors que les autres, soit 86 % des Canadiens, n'en méritent pas. Les néo-démocrates estiment que le gouvernement a une responsabilité à l'égard de tous les Canadiens, quel que soit leur revenu, leur emploi ou leur lieu de naissance. C'est pourquoi, malgré les quelques politiques néo-démocrates qui se sont retrouvées dans le projet de loi, mes collègues et moi ne pourront l'appuyer. À notre avis, les Canadiens méritent mieux, et les néo-démocrates continueront de se battre tous les jours pour veiller à ce que les Canadiens soient mieux traités, comme ils le méritent, malgré le gouvernement.
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Monsieur le Président, je suis heureuse de prendre la parole au sujet d'un élément précis du projet de loi dont on ne parle pas souvent à la Chambre mais qui me tient réellement à coeur, c'est-à-dire la protection de la propriété intellectuelle. Celle-ci influe grandement sur la façon dont les produits novateurs sont commercialisés au Canada, de même que sur la croissance économique et la prospérité au pays.
J'inviterais les députés à se reporter à la section 25 du projet de loi, qui prévoit des modifications liées aux traités internationaux sur les marques de commerce. Il s'agit d'un dossier que je suivais de près dans ma carrière professionnelle, avant mon entrée en politique. À cette époque, j'ai effectivement beaucoup travaillé à la gestion et à la protection de la propriété intellectuelle.
L'Office de la propriété intellectuelle du Canada a été consulté à ce sujet. Je salue d'ailleurs, au nom de la Chambre des communes, le travail accompli par le personnel de l'office. De nombreuses personnes travaillent fort chaque jour dans ce dossier. Je crois qu'une consultation a eu lieu aux environs de 2005-2006 et une autre, en 2010. De plus, le Comité de l'industrie de la Chambre a réalisé une étude sur la propriété intellectuelle, l'an dernier, si je me trompe pas.
Il était intéressant de suivre cette discussion, et de voir ensuite les changements proposés dans ce projet de loi dont nous sommes saisis aujourd'hui. J'aimerais parler en faveur de ces changements.
Pour mes collègues qui ne savent pas exactement ce qu'est une marque de commerce, voici la plus récente définition fournie par l'Office de la propriété intellectuelle du Canada:
Les marques de commerce peuvent se composer de un ou une combinaison de mots, de sons ou de dessins servant à distinguer les produits ou les services d'une personne ou d'un organisme de ceux que d'autres offrent sur le marché.
Je vais seulement parler brièvement de l'objectif visé par la section 25. Les modifications qui y sont proposées viseraient à mettre en place les pouvoirs nécessaires pour prendre un règlement encadrant la mise en oeuvre du Protocole de Madrid. Le Protocole de Madrid offre aux titulaires d'une marque de commerce la possibilité de bénéficier de mesures de protection de leur marque de commerce dans un certain nombre de pays ayant adopté une norme internationale unique.
De plus, ces dispositions assureraient une application cohérente des normes et des règles établies dans le Traité de Singapour sur le droit des marques. Ce traité vise à harmoniser et à rationaliser les systèmes nationaux d'enregistrement des marques de commerce, de manière à les rendre plus conviviaux et à réduire les coûts d’observation des entreprises pour les titulaires d'une marque de commerce.
Les modifications permettraient d'adopter le système de classification établi dans l’Arrangement de Nice, qui est employé par la plupart des pays pour classer les biens et services aux fins de l'enregistrement des marques de commerce. Ce système de classification facilite la recherche et la comparaison de différentes marques de commerce. Ainsi, il serait plus facile d'administrer le système d'enregistrement des marques de commerce de manière efficiente, et d'appliquer d'autres modifications connexes découlant de l'adoption du Protocole de Madrid et du Traité de Singapour. Par exemple, on simplifierait les exigences pour obtenir une date de production, on éliminerait l’obligation de déclarer l’emploi de la marque de commerce avant son enregistrement, ce qui réduirait de façon importante la durée de l’enregistrement d’une marque de commerce, et on exigerait l'emploi d'une marque de commerce sur le marché canadien pour qu'une injonction puisse être obtenue auprès des tribunaux.
Cela signifie simplement que, si une personne est titulaire d'une marque de commerce ou souhaite enregistrer une marque de commerce, elle doit décider de l'endroit où elle souhaite demander cette protection. Ces dispositions s'appliquent aussi à d'autres formes de protection de la propriété intellectuelle, y compris les brevets.
Les propriétaires de marques de commerce pensent souvent que ces dernières sont valides partout dans le monde, mais ce n'est pas le cas. Ils doivent les enregistrer dans différents pays. Habituellement, quand les propriétaires tentent de déterminer où ils enregistreront leurs marques de commerce, quelques questions leur viennent à l'esprit. Vont-ils vendre leur produit dans ce pays? Doivent-ils enregistrer la marque de commerce là-bas pour faire respecter leurs droits de propriété?
Les propriétaires doivent aussi tenir compte du coût. Quand je travaillais dans le milieu universitaire, lorsque des chercheurs venaient nous demander s'ils devaient réclamer la protection d'un brevet, nous devions souvent évaluer les coûts associés à une telle démarche. Il y a les coûts relatifs à l'enregistrement des protections de la propriété intellectuelle dans divers pays mais, dans bien des cas, ce sont les frais juridiques qui coûtent le plus cher parce que les propriétaires doivent recourir aux services d'agents ou d'avocats appropriés pour l'enregistrement.
Au Canada, parce que nous n'adhérons pas à ce type de protocoles — en fait, nous sommes l'un des rares pays développés à ne pas en avoir signé —, certains de nos inventeurs et innovateurs sont assujettis à des coûts supplémentaires.
J'aimerais lire une note qui a été envoyée à l'Office de la propriété intellectuelle du Canada le 2 février 2010, au sujet de la consultation que j'ai mentionnée plus tôt. Elle se rapporte au Protocole de Madrid, et a été soumise par un dénommé Rupi Badwal.
Voici ce qu'on peut y lire:
J'enregistre des marques de commerce au Canada pour le compte de mes clients, dont la majorité sont des PME. Bon nombre d'entre eux sont prospères au Canada et souhaitent pénétrer d'autres marchés. Lorsque je les aide à présenter leurs demandes de marques de commerce au Canada, mes clients me demandent souvent si je peux enregistrer en leur nom la marque aux États-Unis, en Europe ou en Asie. Quand je les avise qu'ils doivent retenir les services d'un agent local, dont les frais peuvent être très élevés, bon nombre d'entre eux déclinent. Si on adhérait au Protocole de Madrid, mes clients pourraient obtenir la protection qu'ils recherchent sans avoir à verser des honoraires juridiques excessifs.
Par conséquent, je dois, de prime abord, défendre la profession liée à la propriété intellectuelle dans notre pays. Au Canada, on trouve des professionnels extrêmement compétents dans ce domaine, des gens qui agissent à titre d'agents de brevets pour des cabinets juridiques et à l'Office de la propriété intellectuelle du Canada, notamment. Néanmoins, au bout du compte, nous devons envisager des façons de réduire les obstacles qui empêchent les créateurs canadiens de pénétrer les marchés. Les modifications législatives que nous proposons dans ce projet de loi à la Loi sur les marques de commerce seraient très importantes, et, à mon avis, elles faciliteraient grandement les choses pour les créateurs canadiens lorsqu'il s'agit de protéger leurs droits de propriété intellectuelle.
Je sais que ces modifications sont quelque peu techniques, mais j'espère que mes collègues seront nombreux à les appuyer puisque ce sont des modifications sensées et concrètes qui, selon les prévisions de plusieurs, seront adoptées un jour dans notre pays. Il est bien de voir que ce moment est enfin venu. Je suis très heureuse de prendre la parole à ce sujet à la Chambre, en tant que spécialiste de la question, car, à mon avis, il s'agit d'excellentes modifications législatives.
Le Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie a également recommandé ce changement dans son rapport de juin 2013. J'ai en main la réponse du gouvernement à ce rapport. L'une des recommandations du rapport était la suivante:
[... ] que le gouvernement du Canada (afin de soutenir les entreprises canadiennes sur la scène mondiale et pour assurer une gestion simplifiée et compatible au plan international du régime de propriété intellectuelle) ratifie certains accords internationaux importants: le Traité sur les droits des brevets, le Protocole de Madrid et le Traité de Singapour sur les marques et l’Arrangement de La Haye sur les dessins industriels.
