:
Monsieur le Président, je m'excuse. J'attribue mon erreur à l'enthousiasme qu'inspire le bon travail de mon collègue le .
Comme l'a récemment souligné le ministre dans l'énoncé économique de l'automne, la classe moyenne est la priorité du gouvernement. Par exemple, nous investissons 81 milliards de dollars supplémentaires dans les infrastructures de transport en commun, les infrastructures vertes et sociales ainsi que dans les infrastructures de transport qui appuient le commerce et les régions rurales et nordiques afin de donner aux Canadiens de bons emplois, un environnement plus propre et des collectivités prospères pour des années à venir.
[Français]
Nous agissons ainsi parce que nous croyons que les Canadiennes et les Canadiens ont ce qu'il faut pour réussir, et notre gouvernement possède à la fois la capacité et la volonté d'agir afin de rendre l'avenir meilleur pour nos enfants et nos petits-enfants. C'est exactement ce que nous faisons en bonifiant le Régime de pensions du Canada.
Nous savons que les Canadiens de la classe moyenne travaillent plus fort que jamais, et nombreux sont ceux qui craignent de ne pas avoir épargné suffisamment au moment où ils prendront leur retraite. Voici donc la grande question: dans quelle mesure les Canadiens n'épargnent-ils pas suffisamment pour leur retraite et comment pouvons-nous les aider à faire mieux?
[Traduction]
Le ministère des Finances a vérifié si les familles qui approchent de la retraite s'y sont suffisamment bien préparées. Environ une de ces familles sur quatre, soit 1,1 million de familles dans notre pays, risque de ne pas avoir économisé suffisamment d’argent pour garder le même train de vie à la retraite. Les familles à revenu moyen sont le plus à risque, surtout celles qui n’ont pas de régime de retraite à leur travail. Bref, un tiers de ces familles sont à risque.
Les conditions économiques qui sont les nôtres depuis la récession mondiale de 2008 présentent des difficultés particulières pour les jeunes. Ils doivent épargner suffisamment d’argent pour leur retraite à un moment où il leur est plus difficile de trouver un emploi assorti d’un régime de pensions.
[Français]
En effet, une période prolongée de faible taux d'intérêt pourrait signifier que les jeunes travailleurs auraient à composer avec un rendement plus faible de leur épargne-retraite, ce qui signifie qu'ils pourraient avoir besoin d'épargner encore plus que les membres des générations précédentes pour obtenir le même niveau de vie à la retraite. De plus, étant donné que les jeunes générations sont souvent plus endettées que les générations précédentes, elles sont plus exposées à l'éventail des risques, de la volatilité des marchés financiers aux variations du prix du logement. Compte tenu de ces facteurs, les jeunes générations doivent se fier davantage à l'épargne personnelle en vue de la retraite. De surcroît, l'augmentation de l'espérance de vie accroît le risque que les membres des jeunes générations épuisent de leur vivant l'épargne-retraite qu'ils seront effectivement parvenus à accumuler au cours de leur vie.
Vu ces circonstances, notre responsabilité est à la fois simple et impérative. Nous devons agir maintenant si nous voulons aider les Canadiens à bénéficier d'une retraite sûre et digne.
[Traduction]
C’est pour toutes ces raisons que nous proposons de bonifier le Régime de pensions du Canada ou, comme on l’appelle habituellement, le RPC.
Le 20 juin, les ministres des Finances du Canada ont conclu une entente historique visant à apporter des changements importants au RPC, changements qui permettraient aux Canadiens d’avoir plus d’argent à la retraite. La bonification du régime ferait augmenter les prestations. Ces prestations augmenteraient graduellement avec les cotisations bonifiées au RPC.
Ce sont les jeunes Canadiens qui entrent aujourd’hui sur le marché du travail qui bénéficieraient des plus fortes augmentations des prestations. La vraie question est donc de savoir ce que cela signifie pour les jeunes d’aujourd’hui et pour les générations futures.
Comme mes collègues le savent, le régime est actuellement conçu pour remplacer un quart du revenu, jusqu’à concurrence du salaire moyen dans l'industrie à la retraite. Les changements que nous proposons porteraient ce pourcentage à un tiers. Cela signifie qu’une personne qui gagne 50 000 $ par an pendant 40 ans recevrait à la retraite un montant annuel de 16 000 $, au lieu de 12 000 $, c’est-à-dire 4 000 $ de plus chaque année. Même avec un salaire plus modeste, disons de 35 000 $ par an en moyenne, on recevrait près de 3 000 $ de plus par an que le montant de 8 500 $ offert en vertu du régime actuel. De plus, la bonification permettrait d’augmenter de 14 % le maximum des gains annuels couverts par le régime. Cette mesure augmenterait les prestations de ceux dont le revenu est supérieur au salaire moyen à n’importe quel moment de leur carrière.
Pour financer ces prestations bonifiées, les cotisations annuelles au RPC augmenteront de façon modeste sur sept ans, à partir de 2019. Par exemple, une personne qui gagne un revenu annuel d'environ 50 000 $ verse actuellement quelque 2 300 $ au RPC par année, ou 190 $ par mois. À la suite de la bonification, cette personne versera 70 $ de plus par année, ou 6 $ par mois, à compter de 2019. À la fin de la période de transition de sept ans, en 2025, elle versera 475 $ de plus par année, ou 40 $ par mois. Comme les députés peuvent le constater, ce sont de modestes augmentations pour des prestations grandement bonifiées.
Aider les gens à obtenir une retraite sûre avec un revenu adéquat: voilà l'un des piliers d'une viabilité économique et sociale à long terme.
[Français]
En fait, le Canada agit ainsi depuis déjà longtemps. Notre système de revenu de retraite est largement reconnu comme étant parmi les meilleurs au monde. Il offre une combinaison de régimes de pension publics et de mécanismes privés d'épargne volontaire pour permettre aux gens d'économiser en prévision de leur retraite.
Le Régime de pensions du Canada constitue l'une des pierres angulaires de ce système, et le 28e rapport actuariel du Régime de pensions du Canada, déposé par l'actuaire en chef, confirme que le RPC sera viable à long terme.
