propose que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
— Monsieur le Président, c'est un véritable plaisir de prendre la parole aujourd'hui. C'est la première occasion que j'ai de prononcer mon tout premier discours à la Chambre, et je m'en réjouis. Je suis heureuse de faire partie d'un gouvernement qui prend des mesures pour rétablir l'équilibre si nécessaire à l'entretien de relations fructueuses entre employeurs et employés. Je tiens également à remercier les vaillants fonctionnaires du ministère, qui ont tout fait pour que ce projet de loi important soit présenté sans délai.
Le projet de loi à l'étude fait suite à l'engagement que le et son gouvernement ont fait à maintes reprises, soit de revenir à une approche juste et équilibrée dans les relations de travail au Canada.
Nous croyons que les employeurs et les syndicats ont tous deux un rôle essentiel à jouer pour que les travailleurs touchent un salaire décent et soient traités équitablement dans un milieu de travail sain et sans danger.
Les lois sur le travail permettent notamment de veiller à l'équilibre entre les droits des syndicats et les droits des employeurs. Le gouvernement respecte les syndicats et comprend que, grâce aux négociations collectives, ils ont été une force positive pour les travailleurs canadiens.
Les syndicats ont non seulement amélioré la vie de leurs membres, mais aussi celle de tous les Canadiens. Ils ont négocié plusieurs points que la plupart des travailleurs tiennent pour acquis, comme la semaine de travail de cinq jours ou le congé de maternité et le congé parental.
Lorsque le système fonctionne, les Canadiens en profitent et on peut faire de grandes choses. C'est pourquoi les syndicats doivent être sur un pied d'égalité dans le cadre de négociations critiques sur les salaires, les pensions et d'autres questions reliées au milieu de travail.
Deux projets de loi adoptés lors de la dernière session parlementaire, le projet de loi et le projet de loi , brisent cet équilibre. Nous croyons qu'ils doivent être abrogés et c'est pour cela que nous sommes ici aujourd'hui. Nous avons présenté le projet de loi . S'il est adopté, ce projet de loi abrogera les modifications législatives apportées dans le projet de loi C-377 et le projet de loi C-525. Ce serait une première étape clé en vue de rétablir une approche juste et équilibrée en matière de relations de travail et ultimement de créer une économie forte et robuste parce que, malheureusement, cet équilibre a été gravement ébranlé par le programme politique du gouvernement précédent.
Le projet de loi et le projet de loi entraînent de graves conséquences pour les travailleurs et les syndicats du Canada. Ce sont deux projets de loi d'initiative parlementaire. Nous sommes convaincus que les députés qui les ont présentés souhaitaient améliorer les relations de travail. Malheureusement, les syndicats s'en sont retrouvés nettement désavantagés.
Je commencerai par le projet de loi . Il visait à modifier la Loi de l'impôt sur le revenu en vue d'exiger des organisations syndicales et des fiducies de syndicat, y compris tous les syndicats de compétence provinciale et fédérale, qu'elles présentent de façon détaillée à l'Agence du revenu du Canada des renseignements financiers et autres, notamment sur les activités non liées aux relations de travail. Les renseignements contenus dans ces déclarations seraient ensuite publiés sur le site Web de l'Agence, révélant ainsi publiquement les actifs, passifs, revenus et dépenses de ces organisations, y compris les salaires versés à leurs administrateurs, à leurs directeurs et à d'autres employés désignés.
Le projet de loi exigeait aussi que les organisations ouvrières et les fiducies de syndicat fournissent des détails sur le temps passé par certains membres de leur personnel à participer à des activités de lobbying politique et à des activités non liées aux relations de travail. À défaut de se conformer à ces mesures, les organisations ouvrières auraient été passibles d'une amende de 1 000 $ pour chaque journée de non-conformité, jusqu'à concurrence de 25 000 $ par année. Ces renseignements auraient ensuite été publiés sur le site Web de l'Agence du revenu du Canada.
Si le projet de loi avait été mis en application, les employeurs auraient eu accès aux renseignements financiers des syndicats sans qu'ils soient eux-mêmes tenus de communiquer le même genre de renseignements aux syndicats. Cette situation aurait clairement placé les syndicats en position de faiblesse pendant le processus de négociation collective.
En outre, les dispositions du projet de loi relatives à la production de rapports financiers ne visaient que les organisations ouvrières et les fiducies de syndicat. Les autres organisations, comme les organisations professionnelles qui jouissent d'un traitement semblable en vertu de la Loi de l'impôt sur le revenu, n'étaient pas visées par ces dispositions.
Ce genre de traitement est manifestement discriminatoire envers les syndicats. Pourquoi devraient-ils être assujettis aux lourdes obligations en matière d'établissement de rapports prévues dans le projet de loi ?
Mes collègues se souviendront peut-être que d'autres préoccupations graves avaient été soulevées lors de la présentation du projet de loi.
Le projet de loi aurait imposé aux syndicats des tracasseries administratives supplémentaires inutiles. Le fait est qu'il existe déjà des dispositions législatives pour veiller à ce que les syndicats rendent des comptes à leurs membres. Le Code canadien du travail exige déjà que, sur demande, les syndicats fournissent leurs états financiers à leurs membres, et ce, sans frais.
Rappelons que, dans bien des provinces, les lois du travail prévoient des obligations semblables.
Je rappelle aussi aux députés que le projet de loi risque de porter atteinte au droit à la protection des renseignements personnels.
En plus de soulever des problèmes de protection des renseignements personnels, le projet de loi alourdit inutilement les formalités administratives imposées aux syndicats. Le projet de loi C-377 dédouble les mesures de reddition de comptes instaurées par presque toutes les provinces, dont les lois du travail prévoient des obligations semblables. L'article 110 du Code canadien du travail oblige déjà les syndicats, ainsi que les organisations patronales, à fournir, sur demande et gratuitement, leurs états financiers à leurs membres.
Le projet de loi désavantage aussi les syndicats pendant les négociations collectives en donnant aux employeurs des renseignements importants sur les organisations syndicales sans qu'ils soient obligés de divulguer leurs propres renseignements.
Le projet de loi fait pencher la balance du côté des employeurs. Les employeurs peuvent, par exemple, savoir combien d'argent il reste dans le fonds de grève en cas d'arrêt de travail et pendant combien de temps les employés auraient les moyens de faire du piquetage. Le projet de loi affaiblit donc le principal levier de négociation des syndicats.
La constitutionnalité du projet de loi a aussi été mise en doute. Elle pourrait être contestée devant les tribunaux parce qu'on pourrait considérer que l'objectif du projet de loi ne relève pas du domaine de la fiscalité, mais plutôt de la réglementation des syndicats, ce qui constitue, en bonne partie, une compétence provinciale.
La constitutionnalité du projet de loi a aussi suscité des inquiétudes. L'Alberta, l'Ontario, le Québec, le Manitoba, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et l'Île-du-Prince-Édouard s'y sont tous opposés pour cette raison.
Le Syndicat de la fonction publique de l'Alberta conteste le projet de loi devant la Cour du Banc de la Reine de l'Alberta.
Le projet de loi pose aussi problème parce qu'il pourrait s'appliquer aussi à des organisations non syndicales, comme certains fonds d'investissement et d'autres organismes.
Manifestement, le projet de loi cause de graves problèmes juridiques.
N'oublions pas le fardeau administratif colossal que les nouvelles exigences en matière de rapport imposeraient aux syndicats, en particulier les plus petits, et au gouvernement même.
Pour satisfaire aux exigences du projet de loi , l'Agence du revenu du Canada devrait mettre en place les systèmes de TI et autres systèmes administratifs nécessaires, ce qui coûterait évidemment très cher, 2 millions de dollars au bas mot.
Sachant que nous allions présenter un projet de loi visant à abroger le projet de loi , la a laissé tomber les exigences en matière de rapport pour 2016, ce qui épargnera aux fiducies et aux associations syndicales le temps et l'argent qu'il leur aurait fallu pour recueillir et soumettre les renseignements demandés. Cette dispense n'est cependant qu'une solution à court terme.
De nombreuses associations syndicales de tous les coins du pays ont vivement critiqué le projet de loi . En fait, Richard Perron, le président du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec, ou SPGQ, a dit qu'il s'agissait d'une « attaque [...], sur le plan des valeurs démocratiques, tout à fait méprisable ».
À mon avis, la plupart des employeurs comprennent que, pour assurer des milieux de travail sûrs et productifs, les négociations collectives doivent se dérouler selon des règles du jeu équitable. Dans le même ordre d'idées, une approche déséquilibrée comme celle-ci peut susciter des tensions inutiles et d'autres problèmes au travail.
En fait, l'honorable Erna Braun, députée et ministre du Travail et de l'Immigration de ma province, le Manitoba, a témoigné devant le Comité sénatorial permanent des affaires juridiques et constitutionnelles lors de ses délibérations au sujet du projet de loi . Elle a exprimé ce qu'elle a qualifié de vives inquiétudes. Je cite:
Nous estimons que le projet de loi est inutile et qu’il empiète sur les compétences provinciales. [...] Moins de 10 p. 100 des travailleurs du Canada oeuvrent dans des lieux de travail sous réglementation fédérale. Le reste du temps, les gouvernements provinciaux d’un bout du pays à l’autre sont libres d’établir leurs propres priorités législatives en matière de relations de travail et le font.
Elle a ajouté que les provinces travaillent avec les employeurs et les employés depuis des décennies et que les relations de travail sont déjà bien réglementées. Le gouvernement est d'accord avec cette affirmation.
Le projet de loi pose problème à bien des égards, mais il est surtout contraire à la Constitution. À elle seule, cette raison devrait être suffisante pour abroger les modifications législatives qu'il a mises en oeuvre.
Cela m'amène à parler du projet de loi , un autre projet de loi d'initiative parlementaire, qui est entré en vigueur en juin dernier. Cette mesure législative, qui a modifié le Code canadien du travail, la Loi sur les relations de travail au Parlement et la Loi sur les relations de travail dans la fonction publique, a changé le processus d'accréditation syndicale et de révocation de l'accréditation. Elle a aussi remplacé le système existant de vérification des cartes par un système de vote obligatoire.
Le projet de loi complique l'accréditation des syndicats à titre d'agent négociateur et en facilite la révocation.
Nombre d'intervenants auxquels nous avons demandé ce qu'ils pensaient des nouvelles règles d'accréditation sont mécontents. Beaucoup ont dit que l'ancien système de vérification des cartes était non seulement plus rapide et plus efficace, mais qu'il comportait aussi moins de risques d'ingérence de la part de l'employeur. Dans l'ensemble, comme l'ont signalé de nombreux porte-parole des syndicats, le système des cartes est plus rapide, plus efficace et moins susceptible de subir des ingérences de l'employeur que la nouvelle méthode.
En outre, abroger la Loi allégera la pression exercée sur les ressources du Conseil canadien des relations industrielles et de la Commission des relations de travail et de l'emploi dans la fonction publique, qui n'auront plus à tenir autant de votes aux fins d'accréditation.
En dépit des opinions divergentes quant aux mérites de l'ancien et du nouveau systèmes, tant les représentants syndicaux que les représentants patronaux ont critiqué avec virulence la façon dont ces changements étaient apportés. La modification de nos lois fondamentales sur le travail au moyen d'un projet de loi d'initiative parlementaire, sans mener de consultations tripartites, est non seulement inacceptable, mais pourrait aussi causer de gros problèmes.
Comme M. John Farrell, le directeur exécutif des Employeurs des transports et communications de régie fédérale, a dit ceci au comité parlementaire en février 2014:
Ce processus essentiel de consultation est complètement contourné lorsqu’on apporte des changements au système des relations du travail par l’entremise d’un projet de loi émanant d’un député. Ça ne permet pas d’avoir des consultations prélégislatives ouvertes, transparentes, et significatives. Au contraire, cela permet d’avoir des changements sans la participation nécessaire des intervenants, des tierces parties qui sont reconnues comme étant neutres, et sans les ressources des agences gouvernementales qui ont la responsabilité de mettre en œuvre, de juger, et de surveiller le régime de relations du travail sur le plan fédéral.
