La Chambre reprend l'étude du projet de loi , dont le comité a fait rapport avec des propositions d'amendement, ainsi que du groupe de motions no 1.
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Monsieur le Président, je suis heureux de poursuivre mes observations sur le projet de loi . Avant de me pencher sur d'autres détails du projet de loi, je tiens à saluer brièvement l'ancienne vice-première ministre du Canada et députée d'Edmonton-Centre, Anne McLellan. Ses efforts et ceux du groupe de travail qu'elle a présidé ont jeté les bases d'un nouveau cadre législatif qui fera du Canada un chef de file en matière de réglementation sécuritaire du cannabis destiné à des fins récréatives.
J'aimerais parler plus en détail de certaines mesures proposées dans le projet de loi. Sous le régime actuel, en place depuis 2014, Santé Canada gère le processus de délivrance de licence et de surveillance visant les producteurs de cannabis. Ces producteurs doivent suivre la réglementation afin de fournir aux patients autorisés du cannabis soumis à un contrôle de la qualité. Ce processus rigoureux de délivrance de licence permet notamment de s'assurer que les nouveaux venus sur le marché ont fait l'objet d'une vérification de sécurité approfondie et que les producteurs disposent des infrastructures faisant l'objet de mesures de sécurité matérielle appropriées. Par ailleurs, le Canada s'est doté d'un régime de conformité et d'application de la loi de calibre mondial conçu pour s'assurer que les producteurs autorisés suivent toutes les règles en place.
Au cours de la dernière année, les producteurs autorisés ont fait l'objet en moyenne de sept à huit inspections, pour un total d'environ 274 inspections. En mai 2017, Santé Canada a annoncé que tous les producteurs autorisés seront tenus d'effectuer des analyses de tous les produits de cannabis destinés à la vente pour déterminer s'ils contiennent des pesticides interdits. Cela s'ajoute aux mesures de contrôle en place pour vérifier la qualité des produits de cannabis sous réglementation fédérale. Ces mesures auront une incidence directe sur la santé des Canadiens qui choisiront de consommer ce produit.
Qu'on le croie ou non, de nombreux Canadiens qui achètent du cannabis sur le marché noir ne peuvent pas compter sur des normes de contrôle de la qualité. Le projet de loi concerne la sécurité. Le contrôle de la qualité fonctionne pour la production de cannabis à des fins médicales et il fonctionnera au titre de ce cadre. L'industrie commerciale compte maintenant plus de quatre ans d'expérience et sert plus de 200 000 patients inscrits. Le régime de production autorisée de cannabis à des fins médicales offre une base solide sur laquelle nous pouvons bâtir le régime de production de cannabis prévu par le projet de loi.
Grâce à son régime de production de cannabis à des fins médicales de renommée mondiale, le gouvernement est très bien placé pour passer avec succès à une nouvelle approche en matière de cannabis qui protégerait mieux les Canadiens.
Le gouvernement travaille et continuera de travailler en étroite collaboration avec les provinces, les territoires, les municipalités et les communautés autochtones pour appuyer la mise en oeuvre du nouveau cadre. En fait, j'ai rencontré des conseillers de ma ville, Edmonton, qui avaient eu une réunion avec le secrétaire parlementaire de la ministre de la Justice pour discuter de ce dossier. Nous avons eu une conversation très franche et ouverte sur le travail que le gouvernement du Canada fera de concert avec la province et la Ville d'Edmonton. Cette collaboration sera essentielle afin que tous les éléments soient en place pour favoriser le succès de la nouvelle approche. Nous nous réjouissons du progrès accompli dans l'élaboration des approches respectives de nos partenaires provinciaux et territoriaux.
Le Canada est un système fédéral. Les provinces et les territoires joueront et doivent jouer un rôle déterminant dans la réussite du nouveau système. Ils seront chargés, en étroite collaboration avec les municipalités, de la supervision et de la réglementation de la distribution du cannabis et de sa vente au détail.
[Français]
Dans les circonstances où des provinces ou des territoires n'auraient pas de système de vente au détail entièrement fonctionnel à la suite de l'entrée en vigueur du projet de loi, les adultes pourraient acheter du cannabis directement auprès du producteur fédéral autorisé en le commandant en ligne avec une livraison sécuritaire à la maison, par la poste ou par messagerie.
[Traduction]
Des représentants de l'industrie ont indiqué qu'ils se préparent à appuyer la mise en oeuvre rapide de la nouvelle réglementation et à satisfaire à des normes élevées dans la production des produits réglementés concernés. Colette Rivet, une représentante de l'Association Cannabis Canada, a déclaré ceci:
Les producteurs autorisés sont impatients de travailler en collaboration et en conformité avec les gouvernements fédéral et provinciaux pour établir rapidement des modèles efficaces de distribution et de vente qui comprennent peu de risque, qui sont bien réglementés, hautement sécuritaires et adaptés aux besoins de chaque province.
Dès l'entrée en vigueur de la mesure législative, les Canadiens adultes pourraient se procurer toute une gamme de produits dont la qualité serait contrôlée, dont du cannabis séché, du cannabis frais et de l'huile de cannabis, qui pourraient être consommés de différentes façons. Dans les États où la marijuana a été légalisée, ces produits du cannabis représentent la majeure partie des articles vendus sur le marché.
Le gouvernement reconnaît aussi la nécessité que le cadre fédéral légalise dès que possible la vente de produits du cannabis comestibles et de concentrés de cannabis. Il serait irresponsable de retarder davantage la mise en oeuvre du cadre pour légaliser le cannabis, le réglementer étroitement et en limiter l'accès. Néanmoins, il serait tout aussi irresponsable de précipiter l'élaboration de la réglementation visant les produits comestibles et les concentrés du cannabis. L'expérience d'autres gouvernements, comme celui du Colorado, ainsi que les témoignages d'experts entendus par le comité ont mis en lumière les problèmes de santé et de sécurité liés à ces produits. Selon l'échéancier proposé, le gouvernement n'aurait pas à précipiter l'introduction de ces nouveaux produits du cannabis sur le marché ce qui évitera de compromettre la santé et la sécurité du public.
Comme je l'ai dit plus tôt, le système actuel est un échec. Il n'a pas réussi à mettre le cannabis hors de la portée des jeunes Canadiens et il a pénalisé beaucoup de gens. Je songe entre autres aux Canadiens qui ont fait l'objet de sanctions criminelles pour simple possession d'un joint, aux professionnels de la santé qui ne peuvent pas avoir des conversations honnêtes avec les patients, car ces derniers ne leur avouent pas qu'ils consomment du cannabis parce que c'est criminel, et aux Canadiens qui prennent le risque d'acheter du cannabis sur le marché noir.
Le temps est venu pour le Canada d'adopter une nouvelle approche. Le temps est venu de faire en sorte que l'utilisation du cannabis ne relève plus du marché noir mais plutôt d'un marché sécuritaire et réglementé qui protégera les Canadiens et gardera le cannabis hors de la portée des jeunes. Je suis fier du travail du Comité permanent de la santé dans ce dossier et des efforts du ministère, et fier de représenter un gouvernement qui s'assure que le cannabis est sécuritaire et légalement réglementé au Canada.
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Monsieur le Président, je suis heureux d'intervenir pour m'opposer au projet de loi , le projet de loi du gouvernement libéral visant la légalisation de la marijuana. Je me réjouis de participer au débat parce qu'il s'agit sans doute du projet de loi le plus controversé du gouvernement actuel. Il est très rare que le Canada légalise une drogue. Je suis content de prendre la parole sur le sujet non seulement parce que des habitants de ma circonscription m'en ont parlé, mais aussi parce que très peu de députés auront l'occasion d'en faire autant, car le gouvernement a imposé une motion d'attribution de temps plus tôt aujourd'hui. Les libéraux procèdent ainsi afin de faire adopter le projet de loi à toute vapeur. De nombreux groupes lui conseillent de ralentir, mais le gouvernement persiste à faire le contraire en précipitant les choses. Bref, le gouvernement s'emploie à légaliser pleinement la marijuana.
Les libéraux sont au courant des peurs que suscite la légalisation complète, des préoccupations que suscite la précipitation avec laquelle la mesure est adoptée et des effets indésirables que la légalisation aurait sur les enfants et ils savent que ceux qui sont le plus exposés aux dangers de la marijuana pourraient maintenant s'en procurer plus facilement. Ce projet de loi ne vise pas la décriminalisation. Le gouvernement libéral ne procède pas lentement à la légalisation de la marijuana. Il ne procède pas avec prudence dans ce dossier. De nombreux regroupements ont d'ailleurs averti le gouvernement qu'il allait trop vite et qu'il ne le devrait pas.
Nous débattons de la mise en vente d'un stupéfiant dans la population canadienne. La semaine dernière, nous avons vu le gouvernement du Québec dévoiler une mesure législative qui limiterait sérieusement ce que les libéraux à Ottawa ont prévu pour tout le Canada. Par ailleurs, nous avons vu le gouvernement de l'Alberta dévoiler la mesure législative provinciale sur le pot la plus libérale de toutes les provinces; le NPD en Alberta est allé encore plus loin. Je répète que la vaste majorité des électeurs de Battle River—Crowfoot qui ont écrit ou téléphoné ou qui sont passés à mon bureau pour me donner leur avis sont contre la légalisation complète de la marijuana.
Cela dit, bien des gens de chez moi ne s'opposent pas à la décriminalisation de la marijuana. Autrement dit, ils ne pensent pas nécessairement qu'un jeune qui s'est fait prendre avec un joint devrait avoir un casier judiciaire pour la vie. Cependant, cela ne veut pas dire qu'il faut donner un feu vert général et mettre toute la population du pays en danger. Or, c'est ce que veulent faire les libéraux.
Tout le monde sait que la marijuana peut être une substance intoxicante puissante. Elle perturbe le jugement. Elle affaiblit les capacités d'une personne qui conduit un véhicule, un tracteur ou tout autre genre d'engin. Aux dires de Perrin Beatty, qui représente la Chambre de commerce du Canada, que sa consommation aurait un effet négatif sur la productivité en milieu de travail, qui baisserait plutôt que d'augmenter. Des personnes innocentes seraient blessées et d'autres seraient tuées. Voilà ce que révèle le bilan des États et des régions qui ont légalisé la marijuana.
Selon l'Association médicale canadienne, il y a un risque pour les jeunes Canadiens, car le développement des capacités mentales et du cerveau se poursuit jusqu'à au moins 25 ans. Une fois le projet de loi adopté, de très jeunes enfants auraient accès à la marijuana dans leur foyer. Leurs parents, et peut-être même leurs grands-parents, pourraient en acheter et en avoir à la maison. Encore une fois, elle deviendrait plus facile d'accès pour les jeunes enfants. Les députés peuvent être sûrs et certains que, s'il y a des jeunes enfants dans la maison, ils vont faire tout ce qu'ils peuvent pour mettre la main sur cette fameuse marijuana et l'essayer. Ils seront déterminés à y arriver, les enfants sont comme cela. Nous avons vu ce phénomène avec l'alcool et le tabac. Ils vont l'essayer.
Ils l'essaient déjà.
Il y a un député en face qui rigole et qui dit qu'ils le font déjà. Si ce projet de loi est adopté, il serait légal d'avoir de la marijuana à la maison. Nous savons qu'il y aura alors plus d'enfants qui l'essaieront. Peut-être qu'il trouve cela drôle aussi.
Ils le font déjà et ils le referont à plus grande échelle. Le député a raison. Ils se feront du mal si on leur en facilite l’accès. Je crois sincèrement que les libéraux n’ont pas pensé aux conséquences à long terme de ce qu’ils font. J’ai reçu de nombreuses lettres de concitoyens qui s’inquiètent justement de ces divers scénarios possibles.
