Que la Chambre: a) remercie les fonctionnaires indépendants et apolitiques du ministère des Finances pour leur excellent travail et leur analyse fondée sur des données probantes; b) salue leur plus récente Revue financière, dans laquelle les députés et les Canadiens ont appris que, pour la période d’avril à novembre 2015 de l’exercice 2015-2016, le gouvernement précédent a affiché un excédent budgétaire de 1,0 milliard de dollars; c) approuve ses conclusions et exprime sa confiance à l’égard du sous-ministre et de son équipe.
— Monsieur le Président, je serai ravie de partager mon temps de parole avec le député de .
Ce fut un honneur au cours des huit dernières années de servir la population du Canada, d'abord en tant que ministre des Ressources naturelles, puis comme ministre du Travail et, enfin, comme ministre des Transports. Ce fut un honneur de servir le premier ministre, en tant que membre de son Cabinet, ainsi que la reine, en tant que membre du Conseil privé. Mais le plus important pour moi — et je le mentionne dans mon premier discours à la Chambre cette fois-ci — ce fut d'avoir l'honneur de servir les résidants d'Halton, puis de revenir ici afin de servir les résidants de Milton. Je les remercie sincèrement de me donner l'occasion d'être ici aujourd'hui. Je ne peux m'imaginer une motion plus appropriée que celle-ci pour donner ma première allocution depuis l'ouverture de la 42e législature.
La dernière campagne n'a pas vraiment été facile pour nous. Elle n'a pas été facile parce qu'il n'est pas facile de gouverner. Il faut établir des priorités et prendre des décisions difficiles. Nous avons dû faire des choix difficiles tous les jours où notre parti a été au pouvoir. Il est vrai que nous ne plaisions pas à tout le monde, mais il est également vrai que nous avons fait exactement ce que nous avions dit que nous ferions. Nous avons pris des décisions difficiles parce que pour nous, de ce côté de la Chambre, les promesses signifient quelque chose.
Les députés d'en face ont hérité du pouvoir, et ce sont eux qui doivent maintenant prendre ce genre de décisions. Ils ont aussi hérité d'un modeste excédent leur permettant de respecter leurs promesses aux Canadiens. Voilà sur quoi porte essentiellement la motion.
Elle porte sur la confiance, plus particulièrement sur la confiance envers le gouvernement, envers ceux que les Canadiens ont élus et auxquels ils font confiance pour faire fonctionner l'État. Je suis fière de l'héritage que nous avons laissé au Canada et au gouvernement actuel. J'ai hâte d'entendre, tout au long de la séance d'aujourd'hui, les anciens ministres du gouvernement conservateur précédent raconter à la Chambre ce que nous avons accompli et ce que nous avons fait pour que le gouvernement actuel puisse avoir un excédent et remplir ainsi ses promesses envers les Canadiens.
L'ancien ministre des Finances Flaherty avait présenté un budget le 27 janvier 2009. Le gouvernement actuel, quant à lui, n'a toujours pas présenté de budget, et nous sommes en février. Voici ce que M. Flaherty avait dit lors du dépôt des documents budgétaires:
Pour financer le Plan d'action économique du Canada, le gouvernement fait le choix délibéré de créer un déficit substantiel à court terme.
Ce déficit temporaire est un investissement qui s'impose pour stimuler notre économie. Il nous permet de combler nos besoins à court terme tout en contribuant à nos objectifs à long terme.
Il avait fait remarquer que:
Le Canada a la marge de manoeuvre nécessaire pour réagir de manière efficace à la crise actuelle sans mettre en péril notre prospérité à long terme. En fait, la situation actuelle constitue une occasion d'accélérer les investissements requis pour assurer notre croissance et notre qualité de vie dans l'avenir.
Il avait dit que les Canadiens pouvaient être fiers de cela.
Il avait également déclaré:
[...] nous avons fait les bons choix pendant les années de prospérité. Aujourd'hui, alors que les temps sont difficiles, nous pouvons continuer d'aller ensemble de l'avant avec confiance.
Surtout, il avait indiqué que, au moment où l'économie se relevait, il prévoyait que nous émergerions de notre période déficitaire et reviendrions en mode excédentaire en cinq ans. Il avait souligné que les Canadiens regrettaient que l'on doive créer un déficit pour investir dans notre économie, et je suis d'accord avec lui. Le gouvernement le déplorait également à l'époque, mais il a choisi d'agir ainsi parce que c'était nécessaire, et parce que nous savions que la situation serait temporaire. Nous avons opté pour cette voie parce que nous savions que c'était ce dont les familles et les entreprises du Canada avaient besoin.
D'anciens ministres du gouvernement précédent parleront de leur portefeuille respectif et de la façon dont nous avons travaillé ensemble pour faire en sorte que l'économie connaisse une croissance et pour parvenir à ce budget équilibré en lequel les Canadiens pourraient avoir confiance.
Le ministre Flaherty a présenté son dernier exposé budgétaire le 11 février 2014. Une fois de plus, c'était un budget déposé tôt dans l'année. En comparaison, il est intéressant de constater que le gouvernement actuel ne semble toujours pas pouvoir présenter son budget. Le ministre Flaherty avait cité bon nombre de ses politiciens favoris parmi ceux qui nous ont précédés. Il avait d'abord cité son préféré parmi les Pères de la Confédération:
[...] comme le disait [...] Thomas D'Arcy McGee, nous naviguons dans les rapides, mais nous devons continuer d'avancer. C'est pourquoi, même si la situation s'améliore, nous persévérerons dans la voie qui nous a si bien servis.
Il avait cité sir John A. Macdonald, qui aurait très bien pu faire référence au Plan d'action économique de 2014 lorsqu'il a dit que les gouvernements n'étaient que les fiduciaires du public.
Jim avait fait remarquer que c'est pourquoi nous tenions tellement à rétablir l'équilibre budgétaire et à remettre le Canada en position de force sur le plan des finances publiques. Voilà un aspect tout à fait crucial, qui est au coeur même de nos convictions à titre de conservateurs.
Jim avait affirmé: « Lorsque les gouvernements creusent des déficits sur de longues périodes, ils dépensent l'argent des générations futures. » Il avait ajouté que la pratique de financement par endettement met en péril les programmes sociaux dont bénéficient les enfants d'aujourd'hui et dont auront besoin ceux de demain.
Il avait aussi précisé que l'équilibre budgétaire est un élément important de la prospérité à long terme du Canada, car il inspire confiance aux investisseurs et aux consommateurs, qui sont ceux qui stimulent la croissance de l'économie et créent des emplois.
« Les Canadiens nous ont confié l'économie, avait déclaré Jim, et nous avons gagné leur confiance. »
Aujourd'hui, le gouvernement dispose d'un excédent, et c'est nous qui le lui avons légué. On ne peut le nier.
Jim avait conclu cette partie de son discours par la phrase suivante: « En prenant [les mesures qui s'imposent], nous ferons plus que rétablir l'équilibre budgétaire en 2015, nous dégagerons un excédent. »
J'aimerais beaucoup que les députés d'en face, en l'occurrence les ministériels, prennent bonne note des paroles d'un politique chevronné — considéré à son époque comme le meilleur ministre des Finances au monde —, qui avait dit: « [...] je tiens à être clair à ce propos. Le retour à une situation excédentaire ne permet pas de dépenser sans compter ».
Nous avions promis d'équilibrer le budget et nous avons tenu parole. Nous avions promis aux Canadiens qu'ils pourraient croire non seulement dans les promesses que nous avons faites au cours de la dernière campagne électorale mais également dans celles des autres partis, parce que nous savions que le nouveau gouvernement hériterait d'une situation fiscale enviable pour mettre son mandat en oeuvre. C'est maintenant à lui qu'il incombe d'agir.
Apparemment, les chiffres ne mentent pas: les faits sont indéniables et une preuve est une preuve. Le rapport tiré de La revue financière, publiée par Finances Canada, prouve que les conservateurs ont laissé un excédent aux libéraux.
J'ose espérer que les ministériels réfléchiront à ce que je viens de dire ainsi qu'aux paroles de Jim Flaherty, et qu'ils y penseront à deux fois avant d'intervenir pour induire intentionnellement la Chambre en erreur.
La motion est axée sur la confiance, notamment envers ceux qui gèrent les affaires du pays, en l'occurrence les finances du Canada. S'il vote contre cette motion, le gouvernement indiquera qu'il n'a pas confiance en les hauts fonctionnaires de Finances Canada. Or, s'il ne fait pas confiance à ses propres fonctionnaires, comment peut-il leur confier la tâche de préparer le budget et de gérer nos finances durant cette période de faible croissance?
Nous savons précisément ce que nous avons laissé comme héritage. J'invite les députés d'en face à réfléchir à l'héritage qu'ils laisseront, parce que, en définitive, quelle que soit notre position à la Chambre, ceux d'entre nous qui faisaient déjà partie du caucus conservateur et ceux qui s'y sont joints peuvent être fiers du fait que nous accordons encore de la valeur aux faits, à la vérité et aux promesses.
Enfin, en passant en revue les anciens discours de Jim, j'ai constaté que les derniers mots qu'il a prononcés à la Chambre, en mars 2014, concernaient des paroles lancées par l'actuel , qui disait que la que j'étais alors devrait porter une muselière. Jim a alors invoqué le Règlement pour demander au député de de présenter des excuses pour ses propos misogynes. La boucle est maintenant bouclée. Voilà que je défends l'héritage laissé par Jim Flaherty. Je suis reconnaissante de ce qu'il a fait pour nous. Nous le remercions, lui, ainsi que l'ancien et l'ancien , du remarquable excédent budgétaire que nous avons laissé aux députés d'en face, l'actuel gouvernement, pour qu'il puisse gagner la confiance des Canadiens et assurer l'avenir des prochaines générations.
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Monsieur le Président, à l'instar de mon estimée collègue de , je voudrais attirer l'attention de tous sur la simplicité et l'importance de cette motion, qui vise directement la confiance et le fait de tenir ses promesses, comme l'a indiqué la porte-parole en matière de finances.
Il y a une chose que beaucoup d'entre nous qui ont été en affaires avons fait au fil des ans — et je suis sûr que le ministre des Finances apporte à la Chambre une solide expérience des affaires —, et c'est se servir des chiffres présentés par les experts qui travaillent dans les coulisses du milieu des affaires, c'est-à-dire les comptables et les contrôleurs. Ce sont eux qui fournissent les données nécessaires à la prise de décisions judicieuses.
Nous avons constaté, depuis le début de la présente législature, que le ministre des Finances a le choix. Les conservateurs ont laissé un excédent. C'est ce que lui a dit son ministère, et ce qu'ont dit également La revue financière et le directeur parlementaire du budget. Ils ont d'ailleurs indiqué que l'excédent était plus élevé que ce qu'a dit le ministre des Finances. Quoi qu'il en soit, le fait est qu'il y avait un excédent.
Bien entendu, la politique est un monde étrange dans la bulle que représente Ottawa. Les faits y sont parfois dénaturés. Aujourd'hui, je tenterai surtout d'éviter les discours qui justifient quelque chose en blâmant quelqu'un d'autre et en pointant du doigt le gouvernement précédent.
Je crois qu'il s'agissait des choix fondamentaux que le ministre des Finances devait effectuer en arrivant à Ottawa, car les faits sont les faits.
Les libéraux sont arrivés au pouvoir en promettant aux Canadiens de recourir à des données probantes et à la science, ce qu'ils ont répété à maintes reprises aux Canadiens. Ils ont dit qu'ils seraient différents parce qu'ils s'appuieraient sur des faits. Ils ont dit qu'ils tiendraient compte de l'opinion des experts. Ce sont les fonctionnaires de leur propre ministère qui ont donné aux libéraux ces données probantes. On leur a également dit qu'ils devaient accuser un déficit plus élevé que ce qu'ils avaient promis, à savoir un déficit de 10 milliards de dollars, un tout petit déficit. C'est ce qu'a dit le pendant la campagne électorale. Ils voulaient être autorisés à n'enregistrer qu'un tout petit déficit. Bien entendu, on leur a depuis fourni des données fondées sur des faits.
Prenons, par exemple, la réduction d'impôt pour la classe moyenne, qui enrichira le Canadien moyen de 6,43 $ par semaine, soit de moins de 1 $ par jour, en moyenne. Cette réduction a été annoncée avec la promesse qu'elle n'aurait pas d'incidence sur les recettes de l'État puisque le gouvernement augmenterait le fardeau fiscal des contribuables constituant le premier centile de la population, au sommet de l'échelle des revenus. Le gouvernement redistribuerait en quelque sorte l'argent de ces contribuables très riches pour réduire le fardeau fiscal de la classe moyenne.
Que s'est-il passé depuis? Les faits nous ont été présentés et nous savons qu'il y a eu erreur de calcul. Nous avons premièrement découvert que cette erreur pourrait être de près de 1 milliard de dollars. Le gouvernement risque de se retrouver à court de 1 milliard de dollars, ce qui voudrait dire un déficit de 1 milliard de dollars qui serait structurel et permanent. Par la suite, nous avons appris encore autre chose de la part de certains experts en finances publiques, qui savent comment fonctionne l'économie et qui connaissent bien les vrais chiffres. Selon eux, le manque à gagner pourrait être en fait de l'ordre de 1,4 milliard de dollars. L'Institut C.D. Howe, que le ministre des Finances a déjà présidé, prévoit même que le manque à gagner sera d'environ 2 milliards de dollars.
Cette nouvelle manière d'assumer les responsabilités du gouvernement n'est pas à la hauteur. Le gouvernement a manqué à ses responsabilités dans le cas de la réduction d'impôt et il continue de manquer à ses responsabilités lorsque le ministre des Finances et son secrétaire parlementaire persistent étrangement à dire que le gouvernement précédent leur a laissé un déficit, alors que le ministère des Finances lui-même affirme qu'il y avait un excédent dans les coffres.
Il est parfois consternant d'entendre des gens nier les données probantes qui sont fournies à ce sujet.
J'ai grandi en suivant un principe très simple qui veut que l'on joigne le geste à la parole. Or, nous entendons des discours, mais personne n'agit. Ce qui est dit laisse entendre qu'on peut tout simplement exagérer les faits et faire comme si la faute était attribuable au gouvernement précédent. Ce genre de manoeuvre politique se répète sans cesse.
Le gouvernement s'est présenté aux Canadiens comme étant prêt à faire les choses autrement. Or, après avoir pris connaissance des faits, le a refusé de les admettre et a choisi de tirer un avantage politique de la situation en pointant un doigt accusateur et en disant que les choses ont bien changé depuis son arrivée. Il a eu tort d'agir ainsi, puisque son propre ministère a publié des chiffres qui montrent que le gouvernement a hérité d'un excédent.
C'est une tendance de plus en plus marquée, qui mine non seulement la confiance des entreprises et des investisseurs, mais aussi celle des Canadiens ordinaires qui veulent savoir ce qui s'en vient pour pouvoir gérer leur argent en conséquence. On sait que de nombreux experts et observateurs prédisent un déficit de 30 milliards de dollars, mais on n'en sait pas vraiment plus pour le moment, puisque personne ne nous a parlé des faits.
À mon avis, les libéraux devraient simplement admettre que leurs chiffres ne sont pas erronés. Nous leur avons demandé à de multiples reprises d'où venaient leurs chiffres, mais nous n'avons pas réussi à savoir de quels experts proviennent les données sur lesquelles ils se fondent pour affirmer qu'il y avait un déficit.
Dans le monde réel et dans le contexte d'une économie mondiale et concurrentielle, les chiffres ont de l'importance. Les investisseurs et les entreprises du Canada et du monde entier doivent avoir la certitude que le fonde ses projections sur des faits et des données probantes. Il devrait éviter de communiquer des chiffres trompeurs aux Canadiens et à la communauté internationale pour servir la rhétorique politique de son parti. En cette période d'incertitude économique, les entreprises et les investisseurs doivent pouvoir se fier au ministre des Finances et à son ministère.
Aujourd'hui, nous avons une motion fondée sur une analyse indépendante, des chiffres précis et des faits pour couper court aux discours de nature politique.
Premièrement, le directeur parlementaire du budget a indiqué que le Canada était en voie d'enregistrer un excédent de 1,2 milliard de dollars pour l'exercice 2016. Maintenant, le rapport de La revue financière, produite par Finances Canada, nous dit que le Canada a enregistré un excédent d'un milliard de dollars entre avril et novembre 2015.
Je terminerai en disant que cela montre de manière concluante que les libéraux ont hérité d'un excédent du gouvernement conservateur. Si le et le Parti libéral ne font pas confiance à leurs propres fonctionnaires, comment peuvent-ils s'attendre à ce qu'ils préparent un budget ou gèrent nos finances en cette période difficile?
