La Chambre reprend l'étude, interrompue le 30 janvier, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la troisième fois et adopté.
:
Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole au sujet de ce projet de loi. Je félicite mon collègue le député de , qui a fait un travail remarquable concernant ce projet de loi et qui a également adopté une approche très constructive à son sujet.
Le projet de loi est la Loi modifiant la Loi sur la sécurité automobile et une autre loi en conséquence. Cependant, ce qui importe vraiment, c'est la possibilité d'imposer des rappels de voitures pour les Canadiens.
Le problème, c'est que le projet de loi ne fait pratiquement rien pour corriger la situation; c'est décevant. C'est même époustouflant, compte tenu des tragédies survenues et des rappels historiques des fabricants automobiles. Présentement, le scandale des coussins gonflables Takata affecte de nombreux véhicules automobiles, et le Canada a dû se mettre à genoux pour demander d'être inclus. Nous n'avons aucun droit en matière de protection de la sécurité des consommateurs et le projet de loi n'offre qu'une réponse édulcorée. J'en suis plutôt sidéré.
Le député de a proposé 15 amendements au comité et aucun n'a été accepté par les libéraux, ce qui est étonnant. Avant les dernières élections, le gouvernement conservateur avait déposé un projet de loi sur les rappels des fabricants automobiles. C'était le projet de loi si je ne m'abuse. Le projet de loi à l'étude est une reformulation du projet de loi des conservateurs. Il n'est donc pas surprenant que ceux-ci n'aient eu que deux amendements à y proposer.
Cependant, pendant la campagne électorale, les consommateurs m'ont dit qu'ils veulent voir davantage de mesures de protection du consommateur et de l'environnement. Ce projet de loi est une gifle au visage. Sans compter que le problème prend encore plus d'envergure compte tenu que Volkswagen est accusé de manipulation de véhicules et procède à un rappel. Cela fait l'objet d'une enquête criminelle non seulement aux États-Unis, mais également ailleurs dans le monde. Il y a aussi le scandale des coussins gonflables Takata. Ce sont là d'excellents exemples des normes actuelles, que le Canada n'a pas et n'obtiendra pas au moyen du projet de loi. C'est absurde. Le projet de loi améliorera à peine la situation des rappels de véhicules automobiles.
La toute première chose à reconnaître, c'est qu'il s'agit d'un important problème de protection du consommateur et de l'environnement qui devrait tous nous préoccuper, au même titre que la capacité concurrentielle du Canada.
C'est d'autant plus important que nos capacités sont réduites alors que nous sommes en train de vivre une nouvelle révolution dans le secteur de la fabrication d'automobiles. Plus que jamais, nous dépendons des fabricants étrangers pour produire les véhicules nécessaires à une économie moderne et au transport. Cela a des effets sur l'air que nous respirons, sur notre sécurité et sur notre capacité à soutenir la concurrence mondiale. À cause de l'inaction des gouvernements conservateurs et libéraux successifs dans les dossiers du secteur automobile et des pratiques commerciales, le Canada a chuté du deuxième au dixième rang mondial au chapitre du montage d'automobiles. Conséquence: nous dépendons de plus de l'importation de véhicules étrangers. Cela devrait nous amener à exiger plus de comptes parce que les conseils d'administration des entreprises à Pékin, à New York, à Washington et à d'autres endroits en Europe sont pratiquement les seuls à prendre des décisions qui touchent les Canadiens et leurs familles lorsqu'il s'agit notamment de la sécurité, des choix qui s'offrent aux consommateurs et de la dégradation de l'environnement attribuable à l'utilisation des automobiles et des autres véhicules qui sont produits.
Il est ahurissant que nous ne cherchions pas à jouer un rôle de premier plan à cet égard. Il suffit de penser aux problèmes liés aux logiciels et à leur manipulation, à la difficulté à cerner les problèmes ainsi qu'aux conséquences de tout cela. Ce devrait être une raison suffisante pour que nous soyons plus proactifs dans ce dossier.
Comme l'a souligné le député de , le projet de loi accorderait au ministre le pouvoir de lancer un rappel, mais il permet aussi de prendre en catimini des décisions sur des questions qui ne seront jamais soumises au Parlement. Le pourra donc prendre seul des décisions et conclure en secret des ententes parallèles dont nous ne connaîtrons jamais l'existence. Voilà qui donne à réfléchir.
Je me suis beaucoup impliqué dans les dossiers concernant la sécurité publique, tout particulièrement pour ce qui est de la Toyota Prius et de Volkswagen.
Dans le cas de la Prius, Toyota a nié les faits. La société a dit qu'un logiciel causait un problème de freins sur ses véhicules. Il en a résulté des accidents qui ont coûté la vie à des gens et toutes sortes d'autres problèmes. L'affaire a fait grand bruit aux États-Unis. La sécurité des véhicules Toyota était beaucoup plus avancée aux États-Unis qu'au Canada. Hélas, ce projet de loi ne permettra pas vraiment d'améliorer la situation au Canada. En fait, il est tellement modeste que, au Canada, les consommateurs et les défenseurs de la sécurité publique obtiendront beaucoup moins qu'aux États-Unis.
