propose que le projet de loi , soit lu pour la troisième fois et adopté.
-- Monsieur le Président, c’est pour moi un honneur d’intervenir aujourd’hui à la Chambre pour parler du projet de loi , qui modifie la Loi électorale du Canada afin de susciter une ouverture et une transparence sans précédent dans le domaine des activités de financement politique.
[Français]
Les partis politiques sont composés de Canadiens et de Canadiennes de partout au pays, des citoyens aux expériences et aux points de vue variés. Grâce aux partis politiques, le grand public apprend à mieux connaître leurs chefs, leurs politiciens ainsi que leurs politiques et positions de principe. Les partis politiques nomment et forment des candidats et des bénévoles, ils les soutiennent avant et pendant les élections, et ils coordonnent la logistique des campagnes électorales nationales.
Contrairement à de nombreuses organisations dont le mandat est aussi vaste et aussi essentiel, les partis politiques doivent recueillir eux-mêmes des fonds pour mener à bien la presque totalité de leurs activités. Tout est financé à l'aide de dons, qu'il s'agisse du fonctionnement quotidien ou encore du déroulement d'une campagne électorale nationale.
[Traduction]
Le système fonctionne. Les Canadiens font des dons parce qu’ils croient aux partis politiques, aux causes qu’ils défendent, à leurs dirigeants et à leurs candidats.
Nous avons l’un des régimes les plus rigoureux qui soit au monde en matière de financement des partis politiques afin d'assurer l'équité du système. Ce régime comprend des limites strictes en ce qui a trait aux dépenses, un plafond pour les dons annuels et une interdiction des dons provenant des entreprises et des syndicats.
Depuis 44 ans, il y a des plafonds pour les dons annuels au Canada et, tout au long de cette période, les gouvernements, autant libéraux que conservateurs, qui se sont succédé ont oeuvré pour renforcer le régime de financement des partis politiques. C’est exactement ce que fera le projet de loi . Il ajoutera un autre niveau d’ouverture et de transparence dans le financement des partis politiques.
[Français]
Notre gouvernement a affirmé que nous devions hausser la barre en ce qui a trait à la transparence, à la reddition de comptes et à l'intégrité de nos institutions publiques et du processus démocratique. Nous avons également clamé haut et fort que nous souhaitions encourager les Canadiens et les Canadiennes à participer pleinement à notre démocratie. C'est d'ailleurs sur cet objectif particulier que je concentre mes efforts depuis que le m'a demandé, il y a un an, d'agir à titre de ministre des Institutions démocratiques du Canada.
[Traduction]
Le gouvernement a pris des mesures à plusieurs égards afin de rendre la démocratie plus ouverte et inclusive. Nous avons changé la façon de nommer les sénateurs et les juges. Un plus grand nombre de femmes ont été nommées dans le cadre de notre processus de nominations publiques. Nous rendons le processus électoral plus accessible et inclusif. Nous prenons des mesures pour protéger notre démocratie contre les cybermenaces et l'ingérence étrangère. Nous prenons ces mesures au sérieux parce que nous savons à quel point la démocratie est importante et chère aux yeux des Canadiens.
Je cite l'ancien juge de la Cour suprême Frank Iacobucci:
Les partis politiques permettent également aux citoyens de s’exprimer sur les politiques du gouvernement et le bon fonctionnement de celui-ci.
L'article 3 de la Charte des droits et libertés garantit le droit de vote aux Canadiens. Cet article et le droit d'association sont intimement liés. Les citoyens canadiens et les résidents permanents ont aussi le droit de faire des dons au parti politique de leur choix.
[Français]
Bon nombre de Canadiens et de Canadiennes apportent une contribution financière dans le cadre d'une campagne électorale ou prennent part à des activités de financement politique, puisqu'il s'agit pour eux d'un moyen de participer activement à notre démocratie. Il s'agit également d'une importante façon d'exprimer sa volonté démocratique. Nous continuerons à protéger le droit de tous les Canadiens et de toutes les Canadiennes d'apporter un appui financier au parti politique de leur choix.
[Traduction]
Les Canadiens se sont exprimés haut et fort. Ils tiennent à savoir, avec plus de précision, qui finance les activités politiques dans notre pays. C'est pourquoi le projet de loi permettra de savoir qui participe aux activités de financement, à quel endroit et à quel moment elles ont lieu, et le montant exigé pour y participer.
Grâce au projet de loi C-50, les médias et le public auront plus d'informations que jamais sur les activités de financement politique. Ainsi, les Canadiens sauront qu'ils peuvent continuer de faire confiance à la démocratie canadienne, soutenir un parti dont les valeurs, les idéaux et les positions leur conviennent, et participer eux aussi à ces activités, s'ils le désirent.
Le projet de loi permettrait d'améliorer les règles de financement politique du Canada, qui sont déjà parmi les plus rigoureuses au monde. Ainsi, les règles suivantes seraient instaurées. Premièrement, il serait désormais obligatoire de communiquer publiquement les détails des activités-bénéfices auxquelles participent le , les ministres, les chefs de parti et les candidats à la direction qui siègent à la Chambre des communes, lorsqu'il faut débourser plus de 200 $ par personne pour y assister. Deuxièmement, les partis politiques seraient tenus d'annoncer ces événements sur leur site Web au moins cinq jours à l'avance; ils seraient aussi tenus de transmettre à Élections Canada, dans les 30 jours suivant un événement, la liste des personnes qui y ont participé.
Le projet de loi à l'étude propose également des modifications techniques qui permettraient d'harmoniser les règles concernant les dépenses liées aux courses à la direction et à l'investiture avec celles s'appliquant aux candidats.
[Français]
Ce projet de loi tient compte de certains éléments relatifs à la protection des renseignements personnels entourant la divulgation du nom des personnes mineures, des bénévoles, du personnel de l'événement, des journalistes, du personnel de soutien aux personnes handicapées et de celui de tout ministre ou chef de parti qui participe à l'événement.
[Traduction]
J'aimerais lire quelques citations du directeur général des élections par intérim Stéphane Perrault, qui a tenu les propos suivants sur le sujet lorsqu'il a comparu devant le comité:
Je note que le projet de loi est soigneusement calibré. Toutes les parties ne seront pas astreintes aux nouvelles exigences et je crois que c'est une bonne chose. De la même manière, ce ne sont pas toutes les activités de financement qui seront visées, mais uniquement celles pour lesquelles un montant minimal est exigé et auxquelles participent des décideurs clés.
Plus tard au cours de son témoignage, il a donné l'explication suivante:
Le projet de loi accroît la transparence du financement politique, ce qui est conforme aux objectifs de la Loi électorale du Canada, et il le fait tout en faisant en sorte de ne pas imposer un fardeau démesuré pour les plus petits partis qui ne sont pas représentés à la Chambre des communes, ou pour les activités de financement dans lesquelles n'interviennent pas des décideurs clés.
Le témoignage en comité de M. Perrault est clair: il estime que le projet de loi réaliserait l'objectif énoncé dans ma lettre de mandat, c'est-à-dire « accroître considérablement la transparence pour le grand public et les médias à l’égard du système de financement politique faisant intervenir le Cabinet, les chefs de partis et les candidats à la chefferie. »
[Français]
Je suis convaincue que mes honorables collègues souhaitent, au même titre que notre gouvernement, transmettre aux Canadiens et aux Canadiennes davantage de renseignements au sujet des activités de financement politique.
S'il est adopté, le projet de loi respecterait la promesse que le gouvernement a faite d'accroître considérablement la transparence du système de financement politique au Canada, à la fois pour le public et pour les médias. En élevant le niveau le transparence, nous ferons en sorte que la confiance des Canadiens et des Canadiennes à l'égard du système politique soit également plus élevée. Il s'agit de l'une des nombreuses mesures que nous prenons pour améliorer, renforcer et protéger nos institutions démocratiques.
[Traduction]
Je suis fière de parler de ce projet de loi à l'étape de la troisième lecture, car je suis persuadée qu'il s'agit d'une autre étape dans nos efforts visant à améliorer le système de financement politique canadien. Grâce à ce projet de loi, les Canadiens auront plus confiance en la façon dont les partis politiques recueillent des fonds au moyen d'activités.
En terminant, je tiens à remercier les fonctionnaires de mon ministère, qui ont travaillé très fort pour élaborer ce projet de loi, les membres du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre, qui ont étudié avec diligence cette mesure législative, ainsi que les députés qui souhaitent que le projet de loi passe à l'étape suivante du processus parlementaire.
:
Madame la Présidente, le poste de du Canada, président du Conseil des ministres et chef du gouvernement donne à son titulaire beaucoup de pouvoir. Seulement 23 personnes ont eu le privilège d'occuper ce poste dans l'histoire du Canada. Bien que, selon la Constitution, cette personne occupe son poste au bon plaisir de la Reine, le premier ministre travaille, en fait, au service des Canadiens.