Par le passé, de telles réformes dans le domaine du travail faisaient l'objet de longues discussions entre les syndicats, les employeurs et le gouvernement. Il était capital que toutes les parties participent aux discussions. Ce processus de consultation est essentiel au maintien d'un juste équilibre patronal-syndical qui soit viable. C'est un processus auquel le présent gouvernement tient beaucoup. Par conséquent, nous abrogeons aussi ce projet de loi parce qu'il rompt l'équilibre indispensable à des négociations collectives fructueuses dans notre pays.
Cet équilibre délicat est essentiel à de saines relations de travail, et la relation employeur-employé est vitale pour notre économie. Pourquoi? Parce que les relations de travail saines favorisent la stabilité et la prévisibilité de la main-d'oeuvre. Ces éléments sont le fondement d'une économie forte.
Les syndicats jouent un rôle crucial dans les relations entre employeurs et employés. Ils plaident en faveur de bons salaires et de milieux de travail sûrs. Ce sont là des choses que nous pouvons facilement tenir pour acquises. Malheureusement, les projets de loi et ont été conçus pour affaiblir le mouvement syndical, tout simplement. C'est ce qu'a déclaré Jerry Dias, président d'Unifor. Il a aussi dit qu'ils n'avaient pas une once de bon sens.
En abrogeant les projets de loi et , le gouvernement rétablira une approche juste et équilibrée à l'égard des relations de travail au Canada.
Je suis fier du travail que nous accomplissons pour rétablir cet équilibre dans le monde du travail au Canada. En termes simples, les bonnes relations de travail sont avantageuses pour nous tous.
La question à l'étude est très simple. Ces projets de loi affaiblissent le mouvement syndical au Canada. Le projet de loi l'appuiera et le renforcera.
:
Madame la Présidente, je me permets à nouveau de saluer tous les députés de la Chambre. J'ai le grand honneur et le plaisir de prendre la parole au nom de ma formation politique. Dans un premier temps, avant d'aborder l'aspect plus politique de l'affaire, j'aimerais saluer mon honorable collègue et ministre qui dépose son premier projet de loi. C'est quand même un moment important pour elle.
[Traduction]
Je tiens à la remercier pour ce qu'elle fait, mais j'espère qu'elle comprendra qu'elle a tort en ce qui concerne ce projet.
J'ai du respect pour elle, parce que nous avons une expérience semblable. J'ai été député de l'Assemblée nationale, c'est-à-dire l'Assemblée législative du Québec. Elle aussi a été députée d'une assemblée législative provinciale, c'est-à-dire celle du Manitoba. Cependant, quel parti était au pouvoir lorsque la ministre a été députée provinciale du Manitoba? C'était le NPD. Il s'agit d'une preuve irréfutable, lorsqu'on lit le projet de loi, que c'est là où sont les racines. Ce projet de loi est très mauvais pour la population canadienne.
[Français]
C'est une triste journée pour certains principes fondamentaux qui nous unissent tous, ici, à la Chambre des communes. Ce projet de loi s'attaque au principe de la démocratie, de la reddition de comptes et de la transparence. Ce sont des principes fondamentaux de la démocratie qui animaient nos deux projets de loi et qui, malheureusement, sont bafoués par le projet de loi présenté par le gouvernement libéral.
Force est d'admettre que ce projet de loi est également la façon qu'a trouvée le Parti libéral du Canada de remercier les patrons de syndicats qui ont dépensé des millions de dollars, avant même de consulter leurs membres, pour combattre le Parti conservateur avant la campagne électorale, c'est-à-dire à l'abri des restrictions concernant les dépenses électorales. C'est donc une façon de remercier les chefs de syndicats, mais ce n'est vraiment pas une façon de remercier les Canadiens.
Rappelons aussi que tout cela est le fruit du travail du gouvernement précédent. Notre gouvernement avait présenté deux projets de loi d'initiative parlementaire. Cela démontre que notre gouvernement était ouvert à ce que son caucus participe à l'exercice démocratique. Il s'agissait du projet de loi , portant sur la reddition de comptes, et du projet de loi , qui est devenu loi, portant sur l'exercice démocratique. Ce sont ces deux piliers fondamentaux auxquels s'attaque directement le projet de loi , et nous allons démontrer pourquoi c'est un mauvais projet de loi.
Parlons tout d'abord de la question de la démocratie. Le projet de loi permettait et exigeait le vote secret lors de l'accréditation syndicale, et si jamais les membres voulaient se départir de l'accréditation syndicale, cela devait également se faire par vote secret.
Tous les députés de cette assemblée ont été élus par vote secret. Depuis que le Canada existe, des milliers de Canadiens d'un océan à l'autre ont été élus et ont siégé à la Chambre en vertu du principe du vote secret. Alors, comment les députés de la Chambre des communes peuvent-ils être contre le vote secret? N'est-ce pas la meilleure façon de donner encore plus d'autorité aux syndicats que d'avoir l'appui des gens par vote secret?
Actuellement, voici comment cela se passe: une personne cogne à la porte du travailleur, accompagnée de trois ou quatre amis, et lui demande s'il veut signer la feuille. Ainsi, les trois ou quatre amis vont peut-être se souvenir d'un brave homme qui ne veut pas signer la feuille. Alors, n'est-ce pas mieux de procéder par vote secret? Cela appelle à un exercice démocratique beaucoup plus grand.
Hier, lors de la période des questions, lorsque nous avons interrogé le sur le financement illégal des patrons syndicaux de la part du Parti libéral, ce qui a été reconnu par Élections Canada, il a répondu que c'était parce que nous nous opposions aux syndicats dans le projet de loi et que c'était « antidémocratique ». J'ai beaucoup de respect pour la fonction de premier ministre, mais je ne comprends toujours pas comment un premier ministre canadien élu par vote secret peut trouver celui-ci antidémocratique. Je suis désolé, mais c'est un principe fondamental qu'on doit respecter.
[Traduction]
Comment le peut-il trouver qu'il est antidémocratique de tenir un vote secret, alors qu'il a justement été élu à l'issue d'un vote secret? Comment?
[Français]
Ce que dit la ministre ne tient pas la route, puisqu'elle dit qu'il n'y a pas eu de consultations. Halte! Nous avons tenu des consultations. Le Comité permanent des finances de la Chambre des communes s'est penché là-dessus, tout comme le Comité sénatorial permanent des banques et du commerce et le Comité sénatorial permanent des affaires juridiques et constitutionnelles.
Combien y a-t-il eu de consultations parlementaires de la part du gouvernement concernant le dépôt de ce projet de loi? Zéro. C'est bien beau de nous faire la leçon en nous disant que c'est antidémocratique, car ils n'ont pas consulté. D'abord, ce n'est pas vrai; et deuxièmement, eux-mêmes ne l'ont pas fait.
Un autre point quand même assez navrant dans ce projet de loi est que ce fameux principe du vote secret existe dans des législatures provinciales, que ce soit la Colombie-Britannique, l'Alberta, la Saskatchewan, l'Ontario ou la Nouvelle-Écosse. Je vois de petits loustics de l'autre côté qui vont dire que je suis député du Québec et qu'au Québec, cela n'existe pas. Ils ont raison. Toutefois, dans mon autre vie, alors que j'étais député provincial, j'avais proposé une loi en ce sens. En fait, c'était une idée en ce sens qui, malheureusement, n'avait pas été concrétisée. Nous n'étions pas au pouvoir. C'est simplement pour dire que je suis logique dans ma perception des choses.
Il faut aussi comprendre que lorsqu'on examine tout cela, on constate que ce qui existe derrière cela, c'est finalement le fait qu'on veut protéger les avantages des chefs syndicaux. Pourtant, ces mêmes chefs syndicaux sont élus par vote secret, à l'aide d'une boîte. Alors, pourquoi permet-on aux chefs syndicaux d'être élus par vote secret, mais que lorsque vient le temps de créer un syndicat, le vote secret est interdit? C'est antidémocratique, selon le . C'est un manque de logique.
En effet, des gens se sont prononcés en faveur de notre projet de loi. Entre autres, Dan Kelly, de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, a dit:
[...] le vote par scrutin secret est l’une des pierres angulaires de notre démocratie. Si le processus est assez bon pour élire nos politiciens, il devrait l’être aussi pour former un syndicat.
Si j'ai bien compris ce que la ministre nous a dit tout à l'heure, elle n'a pas consulté ces gens, bien entendu. Les 22 000 personnes dont elle parlait étaient toutes liées directement au syndicalisme. Justement, en parlant de syndicalisme, voici ce qu'a dit Robyn Benson, de l'Alliance de la fonction publique du Canada, le 11 février 2013:
[...] l'Alliance n'est pas contre les votes secrets. Nous en faisons régulièrement, par exemple pour élire nos représentants, ratifier les conventions collectives et pour déclencher une grève.
Alors, quel est le problème avec le vote secret? Pourquoi le Parti libéral a-t-il un problème avec le vote secret? J'ai hâte de l'entendre. On a un débat qui s'ouvre et des dizaines d'orateurs prendront la parole. J'aimerais qu'on m'explique pourquoi on est contre le vote secret. Cela n'a pas de bon sens, surtout quand on est élu à la Chambre des communes par vote secret.
On parle également du fait qu'il faut maintenir l'équilibre lorsqu'il s'agit de relations de travail. Justement, on crée et on dissout un syndicat exactement de la même façon. C'est l'équilibre parfait: vote secret. Nous, les néo-démocrates, ne pouvons pas être contre cela. Je sais que les députés d'en face sont démocrates aussi. C'est pourquoi je dis qu'il n'est jamais trop tard pour bien faire et qu'ils peuvent corriger le tir.
Fondamentalement, le vote secret donne beaucoup plus de crédibilité à l'exercice. On a tous entendu des histoires d'horreur dans lesquelles, par exemple, trois ou quatre matamores frappent à la porte le dimanche soir à 10 heures pour dire à la personne qu'elle doit signer, sinon cela va finir mal et qu'ils vont s'en souvenir.
Si, par bonheur, les gens peuvent voter en leur âme et conscience derrière l'isoloir, en faisant un petit « X » à côté du oui ou du non et en déposant ensuite le billet dans une boîte, comme ils le font pour bien des choses, entre autres, pour nous élire, le problème est réglé. J'ai hâte de les entendre m'expliquer pourquoi un vote secret est antidémocratique.
L'autre point concerne la question de la transparence. Le projet de loi repose sur ce principe fondamental: la transparence et la reddition de comptes. Tous les organismes publics ont des règles d'obligation de transparence et de reddition de comptes. Nous, les députés, les avons; les ministères les ont; les sociétés de la Couronne les ont; les municipalités les ont; les gouvernements provinciaux et fédéral les ont; et il en est de même pour les municipalités. Tout le monde doit rendre des comptes, même les organismes caritatifs. Alors pourquoi empêcher la transparence et la reddition de comptes d'un syndicat qui, dois-je le rappeler, est le seul organisme qui taxe ses gens sans avoir le pouvoir de taxation qui appartient au gouvernement?
Je m'explique: la formule Rand fait en sorte que les membres d'un syndicat sont obligés de prendre une portion de leur paie pour payer le syndicat. Nous ne contestons pas ce principe. Don't get me wrong on that. Il ne faut pas me citer tout croche. Nous sommes d'accord avec ce principe. Il n'y a pas de problème avec cela. Toutefois, la réalité est que ces gens ont des comptes à rendre, parce qu'on est obligés de payer.
