Que, de l’avis de la Chambre, si un député enfreint la Loi sur les conflits d’intérêts, notamment en acceptant des cadeaux ou des marques d’hospitalité (article 11), en favorisant ses intérêts personnels (article 21), en se trouvant en situation de conflit d’intérêts (article 5) et en acceptant un voyage (article 12), ou s’il enfreint le Code régissant les conflits d’intérêts des députés, et, ce faisant, qu’il entraîne des coûts pour le contribuable, ce député doit rembourser ces coûts au contribuable.
— Monsieur le Président, aujourd'hui, l'opposition officielle a présenté une motion très importante à la Chambre. Ce matin, j'aimerais m'assurer que cette situation est traitée avec le sérieux qu'elle mérite.
[Traduction]
Avant de poursuivre, monsieur le Président, je tiens à vous informer que je partagerai mon temps de parole avec la députée de .
C'est déplorable qu'une telle motion soit nécessaire, mais nous sommes placés dans une situation sans précédent. Le actuel a enfreint la loi. Il a dépensé 200 000 $ de fonds publics pour un voyage personnel qui s'est avéré illégal. Par ces agissements, il a grandement abusé de la confiance du public.
[Français]
En tant que parlementaires, nous arrivons tous ici avec la confiance de ceux qui nous ont élus. Nous tous, peu importe notre allégeance politique, avons été élus par des Canadiens qui travaillent fort, de Regina à Rimouski, de Hamilton à Halifax, de Montréal à Maple Ridge.
[Traduction]
Ces Canadiens, des citoyens et des contribuables, nous ont accordé leur confiance. Il s'agit d'un lien de confiance fondamental que tous les députés doivent continuellement garder à l'esprit dans l'exercice de leurs fonctions de parlementaire.
[Français]
Plus que n'importe quel code, n'importe quel ensemble de règles, nous nous devons tous d'accomplir notre devoir le mieux possible. Or, en tant que députés, nous avons des règles et des codes qui définissent quel comportement est approprié et lequel ne l'est pas.
[Traduction]
Le code qui vise les membres est très clair. Voici ce qu'on peut y lire:
Vu que les fonctions parlementaires constituent un mandat public, la Chambre des communes reconnaît et déclare qu’on s’attend à ce que les députés:
a) soient au service de l’intérêt public et représentent au mieux les électeurs;
b) remplissent leurs fonctions avec honnêteté et selon les normes les plus élevées de façon à éviter les conflits d’intérêts réels ou apparents et à préserver et accroître la confiance du public dans l’intégrité de chaque député et envers la Chambre des communes;
c) exercent leurs fonctions officielles et organisent leurs affaires personnelles d’une manière qui résistera à l’examen public le plus minutieux, allant au-delà d’une stricte observation de la loi;
d) prennent les mesures voulues en ce qui touche leurs affaires personnelles pour éviter les conflits d’intérêts réels ou apparents qui sont prévisibles, ceux-ci étant réglés de manière à protéger l’intérêt public;
e) n’acceptent pas de cadeaux ou des avantages qui sont liés à leur charge et qu’on pourrait raisonnablement considérer comme compromettant leur jugement personnel ou leur intégrité, sauf s’ils se conforment aux dispositions du présent code.
Nous devrions respecter ces normes sans qu'on ait à nous le dire, simplement parce que nous sommes conscients du mandat public qui nous est confié. Il ne devrait pas être nécessaire que le commissaire à l'éthique nous dise de nous conformer à ces règles. Par ses actes, le nous a mis dans une situation honteuse.
Tant le code que la Loi sur les conflits d'intérêts sont clairs quant à ce qui constitue un manquement à nos responsabilités — et si c'est la Loi sur les conflits d'intérêts qui est en cause, il y a violation d'une loi fédérale.
[Français]
Le 20 décembre, la commissaire à l'éthique a indiqué que le premier ministre du Canada avait enfreint quatre articles de la Loi sur les conflits d'intérêts en acceptant de passer ses vacances personnelles sur l'île privée de l'Aga Khan. C'est la première fois de l'histoire du Canada qu'un premier ministre en fonction enfreint la loi.
[Traduction]
Les détails de la situation du démontrent de quelle manière il a trompé la confiance de la population du Canada. L' Aga Khan est une personnalité religieuse et politique éminente respectée partout dans le monde. Il a des admirateurs des deux côtés de la Chambre. D'ailleurs, le gouvernement conservateur précédent avait une relation très positive et constructive avec lui.
[Français]
Ses organismes de bienfaisance font un important travail pour les gens dans le besoin dans de nombreux pays.
[Traduction]
Cependant, en raison de sa relation avec le gouvernement, il est aussi un lobbyiste enregistré ici. Ses organismes demandent souvent de l'argent au gouvernement du Canada. Ce sont des faits dont il faut tenir compte lorsqu'un d'entre nous traite avec lui; ce sont des faits que le connaissait lorsqu'il a accepté ces cadeaux illégaux. À cet égard, le premier ministre a failli à la tâche.
Par ailleurs, le a fait de l'Aga Khan une victime. Ce dernier est dans cette situation à cause de la négligence et du comportement honteux du premier ministre. Nous éprouvons certainement de la sympathie pour l'Aga Khan pour tout désagrément causé par le premier ministre.
Même si le premier ministre décrit l'Aga Khan comme un ami, le rapport de la commissaire à l'éthique démontre que les deux hommes n'avaient entretenu presque aucune relation avant que M. Trudeau devienne le chef du Parti libéral, et ensuite, le premier ministre. Dans cette optique, les vacances du premier ministre sur l'île privée de l'Aga Khan étaient manifestement un cadeau.
De plus, le ne s'est récusé dans aucune relation officielle liée à l'Aga Khan ou aux affaires de ce dernier avec le gouvernement du Canada. Dans sa version des faits concernant sa relation avec l'Aga Khan, le premier ministre a fait preuve soit d'une extrême naïveté soit d'hypocrisie. Dans l'un ou l'autre cas, c'est inacceptable pour une personne dans sa position.
[Français]
Plus que quiconque dans la vie publique, le premier ministre du Canada doit être transparent et responsable de ses actes. Non seulement, il a enfreint la loi, mais cela a coûté 200 000 $ aux contribuables canadiens. Le cadeau illégal qu'il a accepté était très cher. C'est le coût que les contribuables doivent payer quand le premier ministre voyage à l'étranger.
[Traduction]
Personne ne devrait en vouloir au pour les coûts associés aux voyages officiels, mais il doit respecter le fait que l'argent des contribuables n'est pas le sien et qu'il ne peut pas le dépenser comme bon lui semble. Plus la logistique de ses déplacements est complexe — comme celle d'un voyage sur une île privée — plus il en coûte cher aux contribuables pour assurer sa sécurité, lui permettre de rester en contact avec le gouvernement et faire en sorte qu'il soit en mesure d'exercer ses fonctions.
[Français]
Cette facture augmente vite. Elle est maintenant 70 % supérieure aux premières estimations fournies au public. Pour un premier ministre qui prévoit accuser des déficits de milliards de dollars pendant des décennies, 200 000 $ peuvent sembler bien peu.
[Traduction]
Je crois que chaque député peut facilement identifier des besoins qui pourraient être comblés ici, chez nous, avec 200 000 $. C'est là le contexte dans lequel nous débattons cette motion aujourd'hui.
En fin de semaine, le a fait quelque chose d'incroyable: il a dit à un ancien combattant blessé — à un héros canadien — qu'il en demande trop au gouvernement libéral actuel, et que les anciens combattants du pays en demandent plus que ce que le gouvernement peut donner.
C'est le contexte dans lequel nous débattons aujourd'hui. Le dit que ce n'est pas grave de refiler la facture de ses voyages illégaux aux contribuables canadiens, et il a ensuite l'audace de regarder un héros de guerre blessé dans les yeux et de lui dire qu'il en demande trop.
Les conservateurs s'y refusent, et exigent que le s'excuse de ses propos honteux.
Revenons un peu en arrière, en décembre, quand ce rapport a été rendu public. Le a prétendu en accepter la responsabilité. Il a prétendu accepter les conclusions du rapport de la commissaire à l'éthique. Il a prétendu s'excuser pour ses actions.
Or, on apprend quelques semaines plus tard que les excuses étaient complètement fausses, car des excuses ne valent rien si la personne n'accepte pas les conséquences. Le essaie d'éviter les conséquences d'avoir enfreint la loi. Cela n'est pas conforme aux normes élevées qu'il s'est fixées ni aux règles que les Canadiens s'attendent à voir les titulaires de charges publiques respecter.
Si le est véritablement désolé, s'il accepte véritablement les conclusions du rapport, alors il doit faire amende honorable, comme n'importe qui d'autre dans la vie. En effet, lorsqu'un Canadien présente des excuses, que ce soit en milieu de travail, au sein de sa famille ou encore à des amis ou à des voisins, il offre une solution pour réparer les torts causés.
Dans le cas du , cela veut dire rembourser aux contribuables les 200 000 $ que ses voyages illégaux leur ont coûtés.
:
Monsieur le Président, je suis très heureuse de prendre la parole aujourd'hui pour parler de notre motion de l'opposition. Je tiens à remercier notre chef, le , de partager son temps de parole avec moi aujourd'hui.
Commençons avec une question simple: quel est l'objet de la motion? Je remercie le député d' de ses observations. Il veut savoir pourquoi on a présenté la motion, ainsi que pourquoi elle semble être aussi ciblée.
Je suis convaincue que si l'on ne fait pas preuve de loyauté et d'honneur dans les petites choses de la vie, on ne peut pas en faire preuve dans les grandes choses de la vie. Je crois que le même principe s'applique à chacun d'entre nous ici à la Chambre des communes. Ce qui dicte notre caractère, c'est que nous faisons quand personne ne nous regarde. Ce qui dicte notre caractère, c'est ce que nous faisons quand nous savons qu'il n'y a aucune chance que nous nous fassions prendre. Nous voulons attirer l'attention sur ce problème. Nous en avons parlé cette semaine et la semaine dernière, car nous sommes d'avis que les Canadiens méritent d'avoir un premier ministre fidèle, honorable et intègre, même dans les situations qui semblent revêtir une moins grande importance. La question ne porte pas tant sur les 200 000 $, même s'il s'agit d'un gros montant, mais plutôt sur le fait que le premier ministre, s'il est vraiment désolé, doit rembourser l'argent des contribuables même si cela peut paraître anodin. C'est ensuite que nous pourrons juger de son caractère et de celui du gouvernement quant aux grandes choses.
En somme, la motion établit les principes que les députés sont tenus de respecter en ce qui concerne leur comportement. C'est ce à quoi les Canadiens s'attendent de nous. La motion établie et réitère notre engagement comme députés à être responsables et transparents.
Parfois, alors que nous vaquons à nos occupations, nous enfreignons les règles. Nous ne le faisons pas méchamment. Cela arrive cependant parfois que les règles soient violées sciemment. Voici deux exemples où, en tant que députés, nous devrions assumer notre responsabilité si nous transgressons les règles.
Les lettres envoyées au grand public sont couvertes par nos privilèges de franchise postale. Nous avons le droit d'envoyer des lettres aux habitants de notre circonscription. Quelques changements avaient été apportés aux règles relatives à l'envoi de lettres à des habitants d'autres circonscriptions. À un moment donné, pendant cette période de transition, des députés ont envoyé des lettres à des personnes ne vivant pas dans leur circonscription et découvert par la suite qu'ils enfreignaient les règles. Ces députés n'ont simplement pas pu se contenter de dire qu'ils s'excusaient et qu'ils ne connaissaient pas les règles: ils ont dû remédier à la situation. Ils ont dû rembourser le receveur général avec leurs propres deniers pour couvrir les frais engagés par les contribuables en raison de leur erreur. Erreur malveillante ou pas, les règles avaient été violées et les députés devaient y remédier. C'était la chose à faire.
Voici un autre exemple. Imaginons un député à qui on donne cinq billets pour qu'il assiste à un concert d'Elton John avec sa famille, à la suite de quoi ce député informe la Chambre des communes que des affaires parlementaires l'amènent à se déplacer et réclame un montant pour couvrir l'avion, l'hôtel et les indemnités quotidiennes. Plus tard, la Chambre des communes cherche à savoir s'il s'agissait vraiment d'un voyage d'affaires, découvre que ce n'est pas le cas et qu'en fait, le député a accepté un cadeau illégal et que l'infraction est double. Évidemment, le député serait tenu de rembourser les frais de voyage, y compris l'hôtel et les indemnités quotidiennes. C'est ce qu'il convient de faire. Dans cet exemple, le député a enfreint sciemment les règles.
Dans les deux exemples, les députés ont commis une infraction et, ce faisant, ont utilisé de l'argent public. On les a obligés à rembourser les dépenses. J'ose ajouter que, s'ils ne le faisaient pas, leur salaire serait saisi. La Chambre des communes ne leur donnerait d'autre choix que de remettre l'argent dépensé. La motion vise à établir que nous sommes tous d'accord là-dessus. De ce côté-ci de la Chambre, nous nous entendons tous à cet égard. Espérons que les députés libéraux sont aussi de cet avis.
J'en arrive ainsi à l'exemple le plus frappant jusqu'à maintenant, et c'est aussi la plus grave violation selon moi. Il s'agit du cas dont nous parlons depuis quelques semaines, soit les vacances illégales du .
C'est la deuxième fois que je prends la parole à ce sujet en moins de 24 heures. On dirait que, de plus en plus souvent, les conflits d'intérêts des libéraux occupent toute la place ici. Que ce soit le ou le qui enfreint les règles, fait l'objet d'une enquête ou refuse de se retirer de discussions, les libéraux semblent incapables de changer leurs mauvaises habitudes.
Hier soir, dans le cadre du débat sur le projet de loi , la mesure législative sur les activités de financement donnant un accès privilégié du gouvernement, j'ai souligné à la Chambre que même la mesure proposée par les libéraux exige le remboursement des sommes en cas de non-respect des règles encadrant les activités de financement. C'est un principe valable, qui est utilisé dans toutes sortes de cadres réglementaires et juridiques. Pourquoi y a-t-il une exigence générale de remboursement, que ce soit pour nous à titre de députés, pour le grand public, pour la société ou même dans le cadre du projet de loi C-50, si des fonds sont recueillis de façon illégale? Pourquoi une telle exigence existe-t-elle? Parce qu'elle constitue un incitatif efficace afin que les gens respectent la loi. C'est aussi simple que cela.
C'est exactement ce que réclame la motion d'aujourd'hui. Malheureusement, il n'est pas simplement question d'un principe abstrait. Nous sommes saisis d'un cas bien réel et fort grave. Je parle ici du rapport de l'ancienne commissaire à l'éthique sur le voyage hivernal du à l'île de l'Aga Khan, mieux connue sous le nom de l'île du milliardaire. Dans son rapport, Mary Dawson a affirmé que le premier ministre a enfreint non pas une, ni deux, ni même trois, mais quatre exigences distinctes de la Loi sur les conflits d'intérêts.
Je veux remercier le chef de l'opposition de la rapidité d'esprit dont il a fait preuve. En effet, c'est lui qui a été le premier à demander une enquête lorsque l'existence du voyage a été révélée. Nous posions des questions au à ce sujet, mais il ne cessait de répéter qu'il s'agissait de vacances légales auprès d'un ami proche. Nous avons depuis appris que le premier ministre n'avait pas parlé à l'Aga Khan pendant plus de 30 ans. Ils ne sont pas des amis intimes. Le premier ministre a sciemment induit en erreur les Canadiens. Il savait très bien qu'il n'avait pas vu l'Aga Khan ou parlé avec lui depuis plus de 30 ans, mais il a forcé tous les jours la leader à la Chambre à défendre son comportement illégal dans cette enceinte. En agissant ainsi, et cela nous ramène au sujet de la motion, il a dépensé plus de 200 000 $ appartenant aux contribuables.
