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Monsieur le Président, j'aimerais ajouter ma voix à celles des autres députés et vous souhaiter un joyeux Noël. Je tiens également à vous remercier de nous éclairer jour après jour. De plus, je souhaite remercier mes collègues exceptionnels en ce jour mémorable.
Je pense que les gens qui regardent ce débat comprendront pourquoi cela revêt une importance particulière en ce dernier jour de séance de la Chambre avant Noël. Nous faisons quelque chose de spécial pour les Canadiens, quelque chose dont ils vont se souvenir.
[Français]
Le discours que je prononcerai pourra satisfaire l'intérêt de chacun des parlementaires, parce qu'il s'agit d'un discours en faveur de la classe moyenne, des familles canadiennes et des gens de toutes les circonscriptions canadiennes, qui nous ont envoyés ici-même, à Ottawa.
Je suis bien heureux d'être ici pour parler de la Loi no 2 d'exécution du budget. Avant de mettre en évidence les nombreux avantages importants du projet de loi pour les Canadiens et les Canadiennes de partout au pays, j'aimerais simplement réitérer l'engagement du gouvernement à renforcer le régime actuel de protection des consommateurs de produits et services financiers. C'est un enjeu dont nous avons beaucoup parlé, et j'aimerais, dans ce discours, clarifier la position du gouvernement.
Cela fait aussi partie de notre engagement que de veiller à ce qu'il y ait un régime solide, efficace et uniforme au pays qui garantisse les normes de protection les plus élevées pour tous les consommateurs de produits et services financiers au pays, peu importe où ils vivent au Canada et peu importe la banque avec laquelle ils font des affaires.
À titre de député du Québec, j'aimerais saluer le travail extraordinaire de mes collègues les 40 députés libéraux du gouvernement, qui ont fait valoir avec brio la position des Québécois et des Québécoises sur cet enjeu important. Je les en remercie. Ils ont joué le rôle pour lequel les citoyens les ont envoyés ici, à Ottawa. Ils ont grandement contribué à s'assurer que nous prenons en compte toutes les voix qui se sont manifestées dans cet important dossier. Je remercie vraiment mes collègues.
Comme chacun le sait, nous avons écouté nos collègues du Québec ainsi que les Québécois et les Québécoises, qui nous ont dit à quel point il est important pour eux qu'il y ait un niveau de protection élevé dans le secteur bancaire, au Québec et partout au pays. Nous avons écouté les Québécois et les Québécoises, qui nous ont envoyés ici, à la Chambre. C'est pourquoi le leader du Sénat, l'honorable sénateur Harder, a présenté une modification qui retirera du projet de loi les dispositions actuelles visant le secteur bancaire, soit les mesures de protection des consommateurs, afin que nous demandions à l'Agence de la consommation en matière financière du Canada, l'ACFC, de s'assurer que le régime de protection fédéral est aussi solide que tout régime de protection provincial. Ainsi, nous pouvons veiller à ce que notre objectif, celui que nous avons depuis le début, qui consiste à avoir le niveau global de protection le plus élevé pour les Canadiens et les Canadiennes de partout au pays, soit absolument réalisé d'une manière qui atteindra nos buts et assurera la protection des consommateurs et des consommatrices canadiens.
C'est ce qui nous a animés depuis le début, et c'est grâce à l'intervention de l'ensemble de mes collègues que nous réussirons à mettre en place le meilleur régime possible, dans le but de défendre l'intérêt supérieur des consommateurs et des consommatrices.
Les Canadiens méritent d'avoir accès à un système bancaire national uniforme et facile à comprendre, à un système bancaire qui possède des normes élevées de protection des consommateurs, conçu en fonction des consommateurs de produits et services bancaires et s'appliquant de la même façon peu importe l'endroit où ils habitent.
Nous demeurons fermement engagés à regrouper et à renforcer les mesures de protection des consommateurs, à faciliter l'accès aux services bancaires de base et à améliorer les règles entourant les pratiques commerciales actuelles qui régissent la façon dont les banques traitent leurs clients.
Il ne faut pas oublier la création de nouvelles obligations pour les banques de renforcer les dispositions en matière de divulgation, d'améliorer le traitement des plaintes et le renforcement de la gouvernance et de la responsabilisation organisationnelle visant la protection des consommateurs.