Comme le disait Youri Chassin, de l'Institut économique de Montréal, c'est un pouvoir de taxation réel et cela nous amène donc à beaucoup plus de transparence. Cela concerne tous les Canadiens, pas seulement ceux qui travaillent, pas seulement ceux qui sont dans des syndicats et pas seulement ceux qui sont syndiqués.
Cela concerne tous les Canadiens parce qu'un crédit d'impôt est rattaché à cela. De quel montant d'argent parle-t-on? Il ne s'agit pas simplement de 3 ou 4 $. Il s'agit de 500 millions de dollars, soit un demi-milliard de dollars. Mes collègues ne pensent-ils pas que les syndicats ont des comptes à rendre à tous les Canadiens par rapport à cela? C'est précisément la question.
La ministre expliquait tout à l'heure que tout est correct, qu'ils ont déjà des comptes à rendre. Non, ce n'est pas vrai. Cette affaire touche tous les Canadiens, et puisque ceux-ci paient 500 millions de dollars pour ce crédit d'impôt, il est tout à fait normal que les syndicats leur rendent des comptes. C'est un principe fondamental. Allons, mes collègues sont d'accord avec cela.
Je vois des sourires qui commencent à poindre. Je pense que nous allons commencer à les convaincre, sait-on jamais.
L'autre élément important dans tout cela, c'est que nous ne sommes pas tout seuls. Nous ne sommes pas sur une île, ici au Canada. Cela se fait ailleurs, par exemple, aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Australie, en Allemagne et en même France. Oui, la France socialiste le fait.
Nous ne parlons pas des Américains sous George W. Bush, nous parlons de la France socialiste qui oblige les syndicats à avoir des règles de transparence. L'actuelle ministre, ancienne députée provinciale du NPD, ne peut pas être en désaccord avec cela. Nous verrons bien.
J'ai parlé rapidement des exigences à l'égard des organismes caritatifs. Nous sommes députés et nous passons nos fins de semaine avec des organismes caritatifs. Je suis très fier du fait que dans ma circonscription, Louis—Saint-Laurent, il y a des dizaines d'organismes caritatifs qui aident les plus humbles d'entre nous, que ce soit les Chevaliers de Colomb, les clubs Optimistes, les groupes d'entraide ou La Luciole, dont j'ai parlé d'ailleurs la semaine dernière, ici à la Chambre, sous les applaudissements nourris des 335 députés dont le et j'en suis très fier.
Selon les principes de transparence et de reddition de comptes, ces organismes ont des comptes à rendre. Pourquoi bafouer ce principe lorsqu'il s'agit des syndicats? Non, cette histoire ne tient pas la route.
Comme le disait Marc Roumy, un agent de bord à Air Canada, le syndicat serait plus fort, plus légitime et renforcé dans son action si, justement, il était tenu à une plus grande reddition de comptes.
Tout à l'heure, la ministre évoquait la possibilité théorique que les projets de loi et soient contestés en cour. En passant, est-ce que cela a été contesté? Non, cela n'a pas été contesté. On disait que ce serait la fin du monde et que cela finirait mal, or cela n'a pas été contesté.
Par contre, nous avons fait des consultations, et voilà que l'ancien juge de la Cour suprême du Canada, l'honorable Michel Bastarache, a témoigné. Qu'a-t-il dit? Il a dit que la question relevait du fédéral parce que c'était une loi sur l'impôt, qu'il n'y avait pas d'empiétement sur les pouvoirs des juridictions fédérale et provinciales et qu'il n'y avait pas de problème en ce qui concerne la Charte canadienne des droits et libertés.
Celui qui a dit cela n'est pas n'importe qui, c'est un ancien juge de la Cour suprême du Canada. J'ose espérer que le gouvernement actuel respecte nos très honorables juges de la Cour suprême du Canada. Cet ancien juge a dit que la loi était correcte, qu'elle passait le test.
Par ailleurs, je me demande quelle est l'urgence dans cette histoire. Le projet de loi a été déposé et la loi a été votée. Pendant quelques mois elle a pu être mise en oeuvre. Y a-t-il eu des contestations? A-t-on porté la cause devant les tribunaux? Je vais vous donner la réponse, c'est non.
En réalité, il est clair que c'est uniquement par opinion politique partisane et pour dire merci aux syndicats d'avoir dépensé des millions de dollars contre le Parti conservateur que le Parti libéral s'est empressé, avec l'appui et le concours du Bloc québécois et du NPD, d'adopter cette loi qui est antidémocratique, qui est contre la transparence et la reddition de comptes. Cela n'a pas de sens dans une démocratie.
N'oublions pas que, dans tout cela, le grand perdant est l'humble travailleur, l'humble syndiqué. Celui ou celle qui travaille fort, qui est père ou mère de famille et qui s'occupe de ses affaires, qui n'a pas le goût de s'occuper des histoires de syndicat et de ces choses-là, c'est lui qui est mis à mal par l'actuel projet de loi, car il aura plus de difficulté à avoir accès aux informations, et il n'y aura pas de démocratie dans son système, comme nous le souhaitions, par vote secret.
Le gouvernement en place fait cela pour dire merci aux grands patrons syndicaux, et il ne respecte pas les humbles travailleurs.
Je suis un gars du Québec, j'ai siégé à l'Assemblée nationale et je peux dire que la Commission Charbonneau, de triste mémoire, a montré hors de tout doute raisonnable que parfois et par malheur il pouvait y avoir des dérives hautement condamnables de la part des syndicats.
Plus de transparence et plus de reddition de comptes, c'est toujours bon pour la démocratie, et c'est surtout toujours bon pour l'humble travailleur qui paie ses cotisations syndicales.
[Traduction]
Qu'on me permette de revenir sur certains propos de la ministre. Elle a dit qu'il fallait un véritable équilibre et que le gouvernement conservateur n'y était pas parvenu. Ce n'est pas vrai. Nous visons le même équilibre et nous y prenons de la même façon, puisque nous voulions que la méthode pour créer un syndicat soit la même que pour le démanteler. Voilà ce que j'appelle équilibré. On nous parle sans cesse d'équilibre, mais nous ne voulons pas autre chose.
La ministre prétend que le projet de loi renforcera et consolidera l'économie. Nous verrons bien. Je suis loin d'être certain qu'on puisse dire une telle chose de ce type d'activité. En revanche, je sais que l'économie irait mieux si le Canada appuyait de bons projets comme ceux proposant la construction de pipelines. Voilà ce qui serait bon pour l'économie du Canada: pas le projet de loi à l'étude, mais les projets bien réels qui nous viennent du secteur privé; ceux-là auraient du bon pour le Canada, pour l'économie et pour les Canadiens.
La ministre parle d'obligation et affirme que les syndicats ont déjà une obligation. Quel est le problème, alors? Ils sont tenus de recopier leurs données; oui, et après? Qu'ils les recopient, c'est tout simple. S'ils ont déjà cette obligation, pourquoi la ministre s'oppose-t-elle à notre proposition, puisque les principes sont les mêmes?
Concernant le projet de loi C-525, elle a déclaré qu'il serait plus difficile de dissoudre un syndicat. Si les travailleurs sont satisfaits de leur syndicat, ils ne chercheront pas à s'en débarrasser, mais s'ils sont en conflit avec leurs patrons et qu'ils se sentent mal défendus par leur chef syndical, il y a une possibilité d'agir par vote secret.
La ministre a déclaré que l'ancien gouvernement était pro-entreprises. Quel est le problème? Qui crée des emplois dans notre société? Le gouvernement? Non. Les municipalités? Non. Les gouvernements provinciaux? Non. Qui crée véritablement des emplois? Les entreprises. Oui, nous sommes fiers de partager les mêmes principes.
Par ailleurs, qui travaillent dans les entreprises? Les travailleurs. Des hommes et des femmes qui travaillent fort, qui se lèvent chaque matin, triment dur et gagnent leur salaire à la sueur de leur front, et nous les en remercions.
[Français]
C'est à eux que nous pensons pour ce projet de loi. Nous pensons à ces gens qui se lèvent le matin, qui travaillent fort et qui voient que leur paie sert à financer les syndicats qui en veulent pour leur argent.
C'est à eux que nous pensons parce que, oui, nous pensons que la richesse se crée par l'entreprise privée, mais nous croyons aussi que cette entreprise privée existe grâce à l'appui, le concours et le travail des Canadiens chevronnés qui se lèvent le matin pour aller gagner leur pain quotidien, et nous leur devons respect, alors que la loi que le gouvernement propose va justement à l'encontre du respect de ces travailleurs.
À notre avis, il est clair que ce projet de loi ne doit pas être maintenu dans sa forme actuelle. Ainsi, je propose avec l'appui du député de la motion suivante:
Que la motion soit modifiée en supprimant tous les mots suivant le mot « Que » et en les remplaçant par ce qui suit: « cette Chambre refuse de donner deuxième lecture au projet de loi C-4, Loi modifiant le Code canadien du travail, la Loi sur les relations de travail au Parlement, la Loi sur les relations de travail dans la fonction publique et la Loi de l'impôt sur le revenu, parce que ce projet de loi enfreint un principe fondamental de démocratie en abolissant la disposition qui prévoit que l'accréditation d'un syndicat à titre d'agent négociateur ou la révocation d'une telle accréditation est subordonnée à l'obtention d'une majorité de votes exprimés lors d'un scrutin secret. »
Ce projet de loi n'a pas de bon sens. Souhaitons que le gouvernement l'abandonne.
:
Madame la Présidente, voilà qui est difficile à battre, mais je pense que je pourrai présenter à la Chambre un peu plus de contenu et peut-être préciser certains faits.
Je tiens à remercier les vaillants Canadiens de Saskatoon-Ouest de m'avoir élue à la Chambre des communes. Je pense que, aujourd'hui, il est particulièrement important de les remercier de leur appui, car ils me rappellent pourquoi je suis ici pour les servir. Il est aussi important que nous nous rappelions qui est touché positivement ou négativement par les décisions que nous prenons tous les jours. Je ne vais pas prendre cette responsabilité à la légère.
Dans ma circonscription, de nombreuses personnes travaillent à temps partiel ou comme contractuels. La majorité d'entre elles travaillent dans les secteurs de la vente au détail et de l'hôtellerie. Un grand nombre de mes concitoyens travaillent dans des milieux syndiqués. D'autres ont été touchés par le ralentissement dans le secteur des ressources. Certains sont propriétaires d'entreprise et comptent des employés. Bon nombre des résidants de ma circonscription sont des néo-Canadiens, immigrants ou réfugiés, qui occupent deux ou trois emplois occasionnels ou à temps partiel et qui tentent d'atteindre un juste équilibre entre la vie familiale, l'adaptation à un nouveau pays et l'apprentissage d'une nouvelle langue et d'une culture qui leur est inconnue. Chacun de ces travailleurs mérite d'être protégé.
Le projet de loi dépasse donc la politique partisane. Il concerne les gens qui nous ont élus et il a pour but d'améliorer le sort des gens que nous représentons. Voilà pourquoi je l'appuie. Je l'appuie parce que je me soucie des droits et du bien-être des gens de ma circonscription et de mes autres concitoyens.
Le projet de loi C-4 permet, dans une modeste mesure, de rétablir et de respecter les droits des travailleurs et des travailleuses qui ont bâti le Canada. Pour une néo-démocrate comme moi, il n'est pas difficile d'appuyer le projet de loi C-4. Je suppose que personne ne s'étonnera que mon parti appuie cette mesure législative.
Tous les Canadiens devraient s'étonner, par contre, que le gouvernement doive — et j'espère qu'il en a honte — rétablir les droits que les Canadiens ont durement gagnés: leurs droits constitutionnels, le droit à la protection de leurs renseignements personnels, la liberté d'association et la liberté de parole. Il a fallu se battre pendant des décennies pour obtenir ces droits. Le débat d'aujourd'hui inspire donc des sentiments contradictoires.
