propose que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
-- Monsieur le Président, j'espère que vous me permettrez de dire aujourd'hui:
[La députée s'exprime en ukrainien.]
[Traduction]
Je suis absolument ravie de prendre la parole aujourd'hui pour appuyer le projet de loi de mise en oeuvre de l'Accord de libre-échange entre le Canada et l'Ukraine. Il s'agit d'un accord historique, tant pour le Canada que l'Ukraine. Beaucoup de députés, y compris de l'autre côté de la Chambre, y ont travaillé fort.
Il y a deux semaines, j'ai eu le grand honneur d'intervenir à l'occasion d'une commémoration de l'Holomodor tenue ici, à la Chambre des communes, par tous les partis. J'ai été émue de constater à nouveau l'appui qu'accordent tous les partis du Canada au peuple ukrainien.
Le peuple de l'Ukraine a toujours entretenu des liens très étroits avec le Canada. De nombreuses familles, comme la mienne, sont d'ascendance ukrainienne. D'ailleurs, nos pays jouissent d'une étroite relation qui remonte à plus de 125 ans.
Il convient particulièrement de parler de l'Accord de libre-échange Canada-Ukraine cette année puisqu'elle marque le 125e anniversaire de la première immigration d'Ukrainiens au Canada. Je dois dire que l'arrivée des premiers froids cette année me fait penser beaucoup aux épreuves que les pionniers ukrainiens ont traversé pendant leur premier hiver dans les Prairies. Je crois que cet accord constitue un moyen très puissant, parmi bien d'autres, d'honorer le travail remarquable qu'ils ont accompli et les énormes sacrifices qu'ils ont consentis, particulièrement lorsqu'ils ont colonisé les provinces des Prairies. Aujourd'hui, il y a plus de 1,2 million de Canadiens d'origine ukrainienne et beaucoup d'entre eux sont indissociables du progrès et de l'histoire du Canada.
Le multiculturalisme est une valeur canadienne fondamentale. Les Canadiens d'origine ukrainienne sont très fiers d'avoir contribué à la conception de cette idée et de l'avoir intégrée à leur vie. Le multiculturalisme est une valeur qui est de plus en plus partagée par le Canada et l'Ukraine, en tant que pays. Je pense que l'expérience canadienne est très précieuse pour l'Ukraine dans le cadre de son évolution à titre d'État indépendant.
Une autre valeur partagée par le Canada et l'Ukraine est la croyance que le rôle du gouvernement consiste à travailler d'arrache-pied pour assurer la prospérité des citoyens, appuyer la classe moyenne et créer des emplois pour la classe moyenne. Les deux pays comprennent à quel point le commerce est essentiel à la promotion de cette prospérité et à la création d'emplois pour leurs citoyens.
C'est pour cette raison que ma lettre de mandat m'ordonne expressément de parachever l'accord de libre-échange avec l'Ukraine, une étape importante dans la relation entre nos deux pays.
L'accord de libre-échange repose sur les liens entre nos peuples. Je suis très fière, car l'accord contribuera à la croissance économique et créera des emplois au Canada et en Ukraine.
[Français]
Malgré ses problèmes économiques très médiatisés et très vrais, l'Ukraine est un marché émergent prometteur et affiche de nombreuses caractéristiques propres aux plus grandes économies européennes. Ce pays dispose de riches terres agricoles, d'une assise industrielle bien développée, d'une main-d'oeuvre hautement qualifiée et d'une population instruite. L'Ukraine possède également des ressources minérales abondantes, y compris du minerai de fer et du nickel.
Ce pays possède également un secteur agricole et un secteur aérospatial dynamiques, et il est reconnu depuis longtemps pour ses exploits technologiques grâce à ses capacités bien développées en matière de science et d'éducation. L'Ukraine offre des possibilités d'investissement et de partenariats commerciaux dans ces secteurs et dans de nombreux autres domaines.
L'économie ukrainienne est de nouveau en expansion et le Fonds monétaire international prévoit que le produit intérieur brut de l'Ukraine augmentera de 1,5 % cette année et de 2,5 % l'an prochain. Durant la guerre, c'est vraiment une réalisation des peuples de l'Ukraine.
Le climat commercial et la facilité de faire des affaires en Ukraine s'améliorent. Il y a encore beaucoup à faire, mais ils s'amélioreront.
Ce pays offre aux entreprises canadiennes d'excellents débouchés pour l'aérospatiale, l'équipement agricole, l'équipement minier, les technologies de l'information et des communications, l'agriculture et l'agroalimentaire, ainsi que les produits de la mer. Ce sont tous des secteurs dans lesquels le Canada possède l'expertise et l'expérience nécessaires afin de devenir un partenaire important de l'Ukraine.
Notre économie a beaucoup à offrir aux entreprises ukrainiennes. En effet, le Canada a très bien surmonté la crise économique mondiale. L'avenir s'annonce prometteur au Canada, grâce à des perspectives de croissance impressionnantes, un faible taux d'imposition des sociétés et une main-d'oeuvre talentueuse, instruite et multiculturelle, y compris les Ukrainiens-Canadiens, qui ont un avantage en ce qui concerne les échanges entre l'Ukraine et le Canada.
À la lumière de ce vaste potentiel et des nombreux débouchés qu'offrent nos deux pays, il va de soi de collaborer afin de renforcer notre partenariat. L'accord de libre-échange entre le Canada et l'Ukraine aidera les entreprises canadiennes à tirer davantage profit d'une relation approfondie entre les deux pays et à saisir les occasions que cette relation présente.
En éliminant les droits de douane sur pratiquement tous les produits échangés entre le Canada et l'Ukraine, ainsi qu'en traitant des autres types d'obstacles au commerce, cet accord ouvrira de nouvelles portes et rendra les biens canadiens plus concurrentiels sur le marché ukrainien.
Les règles de l'accord sont conçues pour traiter des obstacles non tarifaires, contribuer à la facilitation des échanges commerciaux, renforcer la prévisibilité du commerce et aider à réduire certains coûts administratifs dont les entreprises doivent actuellement s'acquitter.
Que ce soit pour les produits de la mer du Canada atlantique, pour les produits de l'érable et les biens fabriqués dans le centre du Canada, ou encore pour les légumineuses, le porc et le vin de l'Ouest canadien, cet accord pourrait offrir des avantages à une vaste gamme de secteurs dans toutes les régions du Canada.
Des relations commerciales fructueuses permettent de créer de bonnes possibilités d'emploi. Puisqu'un emploi canadien sur six est directement lié aux exportations, notre gouvernement est fermement résolu à élargir l'accès du Canada aux marchés étrangers et à favoriser la croissance de notre économie au profit de tous les Canadiens.
Le gouvernement travaillera également d'arrache-pied pour faire connaître l'accord et s'assurer que les entreprises canadiennes peuvent pleinement profiter de son potentiel. Le gouvernement élabore actuellement des produits de communication afin de veiller à ce que le secteur privé connaisse les possibilités qu'offrent les accords de libre-échange et les divers programmes de soutien à leur disposition.
La talentueuse équipe de délégués commerciaux du Canada, dont je suis très fière, recevra également la formation et les outils dont elle aura besoin pour cerner les possibilités d'affaires créées par l'accord de libre-échange sur le terrain et les transmettre à ses clients. Nous sommes également déterminés à nous assurer que le commerce est inclusif et que les avantages sont mieux répartis. Notre approche commerciale progressiste vise notamment à ce que la croissance du commerce aide à renforcer la classe moyenne et qu'elle ne se fasse pas aux dépens de l'environnement, des droits du travail ou du droit des gouvernements d'adopter des règlements dans l'intérêt public.
Tout comme notre accord de libre-échange avec l'Union européenne, notre accord avec l'Ukraine témoigne des solides valeurs canadiennes.
Le monde d'aujourd'hui est rempli de défis et d'immenses possibilités, grâce à l'ouverture de nouveaux marchés, à la croissance des pays en développement, à l'émergence de nouvelles technologies et au progrès en vue de l'atteinte des objectifs de développement durable des Nations unies.
C'est l'une des raisons pour lesquelles notre gouvernement a opté pour une approche commerciale progressiste. C'est également la raison pour laquelle le a désigné la mise en oeuvre de l'Accord de libre-échange Canada-Ukraine comme l'une des priorités de mon mandat en tant que .
[Traduction]
Le Canada est fermement résolu à travailler avec le peuple de l'Ukraine pour aider le pays à rebâtir son économie dans la conjoncture politique très difficile actuellement et pour approfondir les liens économiques entre les deux pays dans les années à venir.
Le Canada soutient ardemment l'Ukraine dans la défense de ses frontières et de sa souveraineté contre les actes d'agression illégaux et injustifiés. Grâce au Canada, d'autres pays du G7 ont condamné l'annexion illégale de la Crimée par la Russie, et notre pays continuera d'aider le peuple ukrainien à rebâtir son économie et son pays.
Cet accord de libre-échange est un élément très important de la solidarité du Canada envers l'Ukraine. Je tiens à ce que le peuple ukrainien, qui nous écoute en ce moment je l'espère, sache que, aujourd'hui, le Canada est entièrement solidaire de l'Ukraine. Le Canada prône depuis longtemps une Ukraine stable, prospère et démocratique. Depuis l'indépendance de l'Ukraine en 1991, le Canada a versé à celle-ci plus de 1,2 milliard de dollars en aide technique et financière. En fait, à la Canada a été le premier pays occidental à reconnaître l'indépendance de l'Ukraine.
En juin dernier, au Forum des affaires Canada-Ukraine à Toronto, lorsque j'ai rencontré le milieu des affaires canadien et ukrainien, les chefs d'entreprise des deux pays étaient optimistes à l'égard de cet accord. Selon eux, il renforcera les liens entre les deux pays et il créera de nouvelles perspectives de collaboration entre les entreprises et la population de chaque pays. De plus, il s'agit d'un accord stratégique autant que d'un accord commercial.
Le 11 juillet 2016, à Kiev, pendant la première visite officielle du en Ukraine, j'ai eu l'immense honneur de signer cet accord en compagnie de mon homologue ukrainien, le ministre du Développement économique et du Commerce, Stepan Kubiv, devant le premier ministre du Canada et le président Porochenko.
Nos deux pays comprennent que le commerce est essentiel à la prospérité et à la création d'emplois pour nos deux peuples. En facilitant l'accès aux marchés et en créant un environnement commercial plus prévisible, l'Accord de libre-échange entre le Canada et l'Ukraine générera plus de débouchés pour les Ukrainiens. Les Canadiens veulent avoir plus de possibilités d'affaires en Ukraine et surtout renforcer leurs relations commerciales avec ce pays au cours des années à venir.
Un accord de libre-échange entre nos pays est un moyen important d'y parvenir. L'Accord faciliterait l'accès aux biens et services en éliminant les barrières non tarifaires. Il permettrait de resserrer nos relations économiques en facilitant nos échanges commerciaux. Je crois fermement que l'Accord appuiera les Ukrainiens dans le difficile travail qu'il leur reste à faire afin de réformer leur économie et d'affirmer leur indépendance.
Les Ukrainiens voient le Canada comme un partenaire qui les aidera à réformer l'économie de leur pays. Cet accord qui facilitera le commerce entre nos pays sera un outil très important qui aidera les Ukrainiens à resserrer leurs normes en ce qui concerne notamment le travail, l'environnement et la facilitation des échanges.
Les Ukrainiens ont toujours pu compter sur l'amitié du Canada. Le gouvernement et moi sommes certainement très déterminés à les aider à assurer leur prospérité et leur réussite au sein d'une Ukraine libre, souveraine et démocratique. Cet accord de libre-échange, qui s'appuie sur le travail de députés de tous les partis, permettra d'aider l'Ukraine de façon très concrète.
J'encourage vivement les députés à appuyer les modifications législatives décrites dans le projet de loi et à contribuer, ainsi, à la mise en oeuvre de l'Accord de libre-échange Canada-Ukraine.
Je suis consciente que les accords de libre-échange ne font pas nécessairement l'unanimité, mais j'espère que l'accord avec l'Ukraine pourra bénéficier de l'appui de tous les députés, étant donné les liens historiques et humains qui unissent nos deux pays, et le fait que l'Ukraine a vraiment besoin de notre soutien.
[La députée s'exprime en ukrainien.]
[Traduction]
:
Madame la Présidente, comme le disait la ministre, c’est en effet un plaisir d’intervenir et de constater que l’on met la dernière main à l’Accord de libre-échange Canada-Ukraine, qui fait consensus. Je me demande pourquoi nous ne l’adoptons pas tout simplement avec dissidence de façon à passer à autre chose après le déjeuner. Je suis sûr que si nous le mettions aux voix, il y aurait un non, car c’est ainsi que les choses se passent ici.
Il est regrettable qu’il y ait si peu de sujets aussi rassembleurs à la Chambre et que tant d’autres nous divisent. Or, ce sujet nous a tous rassemblés. Au fil du débat que nous avons tenu pendant des années avant d’arriver à ce stade-ci, on a certainement pris de plus en plus conscience de ce que cet accord représenterait, surtout pour la population de l’Ukraine, puisqu’il rapprocherait ce pays de l’Ouest plutôt que de l’Est, où un pôle grignote quotidiennement ses frontières.
Je tiens à féliciter la ministre d’avoir amené cet accord jusqu’à la ligne d’arrivée. Il était évidemment dans la zone rouge, pour reprendre le jargon du football. Il se trouvait juste sur la ligne de but. La ministre n'avait plus qu'à le saisir et à franchir cette ligne. Elle l’a fait, ce qui nous réjouit. Je l’en félicite donc. Je sais que la ministre a été rédactrice pigiste en Ukraine pendant des années, et le fait que ce soit elle qui ait signé cet accord a dû beaucoup l’amuser. C’est d’ailleurs ce que j’ai ressenti à la fin du vieux monopole que la Commission canadienne du blé avait dans les Prairies. La ministre aura à convaincre son collègue de l’Île-du-Prince-Édouard de ne pas ressusciter la Commission, sans quoi il devra faire face à la colère des agriculteurs de l’Ouest.
Bien sûr, l'Ukraine est aussi un grand producteur de blé. Je n'ai jamais eu l'occasion de visiter ce pays. J'ai vu des photos et j'ai rencontré des ministres, mais je n'ai jamais eu la chance de me rendre sur place. Mon emploi du temps ne me l'a pas encore permis, ce qui est bien malheureux. Cela reste un endroit que je me promets de visiter un jour. L'Ukraine foisonne de pâturages et de terres agricoles extraordinaires. Il y a quelques semaines, je me suis rendu à Sotchi, en Russie, pour participer au forum mondial sur les céréales et j'ai rencontré plusieurs agriculteurs de la région.
D'ailleurs, j'ai dîné avec un homme qui, avec sa société, possédait quelque 100 000 hectares de terres en Ukraine. Il débordait d'enthousiasme à l'idée que cet accord commercial permettrait d'importer les célèbres machines agricoles canadiennes pour exploiter les champs et les terres de l'Ukraine. Les Ukrainiens sont dans une situation très semblable à la nôtre. Ils ont le potentiel de prendre de l'expansion, de croître de façon exponentielle, mais ils se voient entravés par des contraintes logistiques semblables à celles que nous connaissons ici, au Canada. Nous avons discuté du système de manutention, du système de classe, des façons de continuer de faire croître leurs activités, des possibilités de tirer profit de l'industrie et de l'expertise canadiennes ainsi que des moyens pour l'Ukraine de poursuivre son rôle de grenier de l'Europe.
Nous ne pouvons certainement pas remettre en question l'enthousiasme affiché par la ministre. Aujourd'hui, elle porte une tenue des grands jours. Nous en sommes bien heureux. C'est toujours bien de voir des gens traiter avec enthousiasme des enjeux importants pour notre grand pays. Les responsables d'Affaires mondiales Canada font aussi preuve d'enthousiasme. Le ministère porte un nouveau titre chic, et je suis sûr que les fonctionnaires ont aussi revêtu des chemises neuves. Ils sont très fiers de ce qu'ils font.
Au bout du compte, c'est Marvin Hildebrand qui a assumé le gros du travail. Les membres du comité du commerce ont eu l'occasion de parler avec Marv. C'est un gentleman des plus affable et modeste, mais, quand il participe à des négociations commerciales, il fait preuve d'une détermination inébranlable. Il a le même regard d'acier que l'ancien premier ministre Harper a affiché lorsqu'il a pris à partie M. Poutine pour avoir pris des libertés avec la frontière ukrainienne. Marv se démarque par sa grande classe. Il a travaillé avec diligence avec son personnel, son équipe de communication et deux gouvernements différents pour concrétiser cet accord. Faisant toujours montre d'un grand professionnalisme, il n'a voulu s'attribuer aucun mérite pour cette réalisation. Il a souhaité que tout le mérite soit accordé aux citoyens formidables de l'Ukraine et du Canada, qui ont accueilli favorablement cet accord.