Notre système comprend aussi le programme de la Sécurité de la vieillesse, qui offre un soutien du revenu important pour les aînés au pays. Récemment, nous avons rétabli l'âge d'admissibilité aux prestations de la Sécurité de la vieillesse à 65 ans, afin d'améliorer la vie des aînés, particulièrement les personnes vulnérables à faible revenu, qui sont souvent des femmes vivant seules à la retraite. Nous avons constaté que, s'il n'y avait pas eu un revirement de la politique, 100 000 aînés canadiens âgés de 65 ou 66 ans auraient sombré dans la pauvreté, augmentant ainsi le taux de personnes âgées vivant dans la pauvreté de 6 % à 17 %.
En plus de rétablir l'âge d'admissibilité aux prestations de la Sécurité de la vieillesse, nous avons augmenté le Supplément de revenu garanti, qui offre un soutien additionnel aux aînés vulnérables à faible revenu. Cette mesure améliorera considérablement la sécurité financière de quelque 900 000 aînés et permettra à environ 13 000 d'entre eux de se sortir de la pauvreté.
[Traduction]
En plus de ces sources de revenus, les Canadiens ont la possibilité d'épargner dans des dispositifs d'épargne-retraite individuels volontaires ouvrant droit à une aide fiscale, qu'il s'agisse de régimes de pension agréés, de régimes de pension agréés collectifs, de régimes enregistrés d'épargne-retraite ou de comptes d'épargne libre d'impôt.
Même si nous avons axé la discussion sur les prestations de retraite jusqu'à maintenant, il est important de souligner que le RPC offre également des prestations supplémentaires, y compris la pension d'invalidité et la pension de survivant, lesquelles seront aussi bonifiées.
La pension d'invalidité prend la forme d'une prestation mensuelle offerte aux personnes qui ont versé des cotisations suffisantes au RPC et qui, en raison d'une invalidité, ne peuvent travailler de façon régulière. En haussant cette prestation, la bonification assurera une plus grande sécurité financière aux Canadiens en âge de travailler.
La pension de survivant est une prestation mensuelle offerte au conjoint d'un cotisant décédé. En haussant cette prestation, la bonification assurera une plus grande sécurité financière aux veuves et aux veufs, en plus de renforcer le système de revenu de retraite.
Il est également important de noter que les prestations du RPC sont financées par les cotisations des travailleurs et des employeurs et par des investissements, et non au moyen des recettes fiscales.
Les employés cotisent au RPC à raison de 4,95 % de leur salaire, jusqu'à concurrence de 54 900 $. Ce montant équivaut au salaire moyen dans l'industrie et il augmente légèrement chaque année pour tenir compte de l'évolution des salaires.
Les employeurs cotisent aussi à raison de 4,95 %. Les travailleurs autonomes paient quant à eux les deux cotisations, soit 9,9 % de leurs gains ouvrant droit à pension.
Pour mettre la question du fardeau financier en perspective, je souligne que nos taux de cotisation sont beaucoup plus bas que ceux des autres pays dotés d'un régime de pension public contributif.
En effet, le taux de cotisation au RPC correspond environ à la moitié du taux de cotisation moyen des 25 pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques, communément appelée l'OCDE, ayant un régime semblable.
Cela s'applique aussi aux employeurs canadiens. La cotisation des employeurs canadiens est inférieure à la moitié du taux moyen des employeurs de l'OCDE, qui était de 11,2 %, en 2012.
Le taux de cotisation au RPC des travailleurs canadiens est également plus bas qu'ailleurs. Dans les pays comparables de l'OCDE, il s'élève à 8,4 %. Même sur la scène internationale, nos taux de cotisation sont donc beaucoup moins élevés que ceux des autres pays comparables ayant des régimes du genre.
Je comprends que certaines personnes pourraient craindre que la bonification du RPC change cette situation. Je tiens toutefois à rassurer les Canadiens qui suivent nos travaux à la maison que les taux de cotisation continueront d'être beaucoup moins élevés que la moyenne.
En fait, même après la bonification, les taux de cotisation au RPC occuperont le quatrième rang des taux les plus bas des 25 pays de l'OCDE ayant un régime de pension contributif, selon leurs taux de cotisation de 2012.
Le RPC bonifié continuera d'être l'un des régimes de retraite les plus abordables au monde. Qui plus est, il contribuera encore plus à la sécurité de la retraite des Canadiens.
Je sais que certaines personnes s'inquiètent quant aux répercussions que pourrait avoir la hausse des cotisations sur leur chèque de paie. Je suis sûr que les gens qui nous regardent à la maison s'inquiètent à ce sujet. Je vais donc les rassurer.
Après réflexion, nous avons conçu une approche graduelle, selon laquelle la faible augmentation des cotisations s'échelonnera sur une période de sept ans.
Lors de la planification de la bonification du RPC, nous avons aussi pensé aux employeurs. La hausse graduelle des cotisations du RPC a été conçue expressément dans le but d'en réduire au minimum l'incidence et de donner aux employeurs, tout comme aux employés, le temps de s'adapter aux changements.
J'aimerais maintenant parler de la prestation fiscale pour le revenu de travail.
[Français]
Comme je l'ai mentionné, les bonifications que nous proposons comprennent une hausse modeste des cotisations. Nous savons que malgré l'avantage à long terme que présente la bonification du Régime de pensions du Canada, certains travailleurs à faible revenu pourraient avoir de la difficulté à faire de la place dans leur budget pour des cotisations plus élevées au Régime de pensions du Canada.
Notre gouvernement met l'accent sur l'élaboration de politiques et sur la mise en oeuvre de programmes qui sont fondés sur l'équité, ainsi que sur l'aide aux moins fortunés dans notre société. La bonification du Régime de pensions du Canada concorde avec cette perspective et cette approche de notre gouvernement.