Il ne suffit pas de dire que ce sont des dépenses que le premier ministre aurait effectuées de toute façon. Si c'était le cas, personne n'aurait à rembourser quoi que ce soit. Tout le monde dirait: « J'aurais reçu une voiture de toute façon. J'en ai volé une, mais j'aurais eu besoin d'une voiture de toute façon. J'aurais dépensé de l'argent de toute façon, alors j'ai pris l'argent de quelqu'un d'autre, mais j'aurais trouvé le moyen de m'en procurer de toute façon. » C'est l'excuse la plus illogique que j'ai jamais entendue, et je m'étonne que les libéraux continuent de l'employer.
La réalité, c'est que le a enfreint la loi et que, par la même occasion, il a forcé la GRC à lui servir de complice. J'aimerais beaucoup savoir si quelqu'un au bureau du premier ministre ou un membre de son personnel de sécurité lui a dit: « En allant prendre ces vacances illégales et en montant à bord de cet hélicoptère, nous allons tous enfreindre les règles. » Si c'est le cas, je me demande si le premier ministre a répondu: « Oh, il n'y a pas à s'inquiéter. Les règles ne s'appliquent pas à moi. Je peux faire ce que je veux, puisque je suis le premier ministre. » Il aime parler de lui à la troisième personne même à l'extérieur de la Chambre. C'est plutôt fascinant à observer.
Au lieu de répondre aux questions et de rembourser l'argent reçu, le a préféré passer la période des questions d'hier à signer des autographes. C'est la leader parlementaire du gouvernement qui a dû justifier les agissements irresponsables et illégaux du premier ministre pendant qu'il était là à signer des autographes. Ce n'est pas seulement honteux, c'est gênant. Si le premier ministre est incapable d'agir de manière responsable, honorable et transparente pour une chose aussi banale, où allons-nous? Soyons honnêtes: sa fortune familiale est considérable. On ne parle donc pas d'un démuni incapable de payer l'objet qu'il vient de voler dans un magasin, mais bien d'un homme qui vante sa fortune familiale. Il a les moyens de rembourser les contribuables.
Les ramifications de ce manquement sont énormes, et c'est encore plus vrai, comme le disait notre chef, lorsque le gouvernement manque de respect et d'empathie envers les vétérans et les militaires. Au lieu de prendre l'argent des Canadiens, le pourrait-il montrer qu'il a l'étoffe d'un chef, répondre de ses actes, rembourser l'argent qu'il a reçu et laisser les députés voir aux intérêts de leurs concitoyens?
:
Monsieur le Président, je prends la parole aujourd'hui pour répondre à la motion du chef de l'opposition officielle concernant le rapport de la commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique.
Comme les gens le savent bien, les journées de l'opposition jouent en rôle important dans le fonctionnement de cette assemblée. Ce sont des jours où les partis de l'opposition peuvent choisir les questions qui seront débattues à la Chambre des communes et sur lesquelles tous les députés pourront voter.
Normalement, on peut s'attendre à ce que les journées de l'opposition servent à discuter de sujets qui touchent directement les Canadiens, comme l'emploi, la croissance économique ou peut-être des propositions faites pour améliorer le sort des Canadiens dans l'ensemble du pays. Je sais que les députés de notre parti s'intéressent avant tout aux questions de ce genre. Cependant, les conservateurs ont décidé que le meilleur moyen d'utiliser la présente journée de l'opposition était de parler du . Il semble qu'ils n'aient pas encore compris ce que les Canadiens leur ont servi comme leçon en 2015.
Les députés de notre parti n'ont pas d'objection. Pendant que les conservateurs continuent de fixer leur attention sur nous, c'est-à-dire sur le et le gouvernement, le premier ministre et nous continuerons de concentrer nos efforts sur les Canadiens.
Les députés de l'opposition savent que le a pris l'entière responsabilité de ce dont fait état le rapport. Il en a pris la responsabilité dès la publication du rapport de l'ancienne commissaire. Il est allé dans le foyer de la Chambre des communes, à quelques mètres d'ici, pour répondre aux nombreuses questions des membres de la Tribune de la presse parlementaire. Voilà ce que les Canadiens attendent de leurs dirigeants; voilà ce qu'a fait le .
Les conservateurs semblent oublier que, lorsqu'ils étaient au pouvoir, les médias n'avaient pratiquement pas accès à l'ancien premier ministre Stephen Harper. Il semble que leur chef actuel ait malheureusement adopté la même attitude que son prédécesseur.
Les conservateurs vont dire aujourd'hui, comme ils l'ont déjà dit, qu'ils ne parlent pas aux médias parce que ceux-ci ont des préjugés défavorables à leur endroit et que les journalistes leur en veulent. Pendant des années, ils ont recueilli des fonds en brandissant cet argument qui mine l'un des fondements mêmes de la démocratie canadienne. Les députés de ce côté-ci n'agissent pas ainsi. Ils savent que les médias jouent un rôle important.
[Français]
C'est pourquoi je suis fière que le ait abordé le contenu du rapport dès qu'il a été rendu public. Les médias ont eu l'occasion de lui poser des questions directes et il leur a répondu. C'est ce qu'un chef doit faire. De plus, il ne s'est pas limité à répondre aux questions posées ici, à Ottawa. Il s'est déplacé de la côte Est à la côte Ouest et a répondu à encore plus de questions de la part des Canadiens eux-mêmes. Les Canadiens ont eu de nombreuses questions à lui poser, que ce soit au sujet de l'économie, de l'immigration ou de l'environnement, parmi beaucoup d'autres sujets.
[Traduction]
De plus, le a aussi été là pour répondre aux questions posées à la Chambre. Je sais que certains de mes collègues estiment qu’il donne quelquefois la même réponse, mais c’est normal lorsque l’opposition lui pose sans cesse la même question.
Nous respectons la Chambre, le Parlement et ses mandataires. Toutefois, à titre de comparaison, on peut comparer le nombre de questions auxquelles le a répondu au cours des deux premières années de son mandat majoritaire et celui des questions auxquelles le précédent premier ministre a répondu. Lorsque le premier ministre Stephen Harper était au pouvoir, il a répondu à environ 900 questions, par rapport à plus de 1 400 pour le premier ministre actuel, soit 50 % de plus que celles auxquelles les conservateurs ont répondu lors de la dernière législature. Voilà pourquoi, lorsque les conservateurs parlent de respect du Parlement, n’oublions pas leur bilan.
Toutefois, le respect du Parlement ne se manifeste pas seulement pendant la période de questions. Il faut également respecter les institutions du Parlement, de même que ses mandataires. Assumer la responsabilité de ses actes et s’engager à collaborer avec le bureau du commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique pour toutes les vacances familiales futures est exactement ce que le a fait et ce que les Canadiens attendent sa part.
Le respect des mandataires du Parlement est encore plus important au vu de ce qui s’y passe. Nous savons tous qu’il incombe aux députés de l’opposition de demander des comptes au gouvernement et de veiller à ce que le gouvernement agisse dans l’intérêt des Canadiens. Non seulement nous en sommes conscients, mais nous nous en réjouissons. L’opposition assume ses responsabilités en posant des questions difficiles, en proposant des modifications aux projets de loi ou en exprimant carrément son opposition à certaines propositions. Toutefois, lors de la dernière campagne électorale, les Canadiens ont clairement voté pour une politique constructive et non pour une politique destructive dont l’opposition continue de se faire le champion.
Le commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique est une personne dont la fonction lui permet de rester au-dessus de la mêlée et de présenter des conclusions sans subir d'ingérence politique ou avoir d'avantage politique à y gagner. Nous remercions donc l'ancienne commissaire de son rapport minutieux. Comme elle l'a déclaré, le rapport est complet en lui-même. C'est pourquoi le en a accepté les conclusions.
[Français]
J'aimerais prendre un moment pour remercier l'ancienne commissaire de ses années de service pour la Chambre et pour les Canadiens. Cela n'a pas toujours été facile pour elle, étant la première commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique à oeuvrer en vertu de la Loi sur les conflits d'intérêts présentement en vigueur.
Elle a eu la responsabilité de mettre en place le standard à être respecté par le présent commissaire et tous les autres qui occuperont ce poste. Bien que les conservateurs voudront surtout se souvenir du rapport que nous débattons à la Chambre aujourd'hui, elle a mené de nombreuses enquêtes et s'est consacrée à l'amélioration de l'institution qu'est la Chambre des communes. Même lors de son premier rapport au sujet du ministre conservateur Christian Paradis, ou de son deuxième rapport au sujet de M. Paradis, ou même de son troisième rapport au sujet de M. Paradis, elle a toujours agi avec intégrité.
[Traduction]
Le commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique agit de manière impartiale, indépendamment de la partisanerie qu'on peut trouver à la Chambre des communes. C'est pourquoi nous avons dû écouter l'opposition demander la publication du rapport de la commissaire à répétition pendant des semaines et des mois. L'opposition est même allée jusqu'à insinuer que le commissaire actuel refuserait de poursuivre l'enquête pour justifier sa demande de diffusion immédiate du rapport.
Nous avions hâte nous aussi que cet important rapport soit publié. Par contre, notre réaction à sa diffusion ne pourrait être plus différente de celle de l'opposition. Comme je l'ai déjà dit, le a accepté les conclusions du rapport, il assume la responsabilité et s'est engagé à soumettre dorénavant tous ses projets de vacances en famille ou personnelles au commissaire.
Quand on l'a interrogée à ce sujet, l'ancienne commissaire a indiqué que la Loi sur les conflits d'intérêts, et son rapport, remplissaient les objectifs visés. Nous sommes d'accord. Le a également suivi les recommandations de la commissaire en ce qui concerne la meilleure façon d'entretenir ses liens étroits avec l'Aga Khan à l'avenir. Voilà à quoi ressemble la reddition de comptes et voilà le genre de réaction que les Canadiens attendent de leurs dirigeants.
Cependant, l’opposition semble être incapable d’accepter les constatations et les conclusions du rapport. Voilà pourquoi nous débattons aujourd’hui de cette motion, plutôt que de maintenir notre attention là où elle devrait être, sur les Canadiens.
Les députés d’en face ont souvent soulevé la question de la sécurité du dans ses voyages. Aucun député ne devrait s’étonner du fait que, lorsque le voyage, il y a des coûts en matière de sécurité. Et cela ne s’applique pas seulement au premier ministre actuel. Il en a été de même pour les premiers ministres précédents. Ce sont des exigences qui ne sont pas déterminées politiquement. Elles sont déterminées par les agences qui assurent la sécurité du premier ministre; nous suivons et continuerons de suivre leurs conseils.
Même l’ancien commissaire avait reconnu l’existence de coûts de sécurité liés à tout voyage entrepris par le . L’existence de ces coûts n’est pas une surprise; nous ne mettrons pas en doute les conseils des agences de sécurité, et je doute fort que les Canadiens veuillent que nous le fassions.
Cependant, je comprends que l’opposition s’inquiète de l’utilisation des fonds publics. En effet, nous devrions tous nous en inquiéter.
[Français]
C'est pourquoi ce premier ministre, alors que le Parti libéral était le troisième parti à la Chambre, a proposé la mise en place d'un système de divulgation proactive pour tous les députés de la Chambre.
Je me dois d'admettre que les conservateurs nous ont au moins suivis. Bien que cela n'était pas ce qu'ils préféraient faire, chaque fois que nous avons augmenté le niveau de transparence concernant les dépenses des députés, les conservateurs ont suivi notre leadership.
Du côté du NPD, par contre, ce fut une toute autre histoire. Alors que les libéraux et les conservateurs, eux-mêmes, divulguaient leurs dépenses en détail, le NPD a longtemps refusé de le faire. En plus, ils faisaient semblant d'être au même niveau que les deux autres partis, en essayant de convaincre les Canadiens que la divulgation annuelle et sans détail à laquelle prenaient déjà part tous les députés de la Chambre, était équivalente à la divulgation détaillée que nous avons mise en place.
[Traduction]
Malgré l’opposition du NPD à l’endroit de la divulgation proactive à la Chambre, ce système a finalement été mis en place et les Canadiens disposent maintenant de plus de renseignements au sujet de la façon dont leurs députés utilisent les fonds publics. C’est grâce au leadership d’une seule personne que ce changement a été instauré, et cette personne est maintenant . Les Canadiens méritent davantage d'ouverture et de responsabilisation de la part de leur gouvernement. C’est ce que nous avons pu améliorer lorsque nous étions en troisième place, et c’est ce que nous continuerons d’offrir aux Canadiens maintenant que nous formons le gouvernement.
Les Canadiens méritent un gouvernement qui assume ses responsabilités sérieusement, un gouvernement qui continue de chercher à s’améliorer, et un gouvernement qui se préoccupe des questions d’importance pour les Canadiens. C’est ce que nous faisons, et c'est la raison pour laquelle notre plan fonctionne.
Comme je l’ai déjà dit, aujourd’hui les conservateurs veulent parler du . Laissons-les faire. En concentrant son attention sur les Canadiens, le premier ministre a déjà fait des choses que les conservateurs n’ont jamais été capables de faire en 10 ans de pouvoir.
Rien que l’an dernier, les Canadiens ont créé 422 000 emplois. Depuis 10 ans, c’est le plus grand nombre d’emplois créés en une seule année. Nous avons le taux de chômage le plus bas depuis 1976. Pensez-y: la dernière fois que le taux de chômage a été aussi bas qu’aujourd’hui, Montréal était l’hôte des Jeux olympiques. Nous avons contribué à cela en investissant dans les Canadiens.
Les conservateurs et le NPD ont proposé des compressions budgétaires pour équilibrer le budget à tout prix. En 2015, nous avons proposé un plan d’investissement et, aujourd’hui, il faut convenir qu’il fonctionne. Il n’est pas étonnant que les membres de l’opposition veuillent débattre de la motion d’aujourd’hui. De quoi d’autre pourraient-ils parler, de l’économie? Ils savent que notre plan économique fonctionne pour les Canadiens.
Pourraient-ils parler des anciens combattants? Après des années pendant lesquelles les conservateurs fermaient des bureaux, licenciaient du personnel de première ligne et faisaient des économies de bouts de chandelle sur le dos des anciens combattants, nous avons ouvert à nouveau des bureaux et les anciens combattants reçoivent aujourd’hui les services qu’ils méritent.
Pourraient-ils parler de l’immigration? Nous sommes en train d’éliminer l’arriéré créé par les conservateurs dans notre système d’immigration…
Des voix: Oh, oh!
:
Monsieur le Président, je suis honoré, comme toujours, de prendre la parole à la Chambre au nom des résidants de Timmins—Baie James et de m'exprimer sur cette question extrêmement importante: le cas sans précédent d'un en exercice qui est reconnu coupable de multiples violations à la Loi sur les conflits d’intérêts.
Je parlerai aujourd'hui du problème des conflits d'intérêts. Je comprends pourquoi l'opposition officielle a présenté cette motion. J'ai quelques réserves à son sujet, et je les soulèverai plus tard. Toutefois, je tiens d'abord à dire qu'il est très frustrant que le démontre son mépris pour le Parlement en ne se donnant pas la peine de venir répondre aux questions. Selon moi, le monde risque en ce moment de basculer dans une ère politique post-démocratique. Le en est un excellent exemple. S'il fait des pompes dans le Bronx, on en parle dans les nouvelles internationales. Je n'ai pas d'objection à ce qu'il soit couvert par les grands journaux, mais il se doit de venir à la Chambre pour répondre à des questions.
