La Chambre reprend l'étude, interrompue le 23 février, de la motion et de l'amendement.
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Monsieur le Président, c'est toujours un grand honneur pour moi de prendre la parole à la Chambre au nom des gens de Timmins—Baie James. Cet honneur, je ne le prends jamais à la légère, pas plus que la tâche que mes concitoyens m'ont confiée. J'affirme qu'il n'y a rien de plus important pour les parlementaires que les décisions qu'ils doivent prendre quand il s'agit d'envoyer les militaires canadiens dans une zone de combat à l'étranger.
J'ai participé à de nombreux débats et vu bien des motions de cette nature depuis que je suis ici. J'ai été fréquemment témoin de manifestations de chauvinisme, d'élans d'enthousiasme et d'allégations à l'emporte-pièce qui, si nous y repensons, ne tenaient pas la route. Quand nous tenons ce genre de débat, nous devons penser à ce que nous sommes appelés à faire.
Ce qui me préoccupe dans ce cas-ci, c'est que nous nous trouvons encore une fois devant une politique d'improvisation au sujet de la région la plus explosive du monde. Cet état de choses, qui découle malheureusement de l'absence de mesures proactives et d'orientation claire depuis une dizaine d'années, a exposé les militaires canadiens au danger et aggravé la déstabilisation d'une région déjà en crise.
Personne ne met en doute la monstruosité du groupe État islamique. Il n'est pas nécessaire de comparer les récits de tortures sadiques perpétrées par ce groupe épouvantable. Ce qu'il faut faire, c'est déterminer ce qu'un pays ayant une fière tradition militaire, de même qu'un fier héritage d'édification de nations, peut faire dans ce conflit.
Ce qui me dérange vraiment à propos de l'actuel gouvernement libéral, c'est qu'il ne dit pas la vérité aux Canadiens. Les libéraux parlent de retirer les avions, mais voilà que le ministre a dit aujourd'hui à la Chambre que le combat allait se gagner sur le terrain et que les cibles allaient se trouver sur le terrain, ce qui correspond à un élargissement de la mission de combat. Si c'est de cela qu'il s'agit, il faut le dire. C'est le début de l'honnêteté envers le peuple canadien. Une fois le type de mission déterminé, on peut se mettre à parler des paramètres de celle-ci et de ses objectifs. Cependant, demeurer dans un flou total et déformer la réalité des tâches que nos soldats vont accomplir sur le terrain ne rend pas service à la Chambre et entraînera des conséquences à long terme.
Je me rappelle en 2006 lorsque nous avons tenu les premiers débats sur la mission à Kandahar. Le gouvernement de Paul Martin à l'époque subissait des pressions de la part des États-Unis à la suite de la sage décision de ne pas participer à la mission Tempête du désert, qui avait l'appui général du caucus conservateur, de l'Alliance canadienne, et était justifiée par l'idée saugrenue que nous devions participer à cette guerre illégale en Irak pour sauver la civilisation.
Nous félicitons le gouvernement précédent de ne pas avoir accepté d'y participer. C'était une invasion aberrante. Elle est à l'origine d'une grande partie de l'instabilité et de l'hécatombe qui ont suivi et a ouvert la voie à des groupes comme le groupe État islamique que nous voyons aujourd'hui. Pour avoir offensé le gouvernement Bush à l'époque, le gouvernement libéral précédent a subi des pressions pour montrer que nous pouvions être de bons alliés. C'était l'idée, et nous avons saisi que, pour jouer dans la cour des grands, nous devions fournir notre part d'efforts. Nous avons donc voté à la Chambre pour envoyer nos soldats à Kandahar sans savoir au juste ce qui les attendait là-bas. Nos soldats se sont retrouvés dans les zones les plus dangereuses de cette poudrière.
À la Chambre, nous avons dit sur tous les tons que c'était pour bâtir le pays, mais nous ne savions même pas ce qui se passait là-bas. Nous n'avions pas de vision pour l'avenir. Le Nouveau Parti démocratique, à l'époque, a demandé quels étaient les objectifs qui permettraient de conclure à la réussite de la mission. Nous avons posé une autre question importante: Qui sont nos alliés sur le terrain? Nous avons demandé où étaient nos alliés, car nous sommes allés seuls à Kandahar. Je me souviens même d'avoir entendu à l'époque: « Nous voulons avoir des soldats sur le terrain. » On a traité le NPD de Neville Chamberlain du XXIe siècle. Or, le Parlement aurait dû demander où étaient nos alliés à Kandahar.
Aujourd'hui, le major-général David Fraser, qui a mené les troupes de l'alliance lors de la mission en 2006, a dit que l'Occident avait fait une grave erreur en combattant les talibans.
Ses déclarations m'ont beaucoup étonné. Il a dit que nous n'avions pas tiré de leçons de la stratégie malavisée qui avait été adoptée en Irak. Il s'agit du général à qui le Canada avait confié la tâche d'aller là-bas. Je ne veux dénigrer d'aucune façon nos efforts pour lutter contre un régime brutal et terrible, ni l'excellent travail qu'ont accompli les militaires canadiens dans des conditions vraiment difficiles et dont nous sommes tous très fiers.
Toutefois, le Parlement a manqué à ses engagements envers ces soldats; nous n'avions pas clairement compris les objectifs puisque le major-général nous dit aujourd'hui que nous n'avons pas fait ce que nous devions faire et qu'il y a maintenant davantage d'instabilité.
Revenons maintenant à la Libye et au vote que nous avons tenu à la Chambre sur la mission de bombardement dans ce pays. À l'époque, nous l'avons appuyée. Nous voulions parler d'une seule et même voix, car nous étions profondément préoccupés par ce qui se passait sur le terrain en Libye, par les tueries et les atrocités potentiellement commises par le régime de Kadhafi. Les Occidentaux ne savaient pas vraiment ce qui se passait sur le terrain là-bas; nous nous sommes donc dit: « Eh bien, nous allons les bombarder et, ensuite, il n'y aura plus de problème. »
Nous nous sommes ensuite désintéressés de la situation. La mission était terminée. Mission accomplie. Or, en ce moment, la situation est complètement instable en Libye, et ce pays est situé très près de la zone méridionale de nos alliés européens. Nous avons échoué lamentablement.
Nous ne pouvons pas aller bombarder un autre pays sans planifier ce que nous allons faire sur le terrain. Que se passera-t-il à long terme? Voilà pourquoi, à l'instar de mes collègues libéraux, je plaide pour la vision incroyable adoptée au XXe siècle par Mike Pearson, qui voulait que le Canada joue un rôle et soit un bâtisseur de nation. Il n'était pas question de nous contenter d'être le petit frère qui ne fait que suivre les autres. Le Canada s'est acquis une réputation unique à l'époque.
Malheureusement, je pense que nous avons failli à la tâche dans cette mission. C'est un peu comme si nous étions atteints du trouble déficitaire de l'attention pour ce qui est des affaires internationales. Un problème est à l'ordre du jour pendant un certain temps, puis nous croyons l'avoir résolu: nous allons les bombarder, leur envoyer nos avions, et après, nous passerons à autre chose.
Nous avons complètement déstabilisé la Libye. Puis, lorsque le groupe État islamique a attaqué Mossoul et que les horribles massacres ont commencé, nous sommes allés voir ce qui se passait là-bas. Des députés de chacun des partis se sont rendus dans le Nord de l'Irak pour savoir quel rôle le Canada devait y jouer. À l'époque, les alliés qui se trouvaient au sol en Irak disaient ne pas avoir besoin du Canada pour effectuer des frappes aériennes. Ils avaient besoin de l'aide du Canada pour atténuer la crise humanitaire qui faisait rage. Voilà ce qu'ils nous demandaient.
Nous sommes partis et nous avons entrepris notre mission de bombardement en Irak, encore une fois sans savoir clairement qui étaient nos alliés sur le terrain. Puis, nous avons étendu nos frappes à la Syrie, où nous savons encore moins ce qui se passe.
Le actuel a dit que nous allions retirer les avions. Je pense que c'était une sage décision. Maintenant, nous sommes en train de donner plus d'ampleur à la mission en Irak.
Au cours de la dernière législature, lorsque nous débattions de ce sujet, j'ai demandé à mes collègues du gouvernement conservateur de l'époque quel plan ils suivaient. La question était simple: quel est le plan? Quels sont nos objectifs? Qui sont nos alliés sur le terrain? Ils m'ont crié après et m'ont répondu qu'ils allaient tuer les méchants. Ce n'est pas une politique étrangère. Ce ne sont pas les méchants qui manquent là-bas. Mais la question que je posais était: « Qui sont les bons? »
Prenons nos alliés, par exemple l'Arabie saoudite. Voilà l'un de nos alliés. L'Arabie saoudite, qui déstabilise la région en étant à l'origine de conflits comme la guerre par procuration entre sunnites et chiites au Yémen et dans le Nord de l'Irak. Le Canada envoie pour des milliards de dollars d'aide militaire en Arabie saoudite, et ces ressources sont déjà utilisées sur le terrain. Nos armes sont utilisées par les deux camps dans la guerre au Yémen. Le bilan de l'Arabie saoudite en matière de droits de la personne est horrible. L'Arabie saoudite a aussi causé des dommages incalculables au Canada sur le plan économique en cherchant à nous vaincre dans cette guerre du pétrole qu'elle a elle-même déclarée. Voilà qui sont nos alliés sur le terrain.
Maintenant, nous nous engageons dans un conflit entre sunnites et chiites en Irak et nous n'avons aucune idée comment cela se terminera.
Prenons nos amis les Kurdes, en Turquie. La Turquie est une alliée de l'OTAN. Selon l'édition du 18 novembre 2015 du journal The Guardian, certains groupes clés sur le terrain seraient en mesure de lutter contre le groupe État islamique, notamment le Parti des travailleurs du Kurdistan et le Parti de l'union démocratique kurde. Ceux-ci pourraient vaincre le groupe État islamique. Le journal rapporte ce qui suit:
Dans le sillage des attaques meurtrières à Paris, on peut s'attendre à ce que les chefs d'État occidentaux fassent ce qu'ils ont toujours fait dans de telles situations, c'est-à-dire déclarer la guerre totale et sans réserve à ceux qui ont commis les attaques. Ils ne sont pas pour autant sérieux. Ils ont les moyens de déraciner et de détruire le groupe État islamique depuis plus d'un an maintenant. Ils ont tout simplement refusé d'utiliser ces moyens. En fait, alors que le monde entier écoutait les chefs d'État faire des déclarations implacables lors du sommet du G20 à Antalaya, ces mêmes chefs d'État frayaient avec le président de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan, un homme dont le soutien tacite sur les plans politique, économique et même militaire a contribué à faire en sorte que le groupe État islamique soit en mesure de perpétrer les atrocités à Paris, sans compter les atrocités interminables au Moyen-Orient.
Les Canadiens méritent mieux que le ramassis d'excuses que nous recevons du gouvernement. Nous envoyons nos militaires en guerre et nous devons faire mieux. Nous le leur devons.
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Madame la Présidente, j'aimerais avant tout transmettre ma gratitude et celle des électeurs de ma circonscription aux membres des Forces armées canadiennes qui ont servi — et continuent de servir — la cause de la paix et de l'humanité dans le cadre de l'opération Impact.
Nous ne devons jamais oublier les hommes et les femmes, nos concitoyens, qui sont toujours prêts à se jeter dans la mêlée pour faire tomber les menaces qui pèsent contre notre pays. Nous ne devons jamais oublier les proches des militaires, qui subissent la séparation et vivent avec le stress de savoir qu'un des leurs est parti affronter le danger au nom des Canadiens.
Le gouvernement prétend qu'il veut recentrer le rôle du Canada dans la coalition de stabilisation au Moyen-Orient. Personnellement, je figure parmi les nombreux Canadiens qui doutent de la logique d'une telle démarche. Nous avons tous vu les atrocités et les actes barbares que commet l'EIIS partout où il va. Ses croyances et ses idéologies empoisonnent les régions où il est présent et où il étend son emprise. L'idéologie prônée par l'EIIS doit être combattue comme on le ferait d'une maladie infectieuse mortelle.
L'EIIS ne pourra jamais être vaincu si on se contente de demi-mesures et si on fait les choses à moitié. On ne peut pas laisser ce groupe évoluer, s'adapter et devenir résistant aux traitements actuels.
L'EIIS a déclaré la guerre au Canada et à ses alliés; il prend de l'expansion et, ce faisant, se livre à des attentats terroristes qui tuent des civils dans des régions précédemment supposées à l'abri, à l'instar d'une maladie en mutation qui se répand et tue sans prévenir.
Malgré ces réalités manifestes, le gouvernement n'est pas disposé à épauler ses alliés et à offrir l'un des remèdes les plus efficaces à ce fléau. Nous savons que nos chasseurs contribuaient beaucoup au combat et pourraient continuer à faire la différence dans la lutte contre cette organisation qui s'étend comme une infection.
Que serait-il advenu du personnel canadien au sol qui s'est mis à essuyer des tirs en décembre dernier si nos CF-18 n'avaient pas été dans la région et n'avaient pas pu effectuer des frappes aériennes de précision pour détruire les agresseurs?
Le gouvernement retire nos chasseurs du combat d'une main alors que, de l'autre, il déploie un nombre considérable de soldats au sol. Le gouvernement peut-il justifier sa décision d'intensifier la présence au sol du Canada tout en retirant son soutien aérien? Quelles garanties notre personnel a-t-il que l'élimination du soutien aérien ne compromettra pas la sécurité au sol?
J'ai oublié de mentionner au début de mon discours que j'aimerais partager mon temps de parole avec le député de Regina—Qu'Appelle.
Même les ministériels déclarent que, pour vaincre l'EIIS, il faudra employer de multiples outils et méthodes d'attaque. Nous possédons les outils adéquats pour mener le combat. Alors pourquoi laisser l'outil le plus efficace dans le coffre à outils et nous en remettre aux autres pour réussir sans cet outil? Pourquoi ne pas employer tous nos outils?
Cela comprend les CF-18, la formation au sol et l'aide humanitaire, le Canada étant déjà l'un des plus importants donateurs, tel que l'a approuvé la Chambre en 2014. Est-ce une question de fonds? Est-ce parce que le gouvernement voit l'économie ralentir depuis qu'il est aux commandes? Ou est-ce simplement parce que le gouvernement n'appuie pas l'Aviation royale canadienne et ses pilotes?
J'ai écouté l'autre jour une entrevue donnée à la radio par le maire de Cold Lake, en Alberta, où nos pilotes militaires sont entraînés pour des missions telles que le combat contre l'EIIS. Je pouvais sentir les émotions refoulées du maire dans ses réponses. Il a déclaré que les pilotes canadiens sont toujours heureux de revenir à la maison et de retrouver leur famille, surtout après une mission, et que la collectivité entière soutient leur mission et la raison pour laquelle ils sont là-bas.
Il a souligné que les pilotes sont fiers de leur contribution, et que cette fierté se propage à toute la collectivité et à leurs familles. Ils se sont entraînés des années pour effectuer ce genre de vols. Et voilà qu'on leur dit qu'on n'a plus besoin d'eux.
Si le gouvernement n'est pas prêt à laisser nos pilotes se battre contre un ennemi en période de conflit, quand le sera-t-il?
Comment peut-on inciter de nouveaux pilotes à s'engager et à s'entraîner s'ils savent qu'on les empêchera de faire le travail pour lequel ils s'entraînent? Les Canadiens forment certains des meilleurs pilotes au monde, et maintenant ces derniers sont tenus à l'écart au moment où l'on a le plus besoin d'eux.
Nos CF-18 ont mené 251 frappes aériennes: 246 en Irak et 5 en Syrie. Ils ont largué plus de 600 bombes et missiles. Ils ont beaucoup contribué à la mission, et ils devraient continuer à le faire.
À titre de parlementaires, nous avons pour rôle et devoir de fournir aux membres des Forces canadiennes les meilleurs outils disponibles afin de protéger notre personnel et nos alliés. En retirant nos CF-18 de la mission, nous nous dérobons à cette obligation, ce que je ne peux appuyer en tant que parlementaire.
La semaine dernière, un député a affirmé à la Chambre que l'EIIL s'oppose à toutes les valeurs qui nous tiennent à coeur en tant que Canadiens et constitue une menace directe pour notre peuple et nos amis. Ces propos ont été tenus par nul autre que le . Il a ajouté: « L'EIIL menace la paix et la démocratie en faisant régner la terreur et le barbarisme. Les images sont horribles, les histoires sont épouvantables, les victimes sont nombreuses. »
Je suis d'accord avec cette déclaration, mais il faut se poser la question suivante: pourquoi retirer les chasseurs-bombardiers du combat contre un tel ennemi? Si le premier ministre croit vraiment que l'EIIS s'oppose à toutes les valeurs qui nous tiennent à coeur en tant que Canadiens et constitue une menace directe pour notre peuple et nos amis, alors pourquoi ordonner le retrait de notre arme la plus efficace dans cette lutte?
Les déclarations et les actions du ne tiennent pas la route et les Canadiens le savent. Les électeurs de ma circonscription se préoccupent de leur sécurité. Ils m'envoient des courriels, m'appellent ou me parlent dans la rue. Ils sont inquiets parce qu'ils ont vu comment l'idéologie radicale et meurtrière de l'EIIS a provoqué la violence au-delà de la Syrie et de l'Irak. Ces Canadiens s'inquiètent pour leur sécurité ici au Canada, même si nous sommes loin de la source du danger.
Si nous n'intervenons pas pour éliminer à la source le risque pour notre sécurité, alors nous serons responsables de la propagation de l'EIIS, tel un virus mutant.
Si le gouvernement s'intéresse vraiment à l'opinion des Canadiens au sujet de l'EIIS, alors il devrait prendre toutes les mesures nécessaires pour éliminer la cause profonde de la folie et de la violence qui ont ravagé la Syrie et l'Irak et qui hantent le Moyen-Orient, l'Afrique du Nord, l'Europe et d'autres régions.
Le groupe État islamique doit être vaincu. Les membres des Forces canadiennes déployés dans le cadre de cette mission doivent disposer de tous les outils nécessaires pour frapper le groupe État islamique et pour se défendre, au besoin.
Si le gouvernement souhaite sincèrement venir en aide à la population syrienne et irakienne, qui a le plus souffert sous le joug du groupe État islamique, il doit aller au-delà des symptômes de la maladie et agir énergiquement pour enrayer celle-ci.
Le gouvernement croit-il vraiment que la contribution du Canada à la lutte contre le groupe État islamique sera plus efficace en l'absence de nos chasseurs-bombardiers? Le premier ministre et le gouvernement qu'il dirige pensent peut-être que les 267 positions de combat, les 102 pièces d'équipement et véhicules et les 30 entrepôts et usines d'engins explosifs artisanaux du groupe État islamique bombardés par les appareils canadiens n'ont aucune importance.
Le fait est que nos chasseurs-bombardiers étaient des éléments efficaces dans la lutte contre le groupe État islamique. Les députés semblent s'entendre pour dire que le groupe État islamique commet des actes de barbarie et qu'il faut le combattre. J'espère sincèrement que le gouvernement reviendra sur sa promesse électorale de retirer nos chasseurs-bombardiers et qu'il les redéploiera dans le cadre des efforts de combat contre le groupe État islamique afin de protéger nos militaires sur le terrain.
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Madame la Présidente, je vous remercie de me permettre de m'exprimer sur cette question à la Chambre.
Avant de passer à mes principales observations, je veux revenir sur un sujet dont a parlé mon homologue néo-démocrate, à savoir l'importance de priver le groupe État islamique de sources de financement. Je suis tout à fait d'accord avec lui pour dire que cela représente un volet important de la lutte contre le groupe État islamique. Une des meilleures façons d'y parvenir est de sortir le Canada du marché du pétrole du Moyen-Orient. Si nous avions un oléoduc traversant le Canada d'est en ouest, nous n'aurions pas besoin de nous procurer du pétrole provenant de cette région. Par conséquent, j'espère qu'il appuiera les divers projets de pipelines qui sont proposés et qui feraient exactement cela, afin qu'il soit plus facile d'isoler tout pétrole qui pourrait provenir de zones contrôlées par le groupe État islamique du fait que nous aurions alors du pétrole propre et éthique de l'Alberta et de la Saskatchewan, qui est extrait d'une manière respectueuse de l'environnement.