D'une part, nous sommes contents que les Canadiens puissent jouir de nouveau de certains droits essentiels. D'autre part, nous nous inquiétons que l'ancien gouvernement ait ainsi pu saper les droits des travailleurs. Nous demandons donc au gouvernement actuel de se montrer vigilant et de rétablir tous les droits qu'on a volés aux Canadiens. Nous lui demandons aussi de moderniser les parties du Code canadien du travail qui sont dépassées depuis près de 60 ans.
Un bon moyen de remédier à ce problème serait de donner immédiatement suite aux recommandations du rapport publié au terme de l'examen de 2006 du Code du travail. On a déjà trop tardé à y donner suite. Bon nombre de ces recommandations et de ces mises à jour indispensables seraient avantageuses pour les nombreux Canadiens qui cumulent deux ou trois emplois à temps partiel, qui essaient de subvenir aux besoins de leur famille et d'acheter une maison ou de l'entretenir. En effet, la propriété est de plus en plus hors de la portée des Canadiens de la classe moyenne et, à plus forte raison, des gens qui cumulent plusieurs emplois au salaire minimum.
C'est une vérité simple et peut-être évidente: il est plus facile de détruire que de construire. Quiconque a vécu l'angoisse de la page blanche, de la toile vierge, de la planche à dessin ou d'un site de forage fraîchement arpenté le sait. Il faut beaucoup de travail pour créer quelque chose. Il faut du temps, de la persévérance et de la patience. Ce n'est pas pour les gens qui ont froid aux yeux. En revanche, détruire, c'est facile. Dès le plus jeune âge, on s'en rend compte. Un enfant d'un an démolira joyeusement, en quelques secondes, le gâteau d'anniversaire que ses parents ont mis une heure et demie à préparer. Au cours des 10 dernières années, nous avons assisté à une bonne dose de destruction, dans un esprit beaucoup moins enjoué et humoristique que l'aplatissement d'un gâteau.
En quelques années, nous avons vu toute la population du pays perdre des droits qu'elle avait mis des dizaines d'années à conquérir, à consolider et à élargir. Ce sont des droits qui nous protègent tous, mais, surtout, qui protègent les plus vulnérables parmi nous.
En quelques années, le gouvernement précédent a piétiné et malmené des droits chers aux Canadiens, spécialement les Canadiens qui se soucient de l'environnement, des services sociaux, des droits des travailleurs, des droits des femmes, des démunis et des autres personnes ou communautés qui sont marginalisées dans ce grand pays. Ils ont aussi foulé aux pieds les droits des gens qui ont à coeur une gestion financière saine et honnête, une économie vigoureuse ainsi qu'une bonne éducation et de bonnes perspectives d'avenir pour les enfants. Ils ont particulièrement violé les droits des gens qui s'intéressent au sort des peuples autochtones, à leurs langues, à leurs cultures et aux personnes qui les composent. Ce ne sont pas des concepts qui s'excluent l'un l'autre, mais bien des principes qui vont de pair. Tout le monde gagne à être solidaire.
Heureusement, nous vivons aujourd'hui un nouveau départ. Le projet de loi est un formidable premier pas. Toutefois, nous devons faire mieux, être meilleurs et avoir des rêves beaucoup plus ambitieux, car il nous reste beaucoup de chemin à rattraper.
J'implore le parti qui forme le gouvernement d'être audacieux et de prendre le temps de garantir le respect des droits des gens qui nous ont élus députés, mais aussi de leur en redonner, parce que ce sont ces gens qui composent notre grand pays. Chacun d'entre eux est un vaillant Canadien.
Nous savons aussi que de nombreux Canadiens souffrent aujourd'hui. Nombreux sont ceux qui ont perdu leur emploi et qui risquent de perdre leur maison, s'ils ne l'ont pas déjà perdue. Nombreux sont ceux qui ont régulièrement recours aux banques alimentaires et aux refuges d'urgence qui, dans certains cas, deviennent des refuges permanents. C'est inacceptable dans un pays aussi extraordinaire que le Canada. Nous pouvons et devons faire mieux.
Le projet de loi était inutile, discriminatoire et conçu pour imposer des exigences de déclaration lourdes et ridiculement détaillées à un groupe donné, à savoir les syndicats. Le gouvernement précédent a forcé l'adoption de ce projet de loi, en dépit de la forte opposition manifestée non seulement par les syndicats, mais aussi par un large éventail de parties intéressées. Pourquoi cette opposition? Parce que les effets néfastes du projet de loi allaient avoir de graves répercussions sur tous les Canadiens.
Tous ces groupes et ces associations estimaient que les droits des personnes qu'ils représentaient étaient importants, qu'elles fassent partie ou non d'un syndicat. Certains de ces groupes et individus étaient des experts en droit constitutionnel et en matière de protection des renseignements personnels, il y avait aussi l'Association des joueurs de la LNH, des gouvernements provinciaux, des sénateurs conservateurs et libéraux, le commissaire à la protection de la vie privée du Canada, l'Association du Barreau canadien, ainsi que l'industrie de l'assurance et des fonds mutuels.
En outre, nous estimons, à l'instar du commissaire à la vie privée du Canada, que ce projet de loi va à l'encontre de la Charte canadienne des droits et libertés. S'il n'est pas abrogé, il sera rejeté par les tribunaux.
Les néo-démocrates se sont opposés au projet de loi à toutes les étapes parce que c'était une mesure législative aussi inutile qu'irresponsable qui faussait l'idée même d'équité et de justice dans les négociations entre les parties et qui portait atteinte au droit fondamental à la libre négociation collective. C'était une attaque partisane contre les hommes et les femmes qui vont au travail tous les jours pour subvenir aux besoins de leur famille.
Le Canada a besoin d'un mouvement syndical fort et sain. Au fil de l'histoire, les syndicats ont fait beaucoup au Canada non seulement pour leurs membres, mais aussi pour la société dans son ensemble. Quand les syndicats sont affaiblis, tous les travailleurs s'en ressentent. Pourquoi? Parce que, contrairement à ce que proclament ceux qui se sentent menacés par les associations ouvrières, c'est-à-dire le 1 % des plus riches et quelques conservateurs malavisés, les attaques contre la négociation collective ne stimulent pas la croissance économique. Elles favorisent non pas la santé de l'économie, mais l'inégalité.
En 2002, s'appuyant sur plus de 1 000 études portant sur l'incidence des syndicats sur les économies nationales, la Banque mondiale a constaté qu'un taux de syndicalisation élevé conduit à une plus grande égalité des revenus, à une baisse du chômage et de l'inflation, à une productivité accrue et à une réaction plus rapide aux ralentissements économiques. Une réaction rapide à un ralentissement économique serait quelque chose de positif ces jours-ci, il me semble.
Le gouvernement précédent prétendait alors qu'il agissait au nom de la transparence, mais les conservateurs ont omis de mentionner que les syndicats devaient déjà mettre leurs renseignements financiers à la disposition de leurs membres. Le projet de loi constitue une solution inutile et superflue à un problème inexistant.
Personne n'a encore dit que le projet de loi coûterait très cher aux contribuables pour absolument rien.
Le directeur parlementaire du budget estime qu'il en coûterait bien au-delà des 2,4 millions de dollars alloués à l'Agence du revenu du Canada pour exercer une telle surveillance. En fait, on a estimé que le projet de loi coûterait à l'Agence du revenu du Canada environ 21 millions de dollars, les deux premières années, pour créer la base de données, puis environ 2,1 millions de dollars par année par la suite. Certaines estimations sont encore plus élevées. Je m'en tiens aux plus modestes.
Ainsi, la mise en oeuvre des dispositions du projet de loi coûtera ridiculement cher pour ce qui constitue manifestement un harcèlement superflu et inutile. L'abrogation des changements instaurés par projet de loi permettrait tant au gouvernement qu'aux syndicats d'économiser des millions de dollars par année. C'est de l'argent qu'il serait préférable de consacrer à stimuler l'emploi plutôt qu'à lui nuire. Bref, ce projet de loi n'aurait jamais dû voir le jour et son abrogation n'est qu'une question de bon sens.
De la même manière, le projet de loi , un projet de loi d'initiative parlementaire appuyé par le gouvernement précédent, visait à compliquer la syndicalisation et à faciliter la révocation de l'accréditation des syndicats. Là encore, le gouvernement précédent voulait régler un problème inexistant.
Le projet de loi C-525 s'attaque à un droit fondamental, le droit d'association, en rendant beaucoup plus difficile l'accréditation des nouvelles associations de travailleurs ou des nouveaux syndicats et beaucoup plus facile la révocation d'accréditations syndicales. Les lois du travail ont été modifiées malgré l'absence totale de preuve de l'existence d'un problème dans l'ancien système d'accréditation syndicale.
La raison d'être d'un syndicat, comme les autres types d'association, telle que l'Association des professionnels en technologie de l'information ou l'Institut canadien des ingénieurs, c'est d'offrir du soutien et une voix à ses membres. Un gouvernement aurait-il le droit, par exemple, de s'immiscer dans la gestion de l'Association canadienne des producteurs pétroliers? Absolument pas. Alors pourquoi le gouvernement devrait-il s'immiscer dans la gestion quotidienne d'une association de travailleurs ou d'un syndicat? À première vue, cela paraît tout simplement absurde.
Il me semble qu'un gouvernement devrait consacrer son temps, son budget et ses efforts à des choses beaucoup plus importantes. Or, les efforts liés à une telle ingérence destructrice sont encore plus infâmes que l'obsession étrangement enfantine de détruire les syndicats, et cela a une incidence négative sur tous les Canadiens. Peu importe si une personne appuie les syndicats ou non, le fait est que les syndicats sont une force motrice qui permet de veiller à ce que les libertés, les protections et les droits fondamentaux de tous les Canadiens, qu'ils soient syndiqués ou non, soient respectés.
La santé des syndicats canadiens est primordiale pour les droits de chaque travailleur canadien. De plus, comme on l'a déjà mentionné, les associations organisées de travailleurs sont importantes pour les Canadiens et l'économie. Les salaires plus élevés négociés par les syndicats améliorent la vie des Canadiens ordinaires et permettent d'injecter 786 millions de dollars de plus chaque semaine dans l'économie canadienne. Faire obstacle au mieux-être des travailleurs canadiens, c'est une mauvaise politique, une mauvaise gouvernance, une mauvaise gestion financière, et c'est mauvais pour l'économie.
Le NPD et les syndicats canadiens se réjouissent donc que le gouvernement fédéral dépose une mesure législative visant à abroger les changements controversés amenés par les projets de loi et .
Hassan Yussuff, président du Congrès du travail du Canada, a déclaré:
[...] ces lois n'étaient rien d'autre qu'une tentative visant à miner la capacité des syndicats à accomplir leur travail important pour protéger les emplois, promouvoir la santé et la sécurité au travail et défendre les intérêts de tous les travailleurs et travailleuses canadiens.
Mark Hancock, président national du Syndicat canadien de la fonction publique l'a confirmé en déclarant:
C'est une bonne nouvelle pour tous les travailleurs au Canada. Ces lois étaient clairement des attaques politiques contre les syndicats et nous sommes heureux de voir que le nouveau gouvernement a rapidement corrigé la situation. C'est un geste de respect important à l'endroit des syndicats qui sont la voix démocratique des travailleurs.
Dans la même veine, le président national des TUAC, Paul Meinema, a déclaré ceci:
Les TUAC sont très heureux que le gouvernement présente le projet de loi C-4. Notre syndicat s'est vigoureusement opposé au projet de loi C-377, qui a été présenté par le gouvernement conservateur au cours de la dernière législature. Ce projet de loi était antidémocratique et il s'inscrivait dans le cadre de la campagne que le gouvernement conservateur a menée contre les travailleurs et la démocratie en milieu de travail. Il constituait également une grave atteinte à la vie privée des syndiqués et empiétait sur la compétence des provinces, qui sont responsables des relations de travail. L'abrogation du projet de loi C-377 est une mesure positive pour tous les Canadiens, car la mise en oeuvre et le suivi de celui-ci auraient coûté très cher.
