Que la Chambre prenne note de l'Énoncé économique de l'automne.
— Monsieur le Président, j'ai l'honneur de déposer, dans les deux langues officielles, l'Énoncé économique de l'automne du gouvernement.
Je suis ravi d'informer la Chambre des progrès que nous avons faits en vue d'améliorer la situation des gens de la classe moyenne et de ceux qui travaillent fort pour en faire partie. Nous savons que l'espoir anime les familles canadiennes et qu'elles sont prêtes à trimer dur, comme c'est le cas, par exemple, des pages de la Chambre des communes. Depuis plusieurs décennies déjà, la classe moyenne a du mal à joindre les deux bouts en raison d'une combinaison de facteurs, dont les frais de garde d'enfants, les droits de scolarité, l'augmentation du coût de la vie, les longs déplacements pour aller travailler et l'endettement.
Le monde évolue aussi très rapidement. L'Asie et d'autres régions en développement jouent un rôle plus important que jamais dans l'univers du commerce. Internet transforme nos communications, nos vies, notre travail. Les économies se doivent de devenir plus vertes, plus durables.
C'est dans ce contexte que les Canadiens nous ont demandé, il y a un an, de les aider. Ils souhaitaient élire un gouvernement qui travaillerait à leurs côtés afin de bâtir un avenir meilleur pour leurs enfants et leurs petits-enfants.
Nous avons franchi une première étape importante en réduisant les impôts des Canadiens de la classe moyenne et en augmentant ceux du 1 % des plus riches. Grâce à notre Allocation canadienne pour enfants, neuf familles avec enfants sur dix obtiennent encore plus d'aide tous les mois. En moyenne, ces familles reçoivent ainsi 2 300 $ de plus par année. Cette mesure est avantageuse. Elle contribuera à sortir des centaines de milliers d’enfants de la pauvreté. Grâce à elle, certaines familles auront plus d’argent pour acheter des patins cet hiver. À d'autres, elle permettra de rembourser une partie de leur dette ou de mettre un peu plus d’argent de côté. C'est ça, le progrès.
Nous avons également amélioré la sécurité du revenu de retraite pour les travailleurs d’aujourd’hui et pour les générations à venir, notamment par la signature d’une entente historique avec les provinces en vue de renforcer le Régime de pensions du Canada.
[Français]
Nous avons tenu les promesses que nous avions faites aux aînés en renforçant le système de revenu de retraite. Nous avons rétabli l'âge d'admissibilité aux prestations de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti à 65 ans. Nous avons aussi augmenté la prestation complémentaire au Supplément de revenu garanti pour les aînés vivant seuls.
[Traduction]
Nous avons facilité l’accès à l’université ou au collège pour les jeunes en augmentant les bourses d’études canadiennes, et les nouveaux diplômés ont maintenant droit à un répit puisqu'ils peuvent attendre de gagner au moins 25 000 $ par année avant de rembourser leurs prêts étudiants.
Nous avons aussi immédiatement commencé à investir dans notre avenir. Les investissements que nous avons effectués pour répondre aux besoins en matière d'infrastructures de nos villes et de nos collectivités créent des emplois aujourd’hui, tout en consolidant l’économie du Canada de demain.
Je tiens à remercier mon collègue, le , pour son leadership continu dans le cadre de la collaboration avec les provinces et les municipalités en vue de réaliser les changements transformateurs à venir. Il apporte une compréhension approfondie des défis auxquels sont confrontés tous les ordres du gouvernement sur le plan du développement des infrastructures.
Prises ensemble, nos mesures créent des emplois et aident la classe moyenne à avancer.
Notre économie est en croissance, mais elle ne croît pas aussi rapidement que nous l’aimerions. Depuis le dépôt du dernier budget, les économistes du secteur privé ont, en moyenne, revu à la baisse leurs prévisions concernant la croissance du PIB réel au Canada. Cette situation s’inscrit dans un contexte de faible croissance partout sur la planète en raison de facteurs tels que la croissance décevante aux États-Unis et l’incertitude entourant les conséquences du Brexit au Royaume-Uni.
Néanmoins, la signature historique de l'Accord économique et commercial global, l'accord commercial le plus moderne et le plus progressiste du monde, montre que même en période d'incertitude, le travail acharné et la persévérance peuvent donner des résultats qui créeront des emplois pour la classe moyenne.
Je tiens à souligner la passion et le dévouement dont a fait preuve la pour que cet accord aboutisse.
[Français]
Nous avons toutes les raisons d'envisager l'avenir avec optimisme. Le monde se tourne maintenant vers le Canada en tant qu'exemple à suivre, grâce à nos investissements et à notre programme inclusif qui visent à aider la classe moyenne.
Nous avons la position la plus enviable de tous les pays du G7, pour ce qui est de notre ratio de la dette au PIB. Nous allons maintenir cet avantage et la cible budgétaire à laquelle nous nous sommes engagés dans le dernier budget, tout en avançant notre plan de façon responsable.
[Traduction]
Dans ce contexte de croissance lente au pays et partout dans le monde, notre plan est plus important que jamais. Le moment est venu de prendre les mesures nécessaires pour faire progresser la classe moyenne.
Étant donné qu’il est question de défis et de possibilités à long terme, j’annonce des mesures qui se traduiront par des investissements supplémentaires, sur une plus longue période, afin de nous permettre de créer de bons emplois dès maintenant et de placer nos travailleurs, nos entreprises et nos collectivités sur la voie de la réussite.
Au cours des 11 prochaines années, le gouvernement du Canada investira un montant supplémentaire de 81 milliards de dollars dans le transport en commun, l'infrastructure verte, l'infrastructure sociale, le transport en appui au commerce et les villes intelligentes. Cet investissement comprend aussi l'engagement précis de soutenir les collectivités rurales et nordiques du Canada et de favoriser leur essor.
En reconnaissance des besoins uniques des collectivités rurales qui nécessitent une approche plus ciblée, nous investissons un montant additionnel de 2 milliards de dollars afin de permettre à ces collectivités d'avoir du succès et de participer à la réussite globale du Canada.
En tenant compte des fonds existants, nous investirons au total plus de 180 milliards de dollars au cours des 11 prochaines années, au profit de nos villes et villages et des corridors commerciaux afin d'assainir l'air et d'améliorer la qualité de l’eau, de rendre les quartiers plus accueillants pour nos enfants et de favoriser des collectivités plus intelligentes et mieux connectées. Ces investissements sont sans précédent dans l'histoire du Canada, et ils arrivent à un moment où les besoins sont considérables.
Nos collectivités ont besoin d'assurer le déplacement des gens et le transport des marchandises. Nos citoyens les plus vulnérables ont besoin d'un logement. Nos enfants ont besoin d’air pur et d’eau propre, et ils y ont droit. Notre pays a besoin d’une croissance économique soutenue.
Pour relever ces défis, nous devons voir encore plus grand. Nous avons besoin de partenaires fiables. Les caisses de retraite et les investisseurs institutionnels du Canada qui exercent leurs activités partout dans le monde possèdent une expertise de calibre mondial, et ils tiennent à réaliser d’importants investissements de longue durée au Canada.
Je suis heureux d'annoncer que le gouvernement du Canada établit une nouvelle banque de l'infrastructure du Canada, qui injectera au moins 35 milliards de dollars pour nous aider à entreprendre des projets de transformation qui pourraient autrement ne pas se concrétiser. Cette banque nous permettra de créer des milliers d'emplois, de faire réaliser un plus grand nombre de projets et d'attirer de 4 $ à 5 $ de capital privé pour chaque dollar d'impôt investi. C'est ça, le progrès.
[Français]
La nouvelle banque d'infrastructure nous permettra de nous doter d'un inventaire de projets avec lequel nous pourrons appuyer nos décisions d'investissements à long terme. Bref, la banque changera notre façon de planifier, de financer et de mettre en oeuvre les grands projets d'infrastructure au pays. C'est cela, le progrès.
[Traduction]
Pour assurer la prospérité de notre avenir, nous devrons consolider l’avantage concurrentiel du Canada. Les Canadiens sont hautement scolarisés et qualifiés. Nous avons ce qu’il faut pour réussir. C’est précisément ce que les investisseurs éventuels n’entendent pas assez souvent ailleurs sur la planète.
J’annonce aujourd’hui la création d’une nouvelle institution, Investir au Canada, qui aura pour rôle de promouvoir le Canada sur la scène mondiale.
[Français]
Dans un monde où certains pensent qu'il est souhaitable de refermer les frontières, le Canada ressort du lot comme un exemple à suivre en matière d'inclusion et de gestion de la diversité.
Nous avons une situation fiscale enviable et une population éduquée, qualifiée et surtout ingénieuse. Investir au Canada nous permettra de redoubler nos efforts pour créer de bons emplois pour la classe moyenne en attirant des investissements étrangers.
[Traduction]
Pour créer de bons emplois canadiens, nous avons besoin de partenariats solides à l’échelle internationale. Notre stratégie en matière de compétences mondiales soutiendra davantage les entreprises canadiennes en veillant à ce qu’elles puissent attirer les personnes les plus talentueuses et qu’elles aient accès aux compétences et à l’expertise internationale particulières qui leur permettront de prendre de l’expansion, de créer de bons emplois au Canada et de prospérer ici même au pays.
Grâce au travail remarquable du , le Canada tire également pleinement parti de sa diversité pour soutenir une croissance économique durable.
Pas plus tard que la semaine dernière, dans le magazine The Economist, on faisait remarquer ceci :
La chaleur de l’accueil est aussi frappante que la portée de l’engagement.
C’est ça, le progrès.
Ce n’est pas seulement ce que nous faisons, mais aussi comment nous le faisons. Nous sommes à l’écoute. Nous établissons des partenariats. Nous collaborons. Ce ne sont pas que des mots. Ces principes se trouvent au cœur même de notre identité en tant que gouvernement.
Voilà pourquoi l'Énoncé économique de l’automne comporte aussi des mesures visant à favoriser une plus grande reddition de comptes en matière de dépenses gouvernementales, à mettre fin à la culture du secret au Bureau de régie interne et à garantir l’indépendance de Statistique Canada et du directeur parlementaire du budget. C’est ça, le progrès.