Lorsqu'on voit, dans les journaux, de grands titres qui disent « Le premier ministre prend la défense des activités-bénéfices donnant un accès privilégié », ou des articles disant que « le premier ministre soutient que le plafond maximal des dons permis en politique fédérale n'est pas assez élevé pour que les riches donateurs puissent influencer les ministres », on peut se demander si les Canadiens sont bien servis et, plus précisément, si le projet de loi à l'étude sert bien leurs intérêts.
Voilà les questions auxquelles nous devons répondre aujourd'hui, pendant ce débat sur le projet de loi . Le grand titre que voici pourra nous guider: « Le projet de loi libéral sur le financement ne permet pas d'écarter les accusations d'accès privilégié en échange de dons ».
Ce grand titre nous rappelle pourquoi les libéraux ont présenté ce projet de loi. Ils l'ont présenté parce qu'ils s'étaient fait prendre la main dans le sac, et ils tentent maintenant de jeter le blâme sur le sac.
Le projet de loi a vu le jour parce que le Parti libéral organisait des événements où, pour un prix d'entrée allant jusqu'à 1 525 $ par personne, les participants pouvaient avoir accès au . Pire encore, on peut lire ce qui suit dans le guide « Pour un gouvernement ouvert et responsable » publié par le , à la section consacrée aux activités de financement:
Les ministres et les secrétaires parlementaires doivent éviter tout conflit d’intérêt, toute apparence de conflit d’intérêt et toute situation pouvant donner lieu à un conflit d’intérêt.
Le document dit encore ceci:
Il ne doit y avoir aucun accès préférentiel au gouvernement, ou apparence d’accès préférentiel, accordé à des particuliers ou à des organismes en raison des contributions financières qu’ils auraient versées aux politiciens ou aux partis politiques.
À voir le comportement des députés libéraux et du , c'est à se demander si ce document n'a pas été produit par le ministère de la Vérité du roman 1984, de George Orwell. Le premier ministre s'est tout simplement fait prendre à violer les directives sur l'éthique qu'il a lui-même énoncées. Maintenant, nous nous retrouvons avec ce projet de loi, qui est une sorte de mandat ou de tentative des libéraux pour panser les plaies qu'ils se sont infligées eux-mêmes.
Même après avoir déposé le projet de loi et avoir promis de respecter ces nouvelles règles, le 19 juin 2017, les libéraux ont tenu une activité de financement en présence du , qui a prononcé un discours à cette occasion. C'était une soirée de reconnaissance pour les donateurs du Parti libéral membres du Club Laurier. Lorsqu'on veut être membre de ce club, il faut donner au moins 1 500 $ par année au parti. Rien que pour entrer dans la salle et entendre le discours du , il faut faire un don de 1 500 $.
Cette soirée a eu lieu après que les libéraux eurent promis de respecter les règles établies dans le projet de loi , qu'ils venaient de déposer, et après qu'ils eurent également promis de se montrer ouverts à l'égard des médias. Or, ce n'est pas ce qui s'est passé. Le personnel du Parti libéral a interdit l'accès aux médias à la soirée de reconnaissance. Althia Raj, chef du bureau d'Ottawa du Huffington Post, et Joan Bryden, de la Presse canadienne, ne pouvaient pas entrer. Puis, après avoir beaucoup protesté, les représentants des médias ont été autorisés à entrer dans la salle, mais devaient rester à l'écart des convives, dans un petit secteur bouclé. Giuseppe Valiante, un journaliste de la Presse canadienne à Montréal, s'est vu montrer la porte après le discours du .
Par conséquent, on se demande bien pourquoi le gouvernement libéral prend la peine d'établir ces prétendues règles alors qu'il est évident qu'il n'a pas l'intention de les respecter.
Un projet de loi n’est pas censé être un exercice de relations publiques, ni porter sur les chaussettes du susceptibles de faire l’objet d’un article kitsch publié sur BuzzFeed. Un projet de loi est censé porter sur des politiques qui feront avancer le Canada dans la bonne direction.
Un projet de loi ne doit pas être un moyen pour le Cabinet du premier ministre d’estomper les manchettes défavorables dont le comportement du est la cause. Permettez-moi de citer quelques gros titres: du National Post, « Les vacances [du premier ministre] sur une île privée vont à l’encontre du Règlement sur les conflits d’intérêts, déclare la conseillère à l’éthique »; de CTV, « [le premier ministre] a enfreint les règles, constate la conseillère à l’éthique » et du Toronto Star, « En prenant des vacances sur l’île de l’Aga Khan, [le premier ministre] a violé les règles relatives aux conflits d’intérêts, déclare la commissaire à l’éthique ». Cela ressemble un album des plus grands succès du , sauf qu’il n’y a pas de quoi en être fier.
Lorsque le gouvernement conservateur précédent a pris le pouvoir en 2006, il a voulu se débarrasser de la culture de la corruption qui s’était enracinée à Ottawa après 13 années de gouverne libérale. L’une des priorités absolues du gouvernement d’alors a été l’adoption de la Loi fédérale sur la responsabilité. Aux termes de cette mesure, le gouvernement conservateur a interdit tous les dons faits à des partis politiques par des sociétés et des syndicats. Pour être entendus et pour fonctionner, les partis politiques devaient s’adresser aux Canadiens ordinaires et les convaincre. C’est une promesse à laquelle les Canadiens étaient alors favorables et ils le sont toujours aujourd’hui.
À l'évidence, cela ne dérange ni le Parti libéral ni le . Le Canadien moyen n'a pas d'ami milliardaire qui l'invite à venir passer ses vacances sur son île privée. Le Canadien moyen n'a habituellement pas les 1 500 $ demandés pour avoir le privilège que le prête attention à ses demandes. Le premier ministre devrait pourtant être disponible pour tous les Canadiens. Nous savons cependant que ce n'est pas le cas.
S'il s'agit d'une question qui tient réellement à coeur au , alors il devrait faire ce qui s'impose et cesser de participer à des activités de financement où l'on paie pour obtenir accès aux élus. Les problèmes éthiques entourant de telles activités de financement ne sont pas réglés parce qu'elles sont apparemment ouvertes au public. Au bout du compte, l'activité est-elle vraiment ouverte au public? Est-ce que la publication en ligne de la liste des participants un mois et demi après la tenue de l'activité fait qu'elle est transparente? Non, évidemment pas. Il est clair que, dans le cas du gouvernement libéral, c'est « faites ce que je dis, pas ce que je fais. » Il semble que le considère être au-dessus des lois.
Si les libéraux avaient vraiment voulu mettre un terme à ce genre de pratique, il leur aurait suffit de respecter leurs propres lignes directrices et de cesser d'assister à des activités de financement donnant un accès privilégié. C'est tout ce qu'il y a de plus simple. Ainsi, une ne participera pas à l'activité de financement à laquelle assistent des avocats qui veulent obtenir quelque chose du gouvernement; un secrétaire parlementaire chargé d'élaborer le plan de légalisation de la marijuana n'assistera pas à des activités de financement auxquelles participent des représentants de l'industrie du cannabis; un évitera les soupers-bénéfices avec des gens qui font couramment des affaires avec le gouvernement. Ce sont là des principes très simples que même le Parti libéral devrait être capable de respecter s'il se souciait de se conformer aux règles.
L'éthique n'a rien de compliqué, mais j'imagine qu'un qui estime n'avoir qu'un rôle symbolique n'a pas vraiment de raison de craindre les conflits d'intérêts. J'ai des petites nouvelles pour lui. La charge de n'est pas une charge symbolique. Il ne s'agit pas simplement de prendre des autophotos et de signer des autographes. Le premier ministre dirige le Cabinet et est le chef du gouvernement. Il devrait donc aller au-delà de ce qui est prévu par la loi. Il devrait respecter ses propres lignes directrices.
Le n'est certainement pas au-dessus de la loi, peu importe à quel point il en est convaincu. Il devrait donc donner l'exemple. En tant que personnalités publiques, on nous demande tous de donner l'exemple. Le devrait le comprendre, mais il semble que ni lui ni le gouvernement n'a un plan pour régler ce conflit d'intérêts évident.
Si une personne n'a pas les 1 500 $ pour participer à une activité de financement, il semble que son opinion n'a pas d'importance pour le , et c'est tout simplement inacceptable. Nous parlons du premier ministre et du Cabinet, des gens qui édictent les lois du pays, qui créent les règlements et qui haussent les impôts. Est-ce normal qu'ils participent à des activités de financement partisanes où des intervenants font du lobbying? Comment le gouvernement libéral ne voit-il pas qu'il nage au beau milieu d'un grave conflit d'intérêts?
Je connais la réponse à cette question. C'est un cas classique d'arrogance libérale qui fait encore une fois son apparition, le même type d'attitude qui a mené au scandale des commandites. Il est incroyable de voir avec quelle rapidité les libéraux oublient qu'ils ont été chassés du pouvoir par le passé, à l'époque Chrétien et Martin, parce que les Canadiens n'en pouvaient tout simplement plus de leur arrogance et de leurs agissements contraires à l'éthique. Aujourd'hui, après seulement deux ans au pouvoir, les libéraux ont déjà accumulé toute une série de manquements à l'éthique.