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Monsieur le Président, malgré tous vos efforts, il arrive parfois que le cynisme instaure un climat de discorde à la Chambre plutôt que d'amener les députés à tenir un débat honnête. On pourrait qualifier d'astucieuse la motion que l'opposition a choisi de débattre aujourd'hui. À première vue, elle semble présenter un choix impossible: adhérer à de fausses hypothèses ou nier publiquement notre appui et notre respect envers une institution qui se consacre au service des Canadiens.
En fait, si l'on prenait la motion au pied de la lettre, on pourrait même commencer à soupçonner que le parti d'en face a soudainement découvert les mérites des politiques fondées sur des faits. Je ne crois malheureusement pas que ce soit le cas aujourd'hui. La motion n'est rien de plus qu'un autre exemple du mépris dont fait preuve le parti d'en face à l'égard des professionnels qu'il a l'air de vouloir si vaillamment appuyer.
Nous aimerions tous que le monde soit fait de choix simples, mais ce n'est tout simplement pas ainsi que le monde fonctionne. Lorsque l'on prétend que c'est le cas, on nuit à la qualité du débat à la Chambre. En nous servant des données qui nous conviennent comme d'un ballon politique, nous dévalorisons le travail de nos fiers fonctionnaires.
Je ne pense pas qu'il faille trop réfléchir pour savoir comment répondre à la motion. Il suffit de dire la vérité. La vérité, c'est que la première mise à jour économique et fiscale présentée par le gouvernement, en novembre 2015, visait à faire montre d'ouverture et de transparence envers les Canadiens relativement à l'état de l'économie. Les Canadiens méritent rien de moins.
La mise à jour de novembre provient du même ministère des Finances pour lequel les députés de l'opposition et autres ont tant d'estime. L'analyse non partisane confirme que les circonstances ont changé et que les prévisions budgétaires du précédent gouvernement ratent la cible d'environ 6 milliards de dollars.
La mise à jour économique et fiscale de novembre tient compte de facteurs tels que la faiblesse et la volatilité du prix du pétrole brut ainsi que la précarité du contexte mondial. Non seulement ces risques sont encore présents, mais certains d'entre eux s'accentuent nettement depuis quelques mois. Les chiffres parlent d'eux-mêmes et ils cadrent avec le déficit prévu pour l'année financière 2015-2016, déficit qui découle directement et des actions, et de l'inaction, du précédent gouvernement. Cette réalité, aucun doreur d'image ne saurait la remanier.
Regardons les chiffres de plus près. Nous savons que La revue financière de novembre, dont nous discutons aujourd'hui, ne fournit qu'un aperçu et ne dit pas tout. En fait, il serait malhonnête de se fier seulement à ce document. Il est vrai que les recettes pour la période d'avril à novembre 2015 ont augmenté par rapport à la même période l'année dernière. Il ne faut toutefois pas oublier que cette augmentation est principalement attribuable à des facteurs ponctuels et temporels.
Les économistes du ministère des Finances attribuent en effet cette augmentation à quelques facteurs: le gain de 2,1 milliards de dollars réalisé sur la vente des actions ordinaires de la General Motors en avril, des recettes de l'impôt sur le revenu des sociétés plus élevées en raison de l'évaluation et de la réévaluation des années d'imposition précédentes, et des remises mensuelles plus élevées qui continuent de retarder le développement économique puisqu'elles se fondent habituellement sur les impôts payés au cours de l'année précédente avant qu'on les redresse vers la fin de l'exercice financier.
Le gouvernement précédent a peut-être misé sur des facteurs ponctuels comme la vente des actions de la GM pour faire croire à une bonne gestion économique, mais je conseille aux députés qui siègent maintenant dans l'opposition de ne pas fonder leurs arguments sur des aperçus issus de manoeuvres justement conçues pour les fournir. C'est comme si l'on regardait son relevé bancaire avant d'avoir payé les factures. Cela ne veut absolument rien dire. Lorsqu'ils ont établi le budget de 2015, les conservateurs se sont trompés. C'est à se demander s'ils l'ont fait exprès. Comme l'a déjà dit le , les Canadiens sont assez intelligents pour savoir que c'est de la foutaise.
Dans les faits, la croissance des recettes devrait ralentir d'ici à la fin de l'exercice en raison de l'effondrement du cours des matières premières. Il serait malavisé de croire que les facteurs ponctuels et temporels qui font bondir les recettes nous permettront assurément d'enregistrer un excédent pour le présent exercice.
Ne nous leurrons pas: le gouvernement du Canada affichera un déficit pour l'exercice 2015-2016.
À la réunion du G20, des dirigeants du monde entier ont convenu que les temps sont difficiles pour l'économie mondiale. Les économistes qui comptaient sur les économies émergentes pour aider à rétablir la croissance à l'échelle mondiale sont revenus sur leurs prédictions antérieures. L'économie canadienne traverse donc une période difficile dans un climat mondial marqué par l'incertitude.
La Banque du Canada, que nous respectons tous en tant qu'institution spécialisée dans les analyses indépendantes, non partisanes et fondées sur des données probantes, a dû réviser à la baisse ses prévisions économiques à deux reprises au cours des 12 derniers mois et diminuer deux fois le taux de financement à un jour.
Il est fort probable que les conditions économiques mondiales continuent d'être défavorables et que les prix des produits de base se maintiennent à un faible niveau.
Malgré ces difficultés, de véritables possibilités s'offrent à nous pour que nous puissions mettre en place les conditions nécessaires à la croissance à long terme. La conjoncture économique n'est peut-être pas à la hauteur des espérances et des attentes de tous, mais la bonne nouvelle, c'est que nous avons été élus en fonction d'un plan visant à faire croître l'économie. Le moment est tout indiqué pour faire des investissements ciblés, qui favoriseront la croissance économique au Canada. Nous sommes persuadés que notre plan atteindra cet objectif. C'est d'ailleurs l'une des principales raisons pour lesquelles je suis optimiste quant à nos perspectives d'avenir.
Je suis aussi optimiste après avoir entendu des milliers de Canadiens en ligne et au cours de mes déplacements d'un bout à l'autre du pays au début du mois dans le cadre des consultations prébudgétaires. J'ai entamé nos consultations historiques avec mon secrétaire parlementaire, le député de . Nous croyons fermement qu'une bonne planification passe d'abord par l'écoute. Au cours des prochaines semaines, nous allons continuer d'écouter, afin de recueillir de bonnes idées sur la façon de renforcer la classe moyenne et de stimuler l'économie.
Le ministère des Finances attache beaucoup d'importance à la notion de consultations ouvertes et transparentes. C'est pourquoi il consulte la population sur une variété de questions, ce qui permet au public d'intervenir dans l'élaboration de politiques. Il tente de faire en sorte qu'autant de personnes que possible — qu'il s'agisse de représentants d'entreprises, de groupes d'intérêts spéciaux ou de particuliers — aient l'occasion de se prononcer.
Je remercie personnellement les Canadiens de leur présence en très grand nombre à nos consultations prébudgétaires et de leur participation aux consultations tenues par le ministère des Finances au cours de l'année.
Je remercie également le sous-ministre Paul Rochon et tous les fonctionnaires du ministère qui nous ont aidés à rencontrer et à mobiliser les Canadiens comme cela n'avait jamais été tenté auparavant. Même si les consultations prébudgétaires se poursuivent, les fonctionnaires du ministère prennent déjà en considération les opinions exprimées pour l'élaboration de nouvelles politiques et de nouvelles approches.
Quand nous établirons nos plans d'investissement en vue de stimuler l'économie, nous tiendrons compte des suggestions reçues de dirigeants autochtones, de petits entrepreneurs, de groupes culturels, de représentants du secteur de l'énergie, de spécialistes des télécommunications et de la haute technologie, de représentants du secteur des services financiers et de bien d'autres encore.
Je rappelle à la Chambre que le gouvernement précédent a alourdi de 150 milliards de dollars la dette nationale. Il a malgré tout réussi à obtenir le pire bilan en matière de croissance économique depuis les dures années de la Grande Dépression. Après 10 ans de faible croissance économique, le gouvernement relancera l'économie et créera des emplois en axant ses efforts sur la classe moyenne, en investissant dans les infrastructures et en aidant ceux qui en ont le plus besoin. Nous ferons des investissements intelligents, qui stimuleront l'économie à court, à moyen et à long terme.
[Français]
Cet automne, nous avons terminé une longue campagne électorale à la fin de laquelle les Canadiennes et les Canadiens ont voté pour un changement réel à Ottawa. Ils ont voté pour un engagement clair d'aider la classe moyenne et d'investir dans notre pays en vue de faire croître l'économie et de créer de bons emplois. Les Canadiennes et les Canadiens ont indiqué qu'il était temps de se doter d'un nouveau plan et d'une nouvelle orientation économique. Ils ont indiqué qu'il est temps d'investir dans les gens et dans nos collectivités, partout au pays.
Notre gouvernement est prêt à relever ce défi. En fait, nous avons déjà pris des mesures concrètes pour faire croître notre économie et nous en ferons davantage.
En décembre, nous avons présenté une baisse d'impôt pour les Canadiens et les Canadiennes de la classe moyenne. Depuis le 1er janvier, nous permettons à environ 9 millions de Canadiens de bénéficier d'un allégement fiscal important chaque année. Cette mesure législative n'est que la première étape de notre plan pour faire croître l'économie à long terme, pour créer des emplois et pour aider la classe moyenne du Canada à prospérer.
Dans le prochain budget, nous instaurerons la nouvelle Prestation fiscale canadienne pour enfants, une autre mesure importante qui offrira un soutien accru à la grande majorité des familles et qui aidera à sortir des centaines de milliers d'enfants de la pauvreté.
Comparativement au programme existant, la Prestation fiscale canadienne pour enfants sera plus simple, plus généreuse et mieux ciblée envers les familles qui en ont le plus besoin, en plus d'être non imposable.
[Traduction]
Nous avons prouvé notre engagement. Les Canadiens devraient avoir des chances réelles et égales de réussir et, pour qu'ils puissent y parvenir, il est essentiel de renforcer la classe moyenne et de favoriser sa croissance.
Le budget de 2016 tiendra compte du point de vue des Canadiens, et il créera les conditions propices à la mise en oeuvre de notre plan de croissance économique. Nous avons l'intention de créer des collectivités plus fortes et d'appuyer la croissance économique en faisant des investissements sans précédent dans l'infrastructure et dans des projets qui rassembleront les Canadiens, en misant sur le commerce et en aidant les Canadiens à être en bonne santé et mobiles.
Nous avons aussi l'intention de faire des investissements à long terme dans les stratégies relatives aux compétences et à la main-d'oeuvre afin d'améliorer la productivité et l'emploi. Ces investissements feront progresser l'économie à court, à moyen et à long termes. Notre budget créera aussi les possibilités dont les collectivités ont besoin pour croître et favoriser le développement d'un Canada encore plus prospère et inclusif.
Par ailleurs, lorsque je songe à notre ambitieux programme économique, à toutes les réalisations du gouvernement depuis novembre dernier et à tout ce que nous accomplirons au cours des prochaines années, je me dis qu'il serait impossible de mener tous ces projets à bien sans l'aide et le dévouement des employés de la fonction publique. Je parle souvent des énormes cahiers que j'ai reçus le jour où je suis entré en fonction. Je pense que c'était leur façon de me souhaiter la bienvenue au ministère des Finances. L'expertise des fonctionnaires est absolument extraordinaire.
Je parle au nom de tous mes collègues du Cabinet lorsque je dis que nous sommes très reconnaissants de l'aide et de l'appui que nous recevons et que nous continuons de recevoir de la part des fonctionnaires. Qu'il s'agisse de s'attaquer à la question des changements climatiques à Paris, de renouveler les relations avec les peuples autochtones partout au pays, de faciliter notre participation aux rencontres du G20, de l'APEC ou d'autres sommets mondiaux, d'accueillir des dizaines de milliers de réfugiés syriens qui considèrent maintenant le Canada comme leur pays, ou encore de mettre en oeuvre la réduction d'impôt pour neuf millions de Canadiens, tout cela n'aurait pas été possible sans la participation et les préparatifs de la fonction publique.
Nous continuerons de faire appel aux fonctionnaires alors que nous nous efforçons d'apporter de véritables changements pour les familles canadiennes. Plus précisément, le gouvernement continuera de valoriser et de respecter l'excellent travail et les analyses fondées sur des données probantes que le ministère des Finances et tous les fonctionnaires nous fournissent, à nous et à tous les Canadiens.
Je termine en disant que je ne laisserai pas le parti d'en face nous faire la leçon en matière de respect à l'égard des fonctionnaires. Le respect ne se résume pas qu'à un simple vote. Le respect, c'est valoriser la contribution des fonctionnaires jour après jour, c'est écouter les conseils et prendre en compte les connaissances spécialisées et c'est collaborer en vue de bâtir un meilleur Canada. Le respect, c'est aussi les petits gestes, comme dire « merci » pour un travail bien fait.
Ces petites choses, ces choses importantes, elles n'étaient peut-être pas faciles pour les députés du parti d'en face, mais ce sont ces choses qui importent vraiment. Franchement, les fonctionnaires méritent mieux que de voir leur travail carrément utilisé pour des manoeuvres politiques à la Chambre.
Par conséquent, bien que le sous-ministre et les femmes et les hommes qui travaillent au ministère des Finances puissent compter sur mon plein appui, cette motion ne le peut pas. Un véritable soutien et de véritables changements exigent la prise de mesures et pas seulement des paroles.
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Monsieur le Président, c'est seulement aujourd'hui que le nous dit que, effectivement, il a reçu un surplus de ses fonctionnaires, de même qu'un surplus de notre ancien gouvernement de 1 milliard de dollars en novembre dernier. Il a ensuite fait sa mise à jour économique.
Lorsqu'il a fait sa mise à jour économique, ces mêmes fonctionnaires lui ont dit que, s'il ne faisait rien, il y aurait un déficit à la fin de l'année financière. Le ministre a choisi de ne rien faire, parce qu'il contrôle les dépenses. Il ne contrôle peut-être pas les revenus, mais il contrôle les dépenses et il aurait pu finir l'année financière avec un surplus.
Donc, le déficit de la fin de l'année financière lui appartient. Lorsqu'il a fait la mise à jour économique et financière avec ses fonctionnaires, malgré les chiffres qu'on lui présentait, il a décidé de ne pas agir et de ne pas faire les coupes nécessaires pour avoir un surplus.
Nous, les conservateurs, lui avions laissé un surplus en novembre dernier; il n'a pas agi et nous nous dirigeons vers un déficit, ce qui est de sa faute. Il ne peut pas blâmer la situation économique du Canada, parce qu'il contrôle les dépenses. Le Conseil du Trésor contrôle les dépenses. Si le ministre l'avait voulu, il y aurait eu un surplus à la fin de l'année financière.
Je demande à ce ministre: pourquoi endetter les générations futures? J'aimerais lui rappeler que le gouvernement ne fait pas d'investissements, il dépense de l'argent, les entrepreneurs investissent et actuellement il dépense de l'argent que nous n'avons pas sur le dos des générations futures en disant que les taux d'intérêt sont bas et qu'il faut en profiter pour emprunter.
Le ministre ne sait pas que les taux d'intérêt sont à un plancher historique et qu'ils vont monter. Déjà, sur chaque dollar que les Canadiens payent en impôt au gouvernement fédéral, 10 cents servent à payer les intérêts de la dette, un montant qui représente la totalité du budget que gère le.
Il faut arrêter l'endettement et avoir un équilibre budgétaire pour le bien des générations futures et pour la prospérité économique de ce pays.
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Monsieur le Président, je suis très heureux de dire que je vais partager mon temps de parole avec l'excellent député d'. Il va donc prendre la deuxième partie des 20 minutes qui nous sont accordées.
[Traduction]
J'étais administrateur financier avant d'être élu au Parlement. Je sais donc comment m'y prendre pour équilibrer les budgets. Je suis fier de dire que, dans de nombreuses organisations que j'ai dirigées, nous avons reçu des prix pour notre travail, y compris deux prix d'excellence en affaires. Nous avons toujours équilibré nos budgets et réduit notre dette, tout en veillant à accroître les services que nous offrions à la population.
C'est l'une des raisons pour lesquelles je suis néo-démocrate. Le NPD a toujours veillé à assurer des services à la population tout en équilibrant ses budgets. Nous pouvons remonter au fondateur de notre parti, Tommy Douglas, qui a été élu le plus grand Canadien de notre histoire par des Canadiens, il y a quelques années. Il a présenté consécutivement 17 budgets équilibrés tout en créant un système de soins de santé universel. C'est extrêmement important, car cela montre qu'il est possible d'assurer la viabilité de l'environnement et de l'économie en même temps que celle des finances nationales.
Dans cette motion, on parle des résultats d'exercice, autrement dit, comme l'ont mentionné plusieurs intervenants, des chiffres réels inscrits dans les livres comptables. Tout le monde peut présenter un exposé budgétaire ou faire de beaux discours. Nous l'avons certainement constaté plusieurs fois avec les gouvernements libéraux et conservateurs antérieurs.