Revenons à la motion principale. Je sais qu'il y a beaucoup de problèmes complexes au Moyen-Orient. De nombreux conflits s'y sont déroulés pendant de longues périodes. En Occident, nous sommes protégés par nos démocraties sûres et bien établies. Fort heureusement, nous vivons dans une société qui reconnaît la primauté du droit et l'indépendance de l'appareil judiciaire. Compte tenu des multiples avantages dont nous jouissons, il nous est parfois difficile de comprendre tout ce qui se passe là-bas. Certains d'entre nous, de différentes allégeances politiques et à divers moments, font des déclarations ou prennent des décisions au sujet de ce que l'Occident et l'OTAN devraient faire et de la façon dont nous devrions combattre certaines choses. Parfois, les interventions de l'Ouest fonctionnent bien, parfois, elles suscitent d'autres problèmes au Moyen-Orient. Dans le cas qui nous occupe, cependant, tout le monde s'entend de notre côté, en Occident, chez nos alliés de l'OTAN. C'est facile à comprendre. Il est facile d'établir un consensus sur la nécessité de stopper le groupe État islamique, qui constitue une menace bien réelle non seulement pour la région, mais aussi pour le monde entier, car il étend partout ses activités terroristes.
Quelle est cette menace? Ce conflit n'est pas comme les autres, quand une guerre civile sévit parce que quelqu'un veut un changement de régime, parce qu'une faction veut contrôler un État ou un gouvernement, ou parce qu'un groupe ethnique veut se libérer d'un pays où un autre groupe ethnique domine. Cette organisation est génocidaire. Elle est composée de gens qui adhèrent à une forme radicale d'islam djihadiste et qui ne se contentent pas d'un système différent. Ils ne se contentent pas d'exercer un contrôle ou d'accumuler des richesses. Ils ne seront pas satisfaits tant que quiconque ou quoi que ce soit n'étant pas conforme à leur vision radicale du monde soit non seulement conquis, mais tué ou détruit. C'est de cela qu'il est question.
Examinons quel est le rôle du Canada dans cette lutte. Le Canada fait sa part, c'est une tradition dont il est fier, et, souvent, il fait plus que sa juste part. Pensons aux femmes et aux hommes courageux qui se sont sacrifiés en combattant d'autres types de fléaux génocidaires au cours de notre histoire. Le Canada était présent. Il était enthousiaste et prêt. Nous avons joint la lutte contre les forces nazies et le fascisme avant nos voisins américains. Nous étions présents dès le début parce que nous estimions que tous les pays du monde adhérant aux idéaux fondamentaux que sont la démocratie, la primauté du droit et les droits de la personne avaient l'obligation fondamentale de s'engager.
Le gouvernement libéral nous dit que le Canada ne peut pas être efficace, que notre force aérienne est trop petite et que le nombre de frappes aériennes est infinitésimal. J'ai entendu les chiffres lancés ici et là par des députés qui prétendent que, puisque nous effectuons seulement 3 % des frappes aériennes, il ne sert à rien de poursuivre une contribution aussi minime. Pourtant, l'OTAN est constituée de nombreux pays de tailles variées, et ces pays ont des forces aériennes aux proportions semblables à la nôtre. Ils font des contributions similaires. Que se passerait-il s'ils se retiraient tous des combats comme les libéraux le font? Le nombre de frappes diminuerait de 3 % à cause de notre retrait, et il s'y ajouterait d'autres retraits équivalant à environ 3 %, 4 % ou 5 % des frappes. En fin de compte, nous serions en train de dire encore une fois à nos voisins: « Allez donc combattre. Occupez-vous des frappes à notre place. Nous voudrions avoir un mot à dire dans ce qui se passe là-bas. Nous voudrions que le Canada ait une présence dans le monde et nous voudrions que vous écoutiez notre point de vue lorsque nous nous exprimons sur diverses questions à l'ONU ou dans d'autres forums, mais nous refusons de nous retrousser les manches quand il y a du gros travail à faire. Nous abandonnons notre rôle dans les combats. » Les députés ne devraient pas se leurrer: nous sommes en train d'abandonner notre rôle dans les combats.
Au cours de la période des questions aujourd'hui, le a presque prononcé le mot « combat ». Ce mot est sorti à moitié de sa bouche, puis il s'est vite repris et s'est remis à parler de la mission de formation. Je pense que le refus du de prononcer le mot « combat » est révélateur. Je ne pense pas avoir entendu ce mot de la bouche de l'un de mes homologues libéraux. En fait, je les invite à prendre la parole pendant les minutes réservées aux questions et aux observations pour nous dire si le Canada fait toujours partie de la mission de combat contre le groupe État islamique. Sommes-nous toujours en train de nous efforcer de combattre le terrorisme? Sommes-nous toujours en train d'essayer de tuer les terroristes avant qu'ils ne tuent des êtres humains innocents?
J'aimerais également, si c'est possible, qu'ils nomment un pays allié qui nous a demandé de retirer les CF-18. Divers ministres, dont le et le , nous ont dit que tout est bien, que nous optimisons notre contribution, que beaucoup de partenaires de la coalition accomplissent différentes tâches, et que nous contribuons tous de différentes façons. Je peux certainement le croire lorsque la participation est fondée sur les forces d'un pays ou les outils dont il dispose. C'est logique lorsqu'un pays peut faire mieux qu'un autre dans un domaine; or, en ce qui concerne les frappes aériennes, notre pays est fier de sa tradition en matière de force aérienne. Nous avons les meilleurs pilotes, qui ont d'excellents appareils et qui ont contribué à changer les choses en détruisant les cibles et les installations de type militaire qui ont été utilisées et qui seraient encore utilisées pour persécuter des minorités religieuses, des femmes et des hommes innocents. Nos pilotes ont aidé à combattre ces terribles entités terroristes et, en repensant à leur contribution, ils peuvent considérer qu'ils ont sauvé des vies. Les hommes et les femmes de la force aérienne ont assurément sauvé des vies.
Il y a des êtres humains innocents, des yézidis, des chrétiens, différentes minorités musulmanes, qui sont vivants aujourd'hui grâce à la contribution de l'Aviation royale canadienne. Je pense que tous les députés conviendront que nous avons de quoi en être fiers.
Les libéraux peuvent-il nommer un allié, un partenaire de la coalition, qui aurait déclaré que les CF-18 de l'Aviation royale canadienne font vraiment obstacle à la mission et sèment la pagaille, et que la mission serait bien plus efficace si le Canada retirait ses CF-18, car la lutte contre le groupe État islamique serait beaucoup plus simple sans eux? Est-ce que l'un d'eux a déclaré qu'il faudrait arrêter de bombarder les terroristes et rappeler les avions de chasse au pays, car la mission serait ainsi beaucoup plus efficace? Je ne pense pas; aucun allié n'affirmerait une telle chose, car c'est ridicule.
En fait, les militaires du monde entier qui combattent le groupe État islamique ont un point de vue plutôt différent de celui de leurs dirigeants politiques. Le est très fier de pouvoir citer les propos du président Obama ou des secrétaires d'État, qui disent de belles choses au sujet du Canada. Bien entendu, nous savons qu'en matière de diplomatie internationale, ceux qui détiennent le pouvoir tiennent rarement des propos visant à condamner un allié. Nous savons qu'il y a beaucoup d'efforts diplomatiques en cours, mais il est très révélateur de constater que les généraux qui prennent part aux combats tiennent des propos différents. Ainsi, le lieutenant-général Charles Brown a déclaré qu'il est un peu triste que le Canada retire ses CF-18, et il a mentionné qu'il espère que le Canada changera d'idée.
Il est très révélateur que ces propos viennent des gens sur le terrain, de ceux qui connaissent vraiment les tenants et aboutissants de la mission et ses aspects logistiques. Ils ne viennent pas des politiciens, qui prennent des décisions à 30 000 pieds d'altitude, mais bien des gens qui savent quel équipement est requis, quelles contributions il faudrait obtenir de nos alliés. Il est très révélateur que ces gens déplorent le retrait des CF-18 canadiens. Voilà la réalité. Je suis certain que nos voisins, les Américains, et les pilotes des aviations américaine, britannique et française ressentent notre absence. Je suis certain qu'ils préféreraient voir nos six CF-18 dans la rotation. Il est ridicule de prétendre que la mission contre le groupe État islamique est maintenant en meilleure posture parce que six chasseurs de moins mènent des frappes aériennes dans la région.
J'aimerais parler d'une dernière chose avant que mon temps de parole ne soit écoulé. Je me souviens du débat qui a eu lieu lorsque l'ancien gouvernement conservateur a consulté le Parlement au sujet de la mission contre l'EIIS. Je me rappelle que, pendant la période des questions, les libéraux disaient que les tâches du personnel sur le terrain chargé de former les troupes et de peindre des cibles — toutes choses que nos soldats vont faire désormais, selon ce que nous disent les libéraux — équivalaient à une mission de combat. Ils critiquaient l'ancien gouvernement d'envoyer ne serait-ce qu'une personne sur le terrain pour former des troupes ou peindre des cibles. Et voilà qu'aujourd'hui, ils nous disent que, non seulement cela vaut mieux que des frappes aériennes, mais que cela n'équivaut plus à une mission de combat. Quand nous étions au pouvoir, c'était une mission de combat, mais plus maintenant que les libéraux sont aux commandes, sous prétexte que les soldats au sol peindront moins de cibles, que la formation qu'ils offriront sera moins poussée et qu'ils se tiendront peut-être un peu plus loin du front. C'est complètement insensé. Les libéraux changent d'avis d'une législature à l'autre.
S'il y a une chose dont les Canadiens peuvent être sûrs, c'est que la constance, c'est au Parti conservateur qu'ils la trouveront. Les conservateurs ont toujours défendu les minorités ethniques et religieuses, quel que soit l'endroit du monde, et ils n'ont jamais eu peur d'appeler le terrorisme djihadiste par son nom ou de se combattre l'EIIS aux côtés de nos alliés.
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Je suis très honoré de prendre part à cette discussion de première importance.
Il est absolument essentiel de voir la mission sous deux angles distincts: d'abord, vaincre l'EIIL; ensuite, rétablir la stabilité dans la région. À défaut de réunir ces deux conditions, aucun succès durable ne sera possible.
Certains prétendent que nous nous retirons de la mission. Ce n'est tout simplement pas vrai. Le gouvernement choisit de réorienter la mission d'une manière sans précédent. Nous voulons prendre des mesures constructives qui auront une incidence durable. Il est faux de dire que les campagnes de bombardement à elles seules permettront de vaincre l'EIIL.
Nous ne prétendons pas que les bombardements ne sont pas utiles ou qu'ils devraient cesser. Nous disons plutôt que nous avons d'autres compétences à offrir et que nous pouvons mieux servir nos alliés de la coalition en assumant d'autres fardeaux.
Étant donné la contribution des États-Unis et d'autres pays, il importe de ne pas oublier les autres volets de la mission. Il importe de comprendre pourquoi les bombardements à eux seuls ne permettront pas de vaincre l'EIIL.
L'EIIL n'est pas un État, il n'a aucun territoire défini. Il est vrai qu'il a pris le contrôle d'un territoire, et il est essentiel que les forces alliées reprennent le contrôle de ce territoire, mais l'EIIL était une menace avant même qu'il ne contrôle ce territoire et il en sera encore une lorsqu'il en perdra le contrôle.
L'aide humanitaire ne consiste pas seulement à aider les personnes dans le besoin. L'aide humanitaire est essentielle pour veiller à ce que l'EIIL ne consolide pas ses assises en profitant des personnes qui ont désespérément besoin d'aide.
Les personnes déplacées par le conflit ont tout perdu. Nous savons d'expérience que les personnes dans les circonstances les plus pénibles deviennent susceptibles à la radicalisation. On peut comprendre qu'une famille accueille favorablement un groupe qui lui offre de la nourriture, des vêtements et un abri. Même ceux qui ne partagent pas les objectifs de l'EIIL et qui s'opposent à ses méthodes seraient tentés d'en joindre les rangs si cela signifie qu'ils pourraient répondre aux besoins essentiels de leur famille.
[Français]
Il est encore plus essentiel pour nous d'apporter de l'aide aux gens de cette région, à ceux qui ont dû fuir leur chez-soi et qui ont perdu toute idée de ce qui est normal. Leur vie a été mise tout à l'envers. Il sera extrêmement difficile pour eux d'obtenir une éducation. Lorsqu'on ajoute leurs circonstances désespérées, cela forme les conditions parfaites pour la radicalisation.
[Traduction]
L'EIIL s'est montré très habile en matière de propagande et de désinformation. Il n'est pas difficile d'imaginer que toute une génération de jeunes déplacés puisse se laisser séduire par l'EIIL ou un autre groupe affilié de la région.
Il faut que la population ait accès à des denrées alimentaires, de l'eau et des médicaments, mais ce n'est pas suffisant. Lorsque la coalition récupérera le territoire contrôlé par l'EIIL, les personnes déplacées ne pourront pas rentrer chez elles comme si rien ne s'était passé. Les assauts des deux camps ont laissé les infrastructures en ruine. Les écoles, les hôpitaux et les édifices gouvernementaux ont été détruits ou très gravement endommagés. Voilà pourquoi le gouvernement consacre 270 millions de dollars à la reprise des services.
On ne saurait trop insister sur l'utilité de ce financement. Pour que ces pays puissent se remettre sur pied le plus facilement possible, il faut que les infrastructures de base soient en place.
De plus, nous donnerons beaucoup plus de poids à la mission de formation et de conseil. Il faut absolument comprendre la nécessité de mener une mission de formation structurée et globale. Quoi qu'en disent certains députés d'en face, nos alliés se réjouissent que nous donnions plus de poids au volet formation de notre mission.
Il est extrêmement malhonnête de soutenir que les déclarations publiques du gouvernement américain à ce sujet ne reflètent pas le fond de sa pensée. Le porte-parole du Pentagone, Peter Cook, a déclaré ce qui suit: « Le secrétaire souhaite que les membres de la coalition proposent des interventions comme celle annoncée par le Canada, au moment où les États-Unis et leurs partenaires de la coalition entendent intensifier la campagne contre le groupe État islamique. » Pressé de préciser sa pensée, il a ajouté ce qui suit au sujet de notre nouveau rôle: « [...] nous tenons compte de ces contributions très importantes et nous accueillons les contributions des Canadiens [...] il s'agit d'un élément absolument décisif de la campagne. »
On ne croirait certainement pas entendre un allié qui est déçu de l'orientation donnée à notre mission. On dirait plutôt un partenaire qui est conscient du fait que le Canada va intensifier sa contribution à la coalition.
Selon des sources kurdes, plus de 70 % des pertes chez les peshmergas sont attribuables aux engins explosifs artisanaux. On parle de plus de 1 200 victimes. Les frappes aériennes ne vont pas aider les forces locales à repérer et à neutraliser les engins explosifs artisanaux. Il est extrêmement important que les forces locales soient dûment formées pour repérer, pour neutraliser et pour éliminer les engins explosifs artisanaux et les autres types d'armes en toute sécurité. C'est pourquoi les efforts de formation sont tellement essentiels au succès à long terme de la mission.
[Français]
En terminant, j'aimerais parler de nos alliés régionaux. Nous sommes très fiers de notre engagement à accueillir des dizaines de milliers de réfugiés. Cependant, cela est minime en comparaison avec le nombre de réfugiés et de personnes déplacées que la Jordanie et le Liban ont accueillis. Des chiffres suggèrent que plus du tiers des personnes vivant aujourd'hui au Liban sont des réfugiés ou des personnes déplacées.
Mettons cela en perspective. L'équivalent pour le Canada serait d'accueillir 12 millions de réfugiés. Même avec les meilleures intentions du monde et notre volonté d'apporter de l'aide, cela accablerait notre système d'une manière inimaginable. C'est pourquoi il est essentiel d'aider nos alliés à gérer ce défi. Ce serait un manque de vision extrême que de concentrer nos efforts seulement en Syrie et en Irak et de laisser tomber nos alliés.
[Traduction]
La politique étrangère du Canada a toujours été marquée par le désir de jouer le rôle qui aura les répercussions les plus fortes et les plus utiles possible. C'est ce que nous faisons aujourd'hui. Le groupe État islamique représente une menace grave pour la sécurité internationale et la stabilité régionale. Il ne suffit pas de reprendre le territoire et de vaincre le groupe État islamique. Il faut avoir les moyens de conserver et de défendre le territoire. Une fois que le groupe État islamique aura été repoussé, il faudra qu'il ne soit plus jamais en mesure de s'implanter comme c'est le cas actuellement.
Si les forces locales ne reçoivent pas la formation adéquate, le groupe État islamique va simplement attendre que la coalition soit partie. Nous n'allons pas permettre que cela se produise.
:
Madame la Présidente, je veux d'abord remercier les députés de me donner l'occasion de participer à cette importante discussion sur la réorientation de l'approche du Canada à l'égard de la situation en Irak et en Syrie.
Pour ce qui est de notre participation future, j'aimerais prendre un peu de recul par rapport à l'opération militaire elle-même pour remercier les braves militaires des Forces armées canadiennes de tous les efforts qu'ils déploient. Ces personnes courageuses mettent leur vie en suspens, quittent leur famille et risquent tout. Elles font ces sacrifices pour que nous puissions connaître la paix, la sécurité et la liberté que nous tenons trop souvent pour acquises. Elles font tout cela avec honneur, professionnalisme et dignité.
Notre histoire regorge d'exemples de personnes qui ont défendu les valeurs canadiennes au pays et à l'étranger. Aujourd'hui, pendant que nous parlons de la participation future du Canada en Irak, nous ne devons pas oublier que ce débat représente beaucoup plus que des mots pour les militaires des Forces armées canadiennes.
Ils sont sur le terrain maintenant, en train de nous protéger, de protéger notre mode de vie et de promouvoir la vision canadienne d'un monde plus pacifique et plus tolérant. Ils servent notre pays en Irak et ils l'ont fait dans beaucoup d'autres missions à l'étranger. Ils servent aussi leurs concitoyens sur le sol canadien et dans des opérations quotidiennes, où ils protègent notre espace aérien et nos eaux territoriales au sein du NORAD. Ces personnes méritent nos remerciements et notre appui. Ils méritent de savoir que nous sommes toujours avec eux. Ils méritent de savoir que nous leur sommes reconnaissants de leurs sacrifices.
Il y a beaucoup de façons de le faire. Certains gestes peuvent paraître anodins, mais ce sont souvent les petits gestes qui importent le plus. L'un des moyens les plus faciles d'exprimer notre gratitude envers nos troupes est de prendre un instant pour leur envoyer un message au moyen du babillard électronique que l'on trouve dans le site Web forces.gc.ca. C'est facile et c'est gratuit. On peut le faire dans le cadre d'un projet de groupe, avec la famille ou avec la classe.
Nous pouvons aussi acheter divers articles officiels de la gamme « Appuyons nos troupes » dans un magasin CANEX local ou sur le site de vente en ligne. Tous les profits de la vente des produits « Appuyons nos troupes » servent à financer directement les programmes de bien-être et de maintien du moral destinés aux militaires et à leur famille. C'est très important.
Nous pouvons aussi faire un don directement aux Centres de ressources pour les familles des militaires. Ces centres, situés dans les bases du pays, offrent du soutien aux familles des militaires des FAC qui doivent composer avec les difficultés de la vie militaire.
Pour ceux d'entre nous qui cherchons d'autres moyens de contribuer financièrement, il existe de nombreux programmes sous la bannière Appuyons nos troupes. Je vais en mentionner quelques-uns.
D'abord, le Fonds pour les familles des militaires offre du soutien aux familles des militaires qui ont des obligations financières urgentes et extraordinaires. Il fournit également de l'aide en matière de réadaptation et d'éducation, ainsi qu'une aide financière aux familles des militaires blessés ou tués dans le cadre de leur service.
Le Fonds Sans limites soutient le personnel militaire atteint d'invalidités permanentes ou chroniques. Ce fonds aide les militaires actifs et retraités et leur famille à maintenir un mode de vie sain et actif.