Notre objectif est simple. Il consiste à rendre le régime de protection des consommateurs plus facile à comprendre et à empêcher que les consommateurs ne soient obligés de consulter plusieurs ensembles de règles s'appliquant aux mêmes produits et services bancaires, qu'ils fassent des affaires en personnes ou en ligne.
Nous voulons augmenter les obligations imposées aux banques et les tenir redevables d'améliorer les résultats pour les consommateurs et de traiter ces consommateurs de manière équitable partout au pays.
C'est pourquoi nous travaillerons de concert avec les intervenants et avec les provinces pour faire en sorte que le cadre soit renforcé de manière à satisfaire aux normes les plus élevées, ce qui était notre objectif de départ, et nous allons le réaliser dans le seul but de protéger les consommateurs partout au pays.
Selon la Constitution, les banques sont de compétence fédérale, et c'est le cas depuis 150 ans au pays. Cette responsabilité comprend celle de veiller à ce que les banques soient solides et celle d'établir des normes régissant leur fonctionnement de manière à ce qu'elles répondent aux besoins des Canadiens, bien évidemment.
Pour ce faire, il faut veiller à établir un régime rigoureux de protection des consommateurs de produits et services financiers qui s'applique de la même façon partout au pays, et je sais que la Chambre comprend bien cet enjeu. Or les améliorations proposées permettraient de recourir à un éventail élargi de documents d'identification personnelle pour ouvrir un compte ou encaisser des chèques du gouvernement du Canada, et c'est une des mesures qui touchent justement les gens qui nous ont envoyés ici, à Ottawa.
Je peux dire que des gens des régions plus au nord de ma circonscription, dont des communautés autochtones, vont bénéficier de cette mesure, car ils ont de la difficulté à accéder aux services bancaires et à encaisser un chèque du gouvernement du Canada. Ce régime va leur permettre d'avoir accès plus facilement à des services bancaires.
Les règles que nous mettons en place ajoutent aussi une nouvelle interdiction d'imposer des pressions indues sur les consommateurs et appliquent des délais d'annulation à un plus vaste éventail de produits et services.
Les encadrés récapitulatifs d'information seraient obligatoires pour un plus grand nombre de produits et de services bancaires et la reddition de comptes serait améliorée, notamment grâce à des exigences pour les banques à rendre compte des mesures prises pour répondre aux défis auxquels font face les Canadiens les plus vulnérables.
Les améliorations viendraient aussi renforcer les exigences actuelles en matière de gestion des plaintes, afin d'exiger que les banques et les organismes externes de traitement des plaintes rendent compte du nombre de plaintes reçues et de leur nature. Toutes ces mesures garantiraient que les banques répondent de leurs actions.
Nous savons que les consommateurs sont mieux protégés lorsque les règles et les droits sont clairement établis pour l'ensemble des acteurs. De même, il est plus facile de veiller à ce que les banques rendent des comptes lorsque les règles à suivre sont claires et exhaustives, qu'elles s'appliquent à l'échelle nationale et lorsque la conformité est assurée par un organe de réglementation fédérale désignée comme l'ACFC.
Notre gouvernement a promis de protéger les intérêts des Canadiens de la classe moyenne et ceux des personnes qui travaillent fort pour en faire partie, et nous continuerons de le faire, notamment dans le domaine de la protection des consommateurs de produits et services financiers.
J'aimerais également souligner comment la Loi no 2 d'exécution du budget de 2016 modifiée continuerait de contribuer de façon très importante à l'atteinte de notre objectif visant à assurer la croissance de l'économie, de manière à ce que les familles, les travailleurs et les membres les plus vulnérables de notre société en bénéficient.
Le renforcement de la classe moyenne et la mise en place des conditions propices à une croissance économique durable constituent les grandes priorités de notre gouvernement. L'équité fiscale représente une partie importante des engagements à cet égard, tout comme l'adoption du régime fiscal pour qu'il fonctionne comme prévu et qu'il contribue à favoriser une économie à l'oeuvre pour l'ensemble de la population.