On nous a dit au comité de l'éthique que le ne devrait pas comparaître devant le comité afin d'expliquer pourquoi il a été reconnu coupable par la commissaire à l'éthique parce que la Chambre des communes était l'endroit approprié pour fournir ces explications. J'étais d'accord. Je trouvais que cette décision était juste. Cependant, les députés ont peut-être remarqué que, lors de la rentrée parlementaire, le s'est présenté à la Chambre, a répondu à quelques questions, puis s'est assis et a refusé de répondre au chef de l'opposition officielle. Il s'agit là d'un manque de respect à l'égard de la Chambre. Je ne cherche pas à défendre la position du chef de l'opposition, mais à souligner le manque de respect à l'endroit de la Chambre.
Le premier mercredi après la rentrée parlementaire, soit la journée où, selon le , il répondrait à toutes sortes de questions, il a quitté Ottawa pour participer à une assemblée publique télévisée. Il disposait d'un mois et demi pour participer à ce genre d'assemblée, mais il a attendu la reprise des travaux parlementaires pour le faire. À mon avis, c'est là un grave problème.
Quant au fait que le a été reconnu coupable d'avoir enfreint la Loi sur les conflits d'intérêts, l'opinion des néo-démocrates sur la question diffère quelque peu de celle des conservateurs. Selon moi, la décision du premier ministre de se rendre sur l'île d'un milliardaire en compagnie d'un ami de la famille dénote une grave erreur de jugement. Il n'est pas question ici d'un acte criminel, mais bien d'une erreur de jugement. Les problèmes de jugement du sont liés à ses rapports extrêmement étroits avec le 1 % le plus riche, les initiés.
Le gouvernement parle continuellement de la classe moyenne et du fait qu'il fera tout en son pouvoir pour l'aider, mais lorsqu'on examine les problèmes de conflits d'intérêts dans lesquels baigne le , on constate qu'il est plutôt question de l'incapacité du gouvernement à comprendre ce qu'est la classe moyenne.
J'ai souvent dit que je croyais que le premier ministre et moi avions grandi au sein d'une classe moyenne différente. Mon père a accédé à la classe moyenne dans la quarantaine. À l'adolescence, il a dû abandonner l'école, à l'instar de ma mère, pour se trouver un emploi. Mon père a dû attendre la quarantaine avant de pouvoir retourner à l'école, s'instruire et devenir ultimement professeur d'économie.
La création de la classe moyenne repose non seulement sur des efforts soutenus, mais aussi sur toute une structure sociale et économique qui a permis à des enfants de la classe ouvrière s'étant instruits d'accéder à la classe moyenne. On constate que, au fil des ans, le concept de classe moyenne est en train de disparaître en raison de l'augmentation de l'endettement des étudiants et de l'accroissement de la précarité de l'emploi.
Voilà donc un qui décide d'aller passer ses vacances sur l'île d'un ami milliardaire, l'Aga Khan, lequel fait du lobbying auprès du gouvernement du Canada. C'est un problème. Les libéraux n'ont pas l'air de penser que c'est un problème. En tant que parti d'initiés par excellence au pays, le Parti libéral dit que le premier ministre et l'Aga Khan sont des amis. Cependant, la raison pour laquelle nous avons des lois, c'est pour que les amis puissants ne puissent pas téléphoner au premier ministre et faire des changements. La loi devrait s'appliquer à tout le monde. Le ne semble pas convaincu qu'elle s'applique à lui.
Il a enfreint de nombreux points de la Loi sur les conflits d'intérêts. Il aurait dû savoir qu'accepter un cadeau d'un homme puissant qui faisait du lobbying auprès du gouvernement le plaçait dans une situation de conflit d'intérêts. La réponse du gouvernement était très préoccupante.
L'article 12 de la Loi sur les conflits d'intérêts portant sur les voyages stipule que:
Il est interdit à tout ministre, ministre d’État ou secrétaire parlementaire et à tout membre de leur famille, à tout conseiller ministériel ou à tout personnel ministériel de voyager à bord d’avions non commerciaux nolisés ou privés pour quelque raison que ce soit, sauf si leurs fonctions de titulaire de charge publique l’exigent ou sauf dans des circonstances exceptionnelles ou avec l’approbation préalable du commissaire.
Le a décidé de se rendre sur l'île privée de l'Agan Khan en empruntant l'hélicoptère privé de celui-ci. Le premier ministre a dit, pour sa défense, que le langage utilisé dans la version française de la loi différait de celui utilisé dans la version anglaise. La version française utilise un terme bien précis — « avions » — alors que la version anglaise utilise le terme plus large d'« aircraft ». Le était donc d'avis que les hélicoptères étaient expressément exemptés, ce qui est ridicule. Il a non seulement fait preuve de manque de jugement, mais en plus il a montré qu'il était capable d'aller jusqu'à affirmer que la loi n'utilisait pas précisément le terme d'« hélicoptères » pour enfreindre la loi.
Au fil des années, j’ai souvent été contre les décisions de Mme Dawson. Cependant, elle a dit que la position du créerait une absurdité juridique et serait une violation flagrante de la loi.
Je dirai rapidement que la motion conservatrice réclamant le remboursement des voyages me pose problème parce que lorsque le se déplace les coûts sont énormes. Il y a des questions de sécurité lorsqu’un premier ministre part en vacances, peu importe où. Lorsque Stephen Harper est allé voir un match des Red Sox de Boston, cela a coûté très cher au contribuable. Le ne prend pas d’avions publics. Si le va quelque part, il y a des coûts. Nous avons accepté cela pour Stephen Harper. Les gens demandaient combien nous a coûté son match de baseball. Il était le premier ministre. Il n’a pas pu prendre de vols WestJet bon marché. Il allait y avoir des coûts.
Je me demande donc s’il convient que la Chambre ordonne au de faire les frais de son erreur de jugement en remboursant son voyage.
Cela dit, le problème que pose notre Loi sur les conflits d'intérêts est que le commissaire n’a pas le pouvoir ni la capacité d’imposer la sanction appropriée. Le devrait-il payer une pénalité de sa poche pour avoir contrevenu à la loi? Bien sûr. Je pense qu’il incombe à la Chambre de dire qu'il faut réviser la Loi sur les conflits d'intérêts pour empêcher les premiers ministres en poste ou leurs ministres d’abuser de la loi et pour donner au commissaire le pouvoir d’imposer des amendes pour les forcer à respecter la loi, car si le se croit au-dessus de la loi, cela envoie un message très troublant à son Cabinet.
En ce qui a trait au problème des conflits d'intérêts en général et du , je vois se dessiner une tendance troublante. Elle remonte aux premiers jours de son élection. J’ai été tellement impressionné par le discours qu’il a tenu en campagne électorale sur la création d’une nouvelle notion d’ouverture et de transparence dans la responsabilité parlementaire. Il a semblé donner suite à ses propos dans les lettres de mandat qu’il a adressées à chacun de ses ministres, dans lesquelles il a parlé de la nécessité de resserrer la norme. Il n’évoquait pas seulement l’obligation juridique, mais aussi la nécessité de faire voir qu’ils s’en acquittaient. Je me disais que nous avions un premier ministre qui serait disposé à faire les choses différemment et, pendant un instant, le soleil a brillé sur la reddition de comptes à Ottawa, jusqu’à ce que le décide de participer à des activités de financement donnant un accès privilégié.
Pour moi, la chose la plus grotesque que puisse faire un premier ministre en poste est de se laisser voir par des lobbyistes moyennant paiement. Il a dit que ce n’était pas du lobbying. Qui donc donnerait 1 500 $ pour s’asseoir dans l’appartement d’un PDG si ce n’est pour avoir l’oreille du ? Était-ce parce qu’ils le trouvaient amusant ou qu’ils voulaient tout simplement passer du temps avec lui?
Des milliardaires chinois ont rencontré le . Quand on l'a questionné, le a dit qu’ils avaient parlé de la classe moyenne. La classe moyenne dans laquelle j’ai grandi était bien différente. Les députés peuvent-ils imaginer un seul instant que des milliardaires chinois, qui sont venus au Canada et ont déboursé 1 500 $ chacun pour parler au lors d’une réception privée, s’intéressaient au sort de ceux qui peinent à joindre les deux bouts? Je ne crois pas. L’idée que le puisse se servir de sa fonction pour recueillir ces fonds pour le Parti libéral, à mon avis, est l’amorce d’une tendance troublante, une tendance qui se maintient.
Nous avons bien vu le problème avec le système de fraude de KPMG. KPMG, qui a reçu des millions de dollars en contrats du fédéral, a mis au point un système pour permettre aux riches Canadiens de ne pas payer leur juste part.
Je pense à une mère célibataire de ma circonscription qui est venue me demander de l’aide à Noël. Elle n’avait pas d’argent pour acheter les cadeaux de ses enfants parce que, chaque année, l’ARC lui coupe ses prestations en réclamant qu'elle prouve à nouveau qu’elle a vraiment des enfants. Nous avons appelé et appelé. L’ARC a pris sept semaines, comme elle l’a fait trois fois en trois ans, pour constater qu'elle a vraiment des enfants. Cette mère seule n’a pas pu acheter de cadeaux de Noël. On voit bien que l’ARC est prête à poursuivre des citoyens ordinaires qui lui doivent de l’argent. Elle ne montre aucune pitié. Pourtant, quand les riches initiés ont été attrapés dans le scandale de KPMG, l’ARC leur a immédiatement offert l’amnistie. Je n'appelle pas cela soutenir la classe moyenne, mais soutenir le 1 %.
Et qu’a fait le après ce scandale? Il a nommé un cadre supérieur de KPMG trésorier du Parti libéral. Pour moi, cela envoie un message très gênant. Cela montre un mépris pour les contribuables qui travaillent dur et paient leurs factures. Le a observé le scandale de KPMG et a dit: « C’est un type formidable. J’aime la manière dont ces gars-là travaillent. Donnons-leur les finances du Parti libéral à gérer. » C’est un message très dérangeant.
Et la même chose se répète avec Samuel Bronfman, un ami proche du et l’un des grands argentiers libéraux. Le nom de M. Bronfman apparaît dans les Paradise Papers, un scandale international dans lequel les super-riches ne paient pas leur juste part tout en disant aux Canadiens qu’ils n’ont pas de services.
Nous pouvons dresser des comparaisons pour comprendre comment ça se passe. La semaine dernière, le a regardé Brock Blaszczyk, un vétéran du Princess Patricia qui a perdu une jambe au service de son pays, droit dans les yeux et lui a dit que les vétérans demandent plus que ce que le gouvernement est prêt à leur donner. Ce sont des gens qui étaient prêts à donner leur vie et leur santé au service de la nation, qui sont revenus et à qui on a retiré leur pension de base. Le est capable de regarder un vétéran droit dans les yeux et de lui dire qu’il demande plus que ce que le Canada est prêt à lui donner.
Ensuite, le nom d’un ami personnel du , Samuel Bronfman, est apparu dans les Paradise Papers pour un stratagème auquel il avait participé. Le a dit qu’il n’y avait aucun problème, parce que les libéraux avaient reçu l’assurance que Samuel Bronfman avait suivi toutes les règles. Il est totalement inapproprié qu’un premier ministre en exercice s’interpose dans une affaire fiscale, voire une fraude fiscale, et qu’il dise aux Canadiens qu’il n’y a rien à voir. Pourquoi? Parce que Samuel Bronfman est non seulement un ami personnel, mais un partisan qui a collecté 250 000 $ en deux heures pour le Parti libéral. C’est quelqu’un de très puissant.
Nous avons adopté la Loi fédérale sur la responsabilité après la chute du gouvernement libéral précédent. L'objectif de la Loi était d'essayer de mettre fin à ce genre d’échappatoires pour que les puissants initiés qui collectent des fonds pour le parti et vont s’amuser avec le sur l’île d’un milliardaire n’aient plus cet accès. Cela nous ramène à l’Aga Khan. L’Aga Khan faisait du lobbying auprès du gouvernement pour obtenir de l’argent, et le a reçu un cadeau. Le Parti libéral ne semble pas comprendre que cela pose un problème.
Passons au problème suivant. Il y a un profil très dérangeant de conflit d’intérêts qui émerge dans un gouvernement qui dit qu’il est là pour les petites gens et la classe moyenne, mais qui prend soin, toujours et encore, des super-riches.
Parlons un peu du roi des régimes de pension privés au Canada, le . Voici un homme qui a expliqué aux investisseurs les immenses possibilités qu’offre le fait de se débarrasser des régimes de retraite à prestations déterminées, un homme dont l’entreprise est impliquée dans les plus grandes débâcles des pensions de l’histoire du Canada: Nortel, Stelco et maintenant la liquidation du régime de pension de Sears. Nous avons un qui n’est pas prêt à faire quoi que ce soit pour mettre un terme à ce genre de vol des fonds de pension d’entreprise. Ma foi, cela aurait sûrement un effet sur les bénéfices de l'entreprise familiale.
Il a présenté une mesure législative sur les pensions. La toute première chose qu’il a faite, c’était de présenter un projet de loi sur les pensions, le , qui permettra de s’attaquer plus facilement aux autres régimes de retraite à prestations déterminées. Pourtant, le n’a pas jugé qu’il pourrait y avoir un conflit d’intérêts.
Comme je l'ai dit, le et moi avons grandi dans une classe moyenne différente. Les gens que je connais, qui économisent très dur pour avoir une retraite de base, voient ce qui arrive aux employés de Sears et se disent que cela pourrait leur arriver à eux aussi.
Les plus jeunes, qui voient qu’ils n’auront jamais de pension, se demandent ce que fait le gouvernement pour gérer la crise des retraites. Eh bien, le gouvernement veille à ce que le roi des régimes de pension privés au Canada, le , qui dicte l'ordre du jour en matière de pensions, ne se fasse pas retirer le dossier. Le gouvernement ne va rien faire pour aider les employés de Sears et il maintient le cap avec le projet de loi , qui est une attaque directe des retraites à prestations déterminées.
Au fil des ans, au Parlement, j'ai vu de nombreux politiciens dire aux Canadiens qu'ils allaient leur faire une meilleure offre. Parfois, c'est comme si un crocodile disait: « Crois-moi. Allons pique-niquer au bord de la rivière. Tes intérêts me tiennent à coeur. » Toutefois, lorsqu'on réunit Samuel Bronfman, les dirigeants de KPMG et le roi des régimes de retraite privatisés au pays afin de discuter de la question des pensions, on ne peut pas dire qu'on a à coeur les intérêts des Canadiens.
Cela nous ramène à l'importance de la motion visant à ce que le soit reconnu coupable d'avoir utilisé sa position pour obtenir un avantage d'un milliardaire afin de partir en vacances sur l'île dudit milliardaire. Encore une fois, je ne dirai pas qu'il s'agit d'un acte illégal. Pour moi, c'était un manque de jugement ahurissant. Il est du ressort du Parlement d'insister pour que le respecte un certain niveau de responsabilité, ce qu'il n' a pas fait parce qu'il a quitté le Parlement et qu'il n' a pas répondu à ces questions.
Toutefois, pour être clair, j'ai un problème avec l'argument des conservateurs selon lequel il devrait rembourser le coût du voyage, car partout où va le premier ministre, il y aura d'énormes coûts associés à la question de la sécurité. Toutefois, la loi sur l'éthique doit prévoir des sanctions pécuniaires en cas d'abus de pouvoir et de manquement à la norme. Le a placé la barre très bas pour le reste de son Cabinet. Nous devons travailler au-delà des lignes de parti pour faire en sorte que ces échappatoires dans la Loi sur les conflits d'intérêts soient éliminées et que le premier ministre soit tenu de rendre des comptes afin qu'il puisse rétablir la confiance des Canadiens sur cette question fondamentale.
En ce qui concerne la question des conflits d'intérêts en général, en tant que néo-démocrates, nous continuerons de demander au gouvernement de rendre des comptes. Nous n'avons pas peur de le féliciter si nous pensons qu'il fait quelque chose de bien. Nous n'avons pas à nous opposer à tout. Toutefois, il n'est tout simplement pas acceptable de voir le gouvernement favoriser à maintes reprises les intérêts du 1 % et des initiés tout en faisant semblant de servir les gens qui sont moins bien nantis.
