propose que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
Madame la Présidente, j’ai l’honneur d’intervenir aujourd’hui, et aussi d'interrompre la diatribe de mon collègue d’en face, pour parler de mon projet de loi, le projet de loi , loi sur la sécurité financière du fonds enregistré de revenu de retraite, qui vise à supprimer le retrait minimum obligatoire que doivent faire les aînés titulaires d’un compte dans un fonds enregistré de revenu de retraite.
Comme les députés le savent, la retraite est un moment difficile. Planifier sa vie après le travail n’est pas facile, coûte de l’argent et n’est pas toujours prévisible. Tout au long de la dernière décennie, le gouvernement canadien a fait de grands progrès pour atténuer le stress de la retraite, notamment en augmentant le Supplément de revenu garanti, en créant les comptes d’épargne libre d’impôt et en instaurant le fractionnement du revenu pour les aînés. Le gouvernement précédent a pris également une mesure très progressiste en faveur des Canadiens en abaissant le montant du retrait que devaient faire les aînés détenteurs d’un fonds enregistré de revenu de retraite.
Ces mesures ont abouti au plus faible taux de pauvreté jamais vu chez les aînés canadiens. C’est un bilan dont on peut s’enorgueillir.
Il y a encore des aînés qui sont incapables de vivre pleinement une retraite heureuse, en sachant que leurs épargnes sont sûres et suffisantes. C'est là-dessus que nous devons nous concentrer. Ces personnes ont besoin de notre attention maintenant, pas seulement à long terme, au cours des 40 prochaines années. Supprimer l'obligation de retirer un minimum d'un fonds enregistré de revenu de retraite aidera tous les aînés dès aujourd'hui.
La mesure législative que je présente corrigerait une structure dépassée, qui pénalise injustement des Canadiens ayant passé leur vie à épargner en vue de la retraite. De nos jours, pour une femme de 71 ans, la possibilité de vivre jusqu'à 94 ans a presque doublé par rapport à 1992. Pour les hommes, elle a presque triplé. Parallèlement, le rendement moyen des obligations à long terme du gouvernement du Canada a diminué de près des deux tiers. En 1992, une femme de 71 ans qui effectuait les retraits minimaux pouvait s'attendre à utiliser environ les deux cinquièmes de ses épargnes avant d'arriver au bout de son espérance de vie. Aujourd'hui, elle doit prévoir en utiliser à peu près deux fois plus. Les risques qu'elle épuise complètement ses épargnes de son vivant sont de 25 %. Comme son espérance de vie continue d'augmenter et que les rendements moyens continuent de diminuer, le problème est flagrant. Trop d'aînés épuiseront leurs épargnes avant de mourir en raison de ces règles archaïques.
La réduction du montant minimal devant être retiré d'un FERR prévue dans le budget de 2015 est un pas dans la bonne direction, mais cette mesure ne va pas assez loin.
Le problème que la réduction a commencé à régler, c'est celui des circonstances qui changent. C'est une réalité pour la plupart des gens. Or, parce que le gouvernement est une institution impersonnelle et lourde, il ne peut pas réagir aussi rapidement que les particuliers aux changements de situation. Rien ne justifie que l'on force une personne à retirer prématurément ses épargnes et à payer des impôts sur cette somme lorsque quelque chose d'inattendu se produit, que ce soit parce que l'on vit plus longtemps que prévu si on est chanceux, qu'un proche âgé a besoin de soins ou simplement que l'on veut profiter de sa retraite en sachant que son revenu est en sûreté et comptabilisé, par exemple.
Comme je l'ai souligné, le budget de 2015 était un bon début. Diminuer le retrait minimal obligatoire, c'est une amélioration, mais l'idéal, c'est de l'éliminer. Or, l'idéal est rarement atteint. Il faut faire des compromis pour trouver une solution quand celle-ci est irréalisable, irréaliste ou indésirée. Dans le cas des retraits obligatoires, il n'y a toutefois pas place au compromis. Le fait est qu'un tel changement n'est ni irréalisable ni irréaliste. Les changements ne sont pas non plus indésirés.
En fait, quand j'étais président de la fondation de soins aux aînés du Grand Victoria, qui s'occupe de six hôpitaux pour les retraités, les aînés et les personnes gravement handicapées, mes collègues et moi comprenions que l'obligation de retirer des sommes d'un FERR est injustifiée et punitive.
Lorsque je rencontre les concitoyens de ma circonscription, , les aînés avec qui je parle sont très majoritairement favorables à un tel changement.
Depuis la présentation de ce projet de loi à la Chambre en septembre, mon bureau a reçu énormément d'appels d'aînés de partout au Canada qui sont en faveur de ce projet de loi, qui leur permettrait à nouveau de gérer eux-mêmes leur retraite. Je pense à des aînés comme Bert et Mary Meeker, qui sont continuellement obligés de retirer plus d'argent que nécessaire de leurs fonds enregistrés de revenu de retraite et qui doivent donc payer plus d'impôts.
Je sais que le gouvernement adore augmenter les impôts, mais il conviendrait certainement qu'il est déraisonnable de forcer les aînés à payer plus d'impôts.
Je parlais à l'instant du vaste soutien dont jouit le projet de loi. L'Institut C.D. Howe et l'Association canadienne des individus retraités, ou CARP, ont indiqué qu'ils appuyaient l'élimination complète des taux de retrait minimum obligatoire, un changement qu'ils préconisent depuis longtemps.
Lorsque l'Institut C.D. Howe a publié son rapport de 2014 dans lequel il demandait l'élimination des retraits obligatoires, le quotidien Toronto Star a recueilli des commentaires de ses lecteurs. J'aimerais faire part à la Chambre de certains de leurs commentaires sur la proposition.
Un lecteur a dit ceci: « Pourquoi le gouvernement doit-il réduire les actifs à impôt différé si rapidement? Après avoir économisé pendant 40 ans, il serait agréable que nous puissions conserver notre argent jusqu'à notre mort. »
Un autre lecteur a indiqué ceci: « Laissez-moi garder mon argent et l'utiliser jusqu'à ce que je meure. Le gouvernement pourra ensuite percevoir des impôts sur ce qu'il reste. »
Un troisième lecteur inquiet a écrit ceci:
J'ai cotisé au maximum à mes REER pendant de nombreuses années jusqu'à ce que je prenne ma retraite, à 66 ans. J'ai toujours été un investisseur prudent. À l'âge de 71 ans, lorsque j'ai converti mes REER en FERR, j'ai été consterné d'apprendre que le taux des retraits obligatoires commençait à 7,38 % et augmentait chaque année pour un montant qui diminue constamment en raison des faibles taux d'intérêt.