Alors qu'il ne me reste que quelques instants en cette journée mémorable, j'invite l'ensemble des députés à réfléchir à qui les ont envoyés à Ottawa aujourd'hui, que ce soit les jeunes, les aînés, les travailleurs, les familles ou les gens qui travaillent dans leur circonscription, car ces gens nous ont tous envoyés ici avec une mission, soit celle de bien représenter leurs intérêts.
Or ces députés trouveront justement dans la des mesures qui vont favoriser l'ensemble des gens qui nous ont envoyés ici, à Ottawa. Chacun des députés devraient voter en faveur de ce projet de loi, puisqu'ils voteraient en faveur des gens qui les ont justement envoyés ici.
C'est une journée mémorable pour le Canada, et tout le monde se rappellera du jour où nous nous sommes levés pour travailler pour les Canadiens et les Canadiennes.
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Madame la Présidente, j'accueille, au nom de tous mes collègues, vos bons voeux. Nous en souhaitons tout autant à tous les gens qui contribuent au bon fonctionnement de la Chambre des communes.
J'ai beaucoup de plaisir, comme on le sait, à me lever et à prendre la parole à la Chambre. Aujourd'hui, en particulier, je suis très heureux de voter et de prendre la parole pour soutenir l'amendement présenté par le Sénat, au sujet du projet de loi . Je n'aime pas du tout ce projet de loi, mais l'amendement proposé est un beau moment pour la Chambre des communes.
Depuis quelques jours, c'est de la politique, chacun tire un peu la couverture de son bord en disant que c'est grâce à lui, à ceci ou à cela qu'on a réussi. La réalité est qu'aujourd'hui tous les Canadiens sont gagnants. Bravo.
Tout d'abord, je salue le travail du collègue de qui, le 17 novembre dernier, si je ne me trompe pas, a été le premier à soulever la question et à amener le débat en comité parlementaire et à la Chambre des communes. Je salue également le collègue du NPD de qui fait bien son travail, ainsi que la collaboration de la présidence.
Qu'on me permette aussi de saluer le gouvernement qui, après un flou artistique un peu malheureux— avouons-le — a finalement entendu l'appel de la raison et a pris la bonne décision. Ce n'est jamais facile en politique de marcher sur la peinture, comme on dit, de faire marche arrière et de reconnaître que le premier pas n'était pas le bon et qu'il faut faire un autre pas. Ce n'est jamais facile. Le gouvernement l'a fait, bravo.
Je salue également les collègues sénateurs, le sénateur Carignan, chef de l'opposition officielle, et le sénateur Pratte, nouveau sénateur indépendant, qui ont eux aussi alerté le gouvernement quant au problème que causait la question de la protection des consommateurs dans le projet de loi C-29.
Pour résumer l'affaire rapidement, le projet de loi C-29 avait en son sein ce que nous appelions un virus constitutionnel. Il y avait plusieurs articles, la section 5 dans son entièreté, qui touchaient directement la question de la protection des consommateurs. De notre point de vue, cette question relevait des provinces.
Il y a eu moult observations de la part des partis de l'opposition, ici à la Chambre, de la part du Sénat, et également de la part de l'Assemblée nationale qui, dans une motion unanime, avait interpellé le gouvernement là-dessus, de la part de la ministre de la Justice du Québec et députée de la région de l'Outaouais, de la part du premier ministre du Québec, qui lui même avait sonné la charge en disant que si par malheur ce projet de loi était adopté, il était fort probable que le gouvernement le conteste en cour. Finalement, c'est l'effort et le sacrifice de chacun pour le salut de tous et la compréhension de ce gouvernement, bien qu'elle soit un peu tardive, qui ont fait en sorte que nous sommes rassemblés ici aujourd'hui.
[Traduction]
Qu'on me permette d’expliquer les antécédents de ce projet de loi. Il faut remonter à 2012. Le gouvernement fédéral avait alors déposé à la Chambre des communes un projet de loi qui couvrait et traitait de nombreux sujets entourant le système bancaire.
Comme les députés le savent, le système bancaire relève du gouvernement fédéral, mais en 2012, le projet de loi traitait de certaines questions concernant la protection des consommateurs. Cette année-là, nous étions au courant de ces développements à l’Assemblée nationale. Je dis « nous », parce que j’y étais à l’époque. J’étais député à l’Assemblée nationale. Cela pourrait rappeler de mauvais souvenirs à nombre de mes collègues.