Nous continuerons de nous pencher sur ces questions et sur la nécessité de nous attaquer à la nature toxique de l'influence des grosses fortunes dans la vie politique, qui est aussi importante aujourd'hui qu'elle l'était lorsque nous avons dû présenter la Loi fédérale sur la responsabilité en 2006. Je me souviens qu'à l'époque, le gouvernement libéral corrompu a fait l'objet d'accusations. Nous avons eu de tels abus impliquant des lobbyistes et des initiés. À l'époque, on disait: « L'important, c'est de connaître quelqu'un au Cabinet du premier ministre. »
Les Canadiens ont trouvé que c'était fondamentalement inacceptable, car la plupart des Canadiens n'ont jamais l'occasion d'en profiter. Pour la plupart des Canadiens, la seule façon d'obtenir gain de cause, c'est de passer par le système, et ce devrait être la même chose pour les lobbyistes et les initiés. Il doit y avoir un système qui prévoit une reddition de comptes et qui soit transparent pour que les gens sachent pourquoi et comment les décisions sont prises. Cependant, avec le gouvernement actuel, il y a trop de choses qui nous ramènent aux temps malheureux des initiés et des amis.
Cette motion est instructive. J'espère que le l'écoutera, et je pense qu'il doit dire aux Canadiens qu'il prendra certaines mesures de restitution pour montrer qu'il comprend la gravité de sa condamnation pour de nombreuses infractions à la Loi sur les conflits d'intérêts.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec la députée de .
Je suis heureuse de prendre la parole au sujet de la motion de l’opposition. Les députés savent peut-être que j’ai un passé d’ingénieure, mais ce qu’ils ne savent peut-être pas, c’est que chaque ingénieur professionnel doit, dans notre pays, réussir un examen d’éthique et de droit afin d’obtenir son agrément. Nous recevons un manuel que nous étudions pour devenir ferrés sur les questions d'éthique et de conflits d’intérêts, et sur d'autres questions de ce genre. Il est important pour les ingénieurs d’acquérir ces notions d’éthique et de comprendre clairement ce que sont les conflits d’intérêts parce que la sécurité du public dépend d’eux. La confiance du public est importante.
Je dirais que, s’il est important de comprendre l’éthique et les conflits d’intérêts en ingénierie, c’est encore plus important ici, à la Chambre des communes. Il est important que le , qui occupe la plus haute fonction au pays, observe des normes d'éthique et d’intégrité élevées et qu'il comprenne bien ce que sont les conflits d’intérêts afin que la sécurité publique soit protégée et que le public puisse avoir confiance en lui.
Le a amorcé sa campagne en indiquant qu’il allait fixer la barre plus haut. Il a affirmé qu’il serait ouvert et transparent. Il a dit que les lettres de mandat de ses ministres les inciteraient à viser des normes de comportement plus élevées, de sorte qu’ils éviteraient l’apparence même de conflit d’intérêts. Il a suscité des attentes chez les Canadiens, qui comptaient sur lui pour faire ce qu’il avait dit qu’il ferait.
Malheureusement, les mauvais comportements ont commencé avec les promesses brisées. Le avait dit qu’un gouvernement libéral limiterait le déficit à 10 milliards de dollars. Cette promesse a volé en éclats. Il a dit qu’un gouvernement libéral équilibrerait le budget à l’intérieur de son mandat. Peut-être pas. Il a dit qu’un gouvernement libéral rétablirait la livraison du courrier à domicile. Non. Il a affirmé que ce serait les dernières élections à se dérouler selon le système majoritaire uninominal à un tour. Non.
Devant ce flot constant de promesses rompues, les Canadiens ont commencé à se demander s’ils pouvaient faire confiance au . Voilà une difficulté. Si une organisation est pourrie au sommet, la pourriture s’étendra tel un cancer dans toute l'organisation. C’est ce que nous avons commencé à constater du moment où le premier ministre s’est mis à tenir des activités de financement donnant un accès privilégié à des milliardaires qui, en échange de dons, obtenaient des ententes, comme un montant de 1 milliard de dollars pour les soins de santé en Colombie-Britannique ou un don important à la Fondation Trudeau en échange de discussions sur les occasions d’affaires avec le gouvernement.
Ce comportement s’est mis à déteindre sur les ministres libéraux. Le a commencé à monnayer l’accès à sa personne. Les gens payaient 500 $. L’une de ces personnes a pris la tête de l’Administration portuaire d’Halifax. La a suivi la tendance et on a vu des activités de financement avec des avocats faisant affaire avec le gouvernement. C’est interdit en vertu de la Loi sur les conflits d’intérêts. La gangrène a commencé à s’étendre. Nous avons constaté des infractions dans les dépenses de la ministre de la Santé et de la ministre des Affaires autochtones et du Nord. Tout cela a commencé à ébranler la confiance que la population avait à l’endroit du , minant notre capacité à lui accorder cette confiance.
Puis il y a eu ce voyage dans l’île d’un milliardaire. Lorsque j’ai appris que le , le et plusieurs membres du Parti libéral avaient passé des vacances dans cette île privée, j'ai su en moins de cinq secondes qu’ils avaient enfreint la Loi sur les conflits d’intérêts.
Les députés, dès qu’ils sont élus, reçoivent une formation relative à la Loi sur les conflits d’intérêts. J’ai su immédiatement qu’ils avaient enfreint la loi. Nous ne pouvons pas accepter en cadeau un voyage d’une valeur supérieure à 200 $. Séjourner pendant une semaine sur une île privée vaut plus que 200 $. J’ai su immédiatement que cela sentait mauvais. La Fondation Aga Khan a reçu au fil des ans des millions de dollars du gouvernement pour ses activités. Cette fondation fait du lobbying pour obtenir de l’argent. Il est clair dans la loi que les députés ne peuvent rien accepter des lobbyistes parce que nous ne voulons pas créer la perception d’une influence indue.
Le a affirmé que l’Aga Khan était un ami proche de sa famille, mais la commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique a été formelle. Elle a dit que le premier ministre n’avait pas vu l’Aga Khan pendant 30 ans, en fait jusqu’au moment où il est devenu chef du Parti libéral et premier ministre par la suite. Alors pourquoi l’Aga Khan voudrait-il renouer des liens avec le chef du Parti libéral, devenu premier ministre par la suite, alors que sa fondation reçoit des millions de dollars de lui? Je crois que nous pouvons facilement voir pourquoi il le voudrait, mais cela ne signifie pas qu’il est un proche ami de la famille.
En parlant de ces vacances sur l’île, j’ai une autre question concernant le . Personne ne semble vouloir en parler, mais s'il est répréhensible pour le d’accepter un voyage d’une valeur de plus de 200 $ et qu'il faut moins de cinq secondes pour le comprendre, cela doit aussi être répréhensible pour le ministre des Anciens Combattants. Je n’ai cependant pas encore entendu quelqu’un prononcer un mot à propos de cette partie du problème.
Lorsqu’une personne se fait prendre à faire quelque chose d’inacceptable, celle-ci doit assumer la responsabilité de ses actes. Pendant une année entière, nous avons entendu le et la soutenir que le premier ministre s’était conformé à toutes les règles d’éthique et à la législation pertinente et qu'il n'avait rien à se reprocher. Cependant lorsque tous les faits ont été révélés et que le rapport a finalement été rendu public — d’ailleurs, j’ignore pourquoi cela a pris une année complète — il est devenu clair que le premier ministre s’était rendu coupable de quatre infractions à la loi. Il est le premier premier ministre à avoir enfreint une loi fédérale. Au lieu d’admettre ses erreurs et d'assumer les conséquences de ses actes, le premier ministre a présenté ses excuses puis a déclaré que nous devrions passer à autre chose. Ce n'est pas ainsi que les choses fonctionnent.
Lorsque la ministre de la Santé a eu recours à des services de limousine, elle a dû rembourser l'argent dépensé, car elle n’avait pas respecté les règles concernant les coûts admissibles. La même situation s’est produite avec la . Si les femmes de son gouvernement qui ne suivent pas les règles doivent rembourser les dépenses non admissibles, je ne comprends pas pourquoi le premier ministre croit que les mêmes règles ne s’appliquent pas à lui et qu’il n’a pas à rembourser les sommes non admissibles. Y a-t-il une norme qui s’applique aux femmes et une norme différente pour les hommes, ou est-ce que tout le Cabinet doit se conformer à une certaine norme, mais le premier ministre estime qu’un ensemble différent de règles s’applique à lui?
Je trouve cela très préoccupant parce qu'au bout du compte, il n’y a aucune conséquence pour le en dépit de ce qu’il a fait. Cependant, il y a des conséquences pour les contribuables, parce que plus de 200 000 $ des fonds publics ont été dépensés pour ces vacances sur l’île d’un milliardaire. Si une partie de ce montant a servi à assurer la sécurité du premier ministre, je reconnais que cette dépense aurait été engagée peu importe où le premier ministre aurait été, mais cela ne représente qu'une fraction des coûts. Si l'on pense à ce qui a été dépensé pour assurer la sécurité du premier ministre, des membres de sa famille, des membres du parti libéral et du pendant ces vacances d’une semaine, cela fait beaucoup d’argent. Le montant à rembourser dépasse largement l’amende de 200 $ qui a été imposée au . La confiance des Canadiens à l’égard du premier ministre ne sera pas rétablie tant qu’il n’aura pas montré qu’il est prêt à assumer la responsabilité de ses actes. Il a enfreint la loi et il doit agir comme ses autres ministres ont fait, c’est-à-dire qu’il doit rembourser l’argent dépensé en trop.
Le leadership commence au sommet. Il est impératif que le demande à l'ensemble du gouvernement de rendre des comptes, que tous les libéraux respectent les règles, qu'ils arrêtent tous ces activités de financement absurdes donnant un accès privilégié et qu'ils comprennent tous ce qu'est l'éthique. S'ils ont besoin d'une formation à ce sujet, je serai très heureuse de leur prêter le livre que j'ai dû lire lorsque j'ai commencé ma carrière d'ingénieure en vue de comprendre l'éthique et les conflits d'intérêts. Les libéraux peuvent aussi tout simplement lire les lignes directrices qui sont évidemment à la disposition du gouvernement et qui expliquent que les députés ne peuvent pas accepter un voyage ou un cadeau de plus de 200 $ et qu'ils n'ont pas le droit de recevoir quoi que ce soit provenant de lobbyistes.
J'encourage le gouvernement à jouer franc jeu avec les Canadiens, à faire amende honorable pour le mal qui a été fait et à essayer de rétablir la confiance du public envers le , qui, comme je l'ai dit, occupe la plus haute fonction du pays. Si le sommet n'est pas blanc comme neige, la base ne le sera pas non plus.
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Monsieur le Président, je possède une expérience très approfondie des règles de droit. J’appliquais les lois dans mon rôle de directrice de port à l’Administration portuaire de Toronto. J’interprétais les lois quand j’exerçais ma profession d’avocate. Lorsque j’occupais les fonctions de ministre et de députée, j’ai contribué à la rédaction de plusieurs lois.
Pour moi, les lois sont des documents en constante évolution. Il faut les examiner, les modifier et les mettre à jour quand les circonstances l’exigent. La motion que nous étudions aujourd’hui vise à corriger une lacune dans les règles que nous devons observer à la Chambre. Soulignons qu’elle touche deux lois distinctes. D’une part, la Loi sur les conflits d’intérêts dans le cas de l’acceptation de cadeaux et d’accueil, de la promotion des intérêts privés et du fait de se trouver en conflit d’intérêts en acceptant un voyage. D’autre part, le Code régissant les conflits d’intérêts des députés qui, comme mes collègues le savent, se trouve à l’annexe I du Règlement de la Chambre des communes.
Cette motion vise à corriger la situation étrange dans laquelle nous nous trouvons. Faisons quelques pas en arrière pour nous rappeler le chemin qui nous y a amenés. Comme mes collègues le savent, au cours de ces dernières semaines, on nous a présenté un ensemble sans précédent de conclusions et de faits. La commissaire à l’éthique a mené enquête sur un voyage que le avait effectué en décembre 2016 avec un député. L’identité de ce député deviendra évidente à la fin de mon intervention.
La commissaire à l’éthique a soumis le à deux entrevues, une en avril et l’autre en octobre. Le conseiller juridique du premier ministre lui a expliqué les raisons pour lesquelles il ne pensait pas que le premier ministre avait violé la Loi sur les conflits d’intérêts et le Code d’éthique des députés dans le cadre de ses fonctions publiques. Elle a aussi interrogé des témoins. Elle a examiné des jugements antérieurs. Elle a réuni des faits qu’elle a ensuite présentés au premier ministre pour qu’il les confirme ou qu’il les corrige s’il les jugeait incorrects. Elle a ultimement tiré des conclusions et produit un rapport.
La commissaire à l’éthique présente cinq conclusions principales dans son rapport. Premièrement, l’Aga Khan ne correspondait pas à la définition d’un ami. Selon elle, en qualifiant d'amitié sa relation avec l'Aga Khan, le a fait une déclaration trompeuse. Deuxièmement, le premier ministre avait violé la loi en laissant sa famille voyager dans un avion non commercial affrété par l’Aga Khan en mars 2016, puis en décembre 2016. Troisièmement, elle concluait que le premier ministre n'avait pas pris les mesures nécessaires pour éviter une situation de conflit d’intérêts. Quatrièmement, elle constatait que le premier ministre ne s'était pas récusé des discussions sur les subventions que le gouvernement fédéral avait octroyées à cet homme avec lequel il disait être ami.
Dans sa dernière conclusion, sur laquelle je vais me pencher aujourd’hui, elle soutenait que le premier ministre avait violé les règles en acceptant ces cadeaux. Voilà exactement la lacune que cette motion vise à corriger. Les circonstances nous amènent à mettre ces règles à jour.
Comme je l’ai indiqué, j’ai déjà occupé un poste de légiste. J’ai appliqué et interprété des lois, et je suis sûre d’une chose. Nous disposons d’un processus très clair, mais il nous faut aussi prévoir une sanction très claire, qui servira de moyen de dissuasion. C'est très efficace pour faire respecter les règles et les lois.
Nous savons que le est conscient de la valeur du code d’éthique, tout comme de celle de la Loi sur les conflits d’intérêts. Selon lui, il ne suffit pas de s’y conformer d’un point de vue juridique, mais il faut aussi en respecter l’esprit.
Nous nous retrouvons dans la situation où, en application de la Loi sur les conflits d’intérêts, le est celui qui est responsable de déterminer quelle sera la sanction. Comment cela se fait-il? On peut se demander comment cela est possible.
Comme je l’ai mentionné, il existe deux séries de dispositions législatives, à savoir la Loi sur les conflits d’intérêts et le code de conduite. Dans les deux cas, le fait pour le de ne pas s’y conformer comporte des conséquences. Il a été déterminé que le premier ministre avait contrevenu aux dispositions de la Loi sur les conflits d’intérêts s’appliquant aux titulaires de charge publique. Ce sont les articles 44 et 45 de la Loi qui portent sur les conflits d’intérêts et sur l’issue du rapport. Comme je l’ai expliqué précédemment, le commissaire à l’éthique a le pouvoir d’assigner des témoins, de les interroger, de rédiger des constatations, puis de remettre son rapport au premier ministre, à la personne qui est présumée avoir contrevenu aux règles, et au public.