Les libéraux continuent d’affirmer que la législation actuelle sur la marijuana ne fonctionne pas. C’est justement ce que vient de nous crier le député d’en face: « Ils l'essaient déjà ». Selon mes concitoyens, s’ils l’essaient déjà, le projet de loi ne règlera rien. Comment la police peut-elle déterminer si la marijuana a été achetée légalement ou si elle provient d’organisations criminelles, de trafiquants? Elle ne le peut pas. Les libéraux n’aident pas la police à cet égard et à bien d’autres d'ailleurs.
Nos gardes-frontières feront face à un grave dilemme. On connaît déjà les files d’attente aux postes frontaliers. On sait que les chiens de la patrouille frontalière peuvent détecter la marijuana. De nombreux véhicules attendront des heures à la frontière pendant que les gardes chercheront à déterminer ce que les chiens ont reniflé dans un véhicule. Ils pourront peut-être se convaincre que quelqu’un a dû y fumer de la marijuana un jour ou deux auparavant. Ils constateront que le conducteur n’est peut-être pas intoxiqué et qu’il n’y a ni drogue ni marijuana dans le véhicule, mais cela leur aura pris une heure de fouille. Les gardes-frontières prennent beaucoup de temps à faire leur travail.
Ce ne sera pas la faute des Canadiens qui essaient de respecter la loi. Ce ne sera pas la faute des gardes-frontières, ni des chiens de patrouille. Ce sera la faute des libéraux. Ce sont eux qui devront s’occuper des longues files d’attente, qui existent déjà. Les délais seront de plus en plus longs. Le commerce entre le Canada et les États-Unis, notre principal client, sera menacé et ralentira. La frontière s’épaissira.
Étant donné que nous connaissons les risques pour la santé, n'essayons-nous pas de dissuader les Canadiens de fumer du tabac? La réponse est oui. Les organismes de santé et les organismes gouvernementaux tentent continuellement d'y arriver, alors pourquoi les libéraux essaient-il désormais de permettre aux Canadiens de fumer de la marijuana? Nous savons que les pâtisseries ne sont pas incluses dans le projet de loi. Les pâtisseries contenant de la marijuana, comme les biscuits, les brownies et les bonbons, inquiètent toutes profondément les Canadiens, mais elles ne seront pas autorisées. Certaines personnes décideront de faire des pâtisseries avec de la marijuana, si elles y ont accès, alors d'autres personnes pourraient en consommer sans le savoir.
L'Association médicale canadienne a déclaré que le cannabis a une incidence considérable sur le développement mental. La Société canadienne de pédiatrie estime que les jeunes qui consomment de la marijuana avant l'âge de 25 ans mettent en péril leur santé mentale, pourtant le gouvernement précipite l'adoption de ce projet de loi.
Le projet de loi propose de réglementer et de légaliser la production, la possession et la distribution de la marijuana au Canada. Les libéraux veulent imposer la légalisation le 1er juillet 2018. La fête du Canada sera un jour de célébration pour le Parti libéral, puisque la marijuana sera légale à ce moment-là. Partout au pays, des intervenants nous prient de ne pas précipiter l'adoption de cette mesure législative. Les libéraux refusent de nous accorder six mois de plus ou de prolonger le délai d'une quelconque façon. C'est le délai qu'ils ont fixé. Ils ont imposé la clôture aujourd'hui.
Les articles 8 et 9 du projet de loi prévoient qu'une personne peut avoir en sa possession et distribuer jusqu'à quatre plantes de cannabis qui ne sont ni en train de bourgeonner ni en train de fleurir. Des enfants auraient ainsi accès à de la marijuana au domicile familial.
Le projet de loi précise la quantité de marijuana qu'un enfant peut posséder légalement. En effet, l'alinéa 8(1)c) dit qu'il est interdit à tout enfant de moins de 18 ans d'avoir en sa possession l'équivalent de cinq grammes de marijuana ou plus. Un enfant de moins de 18 ans peut donc consommer ou distribuer de la marijuana, pour autant qu'il en possède moins de cinq grammes.
J'ai déjà entendu des familles dont les enfants consomment de la marijuana et ont développé la schizophrénie. Cela les préoccupe. Elles croient que la consommation de marijuana provoque quelque chose qui cause la maladie.
Je vois que mon temps est écoulé. Encore une fois, je préviens le gouvernement. Il agit de manière trop précipitée et ignore quelles seront les conséquences. Il n'a pas étudié la situation aux États-Unis, là où la légalisation est en vigueur, et il y a des problèmes.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui pour appuyer le projet de loi , Loi sur le cannabis, dans sa version amendée par le Comité permanent de la santé. Si j'appuie ce projet de loi, c'est notamment parce que l'approche traditionnelle du Canada concernant le cannabis n'a tout simplement pas fonctionné. Aujourd'hui, je mettrai l'accent sur les raisons pour lesquelles le statu quo est mauvais pour les Canadiens, en particulier pour les jeunes.
Le cannabis est interdit au Canada depuis les années 1920 et il est actuellement sur la liste des substances désignées à l'annexe II de la Loi réglementant certaines drogues et autres substances. L'interdiction du cannabis n'a pas engendré l'abstinence. Voici ce qu'a déclaré la lors des audiences du Comité permanent de la santé sur le projet de loi :
[...] le cannabis est devenu la substance illicite la plus communément consommée au Canada. Aujourd'hui, 21 % de nos jeunes et 30 % de nos jeunes adultes consomment du cannabis. Nos jeunes affichent la prévalence la plus forte de consommation de cannabis comparativement à leurs homologues dans d'autres pays développés.
Ces statistiques démontrent clairement qu'un nombre considérable de Canadiens consomment du cannabis malgré l'interdiction. Force est d'en conclure que l'approche consistant à interdire n'a pas l'effet escompté sur la consommation de cannabis.
Comme le cannabis est largement utilisé à des fins non médicales, quel a été l'effet de l'approche prohibitionniste adoptée? Comme l'ont entendu les membres du comité de la santé, l'approche actuelle a permis d'assurer la viabilité de l'industrie du cannabis dirigée par le crime organisé, a mis en péril la santé et la sécurité publiques et a fait en sorte que des personnes consommant de petites quantités de cannabis à des fins récréatives se retrouvent avec un casier judiciaire.
Le lien entre le crime organisé et le marché illicite du cannabis est bien connu. Le cannabis est la substance illicite la plus vendue dans le monde. Les organisations criminelles sont très heureuses de fournir du cannabis au grand public.
Le Comité permanent de la santé a entendu le , qui a dit:
À l'heure actuelle, l'industrie du cannabis à des fins non médicales au Canada est entièrement criminelle. Le commerce illégal de cannabis au pays permet au crime organisé de mettre 7 milliards de dollars par année, et peut-être plus, dans ses poches. On soupçonne ou on sait que plus de la moitié des groupes de criminels organisés au Canada participent au marché du cannabis. Les responsables de l'application de la loi au Canada dépensent plus de 2 milliards de dollars par année pour tenter d'appliquer ce qui est actuellement un régime légal inefficace.
Nous savons que les organisations criminelles représentent une menace considérable pour la sécurité publique et qu'elles ont un effet négatif sur la vie quotidienne des Canadiens. Ces organisations sont liées à des activités illégales comme le trafic de drogues, le vol, la prostitution et la traite de personnes, et elles ont des effets violents et corrupteurs sur les collectivités et les villes où elles exercent leurs activités.
Le ministre a aussi affirmé ceci:
Grâce à la légalisation et à la réglementation, nous pouvons permettre d'utiliser plus efficacement les ressources servant à l'application la loi, et nous pouvons réduire de façon marquée la participation du crime organisé et l'afflux de fonds.
Dans l'ensemble, les répercussions des groupes du crime organisé au Canada vont au-delà de la menace évidente et immédiate de ces activités. Les répercussions cachées comprennent des coûts plus élevés pour les organismes d'application de la loi, le système de justice et le système correctionnel, des coûts qui sont généralement assumés par tous les Canadiens.
Je reconnais que l'adoption du projet de loi n'éliminera pas le crime organisé au Canada. Les activités du crime organisé dans notre pays représentent un problème qui comporte de multiples facettes et qui nécessite une intervention intégrée générale. Cela dit, l'approche actuelle à l'égard du cannabis constitue manifestement un échec à bien des égards depuis près d'un siècle, ce qui permet aux organisations criminelles de continuer de tirer des profits de cette drogue. Le gouvernement reconnaît ce fait et est intervenu.
L'approche inefficace visant à interdire la possession de cannabis a également des répercussions sur la santé et la sécurité publiques. Dans le cadre de l'étude du projet de loi menée par le Comité permanent de la santé, nous avons entendu des témoins qui ont insisté sur la nécessité d'intervenir maintenant et de mettre fin à l'interdiction actuelle.
Lors de son témoignage, le représentant de l'Association canadienne de santé publique a dit ceci:
La loi proposée et la réglementation qui suivra sont le meilleur moyen de réduire ces dommages et d'assurer le bien-être de tous les Canadiens.
Plus tôt, j'ai brièvement mentionné les menaces à la sécurité publique que pose la présence de groupes du crime organisé dans nos collectivités, mais il y a beaucoup d'autres aspects de la santé et de la sécurité publiques qui sont menacés par le marché du cannabis illicite. La présence d'installations de culture illégales un peu partout au Canada endommage des propriétés et menace la sécurité de nos quartiers. De telles installations de culture entraînent des risques en raison de la moisissure, des installations électriques inadéquates et des incendies qui y sont associés, de l'utilisation non contrôlée de pesticides et d'engrais, ainsi que des cambriolages et des vols, ce qui met en danger les résidences avoisinantes et les premiers intervenants.
Les moyens à la dispositions des Canadiens pour se procurer du cannabis à l'heure actuelle laissent beaucoup à désirer. Le produit n'est pas réglementé, n'est pas soumis à un contrôle de la qualité et ne fait pas l'objet d'exigences en matière d'étiquetage et d'indications quant à sa puissance, tous des éléments qui exposent les usagers à de plus grands risques. À l'heure actuelle, ces gens ne savent pas vraiment ce qu'il y a dans ce qu'ils achètent et il n'existe aucun cadre permettant d'éviter que le produit contienne des éléments nocifs. Bref, le cannabis vendu aujourd'hui n'est pas réglementé, il ne fait pas l'objet de vérifications et il est souvent dangereux.
Malgré les lois en vigueur, il y a toujours des dispensaires illégaux au Canada. L'existence d'installations de culture clandestines montre bien qu'une nouvelle approche s'impose, une approche qui permettra de veiller à ce que les adultes canadiens qui décident de consommer du cannabis aient accès à un produit dont la qualité a été vérifiée, repose sur des normes nationales et contribue à limiter les éventuels méfaits.
Enfin, j'aimerais parler de l'incidence qu'a eue l'approche prohibitionniste actuelle sur bien des Canadiens, dont bon nombre sont considérés comme des criminels parce qu'ils ont décidé de consommer du cannabis. En 2016, près de 55 000 infractions liées au cannabis ont été signalées à la police. Ce chiffre représente plus de la moitié de toutes les infractions liées à la drogue déclarées par la police. Des accusations liées au cannabis ont été portées dans environ 23 000 cas.
Dans bien des cas, les casiers judiciaires qui découlent de ces accusations représentent une sanction beaucoup plus sévère que celle que méritent les personnes ayant commis de tels gestes. À cause de leur casier judiciaire, ces personnes ont souvent de la difficulté à se trouver un emploi et un logement, et on peut leur interdire de voyager à l'étranger. De plus, le traitement de bon nombre de ces infractions mineures accapare des ressources du système de justice pénale qui devraient plutôt être consacrées à des enjeux plus importants.
Pour traiter les accusations criminelles et les casiers judiciaires, l'opposition souhaite simplement que nous décriminalisions le cannabis. Soyons clairs: la décriminalisation ne marchera pas. Elle ne nous permettra pas d'atteindre notre objectif qui est d'empêcher les jeunes d'avoir accès au cannabis et d'empêcher les criminels de profiter de la vente de cannabis.