Un autre lecteur a écrit ceci:
Il serait préférable d'éliminer les retraits minimaux et de permettre aux gens de gérer leur portefeuille de FERR selon leurs besoins et les conditions du marché. La plupart des gens feraient quand même des retraits.
Lorsque l'Association canadienne des individus retraités, l'Institut C.D. Howe et les lecteurs du Toronto Star se regroupent pour défendre la même politique, celle-ci vaut probablement la peine d'être adoptée.
Pourquoi des groupes de défense des intérêts des aînés, des groupes de réflexion et des citoyens de l'ensemble du pays appuieraient-ils ce projet de loi? C'est parce qu'il permettrait de remédier à trois problèmes attribuables à la désuétude des règles actuelles, soit la récupération des suppléments de revenu, le fait que les aînés doivent assumer un fardeau fiscal plus élevé qu'auparavant, ainsi que les conséquences nuisibles pour les travailleurs âgés.
Premièrement, les retraits obligatoires entraînent une récupération des suppléments de revenu offerts au titre de programmes fédéraux et provinciaux comme la Sécurité de la vieillesse, le Supplément de revenu garanti ainsi que les programmes provinciaux de subvention au loyer. Étant donné que les retraits obligatoires comptent comme un revenu, ils sont pris en compte sans discernement lorsqu'on détermine l'admissibilité au supplément de revenu.
Que le fonds d'où provient le retrait contienne 50 000 $ ou 1 million de dollars, le recouvrement des suppléments de revenu a lieu. Ce recouvrement ne tient pas compte du fait que le titulaire d'un compte de 50 000 $ a probablement davantage besoin de suppléments de retraite que celui dont le compte contient 1 million de dollars. Plus important encore, il ne tient pas compte du fait que les 50 000 $ devaient peut-être servir à payer des dépenses importantes.
Des aînés subissent les conséquences néfastes des retraits annuels obligatoires. C'est le cas de Pat Forrest, qui a écrit à mon bureau au sujet du projet de loi à l'étude. Quand Pat a eu 72 ans, elle a dû convertir son REER en FERR et commencer à retirer des fonds de son compte; elle a alors perdu sa prestation de Sécurité de la vieillesse.
On se plaît à croire que les aînés ont les moyens de vivre confortablement jusqu'à la fin de leur vie. En réalité, la mort est l'un des événements les plus coûteux de toute notre vie. Les dépenses de fin de vie font partie des éléments importants qu'il faut prévoir dans son budget quand on planifie sa retraite. Certains aînés voudraient conserver leur FERR pour payer ces dépenses et utiliser les suppléments de revenus pour payer leurs dépenses quotidiennes. Les retraits obligatoires les empêchent d'épargner en prévision des dépenses importantes qui surviendront plus tard, puisqu'ils ne reçoivent pas un supplément acceptable.
De plus, à cause de ces retraits obligatoires, les aînés à faible revenu sont assujettis à un taux d'imposition effectif plus élevé. Qu'on se comprenne bien: les retraits obligatoires ne font pas forcément augmenter le taux d'imposition réel, mais influent plutôt sur les liquidités dont dispose une personne à la fin de l'année. Par exemple, si une personne retire 10 000 $ d'un FERR dans une année, ce montant est considéré comme un revenu. Elle perdra donc une partie de ses prestations de la Sécurité de la vieillesse et des diverses autres prestations fédérales et provinciales auxquelles elle a droit, ce qui correspond à une ponction fiscale d'environ 50 %. Au contraire, un contribuable mieux nanti qui retirerait 100 000 $ perdrait à peu près l'équivalent en prestations gouvernementales, sauf que, dans son cas, cela représenterait un manque à gagner de 5 %. Les prestations étant dégressives, les aînés à faible revenu sont donc injustement pénalisés et n'ont aucun moyen raisonnable de compenser les sommes perdues.
Enfin, la structure actuelle pénalise doublement les aînés qui souhaitent continuer de travailler ou qui n'en ont pas le choix. Selon de nombreux rapports et études, dont un rapport publié en 2011 par Statistique Canada, de plus en plus de Canadiens continuent à travailler au-delà de l'âge traditionnel de la retraite, que ce soit par choix ou par nécessité. Les sommes que ces gens sont obligés de retirer de leurs FERR étant considérées comme un revenu imposable, elles s'additionnent à leur revenu d'emploi. Ces gens se retrouvent alors dans une fourchette d'imposition plus élevée, et c'est sans parler de l'impôt qu'ils paient déjà et des sommes supplémentaires qui sont déduites de leurs prestations.
Ces trois problèmes ont eu une incidence importante sur les choix faits par les personnes âgées et les travailleurs canadiens dans la planification de leur épargne en vue de la retraite. Les mesures punitives sont inutiles, mais leur effet n'est pas irréversible. En éliminant le retrait obligatoire, on aidera grandement les Canadiens à vivre une retraite plus confortable.
Je sais ce que mes collègues d'en face vont me répondre. Ils diront qu'une telle mesure avantagerait les riches et que l'obligation de retirer l'argent ne signifie pas qu'on soit obligé de le dépenser. Les personnes âgées peuvent tout simplement réinvestir leur argent. J'aimerais répondre à l'avance à ces critiques sans fondement.
Premièrement, les modifications prévues dans le projet de loi ne seraient pas une nouveauté pour les Canadiens les mieux nantis. Ils savent déjà comment tirer parti des règles actuelles pour mettre leurs revenus à l'abri du fisc et planifier leur retraite. Ce projet de loi ne leur faciliterait pas particulièrement la tâche de contourner les règles et d'éviter de payer de l'impôt.
En fait, il pourrait être avantageux pour le fisc de laisser les personnes âgées garder leur épargne au même endroit plutôt que de les obliger à vendre leurs investissements, parce que la somme collectée en impôt après le décès du détenteur du compte pourrait ainsi être plus élevée. N'oublions pas que les comptes de REER et de FERR ne sont pas permanents. Le détenteur finit par devoir payer de l'impôt un jour. Le fisc a le bras long et arrive à se servir d'une manière ou d'une autre. Le projet de loi vise à éviter que des personnes âgées soient injustement pénalisées simplement parce que le gouvernement veut collecter un peu d'argent dès aujourd'hui.