Dans plusieurs décennies, quand mes enfants parleront du temps où leur papa était ministre des Finances, je veux qu’ils soient en mesure de prendre du recul et de considérer la première année au pouvoir de notre gouvernement comme l’année où le Canada a entamé son parcours vers une nouvelle économie moderne. Et nous sommes bien partis.
Comparativement à il y a un an, 9 millions de Canadiens paient moins d’impôts. Environ 3,2 millions de familles reçoivent l’Allocation canadienne pour enfants, qui, d’ici 2017, aura contribué à réduire la pauvreté infantile d’environ 40 %. S’il y a un chiffre dont j’aimerais que les Canadiens se souviennent, c’est cette réduction de 40 % de la pauvreté infantile.
Neuf cent mille aînés seuls profiteront d’une plus grande sécurité financière.
Quatorze avis d’ébullition de l’eau dans les réserves ont été levés dans des collectivités autochtones depuis le budget 2016.
[Français]
Nous avons construit ou amélioré 2 700 logements dans les réserves. Partout au pays, des projets d'infrastructure créent de bons emplois, tout en assurant des communautés plus dynamiques.
[Traduction]
Toutefois, nous n’avons pas terminé, loin de là. Nous continuerons de faire ce que font les pays confiants et ambitieux: investir dans notre propre avenir. Nous collaborerons également avec les autres pour bien le faire.
Comme le savent les députés, le Conseil consultatif en matière de croissance économique m’a donné des perspectives précieuses sur les défis et les possibilités à venir. Je le remercie pour son excellent travail et ses conseils.
Notre travail est aussi éclairé par tous les gens qui prennent le temps de participer aux consultations prébudgétaires, par nos partenaires municipaux, provinciaux et territoriaux et par nos partenaires à l'échelle internationale.
Nous comptons également sur l’excellent travail des comités des finances ainsi que de tous les députés et tous les sénateurs, qui, nous le savons, se réveillent chaque jour en cherchant des façons de léguer un Canada meilleur à la génération à venir. Je les remercie pour leur service et je suis impatient de collaborer avec eux tous en vue d'assurer une classe moyenne forte et de meilleurs lendemains. Thank you.
:
Monsieur le Président, il y a un an, les libéraux ont été élus après avoir promis un léger déficit, un modeste déficit de 10 milliards de dollars pour la première année. C'est ce qu'ils ont promis. Qu'ont-ils fait? Ils ont fait exactement le contraire.
[Français]
Depuis un an, l'économie canadienne va de mal en pis. Aucun emploi permanent n'a été créé ici, au Canada, depuis que ce gouvernement est au pouvoir, et voilà que le laisse ses responsabilités, pour ne pas dire autre chose, alors qu'il devrait être ici pour répondre directement aux besoins des Canadiens, d'autant plus qu'ils ont besoin d'une économie forte.
Aujourd'hui, on constate que le gouvernement dépense sans bon sens. Il n'a pas le contrôle des dépenses. Il a inventé de nouvelles taxes qui heurtent de plein fouet nos entreprises, soit nos créateurs d'emplois et de richesse, les entrepreneurs. De plus, depuis un an, ce gouvernement annule des réductions de taxe qui avaient été promises aux contribuables et qui avaient pour but de les aider à faire leurs choix personnels en ayant plus d'argent dans leurs poches. Cependant, au contraire, le gouvernement a augmenté les taxes et les impôts. Il a donc failli à la tâche.
C'est pourquoi il présente aujourd'hui une mise à jour économique. C'était une occasion en or de redresser la situation en disant qu'il avait essayé quelque chose et que cela n'avait pas fonctionné. Toutefois, le gouvernement fait exactement le contraire.
[Traduction]
Voilà ce qui est si triste. Il est tout à fait normal de voir un ministre des Finances faire une mise à jour six ou huit mois après le dépôt d'un budget, pour être sûr que l'économie est sur la bonne voie et que des mesures sensées ont été prises. Malheureusement, le gouvernement n'a pas profité de l'occasion pour remettre l'économie sur la bonne voie pour les Canadiens.
[Français]
Le plan libéral qui consiste à emprunter sans bon sens et à créer des déficits pharaoniques ne fonctionne pas. On avait prévu 100 000 nouveaux emplois pour l'année 2016, mais il s'en est créé zéro. Je tiens à rappeler aux libéraux qu'il reste encore deux mois avant la fin de l'année et qu'ils devraient donc se dépêcher un peu. L'occasion a été ratée.
Plutôt que de donner le coup de barre nécessaire pour redresser l'économie canadienne et la gestion des finances publiques, le gouvernement garde exactement la même façon de faire, appuie sur l'accélérateur et fonce tout droit dans le mur. C'est cela, la mise à jour économique du gouvernement libéral d'aujourd'hui. C'est très mauvais pour l'économie canadienne et pour tous les Canadiens.
Comme je l'ai mentionné plus tôt dans ma question, le chiffre clé de cette mise à jour du gouvernement, c'est 31,8 milliards de dollars. Arrondissons cela à 32 milliards de dollars. Ce sont des dépenses supplémentaires de 32 milliards de dollars sur les cinq prochaines années qui n'avaient pas été budgétées il y a six mois. Quelle improvisation, quel manque de vision, quelle gestion mollassonne!
Nous aurions souhaité que ces gens sachent que la gestion des finances publiques et de l'État canadien nécessite une vision à long terme et qu'elle doit être faite en pensant d'abord et avant tout au porte-monnaie du contribuable. Cependant, ces gens-là continuent de dépenser comme si de rien n'était. C'est cela qui est inquiétant.
Les documents qu'ils ont déposés sont très intéressants, mais il manque des informations pertinentes. Quel est le plan de match du gouvernement libéral pour éponger ces 32 milliards de dollars de dépenses supplémentaires au cours des cinq prochaines années? Est-ce qu'on va augmenter les taxes? Est-ce qu'on va augmenter les impôts? Est-ce qu'on va embêter encore plus nos travailleurs qui se lèvent le matin et qui travaillent très fort? Est-ce qu'on va embêter encore plus nos créateurs d'emplois et de richesse, les entrepreneurs, comme on le fait depuis déjà un an? On ne dit absolument rien à ce sujet.
La solution facile, pour ne pas dire la solution lâche, c'est d'emprunter et d'envoyer la facture à nos petits-enfants. Le est un homme pour qui j'ai beaucoup de respect et d'estime. Plus tôt, il s'est aventuré sur une patinoire très mince en évoquant la fierté que ses enfants auront plus tard. Je dois donc malheureusement lui rappeler que ses enfants et ses petits-enfants, tout comme les miens et ceux de tous les Canadiens, devront payer plus tard pour la mauvaise gestion libérale. C'est cela, l'héritage du Parti libéral.
Je rappelle que ce gouvernement s'est fait élire en promettant un tout petit déficit modeste de 10 milliards de dollars et qu'il a signé un budget de 30 milliards de dollars. Aujourd'hui, dans ce plan, il n'y a strictement rien pour redresser la situation. C'est cela qui nous inquiète beaucoup, les conservateurs, mais surtout nous, les Canadiens, car c'est nous qui devrons payer pour cela plus tard.
Dans cette mise à jour économique, il y a quand même de nouveaux éléments qui méritent notre appréciation, ou à tout le moins, qui nous indiquent vers où nous nous dirigeons. Tout d'abord, on va créer une banque de l'infrastructure.
[Traduction]
Je n'ai qu'une question au sujet de la nouvelle structure. Pourquoi l'a-t-on créée? Pourquoi le gouvernement a-t-il proposé une nouvelle structure pour l'économie canadienne? Nous pouvons sans problème attirer des fonds de l'étranger. On peut investir des fonds publics et des fonds privés dans l'infrastructure sans aucun problème. Nous disposons des outils pour ce faire. Nous avons PPP Canada pour y arriver.
Pourquoi créer une nouvelle structure? Pourquoi créer de nouvelles formalités administratives? Pourquoi créer quelque chose de nouveau? Le ministre devrait prendre en compte ces éléments. Est-ce pour les amis du Parti libéral? Est-ce la raison? Pourquoi créer cette nouvelle infrastructure? Nous disposons de tous les outils dont nous avons besoin pour attirer de nouveaux fonds de l'étranger. Les libéraux parlent maintenant du pôle canadien. Ce n'est pas mauvais, mais nous avons tout de même les outils dont nous avons besoin.
Est-il vrai que le gouvernement vient tout juste de se rendre compte que des fonds étrangers peuvent entrer au Canada? J'ai des nouvelles pour les libéraux. Ce n'est rien de nouveau. Ils ont vu des fonds de l'étranger entrer ici, et c'est peut-être une grande surprise pour eux. Au cours des 150 dernières années, le pays a eu un marché ouvert. C'est pourquoi nous accueillons des investissements de l'étranger. Le Canada doit accueillir à bras ouverts les investissements de l'étranger afin de créer de la richesse et des emplois au Canada. Nous n'avons pas besoin d'un autre gouvernement libéral pour le faire. Nous disposons toujours de cet outil.
Voici une autre chose étrange. J'ai eu le privilège de lire les documents et toutes les mises à jour du ministre. Cela m'a peut-être échappé, mais le ministre n'a pas parlé du directeur parlementaire du budget dans le discours du budget. Je trouve cela fort intéressant puisqu'il a parlé de lui dans la mise à jour économique.
[Français]
Le ministre veut donc donner encore plus de pouvoirs au directeur parlementaire du budget. Voici une phrase que j'ai trouvée particulièrement loufoque, pour être poli, à la page 38 de la version française: « le directeur parlementaire du budget rendra compte au Parlement et aux parlementaires en présentant des recherches et des analyses ».
[Traduction]
Wow, la belle affaire.
[Français]
Je veux juste rappeler à nos amis que le directeur parlementaire fait déjà des rapports. Le problème, c'est que les libéraux en refusent le dépôt. Pas plus tard que cette semaine, le député de a voulu déposer deux rapports du directeur parlementaire du budget qui donnaient l'heure juste aux Canadiens concernant la gestion des finances publiques. Toutefois, les libéraux ont refusé juste le dépôt du rapport. Ils ont le droit de ne pas être d'accord et de le contester, mais ils en ont refusé juste le dépôt.
Maintenant, ils se gargarisent de beaux grands principes et disent vouloir donner plus d'autorité au directeur parlementaire du budget. Qu'ils commencent donc par le respecter, ce serait déjà un bon départ.