Les dirigeants de Toyota se sont rendus à Washington, où ils ont présenté leurs excuses devant le Congrès et le Sénat. Ils n'ont jamais fait cela au Canada. Ils ont sciemment induit en erreur les gens qui ont acheté leurs véhicules et qui les ont utilisés pour aller au soccer, à l'école et au travail. Les États-Unis ont pris la situation beaucoup plus au sérieux. Qu'est-ce qui en est ressorti? À la suite de la décision prise dans l'affaire Toyota, il y a désormais plus de recherche et de développement. Les consommateurs ont eu droit à un meilleur traitement aux États-Unis qu'au Canada. On a aussi constaté un plus haut degré de reddition de comptes et de responsabilité aux États-Unis qu'ici. Étant donné la loi actuelle, le Canada sera aux prises avec un problème sur le plan de la reddition de comptes.
Si on examine le problème des coussins gonflables de Takata, on constate que, à l'heure actuelle, il ne peut y avoir de rappel. Si le projet de loi dont nous sommes saisis était adopté et qu'on exigeait un rappel en vertu de celui-ci, le ministre pourrait conclure une entente secrète avec Takata et il n'y aurait aucune conséquence. Nous ne le saurions pas. Rien ne transparaîtrait. Aucun rapport annuel ne serait présenté au Parlement du Canada comme le souhaite le député de .
Pourquoi les libéraux s'opposeraient-ils à cela? Pourquoi ne comprendraient-ils pas le simple fait que les contribuables s'attendent à ce que le les protège, protège leur famille et assure leur sécurité tout en veillant à ce qu'il y ait une reddition de comptes à l'égard des produits qu'ils achètent, particulièrement compte tenu du prix de ces produits. Pourquoi les libéraux n'accepteraient-ils pas de présenter des rapports annuels au Parlement, à tout le moins pour cerner les problèmes, préciser comment le ministre y a réagi et quelles mesures il a prises au nom des Canadiens, en matière de sécurité, de protection des consommateurs et d'exigences en matière de reddition de comptes de la part des entreprises étrangères?
J'ajoute une mise en garde. Mon père, qui est récemment décédé, a occupé un poste de direction chez Chrysler pendant de nombreuses années. Ma famille a été directement témoin de l'érosion de la haute direction canadienne de l'entreprise au fur et à mesure qu'un nombre croissant de dirigeants étaient mutés aux États-Unis. Chrysler avait auparavant un président canadien. Yves Landry a été un de ses plus grands chefs de file canadiens. D'autres lui ont succédé. Finalement, le Canada est devenu un lieu de formation indirect pour les hauts dirigeants américains de l'entreprise. Une succession d'entre eux est passée par le Canada.
Une foule de raisons ont modifié la réalité de l'industrie automobile. Cependant, nous sommes aujourd'hui confrontés à la perspective de décisions étrangères partiales susceptibles d'influencer les consommateurs canadiens et de leur nuire. Les députés qui s'intéressent à la question peuvent se reporter au scandale de Volkswagen. Cette société a délibérément élaboré un stratagème pour induire en erreur non seulement le public mais également les agences de transport qui faisaient l'évaluation de véhicules Volkswagen munis de dispositifs de contrôle des émissions destinés à fausser les résultats. La Volkswagen a agi ainsi pour offrir des véhicules prétendument à « diesel propre ». Ce scandale a fait l'objet de nombreux documentaires et poursuites judiciaires.
Cependant, une culture manipulatrice complète dirigée par la société, ce qui frôle le crime organisé, a induit les consommateurs, les ministères et les organismes en erreur à propos des produits mis en circulation, lesquels avaient une incidence sur la qualité de l'air. C'est vrai. Cela se produit encore à l'heure où l'on se parle.
Selon le scénario présenté au Parlement, le ministre des Transports pourrait conclure une entente ponctuelle avec les sociétés s'il le désire, et nous ne saurions jamais pourquoi. Nous ne serions jamais informés des décisions ni ne saurions à quand remonte le problème. C'est inacceptable. Le ministre des Transports doit être la personne qui protège les Canadiens des tentatives organisées d'une industrie ayant de telles pratiques à son dossier. Beaucoup n'ont pas cette culture et n'adoptent pas ce genre de pratique. Toutefois, quand on examine la liste des rappels des sociétés de l'industrie automobile depuis des générations, on constate que cela fait malheureusement partie du bilan.
Pour veiller à ce qu'un véhicule fabriqué avec cinq tonnes d'acier et de verre soit sécuritaire en tout temps, il faut pouvoir exiger des comptes à certaines personnes. Bon sang, on s'attendrait au moins à ce que, du point de vue de la protection du consommateur et du revenu disponible, on veuille sincèrement faire en sorte que les véhicules sont sécuritaires, que les gens en auront pour leur argent et que cela se reflétera dans les modalités convenues. C'est un achat qui se paye sur plusieurs années. Ce n'est pas le genre de décision qu'on prend à la légère ni le genre d'achat qu'on fait sans réfléchir et qu'on regrette par la suite. Les gens investissent leur revenu dans un véhicule, dont ils se servent pour amener leur bébé ou leurs proches avec eux, pour aller travailler ou se divertir, ou pour faire leur métier. C'est l'un des achats les plus coûteux qu'une personne puisse faire, et le véhicule perd une grande partie de sa valeur marchande dès qu'on l'achète. Les gens disent que l'achat d'une voiture est un investissement, mais c'est faux. Ils ne récupéreront jamais la valeur de cette dépense, à moins qu'il s'agisse d'une voiture de luxe qu'ils gardent pour la léguer aux prochaines générations. Le véhicule perd de sa valeur dès qu'il quitte le stationnement.