Le Programme de bien-être dans les hôpitaux fournit soins et confort aux membres des Forces armées canadiennes qui sont hospitalisés en raison d'une blessure, d'une maladie, d'un accident ou d'une chirurgie.
Il y a également la fondation Boomer's Legacy. Ce programme a été créé en l'honneur du caporal Andrew « Boomer » Eykelenboom, soldat dévoué et technicien médical des Forces canadiennes, qui a perdu la vie en Afghanistan en 2006. La mission de la fondation consiste à « aider nos soldats à aider les autres ». Le programme honore l'esprit humanitaire de Boomer, afin que les membres des Forces armées canadiennes qui participent à des déploiements partout dans le monde puissent aider les gens les plus touchés par la guerre et la pauvreté. Il met surtout l'accent sur la prestation de soins de santé et de services d'éducation aux femmes, aux enfants et aux personnes vulnérables.
Les Canadiens sont reconnus pour leur générosité et leurs excellents programmes sociaux. Dans cette optique, nous ne devrions pas hésiter à témoigner notre appui à nos militaires et aux membres de leur famille. Les hommes et les femmes qui s'occupent de ces programmes accepteraient volontiers toute contribution.
Nous devons beaucoup à nos militaires. Je pense qu'il est donc tout naturel, au moment où nous réfléchissons à l'avenir, de nous souvenir qu'ils jouent un rôle indispensable dans tout ce processus.
Au bout du compte, l'efficacité de la contribution du Canada à cette mission militaire repose sur les gens qui y participent. Nous devons prendre le temps de le reconnaître de toutes les manières possibles.
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Madame la Présidente, j'aurai le plaisir de partager mon temps de parole avec le député de .
Je parlerai aujourd'hui de la motion libérale tendant à la fin des opérations aériennes en Irak et en Syrie.
Les libéraux nous disent qu'ils veulent redéfinir notre contribution à la lutte contre l'EIIL, en envoyant notamment plus de membres des Forces armées canadiennes, mais en se retirant parallèlement du volet « soutien aérien ». Or, en agissant de la sorte, nous ferons seulement courir davantage de risques à nos militaires.
Je suis d'accord avec le quand il dit que c'est sur le terrain que la guerre va se gagner, mais sans la protection aérienne de nos CF-18, c'est tout simplement insensé. Comment peut-on penser à envoyer des membres des Forces armées canadiennes sur la ligne de front sans leur offrir une couverture aérienne adéquate?
À l'époque où j'étais ministre de la Défense nationale ou des Affaires étrangères, je me suis rendu à plusieurs reprises au Moyen-Orient, et je ne compte plus les fois où mes homologues du Koweït, de l'Irak et des Émirats arabes unis m'ont réaffirmé à quel point la contribution du Canada et de nos CF-18 était importante.
Nos avions-chasseurs s'en sont pris très efficacement à l'EIIL ainsi qu'à d'autres cibles et ont réussi à appauvrir les ressources du groupe État islamique. Au dire de tous, les Forces armées canadiennes ont gravement atteint les infrastructures et les instances dirigeantes du groupe. Elles ont limité sa capacité à effectuer de grandes manoeuvres, anéanti son moral et permis aux forces irakiennes de reprendre certaines villes, dont Ramadi. Elles ont réussi à priver le soi-disant califat de ressources pétrolières et ont ainsi restreint ses moyens de financement.
La déclaration du à propos de la victoire sur le terrain rejoint ce que m'ont dit les représentants irakiens lors de notre réunion. Ils m'ont dit que la guerre se gagnerait au sol, mais qu'elle devait être remportée par eux. Ils ont ajouté qu'avec les frappes aériennes, nous leur permettons de maintenir leur territoire en Irak. Grâce aux frappes, ils ont repris les terres qu'on leur avait enlevées. Le soutien des forces aériennes leur est nécessaire — ils ont été très clairs là-dessus.
Le déploiement des hélicoptères Griffon de l'Aviation royale canadienne pour un appui aérien rapproché lors des attaques est en soi plus dangereux que le bombardement des postes de combat du groupe État islamique depuis les CF-18. En allant de l'avant avec son plan, le nouveau gouvernement n'a réussi qu'à montrer combien celui-ci est incohérent.
Le Parti conservateur du Canada est favorable à ce que l'on procure à nos militaires l'équipement dont ils ont besoin, quel qu'il soit, qu'il s'agisse d'hélicoptères ou d'avions de chasse. Le gouvernement libéral n'a aucune raison de retirer les CF-18. Je tiens à exprimer ma déception aux députés. Les libéraux ont mis fin aux frappes aériennes avant même que le débat commence.
Les courageux hommes et femmes des Forces armées canadiennes méritent de savoir qu'ils peuvent compter sur nous et que nous leur fournirons une couverture aérienne lorsqu'ils seront sur le terrain avec les Irakiens et les Syriens. Les parents, les fils, les filles, les maris et les femmes du personnel des Forces armées canadiennes méritent de savoir que le gouvernement fait tout en son pouvoir pour assurer la sécurité de leurs êtres chers, lorsque ceux-ci se battent à l'étranger pour défendre leurs droits, leur liberté et la démocratie. Ils ne veulent pas que le plan du gouvernement pour cette mission soit incohérent.
Je dois signaler que le plan des libéraux ne correspond pas à la volonté des Canadiens. En effet, 63 % des Canadiens disent qu'ils aimeraient que le Canada maintienne la fréquence actuelle des frappes aériennes contre le groupe État islamique ou qu'il mène un plus grand nombre de missions de frappes aériennes. Ce n'est pas surprenant.
Le Canada comprend que l'EIIS a déclaré la guerre au Canada et à ses alliés. Les libéraux devraient le comprendre. Les membres des Forces canadiennes participant à la mission de conseil et d'assistance ont déjà été appelés à combattre. Nous devons veiller à ne pas les exposer à des risques supplémentaires, et je pense que c'est exactement ce qui se passera si nous cessons d'effectuer des frappes aériennes.
Je souligne le fait que les hommes et femmes des Forces canadiennes méritent de savoir qu'ils sont protégés en tout temps, notamment par nos avions de chasse CF-18. Les Irakiens le comprennent très bien, tout comme les autres pays alliés de la coalition. Ils savent, comme nous, que l'EIIS cherche à détruire le tissu même de notre nation. Le a lui-même affirmé que les gens terrorisés par l'EIIS au quotidien n'ont pas besoin qu'on les venge. Ils ont besoin qu'on les aide.
Le Canada est toujours dans le combat contre l'EIIS et notre contribution à la coalition est importante. Pourquoi le ne comprend-il pas qu'on ne pourra aider les habitants de la Syrie et de l'Irak tant qu'on n'aura pas confronté l'EIIS? C'est seulement lorsque nous l'aurons vaincu que les habitants de la région pourront recouvrer leur souveraineté et reconstruire leur vie.
J'admire nos alliés. Ils ne restent pas en marge les bras croisés à regarder les autres faire le gros du travail. Je répète que lorsque j'étais ministre de la Défense et ministre des Affaires étrangères, tous nos partenaires de la coalition remerciaient abondamment le Canada pour l'efficacité de ses CF-18 dans les efforts voulant empêcher l'EIIS d'envahir leur pays respectif. C'est justement de cela dont il est question: empêcher l'EIIS en Irak et en Syrie d'imposer son idéologie non seulement sur ces pays-là, mais aussi sur le reste des pays du monde libre — dont, bien évidemment, le Canada. Le Canada ne reste jamais en marge d'un conflit.
Je me souviens, au début des années 1990, quand l'Irak a envahi le Koweït, que l'ancien premier ministre Mulroney nous avait convoqué dans l'antichambre du gouvernement pour nous dire ce qui s'était passé et nous parler de sa conversation avec le président des États-Unis. Le premier ministre Mulroney était sans équivoque: le Canada ne reste pas sur la ligne de touche lorsque des gens sont soumis à de mauvais traitements. L'appui était unanime pour se porter à la défense du Koweït à ce moment-là.
Je dois dire que, quand j'ai eu l'occasion de visiter le Koweït, les gens répétaient sans cesse à quel point ils étaient reconnaissants de ce que le Canada a fait lorsqu'ils en ont eu désespérément besoin.
C'est exactement ce que j'entends de la part de nos alliés en Irak. À l'heure actuelle, partout au Moyen-Orient, les gens sont reconnaissants de ce que fait le Canada et de sa participation aux frappes aériennes.
J'ai présidé une réunion à Québec il y a un peu plus de six mois avec nos partenaires de la coalition. Je demande aux libéraux si nous faisons encore partie de la coalition maintenant que nous avons retiré nos avions. Sommes-nous laissés de côté? Personne ne souhaite cela. Nous voulons en faire partie.
Encore une fois, je suis très déçu que les libéraux ne suivent ni la volonté des Canadiens, ni la tradition canadienne, qui est de ne pas rester sur la ligne de touche mais de participer. J'espère que les libéraux reconsidéreront leur décision et feront ce qui doit être fait, pour nos militaires et pour la lutte contre le groupe État islamique.
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Madame la Présidente, les députés ministériels restent carrément muets sur le rôle essentiel que l'Aviation royale canadienne a joué dans les efforts mondiaux de lutte contre le groupe État islamique.
Je dois souligner que les frappes aériennes des militaires canadiens ont été très utiles en Irak et en Syrie. Les militaires canadiens ont notamment détruit beaucoup de positions de combat, d'équipement et de véhicules du groupe État islamique, ainsi que fabriques et dépôts d'engins explosifs improvisés. Je n'hésite pas à dire ce que les libéraux n'oseront pas exprimer: tout ce que les militaires canadiens ont fait en collaboration avec nos alliés pour lutter contre le groupe État islamique a de quoi nous rendre fiers. Le gouvernement les a retirés cavalièrement du combat et il n'a même pas remercié l'aviation canadienne pour son utile participation à la mission. J'ajouterais que ce retrait s'est fait avant même que le débat sur la motion dont nous sommes saisis n'ait vraiment commencé.
Au 3 février, les CF-18 canadiens avaient réussi à détruire 249 positions de combat, 83 pièces d'équipement et véhicules ainsi que 24 fabriques et dépôts d'engins explosifs improvisés du groupe État islamique. Malheureusement, au lieu de reconnaître le travail des militaires canadiens, le gouvernement décrit faussement la participation du Canada à la force opérationnelle aérienne. En fait, le a récemment déclaré que 600 membres de l'Aviation royale canadienne soutenaient seulement 6 chasseurs CF-18. Ce n'est tout simplement pas vrai.
Les effectifs et les appareils de l'Aviation royale canadienne soutiennent toute la force opérationnelle aérienne de la coalition: ils assurent le ravitaillement des avions alliés par l'entremise de nos appareils Polaris, transmettent aux membres de la coalition les renseignements recueillis par notre avion de reconnaissance et contribuent à cibler les positions du groupe État islamique pour nos alliés. Or, sans explication claire, le gouvernement libéral met fin à notre participation aux bombardements de la coalition.
La décision d'abandonner notre mission aérienne survient à un moment où la plupart des Canadiens souhaitent que nous poursuivions la mission de combat contre le groupe État islamique. D'ailleurs, la majorité de la population croit que le retrait des chasseurs ternira la réputation du Canada sur la scène internationale. Selon un sondage d'Angus Reid, près de la moitié des Canadiens — 47 %, pour être exact — pensent que cette décision aura un effet négatif sur notre réputation mondiale. En outre, 27 % seulement — je dis bien 27 % seulement — ont déclaré à l'Institut Angus Reid qu'ils étaient sur la même longueur d'onde que les libéraux, qui entendent mettre fin à la mission aérienne et se concentrer sur la formation des troupes irakiennes et syriennes. Le même sondage révèle que, d'après 64 % de la population, la menace que représente le groupe État islamique grandit. Par conséquent, pourquoi les libéraux font-ils fi du bon travail de notre force aérienne et se moquent-ils de la volonté de la population canadienne et, en vérité, de nos alliés?
Les hommes et les femmes courageux des Forces armées canadiennes ont toujours été fiers de se charger des tâches difficiles sur la scène mondiale pour protéger les libertés qui nous sont chères. Cela suppose maintenant d'affaiblir et de défaire le groupe État islamique, un groupe terroriste qui commet des massacres et inspire des attentats terroristes partout dans le monde et qui a déclaré la guerre au Canada et à ses alliés.
J'ai entendu les électeurs de ma circonscription dire à quel point ils étaient déçus que les libéraux aient décidé de retirer le Canada de la mission de combat aérien contre le groupe État islamique. Ils me demandent pourquoi nous abandonnons nos alliés au moment où ils ont le plus besoin de nous.
Qu'on me comprenne bien: le retrait de la mission de combat contre le groupe État islamique est un pas en arrière pour le Canada. Notre pays s'est toujours battu pour les droits de la personne et la sécurité internationale. En fait, cela m'a été récemment rappelé d'une manière très émouvante lorsque j'ai eu l'occasion de livrer l'éloge funèbre de Ray Hoffman, un vrai héros canadien qui s'est battu avec les Calgary Highlanders lors de la Seconde Guerre mondiale. Ray servait comme mitrailleur d'infanterie à Oldenburg le jour de la victoire en Europe, en 1945, puis il est rentré pour faire sa vie dans la ville de Cochrane, en Alberta, dans ma circonscription. Il fait partie des nombreux militaires qui ont contribué à faire de notre pays un pays qui défend les innocents et les populations vulnérables en s'attaquant à ceux qui commettent des massacres.
Nous devrions épauler nos alliés pour mettre fin au groupe État islamique, à son asservissement des femmes et des enfants, à sa façon barbare de traiter les gais et les lesbiennes et à ses massacres des minorités religieuses. Il est plus important que jamais que nous nous y opposions avec nos alliés pour assurer la sécurité des gens.
Soyons clairs: le groupe État islamique commet des actes de barbarie. Des familles, des villages et des villes sont systématiquement exterminés. C'est de la barbarie. Des gens sont brûlés vifs. C'est de la barbarie. Des gens se font décapiter, et leur tête est exposée à la vue de tous. Il y a même des enfants qui subissent ce destin horrible. C'est de la barbarie. On jette des hommes et des femmes gais en bas d'un édifice pour les tuer. C'est de la barbarie. Des femmes et des enfants sont vendus pour en faire des esclaves sexuels. C'est de la barbarie. On rassemble les yézidis et on les fait marcher au pas jusqu'au lieu de leur exécution massive par balles. C'est aussi de la barbarie.
Quelle réponse le du Canada a-t-il à offrir au sujet de cette barbarie? Il a déclaré ceci récemment: « L'ennemi mortel de la barbarie n'est pas la haine, mais bien la raison. » Premièrement, je suis surpris d'entendre le premier ministre enfin prononcer le mot « barbarie », car il y a quelques années encore, il refusait de qualifier les meurtres d'honneur de « barbares ». Il prétendait plutôt que le gouvernement, alors formé par le Parti conservateur, devait s'efforcer de se montrer à la fois neutre et responsable.
Les autres députés de mon parti et moi n'avons pas peur d'appeler ces actes haineux par leur nom. Ce sont des actes barbares, et nous sommes fermement résolus à les combattre. Mais permettez-moi également de dire ceci au : non, l'ennemi mortel de la barbarie n'est pas la haine. L'ennemi mortel de la barbarie est la défense sans compromis de la démocratie et de la liberté. C'est la défense des innocents. C'est la solidarité avec nos alliés. C'est la défense des minorités yézidie et chrétienne ainsi que des autres minorités religieuses ou ethniques. C'est la défense des droits de la personne.
Le groupe État islamique est une organisation terroriste dont les membres provoquent la frayeur. Ils ont déclaré la guerre au Canada et à ses alliés. Notre combat contre eux est un combat juste. Nous ne pouvons pas reculer et nous attendre à ce que nos alliés fassent à notre place le travail de défendre la liberté et les droits de la personne.
Ne vous y trompez pas. Le Canada a joué un rôle clé parmi ses alliés dans les combats aériens. Nos chasseurs font partie des cinq pays ayant effectué le plus grand nombre de frappes aériennes contre le groupe État islamique. Mes collègues conservateurs et moi sommes convaincus que le Canada a la capacité de poursuivre sa contribution aux frappes aériennes, tout en faisant de la formation et en fournissant de l'aide humanitaire. Le personnel des Forces armées canadiennes l'a fait très efficacement pendant près d'un an.
Je pose la question suivante aux députés ministériels. Comment peuvent-ils prétendre être solidaires de nos alliés, travailler côte à côte avec eux, et être un partenaire majeur dans la lutte contre le groupe État islamique, alors qu'ils ont éliminé la contribution même qui protégeait le plus directement les civils innocents qui sont massacrés sur le terrain?
Si le croit vraiment que la raison est l'ennemi du barbarisme, peut-être qu'il aura recours à la raison pour comprendre que les militaires de l'Aviation royale canadienne ont réussi à combattre ce barbarisme et qu'il abrogera sa motion visant le retrait de la mission de combat aérien contre le groupe État islamique.
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Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec le député de la très belle circonscription de Sherbrooke.
Je suis ravie de pouvoir débattre aujourd'hui de la meilleure manière de combattre et de vaincre l'EIIS. Je remercie la Chambre et le gouvernement de nous en donner l'occasion.
Les néo-démocrates se réjouissent de trois des aspects du plan qu'on nous a présentés: premièrement, l'accent renouvelé sur la démocratie; deuxièmement, l'engagement renouvelé de venir en aide aux populations touchées par le conflit; et, troisièmement, l'engagement d'accueillir tous ces réfugiés, qui est en voie d'être réalisé. Ces éléments ont de quoi nous rendre fiers.
Le NPD a toujours défendu la paix, et je suis fière d'être de cet avis moi aussi. Aujourd'hui, j'ai une pensée pour mon grand-père, John Osler. C'était un pacifiste. Il refusait aussi longtemps qu'il le pouvait de s'engager dans un conflit. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il a finalement dû s'enrôler dans la marine, mais il était fier de servir sa patrie. Par la suite, il s'est présenté comme candidat pour la CCF et il a oeuvré au sein du mouvement ouvrier. C'est un honneur d'être sa petite-fille et de pouvoir marcher sur ses traces dans le cadre du débat d'aujourd'hui.
La position du NPD a toujours été limpide: le Canada doit tout faire pour interrompre l'afflux d'armes, d'argent et de combattants, en commençant par faire ce qu'il peut ici avant d'aller ailleurs. Nous aurions bien aimé que le gouvernement s'engage en ce sens.
Commençons par le premier aspect: empêcher les armes d'arriver dans la région. Même si le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté trois résolutions relatives à l'Irak, aucune n'autorisait une quelconque mission militaire. Le Conseil de sécurité de l'ONU a expressément demandé à tous les pays membres de stopper l'afflux de combattants étrangers et de supprimer le financement aux organisations terroristes. Comme le faisait remarquer mon collègue d', au Canada, une seule personne a été reconnue coupable d'avoir financé des activités terroristes, et c'était en 2010. Il y a donc des choses à faire ici, chez nous.
La vente de pétrole sur le marché noir rapporte de 1 à 3 millions de dollars par jour à l'EIIL. Nous ne réussirons jamais à contrecarrer l'EIIL si nous ne lui coupons pas les vivres. Nous devons empêcher le pétrole de franchir les frontières des pays de la région.
Le Traité sur le commerce des armes réglementerait la circulation d'armes entre pays. S'il était appliqué à l'échelle mondiale, il pourrait priver les régimes les plus brutaux de la planète de fonds pour financer leurs terribles atrocités.
Le Traité sur le commerce des armes est entré en vigueur il y a plus d'un an; or, le Canada est le seul pays de l'OTAN à ne pas l'avoir encore signé, une bien triste distinction. Il y a déjà longtemps que le NPD fait valoir l'importance de ce traité, tant à la Chambre qu'à l'extérieur. Nous nous sommes donc réjouis d'entendre les libéraux s'engager, pendant la campagne électorale, à signer le Traité sur le commerce des armes.