Je peux peut-être comprendre pourquoi ils ont une petite gêne quand vient le temps de parler du directeur parlementaire du budget. Cet homme est particulièrement bien équipé. Je devrais plutôt dire que c'est une personne. Il se trouve que c'est un homme, mais cela n'a rien à voir avec le genre. Il faut faire attention, ces jours-ci. Monsieur le Président, vous pouvez compter sur moi pour faire très attention.
[Traduction]
Il faut bien choisir ses mots quand on parle d'une personne.
Le directeur parlementaire du budget a parlé d'un très grand nombre de faits que le gouvernement libéral ne reconnaît pas. Il n'est pas question ici de faire quelque chose, mais simplement de reconnaître quelque chose. Le gouvernement ne reconnaît pas la réalité des faits. Je vais donner quelques exemples à la Chambre.
[Français]
Puisque le ministre en a parlé dans son allocution, parlons de l'Allocation canadienne pour enfants. Quand on entend les libéraux, j'ai la larme à l'oeil! Ils disent qu'ils vont aider les gens, les familles et tout le monde. Cependant, ces gens-là s'étaient engagés, dans leur plateforme électorale, à mettre en oeuvre ce programme à coût nul. Ce n'est pas vrai, car le rapport du directeur parlementaire du budget, dont les libéraux ont refusé le dépôt, nous apprend que cela a entraîné un déficit de 3,4 milliards de dollars. Ils se sont seulement trompés de 3,4 milliards de dollars! C'est cela, l'aide aux familles.
De plus, ce qui est vraiment spectaculaire, c'est qu'ils ont oublié l'indexation. Ils ont juste oublié que, dans quatre ou cinq ans, le coût de la vie pourrait augmenter. J'ai eu l'occasion d'en parler vendredi dernier, mais sérieusement, cela n'a pas de bon sens. N'importe quel humble technicien en administration dans n'importe quelle entreprise qui oublierait l'indexation se ferait mettre à la porte immédiatement.
[Traduction]
Pourtant, le ministre est encore à son poste, même s'il a oublié de tenir compte de l'indexation et de l'inflation et qu'il s'est trompé dans ses calculs de 3,4 milliards de dollars.
[Français]
Les libéraux parlent également des changements à l'impôt, qui devaient se faire à coût nul.
[Traduction]
Or, leur coût n'est pas nul. Le déficit prévu est de 1,8 milliard de dollars. C'est tout à fait inacceptable. Les libéraux ont été élus dans l'espoir qu'ils n'enregistrent aucun déficit. De plus, lorsqu'ils ont été élus, ils n'ont hérité d'aucun excédent. Or, maintenant, ils en prévoient un de 1,8 milliard de dollars.
Le plan du gouvernement ne touche pas directement 65 % des Canadiens. Pourquoi?
[Français]
En effet, il n'y aura strictement aucun changement à l'impôt de tous les Canadiens qui gagnent 45 282 $ par année et moins. Soixante-cinq pour cent des Canadiens ne seront pas touchés par ces mesures d'ajustement à l'impôt. Pire, les principaux bénéficiaires de cette approche libérale sont ceux qui gagnent précisément entre 140 388 $ et 199 999 $ par année. Fait-on partie de la classe moyenne quand on gagne 190 000 $ par année? Je n'en suis pas sûr, mais ce sont ces derniers qui sont les principaux bénéficiaires de cette mesure.
Ces chiffres, nous ne les avons pas sortis d'une boîte de Cracker Jack. C'est le directeur parlementaire du budget qui nous les a donnés. Le bilan de ces nouvelles mesures qui pourraient créer de l'emploi et de la richesse, c'est zéro. Aucun emploi permanent n'a été créé sous ce gouvernement, comme l'a dit le directeur parlementaire du budget. Je ris beaucoup lorsque j'entends ces gens dire qu'ils veulent donner encore plus d'autorité et de force au directeur parlementaire du budget. Qu'ils commencent d'abord par le respecter et accepter les chiffres qu'il leur donne de façon neutre et objective.
[Traduction]
Cette mise à jour économique ne propose absolument aucune mesure destinée aux entrepreneurs canadiens, qui travaillent d'arrache-pied. De ce côté-ci de la Chambre, nous nous soucions des entrepreneurs, car ils sont la pierre angulaire de notre économie. Nous les respectons énormément, et le gouvernement devrait faire de même. Ce sont ces gens qui créent de la richesse et des emplois. Ce n'est pas le gouvernement qui crée des emplois.
Le gouvernement doit donner aux entrepreneurs, qui sont ceux qui créent de la richesse, les outils nécessaires pour qu'ils puissent créer des emplois. Ce n'est pas le gouvernement qui les crée, mais bien les entrepreneurs.
Y a-t-il des mesures destinées aux petites entreprises dans la mise à jour économique présentée aujourd'hui? Non, il n'y a absolument rien pour elles. Aucune mesure n'est prévue pour aider les personnes qui travaillent d'arrache-pied, qui se lèvent tous les matins et qui risquent gros pour créer des emplois. Ces personnes risquent gros, mais cette mise à jour économique ne comprend aucune mesure pour elles.
Parlons maintenant des hypothèques. Il y a un mois, sans préavis, le a présenté de nouvelles règles hypothécaires et de nouvelles méthodes de calcul des hypothèques. C'est très difficile. Nous reconnaissons qu'il y a un problème à Vancouver et à Toronto. Cela dit, pour régler le problème qui afflige ces villes, le gouvernement met en place de nouvelles règles qui touchent toutes les régions du pays, sans exception.
Ce n'est pas exactement de cette façon qu'on doit faire les choses. La réalité, c'est que les jeunes familles qui commencent dans la vie et qui rêvent de posséder une maison auront plus de difficulté à réaliser ce rêve, car le gouvernement libéral a mis en place de nouvelles règles, sans consulter les gens et sans fournir d'avertissement.
[Français]
Dans cette situation malheureuse relative à l'économie canadienne, l'exemple vient de haut. Quand un gouvernement se fait élire avec une promesse d'un petit déficit de 10 milliards de dollars et que, sans gêne, il signe fièrement un déficit de 30 milliards de dollars, on peut se dire que c'est la fête, qu'on peut dépenser comme on le veut et qu'il n'y a plus aucune restriction. Ce n'est pas une façon réaliste et responsable de gérer le budget. Un déficit, c'est une facture que l'on envoie à nos petits-enfants, qui vont devoir payer pour la mauvaise gestion d'aujourd'hui.
Par ailleurs, les Canadiens n'ont jamais voté pour des budgets incontrôlés; les Canadiens n'ont jamais voté pour un gouvernement qui allait dépenser sans compter; les Canadiens n'ont jamais voté pour un gouvernement qui allait faire un déficit trois fois plus élevé que prévu et qui, six mois plus tard, allait revoir cette somme pour accentuer encore plus le déficit et les dépenses. Les Canadiens ont été floués par le Parti libéral, et aujourd'hui, nous en subissons tous les conséquences. C'est pourquoi nous devons rappeler à l'ordre de façon radicale ce gouvernement qui a failli à la tâche.
Les Canadiens croient et savent que le gouvernement a perdu le contrôle en matière de dépenses publiques. Les Canadiens constatent jour après jour que ce gouvernement ne respecte pas ses engagements, qu'il dépense sans compter et conduit le Canada dans une impasse budgétaire à moyen et à long terme. Je tiens à rappeler que nos enfants et nos petits-enfants, de même que ceux du — il s'est lui-même aventuré sur ce sujet —vont devoir payer pour les erreurs qui sont faites ici. C'est absolument inquiétant pour la suite des choses.
Je crois que, au bout du compte, ce que nous devons retenir de cette mise à jour budgétaire, c'est que le gouvernement poursuit le mauvais chemin qu'il s'est lui-même ouvert il y a neuf mois lorsqu'il a déposé son budget. Après s'être fait élire sur la promesse d'un petit déficit de rien du tout, voilà qu'aujourd'hui, il a perdu le contrôle des dépenses.
[Traduction]
Nous avions aujourd'hui une belle occasion de revenir sur la bonne voie et de faire preuve de respect envers les travailleurs canadiens. En effet, c'est des impôts qu'il est question aujourd'hui — de l'argent que nous recevons des particuliers et des entrepreneurs canadiens. Des millions de Canadiens se lèvent tous les matins et travaillent dur, pour voir la moitié de leur salaire partir en impôts. À tout le moins, nous devrions respecter les contribuables et tenir les engagements pour lesquels ils nous ont élus.
Le gouvernement a été élu sur la promesse d'un faible déficit, une promesse qu'il est en train de trahir. C'est absolument inacceptable et, malheureusement, tous les Canadiens en feront les frais.
[Français]
Pour conclure, Albert Einstein disait: « La folie, c'est de faire toujours la même chose et de s'attendre à un résultat différent ». Malheureusement, ce gouvernement fait encore la même chose, et on s'en va dans le mur à cause de lui.
:
Monsieur le Président, permettez-moi de citer l’annonce électorale sur les infrastructures qu’ont faite les libéraux le 27 août 2015, à savoir:
Un gouvernement libéral fera l’investissement le plus important de l’histoire du Canada en matière d’infrastructures:
Il doublera presque l’investissement fédéral en infrastructures, qui passera de 65 à presque 125 milliards de dollars au cours des dix prochaines années — cela représentera un investissement annuel supplémentaire qui atteindra 9,5 milliards après dix ans […]
À la page 16 du programme du Parti libéral, au sujet des infrastructures, on peut lire que la Banque de l’infrastructure du Canada « fournira du financement à faible taux aux projets de construction de nouvelles infrastructures » et « octroiera aux provinces et aux municipalités des garanties de prêt et de petits apports en capital afin de veiller à ce que le projet aille de l’avant ».
D’après ces déclarations, j’avais compris que les libéraux s’engageaient à faire des investissements publics massifs — quitte à faire des déficits — pour moderniser les infrastructures. C’est également ce qu’avaient compris les Canadiens. L’explication est simple. Les libéraux n’ont mentionné nulle part dans leur plateforme qu’ils avaient l’intention de privatiser des biens publics. Les libéraux n’ont jamais mentionné non plus dans leur plateforme leur intention de privatiser les sources de revenu, ni leur intention de faire en sorte que les péages et les frais d’utilisation deviennent la règle pour les biens publics.