Ce à quoi je veux en venir est qu'il incombe au gouvernement de veiller à ce que ce produit conserve une certaine valeur. Je suis fier du caucus néo-démocrate, qui m'a appuyé pendant de nombreuses années afin que le droit de réparer soit prévu dans la loi. J'ai lutté pour cela. C'est là une des raisons pour lesquelles nous avons besoin de plus de transparence. En fin de compte, le droit de réparer a été prévu dans une entente volontaire qui a été appuyée par la Chambre des communes. Une entente volontaire est un peu comme réussir un placement plutôt qu'un touché. Au moins, elle renferme certains éléments, et c'est ce que voulait l'industrie.
Or, ce qui s'est passé, c'est que les constructeurs automobiles traitaient le Canada différemment, surtout comparativement aux États-Unis, en ce qui concerne la réparation des véhicules. En plus de se répercuter sur la sécurité, cela avait aussi un effet sur les émissions du véhicule et notre choix en tant que consommateurs. À Windsor, je pouvais faire réparer mon véhicule à Detroit, au Michigan. Je n'avais qu'à faire deux kilomètres et à traverser la frontière. Je ne pouvais cependant pas le faire réparer à Windsor, même s'il ne s'agissait que d'un programme électronique qui aurait pu être envoyé à une entreprise de Windsor pour quelques sous seulement. Le programme ne pouvait pas être envoyé au Canada parce que, selon la loi sur la protection environnementale américaine, les compagnies doivent fournir les programmes, les pièces, les outils ou la formation au marché secondaire.
Par exemple, on a même empêché Canadian Tire, les petits garages, les moyennes entreprises familiales et toutes sortes d'établissements du même genre de se procurer la formation, l'équipement et les logiciels nécessaires. Une fois de plus, la situation devient problématique. Les fabricants ont tout bloqué.
Qu'est-ce que cela signifie? Cela signifie que les véhicules au Canada sont restés plus longtemps sur la route sans qu'il y ait d'approbation ni d'amélioration en matière de sécurité au cours d'une maintenance. Les véhicules ont produit davantage d'émissions et ils ont offert un moins bon rendement. Il a été plus complexe de régler les problèmes en question. Les consommateurs ont dû payer plus cher en se rendant chez un concessionnaire.
Ce n'est pas comme s'il n'existait pas de mesures pour traiter avec une industrie qui s'est parfois montrée têtue. Bon nombre de ces organismes et de ces entreprises se sont enfin présentés à la table de négociations. Je les félicite. À ce moment-là, il y a eu General Motors. Il y a eu Ford et, par la suite, Chrysler. Néanmoins, il a fallu beaucoup de temps. J'ai consacré deux ans de ma vie à faire avancer ce dossier au Canada.
Maintenant, nous avons d'autres problèmes. C'est une autre histoire, mais elle est intimement liée à la situation actuelle. Selon moi, lorsqu'on fait un achat de cette ampleur, un achat qui a une incidence aussi importante sur nous, sur nos proches et sur la sécurité des Canadiens, la meilleure chose que le puisse faire, c'est faire preuve de transparence pour l'ensemble du Canada.
Lorsque nous examinons certains des détails du projet de loi, nous devons nous demander pourquoi. Qu'a fait le ministre? Il a atténué certains des amendements proposés portant sur les rappels et les coûts. À bien des égards, il n'y a pas de montants maximaux et minimaux pour les amendes et les sanctions dans le projet de loi. Elles s'élèvent à des centaines de milliers de dollars. Étant donné le coût du défaut et de sa réparation, les conséquences possibles, le processus de rappel et les inconvénients que cela représente, il est inconcevable que nous imposions de si faibles amendes.
Les sanctions pécuniaires sont plafonnées à 4 000 $ pour une personne et à 200 000 $ pour une entreprise. C'est ahurissant. J'aimerais pouvoir dire qu'il s'agit d'une tape sur les doigts, mais les contrevenants ne le remarqueraient même pas. Ils ne ressentiraient rien. Nous parlons d'entreprises multimilliardaires.
Le montant des sanctions envoie le message que le Canada ne prend pas la question au sérieux. Voilà ce que nous disons aux entreprises. Le plus grand problème à cet égard est le simple fait qu'un amendement avait été proposé par le député de . Il était conforme non seulement aux attentes des consommateurs, mais aussi aux amendes et aux sanctions imposées aux États-Unis.
Nous parlons de la réciprocité des échanges commerciaux, des éléments connexes et des biens de consommation qui sont transportés dans les deux sens entre le Canada et les États-Unis. J'habite près de la frontière, et je peux dire que, si nous entendons embarquer dans un régime de marché comme celui-ci, nous devrions au moins recevoir ce que nos voisins du sud reçoivent. Nous devons toujours nous conformer aux normes étasuniennes pour ce qui est des différents produits et services du secteur automobile. C'est excellent de le faire, car nous avons une industrie intégrée. Les véhicules sont transportés des deux côtés de la frontière. Cependant, les consommateurs canadiens doivent recevoir au moins la même réciprocité. Le prix affiché est à peu près le même, et peut-être un peu plus élevé au Canada. Ainsi, nous devrions avoir droit aux mêmes composants, aux même pare-chocs, aux mêmes modalités d'assurances et au même service à la clientèle. Ce serait l'approche raisonnable, puisque nous devons en fait payer la note.