Avec le projet de loi , le gouvernement propose une meilleure approche. Avec le projet de loi , le gouvernement a présenté une mesure législative qui permettra de réglementer rigoureusement le cannabis et d'en restreindre l'accès. Le projet de loi vise à prévenir les activités illégales associées au cannabis au moyen de sanctions et de mesures appropriées. Le projet de loi vise à protéger la santé des jeunes en restreignant leur accès au cannabis tout en veillant à ce que les Canadiens adultes puissent posséder, cultiver et acheter en toute légalité des quantités limitées de cannabis partout au pays.
Pour toutes ces raisons, j'encourage les députés à appuyer le projet de loi tel qu'amendé.
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Merci, monsieur le Président. Cela me déconcentrait un peu.
Premièrement, nous sommes préoccupés, comme tout le monde ici, je pense, par le risque que des enfants et des jeunes consomment de la marijuana et nous convenons qu'il ne devrait y avoir aucune publicité sur ces produits à leur intention. Nous sommes heureux de voir que le projet de loi tient compte de ces préoccupations.
Deuxièmement, il doit y avoir une stratégie de taxation qui produira une source de revenus à long terme pour financer les programmes qui favorisent la santé publique, l'éducation et la recherche. Un des gros problèmes que pose la criminalisation de la marijuana est qu'elle rend très difficile la recherche sur ses effets, surtout ses effets à long terme. On peut espérer que sa légalisation au pays incitera les chercheurs à se pencher sérieusement sur cette question capitale et que le gouvernement fournira suffisamment d'argent pour financer ces recherches.
Troisièmement, une mesure législative traitant des conducteurs aux facultés affaiblies par la marijuana doit être en place. Il en est question dans le projet de loi , qui a déjà été adopté à la Chambre. J'ai déjà mentionné mes préoccupations à ce sujet durant le débat sur ce projet de loi. Je me bornerai à dire que j'ai été déçu que le gouvernement croie en l'efficacité de l'analyse d'un échantillon de salive lors d'un contrôle routier, qui ne révélera rien sur les facultés et se traduira sans doute par des accusations contre des gens qui n'ont pas les facultés affaiblies. J'ai entendu dire que des groupes s'apprêtent déjà à contester ce projet de loi devant les tribunaux.
Toutefois, notre principale objection relativement à la légalisation de la marijuana tel que le gouvernement l'a entreprise concerne sa décision de ne pas procéder immédiatement à la décriminalisation de la possession simple de marijuana, en attendant la légalisation, ou de ne pas accorder à tout le moins aux procureurs et à la police le pouvoir discrétionnaire de ne pas appliquer une loi injuste. Le gouvernement a été élu en promettant sans ambiguïté de légaliser la marijuana, pourtant, deux ans plus tard, les tribunaux du pays continuent d'imposer des casiers judiciaires à des gens pour possession simple. D'un côté, le gouvernement dit que consommer de la marijuana est acceptable, tandis que de l'autre, il gâche la vie de personnes qui sont souvent des jeunes ou des membres des minorités visibles en les accablant d'un casier judiciaire pour avoir consommé de la marijuana. C'est insensé. C'est véritablement une injustice cruelle.
En outre, cette pratique a pour effet d'engorger les tribunaux du pays sans raison valable. De plus en plus de véritables criminels sont libérés parce que leur procès n'a pas lieu dans un délai raisonnable. Nous devrions chercher des moyens de désengorger les tribunaux, et il serait tout à fait logique, pour ce faire, de commencer par mettre fin aux poursuites dans les cas de possession simple. Il faudrait en outre accorder un pardon aux Canadiens qui ont un casier judiciaire uniquement parce qu'ils ont déjà été déclarés coupables de possession simple d'une petite quantité de marijuana. Ces personnes éprouvent beaucoup de difficulté à trouver un emploi à cause de leur casier judiciaire et ne peuvent pas voyager à l'étranger. Pourtant, nous sommes en train de dire aujourd'hui que ce qu'elles ont fait n'était pas du tout un crime et que ce sera désormais complètement légal. Accordons-leur un pardon pour qu'elles puissent vivre normalement.
J'aimerais maintenant aborder un sujet légèrement différent et parler des leçons que nous avons tirées de la prohibition de l'alcool. La marijuana est devenue illégale au Canada en 1923, à peu près à l'époque où l'alcool était aussi illégal. La prohibition n'a pas duré très longtemps: en 1930, la consommation d'alcool était de nouveau légale dans la plupart des provinces. Les règlements en vigueur gâchaient toutefois une partie du plaisir. J'ai grandi en Colombie-Britannique et, quand j'étais jeune, il y avait une entrée pour les hommes et une pour les femmes dans les tavernes. Il fallait être assis pour boire, et on ne pouvait pas écouter de musique ni, par le fait même, danser. Les choses ont changé depuis. La plupart des gens conviendront que ces anciennes restrictions nous semblent maintenant plutôt farfelues et qu'elles n'empêchaient pas vraiment les gens de s'enivrer dans les endroits publics.
Il fut un temps où les fabricants de bière étaient tous de grandes entreprises uniformes. Maintenant, le Canada compte des centaines de microbrasseries qui, en plus de produire d'excellentes bières, créent de bons emplois et viennent diversifier l'économie de plusieurs petites municipalités. J'ajouterais que ma circonscription produit le meilleur vin au pays. On compte des centaines de petits producteurs de vins en Colombie-Britannique et en Ontario, et leur nombre augmente aussi dans les autres provinces. L'industrie vinicole joue un rôle crucial dans l'économie de ma circonscription, d'une part à cause de la vente de vin, mais aussi parce qu'elle stimule l'industrie touristique, un secteur très important pour la vallée de l'Okanagan.
Ce que la plupart des gens aiment à propos des petits établissements vinicoles et des microbrasseries, c'est leur petite taille. Par ailleurs, leurs produits sont variés. De plus, il est possible de rencontrer les personnes produisant le vin et la bière, qui sont faits en grande partie à partir de produits biologiques. Bon nombre de ces établissements publicisent la faible empreinte écologique de leurs activités.
Beaucoup de mes concitoyens croient que le projet de loi entraînera une nouvelle prohibition. Ce n'est pas ce qu'ils voulaient quand ils ont voté pour la légalisation de la marijuana. Ils ne désirent pas acheter de la marijuana de grosses entreprises qui la produisent en masse dans des installations intérieures qui utilisent beaucoup d'énergie et de pesticides pour maintenir ce haut niveau de production.
J'ai récemment rencontré des agriculteurs et des entrepreneurs de ma circonscription qui souhaitent cultiver du cannabis à petite échelle. Ils aimeraient le cultiver à l'extérieur, en se servant de la lumière du soleil plutôt que d'appareils de chauffage et de lampes de culture d'intérieur. Ils veulent le cultiver à l'extérieur afin de se lancer dans la production de cannabis biologique. Ils n'auront pas à employer les produits chimiques nécessaires pour protéger les plantes d'intérieur contre les champignons. Ces personnes voudraient se regrouper en coopérative, dans le cadre de laquelle chacune d'entre elles pourrait exploiter un hectare de terres hautement protégées et faire transformer les produits cultivés dans un établissement central, d'où il pourrait ensuite être distribué. Cette idée semble formidable. Elle est digne du XXIe siècle. C'est une pratique qui est permise de l'autre côté de la frontière, dans l'État voisin de Washington, mais qui serait illégale aux termes du projet de loi .
Au comité, le NPD a proposé 38 amendements pour améliorer le projet de loi et 1 amendement qui aurait permis aux provinces de créer leurs propres cadres de délivrance de permis, notamment pour autoriser les petits producteurs et les producteurs artisanaux. Or, les ministériels ont voté contre chacun de ces amendements.
Je conviens qu'il faut légaliser la marijuana. Il faut que cette industrie soit transparente et à l'abri des gangs et du crime organisé. Il faut taxer le cannabis afin de financer les programmes de sensibilisation, de recherche et de santé nécessaires pour remédier aux problèmes de toxicomanie déjà bien présents au pays. Cependant, si on limite aussi sévèrement la production de marijuana en forçant les producteurs à cultiver le cannabis à l'intérieur et en interdisant le regroupement de producteurs en coopérative, on encouragera le marché noir déjà en place, ce qui ira à l'encontre du premier objectif du projet de loi.
Nous devrions donc tirer des leçons de l'époque de la prohibition de l'alcool. Il ne faudrait pas que la légalisation de la marijuana nous ramène à la situation des années 1930. Réglementons le cannabis de façon moderne et intelligente afin que les Canadiens qui veulent en consommer puissent le faire de façon pratique, saine et sécuritaire.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole pour appuyer le projet de loi à l'étape du rapport. Cette mesure législative historique est une première étape positive dans le processus complexe visant à légaliser le cannabis, à le réglementer rigoureusement et à en restreindre l'accès.
Depuis la présentation du projet de loi, on a insisté sur le fait que l'approche proposée est axée sur la santé et la sécurité publiques, ce qui inclut l'objectif de garder le cannabis hors de la portée des enfants.
Respectant ses engagements de protéger le bien-être des Canadiens, le gouvernement a présenté une mesure législative complémentaire, le projet de loi , qui cible les conducteurs avec les facultés affaiblies par la drogue. Ce projet de loi distinct renforcerait la réponse pénale en cas de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue en plus d'aider à accroître la sécurité sur les rues et les routes du Canada.
Dans le cadre de son étude du projet de loi , le Comité permanent de la santé a entendu le témoignage d'une représentante de l'Association pour la santé publique de l'Ontario, qui a précisé que « la conduite avec facultés affaiblies est une principale cause criminelle de décès et de blessures sur nos routes et que les cannabinoïdes font partie des substances psychoactives les plus fréquemment trouvées dans les conducteurs décédés ou blessés au Canada ».
Malgré les progrès réalisés dans la prévention et la réduction de la conduite avec facultés affaiblies par l'alcool au cours des dernières décennies, les statistiques indiquent que la conduite avec les facultés affaiblies par la drogue, elle, est en croissance.
J'ai la chance de siéger au Comité permanent de la justice et des droits de la personne. Nous avons étudié le projet de loi complémentaire au projet de loi , c'est-à-dire le projet de loi . Il est indéniable que la conduite avec les facultés affaiblies par la drogue constitue un problème sur les routes et que le problème ne cesse de s'aggraver sous le régime actuel.
Selon Statistique Canada, parmi les quelque 72 000 cas de conduite avec facultés affaiblies rapportés par la police en 2015, près de 3 000 étaient liés à la drogue. En proportion, cela peut sembler faible, mais, si on considère que le nombre de cas a doublé depuis 2009, on voit qu'il y a lieu de s'inquiéter sérieusement.
Selon un document publié récemment par la Coalition canadienne des politiques sur les drogues, 20 % des consommateurs de cannabis rapportent qu'à au moins une reprise, ils ont pris le volant dans les deux heures après en avoir consommé.
Selon une autre étude récente tirée d'une enquête sur la santé des jeunes menée à Victoria, en Colombie-Britannique, 64 % des répondants masculins et 33 % des répondantes qui sont des consommateurs assidus de cannabis affirment avoir conduit avec les capacités affaiblies.
Le Sondage sur la consommation de drogues et la santé des élèves de l’Ontario réalisé en 2015 indique que le pourcentage des conducteurs de la 10e à la 12e année qui disent avoir conduit après avoir consommé du cannabis est supérieur au pourcentage de conducteurs qui affirment avoir pris le volant après avoir bu de l'alcool. D'après le sondage, on estime qu'en Ontario seulement, 29 500 adolescents avaient pris le volant moins d'une heure après avoir consommé du cannabis au cours de l'année précédente.
Je pense que tous ici conviendront que c'est plutôt alarmant. Pour de plus en plus de conducteurs, le fait que la conduite avec les facultés affaiblies par la drogue constitue présentement une infraction criminelle passible d'une amende minimale de 1 000 $ pour une première infraction ne semble pas être une mesure dissuasive suffisante.