Le a présenté une mesure législative qui réécrirait les lois sur les pensions alors qu'il détenait toujours un million d'actions de Morneau Shepell, une entreprise qui pourrait bénéficier des changements proposés. Une enquête du commissariat à l'éthique a été lancée.
L'ancien ministre libéral de Calgary a fait campagne avec son père pour un siège au conseil scolaire en utilisant les ressources de la Chambre des communes. Ce cas a aussi mené à une enquête du commissariat à l'éthique.
Qui peut oublier les vacances que le a prises sur l'île privée d'un milliardaire qui fait du lobbying auprès du gouvernement? Il est ainsi entré dans l'histoire, à titre du premier premier ministre reconnu coupable d'avoir enfreint la loi, non pas une fois, ni deux, ni trois, mais quatre fois.
Ce n'est pas étonnant que les libéraux aient rejeté les efforts de l'opposition visant à faire comparaître le devant le comité de l'éthique pour répondre de ses actes. Il a même refusé de répondre aux questions de l'opposition pendant la période des questions à la Chambre des communes au sujet de ces graves manquements à l'éthique. Au lieu de cela, il oblige la à répondre à sa place de ses actes et du désordre qu'il a créé pendant qu'il signe des autographes.
Voilà pourquoi il est si difficile de croire le et son gouvernement quand ils affirment que le projet de loi fera que les partis auront davantage de comptes à rendre. Le fait est que c'est faux.
Les propriétaires de salons de coiffure, les mécaniciens et les agriculteurs de nos circonscriptions n'ont pas le temps d'aller sur Internet pour rester à l'affût des activités de financement du Parti libéral. Ils comptent sur le et son Cabinet pour faire preuve d'assez d'intégrité morale pour ne pas vendre l'accès aux dirigeants au plus grand offrant.
Il est parfaitement normal que des politiciens et des partis politiques organisent des activités de financement. La démocratie, c'est aussi pouvoir demander aux Canadiens de nous appuyer et de soutenir la vision et les idées de nos partis. Les partis politiques présentent leurs idées aux gens et s'ils les aiment, ils leur donnent un peu d'argent pour les aider à faire connaître leur message. Toutefois, ce n'est pas démocratique de vendre l'accès au gouvernement pour obtenir des dons politiques. Peut-être que cela se fait dans certains des pays dictatoriaux que le aime tant. Je ne sais pas. Peut-être que c'est pour cela qu'il s'est dit que c'était acceptable. Je peux lui confirmer que c'est inacceptable et que ce n'est certainement pas éthique.
On s'attend des politiciens qu'ils soient irréprochables. J'invite le et son gouvernement à agir en ce sens. Il n'y aura plus de problèmes s'ils arrêtent d'organiser des activités de financement donnant un accès privilégié. Mettons fin aux coups de publicité. Il est temps de prendre des mesures concrètes, d'apporter de vrais changements et d'arrêter de se contenter d'en parler.
:
Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole à l'étape de la troisième lecture du projet de loi pour faire part de mes réflexions au sujet du projet de loi et de la réforme électorale, notamment l'aspect financier, le mode de scrutin et des questions plus générales.
Je pense qu'il est important de commencer par quelques réflexions sur les raisons pour lesquelles les gens qui écoutent à la maison pourraient s'intéresser à ce débat parce que, si les députés regardent le projet de loi, ils constateront qu'il ne propose pas grand chose. Il ajouterait quelques mesures pour accroître la transparence des activités de financement politique tenues officiellement par des membres du gouvernement, comme les ministres et le premier ministre, et les chefs de parti.
Les Canadiens qui sont constamment sur le site Web d'Élections Canada et qui aimeraient que cette information y soit versée et ceux qui regardent les émissions d'actualité politique auxquelles participent des analystes qui connaissent les noms et l'information gagneraient à mieux comprendre les relations qui se tissent autour du gouvernement, ce qui n'est pas une mauvaise chose. Il est utile que plus d'information de ce type soit rendue publique. Toutefois, je ne pense pas que beaucoup de Canadiens jugeraient que le projet de loi changerait grand chose pour eux personnellement en ce qui a trait à leur rapport avec le système politique.
Un grand nombre de Canadiens sont assez cyniques face au système politique. Ils ont l'impression que leur vote ne compte pas puisque rien n'est vraiment fait à l'égard des questions de l'heure. Il faut que les réformes proposées soient suffisamment profondes et audacieuses pour qu'ils sentent que leur participation — même s'il ne s'agit que d'un vote tous les quatre ans — aide à améliorer les choses plus qu'elle ne le permet de le faire à l'heure actuelle.
Je dirais à de nombreux Canadiens que l'exercice de leur droit de vote permet d'améliorer beaucoup plus les choses qu'ils ne le pensent. Ils ont peut-être l'impression que cela ne change presque rien, mais, en votant, ils peuvent améliorer beaucoup plus les choses qu'ils ne le croient. Je leur pardonne toutefois de penser ainsi, surtout quand on constate que le gouvernement s'est fait élire en promettant un vrai changement, alors qu'il défend surtout le statu quo. C'est l'impression qu'on a à la lecture du projet de loi à l'étude aujourd'hui.
Cette mesure législative ne vise pas vraiment à modifier en profondeur le système politique canadien. Bon nombre de Canadiens qui ont voté — et bien d'autres encore qui ne se sont même pas donné la peine de le faire — pourraient penser, en examinant ce projet de loi, que le système politique n'est pas efficace pour eux. Ils estiment avoir de la difficulté à se faire entendre, et ce n'est pas en faisant de simples retouches qu'on pourra corriger la situation.
Beaucoup de Canadiens ont voté pour un gouvernement qui avait promis un véritable changement, non seulement un véritable changement en général ou sur telle ou telle chose, mais bien une véritable réforme électorale. La grande promesse, c'était que les élections de 2015 seraient les dernières à se faire selon le système majoritaire uninominal à un tour. En vérité, le projet de loi maintient le statu quo. Il est loin d'offrir le type de changement qui avait été promis dans le cadre de la réforme électorale.
Dans la mesure où je crois que tous les députés ont intérêt à se soucier de ce que pensent les Canadiens de l'état de la démocratie et, dans la mesure où il est nécessaire d'apporter de véritables changements afin de réintéresser ou d'intéresser pour la première fois les nombreux Canadiens mécontents ou désintéressés de la politique canadienne, nous devrions nous inquiéter du fait que le projet de loi, qui était l'occasion pour le Parti libéral et le gouvernement de présenter son point de vue sur la façon d'apporter un changement significatif à la politique électorale canadienne, nous indique que nous devrions plutôt maintenir le statu quo.
Environ 40 % des Canadiens pensent qu'il ne vaut pas la peine d'aller voter, et beaucoup sont d'avis que le système ne fonctionne pas en raison de problèmes importants. Le statu quo ne serait pas bon. Ce n'est pas ce que les libéraux ont promis de défendre au cours de la dernière campagne électorale. Ils ont dit qu'ils allaient changer le système. Ils ont affirmé avoir entendu les Canadiens et être dans le camp de ceux qui voulaient que le système change. Les gens ont voté pour les libéraux entre autres parce que ceux-ci s'étaient engagés à réaliser une réforme importante.
S'agissant de l'obligation de publier les détails d'une activité de financement cinq jours à l'avance, on peut dire que ce n'est pas le manque d'information qui a éloigné de plus en plus les Canadiens de la politique au cours des 30 ou 40 dernières années. Ce n'est pas parce qu'ils n'étaient pas prévenus cinq jours à l'avance de la tenue d'une activité de financement. Ce n'est pas parce que cette règle ne s'appliquait pas aux chefs des partis politiques qui ne forment pas le gouvernement à l'heure actuelle. Ce n'est pas ce que les Canadiens réclamaient lorsqu'ils affirmaient vouloir des changements importants pour que les rouages de la politique tournent à leur avantage. Pourtant, c'est tout ce que le projet de loi nous offre. C'est bien. C'est un pas dans la bonne direction. Je n'ai pas d'objection et je compte l'appuyer. Ce n'est pas que cette mesure soit mauvaise, mais elle ne suffit pas. Elle ne répond vraiment pas aux attentes qu'avaient les électeurs canadiens lorsqu'ils espéraient qu'on améliore le système électoral.
Où serons-nous dans quatre ans, quel que soit le parti qui remportera les prochaines élections? Eh bien, nous serons au même fichu point qu'il y a plus de deux ans, lorsque l'insatisfaction des Canadiens par rapport au mode de scrutin est devenue un enjeu électoral. Comment se fait-il qu'après une campagne où cet enjeu a occupé une place de choix et où le parti actuellement au pouvoir a fait de grandes promesses, nous en soyons encore au même endroit, que nous entendions encore les mêmes critiques et que l'insatisfaction soit aussi palpable qu'avant? Le voilà, le problème du projet de loi. Ce n'est peut-être pas assez pour voter contre, mais il ne s'agit pas moins d'un problème bien réel, notamment aux yeux des Canadiens, qui en ont plus que soupé du statu quo.
