propose que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
— Monsieur le Président, j'ai l'honneur et le plaisir de prendre la parole aujourd'hui au sujet de mon projet de loi d'initiative parlementaire, le projet de loi .
Je tiens tout d'abord à remercier mon équipe incroyable, particulièrement mon adjoint législatif, Adrian Zita-Bennett; l'équipe fantastique des rédacteurs législatifs parlementaires, particulièrement Wendy Gordon; et tous ceux qui ont fourni des idées, des commentaires et des opinions collectives au cours des derniers mois, et surtout les femmes de la circonscription de Mississauga—Lakeshore et de nombreuses autres régions du Canada qui ont encouragé Adrian et moi à aller de l'avant avec ce projet.
Nous avons communiqué avec des gouvernements provinciaux, des administrations municipales, des ministres, des groupes de femmes autochtones, des organismes et refuges pour femmes locaux comme Armagh House et la division de Mississauga du Congrès des femmes noires du Canada, la communauté LGBTQ2, des universitaires, des comités consultatifs et de simples citoyens.
Le projet de loi est sans contredit un travail d'équipe, et je suis très reconnaissant de toutes les idées, de toutes les questions et de toutes les suggestions qui ont mené à son élaboration. L'histoire commence au printemps dernier, lorsque mon amie et ancienne camarade de classe Rachelle Bergen se présente à mon bureau de circonscription. Rachelle est l'une des membres fondatrices de Strength in Stories, un organisme communautaire qui mise sur le puissant pouvoir évocateur de l'art de conter pour faire connaître les expériences de Canadiennes, y compris des Autochtones et des nouvelles arrivantes, au moyen de récits axés sur la résilience et le courage de surmonter les obstacles.
L'éducation et la sensibilisation sont au coeur de l'organisme.
[Français]
Par la suite, Rachelle et moi avons commencé à examiner différents moyens de favoriser, au niveau fédéral, le changement social et politique en ce qui concerne la condition féminine et l'égalité des sexes en général. Quand je lui ai parlé de la possibilité que j'avais de présenter un projet de loi d'initiative parlementaire, nous avons réalisé que nous pourrions faciliter le progrès en demandant que soit institué, à l'échelle nationale, une semaine pendant laquelle nous encouragerions tous les Canadiens et toutes les Canadiennes à réfléchir à la promotion de l'égalité des sexes.
[Traduction]
En décidant d'aller de l'avant avec le projet de loi , Adrian et moi avons misé sur deux messages particuliers. Le premier message, c'est que les hommes doivent s'investir davantage dans l'atteinte de l'égalité et de l'équité entre les sexes. Les raisons les plus convaincantes de le faire sont toutes deux de nature sociohistorique et économique.
Le second message, c'est que le gouvernement ne peut pas à lui seul faire tout le travail nécessaire. Le milieu universitaire, le secteur privé, les organismes sans but lucratif, les activistes communautaires et tous les citoyens doivent participer de près à l'effort.
[Français]
Bref, ce projet de loi s'est trop fait attendre. À vrai dire, mon équipe et moi avons été quelque peu surpris de constater qu'il n'existait pas encore. En même temps, nos efforts de sensibilisation nous ont vite appris à quel point il reste encore des lacunes et l'ampleur de certaines d'entre elles. Pauvreté, violence, isolement, racisme, écarts salariaux, accès inéquitable à l'éducation et à la justice, inégalité des chances en sciences, en technologie, en génie, en mathématiques, en politique et dans les sports, voilà certains des obstacles les plus importants que mentionne le préambule du projet de loi .
Je crois qu'il faut d'abord reconnaître l'existence de ces obstacles avant de tenir une conversation constructive entre les Canadiens et les Canadiennes sur la manière de s'y attaquer.
[Traduction]
En cours de route, j'ai été ainsi inspiré par mon ancienne directrice de thèse, Anne-Marie Slaughter, qui a été responsable des politiques sous l'ancienne secrétaire d'État américaine Hillary Clinton et qui dirige maintenant New America, un organisme qui est à la fois un groupe de réflexion et une entreprise citoyenne.
Anne-Marie Slaughter écrit abondamment sur l'équité des sexes. Son oeuvre comprend un article qui fait autorité, publié dans le magazine The Atlantic et intitulé « Why Women Still Can't Have It All », suivi du livre Unfinished Business, dans lequel elle présente sa vision de l'économie des soins.
Son message est simple et convaincant: il faut s'appliquer à s'occuper de sa famille autant qu'à exécuter son travail, et les hommes doivent s'occuper de leur famille de la même manière dont on l'entend pour les femmes.
[Français]
Les organisations internationales s'intéressent aussi de plus en plus à la question de l'égalité des sexes. L'Union interparlementaire, l'UIP, qui regroupe les parlements du monde entier, tenait sa 135e assemblée annuelle à Genève, le mois dernier. Elle y a adopté, à l'unanimité, une résolution intitulée « La liberté des femmes de participer pleinement aux processus politiques, en toute sécurité et en toute indépendance: établir des partenariats hommes-femmes pour atteindre cet objectif ».
Parmi les 32 paragraphes de préambule, on trouve cette résolution, à l'article 3:
3. prie les hommes et les femmes parlementaires de travailler ensemble et de prendre des initiatives communes au parlement en vue de promouvoir l’égalité des sexes et l'autonomisation des femmes à tous les niveaux de processus d'élaboration des politiques et de postes de décision;
À l'assemblée de l'UIP, j'ai été invité à participer à un débat paritaire sur l'égalité des sexes en politique, et j'ai profité de l'occasion pour informer mes homologues du nouveau code de conduite parlementaire au Canada ainsi que du processus d'élaboration du projet de loi . En bref, la raison d'être de l'égalité des sexes et de l'équité ainsi que la demande correspondante à une action collective traversent maintenant sans aucun problème les frontières nationales.
[Traduction]
Grâce au Rapport mondial sur les disparités entre les sexes publié chaque année depuis 2006, le Forum économique mondial montre l'ampleur des inégalités fondées sur le sexe et les efforts déployés pour les éliminer, particulièrement dans les domaines de la santé, de la scolarisation, de la participation à l'économie, des perspectives économiques et de l'autonomisation politique.