C’est pourtant là où nous en sommes selon cette soi-disant mise à jour économique et financière.
[Français]
Je me questionne sur ce que les libéraux de la Chambre pensent de la direction prise par leur propre parti, particulièrement ceux qui se disent progressistes.
La volonté des libéraux est devenue claire: c'est de privatiser tous azimuts. C'est devenu clair le 20 octobre dernier. Rappelons-nous que le 20 octobre dernier, nous avions appris que le gouvernement libéral avait donné à la firme d'investissement Credit Suisse le mandat d'étudier les avantages qui découleraient d'une privatisation des aéroports canadiens.
Mettons de côté le fait que les libéraux n'avaient jamais au grand jamais évoqué la possibilité de privatiser les aéroports pendant la campagne électorale, ce qui est déjà un énorme problème en soi. N'y a-t-il pas un seul député libéral dans la Chambre qui considère problématique le fait que les libéraux donnent ce mandat à une firme privée dont la raison d'être est l'achat d'infrastructures, incluant les infrastructures d'aéroport? N'y a-t-il pas un conflit d'intérêts lorsque le gouvernement demande à cette firme si, oui ou non, il devrait lui vendre ses infrastructures? N'y a-t-il pas un seul député libéral dans la Chambre qui peut voir la preuve du conflit d'intérêts dans l'attribution de ce contrat?
Je vais l'expliquer à la Chambre dans un langage simple. Credit Suisse a un intérêt certain à voir les aéroports canadiens être privatisés, puisqu'il achète lui-même des aéroports, et les libéraux lui demandent s'ils devraient privatiser les leurs. C'est une tendance inquiétante, puisque les libéraux ont aussi paqueté le soi-disant Conseil consultatif en matière de croissance économique de promoteurs de la privatisation des infrastructures. Je vais commencer par Dominic Barton, de McKinsey & Company. Il est président de ce Conseil. Il est chez McKinsey & Company depuis cinq ans, et il fait depuis ce temps la promotion de la privatisation des infrastructures partout dans le monde.
En juin dernier, alors qu'il avait déjà commencé son travail de recherche intense pour voir où le gouvernement canadien devrait aller pour faire croître l'économie, il a écrit une lettre d'opinion qui a été diffusée un peu partout et qui mentionne ceci, en plein milieu de sa réflexion:
Dans certains cas, un financement peut être trouvé sans augmenter les impôts: les gouvernements peuvent par exemple dégager un revenu en instituant une taxe sur les utilisateurs, en profitant de l'augmentation des valeurs immobilières, ou en cédant des actifs et en recyclant les recettes [...]
Nous sommes encore dans le concept environnemental de recyclage des actifs.
Les gouvernements peuvent aussi encourager davantage les investissements du secteur privé, en commençant par fournir un cadre réglementaire sûr et fixer des prix qui se traduisent par un taux de rendement, ajusté au risque, acceptable. De manière plus générale, ils peuvent prendre des mesures pour créer un marché qui mettent mieux en relation les investisseurs institutionnels cherchant des rendements stables à long terme et les projets ayant besoin d'un financement.
Voilà déjà la conclusion de M. Barton avant même que le fameux Conseil consultatif en matière de croissance économique ne termine son rapport.
Michael Sabia est un autre membre de ce conseil consultatif. Il vient du secteur privé, et depuis quelques années, il est à la tête de la Caisse de dépôt et placement du Québec. C'est aussi un ardent défenseur de la privation des infrastructures. Encore une fois, voici ses propres mots prononcés lors d'un discours qu'il avait donné à la Chambre de commerce de Toronto:
Pour les investisseurs de long terme, les infrastructures offrent quelque chose de difficile à trouver de nos jours : des rendements stables et prévisibles de l’ordre de 7 à 9 pour cent, et un faible risque de perte de capital – exactement ce dont nous avons besoin pour pouvoir répondre aux besoins à long terme de nos clients.
Ce sont les commentaires de M. Sabia.
La Caisse de dépôt et placement du Québec a donc un intérêt certain pour la privation d'infrastructure. C'est un gâteau dont elle veut avoir sa part.
Mark Wiseman est un troisième membre du conseil consultatif. Il est directeur principal de la firme BlackRock en ce qui a trait aux investissements. BlackRock est une firme de financement privé qui a des actifs sous gestion dans le monde de 4,7 billions de dollars, soit 4 700 milliards de dollars. Cette firme est même plus importante que la Caisse de dépôt et placement du Québec qui, déjà, n'est pas une naine dans son domaine.
BlackRock a un intérêt certain pour la privatisation. Elle veut aller chercher des actifs et des infrastructures. Mark Wiseman fait partie du comité consultatif qui conseille le pour la croissance économique.
Nous sommes donc, encore une fois, devant un conflit d'intérêts, qui n'est même pas voilé. Comment des gens comme Michael Sabia et Mark Wiseman, sans parler de Dominic Barton, peuvent-ils faire partie d'un groupe devant faire des recommandations au gouvernement, alors qu'ils ont quelque chose à y gagner.
Pire encore, le 20 octobre dernier, ils ont effectivement déposé un rapport avec des recommandations qui, si elles devaient être appliquées, rapporteraient à leur firme des milliards de dollars en rendements et leur rapporteraient probablement aussi des bonis de millions de dollars.
[Traduction]
Que pense le de tout cela? L'édition du 20 octobre du Globe and Mail le cite à la suite de la publication du rapport Barton:
Tout en réfléchissant à la meilleure façon d'amplifier notre incidence sur les investissements dans les infrastructures au Canada, nous devons créer des moyens pour les investisseurs institutionnels d'investir dans notre pays [...] Ainsi, nous emprunterons la voie qui nous permettra d'attirer des fonds institutionnels, sans que cela ne dépende d'une quelconque activité gouvernementale relative aux actifs gouvernementaux.
Dans cette citation, sa dernière phrase signifie: « Nous inviterons le secteur privé à prendre le contrôle des routes, des ports, des aéroports et des usines de traitement de l'eau, et nous ferons en sorte que le secteur public n'entrave rien. » C'est exactement ce que cela signifie.
L'énoncé économique et financier confirme hors de tout doute que c'était le plan dès le départ. Maintenant, grâce à la Banque de l'infrastructure du Canada, que j'appellerai la banque de la privatisation du Canada, qui sera financée par le gouvernement fédéral à la hauteur de 35 milliards de dollars, les libéraux espèrent aller chercher 165 milliards de dollars dans le secteur privé.
Comme le soupçonnait la Fédération canadienne des municipalités, 15 milliards de dollars des fonds promis aux municipalités et aux collectivités seront détournés au profit de cette banque.
Mais la question à 200 milliards de dollars, la voici: comment pouvons-nous procurer aux investisseurs privés un rendement de 7 % à 9 %, comme en rêve Michael Sabia, sur leur investissement dans les routes, les ports, les aéroports, les usines de traitement de l'eau, les réseaux de distribution de l'électricité et les autres infrastructures publiques? Ces investisseurs privés — nous parlons de fonds de pension, oui, mais aussi de sociétés de capital privé — n'investiront pas par charité. Il existe peut-être des particuliers et des entreprises généreux, mais leurs investisseurs vont rechercher un rendement, et un rendement élevé.
Le calcul est simple. Nous allons devoir imposer des droits de péage et des frais d'utilisation là où il n'y en a pas, et augmenter les frais d'utilisation là où ils sont déjà exigés, de manière à obtenir le rendement que recherchent les investisseurs.
La prochaine question est la suivante: qui investira dans cette banque de la privatisation? À entendre les libéraux parler, on croirait qu'il ne s'agira que de fonds de pension. Nous demanderons au Régime de pensions du Canada et à la Caisse de dépôt et placement d'investir.
Comme je l’ai dit, BlackRock est un fonds privé d’actions ordinaires dont l’actif s’élève à plus de 4 700 milliards de dollars. Par une curieuse coïncidence, ce fonds organise une réunion d’investisseurs intéressés à Toronto dans deux semaines. Quelle étrange coïncidence.
C’est une aussi grande coïncidence de constater que Mark Wiseman, de BlackRock, est membre du Conseil consultatif en matière de croissance économique.
Doivent faire partie de cette banque de la privatisation non seulement des fonds de pension, mais aussi des fonds privés d’actions et des banques. De toute évidence, si elle est ouverte aux fonds privés d’actions et aux banques au Canada, elle le sera également pour ceux de l’étranger. Nous pouvons donc nous attendre à accueillir des fonds du monde entier. Je pense vraiment que les Canadiens n’ont jamais envisagé la possibilité de voir l’Arabie saoudite propriétaire de l’aéroport Pearson lorsqu’ils ont entendu les libéraux parler d’infrastructures au cours de la campagne électorale.
En passant, la mise à jour économique annonce également que les libéraux envisagent de faire passer de 600 millions à 1 milliard de dollars le seuil d’examen des prises de contrôle par des intérêts étrangers. Encore là, c’est sûrement une coïncidence, mais cela signifiera qu’encore plus de prises de contrôle étrangères seront approuvées sans la moindre discussion. Elles ne feront l’objet d’aucune surveillance, surtout dans le domaine des infrastructures, ce qui concorde parfaitement avec le programme de privatisation que l'on constate.
Enfin, n’oublions pas que la recherche de hauts rendements entraîne ordinairement de grands gâchis. Mes collègues de Toronto se souviendront sans doute de l’autoroute 407.
[Français]
Quant à mes amis de Montréal, je leur rappellerai les histoires du CHUM.
Alors, comment en est-on arrivé à considérer aussi ouvertement la possibilité ou le besoin de privatiser nos infrastructures? Eh bien, jeudi dernier, au Comité permanent des finances, Dominic Barton a dit ce qu'il dit depuis cinq ans. Je vais le dire en anglais, puisqu'il l'a dit en anglais:
[Traduction]
« Nous sommes d’avis qu’il faut compter sur le capital privé parce que nous voyons que le déficit en infrastructures s’élève à environ 500 milliards de dollars au Canada. Il serait impossible de le combler avec des fonds publics. »
[Français]
Je suis d'accord avec lui sur le chiffre de 500 milliards de dollars pour ce qui est du déficit d'infrastructure. Nous pouvons nous entendre là-dessus. Cependant, rappelons-nous que le taux d'imposition sur le profit des compagnies a été baissé par les différents gouvernements de 28 % à 15 %, ce qui entraîne une perte annuelle, au minimum, de 10 milliards à 20 milliards de dollars. Cela pourrait être encore plus élevé.