Au cours des dernières semaines, nous avons souvent demandé au gouvernement quand il signerait ce traité. Hier ou avant-hier, on a appris que le ministre était saisi du dossier, mais personne, parmi nous, ne sait ce que cela signifie. Que veut dire « être saisi », au juste? Se faire attraper ou être coincé, peut-être? Je l'ignore, mais, quoi qu'il en soit, il est temps d'agir. Il est embarrassant que le Canada n'ait pas encore respecté cet engagement, car la signature du traité aurait un effet important. Cette décision, que nous pouvons prendre ici au Canada, aurait une incidence sur la guerre contre le groupe armé État islamique.
La signature du Traité sur le commerce des armes offrirait aussi d'autres avantages. Elle fournirait au gouvernement des pistes de réponse plus claires au sujet de la vente d'armes à l'Arabie saoudite.
Il a été souligné cette semaine que des armes utilisées au Yémen provenaient du Canada, plus précisément du Manitoba, croyez-le ou non. Nous avons du travail à faire ici même au Canada. La signature du Traité sur le commerce des armes serait une source de fierté pour nous à l'échelle internationale, et nous pourrions faire une différence dans la région touchée.
Nous aurions aimé que cette mission, telle qu'elle a été exposée par le gouvernement, comprenne un engagement visant à endiguer le flot de combattants en appuyant les efforts de déradicalisation ici au pays.
Nous savons que des collectivités partout au pays ont demandé au gouvernement fédéral, tant l'ancien gouvernement que le gouvernement actuel, de les aider à protéger les jeunes contre les techniques de recrutement hautement perfectionnées de l'EIIS, mais, selon l'annonce faite le 8 février, aucune mesure ne semble être prévue au Canada pour lutter contre l'EIIS.
J'ai posé la même question toute la journée lundi dernier. Le Parti libéral dispose-t-il d'un plan de déradicalisation pour empêcher que des Canadiens partent à l'étranger pour combattre aux côtés de l'EIIS? Je n'ai pu obtenir une réponse à cet égard d'aucun député libéral. J'aimerais savoir si les libéraux ont un tel plan. J'aimerais bien avoir la surprise d'apprendre qu'ils ont un tel plan. Le secrétaire général Ban Ki-Moon a affirmé qu'à long terme, la principale menace qui pèse sur les terroristes n'est pas la puissance des missiles, mais bien la politique d'inclusion. Je serais fière si le Canada l'adoptait.
Il y a des parties des motions libérale et conservatrice que nous pouvons appuyer sans réserve, c'est-à-dire en ce qui concerne l'expression de notre reconnaissance et de notre fierté à l'égard des militaires qui servent maintenant et de ceux qui ont servi dans le passé. Nous devons, en tant que pays, prendre toutes les mesures nécessaires pour nous occuper du mieux possible de nos anciens combattants et de nos militaires.
Les libéraux ont engagé le Canada en Afghanistan en 2004 sans se fixer un objectif final. Tout comme en Afghanistan, la présente mission militaire semble d'une durée indéfinie.
Les libéraux positionnent les Forces canadiennes plus profondément en zone de conflit, pour une mission sans date de fin et sans définition de ce qui constituerait une réussite.
L'annonce du a laissé de nombreuses questions sans réponse. Toutefois, le chef d'état-major de la défense, le général Vance, a été clair. Il a dit que les soldats canadiens seront exposés à des risques accrus dans cette mission. Il a ajouté:
Si l'on augmente les effectifs au sol dans un secteur dangereux, le risque global est plus grand.
Les militaires canadiens seront en zone de conflit dans un environnement à risque élevé et, s'ils se font attaquer, ils devront répliquer. Ici au Canada, le nombre élevé d'anciens combattants touchant des prestations d'invalidité pour cause de trouble de stress post-traumatique nous rappelle la nécessité d'avoir des services de soutien pour nos militaires.
Dimanche dernier, quatre provinces ont honoré des soldats et des anciens combattants de l'Afghanistan, des anciens combattants qui sont revenus au pays et qui se sont suicidés. Nous avons tous de telles histoires dans nos collectivités. Dans mon cas, c'est une famille de Ladysmith que j'aime beaucoup. Selon une enquête du Globe and Mail, au moins 62 soldats se sont enlevé la vie après la mission canadienne en Afghanistan. C'est une tragédie nationale.
Le gouvernement a promis, et j'en suis ravie, de rouvrir les neuf centres de services aux anciens combattants qu'ont fermés les conservateurs. Il devrait également s'engager à accroître les services en santé mentale.
Quelle que soit l'issue du débat à la Chambre, et quoi qu'il arrive de la mission, le gouvernement doit honorer ses promesses envers les anciens combattants et les militaires en service. Ces gens travaillent à assurer notre sécurité et nous devons assurer leur bien-être.
Les Canadiens ont voté pour du changement et le nouveau gouvernement doit offrir ce changement. J'estime que le Canada aurait une meilleure crédibilité s'il veillait à ce qui se passe dans sa propre cour, s'il signait le Traité sur le commerce des armes, s'il appuyait les efforts de déradicalisation au pays, et s'il prenait soin des anciens combattants aussi bien que possible.
Je suis impatiente que le Canada mette de l'ordre dans ses affaires et restaure notre réputation en tant que nation de paix et d'éthique.
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Madame la Présidente, je suis très heureux d'avoir l'occasion de m'adresser à la Chambre au sujet d'une des questions les plus importantes, voire la plus importante sur laquelle on puisse être appelé à se prononcer, en tant que député de la Chambre des communes: le déploiement de nos soldats, compatriotes et concitoyens dans des États étrangers et parfois dans des situations de conflit.
D'entrée de jeu, je remercie le gouvernement d'avoir soumis cette question à la Chambre et d'avoir accepté de la consulter pour éventuellement voter sur cette motion. Je le remercie de cette considération.
C'est donc une décision extrêmement importante qu'il ne faut pas prendre à la légère. Il faut bien peser les pour et les contre et, dans ce cas-ci, trouver la façon la plus constructive de lutter contre le groupe État islamique. C'est ainsi, après avoir examiné la proposition et l'amendement des conservateurs, que nous avons décidé de nous y opposer, comme plusieurs de mes collègues l'ont mentionné.
Il ne faut pas en déduire que nous prenons à la légère la menace et les atrocités commises par le groupe État islamique. Il ne faut surtout pas diminuer la gravité de cette question. Toutefois, il faut se pencher sur les meilleures façons d'enrayer, avec nos alliés, le groupe État islamique et les actes de barbarie qu'il commet.
Le Canada doit jouer un rôle très important, et les partis de la Chambre différeront inévitablement sur la manière la plus efficace de le faire. De notre côté, nous pensons qu'il faut d'abord bloquer l'approvisionnement en armes, les fonds versés au groupe État islamique et, surtout, les combattants étrangers qui vont combattre aux côtés du groupe État islamique. Le Canada a un rôle important à jouer à cet égard.
Nous devons également lutter dans nos propres communautés contre la radicalisation qui pousse des Canadiens à aller à l'étranger pour combattre aux côtés du groupe État islamique. C'est un volet important. Si tous les pays concentraient tous leurs efforts sur cette question, on pourrait régler une grande partie du problème, puisque le groupe État islamique accueille beaucoup de combattants étrangers. Ce serait une façon plus constructive d'aborder cet enjeu.
En ce qui a trait à l'aide humanitaire, des enveloppes budgétaires ont été annoncées dans cette motion. Toutefois, nous pensons que nous devrions mettre davantage l'accent sur notre stratégie de lutte contre le groupe État islamique, surtout pour aider les citoyens qui sont pris dans cette situation. Aux yeux du NPD, il est très important d'accueillir des réfugiés au Canada afin de leur offrir une terre d'accueil paisible pour poursuivre leur vie.
Lors de la campagne électorale, le a dit beaucoup de choses. Il a parlé de la question des réfugiés de façon assez exhaustive, mais il a parlé également de ce que serait la mission contre le groupe État islamique sous un gouvernement libéral. Il a dit vouloir clarifier notre mission et tracer une ligne entre les missions de combat et celles de non-combat.
Toutefois, aujourd'hui, dans la motion qui est devant nous, la proposition du gouvernement fait tout sauf clarifier s'il s'agit d'une mission de combat ou une mission de non-combat. Même le n'ose pas s'avancer sur le sujet et demeure vague concernant cette mission.
Par ailleurs, on dit qu'on va cibler les endroits où nos alliés vont effectuer des frappes aériennes.
On dit qu'on va ravitailler des avions qui vont effectuer ces mêmes frappes aériennes, alors qu'on dit qu'on va retirer nos CF-18. On pourrait comprendre cela comme un aveu voulant que les frappes aériennes ne seraient pas la meilleure stratégie pour le Canada, alors qu'on aide nos alliés à entreprendre ces frappes. Dans cette situation, la position du gouvernement n'est pas claire, à savoir s'il est pour ou contre les frappes aériennes, alors qu'il retire ses avions et qu'il aide, du même coup, ses alliés à les poursuivre.
De plus, nous sommes bien au fait que nos soldats vont se retrouver en situation très dangereuse. En effet, même le général des Forces armées canadiennes a mentionné que le niveau de danger serait plus élevé en raison du plus grand nombre de Canadiens déployés en Irak et en Syrie. On envoie nos soldats dans une situation de danger.
Malheureusement, le sergent Doiron a perdu la vie dans des situations très tragiques. Évidemment, si on augmente la présence canadienne, les risques seront plus élevés, et les soldats vont possiblement souvent se retrouver — comme cela a été le cas dans le passé et nous pensons que ce sera aussi le cas dans le cadre d'une mission comme celle qui est proposée aujourd'hui — dans des situations à risque élevé, comme celles de tirs ennemis auxquels ils devront répondre, en plus d'être dans des situations extrêmement dangereuses.
D'où l'importance de considérer avec grande attention cette mission, parce que le danger existe dans ce conflit où on envoie les soldats canadiens. Il ne faut donc pas prendre cette décision à la légère.
Je reviens sur ce que je disais tout à l'heure par rapport aux combattants étrangers qui se rendent là-bas, dont certains proviennent même du Canada. Des efforts de déradicalisation doivent être faits, et ils devraient constituer une partie importante de la stratégie du Canada pour la lutte contre le groupe État islamique.
Malheureusement, on n'entend pas le gouvernement parler de la lutte contre la radicalisation ni d'une stratégie qui permettrait de déceler ces potentiels cas de radicalisation avant même que ces jeunes Canadiens — malheureusement, ce sont souvent des jeunes — se rendent à l'étranger, et d'y mettre fin le plus rapidement possible. Cela ne fait malheureusement pas partie du discours du gouvernement pour l'instant. J'aurais aimé que cette lutte contre la radicalisation fasse partie de la stratégie gouvernementale.
Par contre, il faut saluer les efforts déployés dans certaines communautés, dont Montréal par exemple. Très récemment de passage dans cette ville, le secrétaire général des Nations unies a salué les efforts faits par la communauté pour lutter contre la radicalisation.
À ce jour, ces efforts semblent assez localisés en ce sens qu'ils sont déployés par des communautés, des municipalités et des provinces. Les efforts ne semblent pas être nationaux ou provenir du gouvernement fédéral. Dans cette stratégie, j'aurais aimé que le gouvernement mette davantage l'accent sur cet élément qui, à mon avis, est très important dans la lutte contre le groupe État islamique.
Dans tout ce débat, il est aussi important de se rappeler les différents conflits qui ont éclaté dans cette région, la façon dont le Canada ou nos alliés ont décidé d'intervenir et les résultats que ces décisions ont apportés dans ces différents conflits.
La stratégie qu'on a trop souvent utilisée était d'envoyer nos soldats dans des missions qui n'étaient pas bien définies et qui n'avaient pas de fin. On ne disait pas ce qui pourrait constituer le succès de la mission, quand on allait pouvoir retirer nos troupes et quand on allait pouvoir dire que la mission en question était terminée.
Si on adopte cette motion — et j'espère qu'elle ne sera pas adoptée —, j'ai l'impression qu'on va répéter les mêmes erreurs du passé, qu'on va continuer dans la même veine et que les résultats seront sensiblement les mêmes. Quand on répète toujours la même action, il est rare qu'on obtienne des résultats différents.
Je suis déçu de l'approche du gouvernement aujourd'hui. J'aurais espéré une approche très différente, notamment une approche axée sur la déradicalisation.
Mon temps est écoulé. Je serai très heureux de répondre aux questions de mes collègues s'ils en ont.
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Madame la Présidente, je veux régler une formalité pour commencer: je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Je prends la parole aujourd'hui pour traiter de la motion du gouvernement présentée le 11 février 2016. Cette motion vise à obtenir l'appui de la Chambre en vue de redéfinir la mission en Syrie et en Irak en mettant fin aux sorties de nos CF-18 et en renforçant notre mission de formation en Irak.
Avant de poursuivre mon discours, je prends le temps de remercier les membres des forces armées de leurs efforts continus en vue d'aider les victimes de ce groupe terroriste radical connu sous le nom d'État islamique en l'Irak et en Syrie. De plus, je remercie les personnes des deux côtés de la Chambre qui ont servi dans les forces armées à quelque titre que ce soit.
Jusqu'à présent, la stratégie du Canada a été d'adopter une approche multidimensionnelle et exhaustive visant à aider les réfugiés à se réinstaller, à offrir de l'aide aux réfugiés dans les camps, à former les soldats kurdes, à procéder à des frappes aériennes contre des positions détenues par le groupe État islamique et même à défendre les Kurdes qui subissent de lourdes attaques. Mes collègues ont clairement et succinctement exprimé les avantages des CF-18 pour les troupes terrestres à Mossoul, de même que le besoin de maintenir leur présence dans la région.
Pour décrire succinctement la motion du gouvernement, je dirais qu'elle accroît le nombre de soldats sur la ligne de front qui s'occuperont de formation tout en réduisant les moyens dont disposent nos militaires pour protéger ces mêmes soldats. Alors que l'augmentation du nombre de soldats signifie nécessairement que les Canadiens courront plus de risques, le gouvernement en rajoute en rappelant les appareils qui soutenaient les troupes au sol, les nôtres et celles de nos alliés.
Ce qui me trouble le plus dans tout cela, c'est que le gouvernement soit incapable d'expliquer ce que gagneront nos alliés, les Canadiens et nos militaires à voir partir nos CF-18, alors que ces appareils ont fait 1 378 sorties, détruit 399 cibles et effectué 251 frappes aériennes. Le bilan de l'Aviation royale canadienne est éloquent. Nous avons vigoureusement et fermement appuyé les efforts visant à libérer les gens de cette région de la tyrannie et de l'injustice, du moins jusqu'au 17 février dernier, lorsque le et son Cabinet ont ordonné à l'Aviation royale canadienne de cesser les frappes aériennes contre l'EIIS. Le gouvernement a été incapable de fournir une explication raisonnable et sensée à sa décision ou de justifier par des arguments convaincants les buts et les objectifs qu'il poursuit en se retirant de la lutte contre l'EIIS.
En fait, le n'a pas besoin de s'expliquer à la Chambre. Nous savons déjà pourquoi il agit ainsi. Pendant la campagne électorale, le a fait une promesse dont il ne comprenait ni les ramifications ni les conséquences, et il l'a prise sans consulter les militaires, sans discuter avec nos alliés et sans la moindre planification. Le a rédigé ainsi sa politique étrangère parce qu'elle devait lui permettre de faire des gains politiques, et non parce qu'elle était sensée du point de vue des politiques publiques, et il se demande maintenant pourquoi nos alliés qui font la guerre à l'EIIS ne nous invitent pas aux séances de planification.
Quand on y pense, le manque d'arguments du gouvernement est inquiétant. Le fait que le gouvernement, dirigé par un chef libéral, puisse modifier la structure d'une mission militaire uniquement par calcul politique est honteux, pour ne pas dire plus. Quand donc les députés du Parti libéral mettront-ils leur pied à terre et diront-ils qu'on fait fausse route?
Il est inacceptable que le Canada abdique sa responsabilité de défendre les personnes sans voix, de laisser nos militaires sur le terrain alors que la protection du haut des airs sera réduite et de faire marche arrière dans la lutte contre le terrorisme radical. Il est aussi inacceptable que le Canada abandonne la mission des CF-18 contre le groupe État islamique et que, à cause d'une promesse électorale, il prenne des décisions en vue de déterminer littéralement quels êtres humains vivront ou mourront, seront libres ou enchaînés ou resteront ou s'enfuiront dans la peur. J'en ai assez d'entendre des mots comme « irresponsables », « naïfs » et « bien intentionnés » pour décrire les changements prévus dans cette motion. Les gens avec lesquels j'ai parlé n'ont qu'un mot pour décrire cette motion, soit « inacceptable ».
Je comprends que le tienne à remplir une des 200 promesses qu'il a faites à la population canadienne. Cela me semble logique. Toutefois, pourquoi ne tient-il pas sa promesse de limiter le déficit à 10 milliards de dollars, d'apporter des changements fiscaux qui n'auront aucune incidence sur les recettes, de présenter un excédent budgétaire d'ici quatre ans, de diriger un gouvernement ouvert et transparent et de rétablir le rôle et le respect des députés à la Chambre?
Pourquoi faut-il que la seule promesse que le gouvernement actuel doive tenir soit celle qui affaiblit notre capacité d'aider la population d'une région du globe complètement dévastée? Ce faisant, le gouvernement trahit une autre promesse que je viens de mentionner: rétablir le rôle des députés et faire preuve de respect à l'égard des parlementaires. Les députés ont si peu d'importance pour le gouvernement qu'il leur demande leur approbation non pas avant de mettre fin à notre participation à la mission de bombardement, mais après.
Au cours de la campagne électorale et quand il était dans l'opposition, le chef libéral a souvent parlé de respect à l'endroit du Parlement. Le l'a même souligné dans le discours du Trône prononcé il y a quelques mois à peine. Il a déclaré que, au Parlement, « tous les membres [...] seront honorés, respectés et entendus, peu importe leur allégeance. Car ici, en ces chambres, la voix de tous les Canadiens et Canadiennes est importante. »
En ce qui a trait à cette motion, notre rôle n'a pas été honoré quand le a tenu la Chambre pour acquise. Nous n'avons pas été respectés quand on nous a demandé d'adopter une motion concernant un ordre qui avait déjà été donné. On ne nous a certainement pas entendus avant de prendre une décision au sujet d'un conflit armé.
Ici, dans cette enceinte, une seule voix, un seul vote, un seul point de vue ont compté, et ce n'étaient pas ceux d'un , mais d'un chef faisant campagne pour le devenir. Le premier ministre a empêché la Chambre de s'exprimer en donnant l'ordre de cesser les opérations avant même qu'elle soit saisie de sa motion.
Je m'en fais moins au sujet des 337 collègues du dans cette enceinte que des 36 millions de personnes au pays qui ne peuvent s'exprimer sur une motion qui traite littéralement de vie et de mort. Je suis moins préoccupé par les stratégies politiques du gouvernement pour empêcher l'opposition d'apporter une réelle contribution à la direction du pays que je le suis par l'approche du gouvernement pour étouffer la voix des citoyens à la Chambre.
Le discours du Trône disait: « N’oublions pas toutefois que les Canadiens et Canadiennes ont clairement indiqué qu’ils souhaitaient un réel changement. Ils veulent que leur gouvernement fasse différentes choses, et ce, différemment. »
Avec cette motion, le gouvernement remplit cette partie du mandat énoncé dans le discours du Trône. Non seulement il fait différentes choses, comme se retirer de la lutte contre le groupe État islamique, mais il les fait aussi différemment.
Le 24 mars 2015, le député de , alors premier ministre du Canada, a annoncé une motion du gouvernement concernant le début d'une campagne de frappes aériennes contre le groupe État islamique et la Syrie. Il s'agissait de l'expansion d'une campagne aérienne existante qui se tenait uniquement en Irak.
La question a été mise aux voix le 30 mars, soit cinq jours avant, et non après, que la mission soit élargie. Les députés ont donc pu représenter tous les Canadiens et avoir leur mot à dire dans l'élargissement du rôle du Canada avant que ce rôle soit effectivement élargi. Voilà un exemple de leadership; on a respecté la Chambre, rétabli l'honneur du Parlement et donné une voix aux Canadiens. C'est une décision d'un premier ministre dont je suis fier.
