:
Monsieur le Président, je voudrais commencer mon intervention de ce soir en soulignant que la présente semaine marque la 25
e édition de la Semaine nationale de la fonction publique.
[Français]
C'est le moment de souligner le travail sans relâche qu'acccomplissent les quelque 250 000 fonctionnaires qui épaulement le gouvernement du Canada et s'assurent de répondre aux besoins des Canadiens.
[Traduction]
Je tiens à remercier sincèrement tous les fonctionnaires qui m'ont prêté main-forte depuis le jour où j'ai été assermentée au poste de . Ils travaillent fort pour m'aider à m'acquitter de mes devoirs de ministre. Je suis fière de travailler avec un groupe de fonctionnaires comme celui-là, et je reconnais la chance que j'ai. En fait, le Canada peut être fier de sa fonction publique et il peut dire merci aux employés exemplaires qui la composent. Je les remercie de tout ce qu'ils font pour nous.
Je suis heureuse de prendre la parole, ce soir, pour parler de ce crédit qui fait l'objet d'opposition. Cette motion porte sur le crédit 1, au montant de 129 915 146 $, sous la rubrique Bureau du Conseil privé — Dépenses du programme du Budget principal des dépenses pour l'exercice se terminant le 31 mars 2018. De ces 129 millions de dollars, la somme de 1 million de dollars a été prévue pour la création, au Sénat, d'un nouveau processus de nomination neutre et fondé sur le mérite.
En tant que , j'ai reçu la mission de « rétablir la confiance et la participation des Canadiens dans nos processus démocratiques ». Mon travail consiste à améliorer, à renforcer et à protéger notre démocratie.
Ce fut un honneur pour moi lorsque le m'a demandé de prendre la direction de ce portefeuille, car, selon moi, il touche absolument tous les citoyens canadiens. L'efficacité des institutions démocratiques et la santé de la démocratie comptent parmi les caractéristiques fondamentales de l'identité du Canada en tant que pays. Nous savons que, lorsqu'ils font confiance à leurs institutions, les Canadiens participent pleinement au processus. Toutefois, lorsqu'ils perdent confiance dans ces institutions, ils s'en désintéressent et ils se découragent parce que leur voix n'est pas entendue.
Hélas, la confiance des Canadiens envers le Sénat a été ébranlée lors du scandale des dépenses, au cours duquel le Cabinet du premier ministre s'est ingéré directement dans les opérations quotidiennes du Sénat. Nous avons écouté les Canadiens lorsqu'ils nous ont dit qu'ils perdaient confiance dans cette institution. Nous les avons écoutés lorsqu'ils nous ont dit que, selon eux, le Cabinet du premier ministre ne devrait pas s'ingérer dans les délibérations réfléchies de la Chambre haute. Nous les avons écoutés lorsqu'ils nous ont dit que le Sénat ne devrait pas se contenter d'approuver automatiquement les mesures législatives présentées par le gouvernement à la Chambre des communes, mais qu'il devrait plutôt remplir le rôle important que lui confère la Constitution en tant que Chambre de second examen objectif. Sous le gouvernement précédent, la réputation du Sénat a été entachée.
Les Canadiens tiennent beaucoup à leur démocratie. En tant que législateurs, nous avons le devoir de continuer de renforcer et de protéger les grandes institutions canadiennes.
[Français]
C'est la raison pour laquelle nous annoncions, dans notre plateforme électorale de 2015, qu'une fois élu, un gouvernement libéral mettrait en place un comité non partisan dont les membres seraient nommés au mérite qui proposerait au des candidates et des candidats à la Chambre haute.
[Traduction]
Nous nous sommes engagés à rétablir la confiance des Canadiens dans le Sénat. Cette institution joue d'ailleurs un rôle clé dans le Parlement et, comme c'est écrit dans la Constitution, il est impossible d'adopter un projet de loi sans passer par le Sénat.
Le 19 janvier 2016, nous avons formé le Comité consultatif indépendant sur les nominations au Sénat et lancé un processus de mise en candidature non partisan, ouvert et transparent. Le Comité compte trois membres fédéraux permanents et deux membres ad hoc de chaque province et territoire qui a des sièges à pourvoir.
Le mandat de ce comité consultatif indépendant consiste à formuler des recommandations non contraignantes et fondées sur le mérite à l’intention du sur les nominations au Sénat en évaluant soigneusement les candidatures en fonction de critères fondés sur le mérite. Le comité consultatif vise à trouver des Canadiens qui contribueraient grandement au travail du Sénat.
[Français]
Dorénavant, les Canadiens de partout au pays peuvent soumettre leur candidature pour devenir sénateur.
[Traduction]
Les changements que nous avons apportés témoignent de notre engagement à accroître l'ouverture et la transparence du Sénat, c'est-à-dire à rendre le Sénat indépendant du gouvernement et encore moins partisan que jamais.
Les Canadiens qui veulent soumettre leur candidature en vue de siéger au Sénat n'ont qu'à visiter le site Web du gouvernement à Canada.ca. Le gouvernement s'est engagé à effectuer une évaluation fondée sur le mérite des candidats au Sénat. Il est à la recherche de personnes qui satisfont aux critères fondés sur le mérite qui ont été établis par le gouvernement.
Le premier critère porte sur la représentation des sexes, des Autochtones et des minorités. La candidature des postulants sera évaluée en vue d'atteindre l'équilibre entre les sexes au Sénat. La priorité sera accordée aux candidats qui représentent des peuples autochtones et des communautés ethniques et linguistiques minoritaires afin de s’assurer que la représentation de ces groupes au Sénat soit conforme au rôle du Sénat en matière de représentation des minorités.
Le deuxième critère porte sur l'impartialité. Les candidats devront démontrer au comité consultatif qu’ils sont en mesure d’apporter des perspectives et des contributions indépendantes et non partisanes aux travaux du Sénat. Ils devront également divulguer tout engagement politique et activité connexe. Les activités politiques passées n’engendreront pas la disqualification d’un candidat.
Le troisième critère porte sur les connaissances. Les candidats devront démontrer une solide connaissance du processus législatif et de la Constitution du Canada, y compris le rôle du Sénat à titre d’organe indépendant et complémentaire de second examen objectif et de représentation des régions et des minorités.
Le quatrième critère concerne les qualités personnelles. Les candidats doivent démontrer qu’ils possèdent des qualités personnelles exceptionnelles, notamment pour ce qui est de respecter les principes et normes de la vie publique, de l’éthique et de l’intégrité. Ils doivent démonter qu’ils sont en mesure de contribuer de manière efficace et significative au travail du Sénat, non seulement dans leur profession ou dans leur champ d’expertise, mais à l’égard de tous les autres dossiers dont le Sénat est saisi.
[Français]
Depuis le printemps 2016, grâce au nouveau processus de nomination, notre gouvernement a nommé 27 sénateurs. Qu'ils soient de l'Île-du-Prince-Édouard, de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick, du Québec, de l'Ontario ou de la Colombie-Britannique, ce sont tous de grands Canadiens qui ont pris leur siège au Sénat et qui font de l'excellent travail, et ce, au nom de tous les Canadiens. Venant d'horizons professionnels aussi variés que juge, olympien, ingénieur, fonctionnaire, enseignant, commissaire de police et plus encore, ces nouveaux sénateurs viendront ajouter leurs connaissances et leurs compétences à l'incroyable expérience qui caractérise déjà les membres de cette institution.
[Traduction]
Même si nous avons pris des mesures pour moderniser le Sénat grâce au processus de nomination, le Sénat lui-même a entrepris certaines démarches en faveur de sa modernisation dans le but de remplir son rôle constitutionnel important. Par exemple, le Sénat a commencé à inviter des ministres à comparaître lors de sa période des questions. Les sénateurs ont ainsi l'occasion d'interroger directement les ministres sur leurs portefeuilles et mandats respectifs et de demander des comptes au gouvernement. J'ai moi-même eu l'occasion de comparaître devant le Sénat durant sa période des questions en février dernier.
De plus, on a créé un nouveau comité sénatorial spécial, chargé de s'occuper strictement de la modernisation du Sénat. À ce jour, le Comité spécial sur la modernisation du Sénat a publié 11 rapports sur une variété d'efforts de modernisation que le Sénat pourra mettre en oeuvre dans le cadre constitutionnel actuel. Ces rapports portent sur des questions comme la période des questions, la présidence du Sénat, les intérêts régionaux, et j'en passe.
Le 11 mai 2017, le Sénat a adopté le septième rapport du Comité sénatorial permanent du Règlement, de la procédure et des droits du Parlement. Le rapport a mis en oeuvre les recommandations du Comité spécial sur la modernisation du Sénat qui a modifié certaines dispositions du Règlement du Sénat afin de permettre à tout groupe d'au moins neuf sénateurs d'être reconnu soit en tant que parti reconnu au Sénat — pourvu qu'il soit enregistré conformément à la Loi électorale du Canada ou qu'il l'ait été au cours des 15 années antérieures —, soit en tant que groupe parlementaire reconnu formé à des fins parlementaires. Cette modification découle du fait que de nombreux sénateurs sont désormais désignés indépendants ou non affiliés. À l'heure actuelle, 43 sénateurs ne siègent pas au sein d'un parti politique reconnu.
Le Sénat a aussi apporté des changements à la structure de ses comités. En décembre 2016, un ordre sessionnel a été présenté en vue d'augmenter la taille des comités sénatoriaux afin que la représentation des sénateurs non affiliés aux comités corresponde mieux à leur nombre au Sénat.
Le Sénat participe activement aux efforts de modernisation, et nous félicitons tous les sénateurs de leur excellent travail à cet égard.
[Français]
Nos efforts afin de moderniser le Sénat en le rendant plus ouvert et plus transparent vont de pair avec notre vision de la gouvernance.
Nous avons promis aux Canadiens un gouvernement équitable, ouvert et transparent et c'est ce que nous faisons. En plus de la réforme du Sénat, le m'a mandatée de mener à terme d'autres priorités du gouvernement, entre autres, accroître considérablement la transparence pour le grand public et les médias à l'égard du système de financement politique faisant intervenir le Cabinet, les chefs des partis et les candidats à la chefferie.
Tout récemment, j'ai déposé le projet de loi . Ce projet de loi, s'il est adopté, rendra le financement politique plus ouvert et transparent pour les Canadiens.
Toute activité de financement exigeant un prix d'entrée de 200 $ ou plus et qui implique le , un membre du Cabinet, des ministres, un chef de parti ou un candidat à la chefferie d'un parti siégeant à la Chambre des communes, devra être annoncée publiquement, au minimum cinq jours avant la tenue de l'événement. De plus, la liste de toutes les personnes présentes devra être remise à Élections Canada dans les 30 jours, afin qu'elle soit rendue publique par l'entremise de leur site Internet.
[Traduction]
Le Canada — il faut le répéter — possède l'un des systèmes de surveillance les plus rigoureux du monde en matière de financement des partis politiques. On y prévoit des limites de dépenses strictes, un plafond annuel en ce qui concerne les dons et une interdiction des dons de sociétés et de syndicats, mais cela ne signifie pas qu'on ne peut pas en faire davantage pour améliorer et renforcer les institutions canadiennes.
[Français]
Les Canadiens ont le droit d'en savoir plus sur les pratiques de financement politique au Canada. Le projet de loi leur fournira plus d'informations sur les activités de financement que jamais auparavant. Cela fait partie de mon engagement et de l'engagement de ce gouvernement à protéger, renforcer et améliorer notre démocratie.
[Traduction]
Cet engagement nous a également amenés à présenter le projet de loi . S'il est adopté, le projet de loi rendra le vote plus facile pour les Canadiens. Il fera en sorte que les élections soient plus ouvertes et inclusives et rehaussera la confiance dans l'intégrité du système électoral au Canada.
Plus précisément, le projet de loi rétablira la capacité du directeur général des élections d'éduquer et d'informer les Canadiens, surtout les jeunes, les Autochtones et les néo-Canadiens, au sujet du scrutin, des élections et de questions connexes. Il aidera plus de Canadiens à voter en rétablissant le droit de recours à un répondant et le recours à la carte d'information de l'électeur comme pièce d'identité. Inspiré par la Charte canadienne des droits et libertés, il éliminera les obstacles qui empêchent des millions de Canadiens habitant à l'étranger de participer aux élections canadiennes. Il encouragera plus de jeunes Canadiens à participer au processus démocratique en autorisant les Canadiens âgés de 14 à 17 ans à s'inscrire à l'avance.
[Français]
S'il est adopté, ce projet de loi renforcera l'intégrité du processus électoral en donnant à Élections Canada de nouveaux outils pour s'assurer que seuls les Canadiens ayant le droit de voter sont inscrits au Registre national des électeurs. De plus, cette loi augmentera le niveau d'indépendance du commissaire aux élections fédérales.
[Traduction]
Le projet de loi permettra au gouvernement de respecter sa promesse d'abroger certains éléments de la prétendue Loi sur l'intégrité des élections du gouvernement précédent, qui faisait en sorte que les Canadiens avaient plus de mal à exercer leur droit de vote.
Nous croyons que les intérêts du Canada sont mieux servis lorsqu'on permet au plus grand nombre possible de Canadiens d'exercer leur droit de vote. Nous continuerons de réfléchir à des façons d'encourager les électeurs à voter et à s'engager dans le processus politique. Nous continuerons de travailler de concert avec le Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre, qui examine actuellement le rapport du directeur général des élections intitulé « Un régime électoral pour le XXIe siècle: Recommandations du directeur général des élections du Canada à la suite de la 42e élection générale ».
Les membres du comité étudient le rapport, point par point, et je les remercie de tout le travail qu'ils ont accompli jusqu'à présent à cet égard. J'attends leurs recommandations avec impatience.