D'une certaine façon, le projet ne nous maintient pas seulement dans le statu quo: il légitime certains de ses aspects les plus détestables, aspects que les libéraux ont perfectionnés comme jamais personne n'aurait pu le prédire ou l'imaginer. Je veux bien entendu parler des activités de financement donnant un accès privilégié. Tous les politiciens, dans tous les partis, ont toujours recueilli des fonds, les ministériels comme les autres. Or, c'est seulement depuis le début de la présente législature que les activités de financement donnant un accès privilégié sont devenues problématiques. Qu'on me comprenne bien: ce n'est pas parce que, dans les législatures précédentes, les partis de l'opposition étaient plus charitables, mais bien parce qu'on n'avait jamais vu un parti faire ainsi profession de monnayer l'accès à ses ministres.
C'est la raison pour laquelle le terme « activité de financement donnant un accès privilégié » n'était pas utilisé, et ce, même sous le gouvernement Harper. Ce n'est pas parce que le parti de l'opposition était bienveillant et qu'il était disposé à laisser les conservateurs s'en tirer à bon compte. Il faut me croire quand je dis que, s'ils avaient agi ainsi, le NPD, qui était l'opposition officielle, l'aurait souligné et les libéraux, le troisième parti, l'auraient souligné également. Je suis en désaccord avec mes collègues conservateurs sur bien des sujets, mais je ne vais pas dire qu'ils faisaient quelque chose qu'ils ne faisaient pas.
Les activités de financement donnant un accès privilégié ne faisaient pas partie du discours politique canadien jusqu'à l'arrivée au pouvoir de ces libéraux en particulier. Il y a une raison pour cela. Avant que le gouvernement actuel soit élu et que les députés libéraux élèvent cette façon de procéder au rang de science, personne n'avait sollicité de façon si organisée le milieu des affaires canadien ou les différents milieux pouvant souhaiter se faire entendre d'un ministre. Les libéraux ont recruté ces gens et leur ont offert, à gros prix, un accès privilégié à des ministres lors d'activités plus intimes. C'est inacceptable. Peu m'importe ce que dit la loi, c'est tout simplement inacceptable.
On ne peut pas se contenter d'adopter un projet de loi sur le financement électoral et les activités de financement qui fait semblant de régler le problème mais qui ne favorise pas la transparence par rapport à cette pratique répugnante. Il faut mettre un terme à cette pratique. Dans la mesure où le parti au pouvoir ne semble pas vouloir mettre fin à la pratique odieuse qui consiste à monnayer l'accès aux ministres, le projet de loi pose carrément problème.
C'est peut-être un pas dans la bonne direction, mais on pourrait aussi adopter une loi qui oblige tout le monde à sourire aux autres à l'épicerie. Ce serait un monde meilleur; tout le monde se sentirait mieux. Ce serait certes un pas dans la bonne direction, mais ce n'est pas ainsi qu'on réglerait les véritables problèmes des Canadiens.
C'est la même chose dans ce cas-ci: le projet de loi ne règle pas les véritables problèmes des Canadiens, car il ne les aide pas à avoir une meilleure opinion de leur système politique. Il faudrait à tout le moins que le projet de loi serve à cela. On ne s'attend pas à ce qu'il améliore les régimes de retraite ou les services de santé, mais on peut sûrement s'attendre à ce qu'il règle certains aspects problématiques des rapports que les Canadiens entretiennent avec la politique.
Je crains que le gouvernement voit l'adoption de ce projet de loi comme un moyen de légitimer une nouvelle pratique en politique au Canada, celle de monnayer l'accès aux ministres en fonction des intérêts des donateurs dans le domaine relevant de chacun. Les arguments avancés par le gouvernement pour défendre cette pratique ne tiennent absolument pas. Les libéraux disent que ce n'est pas si grave parce que le tient des assemblées publiques. Il parle aux gens et si un contribuable lui envoie une lettre, il lui répondra.
C'est une insulte à l'intelligence des Canadiens que de faire semblant que la vieille dame qui vient assister à une assemblée publique où se trouvent 3 000 personnes, qui doit s'asseoir au fond de la salle parce qu'elle est venue en transport adapté et qui fait bonjour de la main au a le même accès que le dirigeant d'une grande entreprise qui paie 1 500 $ pour assister à un souper intime dans le condo, la résidence ou autre propriété de quelqu'un et peut aborder les sujets qui l'intéressent. Ce projet de loi ne nous permettrait pas d'en savoir plus sur les sujets qui ont été abordés, les propos qui ont ou n'ont pas été échangés, pendant ces événements.
Il est tout simplement ridicule de faire une comparaison entre ces deux situations et de s'attendre à ce que les Canadiens les croient équivalentes. C'est complètement ridicule, voire choquant. Cela me répugne, et je crois que bien des Canadiens pourraient en être particulièrement outrés. Les Canadiens ordinaires savent que, lorsqu'ils participent à une assemblée publique, ils ne bénéficieront pas du même accès qu'un haut dirigeant d'une grande entreprise qui paie 1 500 $ pour rencontrer le dans un manoir quelque part. Ils savent que ce n'est pas la même chose. Or, les libéraux essaient de nous faire croire que c'est la même chose. Les Canadiens doivent se demander s'ils veulent d'un gouvernement qui les croit stupides à ce point. C'est une question que les Canadiens peuvent se poser à juste titre.
Voici comment je vois les choses. Nous sommes en présence d'une pratique vraiment répugnante qui consiste à monnayer l'accès au gouvernement. Le gouvernement jette de la poudre aux yeux pour améliorer quelque peu les perceptions, voire pour légitimer la situation en quelque sorte. Or, je crois que le projet de loi n'a pas du tout l'effet escompté. Cependant, en l'absence d'une vraie réforme, il n'y a pas lieu de rejeter cette proposition.
Les libéraux ont cependant raté une belle occasion. Ils s'étaient donné le mandat d'apporter une réforme substantielle. Ils ont dit que leur parti n'était pas favorable au statu quo et qu'ils voulaient du changement. Au lieu de parler des avantages de cet écran de fumée, nous pourrions parler de la forme que prendra notre nouveau système électoral.
Nous pourrions parler d'autres mesures qui auraient grandement amélioré la démocratie canadienne. Nous avons parlé de quelques mesures parce qu'elles ont été proposées dans le cadre de divers projets de loi d'initiative parlementaire. Je pense notamment à mon collègue de Burnaby, qui a eu une idée formidable. Nous avons parlé brièvement des deux façons dont les partis politiques sont déjà subventionnés publiquement.
Premièrement, lorsque ces puissants dirigeants d’entreprise achètent un billet à 1 500 $, ils s’en font rembourser presque la moitié par les contribuables canadiens. Il y a quelque chose de particulièrement pervers dans cette façon de procéder. Ces dirigeants, qui sont capables de payer 1 500 $ rubis sur l'ongle passent devant les Canadiens ordinaires qui souhaiteraient eux aussi avoir l’oreille du gouvernement et ce sont ces mêmes Canadiens ordinaires qui remboursent près de la moitié de la somme que l’accès privilégié a coûté à ceux qui leur passent devant. Qu’il s’agisse d’un dirigeant d’une grande entreprise pharmaceutique qui veut faire grimper le prix des médicaments ou d’un dirigeant d’une société du secteur de l’énergie qui veut faire passer un pipeline dans une localité ou dans une autre, ceux-ci ont l’oreille du gouvernement au lieu d’avoir à demander la permission des populations. Il y a quelque chose de pervers dans le fait que les mêmes personnes qui sont victimes de mauvaises décisions sont celles qui doivent payer l’entrée de ces dirigeants dans ces dîners.
Voilà un moyen par lequel les Canadiens subventionnent déjà les partis politiques. Il y en a un autre: les coûts que les partis politiques canadiens doivent assumer pendant des élections sont en partie remboursés par les contribuables. Voilà déjà deux formes de subventions différentes. Cela dit, je vais essayer de ne pas trop m’écarter du sujet.
Il est tout à fait légitime de parler d'une subvention fondée sur le nombre de voix obtenues, et même d'envisager l'élimination d'autres subventions pour obtenir les fonds nécessaires. En effet, il serait beaucoup plus logique de distribuer les subventions publiques déjà disponibles en fonction des partis que les gens souhaitent appuyer au lieu de récompenser les partis dont les donateurs versent les dons les plus élevés, puis d'obliger tous les contribuables à accorder un remboursement à ces donateurs simplement parce qu'ils avaient les moyens de verser les dons les plus élevés. Tout cela est plutôt malsain.