Le ministre n'en a rien fait à l'égard de ce projet de loi. Il y a même inclus une limite de temps de deux ans pour ce qu'il peut faire. Il s'est menotté inutilement. Nous avons déjà vu ce genre de scénario avec Volkswagen, où nous avons constaté 10 ans de duperie concernant le diésel dit « propre ». Cela se produit, et depuis longtemps. Ce n'est pas un phénomène récent.
Les néo-démocrates sont très préoccupés par la situation. Il n'y a même pas de solution temporaire.
:
Monsieur le Président, j'aimerais prendre la parole sur le projet de loi . Le gouvernement s'efforce d'améliorer continuellement la Loi sur la sécurité automobile parce qu'il a à coeur la sécurité du public canadien.
La Loi sur la sécurité automobile et le régime lui-même comprennent des exigences qui doivent être respectées. Il peut s'agir d'exigences techniques détaillées, comme les normes réglementaires pour les systèmes de signalisation. Il peut également s'agir d'exigences liées aux processus, notamment en ce qui concerne la façon et le moment opportun d'aviser le gouvernement d'une défectuosité découverte récemment ou les normes de documentation quant à l'importation d'un véhicule. La mesure législative comprend aussi des outils pour l'application de ces exigences.
Le gouvernement estime que la sécurité est d'importance capitale. Le projet de loi permettra d'améliorer et de garantir la sécurité automobile pour les Canadiens en prévoyant un nouveau processus moins contraignant pour donner suite aux contraventions à la loi et favoriser le respect des normes ainsi que de la loi et de son règlement d'application.
Depuis l'entrée en vigueur de la Loi sur la sécurité automobile en 1971, la seule option dont disposait Transports Canada pour donner suite aux contraventions à la loi ou à son règlement d'application était de porter des accusations criminelles. Même si le recours aux accusations criminelles est indiqué dans le cas de contraventions graves, cela peut être une réponse exagérée dans le cas de nombreuses infractions mineures. Cette situation fait en sorte qu'il est difficile d'appliquer la loi dans le cas de nombreuses infractions mineures parce que le processus est trop radical par rapport à l'infraction. En utilisant le mécanisme proposé pour les infractions mineures, le temps précieux des tribunaux pourra servir à examiner d'autres questions importantes.
Ainsi, le projet de loi prévoit notamment l'établissement d'un régime de sanctions administratives pécuniaires qui vise à encourager les entreprises à se conformer aux règles. Il s'agit d'un mécanisme efficace et efficient, beaucoup moins onéreux qu'une poursuite pénale. On pourrait comparer ces sanctions administratives pécuniaires aux contraventions que peuvent recevoir les automobilistes. Quand une personne ou une entreprise ne se conforme pas à la loi ou au règlement, le ministère peut imposer une amende ou une sanction administrative pécuniaire préétablie pour l'encourager à les respecter à l'avenir.
Des sanctions pécuniaires font également partie des mécanismes de conformité et de sécurité prévus par d'autres lois relatives à Transports Canada, comme la Loi sur la sûreté du transport maritime, la Loi sur l'aéronautique et la Loi sur la sécurité ferroviaire. D'autres lois fédérales prévoient aussi des sanctions administratives pécuniaires, dont la Loi canadienne sur la sécurité des produits de consommation.
L'ajout de sanctions administratives pécuniaires à la Loi sur la sécurité automobile serait donc conforme aux autres cadres fédéraux sur la sécurité des transports, et il permettrait également une meilleure harmonisation des règles canadiennes et des règles américaines sur la sécurité automobile. Signalons que les États-Unis ont recours à des sanctions au civil pour encourager le respect des règles en matière de sécurité automobile.
Le régime des sanctions administratives pécuniaires proposé pour la Loi sur la sécurité automobile prévoit des amendes maximales. Dans le cas d'une personne, le montant maximal de la sanction est de 4 000 $, et dans le cas d'une entreprise, le montant maximal de la sanction est de 200 000 $. Il est compté une violation distincte pour chacun des jours au cours desquels se commet ou se continue la violation. De plus, une violation s'applique séparément à chaque véhicule impliqué. En conséquence, selon l'étendue et la nature de la violation, des amendes cumulatives importantes peuvent être imposées aux entreprises si elles ne respectent pas le régime de sécurité.
Le projet de loi propose des amendes maximales. La sanction devant être imposée pour chaque violation sera fixée avec le processus de réglementation du gouvernement du Canada. Elle ne dépassera pas les valeurs maximales énoncées. Les sanctions peuvent s'accumuler. C'est pourquoi les changements proposés à la loi prévoient la possibilité d'établir un plafond ou un niveau maximal de sanctions accumulées dans les règlements. Il est intéressant de noter qu'en 2015, les États-Unis ont fait passer leur plafond de 35 millions $ à 105 millions $.
En définissant des niveaux de sanctions et des plafonds précis dans le règlement, cela nous permet de conserver une marge de manoeuvre pour modifier le programme au besoin de façon ouverte, transparente et facile.