Cependant, les amendes ne sont pas une panacée. Selon ma compréhension, et selon ce que révèlent les données, c'est la peur de se faire prendre qui constitue la mesure dissuasive la plus efficace en matière de conduite avec les facultés affaiblies.
En raison des statistiques récentes concernant la consommation de cannabis avant la conduite, je soutiens entièrement l'approche gouvernementale visant à renforcer le cadre pénal en matière de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue. Les dispositions proposées à cet égard autoriseront l'utilisation d'un nouvel outil par les policiers pour leur permettre d'être mieux à même de détecter la présence de drogue dans l'organisme des conducteurs. Ces appareils permettront d'établir la présence de certaines drogues dans le fluide buccal d'un conducteur, notamment de THC, le composé actif du cannabis.
La présence de THC dans le fluide buccal représente un indicateur fiable d'une consommation récente de cannabis et donne une indication utile au policier qui procède au contrôle routier. Je le répète, ce qui est essentiel, c'est que les gens sachent qu'ils risqueront dorénavant davantage de se faire prendre s'ils conduisent après avoir consommé du cannabis. Cette réelle mesure dissuasive rendra nos routes plus sûres.
Dans leur étude du projet de loi , les membres du comité de la santé ont reçu le , qui a reconnu que « [la] consultation et le soutien des services de police et des agents frontaliers sont essentiels au bon fonctionnement de ce nouveau régime, afin qu'ils aient les outils nécessaires pour appliquer la loi ».
À cette fin, le gouvernement a récemment annoncé un investissement de 274 millions de dollars pour appuyer les efforts des organismes d'application de la loi et de services frontaliers en vue de détecter et de décourager la conduite avec facultés affaiblies ainsi qu'en vue d'appliquer la légalisation proposée du cannabis et le régime de réglementation connexe.
Les provinces et les territoires pourront accéder à des sommes pouvant atteindre 81 millions de dollars au cours des cinq prochaines années afin de former les agents d'application de la loi, de renforcer leurs capacités et de promulguer de nouvelles lois ou de renforcer les lois existantes en matière de conduite avec facultés affaiblies.
Le projet de loi sur la conduite avec facultés affaiblies propose également de nouvelles infractions liées à la limite légale pour la conduite avec facultés affaiblies par les drogues. Une fois qu'elles entreront en vigueur, la couronne ne serait plus tenue de prouver qu'un conducteur avait les facultés affaiblies par la drogue si un test sanguin montre que celui-ci avait un taux de drogue interdit dans le corps. Ce gain d'efficacité judiciaire accélérerait grandement les processus de poursuites et de détermination des peines de ceux qui choisissent de prendre le volant après avoir consommé de la drogue.
Je suis heureux de signaler que l'une des infractions proposées interdit certains niveaux d'alcool et de THC, lesquels constituent, comme je l'ai dit plus tôt, une combinaison de substances affaiblissant particulièrement les facultés. Cette infraction est propre à décourager fortement les gens de prendre le volant après avoir consommé à la fois de l'alcool et du cannabis.
Selon moi, les propositions relatives à la conduite avec facultés affaiblies sont un reflet positif de l'approche élargie du gouvernement à l'égard de la légalisation du cannabis en ce sens qu'elles représentent une réaction prudente axée sur la sécurité publique dans le but ultime de protéger la population.
Pour reprendre les propos du , qui comparaissait devant le comité de la santé:
[…] la conduite avec facultés affaiblies par le cannabis est déjà présente sur nos routes maintenant. Plus nous mettrons en place rapidement les outils appropriés, le financement, la formation, ainsi que les pouvoirs législatifs et réglementaires, plus les Canadiens seront en sécurité. Les retards législatifs ne font pas en sorte que le problème disparaîtra ou que la situation s'améliorera.
Le comité a adopté des amendements portant sur l’examen du projet de loi et du projet de loi trois ans après leur entrée en vigueur et sur le dépôt de rapports au Parlement sur les résultats de ces examens. Cela permettrait au gouvernement de communiquer précisément les répercussions de la nouvelle loi et de déterminer si d’autres changements s’imposent.
Je suis heureux de reconnaître les efforts substantiels déployés par le gouvernement pour tenir deux des grands engagements qu’il avait pris dans la plateforme électorale, à savoir de légaliser le cannabis et, élément tout aussi important, de créer de nouvelles lois plus strictes pour décourager les gens de conduire avec les facultés affaiblies et appréhender ceux qui le font.
En conclusion, il est essentiel de souligner les objectifs du projet de loi , conçu pour légaliser le cannabis, le réglementer de façon stricte et restreindre son accès. Parmi tous les pays développés, le Canada est celui qui affiche la plus forte consommation de cannabis chez les jeunes. Il est donc évident que le système actuel ne fonctionne pas. Nous devons restreindre l’accès du cannabis aux jeunes, réduire les revenus des criminels et mettre la santé publique et la sécurité à l’avant-plan. Voilà ce que permet le projet de loi C-45 et voilà pourquoi tous les députés doivent appuyer cet important projet de loi.
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Monsieur le Président, avant d'amorcer mon intervention au sujet du projet de loi , je tiens à souligner, pour ceux qui nous regardent, que les libéraux ont eu recours à l'attribution de temps. Essentiellement, cela veut dire qu'ils limitent le débat sur cet important projet de loi. Ils refusent d'entendre les arguments des députés assis en face d'eux aujourd'hui parce qu'ils veulent expédier la chose et passer au vote. Pourquoi veulent-ils expédier la chose et passer au vote? Parce qu'ils ont des préparatifs à organiser pour le 1
er juillet 2018. C'est déplorable. Quand nous ne pouvons tenir un débat solide sur le sujet à l'étude au nom des Canadiens qui nous ont élus pour les représenter à la Chambre des communes, c'est le processus parlementaire qui en souffre.
Voilà. À présent, je vais parler du projet de loi comme tel. Quand je parle de ce projet de loi et de la légalisation de la marijuana, je ne parle pas de légalisation de la marijuana à des fins médicinales, je ne parle pas d'une légalisation de la marijuana fondée sur des recherches poussées, bien réfléchie ou qui tient compte des différents facteurs qui doivent être pris en considération, je ne parle pas d'un projet de loi élaboré à l'issue d'un processus de consultation exhaustif ou de travaux scientifiques, je parle d'un projet de loi qui a été préparé à la va-vite et qui ne tient compte ni des données scientifiques ni de l'opinion des corps policiers, des professionnels de la santé ou des experts. Tout ce qu'on fait, en réalité, c'est expédier l'adoption d'une mesure législative à une vitesse qui n'est pas justifiée en imposant une échéance tout à fait arbitraire, c'est-à-dire ce fameux 1er juillet 2018.
Beaucoup de gens ont exprimé des réserves par rapport au projet de loi. Bon nombre d'entre eux se sont exprimés sur la scène nationale, comme des dirigeants autochtones, des policiers, des spécialistes de la santé, des représentants de municipalités et de provinces et, bien entendu, des Canadiens inquiets de partout au pays. Certains s'inquiètent du fait que les enfants auront plus facilement accès à la marijuana, de l'âge auquel il sera possible de s'en procurer légalement, de l'absence de programme de sensibilisation, des échéanciers et de la précipitation avec laquelle on procède. Ils ont aussi l'impression de ne pas avoir eu suffisamment de temps pour s'exprimer. Les policiers ont les mêmes craintes par rapport aux coûts, aux échéanciers et à la conduite avec les facultés affaiblies par la drogue. Il y a aussi la question des taxes. Je vais approfondir ces questions durant le temps qui m'est accordé.
Je suis d'avis que le gouvernement doit traiter avec le plus grand sérieux les questions qui touchent les enfants et leur avenir. Après tout, cela fait partie du mandat de la Chambre. Celle-ci compte 338 députés qui ont été élus pour prendre des décisions au nom des Canadiens de partout au pays. Certes, nous prenons des décisions dont l'incidence se fera sentir aujourd'hui, mais nous devons aussi penser aux conséquences qu'elles auront sur les générations qui nous suivront.
Malheureusement, cette mesure législative est mal rédigée en ce qui concerne l'âge légal d'utilisation, qui est 18 ans. Si nous en parlions avec l'Association médicale canadienne, la Société canadienne de pédiatrie ou le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada, ils diraient tous que 18 ans, c'est trop jeune, que le cerveau humain se développe jusqu'à l'âge de 25 ans et que l'utilisation de marijuana nuit au développement du cerveau humain. Par conséquent, ils ont demandé que l'âge légal soit 25 ans, puis ont déclaré qu'établir l'âge à 21 ans pourrait être un bon compromis. Un amendement a donc été présenté au comité. Bien entendu, les libéraux l'ont rejeté. Cela nous amène donc à nous demander si le gouvernement agit de façon responsable en établissant l'âge limite à 18 ans. Le gouvernement a également déclaré qu'il prendrait la prochaine génération au sérieux. Il a dit qu'il serait le parti qui garderait la marijuana hors de la portée des jeunes. Cependant, en établissant l'âge légal à 18 ans et en autorisant la culture de 4 plants par foyer, dont je parlerai sous peu, le gouvernement ne cherche pas sérieusement à garder la marijuana hors de la portée des jeunes.
Un groupe de jeunes avec lequel je me réunis chaque mois, afin qu'il me fournisse des conseils sur diverses questions, m'a fait part de son point de vue. Nous avons discuté de la légalisation de la marijuana. Ces jeunes m'ont dit qu'en légalisant la marijuana — nous nous engageons certainement dans cette voie — et en le faisant au moyen des mécanismes en place, mais sans prévoir d'activités de sensibilisation — il n'y en a pas à l'heure actuelle —, nous normaliserons son utilisation. Les jeunes croiront ainsi qu'il n'y a pas de problème à utiliser la marijuana et que celle-ci n'aura sur eux aucune répercussion défavorable. Les jeunes que j'ai entendus sont très préoccupés. Ils sont inquiets pour eux-mêmes, pour leurs pairs et surtout pour leurs frères et soeurs cadets. Ils s'inquiètent énormément de ce qui pourrait arriver à ces derniers. Je crois qu'il y a lieu d'en tenir compte.
Un autre aspect incontournable en ce qui concerne l'accès des enfants à la marijuana est assurément l'éducation. Dans leur budget, les libéraux ont bel et bien promis un montant important pour la sensibilisation. Ils ont annoncé un investissement de 9,6 millions de dollars sur cinq ans. À mon avis, c'est insuffisant. Je doute qu'ils puissent se permettre une campagne de sensibilisation adéquate avec cette somme étendue sur cinq ans. Cela dit, c'est de l'argent qui est mis de côté et qui doit servir à cette cause. Après tout, les libéraux se sont engagés à offrir une campagne de sensibilisation « rigoureuse », c'est le mot du , à l'intention des jeunes.
Jusqu'à maintenant, nous n'avons vu aucune initiative. Aucune mesure n'a été prise, rien: il ne reste qu'une autre promesse brisée. Les libéraux aiment répéter que la sensibilisation est très importante et qu'il faut garder le cannabis hors de la portée des enfants. Or, ils ne sont pas prêts à passer à l'action ni à investir l'argent pour établir et lancer un programme de sensibilisation. Ils placent donc les jeunes sur la voie de l'expérimentation et ils favorisent la normalisation de la consommation de drogues chez les enfants.
J'ai une autre préoccupation. Le projet de loi permettra à chaque maison d'avoir quatre plants de marijuana. Je vais divertir la Chambre un instant. J'ai fait quelques recherches et un plant peut produire 1,2 kilogramme, ou 1 200 grammes, de marijuana. Si on se fie aux recherches que j'ai faites et que chaque joint contient en moyenne 0,66 gramme de marijuana, un plant de marijuana peut produire 792 joints. Toutefois, on aura le droit d'avoir non pas un, mais bien quatre plants qui pourront produire 3 168 joints. Toujours selon mes recherches, les gens fument en moyenne environ trois joints par jour. Cela voudrait donc dire qu'avec quatre plants chez soi, on pourrait produire assez de joints pour en avoir pendant 1 056 jours. Je demande aux députés si cela leur semble être une quantité destinée à un usage personnel. Je suis simplement curieuse. Il y en aura assez pour en vendre et en consommer. Ces plants pousseraient chez les gens.