Pour éviter que les travailleurs à faible revenu admissibles subissent un fardeau financier indu en raison des cotisations supplémentaires, le gouvernement du Canada augmentera la Prestation fiscale pour le revenu de travail, que nous appelons la PFRT. La PFRT est un crédit d'impôt remboursable qui sert de complément aux gains des travailleurs à faible revenu.
La bonification proposée de la PFRT se traduira par des prestations supplémentaires aux travailleurs à faible revenu admissibles, afin de compenser approximativement leurs cotisations supplémentaires au Régime de pensions du Canada.
Ainsi, il est évident que nous défendons les intérêts des Canadiens et des Canadiennes qui ont besoin d'un coup de pouce supplémentaire.
[Traduction]
Passons maintenant aux avantages économiques.
L'analyse faite par le gouvernement montre que la bonification engendrera des retombées économiques. À long terme, les niveaux d'emploi au pays augmenteront d'entre 0,03 % et 0,06 %, et ce, de façon permanente.
Il s'agit d'une bonne nouvelle pour tout le monde.
La plupart des gens l'ignorent, mais le RPC compte parmi les 10 plus grandes caisses de retraite du monde. De ce fait et grâce à la longue période de calcul du RPC, l'Office d'investissement du Régime de pensions du Canada peut faire des investissements et créer des partenariats qui ne sont pas à la portée des autres gestionnaires de placements.
Le RPC présente un bilan enviable au chapitre des rendements — excellents — qu'il offre aux cotisants et aux prestataires. À long terme, les prestations plus généreuses du RPC stimuleront la demande et augmenteront l'épargne générale au pays. Cela stimulera à son tour la production économique, ce qui libèrera de l'argent qu'on pourra ensuite investir.
Grâce à la bonification du RPC, on estime que, à long terme, le produit intérieur brut du Canada augmentera d'entre 0,05 % et 0,09 %. Non seulement cette bonification garantira la sécurité de la retraite à plus de Canadiens qu'auparavant, mais elle créera des emplois et elle aura des retombées positives et durables sur l'économie du pays.
Passons maintenant à la question de la pérennité.
[Français]
Nous aidons les Canadiens à épargner davantage pour profiter d'une retraite sûre en s'appuyant davantage sur un Régime de pensions du Canada qui est solide et viable sur le plan financier. Cela nous permet de cibler entièrement les hausses des cotisations de manière à ce qu'elles fassent augmenter les prestations que recevront les Canadiens.
On se souviendra que, dans son plus récent rapport, l'actuel actuaire en chef du Canada a confirmé, le mois dernier, que le Régime de pensions du Canada repose sur des bases financières viables au taux de cotisation actuel, et ce, pour au moins les 75 prochaines années. Les Canadiens peuvent avoir l'assurance que la bonification du Régime de pensions du Canada reposera sur des bases financières solides comme le roc.
On le sait, l'Office d'investissement du Régime de pensions du Canada, l'OIRPC, investit dans des actifs publics et privés, toujours dans une perspective à long terme pour les personnes qui prendront leur retraite au cours des prochaines décennies.
En date du 30 juin de cette année, le fonds du Régime de pensions du Canada totalisait plus de 287 milliards de dollars, ce qui est fort impressionnant. Il est évident qu'il s'agit d'une base très solide pour l'avenir.
En conclusion, le Régime de pensions du Canada bonifié est un bon outil utilisé en temps opportun pour améliorer la sécurité du revenu de retraite des travailleurs d'aujourd'hui, particulièrement nos jeunes travailleurs. L'amélioration de la sécurité du revenu de retraite des Canadiens au moyen du Régime de pensions du Canada présente divers autres avantages en plus des avantages économiques que j'ai soulignés. Le RPC offre des prestations sûres et prévisibles pendant toute une vie, ce qui veut dire que les Canadiens peuvent moins s'inquiéter d'épuiser leur épargne de leur vivant ou de voir leur épargne touchée par de graves chocs négatifs du marché. Les prestations du RPC sont pleinement indexées sur l'inflation, ce qui réduit le risque que les hausses de prix minent graduellement le pouvoir d'achat de l'épargne-retraite. La bonification comprend aussi des prestations accrues aux familles des travailleurs canadiens en cas de décès ou d'invalidité de ces derniers.
[Traduction]
Le RPC est très adapté au marché canadien de l'emploi, qui est en constante évolution.
Je tiens à ce que les députés se rappellent que c'est une bonne chose pour le Canada. C'est bien pour les jeunes générations. C'est bien pour toutes les personnes qui prendront leur retraite dans 40 ans ou au cours des prochaines années.
Tous les députés parleront avec fierté de cette journée à leurs enfants et à leurs petits-enfants.
:
Madame la Présidente, c'est toujours un plaisir pour moi de prendre la parole à la Chambre, surtout à propos de ce projet de loi, au nom des électeurs de Flamborough—Glanbrook, de tous des Canadiens et de tous les contribuables.
Aujourd'hui, nous commençons et terminons le débat à l'étape de la troisième lecture sur le projet de loi , une mesure législative visant à modifier le Régime de pensions du Canada à laquelle je dois m'opposer vigoureusement pour plusieurs raisons.
Je dois dire qu'il est vraiment dommage que le gouvernement ait choisi de limiter le débat à moins de 90 minutes en recourant à la clôture. Cette approche draconienne autoritaire est malavisée. C'est à peu près en ces termes que se sont exprimés mes collègues libéraux à la dernière législature, puisque les députés de ce côté-ci de la Chambre ont soulevé de nombreuses questions légitimes restées sans réponse à l'étape de l'étude en comité. Ces préoccupations ne devraient pas simplement être lues, mais elles devraient donner l'occasion au gouvernement de réfléchir.
Malheureusement, le gouvernement est déterminé à faire adopter cette mesure législative à toute vapeur à la Chambre, sans tenir compte des conséquences pour beaucoup de propriétaires de petites entreprises et de Canadiens responsables. Le projet de loi bonifie le Régime de pensions du Canada au cours des 40 prochaines années dans le but d'alléger le fardeau financier des retraités, surtout ceux que la pauvreté guette.