J’étais l’un de ceux qui avaient voté pour que l’Assemblée nationale adopte une résolution unanime destinée à la Chambre des communes, dans laquelle on précisait que la protection des consommateurs était un champ de compétence provinciale et non fédérale.
Dans sa décision rendue dans l’affaire Marcotte en 2014, la Cour suprême établissait clairement que la protection des consommateurs est un champ de compétence provinciale et non pas fédérale.
[Français]
Notre gouvernement, à l'époque, ayant pris acte du jugement de la Cour suprême en 2014, se préparait à apporter un ajustement afin d'éviter ce que nous avons connu au cours des dernières semaines, c'est-à-dire une loi qui ferait en sorte que, encore une fois, on empiéterait sur les pouvoirs des provinces par rapport à l'autorité fédérale.
Voilà que, par malheur, dans le projet de loi qui, je le rappelle, est le projet de loi visant à mettre en oeuvre le mauvais budget libéral sur lequel je reviendrai tout à l'heure, il y avait ce que nous avons indiqué être un virus constitutionnel, parce que c'était clair que nous foncions dans un mur. La seule chose que nous aurions gagné là-dedans, c'était d'envoyer à la pelle des centaines de milliers de dollars à des avocats qui savaient d'avance que la cause était perdue.
En 2014, la Cour suprême avait dit que la protection des consommateurs relevait des provinces et non du fédéral. Le projet de loi faisait en sorte que c'était le fédéral qui s'en occupait. On s'en allait vers un mur sur le plan constitutionnel. Ce n'était pas une bonne chose, parce que cela aurait coûté de l'argent et aurait pris du temps pour se retrouver au même point.
Comme je le disais tantôt, les efforts et les sacrifices de chacun pour le salut de tous auront conduit le gouvernement à entendre raison. Le projet de loi avait ce virus constitutionnel. On le corrige aujourd'hui. Bravo!
Par contre, cela n'empêche pas que ce soit, en réalité, un mauvais projet de loi, car il met en marche les mauvaises mesures du mauvais budget libéral. J'aimerais faire la lumière là-dessus.
Je rappelle que ce budget présente un déficit de 30 milliards de dollars, ce qui est trois fois le montant promis par les libéraux. Il faut se rappeler qu'à l'époque le Parti libéral promettait des tout petits déficits de 10 milliards de dollars et un retour à l'équilibre budgétaire au bout de trois ans. Or la situation est tout autre: on parle d'un gros déficit de 30 milliards de dollars. L'équilibre budgétaire, quand revient-il? Il ne reviendra que le jour où les conservateurs seront de retour au pouvoir, dans trois ans.
N'est-ce pas ce gouvernement qui se targuait de faire les choses de façon équilibrée et qui promettait d'apporter des changements à l'impôt et que les Canadiens seraient plus justement traités? Le gouvernement est-il conscient que 65 % des Canadiens ne sont pas touchés par les soi-disant baisses d'impôt et que toutes celles et ceux qui gagnent 45 000 $ et moins par année ne sont pas touchés par les mesures libérales? Le gouvernement est-il conscient que les plus grands bénéficiaires de ces supposées baisses d'impôt sont les gens qui gagnent entre 144 000 $ et 199 000 $ par année? Est-ce que ces gens font partie de la classe moyenne? Non.
Je confesse que je suis en conflit d'intérêts là-dedans. En tant que député, je fais partie des plus grands privilégiés du projet de loi , qui va faire en sorte que je paierai moins d'impôt. J'estime que ce n'est pas une bonne chose. Les gens qui gagnent 44 000 $ font partie de la classe moyenne. Pourtant, le gouvernement ne leur accorde aucune baisse d'impôt.
Ils font une espèce de beau discours à la Robin des Bois, selon lequel on lance une flèche pour essayer de faire mal au pauvre type qui, par malheur, gagne 200 000 $ par année. J'aimerais rappeler au gouvernement que l'arc lui retombe carrément dans le visage parce que c'est tout le contraire qui se passe. Ceux qui en auraient le plus besoin ne sont pas touchés par ces mesures.