[...] que le gouvernement du Canada collabore avec l’Office de la propriété intellectuelle du Canada afin de mettre en place une loi et un règlement qui permettront d’accélérer l’octroi de droits de PI, de sorte que le Canada se compare à d’autres pays à cet égard.
La section 25 du projet de loi nous permettrait justement de donner suite à cette recommandation. Il suffit d'ailleurs de regarder la liste des intervenants qui ont contribué à cette étude, qu'il s'agisse de spécialistes de la propriété intellectuelle, de juristes, de gens du milieu ou d'enquêteurs, pour voir que ce sujet touche tout le monde.
Je me suis aussi intéressée à ce qui s'est dit lors de la première étude menée par l'Office de la propriété intellectuelle du Canada. Voici un extrait de la lettre envoyée par la société Intel:
Conjointement avec l'Arrangement de Madrid, qui a été signé en 1891, le Protocole de Madrid, qui remonte quant à lui à 1995, permet aux titulaires de marques de commerce d'obtenir un seul enregistrement international afin d'étendre la protection dont ils jouissent à l'ensemble des pays signataires, le tout en n'ayant qu'un seul formulaire à remplir — dans une seule langue — et un seul montant à payer. Le protocole permet aussi la délivrance d'enregistrements valides durant 10 ans, et le renouvellement en une seule démarche. À l'extérieur du Canada, Intel s'est souvent prévalue du Protocole de Madrid pour économiser de l'argent et du temps lorsqu'elle était impliquée dans des litiges touchant ses marques de commerce. Le Canada est le seul pays développé à ne pas avoir signé le protocole. Son adhésion permettrait aux titulaires de marques de commerce de faire protéger plus facilement ces dernières au Canada, et à moindre coût.
Lorsqu'on discute avec les entreprises innovatrices du pays, des PME en bonne partie, on s'aperçoit que ce thème revient souvent. L'innovation et la stimulation de l'innovation au Canada est un sujet qui me tient particulièrement à coeur, en particulier dans le cadre du travail que font les gens de Diversification de l'économie de l'Ouest, le portefeuille dont je suis responsable. Nous devons cependant nous doter d'un régime adéquat de propriété intellectuelle, c'est-à-dire moderne et en phase avec celui des autres pays, si nous voulons que la propriété intellectuelle soit bien protégée et respectée sur le marché et si nous voulons surtout nous aligner sur nos principaux partenaires commerciaux, à un moment où nous envisageons la conclusion d'autres ententes commerciales.
La solution proposée me semble donc excellente. Même si cette question ne figure peut-être pas parmi les priorités de mes collègues, je les invite à prendre connaissance des dispositions du projet de loi qui en traitent.
On ne parlera jamais trop de protection de la propriété intellectuelle à la Chambre, car on envoie alors le message aux innovateurs et aux PME que, lorsqu'ils prennent le risque d'innover et de consacrer du temps et des ressources à la mise au point de nouveaux produits ou technologies — des éléments clés qui permettront au Canada d'assurer sa croissance économique à long terme —, le gouvernement est là et entend les protéger adéquatement.
Je répondrai avec plaisir aux questions de mes collègues.
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Monsieur le Président, je suis heureuse de prendre la parole au sujet du projet de loi d'exécution du budget, le projet de loi , étant donné que je viens tout juste de prendre part à un débat sur d'importants changements de politiques qui ont été intégrés à ce projet de loi.
Je tiens tout d'abord à souligner que, lorsqu'on propose des changements à des volets complexes de la politique publique dans un projet de loi d'exécution du budget de ce type, on abuse du processus parlementaire. Il s'agit d'un abus étant donné que les députés de ce côté-ci de la Chambre ne parviennent pas à connaître les détails de cette section du projet de loi et parce que celui-ci contient d'innombrables changements aux politiques, nouveaux et différents, qui n'ont aucun lien avec la mesure législative. Ce projet de loi omnibus ne propose pas seulement des changements d'ordre administratif; il comprend plutôt d'importants changements de politiques. Il est donc impossible de discuter adéquatement de tous les aspects de cette mesure législative pendant la courte période qui nous est allouée.
Voilà encore un autre projet de loi omnibus antidémocratique qui va réellement à l'encontre du rôle que doit jouer le Parlement, soit discuter adéquatement des mesures législatives et formuler des observations à ce sujet, puis donner l'occasion au comité d'étudier adéquatement des questions de politique publique fondamentales et complexes. Il en est ainsi parce que le projet de loi en question compte littéralement 500 dispositions distinctes, vise plus de 40 mesures législatives et comprend 362 pages. Les projets de loi omnibus montrent tout le mépris que le gouvernement conservateur éprouve non seulement à l'égard du Parlement et du rôle qu'il doit jouer, mais aussi à l'égard de la population canadienne et de ses intervenants, qui méritent mieux.
Ce projet de loi a des ramifications générales que j'aimerais aborder avant de parler de certaines mesures précises.
Premièrement, le projet de loi rate la cible pour les Canadiens. Il est essentiellement conçu pour alimenter les discours aux prochaines élections au profit d'un seul parti, le Parti conservateur. Il passe sous silence les principales préoccupations des Canadiens. Il passe sous silence le fait que l'économie s'essouffle en ce moment. En outre, les mesures prises par le gouvernement sont tellement motivées par la partisanerie, et non le bien des Canadiens, qu'il n'a pas vraiment réussi à remettre notre économie sur les rails.
Je suis de la circonscription de et, à Vancouver, le milieu des affaires est surpris et déçu par le niveau lamentable d'investissements en Colombie-Britannique prévu pour l'année à venir. Ce budget n'aide pas la Colombie-Britannique. Je vais citer le vice-président exécutif du Business Council of B.C., Jock Finlayson, qui, a publié ce commentaire en mars dans son blogue:
Nous avons été surpris par les faibles perspectives générales en matière d'investissements en Colombie-Britannique. Les dépenses totales en capital dans la province [...] devraient être, en gros, nulles cette année, par comparaison à 2013 [...]
Il se fondait sur un rapport publié par Statistique Canada en février.
Ce budget ne fait rien pour diminuer le taux de chômage élevé chez les jeunes, qui est bien plus élevé qu'à l'arrivée du présent gouvernement au pouvoir. Il ne fait rien pour les Canadiens de la classe moyenne, qui croulent sous des dettes sans précédent par rapport à leur revenu, ce qui fait craindre pour leur capacité à payer les études de leurs enfants ou même de s'en tirer au quotidien et, bien entendu, cela fait craindre pour leur sécurité financière à la retraite, un domaine dans lequel le gouvernement ne prend pas de mesure solide, contrairement à ce que les provinces lui demandent de faire.
Enfin, un aspect du budget qui nous inquiète énormément, nous, les libéraux, c'est qu'il réduit de près de 90 % les nouvelles dépenses d'infrastructure au cours des deux prochaines années. Ces fonds sont très importants pour les collectivités, pour l'emploi et pour l'économie.
Le corridor de Broadway, qui est situé dans ma circonscription, Vancouver Quadra, est la deuxième zone économique en importance du Grand Vancouver. Selon un rapport de la firme KPMG, la faible connectivité, notamment le transport médiocre, entrave l'expansion économique et les investissements dans la haute technologie, les sciences de la santé et toutes les entreprises et activités le long de ce corridor. Il faudrait un réseau de transport rapide. Cela serait avantageux pour notre économie, mais c'est le genre de projet que le présent budget repousserait à beaucoup plus tard en raison des compressions imposées par le gouvernement aux dépenses d'infrastructure.
Le Nouveau Fonds Chantiers Canada des conservateurs disposait d'une enveloppe de 1,63 milliards de dollars pour l'année qui vient de se terminer, mais ce montant tombe à 210 millions de dollars pour l'année en cours. C'est une réduction énorme. Par ailleurs, ce financement ne sera que de 200 millions de dollars l'année prochaine, et il faudra des années avant qu'il ne revienne au niveau de l'année dernière. Cette mesure minera pendant des années les plans et les perspectives économiques qui dépendent des infrastructures. C'est un aspect du projet de loi qui place le capital politique devant les réalités économiques et les investissements dont les Canadiens ont besoin aujourd'hui.
