HUMA Rapport du Comité
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Promotion de l’intégration et de la qualité de vie des aînés canadiens Rapport complémentaire du Nouveau Parti démocratique (NPD) Recommandations
« Nous remarquons que les aînés n’arrivent pas à maintenir le même niveau de vie que la population active […] Si les aînés font des économies afin de maintenir le niveau de vie qu’ils avaient au moment de prendre leur retraite et pour maintenir le rythme avec leurs pairs, ils accuseront toujours du retard par rapport à la prochaine génération. Il s’agit d’un sujet qu’il faudrait aborder de façon distincte. » Tammy Schirle, professeure, Département d’économie, Université Wilfrid Laurier, à titre personnel « [L]a pauvreté chez les aînés touche surtout les femmes. En 2013, le revenu médian des femmes aînées était de 21 900 $, tandis qu’il était de 32 300 $ pour les hommes. Il faut prendre les mesures nécessaires pour corriger la situation. » Wanda Morris, vice-présidente, Défense des droits, Association canadienne des individus retraités (CARP) « La première étape consiste à établir les normes, les prestations et les attentes à l’échelle nationale [pour les soins à domicile], afin de composer avec les écarts entre les provinces. Nous serons ainsi en mesure d’attirer sur le marché du travail les gens dont nous avons besoin. » Isobel Mackenzie, avocate pour la défense des aînés, Bureau pour la défense des aînés de la Colombie-Britannique « Qu’est-ce qui manque? Nous avons besoin d’une vision liée aux soins à l’intention des aînés au Canada. Il faut se préparer pour 2025 et les années subséquentes, lorsque 25 % de la population aura plus de 65 ans. Une stratégie nationale pour les aînés pourrait mener le bal en définissant une vision pour la qualité de vie des aînés, l’inclusion des soins de santé et la sécurité du revenu. La stratégie nationale pourrait aider les petites organisations et les petites collectivités comme la nôtre, à Langley, à adopter une stratégie de planification misant sur une vision claire, l’accès à l’information et des ressources sur les types de programmes et services que les collectivités peuvent mettre sur pied en collaboration avec leurs fournisseurs de services actuels. » Debra Hauptman, présidente-directrice générale, Langley Lodge, Langley Care Society « Quand j’ai rédigé le rapport sur la littératie financière […], ma perspective était que nous devrions rendre le système suffisamment simple pour qu’une personne moyenne puisse prendre des décisions raisonnables et être traitée équitablement. » Richard Shillington, conseiller, Conseil sur le vieillissement d’Ottawa ********* Les personnes âgées et les enfants devraient être les membres de nos familles, de nos communautés et de notre pays à qui nous accordons la plus grande valeur. Le Nouveau Parti démocratique du Canada tient d’abord à rendre hommage aux aînés ainsi qu’aux personnes qui se trouvent aux premières lignes et qui fournissent des soins de santé, des soins à domicile ainsi que d’autres services et soutiens aux aînés. Nous saluons en particulier les bénévoles dans les collectivités et les nombreux aidants naturels surmenés qui souvent sont des proches des aînés. Il ne faut pas oublier non plus les aînés qui sont sur le point de devenir très vulnérables financièrement et qui doivent prendre soin d’un proche. Nous pensons à toutes ces personnes. La présente étude, intitulée Promotion de l’intégration et de la qualité de vie des aînés canadiens, rend hommage aux aînés et leur accorde une place de respect. Le Nouveau Parti démocratique est conscient que les mots ne sont pas suffisants. Les aînés et leurs proches ont besoin que des mesures et des plans concrets soient mis en place pour rendre justice aux aînés, en particulier les nombreuses personnes âgées vulnérables qui nous entourent. Nous avons besoin que le gouvernement fasse preuve de leadership dès aujourd’hui et qu’il travaille en collaboration avec les différents ordres de gouvernement afin de mettre en place un plan d’action concret à long terme permettant de venir en aide aux nombreux aînés vulnérables dont les belles années ne s’avèrent pas très dorées. Statistique Canada a publié récemment de nouvelles données illustrant la