Voici une dernière citation tirée du discours du Trône qui, à mon sens, s'applique clairement au présent débat: « Ils veulent pouvoir faire confiance à leur gouvernement. »
C'est vrai. Les Canadiens veulent croire que ce que leur dit le gouvernement est vrai et avantageux pour eux. Or, pour gagner la confiance des Canadiens, le gouvernement doit croire que les Canadiens et leurs représentants feront le bon choix. Le gouvernement actuel doit permettre aux gens de se faire entendre par l'entremise de leurs représentants élus avant de mettre fin à la mission, et non après coup.
Quelle perspective a été négligée à la Chambre? Quelles sont les voix dont le gouvernement actuel n'a pas tenu compte? Les Canadiens s'attendent à mieux de la part du gouvernement, en particulier lorsqu'il est question de mesures qui auront une incidence directe sur les hommes et les femmes de nos forces armées.
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Monsieur le Président, j'éprouve beaucoup de respect et de gratitude envers les membres passés, actuels et futurs des Forces armées canadiennes, y compris tous mes collègues qui, anciens militaires, siègent maintenant à la Chambre.
Je n'ai pas d'expérience militaire, mais j'interviens aujourd'hui au nom des électeurs qui comptent sur moi pour faire connaître leur point de vue et leurs attentes au gouvernement.
Je me réjouissais de savoir que le nouveau gouvernement suivrait l'exemple de l'ancien gouvernement conservateur et tiendrait un débat approfondi et un vote au sujet de la mission. Fait extrêmement décevant, toutefois, le gouvernement a fait fi de la transparence et de la reddition de comptes quand il a choisi de ramener les CF-18 au Canada et de les clouer au sol avant même la fin du débat et la tenue du vote. Le gouvernement sait pertinemment, ou du moins devrait savoir, qu'il ne devrait pas chercher à tromper ainsi les Canadiens et les parlementaires.
Les électeurs de ma circonscription, de même que tous les Canadiens, méritent mieux de la part du . Les députés ministériels n'ont pas précisé pourquoi le gouvernement libéral a décidé unilatéralement de retirer les CF-18 canadiens des combats contre le groupe État islamique, s'opposant ainsi à la volonté de la grande majorité des Canadiens.
Le gouvernement libéral me répondra sans doute que le Parti conservateur ne comprend pas que nous faisons partie d'une coalition. Nous comprenons tout à fait que le Canada est membre d'une coalition. La différence, c'est que de ce côté-ci de la Chambre, nous estimons qu'il est irresponsable de laisser nos alliés accomplir le gros du travail.
Nos pilotes figurent parmi les plus compétents du monde. Ils représentent la crème de la crème. Nos alliés ont expressément demandé qu'ils poursuivent leur travail. Dans une entrevue à la radio qui a eu lieu le mois dernier, le a confirmé de façon plutôt succincte ce que nos alliés pensent du rôle du Canada lorsqu'il a dit que ces derniers souhaitent évidemment que les CF-18 canadiens continuent de participer aux opérations.
Depuis 2014, les pilotes canadiens ont effectué plus de 1 300 sorties et près de 800 vols d'avions de soutien, et ils ont détruit près de 400 cibles du groupe État islamique. Les courageux pilotes qui ont mené ces missions cruciales ont préservé un nombre incalculable d'innocents et de personnes vulnérables contre les avancées de la barbarie. C'est ce qu'ils ont fait. C'est la vérité. Quiconque voudrait nous faire croire le contraire nuit aux efforts militaires et déshonore les hommes et les femmes qui portent fièrement l'uniforme.
Malheureusement, le gouvernement libéral nous place devant une fausse alternative: soit la formation et l'aide humanitaire, soit les frappes aériennes. Or, ce n'est pas la réalité. Ces options ne sont pas mutuellement exclusives. Nous pouvons choisir les deux. N'oublions pas que nous exécutons toutes ces activités depuis le début de la mission. Nous avons offert de l'aide humanitaire sur le terrain. Nous avons donné de la formation aux forces policières et militaires locales, et nos CF-18 ont participé aux combats.
S'il s'agissait uniquement d'offrir davantage de formation aux forces locales, d'accroître l'aide humanitaire et de multiplier les initiatives diplomatiques sans pour autant mettre fin à notre participation aux frappes aériennes, je suis certain qu'il y aurait consentement unanime de la part des députés de ce côté-ci de la Chambre. Cependant, le gouvernement libéral nous enferme dans une alternative: soit le Canada renforce la mission de formation, offre davantage d'aide humanitaire et resserre ses liens diplomatiques, soit il demeure un allié en bonne et due forme en poursuivant la mission de combat et les frappes aériennes.
Malheureusement, comme je l'ai dit, le gouvernement libéral ne nous a pas seulement demandé de choisir, il a déjà choisi pour nous. Pourquoi? Nous ne le savons pas. Est-ce parce que les instances du Parti libéral du Canada ont décidé que les Canadiens ne participeraient pas aux combats? Est-ce parce que le gouvernement cherche des façons d'économiser afin de réduire son déficit qui monte en flèche et d'atténuer les effets de son incurie flagrante en matière de finances? Est-ce simplement parce que le s'oppose personnellement aux frappes aériennes? Nous n'en savons rien parce que le gouvernement libéral, après une semaine complète de débats, ne nous a pas donné une seule raison d'avoir rapatrié les CF-18 et retiré du combat les meilleurs pilotes du monde. Le gouvernement libéral ne nous a pas fourni une seule raison.
Nous avons retiré les pilotes du combat alors que leurs frères d'armes sont toujours sur le terrain, sans le soutien des aéronefs canadiens. Bien sûr, ces soldats peuvent compter sur la protection de nos partenaires de la coalition, mais un Canadien, c'est un Canadien, et nous voulons ce qu'il y a de mieux pour les militaires canadiens sur le terrain. Ce qu'il y a de mieux, ce sont nos CF-18.
Ce combat, c'est celui des Canadiens. Nous avons l'obligation de défendre les victimes de génocide, de combattre l'idéologie sinistre et destructrice qui nourrit le conflit et de protéger nos concitoyens, ici et à l'étranger.
Si seulement l'actuel montrait le même courage que le premier ministre britannique David Cameron. Celui-ci comprend comment une coalition doit fonctionner, et ce n'est certainement pas en laissant toute la sale besogne aux autres pays. M. Cameron a déclaré: « Nous ne devrions pas nous contenter de confier notre sécurité à nos alliés. Si nous croyons qu'une intervention peut contribuer à notre protection, il faut y prendre part avec nos alliés plutôt que de rester à l'écart. »
Le professeur Hansen, directeur du Centre des études européennes, russes et eurasiennes de l’École Munk des affaires internationales, l'a fort bien exprimé lorsqu'il a dit: « Il n'y a rien d'admirable à laisser d'autres pays livrer le combat tandis que l'on se réfugie derrière sa morale libérale. »
Le Conseil de sécurité des Nations unies a déterminé que le groupe État islamique représente une menace « sans précédent » pour la paix et la sécurité mondiales et il a réclamé que les pays membres dotés des capacités requises prennent « toutes les mesures nécessaires » pour prévenir et réprimer les actes terroristes du groupe dans les territoires occupés en Syrie et en Irak.
Nous sommes un pays membre. Nous sommes dotés des capacités requises. Alors, pourquoi ne prenons-nous pas toutes les mesures nécessaires? Le Canada a toujours fièrement défendu les populations innocentes et vulnérables en s'en prenant aux individus qui commettent des atrocités de masse.
Toutefois, il n'est pas question ici d'une guerre menée seulement à l'étranger, ni vu ni connu. Le groupe État islamique a déclaré la guerre au Canada et à ses alliés. Il est primordial que le gouvernement soit solidaire de nos alliés pour défendre et protéger la sécurité des Canadiens, au pays et à l'étranger. Tous les députés et les Canadiens préféreraient un monde où nous n'aurions pas besoin de soldats ou de militaires, mais nous ne vivons pas dans un monde parfait. Le mal existe, et le Canada se doit de lutter contre lui.
J'ai eu le grand privilège de visiter les lieux historiques monumentaux que sont la plage Juno et la crête de Vimy. J'encourage tous les députés à prendre le temps de visiter ces lieux. Ils existent parce que les Canadiens n'ont pas reculé devant le combat ou compté uniquement sur leurs alliés. Ils existent parce que les Canadiens se sont montrés à la hauteur de la situation. Nos courageux soldats ont combattu aux côtés de nos alliés et ont vaincu le mal.
Nous devons faire de même aujourd'hui. Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour ramener la paix et la stabilité dans cette partie du globe. Nous le devons bien aux réfugiés que nous accueillons, ici au Canada, et à leurs proches qui subissent encore la brutalité du groupe État islamique dans leur pays d'origine.
Le Parti libéral accordait beaucoup d'importance à l'opinion publique pendant la campagne électorale; comment se fait-il, dans ce cas-là, qu'il demeure sourd aux préoccupations des Canadiens depuis qu'il est aux commandes? En quoi cette promesse électorale douteuse est-elle plus importante que la ribambelle d'autres qu'il n'a pas hésité à rompre jusqu'ici?
C'est fort de l'appui des électeurs de ma circonscription, de la population canadienne et de nos alliés que je m'adresse aujourd'hui à la Chambre, que je me prononce contre la motion proposée par le gouvernement et que je presse ce dernier d'autoriser nos CF-18 à rembarquer dans la mêlée, de renvoyer les meilleurs pilotes du monde sur le théâtre des opérations et de prendre toutes les mesures nécessaires pour affaiblir et vaincre l'EIIS.
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Monsieur le Président, je voudrais vous signaler que je vais partager le temps dont je dispose avec le député de .
Depuis 2011, la guerre en Syrie a causé la mort de 270 000 personnes. Pour donner un exemple de ce que cela représente afin que les gens puissent le comprendre, ce serait comme éliminer les habitants de quatre MRC complètes chez nous, en passant de Vaudreuil-Dorion à Hemmingford, Valleyfield et Ormstown.
Parmi les victimes, on trouve des hommes, des femmes, des enfants et des vieillards portant une arme ou simplement leurs vêtements pour fuir les bombardements et les atrocités commises par le groupe armé État islamique en Irak et au Levant. Ce sont également 4,5 millions de réfugiés en Jordanie, au Liban, en Turquie et en Europe. C'est comme si tous les habitants au sud d'une ligne qui serait tracée entre Mirabel et Lac-Mégantic quittaient le Québec pour chercher un endroit sécuritaire en Ontario, dans l'État de New York, au Vermont, au New Hampshire ou dans le Maine. C'est l'un des plus grands déplacements de population de l'histoire récente.
Depuis deux ans, le gouvernement canadien a répondu au moyen d'une aide humanitaire relativement restreinte et d'un accroissement des moyens militaires, avec l'envoi d'avions de combat et de quelques dizaines de formateurs.
Aujourd'hui, le gouvernement libéral nous soumet une motion qui parle de retirer les CF-18 et, surtout, de tripler les effectifs des Forces spéciales canadiennes, une mission d'assistance et de conseil doublée d'une mission de combat, comme la désignation de cibles pour l'aviation. L'aide humanitaire est augmentée à 840 millions de dollars sur les trois prochaines années.
Malheureusement, le gouvernement libéral croit, comme les conservateurs, qu'une augmentation des moyens militaires aidera à résoudre le conflit dans cette région et nous permettra de vaincre le groupe armé État islamique.
Je n'ai pas l'impression que nous avons appris des erreurs commises lors de la guerre en Afghanistan. Tout d'abord, les paramètres de la mission sont très vagues. Les libéraux le dénonçaient quand les conservateurs faisaient la même chose, et aujourd'hui ils répètent exactement la même histoire. Ni le ni le n'ont donné de détails sur les critères de réussite de la mission canadienne. Surtout, aucune stratégie de sortie ne nous a été présentée.
Les troupes vont-elles rester jusqu'à la défaite du groupe armé État islamique? Si oui, le gouvernement est-il conscient qu'une balle ne peut pas tuer une idéologie en deux ans?
Par ailleurs, le gouvernement se donne deux années avant de revenir devant la Chambre pour que nous débattions de nouveau de cet enjeu qui, je le rappelle, n'est ni une mission de l'OTAN ni une mission des Nations unies. C'est complètement inacceptable que les libéraux nous demandent un chèque en blanc. Même les conservateurs étaient revenus devant la Chambre pour tenir un débat après six mois et après un an.
C'est tout de même de la vie de nos militaires, de nos soldats, qui est en jeu. Chaque jour, on augmente le nombre de vies qu'on risque dans cette région. Pendant tout ce temps, le Canada va fournir des armes et des munitions aux Kurdes et peut-être à l'armée irakienne.
Toute une série de questions me viennent à l'esprit. À quel groupe kurde va-t-on en donner? En donnera-t-on seulement aux Kurdes irakiens ou aux Kurdes syriens également? Que se passera-t-il si des armes canadiennes se retournent contre des militaires turcs? Quelles garanties le gouvernement peut-il nous donner quant au fait que nos armes ne serviront pas à des violations des droits de la personne?
Ce sont des questions importantes, car nous avons pu voir dans l'actualité des derniers jours qu'une arme fabriquée par une compagnie manitobaine, vendue à l'Arabie saoudite, s'était retrouvée entre les mains d'un combattant yéménite. Le trafic d'armes est l'un des noeuds de la guerre en Syrie et en Irak. Chaque allié fournit en armes et en munitions le groupe qu'il favorise, ne se préoccupant que trop peu des pertes civiles. Cet enjeu n'est pas du tout abordé non plus dans cette motion.
Des universitaires se sont penchés sur les moyens de résoudre le conflit syrien. L'Observatoire sur la radicalisation et l'extrémisme violent, au Québec, a publié sur son site Web un article proposant quelques pistes de solution. Voici brièvement quelques grandes lignes: lier le revenu du pétrole au développement local; cesser d’injecter des armes dans les conflits; tarir les revenus du pétrole de l’État islamique; pousser les acteurs locaux à imposer la paix dans leur secteur; supporter logistiquement et financièrement les pays qui ont des camps de réfugiés; et tarir le soutien tribal et populaire à l’État islamique.
Je ne vois pas beaucoup de connexions entre les actions entreprises par le gouvernement libéral et les solutions proposées par des personnes qui connaissent très bien la situation géopolitique du Moyen-Orient.
Il y a encore un autre aspect. Je pense aux propositions au niveau national et aux mesures pour contrer le discours du groupe armé État islamique dans le cyberespace, sur Internet. Ces dispositions sont totalement absentes et manquent cruellement, selon moi.
En tant que porte-parole du NPD en matière de jeunesse, je trouve cela extrêmement irresponsable de la part du gouvernement libéral.
En mettant en avant des mesures militaires, on ne fait que renforcer l'idéologie des terroristes et donner à ces derniers des raisons supplémentaires pour recruter des jeunes qui se sentent exclus de nos sociétés occidentales. Dans la motion, je ne vois aucune mesure qui nous aidera à comprendre les causes du terrorisme ou à savoir comment prévenir la radicalisation afin d'éviter que de jeunes Canadiens partent en Syrie ou en Irak pour rejoindre le groupe État islamique. Ces jeunes hommes et femmes se sentent exclus de nos sociétés, parce qu'ils n'ont pas d'emploi, qu'ils sont victimes de racisme, qu'ils se sentent exclus, rejetés ou victime de discrimination, entre autres.
Le groupe terroriste, lui, se sert de ce sentiment d'isolement et de vulnérabilité. Il les séduit en leur proposant un idéal de société où les jeunes ont un rôle à jouer. Peu à peu, ces jeunes déconnectent de nos sociétés et de leurs réseaux sociaux et propagent le discours mensonger et enjôleur du groupe État islamique.
Quelles sont les actions du gouvernement pour lutter contre ce phénomène? Je n'en vois aucune dans la motion.
La diffusion de la propagande du groupe État islamique est dangereuse et destructrice. En effet, Al-Qaïda a été responsable de la tragédie du 11 septembre 2001, et il partage la même idéologie rétrograde que le groupe État islamique. Selon l'Observatoire sur la radicalisation et l'extrémisme violent, le groupe État islamique est en quelque sorte un Al-Qaïda version 2.0, car il manie encore mieux les médias sociaux, les ressorts de la communication, et il sait mieux se rendre attrayant. C'est la raison pour laquelle, tout comme pour la question de la radicalisation des jeunes, nous devons comprendre comment contrer l'idéologie et la communication du groupe État islamique.
Dans ce débat, je n'ai pas entendu parler d'action concernant le cyberespace. Pourtant, un jeune âgé entre 15 et 35 ans — environ mon âge — va puiser beaucoup d'informations sur Internet, que ce soit par le biais des médias sociaux ou de simples sites Web. Il est assez facile de tomber sur la propagande du groupe État islamique, comme l'ont démontré différents reportages. Je ne parle pas de coupes, de censure ou de tentatives d'empêcher le groupe État islamique d'être sur Internet, parce que ce serait impossible.
Toutefois, on doit fournir des moyens pour que nos jeunes résistent aux discours extrémistes. Encore une fois, la motion ne nous donne aucun outil pour lutter contre l'idéologie malsaine, rétrograde et violente du groupe État islamique, qui se développe abondamment sur la toile. Si on fait face à des problèmes avec nos jeunes maintenant, qu'on imagine ce qui se passe dans la tête d'un adolescent qui a subi des bombardements à coups de barils d'explosifs de l'armée syrienne ou les tortures physiques ou psychologiques des djihadistes. Les jeunes Syriens qui sont dans des camps de réfugiés ou qui essaient de traverser la Méditerranée n'auront pas d'espoir si le conflit ne trouve pas une solution politique, et si on ne fournit aucune aide à ce titre, l'aide humanitaire neutre, en particulier.
Encore une fois, ici, ce n'est pas le cas. La motion ne met pas du tout l'accent sur l'aide humanitaire neutre. En liant l'aide humanitaire à l'action militaire, comme l'ont fait les conservateurs et comme le font maintenant les libéraux, le gouvernement teinte son aide et rend plus difficile le travail de nos groupes humanitaires. On parle d'enfants, d'adolescents et de jeunes adultes traumatisés qui n'ont qu'un faible accès à des services de base comme l'eau courante, l'électricité, une école ou des soins de santé.
Pour conclure, je dirai que le fait d'ajouter toujours plus d'armes ne fait que renforcer le discours du groupe État islamique. Selon lui, c'est une guerre de civilisation entre les musulmans et l'Occident. La meilleure preuve que ce n'est présentement pas du tout le cas, c'est qu'au Canada, les musulmans, les chrétiens et les athées, peu importe la couleur de la peau ou l'origine, vivent côte à côte.
Plusieurs experts ont dit que ce n'est pas en bombardant davantage que l'on réussira à restreindre le groupe État islamique. Au contraire, les bombardements font en sorte que les troupes du groupe État islamique se sont dispersées et ont trouvé refuge un peu partout dans les maisons des civils et sur leurs terres. Cela rend encore plus facile le recrutement de nouveaux soldats pour ce groupe.
Ce que propose le NPD, et ce qu'il a toujours proposé pour lutter contre le groupe État islamique, ce n'est pas de s'engager dans une mission de combat, mais plutôt de s'efforcer d'interrompre le commerce des armes, le flot d'argent, l'afflux des combattants étrangers, en plus d'améliorer les efforts de déradicalisation, ici, au Canada.
Je termine en citant le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon:
[...] sur le long terme, la plus grande menace que l’on puisse opposer au terrorisme n’est pas la puissance des missiles, mais plutôt les politiques d’inclusion [...]
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Monsieur le Président, je suis très honoré de prendre la parole aujourd'hui à la Chambre, même si c'est sur un enjeu aussi complexe et aussi troublant. Il faut le dire, ce sont des situations géopolitiques très compliquées qui perdurent. C'est une violence qui perdure sous différentes formes depuis de nombreuses années.
Ce dont nous discutons aujourd'hui, je pense que c'est très important de le souligner, c'est le rôle que le Canada doit jouer. Quand nous parlons de la lutte contre le soi-disant État islamique, souvent nous traitons de l'ensemble des efforts, mais notre responsabilité en tant que parlementaires est surtout de nous concentrer sur ce que nous pouvons faire de mieux et de chercher à savoir comment nous pouvons mieux servir les efforts qui sont faits dans la région.