En ce qui concerne le deuxième point, l'Association canadienne des individus retraités l'a bien dit — il n'est pas facile de réinvestir son argent. Bien que les retraits forcés et les dépenses forcées ne soient pas la même chose, l'idée que les aînés n'ont qu'à réinvestir leur argent est hypocrite au mieux. Selon l'Association canadienne des individus retraités, cette approche ne tient pas compte de l'effet des impôts prélevés sur chaque retrait et la perte de la possibilité d'accroître son investissement quand les fonds passent d'un grand ensemble de placements à de plus petits placements.
De plus, en obligeant les gens à procéder à des retraits, on ne tient pas compte de la synchronisation du marché. Il est imprudent d'un point de vue financier d'obliger les aînés à retirer de l'argent de leurs épargnes si le marché se porte mal. Cela oblige le titulaire de compte à se départir d'investissements à un taux de rendement plus faible que celui auquel il aurait pu les vendre autrement.
Soyons clairs: les aînés d'aujourd'hui appartiennent à une autre génération. Une génération pour laquelle épargner pour la retraite, pour l'achat d'une maison ou pour toute autre chose était un mode de vie. Qu'une personne ait des REER ou des FERR qui offrent de bons rendements ne veut pas dire qu'elle est riche. Cela veut dire qu'elle a économisé, épargné, et travaillé incroyablement fort afin de veiller à ce qu'elle ait assez d'épargne pour les jours où elle ne pourrait plus travailler.
En soutenant qu'une politique comme celle-ci est un allégement fiscal pour les riches, on minimise les difficultés réelles auxquelles se heurtent les aînés de tous les niveaux de revenu. On présume aussi que tous les aînés ayant fait des heures supplémentaires et des quarts de travail doubles, ayant travaillé pendant des jours fériés et ayant renoncé à de nombreuses choses en vue d'épargner pour leur retraite doivent être riches et ne méritent pas de contrôler leur propre revenu. Nous savons que ce n'est pas vrai, que les aînés ont du mal à joindre les deux bouts et que les Canadiens méritent mieux.
On s'attend à ce que toutes les tendances que j'ai mentionnées dans mon intervention se maintiennent. On ne prévoit pas que l'espérance de vie des Canadiens diminuera au cours des décennies à venir, ni que le rendement des investissements augmentera. On prédit que les Canadiens travailleront plus longtemps. Les Canadiens n'ont jamais été en aussi bonne santé, et la planification financière de la retraite devient plus pertinente quand la durée de la vie s'allonge.
Le gouvernement est lent à réagir. Il ne s'agit pas là d'une critique, mais d'un fait. Les choses se font plus lentement quand c'est le gouvernement qui s'en charge. Entretemps, les aînés souffrent, les Canadiens vivent dans l'incertitude, et les gens ne peuvent pas planifier adéquatement leur retraite tant que le gouvernement n'aura pas réagi.
Nous serons tous âgés un jour, certains plus tôt que les autres. Nous ne pouvons pas nous désintéresser de cette question. Nous pourrions tous recevoir un jour un appel de notre mère nous demandant de l'aider parce qu'elle a perdu ses prestations mensuelles du Supplément de revenu garanti ou de la Sécurité de la vieillesse en raison d'un revenu de fin d'année dont elle n'avait pas besoin, et cela même si elle a réinvesti l'argent. Chacun d'entre nous pourrait se retrouver dans cette situation dans 10, 15 ou 20 ans.
Il n'y a qu'une solution: éliminer les retraits obligatoires, arrêter de punir les aînés qui économisent de l'argent, permettre aux Canadiens de gérer leur retraite comme bon leur semble, et adopter cette mesure législative judicieuse et jouissant d'un appui général.
Pour les aînés d'aujourd'hui et de demain, il est temps de passer à l'étape suivante et de terminer le travail.
:
Monsieur le Président, avant de commencer mon intervention, j’aimerais remercier à nouveau le député de soulever ce sujet très important. J’aimerais également rappeler aux députés de tous les partis que nous prenons très au sérieux les questions touchant les aînés. C’est la raison pour laquelle nous avons pris des mesures en leur faveur dans le premier budget du gouvernement.
Je passerai maintenant en revue, à l'intention du député, nos objectifs stratégiques et les conséquences inattendues que son raisonnement aurait sur les aînés. Je m’explique.
[Français]
Je prends la parole aujourd'hui, à la Chambre, afin d'expliquer de façon détaillée comment le gouvernement du Canada cherche à dynamiser à nouveau l'économie du Canada, à stimuler une croissance économique durable et à renforcer la classe moyenne au pays.
Dans le dernier Énoncé économique de l'automne, le gouvernement a présenté aux Canadiens et aux Canadiennes des mesures supplémentaires pour assurer le progrès de la classe moyenne et tirer parti de l'élan créé par le budget de 2016. Le projet de loi , ce projet de loi d'initiative parlementaire qui nous est présenté aujourd'hui par le député de l'opposition, ne favorise pas la sécurité du revenu à long terme des Canadiens.
Ce projet de loi modifie la Loi de l'impôt sur le revenu pour éliminer les exigences de retrait minimal qui s'appliquent aux fonds enregistrés de revenu de retraite, ce qu'on appelle en français les FERR, et apporte une modification connexe à la Loi sur l'interprétation des conventions en matière d'impôts sur le revenu. Cette législation aurait pour conséquence de porter atteinte à l'objectif actuel en matière de revenus de retraite, auquel sert le report d'impôt sur l'épargne-retraite offert.
Le report d'impôt sur l'épargne accumulée dans les régimes enregistrés d'épargne-retraite, les REER, et dans les FERR a essentiellement pour but d'aider les Canadiens et les Canadiennes à gagner un revenu de remplacement à la retraite. En exigeant la cessation des cotisations à ces régimes et en exigeant qu'une partie de cette épargne soit retirée et incluse dans le revenu chaque année après qu'un particulier ait atteint un âge donné, les règles fiscales garantissent que l'épargne sera utilisée aux fins prévues, c'est-à-dire pour fournir un revenu de retraite.