Bref, trêve de digression, je souhaite revenir à l'excellent point soulevé par mon collègue de Burnaby. Comme nous remboursons aux partis politiques une partie de leurs dépenses électorales, nous pourrions en profiter pour les encourager à nommer davantage de candidates, ce qui nous permettrait d'arriver à un meilleur équilibre à la Chambre des communes. À l'heure actuelle, bien que les femmes représentent plus de 50 % de la population canadienne, elles ne représentent que 26 % ou 27 % des députés de la Chambre. Ce serait une excellente idée, une façon audacieuse de changer le visage de la politique canadienne. Cela concorderait tout à fait avec les promesses électorales des libéraux, puisqu'ils ont promis de ne pas défendre le statu quo.
Ce n'est pas ce que nous voyons dans le projet de loi. Le projet de loi représente simplement une nouvelle conception et un rétablissement du statu quo. Nous avons entendu de bonnes suggestions pour vraiment augmenter la participation des femmes à la politique canadienne et elles ne se résument pas qu'à les encourager davantage. La suggestion d'encourager davantage les femmes à participer est bonne et il faut que cela se fasse. Cependant, elle ne tient pas compte des nombreux obstacles systémiques à la participation des femmes à la politique. Ce n'est pas seulement une question d'appeler nos amies pour tenter de les convaincre de se présenter aux élections. Nous devons aussi prendre des mesures plus concrètes.
Plus tôt cette semaine, j'ai entendu le discours prononcé par le député de sur le projet de loi. Il a indiqué que le Canada était tombé au 65e rang mondial pour ce qui est de la participation des femmes à sa Chambre des communes. Ce nombre n'est pas très impressionnant. Il ne s'agit certainement pas d'un nombre impressionnant pour un gouvernement qui se décrit comme un gouvernement féministe et affirme être résolu à augmenter la participation des femmes à la vie politique.
Nous savons que le Parti libéral a donné aux députés sortants l'assurance qu'ils pourront se présenter de nouveau aux élections et qu'il y a un nombre disproportionnellement faible de femmes dans son caucus. Cela signifie que, si le Parti libéral remporte les prochaines élections et réussit à faire réélire la plupart de ses députés, ce sera une mauvaise journée pour les femmes puisque, proportionnellement, il n'y a pas beaucoup de femmes dans le caucus libéral.
Il n'y a pas d'idée stratégique réelle qui provient de ces banquettes, en vue de véritablement régler ces questions. Il est malheureux que les idées réelles qui ont été présentées aient été rejetées. Qui rejette les nouvelles idées de la sorte?
Il pourrait s'agir d'idées provenant d'un comité sur la réforme électorale formé de représentants de tous les partis. De nombreux experts ont prédit que ses membres ne seraient pas en mesure d'obtenir une opinion majoritaire quant à la façon d'effectuer la réforme électorale, mais ces derniers ont réussi. Le comité a recommandé un référendum sur la représentation proportionnelle. Cette idée a été rejetée, même s'il a fallu que beaucoup de personnes de divers clivages politiques travaillent ensemble pour la trouver.
Nous avons ici une idée formidable concernant la manière d'agir concrètement qui ne coûterait rien aux contribuables. En fait, cette approche leur permettrait d'économiser grâce au remboursement dont je parlais. Les partis n'ayant pas un programme où il y a la parité hommes-femmes dans l'ensemble du pays verraient leur remboursement être réduit d'une façon proportionnelle. Cela permettrait en réalité aux contribuables canadiens d'économiser de l'argent tout en incitant les partis politiques à mobiliser plus de femmes en politique.
C'était une bonne idée, une approche novatrice. Lorsque nous cherchons à améliorer les choses, nous envisageons souvent des solutions judicieuses qui coûtent cher. Dans bien des cas, c'est de l'argent qu'il vaut la peine de dépenser. Je n'y vois donc aucun inconvénient. Toutefois, l'idée dont je parle est plus susceptible de faire économiser de l'argent aux contribuables canadiens, et elle ne leur coûterait certainement rien de plus. Pourtant, cette idée a été rejetée. Qui aurait agi de la sorte? Seuls un parti et un gouvernement qui sont satisfaits du statu quo feraient une telle chose. C'est pourquoi le projet de loi dont nous sommes saisis propose des changements très mineurs, des modifications de pure forme.
Si nous souhaitons sincèrement nous attaquer au déficit démocratique bien réel qui existe au Canada, nous avons encore un très grand travail à faire. J'ai hâte que le projet de loi soit adopté afin que nous puissions nous pencher sur ces sérieuses questions.
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Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Je suis heureux d'intervenir aujourd'hui pour parler de cet important projet de loi présenté par le gouvernement, le projet de loi , qui rendrait les activités de financement politique plus ouvertes et transparentes pour les Canadiens et améliorerait leur confiance dans nos institutions démocratiques. La transparence est très importante en ce sens que le public a le droit de savoir ce que ses élus font, sur quelles données le gouvernement se base pour prendre ses décisions et comment le gouvernement peut être influencé. La transparence sert l'intérêt de la démocratie canadienne et s'avère vraiment nécessaire dans notre processus de financement des partis politiques.
Le gouvernement précédent n'a tout simplement pas compris l'importance que revêt la transparence. Il a souvent été critiqué pour sa culture omniprésente du secret et a été considéré comme l'un des pires dans l'histoire quant à l'accès à l'information. En fait, le gouvernement précédent s'est vu décerner par des journalistes de l'association des Journalistes canadiens pour la liberté d'expression la plus faible note possible en matière de transparence pendant un certain nombre d'années d'affilée. Les libéraux ont été élus en promettant de rétablir un sentiment de confiance dans notre démocratie. Fondamentalement, c'est l'idée simple selon laquelle un gouvernement transparent est un bon gouvernement. Grâce au projet de loi , le gouvernement libéral garantira l'ouverture et la transparence dont notre processus de financement des partis politiques a besoin depuis si longtemps.
Il est important de reconnaître que le financement fait partie intégrante de la participation politique et de l'expression démocratique. C'est une façon pour les Canadiens de montrer leur appui envers un parti qui partage leurs valeurs, leurs idéaux et leurs politiques. Par conséquent, il est crucial que nous en établissions le processus judicieusement.
Le Canada possède déjà l'un des régimes de financement politique les plus robustes au monde. Ce régime comprend une stricte limitation des dépenses, le plafonnement des dons annuels et l'interdiction des dons provenant d'une entreprise ou d'un syndicat. Au niveau national, les citoyens et les résidents permanents du Canada peuvent verser jusqu'à 1 550 $ par année à un parti enregistré. Les contributions aux partis politiques fédéraux sont déclarées à Élections Canada, qui publie en ligne le nom et l'adresse des donateurs dont la contribution est supérieure à 200 $.
À l'heure actuelle, selon l'indice de démocratie de l'unité du renseignement de l'Economist, le Canada se classe au sixième rang des meilleures démocraties au monde, avec une note de 9,1 sur 10. Le Canada se démarque particulièrement au chapitre du processus de financement des partis politiques, où sa note est de 9,6 sur 10. Il est évident que notre régime démocratique se porte bien, mais son rendement est attribuable aux efforts constants d'évaluation et d'amélioration.
Les institutions démocratiques canadiennes constituent le fondement sur lequel est érigée la démocratie dans notre pays. À mesure que notre société évolue, ces systèmes doivent être renforcés et améliorés. Les mesures contenues dans le projet de loi constituent un pas dans la bonne direction. Ce sont des mesures qui font en sorte que le système continue d'évoluer tout en favorisant les principes de la participation politique et de l'expression démocratique.
Le projet de loi vise à améliorer les règles des activités de financement et à simplifier la reddition de comptes. Lorsque la commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique a témoigné devant le comité, elle a exprimé son appui pour le projet de loi en faisant les observations suivantes. Premièrement, grâce à une transparence accrue, le projet de loi faciliterait le travail d'enquête sur les plaintes effectué par le commissariat. Deuxièmement, en étant capable d'obtenir sans difficulté les noms et les adresses des personnes qui assistent aux activités de financement, le commissariat verrait son travail facilité lorsqu'il aurait à examiner une allégation de favoritisme envers un donateur ayant assisté à une telle activité et ayant subséquemment bénéficié des largesses d'un ministre ou d'un chef de parti. Troisièmement, le projet de loi éliminerait le secret entourant les activités de financement.
Les résultats de ce genre démontrent l'engagement du gouvernement à assurer l'équité et la transparence dans le monde politique. C'est par des mesures comme celle-ci que nous comptons rétablir la confiance envers la démocratie au pays. Nous pensons que ce sont des mesures importantes pour améliorer le système et, comme le gouvernement l'a répété à maintes reprises, nous collaborerons sans relâche avec les députés de l'opposition, avec le commissaire à l'éthique et avec les autres experts pour nous assurer de bien faire les choses.