Deuxièmement, j'aimerais parler de la partie du projet de loi où le ministère de la Défense nationale perd 3,1 milliard de dollars. Il s'agit de la récupération de fonds qui avaient déjà été annoncés, qui s'ajoute à de nombreuses autres dispositions de récupération. Plus de 7 milliards de dollars seront récupérés à même le budget de la Défense nationale.
Ce ministère est très important pour l'économie du Canada. Notre pays a non seulement besoin de militaires efficaces, préparés et respectés, mais il a aussi besoin de militaires qui sont prêts à assurer la souveraineté et à répondre aux besoins en matière de défense du pays, définis par nos dirigeants. Le budget de la Défense nationale est un moteur économique très fort qui génère des emplois, des contrats, des exportations, de l'équipement et de l'innovation technologique.
Le gouvernement conservateur a créé des attentes avec ses promesses de financement dans le cadre de la stratégie de défense Le Canada d'abord, que je qualifie désormais de stratégie de défense manquée des conservateurs, parce que ces promesses n'ont pas été tenues. Selon l'analyste en matière de défense Dave Perry, à ce jour, environ 30 milliards de dollars ont été récupérés ou supprimés du financement promis dans le cadre de la stratégie de défense manquée des conservateurs.
L'absence de l'argent promis a entraîné des retards dans l'acquisition du matériel, qui coûtera ainsi beaucoup plus cher lorsqu'il sera livré. Les hommes et les femmes de nos forces armées doivent entretemps utiliser du matériel obsolète qui présente des risques pour leur sécurité. Et l'argent manque aussi pour fournir aux soldats blessés l'aide dont ils ont désespérément besoin.
J'ai appris avec consternation, au moyen d'une demande d'accès à l'information, qu'il y a un an, le directeur de la santé mentale pour les Forces canadiennes a essayé tant bien que mal d'obtenir de l'argent pour embaucher des psychologues militaires, dont les services manquent cruellement. Selon lui, il est très probable qu'en embauchant des psychologues cliniciens militaires, on améliorerait grandement les services de santé mentale fournis aux membres des Forces canadiennes. Il est d'avis que des professionnels de ce genre sont essentiels pour assurer l'efficacité des soins fournis aux soldats blessés ou malades.
Mais le ministre a ignoré cette demande. Jusqu'à maintenant, les Forces canadiennes n'ont embauché aucun psychologue clinicien militaire. Nous savons que les services ne sont pas adéquats. L'ombudsman et les soldats eux-mêmes nous le disent depuis des années, et les conséquences sont tragiques. Alors, pourquoi ces compressions? Pourquoi le gouvernement prend-il des décisions de ce genre, en ne manifestant aucune compassion envers les soldats qui ont risqué leur vie pour notre pays? C'est complètement inadmissible.
La partie 1 du projet de loi prévoit un crédit d'impôt pour les bénévoles fournissant des services de recherche et le sauvetage. Nous sommes pour ce crédit, mais nous nous demandons pourquoi ce n'est pas un crédit remboursable. Les bénévoles qui fournissent de très importants services de recherche et sauvetage à la population, mais qui ne paient pas d'impôt ne profiteront aucunement de ce crédit.
Les anciens combattants ont risqué leur vie. Or, la section 1 de la partie 6 du projet de loi ne permet aucunement de croire que le gouvernement cessera de s'opposer aux demandeurs dans le procès Equitas. Des soldats blessés sont obligés de s'adresser aux tribunaux pour obtenir l'aide dont ils ont besoin, comme une augmentation des paiements forfaitaires pour les blessures et une pension adéquate comme les anciens combattants en ont toujours eu dans le passé, au Canada. Ils méritent mieux et ils méritent qu'on s'occupe d'eux. Cela fait partie du contrat sacré que le gouvernement actuel s'efforce de remettre en question avec son avocat dans le procès Equitas.
Je voudrais parler d'autres dispositions, notamment celles qui concernent la FATCA. Les gens de s'inquiètent beaucoup des répercussions de cette...
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Monsieur le Président, je suis heureuse d'appuyer aujourd'hui le budget de 2014 du gouvernement conservateur, qui est aussi appelé Plan d'action économique de 2014.
Lorsque certaines personnes pensent aux budgets, elles s'imaginent une série de chiffres, et elles perdent tout intérêt. Elles pensent que les budgets n'ont qu'une petite incidence sur la vie des gens. Or, j'aimerais souligner aujourd'hui pourquoi le budget à l'étude est si important pour les Canadiens, et surtout pour les habitants de ma circonscription, Calgary-Centre.
Le budget de 2014 répond à la principale demande des habitants de Calgary-Centre: le retour à l'équilibre budgétaire. Le Plan d'action économique de 2014 nous fournit une base solide pour que le gouvernement équilibre le budget l'année prochaine, et le Canada enregistrera même un surplus de 6,4 milliards de dollars en 2015-2016. Nous respecterons ainsi l'une de nos promesses.
Il s'agit d'une réalisation colossale, surtout quand on considère qu'il y a à peine huit ans le Canada et le reste du monde étaient aux prises avec la pire récession en 75 ans.
Les habitants de Calgary-Centre et les autres Canadiens saluent le leadership du . Ils savent que ce n'est pas un coup de chance. En fait, la désinvolture avec laquelle le a affirmé que les budgets s'équilibrent d'eux-mêmes illustre parfaitement qu'il ne comprend rien du tout en matière d'économie.
Hélas, c'est caractéristique des déclarations naïves et risibles qui commencent à être sa marque de commerce. Cependant, nous ne sommes pas à Juste pour rire, et de tels propos ne sont pas dignes d'un leader. La réaction du au budget montre concrètement qu'il est dépassé par la situation.
Il faut que les Canadiens le sachent. Je suis convaincue que tous les conservateurs le savent, de même que les néo-démocrates, les verts et les bloquistes, étant donné ce que nous voyons quotidiennement à la Chambre.
Les adversaires politiques ne sont pas les seuls à s'exprimer en ce sens. Aaron Wherry, du magazine Maclean's, a même écrit que le s'avère inégal — bel euphémisme — en point de presse et à la Chambre.
L'observateur libéral Warren Kinsella a, lui, détecté d'autres failles en ce qui concerne le député de , notamment son absence de positions de principe, son inexpérience, ses piètres qualités d'orateur et le fait qu'il donne l'impression de ne pas avoir la maturité voulue et d'être moins préparé qu'il le faudrait.
Pourquoi en parler maintenant? Parce que le document dont nous débattons aujourd'hui représente non pas de belles paroles, mais bien un plan concret. Les Canadiens ont besoin qu'on pilote le budget de main de maître, et c'est ce que fait le conservateur.
Les Canadiens sont conscients que ce n'est pas par hasard que notre pays est devenu l'une des économies les plus florissantes du monde. Ils sont conscients que c'est grâce au qui a su nous faire traverser la récession de 2008 — la pire depuis celles des années 1930 — et nous mener à bon port.
Dans les Prairies, d'où je viens, on se souvient de la Grande Dépression. Lorsque celle-ci a pris fin, le reste du Canada a aidé la région à se remettre. C'est donc un juste retour des choses que nous aidions à notre tour nos concitoyens à devenir aussi prospères que le sont aujourd'hui les Albertains et les Saskatchewanais.
C'est ce que font actuellement les provinces de l'Ouest et Terre-Neuve grâce aux plans relatifs à l'énergie renouvelable, mais aussi au contrôle rigoureux qu'exerce le gouvernement, à son soutien et à ses encouragements, qui aident le Canada à se remettre de la récession.
La semaine dernière, Jayson Myers, président de Manufacturiers et Exportateurs du Canada, a d'ailleurs déclaré au Comité permanent des ressources naturelles que les sables pétrolifères ont probablement sauvé quelque 100 000 emplois au cours de la récession, de 2008 à 2010.
Le gouvernement est résolu à assurer le succès du Canada sur la scène mondiale ainsi que l'essor économique de chaque province. Qu'on ne s'y trompe pas: l'énergie constitue l'avantage concurrentiel naturel du Canada.
La valorisation des ressources énergétiques rejaillit sur chaque province et chaque territoire. Nous tenons tous à ce que les provinces en tirent encore plus de retombées et à ce qu'elles mettent à profit leurs avantages concurrentiels naturels afin de faire prospérer le Canada, d'un océan à l'autre.
