La Chambre reprend l'étude de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité, ainsi que de l'amendement.
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Monsieur le Président, j'ai le plaisir de prendre la parole à propos du projet de loi . Bien entendu, il va de soi que j'appuierai ce projet de loi en deuxième lecture.
Nous avons passé les 10 dernières années à subir les assauts constants du précédent gouvernement conservateur en ce qui concerne les droits des travailleurs. Il est donc évident que je vais parler des projets de loi et présentés dans le cadre de la législature précédente. J'y reviendrai plus tard dans mon discours.
Il y a eu des exemples plus que concrets, au cours des dernières années. Cela frisait quasiment l'acharnement. Je parle ici de l'attitude du Parti conservateur, notamment dans le cas des travailleurs de Postes Canada, de Radio-Canada, et j'en passe. Je pense même qu'on oublie très souvent les nombreux bienfaits qu'a apportés la syndicalisation, surtout de ce côté-là, en tout cas.
Par exemple, en moyenne, un travailleur syndiqué gagne 5 $ de plus de l'heure qu'un travailleur non syndiqué. Chez les femmes, l'écart atteint 6,65 $ de l'heure. Cela signifie un pouvoir d'achat accru et une injection d'argent supplémentaire dans l'économie. Bref, c'est bon pour tout le monde, il ne faut pas chercher midi à quatorze heures. D'ailleurs, je rappelle qu'il n'y a pas d'histoires de paradis fiscaux, lorsqu'il est question de ce genre de salaires et de ce genre de travailleurs.
L'objet du projet de loi vise à remédier à toutes ces attaques des conservateurs contre les travailleurs. Premièrement, on s'est évité bien des contestations juridiques. En effet, selon notre analyse et celle de la commissaire à la protection de la vie privée du Canada, le projet de loi allait à l'encontre de la Charte canadienne des droits et libertés. Cela aurait été sans doute annulé par les tribunaux, puisque le projet de loi violait le droit à la liberté d'association et portait atteinte à la vie privée de ceux qui travaillent pour un syndicat.
Je trouve déjà cela assez insultant que le précédent gouvernement ait eu la détermination de déposer un projet de loi qu'il savait facilement révocable par un tribunal. Pourquoi faisait-il ce genre de chose? Était-ce par idéologie, ou simplement par mépris flagrant pour les travailleurs et nos institutions, comme la cour? C'était peut-être même bassement pour faire du financement sur le dos de ses partisans. Nous savons que les conservateurs affectionnent beaucoup ce genre de thématique. Nous ne le saurons sans doute jamais, malheureusement, mais heureusement, nous en sommes à changer ces basses oeuvres qui ont été faites par le précédent gouvernement.
Si nous nous sommes fait dire par les conservateurs que le projet de loi était déposé au nom de la sacro-sainte transparence, ils ont peut-être négligé de dire que les syndicats avaient déjà l'obligation de communiquer leurs renseignements financiers à leurs membres. C'est un détail qui m'apparaît non négligeable et qu'on n'entend pas assez souvent de la part des conservateurs.
En ce qui concerne le projet de loi , qui imposait aux syndicats des exigences et des déclarations détaillées et coûteuses, les conservateurs ont forcé son adoption, malgré l'opposition générale qui a été manifestée dans la société, notamment de la part des experts en droit constitutionnel, de l'Association des joueurs de la LNH, des provinces, des sénateurs conservateurs et libéraux — il faut le faire —, des experts en protection des renseignements personnels, de l'Association du Barreau canadien, et j'en passe. Nous ne sommes donc pas les seuls à nous réjouir que le projet de loi soit devant la Chambre et qu'il soit adopté rapidement.
Selon les estimations du directeur parlementaire du budget, l'application du projet de loi aurait coûté beaucoup plus cher que les 2,4 millions de dollars qu'on avait planifié de donner à l'Agence du revenu du Canada. Il a été estimé que, pendant les deux premières années, il en coûterait presque 21 millions de dollars à l'ARC pour établir la base de données électronique requise, et environ 2,1 millions de dollars annuellement pour entretenir le système. Je ne parle même pas encore de toutes les heures perdues par chaque syndicat pour répondre à ces exigences, comme s'ils n'avaient que cela à faire, au lieu de protéger les droits de leurs travailleurs.