[Français]
En terminant, j'aimerais profiter de l'occasion qui m'est offerte aujourd'hui pour rappeler aux Canadiens que notre travail n'est pas terminé. En effet, je vais continuer avec ardeur à protéger, renforcer et améliorer nos institutions démocratiques, et ce, tout au long de mon mandat. À ce propos, je travaille en ce moment même, en collaboration avec le et le , à évaluer le niveau de vulnérabilité de notre processus électoral face aux cybermenaces.
[Traduction]
Je vais aussi chercher à proposer des options en vue de créer un poste de commissaire chargé d'organiser, de façon indépendante, les débats politiques entre les chefs des partis au cours des futures campagnes électorales fédérales. Il aura aussi pour mandat de mieux faire connaître aux Canadiens les partis, les chefs et leurs positions politiques.
Je vais aussi revoir les limites imposées aux sommes que les partis politiques et les tierces parties peuvent dépenser pendant les campagnes électorales et proposer des moyens d'imposer des limites raisonnables aux dépenses effectuées entre les campagnes électorales.
Notre démocratie se porte mieux quand les Canadiens peuvent y participer directement. Le vote est l'un des moyens les plus importants de se faire entendre, mais il faut que les Canadiens sachent que la démocratie, c'est beaucoup plus que cela. Il faut continuer de se demander ce qui empêche les Canadiens de participer à cet exercice démocratique et de trouver des façons de les mobiliser.
C'est exactement ce que je compte faire.
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Madame la Présidente, avant de commencer mon intervention, je signale que je vais partager mon temps de parole avec le député d'.
Je suis ici ce soir pour parler des budgets des dépenses et pour assumer le rôle qui m'est attribué dans le cadre de ce processus, soit celui de porte-parole de mon parti pour les questions concernant le Conseil du Trésor. Ce dont je vais parler a un lien avec l'approche du gouvernement en matière budgétaire, qui consiste à dépenser sans compter, à faire gonfler la dette et faire porter ce fardeau par les générations futures. Je me permets d'abord d'apporter quelques précisions sur ce que le gouvernement a proposé à l'égard des budgets des dépenses, notamment sur sa proposition de modifier les dispositions du Règlement concernant l'étude des budgets des dépenses.
Premièrement, il faut préciser que les modifications au Règlement de la Chambre sont habituellement adoptées avec le consentement unanime de tous les partis. Nous ne prenons pas à la légère la proposition de modifier les dispositions du Règlement concernant l'étude des budgets des dépenses, contrairement au gouvernement, qui s'imagine qu'il peut imposer sa volonté de façon unilatérale. Sa proposition nuirait considérablement à la capacité du Parlement d'étudier la façon dont le gouvernement compte dépenser l'argent des contribuables. Le gouvernement peut améliorer la façon de rendre des comptes au Parlement à cet égard sans modifier le Règlement.
Pour justifier sa proposition de retarder au 1er mai le dépôt du Budget principal des dépenses, le gouvernement fait valoir qu'on harmonisera ainsi davantage les dates de présentation des budgets principaux des dépenses et de l'exposé budgétaire. Toutefois, rien n'oblige le gouvernement à présenter un budget à une date fixe. Il n'est même pas obligé d'en présenter un. Au cours de l'histoire du Canada, il y a eu des moments où on a jugé bon de ne pas déposer de budget à la Chambre. En changeant soudainement les règles par rapport à ce que le gouvernement peut faire sans qu'il accepte de présenter des budgets à dates fixes, nous affaiblissons la reddition de comptes que le gouvernement prétend vouloir exercer envers la Chambre des communes et les parlementaires.
Ultimement, l'harmonisation des deux documents dépend de la simplification des processus internes du gouvernement et du moment du dépôt du budget, lesquels sont tous deux sous le plein contrôle du gouvernement. Il appert donc que le gouvernement pourrait facilement changer les dates de dépôt des budgets des dépenses sans avoir à modifier le Règlement.
La principale conséquence de ce changement serait de réduire considérablement, comme je l'ai mentionné, le temps dont le Parlement dispose pour étudier le Budget principal des dépenses. Comme ce débat dure depuis un certain temps — au moins depuis la fin de l'année dernière —, plusieurs personnes ont eu l'occasion de se prononcer. Je lirai trois citations. La première citation provient du rapport « Points à considérer par le Parlement sur la réforme des travaux des subsides », qui a été publié par le bureau du directeur parlementaire du budget le 22 novembre 2016. À la page 12 du rapport, il est écrit ceci:
Cet exemple montre que, à moins que le gouvernement ne s’engage concrètement à réformer sa gestion interne, ce n’est probablement pas en retardant de huit semaines le budget principal des dépenses qu’on réalisera son plein alignement avec le budget.
Autrement dit, après avoir analysé ce qui était proposé, le bureau du directeur parlementaire du budget a affirmé que cela ne permettrait pas d'atteindre l'objectif déclaré. La deuxième citation provient du même document. Voici ce qu'elle dit:
Le gouvernement affirme que le Parlement ne joue pas un rôle significatif dans l’examen des plans de dépenses. [Le directeur parlementaire du budget] ne partage pas cette opinion. Nous estimons au contraire que les parlementaires posent des questions pertinentes lors des réunions des comités, pendant la période des questions et en comité plénier — et ce, bien qu’on ne leur donne que des données de rendement de piètre qualité et qu’il leur est impossible de pleinement rapprocher les différentes propositions de dépenses du gouvernement.
Je le répète, cette citation est tirée de l'analyse du directeur parlementaire du budget portant sur ce que le gouvernement veut faire. La troisième citation provient d'un article du Globe and Mail paru le 2 novembre 2016 dans lequel on cite l'ancien directeur parlementaire du budget, Kevin Page, qui dit:
En ce qui concerne l'alignement du budget et du Budget principal des dépenses, le rapport suggère que les députés envisagent que le dépôt du Budget principal des dépenses se fasse bien après le début de l'exercice financier. Comment cela améliorera-t-il le contrôle financier? Les fonctionnaires soulignent que le Parlement se retrouverait à examiner les dépenses proposées après le début de l'exercice financier, le 1er avril, alors que les budgets seraient déposés tard en hiver. Du point de vue du contrôle financier, le Parlement devrait voir le plan financier, les plans des ministères et les autorisations demandées (les crédits votés et les crédits législatifs) avant le 1er avril.
La raison pour laquelle j'ai lu ces citations, c'est parce qu'on nous a dit, pour obtenir notre consentement unanime, que nous devions faire confiance au gouvernement. Toutes les fois où nous avons exposé nos préoccupations, le a tenté de nous faire taire en nous disant qu'il fallait faire confiance aux libéraux, en nous rappelant qu'il était au Parlement depuis longtemps — plus de 20 ans —, qu'il avait été plus souvent du côté de l'opposition que du côté du gouvernement et qu'il était sûr que la proposition allait améliorer la situation.
La réforme des budgets des dépenses est un objectif louable. De nombreux parlementaires s’y sont attelés. Toutefois, elle est envisagée dans le but de ne pas tenir compte des avis de l’opposition et de limiter les possibilités que cette dernière pourrait avoir de l’examiner. En fin de compte, le Parlement aurait moins de possibilités d’examiner les dépenses en exigeant des votes de confiance sur les questions financières.
Pourquoi cela est-il important pour l’opposition? C’est très important, car il est arrivé très souvent dans l’histoire de notre pays que le gouvernement, surtout lorsqu’il était minoritaire, était assailli de toutes sortes d’enjeux. Le fait de pouvoir recourir à un vote de confiance est toujours alors pour l’opposition l’occasion de forcer le gouvernement à rendre compte. En réduisant les votes de confiance, on diminue les possibilités d’action de l’opposition. Cela rappelle à bien des égards ce que le gouvernement a essayé de faire en proposant la motion no 6.
Cette motion réactionnaire et malveillante visait essentiellement à supprimer nombre des pouvoirs dont l’opposition dispose dans notre démocratie parlementaire pour demander des comptes au gouvernement. En l’occurrence, les Canadiens ont parlé et ont dit au gouvernement qu’il avait tort et celui-ci a finalement reculé en retirant la motion.
Il existe des similitudes entre le fait de nous faire dire par les députés ministériels ce que nous obtiendrons en matière de responsabilité financière et nous faire dire par l'opposition « Eh bien, nous devons simplement le faire parce que nous croyons que c'est ce qui s'impose. » Cela va à l'encontre des traditions de la Chambre.
J'aimerais établir un lien entre ce que je viens de dire et le bilan du gouvernement sur les questions financières ou son bilan en matière d'économie. Nous pouvons voir que, dans l'ensemble, surtout en raison de ce qui est débattu au Sénat aujourd'hui, il y a de plus en plus de formes d'imposition qui sont automatiquement intégrées au projet de loi. Bien sûr, nos collègues au Sénat se penchent sur cette question aujourd'hui, et ils continueront d'en débattre qu'il s'agisse ou non d'une bonne chose pour les Canadiens.
À bien y repenser, j'aimerais mettre l'accent non seulement sur les promesses non tenues, à savoir le minuscule déficit de 10 milliards de dollars que les libéraux ont promis pendant la campagne électorale, mais également sur les choses qui ont de réelles répercussions sur les Canadiens. Mon temps de parole est cependant écoulé, je m'arrêterai donc ici.
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Madame la Présidente, je trouve un peu paradoxal que nous débattions ce soir du Budget principal des dépenses, soit les prévisions du gouvernement en matière de dépenses pour l'exercice en cours. C'est paradoxal parce qu'il est très peu probable que les prévisions des libéraux aient quoi que ce soit à voir avec la réalité.
Peut-être serait-il bon de changer le lexique parlementaire. Tous les députés de ce côté-ci de la Chambre, et probablement aussi ceux de l'autre côté, seraient plus à l'aise si nous parlions plutôt des chiffres lancés au hasard par le gouvernement. En fait, comme le gouvernement veut légaliser la marijuana, peut-être pourrions-nous parler de prévisions qui s'évanouiront en fumée. Ce serait probablement une meilleure description. Assurément, ce programme de dépenses a été conçu dans un état de conscience modifiée.
Pour du concret, je suggère aux députés de jeter un oeil aux réalisations du gouvernement conservateur précédent. Sous la gouverne de Stephen Harper, pendant le plus important ralentissement économique depuis la grande récession, le Canada a maintenu la plus forte création d'emplois et la plus forte croissance économique de tous les pays du G7. Nous avons ramené le fardeau fiscal à son niveau le plus bas en 50 ans, ce qui a permis à la famille moyenne de quatre personnes d'économiser près de 7 000 $ par année comparativement à ce qu'elle devait payer sous le gouvernement libéral précédent. Après avoir mis en oeuvre un programme de relance ciblé qui a permis de créer et de maintenir environ 200 000 emplois, nous avons rempli notre promesse en présentant un budget équilibré et nous avons laissé un excédent aux libéraux en 2015.
Bien entendu, nous sommes reconnaissants envers le très regretté Jim Flaherty pour la gestion solide qu'il a assurée pendant plusieurs années. Aujourd'hui, cet excédent est un souvenir oublié, disparu à tout jamais, tout comme les promesses des libéraux concernant la réforme électorale ou un déficit budgétaire modeste. Au lieu de cela, nous avons droit à des dépenses imprudentes et hors de contrôle, sans aucun plan pour redresser les finances publiques du Canada.
Le gouvernement se rend peut-être compte que l'argent ne pousse pas dans les arbres, mais il ne sait pas trop d'où proviennent les fonds. Certes, le principe économique de base selon lequel l'argent emprunté doit être, tôt ou tard, remboursé avec intérêt ne semble pas avoir fait son chemin dans le manuel financier des libéraux. D'après ce que je peux voir, le plan économique des libéraux est tout simple: avancer à l'aveuglette et espérer que les conservateurs reviendront redresser la situation en 2019.
Les libéraux n'ont pas réussi à faire croître l'économie. Selon le directeur parlementaire du budget, les prévisions de croissance économique pour 2016-2021 sont plus faibles aujourd'hui qu'elles ne l'étaient lorsque les libéraux se sont lancés dans leurs folles dépenses. Le directeur parlementaire du budget affirme que le plan d'infrastructure des libéraux n'a ajouté que 0,06 % au PIB et n'a créé que 1 900 emplois en 2016-2017, ce qui est bien inférieur aux résultats promis dans le budget de 2016.
Le philosophe George Santayana se voit souvent attribuer la citation suivante: « Ceux qui ne peuvent se rappeler le passé sont condamnés à le répéter ». Je ne sais pas s'il avait les libéraux en tête lorsqu'il a fait cette observation, mais le gouvernement prouve certainement la véracité de son observation. Tout comme dans les années 1970, les dépenses inconsidérées des libéraux entraînent une hausse incontrôlable de la dette publique. Notre nation n'a pas encore épongé l'immense dette qu'avaient léguée les libéraux à l'époque, et le gouvernement actuel l'augmente et répète le passé.
J'ai un message pour le ; j'aimerais lui transmettre une information qu'il ne connaît peut-être pas et qu'il trouvera peut-être utile pour sa planification. L'argent emprunté doit être remboursé. À un moment donné, les gens qui étaient si impatients de lui prêter de l'argent voudront ravoir leur dû, plus les intérêts courus, évidemment. Lorsque cela arrivera, il devra trouver l'argent. Il cherchera partout pour trouver de l'argent, et le moyen le plus facile de s'en procurer, comme le gouvernement a la réputation de le faire, est d'aller en chercher profondément dans les poches des Canadiens pour contrebalancer les folles dépenses qu'il fait toujours.