En diminuant l'impôt des compagnies, on espérait que cet argent serait réinvesti par celles-ci. Cela n'a pas fonctionné, puisque le taux réel d'investissement est pas mal constant depuis une bonne dizaine d'années, sinon plus.
Que s'est-il passé, au bout du compte? Certaines compagnies bénéficient de réductions d'impôt massives depuis 15 ans. Ces réductions d'impôt ont limité la capacité des différents gouvernements, dont le gouvernement fédéral, d'investir dans des choses comme les infrastructures. Ces compagnies qui ont profité largement des réductions d'impôt et qui n'ont pas fait des investissements en retour nous disent maintenant qu'elles ont l'argent pour venir nous aider par rapport à nos infrastructures, parce que le gouvernement ne peut plus rien faire. Qui a dit que le cynisme était une chose du passé?
[Traduction]
Pourquoi les libéraux n'ont-ils pas promis la privatisation au cours de la campagne électorale? Nous n’avons jamais entendu un mot à ce sujet pendant la campagne. Bien au contraire, lorsque nous parlions de péages et du pont Champlain, les libéraux disaient qu’ils n’imposeraient jamais un péage aux utilisateurs du pont. C'est peut-être vrai, sauf qu'ils imposeront des péages et des frais d’utilisation pour tout le reste.
Quand les libéraux ont-ils dit aux Canadiens que, au lieu d’avoir les infrastructures publiques et les investissements publics promis, ils auraient à payer des frais d’utilisation et des péages, car leurs impôts ne serviraient pas à cette fin? Jamais. Je peux comprendre que mes amis conservateurs soient actuellement frustrés. Ils ont de bonnes raisons de l’être. Ce que les libéraux proposent, c’est essentiellement un programme conservateur. Ne nous leurrons pas.
Au cours de la dernière législature, les conservateurs n’ont pas osé aller aussi loin. Maintenant, ils font le travail pour les libéraux. Je peux comprendre leur frustration parce que cela concorde parfaitement avec les plans financiers des conservateurs au cours des dernières années. Aujourd’hui, nous avons un gouvernement qui est censé être progressiste. Nous avons un gouvernement qui essaie de convaincre les Canadiens que la signature de l’accord commercial négocié par les conservateurs est une initiative progressiste.
Les libéraux cherchent maintenant à convaincre les gens que les niveaux d'émissions de gaz à effet de serre, qui ont été établis par les conservateurs, sont des cibles progressives. J'ai hâte de voir comment ils parviendront à expliquer que le programme de privatisation qu'ils proposent maintenant est en réalité un programme de privatisation progressif, parce que cela n'a aucun sens.
Pourtant, les libéraux semblent vouloir s'aventurer là où même les conservateurs n'ont pas osé aller. Cela soulève des questions très importantes et très épineuses auxquelles ils devront répondre au cours des prochaines années. La mise sur pied de cette banque de privatisation ne se fera pas du jour au lendemain, même si nous en voyons actuellement des éléments dans ce budget. Cela ne se fera pas non plus en quelques semaines ou quelques mois. Cela prendra du temps.
Les députés peuvent être sûrs que nous surveillerons ce que font les libéraux et que nous dénoncerons cette initiative, parce qu'il n'en a jamais été question pendant leur campagne.
Les Canadiens méritent de connaître la vérité. Si les libéraux avaient été honnêtes durant la campagne électorale, ils auraient dit que selon eux, la seule façon d'investir et de combler les lacunes en matière d'infrastructure serait d'avoir recours à la privatisation et de faire appel au secteur privé pour privatiser les recettes et, finalement, d'installer des péages et de percevoir des frais d'utilisation. S'ils avaient mis cartes sur table, il est certain que les Canadiens y auraient pensé à deux fois avant de voter pour le Parti libéral.
[Français]
Je vais le dire, c'est une trahison. Les Canadiens auront raison de se sentir trahis et de sentir qu'ils n'ont pas obtenu la vérité de la part de ce gouvernement. Lorsqu'ils traverseront l'autoroute 20, ou l'autoroute 401, lorsqu'ils verront que l'Aéroport Toronto Pearson a été vendu à un fonds d'investissement de l'Arabie Saoudite, ils auront raison de se demander s'ils ont vraiment voté pour cela et s'ils ont vraiment accepté que le gouvernement aille dans cette direction.
Il en sera de même lorsqu'on verra le gouvernement essayer de soudoyer les provinces, qui sont présentement elles-mêmes prises à la gorge sur le plan fiscal. Il proposera de leur donner un montant d'argent en provenance de cette banque de privatisation, elles pourront privatiser leur réseau de distribution d'électricité et ainsi, elles auront de l'argent pour investir ailleurs avec l'appui du secteur privé. C'est exactement ce que propose cette banque d'investissement.
Je donne au moins au le crédit d'avoir donné une partie de la vérité. Je vais répéter sa phrase parce que c'est incroyablement révélateur du manque de sincérité dont fait preuve le Parti libéral. Je ne voulais pas utiliser de termes non parlementaires.
Selon les libéraux, que veut dire ceci:
[Traduction]
« Donc nous irons de l'avant pour attirer des fonds institutionnels », ce qui signifie des fonds de pension, des capitaux privés et ainsi de suite, « et cela n'est conditionnel à aucune autre activité gouvernementale concernant les biens publics. »
[Français]
Comment cela pourrait-il être plus clair? Le veut permettre l'entrée massive du secteur privé dans les infrastructures canadiennes. Dans cette phrase, il dit que, au bout du compte, le secteur public, soit le gouvernement, va s'enlever du chemin. C'est ce qu'on appelle la privatisation. Les libéraux auront à répondre à cette question de façon répétée au cours des prochains jours, des prochaines semaines, des prochains mois et des prochaines années.
La Chambre peut être assurée que nous serons dans le chemin du gouvernement à chaque étape de ce projet de privatisation des infrastructures publiques.
:
Monsieur le Président, comme les autres députés ici présents, j’ai eu le plaisir d’écouter le présenter son énoncé économique, et je suis convaincu que c’est un grand jour pour tous les Canadiens. Nous devrions tous considérer que ce qui nous a été présenté tout à l’heure est positif pour toutes les régions du Canada.
Juste avant mon intervention, mon collègue du Québec m’a demandé de bien souligner l’une des pépites de cet énoncé, soit un investissement de 2 milliards de dollars dans le développement rural. Cela montre bien, encore une fois, que le gouvernement est sérieux quand il parle de développement économique et social dans les zones rurales.
C’est donc un jour à marquer d’une pierre blanche. Nous retrouvons enfin un gouvernement du Canada qui met en valeur notre classe moyenne. Si les députés veulent bien se donner la peine de lire le document, ils le trouveront très intéressant. J’invite vivement les députés de l’opposition, et en fait tous les députés, à lire le document qui accompagne le discours du . On y parle des initiatives extraordinaires qui sont prises pour faire progresser la classe moyenne au Canada et ceux qui aspirent à en faire partie. C’est la raison pour laquelle je me réjouis de ce que nous avons entendu aujourd’hui.
Il a beaucoup été question de l’infrastructure, notamment dans les réactions des députés de l’opposition officielle, mais aussi chez mes collègues néo-démocrates. Permettez-moi de souligner ce qui distingue les partis politiques ici présents, sans vouloir minimiser l’importance des Verts ou du Bloc, car je pense qu’ils appuient de façon générale les investissements dans l'infrastructure.
J’ai siégé pendant des années dans l’opposition, comme un certain nombre de mes collègues, et j’ai souvent entendu le gouvernement conservateur parler d’infrastructures. À l’époque, les députés de l’opposition étaient très frustrés de voir que le gouvernement conservateur en parlait beaucoup, mais ne faisait rien. Le caucus libéral était alors bien conscient de la nécessité que le gouvernement du Canada investisse dans les infrastructures, qu’il fasse démarrer des projets, qu’il leur donne le feu vert et que les choses avancent. Nous pensons sincèrement qu’en investissant dans les infrastructures, nous investissons dans le Canada et dans l’avenir de notre pays. Mais pendant des années, il n’y a pas eu grand-chose de fait à ce chapitre.
Fait peu surprenant, le porte-parole de l’opposition en matière de finances et le porte-parole néo-démocrate ont soulevé la question du programme libéral. L’un d’eux a fait mention de l’engagement de 100 milliards de dollars mentionné par le parti libéral pendant la campagne électorale. Eh bien, la bonne nouvelle, c’est que non seulement nous maintenons et réalisons notre programme, mais nous augmentons en fait le montant d’argent injecté dans l’infrastructure du Canada. Je vois cela comme une chose positive.
En fin de compte, je pense que nous avons peut-être certaines choses en commun avec les néo-démocrates. Ils tendent à croire à l’importance de l’infrastructure, malgré certaines choses qu’ils ont dites pendant la dernière campagne, un point sur lequel nous sommes demeurés constants. Le parti libéral est le seul parti à avoir dit qu’il allait investir dans l’infrastructure du Canada, même si cela voulait dire qu’il allait se retrouver dans une situation déficitaire, ce qui nous distingue du discours tenu par les néo-démocrates. Cependant, si nous voulons établir la distinction entre les conservateurs et les libéraux, il suffit de regarder le gouvernement de Stephen Harper pour clairement la voir.
Il a été intéressant de voir, plus tôt aujourd’hui, un député du caucus conservateur de l’Alberta prendre la parole pour demander ce que le gouvernement libéral avait fait en Alberta, sur un ton légèrement provocateur. J’ai eu le plaisir de poser à ce député une question sur son discours.
Dans ma réponse à mon collègue, j’ai indiqué que le , qui se trouve être un député de l’Alberta, travaille en collaboration étroite avec tous les membres de notre caucus. Nous avons un groupe solide de députés de l’Alberta qui savent se faire entendre. Soixante-douze projets ont déjà été approuvés.
