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FEWO Rapport du Comité

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SOMMAIRE

La représentation des femmes sur la scène politique canadienne s’est accrue considérablement depuis 1921, année où Agnes Macphail est devenue la première femme à se faire élire à la Chambre des communes. Cependant, malgré leur participation croissante en politique électorale, les femmes ne constituent que 35 % de tous les législateurs au Canada[1], et elles restent sous‑représentées à tous les paliers de gouvernement. Augmenter la participation des femmes en politique électorale est essentiel, car cela peut permettre d’atteindre une plus grande égalité entre les sexes et produire de meilleurs résultats sociaux, économiques et politiques pour tous les Canadiens.

Au cours des réunions qu’il a tenues en juin et en septembre 2018, le Comité a entendu les témoignages de 10 organisations, de 18 particuliers et de quatre ministères et agences fédéraux. Il a aussi reçu 12 mémoires provenant d’une variété de particuliers et d’organisations.

Figure 1 — Sept facteurs pouvant dissuader les femmes de participer à la politique électorale

De nombreux facteurs peuvent dissuader les femmes de se lancer en politique électorale. Par exemple, même si elles contribuent activement à la vie de leurs communautés, les femmes ont moins tendance que les hommes à s’intéresser à la politique. En outre, la discrimination et les stéréotypes sexistes peuvent non seulement influencer la décision des femmes d’amorcer une carrière en politique, mais aussi se faire sentir sur l’expérience qu’elles vivent en tant que politiciennes. En raison de ces stéréotypes ou de cette discrimination, les femmes peuvent ne pas avoir suffisamment confiance en leurs aptitudes politiques et ne pas entretenir autant d’ambitions politiques que les hommes.

Il arrive également que les femmes souhaitant se porter candidates à une charge élective se heurtent à des obstacles aux étapes du recrutement et de l’investiture. Le Comité a appris que les efforts de recrutement de candidates ne sont peut‑être pas suffisants, et que les partis politiques, les associations de circonscription et les comités de recherche de candidats peuvent jouer un rôle important dans le recrutement de candidates. Par exemple, le Comité a entendu que les partis politiques devraient se pencher sur leurs processus de recrutement et de sélection dans l’optique d’en éliminer tout sexisme et tout parti pris implicites, et qu’ils devraient recruter plus de femmes[2]. Il se peut par ailleurs que, lors des processus d’investiture et d’élection, les femmes butent sur des obstacles que ne rencontrent pas les hommes. Par exemple, les femmes peuvent avoir plus de mal que les hommes à financer leur campagne d’investiture et leur campagne électorale parce qu’elles gagnent un revenu inférieur à celui des hommes en moyenne.

Même une fois élues, les femmes peuvent faire face à des obstacles susceptibles de les empêcher de participer pleinement et également aux travaux de leur assemblée législative. Par exemple, le manque de prise en compte des différences liées au genre et des obligations familiales, le traitement médiatique sexiste ainsi que la violence et le harcèlement sexuels peuvent se répercuter sur l’expérience d’une femme faisant carrière en politique.

Le présent rapport propose des solutions pour éliminer les obstacles auxquels font face les femmes qui se lancent en politique électorale. Les recommandations incluses dans le rapport visent à orienter le gouvernement du Canada concernant des mesures qu’il pourrait prendre pour améliorer la représentation des femmes à tous les niveaux de politique électorale au Canada. Ces recommandations ont pour objet :

  • d’améliorer la collecte de données intersectionnelles sur la participation des femmes en politique;
  • de modifier les perceptions sociétales à l’égard de la participation des femmes en politique;
  • d’appuyer les organisations et les projets qui font la promotion de la participation de femmes d’horizons variés en politique;
  • d’inciter les partis politiques à choisir plus de candidates aux élections;
  • d’aborder la question du traitement médiatique sexiste des femmes en politique.

Le Comité félicite les assemblées législatives qui déploient déjà des efforts pour favoriser la prise en compte des différences liées au genre et des obligations familiales dans les milieux de travail politiques, et il espère que d’autres initiatives du genre seront entreprises.

Le Comité estime que la mise en œuvre de ses recommandations par le gouvernement du Canada et l’attention portée à ses observations se traduiront par une représentation et un maintien en poste accrus des femmes en politique au Canada, et qu’elles permettront aux femmes qui choisissent de poursuivre une carrière en politique de vivre une meilleure expérience.


[1]              Comité permanent de la condition féminine de la Chambre des communes (FEWO), Témoignages, 1re session, 42e législature, 5 juin 2018, 1530 (Pamela Best, directrice adjointe, Division de la statistique sociale et autochtone, Statistique Canada).

[2]              FEWO, Témoignages, 1re session, 42e législature, 5 juin 2018, 1640 (Justine Akman, directrice générale, Politiques et relations extérieures, Bureau de la coordonnatrice de la situation de la femme); et FEWO, Témoignages, 1re session, 42e législature, 14 juin 2018, 1625 (Thérèse Mailloux, présidente du conseil d'administration, Groupe Femmes, Politique et Démocratie).