Selon le rapport de 2016, publié le mois dernier, le Canada se situe au 35e rang sur 144 pays, entre le Luxembourg et le Cap-Vert, mais il se classe au premier rang en Amérique du Nord.
Au Canada, nous devons reconnaître qu'il nous faut faire beaucoup plus pour éliminer les inégalités. Nous devons reconnaître que l'écart salarial entre les hommes et les femmes ferait perdre chaque année aux femmes canadiennes des revenus de l'ordre de 126 milliards de dollars, selon un rapport publié en 2005 par la Banque Royale.
Nous devons également reconnaître que les femmes autochtones, qui ne représentent qu'un peu plus de 4 % de notre population, constituent pourtant 16 % des femmes victimes d'homicide et 11 % des femmes portées disparues, selon un rapport publié par la GRC en 2015.
Nous devons reconnaître qu'au problème de la violence fondée sur le sexe s'ajoute le piètre état de santé des femmes canadiennes, qui méritent une amélioration à ce chapitre. La semaine de l'égalité des sexes pourrait contribuer à nous faire prendre conscience du travail qui nous attend.
Nous voyons ailleurs à quel point il est de plus en plus intenable et inacceptable de permettre que persistent les écarts entre les hommes et les femmes. Les femmes dans certains pays, comme la France et l'Islande, ont récemment fait les manchettes internationales pour leurs coups d'éclat visant à protester contre les écarts salariaux dans leur pays. Dans les prochains jours et les prochains mois, nous pourrions fort bien assister à des manifestations semblables dans certains pays scandinaves.
Il y a clairement un appel à l'action pour que tous, mais surtout les hommes, en fassent plus pour assurer des conditions justes, équitables et favorables à tout le monde. C'est la raison pour laquelle je suis si fier que le gouvernement actuel, sous la direction du , soit proactif dans son engagement d'en faire plus pour assurer l'égalité hommes-femmes au Canada. La parité hommes-femmes au Cabinet envoie un message clair, non seulement aux Canadiens, mais au monde entier, que tous, hommes et femmes, devraient pouvoir maximiser leur potentiel.
Le Forum économique mondial a aussi reconnu, dans son récent rapport, que cette mesure allait manifestement faire progresser le Canada dans son classement, puisqu'elle contribue à l'autonomisation des Canadiennes.
Outre les mesures prises par la afin de promouvoir la réalisation d'analyses comparatives entre les sexes dans l'ensemble des ministères fédéraux et d'élaborer une stratégie fédérale de lutte contre la violence fondée sur le sexe, le gouvernement fédéral prend des mesures importantes pour promouvoir l'égalité entre les hommes et les femmes. En encourageant les collectivités locales à entamer un dialogue sur les défis à relever, la semaine de l’égalité des sexes peut contribuer à améliorer les initiatives fédérales actuelles dans toutes les collectivités de notre grand pays.
Le a souligné à maintes reprises que la réconciliation avec les communautés autochtones fait partie des engagements essentiels du gouvernement. Voilà pourquoi il était très important de lancer l'enquête publique sur les femmes et les filles autochtones disparues ou assassinées.
J'espère que la semaine de l’égalité des sexes sera également l'occasion de sensibiliser la population à la prévalence de la violence fondée sur le sexe et à ses effets négatifs sur la santé des femmes autochtones du Canada. Selon les consultations de groupes autochtones que mon équipe et moi avons menées au printemps et à l'été en vue d'élaborer le projet de loi, la semaine de l’égalité des sexes pourrait s'avérer utile à cette fin.
Je vois la semaine de l’égalité des sexes comme une initiative typiquement canadienne qui pourra contribuer à faire progresser davantage la société. Certains de mes collègues pourraient se demander, à juste titre, à quoi ressemblerait une semaine annuelle de l’égalité des sexes. En tant que représentants élus de nos collectivités respectives, les parlementaires pourront profiter de cette semaine désignée pour établir et renforcer des relations avec des militants, des organisateurs, des étudiants, des directeurs de refuges pour femmes, des dirigeants autochtones, des cadres d'entreprise, des chercheurs et bien d'autres intervenants de leur collectivité qui prennent cette question au sérieux et qui veulent travailler fort pour rendre la société plus inclusive.
Plus important encore, la Semaine de l'égalité des sexes inspirera tous les Canadiens — hommes et femmes, filles et garçons, sans oublier tous ceux qui appartiennent à des groupes d'identité et d'expression sexuelles minoritaires — à prendre part à un dialogue soutenu et constructif sur les façons de relever les défis liés au genre, notamment l'écart salarial entre hommes et femmes; la violence à l'endroit des femmes, particulièrement des femmes autochtones; l'accès restreint des femmes à un recours juridique en cas de mauvais traitements; les obstacles qui empêchent les femmes de faire carrière en sciences, technologie, génie ou mathématiques, d'accéder à des postes de cadres supérieurs, ou d'être élues à différentes fonctions; et les obstacles auxquels se butent les néo-Canadiennes en ce qui touche l'emploi, la langue, la formation et la reconnaissance des titres de compétence. Les Canadiens appartenant à des groupes d'identité et d'expression sexuelles minoritaires se butent souvent à des défis encore plus marqués.
Mon projet de loi s'adresse à l'ensemble du pays: le gouvernement fédéral comme les administrations provinciales, municipales et autochtones; les organismes à but non lucratif; le monde universitaire; les communautés et organismes autochtones; le secteur privé; les organismes sportifs; les intervenants de première ligne; les forces armées; les médias; et l'ensemble de la société civile. Il les encourage à prendre part à une conversation continue et à profiter de la Semaine de l'égalité des sexes pour attirer l'attention sur ces enjeux et trouver des solutions possibles.
Ces activités pourraient prendre différentes formes: assemblées et débats publics, propositions de recherche, pièces de théâtre, reportages télévisés, campagne dans les médias sociaux, activités de financement, défilés, activités artistiques et musicales, et encore plus. Bref, la Semaine de l'égalité des sexes donnerait aux Canadiens l'occasion de faire valoir l'importance de l'égalité des sexes d'une multitude de manières, selon les besoins et les aspirations de chaque collectivité. Le pays entier serait ainsi sensibilisé à la question de l'inégalité entre les sexes.