Des députés libéraux et néo-démocrates étaient présents lorsque Mel Norton, le maire de Saint John, au Nouveau-Brunswick, a témoigné devant ce même comité. Il a dit ceci:
Nous voulons faire partie du club des « nantis ». Nous avons vu ce qui s'est passé en Saskatchewan, en Alberta, à Terre-Neuve et en Colombie-Britannique. Nous voyons tant de provinces « nanties ».
Je répète: le Nouveau-Brunswick veut être une province « nantie ».
Comme l'illustrent les nouvelles mesures de surveillance que le gouvernement a incluses dans le projet de loi d'exécution du budget, nous cherchons sans cesse à exploiter nos ressources de manière plus durable tout en protégeant l'environnement. Les Canadiens savent que le gère les finances publiques de façon remarquable. Les Canadiens commencent à comprendre que sous la direction des conservateurs, il est possible de veiller au développement de l'énergie tout en protégeant l'environnement. Les idées du parti anti-développement, le NPD, ou du Parti vert, ou encore celles du Parti libéral — vacillant et perpétuellement indécis, qui préconise l'exploitation des sables bitumineux tout en s'opposant aux pipelines et à la circulation de pétroliers sur la côte Ouest —, n'aboutiront tout simplement à rien. Il faut exploiter toutes ces possibilités si l'on veut soutenir la concurrence des États-unis. Soyez certain que ceux-ci ne ménagent aucun effort dans le domaine de l'exploitation pétrolière et gazière.
Notre leadership économique et les améliorations environnementales prévues dans le budget font progresser le Canada. Cela ne devrait étonner personne.
Je voudrais consacrer le reste de mon temps à des choses dont les gens n’ont peut-être pas entendu parler, en l'occurrence le côté humain de nos efforts.
Certes, le secteur de l’énergie aide le Canada à payer ses factures et à financer des programmes importants: éducation, pensions, soins de santé. Mais l’été dernier, la situation a été inversée. L’Alberta a été frappée par la pire catastrophe naturelle de l’histoire du Canada. Deux rivières qui se joignent au centre-ville de Calgary ont connu simultanément une crue telle qu’on n’en avait pas vue en 100 ans. Les inondations de juin dernier ont bloqué le centre-ville pendant 10 jours. Les dommages ont atteint les 5 milliards de dollars. Des milliers de foyers et de vies ont été détruits.
Calgary est toujours aux prises avec les séquelles des inondations. Il y a toujours des gens privés de logement qui n’ont pas les ressources voulues pour rebâtir leur vie. Ces dernières semaines, nous avons avancé 500 millions de dollars au gouvernement albertain pour qu’il aide ces gens. Nous voulons soutenir les efforts de ceux qui tentent de retrouver une existence normale. Il reste des quartiers où sont abandonnées le tiers ou même la moitié des maisons. Il y a des gens qui vivent dans des sous-sols éventrés parce qu'ils n’ont pas d’argent pour reconstruire leur maison.
Nous ne sommes pas restés là sans rien faire. Le gouvernement fédéral a annoncé en seulement huit jours, un record, qu’il couvrirait 90 % des dommages causés par les inondations en Alberta. Il s’est déjà engagé à verser une aide de 2,8 milliards de dollars. Nous exhortons le gouvernement albertain à verser les paiements dans les meilleurs délais aux Albertains pour que ceux-ci puissent rebâtir leur sous-sol et leur vie.
L’an dernier, j’ai entendu des gens prétendre que le gouvernement fédéral avait tenu leur ville pour acquise, qu’il tenait pour acquis Calgary et l’Alberta. Rien ne saurait être plus faux. Les faits le montrent. Le gouvernement a investi 3,3 milliards de dollars dans les infrastructures albertaines alors que les libéraux n’y avaient consenti que 675 millions de dollars. Les investissements du gouvernement conservateur dans les infrastructures albertaines s’élèvent à 412 millions de dollars par an en moyenne. Sous les libéraux, c’était 52 millions de dollars par année. Voilà une augmentation moyenne de 700 % des fonds consacrés à l’infrastructure albertaine pour aider cette province à assurer des services à sa population croissante.
Nous avons investi dans des projets, dont les services de transport en commun de Calgary, le périphérique de Calgary et la construction du Telus World of Science. Depuis que je suis députée, j’ai eu l’occasion d’annoncer une aide financière pour 27 festivals d’été comme celui de Sled Island, le GlobalFest et le festival latino, ainsi que des fonds de 500 000 $ pour le centre des arts d’interprétation EPCOR. Il existe des fonds pour une multitude de groupes de théâtre, comme One Yellow Rabbit et le Calgary Spoken Word Festival, manifestation féminine d’avant-garde, à laquelle j’ai assisté le week-end dernier. Nous avons versé 250 000 $ pour la spectaculaire salle de concert Bella Concert Hall, à l'Université Mount Royal, 25 millions de dollars pour le National Music Centre de l’East Village et c’est loin d’être tout.
Nous avons redressé un tort historique perpétué par les libéraux sous le gouvernement du premier ministre Chrétien, qui a signé avec l’Alberta en 2004 un accord qui donnait à cette province un montant par habitant moins élevé pour la santé que celui accordé à toutes les autres provinces. Les conservateurs ont réparé cette injustice au moyen d’une augmentation ponctuelle de 38 % des versements pour la santé, et c’est ainsi qu’Ottawa a accordé 1 milliard de dollars à l’Alberta. Comme le ministre chargé de la région de l’Ouest l’a dit dans un discours devant la Chambre de commerce de Calgary la semaine dernière, cet argent ne fait qu’accorder un traitement juste et égal à l’Alberta. La province obtient ainsi de notre gouvernement une justice que, hélas, l’ancien gouvernement libéral lui refusait.
Cette année, le gouvernement albertain a pu équilibrer son budget, en grande partie grâce à ces transferts.
L’Alberta n’est pas la seule province qui soit ainsi renforcée et soutenue. J’ai parlé de l’Alberta parce que c’est ma province, mais ce sont des choses dont les médias ne parlent pas souvent. La même chose se passe dans l’ensemble du Canada. Partout, les Canadiens vivent mieux et plus à l’aise grâce à ce budget. Les Albertains ont une meilleure vie, tout comme les habitants du Nouveau-Brunswick et ceux de la Colombie-Britannique, et nous équilibrerons le budget en 2015. Voilà ce que c’est, le leadership.
:
Monsieur le Président, avant de commencer, je tiens à dire aux députés que je suis néo-démocrate, mais que mon discours n'est pas pour autant un geste de protestation. Si la députée de veut voir un mouvement de protestation, elle n'a qu'à aller devant le Parlement. Elle va être servie.
[Français]
J'ai le plaisir de prendre la parole au sujet du dernier budget fédéral. Il y a peu de sujets plus importants pour un député qu'un budget du gouvernement. En effet, le budget est un document qui exprime le mieux les vraies priorités du gouvernement et sa véritable idéologie.
Comme tous les budgets, celui-ci reflète certains choix. Ainsi, le gouvernement y révèle très clairement que sa seule et unique priorité est de se faire réélire l'an prochain, au lieu de répondre aux besoins urgents des Canadiens.
[Traduction]
Tim Harper, du Toronto Star, a très résumé bien la situation. Dans un article paru alors que les Jeux olympiques n'étaient pas encore terminés, il a écrit que les conservateurs obtiendraient la médaille d'or de l'illusionnisme. En effet, le budget est digne de David Copperfield: il a donné au gouvernement conservateur l'apparence d'un gouvernement qui semble se soucier de questions cruciales pour le Canada et prendre les moyens pour les régler.
Les néo-démocrates feront réellement disparaître le gouvernement conservateur en 2015. Nous comptons aussi faire disparaître le Sénat. Si le NPD était élu, il mettrait un terme aux nombreux scandales dans lesquels s'est compromis le gouvernement conservateur. On n'a qu'à penser à Bev Oda, à Mike Duffy, à Nigel Wright, à Patrick Brazeau, à Pamela Wallin et au député de . Et la liste ne s'arrête pas là.