La ministre a parlé brièvement du patrimoine ukrainien dans les Prairies. Certes, il fait partie intégrante de la région que je représente. Si mon collègue de parle de Vegreville comme étant la capitale ukrainienne du Canada, alors North Battleford et la région à l'est arrive certainement au second rang, sinon à égalité. Les Ukrainiens-Canadiens sont des personnes très entreprenantes aux liens familiaux serrés dont les groupes religieux veillent à ce qu'ils célèbrent la prospérité dont ils jouissent au Canada. Les premiers temps, ils vivaient dans les Prairies, dans des huttes de terre, isolés de leur famille et de leurs amis en Ukraine. Néanmoins, ils ont tiré leur épingle du jeu et ont bâti dans mon coin de pays des entreprises sans pareilles. Je suis convaincu que cela les aide à célébrer tout le travail qu'ils ont effectué pour en arriver là.
Une deuxième vague de pionniers d'Ukraine est venue s'établir dans ma région à mesure que l'industrie pétrolière prenait de l'expansion. Évidemment, cette industrie tire de l'aile présentement, et les explications diffèrent à savoir quelle en est la cause.
Par ailleurs, il y a eu pénurie de main-d'oeuvre dans certains corps de métier un peu partout en Saskatchewan. Les programmes des candidats des provinces visaient notamment à repérer les manques. On manquait entre autres de machinistes, de soudeurs, de tuyauteurs, de métallurgistes, et cetera. Des familles ukrainiennes solides et honorables ont relevé le défi, ont déménagé dans la région et se sont intégrées au tissu social de ma circonscription. Ces gens sont formidables. Ils savent travailler, mais aussi s'amuser, et veillent tant à la croissance de leur famille qu'à celle de leur entreprise. Ils ne cessent de nous étonner par leur éthique du travail et par le zèle qu'ils déploient pour que leur clan familial soit réuni dans les plus brefs délais.
Je vois le député de opiner du bonnet. Il est très attaché au patrimoine ukrainien. Il ne porte pas la chemise, mais nous le lui pardonnons, car il porte la cravate. Nous savons qu'il doit assister à d'autres réunions aujourd'hui.
En définitive, le dossier n'est pas que géopolitique. En ce qui concerne ce que j'appelle « l'accord commercial de réunification des familles » avec l'ensemble de l'Europe, soulignons que l'Ukraine entretient des liens étroits avec les Prairies canadiennes notamment, mais aussi avec d'autres régions d'un bout à l'autre du Canada, où sont allés s'établir des enfants d'Ukrainiens devenus, par exemple, médecins ou avocats.
Ce fut vraiment un plaisir de travailler avec l’ancien premier ministre Harper et les ministres du Commerce de l’époque, comme mon ami le député d’, qui a piloté le dossier jusqu’au bout. Je sais qu’il a des ennuis de santé en ce moment, et je le regrette. Des choses bizarres peuvent arriver quand on se prépare à une entrevue à CBC. Il n’est pas très en forme en ce moment, mais nous espérons qu’il sera bientôt de nouveau sur pied. Je sais qu’il nous regarde aujourd’hui et qu’il salue tous les efforts qui ont mené à la signature de cet accord commercial historique. C’est merveilleux lorsque tous les partis sont d’accord pour faire avancer un dossier. Il y a même des députés néo-démocrates qui ont dit que c’était l’un des rares accords commerciaux qu’ils étaient prêts à appuyer. En général, quand ils parlent de commerce, ils sont toujours prêts à signer des accords sauf celui dont il est question à ce moment-là. Mais aujourd’hui, nous pouvons tous célébrer l’occasion. Et d’ailleurs, nous avons tous le sourire. Je me souviens que, lorsque nous avons eu le même débat à propos de l’accord de libre-échange avec la Corée, ils croyaient, à tort, que c’était avec la Corée du Nord, mais nous avons bien sûr salué leur appui à ce projet de loi aussi. Aujourd’hui, nous en sommes au troisième, si je ne me trompe pas, et c’est fantastique.
Il y a encore pas mal de travail à faire en Ukraine, car la transition vers une économie de libre marché se heurte à beaucoup de résistance. Il y a encore dans ce pays de nombreuses entreprises qui fonctionnent selon l’ancien mode soviétique, où pots-de-vin et retours d'ascenseur sont monnaie courante. Nous espérons qu’avec ce nouvel accord, le pays pourra fonctionner sur une base géopolitique différente. Nous y avons envoyé des équipes à plusieurs reprises pour surveiller le déroulement des élections, et, chaque fois, elles ont pu constater que les choses s’amélioraient. Le député de s’y est lui aussi rendu et a pu observer que la situation évoluait, avec des hauts et des bas.
L’Ukraine célèbre aujourd’hui le 25e anniversaire de son indépendance. C’est relativement court dans l’histoire d’un pays. Le peuple ukrainien existe depuis des générations et depuis des siècles, et il s’oriente lentement mais sûrement vers la démocratie et l’économie de libre marché, avec le succès que l’on connaît. Quand on commence à établir des liens avec les habitants de ce pays, comme nous le faisons avec cet accord de libre-échange, nous voyons que ce succès est quasiment palpable dans les rues des villes ukrainiennes, et bien sûr aussi dans les zones rurales, car ils se rendent compte des possibilités qui leur sont offertes. Des possibilités qui ont doublé voire triplé lorsqu’ils ont signé un accord avec une solide démocratie comme la nôtre. Nous nous réjouissons de travailler avec eux, et de les aider à faire la transition vers le XXIe siècle. L’Ukraine se réjouit de pouvoir accéder à des choses que nous tenons pour acquises au Canada, comme des accords commerciaux, la démocratie, l’État de droit et les normes en matière d’environnement et de conditions de travail. Nous avons peine à nous imaginer à quel point ce pays attend cela avec impatience.
Nos exportations agricoles vers l’Ukraine sont relativement faibles, puisqu’elles ne représentent que 20 millions de dollars sur un total de 60 milliards de dollars pour l’ensemble de nos exportations. Elles pourraient cependant être nettement supérieures, et cet accord nous ouvre des perspectives considérables à cet égard. Il n’y a en effet aucune raison de penser que nos exportations vers ce pays ne peuvent pas être plusieurs fois décuplées, quand on voit toutes les possibilités qui s’offrent dans le domaine de la biotechnologie, par exemple, qui est une technologie que nous utilisons au Canada depuis plusieurs décennies, dans le domaine de la culture sans labour, les micronutriments dans les engrais, etc., sans parler du savoir-faire nécessaire pour obtenir un produit de qualité supérieure, alors que l’Ukraine privilégiait jusqu’à présent la production en quantité.
La logistique est également un aspect important, et nous aurons l’occasion d’aider l’Ukraine à améliorer cela. Nous avons les mêmes problèmes chez nous, car les distances sont longues jusqu’à la mer. L’Ukraine doit compter sur d’autres pays pour pouvoir acheminer son produit sur les marchés, et cela représente bien sûr des coûts à la fois politiques et physiques.
Des représentants d’EDC ont comparu devant le comité. Exportation et développement Canada nous a dit que la femme qui pilote le dossier en Ukraine parle couramment l’ukrainien, mais qu’elle est postée à Londres, en Angleterre, ce qui est bien loin de l’Ukraine. Elle s’y rend deux fois par semaine, à peu près, pour nouer des contacts, mais ce n’est pas comme si vous êtes là tous les jours, en personne, en train de prendre un café avec des gens pour voir comment on peut faire avancer les choses. Je propose donc à la ministre de nommer des représentants qui seront postés sur place, en Ukraine, et qui seront ainsi mieux en mesure d’assurer le lien entre ce pays et Exportation et développement Canada.
Nos représentants pourront alors favoriser la création de liens entre entreprises et établir tous les rapprochements nécessaires pour que nous puissions tirer pleinement parti de l’Accord de libre-échange Canada-Ukraine. Nous espérons que cela va se réaliser. Je sais que cela coûte de l’argent, mais c’est un marché très prometteur pour notre secteur de la génétique des animaux d’élevage et de la génétique des cultures, ainsi que pour nos entreprises spécialisées dans les infrastructures et les systèmes de manutention, entre autres. Les possibilités de débouchés sont très nombreuses.
Un certain nombre d’accords commerciaux ont été examinés à la Chambre pendant que nous formions le gouvernement. Je dirais même qu’il y en a eu un nombre incroyable. Nous observons aujourd’hui que l’AECG fait son petit bonhomme de chemin. Il est encore à l’étude en comité, et j’espère qu’il sera soumis à un vote ce soir pour pouvoir passer à l’étape suivante.
Je me réjouis que la ministre n’ait pas cherché à apporter des retouches à cet accord comme elle l’a fait avec l’AECG où, en essayant de rendre le texte plus progressiste, elle nous a fait perdre des clauses importantes à la toute fin des négociations. Pour ainsi dire, on a régressé au lieu de progresser.
La stabilité dont ont besoin les investisseurs risque d’être mise à mal si nous n’avons pas de procédure d’arbitrage en cas de différends investisseurs-État. N’importe quel pays est signataire de centaines d’accords bilatéraux avec d’autres pays, notamment pour la protection des investissements étrangers, l’APIE, et la résolution des différends investisseurs-État, ainsi que d’autres instruments pour aider les entrepreneurs à faire des investissements en leur accordant la protection nécessaire, car les investisseurs ont besoin de cette assurance en cas de changement de gouvernement. Bien sûr, on observe des reculs dans certains secteurs chez nous, mais on verra bien.
Nous avons aussi la loi Magnitski, qui est très importante quand on voit comment les choses se passent dans le système judiciaire. Je ne comprends pas pourquoi le Canada traîne tant pour la mettre en œuvre. Je suis sûr que mon collègue aura quelque chose à dire là-dessus quand il prendra la parole tout à l’heure.
Cet accord ouvre donc des perspectives très prometteuses pour l’industrie canadienne et pour notre industrie des services, qui est très dynamique et solidement établie. Il y a des choses que nous pouvons faire pour renforcer les capacités de l’Ukraine sur la scène internationale.
Je m’en voudrais de passer sous silence le travail remarquable qui a été réalisé par l’équipe de négociation. Je remercie également la ministre d’avoir finalement mené à bien ce dossier important.
Je tiens également à souligner l'excellent travail du premier ministre Harper dans ce dossier. Il s’est rendu en Ukraine en 2010, à une époque tumultueuse, comme nous le savons. Il y est retourné deux ou trois fois en l’espace de deux ans pour s’assurer que l’Ukraine regardait vers l’Ouest plutôt que vers l’Est. Il a rencontré tous les principaux acteurs de l’époque, et moi aussi d’ailleurs, dans le cadre d’autres réunions. Bien sûr, mon ami le député d’, qui était ministre du Commerce à l’époque, a dépensé beaucoup de capital politique pour que cet accord aboutisse.
Mais c’est Stephen Harper qui, à l’occasion d’une rencontre, tenez-vous bien, en Australie, a eu le courage de regarder le président Poutine dans les yeux et de lui dire: « Je suis prêt à vous serrer la main, à condition que vous quittiez l’Ukraine ». Il a su lui dire, sans tourner autour du pot, que ce type d’incursion était inacceptable compte tenu des systèmes géopolitiques existants.
Je suis heureux que le Canada ait une empreinte et une présence là-bas à cet égard, mais en fin de compte, nous apprenons aussi que nous nous sommes retirés en ce qui concerne l'imagerie par satellite dont les forces ukrainiennes ont besoin pour savoir exactement à quoi elles sont confrontées à tout moment. J'espère que le gouvernement reverra sa décision et commencera à comprendre qu’à la base, il y a notre capacité à nous assurer que l'Ukraine a un littoral solide et une forte capacité de repousser les Russes le cas échéant.
J'espère que ce sera le cas, mais en fin de compte, c'est l’excellent travail qu’a fait le premier ministre Stephen Harper pour lancer ceci, pour pousser l'Ukraine à continuer de réfléchir à cette question plutôt qu’aux incursions auxquelles ce pays était confronté sur plusieurs fronts. Par conséquent, je le félicite. Il est allé travailler dans le secteur privé et je suis sûr qu’une bonne partie de son travail futur reposera sur l’excellent travail qu'il a accompli concernant les accords commerciaux de ce genre.
Nous avons aussi d'autres accords commerciaux en attente, comme le Partenariat transpacifique. Pour quelque motif ridicule, nous semblons tergiverser. Le Japon, le joyau de cet accord parmi les 12 pays qui y ont participé, l'a ratifié. Les Japonais sont prêts à aller de l'avant. Leur Parlement l'a adopté le 6 ou le 7 décembre. Ils n'attendent plus qu'un partenaire, mais nous ne sommes pas sur le terrain. Nous ne sommes même pas dans les coulisses. Je ne parviens pas à comprendre pourquoi.
Nous allons célébrer celui-ci aujourd'hui, mais nous pourrions célébrer davantage et avoir une bien plus grande victoire si nous commencions à nous débarrasser de l’idée que « les Américains doivent prendre la tête ». Nous savons qu'ils vont prendre du recul. Ils pourraient prendre la totalité des deux années. Nous n'avons aucune raison de le faire. Le Japon ayant déjà ratifié l’accord, il va trouver des partenaires en Australie, en Nouvelle-Zélande, au Chili ou au Mexique et commencer à faire du commerce. En conséquence, nous aurons du retard et devrons essayer d'obtenir une part de ce marché de grande valeur.
Terminons-en avec l'accord d'aujourd'hui pour pouvoir passer au PTP et le faire progresser lui aussi sans délai.
:
): Madame la présidente, je suis heureuse de prendre la parole au sujet du projet de loi , Loi portant mise en œuvre de l'Accord de libre-échange entre le Canada et l'Ukraine, également appelé ALECU.
Il est beaucoup question d’accords commerciaux à la Chambre depuis quelques jours, notamment de l’accord entre le Canada et l’Union européenne. Je ne suis, en tout cas, pas surprise que mes collègues libéraux et conservateurs s’entendent, une fois de plus, pour dire que l’ALECU devrait être adopté sans qu’on pose de questions.
Je ferai remarquer que, dans ce cas, contrairement à l’AECG, le gouvernement a rempli ses obligations en matière de traité en présentant le projet de loi au moins 21 jours de séance après le dépôt du traité, en déposant une note explicative et en procédant à une évaluation environnementale finale. Nous n’avons eu aucun de ces trois éléments pour l’AECG.
J’aimerais parler plus en détail de l’accord avec l'Ukraine.
Il y a certainement des éléments positifs dans cet accord. Il donnera au gouvernement et aux exportateurs canadiens des occasions de renforcer notre amitié de longue date avec l’Ukraine.
J’aimerais aussi évoquer certaines réserves que j'ai à propos de l’accord, et j’espère qu’elles seront dissipées pendant le processus législatif du projet de loi .
L’accord de libre-échange avec l'Ukraine est un accord important, en particulier pour nos amis ukrainiens. Leur pays traverse des temps tumultueux depuis quelques années. Il a dû contrer l’agression russe qui s’est terminée par l’annexion de la Crimée. À l’époque, le NPD a demandé une plus grande aide financière pour l’Ukraine et des sanctions plus dures contre la Russie.
L’amitié qui unit le Canada et l’Ukraine est importante. En fait, le Canada a été un des premiers pays occidentaux à reconnaître l’indépendance de l’Ukraine en 1991. Aujourd’hui, notre pays compte plus de 1,3 million de Canadiens d’origine ukrainienne. Ils sont très fiers de leurs origines et de leurs traditions culturelles.
Les relations commerciales entre le Canada et l’Ukraine sont relativement modestes. En 2015, les échanges bilatéraux se chiffraient à 278 millions de dollars, les exportations canadiennes vers l’Ukraine comptant pour environ 210 millions et les importations de produits ukrainiens au Canada, pour 68 millions.
L’Ukraine représente moins de 1 % du total des exportations canadiennes dans le monde. Ce pourcentage augmenterait évidemment avec la réduction des droits de douane prévue par cet accord.
Aux termes de l’Accord, l’Ukraine éliminerait ses droits de douane sur 86 % des importations en provenance du Canada, tandis que le Canada supprimerait les siens sur 99,9 % des importations en provenance d’Ukraine. Bon nombre des droits de douane disparaîtraient immédiatement, mais certains seraient supprimés progressivement sur trois à sept ans.
Les exportateurs canadiens se réjouissent généralement de la conclusion de cet accord, y compris l’Alliance canadienne du commerce agroalimentaire, le Conseil canadien du porc et le Conseil des viandes du Canada. Comme avec tous les accords commerciaux qui réduisent ou éliminent les droits de douane, ils sont bien sûr heureux de voir s’ouvrir de nouvelles possibilités de diversification et d’augmentation de leurs exportations.
Parmi les autres produits canadiens qui peuvent tirer leur épingle du jeu avec l’ALECU, mentionnons le fer et l’acier, les machines industrielles, les légumineuses, l’huile de canola, et les poissons et fruits de mer. L’élimination des droits de douane sur l’acier m’a d’abord inquiétée, mais les parties intéressées ne semblent pas trop craindre qu’elle entraîne une avalanche de nouvelles importations.
Comme le savent les députés, les producteurs canadiens sont déjà confrontés à un faible prix mondial de l’acier dû en partie au dumping. Beaucoup d’affaires sont portées devant le Tribunal canadien du commerce extérieur, y compris contre des exportateurs ukrainiens.