La vérité, c'est que ce sont les résultats financiers, à savoir la comptabilité de fin d'exercice d'une province ou d'un pays, qui déterminent si les finances publiques étaient bel et bien équilibrées.
Je suis heureux de dire que, au cours des 25 dernières années, le ministère fédéral des Finances — qui n'est certainement pas un foyer de sociaux-démocrates — a enregistré les résultats financiers des gouvernements, qu'ils soient libéraux, conservateurs, néo-démocrates ou autres. Il veille ainsi à ce que la population soit au courant du bilan de ces partis en matière d'équilibre budgétaire.
Personne ne sera surpris d'apprendre que, parmi les trois partis ayant le statut de parti officiel à la Chambre, le Parti libéral du Canada est le pire. En effet, que ce soit à l'échelon provincial ou fédéral, c'est le Parti libéral qui a le pire bilan en matière d'équilibre budgétaire.
Le Parti conservateur vient au deuxième rang, mais il le suit de peu.
Je suis ravi d'annoncer que le Nouveau Parti démocratique est, année après année, le meilleur parti pour ce qui est de l'équilibre budgétaire. Il est important que la population soit au courant de cette information provenant du ministère des Finances. Les gouvernements provinciaux néo-démocrates ont le meilleur bilan en matière d'équilibre budgétaire et de remboursement de la dette.
Nous l'avons fait tout en maintenant et en améliorant les services. Nous croyons très fortement qu'il faut assurer la viabilité des finances du pays. Nous adoptons donc des positions de principe. Par exemple, nous estimons que lorsque les travailleurs cotisent à l'assurance-emploi, ils devraient y avoir accès lorsqu'ils en ont besoin.
Comme les députés le savent, seulement 40 % des chômeurs sont admissibles à l'assurance-emploi, une situation attribuable à une série de prétendues réformes effectuées d'abord par les libéraux, puis par les conservateurs. On empêche les citoyens du pays, les gens qui ont cotisé à la caisse d'assurance-emploi, d'avoir accès aux prestations lorsqu'ils sont en chômage.
Un gouvernement néo-démocrate ne ferait pas cela. Le NPD croit qu'il faut assurer la viabilité des finances, mais pas au détriment des travailleurs.
[Français]
Quand on se penche sur ce que les conservateurs ont fait pendant les dernières années, on tombe sur les mêmes rapports financiers que j'ai mentionnés tout à l'heure, et je commence à comprendre pourquoi les conservateurs ont proposé cette motion aujourd'hui.
Depuis 2008, les conservateurs ont enchaîné les déficits. Dans l'ensemble, ce sont 150 milliards de dollars qui ont été ajoutés à notre dette collective, dette que tous les Canadiens doivent payer. Nous avons vu six déficits consécutifs. L'année passée, nous avons vu un changement. Les conservateurs ont constaté que ces déficits ne démontraient pas un bon rendement de la part du gouvernement, alors ils ont pigé dans la caisse d'assurance-emploi, puis ils ont vendu des actions de General Motors pour créer un de surplus temporaire qui pourrait être présenté au grand public canadien juste avant des élections.
Cette idée n'a pas fonctionné. Le public a bien compris que, même si la vente des actions de General Motors a créé une rentrée d'argent pour le gouvernement, en fin de compte, depuis le début de l'année financière, il s'agit plutôt d'un déficit mensuel d'en moyenne 400 millions de dollars. Même si la vente des actions a créé une sorte de surplus temporaire, cela ne fonctionne pas sans qu'on se penche réellement sur cette question financière.
Alors, lorsqu'on se penche sur le dossier des conservateurs, on comprend très bien pourquoi ils sont peut-être presque aussi mauvais que les libéraux en matière de gestion des finances.
[Traduction]
Cela nous ramène à la motion. Je dois dire qu'elle est un peu étrange. La motion des conservateurs dit essentiellement que nous devrions nous fonder sur la moitié de l'année pour dire que nous avons un excédent.
Si j'avais dit aux membres des conseils d'administration à qui je devais présenter des rapports, en tant qu'administrateur financier, que nous allions prendre les données de la moitié de l'année et dire qu'elles s'appliquaient à toute l'année, qu'elles indiqueraient la véritable situation financière de fin d'exercice de notre organisation, je doute qu'ils m'auraient pris au sérieux.
C'est pourtant ce que font les conservateurs. Ils se fondent sur la moitié de l'année, y compris la vente particulière des actions de GM, et ils essaient de faire croire à la population que cela signifie que nous avons un excédent, même si nous savons que chaque mois, en moyenne, le déficit était de 400 millions de dollars.
Je me demande comment cette approche pourrait se traduire dans d'autres sphères de la vie. Si c'est ainsi que les conservateurs voient les finances et s'ils estiment que la moitié d'une année est en fait une année complète, une équipe de hockey pourrait-elle prétendre que la moitié d'une saison équivaut à une saison complète? Pourrait-elle dire qu'elle a obtenu sa qualification pour les séries éliminatoires sous prétexte qu'elle a obtenu de bons résultats pendant la première moitié de la saison, peu importe que, pendant la seconde moitié, elle ait réalisé des performances beaucoup moins éclatantes? Ou encore, faudrait-il considérer désormais la moitié d'un match comme un match complet? Devrions-nous mettre fin au match après une période et demie? Que signifierait une telle approche si on l'appliquait à l'évaluation des étudiants du pays? Ils pourraient décider de faire seulement la moitié d'un examen parce qu'ils connaissent la moitié de la matière, puis revendiquer la note A pour l'examen en entier.
Une telle approche n'a aucun sens, qu'il s'agisse d'un examen, d'un match de hockey ou des finances du pays. Il est insensé de vouloir faire comme si la moitié d'une année était une année complète.
Lorsqu'on examine le bilan des conservateurs au cours des 10 dernières années — et les gens qui votent pour les conservateurs le font souvent parce qu'on leur dit que les conservateurs gèrent mieux les finances publiques —, alors que nous avons beaucoup souffert des compressions en santé ainsi que d'une vaste gamme d'autres compressions ayant entraîné une détérioration de la qualité de vie des Canadiens, il ne fait aucun doute que, même dans la gestion des finances publiques, le bilan des conservateurs peut être qualifié à tout le moins de peu reluisant. Ils ont affiché six déficits consécutifs, dont certains comptent parmi les plus lourds de l'histoire du Canada.
Nous croyons qu'il faut avoir recours à l'option du déficit avec prudence. Lorsqu'un déficit sert à relancer l'économie, ce peut être une mesure appropriée. Mais, évidemment, six déficits d'affilée ne sont certainement pas une bonne chose.
J'espère que mes collègues conservateurs ne me reprocheront pas de manquer de gentillesse lorsque je dis que, après six déficits consécutifs et après les problèmes ayant affligé les finances publiques au cours des mandats du gouvernement conservateur, il me semble que les conservateurs n'étaient tout simplement pas prêts à gouverner lorsqu'ils sont arrivés au pouvoir, il y a 10 ans.
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Monsieur le Président, c'est pour moi un honneur de prononcer ma première allocution à la Chambre des communes. J'y ai déjà pris la parole un certain nombre de fois, mais c'est ma première allocution officielle.
J'aimerais commencer par remercier les électeurs d'Elmwood—Transcona de m'avoir donné la possibilité de venir ici pour parler en leur nom.
Je tiens à remercier mon épouse, Janelle, et mon fils, Robert, qui, à leur façon, travaillent aussi fort que moi à bien représenter les gens de notre ville d'origine.
Je tiens aussi à remercier tout spécialement mon père, qui a siégé pendant longtemps à la Chambre. Il a été un excellent modèle politique, tant sur la façon de se comporter au Parlement que sur les questions de fond auxquelles notre pays doit faire face. Pendant de nombreuses années, il a été un excellent porte-parole des travailleurs à la Chambre. J'espère poursuivre cette tradition aujourd'hui. Je veux aussi remercier ma mère, car je sais qu'elle a autant contribué que lui à bien représenter les gens d'Elmwood—Transcona. C'est quelque chose dont on est bien conscient, même quand on grandit dans une famille de politiciens, mais je crois que tous les députés savent bien à quel point leur famille est importante pour en arriver ici et bien faire le travail. En conséquence, je remercie encore une fois tous les membres de ma famille.
Je veux remercier tous les bénévoles et les partisans qui m'ont aidé à me rendre au Parlement. J'ai l'intention de leur faire honneur en soulevant les questions qu'ils m'ont chargé d'aborder.
Elmwood—Transcona est une circonscription formidable. Ses habitants sont des gens pragmatiques, qui travaillent fort pour gagner leur vie et qui ont toujours compris que la vie apporte à tout le monde son lot de défis. Nous savons qu'il est préférable de surmonter collectivement les difficultés rencontrées plutôt que de laisser nos voisins se débrouiller seuls, car nous pourrions vivre les mêmes problèmes un jour. Nous savons qu'il faut collaborer pour bâtir des garde-fous sous forme de systèmes et de programmes dont nos voisins et nous-mêmes aurons besoin lorsque viendront les temps difficiles. Les gens d'Elmwood—Transcona ont toujours eu tendance à élire des sociaux-démocrates à la Chambre des communes parce que le programme de ceux-ci véhicule leurs valeurs et leur vision du pays. La philosophie que nous prônons en campagne électorale n'est pas de la frime. Elle sous-tend les politiques et les prises de position que nous présentons à la Chambre.
Par conséquent, lorsque j'ai pris connaissance de la motion d'aujourd'hui, je me suis demandé si mes concitoyens m'ont élu pour que je vienne débattre de ce type de sujets et adopter une position ferme sur ces questions. Un simple aperçu de la situation financière à un certain moment de l'année ne brosse pas le tableau complet du budget de toute une année. C'est évident. Au final, je pense que les députés de tous les partis le savent. Je ne pense pas qu'on m'ait élu ici pour prendre position sur cette question afin de me faire du capital politique à la Chambre. On m'a envoyé ici pour parler de justice sociale. Voilà pourquoi je suis fier de faire partie d'un caucus qui, dans le cadre de sa journée de l'opposition, a décidé de présenter une motion sur l'équité salariale pour que les députés en débattent et votent. J'étais très fier hier. Il y a de l'excellent travail à faire. Il reste encore du travail relativement à la situation actuelle des Autochtones au pays ou aux écarts de financement qui perpétuent l'injustice sociale dont sont victimes les Autochtones dans les réserves et à l'extérieur de celles-ci. Il y a de nombreuses autres personnes dont nous devons défendre les causes à la Chambre et pour qui nous devons intervenir.
Cette motion ne porte aucunement sur la justice économique, qui est un autre dossier que les sociaux-démocrates ont à coeur. Les députés nous ont entendu parler de l'inégalité des revenus.
Nous nous préoccupons aussi de sécurité du revenu parce que nous savons que la dignité des gens est liée au fait qu'ils puissent, ou non, prendre leur destinée en main et décider eux-mêmes ce qui leur convient dans la vie et faire ce que bon leur semble. Or, pour cela, il faut de l'argent en banque, parce que tout le monde conviendra que, sans ressources, les choix qui s'offrent à nous sont plutôt minces. Voilà pourquoi le NPD s'est toujours battu pour que les travailleurs obtiennent un juste retour sur le travail qu'ils accomplissent chaque jour. Oui, les travailleurs peuvent compter sur leur employeur pour organiser le travail, mais pour avoir moi-même travaillé à plusieurs endroits, je peux assurer aux députés que ce sont les travailleurs qui donnent toute sa valeur au travail qu'ils accomplissent au quotidien.
Ce sont eux qui construisent les bâtiments, qui alimentent la production, qui classent la paperasse. Ce n'est que justice qu'ils obtiennent un bon retour sur leur contribution.
Si on regarde les chiffres, on s'aperçoit que, depuis des dizaines d'années, c'est toujours le même groupe de gens, celui qui produit la valeur, qui obtient la part la moins généreuse du gâteau. On s'aperçoit aussi que le taux d'imposition des sociétés est passé de 28 à 15 % en un peu moins de neuf ans. Pendant ce temps-là, les travailleurs qui perdent leur emploi parce que l'économie tourne au ralenti ne peuvent plus recevoir de prestations d'assurance-emploi, et les aînés qui ont travaillé et cotisé toute leur vie à un régime de pension n'obtiennent même pas un rendement satisfaisant. Ils ne touchent même pas assez pour payer de quoi se loger et se nourrir.
Voilà les enjeux qui comptent vraiment aux yeux de notre parti. Arrêtons de nous lancer la balle pour savoir à quel moment du cycle budgétaire il y avait plus d'argent dans les comptes débiteurs que dans les comptes créditeurs, surtout qu'on sait qu'au bout du compte, c'est réellement avec un déficit que le pays s'est retrouvé, comme mon collègue l'a si bien démontré. Ce n'est pas en vendant, une fois dans l'histoire, les parts qu'il détenait dans GM que le gouvernement va régler la question du déficit systémique.
Nous voulons également parler de justice environnementale et de la capacité des gens d'avoir la dignité et la liberté de prendre leurs propres décisions. Impossible de bien vivre sa vie sans planète sur laquelle la vivre. Il est raisonnable que les gens expriment certaines réserves au sujet de la façon dont nous exploitons certaines ressources naturelles. Il est raisonnable que les gens s'inquiètent de l'impact de telles activités sur leur planète. Il est raisonnable que ces gens réclament que l'on soumette de tels projets à un processus d'approbation qui prenne leurs considérations au sérieux.
Il est également raisonnable que l'on s'inquiète de l'impact global et graduel de ces projets sur les changements climatiques. Cet hiver est particulièrement doux. Il arrive qu'un hiver soit moins rigoureux qu'un autre, mais ces dernières années, cela se produit bien plus souvent. C'est un fait bien établi.
Il suffit d'examiner les preuves pour savoir que ces préoccupations sont toutes raisonnables. Je dirais même que d'avoir de telles préoccupations au XXIe siècle est signe de lucidité et de bon sens.
Je suis fier d'appartenir à une équipe qui soulève de telles questions. À la fin des années 1970 et au début des années 1980, seule une minorité de personnes savaient que nos décisions entraîneraient de graves conséquences. Nous avons été les premiers à signaler le problème et nous le signalons encore aujourd'hui. J'espère que nous ferons bientôt partie de la solution au lieu de hurler à la Chambre dans l'espoir d'attirer l'attention d'un gouvernement qui fait la sourde oreille. C'est en partie ce que nous cherchions à accomplir lors des dernières élections.
L'autre volet de la démocratie sociale, qui n'est pas abordé dans la motion, c'est le volet démocratique, qui reflète l'idée qu'il est important que les gens puissent avoir le contrôle de leur destinée. Il faut aussi qu'ils aient la liberté économique de le faire, ce qui signifie d'obtenir un juste retour sur la valeur qu'ils produisent au travail. Cela passe par la sécurité du revenu. On sait que les gens ont peur d'être mis à pied parce qu'ils n'ont pas accès à l'assurance-emploi. Certains ne peuvent pas prendre leur retraite et quitter le marché du travail au moment souhaité parce qu'ils n'ont pas accès à une pension adéquate. Les travailleurs n'ont aucune liberté économique lorsqu'ils se battent pour de meilleures conditions alors qu'ils savent que le gouvernement les obligera à retourner au travail dès qu'ils parleront de faire la grève. Ces travailleurs ne sont pas maîtres de leur destinée. Certains économistes parleraient de discipline du travail, mais nous voyons les choses telles qu'elles sont: on exploite les gens. On les empêche de prendre leur destinée en main.
Autant cet élément est important sur le plan économique, autant il est important du côté politique. Les gens doivent disposer d’une liberté politique. Ils doivent pouvoir élire leurs représentants dans cette enceinte, et ils doivent pouvoir le faire d’une façon qui correspond à ce qu’ils désirent pour leur pays. C’est la raison pour laquelle le NPD réclame depuis longtemps la réforme de notre système électoral, lequel, il faut bien le reconnaître, n’a jamais bien reflété ces grands principes. Nous comptons bien nous assurer que le gouvernement respectera sa promesse de s’engager dans une véritable réforme électorale.
Tous ces aspects sont liés. La vision sociale-démocrate du NPD consiste à donner à la population le pouvoir de déterminer sa propre destinée ainsi que la liberté économique dont il a besoin pour ce faire. Nous pouvons y parvenir en nous attaquant aux problèmes d’injustice sociale. Nous pouvons y parvenir en donnant aux gens un environnement sain. Nous pouvons y parvenir en leur donnant la liberté politique d'apporter les changements nécessaires si telle est leur volonté, et de ne pas le faire dans le cas contraire.