Tout le monde pourra participer, les enfants autant que les étudiants, les professionnels chevronnés, les nouveaux Canadiens et les aînés. Certains soutiendront peut-être que le Canada n'a pas vraiment besoin d'une Semaine de l'égalité des sexes; d'autres diront qu'elle ne va pas assez loin.
[Français]
Très peu d'entre nous contesteront les défis réels qui subsistent devant nous, que ce soit la violence fondée sur le sexe, y compris la violence perpétrée contre les femmes d'origine autochtone, ou les barrières auxquelles se heurtent les femmes dans les carrières traditionnellement masculines, y compris dans nos forces armées, la police et les services d'incendie. La discrimination continue. Les personnes d'identité et d'expression de genre minoritaires sont confrontées à des défis sur une base quotidienne. Les femmes âgées souffrent d'isolement. D'autres subissent de plein fouet l'impact social et économique de l'écart salarial. Nous devons en faire davantage pour ces personnes, pour ces Canadiens et ces Canadiennes. La Semaine de l'égalité des sexes offrira l'occasion d'en faire davantage.
[Traduction]
Surtout, la Semaine de l'égalité des sexes favoriserait l'inclusivité partout au pays. Le Canada est déjà reconnu dans le monde entier pour sa diversité, pour sa protection des libertés et des droits individuels et collectifs et pour sa tolérance. Nous tirons une grande fierté du fait d'apprécier, mais aussi de célébrer, la multitude de cultures, d'origines ethniques, de perspectives et d'approches que nous retrouvons chez nos concitoyens. Nous sommes plus exigeants avec nous-mêmes quant à la façon de traiter autrui, et nous sommes absolument convaincus qu'il est toujours possible de faire mieux. Nous sommes donc conscients que nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir.
J'espère qu'au fur et à mesure des différentes étapes de son étude, le projet de loi , Loi instituant la Semaine de l'égalité des sexes, inspirera les députés et l'ensemble des Canadiens à faire davantage, à se pencher sur les difficultés qui existent dans nos collectivités et à travailler de concert afin d'atteindre une véritable égalité entre les sexes partout au pays.
:
Monsieur le Président, je voudrais remercier le député de d'avoir présenté le projet de loi , qui vise à instituer la Semaine de l'égalité des sexes. Je tiens à dire, pour commencer, que je m'oppose totalement et fondamentalement à toute discrimination fondée sur le sexe et que, par conséquent, j'ai l'intention d'appuyer ce projet de loi.
Le préambule du projet de loi est assez long, mais il en dit beaucoup sur la situation actuelle des femmes dans notre pays. Aujourd'hui, je voudrais mettre l'accent sur trois dimensions de cette situation: premièrement, la violence subie par les femmes; deuxièmement, la pauvreté; troisièmement, la discrimination que les femmes subissent au Canada.
Je préside le comité de la condition féminine, qui mène actuellement une étude sur la violence contre les femmes et les jeunes filles. Nous avons entendu des témoignages tout à fait horrifiants, et les statistiques qui nous sont fournies sont vraiment épouvantables. Nous avons étudié la question des viols commis par une connaissance sur les campus du Canada. Sur ces campus, 29 % des jeunes femmes subissent une agression sexuelle dans leurs huit premières semaines à l'université. C'est atroce et totalement inacceptable. Quand nous avons cherché à comprendre les raisons qui expliquent ces comportements, nous avons été troublés de constater qu'un cinquième des hommes âgés de 18 à 24 ans sont d'avis qu'il est acceptable d'obliger une femme à avoir des rapports sexuels. C'est bel et bien ce qui se passe dans notre pays aujourd'hui, un état des lieux lamentable.
Nous avons aussi entendu des témoignages révélant qu’ici même, à Ottawa, 40 % des femmes qui se présentent au poste de police pour porter plainte pour agression sexuelle sont renvoyées chez elles sans qu’aucune plainte officielle n'ait été déposée. C’est impensable. Parmi les 60 % de femmes qui portent plainte, il n’y a que 5 % d’entre elles qui se rendent jusqu’à l’étape du procès, et il n’y a peut-être que dans un seul pour cent de ces cas que les victimes obtiennent le résultat voulu. Les sanctions appliquées se mesurent en mois alors que les victimes, elles, souffrent pendant des années.
L’état de la nation au Canada en matière de violence contre les femmes et les jeunes filles est totalement inacceptable.
Le député a parlé des femmes autochtones. Elles sont exposées à un risque de violence encore plus important et c’est un gros problème. J’encourage fortement le gouvernement à agir dans ce dossier. En ce qui concerne l’enquête en cours sur les femmes autochtones assassinées et disparues, 14 millions de dollars ont été dépensés en consultations préalables, sans compter les consultations, qui dureront deux ans et coûteront 54 millions de dollars supplémentaires sans qu'aucune mesure n'ait encore été prise. Nous devons agir. Nous comprenons cet enjeu. Il y a de nombreux rapports qui ne manquent pas de recommandations qui pourraient nous aider à commencer à agir. Je voudrais de l’action et des consultations.
Un autre groupe très vulnérable est celui des immigrantes. Nous avons également entendu des témoignages de femmes qui viennent de l'Asie du Sud et de divers pays. En plus de la violence, elles sont confrontées à la barrière de la langue et à d'autres problèmes, ce qui les rend encore plus vulnérables et en grave besoin d'aide.
Nous avons également entendu parler des personnes transgenres et de toute la violence dont elles sont victimes. Nous devons nous améliorer dans ce domaine, et vite.
Les statistiques montrent que les femmes sont quatre fois plus susceptibles que les hommes d'être victimes d'homicide conjugal et que la moitié des Canadiennes ont été victimes d'au moins un incident de violence physique ou sexuelle après l'âge de 16 ans. Les deux tiers des Canadiens disent connaître personnellement au moins une femme qui a été victime d'agression sexuelle ou de voies de fait et dans 80 % des cas, les agresseurs sont des hommes.
L'inégalité entre les sexes imprègne tous les aspects de nos vies. Qu'il soit question de relations personnelles ou de pratiques de travail, les femmes sont toujours traitées différemment.