C'est une noble cause, selon moi, que de chercher à améliorer la vie des aînés. Après tout, ils ont bâti notre pays et en ont fait un endroit remarquable. Nous avons toutefois des idées très différentes de celles de députés d'en face quant aux façons d'atteindre cet objectif. Il aurait fallu, selon moi, soumettre les changements proposés à un examen plus minutieux et à des débats plus approfondis, pour nous assurer de ne pas remplacer un problème par un autre.
Le projet de loi à l'étude prévoit une hausse des cotisations au RPC pouvant atteindre 2 200 $ par année, ce coût étant réparti entre l'employeur et l'employé. Les familles qui doivent déjà compter leurs sous pour boucler leur budget auront plus de mal que jamais à épargner, que ce soit pour les études des enfants, l'achat d'une minifourgonnette ou des vacances bien méritées.
Rappelons que le et le , tous deux fils de millionnaires — ce qui n'est pas une faute en soi — n'ont jamais eu à faire de sacrifices pour boucler le budget familial. C'est à eux qu'on doit le projet de loi , une mesure qui viendra littéralement prendre une partie du chèque de paie de tous les travailleurs canadiens.
Ce qui est également très préoccupant, c'est que le projet de loi et la hausse d'impôt correspondante surviennent au même moment que le gouvernement impose une taxe sur le carbone qui augmentera le prix de tout. Le mécanisme de tarification du carbone obligera les habitants de ma circonscription, Flamborough—Glanbrook, à payer plus cher d'essence pour se rendre au travail le matin et augmentera aussi le prix de tout, des produits locaux aux vols en partance de l'aéroport d'Hamilton. Le plus inquiétant dans tout cela, c'est que la taxe sur le carbone augmentera aussi les factures de chauffage. Pour les électeurs de ma circonscription, c'est incompréhensible. Les familles de ma collectivité n'ont déjà plus un sou à donner. Elles n'ont pas les moyens de faire face à l'augmentation des prix causée par la taxe sur le carbone du .
Comme si le moment choisi pour instaurer ces deux taxes n'était pas assez désastreux, je dois rappeler à la Chambre que le projet de loi arrive aussi dans une période d'énorme déficit budgétaire. Comme les députés le savent, les dettes d'aujourd'hui sont les impôts de demain. Le gouvernement emprunte des milliards des dollars sans avoir formulé de plan pour rétablir l'équilibre budgétaire. Cette situation ne fait qu'accroître le sentiment d'incertitude et les préoccupations des Canadiens, car ils savent que pour équilibrer le budget, le gouvernement devra sabrer les programmes, augmenter les impôts, ou faire les deux à la fois. Toutes ces mesures surviennent à un moment où dans ma province, l'Ontario, les prix de l'énergie montent en flèche. En vivant sous le gouvernement libéral ontarien de Kathleen Wynne, mes électeurs ont appris à se méfier des nouvelles propositions tape-à-l'oeil grâce auxquelles le gouvernement pourra puiser davantage dans leurs poches pour prendre encore plus de leur argent durement gagné.
Mis à part le fait qu'il arrive à un moment bien mal choisi, le projet de loi suscite énormément de préoccupations. On s'inquiète beaucoup du fait que cette hausse des cotisations au RPC limite les choix des Canadiens relativement à l'épargne en vue de la retraite. En effet, les Canadiens qui mettent volontairement de l'argent de côté en vue de la retraite seront obligés d'investir davantage dans le RPC, au détriment de l'instrument d'épargne de leur choix. Grâce au gouvernement conservateur précédent, les Canadiens ont maintenant plus d'options d'épargne que jamais. Prenons par exemple le compte d'épargne libre d'impôt, qui a été créé puis bonifié. Le CELI permet aux Canadiens d'épargner en vue de dépenses importantes ou de leur retraite, et ce, sans condition. L'argent est disponible quand ils en ont besoin, et les intérêts sont libres d'impôt. Je dois souligner que les Canadiens de la classe moyenne sont, de loin, les principaux utilisateurs de CELI. Il existe aussi d'autres moyens d'épargner. Certains investissent dans l'immobilier, d'autres dans les REER, et d'autres encore contribuent à un régime de pension offert par l'employeur ou à un régime de pension agréé collectif, qui est un autre instrument d'épargne mis en oeuvre par le gouvernement conservateur précédent.
Les Canadiens qui souhaitent arrondir leur revenu à la retraite ont accès à une grande variété d'options d'épargne. Cette hausse des cotisations au RPC prévue dans le projet de loi limiterait ces options pour ceux qui souhaitent épargner de leur propre chef.
Prenons par exemple une famille qui compte deux enfants et qui ne dispose que d'un revenu. L'un des parents travaille pour faire vivre sa famille, alors que l'autre reste à la maison pour s'occuper des enfants. Ils doivent payer le logement, la nourriture et les vêtements. Ils doivent acheter de l'essence, chauffer leur maison, inscrire leurs enfants à des activités sportives et faire des dons à des organismes de bienfaisance. S'ils en ont les moyens, ils s'offriront peut-être une sortie et un repas au restaurant, et, bien sûr, ils paient leurs impôts. Une fois que toutes les factures sont payées, le peu qu'il leur reste pourrait être déposé dans un compte d'épargne, mais, avec le projet de loi , le peu qui leur reste ne pourrait pas être déposé dans un CELI. Cette somme serait prélevée sur leur chèque de paie et investie dans le RPC. Plutôt que de pouvoir compter sur cet argent pour payer leur voiture ou pour la faire réparer, ces parents devront s'endetter davantage. Il leur sera ensuite encore plus difficile de joindre les deux bouts lorsque les factures du mois suivant arriveront. On peut dire, à tout le moins, que le projet de loi C-26 limite les choix. Dans le pire des cas, il pourrait contribuer à un cycle d'endettement en enlevant dès le départ trop d'argent.
Non seulement le projet de loi aura des répercussions sur les familles à revenu modeste, mais il privera aussi d'options les Canadiens qui épargnent en vue de la retraite et qui souhaitent léguer leurs biens à leurs proches.