Avant que j'expose les questions que nous avons pour le gouvernement et les solutions que propose le NPD, j'aimerais souligner deux choses très importantes. La première, c'est que peu importe notre couleur partisane, peu importe notre provenance régionale, il faut le dire, nous sommes tous à 100 % derrière les hommes et les femmes qui sont dans les Forces armées canadiennes, et ce, avant, pendant et après les différentes missions qui sont menées. C'est très important.
Il faut aussi dire que, peu importe notre couleur partisane ou notre provenance régionale, nous sommes tous dégoûtés par les atrocités qui sont commises par le soi-disant État islamique. Des vidéos des actes atroces qui sont commis circulent en ligne. Nous ressentons tous la même horreur et indignation devant ces actes. Cela aussi, c'est important de le souligner.
Là où malheureusement nous avons des désaccords, c'est sur la façon dont nous devons procéder, mais les deux points que j'ai mentionnés sont très importants et, selon moi, ne doivent pas teinter le débat d'une façon injuste.
Je commencerai en parlant des questions que nous avons pour le gouvernement concernant ce qui est établi dans la motion. Beaucoup de nos questions, malheureusement, démontrent que, oui, l'histoire se répète. Je suis très fier de faire partie du Nouveau Parti démocratique du Canada, une formation politique qui a, notamment depuis les 15 dernières années, été là pour poser les questions entre autres sur ce qui concernait notre intervention en Afghanistan.
Ce sont des questions qui étaient difficiles et qui ont malheureusement mené à des mesquineries. On se souvient qu'on avait traité Jack Layton de Taliban Jack à la Chambre des communes. Pourquoi? Parce qu'il osait poser des questions sur la durée de la mission, sur les paramètres et les conditions de la victoire et sur ce qu'étaient exactement nos objectifs. Les idées étaient louables, mais malheureusement, quand nous demandons aux femmes et aux hommes des Forces armées canadiennes d'aller à l'étranger et de défendre et d'accomplir une mission militaire, ce n'est pas seulement pour des idées; il doit y avoir des objectifs clairs. Nous leur demandons de mettre leur vie en danger, il faut donc nous poser ces questions.
Je me souviens d'avoir lu un article dans La Presse il y a quelques années qui décrivait l'état lamentable d'une école en Afghanistan. Dans cette école, il n'y avait pas d'escalier qui menait au deuxième étage. Les écoles étaient en train de s'écrouler. Ce sont les mêmes écoles que nous étions censés défendre et aider à faire construire. On voit donc que, même dans le cadre d' une mission qui a duré plus de 10 ans et qui a coûté beaucoup de vies canadiennes, nous avons certainement fait du bon, mais les objectifs que nous avons voulu atteindre, aussi flous qu'ils étaient, n'ont peut-être pas été atteints à une échelle qui nous satisfait en tant que parlementaires et qui satisfait la population canadienne, ainsi que les hommes et les femmes qui donnent tellement en essayant d'accomplir quelque chose dans ces régions chaotiques.
Nous posons donc les mêmes questions encore aujourd'hui. Quel est l'objectif du gouvernement, exactement ? Qu'est-ce qui est considéré comme étant la ou les conditions pour la victoire? Combien de temps nous attendons-nous à ce que cela dure?
Comme ma collègue de vient de le souligner dans son discours, au moins, les conservateurs, dans les motions qu'ils nous ont présentées lors de la dernière législature, avaient un échéancier. Ils revenaient à la Chambre après six mois ou un an pour nous relancer sur la chose, pour présenter une motion. Ici, nous nous retrouvons devant une situation où le gouvernement nous propose une motion, alors qu'il avait déjà commencé à changer les paramètres de la mission sans même avoir consulté les parlementaires et en donnant des réponses qui laissaient pour le moins à désirer durant la période des questions.
Nous continuons donc de poser ces questions et, malheureusement, les réponses jusqu'à maintenant n'ont pas été satisfaisantes. C'est très inquiétant. C'est une partie de notre raisonnement quand nous disons que nous nous opposons à cette motion.
Une autre question que nous posons au gouvernement est la suivante: est-ce que c'est, oui ou non, une mission de combat?
Les libéraux ici, à la Chambre, à l'endroit même où je suis aujourd'hui, en ce moment, ont posé plusieurs questions et ont voté contre une motion des conservateurs, parce qu'ils disaient ne pas vouloir appuyer une mission de combat. En campagne électorale, ils ont aussi pris l'engagement de mettre fin à la mission de combat.
Pourtant, même si on retire nos CF-18 aujourd'hui, on se trouve à mettre en danger plus de femmes et d'hommes des Forces canadiennes sans pouvoir dire pourquoi ni si c'est véritablement une mission de combat ou non. Nous n'avons pas de réponse.
Par ailleurs, au cours d'une de ses réponses, le a prononcé aujourd'hui les mots « mission de combat ». Finalement, il s'est rendu compte qu'il a peut-être dit ce qu'est vraiment cette mission. Il a ensuite recommencé à parler de lutte contre le groupe État islamique. Nous savons toutefois, par les propos du et du premier ministre que le gouvernement reconnaît qu'il s'agit d'une mission de combat même s'il ne veut pas le dire clairement. Disons donc les choses telles qu'elles sont; c'est au moins un bon point de départ.
Nous soulevons donc toutes ces questions, mais que proposons-nous, au NPD? Si nous n'appuyons pas l'approche du gouvernement ni celle du gouvernement précédent, nous devons tout de même proposer une approche et des solutions. Selon le NPD, quelle contribution le Canada devrait-il apporter à cette situation si dangereuse et si importante au Moyen-Orient et particulièrement en Irak?
Avant même de se rendre dans ces régions, il faut examiner ce que nous faisons ici, à la maison. Les efforts pour lutter contre la radicalisation et l'extrémisme sont essentiels. Cela commence ici, parce que, après tout, nous avons entendu plusieurs histoires, dont certaines de jeunes qui vont à l'étranger combattre pour ces groupes terroristes. J'apprécie d'ailleurs que ma collègue ait abordé cet angle dans son discours.
Il est essentiel de faire un travail ici, à la maison. Malheureusement, c'est ce que le gouvernement précédent n'a pas fait, malgré le projet de loi , et c'est ce que le gouvernement actuel ne semble pas prêt à faire non plus.
On voit de beaux efforts se déployer, comme à Montréal, par exemple, et c'est très louable. Cependant, il ne revient pas uniquement aux autorités locales de faire ce travail. On s'attend à du leadership de la part du gouvernement fédéral et à ce qu'il travaille avec les autorités religieuses, locales et policières afin que les jeunes ne se fassent pas influencer par la propagande du groupe État islamique. Par conséquent, cela réduirait le nombre de combattants qui vont contribuer à la violence dans ces régions. C'est extrêmement important.
Malheureusement, malgré de belles intentions et de belles paroles, il n'y a toujours pas de plan concret pour lutter contre la radicalisation chez nous. Or c'est ce que souhaiterait voir le NPD.
Deux autres éléments sont importants: l'argent et les armes. Pour ce qui est des armes, la solution serait si simple: il suffirait d'apposer une signature sur un traité qui a été négocié mais que les conservateurs n'ont pas signé. Le gouvernement libéral dit vouloir le signer, mais il ne l'a toujours pas fait.
Au cours des derniers jours, pendant ce débat, j'ai entendu l'une des secrétaires parlementaires mentionner que le était saisi de cet enjeu. Or s'il en est saisi, je ne crois pas qu'il voie l'urgence, car il serait si facile de régler ce problème.
Le gouvernement a déjà dit qu'il avait l'intention de signer ce traité, alors qu'il le fasse. Que le gouvernement le fasse, et nous pourrons alors commencer à faire ce qu'il faut pour réduire l'afflux d'armes dans la région.
C'est encore plus troublant, comme ma collègue de et plusieurs autres de mes collègues l'ont souligné dans leurs discours, parce qu'on sait que certaines de ces armes sont d'origine canadienne.
Nous demandons plus que de la transparence; nous demandons que le gouvernement pose des gestes concrets pour s'assurer que les armes circulant dans cette région n'y circuleront plus. Nous devons réduire cet afflux et poser un geste concret d'une façon typiquement canadienne. Autrement dit, travaillons avec nos partenaires internationaux pour réduire le trafic d'armes.
Pour ce qui est de l'argent, nous pouvons mener des négociations en partenariat avec nos alliés, les Nations unies, ainsi que d'autres intervenants et autorités pour s'assurer que ces groupes ne seront plus financés.
Cette semaine, on apprenait que le groupe État islamique avait reçu un gros coup sur le plan financier. Cela a eu une telle incidence sur lui que cela a réduit la coordination de ses efforts pour commettre des actes terribles et violents dans la région. On voit que l'argent est le nerf de la guerre, sans faire de jeu de mots inapproprié.
Continuons à faire notre travail. C'est le genre de rôle que le Canada peut jouer et c'est celui que le NPD envisage. Malheureusement, cela ne semble pas être ce que le gouvernement libéral envisage de faire. C'est pour cette raison que nous allons nous opposer à la motion.
Nous allons continuer de poser des questions et de faire des propositions concrètes allant dans le sens du rôle positif que le Canada peut jouer.
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Monsieur le Président, si j'ai tenu à intervenir ce soir, pratiquement en fin de débat, c'est que j'ai écouté attentivement les discours. Par mon intervention, ce soir, je me risque humblement à tenter de proposer un compromis.
En matière de défense et d'affaires étrangères, la prudence a bien meilleur goût. Il faut savoir s'adapter à des problèmes qui se transforment avec une grande complexité. Or sans vouloir jeter le blâme sur les propos du nouveau , enthousiaste d'avoir gagné ses élections le 19 octobre dernier, il me semble qu'il a manqué un peu de prudence en indiquant, dès le lendemain, qu'il retirerait des chasseurs. Or ceux-ci assuraient justement la sécurité des troupes sur le terrain et permettaient à l'aide humanitaire, par moment, d'ouvrir des couloirs d'évacuation. Bref, il a déclaré comme cela, tout à coup, que l'on retirait tout cela. Il y aurait moyen de faire amende honorable et de considérer que cela, c'était bien avant beaucoup d'autres événements que je vais citer tout à l'heure.
D'entrée de jeu, je dirai que le Bloc québécois a toujours été un parti pacifiste, qui a toujours considéré que les missions humanitaires pouvaient être sous l'égide de l'OTAN. Il était ouvert aux discours de paix de l'ONU. Il a toujours privilégié le multilatéralisme. Force est de constater, en analysant la situation de ce conflit complexe avec un pragmatisme approprié, que les bombardements, pour appuyer justement les actions humanitaires sur le terrain, étaient des actions que l'on considérait être appropriées. Cela, c'était pendant la période électorale. Que s'est-il passé depuis?
L'ensemble des collègues qui sont ici ont lu la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, en novembre. Toutefois, pour les gens qui suivraient nos débats et qui ne seraient pas au courant, il serait important de citer ici quelques extraits de cette résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, de novembre dernier. En effet, nous, nous avons entendu l'appel de l'ONU qui a dit:
Réaffirmant les buts et les principes de la Charte des Nations Unies,
Réaffirmant son respect pour la souveraineté, l’intégrité territoriale, l’indépendance et l’unité de tous les États conformément aux buts et principes consacrés dans la Charte des Nations Unies,
Réaffirmant que le terrorisme, sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, constitue une des menaces les plus graves contre la paix et la sécurité internationales et que tous les actes de terrorisme sont criminels et injustifiables, quels qu’en soient les motivations, le moment et les auteurs,
Considérant que, par son idéologie extrémiste violente, ses actes de terrorisme et les attaques violentes et généralisées qu’il continue de perpétrer systématiquement contre les civils, les atteintes flagrantes, systématiques et généralisées qu’il continue de porter aux droits de l’homme et ses violations du droit international humanitaire, notamment celles fondées sur des motifs religieux ou ethniques, son action d’éradication du patrimoine culturel et ses activités de trafic de biens culturels, mais aussi par le contrôle qu’il exerce sur une grande partie du territoire et des ressources naturelles de l’Iraq et de la Syrie et par son recrutement et la formation de combattants terroristes étrangers qui menacent toutes les régions et tous les États Membres, même ceux qui sont loin des zones de conflit, l’État islamique d’Iraq et du Levant [...] constitue une menace mondiale d’une gravité sans précédent contre la paix et la sécurité internationales,
Résolu à combattre par tous les moyens cette menace d’une gravité sans précédent contre la paix et la sécurité internationales,
Réaffirmant que les États Membres doivent s’assurer que toute mesure prise pour lutter contre le terrorisme soit conforme à l’ensemble des obligations que leur impose le droit international [...]
Déclarant de nouveau que la situation continuera de se détériorer en l’absence d’un règlement politique du conflit syrien et soulignant qu’il importe que soient appliquées les dispositions du Communiqué de Genève [...]
1. Condamne [et c'est là où je veux en venir, sur ce qui s'est passé depuis le 19 octobre] sans équivoque dans les termes les plus forts les épouvantables attentats terroristes qui ont été commis par l’EIIL, également connu sous le nom de Daech, le 26 juin 2015 à Sousse, le 10 octobre 2015 à Ankara, le 31 octobre 2015 au-dessus du Sinaï, le 12 novembre 2015 à Beyrouth et le 13 novembre 2015 à Paris, et tous les autres attentats [...]
5. Demande aux États Membres qui ont la capacité de le faire de prendre toutes les mesures nécessaires, [...] de redoubler d’efforts et de coordonner leur action en vue de prévenir et de mettre un terme aux actes de terrorisme commis en particulier par l’EIIL, également connu sous le nom de Daech [...]
Au lendemain de l'élection, quand le pense bien faire en énonçant une promesse électorale et dit qu'il va la respecter avec toute sa volonté politique, il se peinture dans le coin, en plus de manquer de prudence. Et là, arrivent les événements de Paris, et puis, il y a une fin de semaine ou deux à peine, surviennent les bombardements des Kurdes auprès desquels on veut envoyer nos soldats. On n'ajuste pas le tir. Pourtant, hier matin, mon collègue disait que ce serait facile de rectifier le tir.
Le Bloc québécois est d'accord avec plusieurs éléments de la motion sur la contribution canadienne aux efforts contre Daech. En ce qui concerne l'énoncé de mission, il y a bien de choses avec lesquelles on est d'accord, mais il y a un problème là-dedans. D'abord, au-delà des débats rhétoriques qui consistent à savoir si c'est une mission de combat ou pas, au-delà des débats de sémantique, après qu'on a établi de quoi il s'agit sur le théâtre des opérations, que fait-on pour entendre l'appel de l'ONU? Que fait-on, par exemple, quand on apprend — pas plus tard que le 11 février dernier — que les 28 pays de l'OTAN qui sont déjà impliqués individuellement dans cette lutte contre Daech vont se joindre à la coalition?
Je pense qu'il faut leur emboîter le pas. Cependant, il ne faut pas leur emboîter le pas en restant sur son quant-à-soi et en se disant qu'on a pris un engagement électoral et qu'il faut le maintenir. À un moment donné, il faut revoir notre plan si on envoie des soldats et qu'on triple leur nombre sur le théâtre des opérations où ils sont mis en danger. Je ne sais pas qui voudrait aller peindre des cibles au sol. Quand on fait cela, j'imagine que ce n'est pas dans la cuisine en arrière qu'on peint des cibles au sol. C'est sur un théâtre des opérations qui est risqué. Quand on fait cela, c'est qu'on est effectivement très près du danger, qu'on l'appelle comme on voudra, une mission de combat ou une mission de soutien.
Ce qui n'est pas clair dans l'énoncé de mission, comme l'a répété mon collègue, c'est de savoir s'il s'agit d'une formation ou d'un mentorat opérationnel. Si on fait de la formation tranquille, pour autant que le théâtre des opérations puisse l'être, ce n'est pas la même chose que si on est en train de donner des conseils sur le terrain à des troupes qui sont en train d'avancer et qui sont menacées d'être attaquées.
En groupe de combien seront-ils, et qui assurera leur sécurité? La grande question, c'est de savoir qui assurera la sécurité de nos troupes alors qu'elles feront du mentorat opérationnel.
Selon nous, dans ce volet de la mission, le fait de demander de garder en disponibilité un nombre raisonnable de CF-18 semble être un compromis honorable. Il faut rappeler que certains Québécois pourraient penser que la défense nationale et la politique étrangère sont l'affaire du Canada uniquement. Or le tiers des soldats envoyés seront des gens qui habitent le Québec, et nous paierons le quart de la mission. À partir du moment où l'on envoie des gens sur le terrain, le minimum que l'on doive faire, c'est de s'assurer, de façon non équivoque, que la sécurité est accrue.
Hier, mon collègue laissait entendre que ce serait possiblement des firmes privées, des mercenaires, ou les forces irakiennes, qui ont déjà besoin de formation, qui assureraient la défense et la sécurité de nos troupes au sol. Il me semble donc que personne n'a répondu à la question suivante. Comment se fera la coordination au sein de la coalition pour assurer que nos troupes sont vraiment couvertes pendant un mentorat opérationnel? Je suis d'avis qu'il eut été tout à fait prudent, tout comme on le fait en Ukraine, semble-t-il, où six CF-18 sont là à ne rien faire. On aurait pu en garder à proximité pour venir en aide à nos troupes.
C'est le compromis que le Bloc québécois propose à la Chambre. Nous sommes devant un énoncé de mission qui va éventuellement s'ajuster, avec le temps, dis-je à ceux qui voudraient avoir un énoncé de mission parfait aujourd'hui. Ce que je dis, c'est que son imperfection ne doit pas avoir d'effet direct sur la vie des gens qu'on envoie sur le terrain. Il y aurait moyen de chercher un consensus. Or, jusqu'à maintenant, on a l'impression que l'énoncé du gouvernement est suffisant et assez complet à ses yeux. De plus, il n'ouvre pas beaucoup la porte à l'introduction de certains amendements proposés par les partis de l'opposition. Dois-je lui faire comprendre que, du haut de sa majorité, il y a quand même une minorité d'électeurs qui ont voté pour lui?
Dans une démocratie parlementaire comme la nôtre, quand il s'agit de quelque chose d'aussi important que cet énoncé de mission, que d'intervenir dans des théâtres des opérations à haut risque, il faut entendre l'opposition et toutes les oppositions. Il me semble qu'il y aurait là, pour les conservateurs, le moyen de se rallier à la position du Bloc québécois et au compromis qu'il met sur la table.
Pour mes collègues du NPD, que j'aime beaucoup, je pense que le centre de déradicalisation qui a été mis sur pied de façon rapide, à Montréal, et qui a impressionné Ban Ki-moon est très important pour nos jeunes ici, comme le soulignait la députée du NPD dans son allocution fort éloquente. Il y a des actions de terrain à l'interne, et il y a des actions de terrain à l'externe.
Sur le théâtre des opérations où on envoie nos soldats, j'ai l'impression qu'il n'y a pas grand-monde qui voudrait recevoir une formation sur les droits de la personne. Je ne pense pas non plus qu'une formation sur la déradicalisation serait appropriée.
À un certain moment, après avoir fait des effets rhétoriques et des effets de toge, il faut arrêter d'être théorique et être pragmatique. J'invite donc l'ensemble des partis à être pragmatiques et à s'unir derrière un énoncé de mission qui doit, à mon avis, obtenir un plus large consensus que celui qui se révèle actuellement.
Pour des raisons totalement différentes et que l'on partage parfois en partie avec d'autres partis de l'opposition, l'opposition va voter contre cet énoncé de mission et le gouvernement va s'applaudir du haut de sa majorité. Il me semble donc que l'on devrait tenter de se rapprocher d'un compromis minimal qui rallie les gens sur cette question.
En terminant, je rappelle que des vies humaines seront en jeu et que c'est la raison pour laquelle je me permets d'appeler à ce compromis l'ensemble des parlementaires de la Chambre.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député d'.
Je tiens avant tout à remercier les militaires canadiens qui mettent leur vie en péril chaque jour afin de protéger les principes de notre société libre et démocratique, où personne ne craint d'être tué à cause de ses valeurs religieuses, de la couleur de sa peau, de sa sexualité ou de son genre, autant de valeurs que l'ancien gouvernement conservateur avait à coeur de protéger à tout prix, tout comme les Canadiens.