Le deuxième sujet dont je veux parler concerne la pauvreté. Aujourd'hui, nous avons entendu des gens parler de l'écart salarial existant. J'ai eu la chance de faire partie du dernier comité spécial sur l'équité salariale qui avait été créé lors du mandat précédent pour étudier la question. Comme il était troublant d'entendre témoin après témoin déclarer au comité que le rapport Bilson, rédigé en 2004, était très complet et que mettre ses recommandations en pratique était la chose à faire.
Nous voici douze ans plus tard et les femmes touchent encore 73 ¢ pour chaque dollar gagné par les hommes. Le Canada se classe au 80e rang mondial pour ce qui est de l'équité salariale. C'est absolument inacceptable pour un pays comme le Canada, qui est censé être le meilleur pays du monde. Nous devons faire mieux.
Le député a fait allusion à la sous-représentation des femmes dans les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques. Ce sujet me passionne. Je parle toujours des femmes dans le domaine de l’ingénierie et des difficultés auxquelles j’ai moi-même dû faire face. Lorsque j’ai débuté dans ce domaine, il y avait 13 % de femmes et aujourd’hui, le pourcentage n’est pas beaucoup plus élevé, peut-être 25 %, selon le champ d'activité. Par conséquent, l’écart salarial persiste, même dans ce domaine où les emplois sont bien rémunérés.
Il y a également des barrières aux promotions. Le bastion masculin est toujours aussi fort. On a également parlé de plafond de verre. Ces phénomènes sont absolument avérés dans notre pays. Les femmes ont encore du mal à se tailler une place dans les conseils d’administration. Un article de presse rapportait récemment que même si le gouvernement fédéral a fait beaucoup pour la parité hommes-femmes, la représentation des femmes dans les sociétés de la Couronne n’est encore que de 34 %. Il faut que les choses bougent.
En politique, je suis ravie de constater qu’il y a 26 % de femmes à la Chambre. Celles-ci y apportent harmonie, intelligence et grandes réalisations, mais j’aimerais que l’on atteigne la parité et l’égalité. Je sais que la ministre a appuyé l’initiative À voix égales, qui vise à promouvoir la candidature de femmes afin que celles-ci soient plus nombreuses à la Chambre. C’est une bonne chose.
Il faut admettre que dans notre pays des gens souffrent de la pauvreté, dont un nombre disproportionné de femmes: des veuves âgées, des mères seules et des personnes transgenres. Des segments de la population souffrent vraiment, ce qui relève de la discrimination. Ces femmes ont du mal à trouver un emploi et les emplois qu’elles occupent sont précaires. Dans bien des cas, elles ne travaillent pas par choix, mais parce que leur mari est décédé et qu’elles sont pauvres.
Surmonter la pauvreté est complexe, mais l’éducation est l’une des clés de la solution, tout comme la santé mentale et la lutte contre les dépendances. Autre solution, les emplois bien rémunérés. On peut faire beaucoup de choses pour s’atteler au problème de la pauvreté au Canada.
La Semaine de l’égalité des sexes permettrait de mettre sous les feux de la rampe la pauvreté chez les femmes. Au Canada, plus de 1,5 million de femmes ont de faibles revenus. Selon l’Association des femmes canadiennes, 16 % des aînées vivant seules, 28 % des femmes appartenant à des minorités visibles, 33 % des femmes handicapées et 37 % des femmes autochtones vivent dans la pauvreté. Il faut faire quelque chose.
Statistique Canada a conclu que les femmes consacrent plus de temps à prendre soin des enfants et de la maison que les hommes. Elles consacrent également deux fois plus d'heures à s'occuper des enfants, 30 % plus d'heures à faire des tâches ménagères, et 50 % plus d'heures à prendre soin d'aînés. Nous avons parlé de l'écart salarial. Nous devons faire quelque chose pour sortir ces femmes de la pauvreté et mettre fin à la discrimination continuelle que subissent les femmes au pays.
Nous avons entendu un témoignage sur la culture du viol. Les témoins ont décrit une pyramide du viol. Au sommet, on observe de la violence contre les femmes sous toutes ses formes, mais au bas de la pyramide, on observe toutes sortes de comportements auxquels les femmes de notre pays sont exposées au quotidien. Sifflets, harcèlement dans la rue, humiliation, reproches; toutes ces choses se produisent et sont courantes. Nous les trouvons normales. Or, nous devons être moins tolérants à leur égard. Voilà pourquoi j'appuie volontiers toute démarche visant à sensibiliser la population au problème de l'inégalité entre les sexes au pays et de la discrimination que des gens subissent.
Il est possible d'organiser toutes sortes d'activités. Des députés ont participé à l'événement Hope in High Heels sur la Colline. Je n'y ai pas pris part parce que je suis incapable de marcher avec des talons hauts. Cependant, des membres de mon personnel ont pu y participer, et ce fut un événement tout à fait formidable. Mardi dernier, on a illuminé la tour de la Paix en violet en guise de solidarité avec les femmes victimes de violence et de mauvais traitements. Toutes ces activités sont positives.
La Semaine de l'égalité des sexes pourrait être une excellente façon de sensibiliser la population à ce problème. Elle aurait lieu au milieu du Mois de l'histoire des femmes, au cours duquel nous soulignons la Journée de l'affaire « personne » et la Journée internationale de la fille. Pourquoi ne pas organiser aussi la Semaine de l'égalité des sexes?
Je suis heureuse d'appuyer le projet de loi et d'avoir pu intervenir à ce sujet aujourd'hui.
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Monsieur le Président, il est absolument nécessaire de parvenir à l'égalité des sexes. Il n'y a aucun doute là-dessus. Au Canada, les femmes ne gagnent que 74 ¢ pour chaque dollar gagné par un homme. La violence familiale et sexuelle coûte à notre économie plus de 12 milliards de dollars par année. En outre, 1,4 million de femmes ont signalé — et peu le font — avoir subi diverses formes de violence sexuelle au cours des cinq dernières années. Une femme sur quatre sera victime de violence fondée sur le sexe au cours de sa vie. Le Canada occupe le 60
e rang mondial en ce qui a trait à la parité hommes-femmes au sein de la classe politique. Le Kazakhstan, le Soudan du Sud et l'Irak ont un bilan meilleur que le nôtre à cet égard. Puis, nous venons de connaître une défaite cuisante lors de la dernière élection présidentielle aux États-Unis. Beaucoup d'entre nous affirment qu'une femme hautement qualifiée a perdu aux mains d'un homme n'ayant pas les compétences nécessaires pour occuper les fonctions présidentielles. Il importe de faire mieux connaître la contribution des Canadiennes à la croissance, au développement et à l'essence même de notre pays. Cela ne fait aucun doute.