C’est la raison pour laquelle nous avons su accepter la défaite de bonne grâce lorsqu'il le fallait et pour laquelle nous travaillons toujours très fort lorsque nous remportons la victoire, comme nous l'avons remportée en Alberta et au Manitoba, qui sont dirigées par des gouvernements néo-démocrates. Nous savons travailler fort quand nous sommes victorieux, mais nous savons aussi accepter noblement la défaite.
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Monsieur le Président, j'ai l'honneur de partager mon temps de parole avec le député de .
Nous sommes saisis d'une motion de l'opposition présentée par ma collègue de . Je suis ravi qu'elle m'ait demandé d'être l'un des intervenants aujourd'hui à ce sujet.
Comme les députés peuvent le constater, dans sa motion, la députée demande que la Chambre remercie les fonctionnaires du ministère des Finances de leur excellent travail, notamment en ce qui concerne la prévision qu'ils ont faite d'un excédent budgétaire de 1 milliard de dollars. J'apprécie le fait que la députée souhaite remercier ces fonctionnaires.
Je connais fort bien le dévouement et l'engagement de nos fonctionnaires. J'ai eu l'honneur de diriger cinq ministères différents au cours de ma carrière et je dois dire que les fonctionnaires m'ont fourni un appui et de l'information d'une valeur inestimable.
Au ministère des Anciens Combattants, le dernier que j'ai dirigé, les fonctionnaires faisaient un travail remarquable en recueillant des renseignements et en me transmettant des notes d'information. Je leur en ai toujours été très reconnaissant. Aux ministères de la Défense nationale et de la Justice, les fonctionnaires m'ont aussi beaucoup aidé, toujours au moment opportun, et je les en remercie infiniment. Je suis donc heureux que ma collègue la députée de ait présenté cette motion, qui vise à remercier les fonctionnaires du ministère des Finances de leur excellent travail.
Les fonctionnaires du ministère des Finances prévoient pour cette année un excédent budgétaire de 1 milliard de dollars. Je comprends que cette nouvelle mécontente les libéraux, compte tenu de ce qu'ils ont dit pendant la campagne électorale. C'est peut-être la première fois dans l'histoire du Canada qu'un excédent budgétaire suscite du mécontentement, mais les points de vue ne sont pas tous les mêmes à cet égard.
Lors des dernières élections, je me souviens du moment où le directeur de ma campagne m'a appris que le NPD commençait à baisser dans les sondages. Je lui ai demandé pourquoi c'était le cas. Il m'a répondu que cette situation était attribuable notamment au fait que beaucoup de gens s'opposaient à la volonté des néo-démocrates d'équilibrer le budget. Pour l'une des premières fois de ma vie, j'étais d'accord avec les néo-démocrates. En effet, viser l'équilibre budgétaire était une bonne idée. Je suis désolé que les néo-démocrates aient perdu des appuis pour cette raison. Je pense encore que c'est ce qu'il convient de faire pour le Canada.
Je suis très fier de la façon dont le gouvernement conservateur a géré les budgets avant la dernière campagne électorale. En fait, je suis fier de toutes les différentes mesures qu'il a prises pour gouverner le pays. J'étais très satisfait du leadership du premier ministre durant cette période. J'ai maintenant l'honneur d'être son voisin de pupitre. Il a été fidèle à ses convictions tout au long de ces 10 années. Durant mon mandat de six ans et demi à titre de ministre de la Justice, il a toujours défendu les intérêts des victimes et des citoyens respectueux de la loi, et demandé des comptes aux personnes ayant commis des crimes.
En matière de politique étrangère, sa position et celle du gouvernement qu'il dirigeait n'ont jamais changé. Les gens savaient ce que le gouvernement conservateur pensait de l'Ukraine, d'Israël et de la lutte contre les terroristes. J'ai eu l'honneur de visiter diverses régions du monde. Les gens savaient quelle était la position du Canada et ils en étaient reconnaissants. C'est le message qui revenait sans cesse lors de mes voyages à l'étranger. Les gens me remerciaient. Ils me demandaient de remercier les Canadiens et le gouvernement de notre constance dans ce domaine.
Par ailleurs, en ce qui concerne les finances, là encore, le gouvernement conservateur a fait preuve de cohérence en prenant des mesures pour maintenir un faible taux d'imposition, atteindre l'équilibre budgétaire et dépenser judicieusement l'argent des contribuables. Telles étaient les caractéristiques du gouvernement conservateur dont je faisais partie. Ainsi, nous avons pu faire des choses qui comptaient pour les Canadiens, sans faire sauter la banque.
Je me souviens qu'à mon retour ici, en 2004, mon collègue le député de avait commencé à faire pression sur le gouvernement libéral de l'époque pour éliminer la taxe d'accise fédérale sur le vin entièrement canadien. Il avait fait valoir un excellent point: la taxe d'accise sur le vin canadien ne permettait pas au gouvernement fédéral d'amasser des sommes considérables, mais son élimination donnerait un énorme coup de pouce à l'industrie vinicole de notre région. Voyant que le gouvernement de l'époque faisait la sourde oreille, le député de Niagara-Ouest a présenté un projet de loi d'initiative parlementaire et m'a fait l'honneur de me laisser l'appuyer. Il a essayé de le faire adopter.
C'est pourquoi je suis très satisfait de ce qui s'est passé après l'arrivée au pouvoir du gouvernement conservateur, en 2006. Dans le premier budget qu'il a présenté, Jim Flaherty a fait une recommandation qui a reçu l'appui de la députée d', des autres députés du Niagara et de mes collègues de la Colombie-Britannique. Il s'agissait d'une mesure responsable qui a donné un énorme coup de pouce à l'industrie vinicole.
Je me rappelle aussi que, lorsque j'étais ministre de la Justice, on m'a parlé des centres de défense des intérêts des enfants au cours d'un séjour à Edmonton. Un de ces centres a ouvert ses portes St. Catharines à peu près à la même époque. Il s'agit de centres multiservices ouverts aux familles et aux enfants où les enfants victimes d'actes criminels peuvent trouver de l'aide. Le gouvernement fédéral n'y jouait aucun rôle, mais Jim Flaherty et l'ancien premier ministre y étaient favorables. Ces centres ne coûtent pas très cher, mais ils aident beaucoup les enfants qui sont victimes d'actes criminels. Je leur étais très reconnaissant au nom des enfants.
Les libéraux nous disent maintenant avoir des problèmes. Comme le député de l'a dit, ils n'hésitent pas à dépenser, mais ont de la difficulté à rendre compte de leurs dépenses. Ce devrait être l'inverse. Ils devraient se soucier de rendre des comptes et de limiter leurs dépenses. C'est ce dont le Canada a besoin.
Des gens m'ont dit que les libéraux feraient un gâchis des finances, ce qui ramènerait les conservateurs au pouvoir en 2019. Je veux toutefois ce qu'il y a de mieux pour le Canada dès maintenant. Je ne veux pas de gâchis. Nous avons vu ce qui s'est passé dans certaines provinces quand les gouvernements dépensaient de manière irresponsable. Il faut des années pour corriger la situation. Ce n'est pas ce que nous voulons.
Les libéraux ont un programme différent. Comme nous l'avons entendu au cours des débats d'hier, les conservateurs veulent que les syndiqués aient droit à la protection de leurs renseignements personnels. Les libéraux veulent autre chose. Nous ne nous entendons pas sur ce plan, mais s'il y a une chose que le Parti conservateur défendra systématiquement, c'est le contrôle des dépenses du gouvernement et le maintien d'un faible taux d'imposition. Nous aurions maintenu l'équilibre budgétaire. Il va manifestement falloir oublier cela avec le gouvernement libéral. C'est une erreur, et je pense que, tôt ou tard, les Canadiens nous donneront notre chance et qu'ils se rendront très rapidement compte qu'il s'agit là d'une erreur monumentale de la part du gouvernement libéral.
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Monsieur le Président, c'est un grand honneur pour moi de participer à cette importante discussion.
Je veux dire un petit bonjour à ma fille, Gianna, qui a presque trois ans et qui, je crois, nous regarde à la maison. C'est probablement la seule fillette de trois ans au pays qui regarde régulièrement la chaîne CPAC. Quand je lui ai dit hier que j'allais faire un discours aujourd'hui, je crois qu'elle a pensé que nous allions jouer dans la cour. Par conséquent, malgré l'enthousiasme que je ressens à l'idée de prononcer un discours aujourd'hui, je crains qu'elle ne soit un peu déçue.
En regardant le débat d'aujourd'hui, je me demande si ma fille de trois ans est aussi un peu déçue pour une raison différente. En tant que parents, nous voulons tous transmettre le meilleur à nos enfants dans le contexte de notre propre famille, mais aussi dans celui des relations sociales. Nous recevons de nos parents les biens de la société et nous les transmettons à nos enfants, idéalement après les avoir améliorés ou, du moins, sans les avoir amoindris.
Comme l'écrit Edmund Burke dans Réflexions sur la Révolution de France, la société « [...] devient celle, non seulement de ceux qui existent, mais elle est un contrat entre ceux qui vivent, entre ceux qui sont à naître et entre ceux qui sont morts. Chaque contrat, dans chaque État particulier, n'est qu'une clause dans le grand contrat primitif d'une société éternelle [...] »
Il dit plus loin:
[...] un des premiers principes, un des plus importants, sur lequel la chose publique et les lois sont consacrées, c'est le soin d'éviter que ces possesseurs temporaires, que ceux dont les jouissances sont à vie [...] [ils devraient être conscients de] ce qu'ils doivent à leur postérité [...] d'éviter qu'ils puissent s'imaginer qu'avec tous leurs autres droits, ils jouissent de celui de trancher le cours des substitutions, ou de commettre des dégâts dans les héritages. En détruisant à leur gré la constitution originelle de la société dans laquelle ils vivent, en risquant de ne laisser à ceux qui viendront après eux que des ruines au lieu d'habitations [...]
Nous vivons dans un pays magnifique. Nous pouvons et nous devons être reconnaissants des bienfaits de la civilisation que nous avons reçus de nos prédécesseurs. Nous avons le devoir de les transmettre à la prochaine génération, sur les plans social, culturel et financier. Toutefois, pour des raisons que nous ne connaissons pas, et qu'il ne connaît peut-être pas lui-même, le gouvernement ne s'acquitte pas de cette obligation sacrée en enregistrant des déficits énormes et tout à fait inutiles, en créant des dettes que nos enfants et nos petits-enfants devront rembourser. Nous dépensons actuellement des sommes énormes, et ils devront payer ces dettes, avec intérêts.
Le gouvernement fait des déficits malgré le fait que l'économie est en croissance. Les libéraux font des déficits non pas à cause d'une crise financière, mais parce que le gouvernement a cru que la seule façon de se faire élire aux dernières élections consistait à doubler le NPD à l'extrême gauche. Les libéraux se sont adonnés à un jeu politique cynique qui consiste à faire de la politique à courte vue en fonction du moment présent, à faire fi des dures leçons du passé en ce qui a trait aux déficits et à la dette, et à ne pas tenir compte des besoins à venir. Le jeu cynique des libéraux consistait à dire tout ce qu'il fallait dire afin de se faire élire pour ensuite laisser l'avenir se planifier tout seul.
Comment les libéraux prévoyaient-ils payer tout ce qu'ils ont promis tout en maintenant le déficit sous les 10 milliards de dollars? Ils n'avaient pas de plan. Encore une fois, ils ont fait de la politique cynique à courte vue qui s'attache au présent sans tenir compte des leçons du passé ni des besoins à venir.
Les libéraux ont promis de faire trois déficits de 10 milliards de dollars chacun, mais nous savons maintenant qu'ils pourraient atteindre le déficit total prévu, soit 30 milliards de dollars, dès la première année. Même un déficit de 10 milliards de dollars alourdirait de plus de 300 $ le fardeau de la dette que ma fille devra assumer. Quelle que soit l'ampleur des besoins actuels, nous devrions avoir suffisamment d'égard envers la génération de ma fille pour répondre aux besoins actuels en payant avec l'argent dont nous disposons actuellement.
Je pense que c'est une chose que les Canadiens comprennent. Intuitivement, ils comprennent que nous avons une obligation non seulement à l'égard des générations précédentes, mais aussi à l'égard des générations futures. Ils savent qu'il est inacceptable d'imposer un fardeau aux générations futures simplement pour que nous puissions avoir plus dès maintenant.
Par conséquent, les libéraux cherchent une excuse pour enregistrer un nouveau déficit, qui sera énorme et tout à fait inutile. Leur stratégie consiste à prétendre qu'ils ont hérité d'un déficit, même si les preuves présentées par le ministère des Finances et le directeur parlementaire du budget indiquent clairement que c'est faux. Malheureusement, les libéraux oublient maintenant le passé et ne tiennent pas non plus compte de l'avenir.
En revanche, il importe de souligner l'excellent bilan financier du gouvernement conservateur précédent, qui dénote un souci du passé et de l'avenir, certes, mais aussi du présent. Pendant ses premières années au pouvoir, le gouvernement conservateur a enregistré des excédents importants, remboursé la dette et réduit les impôts des Canadiens à revenu moyen ou faible. Par contre, vers la fin de 2008, le Canada a été frappé par la crise financière mondiale, la pire depuis la Grande Crise.
Pendant la crise financière mondiale, les libéraux, qui faisaient alors partie de l'opposition, n'ont présenté aucun plan économique. Ils ont parfois reproché au gouvernement d'enregistrer des déficits, mais il leur est aussi arrivé d'exiger des déficits plus élevés. Nous avons agi de manière responsable.
Nous avons posé les gestes que les générations passées et futures souhaiteraient nous voir poser. Nous avons recouru à des déficits ponctuels et ciblés, en temps opportun, afin de stimuler l'économie et de protéger des industries canadiennes névralgiques. En parallèle, nous nous sommes efforcés de rationaliser les activités et nous avons rétabli l'équilibre budgétaire un an avant l'échéance prévue.
Nous y sommes parvenus tout en augmentant les transferts aux provinces destinés à des services publics cruciaux et en continuant de réduire les impôts. Toutes les autorités crédibles s'entendent pour dire que nous avions un excédent à la fin de notre mandat. Nous avons obtenu le meilleur bilan du G7 au chapitre de la création d'emplois et de la croissance du PIB. Nous avions aussi le rapport dette-PIB le moins élevé, et de loin. Nous avons su diriger le Canada pendant une période économique difficile et maintenir de solides assises économiques.
Aujourd'hui encore, quand ils parlent de la crise économique mondiale, les libéraux changent de discours selon leur humeur. Ils affirment parfois que le Canada a été durement touché par la crise économique, ce qui est manifestement contraire aux faits. À d'autres moments, ils soutiennent que le Canada s'en est bien tiré pendant la crise financière, mais que tout le mérite en revient aux gouvernements libéraux des années 1990.
Parfois, ils nous reprochent d'avoir eu recours à des déficits pour stimuler l'économie. À d'autres moments, ils nous reprochent d'avoir resserré les cordons de la bourse de l'administration fédérale, comme s'il était possible d'équilibrer le budget sans restreindre les dépenses dans certains secteurs.
Voici notre position en ce qui concerne la politique fiscale. Un gouvernement devrait recourir à des déficits ciblés et ponctuels, en temps opportun, seulement en cas de baisse de revenus considérable ou en réponse à des crises majeures comme des guerres ou des catastrophes naturelles. Nul besoin de faire des compressions pendant ces périodes, du moment que le même gouvernement peut compenser le déficit pendant les années prospères. On ne trahit pas les générations futures en agissant ainsi, de façon ciblée et ponctuelle, en temps opportun; on fait plutôt preuve de prudence et de responsabilité, car cela permet à la génération actuelle de recourir à l'endettement au besoin, mais aussi de faire ce qu'il faut pour l'éliminer.
Cependant, en créant des déficits structurels arbitraires et nettement supérieurs à ce qu'on a laissé croire aux Canadiens pendant la campagne électorale, et ce, en l'absence d'une baisse appréciable des revenus ou d'une crise financière importante, nous nous soustrayons à nos obligations envers nos enfants. Dans les faits, on exige que nos enfants et nos petits-enfants paient à l'avenir pour ce dont nous refusons de nous passer aujourd'hui.
Nos enfants n'ont pas le choix dans cette situation. Les déficits extravagants d'aujourd'hui privent les générations futures de citoyens et de décideurs de la capacité de mettre en oeuvre leurs propres plans ambitieux. Ils leur imposent une dette qui limitera leurs rêves bien après que les nôtres se seront envolés.
C'est là la réalité dans de nombreux pays du monde, des pays où la crise financière a été suivie d'une crise de la dette parce qu'ils ont utilisé toutes leurs ressources pour redresser leurs comptes. Nous n'avons pas à suivre la même voie au Canada. Nous ne sommes pas partis du même point, en tout cas, et le résultat n'est pas inévitable.
Si nous accumulons maintenant de lourds déficits, ce ne sera qu'en raison d'un choix politique irresponsable, un choix que le gouvernement aurait pu décider de ne pas faire et pour lequel il doit assumer la responsabilité.