Le temps file et je ne voudrais surtout pas m'enflammer. Cela ne m'arrive jamais. Le temps des Fêtes arrive, soyons bons joueurs. Le temps des Fêtes arrive et nous sommes tous conscients que, si nous sommes engagés en politique, nous le faisons pour les générations futures. Nous sommes les héritiers de ce que nos parents ont fait et nous nous engageons pour l'avenir de nos enfants.
C'est ma quatrième élection et c'est la quatrième fois que j'ai le privilège de siéger comme député, à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des communes. La tradition veut que je me présente aux urnes accompagné de mes parents et de mes enfants, parce que cela fait justement partie de mon engagement politique. Je suis là grâce à mes parents et pour mes enfants.
En terminant, je me permettrai de saluer ceux grâce à qui je suis ici, c'est-à-dire, mes parents, qui demain, le 15 décembre, vont célébrer leur 65e anniversaire de mariage.
Il peut parfois nous arriver de nous enflammer et j'accueillerai avec grand plaisir les questions de mes collègues.
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Madame la Présidente, je me lève à la Chambre pour la dernière fois en 2016, afin de souhaiter à l'ensemble de la Chambre, et plus particulièrement aux collègues avec qui je siège au Comité permanent des finances, de très joyeuses Fêtes, un très joyeux Noël et une excellente année 2017. Que chacun puisse se reposer pendant le temps qui sera à sa disposition au cours de ces quelques semaines.
Mes derniers propos ne seront pas nécessairement élogieux vis-à-vis du gouvernement. Aujourd'hui, on a eu droit à une belle révision historique des dernières semaines de la part du gouvernement. C'est clair que le secrétaire parlementaire, selon moi, devrait relire les transcriptions du hansard, afin de voir les réponses qu'il a données à la Chambre, et les transcriptions des discussions tenues lors des réunions du Comité permanent des finances. Il verrait ainsi que les 40 députés québécois, le gouvernement dans son ensemble et l'ensemble des députés n'ont pas dit un seul mot sur la question du champ de compétence concernant la protection du consommateur. Jusqu'à tout récemment, la dernière réponse qui a été donnée, il y a deux jours, avant que le ministre annonce qu'il faisait volte-face sur le sujet, défendait encore la décision du gouvernement d'aller de l'avant avec la cinquième section portant sur la modification de la Loi sur les banques.
Le gouvernement a retiré cet élément, particulièrement grâce à la pression de l'ensemble des partis de l'opposition de la Chambre. D'ailleurs, je salue, comme l'a fait mon collègue de , le Bloc québécois, le Parti conservateur ainsi que le travail effectué par le NPD. Je salue également le Sénat, parce que le sénateur indépendant André Pratte a décidé de ne pas lâcher le morceau. Les associations de consommateurs que nous avions invitées à témoigner en comité, pour parler de leurs inquiétudes par rapport à la protection du consommateur et à l'intrusion fédérale, ont contribué à faire en sorte que le gouvernement recule sur cette question.
Pourquoi est-ce une question fondamentale? Je dis être inquiet, parce que le gouvernement ne semble pas comprendre que le principal message n'est pas la question de bien ou de moins bien protéger les Canadiens face au système bancaire. La question principale, c'est plutôt le fait que la protection du consommateur est un champ de compétence provinciale. Selon les commentaires que nous venons d'entendre, il est clair que le ministre cherche à trouver une autre manière d'imposer ultimement un cadre de protection du consommateur, ce qui ne fait pas partie de son champ de compétence.
L'interprétation du gouvernement en ce qui a trait au fameux arrêt dans la cause Marcotte m'inquiète. Il s'agit d'un recours collectif contre la Banque de Montréal. M. Marcotte est allé devant la cour afin de protester contre des frais de change qui, selon lui, étaient beaucoup trop élevés, en plus d'être cachés. Il s'est rendu en cour afin de s'en plaindre. Finalement, la Banque de Montréal et l'ensemble des banques disaient qu'elles n'avaient pas besoin de se plier à la Loi sur la protection du consommateur, parce qu'elles font partie du champ de compétence fédérale. La cause s'est rendue jusqu'en Cour suprême.