Déjà cette année, nous avons des femmes sur des billets de banque. Nous avons un Cabinet paritaire et nous débattons aujourd'hui d'un projet de loi en vue d'instituer une semaine de l'égalité des sexes. Rien de cela ne fait la moindre différence dans la vie des Canadiennes. Je dirais respectueusement que la meilleure façon de rendre hommage aux femmes est de légiférer de manière à apporter de réels changements dans le domaine de l'égalité des sexes. Après plus d'un an au pouvoir, le gouvernement libéral actuel n'a pas réussi à traduire son discours féministe en réel changement et il est plus que temps de passer de la parole aux actes.
Les néo-démocrates ont une excellente liste de mesures qui pourraient être prises pour changer quelque chose dans la vie des femmes et des filles.
Au sommet de cette liste se trouve une mesure législative sur l'équité salariale. Les femmes gagnent 74 ¢ pour un dollar gagné par les hommes. Les femmes autochtones titulaires d'un diplôme universitaire gagnent 33 % de moins. Donc, plus les femmes autochtones sont scolarisées plus l'écart s'accentue. La mesure législative a été rédigée il y a 12 ans, lorsque le gouvernement libéral précédent était au pouvoir, mais le gouvernement dit maintenant qu'il va attendre jusqu'à la fin de 2018. C'est inexcusable. Pas un seul témoin n'a recommandé qu'on attende aussi longtemps. Les femmes attendent l'équité salariale depuis 40 ans et elles ne devraient plus avoir à attendre encore.
Une autre mesure consiste à augmenter le nombre de femmes au Parlement. Il n'y a que 26 % de femmes à la Chambre. À ce rythme, il va nous falloir 89 ans pour attendre la parité au Parlement. Comme le gouvernement libéral a voté, le mois dernier, contre le projet de loi sur l'équité hommes-femmes chez les candidats, qui aurait favorisé la parité au Parlement, nous pensons qu'il devrait présenter sa propre mesure pour qu'il y ait plus de femmes qui occupent les sièges ici. Parmi les députés qui ont voté contre le projet de loi sur l'équité hommes-femmes chez les candidats, il y avait le parrain du présent projet de loi et la .
Nous voulons qu'une stratégie plus complète soit mise en oeuvre pour que prenne fin la violence contre les femmes. Nous n'avons toujours pas de plan d'action national destiné à promouvoir la protection des femmes et des filles en dépit de l'engagement pris auprès des Nations unies en 1995. Depuis lors, de nombreux pays ont adopté un plan d'action national, y compris la Belgique, la Finlande, la France, et le Royaume-Uni. L'Australie en est à son quatrième plan, ce qui brise certains stéréotypes concernant la prétendue mentalité de cowboy dans ce pays. Au Canada, les taux de violence contre les femmes sont demeurés largement inchangés sur une période de 20 ans, et l'absence d'un plan d'action national donne lieu à des approches fragmentaires à l'échelon provincial et territorial. Nous souhaitons que le plan d'action dont la ministre entreprend la mise en oeuvre ait une portée plus large, de manière à inclure les services à fournir dans les domaines de compétence provinciale. C'est ce qui devrait caractériser un plan national. Il devrait englober l'éducation, les services de police et le système judiciaire, car ces services ont un rôle essentiel à jouer si l'on veut mettre fin à la violence contre les femmes.
Nous voulons que les refuges pour les femmes qui fuient la violence conjugale soient bien financés. Les refuges hébergent jour après jour plus de 4 000 femmes et plus de 2 000 enfants. Chaque jour, plus de 300 femmes et enfants figurent sur la liste des personnes qui auraient besoin d'être hébergées dans un refuge, mais qui n'y trouvent pas de place. Trois femmes sur quatre se heurtent à un refus et doivent chercher de l'aide ailleurs. Le nombre d'appels téléphoniques reçus par la société Haven, dans ma circonscription, Nanaimo—Ladysmith, a augmenté de 24 %. De plus en plus de femmes demandent de l'aide. Il nous faut une offre accrue de services pour pouvoir répondre à leurs besoins. Nous demandons instamment au gouvernement fédéral de prévoir un meilleur financement des refuges pour les femmes victimes de violence conjugale et nous rappelons qu'au milieu des années 1990, le gouvernement Chrétien a réduit le financement accordé pour le fonctionnement des refuges, dans le cadre de ce qui a été qualifié de compressions les plus draconiennes des dépenses fédérales de toute l'histoire du pays.
Les néo-démocrates veulent pour les Premières Nations, les Métis et les femmes inuites des refuges pour victimes de violence conjugale. D'après Amnistie internationale: « De par son ampleur et sa gravité, la violence dont sont victimes les femmes et les filles autochtones du Canada [...] équivaut à une crise nationale sur le plan des droits de la personne. » Quelque 70 % des collectivités inuites n'ont accès à aucun refuge pour victimes de violence conjugale.
Le taux de violence à l'égard des femmes autochtones est trois fois plus élevé que le taux de violence à l'égard du reste de la population canadienne. Malgré cela, le budget libéral ne prévoit le financement que de cinq nouveaux refuges dans les réserves au cours des cinq prochaines années. Le nombre total de refuges pour femmes dans les réserves ne serait que de 46 pour l'ensemble du Canada d'ici 2022, bien après que sera terminé le mandat du gouvernement. Il faut aussi examiner plus en profondeur la question des refuges pour femmes victimes de violence à l'extérieur des réserves.