Si les députés ministériels souhaitent faire preuve de générosité à l'égard de leurs amis, qu'ils le fassent avec leur propre argent. Le gouvernement, quant à lui, ne possède pas directement d'argent, il n'a que la capacité de dépenser l'argent gagné par les contribuables canadiens. En conséquence, il devrait faire preuve de l'humilité voulue, qui accompagne habituellement le fait de se voir confier la tâche d'utiliser le bien de quelqu'un d'autre.
Il n'est pas trop tard. Je demande donc au gouvernement de ne pas accumuler, par simple caprice, de lourds déficits qui ne sont pas du tout nécessaires, de ne pas imposer sa dette à ma fille, qui ne le mérite pas, et de ne pas déformer les faits pour dissimuler la responsabilité. Je lui demande d'assumer sa responsabilité et d'examiner concrètement les chiffres fournis par le ministère des Finances et le directeur du budget parlementaire. Je lui demande d'assumer sa responsabilité et de rendre justice aux contribuables d'aujourd'hui et de demain.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole aujourd'hui avec mon collègue le député de .
En cette période d'instabilité économique mondiale, la motion dont nous sommes saisis arrive certainement à point nommé et les enjeux dans ce débat sont très élevés. Je tiens à être bien claire: les enjeux sont élevés et l'économie connaît des difficultés à cause des actions et de l'inaction du gouvernement précédent. En effet, le déficit prévu pour 2015-2016 est la conséquence directe d'un programme économique qui n'a établi aucun fonds de prévoyance en cas de chute du prix du pétrole brut et qui n'a pas tenu compte du fléchissement de la croissance économique.
Le gouvernement libéral précédent a quitté le pouvoir en laissant un excédent de 13 milliards de dollars en 2006. Le gouvernement conservateur a dilapidé cet argent et a augmenté la dette de 150 milliards de dollars, tout en enregistrant le pire bilan économique depuis la Grande Dépression. C'est sans compter qu'il n'avait aucun plan pour soutenir la classe moyenne, aucun programme de croissance et aucun plan d'investissement. Les seules personnes à croire que le gouvernement conservateur précédent a quitté le pouvoir en laissant un excédent sont les conservateurs. Les Canadiens ne sont pas dupes.
L'enjeu n'est rien de moins que la réorientation de notre économie. Durant la campagne, les Canadiens nous disaient que le moment était venu de faire des investissements concrets dans les gens et dans les collectivités de l'ensemble du pays. Après 10 ans de croissance anémique, le nouveau gouvernement a un plan: stimuler l'économie et l'emploi en se concentrant sur la classe moyenne, en investissant dans les infrastructures et en venant en aide aux Canadiens qui en ont le plus besoin. Nous sommes déterminés à léguer une économie plus durable et prospère à nos enfants et petits-enfants.
Il faut cependant que notre plan soit réaliste, viable, prudent et transparent. C'est pour cela que nous restons à l'écoute des Canadiens, notamment au moyen des consultations prébudgétaires du gouvernement. Nous avions deux objectifs lorsque nous préparions les consultations: nous voulions mobiliser le plus grand nombre de Canadiens possible et nous voulions changer d'approche. Les chiffres sont plutôt éloquents. Jusqu'à présent, nous avons joint plus de 150 000 personnes au total par divers canaux. Qui plus est, le ministère des Finances a reçu plus de 3 500 mémoires officiels. C'est plus du triple de ce que les conservateurs ont obtenu sur une période de six mois. Il nous a suffi de deux mois l'année dernière.
À trois occasions distinctes depuis le début janvier, le s'est entretenu avec des étudiants de partout au Canada par l'entremise de séances Google Hangouts ou Facebook Live, ce qui a fourni au gouvernement un précieux aperçu des préoccupations actuelles des jeunes Canadiens de partout au pays. Plus de 8 000 étudiants se sont branchés sur l'entretien en direct du ministre des Finances à l'Université Dalhousie, diffusé sur Facebook Live, et ils sont encore plus nombreux à avoir depuis formulé des commentaires en ligne. Le deuxième entretien diffusé sur Facebook Live, à partir de Calgary, a attiré 70 000 téléspectateurs, qui ont regardé en direct le ministre des Finances répondre aux questions d'étudiants dans le cadre d'une séance de discussion ouverte. Ça, c'est de l'ouverture et de la transparence. Ça, c'est faire les choses différemment.
Le mot-clic des consultations prébudgétaires, #cpb16, est encore largement utilisé par les Canadiens pour discuter de la mise en oeuvre de notre plan de stimulation de l'économie, ainsi que par des commentateurs et des députés de l'ensemble du spectre politique. Grâce aux consultations prébudgétaires, nous mobilisons les Canadiens, à la recherche d'idées. Comment le gouvernement fédéral peut-il soutenir la classe moyenne et les personnes qui travaillent dur pour en faire partie? Comment investir dans les infrastructures pour maximiser la croissance de l'économie? Comment faire en sorte que les personnes les plus vulnérables ne soient plus négligées?
Personnellement, je veux assurer aux Canadiens que nous sommes à l'écoute. Nous espérons que l'intérêt renouvelé des Canadiens dans le processus politique fera du Canada un meilleur pays pour nous tous, pour nos familles et, surtout, pour nos collectivités. Je sais que l'économie canadienne traverse une période difficile et que le fait tout en son pouvoir pour soutenir les gens que frappe cette crise, en particulier ceux qui vivent en Alberta, en Saskatchewan et dans ma province, Terre-Neuve-et-Labrador. Nous croyons que ce défi représente une occasion concrète de réunir les conditions qui favoriseront la croissance à long terme et d'ainsi accomplir ce que le gouvernement précédent n'a pas su faire en 10 ans de pouvoir.
C'est pourquoi, au cours des prochaines semaines, nous annoncerons la création d'un nouveau conseil consultatif sur la croissance économique. Il sera composé de personnes de divers milieux qui ont de l'expérience dans le secteur privé et dans le secteur public, et ce ne seront pas seulement des Canadiens. Ce conseil sera aussi composé de leaders et de citoyens d'autres pays, des gens qui ont une expérience globale dans la création d'une économie prospère et inclusive. Le conseil consultatif aura pour mandat de nous aider à trouver la meilleure façon de relever les défis économiques à plus long terme. Je suis fière de faire partie d'un gouvernement qui tient une réflexion critique sur les investissements que nous devons faire pour favoriser la croissance économique.
Bien que le gouvernement précédent ait dilapidé un surplus de 13 milliards de dollars et ait augmenté la dette du pays de 150 milliards de dollars, il a aussi réussi à afficher la pire croissance économique depuis la Grande Crise. Les députés d'en face ne doivent pas oublier que c'est le bilan de leur parti, leur héritage économique après 10 ans au pouvoir.
Tous les députés conviendront que l'investissement dans la croissance économique est la meilleure façon d'améliorer la situation du pays à court, moyen et long terme. Le gouvernement précédent nous a fait croire à une gestion financière responsable en masquant la dette et en affichant des surplus fondés sur des prévisions de croissance exagérées.
Il est maintenant temps de faire mieux, de faire des investissements significatifs tout en ayant une vision réaliste de notre situation financière. Ensemble, nous pouvons relever ces défis et saisir les occasions de renforcer notre économie.
Pour renouer avec la prospérité, il nous faut opérer des changements véritables, dont tous les Canadiens pourront être fiers. Il nous faut aussi investir dans notre économie pour créer des emplois, pour donner un coup de pouce à la classe moyenne, et pour venir en aide à ceux qui ont du mal à joindre les deux bouts. Il nous faut enfin mettre la barre plus haut en matière d’ouverture et de transparence au sein de l’appareil gouvernemental, et nous engager résolument à tenir toutes les promesses que nous avons faites aux Canadiens.
Nous sommes convaincus que notre plan nous permettra d’atteindre ces objectifs, et c’est la raison pour laquelle le gouvernement est optimiste quant à l’avenir de notre pays. Cela dit, j’encourage tous les députés à voter contre cette motion. L’opposition officielle a eu l’occasion de faire ses preuves quand elle était au pouvoir, maintenant c’est notre tour.
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Monsieur le Président, je vais d'abord parler de la motion d’aujourd’hui et rassurer le député en affirmant que nous appuyons les fonctionnaires du ministère des Finances. Ce sont des professionnels accomplis, qui travaillent fort à la rédaction du premier budget de notre gouvernement. À l’instar des députés de ce côté-ci de la Chambre, ils savent qu’un instantané ne dit pas tout. C’est un peu comme porter son regard sur le compte bancaire de quelqu’un avant de payer les factures.
Ne nous y trompons pas. Les projections présentées dans la mise à jour économique et budgétaire montrent qu’il y aura un déficit pour l’année budgétaire 2015-2016, qui sera la conséquence directe de l’échec du gouvernement précédent à se préparer à une baisse des prix mondiaux du pétrole et à la volatilité du marché mondial.
Fort heureusement, nous avons un plan. Après 10 années de croissance faible, le gouvernement a un plan pour stimuler l’économie et créer des emplois, en faisant porter ses efforts sur la classe moyenne, en investissant dans les infrastructures et en aidant ceux qui en ont le plus besoin.
Comme l’a récemment indiqué le , nous avons l’intention d’employer tous les moyens nécessaires afin de soutenir une stratégie de croissance économique qui bénéficiera à tous les Canadiens.
Nous avons été élus pour nos mesures économiques ambitieuses. Nous savons que le moment n’a jamais été aussi opportun de faire des investissements ciblés afin de soutenir la croissance économique. Si les députés d'en face sont patients, nous leur présenterons notre vision pour l’avenir ainsi que les détails de ces investissements ciblés.
Je vais expliquer notre point de départ. Alors que nous nous engageons sur le chemin de la croissance économique et de la prospérité à long terme, il va sans dire que des obstacles considérables se dressent devant nous. À l’échelle mondiale, nous continuons de subir ce que Christine Lagarde, la directrice générale du Fonds monétaire international, a si notoirement qualifié de « nouvelle médiocrité ». Dans son plus récent rapport sur les perspectives de l’économie mondiale, en janvier dernier, le FMI prévoit une croissance mondiale aussi faible que 3,4 % en 2016 et 3,6 % en 2017. Cela représente une baisse de 0,2 point de pourcentage pour 2016 et 2017 comparativement aux perspectives de l’économie mondiale présentées en octobre 2015.
Bien que l’économie américaine se porte très bien dernièrement, les véritables inquiétudes nous proviennent plutôt des économies émergentes, et plus particulièrement de la Chine. Les cours du pétrole brut dans le monde sont à moins du tiers de leur niveau de mi-2014, résultat d'un excédent constant et d'une demande qui s’estompe. Ce qui se produit au-delà de nos frontières n’est pas sans conséquences tangibles pour tous les Canadiens.
Au Canada, notre performance économique a été faible lors de la première moitié de 2015 et cela est principalement dû à la chute des prix du pétrole, en 2014. Il est maintenant évident que la croissance au Canada sera moins élevée que ce qui avait été prévu par le gouvernement précédent lors de ses dernières prévisions budgétaires, en avril 2015. Bien entendu, cela influencera de façon importante notre situation financière actuelle. En effet, les chiffres du ministère des Finances concernant la mise à jour économique et financière, qui ont été déposés à la Chambre, le démontrent. Il me paraît étrange que les députés d'en face ne semblent se fier aux chiffres des fonctionnaires du ministère que si cela peut leur permettre de gagner des points politiques. Je les presse donc de consulter la mise à jour économique et financière et, dans le respect des fonctionnaires de notre pays, d’admettre qu’ils ont totalement tort de croire que nous ne serons pas en déficit d’ici la fin de l’exercice financier en cours.
Le dernier gouvernement libéral avait laissé derrière lui un excédent de 13 milliards de dollars en 2006. Le gouvernement conservateur a dilapidé cet excédent et a alourdi la dette nationale de 150 milliards de dollars, tout en parvenant à afficher la pire croissance depuis la Grande Dépression. La revue financière à laquelle fait référence la députée dans sa motion n’est qu’un instantané et ne présente pas la situation dans son ensemble.
Des moments économiques difficiles nécessitent des mesures audacieuses afin de soutenir la classe moyenne ainsi que ceux qui travaillent fort pour s'y joindre. Notre gouvernement est prêt à mettre en oeuvre de telles mesures.
Grâce à son faible ratio dette-PIB, à ses ressources naturelles abondantes et à sa main-d’œuvre, qui est l’une des mieux formées et des plus talentueuses au monde, le Canada conserve une position enviable. L’une des priorités de notre plan économique est de faire en sorte que notre ratio dette-PIB continue de baisser, tout comme le fait d’équilibrer le budget d’ici la fin de notre mandat. Pour y parvenir, nous devrons, dans nos politiques, trouver le juste milieu entre la responsabilité financière et les engagements que nous avons pris envers les Canadiens.
L'un des éléments les plus importants de notre plan consiste à renforcer la classe moyenne, la pierre angulaire de notre économie, dont les membres voient leurs revenus stagner depuis trop longtemps. C'est pourquoi une des premières mesures du gouvernement a été de présenter une motion de voies et moyens visant à réduire l'impôt de la classe moyenne. Nous souhaitons baisser l'impôt de neuf millions de Canadiens en demandant au 1 % des mieux nantis d'en faire un peu plus. C'est la chose intelligente à faire pour notre économie.
La baisse d'impôt proposée pour la classe moyenne et les modifications fiscales connexes contribueront à l'équité de notre régime fiscal afin que tous les Canadiens aient les moyens de connaître du succès et de prospérer. Je suis heureux de constater que le Parlement a été saisi du projet de loi , qui vise à mettre en oeuvre ces mesures. L'allégement fiscal destiné à la classe moyenne représente une première étape importante dans notre plan de croissance économique.
Par ailleurs, le gouvernement présentera dans le budget des mesures visant à établir la nouvelle Allocation canadienne aux enfants. Les changements prévus en vertu de cette allocation entreront en vigueur en juillet 2016. En plus de remplacer la Prestation universelle pour la garde d'enfants, qui n'est pas liée au revenu, la nouvelle Allocation canadienne aux enfants simplifiera et regroupera les prestations pour enfants existantes tout en visant prioritairement ceux qui ont le plus besoin d'argent.
Toutes ces mesures contribueront à renforcer la classe moyenne et à soutenir ceux qui travaillent dur pour y accéder. Comme ces Canadiens auront plus d'argent dans leurs poches, ils pourront épargner et investir davantage, ce qui fera croître l'économie. De façon générale, cela stimulera l'économie, en dépit de la conjoncture mondiale difficile, ce qui bénéficiera à tous les Canadiens.
Le gouvernement doit relever un second défi, le plus important d'ailleurs, qui consiste à créer des conditions pour assurer une croissance économique vigoureuse et durable à long terme. La communauté internationale et les dirigeants ici même au Canada sont plus ou moins arrivés à la même conclusion: il est indispensable de faire des investissements ciblés dans l'infrastructure pour stimuler la croissance économique. Comme les taux d'intérêt n'ont jamais été aussi bas, c'est le moment idéal pour investir. Les villes canadiennes croissent rapidement et tous les ordres de gouvernement doivent investir dans l'infrastructure pour que le Canada bénéficie d'un avantage économique et que les régions urbaines soient durables.
Au cours de la prochaine décennie, nous investirons dans l'infrastructure sociale, notamment dans le logement abordable et le logement pour les aînés; dans l'infrastructure verte, notamment dans les systèmes de traitement des eaux; et dans le transport en commun. Nous nous sommes engagés à faire des investissements sans précédent dans l'infrastructure au Canada et nous avons l'intention de tenir parole. Ces investissements, destinés à stimuler l'activité au Canada, déboucheront sur des possibilités commerciales efficientes pour nos exportateurs. Le gouvernement envisage des mesures importantes et substantielles qui pourront avoir une incidence considérable sur la croissance à long terme au pays.
Contrairement au gouvernement précédent, nous n'avons pas l'intention de faire des investissements irresponsables axés sur des motifs politiques, qui alourdiraient la dette nationale aux dépens de nos enfants et de nos petits-enfants. Nous souhaitons plutôt faire des investissements judicieux qui accroîtront la prospérité du Canada pour les générations à venir.
Compte tenu des objectifs clairement énoncés aujourd'hui, je suggère fortement aux députés d'appuyer les efforts du gouvernement pour renforcer la classe moyenne et faire croître l'économie.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec mon collègue le député de . Je remercie l'ensemble des députés présents à la Chambre aujourd'hui pour discuter d'une question importante, soit la motion devant nous aujourd'hui.
Je suis déçu de constater que mes collègues du gouvernement et de l'opposition néo-démocrate s'apprêtent à voter contre cette motion bien simple qui remercie les fonctionnaires de leur indépendance et de leur compétence dans leur travail d'analyse financière des données de l'État.