En ce qui concerne le processus de sanctions administratives pécuniaires, les agents de l'autorité de Transports Canada trancheraient en fonction de la nature de la violation afin de déterminer si une sanction administrative pécuniaire doit être imposée, ou non, et en avertiraient l'entreprise ou la personne.
Les entreprises et les particuliers pourront en appeler d’une sanction administrative pécuniaire. Le Tribunal d’appel des transports du Canada sera l’organisme compétent en la matière. Le projet de loi comprend également les changements à apporter au Tribunal d’appel des transports du Canada afin que celui-ci ait cette compétence. Dans les 30 jours après avoir reçu l’avis de contravention, l’entreprise ou le particulier qui n’est pas d’accord avec la sanction pourra déposer une requête en révision, qui permettra de déterminer s’il y a eu ou non infraction. Dans l’affirmative, le Tribunal aura le pouvoir de déterminer le montant de la sanction à payer.
Au premier niveau, l’appel sera jugé par un arbitre du Tribunal d’appel des transports du Canada. Le ministère et le contrevenant auront tous deux la possibilité de présenter des témoignages écrits ou de faire valoir leurs arguments en personne. Suite à la décision prise à l’occasion de ce premier processus d’examen, le contrevenant ou le ministère aura la possibilité de faire un autre appel. En l’occurrence, trois arbitres du Tribunal entendront les témoignages afin d’évaluer l’appel et rendront un jugement final. Comme toujours, l’accusé aura la possibilité de recourir en dernier ressort à la Cour fédérale.
Les processus d’examen et d’appel garantiront l’équité et la transparence lorsque des sanctions administratives pécuniaires sont utilisées pour obtenir la conformité.
L'ajout d'un régime de sanctions administratives pécuniaires contribuera à la mise en place d'un processus d'application de la loi par étape allant de la pénalité aux poursuites pénales. Ce processus par étape a été conçu pour régler les problèmes de non-respect de la Loi sur la sécurité automobile de manière efficace et juste. Il facilitera la vie de toutes les parties ayant à voir avec les contraventions à la loi ne relevant pas du droit pénal.
Les mesures présentées aujourd'hui sont très importantes. Il s'agit d'une série exceptionnelle de changements nécessaires à la Loi sur la sécurité automobile qui viendra renforcer les outils, les mesures d'application de la loi et les exigences imposées à l'industrie et contribuera à la sécurité des Canadiens.
Ces changements ne visent pas à punir l'industrie, mais plutôt à protéger les Canadiens. Pour les entreprises qui continuent à être socialement responsables et qui ont la sécurité de leurs clients et des Canadiens à coeur, cela ne changera pas grand-chose. Dans le cas des entreprises qui négligent leurs responsabilités en ce qui concerne leurs produits, le aura ces outils à sa disposition pour demander des comptes à ces entreprises et protéger les Canadiens.
:
Monsieur le Président, je suis très heureux de vous revoir, ainsi que tous mes collègues, en cette première semaine du retour des travaux parlementaires en 2018. C'est avec plaisir et bonheur que je vais partager mon temps de parole avec ma collègue et estimée députée de .
Je suis bien heureux de prendre la parole au sujet de ce projet de loi, qui vise essentiellement à donner encore plus d'autorité au concernant la sécurité et la qualité des véhicules produits et vendus, surtout, au Canada, puisqu'il est directement question des rappels automobiles. Lorsqu'un véhicule présente un problème de conception, le fabricant automobile doit faire un rappel.
Nous allons démontrer que cette situation ne date pas d'hier, qu'il existe déjà des remparts bien présents pour assurer la qualité de nos automobiles, sans parler des pouvoirs du ministère des Transports en la matière, et que, bien que la situation se soit aggravée d'une certaine façon, elle s'est aussi améliorée d'une autre façon. On verra pourquoi il y a cet équilibre. Il y aura également un historique démontrant qu'on a fait beaucoup de chemin depuis le triste événement qu'on a appelé le « mémo de Pinto ».
[Traduction]
Nous parlons de voitures et de sécurité. À première vue, on pourrait penser que la question concerne seulement les travailleurs de l'industrie automobile. Nous parlons d'un très grand nombre de travailleurs canadiens à Mississauga, à Windsor et à Oshawa, des villes canadiennes où on fabrique des voitures depuis de nombreuses années grâce à l'excellent accord conclu entre le président américain Lyndon B. Johnson et le premier ministre Pearson dans les années 1960. Avant cela, le très honorable John George Diefenbaker avait ouvert la voie en négociant le Pacte de l'automobile avec les États-Unis. Cependant, ce ne sont pas que les travailleurs de l'industrie qui sont touchés par la question. Elle concerne tous les Canadiens qui possèdent une voiture.
[Français]
On peut penser que ce projet de loi concerne les constructeurs automobiles, soit les gens qui travaillent directement dans la construction automobile. Comme on le sait, dans notre pays, ils sont concentrés dans le Sud de l'Ontario, que ce soit dans les villes de Windsor, d'Oshawa ou de Mississauga. Or ce projet de loi concerne tous les Canadiens, d'un océan à l'autre, qui sont propriétaires d'un véhicule automobile.