L'analyse comparative entre les sexes doit faire l'objet d'une mesure législative au Canada. La question de l'égalité entre les sexes pourrait être exacerbée par les politiques et les décisions en matière de dépenses si nous ne disposons pas d'une mesure législative nous permettant de prendre ce genre de décision. En juin dernier, le Comité permanent de la condition féminine a recommandé qu'un projet de loi soit présenté à la Chambre avant juin 2017. Les néo-démocrates ont recommandé qu'un tel projet de loi soit présenté le mois prochain, parce que nous devons avoir une longueur d'avance sur les changements d'orientation et les dépenses en infrastructure qui auront lieu sous peu. Cependant, la réponse du gouvernement ne prévoit aucun échéancier. Le gouvernement croit peut-être qu'en 2018 il déterminera si une mesure serait vraiment utile. En conséquence, aucun échéancier n'a été établi pour la présentation d'une mesure législative.
Nous avons besoin de services de garde d'enfants dans ce pays, des services de garde abordables et de grande qualité, qui permettront aux femmes de chercher de l'emploi, d'améliorer leurs compétences professionnelles et leur carrière et de diminuer les difficultés financières qu'éprouvent les familles. J'ai été ravie de constater cette semaine que la première ministre Notley, la nouvelle première ministre néo-démocrate de l'Alberta, va créer 1 000 nouvelles places en garderie et 230 nouveaux emplois dans les garderies. Comme l'a si bien dit Stephen Lewis, sans un programme national de garderie, le féminisme n'est qu'un concept vide de sens.
Les néo-démocrates veulent que plus de femmes soient nommées au sein des sociétés d'État fédérales. Les femmes ne représentent que 27 % de la composition des conseils d'administration de ces sociétés. Le gouvernement a le pouvoir de changer cette situation tout de suite. Par exemple, la Commission canadienne du lait ne compte aucune femme. Les membres des conseils d'administration de la Banque du Canada et de la SCHL sont surtout des hommes. Dans ma localité, l'autorité portuaire de Nanaimo comprend une majorité de femmes au sein de son conseil d'administration, qui fonctionne à merveille.
Dans la lettre de mandat de la , le gouvernement fédéral a rappelé qu'il s'était engagé à apporter de réels changements, mais rien n'a encore été fait. Si aucune mesure n'est prise, j'invite le gouvernement à appuyer mon projet de loi, le projet de loi , qui assurerait, d'ici six ans, la parité hommes-femmes au sein des commissions et des conseils d'administration des sociétés d'État fédérales.
Les contraceptifs sur ordonnance devraient être gratuits. Les coûts de la planification des naissances retombent de façon disproportionnée sur les femmes et ils sont de plus en plus exorbitants. Les libéraux devraient travailler avec les autorités provinciales à l'élaboration d'un cadre permettant la couverture complète du coût des contraceptifs sur ordonnance.
Enfin, le NPD demande au gouvernement de s'acquitter de ses responsabilités fondamentales en rétablissement le financement, supprimé par les conservateurs, de tous les organismes de services sociaux en manque de fonds qui soutiennent les femmes, les filles et les enfants de nos collectivités. C'est particulièrement urgent pour les femmes autochtones, handicapées ou démunies ainsi que celles qui vivent en région rurale ou éloignée.
En résumé, nous devons prendre des mesures concrètes pour atteindre l'égalité entre les sexes. Nous croyons que, lorsque les femmes ne seront plus touchées de manière disproportionnée par la violence, l'inégalité et la pauvreté, alors nous pourrons légitimement désigner une semaine de célébration. Je vais appuyer le projet de loi, mais les néo-démocrates vont proposer au comité que le projet de loi n'entre pas en vigueur avant que le gouvernement ne mette en oeuvre une loi proactive sur l'équité salariale et une loi sur l'analyse comparative entre les sexes.
Après plus d'un an au pouvoir, le gouvernement Trudeau n'a toujours pas réussi à traduire ses intentions féministes en véritable changement. Il est plus que temps de joindre le geste à la parole. Créons ensemble une semaine de l'égalité des sexes une fois que nous aurons quelque chose à célébrer.
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Monsieur le Président, c'est un plaisir pour moi de parler aujourd'hui du projet de loi . Je commencerai par remercier le député de de l'avoir présenté.
Ce projet de loi mettra en lumière le fait que, dans certains domaines de la société canadienne, les femmes ne sont pas encore égales aux hommes; il sensibilisera les Canadiens à ces inégalités et il leur fera prendre conscience des moyens à leur disposition pour les aplanir. Tout ce qu'une société peut faire pour accroître les chances de réussite des femmes et des filles et se rapprocher de la parité, elle doit le faire.
Pourquoi devons-nous en faire plus pour l'égalité des sexes? Pensons simplement à certains des obstacles qui se dressent encore sur le chemin du Canada. Les femmes continuent de faire leur chemin dans de nombreux secteurs de la société, mais les femmes qui travaillent à temps plein gagnent encore seulement 73,5 ¢ pour chaque dollar que gagnent les hommes dans la même situation. Au total, 88 femmes ont été élues au Parlement fédéral en 2015, un record. Cela ne représente pourtant qu'une augmentation de 1 % par rapport au scrutin de 2011, et les femmes n'occupent encore que 26 % des sièges dans cette salle. Nous sommes donc encore loin de la parité. Selon les plus récentes statistiques du Conseil canadien de la diversité administrative, publiées en 2015, les femmes occupent 19,5 % des sièges au sein des conseils d'administration des entreprises figurant au palmarès Fortune 500.
Ces inégalités persistantes montrent à quel point il est difficile de changer les choses. Nous nous apprêtons à célébrer, l'an prochain, le 150e anniversaire de fondation de notre grand pays; nous devrions alors garder à l'esprit que la lutte pour l'égalité des sexes est loin d'être gagnée. En créant la Semaine de l'égalité des sexes, nous pourrions rappeler aux Canadiens et aux Canadiennes à quel point cet enjeu est important.
[Français]
Notre appui au projet de loi souligne également l'engagement qu'a pris le gouvernement de promouvoir l'égalité entre les sexes et de bâtir une société inclusive et prospère. Je suis fière de dire que le s'est engagé à donner l'exemple quant à cette priorité. Il a nommé le premier Cabinet paritaire de l'histoire de notre pays et la toute première ministre à se dévouer entièrement aux enjeux de l'égalité entre les sexes, la .