réalité dans laquelle vivent un grand nombre d’aînés. Le pourcentage d’aînés en situation de faible revenu est passé de 12,0 % en 2005 à 14,5 % en 2015[1]. Cette hausse n’est que l’une des raisons pour lesquelles il faut s’attarder davantage au sort des aînés. Par ailleurs, parmi les aînés, il y a des groupes particulièrement à risque – femmes vivant seules, membres de la communauté LBGQT2, Autochtones, nouveaux immigrants, minorités racialisées – qui sont déjà nettement en marge des autres Canadiens et qui feront face à des difficultés encore plus grandes en vieillissant. « En conclusion, j’ajouterais que les répercussions de notre système actuel sont sexospécifiques: les femmes vivent plus longtemps que les hommes, utilisent davantage le système de santé et ont moins de ressources économiques. Ainsi, le défaut de fournir des soins entraîne des répercussions sexospécifiques, qui sont inégales entre les femmes également. Les femmes assurent également la grande majorité de la prestation rémunérée ou non des soins. Par conséquent, les mauvaises conditions de travail les affectent particulièrement. Les soins à domicile et les soins en établissement sont offerts en grande partie par des femmes appartenant à des collectivités immigrantes et racialisées. Il faut établir une initiative fédérale pour assurer un accès universel à l’ensemble des services de santé offerts par les organisations sans but lucratif, selon les mêmes principes que ceux de la Loi canadienne sur la santé. Cela signifie aussi d’établir une stratégie en matière de ressources humaines pour garantir des conditions de travail appropriées. Il faut le faire aujourd’hui, avant qu’il ne soit trop tard. » Pat Armstrong, Centre canadien de politiques alternatives Nous pouvons faire mieux. Nous devons faire mieux. 1. Pour venir en aide aux aînés vulnérables, le Nouveau Parti démocratique du Canada demande la nomination d’un ministre des Aînés chargé de :
2. De plus, nous demandons au gouvernement fédéral de prendre les mesures suivantes :
Il est important de préciser que nous avons besoin d’un ministre et d’un ministère distincts, indépendants et spécialement investis qui font vraiment une différence dans la vie de nos aînés. Nous devons apprendre des erreurs du gouvernement actuel et de ceux qui l’ont précédé. Malgré les données montrant à quel point et quel rythme la population des aînés augmente[5], le gouvernement actuel veut continuer d’assurer les services par l’entremise du gigantesque ministre de l’Emploi et du Développement social. Des aînés ont souffert parce que leurs services sont noyés dans ce grand ministère. La création d’un ministère des Aînés ne réglera rien en soi. Le gouvernement précédent avait nommé une ministre des aînés, mais puisque c’était une ministre d’État pour les Aînés, ce qui n’est pas la même chose qu’une Ministre des Aînés, aucun ministère des Aînés n’a été créé. La nomination d’un ministre des Aînés est un pas important, mais seulement si le gouvernement lui accorde de l’importance et des ressources adéquates. Nous avons d’autres préoccupations en ce qui concerne le rapport. Comme on pouvait s’y attendre de la part du gouvernement majoritaire, les recommandations contenues dans le rapport ne vont pas assez loin, et on ne précise pas les mesures de surveillance, de transparence et de reddition de comptes qui devraient être mises en place à l’égard de la stratégie nationale pour les aînés. Ce manque de précision risque de nuire à l’efficacité de toute stratégie nationale, que ce soit un nouveau ministre – ce que nous préférerions – ou encore le Conseil national des aînés qui exerce ou partage une responsabilité accrue en matière de prestation de services aux aînés. Les témoignages ont également fait ressortir la crise aiguë qui touche la prestation de soins, que ce soit par des professionnels ou des aidants naturels. Le rapport recommande la mise en place de lignes directrices pancanadiennes en matière de soins à domicile. Il s’agit là d’un bon point de départ, mais c’est insuffisant. Ce dossier en particulier nécessite une action concertée de tous les ordres de gouvernement. Partout au pays, les gens sont au courant de la gravité de la situation, comme nous l’avons entendu dans le cadre des