Nous saluons leur compétence, parce qu'ils ont simplement confirmé qu'au mois de novembre dernier, pour la période du 1er avril au 30 novembre, nous avons laissé un surplus de 1 milliard de dollars au gouvernement actuel.
J'ai été déçu d'entendre le dire tout à l'heure qu'il s'agit en fait d'un déficit. Les faits sont les faits et la réalité est la réalité: à la fin du mois de novembre 2015, le gouvernement a reçu de l'ancien gouvernement un surplus de 1 milliard de dollars.
Qu'a fait le avec ce surplus? Il dit avoir fait une mise à jour économique, et avec certaines projections de croissance économique, il arrivera avec un déficit à la fin de cette année financière.
Ce que nous disons au , c'est qu'il a la compétence et toute la latitude nécessaire pour s'assurer d'arriver à un budget équilibré au 31 mars, parce que le gouvernement n'a pas un problème de revenu, il a un problème de dépenses.
Le ministre contrôle les dépenses. Par conséquent, lorsqu'il a reçu et fait la mise à jour économique au mois de novembre, le gouvernement aurait pu prendre des décisions pour faire en sorte que le surplus hérité de l'ancien gouvernement soit aussi un surplus au 31 mars prochain, en faisant les choix difficiles qu'on doit faire, et non pas en endettant les générations futures.
Au moment de la campagne électorale d'il y a déjà 4 ans, nous avons dit aux Canadiens que nous retournerions à l'équilibre budgétaire en 2015. Pour ce faire, nous avons fait des choix difficiles et pris des décisions importantes. Nous avons aussi dit aux Canadiens que nous ne retournerions pas à l'équilibre budgétaire sur le dos des provinces, en coupant leurs transferts. Nous avons aussi dit aux Canadiens que nous ne retournerions pas à l'équilibre budgétaire en augmentant leurs taxes et leurs impôts. Nous n'avons pas augmenté les taxes et les impôts des Canadiens; au contraire, nous les avons réduits.
Nous avons aussi dit aux Canadiens que nous allions regarder dans notre propre cour pour continuer à contrôler nos dépenses et arriver avec un budget équilibré. En tant qu'ancien ministre de la Petite Entreprise et du Tourisme, j'ai dû prendre des décisions difficiles et oui, faire des compressions dans mon ministère. L'ensemble de mes collègues du Conseil des ministres a dû faire de même, pour ne pas laisser de déficits structurels aux générations futures.
Nous avons fait notre travail, et je suis quand même fier d'avoir réduit le budget du ministère de la Petite Entreprise et du Tourisme de 20 %. En pourcentage, il s'agit de la plus grosse compression du gouvernement à l'époque même si, de toute évidence, le budget de ce ministère est très petit. Or c'est quand même 20 %. C'est de l'argent qui allait à la Commission canadienne du tourisme pour faire la promotion du Canada à l'étranger et attirer des visiteurs au Canada. Malgré cette compression de 20 %, la Commission a été efficace: elle a gardé ses programmes de promotion à l'étranger, elle a modifié sa façon de faire, elle a été très économe, et elle a fait les économies que nous lui demandions.
Les statistiques ont démontré que les gens de la Commission canadienne du tourisme, maintenant baptisée Destination Canada, ont bien fait leur travail, puisque si on examine les chiffres de 2015, il y a eu une augmentation de visiteurs étrangers de 10 % par rapport à 2014. Ils ont continué à faire de la publicité bien ciblée dans différents pays, soit les États-Unis, l'Inde et les pays d'Europe. Le tourisme a donc augmenté malgré une baisse de leur budget. Ils ont été capables de réaliser cela dans le cadre de leur budget. On peut aussi remarquer qu'il y a eu une augmentation des visiteurs étrangers de 8,4 % à la suite de l'investissement qu'ils ont fait. J'ai fait confiance aux gestionnaires de la Commission canadienne du tourisme pour qu'ils fassent de bonnes compressions et que l'argent serve à faire la promotion du Canada afin de continuer à attirer les touristes étrangers. C'est ce qu'ils ont fait.
L'ensemble de mes collègues des autres ministères ont fait la même chose. Nous avons tenu notre promesse aux Canadiens, et nous pouvons être fiers du surplus budgétaire de 1 milliard de dollars que nous avons laissé en novembre dernier.
Je suis très déçu de voir que ce gouvernement pense stimuler l'économie en dépensant de l'argent qu'on n'a pas. Les familles canadiennes savent que, lorsque leur budget est serré, ce n'est pas le temps d'augmenter leurs dépenses et de vivre au-dessus de leurs moyens. Elles savent qu'elles doivent alors faire des choix difficiles, réduire leurs dépenses et épargner pour des temps plus difficiles. Ce sont des personnes responsables.
Or que fait le gouvernement, lorsque les temps sont un peu plus difficiles et que la croissance économique n'est plus de 2 %, 3 % ou 4%? Il dit qu'il va dépenser pour stimuler l'économie, alors que la carte de crédit du gouvernement est pleine.
Lorsque la carte de crédit est pleine, on rembourse nos dettes. C'est ce que le gouvernement devrait faire. Pour stimuler l'économie, il doit laisser l'argent dans les poches des Canadiens. Cela permettra à ceux-ci de dépenser et aux entrepreneurs d'investir. Contrairement à cela, il taxe les Canadiens, et ce sont les générations futures qui devront payer cette dette-là.
Aujourd'hui, alors que le taux d'intérêt est très bas, 0,10 $ sur chaque dollar que les Canadiens envoient en taxe et en impôt au gouvernement du Canada sert à payer les intérêts sur la dette. Cependant, tout le monde sait que le taux d'intérêt va augmenter dans quelques années, parce que c'est un taux d'intérêt plancher. Il ne peut pas rester artificiellement bas comme cela. Lorsqu'il augmentera, le coût des intérêts sur la dette sera encore plus grand pour le gouvernement. Il pourrait passer à 0,12 $ ou 0,15 $ sur chaque dollar d'impôt.
Aujourd'hui, les intérêts que le gouvernement paie annuellement sur la dette représentent la totalité du budget du ministère de la Défense nationale. C'est beaucoup d'argent. C'est pourquoi il faut gérer cela de façon responsable, continuer à avoir un équilibre budgétaire, éviter d'endetter les générations futures et, surtout, baisser les taxes et les impôts. Il faut être conscient que les gens qui créent de la richesse, ce ne sont pas les députés, ce sont les entrepreneurs canadiens.
Alors, aidons les entrepreneurs à être productifs, baissons leurs taxes et leurs impôts, signons des ententes de libre-échange pour leur permettre d'exporter leurs produits dans d'autres pays sans tarif et sans quota, et finalement, diminuons la réglementation. En effet, il y a encore beaucoup de réglementation inefficace au fédéral, ce qui fait en sorte que les entrepreneurs doivent passer plus de temps à remplir des formulaires de l'État, au lieu de faire ce qu'ils font le mieux, c'est-à-dire travailler pour eux-mêmes et créer de la richesse et des emplois.
N'oublions pas que, puisque les gens qui créent de la richesse doivent payer des impôts, cela aide également le gouvernement du Canada. Ce n'est pas en dépensant qu'on va stimuler l'économie, mais plutôt en ayant une responsabilité budgétaire et en baissant les taxes et les impôts.
Comme il ne me reste que deux minutes, je vais conclure en disant que la théorie du actuel a échoué dans tous les pays. Pensons à la Grèce, qui a dépensé pour essayer de stimuler l'économie et qui a échoué. Aujourd'hui, ce pays est en faillite. On ne veut pas avoir de déficits structurels, mais c'est là que le gouvernement nous emmène; le déficit de cette année sera encore plus élevé que les 10 milliards de dollars prévus, et il y aura un déficit l'an prochain ainsi que l'année d'après. On devra vivre avec des déficits structurels et ceux-ci vont nuire à l'économie canadienne.
J'encourage le ministre et le gouvernement à voter en faveur de la motion et à avoir une politique économique responsable.
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Monsieur le Président, pendant 15 ans, j'ai représenté la circonscription de Crowfoot aux Communes, et, à la suite du redécoupage électoral, voici maintenant que j'ai le plaisir de prendre la parole en tant que représentant de Battle River—Crowfoot.
Je suis heureux de pouvoir prendre la parole dans le débat actuel, qui porte sur la motion suivante:
Que la Chambre: a) remercie les fonctionnaires indépendants et apolitiques du ministère des Finances pour leur excellent travail et leur analyse fondée sur des données probantes; b) salue leur plus récente Revue financière, dans laquelle les députés et les Canadiens ont appris que, pour la période d’avril à novembre 2015 de l’exercice 2015-2016, le gouvernement précédent a affiché un excédent budgétaire de 1,0 milliard de dollars; c) approuve ses conclusions et exprime sa confiance à l’égard du sous-ministre et de son équipe.
En tant qu'ancien ministre d'État aux Finances, je suis heureux d'informer la Chambre que, grâce à mon expérience de travail avec le ministère des Finances et avec les titulaires actuel et passé du poste de sous-ministre des Finances ainsi que tous leurs fonctionnaires, j'ai pu constater qu'ils fournissent des services remarquables aux Canadiens. Je pense que la plupart d'entre nous seraient prêts à en dire autant de la fonction publique en général et, certainement, du ministère des Finances. Ces fonctionnaires permettent au gouvernement du Canada, quel que soit le parti politique aux commandes, de mettre en oeuvre les politiques définies dans les budgets et dans les autres mesures adoptées. Les fonctionnaires du ministère des Finances sont des experts. Ils ont veillé à ce que le gouvernement du Canada réalise un excédent de 1 milliard de dollars pour la période d'avril à novembre 2015.
À mesure que les libéraux accumuleront les déficits budgétaires, les Canadiens comprendront que ce sont les libéraux qui en sont responsables. Le rapport de La revue financière, produite par Finances Canada, prouve que les libéraux ont hérité d'un excédent du gouvernement conservateur. Le directeur parlementaire du budget a aussi confirmé ce fait.
Si le Parti libéral crée des déficits budgétaires, ce sera entièrement le résultat de ses propres actions. Cela n'a pas été long. Les libéraux se sont engagés très rapidement sur le chemin du déficit. Quelques jours seulement après les élections, nous avons découvert quel était leur programme. Les budgets équilibrés ont été rendus possibles au Canada grâce à l'approche responsable du gouvernement conservateur et à son engagement à mettre en place des initiatives pour favoriser la création d'emplois et la croissance de l'économie canadienne.
Nous savions que nous ne pouvions pas placer le gouvernement du Canada dans une situation de déficits structurels constants. Cela aurait été considéré comme un manque de discipline par les investisseurs et, bien sûr, par les Canadiens. Notre Plan d'action économique a été mis en place afin que le gouvernement enregistre des excédents budgétaires en 2015.
Nous avons atteint cet objectif un an plus tôt que prévu grâce à une plus forte croissance économique. C'est un aspect qui a été passé sous silence aujourd'hui. Le Parti libéral et le NPD soutiennent qu'il y avait un déficit à notre arrivée et à notre départ. Ce n'est pas ce qui s'est produit.
En 2014, soit un an plus tôt que prévu, nous avions un excédent de 1,9 milliard de dollars, auquel un autre excédent de 1 milliard de dollars s'est ajouté entre avril et novembre.
Le discours enflammé du gouvernement libéral démontre qu'il ressent déjà de la pression à cause de ses promesses brisées et de la dette croissante. On ne joue pas avec l'économie canadienne. Tout choix a des conséquences. Les enjeux sont importants. Les budgets ne s'équilibrent pas tout seuls comme par magie. La gestion de l'économie canadienne, ou sa mauvaise gestion, a des conséquences pour les emplois, les familles et les logements.
S'il votait contre la motion d'aujourd'hui, le gouvernement laisserait entendre qu'il fait peu confiance aux hauts fonctionnaires du ministère des Finances. Ces fonctionnaires sont des experts qui ne jouent pas au même jeu politique que le Parti libéral. Ils ne sont pas partisans. À la Chambre, les libéraux essaient de nier ce que disent ces fonctionnaires du ministère des Finances en dénaturant les conclusions qu'ils ont publiées dans La revue financière.
Le gouvernement libéral adopte ce que j'appelle la politique de Sergueï Lavrov. Un article à son sujet est paru aujourd'hui dans le National Post. En résumé, ce ministre des Affaires étrangères de la Russie a fait une déclaration sur l'Ukraine qui était complètement fausse. Voici ce que dit l'article à son sujet:
Il n'est pas ministre des Affaires étrangères depuis 12 ans parce qu'il est idiot. Il mentait. Il savait qu'il mentait, il savait que tout le monde savait qu'il mentait, et il s'en fichait.
Je n'utiliserais jamais de tels mots ici, au Parlement, pour parler de qui que ce soit. Par contre, je peux dire que nous ne voulons pas que le gouvernement adopte l'approche de Sergueï Lavrov lorsqu'il devra déterminer s'il y aura un excédent ou un déficit. Les fonctionnaires du ministère des Finances ne mentent pas. Ceux qui publient La revue financière n'ont pas d'intérêts politiques à défendre. Ils n'ont pas d'intentions cachées. Ils n'ont pas de programme politique. Ils ne s'inquiètent pas de ce que les autres économistes pourraient dire à propos des chiffres, des faits et des données qu'ils publient. Ils publient des faits et des données.
Si les libéraux exigent que le Canada se retrouve en situation de déficit budgétaire, le ministère en prendra bonne note et aidera le gouvernement libéral à mettre les mesures proposées en oeuvre. Les fonctionnaires du ministère suivent de près le montant du déficit. Ils savent quelle est son ampleur et à quelle vitesse il augmente. Ils peuvent répondre aux questions du chaque fois que ce dernier leur demande dans quelle mesure l'économie est au ralenti ou progresse. C'est ce qu'ils feront. Ils ont parlé de l'an dernier, et ce qu'ils ont dit est très clair.
Le gouvernement conservateur a demandé au ministère de l'aider à équilibrer le budget et à élaborer le budget fédéral. Grâce à l'aide des fonctionnaires du ministère, nous avons pu faire le suivi des progrès par rapport à notre programme. Ils savaient toujours si nous étions sur le point d'équilibrer le budget ou si, au contraire, nous nous éloignions de cet objectif. Ils affirment qu'avant l'arrivée au pouvoir des libéraux, le Canada avait un excédent de 1 milliard de dollars. Nous avions un excédent. En fait, le Canada disposait d'un excédent de fonctionnement légèrement supérieur à 1 milliard de dollars.
Ils ne diront pas que c'est une bonne chose. Ils ne diront pas aux libéraux que les énormes déficits budgétaires qu'ils créeront sont une mauvaise chose. Ils diront seulement aux libéraux à quelle vitesse ils dépensent l'argent des Canadiens, et de plus en plus, il est question d'argent que les contribuables n'ont pas.
Ils conserveront des données précises sur les dépenses effectuées par les libéraux. Ils aideront les libéraux à comprendre bien des choses qu'ils ne semblent pas comprendre aujourd'hui, y compris la politique monétaire, la politique fiscale, le ratio dette-PIB, et ainsi de suite.
La principale priorité du gouvernement ne devrait pas être de changer l'histoire et de présenter des faits inexacts. Il devrait plutôt créer des emplois et mettre l'accent sur la croissance économique et la prospérité à long terme des Canadiens. Les libéraux devraient prendre des mesures pour réduire les impôts des entreprises qui créent des emplois, investir dans la recherche-développement et élargir les marchés pour les entreprises canadiennes à l'étranger afin que nous puissions exporter nos produits partout dans le monde. Ils devraient soutenir les infrastructures créatrices d'emploi et établir le cadre nécessaire à l'exploitation responsable de nos ressources naturelles.
Les Canadiens savent que c'est ce que le gouvernement précédent a fait. Il a sorti le Canada de la grande récession et créé, net, 1,2 million d'emplois après le ralentissement en 2009. La vaste majorité de ceux-ci étaient des emplois à temps plein et bien rémunérés dans le secteur privé. Selon KPMG, c'est au Canada que le fardeau fiscal total des entreprises était le plus faible au sein du G7. Nous voulions que les gens investissent dans leur pays, au Canada. Ce fardeau était de 46 % inférieur à celui des États-Unis, notre principal partenaire commercial et concurrent à l'époque.
Comme je l'ai mentionné plus tôt aujourd'hui, Bloomberg a classé le Canada au deuxième rang des meilleurs pays où faire des affaires. Qu'est-ce qui explique cela? Cette réussite s'est-elle produite seule? Les budgets s'équilibrent-ils d'eux-mêmes? Cela ne s'est pas fait du jour au lendemain. Il a fallu prendre des décisions difficiles, faire preuve de jugement et mettre l'accent sur les priorités.
C'est ce que faisait le gouvernement conservateur. Je souhaite la meilleure des chances aux libéraux pour la suite des choses sur le plan économique. Je veux que les gens travaillent. Je viens d'une province où, présentement, le secteur pétrolier et gazier est très mal en point et où des centaines de milliers d'emplois sont en péril.