Ce qui arrive, c'est que l'argent doit être remboursé. Cette obligation nous apparaît évidente. Le gouvernement n'a pas la moindre idée de la façon dont il s'y prendra pour rembourser la dette.
Madame la Présidente, nous savons tous les deux comment le va faire pour payer ces dépenses inconsidérées. Je soupçonne qu'il le sait lui aussi, mais il ne veut pas avouer aux Canadiens qu'il n'a rien prévu. Il doit savoir que les gouvernements libéraux n'ont jamais trouvé mieux que d'augmenter les taxes et les impôts pour payer leurs dépenses outrancières.
Comme le disait Ronald Reagan, « la mort et les impôts sont peut-être inévitables, mais les impôts injustes ne le sont pas ». C'est déjà commencé.
Les libéraux ont déjà augmenté le fardeau fiscal des familles de la classe moyenne, des étudiants et des propriétaires de petite entreprise. Ils ont haussé les cotisations au Régime de pensions du Canada pour les jeunes, les familles de la classe moyenne et les petites entreprises, ce qui entraîne des pertes d'emplois et fait disparaître des petites entreprises. Ils ont supprimé des incitatifs comme le crédit d'impôt pour la condition physique des enfants, le crédit d'impôt pour les activités artistiques des enfants et le crédit d'impôt pour manuels. Les libéraux augmentent les taxes et les impôts tout en proclamant que ce n'est pas le cas. Le pire, c'est qu'ils disent qu'ils ne le font pas, alors qu'ils le font, et de manière on ne peut moins judicieuse.
En laissant le taux d'imposition des petites entreprises à 10,5 % plutôt que de le ramener à 9 % comme prévu et en mettant fin au crédit à l'embauche pour les petites entreprises, ils montrent qu'ils ne comprennent pas à quel point les petites entreprises sont importantes pour l'économie canadienne.
Comme j'étais propriétaire d'une entreprise avant de faire le saut en politique, je sais comment les entreprises fonctionnent. Le ne semble pas comprendre que ce n'est pas en alourdissant le fardeau fiscal des entreprises qu'on crée des emplois. Cette façon de faire les choses élimine plutôt des emplois. C'est peut-être la raison pour laquelle le bilan du gouvernement en matière de création d'emplois est un véritable désastre. J'imagine que ce manque de compréhension de la part des libéraux explique en partie pourquoi ils sont si empressés d'imposer une taxe sur le carbone à tous les Canadiens, décision qui fera augmenter les prix à la consommation sur presque tous les biens et services et qui, par le fait même, supprimera des emplois.
Nous devons protéger l'environnement. Toutefois, je ne vois pas comment une taxe sur le carbone, qui sera néfaste pour l'emploi, pourra aider les Canadiens et l'économie du pays. Je dois admettre que les chiffres présentés par le gouvernement sont impressionnants. Ils ne sont pas du tout fondés sur la réalité et ne tiennent certainement pas compte des besoins des Canadiens, mais ils sont impressionnants.
Devant pareils chiffres, une seule conclusion s'impose: le a manqué sa vocation dans la vie. De toute évidence, il perd son temps à la Chambre, où ses talents ne sont pas appréciés à leur juste valeur. Je lui suggère à l'avenir de présenter ses budgets, ses prévisions, ses mises à jour financières et ses autres rapports financiers chez Son Excellence le gouverneur général, plutôt qu'à la Chambre.
Le ministre ne le sait peut-être pas, mais tous les ans, le gouverneur général remet un prix pour la meilleure oeuvre de fiction canadienne publiée au cours de l'année. Selon moi, d'après les chiffres présentés à la Chambre, le ministre est assuré de remporter le prix pour l'oeuvre de fiction de cette année. Peut-être que, à l'avenir, les libéraux adopteront certaines politiques économiques qui visent à aider l'économie canadienne et le commun des mortels plutôt qu'à leur nuire. J'attends ce jour avec impatience, même s'il est peu probable qu'il arrive.
Il est vraiment possible de tirer des leçons de l'histoire. C'est pourquoi, après quelques années de dépenses irresponsables faites par le gouvernement libéral, nous savons que les Canadiens feront confiance au Parti conservateur pour élaborer une politique financière qui sera dans leur intérêt.
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Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole au sujet du Budget principal des dépenses. Je vais focaliser mon intervention sur un sujet qui a déjà été abordé — je veux dire, ce soir —, soit celui de la réforme du Budget principal des dépenses. Comment pouvons-nous améliorer la transparence et la reddition de comptes au Parlement à l'égard des finances publiques?
C'est un thème que le a abordé au début de son mandat. Il a cherché à en parler avec les autres parties. Il a même préparé une trousse d'information pour présenter certaines de ses idées de réforme et proposer des solutions à certains problèmes sous-jacents. Dans certains cas, il peut y avoir divergence entre le budget proprement dit et le Budget principal des dépenses. Il y a aussi des différences entre les méthodes comptables utilisées pour chaque document. Le budget est préparé selon la comptabilité d'exercice, et le Budget principal des dépenses, selon la comptabilité de caisse. Les parlementaires ont parfois du mal à comprendre en quoi consistent certains postes budgétaires parce que ces postes ne sont pas rattachés à des programmes particuliers.
Tous ces enjeux ont été cernés par le et étaient accompagnés de quelques propositions pour les régler. Le porte-parole du Parti conservateur pour les questions concernant le Conseil du Trésor et moi-même avons constaté que le gouvernement aurait pu accomplir bon nombre de ces réformes par des moyens administratifs. Il n'avait pas besoin de légiférer.
Prises dans leur ensemble, les réformes du n'étaient pas si mal parties. Il est juste de dire que si nous pouvions les adopter en bloc, nous serions sur la bonne voie pour que les parlementaires et les Canadiens comprennent mieux les documents financiers du Parlement, et par conséquent, nous ferions preuve d'une meilleure ouverture et transparence. En fin de compte, il n'y avait pas moyen pour le gouvernement d'appliquer la solution proposée par voie administrative; les réformes étaient donc vouées à l'échec.
Cependant, la première solution était de changer le Règlement pour que le Budget principal des dépenses puisse être déposé plus tard. En soi, cela n'offre aucune garantie d'obtenir de meilleurs documents financiers plus faciles à lire. Cela ne garantit pas non plus que le budget et les budgets des dépenses seront harmonisés. Cela permet simplement au gouvernement d'attendre plus longtemps avant de déposer le Budget principal des dépenses — prolongation dont pourrait bien profiter un gouvernement sincère et bien intentionné pour déposer des documents cohérents. Cependant, d'autres types de gouvernements, que nous avons parfois vus ici, pourraient abuser de cette prolongation.
Il est difficile de comprendre pourquoi le gouvernement, qui a déjà un programme de réforme bien établi, semble vouloir faire valoir à tout prix — et il a mis en quelque sorte la charrue avant les boeufs — la seule chose qui nuirait à la transparence, sauf s'il s'engageait à en assurer un suivi assidu.
Nous avons raison de douter de la bonne volonté du gouvernement à ce point-ci de son mandat en ce qui concerne ce genre de choses. Nous sommes, à juste titre, bien plus sceptiques aujourd'hui quant à l'engagement du gouvernement à être ouvert et transparent que nous l'étions au début de son mandat.
Je vais prendre l'exemple de Glen McGregor, un journaliste de CTV. Il a récemment demandé, au moyen d'une demande d'accès à l'information, qu'on lui fournisse une liste détaillée du nombre total des employés — à ne pas confondre avec des informations détaillées sur les employés eux-mêmes — du Cabinet du ainsi que leurs fourchettes salariales. Il a reçu une liste où tous les noms étaient censurés. On est loin de la reddition de comptes et de la transparence promises.
Lorsque le nous demande de faire confiance au gouvernement et d'accepter de repousser la date du dépôt du Budget principal des dépenses simplement parce qu'il croit en une ouverture et une transparence accrue, puis qu'un journaliste, qui a demandé à savoir combien de personnes travaillent au Cabinet du premier ministre et à connaître leurs fourchettes salariales, sans demander quoi que ce soit au sujet des employés eux-mêmes et de leurs salaires, se fait donner une réponse qui est tout sauf ouverte et transparente, nous avons raison de remettre en question la sincérité du gouvernement et les changements qu'il propose.
Le gouvernement Harper employait la même tactique lorsqu'on lui posait des questions semblables au sujet du Cabinet du premier ministre.
Lorsque les libéraux ont été élus, ils ont dit qu'ils allaient apporter des changements, qu'ils allaient assurer une meilleure reddition de comptes et se montrer plus transparents. Or, ils nous demandent maintenant d'adopter des modifications au Règlement qui permettraient à un gouvernement qui manque de sincérité de réduire tout simplement le temps alloué pour une étude, puis ils nous font le coup de ne pas répondre à des questions légitimes sur leur personnel et sur leurs dépenses alors qu'ils pourraient facilement y répondre. Il devient de plus en plus difficile de leur faire confiance.
Par ailleurs, le gouvernement a acquis la réputation d'annoncer de grands investissements pour ensuite concentrer le financement en fin de période. Les libéraux lancent de grands chiffres, par exemple, en annonçant un investissement de 180 milliards de dollars dans les infrastructures, mais seulement une fraction du montant annoncé sera dépensé pendant la législature en cours, et encore moins pendant l'année budgétaire en cours.
Le gouvernement dit que nous devrions lui faire confiance lorsqu'il veut changer la date de présentation du Budget principal des dépenses. Il prétend être sincère. Il dit qu'il veut plus d'ouverture et de transparence, mais, tous les jours, pendant la période des questions, les ministres donnent des renseignements inexacts sur l'argent qui sera réellement investi par le gouvernement. C'est ce que le gouvernement a fait, peu importe le dossier, qu'il s'agisse de la défense, du logement, des services de garde ou d'autres dossiers. J'en aurais pour 20 minutes juste à énumérer les dossiers dans lesquels le gouvernement manque de transparence et sur lesquels il présente, chaque jour, des renseignements inexacts.
J'en viens à me demander — et à juste titre, je crois — si nous pouvons faire confiance aux libéraux lorsqu'ils nous présentent leur joli bouquet de réformes pour améliorer le budget des dépenses. Ils veulent d'abord s'accorder cette petite chose et, ensuite, ils s'attendent à ce que nous ayons confiance que le reste viendra.
Nous avons entendu ce discours de la part du , vraisemblablement en toute sincérité, au début de son mandat. Il est venu de nombreuses fois aux réunions du comité de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique pour dire qu'il souhaitait réformer les lois sur l'accès à l'information au pays. Il a affirmé qu'il voulait d'un gouvernement ouvert par défaut et que le partageait son point de vue. Il a précisé que c'était prévu dans sa lettre de mandat. Il nous a dit, en comité, que le gouvernement procéderait aux réformes en matière d'accès à l'information en suivant un processus en deux étapes. Soit dit en passant, aucune réforme n'est nécessaire à l'égard des demandes d'accès à l'information afin de connaître le nombre d'employés du Cabinet du premier ministre et leurs fourchettes salariales. Les libéraux peuvent tout simplement y répondre. Ils n'ont pas besoin d'attendre une réforme pour le faire.
Si les libéraux voulaient devenir le gouvernement ouvert et transparent qu'ils envisagent en changeant le Règlement et la loi, ils pourraient le faire demain. En fait, ils auraient dû s'y mettre bien avant hier, mais ils ne l'ont pas fait.
Pour ce qui est de l'engagement du à réformer en deux étapes le système d'accès à l'information, il a effectué des changements administratifs, sans toutefois modifier la loi elle-même. Nous attendons depuis longtemps. Nous étions d'ailleurs censés avoir déjà entrepris le débat sur le projet de loi à la Chambre en vue de modifier le régime d'accès à l'information, mais ce n'est pas le cas. Nous ne sommes pas en train d'en débattre à l'heure actuelle et nous n'en débattrons pas non plus prochainement. C'est le ministre lui-même qui l'a annoncé. Il nous dit qu'il ne faut pas attendre de changements, du moins pas dans un horizon rapproché.
Je soulève ce point parce qu'il est important. Si un gouvernement nous demande de lui faire confiance aveuglément alors qu'il veut changer l'étude des crédits pour que les budgets soient soumis à un examen moins rigoureux, à moins que le gouvernement ne se montre de très bonne foi, nous avons l'obligation envers les Canadiens, à titre de parti de l'opposition, de nous demander si nous pouvons faire confiance au gouvernement dans le cas de cette proposition.
Lorsqu'on sait que les libéraux sont déjà excessivement lents à communiquer de l'information dans le cadre du régime actuel d'accès à l'information et lorsqu'on connaît leur comportement dans d'autres dossiers où ils ont promis qu'ils allaient agir, mais ont manqué à leur parole, il n'est pas difficile, si on est un Canadien raisonnable, d'arriver à la conclusion que, compte tenu du bilan des libéraux, il vaut mieux privilégier le statu quo tant qu'ils ne sont pas prêts à nous offrir un train de mesures plus complet pour accroître la reddition de comptes et la transparence. Le changement proposé serait acceptable si les autres mesures étaient déjà en vigueur, mais il est inacceptable de ne procéder qu'à ce seul changement et de nous demander de faire confiance au gouvernement pour adopter plus tard des mesures qui accroîtraient l'ouverture et la transparence.
Nous avons aujourd'hui tenu un vote sur une façon de rendre les processus de nomination plus ouverts et transparents. Ce vote n'a pas été effectué sans raison. Il a été tenu dans la foulée de l'échec catastrophique du gouvernement lorsqu'il a tenté de désigner un candidat pour en faire un mandataire indépendant du Parlement. Le gouvernement a été parfaitement incapable de choisir un candidat capable d'occuper cette fonction, car, pour être mandataire indépendante du Parlement, une personne doit jouir non seulement de la confiance du gouvernement, mais aussi de celle de tous les partis représentés au Parlement.