D'ici là, il faut dénoncer les projets de loi d'exécution du budget comme celui-ci. Le gouvernement remporte sans conteste la médaille d'or de l'illusionnisme lorsqu'on lit entre les lignes et qu'on fait les calculs nécessaires. On se rend compte alors que le gouvernement conservateur a repoussé de très importantes décisions jusqu'en 2015, année des élections. On aurait pu penser qu'il aurait été sage que le gouvernement s'emploie à présenter l'an prochain une liste de réalisations concrètes plutôt qu'une série de promesses sur ce qu'il compte faire. On aurait pu penser que le gouvernement préférerait présenter aux électeurs un budget réellement équilibré plutôt que des tours de passe-passe et des prévisions quant au moment où l'équilibre budgétaire sera rétabli.
Nous avons affaire, encore une fois, à un projet de loi omnibus conçu de manière à forcer l'adoption de centaines de changements avec peu d'étude ou de surveillance. Pire encore, il y a presque 300 000 chômeurs canadiens de plus qu'avant la récession, et rien n'est prévu dans le budget pour les aider à retourner au travail ou pour remplacer les 400 000 emplois perdus dans le secteur manufacturier depuis l'arrivée au pouvoir du gouvernement conservateur.
Le projet de loi contient de bonne mesures. Ce sont celles dont le NPD a fait la promotion. Par exemple, le projet de loi annulerait la décision du gouvernement de faire payer aux Canadiens qui visitent leurs êtres chers une taxe sur le stationnement dans les hôpitaux. Les employés de mon bureau en ont entendu des électeurs se plaindre de cette ponction, c'est le moins qu'on puisse dire.
Le projet de loi donnerait suite à la demande du NPD d'imposer une limite pour les frais d'itinérance sur les services sans fil.
[Français]
En faisant référence aux responsabilités de mon propre caucus national dans le secteur des mines et à ma campagne pour une stratégie nationale contre la démence, je vais utiliser mon temps de parole pour donner des exemples de l'illusion que comporte ce budget.
J'en profite pour dire en même temps en quoi ce budget est très décevant pour la population de Nickel Belt. Qu'on me permette toutefois de dire d'abord un mot sur la politique extrême de ce budget.
Depuis la toute première année où j'ai été élu, d'abord au conseil municipal de Rayside-Balfour et ensuite au Parlement, en 2008, j'ai toujours pensé qu'un élu du peuple n'a qu'une fonction et une seule: contribuer au bien public et se mettre au service de son électorat. Cependant, puisqu'un budget est une affaire de choix, voyons quels sont ceux qu'a faits ce gouvernement.
Nous, les néo-démocrates, savons qu'il y aurait de l'argent dans les caisses de l'État si l'on mettait fin aux scandales des dépenses gouvernementales, aux campagnes publicitaires absurdes et extravagantes du gouvernement, et surtout aux cadeaux faits aux riches amis du gouvernement par la réduction des impôts sur les sociétés.
[Traduction]
J'étais heureux au début de constater que le gouvernement est conscient que la démence risque de créer une véritable crise dans le système de soins de santé canadien. Le budget cite les propos de la au Sommet du G8, qui s'est tenu au Royaume-Uni en décembre dernier. D'ici 2031, c'est-à-dire dans une génération seulement, le nombre de Canadiens atteints de la maladie d'Alzheimer ou de démence doublera pour passer à 1,4 million, ce qui coûtera à l'économie canadienne 300 milliards de dollars. Nous pourrions donc conclure que le gouvernement reconnaît le problème qui existe et qu'il voudrait peut-être lui trouver une solution.
Les conservateurs tentent de berner les Canadiens en soulignant qu'ils verseront maintenant les fonds de recherche qui ont déjà été annoncés l'année dernière.
[Français]
Ensuite, il semble s'être livré à un petit tour de passe-passe au sujet des crédits de recherche sur le cerveau, car on n'arrive pas à savoir s'il s'agit d'argent frais ou d'argent provenant d'une autre enveloppe. Je sais que la recherche est importante et que son financement est une bonne chose, mais le Canada traîne derrière ses grands partenaires économiques, car il n'y a pas de stratégie nationale sur la démence.
Le projet de loi que j'ai présenté devant ce Parlement permettrait d'élaborer un tel plan national comprenant de la recherche, un diagnostic précoce, de la formation destinée aux soignants, l'octroi d'une aide à des soignants débordés et l'exercice d'un leadership fédéral, en partenariat avec les provinces, les territoires et les villes.
Des douzaines de pétitions ont été déposées à la Chambre pour réclamer un plan national. Quelque 200 municipalités ont adopté des résolutions appuyant le projet de loi et l'élaboration d'une stratégie nationale. Ce sont des municipalités proches des populations où la crise est évidente. Hélas, on n'a même pas pu inclure dans ce budget la modeste somme de 3 millions de dollars que demandait la Société Alzheimer du Canada pour lancer un plan national.
Par contre, on a trouvé le moyen d'y mettre une citation de la ministre dans un bel encadré, et de jouer au jeu de l'annonce à répétition du même financement pour faire croire qu'on agit. Ce gouvernement ne fait strictement rien face au tsunami de la démence au Canada.
Je préside le caucus néo-démocrate de l'industrie minière, qui comprend 20 députés. J'ajoute que notre parti est le seul à avoir un caucus qui traite de ce sujet. Nous savions qu'en cette période de difficultés économiques, les petites sociétés minières seraient heureuses de la reconduction du crédit pour actions accréditives. C'est une bonne décision dont nous nous réjouissons. Les problèmes de recherche de capital et de financement peuvent bloquer des projets importants dans une industrie minière constamment sujette à un cycle de surchauffe et de récession.
Toutefois, comme beaucoup de mes collègues de l'Ontario et du Nord du Canada, j'espérais vivement que le gouvernement passerait à l'action au sujet de mégaprojets du Cercle de feu des basses terres de la baie James.
Encore une fois, nous avons eu droit à de l'illusion et à de l'indifférence de la part de ce gouvernement, attribuant à l'Ontario ou à la conjoncture économique son absence de leadership dans ce dossier, après avoir brièvement annoncé au printemps dernier la nomination du président du Conseil du Trésor comme ministre responsable du Cercle de feu. Ce dernier avait promis de relancer les pourparlers à ce sujet. Un nouveau quart-arrière venait d'arriver en ville. Le quart-arrière s'est fait plaqué et rien n'a changé au Cercle de feu sous sa gouvernance.
Il y a quelques semaines, j'ai piloté une délégation de six députés néo-démocrates dans la région du Cercle de feu, ce qui nous a permis de rendre visite au conseil tribal de Matawa, à Thunder Bay, et à la Première Nation d’Eabametoong, à Fort Hope, ainsi qu'aux sociétés minières faisant de la prospection au lac Koper.
Malgré la déception causée par l'annonce que Cliffs suspendait ses opérations, on semble faire des progrès dans les deux camps miniers de Noront et de KWG, avec une indication continue de richesses dans le sous-sol et l'appui des collectivités des Premières Nations, si l'on parvient à forger de vrais partenariats avec elles.
La mise en valeur du Cercle de feu serait beaucoup plus avancée si l'on avait adopté la politique de développement durable des néo-démocrates, tenant compte des préoccupations actuelles et de l'intérêt des générations futures concernant l'économie, l'environnement, les Premières Nations et la responsabilité sociale. Il aurait fallu que les gouvernements de l'Ontario et du Canada collaborent en faisant preuve de leadership.
Dans ce budget, nous aurions dû entendre parler d'infrastructures, de routes et de mesures prises pour aider la collectivité locale, confrontée à d'énormes difficultés en matière de santé, de services sociaux, d'approvisionnement en eau et d'éducation.
L'analyse de ce budget montre parfaitement que le souci de ce gouvernement pour le Nord et pour nos collectivités n'est vraiment qu'une illusion. On n'y trouve aucune mention du Cercle de feu. Ce gouvernement vient de retomber dans le travers inquiétant du gouvernement libéral précédent, consistant à fermer les bureaux et les services du gouvernement dans le Nord.
:
Monsieur le Président, c’est un honneur et un plaisir pour moi de participer au débat sur le projet de loi .
Il y a près de trois ans, la population de Mississauga-Est—Cooksville m’a accordé le privilège de la représenter ici, dans notre Parlement national. Nous avions alors entendu un message très net et très clair. Les Canadiens ont donné à notre gouvernement le mandat d’assurer un environnement économique vigoureux, de maintenir des impôts bas et de veiller à la sécurité de nos rues et de nos quartiers. Maintenant que nous avons abordé la seconde moitié de notre mandat, je suis très fier des réalisations du gouvernement fédéral conservateur et de son engagement à promouvoir ces valeurs fondamentales.