Nous reconnaissons les efforts ainsi déployés par de nombreuses municipalités et le gouvernement provincial. Le gouvernement du Canada reconnaît la gravité de la situation en Alberta. Nous avons fait montre de sollicitude dans notre manière de réagir à la crise. Il suffit de songer à ces 72 projets d’infrastructure. Au total, les autres paliers de gouvernement ont injecté près de 3 milliards de dollars. C’est probablement plus que ce que les conservateurs ont fait pendant leurs dix années à la tête du pays et nous détenons le pouvoir depuis moins d’un an. Je pèse mes mots, car je sais toute la frustration ressentie par de nombreuses municipalités des Prairies et par la Ville de Winnipeg, qui ont essayé d’obtenir une approbation et une première pelletée de terre sous l’ancien gouvernement conservateur.
Nous avons maintenant amélioré le programme d’infrastructure. Nous devons vraiment nous pencher sur la raison pour laquelle le gouvernement du Canada a autant mis l’accent sur les infrastructures. Quand les taux d’intérêt sont bas, le moment est bien choisi d’emprunter et d’investir dans les infrastructures. Cela tombe sous le sens. Personnellement, j’aime beaucoup cette façon de concevoir les choses sous l’angle de l’emploi. Si nous investissons dans les infrastructures, nous créons des emplois. L'emploi, c'est important. C’est pourquoi j’utilise l’exemple de l’Alberta en ce qui a trait aux infrastructures. Investir dans les infrastructures, c’est investir dans l’emploi, et nous avons besoin de ces emplois si précieux.
Il est primordial d’investir dans les infrastructures. Ce faisant, nous semons les germes de bienfaits économiques et sociaux à long terme pour l’ensemble du pays. En nous dotant des infrastructures nécessaires, nous sommes mieux placés pour mettre en marché nos produits, par exemple, et nous contribuons à la santé des collectivités ainsi qu’à l’assainissement de l’environnement. Si l’on examine les aspects sur lesquels le gouvernement mise avant tout, on constate que les priorités sont non seulement à la bonne place, mais qu’elles sont le reflet des convictions sincères et des aspirations profondes des Canadiens. Permettez-moi d’illustrer mon propos au moyen de quelques exemples précis.
Les Canadiens se préoccupent du transport en commun. Ils veulent un gouvernement prêt à investir dans les transports publics. Or, notre engagement à élargir les réseaux de transport en commun représente la plus grande dépense d'infrastructure de l’histoire du pays. C’est ce que veulent les Canadiens et c’est aussi ce qu’il y a de mieux à faire pour l’environnement. Nous créons ainsi des emplois et nous améliorons le rendement général de l’économie canadienne. L’expansion des réseaux de transport en commun accélérera les déplacements des étudiants et des travailleurs tout en contribuant à assainir l’environnement.
Nous pouvons également parler des bienfaits sociaux des dépenses consacrées aux infrastructures. Les besoins sont grands et ils sont très variés. Nous pouvons parler de l’investissement dans l’amélioration des collectivités, qu’elles soient urbaines ou rurales. Nous pouvons préconiser des dépenses dans les refuges pour victimes de violence familiale. Il existe un besoin criant de refuges et de logements où leurs clients peuvent se rendre à leur sortie. Nous devons développer un réseau de maisons de transition.
La demande d’investissements dans les infrastructures est saisissante.
Quand nous étions dans l’opposition, j’ai posé une question au sujet des infrastructures à Winnipeg en soulignant à quel point les rues et les trottoirs étaient en mauvais état et en rappelant que les fonds promis à l’époque par le gouvernement Harper pour Winnipeg étaient loin d’être suffisants. Je crois que nous n’avons pas encore pris la pleine mesure des besoins en infrastructures.
Ce que nous a présenté le représente un pas en avant aux fins du financement des infrastructures. Nous ne devons pas redouter ce qu’il a proposé aujourd’hui. Je sais que les néo-démocrates, comme c’est leur habitude à Ottawa, et presque exclusivement à Ottawa, agiteront l’épouvantail de la menace de privatisation afin de faire croire qu’ils sont les seuls à s’en préoccuper.
Je rappelle à mes collègues néo-démocrates d’en face que j’ai siégé à l’Assemblée législative du Manitoba, où il a beaucoup été question de la façon dont le secteur privé pouvait contribuer au développement des infrastructures. En fait, c’est même le gouvernement néo-démocrate qui a fait adopter une loi visant à garantir davantage de transparence et une reddition de comptes accrue à cet égard.
Si j’en parle, c’est qu’il ne devrait pas s’agir d’une question partisane concernant les moyens de garantir, autant que possible, la satisfaction des demandes de construction d’infrastructures au Canada. Nous devrions chercher des moyens de répondre au mieux à ces demandes et, selon moi, l'une des meilleures choses à faire est de ne pas exclure le secteur privé. Cela ne nous rendrait pas service.
Si on consultait des municipalités où de telles initiatives ont été mises en œuvre, on constaterait qu'il y a des exemples de réussites très réelles qui ont permis aux contribuables de réaliser des économies considérables. En fin de compte, tout ce que nous disons, c’est que les besoins en matière d’infrastructures sont d’une telle ampleur que nous avons besoin d’un leadership national fort, d’une volonté de travailler avec les différents intervenants — je fais référence aux provinces et aux municipalités — pour essayer d’adopter une démarche holistique globale afin de répondre à ces besoins, qui sont très réels et concrets. C’est ce que fait le gouvernement. On appelle cela du leadership.
J’apprécie les efforts du et du Cabinet pour prendre la mesure de la gravité de la question des infrastructures. Nous devrions écouter ce que disent les provinces et les municipalités. Si les provinces ou les municipalités disent vouloir que le secteur privé joue un rôle ou estimer que des programmes de pension pourraient investir dans les infrastructures, pourquoi reculerions-nous à cause d’une crainte que certains pourraient ressentir? Ce serait dommage, compte tenu de la demande d’infrastructures qui existe.
Bref, je pourrais parler longuement des infrastructures, mais la mise à jour présentée aujourd’hui par le ministre comportait un autre aspect: la création de l'organisme Investir au Canada. Je crois qu’il est plus que temps d’attirer l’investissement étranger au Canada. Au cours de l’année écoulée, le gouvernement a été non seulement progressiste, mais aussi résolu à attirer des investissements au Canada et à faire en sorte que les corridors commerciaux soient aussi ouverts que possible pour créer les emplois que réclame et dont a besoin la classe moyenne canadienne et que le gouvernement est prêt à concrétiser.
Donc, pour ce qui est de ces investissements étrangers, nous avons une sorte d’organisme qui sera finalement un point de convergence pour permettre une meilleure coordination, pour faire en sorte de maximiser l’investissement potentiel du monde entier et pour que les entreprises voient dans le Canada un lieu propice aux investissements, ce qui devrait être le cas depuis longtemps.
Pendant de nombreuses années, la province du Manitoba a étudié différents moyens de parvenir à cet objectif. Par exemple, il y avait un volet « investisseur » dans le programme des candidats de la province. Selon moi, il y a probablement une demi-douzaine d’organismes au Manitoba, tant à but lucratif qu’à but non lucratif, qui cherchent des moyens d’attirer les investissements parce qu’ils savent quelque chose qui devrait faire notre fierté et que nous devrions claironner du sommet de la Colline: le Canada est un endroit idéal pour vivre et pour investir. Ce que nous devons faire, c’est transmettre ce message.
Aujourd’hui, le et le gouvernement du Canada nous ont annoncé la création de cet organisme pour que le reste du monde sache ce que nous savons déjà, soit que le Canada est un endroit idéal et sûr où investir. Il existe de nombreuses possibilités. Je le savais quand j’étais porte-parole en matière d’immigration rien qu’à l’intérêt exprimé par certains pays, qui étaient prêts à investir des centaines de millions de dollars dans notre pays. À mes yeux, c’est positif.
Il n'y a pas que l’investissement qui nous enthousiasme, moi et bon nombre de mes collègues au sein du caucus, il y a aussi le fait que nous sommes loin de nous en tenir là. Dans les Prairies, voyons comment le gouvernement s’est occupé de la question du canola et de la Chine. Son intervention a permis de préserver des centaines de millions de dollars en exportations potentielles. Le gouvernement y est allé directement et a résolu ce problème. Nous pouvons parler du dossier du bœuf, de la signature de l’accord commercial entre l’Ukraine et le Canada ou du travail fantastique qu’a fait la pour obtenir la signature de l’accord commercial entre le Canada et l'Union européenne et le faire aboutir, ce qui est très important pour tous les Canadiens.
Je crois que la plupart des personnes comprennent l’importance du commerce. Nous avons un gouvernement qui s’est engagé non seulement à stimuler le commerce, mais à obtenir les meilleures conditions possible afin que le Canada puisse continuer à croître et à prospérer à l’avenir, en considérant les investissements et le commerce comme des moyens pour nous de créer les emplois de l’avenir. Ce sont ces emplois qui, à l’avenir, contribueront à nourrir notre classe moyenne et ceux qui aspirent à en faire partie.
Le gouvernement a pris d’autres initiatives. Le en a mentionné quelques-unes dont j’ai parlé hier. Nous avons passé beaucoup de temps à parler de la classe moyenne du Canada ainsi que de l’allègement fiscal qui lui a été accordé, lequel permet à plus de neuf millions de Canadiens de recevoir plus d’argent aujourd’hui – une conséquence directe de cette réduction d’impôt. C’est concret. C’est de l’argent en plus dans les poches des Canadiens. Nous avons aussi prévu l’impôt sur les un pour cent qui s'applique aux personnes les plus riches du Canada, afin de compenser cet engagement.
Le a également mentionné ce que je crois être une tradition du Parti libéral, la sollicitude associée aux programmes sociaux. Nous la voyons dans l’augmentation du Supplément de revenu garanti, l’augmentation des prêts étudiants pour les jeunes et l’augmentation du programme des prestations pour enfants du Canada. Ce sont des programmes qui aideront en fin de compte nos jeunes et permettront à des dizaines de milliers de personnes âgées vivant seules et d’enfants d’échapper à la pauvreté. Ce genre de chose se produit aujourd’hui parce que nous avons un et un gouvernement qui comprennent l’importance d’améliorer la situation de la classe moyenne du Canada, qui n’oublient pas ceux qui ont besoin de cette aide supplémentaire du gouvernement et qui accordent une attention particulière à des questions comme l’infrastructure et l’investissement au Canada.
C’est pourquoi je suggère à tous les députés d’appuyer la motion présentée par le aujourd’hui.