Il existe des moyens d'établir des processus qui permettraient au gouvernement de désigner des candidats qui auraient le respect de tous les partis au Parlement. Nous avons suggéré un de ces moyens hier, dans notre motion de l'opposition. Après avoir critiqué la motion, le gouvernement a dit: « Tout le reste est bien, mais il y a un élément que nous ne pouvons pas accepter. » Alors nous avons amendé la motion pour régler ce problème. Malgré cela, le gouvernement a continué de refuser d'appuyer la motion.
On nous répète: « Faites-nous confiance en ce qui concerne la réforme des budgets des dépenses. Nous allons aller de l'avant avec cette toute petite partie de l'ensemble de mesures. » L'ensemble de mesures est en fait très bien, mais le gouvernement nous demande de simplement lui faire confiance pour y donner suite. Or, c'est tout simplement impossible. Par exemple, au chapitre de l'accès à l'information, nous avons récemment appris que le bilan des libéraux au cours de leurs 18 premiers mois au pouvoir est pire que celui du gouvernement précédent durant les 18 derniers mois de son mandat. Nous n'en sommes tout simplement plus au point où nous pouvons simplement leur faire confiance.
Il est essentiel d'essayer de mieux comprendre ces documents, parce que le Budget principal des dépenses donne lieu à des décisions importantes. En effet, en raison de ce budget, les installations de la Garde côtière à Gimli, au Manitoba, soit dans ma province, et à Kenora seront fermées. Un gouvernement ouvert et transparent, qui tient réellement à ce que les Canadiens soient au courant de ce qu'il fait avec les deniers publics et des décisions financières qu'il prend, aurait mené des consultations auprès des collectivités visées et aurait clairement indiqué ses intentions. Il n'aurait pas caché cette décision dans un poste budgétaire du Budget principal des dépenses ou dans l'exposé budgétaire. Les députés ministériels auraient pris la peine d'aller sur place pour expliquer les raisons qui justifient ces fermetures.
Le gouvernement pensait peut-être que ces services n'étaient pas efficaces. Or, ce n'est pas ce que disent les gens de la collectivité en question, qui, sans vouloir vous offenser, en savent beaucoup plus que nous à Ottawa. Je l'ai déjà demandé à la Chambre, et je le demande à nouveau: combien des sept députés libéraux du Manitoba savaient avant même que cette décision ne soit annoncée que les installations de la Garde côtière allaient être fermées, et quelles pressions ont-ils exercées pour éviter que cela ne se produise? Je ne sais pas s'ils ont déployé le moindre effort, mais, manifestement, ils ont échoué. Quoi qu'il en soit, il serait bien que les personnes de cette région sachent quelles mesures sont prises par les libéraux pour les représenter.
Il y a une histoire qui vient de faire la manchette dans le Winnipeg Free Press au sujet des fonds liés à Canada 150. Un journaliste a suivi les pistes de l'argent et a relevé que, de toute évidence, le Manitoba ne reçoit pas sa juste part du financement de Canada 150. Encore une fois, où sont les sept libéraux manitobains qui devraient réclamer pour nous notre juste part? Ce n'est qu'après que j'ai soulevé à la Chambre la question au sujet des Fonds d'investissement stratégique pour les établissements postsecondaires que nous avons au moins commencé à avoir des annonces au sujet de ce fonds au Manitoba. Lorsque nous parlons de la façon dont le gouvernement dépense l'argent, il est juste de demander où les libéraux manitobains en sont concernant ces dossiers, et pourquoi, dans bon nombre de dossiers, le Manitoba est systématiquement sous-représenté lorsqu'il s'agit d'obtenir sa juste part de financement.
Il est également juste de demander où le gouvernement fédéral en est lorsqu'il s'agit de traiter sérieusement avec OmniTrax, qui n'a pas fait sa juste part pour la collectivité de Churchill. Après avoir obtenu une entente de faveur pour prendre en charge les voies ferrées, OmniTrax obtient beaucoup de subventions publiques, et cet argent a été acheminé à Denver, au Colorado. Il n'a pas été réinvesti dans le chemin de fer. Maintenant qu'il y a des inondations, l'infrastructure ferroviaire est inadéquate et la ville de Churchill vit une crise, car on ne peut pas transporter de nourriture ni d'autres fournitures en ville. Nous n'avons tout simplement pas entendu la réponse rapide nécessaire pour rassurer les gens de Churchill qu'ils ne seront pas laissés pour compte par le gouvernement actuel. Je le répète: où sont-ils et où est l'argent lorsque nous parlons du Budget des dépenses et du budget?
Ce ne sont là que quelques-uns des problèmes.
Je sais gré à mon collègue du Parti conservateur d’avoir soulevé la question de la réforme des budgets des dépenses, car elle est importante, et nous devons nous y atteler. Toutefois, il faut souligner que cette réforme doit se faire selon un enchaînement convenable qui donne aux députés qui ne font pas partie du gouvernement les outils nécessaires pour demander des comptes au gouvernement chaque fois qu’il y a lieu de le faire. Sans cette approche, nous sommes réduits à faire pression sur le gouvernement pour qu’il procède à ces réformes.
Une autre question importante s’agissant de réforme porte sur l’engagement que le gouvernement avait pris de procéder à la réforme électorale. Je pense que sa prise de position dans ce dossier témoigne clairement de sa nature et explique pourquoi, de ce côté-ci de la Chambre, on ne peut pas lui faire confiance.
Le gouvernement avait promis bien clairement que le système majoritaire uninominal à un tour ne serait plus utilisé après les élections de 2015. Les libéraux ont dépensé beaucoup d’argent pour briser cette promesse. Ils ont mis sur pied un comité spécial qui s’est déplacé dans tout le pays, ce qui a fait perdre leur temps aux Canadiens qui demandaient des mesures concrètes et qui n’étaient pas payés pour aller témoigner devant ce comité. S’ils avaient été payés — puisque le temps, c’est de l’argent —, la facture aurait été beaucoup plus élevée. À son retour, le comité a présenté son rapport, qui a été mis de côté par la ministre de l’époque.
Les libéraux ont alors eu le culot, sachant qu’ils n’avaient aucune intention de tenir leur promesse, de dépenser littéralement des millions de dollars dans un sondage bidon conçu pour faire diversion et leur donner une porte de sortie, sous la forme de ce comité spécial. En dépit de leur prétendu souhait d’un Parlement dans lequel tout le monde collaborerait, les libéraux espéraient que les partis de l’opposition ne collaboreraient pas. C'est pourtant ce qu'ils ont fait, offrant ainsi au gouvernement libéral une solution qui aurait dû lui permettre de tenir sa promesse.
C’est le monde à l’envers lorsque les partis de l’opposition s’efforcent de tenir les promesses que le gouvernement a faites et auxquelles il a renoncé. C’est pourtant ce qui s’est passé. Non seulement les partis d’opposition ont travaillé fort, mais ils étaient prêts à faire des compromis qui auraient permis au gouvernement de tenir sa promesse. Les libéraux n’en ont pas voulu. Ils ont préféré dépenser des millions de dollars pour un sondage et tenter de masquer le fait qu’il aurait pu y avoir un consensus si le gouvernement avait fait preuve de leadership.
De quoi aurait l'air un gouvernement qui agit en chef de file digne de ce nom? J'imagine, par exemple, que le chef d'un parti ferait une promesse électorale qui serait intégrée à la plateforme de son parti et qui serait reprise en choeur par ses collègues candidats un peu partout au pays. Une fois ce parti élu, il donnerait suite à cette promesse. C'est ainsi que les choses devraient se passer et c'est exactement ce que les Canadiens se sont dit lorsqu'ils ont voté. Il est évidemment faux de prétendre qu'il n'y a pas de consensus ou que le gouvernement n'avait pas reçu le mandat de prendre l'initiative d'une réforme démocratique.
Quoi qu'il en soit, les libéraux n'ont pas tenu parole. Ils ont laissé tomber les nombreux Canadiens qui les ont élus dans ce but précis. Puis, lorsque vient le temps d'examiner les dépenses qu'ils prévoient, ce qui est très important, ils nous demandent de leur faire confiance parce qu'ils vont mettre en oeuvre le reste du programme si nous acceptons d'examiner de moins près les dépenses du gouvernement, même s'il n'agit manifestement pas de bonne foi, vu la quantité de promesses non tenues qu'il laisse dans son sillage. Voilà ce que les libéraux nous demandent de faire, et ils ne devraient pas se surprendre que la réponse soit négative. Nous ne croyons pas pouvoir leur faire confiance.
Le NPD s'opposera au Budget principal des dépenses pour ces raisons, à tout le moins, ainsi que pour d'autres raisons que je n'ai pas eu le temps d'expliquer.
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Madame la Présidente, après pratiquement 10 ans d'exploitation partisane par le précédent gouvernement, nous respectons notre engagement envers les Canadiens de bâtir un Sénat plus efficace et moins partisan qui fonctionne pour tout le monde.
Les Canadiens ont élu le gouvernement sur la base de l'ouverture et de la transparence, et c'est notre travail de continuer de nous préoccuper de ceux qui nous ont fait confiance. Les intérêts des Canadiens devraient toujours avoir préséance sur les allégeances politiques, et le gouvernement est déterminé à remettre en place et à créer un processus de nomination au Sénat moins partisan.
Les Canadiens ont été clairs lors des dernières élections: le statu quo au Sénat doit changer. Nous avons depuis fait des progrès importants en vue de remplir notre promesse. Étant donné que nous croyons que le gouvernement devrait se concentrer sur les priorités des Canadiens et non d'autres séries de négociations constitutionnelles, nous avons apporté des modifications considérables et nous avons élaboré un processus de nomination des sénateurs qui se fonde sur le mérite et qui est non partisan, tout en étant plus ouvert et plus transparent que jamais. Ces progrès sont fondamentaux lorsqu'il s'agit de restaurer la confiance des Canadiens envers le Sénat et de donner un nouveau souffle à une institution qui accomplit des fonctions vitales au sein de la démocratie parlementaire canadienne.
Peu après être arrivé au pouvoir, le gouvernement a annoncé la mise sur pied du Comité consultatif indépendant sur les nominations au Sénat chargé de conseiller le sur les candidats potentiels au Sénat. Le Comité s'appuie sur des critères fondés sur le mérite afin de repérer les Canadiens qualifiés qui peuvent contribuer de façon significative aux travaux du Sénat. De plus, ces critères ont permis d'établir des normes élevées afin que toutes les personnes nommées au Sénat possèdent les qualités essentielles que sont l'intégrité, la capacité de collaborer et l'impartialité. Le nouveau processus de nomination au Sénat a aussi contribué à réinventer le rôle fondamental du Sénat au sein de la démocratie parlementaire du pays et il l'a fait tout en demeurant dans le cadre de la Constitution.
Le gouvernement est conscient que le Sénat joue un rôle crucial au sein du Parlement, donc, à la suite de l'annonce du nouveau comité consultatif sur les nominations au Sénat, il s'est empressé de nommer sept nouveaux sénateurs dont la nomination a immédiatement contribué à réduire la partisanerie au Sénat tout en améliorant grandement la représentation des provinces qui possèdent le plus de sièges vacants.
De plus, afin de montrer l'importance que le gouvernement accorde à ce nouveau processus de nomination, nous avons demandé à l'un des premiers sénateurs nommés à titre indépendant, M. Peter Harder, de représenter le gouvernement au Sénat. Natif de Winnipeg, le sénateur Peter Harder a été le premier sénateur indépendant à être nommé aux termes de ce nouveau processus. Il est arrivé à la Chambre rouge avec près de 30 ans d'expérience dans la fonction publique fédérale ainsi qu'une dizaine d'années passées à travailler comme bénévole pour divers organismes et comme membre de plusieurs conseils d'administration. M. Harder a aussi présidé le Conseil commercial Canada-Chine.
Le sénateur Harder a été nommé sous-ministre en 1991, un poste qu'il a occupé pendant près de 16 ans et qui l'a amené à servir sous 5 différents premiers ministres et 12 différents ministres. Au cours de cette période, M. Harder a travaillé au ministère de l'Immigration, à celui de la Sécurité publique, au ministère de l'Industrie, au Conseil du Trésor et aux Affaires étrangères. En tant que sous-ministre, il a été appelé à superviser le processus législatif d'innombrables projets de loi et à comparaître devant divers comités permanents de la Chambre des communes et du Sénat. Dans sa fonction actuelle de représentant du gouvernement au Sénat, il dirige les travaux relatifs à la réforme qui vise à améliorer la responsabilisation et la transparence de cette institution. Parallèlement à cela, il travaille dans le cadre actuel du Règlement du Sénat afin d'assurer une meilleure coordination entre les activités de la Chambre haute et celles du gouvernement.
Durant la période de trois mois précédant l'annonce de la nomination de ces sept nouveaux sénateurs, le Comité consultatif indépendant sur les nominations au Sénat a procédé à de vastes consultations au Manitoba, en Ontario et au Québec, et il a préparé une liste de candidats à l'intention du . Ce processus a été conçu afin de veiller à ce que la composition du Sénat soit aussi représentative que possible de la diversité canadienne. C'est à partir de cette liste de candidats que le a choisi les sept nouveaux sénateurs qui allaient être nommés par le gouverneur général.
Outre le sénateur Harder, voici les autres candidats qui ont été retenus: Chantal Petitclerc et André Pratte, du Québec; le juge Murray Sinclair et Raymonde Gagné, du Manitoba; ainsi que Ratna Omidvar et Frances Lankin, de l'Ontario. Ces sénateurs étaient certes des personnes très qualifiées pour faire ce que l'on attendait d'eux. Or, au cours de l'année qui vient de passer, nous avons été à même de constater qu'ils incarnent l'ardeur au travail. Je suis convaincu qu'ils sont une source d'inspiration pour tous les parlementaires.