Force est d'admettre qu'avec les scandales que l'industrie a connus au cours des dernières années, pour ne pas dire des derniers mois, avec les rappels massifs et le trucage qui s'est fait sur certains véhicules, les gens ont le droit d'avoir l'heure juste. C'est une question de qualité et de sécurité.
Dans mon introduction, je faisais état de signaux un peu contradictoires. En effet, on sent qu'un problème existe par rapport au rappel d'automobiles, mais par ailleurs, on sent que l'industrie automobile elle-même s'est beaucoup autodisciplinée. Voici les chiffres: en 2015, 5 millions de véhicules ont été rappelés au Canada. C'est un chiffre énorme, d'autant plus que l'on a constaté une augmentation de 74 % entre les années 2010 et 2015.
On constate que la complexité des nouveaux véhicules est un facteur important. Les voitures d'aujourd'hui n'ont pas les mêmes composantes et ne sont pas tout à fait construites comme celles des années 1960, qui comprenaient une carrosserie, un moteur, des pneus, un petit peu de direction; cela fonctionnait. Je caricature, bien entendu. Force est d'admettre qu'aujourd'hui, avec tous les ordinateurs à l'intérieur des véhicules, avec toutes les pièces ultra-délicates et ultra-raffinées, ne serait-ce que pour la suspension ou la direction, les véhicules sont beaucoup plus complexes à assembler. C'est pour cela qu'existent ces nombreux robots — et chacun peut se féliciter de leur qualité — qui fabriquent les véhicules dans les usines des municipalités du Sud de l'Ontario, dont le parlais tout à l'heure.
Alors qu'on voit une augmentation très forte du nombre de véhicules rappelés au Canada, on constate aussi que depuis 1993, il n'y a pas eu de poursuite légale concernant des rappels effectués par les compagnies manufacturières.
Au même plan, on peut constater que de 2010 à 2016, 318 rappels ont été faits par les compagnies elles-mêmes, avant d'avoir un avertissement du ministère des Transports ou d'autres autorités compétentes. Qu'est-ce que cela veut dire? Cela veut dire que oui, les rappels sont plus nombreux, parce que les véhicules sont plus complexes à fabriquer et plus difficiles à concevoir, et donc ils ont plus de difficulté à survivre dans cet environnement. Par ailleurs, on voit que l'industrie s'est beaucoup disciplinée et qu'elle s'est autoanalysée de façon rigoureuse.
À notre avis, l'industrie fait ses devoirs, mais nous ne sommes pas contre le fait que le ministère des Transports se donne du muscle supplémentaire pour s'assurer que l'industrie les fasse bien.
De triste mémoire, on se souviendra qu'il y a une quarantaine d'années, l'industrie automobile avait été frappée de plein fouet par ce que l'on avait appelé le scandale de la Pinto, ce petit véhicule automobile bon marché qui, malheureusement, ne fonctionnait pas fort quand venait le temps des accidents. Cela avait conduit, de triste mémoire, à ce qu'on avait appelé le Pinto Memo. En effet, le fabricant automobile avait analysé la différence entre le coût que pouvait engendrer le rappel et le coût de ne faire aucun rappel. Rappelons que la Pinto avait, dans sa conception même, un problème majeur: le réservoir d'essence était situé tout près de l'arrière du véhicule et donc si par malheur quelqu'un entrait en collision avec l'arrière du véhicule, il y avait explosion et cela menait à des décès tragiques. Il en est d'ailleurs survenus.
Constatant cela, les autorités de l'époque de la compagnie qui manufacturait la Pinto avaient fait une évaluation, que l'on avait appelée le Pinto Memo. Ils avaient conclu que si jamais on rappelait tous les véhicules pour corriger le défaut, cela coûterait 137 millions de dollars et que si on ne faisait rien, il en coûterait 49,5 millions de dollars à la société, à cause des décès et de tout le reste. Quand tout cela a été rendu public dans un procès célèbre en 1977, aux États-Unis, l'industrie automobile, toutes entreprises confondues, était pour le moins gênée, c'est le moins que l'on puisse dire. Cela avait engendré une prise de conscience de la part des constructeurs automobiles qui ont compris qu'elles devaient agir différemment.
[Traduction]
En raison de la très triste affaire du « Pinto memo » dans les années 1970, l'industrie d'aujourd'hui prend les défauts très au sérieux, même s'il y a eu quelques difficultés au cours des dernières années avec le scandale du diésel chez certains fabricants d'automobiles.
[Français]
Comme je le disais tout à l'heure, le projet de loi donne un peu plus de muscles au pour agir si, par malheur, il perçoit une difficulté. Il peut ordonner un rappel et des analyses plus sévères que ce qui est prévu par la loi actuelle.
Il faut comprendre qu'en soi cela n'est pas vraiment nouveau. Alors qu'en d'autres temps nous exercions le pouvoir dans ce pays, la députée de , agissant à titre de ministre des Transports, avait posé les jalons de l'actuel projet de loi, avec un projet de même essence -- sans faire de jeu de mots, bien sûr. Il vise les mêmes résultats, c'est à dire donner plus d'autorité et de pouvoir au ministère des Transports et débusquer plus facilement les problèmes, si jamais cela survient.