De nouveaux niveaux moins élevés de retrait minimal des FERR ont été instaurés en 2015 à l'intention des particuliers âgés de 71 à 94 ans, et ce, afin de mieux tenir compte des taux de rendement réels historiques à long terme observés récemment et de l'inflation prévue. Ces nouveaux niveaux de retrait, qui sont considérablement moins élevés que les niveaux de retrait précédents, permettent aux aînés de réduire les montants qu'ils retirent de leur FERR et de conserver ainsi plus d'actifs dans celui-ci, des actifs qui continueront de s'accumuler avec un report d'impôt, afin de répondre à leurs besoins futurs en matière de revenus de retraite.
L'élimination des exigences de retrait minimal des FERR permettrait à ceux qui n'ont pas besoin de l'épargne accumulée dans leur FERR aux fins de revenus de retraite — par exemple, les aînés à revenus élevés — de reporter l'impôt sur le plein montant de cette épargne jusqu'à un âge avancé, ou même jusqu'à leur décès, à des fins de succession, c'est-à-dire sans être obligés de recevoir une portion des sommes épargnées dans le FERR avec le report d'impôt pour la quasi-totalité de la durée de leur retraite.
Cette situation ne serait tout simplement pas conforme à l'objectif fondamental de revenus de retraite associé au report d'impôt sur l'épargne-retraite détenue dans les REER et dans les FERR. Le fait de ne pas exiger un retrait progressif des actifs d'un FERR signifierait que certains détenteurs y auraient accumulé des montants très élevés au moment de leur décès. Cela entraînerait la nécessité d'inclure d'importantes sommes provenant du FERR dans le revenu pour l'année du décès. Cette situation pourrait inciter les survivants à exercer des pressions en vue d'exonérer de l'impôt une partie des actifs du FERR du défunt, ce qui irait à l'encontre des principes de base de notre politique fiscale.
Le projet de loi créerait également une disparité intergénérationnelle importante, puisque les aînés plus jeunes ne seraient pas du tout tenus de retirer chaque année une partie de l'épargne accumulée dans leur FERR, tandis que les aînés plus âgés ont été tenus de le faire depuis l'âge de 71 ans.
Le gouvernement du Canada a posé un geste important en vue de renforcer la sécurité du revenu des aînés, et ce, nous l'avons fait dans le premier budget, le budget de 2016.
Les Canadiens de la classe moyenne travaillent plus fort que jamais, mais un grand nombre d'entre eux s'inquiètent de ne pas avoir épargné suffisamment pour le moment où ils prendront leur retraite.
En effet, une famille sur quatre qui approche l'âge de la retraite, soit 1,1 million de familles au pays, risque de ne pas épargner suffisamment. C'est la raison pour laquelle le gouvernement du Canada s'est engagé à aider les Canadiens et les Canadiennes à atteindre leur objectif de bénéficier d'une retraite sûre et digne, et qu'il a collaboré avec les provinces et les territoires pour justement renforcer le Régime de pensions du Canada.
Je vais énumérer les retombées de la bonification du Régime de pensions du Canada pour les citoyens de notre pays. Une fois entièrement mise en oeuvre, la bonification du Régime de pensions du Canada augmentera les prestations de retraite d'un montant pouvant atteindre jusqu'à 50 %. Le RPC offre des prestations sûres et prévisibles, ce qui veut dire que les Canadiens peuvent moins s'inquiéter d'épuiser leur épargne de leur vivant ou de voir leur épargne touchée par des perturbations importantes des marchés financiers.
Les prestations du Régime de pensions du Canada sont pleinement indexées à l'inflation, ce qui réduit le risque que les hausses de prix minent graduellement le pouvoir d'achat de l'épargne-retraite. Le RPC cadre bien avec le marché de l'emploi en évolution au Canada aussi. Il aide à combler l'écart découlant de la baisse de couverture des régimes de pensions offerts par les employeurs, et il est transférable d'un emploi et d'une province à l'autre, ce qui favorise la mobilité de la main-d'oeuvre, et je sais que mes collègues de la Chambre seront en faveur d'une telle mesure qui favorise la mobilité de la main-d'oeuvre.
Le RPC est aussi un programme de grande taille avec des millions de cotisants, ce qui permet à l'Office d'investissement du RPC de profiter d'économies d'échelle pour dégager des rendements nets très solides pour l'ensemble des Canadiens et Canadiennes. Grâce à la perception automatique des cotisations pour tous les travailleurs de ce pays, le RPC est un moyen simple d'épargner.
Cette bonification permet également d'offrir des bases plus solides aux jeunes Canadiens qui sont confrontés à un marché du travail difficile. Cette nouvelle mesure constitue une étape importante en vue d'aider les Canadiens à vivre une retraite sûre et digne, un objectif, je le sais, que l'ensemble des parlementaires veulent pour nos aînés au pays. La bonification du Régime de pensions du Canada améliorera la sécurité du revenu de retraite des travailleurs et de leur famille, et ce, de manière efficiente et efficace.
En outre, la bonification du Régime de pensions du Canada par le gouvernement constitue une mesure responsable sur le plan budgétaire, contrairement au projet de loi d'initiative parlementaire proposé aujourd'hui. Le 28e Rapport actuariel du RPC, déposé par l'actuaire en chef au Parlement, a confirmé que les niveaux de cotisations et de prestations proposés en vue de la bonification du Régime de pensions du Canada seront viables à long terme. Les travailleurs et les travailleuses canadiens pourront ainsi compter sur un régime de pensions encore plus solide et plus sûr pendant de nombreuses années.
Par l'entremise de l'énoncé économique de l'automne, le gouvernement du Canada maintient l'élan créé par le budget de 2016. Il prend des mesures visant à respecter les promesses faites aux Canadiens, jetant ainsi les bases d'un Canada meilleur aujourd'hui et pour les générations à venir.
Pour conclure, je remercie mon collègue encore une fois, au nom de l'ensemble des parlementaires, d'avoir amené ce sujet à la Chambre, ce soir. Toutefois, je pense qu'il va comprendre l'objectif de politique publique que nous mettons en avant, et qui est d'assurer l'équité fiscale entre les générations et de s'assurer que les citoyens canadiens puissent vivre une retraite dans la dignité.