De toute évidence, le Canada doit prendre des mesures plus fermes pour venir à bout de ce problème important. L’Association canadienne des producteurs d’acier et le Syndicat des métallos disent très clairement que le gouvernement doit faire plus. Une refonte du système canadien de recours commerciaux s’impose, si nous voulons qu’il protège mieux notre sidérurgie.
Il s’agit d’emplois et de garder des emplois de qualité dans les collectivités qui en ont besoin. Le député d’ travaille sans relâche pour les métallurgistes de sa circonscription. Je le félicite des efforts qu’il déploie pour que ces questions deviennent prioritaires. Il se bat chaque jour pour protéger de bons emplois dans l’acier à Hamilton.
Je sais que nous sommes tous deux impatients que le Comité du commerce international ait terminé son étude sur les questions relatives à l’acier, comme le dumping qui nuit à la capacité des producteurs canadiens d’être concurrentiels à l’échelle internationale.
Pour revenir à l’Accord de libre-échange Canada–Ukraine, j’ai beaucoup parlé des droits de douane parce que l’accord porte essentiellement sur ce sujet, même s’il comprend aussi des chapitres sur les mesures sanitaires et phytosanitaires, les marchés publics, la propriété intellectuelle, l’environnement et le travail.
Au chapitre des marchés publics, l’ALECU est très différent de l’AECG. En effet, il ouvrirait l’accès aux marchés fédéraux et provinciaux. En revanche, l’AECG ouvrirait aussi, pour la première fois, les marchés municipaux et ceux des conseils scolaires, ce qui est très préoccupant, et c’est pourquoi beaucoup de municipalités se sont prononcées contre l’AECG.
En général, les Canadiens tiennent à soutenir les emplois et les produits canadiens. Nous aimons acheter des produits locaux et nous adresser à des fournisseurs locaux, parce que nous savons que les retombées profitent à nos voisins et à nos collectivités.
L’ouverture des marchés publics à des entreprises non canadiennes soulève bien des craintes. On le voit déjà, mais voulons-nous vraiment continuer dans ce sens? Je suis heureuse, pour ma part, que l’ALECU n’emboîte pas le pas à l’AECG.
J’ai parlé du contenu de l’Accord, mais il est important aussi de parler de ce qui n’y est pas. L’Accord de libre-échange Canada–Ukraine ne contient pas de chapitres sur le commerce transfrontalier de services comme les investissements, les services financiers et les télécommunications, ni sur l’admission temporaire. Cependant, un examen est prévu deux ans après son entrée en vigueur et le gouvernement a clairement laissé entendre qu’il souhaite l’élargir à d’autres domaines tels que les services.
Je demande au gouvernement de faire preuve de transparence lorsque ces négociations auront lieu. Je remarque aussi que le Canada négocie actuellement avec des dizaines d’autres pays en vue d’un accord sur le commerce des services. Les libéraux se montrent très silencieux à ce sujet, mais cet accord pourrait être très important. Il libéraliserait le commerce international des services et fixerait des règles internationales contraignantes en ce qui concerne la réglementation nationale des services. Il pourrait couvrir un large éventail de services, y compris dans les domaines des banques, des télécommunications, de la santé et de l’énergie.
J’espère que le gouvernement se montrera transparent avec cet accord et qu’il adoptera un ton différent de celui des conservateurs dans la négociation des accords commerciaux. Absolument rien n’empêche un gouvernement de dire à ses citoyens ce qui est sur la table avant la conclusion d’un accord. Il me semble que les Canadiens ont très clairement fait comprendre qu’ils n’aiment pas la façon dont leur gouvernement a négocié le PTP ou l’AECG. Ils n’ont pas été informés de ce qui se négociait. Quand ils ont fini par apprendre ce qui était sur la table, l’accord était déjà conclu et le gouvernement a déclaré qu’il était tout à fait impossible de changer quoi que ce soit à ce stade.
Je rejette l’idée que les Canadiens qui veulent être informés au sujet des négociations peuvent simplement signer une entente de confidentialité et être mis au courant. Il s’agit de toute évidence d’un processus exclusif qui n’est pas conçu pour informer les Canadiens ordinaires sur les négociations commerciales. Le gouvernement doit mieux informer tous les Canadiens de l’état et de la portée des négociations, et pas seulement ceux qui ont des relations.
J’aimerais parler d’un autre aspect de l’Accord de libre-échange Canada-Ukraine. L’Accord comporte bien un mécanisme de règlement des différends entre États, mais pas de dispositions investisseur-État. Il convient de souligner, cependant, que ces dispositions existaient en fait avant la négociation de l’Accord. En 1995, le Canada et l’Ukraine ont signé un accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers qui comprend ces dispositions.
Les néo-démocrates se donnent beaucoup de mal depuis quelques jours pour attirer l’attention sur les dispositions investisseur-État de l’AECG. Ces dispositions n’ont pas leur place dans des accords commerciaux, et pourtant, on les trouve dans de nombreux accords conclus par le Canada. Nous soutenons depuis longtemps qu’on ne devrait pas accorder à des entreprises étrangères de privilèges particuliers dont ne jouissent pas les entreprises canadiennes. Les investisseurs étrangers devraient être obligés de recourir aux tribunaux nationaux avant d’avoir accès à un tribunal spécial devant lequel ils peuvent poursuivre nos gouvernements.
Les néo-démocrates analysent les accords commerciaux dans leur globalité. Nous avons appuyé des accords dans le passé, y compris celui conclu avec la Corée du Sud. Et si nous les appuyons, c’est parce que nous pouvons prendre du recul pour en examiner toutes les parties afin de tirer nos conclusions en nous fondant sur la somme de leurs parties. Les néo-démocrates sont favorables au commerce. Nous l’avons toujours été et nous le serons toujours. Cela ne veut pas dire que nous allons approuver aveuglément tous les accords sur le commerce et les investissements. Notre approche ressemble à celle que nous adoptons dans le cas des projets de loi omnibus d’exécution du budget. Nous sommes favorables à de nombreux aspects, mais il arrive aussi que des aspects fâcheux méritent qu’on s’y oppose.
Hier, mon collègue d' a fait une analogie très intéressante au sujet de la façon dont d’autres partis parlent du commerce et appuient aveuglément tous les accords commerciaux, quel que soit le partenaire, quelles que soient les dispositions de l'accord. Il a comparé cela à une grande entreprise qui chercherait à fusionner avec une autre. On peut imaginer leurs dirigeants, assis dans la salle du conseil, dire: « Nous n'avons pas le temps d'étudier ceci. Nous n'avons pas besoin des chiffres pour faire une analyse, puisque de toute façon, plus on est grand, mieux c’est. C'est un bon principe économique, et nous n'avons qu’à aller de l'avant, sans nous poser de questions. »
C’est évidemment ridicule et, pourtant, je vois le gouvernement aller de l’avant avec des accords comme l’AECG sans avoir fait preuve de la même rigueur. Où est l'analyse coûts-avantages? Où est l'analyse sur les secteurs où nous allons gagner ou perdre des emplois? Où sont les consultations? Où sont les études? Les Canadiens devraient s'attendre à mieux de leur gouvernement.
Mon collègue, l'infatigable député de , a beaucoup travaillé au dossier du commerce dans le passé. Il a élaboré une approche très pragmatique pour évaluer les accords commerciaux en général. Il a énoncé plusieurs critères sur la façon dont les parlementaires pourraient faire preuve de rigueur pour déterminer si un accord commercial est bel et bien dans l'intérêt du Canada.
D'abord, le partenaire proposé est-il respectueux de la démocratie, des droits de la personne, des normes environnementales et du travail et des valeurs canadiennes? S'il y a des problèmes dans ces domaines, le partenaire est-il sur la bonne voie pour atteindre ces objectifs?
Ensuite, une entente avec ce partenaire revêt-elle une valeur importante ou stratégique pour le Canada?
Enfin, l’accord lui-même est-il satisfaisant?
Il n'y a pas de réponses faciles, mais cette optique est très utile pour examiner les accords et décider si, dans l'ensemble, ils sont justifiés pour le Canada. J'ai utilisé cette approche pour évaluer l'accord de libre-échange Canada-Ukraine et je pense que c'est un accord que les néo-démocrates peuvent appuyer. Cela dit, certains aspects suscitent des préoccupations. L'Ukraine a connu quelques années tumultueuses. Il semble bien qu’elle soit en voie de devenir une société plus forte et démocratique qui défend les droits de la personne, les normes environnementales et les normes du travail. Il reste toutefois des conflits et des tensions, ainsi que des problèmes en matière de droits de la personne.
Il n'y a pas si longtemps, l'UE a reporté la signature de son accord commercial avec l'Ukraine en raison des préoccupations relatives aux droits de la personne et aux valeurs démocratiques. J'espère donc que l'Ukraine demeurera sur la bonne voie. Nous devons être réalistes au sujet des problèmes actuels et, par conséquent, j'aimerais qu’une évaluation des répercussions sur les droits de la personne fasse partie de cet accord.
J'ai remarqué que les liens commerciaux entre le Canada et l'Ukraine sont relativement limités. Or, nous sommes aussi des amis de longue date, et l'Ukraine a bien besoin de ses amis en ce moment. En 2015, le Canada a envoyé une mission de formation en Ukraine connue sous le nom d'Opération UNIFIER. Il n'y a pas eu de débat ici avant que 200 soldats ne soient déployés, ce qui est un précédent dangereux. L'Ukraine demande maintenant au Canada de prolonger cette mission.
Nous savons également que, l'an dernier, le gouvernement a lancé une consultation sur la possibilité d’ajouter l'Ukraine à la liste des pays désignés pour les armes automatiques. Ajouter l'Ukraine à cette liste permettrait d'exporter en Ukraine des armes fabriquées au Canada. Le gouvernement a esquivé les questions sur les résultats de cette consultation et sur la question de savoir si le Canada ajoutera bel et bien l'Ukraine à la liste. Le moment est venu pour le gouvernement de se prononcer à ce sujet, d'autant plus que nous débattons de la ratification d'un accord de libre-échange avec ce pays.
Je signale également que cet accord soulève une préoccupation environnementale. J’ai pris connaissance du rapport final de l’évaluation environnementale de l’ALECU — une exigence dans le cadre du processus gouvernemental de dépôt des traités. Il n’y est pas vraiment fait mention des conséquences de l’augmentation des importations et des exportations de charbon. Nous aimerions avoir un peu plus d’information à ce sujet, et aussi au comité.
Je n’ai malheureusement pas eu l’occasion de poser ces questions à la ministre quand elle a comparu devant le comité l’autre semaine. Nous n’avions droit qu’à une heure de son temps pour couvrir l’AECG et l’ALECU. J’espère sincèrement qu’elle reviendra, car j’estime qu’il est important de bien étudier ces accords et de respecter la procédure établie.
Je voudrais terminer mon intervention en répétant que les néo-démocrates ont l'intention d’appuyer l’ALECU à l'étape de la deuxième lecture. J’ai fait part de certaines préoccupations suscitées par l’Accord et nous aimerions qu’elles soient prises en compte. Cependant, j’ai aussi fait état de nombreux avantages en découlant. Il nous permettrait notamment de renforcer notre amitié historique avec l’Ukraine et d’en faire profiter divers exportateurs canadiens. Ce serait le deuxième des trois projets de loi commerciaux soumis au Parlement que les néo-démocrates appuient.
Comme je l’ai indiqué, les néo-démocrates sont d’ardents défenseurs de bons échanges commerciaux, avantageux pour le Canada. La tendance aux accords multilatéraux portant sur tout, sauf l’évier de cuisine, n’est pas la voie que le Canada devrait adopter avec ses partenaires. Les accords bilatéraux, comme celui à l’étude aujourd’hui, présentent des avantages beaucoup plus clairs; ils ne demandent pas au Canadien moyen de porter le fardeau d’offrir des privilèges aux investisseurs étrangers. J’ai hâte de voir le projet de loi renvoyé au comité du commerce et de participer au débat d’aujourd’hui.
Comme je pense que ce sera ma dernière intervention ici avant que la Chambre ne revienne en janvier, je tiens à souhaiter de joyeuses Fêtes et un joyeux Noël aux résidants de ma circonscription et à mes collègues. Je veux remercier en particulier tous les gens de la Chambre qui travaillent en coulisses pour assurer le bon fonctionnement quotidien du Parlement. Je remercie tout le monde qui met un peu du sien au Parlement. Joyeux Noël.
:
Madame la Présidente, je suis heureux d’avoir l’occasion de parler du projet de loi , que nous étudions aujourd’hui. Le projet de loi prévoit que le gouvernement prenne toutes les mesures législatives nécessaires pour ratifier l’Accord de libre-échange Canada-Ukraine, ce que je nous encourage tous à faire.
Le fait d’aller de l’avant et de ratifier l’Accord de libre-échange Canada-Ukraine permettra de raffermir encore davantage le soutien du Canada à l’Ukraine dans sa démarche en vue de devenir un pays démocratique stable et prospère.
Depuis le début de la crise en Ukraine, en novembre 2013, le Canada est à l’avant-plan en ce qui a trait au soutien de la communauté internationale à l’Ukraine. Dans le cadre de sa réponse à l’annexion illégale de la Crimée par la Russie et au soutien permanent de ce pays aux insurgés de l’Est de l’Ukraine, le gouvernement du Canada a imposé près de 300 sanctions, de concert avec ses partenaires internationaux, contre des particuliers et des entités russes et ukrainiens. Il s’est aussi engagé à verser plus de 750 millions de dollars d’aide à l’Ukraine, y compris 400 millions de dollars de prêts à faible taux d’intérêt, pour aider ce pays à stabiliser son économie, et plus de 245 millions de dollars en aide bilatérale au développement.
L’Accord de libre-échange Canada-Ukraine s’inscrit dans la continuité des objectifs de l’aide fournie par le Canada à ce pays: élargir les possibilités pour les citoyens ukrainiens et contribuer à l’augmentation du niveau de vie. Cela profitera au Canada en favorisant à la fois la stabilité d’un allié important et en établissant un marché plus vigoureux, sur lequel le Canada pourra vendre ses produits.
Les relations commerciales entre le Canada et l’Ukraine ont été relativement modestes jusqu’à maintenant, le commerce bilatéral de marchandises ayant totalisé 278 millions de dollars en 2015. Les exportations canadiennes se sont chiffrées à 210 millions de dollars la même année, tandis que les importations en provenance de l’Ukraine ont atteint 68 millions de dollars. Il y a de la place pour accroître le commerce entre les deux pays.
L’économie de l’Ukraine comporte des possibilités importantes et offre des occasions commerciales diversifiées aux entreprises canadiennes, compte tenu de sa situation stratégique entre l’Europe et l’Asie centrale, de sa base industrielle solide, de ses ressources naturelles abondantes, plus particulièrement dans les secteurs de l’agriculture et de l’énergie, ainsi que de sa population scolarisée.
L’ALECU permettra à nos entreprises de tirer davantage profit de ces possibilités d’accès à un nouveau marché et de la création de conditions plus prévisibles. C’est pourquoi le projet de loi dont nous sommes saisis aujourd’hui est si important.
[Français]
Je vais préciser ma pensée sur ce point. Un aspect important de l'Accord est l'ouverture de nouveaux marchés pour les marchandises canadiennes. L'entrée en vigueur de l'Accord de libre-échange entre le Canada et l'Ukraine éliminera les droits de douane sur environ 86 % des exportations canadiennes actuelles vers l'Ukraine. Cela signifie que les exportateurs canadiens profiteront immédiatement de cet accord. Les autres réductions et éliminations des droits de douane de l'Ukraine se feront sur des périodes d'au plus sept ans.
À ce stade, l'Accord aura essentiellement éliminer tous les droits de douane sur les marchandises échangées actuellement entre le Canada et l'Ukraine. L'Accord permettra également de créer des conditions plus favorables pour les exportateurs grâce à d'importants engagements non tarifaires. Par exemple, l'Accord comprend des dispositions qui permettront de faire en sorte que les gains en matière d'accès aux marchés ne soient pas entravés par des obstacles commerciaux injustifiés.
Cet accord comprend des mesures de facilitation du commerce visant à réduire les formalités administratives à la frontière. Il comporte également des dispositions liées à la protection et à l'application des droits de propriété intellectuelle, ce qui permettra aux titulaires canadiens de droits de propriété intellectuelle de faire des affaires avec une plus grande confiance sur le marché ukrainien. Il renferme également des engagements pris par le Canada et l'Ukraine à ne pas imposer des droits de douane ou d'autres taxes sur les produits numériques transmis par voie électronique.
Je vais maintenant aborder la façon dont cet accord se traduit concrètement par des avantages réels pour les entreprises canadiennes. En particulier, l'Accord de libre-échange entre le Canada et l'Ukraine créera des débouchés pour d'importants secteurs de l'économie canadienne, notamment les produits industriels, les poissons et fruits de mer, ainsi que les produits agricoles et agroalimentaires.