Le gouvernement libéral semble se méprendre sur la nature du terrorisme et la menace que pose le groupe État islamique pour la civilisation occidentale. Il ne s'agit pas simplement de brutalité ou d'une forme de crime organisé, comme l'a dit le , et, malgré les convictions de ce dernier, on ne peut pas non plus blâmer les changements climatiques.
Les actes terroristes comme ceux commis à Paris l'automne dernier visent à ébranler la civilisation et les systèmes de gouvernement légitimes. Ils visent fondamentalement à détruire la démocratie et le traitement équitable des citoyens, dans le but de promouvoir un système hiérarchique dirigé avec force et brutalité, dans lequel les femmes et les enfants deviennent des esclaves sexuels, alors que les membres des minorités religieuses, les gais et les lesbiennes sont exécutés.
Cette idéologie mérite d'être combattue avec tous les moyens dont nous disposons. C'est pour cette raison qu'il est tout simplement inacceptable que le gouvernement retire de notre arsenal militaire un outil stratégique essentiel alors que nos partenaires de la coalition intensifient leurs efforts pour affaiblir et vaincre le groupe État islamique.
Le prend souvent la parole à la Chambre pour dire que son gouvernement est déterminé à mener des consultations auprès des Canadiens. Dans ce cas, pourquoi le gouvernement libéral a-t-il fait fi de l'opinion de la population canadienne à propos de la lutte contre le groupe État islamique et de la guerre que ce groupe mène dans le monde?
Ce combat a causé la mort de nombreux Canadiens. Il menace les principes fondamentaux des démocraties occidentales. Il a entraîné le recrutement et la radicalisation de Canadiens, dans bien des cas des adolescents à peine, qui se sont joints au groupe État islamique. Ce combat est même venu jusqu'aux portes de notre Chambre.
Je sais que le et le gouvernement libéral sont résolus à ne tenir compte ni des faits ni de la voix des Canadiens afin de remplir aveuglément une promesse électorale purement partisane. Toutefois, 63 % des Canadiens aimeraient que le Canada continue de bombarder le groupe État islamique comme il le faisait, voire qu'il accroisse le nombre de frappes aériennes qu'il effectue. En outre, 47 % estiment que le retrait des CF-18 de la mission aura un effet négatif sur la réputation internationale du Canada, et moins de 18 % estiment que cela aura un effet positif.
Les faits sont les faits. Il est difficile pour moi de comprendre comment les libéraux peuvent ainsi fermer les yeux sur la menace que représente le groupe État islamique.
Le retrait du Canada de la mission de combat contre le groupe État islamique est un pas en arrière. Le Canada s'éloigne de son rôle traditionnel en tant que défenseur des droits de la personne et de la sécurité internationale. Nos militaires se sont toujours battus courageusement contre ceux qui violent les droits de la personne et ceux qui menacent et terrorisent les innocents et les plus vulnérables. Lorsque des gens de ma circonscription m'abordent ou viennent à mon bureau et me demandent pourquoi nous ne faisons pas tout en notre pouvoir pour éliminer le groupe État islamique, qu'est-ce que je dois leur répondre?
La vérité, c'est que le gouvernement libéral non seulement banalise la contribution du Canada, mais il l'amenuise, et tout cela à des fins partisanes. Les libéraux disent que nos avions de chasse et nos pilotes sont inefficaces. Peut-être existe-t-il un autre plan dont le gouvernement ne veut pas nous faire part. Ce ne serait pas la première fois qu'un gouvernement libéral démantèle systématiquement nos forces militaires.
Le plan libéral pour la mission du Canada contre le groupe État islamique est indécis, incohérent et, pour dire bien franchement, il porte à confusion pour nos alliés et les Canadiens.
Cela dit, le retrait de nos CF-18 n'est qu'un des facteurs débattus à la Chambre. Non seulement le laisse en plan nos partenaires de la coalition, il expose nos militaires à des risques accrus et triple les effectifs sur la ligne de front. En quoi est-ce que tripler les effectifs militaires sur la ligne de front correspond à la promesse électorale des libéraux? Je me demande ce qu'en pensent les Canadiens.
Peu importe comment les libéraux définissent la mission, le fait est que plus d'hommes et de femmes courront davantage de risques. En termes simples, disons que les risques de blessures, de mort ou de capture seront élevés, en l'absence, je le rappelle, d'une composante clé de notre arsenal militaire.
Si une tragédie se produit, le sera-t-il prêt à livrer personnellement le message aux familles des militaires? Sera-t-il en mesure de leur dire que nous avons déployé tous les efforts possibles pour protéger leur mère, père, frère, soeur, fils ou fille?
Le plan militaire proposé par les libéraux expose les Forces armées canadiennes à un danger accru tout en réduisant la sécurité assurée par le soutien aérien. Nous dépendrons totalement de nos alliés pour le soutien aérien fourni aux troupes canadiennes.
Le plan du gouvernement libéral fait fi des obligations du Canada concernant la défense des populations vulnérables et la protection des Canadiens au pays et à l'étranger. Malgré ce qu'affirme le gouvernement, il s'agit d'un recul par rapport au rôle qu'occupe traditionnellement le Canada.
Le Canada a la capacité de contribuer aux frappes aériennes tout en fournissant de la formation et de l'aide humanitaire. Les Forces armées canadiennes le font avec une grande efficacité depuis plus d'un an. À tout le moins, je demande, tout comme le député du Bloc qui est absent en ce moment, que les libéraux ne retirent pas les avions et que nos excellents militaires...
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Monsieur le Président, je retire mes commentaires et je tiens à présenter mes excuses à la Chambre.
À tout le moins, je demande aux libéraux de placer dans une position avancée les membres de l'Aviation royale canadienne, qui sont de calibre mondial, afin qu'ils puissent assurer le soutien et la sécurité de nos troupes et de celles de nos alliés.
La marque d'un véritable leader, c'est de prendre la parole, de faire face aux gens qui l'ont élu et d'admettre qu'il a fait une erreur ou qu'il a mal jugé une situation. Il n'y a rien de mal à ce qu'il dise qu'il s'est trompé. Cela signifie qu'il s'élève au-dessus de la mêlée et qu'il se fonde sur les renseignements qui sont maintenant à sa disposition pour prendre la bonne décision, même si ce n'est pas toujours la bonne ou le choix facile.
Malheureusement, je ne peux tout simplement pas identifier un seul leader en face qui serait prêt en ce moment à défendre les intérêts des Canadiens. Aucun député libéral n'a été en mesure d'expliquer pourquoi il faut retirer les CF-18 de la campagne aérienne. Le gouvernement a décidé d'augmenter le nombre de militaires sur le terrain, où ils seront en danger, car ils ne bénéficieront pas du soutien nécessaire pour assurer leur sécurité. Voilà un mot nouveau que l'on n'a pas entendu souvent au cours de ce débat: sécurité.
N'est-ce pas ce dont nous devrions surtout nous soucier? De la sécurité des militaires canadiens qui servent le Canada et de celle, ici même, de la population canadienne. Voici une citation très convaincante du général Rick Hillier:
Chaque chef du groupe État islamique ne doit jamais avoir un seul moment dans sa vie où il n'est pas inquiet lorsqu'il regarde vers le ciel. Chacun d'eux doit craindre d'être la cible d'un missile qui mettra fin à sa vie. Chacun d'eux doit craindre de se mettre au lit, de voir sa porte d'entrée défoncée et d'être capturé ou tué par des commandos.
Voilà pourquoi le Canada se bat. Le groupe État islamique a pris le Canada pour cible. Il est en train de commettre un génocide barbare. Il incite ses sympathisants à commettre des attentats au Canada; deux membres des Forces armées canadiennes ont d'ailleurs été tués. Comme je l'ai dit tout à l'heure, ils recrutent des Canadiens, dont une bonne partie ne sont que des enfants.
Nous avons le devoir de défendre les victimes du génocide, de lutter contre une idéologie odieuse et de protéger nos concitoyens ici même et à l'étranger. Il ne faudrait jamais devoir compter sur nos alliés pour protéger les soldats canadiens. Si nous décidons d'augmenter le nombre de militaires sur le terrain, il faut alors que la protection soit adéquate.
Je terminerai en disant que les militaires canadiens, qui défendent le Canada et mettent chaque jour leur vie en danger, doivent avoir l'assurance que nous nous battons aussi pour eux.
Lorsque des décisions qui ont une incidence sur la vie des Canadiens sont prises, que ce soit lors d'une réunion secrète du Cabinet ou dans un autocar de campagne des libéraux, sur une simple serviette de papier, il nous incombe de ne jamais cesser de défendre les gens qui risquent chaque jour leur vie afin que nous puissions bien dormir et que le Canada se tienne debout.
Bref, les Canadiens méritent mieux que cela.
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Monsieur le Président, je prends la parole à la Chambre aujourd'hui au sujet de la motion présentée par le gouvernement, qui porte sur la mission de combat contre le groupe État islamique, à laquelle le Canada participe. Cela dit, comme bien d'autres députés, j'aimerais d'abord remercier les membres des Forces armées canadiennes des services qu'ils rendent à notre pays. Je tiens aussi à souligner que je sais que mes collègues des deux côtés de la Chambre appuient sans équivoque nos militaires. Je sais que nous voulons tous ce qu'il y a de mieux pour le Canada et ses intérêts, mais que chaque parti estime qu'il existe différents moyens d'atteindre cet objectif.
Depuis longtemps, le Canada aide ses alliés à faire en sorte que le mal et la terreur ne puissent pas se propager partout dans le monde. Il est indéniable que c'est l'objectif que le groupe État islamique poursuit; il veut propager la terreur et sa sinistre idéologie partout dans le monde.
Je suis d'accord pour qu'on éradique le groupe État islamique, mais la motion dont la Chambre est saisie aujourd'hui ne vise pas cet objectif. En fait, elle affaiblit plutôt nos capacités de lutte contre le groupe État islamique et envoie des messages contradictoires à nos militaires sur le terrain, qui se battent pour nous protéger.
J'aimerais dissiper quelques mythes véhiculés par certains députés à la Chambre, qui prétendent que les mesures énoncées dans la motion permettent de lutter directement contre le groupe État islamique.
Commençons par le fait que le gouvernement veut mettre fin aux frappes aériennes contre les cibles de l'EIIS. Cette décision est tout simplement sans fondement. Je sais à quel point le gouvernement aime dire que ses politiques reposent sur des faits, mais dans ce cas-ci, les faits sont contre lui. C'est prouvé que les frappes aériennes constituent le moyen le plus sûr et le plus efficace d'éradiquer un ennemi, surtout un ennemi comme l'EIIS, qui est dispersé en petits groupes sur un immense territoire. Contrairement à l'EIIS, qui n'est actif qu'au sol et ne dispose d'aucune des technologies modernes, nous avons les moyens, en attaquant du haut des airs, de l'affaiblir considérablement sans jamais exposer nos militaires. C'est ce que font les Américains, les Britanniques et les Français. Tous ces pays contribuent à la mission aérienne contre l'EIIS. Seul le Canada fait bande à part.
Aucun de nos alliés ne nous a demandé de retirer nos chasseurs du combat. Au contraire, pas plus tard qu'hier, le général américain qui dirige la campagne aérienne de la coalition contre les djihadistes de l'EIIS, le lieutenant-général Charles Brown, a remis en question la décision du gouvernement. Voici ce qu'il a dit: « Dans un monde idéal, j'aimerais qu'un jour ou l'autre, les Canadiens reviennent dans le combat, mais je suis conscient que, pour ce faire, certaines décisions devront être prises localement, au Canada. » Ces décisions ne sont rien d'autre que des décisions de politique partisane que le gouvernement prend seulement parce qu'il en a fait la promesse pendant la campagne électorale.
Lors de la campagne électorale, le gouvernement avait promis que la hausse d'impôt qu'il imposerait n'aurait aucune incidence sur les recettes, mais il n'a pas tenu cette promesse. Il n'a pas non plus tenu ses promesses au sujet de l'accueil des réfugiés et de la taille du déficit. J'espère donc vraiment qu'il ne respectera pas sa promesse électorale de retirer nos CF-18 du combat. Il est triste de voir que le gouvernement libéral ne suit pas les directives des agents de renseignement et des fonctionnaires du ministère de la Défense, mais qu'il se fie plutôt à ce qu'il entend dans les coulisses politiques et les centres de crise.
Curieusement, alors que le gouvernement prévoit le retrait de nos avions de chasse, il envoie davantage de soldats canadiens sur le terrain. C'est dangereux pour les membres des Forces armées canadiennes, et pourrait leur faire perdre la vie. Envoyer plus de troupes canadiennes sur le terrain pour contribuer à la mission de formation et à la mission humanitaire, tout en réduisant nos capacités aériennes, rend nos soldats vulnérables. Cette décision crée un très dangereux précédent. Lorsque nous envoyons des Canadiens en mission, nous devons les soutenir avec tous les moyens à notre disposition. Nous ne pouvons pas les désavantager, ou les exposer à de plus grands dangers, pour respecter des promesses électorales.
Le gouvernement libéral a cependant décidé de déployer un plus grand nombre de Canadiens tout en réduisant considérablement la capacité que nous avons d'assurer leur sécurité. Il met nos forces terrestres à risque, non pas dans le cadre d'un plan cohérent, mais à cause d'une promesse électorale. Lorsqu'on leur demande pourquoi ils retirent nos chasseurs du combat, les libéraux répètent sans cesse qu'ils en ont fait la promesse durant la campagne. Leur décision n'est pas dans l'intérêt de nos forces ou de nos alliés; elle découle d'une promesse électorale.
Le Canada a la capacité de poursuivre ses frappes aériennes tout en offrant une aide humanitaire et de la formation. C'est ce qu'accomplit avec brio le personnel des Forces armées canadiennes depuis six mois maintenant.
Notre parti a répété maintes fois que nous ne nous opposons pas à l'augmentation du nombre de soldats au sol, mais à la décision de retirer nos CF-18.
La motion illustre à merveille l'incohérence des libéraux sur la question de la mission aérienne. Ils ne nous ont pas encore expliqué en quoi le retrait des CF-18 aidera la coalition à vaincre l'EIIS plus aisément. Le gouvernement libéral a beau prétendre s'opposer à la campagne de bombardement, les avions canadiens continueront de ravitailler ceux qui largueront les bombes et nous continuerons d'identifier les cibles à atteindre pour les avions alliés.
Pour ajouter à la confusion, alors que le gouvernement retire les CF-18, il est question de déployer quatre de nos hélicoptères Griffon. Nous ne savons pas pourquoi ces hélicoptères seront déployés ni de quelle façon ils seront utilisés en vue de l'élimination de l'EIIS. Le caucus conservateur a plusieurs questions à poser au gouvernement. Pourquoi ces hélicoptères seront-ils déployés? Seront-ils utilisés dans le cadre de combats et, le cas échéant, comment seront-ils utilisés? Quelles mesures de précaution seront prises pour protéger les pilotes et les membres d'équipage des tirs provenant des ennemis au sol, puisque nous n'avons plus de capacité aérienne?
Je sais bien que ce n'est pas la période des questions, alors je vais cesser d'en poser. Cependant, ces questions font ressortir les nombreuses lacunes et l'absence de clarté de la décision du gouvernement d'envoyer nos hélicoptères dans une zone de combat. Il importe aussi de mentionner que le fait de déployer nos hélicoptères alors que nous retirons nos CF-18 met en évidence le caractère illogique et irréfléchi du plan présenté par le gouvernement.
Qu'on me permette de dire qu'aucun de nos alliés n'appuie la décision du gouvernement libéral de mettre fin à la participation du Canada à la mission de frappes aériennes contre l'EIIS. Personne n'a demandé une telle chose au et personne ne se réjouit de cette décision, hormis le et son caucus.
Tandis que le se retire et se cache derrière nos alliés, ceux-ci mènent l'offensive contre l'EIIS. Le Canada a été snobé par nos alliés lors d'une récente rencontre de la coalition contre l'EIIS: le message est on ne peut plus clair. Il y a six mois, le ministre conservateur des Affaires étrangères organisait une réunion internationale à Québec pour discuter des volets militaire et politique de la mission contre l'EIIS. Aujourd'hui, nous n'avons même plus de place à la table.
Tandis que nos partenaires de la coalition redoublent d'efforts pour affaiblir et vaincre l'EIIS, le gouvernement libéral, lui, fait marche arrière. La décision de retirer les CF-18 est perçue par nos alliés comme un désengagement de la part du Canada, alors qu'il devrait plutôt les épauler.
Il est également évident que cette décision n'a absolument rien à voir avec la stratégie à long terme de lutte contre l'EIIS du Canada. Il s'agit plutôt d'une ruse politique orchestrée par le gouvernement et ses spécialistes des relations publiques.
Cette motion est une honte pour nos militaires et pour nos alliés; elle affaiblit notre position dans le monde. Pour ces raisons, je ne l'appuie pas.
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Monsieur le Président, c'est toujours un honneur de prendre la parole à la Chambre pour débattre de questions importantes pour tous les Canadiens. Je pense que notre responsabilité et notre engagement dans la lutte contre le groupe État islamique font partie des questions extrêmement importantes auxquelles les Canadiens et les parlementaires sont confrontés.
Je vais partager mon temps de parole, monsieur le Président, avec le député de .
Premièrement, j'aimerais remercier les courageux militaires de nos Forces armées canadiennes pour leur professionnalisme et leur dévouement en service. Je crois que je parle au nom de tous les députés si je dis que nous sommes extrêmement fiers de ce qu'ils accomplissent. En raison de leur réputation dans le monde, nous sommes honorés de nous dire Canadiens.
Nous avons dans l'Aviation royale canadienne parmi les meilleurs pilotes, le meilleur personnel au sol et les meilleurs techniciens du monde. Nous avons une histoire extraordinaire, des premiers jours de la Première Guerre mondiale jusqu'à aujourd'hui, en passant par les exploits de Billy Bishop et notre contribution à la Seconde Guerre mondiale, à la guerre de Corée et en Afghanistan. Nous avons la réputation d'être parmi les meilleurs combattants du monde.
Les courageux militaires des Forces armées canadiennes sont toujours disposés à entreprendre des tâches difficiles, notamment à affaiblir et à vaincre le groupe État islamique, un groupe terroriste qui commet des massacres, qui inspire des attentats terroristes dans le monde entier, et qui a déclaré la guerre non seulement au Moyen-Orient, mais au Canada et à ses alliés.
Nous avons apporté une contribution absolument énorme à la lutte contre le groupe État islamique. Nos hommes et nos femmes en uniforme ont protégé nos soldats, contribué à freiner la progression du terrorisme et joué un rôle essentiel dans la coalition. Je tiens à les remercier chaleureusement pour tout ce qu'ils ont fait.
Avant d'en venir aux détails de mon intervention, je trouve qu'il est vraiment important de mentionner que le débat que nous tenons à ce sujet est malhonnête. La vérité, c'est que le a annoncé qu'il avait déjà interrompu la mission des CF-18 avant même que le débat n'ait commencé. Il a manqué de respect à l'égard de la Chambre, de tous les députés et, surtout, de tous les Canadiens qui souhaitaient la tenue d'un débat complet et ouvert sur une question de cette ampleur. Ces derniers veulent qu'un véritable débat ait lieu à la Chambre des communes, mais ce n'est pas le cas parce qu'ils savent que la décision a déjà été prise.
Si le gouvernement et le pensent que les Canadiens ne s'intéressent pas au respect de la procédure établie, je les invite à en parler au gouvernement néo-démocrate de l'Alberta, qui a fait une erreur semblable en décembre lorsqu'il a présenté un projet de loi sur l'agriculture, puis a tenu des consultations, des débats et des réunions alors qu'on s'apprêtait à passer à l'étape de la troisième lecture du projet de loi. Que s'est-il passé? Tous les agriculteurs et les éleveurs de l'Alberta se sont montrés extrêmement vexés. Ils ont pesé très lourd dans la balance et se sont unis pour défendre leurs amis et leurs voisins. Les libéraux devraient en tirer une bonne leçon. Les Canadiens ne restent pas les bras croisés lorsque des décisions respirent la mauvaise foi et sont prises sans en débattre pleinement, en toute légitimité, à la Chambre des communes.