Contrairement à ce que le gouvernement persistait à dire, la Cour suprême n'a pas demandé au gouvernement de clarifier le champ de compétence. La Cour suprême a établi que la Loi sur les banques s'appliquait, que la Loi sur la protection du consommateur s'appliquait et que les deux pouvaient très bien cohabiter, puisqu'elles étaient complémentaires. La Loi sur les banques touche le fonctionnement des différents programmes bancaires et la Loi sur la protection du consommateur touche, il va de soi, la protection du consommateur.
Ce que disait l'arrêt dans la cause Marcotte, c'est que la Loi sur la protection du consommateur s'appliquait. La Cour suprême n'a jamais demandé au gouvernement de se pencher sur la question et de prendre le contrôle de la question touchant la protection du consommateur, pour le Québec ou pour l'ensemble des provinces.
Pourquoi est-ce un problème? Qu'est-ce qui pose problème dans le champ de compétence que nous allons bientôt retirer? La mesure législative créait un conflit entre la loi fédérale et la loi provinciale. Il existe un principe, soit le principe de prépondérance fédérale qui veut que si deux lois, une loi fédérale et une loi provinciale, touchent le même enjeu, la loi fédérale aura prépondérance.
En ce qui concerne l'arrêt dans la cause Marcotte, la Cour suprême a dit qu'il n'y avait pas de conflit, et ce, malgré ce que les banques ont tenté de lui faire dire.
En essayant de récupérer ces pouvoirs, en essayant d'imposer cela, on créait un conflit du côté fédéral avec la Loi sur la protection du consommateur. Donc, en créant ce conflit, on se retrouvait sujet au principe de prépondérance fédérale.
Je dirai que c'est vraiment là que l'argument du gouvernement échouait, et c'est en fait le genre d'argument que les organismes de protection des consommateurs, en particulier, avançaient en disant que le gouvernement tentait de s'ingérer et de créer un problème là où il n'y en avait pas. Évidemment, la Chambre des notaires et le Barreau disaient la même chose.
Nous sommes donc heureux de voir le retrait de ces dispositions, de voir, en fait, que l'ensemble de l'opposition de cette Chambre a travaillé dans la même direction pour inciter le Sénat à jeter un coup d'oeil là-dessus. Le Québec, en commençant par l'opposition à Québec, puis le gouvernement, a vu qu'il y avait un problème majeur et a demandé au gouvernement fédéral de faire des modifications et de retirer ces dispositions. Les différents groupes de la société civile ont fait la même chose Finalement, le gouvernement a entendu raison. Nous espérons qu'il tirera une leçon bénéfique de ce qui s'est passé quand viendra le temps de prendre des décisions qui pourraient, effectivement, empiéter sur des compétences provinciales.
En ce sens, j'invite les libéraux à faire un examen de conscience durant les Fêtes. Nous aurons quelques semaines pour pouvoir nous ressourcer. C'est le moment privilégié pour le faire. Je suis vraiment très heureux d'avoir pu jouer mon petit rôle dans cette décision. Encore une fois, l'ensemble des partis de l'opposition l'a fait ici.
Je vais terminer en renchérissant sur le projet de loi et peut-être en répliquant à ce qui a été mentionné du côté du gouvernement. On parle souvent des 9 millions de Canadiens qui vont bénéficier des réductions d'impôt. Or on tait toujours le fait que 23 millions de Canadiens, la plupart gagnant moins de 45 000 $, n'en bénéficieront aucunement. J'aimerais qu'on puisse faire preuve d'un peu plus d'honnêteté. Certes, il y aura une réduction d'impôt. On va augmenter l'impôt du 1 % les plus riches, mais on ne le donnera pas à l'ensemble de la classe moyenne. On va le donner en grande partie aux 9 % les plus riches. Mon collègue de l'a mentionné: les gens qui gagnent moins de 45 000 $ ne toucheront rien de la réduction d'impôt. Ceux qui gagnent entre 45 000 $ et 90 000 $ vont bénéficier un peu de la réduction d'impôt, mais en grande partie, ce seront ceux qui gagnent au-dessus de 90 000 $ et jusqu'à à peu près 200 000 $ qui en profiteront. Même ceux qui touchent 210 000 $ par année auront encore une réduction d'impôt. Toutefois, ceux qui gagnent 45 000 $ n'auront rien du tout. C'est un des problèmes du programme libéral. Nous avons tenté de corriger la situation en faisant en sorte que les gens, à partir de 11 000 $, pourraient bénéficier d'une réduction d'impôt. Le gouvernement a refusé.