Il y a évidemment une raison qui justifie la présentation du rapport au . On pourrait présumer qu’au moment de la rédaction de la Loi, les législateurs ont tenu compte du fait que le premier ministre a le contrôle et le pouvoir nécessaires pour nommer ou non des titulaires de charge publique. Il a le contrôle et le pouvoir nécessaires pour déterminer qui sera ou non nommé ministre. C’est donc dire que la production d’un rapport comportant une recherche de faits et une conclusion qui montrent qu’un ministre ou un titulaire de charge publique a contrevenu à la Loi sur les conflits d’intérêts veut dire quelque chose, parce que c’est le premier ministre qui a la capacité de sanctionner l’infraction commise.
Toutefois, dans ce cas, nous sommes dans la situation où le reçoit un rapport qui le concerne. Je ne crois pas que les législateurs avaient présumé que la première personne à contrevenir à ces articles de la Loi serait le premier ministre du Canada. Il existe une mesure curieuse qui semble avoir été oubliée, à savoir que certains articles de la Loi prévoient des sanctions administratives, qui sont clairement définies. Il est bien évident que ces deux parties de la Loi n’ont pas été incluses. Cela vient du fait que les personnes qui nous ont précédés ont probablement pensé que la meilleure façon de procéder consistait à remettre cela entre les mains du . C’est pourquoi il n’existe pas de sanction pour les personnes qui contreviennent à cette partie de la Loi.
Nous tentons d’établir un cadre visant à éviter aux contribuables de devoir assumer le coût d’infractions découlant de l'acceptation d’un cadeau reçu illégalement. Cela est tout à fait logique. Il s’agit de quelque chose que nous devrions envisager comme législateurs. Nous devons établir un cadre. C'est extrêmement important.
Au bout du compte, cette motion porte sur la responsabilité, la reddition de comptes et l’intégrité. Elle concerne l’intégrité de tous les députés. Soyons bien clairs. Nous nous penchons aujourd’hui sur la mise en œuvre d’une règle qui nous régira tous. Rappelons-nous ce que j’ai dit. Dans ce cas précis, c’est le qui aura toujours la capacité de trancher et de déterminer le niveau approprié de sanction pour les infractions à la Loi sur les conflits d’intérêts. C’est lui qui décidera de ce qui va arriver. Dans ce cas, il a décidé que des excuses étaient suffisantes. Nous sommes en désaccord avec cela de ce côté-ci de la Chambre. Les excuses ne suffisent pas, particulièrement lorsque l’on sait que ce voyage a coûté au moins 200 000 $.
Il y a un autre point que j’aimerais soulever. Si le camp d’en face veut prétendre qu’il suit les recommandations du commissariat à l’éthique, il le fait très mal. Tant dans la Loi sur les conflits d’intérêts que dans le code de conduite, il est bien précisé que les cadeaux doivent être signalés, inscrits dans le registre public et que le commissaire doit en être informé. En cherchant hier soir, j’ai découvert que le n’a pas signalé ce voyage, soit comme un cadeau, ce que l'ancienne commissaire à l’éthique a dit que c’était, ou comme un déplacement parrainé. Il n’y a aucune excuse pour ne pas tenir à jour ce registre public. Il n’y a aucune raison pour que cela n’ait pas été fait, sauf qu’il y a une règle pour les gens d’en face et une autre pour le reste d’entre nous.
De même, le n’a pas mis à jour son registre public pour signaler qu’il a reçu un cadeau. Nous avons dû attendre un an avant que la commissaire détermine qu’il s’agissait d’un cadeau, parce que lui parlait d’un ami. Ami ou non, peu importe, il s’agit bien d’un cadeau. Le premier ministre a manqué à son devoir, encore une fois, de mettre le registre à jour, alors qui va le sanctionner pour cela? Qui décidera en fin de compte si les règles seront respectées? C’est une vraie farce. Les libéraux disent qu’ils se préoccupent de l’éthique, de la transparence et de la reddition de comptes. À la première occasion, le non seulement viole la loi sciemment et en toute connaissance des problèmes que cela pose, mais il décide aussi qu’il n’y aura pas de sanction. Puis il se moque du règlement en ne se donnant même pas la peine de remplir un bout de papier et de l’envoyer à la commissaire à l’éthique afin que tous les Canadiens sachent en consultant le registre qui accepte des cadeaux de la part de lobbyistes et qui n’en accepte pas. C’est une honte, et il faudrait y remédier aujourd’hui même.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec l'honorable député de .
C'est toujours un honneur et un privilège pour moi de prendre la parole à la Chambre pour parler aux Canadiennes et aux Canadiens du travail remarquable qu'accomplit notre gouvernement sous le leadership de notre très honorable. Ce même premier ministre a assumé la responsabilité de ses actes et accepté les conclusions de la précédente commissaire, et ce, immédiatement à la suite de la publication du rapport.
En effet, notre gouvernement respecte le Commissariat aux conflits d'intérêts et à l'éthique et l'important travail de tous les agents du Parlement. Les Canadiens s'attendent à ce que tous les députés collaborent avec le Commissariat aux conflits d'intérêts et à l'éthique, ce qu'a fait le premier ministre. Immédiatement après le dépôt du rapport de la commissaire, le premier ministre en a accepté les conclusions et a pris ses responsabilités.
C'est exactement ce à quoi s'attendent les Canadiennes: un sens des responsabilités et une transparence qui démontrent que nous avons confiance en les Canadiens et que nous respectons le travail des agents du Parlement. C'est parce que nous avons une telle confiance en les Canadiens que ceux-ci, en retour, nous font également confiance pour mettre en place notre plan économique à l'appui de la classe moyenne et de ceux qui travaillent fort pour en faire partie.
Ce plan fonctionne: grâce à la confiance des Canadiens et à leur travail, 422 000 emplois ont été créés en 2017. C'est le plus grand nombre d'emplois créés en une seule année en plus d'une décennie. La dernière fois que nous avions vu de tels chiffres, c'était encore sous un gouvernement libéral. Toutefois, nous n'aurions jamais pu le faire sans la confiance des Canadiens. Ceux-ci peuvent avoir confiance en nous et en nos institutions démocratiques grâce au travail des agents du Parlement, comme l'ancienne commissaire. Nous la remercions pour son travail.
Nous continuerons de travailler avec le nouveau commissaire, et en ce qui concerne les vacances familiales et personnelles du premier ministre, il veillera à ce qu'elles soient approuvées par le commissariat. Nous sommes ainsi déterminés à continuer de veiller à ce que les agents du Parlement soient bien soutenus et demeurent indépendants.
La motion présentée par mon collègue de l'opposition aborde, selon moi, une notion importante que mes collègues conservateurs ont trop souvent négligée lorsqu'ils étaient au pouvoir: les contribuables canadiens. Comme nous le savons tous, les coûts de sécurité liés au premier ministre existaient déjà dans le cas des premiers ministres précédents. Ce sont les organismes de sécurité qui déterminent ce qui est nécessaire pour protéger le premier ministre, et leurs recommandations sont suivies. L'ancienne commissaire elle-même a reconnu que ces coûts existent toujours lorsque le premier ministre se déplace.
Si on veut parler d'utilisation de fonds publics, les conservateurs feraient bien de se garder une petite gêne. Nous nous souvenons tous des publicités télévisées que les conservateurs ont achetées à l'aide de fonds publics pour annoncer des programmes qui n'existaient même pas, ou encore des panneaux d'affichage qui recevaient autant d'attention de la part des conservateurs que les projets de construction eux-mêmes.
Notre gouvernement est à l'écoute et agit pour le bien des contribuables et de l'ensemble de la population. Cela est reflété dans toutes les politiques que nous avons mises en place depuis presque deux ans. Dès notre arrivée au pouvoir, nous avons clairement établi que l'économie devait être au service de la classe moyenne et de ceux qui aspirent à en faire partie. Cette condition n'est pas négociable et ne l'a jamais été, de ce côté-ci de la Chambre.
Nous avons commencé par instaurer une réduction d'impôt pour la classe moyenne, qui continue de profiter à près de 9 millions de Canadiennes et de Canadiens. Nous avons ensuite mis en place l'Allocation canadienne pour enfants, qui a permis à des centaines de milliers d'enfants d'échapper à la pauvreté. En guise de rappel, l'Allocation canadienne pour enfants est un paiement mensuel non imposable versé aux familles admissibles pour les aider à subvenir aux besoins de leur enfant de moins de 18 ans. Les familles peuvent donc utiliser cet argent supplémentaire pour inscrire leur enfant à un camp de jour, pour payer la facture d'épicerie familiale ou pour se vêtir chaudement en hiver. C'est ce qu'on appelle travailler pour l'avenir et aider les contribuables. Les conservateurs, au contraire, distribuaient des prestations pour enfants à des millionnaires.
Par ailleurs, nous avons aussi annoncé l'entente historique entre le gouvernement et les provinces en vue d'améliorer le Régime de pensions du Canada. À terme, cela se traduira par une augmentation d'environ 50 % des prestations de retraite maximales.
En dollars courants, cela représente une augmentation de près de 7 000 $ pour une prestation maximale d'environ 20 000 $. Avec les améliorations similaires apportées par le gouvernement du Québec au Régime de rentes du Québec, les Canadiens d'un océan à l'autre peuvent maintenant aspirer à une retraite plus digne et plus sûre. Ce ne sont que de simples exemples parmi tant d'autres des investissements que nous avons faits au profit de la classe moyenne et de l'ensemble des contribuables.
Bien évidemment, mes collègues de l'opposition préfèrent ignorer ces résultats et ne pas tenir compte des conclusions de la commissaire. En effet, l'opposition a demandé pendant des semaines et des mois que le rapport soit déposé. Maintenant que cela a été fait, l'opposition refuse d'en accepter les conclusions. Ce n'est pas surprenant. On parle ici d'un parti qui a passé des années à s'attaquer à tous ceux qui ne suivaient pas à 100 % la directive du chef, que ce soient des députés d'arrière-ban, des experts de tous les domaines, des agents du Parlement ou des juges de partout au pays. Si on ne suivait pas la ligne conservatrice à 100 %, les conservateurs se préparaient à attaquer sans équivoque. Que ce soit des attaques personnelles ou des attaques à l'endroit de gens extrêmement intègres. Cela ne faisait rien aux conservateurs, du moment qu'ils attaquaient.
Il n'y a pas grand-chose qui a changé depuis. Aujourd'hui, les conservateurs continuent de faire la même chose dans l'opposition, mais cela ne surprend plus personne. Leur comportement est tellement le même qu'on dirait que Stephen Harper est encore leur chef.
Pendant ce temps, de ce côté-ci de la Chambre, nous continuerons de travailler dans le même esprit d'ouverture et de transparence qui nous guide depuis notre élection. Le continuera d'écouter les Canadiennes et les Canadiens et de répondre à leurs questions et à leurs préoccupations.
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Madame la Présidente, lors de la dernière campagne électorale, les conservateurs ont cru que les attaques personnelles allaient les mener à la victoire. Les Canadiens ne se sont pas laissés prendre à ce moment-là et ne se laisseront pas prendre aujourd’hui.
Les députés de l’opposition savent que les organismes de sécurité déterminent les mesures à prendre pour protéger le , comme ils l’ont fait dans le cas de ses prédécesseurs. Nous suivons leurs recommandations. Par surcroît, dès que le rapport a été rendu public, le premier ministre a assumé l’entière responsabilité qui lui a été imputée. Voilà ce que les Canadiens attendent de leurs dirigeants.
Lorsque l'actuel gouvernement a été élu, nous étions déterminés à être à la hauteur de la confiance témoignée par les Canadiens. Nous nous sommes engagés à apporter une nouvelle direction au gouvernement, à être à l'écoute des besoins des Canadiens et à travailler en collaboration afin de nous attaquer aux véritables enjeux qui se posait au Canada. Nous avons tenu parole et nous continuons à donner suite à cet engagement.
Au lieu de se pencher sur les véritables enjeux, comme l’emploi, le logement abordable ou l’avancement de l’égalité des droits, l’opposition utilise cette journée pour débattre d'une question que la commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique a déjà examinée à fond. Disons clairement ce qui se passe ici. L’opposition tente de remettre en question le travail de la commissaire.
De ce côté-ci de la Chambre, nous respectons le travail des mandataires du Parlement. Lorsqu’ils prennent des décisions, nous les acceptons. Lorsqu’ils font des recommandations, nous les suivons. Cela tranche nettement avec ce que les conservateurs ont fait pendant les 10 années où ils ont été au pouvoir.
Les conservateurs ont contesté devant les tribunaux les conclusions du directeur général des élections. Ils ont éliminé le poste de premier conseiller scientifique. Ils ont ignoré tout ce qu'a dit le directeur parlementaire du budget et ils ont remis en question la crédibilité de son bureau. Ils se sont même attaqués à la juge en chef de la Cour suprême du Canada, ce qui est impensable pour les Canadiens.
Ce n’est ni ce que les Canadiens souhaitent ni ce qu'ils méritent. Les conservateurs semblent avoir oublié que c'est à cause de leur conviction d'en savoir davantage que les institutions du Parlement qu’ils se trouvent aujourd’hui dans l'opposition.
Nous avons présenté une proposition qui porte notamment sur le respect du Parlement, y compris ses mandataires. Nous faisons confiance aux Canadiens. Nous continuons de nous concentrer sur le travail des mandataires du Parlement tandis que les conservateurs se concentrent sur nous.
Je suis ravi de parler des efforts considérables que le gouvernement a consentis pour accroître la transparence et la reddition de comptes et de notre solide engagement à l'égard d'une gouvernance ouverte et honnête à laquelle les Canadiens sont en droit de s’attendre. Nous nous sommes engagés à être dignes de la confiance que les Canadiens nous ont témoignée.
Parlons des coûts mentionnés pas mes collègues. L'ancienne commissaire elle-même reconnaît que ces coûts font partie des déplacements du . Comme nous l'avons dit à maintes reprises, dès que le premier ministre se déplace, cela entraîne des coûts relatifs à la sécurité. Cela n'a rien de nouveau. Il en était ainsi pour les anciens premiers ministres également. Nous faisons preuve de transparence à l'égard de ces coûts.
Nous croyons en l'importance de l'ouverture et de la transparence, à un tel point que nous avons présenté un projet de loi visant à rendre le financement politique plus ouvert et plus transparent. Celui-ci s'appliquerait aux activités de financement auxquelles assiste le premier ministre, les ministres, les chefs de parti et les candidats à la direction d'un parti. Étonnamment, les conservateurs n'appuient pas le projet de loi. Pourquoi? Parce qu'il s'appliquerait au chef de l'opposition officielle.
Nous sommes convaincus que, en rendant notre processus politique plus ouvert à la participation et en faisant en sorte que ces activités soient ouvertes et transparentes, cela augmentera la confiance du public envers le régime.
De plus, il est excitant d'apprendre que le Parti libéral a décidé de son propre chef d'appliquer ces changements et qu'il élaborera un régime provisoire de déclaration publique. Ce sont là des mesures réelles en vue d'améliorer la confiance du public envers nos institutions démocratiques. Elles montrent que le gouvernement est résolu à faire preuve d'ouverture, à rendre des comptes et à faire en sorte que les ministres s'acquittent de leurs fonctions avec intégrité et dans le respect des principes fondamentaux de notre système de gouvernement responsable.
Pour les conservateurs, la transparence et les normes élevées, c’est bon pour les autres. En ce qui les concerne, ils ont toujours de bonnes raisons de penser que la transparence n’est pas une si bonne idée. Cela ne nous surprend pas, car ils sont comme cela.
Pour ce qui est du rapport de la commissaire, le en a accepté les conclusions et il a déjà collaboré avec son bureau pour faire autoriser toutes ses vacances familiales et personnelles à venir. Du temps de Stephen Harper, les conservateurs avaient pour technique de toujours remettre en question le travail des agents du Parlement et ils continuent de le faire aujourd’hui.