Le Canada a le taux de création d’emplois le plus élevé de tous les pays du G7, ayant engendré plus d’un million de nouveaux emplois depuis le sommet de la récession mondiale. Nous sommes un modèle enviable pour les autres pays. C’est pour cette raison que notre Plan d’action économique de 2014 est encore axé sur la création d’emplois et le soutien de l’économie locale à Mississauga et partout ailleurs dans notre grand pays.
Le Plan d’action économique de 2014 maintient le Canada sur la voie de l’équilibre budgétaire, que nous atteindrons en 2015. Les Canadiens peuvent se féliciter du fait que ce budget n’impose aucun nouvel impôt aux familles et aux entreprises et assure encore une fois que le gouvernement utilise aussi efficacement que possible l’argent des contribuables. Nous continuons à soutenir les employeurs propriétaires de petites entreprises et à maintenir les impôts à leur niveau le plus bas depuis 50 ans pour les familles de notre pays, qui travaillent fort.
Contrairement au précédent gouvernement libéral, qui avait équilibré le budget sur le dos des provinces, notre gouvernement conservateur a continué à faire croître les transferts provinciaux, qui atteignent maintenant des niveaux record. Dans le cas de ma province, l’Ontario, le budget fédéral confirme que les transferts s’élèveront à 19,2 milliards de dollars en 2014-2015, ce qui représente une augmentation de 76 % par rapport à ce qu’avait accordé l’ancien gouvernement libéral. Ces fonds jouent un rôle clé dans la réalisation de grands projets d’infrastructure et dans la mise à niveau des installations et permettent de s’assurer que les régions du pays reçoivent les investissements nécessaires.
Sur le plan local, à Mississauga, nous sommes témoins de la croissance de l’emploi et des investissements dans l’infrastructure, qui sont attribuables aux efforts déployés par le gouvernement en vue de la réduction de la paperasserie et l’accroissement des investissements consacrés à la formation et à l’acquisition de compétences. Ainsi, le Plan d’action économique de 2014 aidera les apprentis des métiers spécialisés admissibles à obtenir des prêts sans intérêt jusqu’à la fin de leur formation.
Je voudrais remercier les membres travaillants de notre collectivité qui gèrent de petites entreprises. Comme nous le savons tous, ces entreprises constituent le moteur de notre économie. Malgré les difficultés, leurs propriétaires sont déterminés à créer des emplois et à stimuler notre économie.
Je suis fier de l’engagement du gouvernement fédéral à favoriser la croissance économique en appuyant les priorités locales de Mississauga en matière d’infrastructure, dans le cadre de programmes tels que le Fonds fédéral de la taxe sur l’essence. La Ville de Mississauga reçu de ce fonds un financement fédéral de près de 126 millions de dollars depuis 2006. J’ajouterai que la région de Peel a également obtenu du fonds environ 213 millions de dollars depuis 2006. Plus de 3,8 milliards de dollars, soit presque 4 milliards, tirés de la taxe sur l’essence iront aux municipalités de l’Ontario entre 2014 et 2019. C’est là une source de financement à long terme qui est prévisible et stable et qui contribue à la réalisation de grands projets, comme les véhicules accessibles de transport urbain et le nouveau campus de transport en commun de Mississauga.
Pour une famille, le coût de la vie augmente rapidement. Le gouvernement conservateur en est conscient.
Comme c’est la saison des déclarations de revenus, j’ai eu le plaisir, ces dernières semaines, d’organiser dans ma circonscription des comptoirs de préparation de déclarations. Nous en aurons un la semaine prochaine. Les gens peuvent y venir pour faire préparer gratuitement leur déclaration de revenus par des professionnels. Ceux qui ont participé à cette activité savent que, grâce à notre gouvernement, leurs impôts sont moins élevés. La famille moyenne de quatre personnes économise maintenant près de 3 400 $ par an sur ses impôts.
Nous ne nous limitons pas à cela quand il s’agit d’aider les familles.
Le budget élargit la liste des dépenses admissibles au crédit d’impôt pour frais médicaux, qui comprend maintenant les montants payés pour la conception d’un plan de traitement personnalisé et les dépenses liées à un animal d’assistance pour aider les personnes atteintes de diabète grave.
Le Plan d’action économique de 2014 étend également l’exonération de TPS-TVH à la formation conçue spécialement pour aider les particuliers ayant un trouble ou une déficience, de façon à inclure les services de conception d’un tel plan de formation. L’exonération s’étendra aussi aux services rendus aux particuliers par certains professionnels de la santé tels que les acupuncteurs et les naturopathes.
De plus, nous mettrons en œuvre un nouveau système qui permettra au de déterminer automatiquement si un particulier est admissible au crédit d’impôt pour la TPS-TVH. Ainsi, les contribuables n’auront plus à présenter une demande pour obtenir ce crédit d’impôt.
Nous continuerons à protéger les familles canadiennes en appuyant les victimes d’actes criminels et en punissant ceux qui les commettent. Je suis très fier de dire que le est venu nous rendre visite à Mississauga jeudi dernier lorsqu’il a présenté la toute première Charte canadienne des droits des victimes.
Nous faisons aussi passer le Canada en premier en assurant un soutien supplémentaire à nos anciens combattants. C'est important pour ceux qui ont courageusement servi leur pays, non seulement pendant qu’ils portaient l’uniforme, mais aussi dans leur transition à la vie civile. La version remaniée de la Loi sur l’embauche des anciens combattants se fondera sur les engagements pris par des gouvernements antérieurs ainsi que sur les nouveaux engagements énoncés dans le Plan d’action économique de 2014 afin d’aider les anciens combattants à trouver un emploi satisfaisant lorsqu'ils quittent les forces armées.
Pour reconnaître les services qu’ils ont rendus au Canada, le gouvernement assurera aux membres des Forces armées canadiennes et aux anciens combattants libérés honorablement un plus grand accès aux emplois de la fonction publique fédérale.
Bref, le Plan d’action économique de 2014 du gouvernement apporte de grands avantages aux particuliers et aux familles de la circonscription de Mississauga-Est—Cooksville et de tout le pays.
Je voudrais profiter de cette occasion pour féliciter mon collègue, le , pour ses nouvelles fonctions. Je suis sûr qu’il fera preuve d’un grand leadership en veillant à nous maintenir sur la bonne voie, qu'il nous ramènera à l'équilibre budgétaire comme prévu et qu'il gardera le cap sur la prospérité économique à long terme du Canada.
Nous continuerons de stimuler les économies locales en offrant du soutien aux petites entreprises et nous aiderons les Canadiens à obtenir la formation dont ils ont besoin pour répondre aux demandes du marché du travail.
Nous aidons et soutenons les familles grâce à une série d'incitatifs fiscaux.
Nous ferons toujours passer les intérêts du Canada en premier, en célébrant notre pays, en le défendant et en nous employant à assurer la sécurité des Canadiens dans leur collectivité.
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Monsieur le Président, mon rôle ici est de défendre les intérêts des gens de Longueuil et de Boucherville. Je m'exprime à titre de Longueuillois sur ce projet de loi. On comprendra donc ma réaction épidermique quand je constate que la doctrine du , ce dogme irréfutable nommé « Pas de péage, pas de pont », a été traduite dans le texte du projet de loi mammouth que nous servent les conservateurs aujourd'hui.
Le but du gouvernement est clair: étouffer le débat et faire passer ce projet de loi le plus rapidement possible, en dissimulant des dispositions libérant le gouvernement d'obligations de consulter la population, notamment parmi les 350 pages et les 500 articles de ce projet de loi. C'est une vieille méthode que les conservateurs ont apprise des libéraux. Dans ce cas-ci, on peut vraiment dire que l'élève a dépassé le maître.
C'est incroyable que les conservateurs se comportent de cette façon. S'ils étaient à l'opposition, s'ils étaient assis à notre place, ils seraient complètement outrés de se faire servir des fourre-tout législatifs pareils. C'est un Parlement, ici, ce n'est pas un concours du plus gros mangeur de hot dogs.