Pour quelqu'un comme moi qui ai parcouru le pays de Moncton à Yellowknife pour entendre des milliers de Canadiens, je peux dire avec certitude que ce que nous avons fait dans le budget de 2016 et notre proposition de bonification du Régime de pensions du Canada sont exactement ce à quoi les Canadiens et Canadiennes s'attendent d'un gouvernement responsable, un gouvernement qui met leurs intérêts avant toute chose.
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Monsieur le Président, je tiens à féliciter le député d' d'avoir présenté le projet de loi à l'étude aujourd'hui. Hélas, le secrétaire parlementaire vient de dire que le gouvernement n'appuierait pas cette mesure législative. Quand on examine les trois piliers sur lesquels repose le système de pension au Canada, on se rend compte que les régimes de retraite privés représentent l'élément le plus mal en point. Il faut donc que le gouvernement se penche sur les deux autres piliers, car c'est sur ceux-ci qu'il peut véritablement exercer une influence.
Il faut reconnaître que le gouvernement a présenté le projet de loi et qu'il a apporté des modifications au Supplément de revenu garanti, qui fait partie du troisième pilier de l'épargne personnelle. Dans un contexte aussi instable en matière de retraite, il est tout à fait approprié de permettre aux aînés d'avoir plus de choix quant à la façon dont ils souhaitent retirer leurs épargnes-retraite et le moment où ils veulent le faire.
Le projet de loi n'est évidemment pas une panacée aux problèmes auxquels les aînés doivent faire face aujourd'hui. Les projets de loi d'initiative parlementaire doivent être conçus de façon très soigneuse. Pour connaître du succès et pour améliorer vraiment les choses, ils doivent être axés sur un enjeu restreint. Il appartient au gouvernement de faire le reste. Nous tiendrons le gouvernement libéral à l'oeil pour veiller à ce qu'il prenne les mesures qui s'imposent.
Certaines personnes qui écoutent le présent débat se demandent peut-être quelle est la différence entre les REER et les fonds enregistrés de revenu de retraite, que j'appellerai les FERR. Nous savons que les REER procurent à tous la capacité d'épargner en vue de la retraite, pourvu que l'on respecte la limite de cotisation, établie en fonction des revenus. Un FERR s'utilise comme le fonds duquel une personne peut retirer de l'argent pendant sa retraite. Toutefois, il y a des retraits minimums obligatoires qu'une personne doit effectuer chaque année.
Les règles régissant ces sommes minimales obligatoires ont été créées en 1978. Même si je reconnais qu'il y a eu quelques modifications au fil des ans, nous avons essentiellement de vieilles règles qui ne sont pas très bien adaptées à la société d'aujourd'hui et à la réalité que vivent de nombreux retraités de nos jours. Les aînés vivent maintenant beaucoup plus longtemps que dans les années 1970. Les détenteurs de FERR risquent fort probablement d'épuiser leurs fonds avant la fin de leur vie. Lorsque ce pilier d'épargne personnelle n'est plus, la qualité de vie d'une personne peut se détériorer considérablement. Nous voulons certainement remédier à ce problème au moyen du présent projet de loi.
J'oserais dire que tous les députés ici présents croient que les aînés du Canada méritent de prendre leur retraite dans la dignité et que le gouvernement devrait faire tout en son pouvoir pour qu'il en soit ainsi. Je les encourage donc fortement à appuyer le projet de loi à l'étape de la deuxième lecture afin que nous puissions au moins le renvoyer au comité pour que celui-ci en fasse une étude approfondie et entende des témoins experts. Cette mesure législative mérite au moins d'être étudiée en bonne et due forme.
Les néo-démocrates se livrent à cette bataille depuis quelque temps déjà. Je souhaite souligner aux députés que, lors de la législature précédente, notre porte-parole en matière de pensions a présenté une motion à la Chambre pour examiner les seuils de retrait obligatoire des fonds de revenu de retraite. Il s'agissait de John Rafferty, l'ancien député de Thunder Bay—Rainy River. La motion M-595 disait ceci:
Que, de l’avis de la Chambre, le gouvernement devrait examiner les seuils de retrait obligatoire des fonds enregistrés de revenu de retraite et devrait les modifier de manière à ce que les aînés ne soient pas indûment forcés d’épuiser leurs économies trop rapidement.
Le NPD appuie depuis longtemps l'objet du projet de loi. Je suis très heureux d'appuyer ce projet de loi à l'étape de la deuxième lecture. Je crois que cette question mérite une étude plus approfondie.
Le NPD a fait campagne en promettant d'appuyer toute mesure visant à régler le problème des seuils de retrait obligatoire des FERR. L'objectif ultime est donc de faire en sorte que les aînés n'épuisent pas leur épargne-retraite. Nous avons pris cette décision compte tenu du fait que, en raison du calendrier actuel des retraits, de nombreux aînés ayant une épargne-retraite moyenne, qui n'est pas très élevée, n'auront plus d'argent lorsqu'ils auront franchi le cap des 90 ans. Aucun député ne devrait être favorable à cette idée.
À l'avenir, il se pourrait donc que des personnes ayant épargné avec diligence toute leur vie durant voient leur qualité de vie être réduite considérablement dans les dernières années de la retraite. Lorsque le revenu issu de leur épargne-retraite personnelle sera soudainement épuisé parce qu'elles ont dû se conformer au calendrier des retraits obligatoires, ces personnes dépendront uniquement du régime de pension de l'État. Évidemment, le Supplément de revenu garanti sera ajusté en conséquence.
Toutefois, retirer l'un des piliers, comme l'épargne personnelle, peut avoir des conséquences considérables pour quelqu'un. Je dirais que, pour un aîné qui a passé l'âge de 90 ans, c'est bien la dernière chose à lui faire à cet âge. Les gens de 90 ans et plus ont bien assez de soucis comme cela. Ils n'ont pas à devoir se soucier soudainement de leur revenu.
Lorsqu'on regarde la composition démographique du pays, on remarque qu'un véritable raz-de-marée nous fonce dessus. Dans les 20 prochaines années, la population âgée du Canada devrait doubler. Le temps presse. C'est le moment de faire des suggestions sérieuses. Le gouvernement en a fait quelques-unes, c'est tout à son honneur, mais je dirais que la mesure proposée par le député d' est intéressante pour le troisième pilier crucial qu'est l'épargne personnelle.