Nous voulons être un gouvernement responsable devant les Canadiens et qui respecte les normes d’éthique les plus strictes. Un gouvernement transparent est un bon gouvernement. Il suscite la confiance dans la démocratie et assure l’intégrité des institutions publiques. Les Canadiens appuient les progrès que le gouvernement a accomplis à ce jour dans ce domaine et ils s’attendent à ce que nous poursuivions dans cette voie. Nous ne devons jamais cesser de mériter et de conserver leur confiance.
J’aimerais rappeler ce que le a affirmé à maintes occasions, à savoir qu’il se réjouit de l’enquête menée par la commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique et qu’il a pris toutes les mesures nécessaires pour faire approuver, avant de les prendre, toutes ses vacances futures par le commissaire à l’éthique.
Je suis fier de faire partie d’un gouvernement résolu à se montrer ouvert et transparent avec tous les Canadiens et à se conduire de façon éthique.
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Madame la Présidente, je partagerai mon temps avec le député de .
J’ai l’honneur aujourd’hui d’appuyer la motion dont la Chambre est saisie. La motion porte essentiellement sur les quatre principaux éléments de la Loi sur les conflits d’intérêts qui sont l’acceptation de cadeaux illégaux, le fait de favoriser ses intérêts personnels, d’être partie à un conflit d’intérêts et d’accepter un voyage.
La motion demande que la Chambre statue que lorsque les articles 11, 21, 5 ou 12 de la Loi sur les conflits d’intérêts ou le Code régissant les conflits d’intérêts sont enfreints et que cela entraîne des coûts pour les contribuables, le député responsable doit rembourser ces coûts aux contribuables.
Avant d’aller plus loin, la Chambre doit reconnaître qu’aujourd’hui marque la date d’un important anniversaire. Ce n’est pas forcément un anniversaire qu’on tient à célébrer avec des bougies, des boissons gazeuses, des arcs-en-ciel et des licornes, mais plutôt un anniversaire que le gouvernement libéral aimerait que l’on oublie, une journée d’infamie pour le gouvernement libéral. Aujourd’hui marque le premier anniversaire du 6 février 2017, jour où la commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique a avisé le qu’il faisait l’objet d’une enquête.
Pourquoi le a-t-il fait l’objet d’une enquête? Parce que le député conservateur de a demandé l’ouverture d’une enquête en vertu du Code sur les vacances illégales prises par le premier ministre et sa famille sur l’île privée de Son Altesse l’Aga Khan. La commissaire répondait également à une requête d’un autre député conservateur de la Chambre, qui craignait que le premier ministre n’ait enfreint certains articles de la Loi sur les conflits d’intérêts.
La commissaire à l’éthique a estimé que les deux demandes étaient raisonnables, ce qui a abouti à la lettre rédigée il y a 12 mois, avisant le qu’il faisait l’objet d’une enquête pour cause d’actes répréhensibles.
La commissaire à l’éthique a également avisé le premier ministre, dans cette lettre fatidique, qu’elle lui accordait la politesse d’une entrevue préliminaire avant de recueillir des renseignements ou des documents complémentaires auprès d’autres parties, c'est-à-dire de tiers.
C’était une offre généreuse, mais le s’en est-il prévalu? Le premier ministre a-t-il entièrement collaboré comme il l’a affirmé à maintes reprises au cours des 12 derniers mois? Non, le premier ministre n’a pas jugé que l’enquête de la commissaire à l’éthique était une question prioritaire. Cela lui a pris deux mois complets avant de se mettre à la disposition de la commissaire à l’éthique.
Le rapport final, dont le titre officiel ne peut pas être prononcé à la Chambre sur ordre du Président parce qu’il porte le nom du , a trait principalement aux vacances de Noël, inappropriées et illégales, en décembre et janvier 2016. Cependant, l’enquête de la commissaire a également révélé que le premier ministre et sa famille avaient accepté de se rendre en vacances sur l’île de l’Aga Khan plus tôt, en décembre 2014, et qu’en mars 2016, des membres de la famille du premier ministre ainsi qu'une amie et les enfants de celle-ci avaient passé des vacances sur l’île de l’Aga Khan, à la demande de l'épouse du premier ministre.
Le 9 mars 2016, deux jours avant que l'épouse du prenne ces vacances, un représentant de l’Aga Khan a sollicité une rencontre bilatérale officielle avec le premier ministre où il a été discuté, lorsqu’elle a eu lieu en mai 2016, de questions concernant notamment une subvention de 15 millions de dollars du gouvernement du Canada pour l’un des projets de l’Aga Khan.
Lorsque le , ou la leader des libéraux à la Chambre, répète qu’il accepte les conclusions de la commissaire — et je vais y revenir dans un instant —, il s’essuie simplement les mains, dit s'être excusé et s’engage à consulter dorénavant le commissaire à l’éthique à propos de ses vacances.
Ce qu’il n’a pas reconnu, c’est son témoignage devant la commissaire à l’éthique et, tout aussi important, l’interprétation de ce témoignage par la commissaire en ce qui a trait à la rencontre du 17 mai avec l’Aga Khan. La commissaire à l’éthique a rapporté que le , en dépit du fait qu’il avait reçu des cadeaux et profité de l’hospitalité de l’Aga Khan, ne se faisait pas de souci d’être présent à la rencontre de haut niveau avec l’Aga Khan, qui était à la recherche d’une subvention.
Le a déclaré à la commissaire à l’éthique que les rencontres auxquelles il avait participé à titre de premier ministre n’étaient pas vraiment des rencontres d’affaires, mais plutôt des rencontres « de haut niveau » pour tisser des liens et s’assurer que toutes les parties allaient dans la même direction ensemble, qu’il a laissé à d'autres le soin de s'occuper des détails des ententes, des ententes de millions de dollars des contribuables canadiens. Il a laissé entendre que c’était la façon dont il envisageait son rôle dans n’importe quelle rencontre de haut niveau à caractère cérémoniel.
C’est pourquoi nous voulons simplement, de ce côté-ci de la Chambre, que le nous dise combien d’autres fois il s’est comporté de la même façon avec de grands lobbyistes ou d’autres organisations en quête de millions de dollars, ou beaucoup plus, que les contribuables canadiens ont mis tant de mal à gagner.
Onze mois après avoir entamé une enquête sur le , la commissaire a publié son rapport, dont le titre porte le nom du premier ministre, une semaine après l’ajournement des travaux à la Chambre, juste avant Noël. La commissaire Dawson a conclu que le premier ministre avait enfreint quatre articles importants de la Loi sur les conflits d’intérêts, c'est-à-dire les articles 5, 11, 12 et 21.
À l’exception d’une mêlée de presse maladroite dans le foyer à l’extérieur de la Chambre, le n’a pas discuté du fond du rapport avec les députés, que ce soit à la période des questions ou au comité de l’éthique, ce qui conviendrait davantage. Il a refusé une invitation à comparaître devant le comité, déclarant qu’il préfère répondre lors d'assemblées publiques. Encore là, il n’en a rien fait.
Le a été déclaré coupable d’avoir enfreint la loi. Le premier ministre a accepté un cadeau illégal. Il devrait prendre les mesures qui s'imposent pour tenter de regagner la confiance de la population, ainsi que pour démontrer qu’il respecte la loi et qu’il est à la hauteur de ses propres règles d’éthique.
Voilà la raison pour laquelle la Chambre est saisie de cette motion. C’est pourquoi j’espère que tous les députés appuieront la motion et les principes de reddition de comptes et de comportement éthique que le a enfreints si cavalièrement.
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Madame la Présidente, c'est un privilège pour moi de prendre part à ce débat, étant membre du Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique. Comme on le sait, je suis infatigable lorsqu'il s'agit de mettre en lumière le manque d'éthique du et de ses ministres et les passe-droits qu'ils se donnent. Devant ce nouveau scandale, qui s'ajoute à bien d'autres, j'y vois une fois de plus le signe que la vieille culture libérale opère toujours au sein de ce parti. Rappelons que, si le député de Papineau n'était pas devenu chef du Parti libéral, il n'aurait certainement pas été invité par l'Aga Khan pour mousser ses liens avec un éventuel futur dirigeant influent au Canada. À preuve, je n'ai moi-même jamais été invité par l'Aga Khan, et la plupart de mes collègues de la Chambre non plus, d'ailleurs.
Je trouve totalement inconcevable, alors que la population travaille fort et paie des taxes et des impôts, que nous ayons sous les yeux un homme princier et imbu de lui-même qui nous refile les dépenses de ses caprices et de ceux de sa famille. Ce sont des dépenses injustifiables. Un voyage illégal sur le bras des contribuables canadiens va bien au-delà de ses fonctions d'homme d'État.
Toute cette saga a débuté lorsque le a contacté la fille de l'Aga Khan à la mi-juillet 2016 pour lui demander si sa famille pouvait passer ses vacances de Noël à Bells Cay. Le Cabinet du premier ministre a confirmé auprès du Bureau du Conseil privé, au début du mois de novembre 2016, que la famille du premier ministre séjournerait à Bells Cay du 26 décembre 2016 au 4 janvier 2017. Le premier ministre a déclaré que la seule façon de se rendre à l'île à partir de Nassau était par hélicoptère privé. Sa famille et lui avaient employé ce mode de transport lors de leur voyage de décembre 2014 à Bells Cay. Surprise! Un troisième voyage vient d'apparaître.
Lors du voyage de mars 2016 de l'épouse du premier ministre, qui était accompagnée de son amie et de leurs enfants, elle a contacté la fille de l'Aga Khan à la mi-février 2016 pour discuter de la possibilité de séjourner sur l'île avec ses enfants le mois suivant. La fille de l'Aga Khan a répondu à Mme Grégoire qu'ils seraient les bienvenus sur l'île. Le 27 février 2016, Mme Grégoire a renvoyé un courriel à son assistante au Cabinet du premier ministre ainsi qu'au personnel de Bells Cay au sujet de son voyage à l'île avec une amie et leurs enfants, afin de lui demander de coordonner le trajet en hélicoptère à destination de Bells Cay avec le personnel de l'île.
C'est tout de même exceptionnel de constater que leur voyage a été sollicité. Je n'abuse pas des mots lorsque je dis que ce premier ministre est effectivement imbu de lui-même, puisqu'il se dit exceptionnel. Lors du passage de l'ex-commissaire à l'éthique au comité où je siège, le 10 janvier dernier, j'ai demandé à Mme Dawson qu'elle nous explique en quoi les circonstances du voyage de la famille du premier ministre justifiaient que ce voyage entre dans la catégorie de circonstances exceptionnelles et qu'il doive être payé par les contribuables canadiens. Je me demandais si c'était les avocats du premier ministre qui avaient défendu ce fait. Je cite la réponse de Mme Dawson:
Comme je l'ai indiqué dans le rapport, M. Trudeau a dit que tous ses voyages étaient exceptionnels. Dans un sens, ils sont toujours exceptionnels, en effet, parce qu'il y a beaucoup de sécurité et tout. Ce que je dis ici, c'est qu'on ne peut pas utiliser comme argument que toutes les vacances sont exceptionnelles pour faire valoir que les vacances dont il est question ici étaient exceptionnelles. Les circonstances étaient déjà connues, c'était bien planifié, on avait pris l'hélicoptère auparavant [...]
À la page 61 de son rapport, Mme Dawson souligne également que:
Le voyage en question n’avait rien d’inhabituel, d’imprévisible ou d’inévitable. Ayant déjà séjourné sur l’île de l’Aga Khan, en 2014, [le premier ministre] savait parfaitement qu’il fallait emprunter un moyen de transport privé pour y arriver. Il était peut-être habituel, pour les invités de l’Aga Khan, d’utiliser son hélicoptère pour se rendre à l’île, mais [le premier ministre] savait que ce n’était pas le seul moyen de transport. En effet, des membres de sa famille étaient déjà allés à l’île en prenant un hydravion nolisé par l’Aga Khan auprès d’une compagnie des Bahamas.
Ainsi, lorsqu’ils préparaient leur séjour à Bells Cay pendant l’été et l’automne 2016, [le premier ministre] et sa famille avaient la possibilité d’examiner diverses options et de prévoir un autre mode de transport vers l’île; ils auraient pu, par exemple, noliser un appareil de leur propre chef. N’importe quel autre mode de transport aurait été moins pratique et plus cher que l’hélicoptère, mais compte tenu de l’interdiction établie par l’article 12, il aurait fallu envisager d’autres possibilités.
Pour les motifs énoncés ci-dessus, je ne peux pas conclure à l'existence de circonstances exceptionnelles dans le cas présent.
On apprend, à la page 60 du rapport, que les préparatifs avaient débuté il y a fort longtemps:
Par ailleurs, dans le cas du voyage de décembre 2016, les préparatifs ont commencé à l’été 2016 et se sont confirmés à l’automne. L’itinéraire de voyage [du premier ministre] et de sa famille a été organisé plusieurs semaines à l’avance par le personnel ministériel [du premier ministre] et la GRC.
La preuve démontre clairement que la famille [du premier ministre] pouvait se prévaloir d’autres options pour se rendre à Bells Cay. Quand elle a appris que le premier ministre comptait se rendre dans cette île privée, la GRC a commencé à envisager diverses possibilités de transport jusqu’à l’île, y compris le bateau ou un appareil privé nolisé. Lorsqu’elle a su que l’hélicoptère de l’Aga Khan était disponible, la GRC a jugé que c’était la meilleure option et la plus facile, puisqu’il s’agissait d’un vol direct. La GRC a déterminé que l’hélicoptère était sécuritaire, car il avait souvent été utilisé par d’autres dignitaires invités à l’île.
Bien qu’il soit compréhensible, du point de vue de la sécurité et de l’efficacité, que le premier ministre et sa famille aient accepté de voyager à bord de l’hélicoptère privé de l’Aga Khan pour se rendre à Bells Cay, je suis d’avis que les circonstances entourant le choix de ce moyen de transport n’étaient pas exceptionnelles.
Je voudrais revenir sur le voyage à Bells Cay en mars 2016. À la page 62 du rapport, l'ex-commissaire écrit:
De toute évidence, les fonctions officielles [du premier ministre] n’exigeaient pas que la famille [du premier ministre] se rende à Bells Cay en mars 2016. Comme dans le cas du voyage de décembre 2016, [le premier ministre] n’a pas demandé mon approbation préalable.
De plus, comme pour celui de décembre 2016, le voyage de mars 2016 n’avait rien d’inhabituel, d’imprévisible ou d’inévitable qui puisse permettre de conclure à l’existence de circonstances exceptionnelles.
Pour les motifs énoncés ci-dessus, je conclus que [le premier ministre] a enfreint l’article 12 de la Loi lorsque sa famille et lui ont accepté de voyager à bord de l’hélicoptère de l’Aga Khan en décembre 2016, et lorsque sa famille a accepté de voyager à bord d’un appareil non commercial nolisé par l’Aga Khan en mars 2016.
J'aimerais également citer une observation de Mme Dawson:
En 2015, le premier ministre a émis le document intitulé Pour un gouvernement ouvert et responsable 2015, qui renferme des lignes directrices destinées aux ministres et au personnel exonéré des ministres. Il y est indiqué que les ministres et les secrétaires parlementaires ne doivent pas accepter « les déplacements à bord d’un appareil privé ou d’un vol nolisé non commercial, sauf dans des circonstances exceptionnelles et seulement avec l’autorisation préalable du commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique et à la condition de le divulguer publiquement ».
Mme Dawson mentionne aussi:
Telle qu’elle est formulée dans le document du premier ministre, la règle exige que le titulaire de charge publique consulte le commissaire avant d’accepter un voyage, chaque fois qu’il veut faire valoir des circonstances exceptionnelles. Dans le cas présent, le premier ministre n’a pas suivi sa propre règle.