Voilà plus de 10 ans que je siège à la Chambre. Durant cette période, de nombreux aînés se sont adressés à moi pour me faire part de leurs priorités. Beaucoup d'entre eux ont deux objectifs lorsqu'ils planifient la fin de leurs jours. Premièrement, ils espèrent ne pas être un fardeau financier pour leur famille et, deuxièmement, ils souhaitent laisser une partie de leurs avoirs à leurs êtres chers. Le système de retraite canadien leur permet d'atteindre ces objectifs.
Notre système de retraite fait l'envie du monde entier. Les retraités ont accès à la Sécurité de la vieillesse, au RPC et à toute une gamme d'outils d'épargne, que j'ai mentionnés tout à l'heure. Si, en dépit de toutes ces sources de revenus, un aîné peine à joindre les deux bouts, il a droit au Supplément de revenu garanti. Grâce à la modification apportée par le gouvernement conservateur lors de la dernière législature, les aînés peuvent gagner un montant d'argent assez considérable qui sera exempt de toute récupération.
De plus, j'ai quelques données pour ceux qui veulent analyser les chiffres. Selon une étude de McKinsey & Company, 83 % des ménages canadiens sont en bonne voie de maintenir leur niveau de vie actuel à la retraite. De son côté, Statistique Canada indique que la proportion des personnes âgées à faible revenu a chuté: elle est passée de 29 % en 1970 à 3,7 % aujourd'hui. Ces données montrent que la vaste majorité des aînés au Canada sont en mesure d'épargner suffisamment pour vivre leur retraite dans la dignité, couvrir les coûts de fin de vie et léguer une partie de leur épargne le moment venu.
Parmi les principaux désavantages du RPC, il y a le fait qu'il est impossible, pour un membre survivant de la famille, d'accéder à l'argent investi par un cotisant. Comme les Canadiens seront forcés d'augmenter leurs cotisations au RPC, ils disposeront de moins d'argent pour investir dans des instruments d'épargne qui leur donnent la possibilité de léguer des sommes à leurs proches. Il n'est donc pas étonnant que moins de 20 % des Canadiens interrogés par la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante affirment qu'ils choisiraient d'investir une plus grande part de leurs économies dans le RPC.
Dans les années 1960, lorsque le gouvernement libéral du moment a créé le RPC, la ministre qui en était responsable, Judy LaMarsh, avait précisé que ce nouveau programme « n'[était] pas censé verser aux retraités tout le revenu dont ils aimeraient disposer. Le montant de ce revenu relève d'une décision personnelle et, de l'avis du gouvernement, il faudrait, pour l'obtenir, se tourner vers l'épargne personnelle et les régimes de retraite privés. »
Les Canadiens, qui travaillent dur pour gagner leur vie, devraient pouvoir choisir l'instrument d'épargne qui leur convient et le gouvernement devrait leur faire assez confiance pour les laisser voir eux-mêmes à leurs plans d'avenir. Non seulement le projet de loi ne pourrait pas arriver à un pire moment, mais il empêchera les gens tout à fait responsables que sont les Canadiens d'épargner comme bon leur semble et il nuira aux petites entreprises.
J'ai moi-même déjà été à la tête d'une petite entreprise; je sais donc par expérience tous les efforts qu'il faut consacrer aux formalités administratives et ce qu'il en coûte pour que les frais d'exploitation demeurent peu élevés. La hausse d'impôt que représente l'augmentation des cotisations au RPC obligera les petites entreprises à choisir entre continuer à embaucher ou investir dans leurs activités. Les deux tiers des petites firmes disent qu'elles devront geler ou réduire les salaires, tandis que plus du tiers d'entre elles devront réduire le nombre d'heures travaillées à cause de la hausse des cotisations au RPC.
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Madame la Présidente, je tiens à remercier le député de , qui a accepté de partager son temps de parole pour que je puisse dire quelques mots sur le projet de loi .
Je prends la parole aujourd’hui pour joindre ma voix à celles des nombreuses personnes qui sont préoccupées par le projet de loi et le plan des libéraux, qui réduira davantage le revenu disponible des travailleurs canadiens et qui aura un effet négatif sur les créateurs d’emplois.
Tous les députés de la Chambre se soucient du bien-être des aînés. Je crois que nous souhaitons tous mettre en place des politiques qui améliorent la qualité de vie des Canadiens tout en réduisant les coûts associés à ces changements.
Au cours des 50 dernières années, de nombreuses politiques visant à aider les Canadiens à se préparer pour la retraite ont été mises en oeuvre. Il y a eu notamment la création du Régime de pensions du Canada, de la Sécurité de la vieillesse, du Supplément de revenu garanti, des régimes enregistrés d’épargne-retraite, ainsi que la décision historique du gouvernement conservateur précédent de mettre en place des comptes d’épargne libres d’impôts.
Grâce aux divers gouvernements de diverses allégeances politiques, d’importantes améliorations ont été faites. La pauvreté chez les personnes âgées a d’ailleurs diminué. Selon Statistiques Canada, le taux d’aînés canadiens à faible revenu est passé de 29 % en 1970 à 3,7 % aujourd’hui. C’est l'un des taux les plus bas dans le monde.
Je crois qu'il est essentiel de reconnaître que le Régime de pensions du Canada a été instauré en 1965, alors que le monde était bien différent d'aujourd'hui. À l'époque, de nombreuses familles ne comptaient que sur une seule source de revenu, et les iniquités entre les hommes et les femmes étaient beaucoup trop courantes. Des millions d'aînés vivaient dans la pauvreté et bien des collectivités n'avaient pas d'options de logement abordable pour ceux qui avaient du mal à joindre les deux bouts. L'une des différences probablement les plus importantes était le faible taux de littératie financière et l'absence de véhicules d'épargne comme ceux qui sont maintenant offerts par le secteur privé.
En 2016, des millions de Canadiens ont un compte d'épargne libre d'impôt ou investissent dans des fonds communs de placement ou dans les marchés boursiers au moyen de maisons de courtage en ligne. Je suis heureux de constater que le taux d'épargne du Canada est passé de 7,7 % en 1990 à 14,1 % aujourd'hui. Voilà la preuve qu'investir et épargner de l'argent en vue de la retraite est une priorité pour les gens.