On sait que la probabilité pour qu'une femme de 71 ans maintenant vive jusqu'à environ 95 ans a pratiquement doublé. Le même taux pour les hommes a même triplé. Actuellement, il y a essentiellement 265 000 Canadiens âgés de plus de 90 ans. D'ici 2021, dans quelques années à peine, il faudra ajouter 100 000 Canadiens à ce nombre. Je crois que les retraits minimums obligatoires des FEER sont de moins en moins pertinents, puisque les femmes et les hommes vivent beaucoup plus longtemps et travaillent un plus grand nombre d'années.
Ce projet de loi ne règle pas tout. De ce côté-ci, les néo-démocrates travailleront très fort. Nous continuerons à travailler fort pour améliorer la vie des aînés canadiens. Nous appuierons le projet de loi, mais nous pensons qu'il faut faire beaucoup plus pour que les travailleurs puissent avoir un revenu suffisant à la retraite. Surtout, nous devons veiller à ce que les personnes âgées aient accès aux services dont elles ont besoin pour maintenir leur qualité de vie.
Pendant que j'y suis, je vais parler un peu d'autres domaines où, selon moi, les aînés ont besoin de beaucoup d'aide. Je salue ma collègue la députée de , qui a accompli un travail extraordinaire pour les aînés en oeuvrant à l'élaboration d'une stratégie nationale à leur intention. C'est un véritable honneur de reprendre le flambeau, si je puis m'exprimer ainsi, de porte-parole du NPD pour les questions touchant les aînés. Comme Isaac Newton l'a si bien dit un jour:
Si j'ai pu voir aussi loin, c'est que j'étais juché sur les épaules de géants.
La députée a, sans contredit, accompli un travail formidable, sur lequel je peux faire fond.
Nous savons que plus d'un quart d'un million de personnes âgées vivent sous le seuil de la pauvreté et que, à défaut de mesures concrètes, ce nombre augmentera considérablement. Nous avons besoin de la stratégie nationale pour les personnes âgées que ma collègue de a présentée. Elle garantira aux personnes âgées l'accès à des soins de santé et à des logements de qualité et abordables tout en améliorant leur sécurité financière, leur qualité de vie et leur intégration dans la société. Les problèmes auxquels sont confrontées les personnes âgées sont multiples.
Nous voulons certainement des mesures sur les soins à domicile. Nous ne voulons pas de la proposition de financement du gouvernement précédent. Nous demandons au gouvernement de voir à ce que le facteur de progression ne soit pas ramené à 3 %, mais qu'il soit maintenu au taux actuel, 6 %. Les budgets pour la santé influent grandement sur la capacité des provinces à fournir les services. Le moment est venu pour le gouvernement fédéral de jouer un rôle véritablement structurant dans ce dossier en rétablissant le financement qui a été réduit par le gouvernement précédent.
Il nous faut un régime national d'assurance-médicaments. C'est l'un des coûts les plus importants que les aînés doivent assumer. Les aînés ne devraient pas avoir à choisir entre s'acheter des aliments et se procurer les médicaments d'ordonnance dont ils ont besoin. Nous devons aussi assurer une véritable sécurité alimentaire. Pour que les aînés puissent adopter de saines habitudes de vie, il est essentiel de leur permettre de prendre des repas sains et nutritifs et d'avoir accès à un logement abordable.
Pour ce qui est du régime de retraite dans son ensemble, même si je suis favorable à la hausse de 10 % du Supplément de revenu garanti, cette mesure a sorti de la pauvreté un nombre relativement faible d'aînés. Il reste encore beaucoup à faire.
Pour conclure, j'aimerais profiter de cette occasion pour rappeler aux députés ministériels qu'ils doivent veiller à ce que le gouvernement tienne la promesse faite dans le budget de mars 2016 de créer un indice des prix à la consommation spécialement pour les aînés. Il faut mettre en place cet indice afin que la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti soient ajustés en fonction de la hausse des coûts. J'espère évidemment que le gouvernement aura de bonnes nouvelles à nous annoncer bientôt.
J'aimerais conclure en disant que je vais voter en faveur du renvoi de ce projet de loi au comité, mais que nous ne devons jamais relâcher nos efforts tant que nous n'aurons pas réussi à éliminer la pauvreté chez les aînés et à permettre à tous les aînés de prendre leur retraite dans la dignité.
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Monsieur le Président, c'est un véritable honneur pour moi de parler de ce projet de loi. Le projet de loi est très important. Comme nous l'avons déjà entendu, il est important pour les aînés du Canada.
Le projet de loi propose de retirer de la Loi de l'impôt sur le revenu la disposition qui oblige les gens à retirer une somme minimale de leurs fonds enregistrés de revenu de retraite, ou FERR. Il permettrait ainsi aux aînés du pays d'ajuster leurs retraits en fonction de leur situation financière, il réduirait leur fardeau fiscal et il leur assurerait un revenu de retraite plus durable. Je résume, mais c'est l'idée. C'est d'ailleurs une excellente idée.
J'aimerais raconter une anecdote aux députés. J'ai fait quelques recherches. C'est en 1978, à l'époque de Pierre Elliott Trudeau, que les gens ont commencé à être obligés de retirer de l'argent de leurs FERR. Quel paradoxe: toutes ces années plus tard, son fils est aujourd'hui , et on nous demande maintenant de corriger le tir et d'assurer dignité et respect aux aînés.
Comme je le disais, cette règle est entrée en vigueur en 1978. Dès qu'ils atteignent l'âge de 71 ans, les Canadiens sont tenus de prélever un certain montant de leurs épargnes déposées dans un FERR. Ces retraits minimaux obligatoires visent une chose: faire en sorte que les FERR d'une personne soient vides lorsqu'elle arrive à 92 ans. Vu l'espérance de vie des gens d'aujourd'hui, bon nombre de titulaires de FERR risquent fort de manquer d'argent. Résultat: les aînés du pays sont privés de la dignité qui leur est due.
J'ai écouté attentivement ce qu'a dit le porte-parole du NPD pour les aînés, le député de . Je tiens d'ailleurs à le remercier de son travail. Il a recommandé qu'on renvoie le projet de loi au comité, et il a bien raison. Techniquement, le projet de loi pourrait très rapidement passer à la trappe, avant même que la Chambre ne s'ajourne. Il pourrait mourir de sa belle mort si tel était le souhait des libéraux, puisqu'ils sont majoritaires à la Chambre. Ils enverraient cependant un beau message: les libéraux ne veulent rien savoir des aînés et des groupes qui les représentent, comme l'Association canadienne des individus retraités.