Le deuxième élément, qui a aussi été mentionné par mon collègue de , c'est le fait que, lorsqu'on a mis sur pied le programme de l'Allocation canadienne pour enfants, on a oublié de l'indexer. C'est un problème majeur parce que le manque d'indexation aurait fait en sorte que le programme aurait été moins avantageux pour la plupart des familles à partir de 2022-2023. Pour cela, on peut dire merci au directeur parlementaire du budget qui a mené une étude rigoureuse sur le sujet. Comme par hasard, l'après-midi après la publication du rapport, le gouvernement a finalement dit qu'il voulait l'indexer et qu'il l'indexerait à partir de 2020-2021, donc après la prochaine élection fédérale.
Peut-on vraiment croire que c'était dans les plans du gouvernement? Il n'a jamais mentionné l'indexation lorsque le programme a été annoncé, lorsque qu'il a été mis sur pied. Finalement, cela a pris la publication d'un rapport pour s'apercevoir que la non-indexation allait faire que l'initiative gouvernementale allait être moins bénéfique en dedans de six ans. Même en tenant compte des modifications qui se trouvent dans le projet de loi , on va se retrouver dans une situation où la perte de pouvoir d'achat va s'approcher dangereusement du niveau que les familles auraient eu avec l'ancien programme.
Alors au lieu de se péter les bretelles au sujet de différentes initiatives — et on peut débattre de la valeur ou non de ces initiatives qui vont toucher, à différents degrés, différents groupes de Canadiens —, j'aimerais pouvoir souhaiter à la Chambre, pour 2017, d'avoir des débats plus rigoureux au point de vue de l'analyse économique. Je suis économiste de formation, j'aime la rigueur. Il y a toujours de la place pour des points de vue partisans. C'est normal, nous fonctionnons selon un principe d'adversité. C'est normal que nous ayons des positions différentes, mais cela n'empêche pas que nous devrions être plus rigoureux dans l'exercice de nos fonctions.
C'est ce que je nous souhaite pour 2017.
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Madame la Présidente, vous ne pouvez pas imaginer le plaisir que j'éprouve à intervenir en faveur de mes propres amendements au projet de loi . En effet, la motion présentée par le gouvernement aujourd'hui est en tout point identique aux amendements que le Bloc Québécois avait présentés au Comité permanent des finances. C'est identique en tout point aux amendements que nous avions présentés à l'étape du rapport.
Je suis fier: fier de notre travail et fier de notre peuple, qui s'est serré les coudes et qui s'est mobilisé. Les experts, les défenseurs des consommateurs, l'Assemblée nationale et les chroniqueurs, tout le monde est monté au créneau. Aujourd'hui, on voit que cela vaut la peine de ne pas baisser les bras. Ce n'est pas toujours facile de ramer à contre-courant, mais au bout du compte, cela vaut toujours la peine de se tenir debout.
Puisqu'il est question de se tenir debout, j'ajouterai que certains ne doivent pas être très fiers aujourd'hui. Ce sont les quarante députés libéraux du Québec qui ont voté pour le projet de loi en deuxième lecture, qui ont voté contre nos amendements deux fois plutôt qu'une, au comité et à la Chambre. Ce sont eux qui, tout le temps, intervenaient pour dire que nos critiques n'avaient aucun sens, que le projet de loi était excellent et que nos amendements étaient farfelus. Non, ces 40 députés ne doivent pas être très fiers.
La Chambre a probablement déjà vu les vieux disques RCA, avec un chien qui se tient à côté d'un haut parleur. Ce chien s'appelle Victor. Il se tient là parce qu'il écoute la voix de son maître. C'est un peu ce qu'on a vu au cours de la saga entourant l'adoption du projet de loi : les députés québécois qui écoutent la voix de leur maître. On dirait bien que leur maître les a abandonnés et qu'il a lui-même décidé d'appuyer les amendements du Bloc québécois. Allez, Victor, bravo!