Le NPD continuera d'exiger que le gouvernement rétablisse et améliore les droits à la négociation collective et offre des conditions de travail justes à tous les Canadiens. Le NPD continuera d'exercer des pressions sur le gouvernement pour qu'il rétablisse un salaire minimum fédéral et qu'il adopte une loi anti-briseurs de grève et une loi proactive en matière d'équité salariale. Parallèlement, le NPD exigera que le gouvernement abroge l'une des dangereuses mesures législatives adoptées par le gouvernement précédent, qui s'appelle elle aussi C-4, question de compliquer les choses. Dans un article publié en 2013 dans le Huffington Post, Larry Rousseau a déclaré que le projet de loi C-4 précédent était explosif et qu'il nous faisait régresser de près de 50 ans. Un projet de loi aussi rétrograde, explosif et ouvertement motivé par des raisons idéologiques doit être abrogé, et non réexaminé.
Qu'est-ce qu'un projet de loi qui limite le droit d'une personne de refuser un travail dangereux peut bien apporter? Que peut-on réexaminer au juste dans un projet de loi qui abolit les postes d'agents de santé et de sécurité indépendants et qui empêche les travailleurs de la fonction publique fédérale de s'adresser à la Commission canadienne des droits de la personne et aux tribunaux lorsqu'ils sont victimes de discrimination en milieu de travail et ont des plaintes à formuler? Si on accepte de réexaminer une mesure législative aussi insultante, on lui donne de la légitimité. Le moment est venu de l'abroger.
Le NPD, qui s'est battu avec acharnement contre ces mesures législatives inutiles et irresponsables, accueille favorablement les changements présentés par le gouvernement actuel. Il y a déjà trop longtemps qu'on s'en prend aux droits des travailleurs, et nous faisons un premier pas dans la bonne direction en abrogeant ces projets de loi, mais il faut faire beaucoup plus pour améliorer les droits et les conditions de travail des Canadiens.
Le NPD exhortera le gouvernement à rétablir la bonne foi dans la négociation avec les travailleurs de la fonction publique, à rétablir le salaire minimum fédéral tout en veillant à ce que les travailleurs bénéficient d'une protection en matière de santé et de sécurité équitable et indépendante, et à mettre en place une loi contre les briseurs de grève et en faveur de l'équité salariale, car tous les travailleurs canadiens méritent d'être traités de façon équitable et avec respect.
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Madame la Présidente, c'est un plaisir pour moi d'intervenir dans le débat sur le projet de loi . Mais avant de commencer, je précise que je partagerai mon temps de parole avec la députée de .
J'aimerais tout d'abord faire un court survol de mes antécédents, car je pense qu'il est important pour les députés d'en face de savoir que je suis un de ces dirigeants dont ils se plaisent à parler. Je participais aux plus hautes instances du mouvement syndical des années 1980, même 1970, avant de devenir député. Je dois être celui à qui l'on reproche de n'avoir rendu aucun compte, de ne pas avoir été transparent et d'avoir quelque chose à cacher, le dirigeant problématique auquel s'attaquait le projet de loi en question.
Je voulais d'emblée jouer franc jeu et avouer ma partialité. Je suis un syndicaliste et j'en suis fier. Le mouvement syndical a une longue histoire au Canada, et le Canada a su composer avec les changements qu'il a entraînés.
Parlons un peu de l'histoire du mouvement syndical. Il est évident que ce mouvement a eu d'énormes répercussions sur les cols bleus et les travailleurs du Canada. Il leur a permis, entre autres, de bénéficier de meilleures conditions de travail au chapitre de la rémunération, des heures de travail, de la santé et de la sécurité. C'est l'une des principales raisons pour lesquelles les syndicats ont été créés. Au début de notre histoire, de très fortes pressions étaient exercées sur les travailleurs pour qu'ils travaillent dans des conditions dangereuses. Le mouvement syndical a vu le jour parce que les travailleurs canadiens n'étaient pas suffisamment protégés.
Je veux parler aux députés de la politique de nivellement par le bas menée par le Parti conservateur — et le Parti réformiste avant lui — à la Chambre des communes au cours des 20 dernières années. J'ai suivi ce dossier, et leur politique m'effraie. Prenons l'exemple du Régime de pensions du Canada et des pensions, en général.
Le mouvement syndical a joué un rôle déterminant dans la décision d'accorder de bonnes pensions aux Canadiens d'un bout à l'autre du pays afin de leur permettre d'arrondir leur revenu de retraite parce que nous savons, bien sûr, que le gouvernement du Canada ne peut pas s'occuper de toutes les personnes âgées à la retraite. Les régimes de pensions financés par les cotisations des employeurs et des employés occupent une place très importante dans l'économie canadienne d'aujourd'hui.
Nous devons parler non seulement de la structure de négociation collective, mais aussi des aspects sociaux qu'apportent la négociation collective et les syndicats.
J'aimerais parler un peu d'une étude réalisée en 2012 par le Boston Consulting Group, au sujet de laquelle j'ai lu. Voici ce que j'ai découvert. En moyenne, 14 cents de chaque dollar de revenu dans les collectivités de l'Ontario proviennent des pensions. Cela signifie que, en Ontario, 7 % de tous les revenus dans nos villes et villages, ou 27 milliards de dollars, sont dérivés de régimes de pension à prestations déterminées.
Plutôt que de tenter de diminuer le mouvement syndical, nous devrions en fait essayer de renforcer nos relations avec les employeurs et les employés et faire en sorte qu'il y ait davantage de régimes de pension parrainés par l'employeur pour que les retraités, les gens que nous représentons à la Chambre, aient une bonne retraite.
Je suis fier de représenter des cheminots, des travailleurs de scieries et des mineurs retraités, tous ces gens de Kenora—Rainy River, maintenant la circonscription de Kenora, en tant que député depuis 16 ans. Ces gens ont de bonnes pensions. Ces travailleurs étaient représentés par des syndicats. Ils avaient d'énormes avantages sociaux grâce à de bonnes négociations collectives.
Cela ne veut pas dire que les employeurs ne faisaient pas d'argent. J'étais un cheminot. J'ai représenté les syndicats des chemins de fer. Ces sociétés de chemin de fer faisaient de l'argent à l'époque où j'ai négocié des conventions collectives avec elles.
Le fait que le gouvernement précédent a estimé qu'il était dans son meilleur intérêt d'essayer de diminuer le mouvement syndical m'amène à me demander quelle était réellement sa motivation. En fait, cela cause plus de tort que de bien au Canada. Nous devons renforcer la possibilité pour les syndicats de collaborer avec le gouvernement et les employeurs, et non l'inverse.
L'ancien gouvernement a créé un dangereux précédent. Il a toujours été difficile de concilier les intérêts des employeurs et des employés. Nous avons passé 100 ans, je dirais, à tenter d'atteindre un juste équilibre aux paliers provincial, fédéral et même municipal. Puis, on nous a imposé un projet de loi d'initiative parlementaire, sans la moindre discussion avec les principaux intéressés — les travailleurs, le gouvernement et les employeurs — au moyen du processus tripartite qu'utilise le ministère fédéral du Travail d'aussi loin que je me rappelle. Voilà qui crée un dangereux précédent, quel que soit le gouvernement.
Même le gouvernement de Brian Mulroney n'aurait pas fait une telle chose. J'étais député de l'opposition lorsqu'il a voulu apporter des changements au Code canadien du travail. Il a eu recours au processus tripartite.
Le Parti conservateur — et je crois qu'il y a encore trop de réformistes dans ce parti — doit sincèrement se demander pourquoi au juste il a voulu intervenir dans des dossiers de compétence provinciale, qui n'ont rien à voir avec le gouvernement fédéral, en utilisant la Loi de l'impôt sur le revenu.
C'est exactement pourquoi le gouvernement actuel veut abroger les mesures législatives en question. D'abord, elles ne sont pas du ressort du gouvernement fédéral. Ensuite, elles sont inconstitutionnelles. Nous le savons tous et nous savons que si nous n'agissons pas, les tribunaux les rejetteront comme ils ont rejeté de nombreuses mesures législatives présentées par le gouvernement conservateur.
Nous faisons ce qui s'impose. Nous sommes en train d'atteindre un juste équilibre, ce qui est toujours difficile à faire. Parfois, les travailleurs font la grève. C'est un fait. Ils doivent être en mesure de faire cela. Ils doivent être en mesure de former un syndicat, et ils doivent avoir la possibilité de le faire sans que tout le monde soit au courant de leur stratégie et de leur plan. Il est très difficile de négocier lorsqu'on a les mains liées. En vertu de cette loi, le gouvernement conservateur souhaitait forcer les syndicats à informer les employeurs de toutes leurs ressources financières, des noms de leurs interlocuteurs et de ce qu'ils entendaient faire.
Un syndicat est libre d'investir dans des causes sociales ou des campagnes. Je le sais, puisque j'ai déjà été dirigeant syndical. Les membres d'un syndicat savent comment leur argent est dépensé. Il est ridicule qu'un parti laisse entendre aux Canadiens moyens que les travailleurs ne savent pas à quoi servent leurs cotisations syndicales. Nous savons tous qu'il s'agit tout simplement de faits inventés de toutes pièces pour démontrer la soi-disant pertinence de ces mesures.
Ces deux mesures législatives ont ébranlé l'équilibre précaire que les législateurs canadiens essaient depuis longtemps de maintenir. Les dispositions législatives en cause seront abrogées parce que nous voulons que les rapports entre le milieu syndical, le gouvernement et les employeurs soient respectés et que les négociations collectives se fassent comme elles se sont toujours faites, c'est-à-dire entre l'employeur et les syndicats. Les parties finiront par s'entendre. Voilà ce que le projet de loi fera pour les travailleurs canadiens et les employeurs.
J'aimerais parler brièvement de l'importance des nouveaux rapports du gouvernement avec le milieu syndical et avec l'ensemble des Canadiens. Au cours des prochains mois, le gouvernement abrogera probablement un certain nombre de mesures législatives que les députés d'en face ont adoptées et qui, selon nous, ne permettent pas de bâtir une société juste. J'espère que les députés de ce côté-ci ne sentiront jamais le besoin de se justifier d'agir ainsi. Nous avons fait campagne en promettant de ne plus permettre que de telles choses se produisent. Nous respecterons le mouvement syndical et les Canadiens. Voilà ce que nous ferons.
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Madame la Présidente, je vais suivre le magnifique exemple du député de , et commencer par dire quelques mots aux députés sur mes antécédents.
Je tiens à préciser d'entrée de jeu qu'avant d'être députée, j'ai eu la chance de diriger une grande société. J'ai oeuvré dans le monde des affaires et j'en suis très fière.
Mon père a travaillé à Postes Canada pendant près de 30 ans. Il était membre du syndicat. Si ma mère ne vit pas dans la pauvreté en ce moment, c'est parce que les prestations de retraite permanentes de mon père nous aident grandement. Je le mentionne parce que je crois qu'il faudrait traiter tous nos partenaires dans l'économie de façon juste et équilibrée, qu'il s'agisse de grandes entreprises ou de syndicats. C'est essentiellement le principe sur lequel repose le projet de loi dont je vais parler aujourd'hui, le projet de loi .
Je suis la très fière députée de Davenport, une circonscription dans le secteur ouest du centre-ville de Toronto. Quelques syndiqués y habitent, dont des travailleurs de la construction et des gens de métier, notamment des peintres et des menuisiers du LiUNA, ainsi que des fonctionnaires et des employés de Postes Canada. Il y a de nombreux autres syndicats que je n'ai pas mentionnés. Cependant, là où je veux en venir, c'est qu'il y a de nombreux syndiqués qui souhaitent, tout comme l'ensemble des Canadiens, que soit adoptée une politique fédérale juste et équilibrée en matière de travail. C'est ce que nous tentons de faire au moyen du projet de loi .