De 2011 à 2015, les exportations industrielles du Canada vers l'Ukraine se sont élevées, en moyenne, à 123 millions de dollars par année.
Toutefois, ces exportations sont actuellement assujetties à des droits de douane pouvant aller jusqu'à 25 %. Le jour où l'Accord entrera en vigueur, pratiquement tous ces droits de douane seront éliminés. Il s'agit d'une bonne nouvelle pour la compétitivité de nos exportations industrielles vers l'Ukraine, qui pourront croître grâce à l'Accord. Parmi les exemples de produits qui bénéficieront de l'Accord, notons les marchandises comme le fer, l'acier, la machinerie industrielle et les plastiques.
L'industrie canadienne du poisson et des fruits de mer a aussi beaucoup à gagner de l'accès préférentiel au marché en vertu de l'Accord de libre-échange entre le Canada et l'Ukraine. Le Canada figure parmi les principaux exportateurs de poisson et de fruits de mer vers l'Ukraine, avec des exportations annuelles moyennes de 31 millions de dollars entre 2011 et 2015. Le Canada est le plus important exportateur de crevettes congelées et de crevettes d'eau froide vers l'Ukraine. Il compte parmi ses principaux fournisseurs de merluche congelée. Comme dans d'autres secteurs, ces produits sont assujettis à des droits de douane aussi élevés que 20 %. Par conséquent, lorsque l'Accord de libre-échange entre le Canada et l'Ukraine éliminera tous les droits de douane dans ce secteur, les produits canadiens de poisson et de fruits de mer seront plus concurrentiels.
Le secteur agricole et agroalimentaire du Canada profitera également de l'Accord de libre-échange entre le Canada et l'Ukraine. De 2011 à 2015, les exportations agricoles et agroalimentaires du Canada vers l'Ukraine se sont élevées en moyenne à 18 millions de dollars par année. Toutefois, ces exportations sont actuellement assujetties à des droits de douane pouvant aller jusqu'à 30 %.
L'Accord éliminera la majorité de ces droits de douane dès son entrée en vigueur, et presque tous les autres sur une période de sept ans. Les principaux produits agricoles du Canada qui profiteront de cet accès en franchise de droits comprennent le boeuf, les légumineuses, les grains, l'huile de canola, les aliments transformés et les aliments pour animaux. En outre, l'accès significatif au marché pour les exportations canadiennes du porc revêtait un intérêt particulier dans le cadre de ces négociations, et le gouvernement a répondu aux attentes, à commencer par l'obtention d'un accès en franchise de droits pour le porc frais et réfrigéré.
En ce qui concerne les exportations de porc congelé et des produits de porc, le Canada profitera d'un vaste contingent tarifaire en franchise de droits avec un volume qui surpasse de loin les exportations actuelles. Ces importants résultats tarifaires pour le porc placent l'industrie canadienne sur un pied d'égalité avec l'Union européenne, un concurrent clé dans ce secteur. Cet accord donnera également aux entreprises canadiennes une longueur d'avance sur les concurrents dans tous les autres pays qui n'ont pas conclu d'accord de libre-échange avec l'Ukraine.
Ce ne sont là que quelques exemples des possibilités offertes par cet accord. Notre gouvernement a affirmé depuis le premier jour que le commerce et l'ouverture des marchés sont essentiels pour assurer la prospérité économique du Canada. Le Canada est une nation commerçante. Nous savons que l'augmentation des échanges créé davantage d'emplois mieux rémunérés.
Notre gouvernement souhaite également travailler en vue d'une croissance économique plus inclusive afin que les avantages du commerce se répartissent plus largement. Nous devons nous assurer que l'augmentation des échanges et des investissements vise à renforcer la classe moyenne. Nous devons également veiller à ce que les avantages du commerce se réalisent de façon à assurer le maintien de la protection environnementale, des droits du travail et du droit du gouvernement à faire des règlements dans l'intérêt public.
Notre gouvernement s'est engagé à rendre le commerce progressiste. C'est ce que nous avons démontré avec l'Accord économique et commercial global avec l'Union européenne. C'est ce que nous démontrons actuellement avec le présent Accord. L'Accord de libre-échange entre le Canada et l'Ukraine intègre plusieurs éléments commerciaux progressistes clés pour faire en sorte que les gains économiques ne soient pas obtenus au détriment des importantes valeurs et priorités canadiennes.
Les engagements pris dans l'accord relativement au domaine du travail exigent que les parties mettent en application leurs lois dans ce secteur, et ces lois doivent également respecter la Déclaration de 1998 relative aux principes et droits fondamentaux au travail de l'Organisation internationale du travail. Cela comprend le renforcement de la liberté d'association et du droit de négociation collective, l'abolition du travail des enfants et du travail forcé, ainsi que l'élimination de la discrimination en milieu de travail.
L'accord prévoit également des mesures de protection pour la santé et la sécurité au travail, des normes d'emploi minimales acceptables, ainsi que des dispositions en matière de non-discrimination pour les travailleurs migrants.
Les engagements pris en vertu de l'accord soulignent également l'importance de la coopération sur les questions relatives au travail et renferment des mécanismes visant à surveiller la conformité avec les engagements relatifs au travail, de même qu'un mécanisme de règlement des différends pouvant aboutir à des sanctions pécuniaires. Il s'agit là des engagements les plus globaux dans le domaine du travail jamais négociés par l'Ukraine.
[Traduction]
L’Accord de libre-échange Canada-Ukraine comprend aussi un chapitre sur l’environnement, qui comporte des engagements de fonds exécutoires, de même que des engagements de maintenir des niveaux élevés de protection environnementale, au fur et à mesure de l’intensification de nos rapports commerciaux. Qui plus est, le Canada et l’Ukraine s’engagent à ne pas diminuer leur niveau de protection dans le but de favoriser le commerce ou d’attirer des investisseurs.
Ce chapitre sur l’environnement de l’Accord rend compte des valeurs canadiennes selon lesquelles la libéralisation des échanges et la protection de l’environnement devraient aller de pair. Pour appuyer ces obligations et pour veiller à ce qu’elles soient respectées, le chapitre sur l’environnement prévoit un mécanisme distinct de règlement des différends, ainsi que le recours à un groupe d'experts indépendant. Le Canada et l’Ukraine conviennent aussi de collaborer pour mettre en œuvre les recommandations de ce groupe.
Par ailleurs, l’Accord comprend des engagements permettant d’assurer la transparence des administrations nationales des parties, y compris la publication rapide des décisions législatives, réglementaires, procédurales et administratives.
En outre, l’Accord comprend un mécanisme robuste de règlement des différends entre les États, y compris une procédure obligatoire et exécutoire prévoyant le recours à un groupe. Ce mécanisme de règlement des différends renforce l’engagement du Canada en matière de transparence.
L’Accord de libre-échange Canada-Ukraine prévoit aussi un certain nombre d’engagements concernant la lutte contre la corruption. Par exemple, il oblige les parties à adopter, maintenir et appliquer des mesures législatives anticorruption et des mesures connexes, et plus particulièrement d’adopter ou de maintenir des mesures pour conférer le caractère d’infraction pénale aux actes de corruption impliquant des agents publics. Il oblige aussi le Canada et l’Ukraine à s’assurer qu’ils ont la compétence pour traiter ces infractions pénales. Ces obligations sont aussi appuyées par un mécanisme de règlement des différends qui fait intervenir un groupe indépendant si les parties ne sont pas en mesure de résoudre un problème lié à ces engagements.
De plus, l’Accord de libre-échange Canada-Ukraine comprend des dispositions permettant aux gouvernements de prendre des règlements dans l’intérêt du public, y compris des dispositions particulières qui préservent le droit de protéger la sécurité nationale, ainsi que la vie et la santé des personnes et des animaux, ou de préserver les végétaux, ainsi que le droit de poursuivre des objectifs culturels.
Enfin, la coopération en matière de commerce représente un autre élément important de cet accord qui, dans les faits, facilitera une telle coopération entre le Canada et l’Ukraine, avec comme objectif de maximiser les avantages liés à l’Accord et de contribuer au développement durable, par exemple, grâce à l’établissement d’une capacité, à des activités conjointes de recherche et au transfert de compétences et de pratiques technologiques.
L’amitié et le partenariat étroits entre le Canada et l’Ukraine ont des racines très profondes, qui remontent à l’arrivée des premiers immigrants ukrainiens au Canada, il y a 125 ans, qui a été suivie par des vagues successives d’immigration qui ont laissé une empreinte durable et indélébile sur le tissu de notre société, de notre économie et de notre paysage politique au Canada.
Aujourd’hui, on compte plus de 1,2 million de Canadiens qui sont de descendance ukrainienne, y compris un certain nombre de personnes dans cette Chambre, ce qui fait de la communauté ukrainienne l’une des communautés ethniques les plus importantes au Canada, qui représente une source importante d’information et de soutien dans les sphères de la politique, de la sécurité et du commerce, tant pour le Canada que pour l’Ukraine. Des liens aussi étroits sont importants pour de nombreuses raisons. Les bons rapports personnels favorisent les bons rapports commerciaux.
Le gouvernement croit qu’en cette ère d’incertitude économique, on devrait tenter de conclure davantage, et non pas moins, de partenariats à l’échelle mondiale. La ratification rapide de l’Accord de libre-échange Canada-Ukraine permettra d’établir un environnement commercial plus stable, qui sera profitable à nos deux pays en raffermissant nos relations bilatérales, en appuyant les objectifs en matière de politique étrangère du Canada et en améliorant les possibilités commerciales qui peuvent mener à un développement économique durable.
J’exhorte donc tous les députés à appuyer le projet de loi , afin de nous permettre d’accomplir cela, et bien davantage.
:
Madame la Présidente, c’est avec plaisir que je me joins à cet intéressant et important débat sur la ratification de l’Accord de libre-échange Canada-Ukraine. Cet accord et la mesure législative qui le consacre ont l’appui de tous les partis à la Chambre, en tout cas des trois principaux partis. Nous en sommes reconnaissants, comme nous le sommes de ce qu’il dit de la coopération du Canada avec l’Ukraine.
Je voudrais prendre quelques instants pour évoquer l’histoire de la coopération entre le Canada et l’Ukraine et parler plus particulièrement de certains enjeux intéressants en Ukraine. Ensuite, j’engagerai le gouvernement à songer à faire davantage pour cette coopération. Il me semble que le gouvernement actuel a une certaine réticence face à cette importante relation, mais moins sur le plan économique que sur d’autres plans. Je tiens à attirer l’attention des députés sur cet enjeu et demander encore une fois au Parlement et au gouvernement de faire davantage, parce que nous parlons, de fait, d’une relation qui revêt une importance cruciale pour nos deux pays.
J’ai eu l’honneur de visiter l’Ukraine en août dernier. Mon hôtel surplombait la place de l’Indépendance. J’étais là lorsque cette jeune nation a marqué son 25e anniversaire et j’y ai vécu une expérience extraordinaire. Le Canada s’apprête à célébrer son 150e anniversaire, un jalon important pour lui, mais, pour les Canadiens, notre fondation relève de l’histoire, bien plus que d’une expérience personnelle récente. Elle est inscrite dans notre mémoire collective, mais pas dans nos mémoires individuelles. Par ailleurs, notre fondation n’est pas née d’une occupation.
Ma présence en Ukraine pour son 25e anniversaire a été enrichissante à de nombreux égards. L’histoire de l’occupation de toute l’Ukraine est très récente. La plupart des Ukrainiens se rappelleront leur vie sous l’occupation soviétique. Mais l’Ukraine est aussi un pays aujourd’hui occupé par la Russie et par des entités appuyées par la Russie. Il ne fait pas de doute que les misères et l’occupation sont source de grandes peines, mais il ne faut pas oublier l’immense fierté ukrainienne à l’égard de ce que cette jeune nation a pu accomplir.
L’Ukraine a été comparée au phénix mythologique, qui meurt et renaît sans cesse de ses cendres. Telle est l’histoire de l’Ukraine, totalement irrépressible, qui renaît continuellement dans un environnement géopolitiquement cruel à cause du voisin avec lequel elle doit composer. L’incarnation actuelle de l’État ukrainien a réalisé de grandes œuvres en très peu de temps, depuis sa fondation il y a 25 ans, et depuis le mouvement Euromaïdan né il y a environ trois ans.
L’Europe de l’Est, comme bien des régions du monde, est un endroit où les sables mouvants ou, pourrions-nous dire dans ce cas-ci, les neiges mouvantes de l’empire ont laissé une réalité multiculturelle et multi-ethnique qui complique beaucoup la définition de frontières ethniques. C’est en quelque sorte le cas du Canada également, sauf que nous percevons généralement notre multiculturalisme comme volontaire. Une bonne part, mais pas la totalité, de notre diversité est le fait de l’immigration et d’accommodements plutôt que de conquêtes. Par contre, l’Ukraine vient tout juste d’échapper à l’occupation, une occupation assortie d’un génocide, suivi, à son tour, de l’envoi de Russes ethniques dans des collectivités jadis habitées par des Ukrainiens.
Ainsi, en songeant à l’identité ukrainienne et à la réalité de l’État ukrainien, il pourrait être utile de dire et de comprendre que, bien que très diversifiée, l’Ukraine s’est retrouvée en situation de diversité involontaire. Pendant l’occupation, des personnes y ont été envoyées, et l’État ukrainien s’est trouvé dans cette situation dès le début de son existence. Cette histoire, manifestement, a rendu inévitables certains liens culturels entre l’Ukraine et la Russie.
Pour cette raison, nous entendons un certain discours politique de personnes qui ont intérêt à propager ce discours de division, à prêcher que l’Ukraine est divisée entre l’Est et l’Ouest, entre ukrainophones et russophones, et le long de frontières ethniques et religieuses. Par contre, lors de mon séjour en Ukraine en août dernier, j’ai pu constater, observer et entendre que l’Ukraine est un pays diversifié mais aussi très profondément uni dans son intention de résister à l’agression étrangère, un pays qui, au cœur d’une histoire de diversité involontaire, choisit de construire un nationalisme civique partagé, avec des valeurs partagées et références culturelles partagées également.
Comme d'autres intervenants en ont déjà fait mention, c'est dans ce contexte qu'on s'intéresse au modèle canadien d'unité axé sur des valeurs communes en dépit de différences.
J'ai mentionné que, lors de mon passage en Ukraine, ma chambre d'hôtel donnait sur la place de l'Indépendance, qui a été au coeur du mouvement de résistance EuroMaïdan. Ce mouvement dirigé par de courageux manifestants qui a vu le jour il y a environ trois ans a entraîné la destitution de Viktor Ianoukovitch, le président autocrate et corrompu soutenu par la Russie.
Comme nous débattons aujourd'hui d'un accord commercial avec l'Ukraine, il est utile de se rappeler que c'est un enjeu commercial qui a mis le feu aux poudres dans ce pays. À l'époque, le gouvernement de l'Ukraine avait décidé de ne pas resserrer les liens économiques avec l'Europe, revenant ainsi sur ses engagements dans ce dossier.
Dans le cadre du débat d'aujourd'hui, cette question nous rappelle que l'association commerciale, dans un tel contexte, ne porte pas exclusivement sur l'économie. Pour l'Ukraine, c'est une question d'indépendance et d'identité. La décision initiale de ne pas conclure une telle entente aurait laissé l'Ukraine dans une position de grande vulnérabilité économique et, par conséquent, de dépendance géopolitique à l'égard de la Russie.
Comme le régime russe, en l'occurrence celui de Poutine, ne souhaitait pas que l'Ukraine établisse des relations commerciales lui permettant d'affirmer et de renforcer son indépendance et son identité en tant que pays occidental et européen, il a exercé des pressions sur Ianoukovitch. Cette situation a marqué un tournant dans les discussions commerciales.
Grâce au courage des manifestants qui ont risqué et qui ont même parfois donné leur vie pour leur pays, l'Ukraine est bien placée pour commencer à se bâtir un meilleur avenir en tant que nation plus indépendante, plus européenne et plus axée sur l'occident. C'était un moment de grande bravoure et de fierté pour les Ukrainiens.
Encore aujourd'hui, la propagande russe tente de balayer du revers le nationalisme ukrainien, en général, et le mouvement EuroMaïdan, en particulier, qu'elle qualifie de nationalisme ethnique et xénophobe au plus haut point, voire d'antisémitisme et de suprématie blanche. Toutefois, rien n'est plus faux.
En fait, ces messages sont particulièrement paradoxaux compte tenu du fait que la Russie appuie des mouvements d'extrême droite en Europe. Le régime russe, ses complices et des idiots utiles en Occident propagent une vision colonialiste exclusive du nationalisme qui laisse à croire qu'ils ont le droit de chercher à contrôler les affaires de pays qu'ils ont intimidés ou occupés par le passé, ceux qui font partie de leur soi-disant sphère d'influence.
Aucun État souverain n'a le droit d'en intimider un autre pour des motifs de liens culturels ou de revendications historiques visant une soi-disant sphère d'influence. Il n'existe aucune justification morale ou légale pour une telle intimidation et il n'y en a jamais eu.