Pourtant, ce n'est pas que le Parlement que les conservateurs méprisent ici, mais également le public. Il s'agit des citoyens qui veulent s'informer et qui doivent être tenus au courant des lois qu'on va leur imposer. Il s'agit aussi des journalistes, dont c'est le travail de surveiller les projets de loi et de les analyser, pour qu'à l'extérieur de l'enceinte parlementaire, on puisse comprendre ce qui est en jeu dans des propositions parfois complexes.
On retrouve, dans ce projet de loi d'haleine aussi longue que mauvaise, un vaste éventail d'amendements et de dispositions sur des enjeux complètement hors sujet, qui n'ont en général clairement rien à voir avec le budget, alors qu'à priori, c'est un projet de loi sur la mise en oeuvre de celui-ci. De plus, il s'agit surtout d'enjeux d'une extrême importance. Ce n'est pas une question d'ajouter une décimale ou d'enlever un point-virgule. Il est question notamment de matières dangereuses et de travailleurs étrangers temporaires. Bref, on tente de faire passer le programme conservateur sans l'exposer au vu et au su du public.
Les gens de la Rive-Sud peuvent tirer des conclusions très graves du projet de loi gigantesque nommé . Ils peuvent voir qu'on tente de leur imposer des péages, depuis Ottawa, sans aucune considération pour eux, leurs opinions ou celles de leurs élus. Ils peuvent constater aussi, avec grande consternation, des changements extrêmement inquiétants à la réglementation sur la sécurité ferroviaire. Sortir des inepties pareilles quand toute la population de Boucherville est inquiète, cela n'a pas d'allure.
Mon rôle ici est de défendre les intérêts des gens de Longueuil, de la Rive-Sud et de la grande région de Montréal; c'est d'être au rendez-vous avec mes collègues pour apporter des solutions nouvelles aux problèmes qui touchent la Rive-Sud. Avec un très large rassemblement de gens d'affaires, de groupes citoyens et d'élus de la Rive-Sud, nous avons participé à la réflexion et à la construction de solutions aux défis du transport en commun, notamment afin d'arriver à le financer.
Avec mes collègues néo-démocrates de la Rive-Sud, nous avons déposé un mémoire sur les enjeux du transport en commun en amont du Plan métropolitain d'aménagement et de développement, parce que le fédéral néglige là aussi l'enjeu du transport en commun et de son financement. On devrait poser des gestes importants et arrêter cette négligence. Cela est essentiel, pour les raisons économiques qui sous-tendent un réinvestissement dans le transport collectif, mais aussi parce que la situation écologique l'exige. En effet, notre économie ne vaudra pas grand-chose si le bassin du Saint-Laurent est englouti par la montée des océans. C'est quelque chose que les scientifiques prévoient actuellement.
C'est la raison même pour laquelle je me suis engagé en politique en 2008 avec le NPD: pour le sérieux de son programme écologique. Toutefois, l'environnement n'est pas une question idéologique. La planète est un enjeu plus grand que nos juridictions et s'étend à plus long terme que nos échéanciers électoraux.
Cela nécessite qu'on se concerte, et c'est là où le gouvernement démontre une inaptitude gênante. Jamais cela ne s'est aussi clairement manifesté que dans cet abus flagrant que le gouvernement ose appeler le « nouveau pont sur le Saint-Laurent », un pont qu'on va construire sur les ruines du pont Champlain, que des milliers de gens continuent d'emprunter tous les jours pour se rendre au travail ou pour transporter des marchandises.
Imposer le péage, sournoisement et à la va-vite, dans un projet de loi comme cette chose, est un acte unilatéral et belligérant. C'est un aveu d'échec, un aveu de l'incapacité ou simplement du désintérêt du gouvernement fédéral de consulter et d'écouter la population et de se concerter avec le Québec et les municipalités. Le gouvernement du Québec représente tout de même 8 millions de personnes, maires et mairesses de villes qui, ensemble, constituent la deuxième plus grande région métropolitaine au Canada.
Le gouvernement fédéral met au clair son incapacité totale de dialoguer. Ce sera sa façon de faire ou ce ne sera rien du tout. Le nouveau pont Champlain sera au coeur de notre vie à tous, mais le gouvernement fédéral tient à imposer sa façon de faire. Lorsqu'il est question de ponts dans une région métropolitaine, il m'apparaît clair qu'il faut savoir parler avec les autres. Faire cavalier seul, créer une stratégie de transport à la pièce applicable à un seul pont, cela ne se fait pas. D'ailleurs, cela ne se fait nulle part ailleurs au monde.
Décider à Ottawa quelle sera la stratégie de transport pour un pont entre Montréal et la Rive-Sud et dire aux gens de se débrouiller parce qu'il en sera ainsi, cela ne fonctionne pas. Chez nous, cela est clair pour tout le monde.
En général, au Québec, les péages sont liés à de toutes nouvelles infrastructures, par exemple, le pont de l'autoroute 30 ou celui de l'autoroute 25. Il est très clair qu'il ne s'agit pas d'un nouveau lien entre les deux rives.
On ne va pas construire ce pont, parce qu'on s'est dit que ce serait beau d'avoir un petit côté feng shui en ayant un deuxième pont entre Brossard et Montréal. On le fait parce que le pont Champlain actuel s'autodétruit de mois en mois et qu'il faut le remplacer.
Cette mascarade qui consiste à appeler cela un nouveau pont comme si c'était un cadeau d'Ottawa, comme si c'était par générosité d'esprit que le gouvernement fédéral maintient ces infrastructures en place et s'assure qu'elles sont un tant soit peu sécuritaires, est aussi grotesque que de parler — alors que la structure actuelle se défait à vue d'oeil —, d'un concours pour lui donner un nouveau nom. Ça aussi serait ridicule.
J'imagine d'ailleurs que ce gouvernement sado-monarchiste n'hésitera pas à imposer un nom de baptême à son image. Pourquoi pas le pont Elizabeth II qui va tenir sur un total de 1 812 poutres arrangées sous la forme d'un Union Jack? Ça ferait sûrement plaisir aux fins provocateurs d'en face.
C'est bien dommage, ça ne passera pas comme ça. Ça ne passera pas parce que nous allons rester debout et demander des comptes. On insinue régulièrement que c'est demander des faveurs que de demander des infrastructures fonctionnelles et sécuritaires, en particulier quand elles sont névralgiques à ce point pour l'économie du pays, et qu'elles font partie du quotidien de milliers de gens.
Ce « pas de péage, pas de pont » ne passe pas non plus. Le chroniqueur urbain de La Presse, François Cardinal, parlait ce samedi d'un gâchis « si Ottawa inaugure à la fois un pont et un péage unique [...] [qui] paralysera les autres ponts de la Rive-Sud par effet domino ». Pour être capable de comprendre ça, il faut travailler de concert avec les élus, les experts et la communauté de la Rive-Sud, plutôt que de prendre des décisions unilatérales et irrévocables dans une salle de réunion à Ottawa.
Les élus de Montréal et de la Rive-Sud ont été très solidaires sur cette question et absolument clairs.
Les maires et les mairesses de 82 municipalités de la communauté métropolitaine de Montréal se sont unanimement opposés à l'imposition d'un péage sur le pont Champlain. La mairesse de Longueuil, Caroline St-Hilaire, y est opposée, le maire de Montréal, Denis Coderre, y est opposé.
De mon coté, je continue de m'y opposer avec force, et ce faisant, j'exprime l'opposition généralisée des gens de Longueuil et de Boucherville qui en ont ras-le-bol du mépris que leur réserve Ottawa. Tous ces élus vont continuer de manifester vigoureusement leur opposition au cours des prochaines semaines, et je serai à leurs côtés.
À l'image de leur négligence dans le domaine de l'environnement, qui a été leur marque de commerce et qui a fait la réputation internationale du Canada en tant que cancre, les conservateurs ont décidé de faire la forte tête et de jouer seuls, alors qu'il y a un consensus.
L'insolence et l'attitude cyclopéenne de ce gouvernement est non seulement contre-productive, mais elle ressemble de plus en plus à une insulte.
C'est une position qui rappelle celle de l'ancien ministre des Finances qui disait non à tous ses homologues provinciaux quand il était question des régimes publics de pensions. C'est la sourde oreille, Ottawa knows best. Pourtant, il paraît qu'ils sont venus ici pour changer cette façon de faire. Eh bien, encore aujourd'hui, le dit à tous les maires de la communauté métropolitaine de Montréal qu'ils ont tort. C'est Ottawa qui va décider comment gérer nos transports. C'est Ottawa qui va perturber les plans d'aménagement des municipalités.