Je suis heureuse de prendre la parole pour appuyer le projet de loi , qui vise à abroger les modifications législatives découlant des projets de loi et . J'invite également tous les députés à appuyer ce projet de loi important.
Comme je l'ai indiqué au début de mon intervention, de façon générale, le projet de loi vise à rétablir une approche juste et équilibrée en matière de relations de travail au Canada. Comme le gouvernement a promis aux Canadiens qu'il ferait les choses différemment dès le début, les mots « équité » et « équilibre » correspondent à ma vision des choses. Nous sommes d'avis que la façon dont nous faisons les choses est aussi importante que ce que nous faisons. Les lois qui nuisent aux relations de travail entre le gouvernement et les syndicats, entre les employeurs et les employés et entre les différents ordres de gouvernement ne sont d'aucune utilité pour personne. Des relations de travail mauvaises ou conflictuelles sont destructrices. Elles minent le fondement d'une structure, jusqu'à ce que celle-ci s'écroule. Toutefois, c'est cette structure qui soutient les travailleurs, les employeurs et notre économie dans son ensemble. Nous en avons donc besoin pour être forts.
Ma collègue la a abordé certaines subtilités des projets de loi et . J'aimerais utiliser le temps qui m'est alloué pour parler des répercussions de ces projets de loi sur les syndicats et les travailleurs et de la façon dont ceux-ci et tous les Canadiens profiteraient de l'abrogation des modifications législatives découlant des projets de loi et .
Je parlerai d'abord du projet de loi . Les députés devraient tenir compte du fait que ce projet de loi contraint les syndicats et les fiducies de syndicat à fournir des renseignements financiers détaillés ainsi que d'autres renseignements à l'Agence du revenu du Canada, notamment les salaires et le temps consacré à des activités politiques ou des activités de lobbying.
Ce projet de loi exige aussi la divulgation de tous les déboursés supérieurs à 5 000 $ effectués par les syndicats, y compris le nom et l'adresse des fournisseurs des biens ou services achetés. Beaucoup d'autres renseignements sont exigés, mais je n'en parlerai pas. L'élément essentiel, cependant, c'est que le projet de loi exige des renseignements qu'aucun autre organisme n'est tenu de fournir, qu'il s'agisse d'organismes publics, privés, caritatifs ou sans but lucratif, ou même de partis politiques. Pour certains, cela pourrait ne pas sembler tout à fait déraisonnable à première vue, mais si l'on creuse un peu, on constate que les répercussions sont sérieuses et considérables.
D'abord, cette mesure législative crée un niveau supplémentaire de tracasseries administratives inutiles, ce qui serait particulièrement difficile pour les petits organismes qui disposent de moins de ressources. L'Agence du revenu du Canada assumerait une part du fardeau, car elle devrait développer de nouveaux systèmes de TI coûteux et d'autres processus administratifs pour appliquer le projet de loi. Ce sont des frais inutiles que les Canadiens devraient payer. Cela est inutile parce que la loi prévoit déjà que les syndicats doivent rendre des comptes à leurs membres sur le plan financier, comme on l'a entendu plus tôt au cours du débat. Le Code canadien du travail couvre tout cela.
De plus, presque toutes les provinces ont mis en place des mesures de reddition de comptes semblables. Le projet de loi impose un lourd fardeau financier et administratif aux organisations ouvrières, aux fiducies de syndicat et aux organismes gouvernementaux, entre autres, tout cela pour des renseignements que d'autres organismes ne sont pas tenus de fournir. Comme si ce n'était pas suffisant, à défaut de présenter leur rapport à temps, les organisations doivent payer une amende de 1 000 $ par jour de retard, jusqu'à un maximum de 25 000 $.
Heureusement, ma collègue la a pris toutes les mesures nécessaires pour renoncer à l'exigence relative aux rapports pour le moment. Toutefois, nous savons qu'il s'agit d'une solution temporaire étant donné que la renonciation ne s'applique qu'à l'exercice financier de 2016. Outre l'ampleur et l'injustice du fardeau administratif en général, les exigences en matière de rapport auraient aussi des conséquences sur le processus de négociation collective, donnant un avantage indu aux employeurs à la table de négociation. Par exemple, les employeurs auraient accès à des renseignements détaillés sur les fonds de grève des syndicats, ce qui leur permettrait de calculer pendant combien de temps les syndiqués seraient capables de faire la grève en cas de conflit de travail. Si ce n'est pas une situation inéquitable, je ne sais pas ce que c'est.
De toute évidence, le projet de loi est inutile et discriminatoire. Il désavantage clairement les syndicats dans le processus de négociation collective. Je crois qu'il s'agit essentiellement d'une tentative de rendre la vie difficile aux syndicats et de semer la discorde entre les employeurs et les travailleurs au Canada.
Cela m'amène à parler du projet de loi . Ce projet de loi a apporté des modifications au Code canadien du travail, à la Loi sur les relations de travail au Parlement et à la Loi sur les relations de travail dans la fonction publique qui ont une incidence sur la façon d'accréditer les syndicats et de révoquer leur accréditation. Il complique l'accréditation d'un syndicat à titre d’agent négociateur et il en facilite la révocation. Les modifications exposent davantage le processus à une ingérence de la part de l'employeur et rendent la syndicalisation plus difficile.
Le projet de loi non seulement pose problème pour les syndicats, mais il impose également de lourds fardeaux à d'autres organismes. Par exemple, il a des répercussions concrètes sur des organismes comme le Conseil canadien des relations industrielles et la Commission des relations de travail et de l'emploi dans la fonction publique. Ces deux organismes doivent assumer l'ensemble des coûts et des responsabilités logistiques qu'implique la tenue de scrutins de représentation. En raison des modifications apportées, le Conseil canadien des relations industrielles serait obligé de tenir un scrutin en toutes circonstances et non seulement lorsque les travailleurs qui ont signé une carte d'adhésion à un syndicat ne sont pas majoritaires, ce qui représenterait une charge de travail cinq fois plus élevée pour lui.
Ces projets de loi ne contribuent pas de façon positive aux relations de travail au Canada. En fait, elles causent des torts bien réels. Nous savons tous que, lorsque des politiques sont élaborées sans consultations appropriées, comme ce fut le cas de ces deux projets de loi, elles finissent bien souvent par causer plus de mal que de bien. Les libéraux estiment qu'il est possible de modifier les politiques relatives à la main-d'oeuvre en faisant participer concrètement les syndicats, les employeurs, les intervenants, les provinces, les territoires et la population canadienne au processus. C'est la seule façon de garantir une approche juste et équilibrée en matière de relations de travail au Canada. Comme nous l'avons déjà mentionné, il est essentiel d'établir de bonnes relations de travail pour protéger les droits des travailleurs canadiens et assurer la croissance et la prospérité de la classe moyenne. Les bonnes relations de travail sont également à la base d'un système dans le cadre duquel les employeurs et les syndicats jouent un rôle utile en veillant à ce que les travailleurs reçoivent un salaire décent et soient traités équitablement.
J'invite tous mes collègues à appuyer le projet de loi et à rétablir ainsi une approche juste et équilibrée en matière de relations de travail, car c'est ce que tous les Canadiens veulent et méritent.
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Monsieur le Président, c'est un honneur d'intervenir à la Chambre aujourd'hui. Je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Je tiens tout d'abord à remercier tous les députés qui ont voté en faveur de mon initiative parlementaire, le projet de loi , durant la précédente législature. Je suis très déçu par la façon dont les députés libéraux, néo-démocrates et autres définissent le présent débat.
Mon projet de loi n'était pas antisyndical. Il est établi depuis longtemps que les syndicats ont le droit d'exister, et la Charte garantit aux Canadiens le droit de s'associer et de s'affilier. Rien de tout cela n'est remis en question.
Mon projet de loi n'était pas antisyndical. Il venait renforcer la démocratie, et sa mise en oeuvre devait se conjuguer à celle du projet de loi , qui venait renforcer la transparence. Telle était la raison d'être de ces projets de loi.
Mon projet de loi était le fruit de consultations avec mes électeurs. Les libéraux et les néo-démocrates ont beau parler de consultations, les seules personnes qu'ils consultent sont les dirigeants syndicaux ou les grandes sociétés.
Le Parti conservateur communique quotidiennement avec les Canadiens ordinaires. Nous savons que nous sommes du bon côté dans ce dossier. Nous savons que nous avons raison parce que les données de sondages brossent un excellent portrait de la position des Canadiens, des travailleurs et, tout particulièrement, des dirigeants syndicaux dans ce dossier.
J'ai déjà reçu de nombreux appels de gens de ma circonscription et de syndiqués qui sont déçus que le gouvernement libéral juge prioritaire de défaire ce que nous avons pu accomplir au cours de la législature précédente, c'est-à-dire imposer la tenue d'un scrutin secret lorsqu'il s'agit d'accréditer un syndicat ou de révoquer une accréditation syndicale.
Comment peut-on parler de démocratie si on retire le droit à un scrutin secret? Il est établi depuis longtemps que le scrutin secret est le propre de toute démocratie moderne. Les députés estimeraient-ils être ici légitimement s'ils pouvaient aller de porte en porte, accompagnés d'un ou deux amis, vendre leur salade et inciter les gens à signer sur-le-champ un bulletin de vote afin de voter pour eux? C'est pourtant exactement ce qui se produit avec le processus actuel de vérification de cartes.
J'ai été membre d'un syndicat, et mon syndicat m'a bien servi lorsque j'en ai eu besoin. Toutefois, dans le couloir, j'ai aussi entendu mes délégués syndicaux utiliser ces fameuses tactiques dont nous entendons tout le temps parler: les menaces et l'intimidation, la brusquerie, les arguments appuyés en haussant le ton. L'important, ce n'était pas d'avoir raison, c'était de parler fort. Ce n'était pas nécessaire. Je n'avais pas besoin qu'on me convainque. J'allais appuyer ce que nous déciderions en groupe. Je n'avais pas besoin qu'on m'intimide ou qu'on me fasse rentrer dans le rang.
En tant que conseiller municipal, j'ai également participé à des négociations, au nom de contribuables, pour un syndicat du secteur public. J'ai participé à des négociations secrètes, un peu comme celles que dénonce le NPD lorsqu'il s'agit de pourparlers commerciaux. Toutes les négociations se font ainsi. Je n'ai jamais entendu un député néo-démocrate dire que les négociations syndicales devraient se faire au vu et au su de tout le monde. Or, c'est pourtant ainsi qu'ils croient que le Partenariat transpacifique aurait dû être négocié.
C'est de l'hypocrisie, ni plus ni moins. Cela dit, je sais ce qui se passe dans ces négociations. Je sais à quels intérêts veillent les dirigeants syndicaux. Peu importe le sujet de la négociation, ils s'assurent que les membres aux échelons les plus élevés, ceux ayant le plus d'ancienneté, ne sont pas désavantagés, alors que les nouveaux travailleurs, les membres les plus vulnérables des syndicats, sont laissés pour compte. Les membres ayant le plus d'ancienneté voient à leurs propres intérêts. Ce sont eux qui grimpent les échelons des syndicats, tandis que les membres ayant le moins d'ancienneté demeurent vulnérables. Peu importe la négociation, les grands dirigeants syndicaux veillent d'abord et avant tout à leurs propres intérêts.
Comment les syndiqués peuvent-ils exercer leur droit de demander des comptes à leurs dirigeants syndicaux si ces derniers ne représentent même pas les nouveaux membres du mieux qu'ils le peuvent? C'est impossible parce qu'il n'existe aucun scrutin secret obligatoire permettant de déterminer qui représenterait ces personnes à la table des négociations collectives. La tenue d'un tel scrutin est absolument essentielle.