Leslie Seidle, qui est une sommité dans ce domaine, a dit au sujet du projet de loi que la transparence est au coeur même de notre régime de financement politique. En fait, pour qui l'ignorerait, les règles canadiennes en la matière sont dérivées de la Loi sur les dépenses d'élection, qui a été adoptée en 1974 et qui établit le cadre régissant le financement des élections fédérales canadiennes. Selon M. Seidle, depuis 1974, deux grands événements ont rendu le régime fédéral de financement politique plus transparent. Premièrement, dans les années 1980, la Loi sur les dépenses d'élection a été modifiée afin que les exigences relatives à la production de rapports ne visent plus seulement les partis et les candidats, mais aussi les associations de circonscription, les candidats à la direction d'un parti, les candidats à l'investiture et les tierces parties.
La deuxième chose dont parlait M. Seidle a eu lieu en 2004. Depuis cette année-là, les partis politiques doivent faire rapport des contributions qu'ils reçoivent tous les trois mois au lieu d'une fois par année. Toujours selon notre expert, le projet de loi est ni plus ni moins que la suite logique des deux autres événements et rend le financement politique encore plus transparent.
Si je parle de tout cela, c'est parce que c'est un gouvernement libéral qui a fait adopter la Loi sur les dépenses d'élection, en 1974; c'est aussi un gouvernement libéral qui en a élargi la portée; c'est encore un gouvernement libéral qui a fait souffler un vent de transparence sur les contributions aux partis politiques; et, aujourd'hui, c'est grâce à un gouvernement libéral que la transparence du régime de financement politique est de nouveau accrue.
La tendance saute aux yeux. Pas un seul gouvernement conservateur n'a adopté une loi visant à rendre le financement politique plus transparent. En fait, non seulement les conservateurs ne se sont jamais intéressés à cet enjeu, mais on peut même dire qu'ils ont négligé de faire ce qu'ils pouvaient pour renforcer la démocratie. Aujourd'hui, ils refusent d'appuyer une mesure législative qui obligerait les politiciens à rendre des comptes au public.
Je me demande pourquoi les conservateurs continuent de s'opposer à une amélioration de la transparence du système de financement politique. Même si des intervenants comme le commissaire à l'éthique ont clairement indiqué que le projet de loi est une mesure législative judicieuse, l'opposition officielle continue de le rejeter. Il est insensé que les conservateurs refusent d'appuyer une mesure judicieuse qui favorise la transparence. Il est insensé que les conservateurs s'opposent à la transparence, à moins, bien entendu, qu'ils aient quelque chose à cacher. Les règles prévues par le projet de loi s'appliqueraient aussi aux activités de financement organisées par les chefs de parti et, dans ce cas-ci, comme je l'ai mentionné de nombreuses fois à la Chambre, le chef du Parti conservateur plus précisément.
Nous savons que le chef du Parti conservateur, le chef de l'opposition officielle, a refusé de divulguer les détails de ses propres activités de financement privées par le passé. Or, si ce projet de loi est adopté, il sera tenu, comme les chefs des autres partis, de divulguer les détails de ces activités. Le chef du Parti conservateur ne pourrait plus cacher l'identité de ses donateurs, des personnes qui influent sur son programme.
En résumé, je suis très favorable au projet de loi parce qu'il témoigne de l'importance de la transparence dans une démocratie. Ce projet de loi accroît la transparence du processus de financement politique. Les changements proposés constituent un pas dans la bonne direction. Ils ajoutent un élément qui vient renforcer la démocratie et ils contribuent à l'équité du système de financement politique.
J'invite tous les députés à voter pour le projet de loi . Nous savons que, quand on accroît la transparence, la démocratie s'en trouve renforcée du même coup.
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Madame la Présidente, je veux d'abord remercier le député de de partager son temps de parole avec moi et du discours très passionné qu'il a prononcé.
Je prends la parole aujourd'hui au sujet du projet de loi . Sous le leadership du et de la , nous avons pris des mesures concrètes pour rendre le gouvernement plus ouvert afin que les Canadiens puissent bien comprendre ce qu'il fait. Un moyen clair d'y parvenir est de rendre le financement politique plus transparent.
Je suis fier d'affirmer que le Canada est un chef de file dans ce domaine depuis que l'ancien premier ministre, le très honorable Jean Chrétien, a interdit les dons de sociétés et de syndicats aux partis politiques. De nos jours, les lois sévères du Canada sur le financement et les élections servent d'exemple partout dans le monde. Des représentants de pays étrangers visitent régulièrement le Canada pour comprendre notre système et en tirer des leçons.
Nous possédons l'un des systèmes les plus rigoureux au monde. Il comprend des limites de dépenses strictes, un plafond sur les dons annuels et une interdiction des dons de sociétés et de syndicats. Les citoyens et résidents permanents du Canada peuvent verser un maximum de 1 550 $ par année à un parti fédéral enregistré. Cette limite compte parmi les plus basses de toutes les démocraties de la planète. D'ailleurs, dans de nombreux autres pays démocratiques, il n'y a tout simplement pas de limites.
Ces lois empêchent les riches d'exercer de l'influence sur les élections et les politiques et elles assurent la transparence, étant donné que tout don supérieur à 200 $ est publié en ligne avec les renseignements de la personne ayant fait le don. Il est important pour la démocratie que la voix de tous les Canadiens soit entendue et qu'on prenne des décisions uniquement fondées sur des faits, des principes et des valeurs. Je suis persuadé que tous les députés en conviennent.
Je suis fier du travail qu'on a accompli pour assurer l'intégrité des élections, dans lesquelles les riches n'interviennent d'aucune façon. Les élections reposent sur les idées, et il ne faut pas que cela change. Ces lois sont cruciales pour protéger l'intégrité de nos institutions. Lorsque le gouvernement et les politiques sont influencés par des dons importants provenant de sociétés ou de syndicats, c'est à ce moment-là que la confiance du public envers le gouvernement commence à s'éroder et que les Canadiens se désintéressent du processus politique. C'est ce qui mine les fondements mêmes de notre pays et les fondements de notre démocratie.
De nombreux pays n'imposent aucune limite pour les dons. Par conséquent, d'importants groupes d'intérêts contrôlent le dialogue entourant les politiques en raison de leur capacité à faire des dons substantiels. Ainsi, les discussions politiques qui visaient auparavant l'intérêt public visent maintenant la collecte de fonds pour les prochaines élections.
Que je sois bien clair: il n'y a rien de mal à recueillir des fonds. C'est une partie importante de la démocratie étant donné que cela permet aux partis politiques et à leurs candidats de communiquer avec les citoyens à l'aide de documents de communication ou d'autres moyens.
Les électeurs peuvent aussi profiter de l'occasion pour manifester leur appui en faisant des dons, chose qu'ils ont tout à fait le droit de faire. Je suis très fier d'avoir recueilli des fonds auprès de milliers de personnes qui m'appuient depuis le début de ma longue carrière au service du public. Pour moi, les dons de ces particuliers ont beaucoup plus de valeur que les grosses sommes provenant de groupes donnés, car ils témoignent d'un appui très solide à mon égard.
Toutefois, ces dispositions législatives doivent être renforcées pour que les normes en matière de transparence et de reddition de comptes soient suffisamment rigoureuses pour maintenir la plus grande confiance possible à l'égard du processus électoral. C'est la raison pour laquelle nous proposons de nouvelles mesures qui auront pour effet d'accroître la transparence et qui permettront aux Canadiens de mieux comprendre les activités de financement que tiennent les partis politiques.
Nous avons promis aux Canadiens d'accroître la confiance envers le Parlement et le processus démocratique et de renforcer la reddition de comptes à cet égard. Nous travaillons sans cesse pour atteindre cet objectif, notamment en adoptant des mesures destinées à renforcer notre système électoral et à inciter plus de Canadiens, en particulier les néo-Canadiens et les jeunes, à exercer leur droit de vote. Le projet de loi prendra appui sur les règles en vigueur et renforcera la transparence à l'égard des activités de financement en apportant plusieurs changements.
Premièrement, dans le cas des activités de financement dont le prix d'entrée est de plus de 200 $ et auxquelles des ministres, des chefs de parti ou des candidats à la direction participent, il faudra divulguer le nom et l'adresse partielle de chaque donateur, sauf dans le cas des personnes de moins de 18 ans, des bénévoles, des membres du personnel, des représentants des médias et des personnes qui fournissent des services de soutien.
Deuxièmement, le parti politique en cause devra informer le public de la tenue de l'activité de financement au moins cinq jours à l'avance afin que les Canadiens puissent savoir à quel endroit et à quel moment l'activité aura lieu. En outre, le parti politique devra divulguer le nom et l'adresse partielle des donneurs dans les 30 jours suivant la tenue de l'activité.
Troisièmement, pour que les règles qui régissent les activités de financement soient suivies, les dons recueillis qui ne sont pas déclarés à l'intérieur d'un délai précis devront être remboursés.
Bien que le régime actuel du Canada ait une renommée mondiale, le projet de loi part du principe voulant qu'il faille constamment améliorer les règles qui régissent les activités de financement des partis politiques.
En effet, grâce au projet de loi, la population pourra se fier encore plus à ses institutions démocratiques. Les modifications qui seront apportées à la Loi électorale du Canada permettront aux Canadiens et aux médias d'être mieux informés que jamais en ayant accès à divers renseignements: la liste des activités de financement, les gens qui y participent, la date où elles ont lieu et les droits d'entrée exigés.