L'Association, qui est probablement le plus important défenseur des intérêts des personnes âgées au Canada, demande au gouvernement fédéral d'éliminer complètement les retraits minimaux obligatoires pour les FERR. Le gouvernement précédent avait commencé à agir résolument dans cette optique. Il a réduit le montant à retirer en faisant passer le taux de 7,38 % à 5,28 %, ce qui est une réduction substantielle. C'est un pas dans la bonne direction, et il a été franchi il y a un peu plus d'un an. C'est la preuve que le gouvernement précédent écoutait les personnes âgées et leurs représentants.
On m'a fait l'honneur de me nommer porte-parole de l'opposition officielle pour les aînés. J'ai rencontré beaucoup de représentants des personnes âgées depuis un an. C'est formidable de pouvoir écouter ce qu'ils ont à dire. Ils veulent qu'on leur prête une oreille attentive. Ils veulent un ministre des Aînés. Les gouvernements précédents avaient un ministre des Aînés. Le gouvernement actuel a une et un ministre de la Jeunesse, le lui-même. Il y a un ministre pour tous les dossiers, sauf celui des personnes âgées. Pourquoi? Des conseillers spéciaux représentent divers groupes d'intérêt auprès du premier ministre, mais on a totalement écarté l'idée de nommer un ministre des Aînés. C'est la principale revendication que j'entends dans l'ensemble du pays. On me prie d'insister pour que soit nommé un ministre des Aînés. Au deuxième rang dans la liste des revendications figure l'adoption d'une stratégie nationale relative aux personnes âgées, de manière à ce qu'il y ait un plan.
Actuellement, au Canada, les personnes âgées représentent un sixième de la population. La proportion de personnes âgées est plus importante que la proportion de jeunes. Les personnes âgées veulent que leur voix soit entendue et que le gouvernement les écoute. Elles veulent un signe de la part du gouvernement qui leur permette de croire que leur point de vue est pris en compte.
Dans six ans, un Canadien sur cinq sera un aîné, et dans 13 ans, la proportion sera d'un sur quatre. Ils seront aux prises avec des problèmes bien particuliers. Ils veulent une stratégie. Ils veulent que le gouvernement nomme un ministre responsable des aînés et élabore une stratégie en prévision du vieillissement de la population. Nous devrions veiller à ce que cette stratégie ne reproduise pas la recette toute faite qu'avaient adoptée les libéraux en 1979. L'espérance de vie étant alors beaucoup moins longue, des exigences en matière de retraits obligatoires avaient été instaurées. Les aînés veulent que des corrections soient apportées à cet égard.
Je tiens à remercier le député d', qui a proposé l'idée. Nous devrions y réfléchir, en débattre et consulter les personnes âgées à son sujet. Donnons aux aînés canadiens l'occasion d'exprimer leur point de vue auprès du gouvernement. C'est ce qu'a proposé le député de , qui suggère que l'idée soit étudiée en comité. Comment faire pour que cela se produise? Lorsque la question sera mise aux voix, après la deuxième heure de débat, le gouvernement pourrait appuyer le renvoi du projet de loi au comité, de sorte que nous puissions entendre l'opinion des aînés. Ils auraient alors voix au chapitre. Le comité examinerait le projet de loi et entendrait des témoins.
Je suis déçu que le gouvernement n'ait toujours pas nommé de ministre pour les aînés. Les libéraux n'ont pas de plan, et il leur en faut un, mais ils n'écoutent pas les aînés. Ils ne sont pas obligés de poursuivre sur cette voie; ils peuvent commencer à écouter les aînés. Ils peuvent se rendre compte qu'il faut traiter les aînés avec dignité et respect. Cela commence par une preuve qu'on est à l'écoute des aînés. Le gouvernement a annoncé qu'il ne fera pas cela, qu'il rejettera le projet de loi à la première occasion. C'est triste.
Des groupes tels que l'Association canadienne des individus retraités réclament cette mesure. L'Institut C.D. Howe, qui la réclame aussi, a dit:
Les gouvernements impatients de toucher plus de recettes ne devraient pas forcer ces Canadiens à épuiser prématurément leurs actifs à impôt différé. Une réforme des règles de retrait régissant les FERR et les comptes similaires aiderait les retraités à jouir de la sécurité de retraite qu'ils recherchent.
Si on permet aux aînés de retirer des fonds au besoin, par exemple pour réparer le toit de leur maison, on épargnera des millions de dollars en frais de santé puisqu'ils pourront habiter chez eux plus longtemps au lieu de quitter leur foyer. C'est une façon de respecter leur dignité. Certains aînés auront besoin d'installer des rampes ou d'adapter leur maison, et ils devront peut-être retirer une partie des épargnes qu'ils ont accumulées pendant toute leur vie grâce à une gestion financière judicieuse. Ces gestes devraient être récompensés. Nous devrions faire confiance aux aînés, les respecter et les laisser faire des retraits en fonction de leurs besoins.
Toutefois, les règles archaïques établies en 1978 par le gouvernement libéral de l'époque transmettent plutôt aux aînés le message que voici: « Vous devez suivre le modèle que nous avons créé parce que nous sommes mieux placés que vous pour décider. » C'est faux; nous ne sommes pas mieux placés qu'eux pour décider. Il faut écouter les aînés. En signe de respect envers eux, le gouvernement doit voir à ce que ce projet de loi soit renvoyé au comité. S'il ne le fait pas, les aînés en pâtiront. Puisqu'il n'y a ni plan ni ministre des aînés, on ne sait pas vraiment ce qu'il adviendra d'eux, au fil des jours et des saisons. Il faut les écouter.
J'espère que le gouvernement réévaluera sa position et acceptera que le projet de loi soit renvoyé au comité, une façon de se montrer prêt à écouter et à respecter les aînés. Pour ce faire, les libéraux doivent toutefois, dès le premier vote, appuyer le renvoi au comité. Ils ne seront pas tenus de soutenir le projet de loi tout au long du processus, mais ils auront au moins démontré leur respect des aînés et leur désir de les écouter.
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Monsieur le Président, je vais relever le défi lancé par le député au sujet de l'importance des aînés dans l'ensemble de la société.