J'aimerais donc prendre quelques instants pour mieux faire connaître certaines de ces personnes exceptionnelles. Avec plus de 25 ans de service dans le système judiciaire manitobain, le juge Murray Sinclair est un parfait exemple de cette ardeur au travail. Il est le premier Autochtone à être nommé juge au Manitoba, et le deuxième au Canada. À ce titre, il a été coprésident de l'Enquête publique sur l'administration de la justice et les peuples autochtones au Manitoba, ainsi que président de la Commission de vérité et réconciliation. À la tête de la Commission, il a participé à des centaines d'audiences qui ont eu lieu partout au Canada et qui ont abouti, en 2015, à la présentation du rapport de la Commission. Il a également supervisé un programme intensif de collecte de fonds qui a permis d'amasser plusieurs millions de dollars pour soutenir divers événements ou activités de la Commission de vérité et réconciliation et permettre aux personnes ayant survécu de se rendre aux événements organisés dans le cadre de la Commission.
J'aimerais aussi parler de la sénatrice Ratna Omidvar. Depuis qu'elle a émigré de l'Iran pour venir s'installer au Canada, la sénatrice Omidvar a su mettre à contribution son expérience dans les domaines qui touchent à l'immigration, au multiculturalisme, à la diversité, à la citoyenneté, à l'intégration et aux droits des minorités. En 2010, elle a été reconnue par le Globe and Mail au nombre des principaux bâtisseurs du Canada de la décennie précédente. En 2015, elle figurait sur la liste des 10 principaux champions de la diversité à l'échelle mondiale dressée par la revue The Economist.
Le sénateur Sinclair et la sénatrice Omidvar représentent la véritable importance des nominations fondées sur le mérite, mais, plus que tout, ils démontrent le rôle marquant qu'un Sénat moins partisan peut jouer lorsqu'il s'attaque à certaines des questions les plus urgentes et importantes du pays.
La nomination de ces sept sénateurs et la création du Comité consultatif indépendant sur les nominations au Sénat au printemps 2016 ont été suivies du lancement de la deuxième étape du processus indépendant de nomination au Sénat, qui a donné à tous les Canadiens l'occasion de soumettre leur candidature en vue de devenir sénateurs.
Afin de reconnaître le rôle important que joue le Sénat dans la représentation régionale, huit membres provinciaux supplémentaires du Comité consultatif indépendant sur les nominations au Sénat ont été nommés pour la deuxième étape. La nomination de ces autres membres provinciaux du Comité a non seulement amélioré la représentation de toutes les régions du Canada, mais a aussi augmenté le nombre de voix qui contribuent à la prise des décisions importantes.
Le gouvernement est fier de dire que, depuis son arrivée au pouvoir, il a procédé à 27 nominations non partisanes, indépendantes et fondées sur le mérite au Sénat, dans le cadre du nouveau processus. Ce faisant, il a respecté le cadre constitutionnel, tout en veillant à ce que les provinces et les territoires soient mieux représentés.
Le gouvernement est conscient du rôle précieux et important que joue le Sénat au Parlement et au sein des institutions démocratiques du pays. Nous félicitons le Sénat du travail qu'il a accompli pour assurer la transition vers une institution plus indépendante et moins partisane. Nous respectons le fait que des sénateurs de toutes les allégeances politiques aient décidé de siéger en tant qu'indépendants. Avant tout, il est évident que ces changements traduisent une volonté de rendre l'institution plus ouverte et plus transparente.
Par exemple, neuf sénateurs qui avaient été nommés dans le cadre d'un processus partisan siègent désormais en tant qu'indépendants. Ces sénateurs indépendants, dont plusieurs avaient été nommés par d'anciens premiers ministres à des fins partisanes, ont décidé de mettre la partisanerie de côté et de se concentrer plutôt sur l'intégrité, la collaboration et la force au sein du processus démocratique canadien. Ce choix respecte le cadre constitutionnel canadien et, qui plus est, il représente un pas de géant vers une Chambre haute véritablement efficace et moins partisane.
J'aimerais prendre un moment pour parler de ces personnes. Nommé en 2013 par l'ancien premier ministre Harper, le sénateur Douglas Black est l'exemple d'un sénateur qui, à l'origine, a été nommé en tant que conservateur, mais qui a choisi de devenir indépendant par souci d'impartialité. Avant de devenir sénateur, M. Black était l'un des avocats les plus influents du Canada. Il représente l'impartialité en travaillant continuellement avec les membres de tous les partis et en faisant passer les intérêts des Canadiens avant tout.
On peut en dire autant du sénateur Larry Campbell. Partisan libéral nommé par l'ancien premier ministre Paul Martin, il a consacré son temps au Sénat à accomplir un travail précieux sur des sujets tels que la politique antidrogue, la santé mentale et les questions autochtones. Comme le sénateur Black, le sénateur Campbell a aussi choisi de faire passer les intérêts des Canadiens avant son allégeance politique et il est devenu sénateur indépendant. Dans la même optique, le gouvernement a été clair: le nouveau processus indépendant de nomination au Sénat respectera, plus que tout, l'indépendance des sénateurs comme les sénateurs Campbell et Black.
Le gouvernement a souvent souligné l'importance d'un Sénat véritablement efficace et de sa fonction fondamentale dans les institutions démocratiques auxquelles nous sommes attachés. Par son rôle à l'égard de la représentation des intérêts des régions et des minorités dans le processus législatif et démocratique, le Sénat est essentiel au cadre de la démocratie parlementaire canadienne.
Les intérêts de la population canadienne devraient toujours passer avant la partisanerie. Le gouvernement a été très clair à ce sujet et dans sa détermination à réparer les dommages causés par le gouvernement précédent. Nous avons été élus parce que nous avions promis de changer le statu quo au Sénat. Pour satisfaire les attentes des Canadiens, nous avons élaboré le nouveau processus de nomination au Sénat.
Ce nouveau processus de nomination au Sénat, en plus du travail réalisé par le Sénat lui-même en vue de devenir une institution plus indépendante et moins partisane, est crucial pour rétablir la confiance des Canadiens à l'égard du Sénat et pour revigorer une institution qui exerce des fonctions essentielles dans la démocratie parlementaire canadienne. De plus, il démontre qu'il est possible d'avoir un Sénat moins partisan. Nous pouvons poursuivre les efforts afin qu'à l'avenir, le Sénat puisse véritablement être perçu comme un organe législatif efficace.
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Madame la Présidente, c'est un honneur de prendre part au débat de ce soir sur le processus budgétaire et le Budget principal des dépenses. Trop souvent, les Canadiens ont tendance à bayer aux corneilles — et sans doute certains députés aussi — lorsqu'il est question du budget des dépenses.
Le budget des dépenses est pourtant au coeur du rôle de la Chambre. L'une des principales responsabilités de la Chambre des communes consiste en effet à accorder ou de refuser des crédits au gouvernement du jour. Il en est ainsi depuis bien avant la création de notre Parlement. Il faut remonter à son prédécesseur, au Royaume-Uni: c'est en 1215 à Runnymede, avec la Grande Charte, que furent établis les concepts fondamentaux du contrôle des cordons de la bourse et de la suprématie du Parlement dans le processus d'examen des crédits.
Essentiellement, le gouvernement ne devrait pas dépenser un sou des fonds publics sans l'approbation de la Chambre. Pourtant, le gouvernement libéral abuse constamment du processus d'examen des crédits, dont nous débattons ce soir.
En fait, il y a quelques jours, nous débattions ici la Loi sur les traitements, une mesure législative distincte pour accorder des augmentations salariales à certaines ministres libérales. Quand le a tenté d'établir un cabinet comptant un nombre égal d'hommes et de femmes, il a oublié qu'il accordait aux ministres de second rang féminines un salaire inférieur à celui de leurs homologues masculins; donc, il a décidé de présenter la Loi sur les traitements. Le gouvernement a sciemment décidé de présenter une mesure législative pour augmenter le salaire de certaines ministres. Certainement, cela relève pleinement du droit du gouvernement de le faire.
Cependant, les libéraux ont oublié un détail. Ils ont oublié que le projet de loi n'avait pas encore été adopté à la Chambre, ni au Sénat. Au lieu d'adopter le projet de loi, les libéraux ont décidé d'abuser du processus d'étude des crédits et des budgets des dépenses. Cela n'est pas passé inaperçu à la Chambre, ni au Sénat.
Le Comité sénatorial permanent des finances nationales a fait état, dans son 13e rapport, en mars 2017, de sa grande préoccupation au sujet de l'abus par le gouvernement libéral du processus d'étude des crédits et des budgets des dépenses. Selon le rapport: « Les sénateurs et les représentants du Conseil du Trésor ont aussi discuté des enjeux plus vastes entourant les autorisations et les approbations parlementaires, et le respect du processus d’attribution des crédits. »
Le rapport poursuit ainsi:
Toutefois, le Budget supplémentaire des dépenses n’est pas un mécanisme de dépannage temporaire destiné à financer des besoins prévisibles qui auraient pu être planifiés, particulièrement si ceux-ci bénéficient d’une source d’autorité que prévoit une loi du Parlement. La Loi sur les traitements pour les ministres et la Loi sur le Parlement du Canada pour les députés et les sénateurs autorisent que les traitements des ministres soient prélevés du Trésor, et elles déterminent le montant de ces traitements.
Le comité a adressé directement au gouvernement la remarque suivante:
Notre comité est préoccupé par la pratique récurrente consistant à utiliser les budgets supplémentaires des dépenses afin de payer le traitement de certains ministres avant la promulgation d’amendements à la Loi sur les traitements, et soulève cette question dans le contexte du projet de loi C-24.
Le député d' vient de nous parler des nouveaux sénateurs indépendants. Des sénateurs indépendants ont participé à la préparation de ce rapport et ils y expriment leurs graves inquiétudes au sujet de l'abus du processus budgétaire, dont nous avons un bon exemple ce soir, dans notre débat sur le Budget principal des dépenses. Ils encouragent le gouvernement libéral à plutôt suivre les règles de la Chambre des communes et de l'autre endroit.
L'autre endroit fait la recommandation suivante en citant les Débats du 25 mars 1981: « On ne doit pas tenter d'obtenir par le biais des affaires relatives aux subsides une autorisation qui devrait normalement provenir de source législative. » Or, à au moins deux reprises, des dépenses ont été soumises à la Chambre dans le cadre du processus budgétaire plutôt qu'au moyen d'un projet de loi.
Le comité sénatorial cite aussi le paragraphe 937 de la Jurisprudence parlementaire de Beauchesne qui dit: « Le gouvernement ne peut pas usurper, par le biais d'une loi de crédits, une autorisation qu'il n'a pas encore en vertu de lois existantes. » Il cite également un autre paragraphe. Tous les députés sont bien sûr mordus de la sixième édition de l'ouvrage de Beauchesne. De ce côté-ci de la Chambre, en tout cas, nous sommes très fiers de l'apport considérable de M. John Hotby, l'un des corédacteurs de l'ouvrage. M. Hotby est un digne conservateur qui nous fait très souvent profiter de ses lumières sur la procédure parlementaire, où les budgets des dépenses occupent une place de choix.
Malheureusement, le processus en vigueur a été bafoué à maintes reprises par le gouvernement. Trop souvent, les députés d'en face oublient qu'ils ne font pas partie du gouvernement et que seuls les membres du Cabinet en font partie. Or, les libéraux qui ne font pas partie du Cabinet sont d'abord et avant tout des députés. Des députés libéraux, soit, mais des députés, pas des ministres. Essentiellement, nous devrions tous nous rappeler que nous sommes des députés avant toute chose et que notre devoir consiste à examiner rigoureusement le processus des prévisions budgétaires.
Lorsque j'ai lu le processus entourant les budgets des dépenses, j'ai été intrigué par certains des points recommandés et encouragés. Je suis tombé sur la page 228 du Budget principal des dépenses, qui traite de PPP Canada, Partenariats public-privé Canada. Il est curieux qu'en 2015-2016, aucuns fonds n'ont été dépensés pour les investissements; en 2016-2017, 267 700 000 $ ont été alloués; et dans le Budget principal des dépenses actuel, 267 700 000 $ sont encore alloués. Le gouvernement planifie-t-il de continuer de financer PPP Canada? Nous ne le savons pas.
En fait, nous ne savons même pas ce qu'il adviendra de la Banque de l'infrastructure. À l'heure où l'on se parle, elle fait l'objet d'un débat à l'autre endroit. En effet, le gouvernement aurait pu utiliser les fonds par l'entremise de PPP Canada, où il a de l'argent, car nous voterons ce soir sur l'allocation de 267 millions de dollars à PPP Canada. Nous pourrions utiliser cet argent, améliorer les partenariats public–privé et réduire les risques pour les contribuables. Cet argent se trouve dans le Budget principal des dépenses. Pourtant, le Sénat examine la possibilité de diviser le projet de loi. En effet, il y a à peine quelques heures, le sénateur Joseph Day, leader du caucus libéral au Sénat, a prononcé un discours passionné à l'autre endroit à ce sujet même.