Donc, nous n'avons pas d'opposition à ce projet de loi sur le fond. Nous constatons aussi que des amendements ont été proposés; certains ont été acceptés, d'autres refusés. Je me permets de saluer au passage le travail du collègue de qui a été extrêmement pointilleux et très pointu. Je ne le dis pas de façon péjorative, bien au contraire, nous sommes là pour cela. Tant mieux, si on a fait l'analyse de ce projet de loi au peigne fin. Nous estimons que dans son essence le projet de loi vise un objectif louable que nous soutenons. Bien entendu, c'est à l'exercice qu'on va savoir si le projet de loi est juste ou s'il va trop loin.
[Traduction]
Le dernier point que je veux soulever concerne le fait que, si le projet de loi est adopté, le pouvoir se trouvera entre les mains du . C'est lui qui prendra les décisions lors de périodes difficiles et lorsqu'il y aura des difficultés auxquelles remédier. Dans une telle situation, il faut espérer que le ministre des Transports fera preuve de bon jugement et qu'il veillera à ce que le nouveau projet de loi offre la meilleure protection aux conducteurs et protège tous les Canadiens. Connaissant l'expérience du ministre des Transports, je pense que nous sommes entre de bonnes mains.
:
Monsieur le Président, je suis reconnaissante et honorée de prendre la parole aujourd'hui afin d'appuyer le projet de loi , Loi sur le renforcement de la sécurité automobile pour les Canadiens. Le projet de loi vise à mieux protéger les familles canadiennes des risques découlant d'une défaillance de leurs véhicules.
Évidemment, je suis déçue que le gouvernement ait rejeté deux des amendements que nous avons proposés à l'étape du comité. Je vais y revenir tout à l'heure. Je veux d'abord prendre quelques minutes pour expliquer la raison d'être du projet de loi et dire pourquoi, selon moi, l'adoption des deux amendements proposés l'aurait bonifié.
Le projet de loi prévoit accorder au le pouvoir d’ordonner à une entreprise de corriger un défaut ou une non-conformité et instaurer une hiérarchie de sanctions, ce qui est assurément un pas dans la bonne direction. Nos enfants, nos conjoints et nos proches prennent la route tous les jours, que ce soit pour se rendre à une pratique de sport, à une leçon de musique, à l'école, au travail, ou ailleurs. Ultimement, le projet de loi contribuera à protéger les usagers de la route.
Le projet de loi dont nous sommes saisis donnerait au le pouvoir d'émettre un avis de rappel, même si les fabricants de pièces d'automobile ne veulent pas prendre au sérieux les problèmes en cause. Dans les rares cas où on juge qu'un fabricant ne s'est pas conformé aux exigences, le ministre aurait le pouvoir de lui imposer une amende allant jusqu'à 200 000 $ par jour jusqu'à ce qu'il prenne des mesures et assume ses responsabilités de façon concrète. Cela donne plus de poids au projet de loi, ce qui est bien et nécessaire lorsqu'on veut voir du changement. Par ailleurs, ce projet de loi interdirait aux fabricants et aux concessionnaires de vendre de nouveaux véhicules jusqu'à ce que la pièce faisant l'objet d'un rappel ait été réparée.
Un projet de loi similaire avait été présenté à la Chambre des communes en 2015, sous le gouvernement précédent. Le fait que les libéraux ont repris en grande partie le texte du projet de loi présenté précédemment, soit le projet de loi , est signe que le gouvernement fait un pas dans la bonne direction et que la du caucus conservateur, qui était alors ministre des Transports, a fait de l'excellent travail.
En quoi consistaient les deux amendements que les conservateurs ont proposés et qui n'ont malheureusement pas été retenus?
Premièrement, les membres libéraux du comité ont choisi de ne pas accepter un amendement qui aurait exigé que le ministre demande à un fabricant d'automobiles s'il avait effectué des tests ou s'il avait connaissance de défauts de fabrication avant que le fédéral décide de mener des tests sur un véhicule. C'est important parce que le temps est compté; il presse, lorsque la sécurité des Canadiens est menacée. Donc, si une entreprise a déjà ses données internes sur la façon de régler un problème, ou sur l'ampleur du problème, nous n'aurons pas besoin de passer plus de temps à répéter les mêmes tests avant de prendre des mesures.
Deuxièmement, les membres libéraux du comité ont aussi écarté un autre amendement qui aurait clarifié la responsabilité entre le concessionnaire et le fabricant. Plus précisément, l'amendement clarifiait qui au juste serait responsable de corriger un défaut avant la vente d'un véhicule. Ces genres de détails permettent de clarifier le projet de loi et sont très importants. Ils garantissent que les concessionnaires et les fabricants comprennent qui est responsable de veiller à la sécurité d'un véhicule avant la vente. C'est dommage lorsqu'un défaut connu n'est pas corrigé pour la simple raison que le concessionnaire pense qu'il revient au fabricant de le faire, et vice versa. Alors, ils se disputent ou, pire encore, ne font rien du tout.
Il importe de souligner que, même si cette mesure législative constitue une excellente façon d'accroître la sécurité ou, à tout le moins, d'améliorer les normes en matière de sécurité au Canada, les fabricants d'automobiles au Canada font de l'excellent travail, dans l'ensemble, pour assurer leur propre surveillance et pour veiller à la sécurité et au bien-être des consommateurs. De 2010 à 2015, le nombre de rappels pour des raisons de sécurité a diminué de 74 %. De nombreux fabricants se sont rendu compte des risques liés au fait de ne pas émettre de rappels. Ils sont donc intervenus et ont pris leurs responsabilités lorsque c'était nécessaire.