Cependant, bien que l'État russe propage son nationalisme étroit et ethnocentrique, le nationalisme ukrainien qui a engendré le mouvement EuroMaïdan est ouvert, pluraliste et démocratique et il renforce l'Ukraine.
Quand j'étais là-bas, j'ai parlé avec de jeunes Ukrainiens de confessions et d'ethnies différentes qui avaient pris part à l'EuroMaïdan. J'ai rencontré des dirigeants juifs, dont l'un a été à la tête d'une brigade juive lors des manifestations sur la place Maïdan. J'ai rencontré des chefs musulmans des Tatars de Crimée qui ont inspiré leurs compatriotes ukrainiens en affichant une aussi grande fierté que les autres à l'égard de leur pays à prédominance chrétienne.
Le vote de ce soir nous donne l'occasion de reconnaître le génocide dont cette communauté a été victime et de faire quelque chose de très important pour elle.
Il y a des Ukrainiens musulmans, des Ukrainiens d'ethnie tatare, des Ukrainiens juifs, des Ukrainiens russophones, des Ukrainiens d'origine polonaise, des Ukrainiens catholiques, des Ukrainiens orthodoxes et des Ukrainiens d'ascendance ukrainienne. Ce sont tous des Ukrainiens, unis jusqu'à un certain point par la culture, mais surtout par les valeurs de l'indépendance et de la démocratie qui leur sont communes.
Quand les Russes ont envahi l'Ukraine, ils ont cherché à tirer parti d'un moment de faiblesse, mais les Ukrainiens se sont plutôt unis comme jamais auparavant pour défendre le nationalisme civique et les valeurs occidentales et européennes qui ont été à l'origine de l'EuroMaïdan.
La réussite de l'Ukraine n'a jamais été évidente ni simple, mais son peuple manifeste depuis toujours un courage inspirant et inspiré.
Le commerce avec l'Ukraine est utile sur le plan économique, mais c'est également une obligation morale et stratégique. Nous devons nous servir de nos liens culturels étroits et uniques avec l'Ukraine pour faire en sorte que ce pays courageux ne soit plus jamais exposé comme il l'a été à l'intimidation de la Russie. Son indépendance requiert des liens économiques avec des pays qui la respecteront et qui, en fait, partagent les valeurs de son peuple.
Nous avons des liens culturels avec l'Ukraine, mais nous avons aussi une approche commune à l'égard du nationalisme et un amour du pays ancré dans des valeurs civiques communes et non sur l'exclusivité ethnique ou la volonté de dominer quelqu'un d'autre.
Même si je suis heureux de constater un certain consensus à la Chambre au sujet de la nécessité d'avoir une relation solide avec l'Ukraine et de soutenir ce pays, nous devons faire plus et mieux pour défendre l'Ukraine. Je vais parler de trois domaines précis où le gouvernement pourrait se montrer plus solidaire de notre important partenaire.
Premièrement, nous pourrions en faire plus au chapitre des droits de la personne en Russie. Pourquoi en parler dans le contexte d'un débat sur l'Ukraine? Parce que nous savons, comme nous le confirment les différents conflits dans le monde, qu'un gouvernement qui constitue une menace pour son propre peuple sera forcément une menace pour la paix et la sécurité internationales. Lorsqu'un gouvernement est agressif et hostile envers ses voisins, nous savons que cela mènera probablement à de la répression des droits de la personne dans ce pays ou que cela y sera associé.
C'est pour tenter de détourner l'attention de ses problèmes intérieurs, de ses problèmes économiques et de ses problèmes de respect de droits de la personne que la Russie se livre à des offensives dans d'autres pays. Par conséquent, nous devons dire très clairement que les droits de la personne en Russie ne doivent pas être sacrifiés. Il y a une façon très concrète de le faire. Nous pouvons appuyer et adopter la loi de Sergueï Magnitski, qui vise spécifiquement les individus qui bafouent les droits de la personne et qui sont associés au régime russe. C'est une mesure politique novatrice qui cible, au moyen de sanctions, les individus qui ne respectent pas les droits de la personne, contrairement à ce qu'il en était par le passé, lorsque les autocrates du monde et leur entourage investissaient et voyageaient souvent en Occident. En travaillant avec nos alliés pour imposer à ces individus les sanctions prévues dans la loi de Sergueï Magnitski, nous pourrons amener des changements concrets au chapitre des droits de la personne en Russie.
Je sais qu'il y a des ministériels qui y sont favorables, mais des déclarations du laissent entendre que le gouvernement hésite à adopter cette loi. Je pense que nous savons pourquoi. C'est parce que le gouvernement tente de resserrer ses liens avec le gouvernement de la Russie. Il se justifie en disant que, si nous entretenons le dialogue, cela nous aidera à aborder la question des droits de la personne. J'y serais plus favorable si le gouvernement en profitait vraiment pour promouvoir les droits de la personne, et s'il entretenait le dialogue avec la Russie tout en insistant sur la promotion des valeurs canadiennes et sur l'application des sanctions prévues dans la loi de Sergueï Magnitski. Or, ce n'est pas le ton donné dans ces échanges, et il semble à tout le moins que ce ne soit pas l'approche que préconise l'actuel ministre des Affaires étrangères.
J'invite tous les députés à prendre conscience de l'importance de la loi de Sergueï Magnitski. La portée de cette mesure politique ne se limite pas à la Russie. Nous devrions envisager d'appliquer les sanctions qu'elle prévoit contre tous ceux qui, à divers endroits dans le monde, violent les droits de la personne. Nous devons adopter cette mesure essentielle pour les Ukrainiens et la communauté ukrainienne du Canada. Ils veulent que leurs voisins russes jouissent des mêmes libertés que celles qui sont accordées aux Ukrainiens et aux Canadiens. Je pense qu'ils comprennent qu'une Russie véritablement libre et démocratique pourrait être un bon voisin pour l'Ukraine; nous espérons que cela finira par se concrétiser. Cependant, tant que les violations des droits de la personne se poursuivront en Russie, l'Ukraine et les autres pays de la région continueront de faire face à une menace considérable.
Tout d'abord, il faut faire davantage pour les droits de la personne en Russie même.
Ensuite, le gouvernement doit renforcer la coopération militaire avec l'Ukraine. On entend souvent les députés ministériels dire que le Canada doit agir en tant que partenaire stratégique de l'Ukraine. Cependant, il y a une chose toute simple que le gouvernement pourrait faire, et c'est de revenir sur une décision qu'il a prise le 6 mai dernier. À l'époque du gouvernement Harper, il avait été convenu que nous partagerions avec les forces armées ukrainiennes des renseignements obtenus au moyen de satellites canadiens. Ces renseignements leur étaient très utiles dans la lutte contre les séparatistes appuyés par les Russes dans l'Est de l'Ukraine. C'est une décision qu'avait prise le gouvernement précédent, mais qui a été annulée par le gouvernement libéral. Nous avons cessé de fournir ces images satellitaires.
J'ai posé cette question à de nombreux députés ministériels aujourd'hui, et il est important que nous continuions de la poser. Le gouvernement n'a nullement justifié sa décision de ne plus fournir les images satellitaires au gouvernement de l'Ukraine. Nous pouvons fort bien nous imaginer la raison. Nous pouvons présumer que les Russes ont voulu que le Canada cesse de fournir ces renseignements aux autorités ukrainiennes et que le gouvernement libéral a choisi de respecter la volonté et les intérêts des Russes. En fait, l'imagerie par satellite était extrêmement utile pour les forces armées ukrainiennes. Nous faisions la bonne chose en leur offrant ce soutien stratégique. Cependant, le 6 mai dernier, le Canada a cessé de fournir les images.
J'aimerais citer Ivan Katchanovski, professeur de sciences politiques à l'Université d'Ottawa. Il a déclaré ce qui suit: « Je crois que c'était le signe d'un changement possible quant à la position du Canada à l'égard de l'Ukraine. » Il a aussi souligné que des considérations budgétaires n'étaient vraisemblablement pas la vraie raison de ces décisions.
Ces images ne sont plus fournies. Pourtant, le Canada les a et pourrait facilement les communiquer au gouvernement ukrainien. Si les Russes sont contre et que le gouvernement libéral se laisse trop influencer par eux, c'est évidemment un problème pour l'Ukraine, qui lutte pour sa survie. Le Canada doit être aux côtés de l'Ukraine. Nous devons lui fournir ces images satellitaires.
Je demande aux députés ministériels qui nous font des discours emphatiques sur l'aide à l'Ukraine et la collaboration avec ce pays de prendre cette mesure bien simple et de montrer ainsi leur bonne volonté et leur désir réel de coopérer. Ce serait la preuve tangible d'une intention véritable de collaborer avec l'Ukraine. Malheureusement, on dirait que le gouvernement parle de collaboration, mais que, contrairement à ce qu'il dit, il lui retire son aide. Il semble y avoir un écart entre la parole et les actes, du moins en ce qui a trait à la coopération militaire.
Nous devons renforcer notre coopération militaire avec l'Ukraine. Cela suppose notamment de poursuivre la mission de formation entreprise à l'époque du gouvernement conservateur, qui arrivera à échéance en mars 2017. Le gouvernement libéral ne s'est pas encore engagé officiellement à la renouveler. Il serait vraiment regrettable qu'il cesse de fournir ce soutien à l'Ukraine, alors qu'il a déjà cessé de lui fournir certaines images satellitaires.
Enfin, je tiens à parler des domaines sur lesquels le Canada pourrait se concentrer dans le cadre de sa coopération avec l'Ukraine. Nous pourrions relancer des initiatives qui visaient à promouvoir l'harmonie entre les communautés ukrainiennes. Quand je suis allé en Ukraine, en août, j'ai eu des discussions captivantes à propos des tensions religieuses qui se manifestent au pays. La persécution fondée sur la religion qui sévit en Crimée et dans d'autres territoires ukrainiens sous occupation russe suscite de vives inquiétudes. Cette persécution cible particulièrement les catholiques et les protestants et, à un moindre degré, la communauté musulmane.
Dans ce contexte, il convient de rappeler que l'ancien gouvernement avait mis en place le Bureau de la liberté de religion, qui finançait des projets sur le terrain visant à promouvoir l'harmonie entre les communautés. Le bureau finançait, en Ukraine, des projets conçus pour rapprocher les gens de différentes religions et favoriser l'harmonie au sein des communautés, ce qui est essentiel au maintien d'un État ukrainien uni.
Au printemps, pendant un débat portant justement sur le Bureau, le NPD a laissé entendre qu'à partir du moment où nous financions des projets touchant à la liberté de religion en Ukraine, cela voulait dire que le Bureau était un organe politique, comme si l'harmonie entre les communautés en Ukraine allait de soi et que certains groupes religieux de l'Est de l'Ukraine orientale, sous occupation russe, n'étaient pas persécutés. Le Canada doit prendre part à cette conversation-là, car il a les moyens d'y contribuer concrètement.
C'est un plaisir pour moi d'appuyer cet accord de libre-échange, mais j'aimerais quand même que le gouvernement en fasse plus pour aider l'Ukraine et faire valoir les droits de la personne en Russie, qu'il renforce la coopération militaire entre le Canada et l'Ukraine, qu'il fasse marche arrière concernant l'imagerie satellite et qu'il ressuscite les initiatives internationales visant à favoriser l'harmonie entre les communautés, surtout celles touchant l'Ukraine. Toutes ces choses sont faisables. En plus de franchir l'étape importante qu'est l'adoption de cet accord de libre-échange, nous pourrions aussi aider l'Ukraine en ayant le courage de nos convictions et en mettant notre argent là où ça compte.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps avec le député de .
Je me réjouis de prendre la parole aujourd’hui au nom des électeurs de ma circonscription, Parkdale—High Park, pour appuyer le projet de loi . Le gouvernement a signé cet accord le 11 juillet dernier, et le moment est maintenant venu de le ratifier à la Chambre des communes.
L'accord représente un jalon important dans la relation bilatérale qu’entretiennent le Canada et l’Ukraine. Il procède d’une bonne politique économique et il répondra aux besoins des entrepreneurs, des industriels et des consommateurs du Canada et de l’Ukraine. Il permettra également de renforcer davantage notre relation bilatérale en valorisant les liens culturels et sociaux qui existent entre nos deux pays.
Enfin, l’Accord de libre-échange Canada-Ukraine est un complément important à la politique étrangère du Canada, en ce sens qu’il consolide la place de l’Ukraine en Europe tout en réfrénant les velléités belliqueuses de certaines puissances de la région.
J’aimerais commencer par décrire les avantages économiques que représente l’Accord de libre-échange Canada-Ukraine. Non seulement il nous offre la possibilité d’exporter des biens canadiens vers ce pays, mais il permet également aux habitants de toutes les régions du Canada d’avoir accès à des biens ukrainiens importés. Cela se traduira par une multiplication des débouchés commerciaux dans les deux pays, ce qui signifie que les consommateurs canadiens, qu’ils soient d’origine ukrainienne ou non, auront facilement accès aux produits qu’ils recherchent, à prix abordable.
Les industries canadiennes vont profiter de la suppression des droits de douane sur le fer, l’acier et les minerais. Les Canadiens ordinaires vont avoir la possibilité de goûter à des friandises ou à des boissons ukrainiennes, notamment le chocolat, les pâtisseries et même la vodka, juste à temps pour les fêtes de fin d’année.
Tous ces produits seront libres de droits de douane, ce qui signifie que les Canadiens de la classe moyenne pourront continuer à se procurer des produits de bonne qualité tout en les payant moins cher. Il en va de même pour nos amis en Ukraine. Les consommateurs ukrainiens paieront moins cher le bœuf, le porc et les fruits de mer canadiens, ce qui se traduira par une demande accrue pour les producteurs et transformateurs canadiens.
Le Canada et l’Ukraine sont déjà des partenaires commerciaux importants, et cette relation économique va continuer de se resserrer au fil des ans. En 2015, le commerce bilatéral entre les deux pays a augmenté de 14 % par rapport à 2014, pour une valeur totale de près de 278 millions de dollars, dont environ 210 millions pour les exportations du Canada vers l’Ukraine. C’est indéniablement une occasion d'affaires que nous ne pouvons pas nous permettre de sous-estimer, car elle dopera la croissance des deux économies.
[Français]
La preuve est claire. Il suffit de considérer les effets de l'Accord de libre-échange nord-américain. Sur une période de 12 ans, le commerce des marchandises entre le Canada et les États-Unis a plus que doublé. Sur la même période, le commerce des marchandises entre le Canada et le Mexique a été multiplié par huit, et il continue d'augmenter de 10 % par année. Notre intégration économique avec chacun de ces pays encourage le développement des entreprises canadiennes et les rend plus concurrentielles. La même chose se produira en Ukraine. Nous verrons des retombées positives partout en Europe.
[Traduction]
Cela dit, il ne s’agit pas simplement d’importations et d’exportations. Comme tout autre accord de libre-échange, l’Accord de libre-échange Canada-Ukraine prévoit que nos relations commerciales seront assujetties à des règles bien établies, y compris la réduction des barrières techniques. De cette façon, les entreprises canadiennes seront mieux en mesure d’offrir des produits et des services à valeur ajoutée sur les marchés internationaux.
Même si les retombées financières de ce genre d’accord commercial sont largement reconnues, je tiens à dire que l’accord Canada-Ukraine ne se limite pas à cela. En effet, le projet de loi renforcera les relations entre le Canada et l’Ukraine. C’est la raison pour laquelle les 7 000 Canadiens d’origine ukrainienne qui vivent dans ma circonscription, Parkdale—High Park, militent en faveur d’un accord de libre-échange. C’est la raison pour laquelle des dirigeants comme Paul Grod, Renata Roman et Taras Bahriy, du Congrès des Ukrainiens canadiens, n’ont ménagé aucun effort pour que l'accord soit mené à bien. C’est la raison pour laquelle Marc Marzotto, président de l’association des professionnels et des gens d'affaires ukraino-canadiens de Toronto, veut que la Chambre des communes ratifie l’Accord de libre-échange Canada-Ukraine. C’est la raison pour laquelle je reçois beaucoup de lettres, de courriels et d'appels d'électeurs de ma circonscription, des gens comme Leda Lada et Anna Semotiuk, qui dirigent les services sociaux ukrainiens; comme Ludmila Kolesnichenko, de la société d'aide aux immigrants Canada-Ukraine; ou comme Andre Sochaniwsky, de la coopérative d'épargne et de crédit ukrainienne. Tous ces gens-là ont à cœur non seulement la signature de cet accord, mais aussi l’avenir de la relation entre le Canada et l’Ukraine.
Je les remercie tous de leur militantisme de toujours.
[Le député parle en ukrainien]
[Traduction]
Monsieur le Président, ous ces gens savent qu’un accord de libre-échange entre le Canada et l’Ukraine permettra de resserrer les liens entre nos deux pays. Lorsqu'on encourage et qu’on facilite les relations commerciales avec d’autres pays, on ouvre de nouvelles voies de communication avec eux. On favorise le dialogue, la croissance et la compréhension mutuelle, ce qui contribue inévitablement au renforcement des relations.