L'autre côté se plaint de nombre de ces questions, du caractère antisyndical du projet de loi et du fait qu'il crée des inégalités. En fait, le projet de loi a établi le même processus pour l'accréditation d'un syndicat et la révocation d'une telle accréditation. Or, la ministre prétend que les libéraux vont rétablir une approche mieux équilibrée. À son avis, une telle approche rendrait beaucoup plus facile l'accréditation d'un syndicat et beaucoup plus difficile la révocation de son accréditation. Si le processus est le même, je ne comprends pas comment cela fait pencher la balance. On la remet plutôt à zéro.
Les chefs syndicaux ne voudraient-ils pas voir leur présence à titre d'agent négociateur au nom des employés ratifiée par un scrutin secret? Ne pourraient-ils pas ainsi faire leur travail en toute confiance, sachant qu'ils ont l'appui de 50 % plus un des membres du syndicat pour négocier une entente dans leur intérêt supérieur?
Avant que mon projet de loi ne soit adopté, on avait recours à un système de vérification des cartes. C'est bien. On utilise encore ce système. Il sert seulement à déterminer le seuil à partir duquel il faut demander un vote. C'est correct. Mais il faut un moyen d'évaluer les intérêts.
On peut cependant faire signer une carte sous n'importe quel prétexte. On peut apporter une carte à une personne qui ne maîtrise ni le français, ni l'anglais en lui disant qu'elle doit la signer pour toucher son salaire et ses prestations. La personne signe donc la carte, sans savoir ce qu'elle signe. Du jour au lendemain, plus de la moitié des employés, soit 50 % plus un, se retrouvent membres du syndicat. C'était automatique. Il fallait avoir 50 % plus un. C'était automatique.
N'y a-t-il pas là un problème? Personne ne voit quelque chose qui cloche? Cette formule ouvrait la porte aux abus et à l'intimidation.
Qu'y a-t-il de mal au scrutin secret?
J'ignore qui les membres du Parti libéral ont consulté — ils se sont réunis à huis clos peu après les élections —, mais tous les chefs syndicaux qui se sont présentés devant le Comité des ressources humaines au cours des délibérations sur le projet de loi n'avaient que du bien à dire du scrutin secret.
L'Association chrétienne du travail du Canada a déclaré que « la CLAC appuie les efforts visant à [...] [renforcer] les droits démocratiques des travailleurs » et qu'elle comptait parler encore du projet de loi quand le Sénat l'étudierait. Le représentant de la CLAC a affirmé: « Oui, nous sommes favorables au scrutin secret. » C'est un chef syndical qui a dit cela.
Robyn Benson, de l'Alliance de la fonction publique du Canada, le plus important syndicat de la fonction publique au Canada, a déclaré ce qui suit:
Contrairement à ce que vous avez peut-être entendu, l'Alliance n'est pas contre les votes secrets. Nous en faisons régulièrement, par exemple pour élire nos représentants, ratifier les conventions collectives et pour déclencher une grève.
Vraiment? C'est ce qu'a déclaré Robyn Benson devant le comité. Quel est le problème? Ils souhaitent rendre le processus légitime.
Les ETCOF sont aussi d'accord. M. Farrel, des ETCOF, a déclaré ceci:
Je pense que le principal inconvénient tient au fait qu'il n'y a pas de preuve claire que tous les travailleurs susceptibles de devenir membres du syndicat ont eu l'occasion d'envisager sérieusement la question de la syndicalisation et d'exprimer leur opinion sous couvert d'un bulletin de vote dans le cadre d'un scrutin secret.
En fait, M. Farrell répondait alors à une question très fondamentale. Si on met en place un système de cartes, il n'est même pas nécessaire de consulter tous les membres d'une unité de négociation. Il suffit d'obtenir 50 % des votes plus un, puis, on s'en lave les mains et on ferme les livres. Nul besoin de consulter tous les membres. Le lendemain matin, il se peut que des gens se présentent au travail sans même savoir qu'un syndicat a été accrédité et qu'ils en sont donc automatiquement membres.
En quoi cette façon de faire les choses est-elle juste? En quoi est-ce un processus démocratique? Les gens n'ont même pas la possibilité d'en discuter.
J'ai beaucoup d'autres exemples à donner. Les maisons Léger et Nanos ont fait de nombreux sondages dans lesquels elles ont posé la question suivante: « Les Canadiens devraient-ils pouvoir voter dans un scrutin secret pour décider s'ils se joindront à un syndicat ou non? Qu'est-ce qui est dans leur intérêt? » Dans tous les cas, comme l'ont confirmé les dirigeants syndicaux eux-mêmes lors de leurs témoignages, les Canadiens ont répondu très largement « oui », soit dans une proportion de plus de 70 % et parfois de plus de 80 %. Et lorsqu'on regarde les réponses données par les personnes qui sont membres d'un syndicat, on s'aperçoit que le taux est encore plus élevé. Il frôle parfois les 90 %.
Cela n'a absolument aucun sens. Il n'y a pas de problème nécessitant un retour à la situation antérieure, contrairement à ce que ces députés-là voudraient faire croire aux Canadiens.
Les députés de mon parti, le Parti conservateur, sont les seuls à défendre la transparence et la reddition de comptes dans l'intérêt des travailleurs.
Au cas où il y aurait encore des gens, au Canada, qui auraient des doutes quand vient le temps de savoir qui est dans le camp des travailleurs et des travailleuses du pays, je tiens à dire que ce sont les députés conservateurs qui les défendent.
:
Monsieur le Président, je prends la parole aujourd'hui au sujet du projet de loi , parce qu'il prévoit des mesures que j'estime profondément troublantes.
Je n'irai pas par quatre chemins. Hier soir, j'ai pris le temps de faire des recherches sur l'histoire du droit au scrutin secret dans une démocratie. Les députés de la Chambre ne seront pas surpris d'apprendre que les citoyens étaient souvent victimes de menaces et d'intimidation avant que le scrutin ne soit tenu secret. Toutefois, bien sûr, c'est l'objectif même des mesures proposées, n'est-ce pas?
Nous savons que de grands syndicats puissants ont appuyé le gouvernement libéral pendant la campagne électorale. Le projet de loi est donc essentiellement une manière pour le gouvernement libéral de récompenser ces dirigeants des grands syndicats.
Soyons clairs: le gouvernement libéral refuse d'accorder aux travailleurs le droit au scrutin secret, même s'il est conscient de ce que cela implique. Nous sommes en 2016, et le nouveau gouvernement libéral veut interdire le droit au scrutin secret. Pensons-y un moment.
Bien sûr, le projet de loi fait bien plus que retirer aux travailleurs le droit démocratique au scrutin secret durant le processus de syndicalisation. Il vise également à brouiller la transparence en réitérant l'obligation pour les syndicats de divulguer la manière dont les déductions fiscales appliquées aux cotisations obligatoires sont dépensées par les chefs des grands syndicats. Ce sont de gros salaires, des allocations de dépenses sans fond et quoi d'autre encore?
C'est d'une grande ironie que le gouvernement libéral annonce le projet de loi le jour même où Élections Canada révèle que le Parti libéral du Canada s'est fait pincer à accepter illégalement des dons de syndicats, des dons provenant de cotisations syndicales obligatoires. Bien sûr, le Parti libéral et les syndicats prétendent qu'il s'agit d'une erreur. C'est donc dire que, par hasard, les syndicats savaient à l'avance où le chef du Parti libéral se trouverait et ils ont pu prendre part aux activités, de telle sorte que des personnes rémunérées ont participé à une activité électorale du Parti libéral. A-t-on commis d'autres erreurs de cette nature? Si l'on abolit la divulgation des renseignements financiers des syndicats, nous ne le saurons jamais.
Dans la même veine, nous savons qu'il est arrivé au chef libéral d'accepter de l'argent des syndicats pour prononcer des discours. Des milliers de dollars provenant des cotisations syndicales ont été versés au député qui est maintenant chef du Parti libéral. Il faut remercier le chef libéral; nous détenons cette information justement parce qu'on en a fait la divulgation. Il est intéressant de noter que si ces milliers de dollars avaient été offerts en cadeau, nous aurions eu affaire à un réel conflit.
Toutefois, le fait de rémunérer un député pour des discours est, dans les faits, une faille dans les dispositions sur les conflits. Quelle surprise: voilà que les syndicats paient un député des milliers de dollars pour des discours, et que ce même député s'oppose maintenant à un projet de loi qui ne plaît pas aux syndicats.
Prenons note que cette situation ne se produit pas dans les années 1970 dans une république de bananes.
[Traduction]
Cette situation se produit au Canada aujourd’hui. Parce que nous sommes en 2016.
Je suis profondément troublé de constater qu’un député peut recevoir des milliers de dollars des syndicats, puis retourner en Chambre pour s’opposer et modifier des projets de loi qui ne plaisent pas aux syndicats. Et quels sont les projets de loi auxquels s’opposent les syndicats? Les projets de loi qui accordent aux travailleurs un droit démocratique au scrutin secret et les projets de loi qui imposent la transparence et la responsabilité fiscale aux grands chefs syndicaux.
Nous traversons une période économique difficile. Des dizaines de milliers d'Albertains ont perdu leur emploi, et l'un des premiers projets de loi que présente le nouveau gouvernement libéral est un projet de loi visant à récompenser les syndicats. Ces mesures n’aident pas notre économie. Ces mesures ne créent pas d’emplois. Ces mesures ne protègent pas les droits démocratiques des travailleurs. Ces mesures ne renforcent pas la transparence ni la responsabilité.
Le gouvernement libéral a-t-il tenu de vastes consultations auprès des intervenants au sujet du projet de loi? Nous savons que ce n’est pas le cas. C’est un fait intéressant à noter. Lorsqu’il est question de projets qui créent des emplois, mais qu’ils n’appuient pas, les libéraux causent des retards, alléguant qu’il faut tenir de plus amples consultations. Mais lorsque vient le temps de remercier les amis du Parti libéral, le besoin de tenir des consultations disparaît soudainement. À mes yeux, cela signifie que le projet de loi comporte des failles importantes. Je suis d’avis que les libéraux ne tiennent pas de consultations sur le projet de loi puisque le retrait du droit au scrutin secret soulève immédiatement la question de la limitation des droits démocratiques.
Je comprends toutefois pourquoi les libéraux veulent prendre rapidement des mesures dans ce dossier. J’imagine que les gens pourraient poser des questions gênantes si les syndicats étaient tenus de divulguer ce qu’ils font des déductions fiscales appliquées aux cotisations obligatoires. Est-ce que d’autres députés reçoivent de l’argent de syndicats pour prononcer des discours et pour ensuite proposer des mesures législatives qui plaisent aux syndicats? Nous ne le saurons jamais. Vaut mieux balayer cela sous le tapis.
Je dois admettre que je n’ai eu aucun plaisir à prononcer ce discours. Je préférerais étudier les mesures qui permettent de renforcer notre économie et de créer des emplois pour les citoyens. Je préférerais trouver des solutions pour assurer la sécurité des collectivités et garantir la transparence et la responsabilité dans toutes les institutions démocratiques. Je préférerais concentrer mes efforts pour aider les personnes dans le besoin et améliorer les services aux aînés. Mais voilà que nous protégeons les intérêts des grands chefs syndicaux pour les remercier de leur soutien au gouvernement libéral. Ce ne sont pas là des voies ensoleillées et, à mon avis, ce n’est pas de cette manière que nous bâtirons un Canada meilleur.
Il faut aussi reconnaître que, dans la conjoncture mondiale, les entreprises déménagent dans des États qui offrent des avantages au chapitre de la réglementation et des coûts. Cette logique s’applique aussi aux lois du travail. Il est crucial que le Canada se dote d’un régime réglementaire concurrentiel qui ne pénalise pas les travailleurs sur le plan économique. Les lois du travail doivent être équitables et équilibrées et, enfin, elles doivent accorder aux travailleurs des droits démocratiques, y compris le droit au scrutin secret.