Elle poursuit ainsi:
Comme je l’ai mentionné plus haut, l’article 12 de la Loi a été adopté en réaction aux préoccupations exprimées concernant une série de cas où des ministres avaient accepté de voyager à bord d’un appareil privé. Le besoin d’obtenir une approbation préalable permet au Commissariat de prendre connaissance des cas de ce genre. D’autres titulaires de charge publique m’ont demandé mon approbation préalable, et j’accède normalement à ces demandes lorsque des raisons pratiques le justifient [...] De plus, le fait de demander une approbation préalable permet au Commissariat d’examiner l’ensemble de la situation et de déterminer si d’autres dispositions de la Loi entrent en jeu.
Ici, à la Chambre, il relève de notre devoir de respecter la Loi sur les conflits d'intérêts. Nul ne peut s'y soustraire, y compris le premier ministre lui-même. À la lumière du rapport accablant de l'ex-commissaire à l'éthique Mme Dawson, nous pouvons affirmer haut et fort que le a tenté délibérément de se soustraire à la loi fédérale.
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Madame la Présidente, j'aimerais vous aviser que je vais partager mon temps de parole avec le député d'.
Nous sommes ici aujourd'hui pour participer à ce débat de l'opposition sur une motion relative à la Loi sur les conflits d'intérêts. Ce dossier suscitait beaucoup d'intérêt chez les députés de l'opposition avant les Fêtes. Ce sujet interpelle assurément tous les élus de la Chambre, puisque nous devons tous nous conformer à cette loi et que nous comprenons l'importance de ce débat.
Je peux assurer à la Chambre que de ce côté-ci, nous accordons le plus grand respect au commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique et nous respectons tous les agents du Parlement. Ceux-ci effectuent un travail essentiel pour notre démocratie et le bon fonctionnement des travaux de la Chambre. Nous coopérons avec tous les agents du Parlement, comme s'y attendent les Canadiens et les Canadiennes, et c'est exactement ce qu'a fait le très honorable député de .
En décembre, immédiatement après le dépôt du rapport de la commissaire, le premier ministre a pris ses responsabilités, comme tout bon leader se doit de le faire, et a accepté toutes les conclusions de la commissaire. Il a également pris des mesures additionnelles pour faire en sorte qu'à l'avenir, toutes ses vacances personnelles et familiales soient approuvées à l'avance par le Commissariat aux conflits d'intérêts et à l'éthique. Par ailleurs, il continuera de suivre tous les conseils et les recommandations du commissaire concernant la façon de gérer son amitié familiale avec l'Aga Khan.
Notre devoir en tant qu'élus est des plus importants. Dans l'enceinte de ce Parlement, nous représentons la population canadienne. Nous sommes la voix des Canadiens. En tant qu'élu, je me fais le devoir d'être au diapason de mes concitoyens et de connaître leurs priorités et les défis auxquels ils font face. Comment pouvons-nous, en tant que députés, à la Chambre, apporter une contribution des plus significatives à notre société?
Les questions d'éthique sont évidemment importantes, et nous le reconnaîtrons toujours. Toutefois, je dois également reconnaître que les conservateurs sont une fois de plus déconnectés des priorités des Canadiens. Ce que mes concitoyens me disent lorsque je les croise dans la rue, dans un café ou encore à mon bureau, c'est qu'ils veulent plus de bons emplois pour la classe moyenne et ceux qui travaillent fort pour en faire partie. C'est exactement ce que notre gouvernement continue de leur offrir. Grâce à des investissements intelligents et responsables, nous contribuons à rendre la classe moyenne plus forte et nous faisons croître l'économie.
Les résultats parlent d'eux-mêmes: près de 700 000 emplois ont été créés au Canada depuis que notre gouvernement a été élu. De plus, le taux de chômage est à son plus bas niveau depuis 40 ans. En 2017 seulement, 422 000 nouveaux emplois se sont ajoutés à l'économie canadienne. J'aimerais que mes collègues de l'autre côté en prennent note. Il s'agit de la plus importante création d'emplois depuis 2002 et de la plus forte croissance économique du G7. Le taux de chômage est de 5,7 %, ce qui ne s'est presque jamais été vu depuis ma naissance.
Au Québec, encore une fois, l'économie roule très bien. C'est la meilleure situation que nous avons connue depuis 1976.
Les citoyens me disent également qu'ils se soucient de l'avenir de leurs enfants. Ils souhaitent une société où de bonnes occasions sont disponibles pour tous. Je suis fier de faire partie d'un gouvernement qui a introduit et bonifié l'Allocation canadienne pour enfants. C'est tellement important. Tout de suite après l'élection, nous avons augmenté les impôts pour le 1 % le mieux nanti, afin de les faire baisser pour la classe moyenne. Mes collègues d'en face ont voté contre cette mesure.
Comme je l'ai dit, nous avons instauré l'Allocation canadienne pour enfants, qui a aidé 300 000 jeunes enfants partout au Canada. C'est du jamais vu. Dans les familles monoparentales, dont 80 % sont dirigées par des femmes, les répercussions sont immenses. L'Allocation canadienne pour enfants a sorti 135 000 femmes de la pauvreté. C'est une question d'éthique et de moralité. C'est tellement important ce que nous avons fait. De toute évidence, il nous incombe en tant que député et de gouvernement, de n'importe quelle formation politique, d'être en faveur de cette mesure. Malheureusement, l'opposition officielle a voté contre cette initiative.
Comme je l'ai dit au début de mon discours, la motion devant nous est très importante. Nous le reconnaissons. Le reconnaît aussi l'importance de cette motion. Contrairement à d'anciens premiers ministres qui n'étaient pas engagés envers les Canadiens, le premier ministre actuel a entrepris de visiter les Canadiens pour leur parler directement, partout au Canada, dans le cadre de tribunes publiques. Dans ces assemblées publiques, il a répondu aux questions des Canadiens et il a écouté leurs préoccupations.
Lorsque quelques Canadiens ont posé des questions difficiles, il ne s'est pas caché. Il était là pour répondre directement et en toute franchise à leurs questions. Il a répondu aux questions concernant cette motion et il l'a fait avec beaucoup d'ouverture et de droiture. Comme tout bon leader se doit de le faire, il a pris ses responsabilités et il a accepté toutes les conclusions de la commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique.
Je dois souligner l'ironie des agissements des membres de l'opposition. Pendant des semaines et des mois, l'opposition a demandé que le rapport de la commissaire à l'éthique soit déposé. Maintenant qu'il a été déposé, l'opposition refuse d'accepter les conclusions de la commissaire. Cela démontre un manque de sérieux.
Le travail du commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique est de la plus haute importance. Nous reconnaissons et respectons au plus haut point son rôle au sein de notre institution.
Les jeux politiques de l'opposition officielle ne nous détournent pas de notre engagement envers la population canadienne. Nous allons continuer à écouter les Canadiens et les Canadiennes et à poser des gestes concrets pour que notre classe moyenne soit encore plus forte et pour aider ceux qui travaillent si fort pour s'y joindre.
Nous avons promis aux Canadiens un gouvernement qui va amener de réels changements, tant en ce qui a trait à nos actions qu'à la manière dont nous allons les accomplir. C'est exactement ce que nous allons faire. Nous nous sommes engagés à investir pour faire croître l'économie et pour créer des emplois et la prospérité. C'est exactement ce que nous faisons.
Nous allons le faire tout en respectant nos responsabilités morales et éthiques envers cette institution et envers tous les Canadiens.
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Madame la Présidente, j’ai le plaisir d’intervenir aujourd’hui sur cette motion concernant la Loi sur les conflits d’intérêts et le rapport présenté par la commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique à l’égard du Code régissant les conflits d’intérêts des députés et la Loi sur les conflits d’intérêts.
La première chose que j’aimerais souligner est que le a accepté les conclusions de la commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique et a assumé l'entière responsabilité. En outre, le s’est également engagé à consulter le commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique concernant toutes ses vacances personnelles et familiales futures afin de s’assurer qu’elles sont toujours conformes à la fois aux exigences du Code des députés et à la Loi sur les conflits d’intérêts.
Le a remercié l’ancienne commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique pour son travail et ses conseils relatifs à la gestion de sa relation avec l’Aga Khan. Il y a une bonne raison pour cela. Le travail du commissaire fait que les Canadiens peuvent compter sur un agent du Parlement non partisan pour se prononcer sur les activités des députés.
Bien que la Chambre des communes favorise un climat de confrontation où les accusations émanent de toutes parts, les Canadiens savent que les agents du Parlement, comme le commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique, font des enquêtes et présentent des conclusions qui sont non partisanes. Lorsque l’ancienne commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique a répondu aux questions à ce sujet devant le comité de l’éthique le 10 janvier 2018, elle a déclaré soutenir les constatations dans son rapport, affirmant que la loi atteint les objectifs qu'on lui avait fixés.
Le premier ministre a accepté les constatations et il a pris des dispositions pour s’assurer de toujours obtenir l’autorisation du bureau du commissaire avant de prendre des vacances personnelles et familiales. Les conservateurs sont ceux qui refusent d’accepter que tout a été dit dans le rapport. L’ancienne commissaire a également conclu qu’aucun traitement de faveur n’a été accordé par le tout au long de cet effort. En fait, aucun traitement de faveur n’avait même été demandé. Toutefois, le premier ministre a fait des démarches afin de mieux gérer sa relation avec l’Aga Khan à l'avenir. Les Canadiens attendent justement de leurs élus et de leurs dirigeants qu'ils agissent comme l'a fait le lorsqu'il a assumé l'entière responsabilité pour les constatations du commissaire. En plus d'avoir pris la parole à la Chambre pour répondre aux préoccupations des députés, le premier ministre a également traversé le pays pour discuter avec les Canadiens des questions qui les préoccupent.
Récapitulons. Le a immédiatement assumé ses responsabilités et a répondu aux multiples questions des médias. Il a répondu à de nombreuses questions ici même à la Chambre. Il a assisté à un certain nombre d'assemblées publiques où les Canadiens ont pu lui poser des questions impromptues sur des enjeux qu'ils estimaient importants. De fait, le a organisé une de ces assemblées publiques dans la ville d'où je viens, Hamilton. Je suis enchantée de pouvoir dire que près de 2 000 participants ont été ravis que le premier ministre amorce un dialogue avec eux sur des questions importantes pour eux.
L'engagement citoyen revêt une grande importance pour le gouvernement. C'est la raison pour laquelle le se met à la disposition des Canadiens de tout le pays et tient à nouer un dialogue avec eux. Nous sommes fiers de cette initiative. Je tiens à remercier tous les Canadiens qui viennent ainsi converser avec le premier ministre. Nous apprécions grandement leur contribution et savons toute l'importance qu'il y a à gouverner avec efficacité.
Je tiens à confirmer que, comme partout ailleurs, aucune des questions posées lors de notre assemblée publique n'était validée d'avance et que le a répondu à chaque question qui lui a été posée. Ce fut une grande journée pour Hamilton. C'est à cela que l'on reconnaît la véritable reddition de comptes, et on est très loin de la façon d'agir des conservateurs lorsqu'ils étaient au pouvoir.
J'aimerais rester positive, de sorte qu'au lieu d'adresser des reproches à mes amis conservateurs, je leur dirai ceci: le du Canada est fermement convaincu que le fait de dialoguer directement avec les Canadiens et de les écouter attentivement, comme notre cher ami Arnold Chan nous l'a demandé à tous, fera de ce pays un pays où il fait encore mieux vivre.
Pourquoi? La réponse est facile. Nous avons foi dans les Canadiens. Nous savons que le fait de les écouter nous aidera à mieux les servir. Ce n'est pas exactement l'approche que l'ancien premier ministre Harper a adoptée à l'égard des Canadiens ou des médias. L'acceptation des constatations par le et sa volonté de collaborer avec la commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique prouvent la vigueur des mesures de protection dont nous disposons actuellement pour le processus démocratique et la prise de décisions.
Nous débattons actuellement d'une proposition visant à mieux protéger le processus démocratique contre les influences indues. Les conservateurs s'opposent actuellement au projet de loi , qui rendrait le régime actuel de financement plus transparent et hausserait d'un cran la reddition de comptes s'y rapportant. De nouvelles exigences verront le jour sur la façon dont les ministres, les chefs de l'opposition et les candidats à la direction d'un parti annonceront leurs activités de financement, rendront compte des montants facturés et feront savoir qui a pris part à ces activités. Ce projet de loi fournira au public les renseignements dont il a besoin pour que les ministres et chefs de parti agissent dans un esprit d'ouverture et de responsabilisation à l'égard de tous les Canadiens, qui espèrent que les contributions politiques n'exerceront pas d'influence indue sur les décisions qui seront prises durant leur existence.
En ce qui a trait aux coûts, les Canadiens s’attendent à ce que la sécurité du soit assurée, peu importe où et quand il voyage. Ce n’est pas particulier à notre premier ministre. Cela a aussi été le cas des premiers ministres précédents. Le écoute attentivement les conseils des spécialistes en sécurité et s’assure que ces conseils sont suivis. Dans son témoignage devant le comité de l'éthique, l’ancienne commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique a indiqué, en réponse aux questions du député de , que les dépenses engagées pour la protection du premier ministre sont des dépenses qui ont lieu quel que soit l’endroit où le premier ministre se trouve.
La motion d’aujourd’hui vise le . En fait, l’opposition est obnubilée par cette cible depuis un certain nombre de semaines. Ce que les conservateurs ne comprennent pas, c’est qu’il faut porter attention aux besoins des Canadiens. C’est ce que nous faisons. Nous travaillons dur pour le bien des Canadiens.
Regardons les résultats. Le taux de chômage est au plus bas depuis 40 ans. En fait, certains de nos députés n’ont jamais connu de taux de chômage plus bas que celui que nous avons aujourd’hui. L’allocation canadienne pour enfants a tiré plus de 300 000 enfants de la pauvreté. À Hamilton, l’allocation canadienne pour enfants a sorti 89 500 enfants de la pauvreté grâce à un investissement de 25,7 millions de dollars. Nous avons abaissé l’impôt de neuf millions de Canadiens grâce à l’allégement fiscal pour la classe moyenne. Nous avons renforcé le Régime de pensions du Canada et augmenté les prestations du Supplément de revenu garanti pour les personnes âgées les plus vulnérables.
Pendant que le regard de l’opposition reste obstinément braqué sur nous, le nôtre demeure rivé sur les besoins des Canadiens et nous ne nous laisserons pas distraire, quelles que soient les tactiques auxquelles l’opposition aura recours. Notre pays est fort et notre démocratie est robuste. Il faut l’attribuer en partie au travail de la commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique, qui aide les Canadiens à avoir davantage confiance en leurs institutions.
La Loi sur les conflits d’intérêts a été appliquée dans le cas du , et celui-ci a accepté les conclusions du rapport. Il a promis de collaborer étroitement avec le commissariat aux conflits d’intérêts et à l’éthique à l’avenir. C’est ce à quoi les Canadiens s’attendent et c’est de cette manière que la démocratie fonctionne.
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Madame la Présidente, je suis fier de dire que je vais partager mon temps avec le député de .
Nous tenons un débat aujourd’hui en raison de circonstances jamais vues dans notre démocratie parlementaire. Depuis sa formation il y a deux ans, le gouvernement libéral, dirigé par le , a fait l’objet de nombreuses enquêtes par des mandataires du Parlement pour des pratiques de lobbying inappropriées et des conflits d’intérêts. Les Canadiens qui ont écouté le débat politique à l’automne, ont vu le député de Toronto-Centre, le , en proie à des questions de conflits d’intérêts concernant ses transactions et le projet de loi qu’il a présenté à la Chambre et pour lequel il avait fait du lobbying lorsqu'il était dans le secteur privé, sans se récuser de ce processus. Cette enquête reste à venir.