Autrement dit, avec cet accord, le Canada et l’Ukraine renforcent leur confiance mutuelle. Nous essayons de ne pas nous limiter aux échanges commerciaux. Nous comptons développer nos échanges culturels afin d’être mieux en mesure de faire valoir nos intérêts en Ukraine et d'en apprendre davantage sur ce que l’Ukraine peut offrir au Canada.
Beaucoup de députés sont intervenus au cours du débat, aujourd'hui. Nous savons que la culture et l’histoire de l’Ukraine font déjà intrinsèquement partie de la mosaïque canadienne. Le Canada compte 1,3 million de Canadiens d’origine ukrainienne. Nous avons commencé à accueillir des Ukrainiens sur notre territoire il y a 125 ans; c’est donc peu dire que d'affirmer que la contribution des Ukrainiens à l’histoire du pays a des racines profondes et multiples.
Nous célébrons tous les ans ces contributions dans ma circonscription, dans le quartier de Bloor West Village, au Festival ukrainien de Toronto, qui est une des plus grandes célébrations annuelles de la culture ukrainienne en Amérique du Nord. En 1991, le Canada a été le premier pays occidental à reconnaître l’indépendance de l’Ukraine, le 2 décembre. Au nom de ma circonscription, Parkdale—High Park, et des milliers de membres de la diaspora ukrainienne au sein de ma collectivité, je me réjouis de la possibilité qu’offre la ratification de cet accord commercial de travailler en plus étroite collaboration encore avec la communauté ukrainienne.
La ratification de cet accord de libre-échange ne pouvait pas venir à un moment plus critique. La Crimée a été illégalement annexée et une guerre fait rage dans la région du Donbass. Notre gouvernement s’est engagé à défendre les intérêts ukrainiens contre l’intervention et l’agression russes croissantes, et le libre-échange est un autre moyen de le faire. Cet accord commercial est un symbole de notre soutien et de notre solidarité indéfectibles avec l’Ukraine et ses intérêts. Non seulement il profitera à l’Ukraine en contribuant au pouvoir économique dont ce pays a besoin pour s’affirmer sur la scène mondiale, mais il renforcera aussi les relations économiques et culturelles entre l’Ukraine et l’Union européenne. Voici pourquoi.
Le Canada et l’Ukraine ont tous deux des accords de libre-échange avec l’UE. Grâce aux efforts de notre gouvernement, le Canada a signé l’AECG, tandis que l’Ukraine a une zone de libre-échange exhaustive et bien établie avec l’UE. Ces relations commerciales triangulaires sont importantes pour plusieurs raisons. Tout d’abord, le commerce triangulaire signifie que l’Ukraine peut se tailler une place dans des marchés commerciaux évalués à quelque 500 milliards de dollars. En concluant des accords avec le Canada et avec l’UE, l’Ukraine s’ouvre aussi à l’investissement. Or, l’investissement est synonyme de croissance pour l’Ukraine, tout comme pour le Canada. L’Accord de libre-échange Canada-Ukraine est cité comme moyen de réduire le chômage en Ukraine et d’aider à renforcer l’économie en général.
À l’heure actuelle, la Russie soumet l’Ukraine à un blocus économique. Le libre-échange avec le Canada est une occasion pour l’Ukraine de diversifier ses marchés. C’est aussi une occasion pour le Canada de combler un vide sur le marché ukrainien créé par les sanctions russes contre l’Ukraine. Par conséquent, grâce à l’Accord de libre-échange Canada-Ukraine, l’Ukraine sera en meilleure position pour résister à l’influence économique russe et pour traiter ses propres priorités comme elle l’entend.
Les députés se rappelleront que l’affirmation de la souveraineté économique de l’Ukraine et sa décision de se tourner vers l’Europe et l’Occident sont à l’origine même de la révolution orange contre l’influence russe. Cet accord de libre-échange rendrait plus viable la libéralisation de l’économie ukrainienne et faciliterait l’autodétermination et l’autonomie de l’Ukraine. La participation du Canada à cet accord aiderait à faire en sorte que les exportations ukrainiennes augmentent qualitativement et quantitativement et répondent aux normes de qualité et de sécurité de l’UE et du Canada. Elle encourage donc davantage l’Ukraine à s’éloigner des normes de type soviétique qui lui sont imposées depuis si longtemps.
Cela montre que le projet de loi est non seulement avantageux sur le plan économique pour le Canada et pour l’Ukraine, mais également responsable sur le plan éthique. Les normes réglementaires de l’Ukraine peuvent évoluer pour s’aligner sur les normes de sécurité, les droits de propriété intellectuelle et les protections environnementales du Canada et de l’Europe, ce qui préparera le terrain pour des investissements responsables, propres et éthiques. Cela signifie aussi que le Canada sera mieux placé pour soutenir la transformation démocratique de l’Ukraine.
Je conclurai simplement en insistant encore sur l’importance de l’Accord de libre-échange Canada-Ukraine pour la communauté ukrainienne dans ma circonscription, Parkdale—High Park, et pour la diaspora canado-ukrainienne dans tout le pays. L’accord cimenterait des liens socioéconomiques, culturels et historiques profonds entre nos deux pays. Cet accord est une bonne politique économique et il faciliterait le dialogue entre le Canada et l’Ukraine, ainsi que les liens sociaux et culturels. De plus, il est conforme à notre obligation éthique de soutenir nos alliés en Europe de l’Est contre des agressions étrangères.
J'appuie le projet de loi , j'appuie l'Ukraine et j'encourage tous mes collègues de la Chambre à faire de même.
Slava Ukraini
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Monsieur le Président, j'interviens aujourd'hui en faveur du projet de loi , Loi portant mise en oeuvre de l'Accord de libre-échange entre le Canada et l'Ukraine.
Cet accord et la loi qui s'y rattache font partie de l'ambitieux, uniforme et très progressiste programme de libre-échange du gouvernement. Ils s'inscrivent dans notre ferme volonté d'acheminer des produits et services canadiens jusqu'aux marchés étrangers. L'Accord de libre-échange entre le Canada et l'Ukraine est un jalon important des relations bilatérales entre nos deux pays.
Il sera bénéfique aux entreprises et aux travailleurs canadiens, tout comme il le sera pour les entreprises et la population de l'Ukraine. Depuis les années 1880, les immigrants ukrainiens viennent au Canada pour avoir la possibilité de travailler, de s'enrichir et d'élever une famille dans la paix et la liberté. Depuis plus de 120 ans, la culture ukrainienne enrichit le paysage canadien de bien des façons.
Il y a une diaspora ukrainienne forte et dynamique dans ma circonscription, Mississauga-Est—Cooksville. Comme mon épouse, Christina Yaremczuk, est d'origine ukrainienne, je suis à même de constater ce que la communauté ukrainienne apporte à la société. Mes deux fils, des jumeaux, font partie d'une troupe de danse folklorique ukrainienne, dirigée par Pan Fedyr Danylak. C'est une excellente troupe de danse. Elle s'est produite dans plusieurs pays, et ici, à Ottawa. J'ai eu la chance de l'accueillir sur la Colline. La troupe de danse ukrainienne Barvinok représente fièrement la culture ukrainienne, et ses membres enchantent les foules par leurs chants et leurs danses.
En cette époque de l'année, nous venons de célébrer Yarmarok ainsi que le festival des récoltes, et nous nous préparons en vue de Noël. Avec une femme d'origine ukrainienne, je célèbre Noël deux fois. Il y a le Noël orthodoxe, et le Noël chrétien. Notre maison déborde de joie un peu plus longtemps.
Il y a aussi ce moment solennel où nous commémorons ceux qui ont perdu la vie en 1932 et 1933, lors du génocide de l'Holodomor, une famine planifiée par Staline qui a entraîné la mort de millions d'Ukrainiens. Nous nous souvenons d'eux. Je suis tellement fier de l'église St. Mary's, à deux pas de notre maison. On y trouve un monument à la mémoire des victimes de l'Holodomor, à ceux qui ont perdu la vie et leur famille.
Dans le Plan d'action sur les marchés mondiaux, l'Ukraine fait partie des marchés émergents prioritaires qui présentent un intérêt pour les entreprises canadiennes. L'accord commercial dont nous débattons actuellement est le résultat du travail du gouvernement du Canada pour que les entreprises canadiennes puissent tirer parti de ce marché prioritaire.
En plus de générer des retombées commerciales pour les entreprises canadiennes, l'Accord de libre-échange entre le Canada et l'Ukraine favoriserait la réforme de l'économie et les efforts de développement entrepris par le gouvernement de l'Ukraine. Il renforcerait les partenariats entre nos deux pays et préparerait le terrain pour le développement à long terme.
Les perspectives commerciales résultant de cet accord seraient particulièrement intéressantes pour les secteurs canadiens de l'agriculture et des produits de la mer ainsi que pour le secteur secondaire canadien. Le renforcement des liens commerciaux avec l'Ukraine dans ces secteurs et dans d'autres secteurs aurait évidemment de bonnes retombées un peu partout au Canada. En ce qui concerne le cas précis de l'agriculture, voici ce que dit l'Alliance canadienne du commerce agroalimentaire:
Les accords de libre-échange, tels que l’accord avec l’Ukraine, aideront les commerçants canadiens de notre secteur d’exportation de produits agroalimentaires [...]
Cet accord prévoit la diminution des tarifs douaniers ukrainiens sur les produits agricoles canadiens. Les tarifs passeront de 14 % à zéro. En outre, compte tenu de la présence en Ukraine de gisements importants de pétrole et de gaz non classiques, il y aurait là-bas très certainement des débouchés intéressants pour les fabricants canadiens de technologies pétrolières et gazières. La coopération et les coentreprises seraient possibles.
Actuellement, la valeur des échanges commerciaux entre le Canada et l'Ukraine est beaucoup trop faible, mais il n'y a aucune raison pour que nous nous privions d'exploiter les possibilités qui s'offrent à nous. La petite taille des échanges commerciaux devrait nous inciter à les faire croître pour qu'ils finissent par constituer des relations économiques plus substantielles.
Cet accord éliminerait des tarifs et d'autres obstacles nuisant aux échanges commerciaux, ce qui créerait de nouvelles possibilités d'exportation pour les entreprises canadiennes. Les produits et les services canadiens seraient plus concurrentiels en Ukraine. Cet accord de libre-échange créerait donc de bons emplois au Canada et il permettrait aux consommateurs canadiens d'obtenir à meilleur prix les produits importés d'Ukraine. Il serait bénéfique dans les deux sens pour les Canadiens.
Cette croissance du commerce générerait plus de possibilités d’emploi au Canada et en Ukraine. Notre classe moyenne prendrait de l’expansion. Je tiens à rappeler à tous que les emplois liés à l'exportation sont particulièrement importants, car les salaires dans les industries qui mettent l’accent sur les exportations ont tendance à être 50 % plus élevés que ceux dans les industries qui ne sont pas axées sur les exportations. Les Canadiens moins bien nantis seraient probablement plus en mesure de se frayer un chemin jusqu’à la classe moyenne grâce à ce traité.
Nos autres accords de libre-échange négociés et mis en œuvre comme il se doit et nos autres politiques non commerciales faciliteront encore davantage la tâche à ceux qui s'efforcent de joindre les rangs de la classe moyenne.
La possibilité de pouvoir saisir les retombées découlant de cet accord de libre-échange et de ce projet de loi vient aussi illustrer comment le Canada génère de la force et de la prospérité grâce à sa diversité. Nous sommes forts grâce à notre diversité, et non en dépit de nos différences.
Dans le cas présent, nous exploiterions les talents de tous les Canadiens, mais en particulier de ceux ayant des origines ukrainiennes. Les Canadiens d’origine ukrainienne contribueraient de façon disproportionnée au renforcement des liens commerciaux que cet accord nous permettrait d'établir avec l’Ukraine.
L’importance de la diaspora ukrainienne au Canada vaut la peine que l’on souligne quelques faits peut-être négligés au sujet de ces Canadiens. Ils illustrent à quel point les Canadiens d’origine ukrainienne font généralement et profondément partie de la mosaïque canadienne.
Premièrement, le Canada est la terre d’accueil du plus grand nombre de descendants ukrainiens au monde, en dehors de l’Ukraine et de la Russie. On parle de 1,3 million de Canadiens.
Deuxièmement, les Canadiens d’origine ukrainienne ne vivent pas tous dans les provinces des Prairies. On en retrouve en grand nombre d’un océan à l’autre. Dans la région du Grand Toronto, en particulier, les Ukrainiens sont nombreux et beaucoup habitent dans la circonscription que je représente; je pense qu’ils sont entre 8 000 et 9 000. Cela démontre à quel point les Canadiens d’origine ukrainienne ont fait leur marque dans notre tissu social et qu’ils l’ont enrichi et renforcé.
Il y a certes des différences entre nos deux pays, mais nous avons beaucoup en commun. Le Canada et l’Ukraine sont tous deux des puissances moyennes et ils comptent à peu près le même nombre d’habitants. Le Canada et l’Ukraine doivent commercer pour survivre et nous devons tous deux commercer intelligemment pour prospérer. L’Accord de libre-échange Canada-Ukraine est exactement l’accord commercial intelligent dont nous avons tous deux besoin.
Outre les retombées économiques mutuelles de cet accord de libre-échange, il convient tout à fait que le Canada manifeste clairement son appui à la population ukrainienne, et ce parce que l’Ukraine a beaucoup ajouté à la force et la prospérité du Canada. En effet, des vagues successives d’immigrants ukrainiens au Canada ont apporté une contribution positive et bienvenue. Nous avons bénéficié de cette immigration pendant plus d’un siècle. Il n’y a pas un aspect de la vie canadienne que ces immigrants et leurs descendants n’ont pas enrichi.
Lorsque nous avons formé le gouvernement, la lettre de mandat de la faisait état de notre détermination à resserrer nos liens commerciaux avec nos partenaires de longue date et de nouveaux partenaires. C’est justement ce que feraient cet accord et l’AECG. Ces deux traités peuvent être considérés comme faisant partie d’un effort mondial pour bâtir des ponts. Ces ponts, bien que surtout économiques, ont des répercussions non économiques plus vastes, par exemple, renforcer la culture, la gouvernance, le développement et la sécurité. En outre, chaque accord de libre-échange bien constitué entre deux pays sert à établir une culture mondiale d’interdépendance mutuellement avantageuse dont profitent tous les peuples du monde.
Pendant la campagne que nous avons menée avec succès pour gagner la confiance des Canadiens en 2015, dans notre plateforme Changer ensemble, nous avons promis d’acheminer les biens canadiens aux marchés. Nous avons clairement dit aux Canadiens que le commerce est essentiel à notre économie. Une fois en place, cet accord progressiste générera des possibilités pour les Canadiens et les Ukrainiens, créera des emplois et aidera à agrandir la classe moyenne. Cet accord et ce projet de loi sont un élément important de notre capacité de remplir cette promesse, et je les appuie sans réserve.
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Monsieur le Président, « le Canada est vraiment un ami ». Ces six mots, prononcés par le président Petro Porochenko, sont la simple vérité. Quand on pense aux nombreuses formes de relations que deux pays peuvent entretenir, que ce soit ennemis, alliés, partenaires ou concurrents, aucune n’est plus profonde que celle qu’entretiennent deux pays amis. Mais deux pays peuvent-ils être amis? Là est la question, et j’espère que mes collègues me permettront d’y répondre.
Avant de poursuivre, monsieur le Président, je tiens à vous informer que je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Pour définir le terme « amis », l’un de mes auteurs et conférenciers préférés aime à dire qu’un ami est une personne qui est prête à vous aider en cas de difficultés. Il ajoute que, s’il lui arrivait d’être emprisonné dans un pays étranger sous de fausses accusations, un véritable ami n’hésiterait pas, malgré les obstacles et les accusations, à venir le chercher pour le ramener à la maison. Parmi toutes les relations qu’il a forgées au cours de ses activités commerciales et philanthropiques, grâce auxquelles il a rencontré des centaines de personnes — partenaires, coprésidents ou collègues —, seules une ou deux sont peut-être véritablement des amis. Certes, plusieurs diront qu’ils comprennent la situation dans laquelle vous êtes, et qu’ils sont prêts à faire quelque chose pour vous, qu’il suffit de leur demander. Mais en fin de compte, seul un ami va venir à votre rescousse, sans poser de questions, quels que soient les risques.
Un ami, c’est quelqu’un qui est toujours prêt à vous aider. Un ami, c’est celui qui est là quand on traverse des situations difficiles. Un ami, c’est celui qui est prêt à vous dire la vérité, même si ce n’est pas ce que vous voulez entendre — surtout si ce n’est pas ce que vous voulez entendre.
Nous sommes tous au courant des défis auxquels le peuple ukrainien a été confronté et auxquels il continue d'être confronté. Bon nombre d'entre nous siégeaient déjà à la Chambre en septembre 2014 quand le président Porochenko a présenté le triste bilan de la situation et a précisé que les Ukrainiens payaient de leur sang leur quête de liberté et qu'il était important que des pays comme le Canada, je devrais plutôt dire, que des nations amies comme le Canada, les soutiennent.