témoignages suivants : « Nous pourrions d’abord trouver une façon de mieux soutenir les dispensateurs de soins, qui fournissent chaque année 26 milliards de dollars en soins non officiels et non rémunérés. Le RPC prévoit un congé pour les personnes qui élèvent les enfants, qui sont principalement des femmes. Nous aimerions que cette disposition vise aussi les dispensateurs de soins, mais comme nous savons qu’une telle mesure serait subventionnée par les autres cotisants au RPC et qu’il s’agirait d’une mesure fiscale régressive, nous aimerions voir quelque chose de plus novateur, comme le financement de ces cotisations au RPC par le gouvernement. » Wanda Morris, vice-présidente, Défense des droits, Association canadienne des individus retraités (CARP) « Les gens ne sont pas attirés par cette profession [dispensateurs de soins]. Ce n’est pas un travail prestigieux ni payant. Il faut veiller à ce que les gens puissent subvenir à leurs besoins. C’est la première chose. Ensuite, il faut veiller à ce que les collèges offrent le programme pour qu’on établisse des normes de qualité. Il faut mettre une structure en place. Le plus important, c’est d’encourager les gens à faire ce travail. C’est toujours un défi. Par exemple, dans les régions rurales, les membres de notre personnel de soutien choisissent de travailler dans les restaurants pendant l’été parce que c’est plus payant. Nous avons du mal à fonctionner au maximum de notre capacité parce que les gens préfèrent travailler dans les restaurants. Je crois qu’il faut revoir la reconnaissance et la rémunération de ces postes très importants dans le système de soins de santé. Leighton McDonald, président, Closing the Gap Healthcare, Association canadienne de soins et services à domicile Pour terminer, il est recommandé dans le rapport que l’on examine et mette à jour les prestations du Supplément de revenu garanti afin que les aînés vulnérables disposent d’un revenu suffisant et que l’on étudie et comprenne « l’incidence de l’état matrimonial sur les bénéficiaires ». Des témoins ont expliqué que les femmes divorcées ou célibataires se butent à des obstacles particuliers ou sont pénalisées lorsqu’il s’agit d’accéder à des prestations ou d’obtenir le même montant que d’autres. Nous devons corriger ces écarts. L’admissibilité et les paiements devraient être fondés sur l’âge et le revenu plutôt que sur l’état matrimonial passé. Conclusion La mise en œuvre des recommandations contenues dans le rapport, y compris celles se trouvant dans notre rapport complémentaire, fera une énorme différence dans la vie des aînés, où qu’ils vivent au Canada. Nous pouvons agir pour améliorer la vie des gens au fur et à mesure qu’ils vieillissent et les aider à faire face aux problèmes de santé et aux défis de la vie qui sont associés au vieillissement. Nous pouvons réparer les injustices et les iniquités relevées dans le cadre de la présente étude et d’autres. Nous le faisons pour nos illustres aînés. Nous le faisons pour le mieux-être de notre pays et pour nous-mêmes. « Nous devons repenser les priorités des Canadiens afin de soutenir les populations vulnérables plutôt que des groupes démographiques entiers. » Tammy Schirle, professeure, Département d’économie, Université Wilfrid Laurier, à titre personnel [1] Statistique Canada, Le revenu des ménages au Canada : faits saillants du Recensement de 2016, 13 septembre 2017, tiré de http://www.statcan.gc.ca/daily-quotidien/170913/dq170913a-fra.htm. [2] Au total, 41 des 44 témoins ou groupes de témoins appuyaient l’idée de mettre en place une stratégie nationale pour les aînés. Les trois autres se sont abstenus ou n’avaient aucune opinion à ce sujet. Personne ne s’y est opposé. [3] Statistique Canada, Aînés, 2012, tiré de http://www.statcan.gc.ca/pub/11-402-x/2012000/chap/seniors-aines/seniors-aines-fra.htm . [4] Entre autres, Wanda Morris (vice-présidente, Défense des droits, Association canadienne des individus retraités) et Danis Prud’homme (directeur général, Réseau FADOQ) ont indiqué dans leur témoignage qu’ils appuyaient la création d’un programme national d’assurance-médicaments. [5] Statistique Canada, Aînés, 2012, tiré de http://www.statcan.gc.ca/pub/11-402-x/2012000/chap/seniors-aines/seniors-aines-fra.htm . |