Selon l'Institut Fraser, la grande majorité des Canadiens mettent suffisamment d'argent de côté en vue de la retraite. Selon un document que l'Institut a publié, les Canadiens détiennent maintenant 9,5 billions de dollars d'actifs, sans compter le Régime de pensions du Canada.
Les libéraux sont peut-être animés des meilleures intentions du monde, mais, jusqu'ici, leurs politiques n'ont pas fait croître l'économie. Ils mettent des emplois en péril, et la situation des Canadiens est pire aujourd'hui qu'elle ne l'était avant que les libéraux arrivent au pouvoir. Les Canadiens ne peuvent pas faire confiance au gouvernement en ce qui concerne leurs pensions. Si les libéraux n'ont pas réussi à tenir les promesses qu'ils ont faites il y a un an, qu'en sera-t-il de celles qu'ils font pour les prochaines décennies.
Le projet de loi à l'étude aujourd'hui signifie que le gouvernement libéral ne pense pas que les Canadiens peuvent gérer leur propre argent. Il est absolument incroyable d'obliger les Canadiens à contrôler leurs dépenses alors que les libéraux ont dépassé à coups de milliards de dollars leurs propres prévisions en matière de déficit. Je peux garantir au gouvernement libéral que des millions de Canadiens gèrent leur argent de façon responsable et qu'ils n'ont pas de leçon à recevoir des députés d'en face.
Une étude de McKinsey & Company a révélé que 83 % des ménages canadiens sont en voie de pouvoir maintenir leur niveau de vie à la retraite. C'est 83 %, et non 100 %, mais cette proportion ne justifie pas l'adoption des mesures punitives proposées dans le projet de loi .
Avant d’aller plus loin avec le projet de loi , le gouvernement devrait arrêter de penser que les Canadiens sont aussi contents de dépenser que le libéral. Peut-être est-il temps qu’une loi oblige le gouvernement à arrêter de mettre en péril l’avenir des prochaines générations. J’appuierais une telle loi.
À mon avis, c’est une erreur d’obliger les Canadiens à investir une plus grande partie de l’argent qu’ils ont durement gagné dans un régime de pensions contrôlé par le gouvernement au lieu de les laisser prendre leurs propres décisions d’investissement. L’équilibre que nous avons est bon et devrait être maintenu jusqu’à preuve du contraire.
Si la mesure législative dont nous sommes saisis est adoptée dans sa version actuelle, elle permettra littéralement de piger dans les poches des travailleurs et des employeurs canadiens. D'ailleurs, il est très possible que certains ménages aient à payer jusqu’à 2 200 $ de plus par an lorsque les changements seront pleinement mis en oeuvre.
Alors que les libéraux pontifient sur les réductions d’impôt accordées à la classe moyenne, la plupart de ces réductions seront annulées par la seule hausse des cotisations au RPC. Et on ne parle pas de la taxe sur le carbone, qui sera unilatéralement imposée aux provinces et aux contribuables dans les années à venir.
Cela me dépasse que les libéraux veuillent obliger les Canadiens à investir davantage dans le Régime de pensions du Canada, alors qu’ils diminuent leurs possibilités de faire les investissements de leur choix. Cela me semble être un oxymore.
Je peux garantir au gouvernement que n'importe quel conseiller financier de bonne réputation pourrait assurer un rendement beaucoup plus intéressant que le régime de pensions géré par le gouvernement. Selon les prévisions, les Canadiens nés après 1972 peuvent s'attendre à un taux de rendement réel du RPC de 2,1 % seulement. Peu importe les placements que fera l'Office d'investissement du Régime de pensions du Canada, la prochaine génération de Canadiens ferait mieux de ne pas compter sur une manne de la part du RPC, compte tenu de son taux de rendement.
En outre, le projet de loi constitue simplement une attaque de plus contre les Canadiens qui s'occupent eux-mêmes de leurs investissements. C'est une attaque contre ceux qui ne veulent absolument pas cotiser davantage au RPC, car ils aiment le système actuel. Les gens sont irrités que le gouvernement se pense meilleur qu'eux pour économiser. Nous nous rappelons tous que, l'année dernière, les libéraux ont abaissé le plafond de cotisation au compte d'épargne libre d'impôt et limité le montant qu'on peut investir sans avoir à payer d'impôt sur les gains en capital.
Bien qu'il soit vrai que certains Canadiens ne sont pas prêts pour la retraite sur le plan financier, nous, de ce côté-ci de la Chambre, ne pensons pas qu'une hausse des charges sociales représente la meilleure solution ou la solution la plus viable à adopter pour aider les personnes qui en ont le plus besoin. La raison pour laquelle de nombreux Canadiens ne possèdent pas assez d'économies pour leur retraite n'a rien à voir avec le RPC à proprement parler, mais avec le fait qu'ils n'ont pas d'emploi ou sont sous-employés. La meilleure façon pour le gouvernement d'aider les Canadiens à se préparer à la retraite, c'est de créer un climat économique propice à la création de nouveaux emplois bien rémunérés.
Les critiques les plus virulentes et acerbes concernant cette hausse des charges sociales viennent de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, qui a demandé maintes et maintes fois au gouvernement de mettre un frein à son plan, puisque 70 % des propriétaires de petites entreprises ne pensent pas que cette hausse des cotisations au RPC est aussi modeste que le gouvernement le laisse entendre.
Ce projet de loi coûterait des milliers de dollars annuellement à de nombreuses petites et moyennes entreprises. Il pourrait ralentir la croissance économique du Canada sans jamais rien faire pour aider les personnes qui en ont le plus besoin. Comme je l'ai affirmé, une hausse des cotisations au RPC n'aidera pas les Canadiens sans emploi.
Une analyse de l'Institut C.D. Howe montre que le plan des libéraux à l'égard du RPC ne serait pas avantageux pour les travailleurs à faible revenu. Leurs prestations au titre du RPC augmenteraient, mais cette hausse serait contrebalancée par une récupération des prestations du Supplément de revenu garanti.