Le Canada ne peut tout simplement pas aller délivrer l'Ukraine ou en modifier la position géographique, qui a toujours été d'une telle importance stratégique que la Russie — qu'il s'agisse de l'ancien empire russe, puis de l'Union soviétique ou de ses actuelles incarnation et administration — refuse purement et simplement de cesser d'intervenir. Cependant, diverses possibilités d'action s'offrent au Canada.
Le Canada a vigoureusement dénoncé l'invasion de la Crimée par la Russie, et l'ancien premier ministre a d'ailleurs confirmé cette position lorsqu'il a serré la main de Vladimir Poutine et lui a dit clairement que la Russie devait quitter l'Ukraine. Le gouvernement précédent a tenu ses promesses de fournir un soutien financier, de l'équipement de défense non létal et des produits d'imagerie par satellite pour appuyer les services de renseignement ukrainiens. J'aimerais pouvoir dire que ces efforts et d'autres initiatives se poursuivent, mais, hélas, le gouvernement actuel a invoqué des contraintes budgétaires pour annuler son soutien dans le domaine de l'imagerie par satellite. Cette décision est regrettable et j'ose espérer que le gouvernement la reconsidérera.
Je sais que certains députés vont parler des efforts qui continuent d'être déployés pour imposer des sanctions économiques, ce qui est bien. J'encourage le gouvernement à faire tout ce qu'il peut à cet égard. J'encourage aussi les libéraux à ne pas rejeter le bon travail de mon collègue, le député de , qui a présenté le projet de loi , Loi sur la justice pour les victimes de dirigeants étrangers corrompus.
Cela dit, j'aimerais maintenant parler du projet de loi . Comme nous l'avons dit, l'Ukraine doit relever de nombreux défis. Elle doit notamment faire face à l'invasion et à la corruption, assumer le développement de ses institutions fiscales et financières, et répondre aux besoins et aux attentes de sa population, qui, au moyen de marches, de manifestations et de scrutins, a fait savoir clairement qu'elle souhaite vivre à l'avenir au sein d'une économie et d'une société ouvertes et libres, comme le Canada d'aujourd'hui.
Les défis sont de taille. Voici ce qu'a déclaré M. Benn Steil, analyste du marché monétaire international:
En avril 2013, l'Ukraine enregistrait un lourd déficit courant de 8 % et elle avait désespérément besoin d'argent pour payer l'importation de produits essentiels. Pourtant, le 10 avril, le gouvernement dirigé par le président Viktor Ianoukovitch a rejeté les modalités établies par le Fonds monétaire international pour un programme d'aide financière de 15 milliards de dollars. Il a plutôt choisi de continuer de creuser l'écart entre la production intérieure et le taux beaucoup plus élevé de consommation en empruntant de l'argent auprès de sources privées étrangères. Ainsi, une semaine plus tard, Kiev a émis des euro-obligations à 7,5 %, d'une valeur totale de 1,25 milliard de dollars et d'une durée de 10 ans, que se sont arrachées de riches investisseurs étrangers.
Tout semblait aller à merveille jusqu'au 22 mai, lorsque le président de la Réserve fédérale des États-Unis de l'époque, Ben Bernanke, a laissé entendre que la Réserve fédérale pourrait, si l'économie étatsunienne continuait de s'améliorer, bientôt commencer à réduire les achats mensuels de titres du Trésor américain et de titres hypothécaires. La Réserve fédérale avait commencé les achats au mois de septembre précédant afin de faire baisser les taux d'intérêt à long terme et d'encourager les prêts provenant du secteur privé, ce qui se traduirait par des rendements supérieurs sur les obligations à longue échéance du Trésor américain, rendant ainsi les marchés en développement beaucoup moins attrayants. Les investisseurs dans les obligations ukrainiennes ont réagi brutalement à la rumeur de la réduction des achats, se débarrassant de leurs obligations et en faisant ainsi grimper le taux de rendement à près de 11 %, un taux auquel elles resteront pour la plus grande partie de l'année.
Les problèmes financiers de l'Ukraine s'accentuaient depuis des années, mais c'est la simple perspective que la Réserve fédérale injecte moins d'argent chaque mois dans le marché qui a poussé le coût du roulement de la dette du pays — c'est-à-dire la capacité d'acquitter des dettes en émettant de nouvelles obligations — au-delà de la capacité de payer de Kiev. Si la Réserve fédérale s'était montrée conciliante, l'Ukraine aurait pu au moins retarder sa crise financière, et une crise retardée peut être une crise évitée. En dernier recours, M. Ianoukovitch s'est tourné vers l'aide de Moscou, qui a exigé en échange, avec succès, l'abandon de l'accord d'association avec l'Union européenne. Les Ukrainiens sont descendus dans la rue, et on connaît la suite.
Comme de nombreux pays, il peut être difficile pour l’Ukraine d’évoluer dans un marché mondial où l’investissement peut disparaître du jour au lendemain. La seule protection est une économie florissante où les industries nationales peuvent développer un avantage concurrentiel qui leur permet de soutenir la concurrence sur la scène internationale. Des échanges commerciaux plus dynamiques, à long terme et diversifiés créeront des emplois et une assiette fiscale plus durable qui aidera l’Ukraine.
Quoi que les députés aient entendu et malgré ce que le NPD se plaît à dire, le Canada connaît très bien les avantages des échanges commerciaux. J’ai souligné l’importance de l’effet stabilisateur que le commerce peut avoir sur l'économie quand elle élargit les activités commerciales. J’ai également fait mention de l'élargissement de l'assiette fiscale. Une assiette fiscale stable permet à un pays de disposer de plus de ressources pour les citoyens, notamment au chapitre des soins de santé, des écoles, des infrastructures productives importantes, comme un nouveau pont ou un nouvel aéroport, et des infrastructures pour la qualité de vie, comme des systèmes de pointe pour la gestion des eaux usées ou le traitement de l’eau. La stabilité de l'assiette fiscale favorise aussi les institutions de l’État, comme celle qui est responsable de la perception des impôts, et fait en sorte que le cadre juridique dispose de ressources et de pouvoirs suffisants pour lutter contre la corruption institutionnelle et rendre les institutions plus inclusives.
Des institutions plus inclusives sont plus à même d’aider à recevoir l’information et à la communiquer au public par l’accès à l’information et d'assurer une meilleure surveillance publique des élus et d'autres titulaires de charge publique. De telles institutions créent une société plus ouverte et productive, et le Canada peut aider en faisant part de son expérience.
Il est également important pour nous de voir que nous avons encore du chemin à parcourir en matière de transparence et d'éradication de la corruption. Il suffit de voir les dommages causés aux institutions gouvernementales, et pas seulement à l’image du Parti libéral, lorsque les Canadiens peuvent clairement voir qu'on donne un accès préférentiel ou perçu comme tel à des décideurs élus en contrepartie de dons versés à l’occasion d’activités de financement.
Célébrons notre mode de vie au Canada, mais ne fermons pas les yeux sur notre propre conduite, alors que nous encourageons le développement institutionnel à l’échelle internationale dans des pays qui cherchent à emprunter une voie similaire à celle du Canada.
Je reprends les paroles du président Porochenko : « Le Canada est vraiment un ami. » Le projet de loi compte beaucoup de dispositions dignes d'être appuyées. Le gouvernement précédent a fait beaucoup de promesses qui ont été tenues et, dans une certaine mesure, il en est de même du gouvernement actuel. Cependant, comme en amitié, rien ne se termine tant qu'on ne s'est pas séparé ou qu’on n'est pas mort. Pour ce qui est de savoir si des pays peuvent être amis, je dirais que c'est possible. Toutefois, tant que les Ukrainiens n'ont pas vu la fin de ces jours sombres, nous devons demeurer fermement à leurs côtés, leur faire part de nos préoccupations et les aider à traverser cette période difficile. Nous pourrons alors dire, en réponse au président Porochenko, que le Canada est bel et bien un ami.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole au sujet du projet de loi .
À l'instar de la plupart des partis à la Chambre, le parti conservateur appuie le projet de loi .
L’Accord de libre-échange Canada-Ukraine a été négocié avec succès et il a été conclu, le 14 juillet 2015, par le gouvernement conservateur précédent. Stephen Harper a déclaré à cette occasion que le peuple ukrainien souhaitait avoir un avenir occidental et prospère.
Je songe aux stagiaires ukrainiens qui étaient sur la Colline l’été dernier, au service de nombreux députés des différents partis à la Chambre. Nous pouvions voir dans leurs yeux et par leurs âmes qu’ils cherchaient un avenir pour leur pays. Ils étaient ici pour que nous leur apprenions la démocratie. Ils venaient dans nos bureaux et nous échangions. Un sentiment de confiance et de respect s'est installé entre les députés et ces stagiaires. Ma stagiaire Mariia était une inspiration et le modèle de la jeunesse ukrainienne tournée vers le futur. J’étais tellement fier d’eux. J’ai rencontré toute cette bande de jeunes dans la trentaine un soir et je leur ai acheté de la pizza. Nous nous sommes assis avec de la pizza, des boissons gazeuses, et peut-être quelques bières. Nous avons eu d’excellentes discussions et nous avons noué des liens. Cela m’a rendu tellement fier de mon origine. Je suis d’origine ukrainienne. Mes grands-parents paternels et maternels sont Ukrainiens. Je porte une cravate ukrainienne aujourd’hui. Je vois que des collègues d’en face portent des vêtements ukrainiens. J’en suis heureux et je les en remercie.
L’Accord de libre-échange Canada-Ukraine est conforme au Plan d’action économique de 2015 du gouvernement conservateur précédent, qui était axé sur les emplois, la croissance et la prospérité à long terme. Le projet de loi appuie le plan de promotion du commerce du Parti conservateur, qui vise à diversifier le commerce extérieur et à permettre aux entreprises de tirer parti de nouveaux débouchés.
Une fois en vigueur, cet accord éliminerait 99,9 % des droits de douane sur les importations actuelles de l’Ukraine vers le Canada, et 86 % des droits de douane ukrainiens sur les produits canadiens, incluant les biens industriels, les produits du bois et le poisson et les fruits de mer. Cela profiterait à la fois aux exportateurs et aux consommateurs canadiens et ukrainiens.
Entre 2011 et 2013, ma région du pays, l’Ouest canadien, a exporté en moyenne 80 millions de dollars de marchandises par année vers l’Ukraine. Entre autres principales exportations de l’Ouest canadien, il y a la merluche congelée, le charbon bitumineux, les réservoirs et autres contenants semblables, les pièces de foreuses et de machines d’enfonçage pour les opérations de forage, les compresseurs d’air et l’équipement semblable, les semoirs et les planteuses et, ce que j’estime le plus important, le porc congelé. Pourquoi le porc congelé est-il si important à mon avis? C’est un aliment de base que les Ukrainiens aiment. J’ai grandi avec du porc, probablement plus qu’avec du boeuf. Si on me donne le choix entre un steak et une côtelette de porc grillée, je choisis le porc au lieu du steak n'importe quand. J’ai la fibre ukrainienne forte.
Au moment de l’entrée en vigueur de l’accord, l’Ukraine éliminera immédiatement les lignes tarifaires sur 75 % des produits industriels, et un autre 24,8 % s'ajoutera sur une période de sept ans, ce qui signifie une exemption de 100 % des droits de douane dans sept ans.
Les fonctionnaires canadiens indiquent que le commerce bidirectionnel total du Canada et de l’Ukraine a représenté en moyenne 350 millions de dollars entre 2011 et 2013, puis il a diminué de façon draconienne en 2014, alors que l’Ukraine connaissait des bouleversements politiques et un conflit armé dans le Sud et l’Est du pays.
Les dispositions de l’Accord de libre-échange entre l’Ukraine et le Canada permettent d’approfondir le commerce et la coopération économique, englobant le commerce des produits industriels et agricoles, la protection de la propriété intellectuelle et la régulation des marchés publics.
L’Accord n’a pas d’incidence sur la capacité du Canada de maintenir sa politique existante de gestion de l’offre, puisque les tarifs hors contingent canadiens pour les biens couverts par la gestion de l’offre, tant les produits laitiers que ceux de la volaille et des oeufs, sont exclus des concessions tarifaires.
En moyenne, entre 2011 et 2015, la valeur totale du commerce bilatéral de marchandises entre le Canada et l’Ukraine a été de 289 millions de dollars. En 2015, à la suite de la mise en œuvre de cet accord commercial, il a augmenté de près de 20 %.
Grâce à l’ALECU, le PIB du Canada augmentera de 29,2 millions de dollars et celui de l’Ukraine, de 18,6 millions de dollars.
Avec cet accord, les exportations du Canada vers l’Ukraine augmenteront de 41,2 millions de dollars. La croissance des exportations au Canada sera diversifiée; il y aura des exportations de porc, de machinerie et d’équipement, de matériel de transport, d’autres produits manufacturiers, de véhicules motorisés, de pièces, sans oublier les exportations de produits chimiques qui connaîtront une très forte croissance.
Le marché ukrainien offre d’excellentes perspectives aux Canadiens, notamment aux entreprises et aux investisseurs canadiens dans des secteurs comme l’aérospatiale, l'agroéquipement, les technologies de l’information et des communications, l’agriculture et l’agroalimentaire, les produits de la mer et le matériel d’exploitation minière.
Le secteur de l’agriculture et de l’agroalimentaire employait plus de 530 000 personnes au Canada en 2014 et représentait près de 3 % du PIB du pays. Le Canada est le cinquième plus grand exportateur de produits agricoles et agroalimentaires du monde. Chaque année, de 2011 à 2013, les exportations de produits agricoles à destination de l’Ukraine se sont chiffrées en moyenne à près de 30 millions de dollars.
La majorité des Ukrainiens qui ont immigré au Canada à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle sont devenus agriculteurs dans l’Ouest. Ils ont cultivé les terres et colonisé le territoire; leurs terres étaient des exploitations familiales. Les Ukrainiens n’ont pas été les seuls. Des Allemands, des Italiens, des Hollandais et de nouveaux arrivants de nombreux autres pays ont colonisé le Canada et l'ont transformé en pays agricole prospère.
Aujourd’hui, le Canada compte plus ou moins 1,3 million de personnes d'origine ukrainienne, soit la plus grande population ukrainienne au monde, mise à part celle de l’Ukraine. Plusieurs députés ont déclaré à la Chambre l’importance d’entretenir des liens d’amitié avec l’Ukraine, mais dans bien des cas, ses liens sont encore plus étroits que ceux de l'amitié. Ils sont familiaux. Pour les 1,3 million de Canadiens d’origine ukrainienne, il s'agit de liens de parenté.
Uniquement en 2015, le commerce bilatéral entre le Canada et l’Ukraine a augmenté de 14 %. Cette augmentation démontre qu’il y a eu une croissance continue année après année depuis le début de l’examen de cet accord.
Parmi les exportations canadiennes figurent les produits pharmaceutiques, les produits de la mer et le charbon cokéfiable. Il faut savoir que nous exportons et nous importons du charbon.
Il importe également de rappeler que l’Accord de libre-échange entre le Canada et l’Ukraine ouvrira des débouchés pour les Canadiens comme pour les Ukrainiens. Il créera de nouvelles possibilités d’emploi. Les immigrants ukrainiens sont venus s’établir ici pour prospérer et coloniser notre grand pays. Il est maintenant temps que le Canada aide l’Ukraine à prospérer et à s’épanouir.
Je me souviens que mon grand-père racontait souvent comment était la vie en Ukraine et les raisons qui l’avaient incité à partir. Il s’est expatrié parce l’avenir semblait bouché et parce qu’il avait entendu dire que le Canada offrait de nombreuses perspectives. Aujourd’hui, je suis fier de proclamer que la famille de mes arrière-grands-parents compte, à peine plus d’un siècle plus tard, près de mille personnes issues de nos deux peuples.
Nous avons eu de nombreuses possibilités. Depuis quelques années, l’Ukraine connaît de grandes perturbations, mais elle s’est résolument engagée sur la voie de la démocratie. Elle recherche notre soutien commercial et nous devons l’aider. Les jeunes entrepreneurs ukrainiens travaillant avec les jeunes entrepreneurs canadiens peuvent participer à la croissance de nos économies respectives.
Le Parti conservateur appuie le projet de loi , Loi de mise en œuvre de l’Accord de libre-échange Canada-Ukraine, un accord dont la négociation a été menée à bien par le gouvernement précédent et qui a l’appui du gouvernement actuel et de la plupart des députés.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec mon estimé collègue de la magnifique circonscription de .
Je me réjouis de pouvoir parler aujourd'hui de l'Accord de libre-échange entre le Canada et l'Ukraine et des avantages qu'il procurera à la fois aux Canadiens et aux Ukrainiens. Je suis fière d'appuyer cet accord au nom des résidants de Davenport.