En terminant, je presse tous les députés d'appuyer le projet de loi. La démocratie est le fondement même de notre pays. Le gouvernement libéral s'est donné pour mission de favoriser l'ouverture et la transparence et il continuera à tenir sa promesse.
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Madame la Présidente, aujourd'hui, je vais partager mon temps de parole avec le député d'.
Dans la documentation sur son programme électoral, le Parti libéral attribue les propos suivants à son chef: « le meilleur désinfectant, ce sont les rayons du soleil. Les libéraux jetteront une lumière nouvelle sur le gouvernement ». Ces paroles attribuées à l'actuel se sont avérées prémonitoires, mais pas pour les raisons que le premier ministre espérait. Il est vrai qu'une lumière nouvelle a été jetée sur le gouvernement en cette ère libérale, mais elle ne l'a pas montré sous son meilleur jour. En moins de deux ans, le gouvernement a multiplié les manquements à l'éthique.
C'est dans ce contexte que nous débattons aujourd'hui du projet de loi , qui propose des modifications aux règles en matière de financement politique établies dans la Loi électorale du Canada.
Le contexte a son importance, puisque le projet de loi à l'étude vise essentiellement à régler le problème d'éthique que posent les activités de financement donnant un accès privilégié auxquelles participent les libéraux. Bref, les libéraux tentent rétroactivement de trouver une échappatoire politique à un problème qu'ils ont eux-mêmes créé.
Le projet de loi a été présenté parce que le Parti libéral vendait un accès privilégié en échange de dons lors d'activités où le prix des billets pouvait atteindre 1 500 $ par personne. Plusieurs députés ont déjà expliqué en détail le fonctionnement de ces activités et les occasions où les libéraux en ont tiré parti. Je me contenterai donc de dire que les libéraux cherchent ici à rendre cette pratique légitime parce qu'elle leur est essentielle. En effet, les chiffres montrent que la situation du parti au pouvoir n'a rien de reluisant.
Au chapitre du financement, le Parti conservateur vient de connaître son meilleur trimestre et sa meilleure année depuis 2015, tandis que les libéraux ont obtenu leurs pires résultats annuels depuis que le est devenu chef du parti. Les libéraux savent que les Canadiens accueillent favorablement la vision positive des conservateurs et l'appuient par leur contribution financière. Ils savent aussi que le Parti libéral a perdu l'appui de donateurs ordinaires en raison de ses comportements peu éthiques.
Il semble que de nombreux partisans libéraux montrent qu'ils en ont assez des hausses d'impôt de leur parti, de la tendance systématique à la dette et aux déficits du gouvernement et de son incapacité à produire des résultats pour les Canadiens de la classe moyenne. Les libéraux, par conséquent, cherchent à officialiser les activités de financement donnant un accès privilégié pour combler en partie la perte de fonds causée par l'érosion de la confiance que les Canadiens leur portent. Ils voient le projet de loi comme la solution à leurs problèmes. Ils veulent adapter les règles à leurs comportements afin de pouvoir dire aux Canadiens qu'ils les respectent lorsqu'ils organisent ce type d'activités.
L'opposition conservatrice, dans le cadre de son devoir de demander des comptes au gouvernement, a défendu à maintes reprises les intérêts des Canadiens contre les objectifs contradictoires du . Nous avons sans relâche soulevé les questions associées au comportement contraire à l'éthique du premier ministre et d'autres personnes dans les rangs des libéraux. Chaque fois que nous avons exhorté les libéraux à faire ce qui s'imposait, à assumer la responsabilité de leurs actes, à s'excuser et à changer de cap pour le bien de la population canadienne, que nous sommes tous ici pour servir, leur direction a plutôt répondu en faisant traîner les choses et en évitant les questions légitimes que les Canadiens se posent sur leur comportement.
Le projet de loi est la plus récente tentative du parti libéral d'éviter de faire comme il se doit. Avec cette mesure, il opte plutôt pour l'établissement de règles qui lui donneront plus de latitude. Les libéraux sont conscients que leurs activités de financement donnant un accès privilégié paraissent douteuses aux yeux de beaucoup de Canadiens.
Parce que les Canadiens comprennent la nature humaine, ils savent que des rencontres suspectes peuvent avoir lieu durant le genre d'événements assujettis au projet de loi C-50, pour lesquels les invités paient des droits d'entrée très élevés afin de pouvoir attirer l'attention de hauts responsables. Plutôt que de faire preuve de sens moral et d'abandonner une pratique que beaucoup jugent répréhensible, les libéraux ont choisi de légitimer leurs entorses au règlement et de continuer à vendre des droits d'entrée aux riches qui souhaitent discuter d'affaires gouvernementales avec eux.
Nous savons ce que le projet de loi apporte aux libéraux, mais qu'en est-il pour les Canadiens en général? En gros, le projet de loi entraînera davantage de bureaucratie. Les libéraux, qui refusent de laisser partir leur vache à lait, ont décidé d'édicter de nouvelles règles qui comportent de nouvelles exigences concernant la publicité, la production de rapports et l'administration. Sous un gouvernement libéral, cela promet d'augmenter les coûts pour les Canadiens. On peut en être certain.
Les libéraux préfèrent créer de nouvelles dépenses pour les contribuables que de renoncer à ces activités de financement douteuses, ce qui serait la solution évidente et honorable, en plus de ne pas coûter un sou aux contribuables. Une telle décision ne nécessiterait pas la présentation d'une mesure législative. Elle n'exigerait pas l'élaboration de nouvelles règles, dont l'administration engendrerait des dépenses supplémentaires. Les libéraux n'auraient qu'à mettre fin à ces activités de financement. Or, au lieu d'agir ainsi, ils ont décidé d'alourdir les formalités administratives et d'imposer de nouvelles règles. La solution paternaliste des libéraux à tous les problèmes est d'accroître la taille de l'appareil gouvernemental et d'établir de nouvelles règles, au lieu de prendre les décisions qui s'imposent. Nous devons réduire les formalités administratives et les dépenses des contribuables canadiens, et non présenter une mesure risquant d'avoir l'effet contraire.
Nous avons maintes fois entendu parler de l'ensemble des détails et des dispositions du projet de loi. Par exemple, nous savons que le projet de loi prévoit notamment que les activités de financement exigeant une contribution d'une valeur supérieure à 200 $ à laquelle sont présents des chefs de parti, des ministres ou des candidats à la direction d'un parti doivent être publiées en ligne par le parti cinq jours à l'avance. Nous savons aussi qu'un rapport sur chaque activité de financement précisant, entre autres, l'invité vedette, le nom des personnes qui y ont assisté et les sommes que chaque participant était tenu de payer pour y assister doit être présenté à Élections Canada dans les 30 jours qui suivent la date de l’activité, aux fins de divulgation publique. Tout comme d'autres mesures proposées dans le projet de loi, cela vise à donner l'illusion que la pratique traditionnelle des libéraux consistant à monnayer l'accès aux ministres est soi-disant acceptable.
Une nouvelle loi ne rendra cependant pas ces activités de financement avec accès privilégié éthiques. Quelle vision cynique du monde cela constitue. Les Canadiens veulent être certains que leurs représentants sont honnêtes, fiables et scrupuleux dans la conduite de leurs affaires. Les gens se méfient naturellement des activités de financement politique, et les Canadiens ne veulent pas qu'il y ait même l'apparence d'un conflit en ce qui nous concerne.
C'est ce que certains Canadiens pensaient avoir avec le . Ils ont été amenés à croire cela parce que le propre guide du premier ministre intitulé « Pour un gouvernement ouvert et responsable » stipule ce qui suit, dans la section sur les collectes de fonds: « Les ministres et les secrétaires parlementaires doivent éviter tout conflit d’intérêt, toute apparence de conflit d’intérêt et toute situation pouvant donner lieu à un conflit d’intérêt. »
Étant donné cette directive du , les libéraux ont-ils vraiment besoin du projet de loi ? Ne pouvaient-ils pas simplement suivre leur propre norme déclarée en matière d'éthique? Nous connaissons la réponse, je pense. C'est parce que le gouvernement a une éthique douteuse. Mon commentaire ne se veut pas une insulte; c'est un fait, malheureusement. Cela a été démontré en de maintes occasions.
Les récents manquements à l'étique du Parti libéral ne peuvent pas être qualifiés de simples faux pas ou de simples erreurs, même s'il a manifestement essayé de les présenter sous cet angle. Non, en fait, ces manquements sont graves et même de nature historique.
Alors qu'il n'avait même pas terminé la moitié de son mandat, le chef libéral s'est mérité le triste honneur de devenir le premier premier ministre canadien à avoir enfreint une loi fédérale pendant qu'il était au pouvoir en acceptant un cadeau qui, selon la commissaire à l'éthique, aurait pu influencer ses décisions. Je m'empresse de souligner que ce cadeau a coûté 200 000 $ aux Canadiens et que le refuse de rembourser les contribuables.