Et tout ça pour quoi? On se rappellera que les citoyens ont déjà payé la note par le biais de leurs impôts pour l'actuel pont Champlain. On ne paiera pas deux fois. C'est inacceptable de faire payer les gens à nouveau pour des erreurs qui portent la signature de la gestion déficiente des conservateurs et des libéraux depuis 50 ans.
C'est aussi un tantinet gênant de voir à quel point l'idéologie des conservateurs, eux qui aiment se réclamer être à la défense des contribuables, est étrangement flexible, quand il est question des familles du Québec. Les gens de la Rive-Sud ont raison d'être outrés. Une pétition circule actuellement à l'initiative de la Chambre de commerce et d'industrie de la Rive-Sud qui joue un rôle de premier plan dans la mobilisation.
Je tiens à partager le libellé de cette pétition qui invite les entrepreneurs et la population à joindre à la mobilisation:
Nous n’acceptons pas de nous faire imposer un péage sans être consultés.
Nous avons un fardeau fiscal déjà imposant.
Les embouteillages sont monstres à l’heure actuelle et avec les plans du gouvernement fédéral, cela sera encore pire.
Nous ne pouvons rester inactifs devant cette décision qui peut avoir un impact majeur sur l’appauvrissement de la population et des entreprises.
Aucune région ou secteur du Québec ne devrait tolérer de se faire ignorer quand son développement et avenir sont en jeu. C’est pourquoi nous vous invitons à poser votre signature électronique sur la pétition en [remplissant ce court formulaire].
Pour un pont oui, mais pas à n’importe quel prix! car la Grande Rive-Sud mérite d’être consultée sur son avenir!
J'ai signé cette pétition, comme l'ont fait la mairesse de Longueuil, Caroline St-Hilaire, ainsi que mes collègues de la Rive-Sud. La population continue de se mobiliser. Le 3 mai, on sera sur le terrain pour une journée de mobilisation contre le péage.
« Pas de péage, pas de pont », qu'est-ce que ça veut dire exactement? Que si les citoyens refusent de se faire intimider par Ottawa, si les municipalités du Québec refusent de se faire bousculer leurs plans d'aménagement et de transport par le Parti conservateur, le pont Champlain sera en ruine et il restera comme ça?
Cela ne passera pas.
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Monsieur le Président, je voudrais amorcer mon intervention sur le Plan d’action économique de 2014 en rendant hommage à son auteur. C’est une tâche extrêmement difficile qui a été confiée à l’ancien , le député de Whitby—Oshawa, mais sous sa conduite le Canada a réussi à tenir le cap malgré une récession économique mondiale.
Grâce au plan de faible fiscalité du gouvernement actuel, axé sur l’emploi et la croissance économique, le Canada a obtenu les meilleurs résultats économiques parmi tous les pays du G7, avec la création de plus d’un million d’emploi nets, dont 13 000 à Niagara seulement. Nous sommes sur la voie de l’équilibre budgétaire, qui devrait être atteint d’ici l’exercice 2015, voire avant, et c’est une excellente nouvelle pour les Canadiens. Un million d’emplois nets et un budget équilibré, ce ne sont pas de minces victoires, après une sombre crise financière mondiale.
J’ai aussi travaillé avec l’ancien ministre des Finances du gouvernement ontarien, qui a également créé un million de nouveaux emplois nets et a équilibré le budget, ce qui n’était pas une mince affaire, après le passage sinistre d’un gouvernement néo-démocrate. J’ai beaucoup aimé les années que j’ai passées à travailler avec le député de , à Queen's Park et à la Chambre des communes. Je tiens à le remercier de ses années de service et de résultats comme ceux-là, qui ont beaucoup facilité mon travail. Dans son neuvième et dernier budget, l’ancien ministre des Finances a encore ajouté à son bilan déjà exceptionnel.
C’est aussi un honneur de parler aujourd’hui du Plan d’action économique de 2014. J’encourage les députés à appuyer le budget. En ce qui concerne la facturation sur papier, par exemple, le budget assure une plus grande équité aux consommateurs. Une disposition du budget dont bien des gens m’ont parlé, à St. Catharines, c’est l’élimination des frais pour la facturation sur papier. Les Canadiens ne devraient pas avoir à payer pour savoir à combien s’élève leur facture. Ce n’est que justice, et le gouvernement prend des mesures pour assurer la justice aux consommateurs canadiens.
Dans le budget, on tient également compte des écarts de prix entre le Canada et les États-Unis. Pour acheter exactement les mêmes produits, les Canadiens doivent payer plus cher que les Américains. Le budget fait également la promotion des produits canadiens en prévoyant une campagne pour préconiser l’achat de ces produits et en abaissant les barrières au commerce intérieur. Voilà des mesures propres à aider les consommateurs et les petites entreprises qui créent des emplois dans les localités situées à proximité de la frontière américaine, comme dans la région de Niagara.
Autre élément du budget: l’investissement dans le Fonds d'innovation pour le secteur de l'automobile. Le budget appuie de nouveaux projets et l’investissement à long terme dans ce secteur, qui est un élément important de l’économie locale, à St. Catharines, et dans tout le Sud de l’Ontario. Je suis heureux de constater que le budget fédéral appuie ces emplois dans le secteur manufacturier.
J'aimerais aussi profiter de l'occasion pour aider certains de mes collègues d'en face, qui ont fait des commentaires saugrenus sur le budget et la santé. Ce budget prévoit une augmentation du Transfert canadien en matière de santé. Non seulement le total de ce transfert augmente, mais toutes les provinces et tous les territoires verront leur financement augmenter.
Dans ce budget, le financement des soins de santé augmente pour absolument tout le monde. Certains députés en face ne semblent pas comprendre ce fait et disent avoir l'intention de voter contre des niveaux record d'investissements en santé. En ce qui concerne les investissements en santé, les seuls budgets contre lesquels il aurait fallu voter étaient ceux des libéraux dans les années 1990. Si les députés de l'opposition se donnaient la peine de lire le budget de 2014, ils verraient non seulement que le financement global augmente, mais aussi que le financement en santé pour chaque province et chaque territoire a aussi augmenté depuis l'année dernière. En fait, il a augmenté de 60 % depuis l'arrivée au pouvoir du présent gouvernement.
Ce budget est équitable pour le système de santé de l'Ontario, tout comme il est équitable pour tous les autres systèmes de santé au pays. Lorsque la formule a été annoncée par le gouvernement, l'ancien premier ministre McGuinty a dit:
Le gouvernement fédéral a également réglé un problème concernant le Transfert canadien en matière de santé. Nous serons dorénavant traités de la même façon que les autres provinces en ce qui concerne le financement que nous recevons grâce au Transfert canadien en matière de santé.
Il est logique que le financement des soins de santé soit proportionnel à la croissance démographique. Si le tiers de la population se trouve en Ontario, l'Ontario recevra le tiers du financement. Si c'est le quart, elle recevra le quart du financement. Si une province a besoin de plus de fonds en raison de circonstances qui l'empêchent de fournir un niveau de service égal à celui des autres provinces, les paiements de péréquation sont là pour l'aider.
Je tiens aussi à répondre à une déclaration que la ministre provinciale de la Santé a faite en décembre. Elle pense qu'il est scandaleux que l'Ontario reçoive plus d'argent que jamais auparavant dans le cadre des transferts en santé. C'est curieux, car au cours des dernières années le gouvernement fédéral a davantage augmenté ses investissements en santé dans cette province que le propre gouvernement de l'Ontario. Le fédéral paie actuellement une plus grande part des coûts de santé en Ontario qu'en 2006. Budget après budget, le gouvernement fédéral a assumé une plus grande part des coûts des soins de santé, et, à l'heure actuelle, les investissements du fédéral comptent pour près de 25 % du budget de l'Ontario dans le domaine de la santé.
Le gouvernement provincial n'a pas présenté de budget pour le présent exercice, j'utiliserai donc les chiffres de 2013. Selon ces chiffres, le fédéral a davantage augmenté ses investissements en santé en Ontario que la province même.
Je terminerai mon intervention après la période des questions, et je continuerai alors à montrer que le gouvernement fédéral vers, pour les soins de santé, plus d'argent que jamais aux provinces, surtout à l'Ontario.