Grâce à l'engagement du , nous reprenons le dialogue sur l'égalité et le féminisme au pays et aux quatre coins du monde. Nous adoptons des mesures rigoureuses pour favoriser l'avancement de l'égalité. Par exemple, la violence fondée sur le sexe continue de faire obstacle au plein épanouissement des femmes et des filles, et certains groupes des Canadiennes sont plus à risque.
Pour trouver des solutions au niveau inacceptable de violence, nous avons lancé une enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues ou assassinées. La a également mobilisé des intervenants clés à l'échelle du pays afin d'élaborer une stratégie fédérale visant à contrer la violence fondée sur le sexe.
Durant les consultations menées au pays l'été dernier, nous avons recueilli le point de vue de Canadiennes et de Canadiens d'horizons sexuels divers. Beaucoup ont raconté la violence et la discrimination qui les guettent personnellement.
[Traduction]
Le gouvernement s'est engagé à reconnaître les droits des Canadiens de diverses identités de genre et à faire tomber les obstacles susceptibles de les exposer à la violence et à la marginalisation économique. Nous nous sommes engagés à inscrire noir sur blanc dans la Loi canadienne sur les droits de la personne des dispositions protégeant l'identité et l'expression de genre. La future Semaine de l'égalité des sexes permettrait aussi d'attirer l'attention des gens sur les difficultés que vivent les transgenres et les non-conformistes sexuels du Canada.
L'actuel gouvernement reconnaît également qu'accroître la présence des femmes dans les postes de direction et de prise de décisions est crucial pour bâtir une société saine et inclusive. Par exemple, nous avons instauré un processus ouvert, transparent et fondé sur le mérite pour les quelque 4 000 nominations ministérielles ou par décret au sein des commissions, des conseils, des sociétés d'État, des organismes et des tribunaux partout au Canada.
En octobre dernier, la a annoncé le versement de plus de 8 millions de dollars à environ 45 organismes communautaires pour la réalisation d'une dizaine de projets. Ceux-ci consistent à favoriser l'intégration des femmes et une participation accrue de leur part à la vie démocratique et publique au pays, y compris dans des fonctions de chef.
[Français]
En septembre dernier, notre gouvernement a déposé le projet de loi pour moderniser de différentes façons les lois-cadres fédérales sous la gouvernance des entreprises. Il s'agit notamment de mieux cibler la représentation des femmes au sein des conseils d'administration et de la haute direction des sociétés en recourant à l'approche « se conformer ou s'expliquer ».
En novembre, dans le cadre du plan du gouvernement pour faire progresser la classe moyenne, le a précisé que le budget de 2017 et tous les budgets subséquents seront soumis à une analyse plus rigoureuse en réalisant et en publiant pour ce faire une analyse comparative entre les sexes de l'incidence des mesures budgétaires. Voilà une bonne nouvelle pour l'établissement de budgets inclusifs au pays.
Pour aider à combler l'écart salarial entre les sexes, un certain nombre de mesures sont en train d'être prises à l'échelle du gouvernement: l'élaboration d'un cadre pour l'apprentissage et la garde des jeunes enfants; la promotion d'une stratégie canadienne de réduction de la pauvreté; le lancement de la nouvelle Allocation canadienne pour enfants; et l'amélioration de l'utilisation de l'analyse comparative entre les sexes pour veiller à ce que les décisions touchant les politiques, les programmes et les lois fassent progresser l'égalité des sexes.
[Traduction]
Voici des mesures que nous avons prises et qui aideront beaucoup de femmes au pays.
Le budget de 2016 prévoit des changements à la Sécurité de la vieillesse et une augmentation du Supplément de revenu garanti, une prestation mensuelle non imposable offerte aux prestataires qui ont un faible revenu. Nous savons que les aînés à faible revenu comprennent une bonne partie de femmes vivant seules. Nous avons présenté un projet de loi afin de bonifier le Régime de pensions du Canada, qui vise à réduire la proportion de familles à risque de ne pas avoir un revenu de retraite suffisant. Le projet de loi propose également de bonifier les prestations d'invalidité et de survivant. Selon nous, ces deux mesures en particulier amélioreront la situation familiale des Canadiens, aideront les femmes et contribueront à l'égalité des sexes.
Nous avons fait preuve d'autant d'audace pour une raison bien simple: les Canadiens croient en l'égalité, un fait que met en évidence l'actuel débat sur le projet de loi .
En octobre, le Mois de l'histoire des femmes, d'importantes dates commémoratives sont soulignées, dont la Journée internationale de la fille et la Journée de l'affaire « personne ». Pour que la Semaine de l'égalité des sexes soit reconnue et célébrée, il serait avantageux de discuter quand cette semaine devrait avoir lieu durant l'année. Il reste toutefois que la société doit poursuivre ses efforts jusqu'à ce que toutes les femmes et les filles aient des chances égales de réussir et de réaliser leur plein potentiel.
[Français]
Voilà pourquoi je suis heureuse d'appuyer le projet de loi dont la Chambre est saisie aujourd'hui, qui vise à établir la Semaine de l'égalité des sexes au Canada.
[Traduction]
C'est pourquoi nous appuyons ce projet de loi.
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Monsieur le Président, l'égalité des genres est un enjeu extrêmement important pour moi. Cela devrait être au coeur de nos préoccupations et nous devrions prendre des mesures concrètes pour en faire davantage en matière d'égalité des genres. Je vais donc appuyer ce projet de loi, puisqu'il concerne un enjeu qui m'est cher.
Cependant, d'un autre côté, ce projet de loi, tout comme les autres projets de loi du même genre, soit ceux qui parlent de sensibilisation, par exemple, n'apportent aucune action concrète. C'est bien de consacrer des journées, des semaines ou des mois à certains enjeux, mais il reste qu'à chaque Journée internationale de la femme, il y a des femmes qui se font agresser sexuellement ou qui se font battre, et qu'à chaque Journée internationale de la fille, il y a des filles, quelque part dans le monde, qui sont forcées à se marier à des hommes qui ont quelque fois trois ou quatre fois leur âge.
Alors, c'est important de parler de ces enjeux-là, mais il faut aussi de l'action. C'est l'action qui nous permet d'avancer. Malheureusement, on a eu des occasions d'agir concrètement et on ne l'a pas fait. Mon collègue de la Colombie-Britannique avait déposé un projet de loi visant à augmenter le nombre de femmes députées, en imposant des pénalités financières aux partis qui ne présentaient pas suffisamment de candidates. Il s'agissait là d'une action concrète afin qu'il y ait plus de femmes parlementaires.