Avant de terminer mon discours, je tiens à dire que je suis fier d’être Britanno-Colombien. La Colombie-Britannique est la première province à avoir mis en place le scrutin secret, en 1873. Et nous voilà aujourd’hui à Ottawa, en train de dire que le scrutin secret pour les travailleurs est une mauvaise idée. Parce que nous sommes en 2016?
J’estime que ce projet de loi est malavisé et je m’y oppose fermement. Je suis déçu que le gouvernement libéral utilise l’un de ses tout premiers projets de loi pour récompenser les chefs de grands syndicats plutôt que pour aider la classe moyenne, comme promis.
:
Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Je suis très heureux de participer au débat sur le projet de loi , soit l'abrogation proposée de deux projets de loi sur le monde du travail adoptés par le gouvernement précédent. Il s'agit d'une mesure législative importante, et j'encourage les députés à appuyer son adoption à la Chambre.
Certains ne sont pas d'accord avec le fait que nous souhaitions abroger ces projets de loi, et c'est de bonne guerre. Sous-entendre toutefois que le gouvernement a des intentions cachées, c'est aller trop loin. Pendant la campagne électorale, le s'est engagé publiquement à abroger ces deux mesures législatives. Les Canadiens sont allés aux urnes et ils s'attendent à ce que nous respections nos engagements. Cela a aussi été clairement énoncé et rendu public dans le mandat de la , une fois que celle-ci a été assermentée. Cet engagement a été réitéré par le premier ministre lorsqu'il s'est adressé au Congrès du travail du Canada en novembre dernier. Il n'y a pas d'intentions cachées. L'intention du gouvernement d'abroger ces projets de loi a été clairement énoncée, et ce, à maintes reprises, tout comme l'ont été les raisons de l'abrogation.
Commençons par la principale raison. L'abrogation de ces projets de loi aiderait à rétablir une approche juste et équilibrée en matière de relations de travail au pays. Même si les deux mesures législatives visées comportent leur lot de problèmes, je m'attarderai aujourd'hui aux modifications législatives apportées par le projet de loi . Ce dernier est venu modifier le processus d'accréditation syndicale et de révocation de ladite accréditation qui figurait dans trois lois fédérales traitant de relations de travail, à savoir le Code canadien du travail, la Loi sur les relations de travail au Parlement et la Loi sur les relations de travail dans la fonction publique.
Avant l'entrée en vigueur du projet de loi , les syndicats de responsabilité fédérale pouvaient obtenir leur accréditation au moyen d'un système de vérification des cartes de membre. Si un syndicat prouvait qu'une majorité de travailleurs avaient signé leur carte de membre, il pouvait être accrédité comme étant leur agent négociateur, même si ce n'était nécessaire que lorsqu'un nombre de travailleurs inférieur à la majorité, mais tout de même significatif avait signé sa carte de membre. Le Code canadien du travail parle par exemple de 35 %.
Aux termes du projet de loi , les syndicats doivent maintenant prouver qu'ils ont l'appui d'au moins 40 % des travailleurs avant de tenir un scrutin secret et ils doivent tenir un vote même lorsque plus de la moitié des membres votants ont signé leur carte de membre. Le projet de loi a aussi simplifié le processus permettant de révoquer l'accréditation d'un syndicat, puisque le seuil pour tenir un vote à ce sujet n'est plus que de 40 %, alors qu'avant, il fallait que la majorité des travailleurs se disent en faveur. Essentiellement, le projet de loi C-525 a compliqué la vie des Canadiens qui souhaitent se syndiquer, ce qui n'est bon ni pour l'économie ni pour les Canadiens. Les syndicats contribuent à lutter contre les inégalités en aidant les travailleurs à être payés équitablement. Ils contribuent en outre à la sécurité des travailleurs et à la prévention du harcèlement en milieu de travail. Ils sont aussi les alliés des employeurs, parce que, qui dit milieu de travail équitable dit aussi milieu de travail productif; or, les milieux de travail productifs alimentent la croissance économique et renforcent la classe moyenne.
Essentiellement, le projet de loi était une solution en quête d'un problème. Il n'y a pas eu de grandes manifestations sur la Colline du Parlement, ou même dans les salles de réunions, pour réclamer que soit changé le processus d'accréditation syndicale, qui fonctionne très bien depuis de nombreuses années. La formation des syndicats au moyen d'un système de cartes, où l'on se fie au nombre de cartes signées pour conclure à l'appui de la majorité, est utilisée avec succès et depuis longtemps par les secteurs de compétence fédérale et dans plusieurs provinces. Selon différents syndicats, dont Unifor et l'Association canadienne des pilotes de ligne, il s'agit d'une méthode rapide et efficace et, comparativement au vote secret préconisé dans le projet de loi C-525, beaucoup moins vulnérable à l'ingérence de l'employeur. Le système de cartes n'est pas contraire à la démocratie. Il exige l'appui de la majorité, tel qu'indiqué par le nombre de cartes signées. Le Conseil canadien des relations industrielles a mis en place des mesures sévères pour assurer la justesse du processus des cartes signées.
Soulignons par ailleurs que les représentants des deux côtés de la table de négociations ont vertement critiqué la façon dont l'ancien gouvernement a apporté les changements. Les deux projets de loi ont été présentés à titre d'initiative parlementaire, sans que les employeurs, les syndicats ou les autres ordres de gouvernement soient consultés.
Beaucoup soutiennent que cela crée un très dangereux précédent pour les réformes futures dans le domaine du travail. Ils ont raison. Nous croyons que des politiques du travail équitables et équilibrées, découlant de consultations réelles et sérieuses auprès de syndicats, d'employeurs, d'intervenants, des provinces et territoires et de la population canadienne, sont essentielles à l'harmonie des relations de travail.
Le projet de loi soulève lui aussi des problèmes qui auraient pu être évités si les consultations appropriées avaient été menées. Mes collègues ont parlé du projet de loi de façon très approfondie. Il pourrait, entre autres, perturber gravement les processus de négociation collective. Par exemple, les employeurs auraient accès à des renseignements détaillés sur les syndicats, y compris sur leurs fonds de grève, ce qui semble être une tentative flagrante de rendre la vie difficile aux syndicats. Nous reconnaissons que les syndicats jouent un rôle essentiel lorsqu'il s'agit de protéger les droits des travailleurs et de favoriser la croissance et la prospérité de la classe moyenne.
Il est évident que les modifications adoptées dans le cadre de ces mesures législatives doivent être abrogées afin que l'approche du Canada en matière de relations de travail soit de nouveau équitable et équilibrée. Autrement, nous causerions du tort aux travailleurs, aux employeurs et à l'économie.
:
Monsieur le Président, je suis extrêmement heureux de pouvoir prendre la parole aujourd'hui pour appuyer le projet de loi , qui supprime les obstacles et le fardeau administratif imposés par le gouvernement conservateur aux organisations de travailleurs.
Je voudrais dire pour commencer que, depuis très longtemps, les syndicats jouent un rôle important au Canada. Le partenariat avec les syndicats y est pour beaucoup dans les réalisations de notre pays et dans la performance de notre économie. Il est important de rappeler que le mouvement syndical a également amélioré le respect des droits fondamentaux des employés dans leur milieu de travail. C'est essentiel et il faut le souligner.
Les contributions des syndicats sont très importantes, mais je voudrais en souligner quelques-unes dans cette enceinte, ce soir.
Les syndicats ont joué un rôle majeur dans l'adoption de la journée de travail de huit heures, de la semaine de travail de cinq jours, des congés parentaux, qui sont essentiels, ainsi que des normes de santé et de sécurité. Les syndicats ont facilité à bien des égards la réalisation de ces changements.
Les syndicats ont grandement contribué à l'atteinte de l'équilibre entre les droits des travailleurs et la capacité des employeurs de gérer efficacement leurs entreprises.
Je dois dire que, dans mon ancienne vie, j'ai occupé pendant 11 ans le poste de président du conseil scolaire de langue française. Pendant cette période, j'ai maintes fois travaillé en étroite collaboration avec les syndicats, dont les membres étaient nos partenaires et nos employés. Je peux garantir aux députés que l'expérience a été un succès et que les négociations ont été fructueuses. Les employés ont pu profiter des nombreuses mesures que nous avions négociées, mais que le conseil scolaire a lui aussi tiré avantage des négociations. C'était un partenariat très important.
Malheureusement, le projet de loi a fait pencher la balance en faveur de la partie patronale en imposant la divulgation publique d'informations que les sociétés privées ne sont pas tenues de divulguer dans la plupart des cas.
Il est important de mentionner que le projet de loi ne vise nullement à réduire la transparence.
Le projet de loi , quant à lui, est superflu.
En Nouvelle-Écosse, par exemple, les dispositions de la Trade Union Act permettent à tous les syndiqués d'obtenir, gratuitement, une copie des états financiers. Grâce à cette mesure garantissant la transparence, aucune plainte n'a été déposée en Nouvelle-Écosse dans ce genre de dossier au cours des cinq dernières années.
Je dois aussi mentionner que la Nouvelle-Écosse a remarqué l'ingérence du gouvernement fédéral dans ce domaine, qui a toujours relevé de la compétence provinciale. À la réunion du 7 mai 2015 du Comité sénatorial permanent des affaires juridiques et constitutionnelles, la ministre du Travail et de l'Éducation postsecondaire de la Nouvelle-Écosse, Kelly Regan, a dit:
Mon dernier point a trait aux efforts que déploient toutes les administrations au Canada pour éliminer les doubles emplois et la paperasse [...] Je ne vois pas pourquoi le gouvernement fédéral s’immiscerait dans ce domaine de compétence provinciale.
Je suis entièrement d'accord avec la ministre.
Il est plus surprenant encore d'entendre l'opposition dire que la plupart des gens étaient en faveur de cette mesure législative. La Colombie-Britannique, le Manitoba, l'Ontario, le Québec, le Nouveau-Brunswick, l'Île-du-Prince-Édouard et, bien entendu, la Nouvelle-Écosse se sont tous opposés aux projets de loi et au projet de loi .
[Français]
Qu'on me permette maintenant de parler un peu du projet de loi . Ce gouvernement libéral est très fier de pouvoir défaire les dommages créés par le projet de loi C-525 du gouvernement conservateur. Il force maintenant les travailleurs qui veulent créer un nouveau syndicat à obtenir la signature de 40 % de ses membres, en plus d'avoir un vote secret sur la question. Il est clair que cette stratégie du gouvernement conservateur était d'ajouter des étapes au processus de création d'un nouveau syndicat.
Notre gouvernement croit fortement qu'il ne faut pas décourager la participation des travailleurs à la vie syndicale. C'est pourquoi nous voulons restaurer l'ancien système dans le cadre duquel les travailleurs n'avaient besoin que de la signature de 50 % plus un des travailleurs.
[Traduction]
Comme c'est le cas pour un grand nombre de ses initiatives, le gouvernement ne ménage pas les efforts pour collaborer avec les régions, avec tous les secteurs de l'économie, pour apporter un réel changement pour tous les Canadiens.
Le gouvernement a choisi de faire confiance aux organisations syndicales du pays et aux travailleurs qu'elles représentent. Nous devons veiller à ce que ces derniers ne soient pas traités injustement à la table de négociation. Cela représente un changement de ton et d'attitude par rapport à ce qu'il en était avec le gouvernement précédent, car nous traitons avec respect non seulement les syndicats et les travailleurs, mais aussi les Autochtones, les anciens combattants, les familles et les institutions démocratiques.
Je suis fier d'appuyer sans réserve ce projet de loi et je félicite la pour le leadership dont elle a fait preuve en présentant cette mesure législative à la Chambre.