Remarquons que ce n'est pas nouveau que les députés libéraux du Québec se fassent mettre de côté au profit de leur maître de Toronto. J'aimerais rappeler ce qu'une personne venant de ma circonscription, Joliette, a dit. Je mets la Chambre au défi de deviner de qui il s'agit. Ce petit garçon de Saint-Alphonse-Rodriguez disait ceci:
Au delà de ces événements, des questions beaucoup plus fondamentales se posent: à qui doit s'en remettre le chef du Parti libéral du Canada pour décider des enjeux qui concernent strictement le Québec? [...] Doit-il s'en remettre [aux Québécois] ou plutôt à ses conseillers torontois, qui ont une méconnaissance totale de la réalité sociale et politique québécoise?
Le petit garçon de Saint-Alphonse-Rodriguez sait de quoi il parle et pour cause: je viens de citer l'ancien lieutenant québécois du Parti libéral, aujourd'hui maire de Montréal, Denis Coderre. Bravo, Denis!
Si je suis fier, je suis loin d'être triomphaliste. Au Canada, rien n'est jamais gagné pour le Québec. Comme dans une mauvaise série télévisée, le nous a déjà annoncé qu'il y aura un autre épisode l'an prochain. Il veut revenir à la charge avec un projet un peu moins bâclé. Il dit qu'il veut bonifier un peu le régime fédéral de protection des consommateurs et que, lorsqu'il aura fait ses devoirs, il va revenir à la charge pour mettre les banques au-dessus des lois québécoises, qu'elles détestent. J'ai envie de lui souhaiter bonne chance, parce que ce sera loin d'être facile.
Pour proposer une protection équivalente à ce dont les Québécois bénéficient actuellement, il faudrait qu'il se mette à écrire un Code civil fédéral, rien de moins. Voici un autre problème: ou son futur projet de loi ne protégera personne parce que le droit des contrats ne relève pas du fédéral, ou son futur projet de loi sera inconstitutionnel parce que le droit des contrats ne relève pas du fédéral. Bref, ou il va être inefficace, ou il va être inconstitutionnel. C'est un beau dilemme, et je lui dis: bonne chance, Charlie Brown.
L'année 2017 promet d'être chargée et nous restons à l'affût. Pour l'heure, je me contente de sourire et surtout, je veux remercier tout le monde qui s'est mobilisé contre les riches banquiers et leurs complices et qui ont plutôt pris la part du vrai monde. Je remercie et je félicite tout le monde.
Je tiens à souhaiter de joyeuses Fêtes à tous ceux qui sont ici.
Madame la Présidente, j'accueille avec grand honneur vos voeux pour la nouvelle année et le temps des Fêtes. Je tiens aussi à souhaiter des joyeuses Fêtes et une bonne année 2017 à tous les élus de la Chambre, à tous les employés, à leurs familles et à leurs proches. Madame la Présidente, à vous aussi, je souhaite de joyeuses Fêtes.
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Madame la Présidente, j'aimerais remercier mon collègue de de sa belle question.
Effectivement, au Bloc québécois, nous sommes des gens de coeur, et nous sommes au Parlement pour y représenter les gens de nos circonscriptions et du Québec. C'est ce que nous faisons.
Le projet de loi contient des mesures intéressantes, comme les prestations pour la garde d'enfants. Il s'agit de bonnes mesures.
En ce qui a trait à la baisse d'impôt pour la soi-disant classe moyenne, c'est surtout la classe moyenne très aisée, dont je fais partie, qui en bénéficiera. À Joliette, je ferai partie des 10 % qui bénéficieront de cette baisse d'impôt. Par contre, je pense aux 90 % qu'il reste et auxquels ce projet de loi ne profitera pas suffisamment.
Même si nous sommes très contents des amendements qui ont été présentés aujourd'hui, le projet de loi en fait trop peu pour la vraie classe moyenne.
D'autre part, je rappelle au gouvernement que, lorsqu'il se proclame le Robin des bois du Canada, c'est surtout par rapport à son image. Or derrière cette image se cache avant tout le Shérif de Nottingham. Nous sommes là pour faire tomber les masques.