Je ne suis pas seule à avoir ce point de vue. Cela inquiète également les policiers. Ils veulent savoir pourquoi on permettra à chaque maison d'avoir quatre plants alors qu'en légalisant la marijuana, les gens pourront s'en procurer à proximité de chez eux, dans un magasin.
J'aimerais maintenant parler des policiers. Ils ont comparu devant le comité et nous ont fait part de leurs nombreuses préoccupations. L'une d'entre elles, c'est l'échéance fixée au 1er juillet. Ils nous ont dit qu'ils n'auront pas suffisamment de temps pour former les forces policières en prévision de la légalisation. Ils affirment que la liste d'attente pour la formation est extrêmement longue et que les coûts sont exorbitants. Sans compter que les policiers devront se rendre aux États-Unis pour recevoir cette formation. Essentiellement, ils ont dit en comité qu'ils ont besoin de plus de temps et de deux fois plus de policiers formés pour faire passer des tests de dépistage de la drogue en bordure de route.
Cela devrait nous préoccuper. Je ne veux pas prendre la route, et je ne veux pas que mes nièces, mes neveux, mon frère, mes soeurs, mes parents ou toute autre personne prennent la route alors que nous savons qu'il y a des gens qui conduisent avec les facultés affaiblies, et que c'est normal. Je trouve cela inacceptable. Encore une fois, nous devons lancer un programme d'éducation rigoureux pour sensibiliser la population. Nous devons aussi nous assurer d'avoir un nombre suffisant de policiers afin qu'ils soient réellement en mesure d'appliquer la loi.
Les policiers qui ont témoigné devant le comité ont aussi déclaré qu'on peut s'attendre à un écart d'environ 6 à 12 mois entre l'entrée en vigueur de la mesure législative, soit le moment où les gens auront légalement accès à la marijuana, et le moment où la police aura rattrapé son retard et pourra appliquer la loi. Il est question d'un écart de 6 à 12 mois, et les policiers ont affirmé que cet écart permettrait au crime organisé de prospérer. Pour ce qui est de garder le crime organisé à l'écart, on repassera.
Je tiens aussi à attirer l'attention des députés sur les coûts et les conséquences que cette mesure législative aurait pour les municipalités et les provinces. On parle du coût pour les forces de l'ordre, du coût pour la mise en place de la politique, des frais d'assurance et du coût des politiques pour les employeurs du secteur privé. Il faut également songer aux coûts afférents à la mise en place des diverses mesures législatives ainsi que de l'ensemble des consultations et du travail juridique qui doivent être effectués à cet égard.
Somme toute, ce que je tiens à dire aujourd'hui, c'est que les libéraux précipitent l'adoption du projet de loi. Ils ont choisi de faire adopter cette mesure législative à toute vapeur en raison d'un délai arbitraire qui n'a absolument ni valeur ni raison d'être à la Chambre. Les libéraux pourraient retarder ou reporter l'adoption du projet de loi. Ils pourraient mener des consultations adéquates. Ils pourraient faire preuve de responsabilité et écouter les experts qui ont témoigné au sujet de ce projet de loi. À l'heure actuelle, le gouvernement choisit d'agir de façon irresponsable, et je mets l'accent sur le mot « choisit ». Les libéraux choisissent délibérément de mettre en place au Canada une mesure législative inadéquate.
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Monsieur le Président, je suis heureuse d'intervenir au sujet du projet de loi sur la légalisation du cannabis. Il s'agit d'un enjeu important pour les gens de ma collectivité. Beaucoup d'entre eux m'ont fait part de leurs intérêts, souhaits et craintes concernant la légalisation du cannabis. De nombreuses personnes se sont dites en faveur de la légalisation et souhaitent voir le projet de loi adopté le plus vite possible, soit parce qu'ils sont eux-mêmes des consommateurs ou parce qu'ils s'inquiètent des conséquences néfastes qu'aurait le maintien de la criminalisation du cannabis dans les collectivités.
Je me suis entretenue aussi avec des gens qui, sans s'opposer nécessairement au projet de loi, ont des préoccupations à son égard. J'espère leur fournir des réponses aujourd'hui. Étant mère, je comprends leurs inquiétudes au sujet de la consommation de cannabis. En disant ces mots, j'imagine mes enfants à la maison en train de lever les yeux au ciel. En tant que parent, je m'inquiète moi aussi de ce qui peut arriver à mes enfants. Je comprends qu'ils feront des erreurs dans l'avenir, mais la légalisation du cannabis n'est pas l'une de mes principales sources d'inquiétude. Selon moi, la légalisation et la réglementation du cannabis peuvent aider à apaiser les préoccupations liées à la consommation de cannabis chez les jeunes et à la conduite de véhicules.
À de nombreux endroits à Toronto, lorsque l’on se promène dans les parcs au printemps, on sent l’odeur du lilas et de la marijuana. Je ne dis pas cela pour prendre à la légère la consommation de cannabis, mais simplement pour souligner qu’elle est très fréquente là où j'habite, alors même que cette substance est toujours illégale. Compte tenu de ces réalités, mais aussi des statistiques, le fait de rendre illégale la consommation du cannabis ne le met pas hors de portée des gens, adultes ou jeunes.
Selon les statistiques, 21 % des jeunes ont consommé de la marijuana et 30 % des jeunes adultes en consomment régulièrement. Ces pourcentages sont élevés. Si le but consiste à empêcher les jeunes de s’initier à la marijuana ou d'en consommer, la criminalisation n’a pas fonctionné. Comme on l’a affirmé à maintes reprises dans cette enceinte, mais il n’est pas inutile de le rappeler, l’Organisation mondiale de la santé a constaté en 2009-2010 que le pourcentage de jeunes de moins de 15 ans ayant essayé le cannabis était plus élevé au Canada que dans tout autre pays ayant fait l’objet de l’étude. De même, selon une étude menée en 2013-2014 par cette même organisation, le Canada fait toujours partie des cinq premiers pays où il y a le plus de jeunes de 15 ans qui consomment du cannabis et est le pays numéro un pour le nombre d’enfants de 13 ans ou moins qui en consomment. C’est bien la preuve, pour tous ceux qu’inquiète l’accès des jeunes au cannabis, que le système actuel ne fonctionne pas.
Le coeur du problème est que le risque d'avoir un casier judiciaire ne dissuade pas les jeunes de consommer du cannabis. Ils le font quand même. Cependant, une fois qu'ils ont un casier judiciaire, leurs perspectives d'avenir sont assombries. Les portes peuvent se fermer, et quelle utilité cela peut-il avoir? En vertu de la même loi, les jeunes n'auront pas le droit d'acheter ou de consommer du cannabis, comme c'est le cas actuellement pour l'alcool. Cependant, ils ne risqueront pas d'avoir un casier judiciaire, tout comme ils ne courent pas ce risque avec l'alcool. Le casier judiciaire ne fait qu'engendrer des conséquences néfastes sans permettre l'atteinte de l'objectif de dissuasion.
Enfin, nous souhaitons poursuivre la collaboration avec les provinces et les territoires pour que la campagne d'éducation du public puisse être réalisée dans un esprit coopératif, de manière à ce que nous ayons tous accès à la même information.
Par ailleurs, la nature du travail de sensibilisation des jeunes amène une réflexion. Il est difficile de discuter et de transmettre de l'information lorsque le sujet doit être caché. Le gouvernement a annoncé qu'il accordait une enveloppe de 46 millions de dollars au programme de sensibilisation du public qui accompagnera la légalisation de la marijuana. Le dialogue sera beaucoup plus efficace s'il peut se faire en toute ouverture. Santé Canada a publié, dans son site Web, de l'information détaillée sur les risques pour la santé qui sont associés à la consommation de cannabis. J'encourage tous les Canadiens à prendre connaissance de cette information, qui a été mise en ligne pour qu'on la consulte.
En ce qui concerne les jeunes, je suis également préoccupée par le fait que les gens qui consomment de la marijuana s'exposent non seulement à des risques pour la santé, mais aussi à d'autres risques. Par exemple, il n'y a aucune façon de déterminer la source de la marijuana qu'ils achètent ou d'en assurer la qualité. À l'époque de la prohibition, il y a eu des incidents où des gens ont consommé de l'alcool qui contenait des impuretés. Des cas où l'alcool était produit d'une manière qui n'était pas sécuritaire et rendait les gens malades. Aujourd'hui, maintenant que l'alcool est légal et réglementé, on entend rarement parler de tels incidents.
Parallèlement, dans le marché légal, nous avons un meilleur contrôle sur la salubrité de la production et l'innocuité de la méthode de vente. Pour ma part, je préférerais que les gens achètent leur cannabis dans un magasin réglementé plutôt que d'un trafiquant de drogues.
Le modèle de décriminalisation ne tient pas compte de la sécurité des consommateurs. Il ne s'agit pas d'une bonne option. Le modèle de décriminalisation continue de causer beaucoup des méfaits associés à l'interdiction de consommer du cannabis. La décriminalisation ne répond pas aux préoccupations soulevées par les habitants de ma circonscription et elle crée une zone grise. Elle nous laisse avec un marché qui demeure sous le contrôle du crime organisé.
J'aimerais faire part à la Chambre des extraits suivants du Cadre stratégique pour le contrôle du cannabis du Centre de toxicomanie et de santé mentale de Toronto:
Dans un régime de décriminalisation, le cannabis n'est pas réglementé, ce qui fait que les utilisateurs ne savent rien ou presque sur la puissance ou la qualité des produits qu'ils achètent.
Tant que le cannabis sera illégal, les professionnels de la santé ou de l'éducation auront du mal à en gérer ou à en empêcher l'usage dangereux. En mettant l'accent sur l'interdiction, on éloigne les usagers de la prévention, de la réduction des risques et des services de traitement.
La décriminalisation pourrait même encourager la commercialisation de la production et de la distribution du cannabis, en offrant ainsi une manne pour le crime organisé, en l'absence d'autres outils réglementaires. Ces activités resteraient sous le contrôle d'éléments criminels et, la plupart des usagers continueraient de se procurer du cannabis sur le marché illégal, s'exposant ainsi à d'autres activités liées à la drogue et à la criminalité.
Le gouvernement propose un régime qui permettra un contrôle réglementaire de la production, de la distribution et de la vente de la marijuana. À l'instar des experts du Centre de toxicomanie et de santé mentale, j'appuie la position du gouvernement qui vise à légaliser le cannabis, à y limiter l'accès, et à créer l'occasion de le réglementer et d'en atténuer les risques.
Le gouvernement a prévu jusqu'à 161 millions de dollars pour former les agents de première ligne à détecter les signes et symptômes de la conduite avec facultés affaiblies par la drogue. Qu'il s'agisse d'une drogue légale ou non, la conduite avec les facultés affaiblies par la drogue est une réalité dans nos collectivités.
En 2008, l'Association canadienne des chefs de police a, à l'unanimité, pressé le gouvernement de l'époque de consacrer des ressources en vue de former des experts en reconnaissance de drogues et d'offrir à tous les agents de la formation sur le test normalisé de sobriété administré sur place. Cette demande n'a suscité aucune mesure de la part du gouvernement. En 2013, l'Association canadienne des chefs de police a réclamé du gouvernement qu'il rende disponible la technologie pour le dépistage de drogue par voie orale, mais aucune mesure n'a été prise par le gouvernement conservateur.
Le gouvernement écoute les préoccupations des organismes d'application de la loi. Il fournit la formation, les ressources, l'accès à la technologie et les pouvoirs juridiques dont les forces policières de partout au pays ont besoin pour assurer la sécurité de nos collectivités.