C'est le tour de passe-passe classique des libéraux: donner un dollar d'une main et le reprendre de l'autre. Voilà pourquoi je suis si sceptique, comme le sont de nombreux Canadiens, quand les libéraux disent que la taxe sur le carbone sera sans incidence sur les revenus. Si on examine les façons novatrices d'aider les Canadiens à épargner, comme les comptes d'épargne libre d'impôt et l'amélioration de la littératie financière, on voit qu'elles ont toutes prouvé leur efficacité.
Beaucoup trop souvent, le gouvernement recourt à des mesures punitives alors que des incitatifs suffiraient. Dans la conjoncture économique turbulente d'aujourd'hui, il est vraiment peu judicieux d'augmenter les charges sociales car cela nuira à l'emploi et réduira le PIB du pays. Pour ne nommer que quelques-unes des mesures libérales régressives qui nuisent toutes à la création d'emplois, mentionnons les charges sociales, la taxe sur le carbone, les hausses de l'impôt des petites entreprises et l'alourdissement des formalités administratives.
Il est parfaitement clair que le gouvernement n'a aucun plan économique. Il est d'autant plus inquiétant de le voir replonger le Canada dans le déficit sans pour autant voir que ces dépenses stimulent l'économie. On peut très mal justifier une approche aussi agressive.
Il existe d'autres manières d'aider ceux qui en ont le plus besoin, et les libéraux l'ont prouvé quand ils ont, à l'exemple des conservateurs, bonifié le Supplément de revenu garanti. Je mentionne aussi que, au cours de la campagne électorale, les libéraux ont promis d'examiner l'index des prix à la consommation, qui sert à calculer l'inflation. Il existe de nombreuses autres façons d'aider les Canadiens à épargner pour leur retraite, plutôt que l'imposition d'une approche unique.
Je ne voterai jamais en faveur d'une mesure qui nuit à la santé financière des Canadiens. Peu importe la taille du ruban qui l'entoure, ce changement dans la politique demeure une hausse des charges sociales. Le projet de loi n'aidera aucunement les aînés les plus vulnérables qui sont dans le besoin. Il ne créera pas d'emplois et ne stimulera pas l'économie. Cette approche est malavisée. Je demande à mes collègues libéraux de défendre ce qui est juste et de s'opposer à cette mesure législative avant qu'elle ne nuise à la santé financière de leurs électeurs.
La raison pour laquelle tant de mes collègues conservateurs sont intervenus contre ce projet de loi — et ils auraient été plus nombreux si ce n'était de l'attribution de temps —, c'est que nous devons tenter, en tant qu'opposition responsable, de faire comprendre aux députés libéraux combien il est important d'annuler ce projet de loi pour les motifs que je viens d'énoncer.
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Madame la Présidente, je partagerai donc mon temps de parole avec la députée de . Je remercie mes collègues de m'avoir donné leur autorisation.
Je prends aujourd'hui la parole à l'étape de la troisième lecture du projet de loi .
Lundi, j'ai surtout parlé de l'erreur que nous, les députés du NPD, avons décelée dans le projet de loi et des tentatives que nous avons faites pour la faire corriger. J'ai expliqué que le gouvernement avait omis certaines dispositions extrêmement importantes pour les travailleurs dont les revenus sont inférieurs parce qu'ils prennent le temps d'élever leurs enfants ou parce qu'ils ont un handicap.
Soit le gouvernement a oublié d'inclure ces dispositions dans sa mesure législative, soit il les a omises consciemment. Nous ne le savons pas avec certitude, et les opinions divergent. Chose certaine, le gouvernement a refusé obstinément de tirer la question au clair. Les ministériels ont volontairement évité le sujet, s'en tenant aux déclarations toutes faites qui leur avaient été fournies. Personnellement, je pense que la plupart d'entre eux ignorent ce qu'il en est vraiment. Seul le ministre connaît la réponse, et personne, parmi les députés d'en face, n'a été aussi vague et flou que lui.
J'ai ensuite parlé des tentatives du NPD de convaincre le gouvernement de corriger le projet de loi. Les députés des deux côtés de la Chambre savent que le projet de loi comporte des lacunes et qu'il doit être corrigé. Nous encouragions les députés d'en face à le faire au comité. Nous avons beaucoup travaillé avec le conseiller législatif à rédiger les articles nécessaires pour inclure la disposition d'exclusion dans le projet de loi et ainsi le corriger.
C'est une lacune facile à rectifier. Il suffit de deux amendements et de moins de deux pages de texte pour protéger les personnes, pour la plupart des femmes, qui mettent leur carrière en suspens pour élever des enfants ainsi que les personnes atteintes d'une incapacité. Ce qui s'est passé au comité m'a vraiment ouvert les yeux. Les membres libéraux du comité ont été forcés de contrecarrer toute tentative d'amender la mesure législative pour la corriger.
Même si nous savons que certains d'entre eux sont bien conscients que le projet de loi est boiteux et qu'il fallait le corriger, ils ont fait front commun et ils ont appuyé le recours à des astuces procédurières pour mettre fin au débat, pas une fois, mais bien deux fois. Ils devraient avoir honte, et je pense sincèrement que c'est le cas de certains d'entre eux. Les libéraux ont ensuite eu la possibilité de corriger eux-mêmes l'erreur lorsque le projet de loi est revenu à la Chambre à l'étape du rapport. Toutefois, le gouvernement a indiqué clairement qu'il n'en avait pas l'intention et que cela ne l'intéressait pas.
Nous voici maintenant à l'étape de la troisième lecture, et le projet de loi comporte toujours des failles qui mettent en péril les droits des femmes et des personnes handicapées. Je me questionne donc sur la suite des événements. Que se produira-t-il une fois que le projet de loi aura été adopté? Les problèmes que nous avons signalés seront-ils réglés un jour? Finira-t-on par ajouter des dispositions qui protégeront les femmes et les personnes handicapées? Nous ne le savons pas, et il nous est donc très difficile de continuer d'appuyer cette mesure.