J'aimerais citer la transcription: « L’analogie à laquelle j’ai pensé pendant que je lisais le projet de loi est que le projet de loi C-44 est comme une poupée ukrainienne. Vous ouvrez la première poupée, et il y en a une autre à l’intérieur. Vous ouvrez la deuxième poupée, et il y a une autre à l’intérieur et ainsi de suite, comme si vous enleviez des pelures d’oignon. Cependant, même si cela peut être amusant dans le cas d’une poupée, ce n’est certainement pas la manière de présenter une mesure législative pour qu'on puisse l’étudier adéquatement. »
Cette observation vient d'un sénateur libéral. Je sais que le député d'Halifax vient de parler de ce qu'il appelle le Sénat amélioré, le processus amélioré. C'est l'un des sénateurs libéraux qui est préoccupé par cette question. Bien sûr, un autre problème se profile à l'horizon, celui de la taxe avec indexation automatique. À l'autre endroit, encore une fois, le sénateur Joseph Day, le leader des libéraux au Sénat, a dit:
Je suppose que l'« efficacité » des taxes est fonction des recettes qu'elles rapportent. Ce sont les fonctionnaires qui ont parlé d’efficacité, pas moi. Chers collègues, je peux comprendre qu’un gouvernement invoque une telle raison pour proposer dans une loi budgétaire l’augmentation du taux de droit d’accise applicable. Cependant, je ne vois pas en quoi cela justifie l’autorisation de hausses futures sans examen ou approbation du Parlement.
Lorsque l’on a demandé aux fonctionnaires s’il y avait des précédents à une telle disposition extraordinaire, ils ont mentionné les tranches d’imposition associées à l’impôt sur le revenu, dont la limite augmente automatiquement avec l’inflation. Or, chers collègues, cette indexation profite au contribuable. Lorsque la limite de la tranche d’imposition augmente à cause de l’inflation, nous payons moins d’impôts, ce qui n’est pas du tout le cas avec l’augmentation automatique du droit d’accise.
En effet, dans le projet de loi budgétaire qui est débattu en ce moment à l'autre endroit, on prévoit une hausse de taxe automatique sans jamais avoir à obtenir l'approbation de la Chambre ou du Sénat. C'est fondamentalement contraire à certains des principes de base du pouvoir sur les deniers publics de la Chambre. Cette mesure en dit long sur le respect que porte le gouvernement aux députés.
Jetons un coup d'oeil à l'histoire canadienne pas si lointaine, dans les années 1970. J'en conviens, c'était bien avant ma naissance, mais il s'agit du passé récent du Parlement. En 1975, l'illustre sénateur libéral Joseph Day a dit que les parlementaires avaient besoin de plus de temps pour débattre de la question des emprunts. En 1975, le pouvoir d'emprunt a été retiré des travaux des crédits et doté de son propre processus.
En 1975, le Président a ordonné que l’on raye d’un projet de loi portant affectation de crédits fondé sur un budget supplémentaire des dépenses une disposition sur le pouvoir d’emprunt parce que l’inclusion de celle-ci empêchait pratiquement toute discussion à son sujet. Par la suite, le gouvernement a dû présenter tous les ans un projet de loi portant pouvoir d'emprunt afin que le Parlement l'autorise à emprunter un montant d'argent déterminé pour l'année visée.
On oublie trop souvent que c'est là l'un des pouvoirs fondamentaux de la Chambre. Le processus bâclé qui a abouti à l'échec lamentable de la nomination de Madeleine Meilleur au poste de commissaire aux langues officielles illustre parfaitement le manque d'égard du gouvernement envers la Chambre. Essentiellement, on a exclu le Parlement du processus. Les députés n'ont pas été consultés. On les a simplement informés au moyen d'une lettre datée de près d'un mois après que Mme Meilleur a appris que sa candidature avait été retenue. La consultation, ce n'est pas cela. Les agents du Parlement doivent être choisis à la suite d'une consultation en bonne et due forme des députés.
Le processus budgétaire et les travaux des subsides nous donnent l'occasion de déterminer si le gouvernement au pouvoir a toujours notre confiance. Selon le principe de confiance, le Cabinet, en l'occurrence le Cabinet libéral, doit rendre des comptes à la Chambre, laquelle peut lui retirer sa confiance de différentes façons, notamment pendant le processus budgétaire, lorsque le budget principal des dépenses ou le budget supplémentaire des dépenses est mis aux voix. Dans le cas présent, l'opposition n'accorde pas sa confiance au gouvernement. Elle votera donc contre le budget.
Je tiens à m'attarder sur un point particulier, celui de la dette nationale et des déficits continus. Nous avons tous un vif souvenir de la dernière campagne électorale, pendant laquelle l'actuel , alors chef du troisième parti, a promis solennellement aux Canadiens de s'en tenir à de petits déficits de 10 milliards de dollars pendant trois ans, pas plus, puis de revenir à l'équilibre budgétaire d'ici les prochaines élections, en 2019. Cette promesse a complètement disparu dès le premier budget du . Pendant les prochaines années, nous verrons plutôt les dépenses et les déficits continuer. D'après les données du ministère des Finances, le Canada ne renouera pas avec l'équilibre budgétaire avant 2055.
Je vais mettre cela en contexte. Mon fils Bennett a fêté son premier anniversaire le 1er juin dernier. Il aura 39 ans lorsque l'équilibre budgétaire sera rétabli. Il sera plus âgé que je le suis maintenant, et je suis plutôt vieux. Ma fille Ainsley, quant à elle, a à peu près 3 ans. Elle aura 41 ans quand le Canada renouera avec l'équilibre budgétaire. Le gouvernement libéral fera porter le fardeau de ses dettes, de ses dépenses et de sa mauvaise gestion à nos enfants. D'ici 2055, la dette totale s'élèvera à 1,5 billion de dollars, et les générations futures devront sans cesse payer des intérêts jusqu'à ce qu'elle soit remboursée. C'est inacceptable.
Il est aussi tout à fait inacceptable que le gouvernement n'ait proposé aucun plan pour rétablir l'équilibre budgétaire. En sa qualité de porte-parole en matière de finances, notre ami et collègue le député de demande régulièrement au quand l'équilibre budgétaire sera rétabli. Chaque fois, le tergiverse et ne répond pas à la question.
Les habitants de ma circonscription, , souffrent de la situation. Ce sont des Canadiens qui travaillent fort et qui équilibrent leur budget tous les mois. Les petites entreprises équilibrent chaque mois leurs comptes. Or, chaque mois, les propriétaires de ces entreprises ont de plus en plus de mal à les maintenir à flot, en raison des préoccupations et des problèmes que leur causent le gouvernement libéral fédéral et le gouvernement libéral de l'Ontario.
Il n’y a pas si longtemps, un propriétaire d’entreprise me disait que sa facture d’électricité avait triplé pendant les mandats des libéraux provinciaux McGuinty et Wynne. Maintenant, le gouvernement fédéral impose une taxe sur le carbone qui ne fera qu’augmenter le coût d’exploitation des entreprises. Or, ce n’est pas seulement ces dernières qui en feront les frais, ce sont aussi les familles, dont le pouvoir d’achat s’effrite de plus en plus chaque semaine à cause du gouvernement libéral.
Je me souviens du premier projet de loi présenté à la Chambre, le projet de loi , que les libéraux qualifiaient de baisse d’impôts pour la classe moyenne. Personne gagnant moins que 44 000 $ par an n'a le moindrement profité de cette baisse d'impôt. En fait, ce sont les gens qui gagnent entre 100 000 $ et 200 000 $ par an qui ont eu les réductions d’impôt les plus élevées, mais ceux qui gagnent moins de 44 000 $ n’ont rien eu, pas un sou.
Dans le premier budget, les libéraux ont supprimé le crédit d’impôt pour la condition physique. Ils ont supprimé le crédit d’impôt pour les activités artistiques. Ces suppressions ont touché les familles qui avaient décidé d'inscrire leurs enfants des programmes d’art ou de mise en forme pour améliorer leur santé. Ils se sont débarrassés du crédit d’impôt sur les manuels et les études. J’ai rencontré aujourd’hui des étudiants et des anciens de l’Université Carleton, et nous avons parlé de l’importance d'aider concrètement les jeunes à survivre. Je le répète, sous les libéraux, les Canadiens ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts.
J'aimerais prendre un instant pour parler de l'accession à la propriété et des modifications que les libéraux ont apportées au fardeau financier associé à l'achat d'une première habitation. Nous devrions encourager et aider les Canadiens à acheter leur première habitation. Une société solide favorise l'accès à la propriété, et nous devrions encourager les Canadiens à acheter leur première habitation, plutôt que de les décourager de le faire, comme le font les modifications récentes.
Pour conclure, je reviens à mon point de départ, c'est-à-dire l'importance fondamentale du processus d'étude des crédits et des prévisions budgétaires. Ce processus relève de la Chambre, du Parlement, du contrôle des cordons de la bourse, de la capacité des parlementaires et de tous les députés, qu'ils soient des députés ministériels ou non. Cela nous offre l'occasion de porter un jugement sur la confiance que nous avons envers le gouvernement.
Je n'ai aucune confiance dans le gouvernement, et c'est pourquoi je voterai contre le Budget principal des dépenses plus tard ce soir, lorsqu'il sera mis aux voix.
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Monsieur le Président, j'ai un beau discours bien préparé, mais il ne porte pas vraiment sur ce sujet. Cela dit, j'aimerais commencer par dire que, si l'ironie était de l'eau, il y aurait bien une inondation à la Chambre. Je suis vraiment étonnée de la teneur des propos que tiennent nos collègues de l'opposition. La mémoire semble leur faire pas mal défaut. Enfin, je vais livrer mon discours, parce que c'est ce que j'ai devant moi.
[Traduction]
Je voudrais saisir l'occasion ce soir pour parler de quelques-uns des Canadiens exceptionnels dont le nouveau processus de nomination au Sénat a permis la sélection.
Depuis son arrivée au pouvoir, en 2015, le gouvernement a nommé 27 Canadiens à la Chambre rouge. Ils proviennent de divers milieux: le droit, l'action communautaire, les arts, le journalisme, l'écologisme et la fonction publique. Ce soir, j'aimerais présenter une partie de ces personnes qui illustrent la diversité de points de vue rendue possible au Sénat grâce au processus de nomination du gouvernement.
Gwen Boniface, qui a été nommée au Sénat le 10 novembre 2016, est l'une des pionnières des services policiers du Canada. La sénatrice Boniface a décroché un baccalauréat ès arts de l'Université York en 1982, après quoi elle a obtenu un baccalauréat en droit de la Faculté de droit Osgoode Hall en 1988. Elle s'est jointe à la Police provinciale de l'Ontario à titre d'agente en 1977, puis elle y a travaillé comme surintendante-directrice responsable des Premières Nations et des services de police contractuelle. Elle a également occupé le poste de surintendante en chef et commandante régionale de l'Ouest de l'Ontario avant d'être nommée commissaire de la Police provinciale de l'Ontario, en 1998.
Mme Boniface a été la première femme à être nommée commissaire de la Police provinciale de l'Ontario, fonction qu'elle a occupée de 1998 à 2006. Après avoir quitté son poste, elle a travaillé avec la Garda Siochana d'Irlande, la Division policière des Nations unies et l'Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme des Nations unies.
La sénatrice Boniface a travaillé sans relâche à rétablir la relation auprès des communautés des Premières Nations en instaurant de nombreuses réformes en faveur des services de police autochtones. En tant que consultante sur des questions liées au maintien de l'ordre et à la justice, à l'échelle autant internationale que nationale, elle a offert des services à des universités, à des municipalités, au gouvernement et à des organismes sans but lucratif dans les domaines des droits de la personne, du maintien de l'ordre et de la justice. Enfin, la sénatrice Boniface a reçu l'Ordre de l'Ontario en 2001 en reconnaissance de son service auprès de la province et de son travail auprès des communautés des Premières Nations. Elle a également reçu la Médaille des Nations unies pour le maintien de la paix ainsi qu’un doctorat honorifique ès lettres de l’Université Nipissing, en 2006.
Le bilan professionnel de la sénatrice Boniface au chapitre de l'amélioration de la qualité des services de police des groupes marginalisés et le fait qu'elle soit la première femme à avoir été commissaire de la Police provinciale de l'Ontario ont assurément fait d'elle une candidate de choix à une nomination à la Chambre rouge, où elle aura le pouvoir de continuer à faire ce qu'elle a fait toute sa vie pour les Canadiens.
La sénatrice Wanda Bernard est une autre excellente nomination. Elle a un bagage très différent, mais le travail qu'elle a accompli au cours de sa vie n'en est pas moins impressionnant. Née à Halifax, en Nouvelle-Écosse, la sénatrice Bernard a voué sa vie au travail social et à l'action communautaire. Elle a été professeure à l’école de service social de l’Université Dalhousie, dont elle a également été directrice pendant une décennie. La sénatrice Bernard a d'ailleurs été la première personne afro-néo-écossaise à obtenir un poste de professeure titulaire.
Mme Wanda Thomas Bernard a collaboré avec des organisations provinciales en vue d’intégrer la diversité aux processus politiques de la Nouvelle-Écosse, d’enseigner aux communautés les processus législatifs canadiens et d'encourager la participation citoyenne. Elle est membre fondatrice de l’Association of Black Social Workers, dont le but est de répondre aux besoins des citoyens marginalisés, en particulier ceux d’ascendance africaine. Elle a agi à titre consultatif auprès de ministres, les aidant à élaborer des cadres visant à prévenir la violence sexiste et à favoriser l'équité en matière de santé. Elle a également été témoin experte dans des causes liées aux droits de la personne et a fait des présentations dans le cadre de nombreux forums locaux, nationaux et internationaux.
La sénatrice Bernard a reçu plusieurs distinctions pour son service communautaire, notamment l’Ordre de la Nouvelle-Écosse et l’Ordre du Canada. Elle a été nommée au Sénat en novembre 2016 afin d'apporter une perspective nouvelle au Parlement et de donner une voix aux Canadiens marginalisés dans la plus haute institution du pays.