À l'heure actuelle, le marché canadien du cannabis non médical est entre les mains de criminels. C'est donc dire que ce marché rapporte au crime organisé environ 7 milliards de dollars par année. On dépense chaque année jusqu'à 2 milliards de dollars pour tenter de faire respecter le régime actuel d'interdiction du cannabis, un régime inefficace. Il faut poser des gestes judicieux afin de réduire le marché noir du cannabis. La légalisation et la réglementation permettront aux forces de l'ordre d'utiliser leurs ressources plus efficacement, et elles nous aideront à réduire la part de marché du crime organisé.
Depuis trop longtemps, les jeunes de ma collectivité et de partout au pays peuvent se procurer facilement du cannabis et en consommer des quantités records, ce qui profite énormément au crime organisé.
J'appuie le projet de loi , qui édicte la Loi sur le cannabis afin de permettre un accès légal au cannabis et de contrôler et de réglementer sa production, sa distribution et sa vente.
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Monsieur le Président, je suis heureux qu'un député du Bloc québécois puisse enfin prendre la parole sur ce dossier de la légalisation de la marijuana.
Dans le traitement de ce dossier par le gouvernement libéral, il y a une légèreté qui ressemble étrangement à de l'irresponsabilité. Comme des millions de Québécois, je pense que notre société est rendue là. Il n'y a plus de raison valable pour que la consommation de cannabis soit criminelle.
Cela dit, comment faire pour légaliser un produit sans en faire la promotion? Comment envoyer le message que nous souhaitons qu'un produit soit désormais disponible à tous, mais que, parallèlement, nous ne souhaitons pas voir la consommation augmenter? Ce n'est pas simple. Il faut prendre le temps de bien faire les choses, mais ce n'est clairement pas la volonté de ce gouvernement. Le gouvernement est pressé. Il y a urgence. S'il se fait dire « nous ne sommes pas prêts », il répond « soyez prêts ». Nous n'avons jamais entendu de la bouche des libéraux ni de celle de leur pressé la moindre intention de contribuer à l'application de la légalisation de la marijuana par le Québec et les provinces.
Québec a demandé un peu plus de temps, un an, pour s'assurer de ne pas mettre en danger la population et pour mettre en place les mesures nécessaires pour assurer la santé de la population. Québec a demandé 365 jours, Ottawa a refusé. Alors, une motion a été déposée à l'Assemblée nationale:
Que l'Assemblée nationale demande au gouvernement fédéral de reporter au minimum au 1er juillet 2019 l'entrée en vigueur de la légalisation du cannabis prévue actuellement pour le 1er juillet 2018.
Toutefois, Ottawa tient tête. L'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador a joint sa voix à celle du Québec, mais il n'y a rien à faire, et on ne comprend pas. Dans le dossier de la marijuana, à en croire les libéraux, il y a urgence d'agir, une espèce d'urgence nationale, une question de vie ou de mort. Pourquoi? Qu'est-ce qui peut bien expliquer un tel entêtement? Est-ce qu'il s'agit de remplir une promesse électorale?
Dans le dossier de la réforme du mode de scrutin, on a vu que les libéraux n'ont aucun scrupule à briser une promesse électorale. Pourquoi? Est-ce parce que des amis du régime attendent avec impatience de rentabiliser leurs investissements dans les champs de cannabis? Est-ce parce qu'il y a de l'argent à faire avec cela? Il y a tout lieu de se poser la question.
L'empressement des libéraux pose de réels problèmes en ce qui concerne l'application effective de la légalisation de la marijuana. Franchement, rien ne justifie un pareil empressement. La ministre déléguée à la Réadaptation, à la Protection de la jeunesse, à la Santé publique et aux Saines habitudes de vie du Québec, Lucie Charlebois, déclarait:
L'application de toute cette légalisation faite par le gouvernement fédéral se retrouve dans la cour des provinces et des municipalités qui devront avoir les services à donner, et pour cela, il faut que nous, au niveau provincial, nous puissions nous entendre avec tous ceux qui offriront les services [...]
Ottawa légalise le cannabis et le Québec, les provinces et les Premières Nations se retrouvent avec les problèmes. C'est cela, la vérité. Qui doit modifier le code de la route? Qui doit faire des campagnes de prévention? Qui devra ouvrir des magasins pour vendre du cannabis? Qui formera le personnel et assumer les coûts sociaux et ceux liés à la santé publique? Est-ce Ottawa ou Québec?
La réponse à toutes ces questions, c'est Québec. Ottawa légalise le cannabis, ramasse le fric, impose une taxe d'accise et satisfait ses petits amis producteurs. Le Québec et les provinces se retrouvent avec tous les coûts, tous les risques, tous les problèmes et un échéancier trop serré. Voici des exemples.
Selon une étude de l'Université de Montréal, il y a un lien direct entre la consommation de marijuana et la psychose. Ainsi, passer d'une consommation de marijuana occasionnelle à une consommation hebdomadaire ou quotidienne à l'adolescence augmente de 159 % le risque de vivre des expériences psychotiques récurrentes. Est-ce Ottawa qui doit travailler sur la santé mentale de nos jeunes? Non. Au contraire, Ottawa coupe dans les transferts en santé. C'est odieux. C'est le Québec qui va devoir investir dans la prévention afin d'éviter que nos jeunes vivent des expériences malheureuses.
Un autre exemple est celui des agents évaluateurs. La Fédération des policiers et policières municipaux du Québec s'inquiète du manque d'agents évaluateurs au sein des corps de police municipaux du Québec.
Ce sont les agents évaluateurs qui font appliquer la politique de tolérance zéro au volant. Ils sont les experts qui doivent mesurer la présence du cannabis dans l'organisme des conducteurs. Comme le disait M. Robin Côté, président de la Fédération des policiers et policières municipaux du Québec à Radio-Canada:
Présentement, nous avons 15 corps policiers municipaux qui n’ont qu’un seul agent évaluateur et on en a 5 qui n’en ont aucun. Donc, je ne sais pas comment, au bout du compte, va se traduire ce manque d’effectifs.
Ce n'est pas moi qui parle, c'est le président de la Fédération des policiers et policières municipaux du Québec. Il continue:
C’est clair que ça va prendre plus d’agents évaluateurs formés en bonne et due forme [...] On pense que pour l’instant, au premier juillet, le ratio d’agents évaluateurs ne sera pas suffisant. Il y a à peine 0,5 % des effectifs des policiers de la fédération qui sont formés pour occuper le poste d’agent évaluateur.
Pour le 1er juillet, ils ne seront pas prêts, c'est clair? Voici un autre exemple. Le maire de Terrebonne a posé récemment de très bonnes questions:
Que faisons-nous, demain matin, si un col bleu qui a une pause décide de prendre un café et de fumer du cannabis? Comment allons-nous encadrer ça sur le plan légal et des lois du travail, dans une ville comme Terrebonne, avec 1 100 employés?
Encore une fois, c'est la taxe foncière, déjà surutilisée, qui va financer les orientations provinciales et fédérales pour lesquelles 100 % des revenus vont rester dans les poches des gouvernements centraux, alors que les dépenses seront faites par les gouvernements locaux.
Voici un quatrième exemple. L'UMQ a indiqué dans un communiqué du 16 novembre dernier:
[...] la légalisation du cannabis entraînera des coûts additionnels pour les municipalités, entre autres pour faire respecter les règles de consommation dans les lieux publics et pour la formation des policiers et des fonctionnaires municipaux.
Le président de l'UMQ, Alexandre Cusson demande dans quelle zone, par exemple, il sera permis d'exploiter ces comptoirs et les magasins de la nouvelle société d'État.
Manifestement personne n'est prêt, ni en prévention, ni en santé publique, ni en administration. La Sécurité publique n'est pas prête. Il n'y a qu'Ottawa qui impose unilatéralement et de façon complètement irresponsable un échéancier dont personne ne veut.
Aujourd'hui, pour comble d'insulte, le gouvernement nous impose un bâillon. D'après les libéraux, on a fait le tour de la question. J'ai une mauvaise nouvelle: on vient à peine de commencer.
Le Bloc québécois s'est déjà prononcé en faveur de la légalisation de la marijuana et il n'y a rien de nouveau là-dedans. Nous en avons déjà parlé lors de la dernière campagne. Cependant, il faut que cela se fasse de façon responsable. C'est pourquoi, comme l'Assemblée nationale, nous demandons le report de la légalisation de la marijuana d'un an.
Cependant, Ottawa a choisi d'être irresponsable. Nous n'avons d'autres choix que de voter contre ce projet de loi et de déplorer la légèreté du gouvernement sur cette question et son inflexibilité concernant l'échéancier.
Encore une fois, le gouvernement libéral de Justin Trudeau déçoit et met le Québec dans une mauvaise situation. C'est pathétique, mais c'est chronique.
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Monsieur le Président, je prends aujourd'hui part au débat sur le projet de loi sur la légalisation de la marijuana.
D'entrée de jeu, j'aimerais dire que je n'aurais jamais imaginé, lorsque j'ai été élu en 2006 pour être au service des gens de chez nous, Lévis—Lotbinière, que je devrais un jour débattre d'un projet de loi qui, somme toute, va légaliser une drogue nocive pour la santé de la population canadienne.
Dans mes cauchemars les plus sombres, je n'aurais jamais cru voir de mon vivant le Parti libéral du Canada réussir cet exploit, s'il en est un, bien entendu.
C'est aussi totalement répugnant et indécent de voir de riches investisseurs prendre plaisir à posséder des actions dans Canopy Growth Corporation. Ils font des profits depuis que les actions ont commencé à monter de façon fulgurante, avec les fuites du rapport portant sur l'étude de la légalisation de la marijuana.
On se rappelle que les conclusions de ce rapport sont que la situation est catastrophique partout où le cannabis a été légalisé. Notre devoir à nous tous, comme législateurs à la Chambre, est de laisser un Canada meilleur, grâce à tout le travail et à tout le sérieux de notre fonction.
On peut très bien s'imaginer qu'il doit y avoir un très grand malaise, et je dirais même un très grand conflit de valeurs, à Santé Canada qui maintient toujours en vigueur les dangers de consommer de la marijuana, par le biais du site Internet gouvernemental et de documentation.
Je me demande quel est le questionnement de ces gens qui, tout comme les professionnels de la santé, les parents et les grands-parents, qui ont des valeurs saines et constructives pour notre société, se retrouvent totalement décontenancés à l'idée que tous nos proches vont pouvoir légalement se détruire la vie et anéantir leur potentiel de réalisation avec la consommation de cannabis.
Plusieurs de mes collègues d'en face disent que c'est juste du pot. Je les invite à aller à l'hôpital, à visiter les ailes psychiatriques, à ressentir ce qui se passe quand on voit un de ses proches dans une aile fermée, sous surveillance 24 heures sur 24, parce qu'il ne sait plus comment vivre et parce qu'il est devenu dangereux pour sa propre vie. Je les invite à aller voir ces pauvres gens qui sont désorganisés et déshumanisés. Ils m'en redonneront des nouvelles.
Comme la Chambre le sait, mes collègues et moi-même avons parlé abondamment des dangers et de tout ce qui nous attend avec la consommation de cette drogue à un âge aussi critique que 13 et 14 ans et peut-être moins, et qui laisse des séquelles irréparables.
Cela étant dit, je cherche toujours à comprendre ce qui pousse les libéraux dans cette voie de la légalisation de la marijuana. Lorsque je prends part à des tables rondes politiques ou à des discussions à la Chambre, c'est déconcertant d'entendre leur argumentaire simpliste et dénaturé de tout sens moral concernant notre devoir de protéger notre jeunesse et notre société et de contrôler le crime organisé. C'est un marché qui cache malheureusement une influence obscure et invasive sur la réalité.
Ce n'est pas avec les exemples des États américains qui ont fait des choix que nous allons vivre dans la paix, le respect, le bon ordre; que nous allons conduire sur des routes sûres, créer de l'avancement et de la prospérité. C'est bien un leurre de croire à tout cela. Le lobby autour des libéraux pour les convaincre de prendre cette voie, je l'ai connu en 2006, lors de ma première année comme député. L'ayant rejeté du revers de la main, cette influence malsaine ne m'a pas attaqué l'esprit. Nous, les conservateurs, avons évité ce lobby pour travailler sur les vraies priorités canadiennes.