Nous voulons qu'il se crée des emplois. Nous voulons que le budget soit équilibré. Nous voulons que les impôts demeurent peu élevés parce que notre bilan est un bon bilan.
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Monsieur le Président, c'est une bonne question, une question valable: continuerions-nous dans la même voie?
Notre programme fédéral d'infrastructures dépassait tout ce qui s'était fait auparavant. C'est un fait. Le programme dont parlent maintenant les libéraux est encore plus important, et c'est tout à leur honneur. Quoi qu'il en soit, à l'époque, le financement que le gouvernement conservateur destinait aux infrastructures dépassait ce qui s'était fait auparavant.
Quels gestes avons-nous posés? Tout d'abord, nous nous sommes engagés à doubler le remboursement de la taxe sur l'essence et à le verser aux municipalités plus tôt afin qu'elles puissent participer à la période de construction. Toutes les municipalités du pays ont applaudi cette mesure. Nous n'avons pas lié ces fonds à la création d'emplois. Nous avons plutôt dit aux municipalités: « À vous de choisir vos priorités. Vous pouvez utiliser cet argent comme bon vous semble, nous tenons à vous le verser. Nous rendrons cette mesure permanente, et nous en doublerons le montant. »
C'est ce que nous avons fait: nous avons doublé le remboursement mis en place par le Parti libéral.
Nous l'avons ensuite indexé. Nous avons aussi affirmé que nous continuerions d'investir dans le Fonds Chantiers Canada, le fonds le plus important au pays. Et nous avons tenu parole.
Pourquoi avons-nous agi ainsi? Parce que l'économie mondiale était en récession. Avant cela, nous avions réduit la dette d'environ 40 milliards de dollars, en plus de réduire les impôts et la TPS. Voilà le bilan de l'ancien gouvernement.
Puis, lorsque le monde est tombé en récession, une récession qui n'a pas été créée au Canada, nous avons commencé à dépenser. Nous n'avons pas dépensé suffisamment à ce moment-là. Les libéraux, tout comme les néo-démocrates, ont estimé qu'il aurait fallu dépenser davantage. Cependant, nous n'avons pas dépensé sans avoir de plan. Nous avons déclaré que nous allions investir dans l'infrastructure, que nous allions sortir de la récession et que nous allions retrouver l'équilibre budgétaire.
Lors des dernières élections, les libéraux ont affirmé qu'ils dépenseraient jusqu'à 10 milliards de dollars en déficit cette année. Pourtant, tout ce qu'on entend à l'heure actuelle c'est que ce plafond ne tient plus, et le gouvernement ne fait que dépenser de plus en plus.
Nous nous inquiétons pour l'économie, les entreprises s'inquiètent pour l'économie, les créateurs d'emplois s'inquiètent pour l'économie, et tous s'inquiètent du fait que le gouvernement fait de grosses dépenses et que c'est un gros gouvernement.
Monsieur le Président, je dois dire que je suis réellement intriguée par le nouvel engouement des conservateurs pour le travail acharné et les analyses fondées sur des faits offertes pas les fonctionnaires indépendants et non partisans du ministère des Finances. Par le passé, ils ont essayé de bâillonner tout le monde. Pendant la discussion, j'avais vraiment l'impression d'être au pays des merveilles.
Cependant, il est bien dommage pour les Canadiens que l'opposition n'ait pris conscience de l'importance des renseignements factuels et fondés sur des données qu'après avoir perdu le pouvoir. Malheureusement, lorsqu'ils formaient le gouvernement, les conservateurs ont clairement montré qu'ils préféraient les conseils et analyses d'organismes externes à ceux du ministère des Finances. C'est dommage quand on songe à la crise économique et aux défis auxquels nous sommes actuellement confrontés à cause de cela.
La première mise à jour économique et financière de notre gouvernement, produite par le même ministère des Finances que l'opposition tient soudainement en si haute estime, confirme que les prévisions faites par le gouvernement précédent dans le budget 2015 affichaient un écart de quelque 6 milliards de dollars. C'est donc dire que notre gouvernement a hérité d'un déficit prévu de 3 milliards de dollars pour 2015-2016, ce qui tranche nettement avec l'excédent de 13 milliards de dollars que le gouvernement libéral précédent leur a laissé en 2006. Après avoir hérité d'un excédent de 3 milliards, nous devons nous efforcer d'équilibrer le budget, comme nous l'avons promis.
Les Canadiens nous ont élus afin de dissiper les ambiguïtés et de régler les problèmes que l'ancien gouvernement a laissés derrière lui. À cette fin, nous mettons en oeuvre un ambitieux programme qui relancera l'économie. Notre travail en ce sens est déjà bien entamé. Les seuls à croire que les conservateurs ont légué un excédent sont les conservateurs eux-mêmes. Les Canadiens ne sont pas dupes.
Remettons les pendules à l'heure. Si l'ancien gouvernement conservateur a pu prétendre avoir dégagé un excédent, c'est parce qu'il a omis d'inclure dans ses calculs un paiement de 3,4 milliards de dollars effectué en juillet. Il a été en mesure d'afficher un excédent parce qu'il a privé les anciens combattants de fonds à hauteur de 1 milliard de dollars, sabré le budget de la Défense, laissé des crédits inutilisés et j'en passe. Finissons-en avec les tours de passe-passe et reconnaissons que l'ancien gouvernement conservateur nous a laissé un déficit. Les conservateurs refusent d'admettre qu'ils ont été les pires gestionnaires de l'économie. Malgré leurs huit déficits consécutifs, ils s'entêtent à prétendre qu'ils nous ont laissé un excédent budgétaire. Pas étonnant qu'ils soient de si mauvais gestionnaires de l'économie: ils ne sont pas conscients qu'un budget s'applique à une année entière et qu'un aperçu fiscal mensuel ne suffit pas à en faire le portrait, tout comme un relevé bancaire après la paye, mais avant le paiement du versement hypothécaire. Nous ne savons pas précisément quelles dépenses les conservateurs ont engagées avant l'arrivée de l'actuel gouvernement.
Tel qu'il a été mentionné, quand le gouvernement libéral précédent a quitté le pouvoir, en 2006, il a laissé un excédent de 13 milliards de dollars. Le gouvernement conservateur a dilapidé cet argent et a augmenté la dette de 150 milliards de dollars, tout en enregistrant le pire bilan économique depuis la Grande Dépression. Les députés conservateurs doivent prendre note de ces faits. C'est la réalité. En plus, le gouvernement précédent n'avait aucun plan pour soutenir la classe moyenne, aucun programme de croissance et aucun plan d'investissement.
Comme je l'ai dit, La revue financière, dont il est question dans la motion de l'opposition de la députée, donne uniquement un aperçu de la situation à un moment précis et ne dit pas tout. On vend la peau de l'ours avant de l'avoir tué. La mise à jour économique et financière présentée par le gouvernement libéral en novembre dressait, pour les Canadiens, un tableau transparent de notre situation économique et financière.
Voici un exemple qui en dit long.
Lorsque nous sommes arrivés au pouvoir, il y a de cela un peu plus de 100 jours, notre priorité immédiate était d'accorder une réduction d'impôt à la classe moyenne. Nous avons agi car nous estimions que les Canadiens devraient avoir des chances réelles et égales de réussite, laquelle repose sur le renforcement et la croissance de la classe moyenne. Nous avons honoré cet engagement à la première occasion, c'est-à-dire dès décembre.
En date du 1er janvier 2016, notre baisse d'impôt pour la classe moyenne a fait passer le taux d'imposition du revenu des particuliers de 22 à 20,5 %, ce qui représente un allégement fiscal de 3,4 milliards de dollars dont bénéficient neuf millions de Canadiens. C'est énorme. Les particuliers sans conjoint admissibles se verront accorder un allégement fiscal moyen de 330 $ chaque année, et les couples admissibles auront droit en moyenne à un allégement fiscal de 540 $ par année. Pour aider à payer cette baisse d'impôt pour la classe moyenne, le gouvernement demande au 1 % des plus riches de la population de payer un peu plus. Nous avons donc créé un taux d'imposition sur le revenu des particuliers de 33 % pour les personnes qui gagnent plus de 200 000 $.
Avec ces mesures, nous respectons déjà les promesses que nous avons faites aux Canadiens. Ce n'est là qu'un exemple de ce que nous avons accompli comme gouvernement.
Dans nos 100 premiers jours, nous avons nommé le premier Cabinet paritaire de l'histoire. Nous nous sommes faits les champions des changements climatiques à la Conférence des parties à Paris, ce qui nous a donné l'élan nécessaire pour nous réunir une deuxième fois déjà avec nos partenaires des provinces et des territoires afin de déterminer la marche à suivre pour le Canada dans ce dossier des plus importants. Nous avons davantage accompli en 100 jours que le précédent gouvernement conservateur tout son mandat durant.
Nous avons également renoué les liens entre le Canada et les populations autochtones en acceptant chacune des 94 recommandations proposées dans le rapport final de la Commission de vérité et réconciliation, notamment celle nous demandant de lancer une nouvelle enquête sur les femmes assassinées ou portées disparues.
Impossible d'accomplir de telles choses sans le travail acharné et la détermination du gouvernement actuel.
À en croire la motion des conservateurs, il semble que ceux-ci s'intéressent maintenant aux faits; comme c'est intéressant. Ils accordaient peu d'importance aux faits lorsqu'ils éliminaient le formulaire détaillé du recensement, muselaient les scientifiques et rejetaient les conseils du ministère des Finances.
Il faut travailler ensemble et rejeter cette motion aux fondements fallacieux.
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Monsieur le Président, c'est toujours avec plaisir que je prends la parole sur des enjeux que j'estime importants. C'est d'ailleurs souvent le cas lorsqu'il s'agit de projets de loi de nature financière. Certes, il ne s'agit pas d'un projet de loi, mais cette motion de l'opposition n'est pas sans intérêt. Lorsque j'en ai pris connaissance, ma première réaction a été l'étonnement. C'était comme si l'opposition officielle voulait donner sa propre version de l'histoire, au lieu de décrire ce qui s'est réellement passé pendant l'exercice financier 2015-2016.
Comme d'autres l'ont fait remarquer, les seuls à croire à l'existence d'un budget équilibré ou même d'un excédent sont ceux qui siègent sur les banquettes conservatrices. Les Canadiens ne sont pas dupes. La réalité et les chiffres ne laissent aucun doute quant à l'existence d'un déficit ou d'un excédent dans le budget 2015-2016. C'est bien d'un déficit qu'il s'agit. Il faut que ce soit clair. Mais je comprends bien pourquoi les conservateurs essaient de nous faire croire le contraire.
À cet égard, j'aimerais revenir brièvement sur l'une des questions qui ont été posées.
Un député a parlé du et de son voyage dans l'Ouest du Canada, notamment en Alberta. Je suis député des Prairies, et je le dis pour montrer que ce qui se passe en Alberta m'intéresse directement. Je fais partie du caucus du Nord-Ouest du Parti libéral. Qu'ils soient de l'Alberta, de la Colombie-Britannique, de la Saskatchewan ou du Nord de ma province, le Manitoba, les députés qui sont membres de ce caucus sont fermement convaincus qu'une économie robuste dans l'Ouest du Canada est bénéfique à l'économie canadienne dans son ensemble. Nous en profitons tous.
Nous nous réjouissons donc que le ait décidé de se rendre en Alberta. Il s'y trouvait hier et il a rencontré la première ministre ainsi que différentes parties prenantes, non seulement pour essayer de mieux comprendre leur situation, mais aussi pour bien montrer que le gouvernement s'y intéresse sincèrement et qu'il est prêt à prendre des mesures, contrairement au gouvernement précédent.
Le gouvernement précédent en parlait souvent, mais on ne l’a que rarement vu prendre des mesures d’envergure pour tenter d’améliorer la situation. Tout le dossier de l’oléoduc Énergie Est en est un bon exemple.
Pendant plusieurs années, les conservateurs n’ont pas réussi à faire construire un pouce de pipeline, sans parler du fait qu’aucun pipeline ne s’est rendu jusqu’aux côtes pendant leur mandat. Pour la première fois, le gouvernement fédéral collabore avec les divers acteurs dans le dossier et propose un processus qui facilitera l’acheminement du pétrole vers les côtes grâce à un prolongement des oléoducs.
Pour passer à la motion dont la Chambre est saisie, permettez-moi de faire une courte remarque sur la fonction publique.
Le Parti libéral et moi-même avons un profond respect pour la fonction publique. Elle a accompli un travail remarquable au cours des années. Elle est même connue dans le monde entier pour la façon exemplaire dont elle offre des services de qualité. Par conséquent, nous devrions faire l’éloge des fonctionnaires qui nous représentent aussi bien, tant sur le plan du service que sur celui du leadership, et rappeler l’effet positif qu’ils ont, puisqu’ils nous permettent de prendre des décisions stratégiques sages, judicieuses et sensées.
Je veux parler du déficit, de la dette et, comme je le dis souvent, de la réalité.
Le Parti libéral a pris la barre le 19 octobre dernier, après les élections, alors qu’un vent de changement a balayé toutes les régions du pays.
Peu de temps après, en novembre, le a été assermenté et nous avons fait part de la situation économique à la Chambre. Lors de cette mise à jour économique, il est très clairement apparu qu’il n’y avait en fait pas d’équilibre budgétaire ni d’excédent, qu’en raison des politiques du gouvernement précédent, le Canada se trouvait face à un déficit important. Rien n’a changé depuis. Nous reconnaissons qu’il y aura un déficit.
Les conservateurs ne veulent pas que cela s'ébruite parce qu’ils ont tenté de se dépeindre comme de bons gestionnaires de l'économie et des finances, ce qui est totalement faux. L’ancien ministre a tort. Ils n’ont pas été à la hauteur pendant leurs dix ans au pouvoir.
Un déficit et une dette sont deux choses différentes. Quand on parle strictement de la dette, celle du Canada avoisine les 640 milliards de dollars. L’examen du portrait général de la dette nous amène à constater que le dernier gouvernement conservateur et le gouvernement conservateur de Brian Mulroney sont à l’origine de plus de la moitié de la dette accumulée. Cette dette nous vient de ces deux gouvernements. C’est considérable.
Quand on parle de déficit, c’est encore pire. Le Parti conservateur a hérité d’un excédent de plusieurs milliards de dollars en 2006 et il l’a transformé en déficit de plusieurs milliards. Ça s’est produit avant le choc de la récession. Il a cumulé les déficits tous les ans depuis, y compris en 2015-2016.
Lorsque le budget a été présenté l'an dernier, j'ai dit que les livres avaient été trafiqués et que le gouvernement n'était pas parvenu à équilibrer le budget, et ce, pour plusieurs raisons. Puis, au mois de juillet, le gouverneur de la Banque du Canada a confirmé l'existence d'un déficit.
Les conservateurs n'ont aucune crédibilité lorsqu'ils prétendent avoir équilibré le budget ou enregistré un excédent budgétaire. Au cours des huit dernières années, ils n'ont fait qu'accumuler les déficits.
Au Parti libéral, nous croyons que, à l'occasion, il est nécessaire de faire des déficits, notamment dans le but d'investir dans des programmes d'infrastructure et des mesures incitatives qui permettront de renforcer la classe moyenne canadienne et qui aideront ceux qui souhaitent en faire partie. Le moment est tout à fait indiqué pour agir en ce sens. Dans la conjoncture économique actuelle, le gouvernement a un rôle à jouer. Il y aura donc des déficits.
Toutefois, le et le gouvernement ont déclaré que, sous le règne libéral, l'équilibre budgétaire finira par être rétabli. Dès le départ, nous avons fait preuve de transparence et d'honnêteté à l'endroit de la population canadienne. Le Parti libéral du Canada est le seul parti à la Chambre à avoir été totalement transparent pour ce qui est des finances et des déficits. Le premier ministre a aussi été très clair à ce propos.
Le Parti libéral a prouvé aux Canadiens par le passé qu'il peut équilibrer le budget. Toutefois, nous devons en ce moment faire des investissements au Canada. Nous allons donc investir dans les infrastructures, le logement et des programmes comme l'Allocation canadienne aux enfants, qui sera bientôt instaurée.
Beaucoup de choses se profilent à l'horizon. Je crois que, pour la première fois depuis de nombreuses années, les Canadiens peuvent à juste titre s'attendre à une bonne gouvernance de la part du gouvernement, ce qui a fait cruellement défaut au cours des 8 à 10 dernières années.
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Monsieur le Président, d'entrée de jeu, j'aimerais indiquer que je partagerai mon temps de parole avec l'excellente députée de .
Aujourd'hui, la motion est très simple: elle a deux objectifs. Le premier est de faire quelque chose qu'on ne prend pas souvent le temps de faire comme politiciens, mais qui est important. Il s'agit de remercier l'ensemble des gens qui se consacrent au service public et de leur dire merci. Nous remercions plus précisément aujourd'hui tous nos experts au ministère des Finances, mais aussi l'ensemble de la fonction publique.