J'attire maintenant l'attention des députés sur la nomination à la Chambre rouge d'un autre Canadien unique, mais qui mérite tout autant son nouveau poste. Le sénateur René Cormier est un fier Acadien et leader communautaire du Nouveau-Brunswick. Il possède une solide formation artistique, ayant obtenu un diplôme de musique de l’Université du Québec à Montréal et un diplôme de théâtre à l’École internationale Jacques LeCoq de Paris.
M. Cormier a exercé diverses fonctions dans les 40 dernières années. Il a oeuvré à faire avancer les arts et la culture dans la société acadienne et canadienne. Il a travaillé à Radio-Canada. Il a été responsable de la direction artistique et générale de plusieurs théâtres. Il a travaillé à la direction du bureau des États généraux des arts et de la culture dans la société acadienne au Nouveau-Brunswick au sein de l'Association acadienne des artistes professionel.le.s du Nouveau-Brunswick.
De plus, le sénateur Cormier a fait partie d'un certain nombre de conseils d'administration, dont TV5 Québec-Canada, la Conférence canadienne des arts et le Festival des arts visuels en Atlantique. Au-delà de son intérêt pour les arts, le sénateur Cormier a fait progresser les intérêts des Acadiens grâce au travail qu'il a fait avec la Société de l'Acadie du Nouveau-Brunswick au Canada et ailleurs dans le monde. Le sénateur Cormier a reçu de nombreuses marques de reconnaissances pour son travail dans les arts et son engagement communautaire. Sa nomination au Sénat va certainement apporter plus de caractère et de diversité au Sénat.
Le sénateur André Pratte est un autre Canadien remarquable qui a été l'un des premiers nommés à la Chambre rouge par le gouvernement en avril 2016. Journaliste distingué, auteur et fier Québécois, l'expérience du sénateur Pratte dans les médias et son amour du Québec apportent un point de vue distinct à la Chambre rouge.
Le sénateur Pratte a travaillé pendant 35 ans en tant que journaliste. De 2001 à 2015, il a été rédacteur en chef de La Presse, le journal qui a le plus fort tirage à Montréal. En 2007, 2008 et en 2010, il a remporté le Concours canadien de journalisme dans la catégorie « Éditorial ». Il a dit au Québec qu'il appuyait le fédéralisme en défendant la position de son journal.
Tout comme Lucien Bouchard et 10 autres Québécois, le sénateur Pratte est l'un des signataires du manifeste « Pour un Québec lucide », publié en 2005, qui fait état d'une vision du Québec au sein du Canada. En 2009, le sénateur Pratte a créé L'Idée fédérale, un réseau non partisan de réflexion sur le fédéralisme et la place du Québec au sein du Canada. Outre ses activités de défense de l'intérêt public et sa carrière comme journaliste, le sénateur Pratte a publié huit ouvrages. Son livre le plus récent est une biographie de Wilfrid Laurier, publiée en 2011.
Le sénateur Pratte est un Canadien accompli et un éminent Québécois qui a le fédéralisme à coeur. Il sera en mesure de contribuer à l'avenir aux activités du Sénat, un endroit où sont représentés diverses idées et divers points de vue.
La prochaine sénatrice dont j'aimerais parler, c'est la sénatrice Rosa Galvez, du Québec. Née dans l'autre hémisphère, au Pérou, la sénatrice Galvez est titulaire d'une maîtrise en sciences et d'un doctorat en génie géotechnique et géoenvironnemental de l'Université McGill.
La sénatrice Galvez, une chercheuse canadienne de renom, étudie les effets de la pollution. Elle est spécialisée en décontamination des sols et des eaux, en gestion des déchets et des résidus et en évaluation des répercussions et des risques environnementaux. Elle a travaillé dans le secteur privé et dans le secteur public, offrant des conseils et des services de consultation à des entreprises et à des collectivités. Après la catastrophe ferroviaire de Lac-Mégantic, la sénatrice Galvez a mené une étude sur les répercussions environnementales du déversement.
La sénatrice Galvez a également travaillé à l'étranger, notamment aux États-Unis, en Europe et en Asie. Elle est membre de l’Ordre des ingénieurs du Québec, de la Société canadienne de génie civil et d’Ingénieurs sans frontières. Elle enseigne à l'Université Laval, à Québec.
La sénatrice Galvez fera profiter le Sénat de ses connaissances spécialisées en matière de protection environnementale. Ce sera de plus en plus important, puisque les parlementaires seront appelés à étudier des mesures pour lutter contre les changements climatiques.
Enfin, j'aimerais attirer l'attention de la Chambre sur la nomination du sénateur Tony Dean, de l'Ontario. Le sénateur Dean a été nommé au Sénat en novembre 2016, en même temps que certains des autres sénateurs que je viens de mentionner.
M. Dean a fait carrière dans la fonction publique de l'Ontario, et, de 2002 à 2008, il a occupé le poste de secrétaire du Cabinet et directeur de la fonction publique de l'Ontario. Le sénateur Dean a aussi été sous-ministre pour deux ministères et il a travaillé avec les gouvernements néo-démocrate, progressistes-conservateurs et libéraux en Ontario.
Après son départ à la retraite, en 2008, le sénateur Dean est devenu professeur à l'école de politiques publiques et de gouvernance de l'Université de Toronto. Son excellent travail lui a valu une bourse de perfectionnement en recherche à la Kennedy School de l'Université Harvard et les éloges de l'ancien premier ministre de l'Ontario Dalton McGuinty, qui a qualifié M. Dean d'« exemple parfait du bon fonctionnaire ». En 2009, il a aussi reçu l'Ordre de l'Ontario. M. Dean a rédigé de nombreux articles sur le leadership dans le secteur public pour le Toronto Star et le journal The Guardian, et il a coécrit un rapport du centre Mowat sur la viabilité économique au Canada.
Le sénateur Dean possède des dizaines d'années de précieuse expérience de la fonction publique ainsi qu'un remarquable bilan de réussites en matière d'administration publique. Son expertise fait de lui un atout précieux pour le Sénat, où il aura l'occasion de poursuivre le travail de toute sa vie: améliorer la gouvernance pour les Canadiens. De plus, sa perspective à titre de fonctionnaire chevronné permettra au Parlement dans son ensemble d'élaborer de meilleures mesures législatives et de prendre de meilleures décisions lorsque celles-ci touchent la fonction publique.
Chacun des nouveaux sénateurs dont j'ai parlé aujourd'hui incarne ce que le Canada a de meilleur à offrir et, ensemble, ils forment un groupe représentant une grande diversité de points de vue et d'origines. Chefs de file dans leurs collectivités respectives, ils seront mieux en mesure de représenter la diversité des Canadiens et de contribuer à bâtir un Canada meilleur. Chacune de ces personnes a été choisie et nommée au moyen de la nouvelle approche du gouvernement concernant les nominations au Sénat, qui fait l'objet d'un débat ce soir. En choisissant des sénateurs au moyen d'un processus de nomination non partisan, indépendant et fondé sur le mérite, le gouvernement modifie la composition du Sénat.
Finie l'époque où l'on nommait des collecteurs de fonds partisans et des valets de parti, une pratique qui a entraîné la détérioration de la confiance des Canadiens à l'égard du Sénat. En faisant des nominations fondées sur le mérite et en tenant compte de la diversité des points de vue et des identités, le gouvernement fait en sorte que le Sénat devienne la Chambre de second examen objectif et non partisan qu'il devait être. C'est une institution qui nous donne l'occasion de faire entendre la voix de groupes qui pourraient ne pas être représentés au Parlement. Le Sénat du passé méritait d'être critiqué, mais il n'était pas représentatif du potentiel de cette institution.
Le gouvernement croit au potentiel d'un Sénat non partisan qui agit dans l'intérêt des Canadiens et qui est digne de leur confiance. Le nouveau processus de nomination qui a été mis en place par le gouvernement est un pas de plus vers l'atteinte de cet objectif et contribuera à remodeler le Sénat pour plusieurs décennies à venir.
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Monsieur le Président, c'est un plaisir pour moi de prendre de nouveau la parole ce soir. Je partagerai mon temps de parole avec la députée de .
J'ai beaucoup aimé ce que je viens d'entendre, mais, avant d'entrer dans le vif du sujet, je dois dire que ma collègue la vice-présidente du comité des comptes publics n'a eu que des bons mots pour le Sénat, en qui elle semble avoir pleine confiance. Nous verrons bien ce que le gouvernement fera du projet de loi d'exécution du budget lorsque le Sénat nous le renverra avec tous ses amendements. Je ne sais pas si la députée louera aussi ardemment les sénateurs à ce moment-là. Cela dit, c'est toujours plaisant d'écouter la députée libérale.
C'est un plaisir pour moi de prendre part au débat sur le Budget principal des dépenses et sur la manière déplorable dont le gouvernement gère l'économie nationale. Le Budget principal des dépenses est publié par le gouvernement du Canada. Celui de cette année fait état du plan économique des libéraux, prouve que ce plan est un échec et montre que, au bout du compte, ce sont les Canadiens qui doivent acquitter la facture. C'est encore plus décourageant quand on le décortique poste par poste parce qu'on s'aperçoit que, pour les libéraux, la seule solution aux problèmes consiste à emprunter toujours plus d'argent, à en dépenser encore plus et à alourdir la dette que nos enfants et nos petits-enfants devront rembourser.
Le plus grave problème qu'entraîne cet argent emprunté concerne les effets à long terme sur les travailleurs, les familles et les emplois au Canada. Les prévisions économiques suggèrent qu'il pourrait falloir attendre 2055 avant que le gouvernement renoue avec l'équilibre budgétaire, à moins, évidemment, que les Canadiens n'élisent un gouvernement conservateur le plus tôt possible pour freiner la dette pharaonique que le gouvernement du Canada accumule.
Le 30 mai dernier, il y a à peine quelques jours, le directeur parlementaire du budget a publié un rapport intitulé « Suivre chaque dollar—Sur la piste des mesures de dépenses et de fiscalité du Budget de 2016 ». Ce document a une grande valeur parce qu'il présente aux Canadiens une analyse indépendante des finances du gouvernement libéral.
Dans le budget fédéral annuel, le gouvernement décrit son plan financier, y compris les dépenses supplémentaires pour les programmes actuels, les nouvelles dépenses et les modifications aux politiques fiscales. Je vais citer certaines des conclusions du document du directeur parlementaire du budget. Par exemple, il affirme que « de nombreuses mesures de dépenses ont reçu pendant l’exercice 2016-2017 un financement plus élevé ou plus faible que ne l’annonçait le Budget », c'est-à-dire 31 %.
Les gens de Battle River—Crowfoot, les investisseurs de Bay Street et du monde entier, la classe moyenne et, comme ils le diraient, les gens qui essaient de faire partie de la classe moyenne sont déçus de voir que les libéraux ont commis 30 % d'erreurs dans leurs calculs budgétaires. Imaginons cela: 31 % des prévisions contenues dans le budget des libéraux étaient erronées. Dans le secteur privé, les comptables, les gobeurs de chiffres, les prévisionnistes, les directeurs des finances et les autres cadres auraient de sérieux ennuis si un tiers de leurs calculs étaient erronés. Ils pourraient être congédiés pour avoir ainsi fait une erreur de 30 %.
Les petites entreprises de ma circonscription et du reste du pays ne pourraient pas survivre si leurs calculs budgétaires étaient erronés dans une proportion d'un tiers. Évidemment, on dirait qu'elles sont mal gérées, et elles perdraient des clients. Par contre, les libéraux, eux, se disent simplement que, s'ils se trompent lourdement, même à hauteur de 30 %, ils n'auront qu'à emprunter encore plus d'argent aux dépens des contribuables dans le prochain budget fédéral.
En outre, le directeur parlementaire du budget a constaté que 8 % des mesures de dépenses des libéraux « n'ont pas été financées du tout dans le cadre des Budgets supplémentaires des dépenses ». Voilà un constat important parce qu'il signifie qu'aucune somme n'a été allouée à 8 % des mesures contenues dans le plan budgétaire. Autrement dit, des annonces ont été faites dans le budget, mais aucune somme n'a été dépensée. Ce sont des mesures fantômes. La classe moyenne et les gens qui essaient d'en faire partie ont été floués par les libéraux et privés de presque 10 % de l'argent.
S'agit-il d'une nouvelle forme de taxe, qui consisterait simplement à retenir de 8 à 10 % des sommes promises? On fait une promesse, on ne la tient pas et on espère que personne ne s'en apercevra?
Le directeur parlementaire du budget l'a remarqué, et nous aussi. Son rapport dit ceci: « Ces mesures n’ont donc pas été mises en oeuvre comme l’énonçait le Budget de 2016. » Les libéraux font une promesse, puis la brisent. On devrait donner au gouvernement actuel un A pour les annonces et un E pour l'exécution. Il devrait obtenir un A pour avoir fait ces promesses formidables aux municipalités et aux Canadiens, mais, lorsqu'il s'agit de remplir ces promesses, le directeur parlementaire du budget a dit qu'il est en train d'échouer.