:
Monsieur le Président, aujourd'hui, je commence mon discours en avouant que j'ai eu tort. Lorsque le a présenté son budget au printemps et qu'il a dit qu'il allait ajouter 113 milliards de dollars à la dette, j'ai pensé que pas même ce groupe de dépensiers pourrait réaliser quelque chose d’aussi monumental. J'ai dit qu'ils essayaient simplement de gonfler les chiffres pour pouvoir dire plus tard que ce n'était pas aussi terrible qu'ils l’avaient dit, qu'ils avaient fait mieux que prévu. Aujourd'hui, j'avoue que j'avais tort. Non seulement ils augmentent la dette autant qu'ils l’avaient dit, mais ils en rajoutent encore.
Je suis ici aujourd'hui pour parler de l'énorme dette et de la hausse d’impôt que les libéraux imposent aux Canadiens. Avant de le faire, toutefois, je me permettrai de parler de la logique sur laquelle les libéraux se fondent relativement à cette dette et à ces dépenses. Cette logique veut que si nous empruntons suffisamment et si nous taxons suffisamment les Canadiens, nous pourrons utiliser l'argent recueilli afin de stimuler suffisamment l'activité économique pour pouvoir tout rembourser. Pour paraphraser Winston Churchill, essayer de trouver le chemin de la prospérité en augmentant les impôts et en empruntant, c'est comme essayer de se soulever dans les airs en se tenant dans un seau et en tirant la poignée vers le haut. Chaque force exercée vers le haut sur la poignée est compensée par une force croissante vers le fond du seau. Par conséquent, on ne va nulle part, même si on dépense beaucoup d'énergie. Cette énergie est bien entendu représentée par la valeur de tous les impôts et de toutes les dettes que le gouvernement ajoute au fardeau des Canadiens.
Voyons les faits. Lors de la dernière campagne électorale, les libéraux ont promis un déficit de 26 milliards de dollars pendant la durée de leur mandat. Aujourd'hui, les chiffres montrent que la dette totale accumulée au cours de leur mandat sera plus proche de 143 milliards de dollars. Ils ne triplent pas le déficit prévu. Ils multiplient en fait par cinq le montant du déficit qu'ils avaient promis de faire payer aux Canadiens.
Ils ont dit que le déficit annuel serait de 10 milliards de dollars. Nous savons maintenant qu’il sera de 30 milliards de dollars. Ils ont dit que le budget comprendrait un fonds de prévoyance de 6 milliards de dollars. Souvenons-nous que le budget date du printemps de cette année. Ils ont créé un fonds de prévoyance de six milliards de dollars au printemps et l’automne venu, ils ont fini de le dépenser. En plus, ils ont éliminé toute idée de création d'un nouveau fonds de prévoyance d’ici la fin de leur mandat. L’ancien directeur parlementaire du budget. Kevin Page a rapporté aujourd’hui que le fonds de prévoyance était épuisé, qu’il avait été dépensé en entier et que tout ce qui nous restait, c’était une dette additionnelle de 130 milliards de dollars. Voici un gouvernement capable de créer un fonds de prévoyance et de le dépenser en six mois!
Enfin, ils ont dit qu’ils reviendraient à l’équilibre budgétaire avant la fin de leur mandat, qu’il y aurait de petits déficits ponctuels dans les premiers temps d’un gouvernement libéral, mais que le budget serait de nouveau équilibré lorsque les Canadiens retourneraient aux urnes en 2019. Le nous présente aujourd’hui un document qui ne prévoit pas de retour à l’équilibre budgétaire. Il ne fournit même pas de date cible pour le retour à cet équilibre budgétaire. L’exercice le plus éloigné pour lequel nous avons des prévisions est l’année 2021-2022. Cette année-là, ils prévoient encore un déficit de 14,6 milliards de dollars. Ce sont leurs projections actuelles, qui ne tiennent pas compte des dépenses qu'ils ajouteront au cours des cinq prochains budgets. Existe-t-il encore quelqu’un pour croire que dans les cinq prochains budgets, les quatre prochains budgets, les trois prochains budgets, le gouvernement libéral ne trouvera pas le moyen de créer de nouvelles dépenses? Si les libéraux n’ajoutent aucune nouvelle dépense additionnelle, le mieux que nous pouvons espérer, c’est un budget déficitaire de 14 milliards de dollars en 2022. C’est la voie qu’ils nous ont tracée, mais dans quel but?
Ils ont dit que toutes ces dépenses visaient à stimuler l’économie, que tous ces dollars profiteraient à nos quartiers, à nos municipalités, que les consommateurs consommeraient plus, que les constructeurs construiraient plus, que les employeurs embaucheraient plus, pour le plus grand bien de notre économie et pour créer encore plus de nouveaux emplois. Que s'est-il passé?
Selon les présents documents, depuis le début de ces folles dépenses, la croissance a ralenti. Depuis un an, depuis que le est au pouvoir, il ne s’est pas créé, net, un seul nouvel emploi à temps plein. En fait, la situation est bien pire: depuis que le premier ministre a pris le pouvoir, 6 000 travailleurs à temps plein ont perdu leur emploi à temps plein. Malgré la faiblesse du dollar, nous avons perdu 20 000 emplois manufacturiers. Ces résultats sont contraires à toutes les prévisions, celles de la Banque du Canada, comme celles du ministre des Finances lui-même. Moi-même, j’étais convaincu qu’en dépit des politiques du gouvernement, la faiblesse du dollar provoquerait une reprise du secteur manufacturier, mais nous nous retrouvons aujourd’hui avec 20 000 emplois de moins dans ce secteur, sans compter les 40 000 emplois perdus dans le secteur canadien de l’énergie.
Les cols bleus canadiens et leurs familles sont frappés de plein fouet. Ils sont dévastés malgré le fait que nous ayons un gouvernement qui proclame que ses déficits budgétaires servent expressément à créer des emplois pour eux.
Nous avons ajouté à la dette. Le gouvernement libéral a augmenté les impôts des personnes qui créent des emplois et les libéraux dépensent l’argent qu’ils n’ont pas pour des choses dont nous n’avons pas besoin. Résultat, il y a moins de personnes qui travaillent aujourd'hui au Canada qu'à leur arrivée au pouvoir.
Ils prétendront que ce n’est pas leur faute, que ce sont tous les facteurs externes qui ont entraîné ces terribles résultats. Eh bien, ils ne peuvent en rejeter la responsabilité sur le gouvernement précédent parce que les chiffres que je cite sont tous des chiffres qui proviennent de l’année au cours de laquelle le gouvernement actuel a été au pouvoir. Ils ne peuvent pas dire non plus que les choses allaient simplement dans cette direction lorsqu’ils sont arrivés au pouvoir. D’après le rapport du directeur parlementaire du budget, au cours des cinq dernières années du gouvernement conservateur, il y a eu une augmentation nette du nombre d’emplois de 200 000 par année en moyenne, et la presque totalité de ces emplois était à temps plein.
Environ 100 000 emplois ont été créés au cours de la dernière année et la totalité de ces emplois sont à temps partiel. Comme je l’ai dit au début, il n’y a eu aucune création nette d’emplois à temps plein dans le pays depuis que le est arrivé au pouvoir.
Ils ne peuvent dire que c’est à cause d’une mauvaise trajectoire, que les choses allaient dans une mauvaise direction et que les libéraux en ont hérité et font de leur mieux pour corriger la situation. En fait, c’est l'inverse. Il y a eu une création nette de plus d’un million d’emplois au cours des six dernières années du gouvernement Harper alors qu’avec le gouvernement actuel, il n’y a pas eu de croissance de l’emploi à temps plein. Le gouvernement ne peut pas dire non plus que c’est simplement comme cela que les choses se passent dans le monde. La tendance de la croissance de l’emploi est pire au Canada qu’aux États-Unis, pire que dans les pays du G7 et pire que dans ceux de l’OCDE, d’après le dernier rapport du directeur parlementaire du budget. En tant que nation, nous avons eu un rendement inférieur à celui de notre groupe de pairs au cours de la dernière année. La création d’emplois se portait bien jusqu’à ce que le arrive au pouvoir. Puis elle s'est heurtée à un mur.
Cependant, je ne veux pas être strictement négatif parce que je crois que toutes les choses qui ne vont pas au Canada peuvent être corrigées par celles qui vont bien. Qu’est-ce qui va bien au Canada? Nos entrepreneurs vont bien au Canada. Nous savons que ce sont eux qui créeront les emplois dont les Canadiens ont besoin. La Banque Scotia a publié il y a deux semaines seulement un rapport qui montre que presque toute la croissance de l’emploi qu’il y a eu au Canada au cours des cinq dernières années provenait des petites et moyennes entreprises. Comment pouvons-nous leur donner le pouvoir de créer de nouveaux débouchés pour la population?
D’abord, nous pouvons honorer nos engagements à leur égard. Le gouvernement précédent a annoncé des réductions du taux d’imposition du revenu des petites entreprises. Le Parti libéral a dit que c’était une excellente idée. Ils allaient l’inclure dans leur plateforme. Lorsqu’ils sont arrivés au pouvoir, ils ont annulé ces réductions d’impôt. Il est encore temps de faire ce qu’il faut faire, de nous remettre sur les rails et de promulguer ces réductions d’impôt afin que nos créateurs d’emplois aient plus d’argent pour investir.
Ensuite, nous pouvons réduire le coût de l’embauche. Comment pouvons-nous le faire? Nous pouvons annuler les augmentations prévues des cotisations sociales. Les cotisations sociales, par définition, augmentent le coût de l’embauche.
En fait, une note d’information remise au , tandis qu’il travaillait à la hausse prévue des cotisations au Régime de pensions du Canada, mentionnait qu’une telle augmentation aurait deux effets. Premièrement, elle rendrait l’embauche plus coûteuse; deuxièmement, elle ferait en sorte qu’il deviendrait moins avantageux de travailler. La combinaison de ces deux effets provoquerait un recul de l’emploi. C'est logique. Si on impose et l’embauche, et le travail, il y aura moins d’embauche et de travail.
Le corollaire positif de cette mesure, c'est que, en réduisant les taxes au travail et à l’embauche, il y aura plus de travail et d’embauche. Voilà ce que nous recommandons au gouvernement.