Dans ma circonscription, Davenport, il y a eu autrefois, croyez-le ou non, une communauté ukrainienne assez importante concentrée autour d'une école et de deux églises ukrainiennes. La plupart des Ukrainiens sont partis s'installer à Etobicoke ou à Mississauga, mais les églises, l'école et les souvenirs demeurent. L'école, du nom de Saint Josaphat, était mon école primaire. Elle est malheureusement fermée aujourd'hui. Mon père était Ukrainien, ce qui explique mon nom de famille, et ma mère est Mexicaine. Je m'estime très privilégiée de vivre dans un pays où je peux, comme Canadienne, être fière à la fois de mes origines mexicaines et de mes origines ukrainiennes.
Aujourd'hui, j'interviens à titre de fière Canadienne d'origine ukrainienne pour parler de l'Accord de libre-échange entre le Canada et l'Ukraine, qui m'emballe vraiment. Je suis fort heureuse de pouvoir appuyer cet accord sans réserve. À mon avis, l'établissement de liens économiques solides sera bénéfique pour les deux pays, en plus d'aider l'Ukraine, de bien des façons, à continuer de consolider ses systèmes financiers, de stimuler son économie, de renforcer sa société civile et de combattre des fléaux comme la corruption, qui affligent sa population depuis bien trop longtemps.
En quoi l'Accord de libre-échange entre le Canada et l'Ukraine consiste-t-il? C'est un accord moderne, de haut niveau, qui porte sur un vaste éventail de domaines, dont la facilitation des échanges, les marchés publics, la propriété intellectuelle, la politique en matière de concurrence, la transparence et la lutte contre la corruption. Quand il sera pleinement mis en oeuvre, il soutiendra les entreprises canadiennes et ukrainiennes grâce à l'accès à un marché préférentiel en plus de resserrer les liens commerciaux, de renforcer les relations entre le Canada et l'Ukraine, d'accroître la coopération, d'assurer une plus grande transparence en matière réglementaire et de contribuer à la réduction des coûts de transaction pour les entreprises.
À l'instar de tous les accords de libre-échange conclus par le Canada, celui entre le Canada et l'Ukraine vise principalement à ouvrir et à faciliter l'accès aux marchés pour les marchandises produites et fabriquées au Canada. Lorsqu'il sera complètement en vigueur, 99,9 % des exportations canadiennes actuelles pourront entrer sur le marché ukrainien sans être assujetties à des droits de douane. Cela rendrait les marchandises canadiennes plus compétitives sur le marché ukrainien. Plus important encore, cet accord placerait les exportateurs canadiens sur un pied d'égalité avec les entreprises européennes qui profitent déjà de l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et l'Ukraine et offrirait de nouveaux débouchés aux entreprises canadiennes. Il placerait aussi les exportateurs canadiens dans une position avantageuse par rapport à la plupart des autres pays qui n'ont pas la chance d'avoir conclu un accord de libre-échange avec l'Ukraine.
J'aimerais donner quelques précisions supplémentaires à ce sujet. Dès le premier jour suivant l'entrée en vigueur de l'accord commercial entre le Canada et l'Ukraine, l'Ukraine éliminera environ 86 % des droits de douane actuellement applicables aux exportations canadiennes vers ce pays. Cela signifie que les exportateurs canadiens tireront d'énormes avantages de cet accord dès son entrée en vigueur. Le reste des droits de douane seront progressivement réduits ou éliminés sur une période pouvant aller jusqu'à sept ans.
Pour ce qui est des produits pour lesquels cet accord serait avantageux, je mentionne que l'accord de libre-échange entre le Canada et l'Ukraine éliminerait les tarifs sur tous les produits industriels et la plupart des produits agricoles exportés vers l'Ukraine. Par exemple, l'Ukraine éliminerait les tarifs sur les machines industrielles, qui peuvent atteindre 10 %, ainsi que sur les articles en plastique et les cosmétiques, qui sont assujettis à des tarifs qui atteignent parfois 6,5 %. Dans le secteur agricole, l'Accord de libre-échange Canada-Ukraine éliminerait, dès son entrée en vigueur, des tarifs pouvant atteindre 20 % sur le poisson et les fruits de mer, y compris les substituts du caviar, qui seraient exempts de droits de douane.
Outre les producteurs de produits industriels, de fruits de mer et de poisson du Canada, les principaux producteurs agricoles du Canada bénéficieraient aussi de l'Accord de libre-échange Canada-Ukraine. Je n'ai pas le temps de donner des exemples dans tous les secteurs de l'agriculture où cet accord serait avantageux, mais une fois l'accord en vigueur, les tarifs sur les principaux produits agricoles canadiens, pouvant atteindre 30 %, seraient supprimés. Cela donnerait aux producteurs agricoles canadiens le même accès au marché que leurs homologues européens et un avantage sur la plupart des autres concurrents.
J'ai beaucoup parlé de l'accès au marché que procurerait l'Accord de libre-échange Canada-Ukraine pour certains produits. Je vais donc maintenant parler d'autres façons dont cet accord aiderait l'Ukraine. Non seulement aiderait-il le pays à s'attaquer à certains problèmes auxquels il essaie de remédier, comme la corruption, mais il l'aiderait aussi à bâtir son économie et son secteur financier, dans lesquels les PME occuperaient une place importante.
[Français]
Le Canada a adopté une approche exhaustive en matière d'aide économique. Cette approche favorisera la stabilisation, la réforme et la croissance de l'économie ukrainienne. Depuis janvier 2014, le Canada a consacré plus de 543 millions de dollars en aide supplémentaire à la stabilisation, à la réforme et à la croissance. Ce montant comprend 400 millions de dollars sous forme de prêt à faible taux d'intérêt afin d'aider à stabiliser l'économie ukrainienne pendant la mise en oeuvre des réformes démocratiques et économiques. Il comprend également 143 millions de dollars en aide bilatérale au développement pour soutenir la réforme et la croissance économiques en Ukraine.
Notre appui envers la réforme économique vise à favoriser une croissance plus inclusive, l'investissement et la création d'emplois sous la direction du secteur privé, de façon à réduire la pauvreté, tandis que notre appui envers la croissance économique vise à stimuler le développement économique local et la compétitivité des petites et moyennes entreprises, les PME.
Le Canada a déployé plus de 65 spécialistes chargés d'offrir de l'expertise précise à court terme et un appui sectoriel à long terme dans des domaines cruciaux tels que: la lutte contre la corruption, en mettant en poste et en formant des procureurs auprès du Bureau national de lutte contre la corruption; les finances, en aidant à restructurer le cabinet du ministre des Finances; et le commerce, en soutenant la conception et la mise sur pied d'un bureau de développement des exportations.
L'aide du Canada est conforme aux objectifs canadiens concernant l'accord de libre échange avec l'Ukraine, c'est-à-dire, favoriser les débouchés économiques, tant en Ukraine qu'au Canada, et accroître le niveau de vie de nos concitoyens.
Comme il a été démontré partout dans le monde, le commerce est souvent un moteur clé du développement des pays et permet de générer des gains absolus pour les partenaires commerciaux concernés. Le Canada est déterminé à fournir de l'aide pratique afin de permettre à l'Ukraine de tirer profit de cet accord de libre-échange avec le Canada. Ce projet vise à renforcer la capacité des PME ukrainiennes, en particulier celles qui sont dirigées et exploitées par des femmes, d'exporter et d'attirer des investissements du Canada.
Les PME ont grandement contribué à la création d'emplois et à la croissance économique en Ukraine. Elles sont capables de s'adapter rapidement aux conditions changeantes en matière d'économie, incluant par exemple, les nouvelles possibilités d'affaires avec le Canada. Le renforcement de leur participation au commerce, de leur capacité d'attirer des investissements étrangers et de se conformer au normes internationales et l'accroissement de leur productivité permettront de générer une croissance économique durable et inclusive dans ce pays.
Nous sommes convaincus que le projet de soutien au commerce et à l'investissement entre le Canada et l'Ukraine fournira l'aide technique dont les PME sélectionnées ont besoin pour se conformer aux normes mondiales et mieux tirer profit des débouchés qu'offre l'Accord de libre-échange entre le Canada et l'Ukraine, qui présente des avantages aux entreprises et aux consommateurs du Canada et de l'Ukraine.
L'investissement et la compétitivité mènent à la croissance économique, et une croissance économique équitable et durable permet aux Ukrainiens et aux Canadiens de tirer profit des avantages du commerce et des relations bilatérales renforcées entre les deux pays.
J'invite fortement tous les députés à soutenir le projet de loi , ainsi que la ratification de l'Accord de libre-échange entre le Canada et l'Ukraine en temps opportun.
[Traduction]
Je prie tous les députés d'appuyer l'adoption rapide du projet de loi , grâce auquel le gouvernement pourra aller de l'avant avec la mise en oeuvre de l'Accord du libre-échange entre le Canada et l'Ukraine, lequel profitera aux Canadiens.
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Monsieur le Président, je suis heureux de pouvoir intervenir aujourd'hui au sujet de l'approche progressiste du Canada en matière d'échanges commerciaux.
À l'échelle mondiale, on assiste à une réaction populiste croissante contre le commerce international et la mondialisation en général, ainsi qu'à un protectionnisme accru. Outre ce que nous avons vu ces derniers mois lors des campagnes politiques aux États-Unis et du référendum sur le Brexit au Royaume-Uni, le plus récent rapport de l'Organisation mondiale du commerce et d'autres institutions internationales, publié en novembre, mentionne que, de la mi-mai à la mi-octobre 2016, les économies du G20 ont adopté 85 nouvelles mesures restreignant le commerce.
Cela signifie 17 nouvelles mesures par mois, soit une légère diminution par rapport à la moyenne pendant la période d'examen précédente. Cependant, ce nombre demeure élevé et, si l'on tient compte de l'application rétroactive lente des mesures de restriction existantes, cela signifie que les mesures s'accumulent constamment.
Le protectionnisme croissant est un problème d'intérêt mondial, mais c'est surtout inquiétant pour un pays qui dépend du commerce comme le Canada. Ayant une économie d'envergure moyenne qui doit soutenir la concurrence sur le marché mondial, le Canada sait depuis longtemps qu'un commerce libre et ouvert est essentiel à sa prospérité économique.
Le gouvernement du Canada est résolu à faire en sorte que le Canada puisse profiter des débouchés offerts par le commerce international, car ils ont un rôle clé à jouer pour la prospérité économique du pays. La mise en oeuvre de l'Accord de libre-échange Canada-Ukraine va tout à fait dans ce sens, puisque les accords de libre-échange sont de puissants outils qui permettent de profiter des retombées du commerce. Ces accords établissent des règles transparentes et prévisibles à l'intention des entreprises canadiennes qui font affaire à l'étranger, de même que des façons de régler les différends qui pourraient survenir. Ils uniformisent les règles relatives aux marchés étrangers, en plus de réduire ou d'éliminer différents obstacles comme les droits de douane.
Bien que le commerce joue un rôle crucial dans l'économie canadienne, il est essentiel, tant pour le Canada que les Canadiens, que ce commerce se fasse de manière inclusive et n'aille pas à l'encontre de valeurs importantes. C'est pourquoi la travaille avec des partenaires canadiens et internationaux à l'élaboration d'une approche progressiste en matière de commerce, dans le but de répondre aux préoccupations des citoyens et des organismes en ce qui concerne le commerce et, de manière plus générale, la mondialisation.
Le commerce, l'immigration et l'ouverture aux autres pays sont de plus en plus pointés du doigt lorsque des gens cherchent la cause des difficultés ou des inégalités économiques. Partout sur la planète, les gens se sentent impuissants et inquiets devant les changements constants. Leurs inquiétudes ne touchent pas que le commerce. Bien que la mondialisation et la révolution technologique aient généré des richesses et des débouchés pour de nombreuses personnes, une partie des gens la classe moyenne et de ceux qui s'efforcent d'y accéder ont l'impression de perdre du terrain.
Ces craintes ne sont pas complètement sans fondement. Selon Credit suisse, par exemple, la tranche supérieure de 1 % des personnes les plus riches de la planète possède un peu plus de la moitié de la richesse mondiale. Ensemble, les 50 % les plus pauvres possèdent donc moins que la tranche supérieure de 1 %. Comme si ce n'était pas suffisant, les gens dont les avoirs ont une valeur nette de moins de 10 000 $ américains représentent 71 % de la population adulte mondiale.
Or, le gouvernement croit que nous ne devons pas tourner le dos au commerce et que nous ne pouvons pas revenir à l'époque d'avant la mondialisation. Si on procède de la bonne façon, la hausse des échanges commerciaux peut améliorer les conditions de vie, créer plus d'emplois, accroître la prospérité et améliorer le sort de la classe moyenne. La fermeture de nos frontières ne peut mener qu'à un monde moins prospère qui encourage l'isolement, le repli sur soi et la peur.
C'est l'une des raisons pour lesquelles le gouvernement propose de mettre en oeuvre une stratégie commerciale progressiste, en collaboration avec ses partenaires mondiaux qui préconisent une approche semblable.
En mettant l'accent sur les approches transparentes et inclusives, cette façon de faire hausse le niveau de vie et favorise une croissance économique durable bénéficiant à tous. Elle veille en outre à ce que les pouvoirs publics puissent continuer de poursuivre de grands objectifs sociétaux sans se heurter à des obstacles attribuables aux accords commerciaux. De son côté, le gouvernement s'est engagé à consulter la population au sujet du commerce international, de manière à permettre à toutes couches de la société de faire leur contribution et d'être entendues. Il croit fermement que les gouvernements doivent défendre les intérêts de leurs habitants, en particulier ceux des plus vulnérables.
De plus, l'approche commerciale progressiste garantit le maintien du droit de l'État d'établir des règles strictes en matière de salubrité des aliments et de protection des consommateurs, sans oublier la préservation des services de santé publics de calibre mondial et d'autres services publics. Une telle approche défendra efficacement les droits des travailleurs et favorisera le renforcement des mesures de protection de l'environnement. Une stratégie plus progressiste en matière de règlement des différends relatifs aux investissements sera également mise en place. Largement reconnue comme juste, transparente et impartiale, elle prévoit notamment la possibilité d'adopter une démarche multilatérale.
Si le gouvernement en est toujours au début de l'élaboration de l'approche commerciale progressiste, nous pouvons déjà constater des résultats tangibles. Parmi ceux-ci, mentionnons les progrès en vue de la ratification et de la mise en oeuvre de l'Accord économique et commercial global entre le Canada et l'Union européenne, l'AECG. Cette réussite est attribuable au travail sans relâche de la auprès de ses homologues de l'Union européenne et des États membres. Ces résultats incluent également le travail que nous effectuons en ce moment dans le but de mettre en oeuvre le projet de loi afin que l’Accord de libre-échange entre le Canada et l’Ukraine entre en vigueur.
L'Accord de libre-échange entre le Canada et l'Ukraine est une excellente entente, une entente moderne qui, une fois pleinement mise en oeuvre, offrira de nouveaux débouchés aux entreprises canadiennes, renforcera les liens commerciaux, accroîtra la transparence en matière de réglementation et contribuera à réduire les coûts de transaction pour les entreprises.
L'accord procurera aux entreprises canadiennes un accès préférentiel au marché pour l'exportation de marchandises, ainsi qu'un accès préférentiel aux marchés publics centraux de l'Ukraine. Il prévoit aussi la prise de mesures non tarifaires qui permettront de faire en sorte que les gains en matière d'accès aux marchés ne soient pas entravés par des obstacles commerciaux injustifiés. De plus, il comprend des mesures de facilitation du commerce visant à réduire les formalités administratives à la frontière, ainsi que des dispositions liées à la protection et à l'application des droits de propriété intellectuelle, ce qui permettra aux titulaires canadiens de droits de propriété intellectuelle de faire des affaires avec une plus grande confiance sur le marché ukrainien.
L'Accord de libre-échange Canada–Ukraine comporte aussi des dispositions visant à répondre aux besoins des économies du XXIe siècle. Par exemple, un chapitre sur le commerce électronique oblige les deux pays à ne pas imposer de droits de douane ou d'autres taxes sur les produits numériques transmis par voie électronique. De surcroît, l'Accord de libre-échange Canada–Ukraine intègre plusieurs éléments commerciaux progressistes clés afin de garantir que les gains économiques ne sont pas obtenus au détriment des valeurs et priorités canadiennes fondamentales.
Cet accord renferme des dispositions rigoureuses dans les domaines de la main-d'oeuvre, de l'environnement, de la transparence et de la lutte contre la corruption, et il protège le droit du gouvernement de réglementer dans l'intérêt public. En outre, il appuie nos objectifs en matière de politique étrangère en renforçant les liens commerciaux de l'Ukraine avec les pays occidentaux et en soutenant ses efforts de réforme économique. Cela viendra s'ajouter au soutien que nous nous sommes engagés à fournir sous forme d'aide bilatérale et de prêts à faible taux d'intérêt afin d'aider l'Ukraine à stabiliser son économie.
J'appuie l’Accord de libre-échange entre le Canada et l’Ukraine ainsi que tous les avantages qu'il procurera aux Canadiens et aux Ukrainiens. J'exhorte tous les députés à faire de même. J'ai entendu à la Chambre ce matin que les grands partis semblaient tous l'appuyer, ce qui est une bonne nouvelle pour les deux pays.