Néanmoins, quelques fabricants ont tardé à émettre des rappels pour des raisons de sécurité afin de protéger leur réputation ou leurs résultats financiers. Le projet de loi vise donc à résoudre de telles situations. Je donnerai l'exemple du rappel massif de coussins gonflables de Takata en 2015. Takata est un important fournisseur de pièces. Il fournit ses pièces à 19 fabricants d'automobiles. Lorsque la défectuosité des coussins gonflables a été découverte, certains fabricants d'automobiles ont cherché à attribuer la responsabilité à Takata plutôt qu'à réparer les véhicules dans lesquels des pièces Takata avaient été utilisées. Différents fabricants ont émis des rappels à des moments différents. Certains ont même priorisé les rappels aux États-Unis avant de chercher à en émettre au Canada.
Voici un bref rappel historique. Les premiers des coussins gonflables de Takata ont été en fait rappelés ici, au Canada, en 2008; mais parce qu'il s'agissait d'un rappel volontaire, peu de renseignements ont été transmis à Transports Canada. Le Canada ne s'est donc pas rendu compte que les rappels de coussins gonflables effectués par différents fabricants de voitures trouvaient leur origine au coeur d'une même entreprise. Ce sont des organismes de réglementation américains qui ont finalement fait le lien en 2014 et ont lancé un rappel. Les responsables canadiens, au lieu de se montrer proactifs comme les Américains, n'ont pu que réagir à la situation, dans ce cas-là. Il a fallu attendre jusqu'à 2015 pour que la majorité des rappels pour ces coussins gonflables soit lancée dans notre pays. De fait, ce n'est pas avant 2017 que ce processus de rappels a été mené à terme.
Pourquoi a-t-il fallu presque sept ans à une compagnie automobile pour rappeler tous ces coussins gonflables potentiellement mortels? La raison en est que les lois n'ont pas évolué au Canada au même rythme que dans les autres pays industriels et cela nous a considérablement désavantagés. Regardons ce qui se passe aux États-Unis, par exemple. Ils sont souvent qualifiés d'exemple positif dans ce domaine. Ils possèdent des lois beaucoup plus strictes qui permettent au gouvernement d'imposer des rappels.
Tant que le projet de loi ne sera pas adopté, le gouvernement du Canada comptera sur l'observation volontaire des rappels. Autrement dit, à l'heure actuelle, nos lois en matière de sécurité automobile n'ont pas de mordant. Elles n'ont pas de mécanisme d'application. De plus, les dommages-intérêts punitifs qu'imposent les tribunaux canadiens sont beaucoup moindres que ceux qu'imposent les tribunaux américains. Il en résulte que les fabricants de véhicules sont moins poussés à lancer des rappels au Canada qu'aux États-Unis. Chose certaine, les États-Unis ont la priorité.
Revenons à l'exemple des coussins gonflables de marque Takata. Une fois qu'on a compris le problème, il y a eu une pénurie mondiale de coussins gonflables de rechange, ce qui a retardé les choses jusqu'à ce que le problème soit résolu.
Comment pouvons-nous faire en sorte que le Canada soit traité de la même manière que les États-Unis par les grands fabricants automobiles multinationaux? Premièrement, il faut de meilleures mesures d'inspection et de vérification lorsque surviennent les premiers signes avant-coureurs d'un défaut. Le projet de loi à l'étude augmenterait considérablement le pouvoir du ministre d'ordonner la réalisation de tests et d'études sur les défauts possibles. Il prévoit aussi des peines considérables pour les personnes et les entreprises qui cherchent à empêcher les inspecteurs du gouvernement d'entreprendre ces tests.
Deuxièmement, il faut accroître les pouvoirs du ministre afin de forcer les entreprises à assumer leur responsabilité, même si ce ne sont pas elles qui ont fabriqué la pièce. Le projet de loi précise que ce sont bel et bien les fabricants d'automobiles qui sont responsables de leur produit final. S'ils choisissent un fournisseur ayant une pièce défectueuse, il leur revient tout de même de prendre la bonne décision pour le consommateur.
Troisièmement, il faut donner au ministre le pouvoir de lancer un rappel. Cela s'applique aux fabricants qui n'ont pas relevé de défaut dans les véhicules qu'ils vendent, mais qui pourraient maintenant être contraints de procéder à un rappel si une pièce de qualité inférieure est utilisée dans les véhicules qu'ils construisent. Même en 2017, une décennie après les premiers rappels, il y avait toujours de nouveaux rappels pour les coussins gonflables Takata. Le projet de loi aurait permis au ministre d'émettre une directive à tous les fabricants du Canada, les obligeant purement et simplement à remplacer les coussins gonflables Takata. Au lieu de cela, certains Canadiens ont découvert, des années plus tard, que tout ce temps, ils avaient été en danger.
En conclusion, ce projet de loi est un grand pas dans la bonne direction. Le Parti conservateur est très fier de l'appuyer jusqu'à son adoption au profit des Canadiens. Nous croyons qu'il assurera leur sécurité et leur bien-être, et qu'il protégera nos êtres chers.