Toutefois, du côté du gouvernement, on a choisi de ne pas appuyer ce projet de loi et de ne même pas prendre la chance de l'envoyer en comité, ce qui est encore pire. Non seulement on a voté contre un projet de loi qui concernait un enjeu important et qui nous aurait aidé à atteindre l'égalité des genres, ce qui est déjà honteux, mais on ne lui a même pas laissé la chance de se rendre en comité, où des experts auraient pu témoigner de son utilité et y proposer des améliorations pour en arriver à une version qui satisfait tout le monde. En agissant de la sorte, on dit que cet enjeu ne vaut même pas la peine d'essayer quelque chose qui correspond à la vision de tout le monde. C'est cela qui est triste.
Il est déplorable qu'un député du parti gouvernemental choisisse de demeurer silencieux plutôt que de dire à ses collègues que ce projet de loi vaut la peine d'être étudié en comité. C'est peut-être parce qu'il n'a pas de pouvoir de persuasion au sein de son caucus. Dans les deux cas, c'est quand même un peu triste.
Le a parlé de son Cabinet paritaire. Toutefois, parmi les six principaux ministres, soit ceux des Affaires étrangères, de la Défense nationale, des Finances, du Conseil du Trésor et de la Justice — j'en oublie un —, il y a une seule femme, soit la . Il aurait pu nommer trois femmes et trois hommes à la tête de ces principaux ministères, mais il n'a pas assuré cet équilibre au départ.
Par ailleurs, dans le Cabinet composé de 30 ministres, les cinq postes de ministres d'État, qui ont des tâches moins importantes et qui n'ont pas de budget à gérer, sont pourvus par des femmes. On aurait pu faire une meilleure répartition, mais on ne l'a pas fait. Il y a encore du travail à faire.
L'égalité des genres ne consiste pas seulement à ce qu'il y ait autant d'hommes que de femmes au même endroit. S'il y a 30 employés, 15 femmes et 15 hommes, dans une entreprise, il n'y a pas nécessairement égalité. Si les 15 hommes sont des cadres et que les 15 femmes passent le balai, il n'y a pas égalité. Il faut aller au-delà du nombre. En matière de genre, il faut toujours choisir des mesures de plus en plus égalitaires.
Au fil des ans, les femmes continuent d'être celles qui assument la majorité des tâches du foyer. Elles travaillent souvent maintenant, mais elles s'occupent aussi de la maison, des enfants et de gérer les rendez-vous. Elles se trouvent donc à avoir deux emplois à temps plein, finalement. Cela leur cause énormément de stress, or elles sont peu soutenues.
Par exemple, on n'a toujours pas de système de garderies accessibles pour les femmes. Quelquefois, grâce à de connaissances, on réussit à trouver une garderie à un prix raisonnable qui correspond à nos besoins. Cependant, quelquefois ce n'est absolument pas le cas. Aujourd'hui même, dans l'autobus, je parlais de la garderie que j'ai trouvée pour ma fille. Je disais que j'étais chanceuse parce que, dans ma situation, je ne peux pas utiliser le réseau public et j'avais réussi à trouver une garderie privée à 25 $ par jour. Une dame dans l'autobus m'a arrêtée et m'a demandé où était cette garderie parce qu'elle, elle paie le double pour son enfant. Concrètement, cela veut dire que le salaire qu'une femme obtient finalement pour travailler est quelquefois en deçà du salaire minimum, si on compte toutes les dépenses qu'elle doit encourir, notamment pour ses enfants, comme les frais de garderie, entre autres. Il y a donc vraiment beaucoup à faire.
Parlons de l'accès à la contraception. On n'a pas d'assurance médicament universelle, au Canada. Au Québec, nous avons la chance d'avoir un régime d'assurance médicaments du gouvernement qui couvre ceux qui n'ont pas d'assurances privées. Malheureusement, les gens sont parfois obligés de prendre l'assurance privée offerte par leur employeur, et elle coûte très cher, plus cher même que l'assurance du gouvernement. Cela dit, je n'entrerai pas dans ces détails. Au Québec, la majorité des gens sont donc couverts par une assurance médicaments, ou ils ont au moins la possibilité de l'être. Or, dans les autres provinces, ce n'est pas le cas.
En matière de médicaments pour la contraception, on veut choisir ce qui est le plus approprié pour chaque femme. Bien souvent, la contraception repose entièrement sur les épaules des femmes. Notre société est censée être égalitaire, pourtant, dans le couple, cette responsabilité repose plus souvent qu'autrement entre les mains des femmes, sauf peut-être au Québec, où nous sommes les champions de la vasectomie. Sinon, ailleurs, ce sont encore les femmes qui assument le fardeau de la contraception.
Dans certains cas, certains dispositifs seraient peut-être cliniquement plus appropriés pour les femmes, mais elles ne peuvent simplement pas se les payer. Un stérilet avec hormone coûte environ 300 $. Bien de femmes ne peuvent pas trouver ces 300 $. Bien sûr, le stérilet va durer cinq ans, mais il n'y a pas encore de plan de crédit où on peut payer un montant mensuel pour un stérilet. Plusieurs femmes se trouvent donc contraintes à utiliser des méthodes contraceptives qui ne sont pas indiquées pour elles, quand elles sont capables de se les payer.
Il y a encore beaucoup à faire sur le plan de la violence. Des mesures concrètes peuvent être prises, notamment du côté du système judiciaire pour faciliter le processus pour les victimes, afin qu'elles osent dénoncer des gens et que notre société soit plus égalitaire un jour. Pourtant, chaque fois, on continue de faire des pas minuscules en matière de condition féminine. On fait du surplace.
Malheureusement, bien que j'aie l'intention d'appuyer le projet de loi de mon collègue, la Semaine de l'égalité des sexes n'est pas une mesure concrète qui résoudra ces problèmes. On va peut-être en parler. Je crois qu'on en parlait déjà, mais concrètement, si ce n'est pas joint à d'autres mesures, ce dossier n'avancera pas vraiment.