Peut-on m'éclairer? Comment ceux qui financent le Parti libéral du Canada, les grosses poches de ce monde, comme on le dit, ont-ils réussi à utiliser notre démocratie pour légaliser le cannabis, l'objet de hantise et de tourment de tant de gens en détresse en ce moment?
Je reviens sur le mot « priorité ». Qui influence les libéraux pour qu'ils en fassent une priorité nationale? C'est une question fondamentale à laquelle nous devons trouver une réponse. Il y a fort à parier que ce sont des gens intouchables parce qu'ils ont des fortunes familiales. Ces gens nés dans l'argent, comme on le dit, ont eu la chance de venir au monde avec une cuillère d'argent dans la bouche et, au lieu de produire la richesse collective, ils se servent sans scrupules de cet argent à mauvais escient.
Je parle de personnes influentes qui détiennent des pouvoirs financiers et obscurs et qui ne devraient pas avoir le contrôle de notre avenir. Ces gens dorment-ils bien sur leurs deux oreilles?
Connaissent-ils seulement des remords de conscience pour ce qu'ils s'apprêtent à faire faire aux députés libéraux d'en face? Ces derniers n'auront sans doute pas le privilège de voter selon leur conscience et leurs convictions.
Selon moi, l'appât du gain l'emporte sur le beau gros bon sens humain. Il faut être pas mal tordus pour considérer un problème de société comme une occasion d'affaires.
On me pardonnera le parallèle, mais je crois qu'il s'impose de lui-même. En effet, à ma connaissance, les seules personnes capables d'utiliser des ruses pour parvenir à leurs fins et obtenir l'objet de leur convoitise dans les films et malheureusement dans la vraie vie, ce sont des gens avec un profil de psychopathe.
Sans vouloir offenser mes collègues, force est d'admettre que les seules personnes capables de mener d'autres à leur perte sans aucun remords de conscience, sans émotion, avec froideur et détachement, eh bien, à ma connaissance, ce sont les psychopathes. Ce que nous sommes en train de débattre présentement n'a juste aucun bon sens.
Dès leur jeune âge, on enseigne à nos enfants de se méfier des méchants, de ne pas faire confiance aux inconnus, de ne pas succomber à la mauvaise influence et d'écouter leur petite voix lorsqu'ils se savent sur la mauvaise voie.
J'ajouterais que, depuis des années, les policiers font de la prévention dans nos écoles primaires et secondaires pour mettre nos enfants en garde contre ceux qui vont leur offrir du pot, et pour les exhorter à éviter ceux qui consomment cette substance.
Il y a sous nos yeux un débat pour légaliser une substance qui mène tant de gens à l'hôpital, en prison ou à l'itinérance. Cette substance mène des enfants dans des centres de jeunesse ou dans des familles d'accueil. C'est une substance qui entraîne la consommation de drogues diverses, toutes aussi nocives les unes que les autres. Ces gens finissent trop souvent à la morgue. J'ai bien dit « à la morgue ». Les gens qui consomment ont trop souvent comme point commun d'avoir commencé avec la consommation de la marijuana.
Où est la conscience et le gros bon sens de ce ? Où sont ses émotions face à notre jeunesse? Pourquoi les députés libéraux le suivent-ils? Qui prend les décisions dans ce parti? C'est une question qui reste sans réponse. Est-ce le , une gang de Toronto ou une poignée de riches influents? Réveillons-nous avant qu'il ne soit trop tard ou libérons-nous des libéraux!
Nous avons le privilège d'avoir au Canada trois instances pour limiter le pouvoir. Nous avons la Chambre, le Sénat et la Cour suprême. Je les interpelle en ce moment même, parce que la Chambre, bien malgré nous — et je parle des conservateurs —, s'en va dans la mauvaise direction.
Si le Sénat représente vraiment la sagesse du pays et si ce premier ministre a bien nommé, à son entrée en poste, 25 sénateurs méritants ce titre, ceux-ci vont empêcher que l'inévitable ne se produise. Ils en ont le devoir.
Notre Canada ne pourra pas rester fort et prospère avec la libre circulation de la marijuana dans nos maisons, dans nos rues, dans nos chantiers de construction, dans des métiers de précision, dans nos aires communes et entre les mains de ceux qu'on aime et qui sont le plus souvent notre chair et notre sang.
C'est toute une génération qui se retrouvera désorganisée par l'insouciance libérale. C'est une génération qui est déjà endettée jusqu'au cou et qui sera hypothéquée mentalement en plus. C'est honteux.
Je pose une question aux sénateurs et aux sénatrices, toutes allégeances confondues: veulent-ils avoir vraiment ce poids sur la conscience, sur les épaules? Je ne parle pas du poids d'un gramme de pot, je parle de la déchéance qui attend toute une génération, toute une nation.
Je parle aussi des coûts faramineux sur le plan humain et financier qui attendent les provinces qui peinent déjà à subvenir aux besoins en santé de leur population. Ces coûts seront sans fin à cause de l'héritage que les libéraux vont léguer à nos descendants.
Je demande à la Providence de nous libérer des libéraux.
Le fait d'être dignes de confiance va se jouer ici. Les « crocheries » libérales et les paradis fiscaux ne sont rien quand on compare cela à ce qui nous attend. Il faut qu'une instance se lève et dise « non » au pot dans nos maisons, « non » au Parti libéral et « non » à ce premier ministre indigne qui a laissé son jugement à on ne sait qui encore, et qui nous prépare un enfer bien loin des paradis fiscaux, je peux le prédire.
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Monsieur le Président, merci de me donner l'occasion de prendre la parole au sujet du projet de loi . Je voudrais d'abord dire que les députés de l'opposition se font des illusions s'ils croient que les jeunes ne consomment pas déjà du cannabis. Le nombre de jeunes qui en consomment atteint des sommets. Le système actuel ne fonctionne tout simplement pas et il faut trouver une solution. Dans certains cas, on nous a dit qu'il était plus facile de se procurer du cannabis que d'acheter des cigarettes ou de la bière.
Le système actuel permet aux criminels et au crime organisé de s'enrichir. Certains, comme le député avant moi, nous servent l'argument de la drogue d'introduction vers des drogues bien plus dangereuses. Je vais dire à la Chambre ce qui peut inciter les jeunes à en arriver là. C'est lorsqu'ils achètent du cannabis d'un revendeur dont le seul souci est de lui faire consommer d'autres substances beaucoup plus nocives. Voilà comment ils s'intéressent aux autres drogues.
Je suis d'accord qu'il faut faire quelque chose en matière de sensibilisation. Le projet de loi prévoit de telles activités. Nous devons mettre en garde les jeunes contre les effets néfastes sur la santé de la consommation de marijuana. J'ai été ravie d'assister, au cours de la dernière heure, à une activité organisée par l'Association des infirmières et infirmiers du Canada. Les membres de cette association sont bien conscients qu'il faut sensibiliser l'ensemble de la population. Ils ont diffusé une liste faisant état de diverses façons de réduire les méfaits associés à la consommation de cannabis non médical. J'ai trouvé cette liste très utile, alors j'ai cru bon de mentionner certaines de leurs idées. Selon Barb Shellian, présidente de l'Association des infirmières et infirmiers du Canada, il faut adopter une approche sans jugement, parce que, qu'on le veuille ou non, les jeunes vont consommer du cannabis. Je vais mentionner certaines des préoccupations de l'Association, qui sont également les nôtres.
Premièrement, pour réduire les méfaits de la consommation de cannabis non médical, il faut retarder la consommation jusqu'au début de l'âge adulte.
Comme le risque de dépendance est plus élevé lorsque l’usage débute à un jeune âge, le risque de trouble d’utilisation du cannabis et ses méfaits connexes sur la santé peuvent être atténués ou évités en retardant la consommation initiale au début de l’âge adulte.
Je suis d'accord. Nous sommes d'accord. Voilà ce qu'il faut faire comprendre aux jeunes.
Deuxièmement:
Réduire au minimum la fréquence d'utilisation — Étant donné que le risque de méfaits augmente avec le taux d’utilisation, la consommation fréquente, quotidienne ou presque quotidienne devrait être évitée.
C'est un bon conseil.
Troisièmement:
Essayer d'arrêter quand l'usage devient difficile à contrôler — Les consommateurs fréquents de cannabis non médical qui éprouvent de la difficulté à contrôler leur usage devraient tenter d’arrêter, avec de l’aide professionnelle, au besoin.
Quatrièmement:
Réduire au minimum les complications respiratoires — Pour diminuer les complications respiratoires, éviter de fumer du cannabis avec du tabac, s’abstenir d’inhaler profondément et de retenir sa respiration, et envisager le recours à un vaporisateur au lieu de fumer.
Cinquièmement:
Éviter de consommer des quantités trop importantes ou très concentrées — Se méfier de la consommation excessive ou du cannabis à forte teneur en THC, y compris les produits cannabinoïdes synthétiques. Envisager d’ajuster la dose en ne se servant que de la quantité nécessaire pour obtenir l’effet recherché.
Certaines personnes pourraient penser que ce conseil équivaut à encourager la consommation de cannabis, mais je crois plutôt qu'il s'agit de sensibiliser les jeunes comme il se doit. Je suis très heureuse que l'Association des infirmières et infirmiers du Canada ait publié ce document, qui comprend d'autres idées dont nous devrions tous prendre connaissance, selon moi.
Sixièmement:
S’abstenir de consommer du cannabis non médical avec de l’alcool — Le mélange de cannabis non médical avec l’alcool risque d’accroître l’affaiblissement des capacités de façon exponentielle et aussi de causer de l’anxiété, des nausées, des vomissements ou l’évanouissement.
Septièmement — bien entendu:
Éviter de conduire dans un état d’euphorie — Étant donné que l’effet du cannabis inhalé atteint son maximum après 30 minutes et se résorbe après une à trois heures et demie [...] éviter de conduire pendant au moins six heures après l’inhalation de la substance [...] attendre plus longtemps si des produits à forte teneur ou des doses plus importantes ont été consommés, si la déficience cognitive persiste ou si le cannabis a été utilisé avec d’autres substances (y compris l’alcool).
Il s'agit de renseignements dont nous avons tous besoin, notamment les jeunes. Nous savons que les jeunes consomment du cannabis, mais ont-ils accès à ces renseignements? Je suis très heureuse que l'Association des infirmières et infirmiers du Canada ait publié ce document.
Huitièmement — partager avec prudence est un point intéressant:
Les consommateurs doivent prendre soin de réduire au minimum le contact des lèvres avec les joints ou le matériel employé pour fumer ou vaporiser. Les objets partagés qui entrent en contact avec les lèvres augmentent le risque de transmission d’infections, y compris la méningite, l’influenza et celles causées par d’autres pathogènes.
Les groupes vulnérables devraient s'abstenir de consommer — Les groupes à risque élevé, notamment les femmes enceintes et les gens ayant des antécédents personnels ou familiaux de psychose, s’exposent davantage à des problèmes liés au cannabis. Ces groupes devraient éviter complètement de consommer.
Je suis tout à fait d'accord. Les jeunes ont besoin de cette information. Ensuite:
Ingérer du cannabis avec prudence — Afin d'éviter les surdoses accidentelles provoquées par des produits comestibles au cannabis, il faut commencer « avec de faibles doses et aller lentement ». Les États où le cannabis est légal recommandent de commencer avec au plus 10 mg de THC et d’attendre au moins deux heures avant d’en ingérer plus.
Ce sont là des renseignements très utiles que nous donne l'Association des infirmières et infirmiers du Canada. Je suis certaine qu'on les trouve sur son site Web pour les députés que cela intéresse.