Nous voterons toutefois en faveur du projet de loi à l'étape de la troisième lecture parce qu'il est temps de modifier le RPC de façon à augmenter les prestations versées aux retraités, un changement pour lequel nous militons depuis longtemps, tout comme nos alliés du mouvement syndical. Cela dit, nous trouvons très préoccupant que le gouvernement se soit plus ou moins engagé à corriger cette mesure législative une fois qu'elle sera en vigueur. Des députés ont mentionné à la Chambre que le gouvernement devra obtenir l'accord des provinces.
Voici ce qu'a déclaré le la semaine dernière:
Nous savons que des améliorations pourraient être apportées au Régime de pensions du Canada en ce qui a trait aux dispositions de non-participation lorsqu'une personne devient invalide ou doit quitter le travail pour élever des enfants. D'ailleurs, le ministre des Finances a l'intention de mettre ces dispositions à l'ordre du jour de la prochaine réunion des ministres des Finances des provinces et des territoires, en décembre, dans le contexte de l'examen triennal du Régime de pensions du Canada.
Le lendemain, le a déclaré ceci:
Nous avons l'intention d'adopter le projet de loi dans sa forme actuelle. Toutefois, le ministre des Finances soulèvera la question des dispositions d'exclusion en décembre, lorsqu'il rencontrera ses homologues des provinces et des territoires, dans le cadre de l'examen triennal du Régime de pensions du Canada.
La semaine dernière, on a aussi pu entendre le directeur des communications du faire la déclaration suivante:
Nous savons que nous pourrions faire plus en ce qui concerne les dispositions d'exclusion pour cause d'invalidité et pour élever des enfants afin de nous assurer que cette bonification est aussi inclusive que possible. Cependant [...] pour apporter des modifications au régime, nous devons obtenir l'accord des provinces.
Il a ajouté que le ministre des Finances soulèverait la question des dispositions d'exclusion à la prochaine réunion des ministres des Finances provinciaux et territoriaux, en décembre, dans le contexte de l'examen triennal du Régime de pensions du Canada.
Les Canadiens remarqueront que ces citations ne dénotent aucun engagement clair. Dire que le ministre va soulever les omissions n'équivaut certainement pas à un engagement. Dans quelle mesure le ministre s'efforcerait-il d'aborder la question avec les provinces et de corriger le projet de loi en y incluant les dispositions manquantes? Nous ne connaissons pas la réponse à cette question. Je m'attendais à entendre un engagement plus clair de la part du ministre cette semaine. Or, mon souhait ne semble pas près de se réaliser. Je dirais même que les beaux discours que le gouvernement nous sert dernièrement me donnent l'impression qu'il veut absolument éviter de prendre le moindre engagement.
Hier, lorsque le ministre s'est fait demander par une de mes collègues s'il corrigerait le projet de loi, il n'a même pas voulu répondre à la question. Nous avons plutôt eu droit au discours le plus vide qui soit. Voici tout ce que le a voulu dire à ce sujet:
Nous savons aussi qu'il sera toujours possible de continuer d'améliorer le régime. Mais à la suite de notre collaboration avec les provinces, nous avons la responsabilité de mettre en oeuvre cet accord. Par la suite, nous pourrons examiner d'autres façons d'améliorer encore davantage le RPC, de manière à planifier un niveau de vie suffisant pour les Canadiens, à l'âge de la retraite.
Voilà un discours fort inspirant qui est cependant loin d'un engagement à corriger le problème que pose l'omission des dispositions d'exclusion dans le projet de loi.
Ce que j'ai trouvé encore plus préoccupant, ce sont les observations que la députée de a faites lors du débat d'hier:
Il est évident que ce projet de loi désavantagera les femmes sans autre raison que parce qu'on a oublié de le corriger. J'en ai touché un mot au ministre des Finances ce matin, et il m'a répondu que, compte tenu de la formule de calcul, faire maintenant ce que le NPD réclame se traduirait par un transfert de richesse des femmes les plus démunies à des femmes mieux nanties. Je n'ai malheureusement pas toute l'information sur cette question [...]
Nous n'avons pas toute l'information non plus. Je l'ai dit au ministre lorsqu'il a tenté de me servir le même boniment dans le couloir après la période des questions hier. Je lui ai aussi indiqué que son argument ne faisait aucun sens. En fait, je pense que l'inverse est probablement vrai, car il y a lieu de présumer que l'abolition de la clause d'exclusion pour élever des enfants pénaliserait les mères dont le revenu est faible ou modeste, puisque celles dont le revenu est plus élevé sont plus à même de s'adapter.
Par ailleurs, l'argument ne tient pas compte du fait que le RPC est essentiellement un régime d'assurance auquel cotisent les gens. Une augmentation des prestations à un niveau n'implique pas nécessairement une réduction à un autre niveau. Il me semble qu'une personne aussi qualifiée que le du Canada devrait le savoir.
Je m'interroge aussi sur la source des calculs dont le ministre s'est servi pour appuyer ses dires. On nous a répété que les coûts associés aux dispositions d'exclusion n'avaient jamais été évalués. D'où proviennent donc ces chiffres? Si le ministre a ces données, peut-il nous les communiquer? Les révélera-t-il aux Canadiens?
J'ai bien peur que l'habile réponse du sur cette question soit le meilleur indicateur à ce jour de la réticence du gouvernement à s'engager à corriger l'erreur sur la disposition d'exclusion.
Les Canadiens ont besoin d'un engagement ferme du . Nous devons avoir la certitude qu'il a l'intention d'obtenir une entente lors de la réunion de décembre avec ses homologues provinciaux. Cette entente doit corriger le projet de loi et inclure une disposition d'exclusion qui protège les femmes et les personnes handicapées.
Le prendra-t-il cet engagement à la Chambre?
Le NPD demeurera vigilant et continuera d'exiger que le gouvernement corrige son erreur. Le gouvernement et le ministre doivent être conscients que le NPD ne relâchera la pression qu'une fois l'engagement tenu.
Les Canadiens ne méritent rien de moins.