Le deuxième point est tout aussi simple, et c'est de reconnaître que deux et deux font quatre. Comme l'a si bien indiqué ma collègue de dans sa plus récente revue financière, les Canadiens ont appris que pour la période allant d'avril à novembre 2015 — j'espère que mes collègues d'en face écoutent attentivement et qu'ils ont utilisé des cure-oreilles pour avoir une bonne audition —, le gouvernement conservateur précédent a affiché un excédent budgétaire de 1 milliard de dollars. C'est la vérité.
Aujourd'hui, l'ensemble des députés à la Chambre sont invités à appuyer un concept important pour tout citoyen et tout parlementaire: la vérité et les faits. Il y a eu 1 milliard de dollars de surplus avec le gouvernement conservateur, même quelques jours après l'élection du 19 octobre. C'est la réalité.
Le premier objectif est donc de remercier les fonctionnaires. À ce sujet, au cours de ma carrière politique — j'en suis maintenant à ma 10e année —, mais également auparavant, j'ai eu la chance d'être moi-même fonctionnaire fédéral. J'ai travaillé au ministère des Affaires autochtones et du Nord, à Québec, dans un bureau régional. J'ai encore beaucoup d'admiration pour l'éthique de travail des femmes et des hommes qui travaillaient, et qui travaillent toujours d'ailleurs, à améliorer la qualité de vie de nos Premières Nations. J'ai connu des gens qui sont partis après une vie consacrée à améliorer la vie des Premières Nations, et des jeunes qui sont arrivés dans le service public et qui souhaitaient s'y consacrer. Je dois dire que j'ai beaucoup d'admiration pour les fonctionnaires.
Évidemment, au cours de mon mandat, j'ai eu la chance de travailler avec les fonctionnaires du ministère des Anciens Combattants, notamment avec les sous-ministres Suzanne Tining et Mary Chaput et toute leur équipe. Autant, ici, à Ottawa qu'à Charlottetown, ces gens ont vraiment à coeur d'améliorer la qualité de vie de nos vétérans, et surtout de faire en sorte que l'ensemble de la population canadienne soit consciente de leurs sacrifices. C'était lors de mon passage aux Anciens Combattants.
Encore plus récemment, j'étais au ministère de la Sécurité publique et de la Protection civile, avec le sous-ministre François Guimont et son équipe. Je n'ai que des éloges pour eux, dans une période où notre pays avait besoin d'une fonction publique efficace et orientée vers la protection de la population contre la menace terroriste. On peut dire aujourd'hui que la mission a été accomplie. Merci aux fonctionnaires du ministère de la Sécurité publique et de la Protection civile, qui ont fait un travail remarquable, bien sûr en collaboration avec des équipes du ministère de la Justice et d'autres ministères concernés. Cela fait en sorte que notre pays est mieux protégé contre la menace terroriste aujourd'hui. À qui devons-nous cela? Nous le devons au leadership d'un très grand premier ministre, mais également à une équipe de fonctionnaires dévoués.
Essentiellement, c'est très simple. On ne devrait pas trop se poser de questions aujourd'hui. Il faut lire la motion pour ce qu'elle est. Comme je viens de le démontrer, c'est très clair qu'on a de bonnes raisons pour l'approuver. Toutefois, on le sait, on est dans un Parlement, on parle de politique et, malheureusement, le gouvernement actuel semble avoir de la difficulté avec les faits et les chiffres. C'est inquiétant, parce qu'on a vu notre actuel se rendre à Paris en début de mandat et parler de développement durable avec les vedettes internationales. Pour les épater un peu, il a dit qu'on allait prendre 2 milliards de dollars de l'argent des contribuables canadiens et qu'on allait la disperser comme cela un peu partout dans le monde. Évidemment, ce sont les contribuables canadiens qui vont payer ces sommes.
On n'est pas sans savoir qu'on a un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre au pays. On veut réduire nos émissions de 30 % d'ici 2030 par rapport à 2005, et on a besoin d'investir cet argent chez nous pour y parvenir.
Cependant, le gouvernement a décidé de prendre l'argent des contribuables et d'en mettre 2 milliards de dollars ailleurs. Il a aussi décidé, dès ses premiers jours au pouvoir, de prendre l'argent des contribuables et d'en faire un déficit.
Dans mon comté, il y a des gens qui gagnent 40 000 $ par année, tandis que d'autres ménages gagnent 90 000 $ par année. Ils travaillent chez Rotobec, chez Plastique Micron, ou encore, chez Exceldor, par exemple, et ils ne font pas partie de ce que le gouvernement appelle sa classe moyenne.
Par contre, ceux qui gagnent 150 000 $, 200 000 $, 300 000 $ ou 500 000 $ par année font partie de la classe moyenne du gouvernement libéral, et la baisse d'impôt qu'il leur accorde représente un déficit de 8 milliards de dollars. Cela, c'est la réalité.
Pendant qu'on se gargarise en prenant des petits cocktails à Paris, on hypothèque l'avenir de nos générations futures en les endettant. Voilà la réalité du gouvernement qui est en face de nous à peine quelques mois après être arrivé au pouvoir.
Une chose que nous ne pouvons pas accepter, c'est de jouer avec la vérité et avec les faits. C'est la raison pour laquelle nous tendons la main au gouvernement actuel respectueusement et de manière constructive, et nous l'invitons à reconnaître les faits, soit un surplus budgétaire de 1 milliard de dollars en décembre, et à dire merci aux gens qui consacrent leur vie au service public tels que les employés de la Chambre des communes.
Si nous avons réussi à atteindre l'équilibre budgétaire, c'est parce que nous avons fait un effort. Il est très facile de dire oui, de présenter son chéquier à celui qui demande de l'argent et de lui faire un chèque. Tout le monde en est capable. Le père Noël aime le faire aussi. Toutefois, le gouvernement a des comptes à rendre aux contribuables, et c'est ce que nous avons fait de manière responsable.
Quand notre pays a été confronté à une crise économique, nous n'avons pas hésité à investir pour stimuler l'économie. Nous sommes également parvenus à éviter les déficits structurels. C'est dans cette voie que le gouvernement actuel s'engage. J'ai démontré qu'il y avait près de 10 milliards de dollars de déficit récurrent avant même que ce gouvernement ait tenté de nous présenter ses mesures alléchantes.
Malheureusement, le gouvernement n'a pas daigné consulter les parlementaires ni daigné mettre sur pied le comité consultatif des finances pour savoir quelle direction nous voulions prendre comme pays. Or je l'ai fait dans mon comté et j'ai des recommandations que je souhaite remettre au ; ce sont des recommandations qui visent à aider nos aînés.
Au lieu de garrocher l'argent par les fenêtres, le gouvernement voudra-t-il aider nos aînés? Va-t-il respecter ses promesses quant au Supplément de revenu garanti pour nos aînés les plus démunis? Va-t-il respecter sa promesse d'indexer la pension de manière plus généreuse? Ce sont des choses que j'ai entendues, mais que le gouvernement n'entend pas, puisqu'il n'a pas consulté la population.
Enfin, j'aimerais simplement faire une petite citation. J'ai lu un livre cette semaine au sujet d'un ancien président, Ronald Reagan. On peut y lire ce qui suit:
[Traduction]
Voici ce que Ronald Reagan avait à dire au sujet de l'intention de Jimmy Carter de hausser les impôts de ceux qui gagnent le plus: « arracher le plus de plumes possible au plus petit nombre [...] afin de minimiser les piaillements ».
Peut-on accentuer davantage l'écart entre les fourchettes d'imposition sans être totalement injuste envers ceux qui travaillent, qui gagnent de l'argent et qui aident le pays à prospérer?
[Français]
La question que M. Reagan posait à l'époque s'applique encore aujourd'hui.
Continuons à investir dans les Canadiens pour créer de la richesse, mais reconnaissons les faits et appuyons la motion qui est devant nous aujourd'hui et qui est très claire.
En novembre 2015, il y avait 1 milliard de dollars dans les coffres du gouvernement fédéral, et nous remercions nos fonctionnaires qui font un travail formidable.
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Monsieur le Président, l'argent que le gouvernement dépense est celui des Canadiens. Il ne vient pas de nous, mais des contribuables. Lorsque nous décidons de financer des programmes, nous dépensons l'argent des contribuables. Nous devons discuter à la Chambre de la façon d'utiliser les fonds publics, des sommes engagées et de l'utilité de ces dépenses pour l'économie. Au bout du compte, c'est l'argent de nos concitoyens que nous dépensons. Ces fonds, ils les ont gagnés. Il nous incombe donc de leur rendre compte des dépenses que nous faisons.
Au cours du débat, une question a été posée au sujet de l'importance de cette motion. Elle est importante pour les gens qui nous confient leur argent, qui nous ont confié la responsabilité de prendre des décisions sur la façon de dépenser leur argent, car elle prépare le terrain pour ce que le gouvernement racontera à propos du montant de ses dépenses. Le fait est que dans La revue financière de cette année, on indique que selon les recherches et les analyses effectuées, le gouvernement actuel a hérité d'un excédent. Ce sont les fonctionnaires du ministère, ceux-là mêmes que les députés d'en face ont cités à maintes reprises lors de la dernière législature, qui le disent. Cela devrait être important pour les gens qui nous confient leur argent et la responsabilité de le dépenser. Pourquoi? Parce que ce que nous entendons de la part des députés d'en face, c'est qu'il n'y aura pas de fin aux dépenses gouvernementales. Cela devrait préoccuper tous les Canadiens, car nous n'avons pas l'argent pour payer tout ce que dépense le gouvernement.
Tous les jours, partout au pays, des gens prennent des décisions sur la façon de dépenser leur argent. Ils tentent de joindre les deux bouts. Ils ont des décisions à prendre, que ce soit lorsqu'ils envisagent d'inscrire leurs enfants à un programme sportif ou lorsqu'ils se demandent comment ils vont payer le loyer. Ce sont des décisions que tous les gens doivent prendre, et qu'ils prennent en fonction de leurs moyens. Ce qui est important, c'est la décision qui est prise. Ainsi, le fait que le gouvernement dise continuellement à la Chambre qu'il devrait multiplier les dépenses sous prétexte que nous sommes déjà dans une situation déficitaire pose problème aux yeux des Canadiens. Le gouvernement devrait en tenir compte.
Les ministériels devraient prendre à coeur ce que les conservateurs leur demandent de faire aujourd'hui. Ils devraient prendre acte des statistiques et des résultats de recherche fournis par les fonctionnaires qui révèlent que nous avons un excédent; c'est donc à cause d'une décision du gouvernement que nous serons aux prises avec un lourd déficit. C'est sa décision, et il doit en rendre compte aux Canadiens. Il est question de rendre des comptes. Le gouvernement devrait dire à ses électeurs qu'il a décidé de leur imposer un déficit de 50 milliards de dollars cette année, qu'il a hypothéqué l'avenir de leurs enfants, et il devrait leur expliquer pourquoi.
Durant la campagne, le gouvernement a donné peu d'explications à ce sujet. Les libéraux n'ont pas été très bavards sur les raisons pour lesquelles ils voulaient renouer avec les déficits. Lors de la dernière série de questions, mon collègue en face a dit que les déficits pouvaient avoir du bon. Il aurait dû dire — et cela va à l'encontre de la philosophie profonde des libéraux — pourquoi ils veulent se lancer dans ces dépenses et quels effets, selon leurs prévisions, elles auront exactement sur l'économie. Non, ils ne pensent qu'à dépenser, dépenser et encore dépenser l'argent des gens que nous représentons. Nous avons à répondre de cela. Les libéraux énoncent une énorme fausseté lorsqu'ils répètent à tout-va qu'on peut se sortir d'une situation difficile en multipliant les dépenses.
Je veux attirer l'attention de mon collègue sur les tableaux financiers annuels, en particulier les revenus, au tableau 3. Ce sont clairement des revenus, en millions de dollars. Si nous regardons les chiffres pour les 10 dernières années, nous constatons que, l'année dernière, le gouvernement conservateur, si je lis bien le tableau, a fait entrer l'un des plus hauts niveaux de revenus dans les coffres de l'État pour des dépenses. Or, il l'a fait alors que le fardeau fiscal fédéral était à son plus bas en 50 ans. Les recettes du gouvernement étaient élevées alors même que les Canadiens, ceux qui nous versent cet argent, payaient moins d'impôt. Pourquoi? Parce que quand les gens gardent plus d'argent dans leurs poches, l'économie prospère. Ils sont plus à l'aise.
Au coeur de cette motion se trouve l'idée que les libéraux doivent admettre avoir hérité d'une situation d'excédent budgétaire. Ils doivent maintenant aller dire aux Canadiens pourquoi ils font délibérément le choix de nous plonger dans une situation de déficit massif et, ce qui est encore pire, pourquoi ils n'ont pas de plan pour en sortir. Ils devraient être capables de dire aux Canadiens comment leurs dépenses de programme nous permettront de retrouver l'équilibre budgétaire dans deux ou trois ans.
Au lieu de cela, que nous dit le gouvernement? Sa rhétorique consiste à dresser la liste d'absolument tout ce qu'il est possible de faire pour nuire à l'économie canadienne. À preuve, hier soir, le était de passage à Calgary. On lui a posé une question très simple: si l'Office national de l'énergie, l'organisme de réglementation canadien chargé d'effectuer les évaluations indépendantes des grands projets d'infrastructure, donne le feu vert à la réalisation de l'oléoduc Énergie Est, le Cabinet fédéral l'autorisera-t-il?
Il a donné de réponses aussi tortueuses qu'inodores et incolores. « On verra », a-t-il dit, pour dissimuler ses intentions. Il a fait comprendre à une entreprise créatrice d'emplois que, d'ici la fin de l'évaluation, elle devait oublier ses projets d'investissements valant des milliards de dollars, qu'elle ne devait pas annoncer à ses investisseurs ou à ses employés qu'elle ferait le pari de construire une infrastructure créatrice d'emplois. Oublions le sacro-saint processus d'évaluation scientifique. « Je ne sais pas, peut-être que nous allons autoriser le projet et peut-être que non. Ça dépend de moi. » Voilà des propos qui ont le don de refroidir les investisseurs et qui feront baisser les recettes de l'État au fil du temps.
Pourquoi importe-t-il d'appuyer la motion? Nous avons légué un excédent budgétaire aux libéraux. Ils devraient dire aux Canadiens pourquoi les finances sont maintenant colossalement déficitaires.
Au cours de la campagne, les libéraux ont affirmé qu'ils avaient entièrement chiffré leur plateforme. Et voilà que, déjà, nous avons largement dépassé le déficit prévu en ne tenant compte que d'un seul champ de responsabilité. Je suis la porte-parole de mon parti dans le dossier des réfugiés syriens. Or, les coûts de l'accueil de ces réfugiés sont loin d'avoir été calculés. Les libéraux ont des comptes à rendre aux Canadiens.
Je suis heureuse de prendre la parole à la Chambre pour discuter de la façon dont nous dépensons l'argent des Canadiens, mais les libéraux ne devraient pas leur mentir. Ils ne devraient pas leur dire que nous accusons un déficit alors que ce n'est pas le cas. Ils ne devraient pas leur dire que les fonctionnaires auxquels les libéraux ont recours pour préparer leurs budgets et leurs projections se trompent tout le temps. De quelle autre façon sommes-nous censés rendre des comptes aux Canadiens?
J'espère que tous les électeurs des libéraux qui voteront contre la motion leur écriront pour leur demander pourquoi ils mentent au sujet de la situation dans laquelle nous nous trouvons. Pourquoi feraient-ils cela? Ils devraient au moins être honnêtes avec les Canadiens à propos de la façon dont ils prennent et dépensent leur argent.
En période de ralentissement économique, le gouvernement propose d'augmenter les cotisations au RPC. Ce n'est pas ce dont les gens ont besoin maintenant. Ils n'ont pas besoin de plus grandes retenues à la source. C'est la même chose pour ce qui est de la hausse des cotisations à l'assurance-emploi. Pour les entreprises qui créent des emplois, cela signifie qu'elles ne pourront peut-être pas engager une autre personne compte tenu de l'augmentation de leurs dépenses de fonctionnement. Lorsque nous augmentons les impôts des entreprises créatrices d'emplois, elles doivent choisir entre investir dans un nouveau projet ou engager plus de gens.
Encore une fois, le tableau 3 qui figure dans ce rapport indique que les recettes du gouvernement ont augmenté, alors que le fardeau fiscal fédéral était à son niveau le plus bas depuis 50 ans. Le raisonnement des libéraux est boiteux. Ils doivent faire preuve d'honnêteté envers les Canadiens. Tous ceux qui voteront contre la motion auront beaucoup d'explications à fournir.