Nous avons recours à divers moyens en tant que représentants élus pour mieux comprendre les problèmes qui touchent notre pays. Peu importe notre orientation, il faut absolument accorder une attention spéciale au dossier des aînés. Non seulement je pensais aux aînés pendant la campagne électorale, mais je pense à eux entre les élections également. J'entretiens des dialogues permanents afin de mieux comprendre les diverses mesures que peut prendre le gouvernement pour offrir un avenir meilleur aux aînés d'aujourd'hui, mais également aux aînés de demain.
Je comprends ce que propose le député dans son projet de loi d'initiative parlementaire. Je remercie les députés de faire preuve d'initiative et de lancer des débats sur des questions qu'ils croient être importantes pour leur circonscription et, en fait, pour l'ensemble des Canadiens. Je tiens donc à féliciter le député de présenter le projet de loi, mais je ne suis pas nécessairement d'accord avec celui-ci.
Je crois qu'il y a de meilleures façons d'aborder le dossier des aînés et la façon dont l'argent est retiré d'un FERR. J'estime que le système actuel est efficace, et il semble avoir résisté à l'épreuve du temps. Certains députés d'en face pourraient soutenir que les temps changent et que les gens, en moyenne, vivent plus longtemps. C'est vrai. Cependant, les arguments que j'ai entendus cet après-midi ne m'ont pas fait changer d'avis.
Je salue le fait que le député a fait référence à Pierre Elliott Trudeau et au rôle que celui-ci a joué dans le dossier des pensions. Cela démontre clairement que cette politique s'est avérée le plus efficace lorsqu'elle était envisagée de façon globale. Il s'agit de la meilleure façon d'aborder le dossier des pensions. Le secteur privé joue en effet un rôle important.
Lorsque je parle aux aînés que je représente, les questions de retraite qui reviennent le plus souvent ont trait au Régime de pensions du Canada, au Supplément de revenu garanti et à la Sécurité de la vieillesse. Il est rare qu’on me parle du Fonds enregistré de revenu de retraite. Cela arrive, mais, si ma mémoire est bonne, personne dans ma circonscription ne m’a signalé de problème à ce sujet ni la nécessité d’apporter un correctif. Cela fait plus de 20 ans que je m’occupe de ces questions à titre de parlementaire, dont près de 19 ans au sein de l’Assemblée législative du Manitoba et bientôt 6 ans dans cette magnifique enceinte. C’est vraiment un privilège d’y siéger.
Lorsque le député affirme que nous devons être sensibles aux aînés et écouter ce qu’ils ont à nous dire, je pense à l’importance des différentes façons dont un aîné peut prendre sa retraite, avoir un revenu et, souvent, un supplément de revenu.
C’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai passé autant de temps aujourd’hui à débattre du budget et parler de certaines initiatives importantes que le gouvernement a déjà prises. Il faut le reconnaître. Le député demande au et aux députés ministériels de penser à ce que les aînés ont à dire. Je pense que nous avons pris des mesures audacieuses dans les dossiers importants qui touchent les aînés. J’en ferai ressortir quelques-unes, dont celle qui touche le Supplément de revenu garanti, auquel mon collègue a fait allusion.
Mais j’aimerais tout d’abord mettre les choses en contexte, si je puis me le permettre. Dans pratiquement toutes les circonscriptions, les styles de vie des aînés sont extrêmement variés. Tous les députés auraient certainement des observations à faire à ce sujet. Il y a ceux qui, pour toutes sortes de raisons, ont un niveau de vie assez élevé — cela dépend de ce qu’on entend par « niveau de vie », mais je veux parler d’un point de vue financier — par rapport à ceux qui ont plus de difficultés.
Nous pourrions parler des retraités migrateurs; ils sont des milliers. Winnipeg compte un grand nombre de retraités qui voyagent vers le Sud l'hiver. C'est formidable qu'ils aient les moyens financiers pour le faire, et je souhaite qu'ils en profitent pleinement. Cela dit, il y a aussi ceux dont la situation est un peu plus difficile et ceux qui vivent des difficultés extrêmes. J'en ai parlé dans une intervention plus tôt. Un grand nombre d'aînés de Winnipeg-Nord doivent choisir entre acheter les médicaments dont ils ont besoin, selon leur médecin, ou de quoi se nourrir.
Les frais des services d'ambulance sont astronomiques. Voilà le genre de vrais problèmes abordés par les aînés. Lorsque le député parle des aînés et demande si les libéraux sont vraiment à leur écoute, je voudrais lui garantir que je les écoute réellement, tout comme le fait le gouvernement. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour répondre à ces besoins.
Lorsqu'il est question de médicaments, et même de soins ambulanciers, l'une des choses dont nous ne parlons pas suffisamment, à mon avis, est l'importance d'un accord sur les soins de santé, qui permettrait d'offrir des services à bon nombre de ces aînés. Pourquoi est-ce important? C'est parce que, au bout du compte, si les personnes recevant une pension relativement modeste tombent malades, l'argent qu'elles paieront pour leurs médicaments accaparera rapidement un fort pourcentage de leur pension.
Je parle constamment des sommes d'argent que les aînés devraient recevoir. C'est pourquoi j'ai réclamé, partout où je le pouvais, une augmentation du Supplément de revenu garanti pour les aînés les plus pauvres. C'est pourquoi j'ai soutenu, lorsque je siégeais dans l'opposition, que nous devions ramener l'âge de la retraite à 65 ans, contrairement à M. Harper et aux conservateurs qui l'avaient fait passer à 67 ans. C'est pourquoi nous devons investir dans le RPC afin d'améliorer l'avenir des aînés.
Quand nous voyons ce que le projet de loi ferait, nous constatons qu'il n'est réellement pas conforme aux objectifs fondamentaux en matière de revenus de retraite visés par le report d'impôt associé aux REER et aux FERR. Il entraînerait une inégalité considérable des possibilités de report d’impôt. Mon collègue, le , a relevé ce point.
Je me contenterai de dire que le gouvernement actuel s'intéresse véritablement à une vaste gamme d'enjeux, y compris les revenus ouvrant droit à pension. Le gouvernement est ouvert à cette idée, et il est prêt à faire tout ce qu'il peut, de bien des façons différentes.
Le projet de loi à l'étude est une mesure que je ne peux pas...