Je suis très heureuse que le gouvernement investisse dans des activités de sensibilisation et dans l'application de la loi, car il ne faut pas se contenter de réglementer, il faut aussi informer. Par conséquent, le gouvernement investit un montant allant jusqu’à 274 millions de dollars pour appuyer les organismes d’application de la loi et les mesures aux frontières en vue de détecter et contrer la conduite avec les facultés affaiblies par la drogue et faire respecter les lois et les règlements proposés sur le cannabis.
Nous avons engagé jusqu'à 161 millions de dollars pour apprendre aux agents de première ligne à reconnaître les signes et les symptômes de la conduite avec les facultés affaiblies par la drogue, renforcer les capacités d’application de la loi à l’échelle du pays, donner accès à des appareils de dépistage des drogues, élaborer des politiques, intensifier la recherche ainsi que sensibiliser le public aux dangers de la conduite avec les facultés affaiblies par la drogue.
Les provinces et les territoires pourront consacrer, sur les cinq prochaines années, jusqu’à 81 millions de dollars à la nouvelle formation pour les organismes d’application de la loi. Cet élément est important. Nous savons que cela doit aller de pair avec la légalisation du cannabis.
Le gouvernement a également engagé 46 millions de dollars sur les cinq prochaines années pour l'éducation du public, la sensibilisation et la surveillance. Ces ressources supplémentaires vont lui permettre, entre autres choses, de mettre en place une robuste campagne de sensibilisation du public afin que les Canadiens, surtout les jeunes de moins de 25 ans, soient bien informés des dangers de la conduite sous l'effet du cannabis et d'autres drogues.
Le gouvernement investira des ressources supplémentaires, au besoin, pour donner à Santé Canada, à la Gendarmerie royale du Canada, à l'Agence des services frontaliers du Canada et au ministère de la Sécurité publique et de la Protection civile les capacités requises pour délivrer des permis, inspecter les installations et faire appliquer tous les éléments du projet de loi.
Dans les mois qui viennent, le gouvernement donnera davantage de détails au sujet du prix des nouveaux permis et de la nouvelle taxe d'accise. Le gouvernement fédéral continuera aussi à dialoguer avec tous les ordres de gouvernement et les Autochtones parce qu'il sait que les provinces et les municipalités sont tout aussi intéressées que lui à savoir comment la mesure législative sera mise en oeuvre et quelle incidence aura le régime fiscal sur les coffres de leur administration.
Je souhaite revenir sur ce dont je parlais tout à l'heure, à savoir que nous ne pouvons pas continuer à pratiquer la politique de l'autruche. Il faut être réaliste et reconnaître que la proportion de jeunes qui fument du pot, qui consomment du cannabis, est très élevée au Canada. C'est l'une des plus élevées au monde. Il s'agit d'une question qui préoccupe tous les parents d'adolescents. Mes enfants sont des adultes maintenant. Je suis une grand-mère. Je m'inquiète des effets néfastes du cannabis sur mes petits-enfants lorsqu'ils seront des adolescents, mais je sais que, d'ici là, la sensibilisation dont ils ont besoin pour prendre des décisions éclairées sera en place. Tous les jours, au Canada, de jeunes enfants prennent des décisions, et, dans l'ensemble, à l'heure actuelle, de nombreux jeunes prennent ces décisions sans y réfléchir à deux fois, sans même penser au tort qu'ils causeraient s'ils décidaient de fumer du cannabis.
Je répondrai avec plaisir aux questions.
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Monsieur le Président, c'est un privilège d'intervenir au sujet du projet de loi , qui retient beaucoup l'attention des Canadiens à l'heure actuelle. Lorsqu'on visite une école de Pontiac, et j'en ai visité plusieurs, ou qu'on présente au conseil municipal les nouvelles initiatives du gouvernement fédéral, on constate généralement que les Canadiens sont à la fois intéressés et préoccupés. On voit surtout qu'ils ont l'esprit ouvert et qu'ils souhaitent que le Canada s'engage sur la bonne voie en matière de légalisation de la marijuana et du cannabis. Pourquoi? Tout simplement parce qu'ils savent que les approches précédentes n'ont pas fonctionné. Les Canadiens ne veulent pas d'un gouvernement qui joue à l'autruche. Ils s'attendent plutôt à ce qu'il tienne compte des données probantes et des problèmes que vivent les collectivités ordinaires, où le taux de consommation de cannabis chez les jeunes les inquiète grandement.
Il est très important de débattre de ce projet de loi comme nous le faisons aujourd'hui et de tenir compte des observations provenant des collectivités canadiennes. Voici un aperçu des commentaires que j'ai entendus et des raisons qui amènent les gens de Pontiac à appuyer ce projet de loi.
Tout d'abord, ils se réjouissent que nous abordions cet enjeu dans une optique de santé publique. Après tout, il n'a pas été efficace d'imposer des peines criminelles aux personnes qui avaient consommé du cannabis. À cause de cette façon de faire, beaucoup de gens, dont beaucoup d'Autochtones, se sont retrouvés en prison. Cela préoccupe grandement les gens de ma circonscription, Pontiac.
Cette approche a permis à des organisations criminelles de tirer parti du marché et de vendre des produits de manière incontrôlée aux personnes les plus vulnérables de la société. C'est simplement inacceptable. Nous devons faire mieux.
L'autre jour, je jouais au ping-pong dans une école secondaire à Fort-Coulonge et je me disais que c'était chouette de pouvoir pratiquer un sport dans une école et s'amuser. Je savais que, juste au bout du couloir, à un moment donné dans la journée, un enfant pourrait acheter de la marijuana. Pourquoi? Parce que le marché n'est pas contrôlé. Le marché n'est pas réglementé et ce sont des criminels qui ont la main haute sur ce marché. Nous ne pouvons plus nous nous dérober et nous ne pouvons plus manquer à nos devoirs envers les Canadiens.
Nos jeunes méritent protection. Il ne devrait pas être plus facile d'acheter de la marijuana qu'un paquet de cigarettes ou une demi-douzaine de bières. Il ne devrait pas en être ainsi.
Je suis fier de notre gouvernement pour les mesures qu'il prend et toutes les consultations qu'il a faites. Il a consulté des policiers, des professionnels de la santé et des spécialistes en sécurité, plus particulièrement, en sécurité routière. Il y a eu un Groupe de travail sur la légalisation et la réglementation du cannabis et, conformément à ses conseils, cette mesure législative a été élaborée. Cela ne s'est pas fait à la hâte, mais après mûre réflexion.
Je suis très heureux que des membres du caucus, en particulier le secrétaire parlementaire de la ministre de la Santé de l'époque, soient venus visiter Pontiac pour discuter des préoccupations des habitants de ma circonscription. Si nous voulons non seulement légaliser le cannabis, mais aussi le réglementer étroitement et en restreindre l'accès, nous devons le faire d'une façon qui jouit de la pleine confiance des Canadiens.
Je reconnais qu'il incombe aux députés de l'opposition de s'opposer au gouvernement et de soulever les questions qui sont mentionnées par les habitants de leur circonscription, ce qui est une bonne chose. Cependant, la décision de légaliser le cannabis, de le réglementer étroitement et d'y appliquer des contrôles rigoureux a été prise dans l'intérêt du public.
Je crois qu'il existe un fort consensus au Canada selon lequel nous pouvons y parvenir en tirant des leçons des erreurs commises et des succès remportés à l'échelle internationale et nous pouvons créer un nouveau cadre qui protégera les enfants, fera le ménage dans les rues et permettra à notre pays de mieux se porter parce que, au bout du compte, c'est ce que nous voulons tous. Nous voulons des collectivités plus sûres, des Canadiens en meilleure santé et des enfants protégés. C'est rassurant pour beaucoup de mes concitoyens de Pontiac.
J'admets volontiers que de nombreux aînés dans ma circonscription sont préoccupés par la possibilité que le projet de loi ouvre la boîte de Pandore, mais cela ne se produira pas. En fait, le projet de loi et les investissements effectués par le gouvernement, dont je vais parler dans un instant, représentent le meilleur moyen de resserrer les mesures sociétales qui restreindront l'accès à la marijuana. Lorsque j'informe des électeurs que le projet de loi érige en infraction criminelle le fait de vendre du cannabis à des mineurs et prévoit des peines sévères pour toute personne qui fait participer de jeunes Canadiens à des activités liées au cannabis, qu'il s'agisse de consommation, de distribution ou d'une autre activité, ils comprennent que tout n'est pas permis. Ce n'est absolument pas le cas. Le projet de loi a pour but de protéger les collectivités d'une façon plus intelligente et plus efficace.
[Français]
J'aimerais parler un instant des investissements en éducation publique et en application de la loi. En fin de compte, ce n'est pas qu'une loi qui est présentée par notre gouvernement, c'est tout un programme d'investissements qui va assurer la mise en place de cette protection et de cette réglementation. Par exemple, notre gouvernement s'est engagé à investir 46 millions de dollars sur 5 ans dans l'éducation publique, la sensibilisation et la surveillance. Ce sont des ressources supplémentaires qui permettront au gouvernement de mener une campagne de sensibilisation robuste pour que les Canadiens, y compris nos enfants, soient bien informés sur les dangers de conduire sous l'influence du cannabis et d'autres drogues.
Les gens de nos circonscriptions savent très bien que des jeunes partout au Canada font depuis longtemps fait le mauvais choix de fumer au lieu de boire, en ensuite, de conduire, parce qu'ils croient que cela sera plus acceptable ou qu'ils ne se feront pas prendre. Nous savons tous que ce n'est pas la bonne attitude mais il nous faut une campagne de sensibilisation et il faut que les acteurs dans l'application des lois aient les ressources nécessaires. C'est ce dont nous nous assurons présentement. Nous avons engagé des fonds s'élevant jusqu'à 161 millions de dollars pour former les agents de première ligne à reconnaître les signes et symptômes de la conduite avec les facultés affaiblies par la drogue, renforcer les capacités d'application de la loi à l'échelle du pays, permettre l'accès aux appareils de dépistage des drogues, élaborer des politiques et intensifier la recherche pour pouvoir sensibiliser le public aux dangers de la conduite avec les facultés affaiblies par la drogue.
[Traduction]
Il s'agit là d'un ensemble de mesures et d'investissements sérieux. En réalité, nous investissons dans un Canada plus intelligent, qui ne joue pas à l'autruche et ne fait pas semblant d'ignorer les enjeux en matière de santé et les taux inacceptables de consommation de produits du cannabis chez les jeunes, mais qui reconnaît qu'on peut faire mieux si on examine les faits et agit en pleine connaissance de cause, en sachant qu'il est possible de faire mieux.
:
Comme il est 17 h 45, conformément à l'ordre adopté plus tôt aujourd'hui, il est de mon devoir d'interrompre les délibérations et de mettre aux voix sur-le-champ toute question nécessaire pour disposer de l'étape du rapport du projet de loi dont la Chambre est maintenant saisie.
[Traduction]
Le vote porte sur la motion no 2. Plaît-il à la Chambre d'adopter la motion?
Des voix: D'accord.
Des voix: Non.
Le vice-président: Que tous ceux qui sont en faveur de la motion veuillent bien dire oui.
Des voix: Oui.
Le vice-président: Que tous ceux qui s'y opposent veuillent bien dire non.
Des voix: Non.
Le vice-président: À mon avis, les non l'emportent.
Et cinq députés ou plus s'étant levés:
Le vice-président: Le vote par appel nominal sur la motion est reporté.
[Français]
La question porte sur la motion no 3. Plaît-il à la Chambre d'adopter la motion?
Des voix: D'accord.
Des voix: Non.
Le vice-président: Que tous ceux qui appuient la motion veuillent bien dire oui.
Des voix: Oui.
Le vice-président: Que tous ceux qui s'y opposent veuillent bien dire non.
Des voix: Non.
Le vice-président: À mon avis, les non l'emportent.
Et cinq députés ou plus s'étant levés:
Le vice-président: Le vote par appel nominal sur la motion est différé.
[Traduction]
La Chambre passe maintenant aux votes par appel nominal différés, à l'étape du rapport du projet de loi .
Convoquez les députés.