Il me paraît assez ironique de voir le gouvernement prendre une telle décision. L'année dernière, lorsque nous avons voté à la Chambre pour envoyer nos militaires en Syrie et en Irak, j'ai entendu beaucoup de récriminations dans le camp d'en face. Apparemment, nous n'avions pas suffisamment débattu des tenants et des aboutissants de notre action militaire contre le groupe État islamique. Pourtant, nous avions tenu un vrai débat et un vrai vote. Chaque député avait eu l'occasion de s'exprimer avant que la décision soit prise. Le gouvernement libéral, lui, ne nous a pas permis de le faire. Il devrait avoir honte d'agir ainsi.
Cette semaine, j'ai eu l'occasion de discuter avec plusieurs familles de militaires dans ma circonscription. Je voulais leur demander ce qu'elles pensent de la situation en Syrie et en Irak et de la motion présentée par le gouvernement libéral. Le message des militaires est très clair, et je ne pourrai jamais assez le souligner. C'est le temps ou jamais de combattre. C'est ce pour quoi ils ont été entraînés, pour lutter contre les atrocités commises par le groupe État islamique. Selon eux, s'il y a un moment où ils devraient risquer leur vie, c'est maintenant.
Ils comprennent que le groupe État islamique est une menace non seulement pour le Moyen-Orient, mais aussi pour les Canadiens au pays et à l'étranger. Ils veulent faire tout ce qu'ils peuvent pour protéger les Canadiens, mais pour cela, ils doivent participer au combat, à l'action. C'est pour ce travail qu'ils ont été entraînés, c'est ce qu'ils veulent faire. Ils disent que tous les militaires qu'ils ont rencontrés croient que nous devrions participer à la lutte contre le groupe État islamique.
Hier, la position du gouvernement libéral à ce sujet s'est réellement précisée. Une députée du Parti libéral a déclaré que la contribution de nos militaires à la lutte contre le groupe État islamique est symbolique. Je ne peux pas concevoir que la députée puisse manquer à ce point de respect pour nos militaires, qui risquent leur vie pour lutter contre l'un des groupes les plus abominables que nous ayons vus en une génération. Les libéraux disent que leur contribution est symbolique. J'estime qu'ils manquent totalement de respect envers nos militaires.
Nous devrions appuyer nos alliés du mieux que nous le pouvons. Par exemple, la Belgique offre les services de deux avions de chasse à la coalition; oui, seulement deux avions. La Belgique, elle, ne retire pas ses avions, et je ne pense pas que nos alliés affirment que la contribution de ce pays est purement symbolique. Si les libéraux croient vraiment que notre engagement et notre contribution à la coalition sont purement symboliques, pourquoi la motion qu'ils ont présentée ne prévoit-elle pas un accroissement du soutien aérien que nous offrons? Si les libéraux croient vraiment que nos efforts sont symboliques, pourquoi n'est-il pas question, dans la motion, de faire participer 12 CF-18 aux combats, au lieu de retirer les six CF-18 qui sont sur place en ce moment?
Cette députée a même mis en doute le fait que le groupe État islamique soit un groupe terroriste. Je trouve tout à fait ahurissant que le gouvernement actuel ne comprenne pas ce que représente véritablement ce groupe.
De plus, je trouve incroyable que le gouvernement ne soit pas en mesure de comprendre l'importance de la participation de nos CF-18 dans la lutte contre le groupe État islamique. Par exemple, nos CF-18 ont mené plus de 250 missions de bombardement et, au mois de février, ils avaient mené 249 missions contre des postes de combat du groupe État islamique, 83 contre du matériel et des véhicules lui appartenant et 24 contre des usines et des installations d'entreposage d'explosifs improvisés. Malgré ces réussites, nous retirons nos avions du combat.
Ce n'est pas seulement que nous retirons une ressource importante du combat, mais nous exposons aussi nos militaires sur le terrain à de plus grands risques. Les libéraux soutiennent que le fait de retirer les CF-18 n'exposera pas nos militaires sur le terrain à des risques accrus. Ce n'est tout simplement pas le cas.
Tout d'abord, en ce qui me concerne, je ne veux pas compter sur quelqu'un d'autre pour protéger les militaires canadiens. Je crois que c'est à nous que cette tâche incombe. Nos Forces armées canadiennes et l'Aviation royale canadienne s'entraînent ensemble. Elles communiquent entre elles. Elles savent qu'elles peuvent compter l'une sur l'autre. Le retrait des CF-18 représente un risque considérable pour la sécurité. Le gouvernement a réduit les capacités des Forces armées canadiennes. Six CF-18 ont la même portée dans un combat que 400 à 600 soldats sur le terrain. Qu'est-ce qui est plus sécuritaire? Est-ce 600 soldats sur le terrain ou 6 avions dans les airs? Selon moi, nos militaires seraient bien plus en sécurité et seraient exposés à moins de risque si les CF-18 continuaient de participer aux combats.
Ensuite, nos CF-18 sont les avions les plus perfectionnés parmi tous ceux utilisés par les alliés dans la coalition. Nos CF-18 sont dotés de capacités dont les avions de certains de nos alliés ne disposent pas. Cela signifie que nos forces aériennes pourraient exécuter certaines tâches que les autres forces aériennes dans la coalition ne seraient pas en mesure d'exécuter.
Enfin, nous pouvons moins facilement influer sur la planification des opérations. En retirant un élément aussi important de l'équation, nous ne pouvons plus prétendre jouer dans les ligues majeures, et nous risquons fort d'être mis sur la touche. Selon moi, les Canadiens ne veulent pas que leur pays soit mis sur la touche quand il est question d'un conflit de cette ampleur.
Il se peut également que nos militaires se trouvent coincés. Les règles d'engagement varient parmi nos alliés, tout comme les moyens de communication et très certainement les priorités. L'une des choses qui me tracassent particulièrement, là-dedans, c'est la communication entre nos CF-18 et nos forces terrestres. Je m'inquiète aussi de savoir que nous serons loin d'être une priorité pour les forces aériennes de nos alliés. C'est ce qui est arrivé en Afghanistan, dont nos CF-18 étaient aussi absents. Bon nombre des missions que nous avions proposées ont dû être retardées parce que nous devions attendre que les appareils alliés soient disponibles. J'espère seulement que nos militaires ne se retrouveront jamais en danger parce qu'ils n'étaient pas protégés du haut des airs. S'ils avaient l'assurance que nos CF-18 veillent sur eux, les soldats sur le terrain sauraient qu'ils constituent toujours la priorité numéro un de nos chasseurs, que l'Aviation royale canadienne couvre leurs arrières. Ils se sont entraînés ensemble, ils communiquent ensemble, et c'est un énorme réconfort moral pour les hommes et les femmes sur le terrain que de savoir que les CF-18 ne sont pas loin.
En terminant, je rappellerai que tout le monde veut que nos CF-18 demeurent sur place: nos militaires, nos alliés, mais surtout, la vaste majorité des Canadiens. Après toutes les promesses qu'il a rompues depuis 100 jours, pourquoi le gouvernement libéral tient-il mordicus à tenir celle-là, alors que le reste de la population ne partage pas son point de vue?
J'implore le et les députés de voter contre cette motion.
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Monsieur le Président, c'est un grand honneur pour moi d'être un des derniers députés à intervenir à la Chambre à cette heure tardive dans le cadre du débat sur une motion très importante concernant une question qui l'est tout autant.
Il est important de remercier d'entrée de jeu les courageux hommes et femmes des Forces canadiennes, notamment de l'Aviation royale canadienne, pour tout ce qu'ils ont fait jusqu'à présent dans l'exercice de leur mission. Il est tout aussi important de reconnaître les familles et êtres chers de ces membres des Forces canadiennes. Lorsque nos courageux hommes et femmes sont déployés, c'est souvent leurs êtres chers, les membres de leur famille, qui gardent le foyer en leur absence et leur donnent un soutien. Ces êtres chers et membres de la famille méritent notre respect et nos remerciements.
Les Canadiens et les Canadiennes en uniforme sont appelés à voyager aux endroits les moins accueillants et les plus inhospitaliers de la planète pour protéger les plus vulnérables, lutter contre le terrorisme et promouvoir les valeurs canadiennes. Le Canada ne serait pas le grand pays qu'il est aujourd'hui si ce n'était des sacrifices des courageux hommes et femmes qui ont porté l'uniforme.
Je suis ravi que le gouvernement ait soumis la question à la Chambre car j'estime qu'il est important que nous débattions en long et en large d'un déploiement militaire. C'est la convention qui a été ancrée dans ce merveilleux Parlement par le gouvernement précédent. Lorsque des décisions militaires d'importance devaient être prises, elles étaient soumises au Parlement pour qu'il puisse en débattre et les mettre aux voix.
Par conséquent, j'étais, à l'origine, ravi que le gouvernement présente la motion à la Chambre, jusqu'à ce que je me rende compte que les libéraux avaient déjà mis fin à la mission des CF-18. C'est pour le moins malhonnête et c'est décevant qu'ils ne respectent pas cette convention que ce merveilleux Parlement avait établie.
Le Canada ne doit pas rester passif sur la scène mondiale. Nous devons être un chef de file dans la protection des droits de la personne et dans la lutte contre le terrorisme. Nous devons défendre les droits des gens qui souffrent dans le monde et lutter contre ceux qui commettent des actes atroces et haineux contre les membres les plus innocents de nos sociétés.
Les Canadiens sont déçus de leur gouvernement et de son retrait de cette mission essentielle contre l'EIIS. En fait, en juillet dernier, le député de , qui était alors ministre des Affaires étrangères, a tenu ici au Canada une réunion internationale des pays qui contribuent à la lutte contre l'EIIS.
Le ministre des Affaires étrangères de l'époque était l'hôte de cette réunion. Transportons-nous maintenant à Paris, où une autre réunion des alliés engagés dans la mission contre l'EIIS s'est tenue récemment: le Canada n'a même pas été invité. Nous sommes passés d'un pays hôte à un pays qui ne reçoit même pas d'invitation à la réunion. Cela semble être une nouvelle tendance du gouvernement libéral en matière de politique étrangère.
C'est intéressant d'entendre le et les libéraux dire que la première chose qu'ils ont faite lorsqu'ils sont arrivés au pouvoir a été de proposer une baisse d'impôt pour la classe moyenne. En fait, ce n'est pas vrai. La première chose qu'a faite le premier ministre, c'est d'appeler le président Obama pour lui dire qu'il allait retirer nos CF-18 de la lutte contre l'EIIS. Voilà sa première incursion dans les relations et les politiques internationales. Il s'est retiré de la bataille.
Le Canada doit continuer de jouer un rôle de premier plan dans la lutte contre l'EIIS en Irak et en Syrie.
En apprenant le retrait de nos CF-18, Jabar Yawar, chef de cabinet et porte-parole du ministère des peshmergas au sein du gouvernement régional kurde, a déclaré qu'il s'agissait là d'une très mauvaise nouvelle pour les Kurdes, rappelant que le Canada était un important partenaire de la coalition et qu'il était d'une grande aide pour le Kurdistan.
Le Canada abandonne ses alliés dans la région. La décision de retirer les CF-18 canadiens n'est rien d'autre que la réalisation d'une promesse électorale irréfléchie. Il est particulièrement inquiétant que ni le , ni le , ni, en fait, aucun député d'en face n'ait vraiment expliqué pourquoi ou comment le retrait de nos avions de combat aide nos alliés. La nouvelle ligne de conduite du gouvernement n'est pas la meilleure stratégie pour combattre le groupe État islamique. De plus, elle entache la réputation du Canada sur la scène internationale.
Le plus déroutant, dans la position adoptée par le gouvernement, c'est que, tout en s'opposant à ce que les CF-18 continuent de participer aux bombardements, il prévoit que nos militaires et nos appareils collaboreront encore au ravitaillement des avions et au repérage de cibles pour la coalition internationale. Les libéraux veulent profiter du fait qu'ils donnent l'impression de retirer nos forces des opérations de combat, mais ils veulent quand même faire partie de la lutte. Il faudrait qu'ils sachent ce qu'ils veulent.
Lorsque les historiens analyseront la contribution du Canada et de ses forces à la lutte, je pense qu'ils trouveront que nous avons raté l'objectif sur ce point en particulier. Le retrait des CF-18 restera une grande pomme de discorde et une déception.
En novembre 2015, le musée commémoratif de l'Holocauste, aux États-Unis, a publié un rapport selon lequel le groupe État islamique avait commis un génocide contre la population yézidie en Irak. Toujours selon ce rapport, les combattants du groupe État islamique avaient commis des crimes contre l'humanité, procédé à un nettoyage ethnique et perpétré des crimes de guerre contre d'autres minorités. Pourquoi le gouvernement choisit-il de fermer les yeux sur tant de malfaisance?
Certains députés d'en face hésitent à utiliser le terme « génocide ». Or, c'est exactement de cela qu'il s'agit, et c'est précisément la raison pour laquelle le Canada et ses CF-18 devraient participer à la lutte. Après tout, les Canadiens sont toujours de cet avis. Récemment, le 6 février 2016, un sondage Angus Reid a révélé que 63 % des Canadiens aimeraient que le Canada poursuive la mission de bombardement, même que certains aimeraient qu'il l'intensifie. La population canadienne saisit l'importance de la lutte contre le groupe État islamique et d'une participation active des CF-18 à la mission.
Nous pouvons aussi être extrêmement fiers des hommes et des femmes qui font partie des forces aériennes. Le colonel Sean Boyle, qui a commandé une force opérationnelle aérienne en Irak d'avril à octobre 2015, a récemment confirmé que les missions de bombardement canadiennes n'ont fait aucune victime parmi les civils, ce qui en dit long sur l'habileté et le professionnalisme de nos courageux militaires. Pourquoi le gouvernement libéral veut-il retirer du combat nos pilotes de chasse les plus efficaces au lieu de les féliciter et de leur accorder un vote de confiance pour leur excellent travail et l'adresse dont ils ont fait preuve jusqu'à maintenant au cours de cette mission?
Retirer nos CF-18 de cette mission est une mesure de plus qui ternira notre image et réduira la présence canadienne sur la scène internationale. Les efforts que déploie le gouvernement pour tenter de normaliser les relations avec l'Iran nuisent eux aussi à notre réputation à l'étranger. Si le Canada n'est pas disposé à adopter une position ferme contre les pays et les groupes terroristes qui commettent des actes épouvantables, comme le groupe État islamique, il ne jouira plus d'autant de respect sur la scène internationale.
De plus, à partir de 2012, le gouvernement conservateur précédent s'est engagé à consacrer 1 milliard de dollars au développement humanitaire et à la stabilisation de la région, dans le cadre d'une approche multidimensionnelle pour lutter contre le groupe État islamique. En plus de l'effort militaire déployé avec les CF-18, il y avait aussi de l'aide humanitaire et de l'aide au développement pour les gens sur le terrain.
Nous ne pouvons fournir une aide humanitaire si nous n'offrons pas de soutien militaire. Nous ne pouvons bâtir la paix si nous ne sommes pas prêts à lutter pour la paix.
Le Canada doit montrer qu'il est prêt à défendre nos valeurs et nos libertés: la liberté d'expression, la liberté de religion, la liberté de réunion et d'association, l'égalité des femmes et la primauté du droit.
Les Canadiens comprennent l'importance de la responsabilité de protéger. Il ne suffit pas de parler des droits et des libertés; nous devons être prêts à défendre les personnes sans défense quand on nous le demande, non seulement en paroles, mais aussi par la force, lorsque c'est nécessaire. Lorsqu'on a affaire à un groupe aussi infâme que l'EIIL, la force est nécessaire.
Je suis fier de prendre la parole à la Chambre pour m'opposer à la motion présentée par le gouvernement libéral. En retirant maintenant les CF-18, les députés d'en face montrent qu'ils manquent de confiance envers les courageux militaires des Forces canadiennes. Je suis fier d'appuyer les hommes et les femmes de l'Aviation royale canadienne et de les féliciter de tout ce qu'ils ont accompli jusqu'ici dans la lutte contre le groupe État islamique. J'encourage le gouvernement à réévaluer la proposition et à laisser nos CF-18 participer au combat.
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Monsieur le Président, je n'aime pas la guerre, je n'aime pas les conflits et je n'aime pas me battre. J'ai entendu au cours des derniers jours plusieurs de mes collègues s'exprimer pour dire à la Chambre ce qu'ils pensaient de la guerre contre le groupe État islamique. Cette guerre n'en est pas une au sens traditionnel du terme, parce que l'ennemi n'a pas de pays.
D'ailleurs, c'est ce qui m'inquiète le plus avec ce qui se passe en ce moment en Syrie, en Irak, en Afrique, partout. Le nouvel ennemi du monde moderne n'a pas de pays. Qu'est-ce que cela signifie? Cela signifie que ce nouvel ennemi n'a rien à perdre. Si on le repousse, on ne fait que lui faire faire un pas en arrière dans un pays qui de toute manière n'est pas le sien.
Qu'importe où il se trouve, ce nouvel ennemi n'est pas chez lui. Qu'il brise, mutile, tue, viole tout sur son passage, cela lui importe peu, car ce ne sont pas des terres qu'il convoite, ce sont des âmes, et malheureusement, il n'a pas de territoire. Heureusement, il n'en a pas.
Je n'aime pas les guerres, je n'aime pas les conflits, je n'aime pas me battre. La question à laquelle nous devons répondre comme représentants du peuple canadien, c'est comment nous pouvons faire face à ce nouvel ennemi qui ne recrute pas ses soldats dans des centres de recrutement, mais dans des forums Internet, où se rassemblement malheureusement des personnes influençables, prêtes à croire quiconque leur promettra une vie heureuse sur cette terre ou ailleurs.
Ils n'ont pas de pays, ils n'ont pas de terre, ils n'ont que des ennemis qu'ils ont appris à haïr et à détester. Ils n'ont que des ennemis qu'ils doivent détruire, tuer, violer. Ces soldats n'ont rien à perdre que leurs illusions, et ils sont persuadés que mourir les mènera encore plus rapidement à la victoire sur leurs ennemis.
Le soi-disant État islamique est une menace pour le monde entier. Comme je le disais plus tôt, cette guerre qui, à première vue, n'a rien de comparable aux autres grands conflits que nous avons traversés avec courage au fil des siècles, est insidieuse. Notre ennemi peut choisir n'importe quel champ de bataille. Personne n'est à l'abri. Nous l'avons vu ici même, chez nous, au Canada.
Heureusement pour nous, notre ennemi a fait le choix de se concentrer sur un endroit bien précis en appelant aux armes tous ses sympathisants, espérant profiter du désarroi d'une population et de la désorganisation des territoires déjà en guerre pour se donner une crédibilité et un territoire. C'est un territoire qu'il vole sans vergogne aux populations locales.
Nous avons la chance unique de vivre dans un pays où il est encore possible de mener une vie sans guerre. J'en suis très reconnaissant. Même si tout allait bien, le Canada n'est pas à l'abri. On le sait, des Canadiens sont morts ici, victimes de cette guerre immonde. Cette guerre que je n'aime pas, il faut la faire. Il ne faut pas se fermer les yeux. L'océan et les milles terrestres qui nous séparent du champ de bataille ne nous mettent pas à l'abri.
Tant et aussi longtemps que ces soldats sans pays croiront à leurs chances de remporter la guerre, ils continueront de s'acharner sur des populations innocentes. Malheureusement, récemment, le soi-disant État islamique a remporté une victoire en raison de notre propre faiblesse. Un membre de la coalition a décidé de se retirer de la zone de combat. Sans avoir largué une seule bombe sur son pays, le soi-disant État islamique lui a fait plier les genoux. Plus le conflit sera long, plus le soi-disant État islamique remportera ce genre de victoires.
Malheureusement, la décision de ce gouvernement de retirer les CF-18 de la mission est le genre de victoire que cherche le groupe État islamique. Pour des raisons purement électoralistes, le gouvernement libéral leur a accordé cette victoire morale. Il est encore temps pour le gouvernement de changer les choses et de retirer cette victoire morale qu'il a procurée au groupe État islamique. C'est en maintenant sur place nos CF-18 que nous enverrons le bon message au groupe État islamique.