J'ose espérer que les électeurs du Canada en ont assez de ce gouvernement qui est incapable de joindre le geste à la parole, et qu'ils réagiront en conséquence aux prochaines élections. Le directeur parlementaire du budget est très diplomate dans sa façon de décrire la situation, tout comme le vérificateur général. En tant que président du comité des comptes publics, je me suis rendu compte que la plupart des personnes qui occupent la fonction de vérificateur général du Canada, y compris le titulaire actuel de ce poste, sont essentiellement très pragmatiques dans leur appréciation du rendement du gouvernement. Le directeur parlementaire du budget, un autre agent du Parlement, a ainsi tenu les propos mesurés que voici: « [...] ce qui indique que le gouvernement devrait peut-être améliorer ses processus de financement ou sa méthodologie d’estimation des mesures de dépenses annoncées dans le Budget. »
Pour ajouter à la gravité de ce manque de crédibilité dont les libéraux sont les seuls responsables, le rapport du directeur parlementaire du budget dit ceci:
Par ailleurs, il n’existe pas d’alignement clair entre les annonces budgétaires et leur mise en oeuvre. En effet, les différences de présentation, de terminologie et méthodologie comptable rendent difficile la confrontation des mesures de dépenses du Budget avec les postes des Budgets supplémentaires des dépenses. Il est en outre impossible de suivre les dépenses de la plupart des mesures budgétaires au-delà de la première année, ou de connaître les montants réellement dépensés pour des mesures précises. Par conséquent, il est très difficile pour les parlementaires de suivre chaque dollar et de demander des comptes au gouvernement sur la mise en oeuvre de son plan financier, tel qu’il est présenté dans le budget.
On pourrait presque admirer ce manque de clarté s'il n'était pas aussi terrifiant et abominable. Peut-être s'agit-il d'un plan tortueux concocté par le et le , que nous pouvons ajouter à cette critique puisqu'il est ici ce soir. Ils devraient tous les deux être mieux informés. Peut-être sont-ils simplement incompétents. Les Canadiens ne veulent pas croire que les responsables des finances du pays sont aussi incompétents. Même quand les chiffres et les données que ceux-ci présentent n'ont aucun lien avec la réalité, comme le souligne le directeur parlementaire du budget, les Canadiens hésitent à croire que les chiffres ont été trafiqués.
Il est difficile, même pour un comptable, de suivre les dépenses du gouvernement actuel. Pire encore, en tant que parlementaires, nous sommes censés pouvoir examiner les gestes posés par le gouvernement libéral et en discuter pendant le débat sur le Budget principal des dépenses, comme nous le faisons ce soir. Les Canadiens comptent sur nous pour prendre connaissance des chiffres, du budget, du Budget des dépenses, du Budget supplémentaire des dépenses, et même des comptes publics du pays. Les Canadiens devraient être en mesure de faire confiance au gouvernement et de croire que les dépenses qu'il mentionne correspondent à la réalité.
Par conséquent, que font les libéraux? Ils présentent à la Chambre un budget qui se lit un peu comme un plat de spaghettis, et ils mettent ensuite les députés au défi de suivre chaque nouille, qui représente les dépenses de deniers publics, et ils prennent des décisions politiques selon le succès ou l'échec de ces dépenses. Les libéraux veillent à ce que ce soit le plus difficile possible de suivre les dépenses. Le député moyen a beaucoup de mal à lier une dépense promise à la dépense réelle. Les députés libéraux d'arrière-ban n'ont pas à lire ni à étudier le budget; ils n'ont qu'à accepter ce que dit le . On leur dit essentiellement: « Ne t'occupe pas de cela, on va te donner des notes. Tu es nouveau, mais au fil des ans, tu vas comprendre comment faire. » Or, même le directeur parlementaire du budget affirme que la méthode pour étudier le budget est difficile à suivre.
J'ai concentré mes observations sur le travail du directeur parlementaire du budget. Le gouvernement libéral déforme les faits et trafique les chiffres du Budget principal des dépenses dont nous débattons ce soir, et je crois que c'est malhonnête.
Le directeur du budget tente d'apaiser la frustration qui règne dans son bureau et il demande gentiment de simplifier la présentation du processus budgétaire et de faire preuve d'un peu plus de transparence et de méthodologie.
Je suis heureux d'avoir la chance, au nom de Battle River—Crowfoot, de présenter certaines des préoccupations que nous avons à l'égard du gouvernement, de ses dépenses et du Budget principal des dépenses.
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Monsieur le Président, quelle surprise d'être à la Chambre ce soir et d'avoir plus que trois députés ministériels sur place, d'autant plus qu'ils sont absolument passionnés par le débat sur le budget des dépenses.
Comme d'habitude, j'essaie de ne pas dire les mêmes choses que tous les autres députés. J'essaierai d'ajouter quelques nouvelles perspectives.
Dans le passé, j'ai occupé un poste stratégique à l'échelle internationale dans une société multinationale. Nous avions un processus budgétaire. Nous avions un processus pour examiner les prévisions budgétaires. En premier lieu, il fallait définir les résultats que nous espérions atteindre. C'était la première question à poser. Ensuite, combien cela allait-il coûter, à peu près, de mettre en oeuvre les plans pour atteindre les résultats? Après, pouvions-nous nous permettre de mettre tous les plans en oeuvre et, dans la négative, comment allions-nous les placer en ordre de priorité? Lesquels étaient les plus importants? Une fois les priorités établies et les budgets estimés, il fallait déterminer comment faire le suivi des dépenses en cours de projet. Les fonds étaient-ils ou non dépensés comme nous l'avions prévu?
Ce doit bien être le but de la discussion de ce soir sur le budget des dépenses. Nous devrions l'examiner, déterminer les résultats escomptés, les mesures prévues pour y arriver, le coût de chacune de ces mesures et les priorités établies, de manière à pouvoir faire le suivi.
Je dirais que les points de vue ne divergent pas tellement quant aux résultats désirés du budget. Nous les connaissons bien parce qu'ils sont constamment énoncés dans les discours creux qui nous sont servis. Tout le monde veut que la classe moyenne réussisse bien. Tout le monde veut sortir les gens de la pauvreté. Nous voulons aider les personnes âgées et les anciens combattants du pays. Nous voulons défendre notre pays et aider les familles canadiennes. Tous les députés des Communes sont sur la même longueur d'onde quant aux résultats désirés.
Cependant, lorsque je regarde le budget des dépenses, je le trouve très compliqué à déchiffrer pour savoir combien d'argent nous dépenserons vraiment, à quel moment cet argent sera dépensé et comment nous pourrons faire le suivi. Il serait possible d'apporter des améliorations à cet égard.
Nous pouvons aussi examiner le budget de 2017 dans l'optique de la recherche de l'égalité entre les hommes et les femmes et voir quelles sont les enveloppes budgétaires prévues à ce sujet. À titre de présidente du comité de la condition féminine, je dirais que nous avons certainement consacré beaucoup de temps à préparer un rapport très détaillé sur l'analyse comparative entre les sexes plus. Des recommandations ont été acceptées par le gouvernement, et il devait les appliquer, mais jusqu'à maintenant, il ne l'a pas fait.
Même si, semble-t-il, les prévisions budgétaires ont été réalisées en tenant compte de l'analyse comparative entre les sexes plus, le gouvernement ne veut pas dire en quoi consistait exactement cette analyse, ce qui en a découlé concrètement et quels changements ont bel et bien été apportés. Ce n'est pas clair à mes yeux. Si ce n'est pas clair à mes yeux, ce ne l'est pas plus aux yeux des autres Canadiens.
Le comité de la condition féminine a aussi produit un rapport sur les mesures à prendre pour éliminer la violence faite aux femmes et aux jeunes filles. Au Canada, une femme sur trois ou quatre sera victime de violence au cours de sa vie. Il s'agit d'un problème extrêmement grave. Dans le budget des dépenses, le gouvernement prévoit consacrer 100 millions de dollars sur cinq ans à cet égard. Il s'agit donc de 20 millions de dollars par année pour lutter contre la violence faite aux femmes, un fléau qui touche une femme sur trois ou quatre au pays.
Quel est le lien avec les autres priorités? Le gouvernement prévoit dépenser trois fois plus d'argent pour recueillir des données statistiques. Voilà toute l'importance que revêt l'élimination de la violence faite aux femmes pour le gouvernement. Pour lui, il est plus important de recueillir des données. De nouveau, je m'insurge contre les priorités identifiées dans le budget des dépenses.
Je tiens également à parler d'équité salariale, bien sûr, puisque j'ai siégé au comité sur l'équité salariale, qui a tenu chaque semaine trois rencontres d'environ trois heures, en soirée, pour arriver à élaborer rapidement des recommandations à l'intention du gouvernement. Nous avons fait nos recommandations, mais, là encore, le gouvernement n'en a pas tenu compte dans le budget des dépenses. Ce dossier ne progresse absolument pas. Le gouvernement aime se prétendre féministe et dire qu'il défend ardemment l'égalité entre les sexes, mais je me permets d'en douter sérieusement, car le budget des dépenses ne contient aucune mesure en ce sens.
Nous étudions actuellement des façons d'améliorer la situation économique des femmes au Canada. Nous examinons notamment les obstacles à leur sécurité économique. La garde des enfants est l'un de ces obstacles, comme on le sait. Le gouvernement a fait une annonce plus tôt cette semaine. Il est question de créer environ 40 000 places en garderie, donc environ 100 ou 120 par circonscription. C'est loin de répondre aux besoins. Le gouvernement compte sur les provinces, en espérant qu'elles arriveront à créer le nombre de places requises.
On constate à certains endroits, comme au Québec, où les services de garde sont subventionnés, qu'il y a des difficultés liées non seulement à la qualité des services, mais également à la souplesse des heures de garde. Il y a par ailleurs de très longues listes d'attente. On ne réussit toujours pas à répondre aux besoins. Ce qui est prévu dans le budget des dépenses ne tient pas du tout compte des mesures qui doivent être prises pour corriger la situation.
Il y a une autre chose que je dois dire au sujet de l'établissement du budget et du processus d'examen des prévisions: dans le monde réel, on présente des prévisions, et c'est tout; il n'y aura pas plus d'argent par la suite. Il règne ici une philosophie selon laquelle, une fois que tout l'argent a été dépensé, il suffit d'obtenir du financement supplémentaire. Je siège au Comité de liaison. Je vois continuellement des responsables présenter des budgets des dépenses. Ils dépensent les fonds, puis ils soumettent un budget supplémentaire des dépenses afin d'obtenir des fonds pour d'autres projets. Les libéraux approuvent le financement, puis tout recommence. Ce n'est pas de cette façon que les contribuables canadiens s'attendent à ce que nous gérions l'argent des impôts qu'ils ont payés. Nous devons agir de façon responsable. Nous devons établir des plans et respecter nos budgets. Voilà comment les choses devraient se passer.
Le gouvernement ne s'aide pas en prouvant à la moindre occasion aux Canadiens qu'il n'est ni ouvert ni transparent. Quand on lui a demandé de l'information au sujet de la taxe sur le carbone, il a refusé net. Quand une personne qui s'adresse à la Chambre déforme les faits et qu'elle est démentie par la suite, c'est la crédibilité du gouvernement qui prend un coup. Si le budget des dépenses est trop vague, les gens vont se demander, sachant que le gouvernement a déjà manqué de crédibilité dans d'autres circonstances, s'ils peuvent réellement lui faire confiance quand il dit que telle somme sera affectée à telle ou telle fin. Il faut faire quelque chose.
Pour ce qui est des déficits, les Canadiens ont bel et bien donné leur aval à un modeste déficit de 10 milliards de dollars, mais les choses ont vite dérapé, si bien que, après un déficit de 30 milliards la première année, nous devrions en avoir un autre du même acabit encore cette année. Le hic, c'est que, un de ces jours, le Canada va se retrouver avec une facture de 10 milliards de dollars par année juste pour les intérêts sur la dette accumulée, d'autant que les taux d'intérêt risquent fort d'augmenter. Je ne vois aucun signe me permettant de croire que le gouvernement a pensé à tout cela et je dois dire que je m'inquiète pour l'avenir.
J'ai aussi besoin de consacrer quelques instants au budget des sciences. En tant que porte-parole en la matière, je devrais avoir quelque chose à dire là-dessus. Un examen important, le rapport Naylor, se penche sur les sciences et les choses que nous devrions changer. Le rapport, publié en décembre 2016, contient 32 recommandations, qui ne sont nullement prises en compte dans le budget. Nous savons que la valeur de ce que nous allons faire n'est pas nulle, si bien que le budget devrait prévoir un montant à cet égard. Il devrait y avoir un plan, une allocation que le gouvernement y consacrerait, car le rapport Naylor contient des recommandations très valables. Je serais ravie de prononcer une allocution un autre jour et de présenter un mémoire sur ce rapport de 300 pages.
Le budget devrait aussi refléter la priorité législative, mais je n'ai pas l'impression qu'il y en ait vraiment une. Le gouvernement semble passer beaucoup de temps à discuter de choses qui sont déjà arrivées. Nous avons passé des heures ici à discuter du projet de loi , qui visait à accorder aux ministres de second rang un salaire équivalent à celui des ministres dont ils relèvent et à éliminer six postes de ministres chargés d'un portefeuille économique. Ces mesures ont déjà été prises, mais nous avons passé beaucoup de temps à en discuter après le fait à la Chambre. De toute évidence, nous ne reflétons pas les priorités du gouvernement.
Le gouvernement n'a adopté que 19 mesures législatives comparativement aux 52 de son prédécesseur, et sur ces 19 mesures législatives, 10 étaient budgétaires.
En ce qui concerne le budget, nous devons nous assurer, encore une fois, de revenir à ce qui se fait concrètement. Nous savons quels sont les résultats souhaités, mais nous devons pouvoir nous faire une meilleure idée des plans et de leurs coûts réels pour pouvoir en faire le suivi. Nous devons aussi déterminer si nous avons les moyens de nous les offrir tous. Il arrive que nous n'ayons pas les moyens de faire tout ce que nous voulons faire, et nous devons trancher. J'encourage le gouvernement a être plus responsable au plan financier et à ne pas tout accepter. Il devrait avoir des priorités et faire ce qui compte pour les Canadiens.