Il est encore temps, avant que toutes ces hausses de cotisations n’entrent en vigueur, de les annuler et d’appliquer la baisse des cotisations de l’assurance-emploi qu'avait prévue le gouvernement précédent. Il s’agissait d’une baisse importante, les cotisations passant d’environ 1,80 $ à 1,40 $ par tranche de 100 $ de revenu. C'est une baisse de 20 % des cotisations de l’assurance-emploi. Cette baisse aiderait les petites entreprises à augmenter leur masse salariale. Une part plus importante de leurs liquidités servirait à rémunérer leurs vaillants employés et une part moins importante, à payer l'État. Je crois que nous nous entendons tous pour dire que les employés de la classe ouvrière méritent plus cet argent que le gouvernement à l’appétit glouton.
La réduction des charges sociales est une autre idée encourageante que nous pouvons mettre en œuvre pour permettre aux entrepreneurs canadiens d’embaucher davantage de personnel.
Par ailleurs, nous pouvons continuer à réduire le fardeau administratif. Sous le gouvernement précédent, nous avions introduit le Plan d’action sur la réduction du fardeau administratif. Grâce à ce plan, nous avons découvert que le gouvernement fédéral impose à lui seul 400 000 règles aux petites entreprises. Pensons-y un instant. Nous en avons éliminé 80 000. Nous les avons systématiquement éliminées en concertation avec des groupes d’affaires, comme la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante.
Nous avons considérablement réduit le fardeau administratif à l’échelon fédéral, mais il y a encore beaucoup de travail à faire. Je promets de travailler avec le gouvernement pour y arriver. Engageons-nous tous à soulager les entreprises du fardeau administratif afin qu’elles puissent consacrer leur temps à créer des emplois et fournir aux consommateurs canadiens les meilleurs produits possible aux plus bas prix.
Voilà ce que nous pouvons faire pour accroître les moyens d'action des petites entreprises créatrices d’emplois. Nous savons que, à l’avenir, elles offriront les emplois qui profiteront aux jeunes, aux moins nantis et aux travailleurs handicapés.
Au-delà des petites entreprises, nous pouvons modifier le régime fiscal et le régime de prestations au pays pour rendre le travail plus attractif. Dans plusieurs provinces, les gens sont pénalisés s’ils renoncent à l’aide sociale pour se trouver un emploi. Ils finissent par payer plus d’impôt et par perdre plus en récupération fiscale qu’ils ne gagnent en salaire. Concrètement, cela correspond à taux d’imposition de plus de 100 %.
Le chef du NPD a affirmé que, si les Canadiens bien nantis payaient plus de 50 % de leur revenu en impôt, ce serait du vol légalisé. Bien honnêtement, je crois que personne ne devrait payer plus de 50 % de son revenu en impôt. Surtout, nous ne devrions jamais accepter qu’une personne handicapée ou pauvre puisse perdre plus de 100 % de ce qu’elle a gagné en travaillant. Il s’agit là d’un taux d’imposition effectif de plus de 100 %, ce qui veut dire que les gens sont plus avantagés financièrement s’ils ne travaillent pas. Pourtant, c’est le cas pour des milliers de personnes au pays, selon leur province ou territoire de résidence. Le fardeau combiné des récupérations fiscales et des impôts fédéraux et provinciaux punit le travail et empêche les gens de se sortir du piège de la pauvreté que les gouvernements leur ont tendu.
Je crois que nous devons tous mettre de côté nos différences, qu'il s'agisse de la ligne de parti ou des ordres de gouvernement, afin de régler le problème une fois pour toutes. Nous nous affairons justement, au comité des ressources humaines, à étudier ce problème dans le cadre d’une grande étude sur la pauvreté. Notre principal objectif consiste à trouver des façons pour que le travail rapporte.
Enfin, comme autre idée encourageante qui contribuerait à créer davantage d’emplois, il suffit de cesser de dépenser l’argent que nous n’avons pas. Nous savons que la hausse de l’endettement fait carrément fuir les investisseurs, car elle crée une illusion de difficulté financière, ce qui envoie comme message non seulement aux Canadiens, mais au reste du monde que les impôts finiront par augmenter.
Personne n'ignore que l’endettement d'aujourd’hui se traduit par une hausse d'impôt demain. Ce que nous empruntons, nous devons le rembourser, avec intérêts, alors pourquoi dépenser l’argent que nous n’avons pas? C'est non seulement irresponsable sur le plan financier, c'est cruel. Chaque dollar que nous dépensons alors que nous ne l’avons pas devra en fin de compte être retiré d’un programme essentiel ou imposé auprès d’un travailleur méritant ou d’un petit entrepreneur.
Maîtrisons les dépenses. Il faut revenir à l’équilibre budgétaire que nous avions il y a tout juste un an afin que le Canada redevienne un chef de file mondial et un symbole de responsabilité financière et que les investisseurs étrangers viennent créer chez nous des emplois et des débouchés pour la population.
En fin de compte, nous devons reconnaître que le gouvernement ne peut rien donner aux gens sans tout d’abord leur retirer quelque chose. Rien n’est gratuit. L’argent ne pousse pas dans les arbres. Il n’existe aucune source d’argent à laquelle le gouvernement, et seulement le gouvernement, a accès. Il prend simplement de l’argent aux personnes qui travaillent sans relâche et qui paient des impôts.
En fin de compte, c'est pour elles que nous devons travailler et que nous devons lutter chaque jour à la Chambre des communes. Ce sont ces personnes qui paient les factures, qui s’occupent de leur famille et qui bâtissent notre société. Si nous leur laissons un dollar en poche, elles l'utiliseront à meilleur escient que ne le feraient les politiciens et les fonctionnaires.
Je tiens à livrer à nos amis d'en face ce message axé sur l’espoir, les perspectives et la libre entreprise et je leur demande d’adopter ces idées, que nous savons efficaces et qui, nous le savons, peuvent rendre le pays plus fort et plus prometteur.
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Monsieur le Président, l’un des éléments les plus enthousiasmants de l’annonce d’aujourd’hui est cette banque de l’infrastructure et l’idée de ce qu’elle pourrait rendre possible, là où les dépenses habituelles s’avèrent insuffisantes.
Je représente une circonscription où l’on compte un grand nombre de logements sociaux. Ces logements sociaux sont en plein processus de revitalisation grâce à un partenariat public-privé. Durant la campagne électorale, certains candidats néo-démocrates ont commencé à critiquer ce modèle. Les résidants à faible revenu leur ont demandé de sortir du quartier et leur ont dit que s’ils n’appuyaient pas la revitalisation, ils ne voyaient pas la pertinence de leur parler.
Le défi est celui-ci. Nous savons qu’il y a des biens publics dont on ne fait rien. Nous savons que les fonds publics ne suffisent pas à payer l’entière revitalisation de parcs de logements qui comptent 600 et même 700 unités. Cependant, nous savons aussi que lorsque nous tirons parti des biens publics et que nous réunissons fonds publics et partenaires privés, des choses magiques peuvent se produire.
L'une des plus belles choses qui arrivent est que nous créons de nouveaux logements pour les collectivités à faible revenu et pour les nouveaux arrivants dans la ville. L’assiette fiscale de la ville augmente, et les gens occupent des logements adéquats. Il se produit aussi que les profits sont réinvestis dans le projet afin de construire d'autres nouveaux logements. Cela se fait avec une grande expertise dans la ville de Toronto; des exploitants du secteur privé forment des partenariats avec le secteur public en vue de fournir de nouveaux logements.
Si la banque de l’infrastructure peut le faire pour un projet à Toronto, elle peut le faire pour des dizaines de projets partout au pays. Il est absolument crucial de ne pas investir 100 % de fonds publics dans les logements sociaux parce qu’on n’arrivera pas à en construire suffisamment et assez vite pour répondre aux besoins et aux pressions auxquels nous faisons face en tant que société.
Les logements sociaux sont assortis de frais d’utilisation, à savoir le loyer. Ce loyer continue d’être subventionné par la Société canadienne d’hypothèques et de logement afin qu’il soit abordable pour les résidants de la ville. Cependant, nous avons aussi observé que lorsque nous maintenons ces subventions, les gens trouvent un moyen de déménager dans de meilleurs logements et, ce faisant, ils commencent à participer à l’économie d’une toute nouvelle manière.
Le député d’en face vient de parler d’un installateur de fenêtres. L'une des autres choses que nous faisons avec cette banque de l’infrastructure — et nous le faisons avec le Fonds pour l'infrastructure verte dans un modèle construit de façon semblable —, c'est de former un partenariat, par exemple, pour le renouvellement des tours à Toronto. Nous prenons des biens privés, comme des immeubles à appartements des années 1960, et grâce à une garantie de prêt, nous finançons le remplacement des fenêtres afin de rendre les logements plus éconergétiques.
Ayant obtenu le capital dès le départ et après l’avoir remboursé grâce à des économies sur les coûts de fonctionnement, le secteur privé accomplit deux choses: il améliore la qualité des logements et il réduit les émissions de gaz à effet de serre, rendant ainsi les logements plus éconergétiques, tout en créant des emplois pour les personnes dont le député d’en face s’inquiète tant. Beaucoup de nouvelles fenêtres sont en train d’être remplacées dans beaucoup de vieux immeubles grâce à une dépense unique sous forme d’une garantie de prêt, ce qui contribue à créer les débouchés économiques que nous recherchons.
Par conséquent, je suis très fier de dire que c’était un des éléments de notre campagne électorale. Nous l’avions promis. Nous en avons parlé. C’est écrit noir sur blanc dans notre plateforme électorale. Et aujourd’hui, nous l’avons réalisé.
J'aurais cru que le NPD se serait réjoui de voir que nous investissons davantage dans les infrastructures. J'ai beau me creuser la tête, je ne comprends tout simplement pas pourquoi les néo-démocrates veulent mettre une croix sur des projets comme ceux de Regent Park, du parc Alexandra, de Lawrence Heights ou du 250, Davenport. Tous ces immeubles sont situés à un jet de pierre de mon bureau de circonscription.
Pourquoi les néo-démocrates prétendent-ils que le privé n'a pas sa place dans ce type de projets, même ces derniers permettent de soulager la pauvreté, de réduire les émissions de gaz à effet de serre, d'offrir de nouveaux logements et d'ouvrir de nouveaux débouchés? J'espère que leur raisonnement ne les empêchera pas d'appuyer la nouvelle Banque de l'infrastructure et qu'ils cesseront d'alimenter la peur des gens.