Dans l’espace de quelques mois suivant la formation du gouvernement, le a participé à des activités payantes qui visaient à recueillir des dons. Le commissaire au lobbying mène une enquête à cet égard. Ce rapport reste à venir. Le débat d’aujourd’hui découle du rapport que nous avons devant nous et c’est la raison pour laquelle nous tenons un débat sur le conflit d’intérêts du premier ministre aujourd’hui. C’est le rapport qui porte le nom du premier ministre publié juste avant Noël l’année dernière par la commissaire à l’éthique.
Ce qui est du jamais vu, c'est que le a été trouvé coupable d'avoir contrevenu à quatre articles de la Loi sur les conflits d’intérêts. Malgré le discours maintes fois répété par mes amis du côté libéral de la Chambre disant que le premier ministre a assumé sa responsabilité et qu’il a rendu des comptes, il n’y a rien dans le rapport qui impose une peine, une amende administrative ou tout autre type de mesure de reddition de compte au premier ministre. Pour un dirigeant, véritablement rendre des comptes consisterait, au strict minimum, à s’excuser auprès des Canadiens et à leur rembourser les dépenses qui n’auraient jamais dû être engagées pour son voyage.
Les libéraux laissent entendre que les conservateurs sont déraisonnables. Nous ne suggérons pas que le soit jeté en prison. Nous ne suggérons pas qu’une peine financière administrative, une amende, soit imposée. Nous proposons une forme raisonnable de reddition de compte que la majorité des parents enseignent à leurs enfants lorsqu’il s’agit d’assumer la responsabilité de leurs actes. Le premier ministre a présenté des excuses, y compris à la Chambre, dans le passé pour plusieurs bonnes raisons, mais quand il s'agit de quatre violations éthiques, présenter des excuses ne suffit pas. Le premier ministre doit faire preuve de leadership afin de montrer aux autres députés de son caucus qu’ils doivent être responsables de leur conduite.
C’est la raison pour laquelle nous sommes ici. Les libéraux ne veulent pas en discuter, mais ils n'ont pas encore fourni la moindre preuve de la responsabilité du . Dire qu’il a été trouvé coupable de quatre infractions en vertu de la loi est une chose. Quelles mesures le premier ministre est-il prêt à mettre en oeuvre pour faire acte de contrition, pour montrer qu’il comprend la sévérité de la décision de la commissaire à l’éthique et pour indiquer que le premier ministre et son caucus trouvent cette conduite inacceptable?
Nous nous rappelons tous, après la jolie promenade jusqu’à Rideau Hall, #ChangerEnsemble et toutes ces belles paroles, que le , en grande pompe, a présenté les lettres de mandat de ses ministres, dans lesquelles il leur dit que leur conduite ne devait pas seulement être exempte de conflits d’intérêts, mais, selon les normes les plus élevées, devait être exempte de toute perception de conflits d’intérêts. La norme qu’il a établie interdit même l’apparence de quelque chose d'inapproprié. Il n’a pas satisfait à cette norme lui-même, et on laisse entendre que les conservateurs sont déraisonnables en disant que la seule véritable façon pour le premier ministre de faire acte de contrition et de montrer aux Canadiens et à la commissaire à l’éthique qu’il comprend le message de ce rapport est de rembourser aux contribuables le coût du voyage qui n’aurait jamais dû avoir lieu.
Je vais expliquer à quel point sa défense est ridicule. Puisqu'il existe une exception relative aux cadeaux provenant d'amis, le du Canada s'est livré à toute une gymnastique pour parvenir à décrire l'Aga Khan comme un ami.
Qu'a dit la commissaire à l'éthique quant à savoir si cette exception s'appliquait? Elle a appliqué une norme objective, ce qui est, dans la loi, ce qu'une personne raisonnable comprendrait de cette affirmation. Je cite le rapport, à la page 38:
La preuve révèle aussi que, mis à part la présence de l'Aga Khan aux funérailles du père [du premier ministre] en 2000, [le premier ministre] n'a eu aucun rapport privé ou personnel avec l'Aga Khan entre 1983 et l'automne 2013, une période de 30 ans.
À mon avis, il est difficile de croire qu'on puisse entretenir une amitié à vie avec une personne après l'avoir rencontré une ou deux fois au cours de sa jeunesse. En essayant de motiver une défense juridique ou éthique à l'aide d'une amitié, une personne se plierait en quatre pour prouver qu'il s'agit d'un ami de longue date. Le n'a certainement pas entretenu cette amitié très solidement si 30 années ont pu s'écouler sans qu'il interagisse avec son « ami ».
Le rapport poursuit en disant que, lors des nombreuses visites de l'Aga Khan au Canada, il n'y a eu aucune tentative, ni d'un côté ni de l'autre, d'entrer en contact. Il n'y a pas eu, non plus, de correspondance entre lui et le premier ministre.
Il s'est agi d'une tentative de défense désespérée que de dire que le premier ministre était l'ami de l'Aga Khan. Il ne convient pas que le du Canada essaie de se défendre de façon tellement ridicule. Il devrait accepter la responsabilité de ses actes.
Le a fait assumer par sa , lorsqu’elle occupait ce poste, la responsabilité de certaines dépenses inappropriées. Je la respecte pour cela. Je crois qu’elle a mérité le respect de la Chambre pour avoir assumé cette responsabilité. Le ne l’a pas fait, lui. Cela ne suffit pas de dire qu’il accepte les conclusions.
Il s’agit de droit administratif, d’une affaire parlementaire. Nous ne parlons pas de droit criminel. Il n’est pas question d’imposer des sanctions ou des amendes au . Dans le contexte civil ou dans un contexte administratif, le remboursement est la mesure appropriée. Lors d’une conférence de presse quelques jours avant Noël, le a bafouillé une excuse d’une manière fort embarrassante et ce n'est pas suffisant.
J’étais ministre à la fin du gouvernement Harper, qui a été au pouvoir près d’une décennie. Il n’y a aucun rapport intitulé « Le rapport Harper ». Cela s’est produit toutefois seulement quelques mois après la formation du gouvernement actuel.
Comme je l’ai dit l’autre jour, il a fallu plus de 10 ans à la culture du « tout m’est dû », de l’aide aux amis et de l’évitement des responsabilités pour s’infiltrer partout avec les libéraux de Chrétien. Il a fallu 10 ans pour que ce gouvernement-là se fatigue et entre en conflit. Le gouvernement libéral actuel n’aura mis que quelques mois pour arriver au même point.
Devrais-je parler aujourd’hui du voyage en Chine du pendant lequel il a secrètement promis un accord de libre-échange avant que les Chinois ne le renvoient au pays la queue entre les jambes? Est-ce que je préférerais plutôt parler de l’ALENA? Ou encore du comportement honteux du premier ministre devant les anciens combattants à Edmonton la semaine dernière, lorsqu’il a laissé entendre que malgré ses dépenses extravagantes, des centaines de milliers de dollars seulement en gazouillis, les anciens combattants en demandent trop? Je préférerais consacrer une journée de l’opposition sur cette question-là.
Le doit assumer la responsabilité de ses manquements à l’éthique. S’il prêchait par l’exemple, le premier ministre serait plus sévère avec lui-même qu’il ne l’est avec son équipe. C’est cela, prêcher par l’exemple. Nous avons vu la le faire. Le premier ministre aurait des leçons à prendre d’elle en matière de responsabilité. Il est certain que les montants sont légèrement plus importants que ce que la ministre a remboursé, mais encore là, il est difficile de prendre une limousine pour se rendre sur une île privée des Antilles.
Ce qui a été encore plus inapproprié est le fait que plus tard la famille du a demandé des voyages additionnels. C’est à cela qu'ils s’attendent parce qu'ils jugent qu'ils y ont droit.
À une époque où nous parlons des circonstances difficiles auxquelles sont confrontées les familles en Alberta et de tout ce que les employés de Sears doivent vivre, les Canadiens n’acceptent pas ce extravagant et dépensier qui n’assume pas la responsabilité de ses actes. Nous sommes ici aujourd’hui pour lui demander de le faire, et j’espère seulement que les membres de son caucus exerceront des pressions sur lui pour qu’il prêche par l’exemple et rembourse le montant d’argent.
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Madame la Présidente, je remercie mon collègue de de son excellent discours.
Cette affaire entourant le et l'île de l'Aga Khan est très malheureuse, mais on peut y trouver aujourd'hui une chose positive: cela a permis de percer à jour le gouvernement et tous ses députés libéraux qui jouent ce jeu dégoûtant du monopole de la vertu, depuis 2015. Ils jouent ce jeu auprès de Canadiens depuis deux ans en prétendant jour après jour, année après année, de manière dégoûtante et apolitique que nous, les conservateurs, ne travaillons pas pour le bien-être de tous les Canadiens.
Les vacances du premier ministre en 2016 sur l'île de l'Aga Khan constituent un fait si troublant pour les Canadiens que la commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique y a découvert quatre infractions légales. Sans équivoque, grâce à ce voyage, les libéraux ne détiennent plus le monopole de la vertu.
Tous les Canadiens voient très bien maintenant qui sont réellement les libéraux: une gauche politique, postmoderne et radicale, composée d'ingénieurs sociaux qui veulent changer toutes les moeurs et les traditions de notre beau pays, sans aucune raison autre que le changement pour le changement.
Dieu merci, nous avons une journée de l'opposition. Dieu merci, car lorsqu'il a été reconnu coupable de quatre infractions à la Loi sur les conflits d'intérêt, le premier ministre n'a fait que quelques excuses en disant que, la prochaine fois, il n'agirait pas de la même façon.
Si les libéraux étaient dans l'opposition, ils feraient exactement ce que nous faisons actuellement. Il ne s'agit pas d'une diversion sur l'état des finances du Canada — qui sont déplorables à bien des égards, soit dit en en passant. Nous faisons notre devoir démocratique et parlementaire. Nous devons absolument éclairer tous les Canadiens et tous les citoyens de Beauport—Limoilou qui nous écoutent en grand nombre actuellement. Nous devons leur expliquer que c'est la première fois dans l'histoire du Canada, depuis sa création en 1867, qu'un premier ministre enfreint la loi, une loi fédérale.
Comment l'a-t-il enfreint? La commissaire à l'éthique nous l'explique très simplement en se rapportant aux quatre articles enfreints. La commissaire écrit ceci: « J'ai aussi conclu qu'il a enfreint l'article 5 en omettant de gérer ses affaires personnelles de manière à éviter d'avoir cette possibilité » . Elle dit également qu'il « a enfreint l'article 11 de la Loi lorsque lui et sa famille ont accepté, en cadeau, l'hospitalité de l'Aga Khan sur son île privée et la possibilité de séjourner sur cette île en mars et en décembre 2016 ». Elle continue en concluant que « [le premier ministre] a enfreint l’article 21 de la Loi lorsqu’il a omis de se récuser concernant des discussions qui lui fournissaient la possibilité de favoriser de façon irrégulière l’intérêt personnel d’une des institutions de l’Aga Khan. »
L'Aga Khan a reçu des dizaines de millions de dollars de l'État canadien, chers amis, et votre leader politique est allé se pavaner sur son île de milliardaire...
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Madame la Présidente, mes collègues de l'autre côté de la Chambre rient alors que leur chef et leader politique a enfreint quatre articles de la Loi sur les conflits d'intérêts. Ils rient alors que leur gouvernement a entamé des pourparlers concernant des dizaines de millions de dollars. En fait, il a déjà donné des dizaines de millions de dollars aux causes de l'Aga Khan. Que ces causes soient justes ou non n'a pas d'importance. Pendant ce temps, le allait se pavaner sur son île privée.
Finalement, la commissaire a conclu que « M. Trudeau a enfreint l’article 12 de la Loi lorsque sa famille a voyagé à bord d’un appareil non commercial nolisé par l’Aga Khan ». Je suis content que la commissaire à l'éthique, Mme Dawson, ait eu le courage de pondre ce rapport incriminant qui dit, noir sur blanc, de quelle manière le premier ministre a enfreint quatre articles de loi.
Tout cela est terrible, mais il y a quelque chose qui me trouble encore plus et qui m'attriste, et je pèse mes mots. Je le dis rarement en politique, mais je suis attristé, comme tous les Canadiens devraient l'être. Sincèrement, je ne peux pas concevoir qu'un premier ministre de notre grande fédération décide, lors des vacances de Noël, d'aller non seulement à l'extérieur du pays, ce qui est déjà honteux et déshonorant de la part d'un premier ministre, mais d'aller sur l'île d'un milliardaire.
J'ai fait du porte-à-porte tout au long des vacances de Noël. J'ai rencontré un citoyen qui vit dans un logement à prix modique. Il avait les larmes aux yeux en m'expliquant qu'il n'avait presque plus de dents. Il a mal aux dents depuis des années, il a besoin d'un dentier et son salaire est tout ce qu'il y a de plus modique, mais il a beaucoup trop d'honneur pour recourir à l'aide sociale. En même temps, en raison de son salaire, il ne peut pas se payer un dentier ni changer ses dents. Il m'a parlé de sa dentition pendant 15 minutes, tellement cela fait partie de sa vie. Ce qu'il vit est horrible.
Partout au Canada, des Canadiens vivent dans la pauvreté. Des gens meurent de froid et de faim à Toronto, à Montréal et à Vancouver. Ce n'est pas parce qu'ils ont des problèmes de santé mentale ou de toxicomanie, c'est plutôt pour des raisons sociologiques, comme le manque d'éducation, entre autres. Il y a des gens qui sont pauvres dans la société canadienne, et non seulement le premier ministre n'encourage pas les Canadiens à rester ici, mais il va sur l'île tropicale d'un milliardaire.
Sérieusement, peut-on imaginer, alors que des gens meurent de faim au Canada, que nous ayons un premier ministre qui ose, sans aucune vergogne, faire un périple qui coûte 200 000 $ aux contribuables canadiens? Le pire, c'est son mépris total à l'égard des Canadiens. Il ne devrait jamais oser faire cela. En tant que premier ministre, il devrait au moins s'abstenir de faire de tels voyages pendant son mandat de quatre ans. Quatre ans, c'est peu dans la vie d'un homme qui va peut-être vivre jusqu'à 90 ans. Il n'est pas capable d'attendre quatre ans pour aller se pavaner sur une plage dans le Sud, alors qu'il y a plein d'individus qui meurent de faim ici, dans l'Est ou dans l'Atlantique, où il y a le fameux trou noir de l'assurance-emploi, sans parler des Autochtones dans toutes les réserves canadiennes.
Par ailleurs, le premier ministre dit que sa relation la plus importante est la relation de nation à nation avec les Autochtones. Déjà, je trouve cela ridicule, puisque sa relation la plus importante devrait être avec tous les Canadiens plutôt qu'avec un groupe en particulier. Il ne cesse de se gargariser de beaux principes en disant qu'il travaille pour la classe moyenne et pour les Autochtones dans les réserves et qu'il va faire des investissements pour les Canadiens, puis il s'en va sur l'île privée d'un milliardaire. Quel bel exemple! Je suis extrêmement attristé.
Depuis 1867, et je crois que c'est inscrit dans la Constitution, tout gouvernement doit produire une administration qui permet paix, ordre et bon gouvernement. Or, jusqu'ici, les libéraux ont été incapables de former un bon gouvernement. Ils créent des déficits à répétition alors qu'il n'y a ni guerre générale ni crise économique.
Ils brisent promesse après promesse. Je vais conclure en disant que, hier, le a dit tout fièrement que son programme était gigantesque par rapport au libre-échange. Ils n'ont absolument rien fait pour le libre-échange. C'est nous qui avons entrepris le PTP. C'est le président des États-Unis qui a amorcé les renégociations sur l'ALENA. Où est le fameux traité de libre-échange né de leur propre initiative? Il n'y en a pas. L'attitude et le comportement du doivent être dénoncées, et c'est ce que nous faisons aujourd'hui.