Depuis un certain temps, il est évident aux vues de ses actions que le ne croit pas que les règles devraient s'appliquer aux gens comme lui. Tout semble indiquer qu'il y ait pour lui deux ensembles de règles différents: un pour les libéraux et leurs amis et un autre pour le reste des gens. C'est évident, notamment parce qu'il a attendu près d'un an avant de s'excuser auprès des Canadiens d'avoir enfreint de plusieurs façons la Loi sur les conflits d'intérêts. Le premier ministre était sincèrement convaincu qu'il n'avait rien à se reprocher jusqu'à ce que le rapport de la commissaire à l'éthique souligne publiquement le contraire.
Le projet de loi nous montre que les libéraux ne croient pas non plus qu'il soit problématique de vendre l'accès aux dirigeants à ceux qui sont prêts à l'acheter au montant maximal permis. Cela me rappelle l'expression « médecin, guéris-toi toi-même », qui signifie qu'il vaut mieux ne pas être coupable des torts que l'on tente d'éliminer chez les autres. Les activités de financement donnant un accès privilégié ont poussé la commissaire à l'éthique et la commissaire au lobbying à lancer des enquêtes contre les libéraux, qui ont donné lieu à l'élaboration du projet de loi .
On voit bien que les positions particulières du Parti libéral ne font que traiter les symptômes du problème plutôt que de le résoudre. Le projet de loi ...
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Madame la Présidente, je suis ici aujourd'hui pour parler du projet de loi . Nous avons entendu de ce côté-ci de la Chambre de nombreux commentaires selon lesquels le projet de loi ne donnera pas les résultats escomptés. C'est très étonnant que nos collègues néo-démocrates veuillent l'appuyer. J'aimerais tout d'abord souligner que, comme c'est souvent le cas, les libéraux choisissent de présenter des mesures législatives et des formalités administratives très complexes plutôt que de faire preuve d'éthique.
Dans le guide « Pour un gouvernement ouvert et responsable » du , on peut lire à l'annexe sur les activités de financement: « Les ministres et les secrétaires parlementaires doivent éviter tout conflit d’intérêt, toute apparence de conflit d’intérêt et toute situation pouvant donner lieu à un conflit d’intérêt. » C'est un principe simple et judicieux.
Pourquoi les libéraux ont-ils besoin d'une telle mesure législative, puisqu'ils n'ont qu'à suivre leurs propres règles? Il y a quelque chose qui cloche.
Nous savons tous que les libéraux ont enfreint les règles et qu'ils ont été pris la main dans le sac. C'est la raison pour laquelle nous débattons de cette mesure législative aujourd'hui. C'est la seule raison pour laquelle cette mesure législative a été présentée. Nous voilà en train de débattre du projet de loi , qui constitue essentiellement une solution temporaire pour un mauvais comportement, pour le mauvais comportement des libéraux.
Ce projet de loi est vraiment inutile. Nous n'avons pas besoin d'une nouvelle loi pour savoir comment agir et nous comporter et ce qu'il faut faire. Cela a déjà été dit, mais il vaut la peine de le répéter: une nouvelle loi ne rendra pas soudainement éthiques les tristement célèbres activités de financement donnant un accès privilégié au . Au cours de ces fameuses — ou devrais-je plutôt dire tristement célèbres — activités de financement du Parti libéral, de nombreuses personnes ont déboursé 1 500 $ pour avoir un accès privilégié au ou à des ministres. C'est vraiment honteux.
Les députés des deux côtés de la Chambre devraient savoir ce qui est acceptable et ce qui ne l'est pas. Nous le savons probablement depuis que nous avons quatre ans, voire depuis plus longtemps encore. Si on se fait prendre la main dans le sac, on doit en subir les conséquences. Le chef du Parti libéral du Canada s'est clairement fait prendre la main dans le sac. Cela ne fait aucun doute. Il l'a admis, et ainsi de suite.
Des Canadiens me disent qu'ils ont l'impression que le ne comprend tout simplement pas les principes de base de l'éthique. Je pense que c'est assez évident. Il n'aime pas assumer la responsabilité de ses actes. Il ne comprend pas que quand une personne prend quelque chose qui ne lui appartient pas, elle doit le rendre. On apprend cela quand on est enfant. Il faut accepter la punition. On ne peut pas se défiler en disant: « J'ai fait une erreur, je n'y peux rien. Désolé. Je regrette de vous avoir fait de la peine. »
C'est comme ses vacances sur l'île privée de l'Aga Khan. Le a enfreint la loi. Il a été reconnu coupable de quatre manquements aux règles d'éthique. Nous savons tous ce qui est arrivé. Il y a un prix à payer quand on enfreint la loi. On ne peut pas s'en tirer simplement en disant « désolé ». Tout le monde se souvient de la fameuse chanson des années 1980 Tears Are Not Enough, les larmes ne suffisent pas. Cela s'applique à cette situation.
Nous savons également que le est très bon pour pleurer lorsqu'il le faut et pour sembler désolé. Cependant, il doit faire amende honorable et il n'est tout simplement pas prêt à le faire. Il l'a répété maintes fois à la Chambre. J'imagine qu'il n'est juste pas prêt. Où ai-je déjà entendu cela? Je ne sais pas. C'est vrai, peut-être qu'il n'a tout simplement pas encore grandi. Peut-être n'a-t-il jamais été puni? Qui sait?
Chaque Canadien sait qu'on ne peut pas simplement prendre quelque chose, s'excuser et ensuite ne pas le rendre. Nous l'avons appris lorsque nous étions enfants. Ce n'est particulièrement pas « cool » lorsqu'une personne prend l'argent des contribuables provenant de travailleurs canadiens. Ces gens savent ce que c'est que de travailler fort pour son argent. C'est exactement ce que fait le . Il prend l'argent des contribuables qui travaillent fort. Il refuse même de rembourser plus de 200 000 $ qu'il a dépensé pour son voyage familial illégal sur l'île des fantaisies. C'est le nom que je lui ai donné. C'était une fantaisie.
Il ne faut pas oublier qu'il est le premier du Canada en fonction à être reconnu coupable d'avoir enfreint une loi fédérale pendant qu'il était au pouvoir. C'est tout un exploit. C'est terrible et honteux. Je me pose constamment la question suivante: peut-on imaginer l'indignation du public si le premier ministre de l'époque, Stephen Harper, avait enfreint la loi d'une telle façon? Les Canadiens l'auraient pendu haut et court. Cependant, je sais que cela n'aurait jamais eu lieu. Cela ne s'est pas produit et n'aurait jamais pu se produire en raison des règles de financement déjà en place et du fait que nous, les conservateurs, les respections. Il s'agit du point essentiel. Nous avons respecté les règles en place.
Les Canadiens méritent mieux qu'un qui croit qu'il y a un ensemble de règles pour les libéraux et leurs amis et un autre ensemble de règles pour le reste du monde. C'est simple: si le premier ministre voulait vraiment agir de manière éthique et mettre un terme aux activités de financement donnant un accès privilégié, il lui suffisait de ne plus organiser ce type d'activités. C'est l'évidence même. C'est cliché de dire que ce n'est pas sorcier, mais cela ne s'arrête pas là. Je veux dire que la situation ne pourrait être plus claire. Une personne n'a pas besoin d'un projet de loi pour ne pas agir de façon contraire à l'éthique. Elle a simplement besoin de faire preuve d'éthique. Il est ridicule que nous devions tenir un tel débat lorsque nous comprenons tous la situation. Il faut simplement agir de façon éthique. Une personne a seulement besoin d'avoir un bon sens moral, ce qui semble manquer au .
Je vais brièvement passer à autre chose pour dire quelques mots au sujet du parti que je représente. À vrai dire, les conservateurs abordent les choses différemment. Nous obtenons beaucoup de petits dons de Canadiens ordinaires et nous continuons d'en obtenir. Notre parti ne compte pas sur les élites fortunées et les activités de financement payantes, ou des activités du genre. Ce n'est vraiment pas notre genre. En fait, on m'a dit que les résultats du quatrième trimestre de l'opposition conservatrice sont les meilleurs de son histoire et que le parti a connu sa meilleure année depuis les élections de 2015, sans compter sur le genre de pratiques de financement contraire à l'éthique utilisées par les libéraux. De surcroît, les libéraux ont connu la pire année de collecte de fonds depuis que le est devenu leur chef parce qu'ils ont dû mettre un terme à ce genre d'activités de financement contraire à l'éthique. C'est exactement pourquoi ils se retrouvent dans cette situation.
Les chiffres appuient ce que tous nos concitoyens et les Canadiens de partout au pays nous disent. Les Canadiens en ont vraiment assez du manque d'éthique du , des hausses d'impôt et de l'incapacité du gouvernement d'obtenir des résultats pour les Canadiens de la classe moyenne. Les conservateurs continueront de respecter la loi comme ils l'ont toujours fait.