Alors, l'abrogation du projet de loi représente une économie de plusieurs millions de dollars, tant pour le gouvernement que pour les syndicats. Je vais me permettre de citer le président national des Travailleurs et travailleuses unis de l'alimentation et du commerce, syndicat qui représente les employés du NPD:
Les TUAC sont très heureux que le gouvernement présente le projet de loi C-4. Notre syndicat s'est vigoureusement opposé au projet de loi C-377, qui a été présenté par le gouvernement conservateur au cours de la dernière législature. Ce projet de loi était antidémocratique et il s'inscrivait dans le cadre de la campagne que le gouvernement conservateur a menée contre les travailleurs et la démocratie en milieu de travail. Il constituait également une grave atteinte à la vie privée des syndiqués et empiétait sur la compétence des provinces, qui sont responsables des relations de travail. L'abrogation du projet de loi C-377 est une mesure positive pour tous les Canadiens, car la mise en oeuvre et le suivi de celui-ci auraient coûté très cher.
Voilà ce que j'avais à dire sur la moitié du projet de loi . Quant au projet de loi , celui-ci visait essentiellement à rendre la syndicalisation des travailleurs plus difficile, tout en facilitant la révocation de l'accréditation des syndicats. Ce qui m'a frappé, par rapport à ce projet de loi — et j'étais présent —, c'est qu'il n'avait aucun fondement.
Les modifications apportées aux lois du travail l'ont été sans qu'il soit prouvé que l'ancien mode d'accréditation des syndicats posait un problème. Je vais en résumer ici les faits saillants.
Environ 10 % des travailleurs relèvent actuellement de la compétence fédérale. Plusieurs syndicats les représentent, allant de ceux de la fonction publique, en passant par Unifor et jusqu'aux syndicats des métiers de la construction. Avant, un syndicat était accrédité automatiquement lorsque plus de 50 % des employés signaient une carte indiquant qu'ils souhaitaient se syndiquer. Puis, lorsque 35 à 50 % des employés signaient une carte de membre, cela enclenchait le processus d'élection pour savoir si les employés souhaitaient véritablement se syndiquer. Le projet de loi voulait faire passer de 35 à 40 % le seuil requis pour déclencher le processus d'élection pour l'accréditation. En outre, on aurait aussi proscrit la vérification des cartes visant l'accréditation automatique.
Encore une belle preuve de tout le mépris du précédent gouvernement pour le droit des travailleurs. Cette attitude rétrograde, c'est aussi nier le fait, par exemple, que les augmentations de salaire négociées par le syndicat injectent chaque semaine des centaines de millions de dollars dans l'économie canadienne.
Je reviens à ce que je disais plus tôt: il y a des avantages à la syndicalisation par rapport à l'injection supplémentaire d'argent dans l'économie par le biais de la consommation accrue à cause des salaires plus élevés. On parle toujours de vrai monde, on ne parle pas des PDG sur Bay Street, qui gagnent des salaires incroyables et qui les envoient dans une île, ailleurs.
Je salue donc ce projet de loi de mes collègues d'en face qui font preuve d'une belle initiative en abrogeant ces deux projets de loi néfastes, dès le début de leur mandat. C'est un bon signal. Cependant, il faut rester prudent, parce que cela reste un signal. Au cours des dernières années, mes collègues d'en face se sont amplement gargarisés en se faisant les défenseurs de la classe moyenne. Cependant, je dois dire au passage que leur définition de la classe moyenne, qu'ils utilisent dans le cadre de leurs réductions d'impôt promises en campagne électorale, est plutôt boiteuse. Le seuil utilisé est, disons-le, plutôt arbitraire.
J'en viens maintenant à ce petit syndrome qui vient d'être dangereusement identifié par tous, soit la « consultite » aiguë dont souffre le gouvernement libéral actuellement. C'est bien beau, et je comprends qu'il y ait des choses dont il faut discuter longuement et qu'il faut consulter les spécialistes, mais il y a aussi des choses évidentes sur lesquelles on peut gagner du temps au lieu de retomber dans cette espèce de consultation continuelle. Je considère cela comme une « consultite » aiguë.
On protège donc la classe moyenne avec des actions concrètes. On ne le fait pas avec du bla-bla ou en lançant des consultations publiques à gauche et à droite, comme on en entend parler à satiété depuis le début du mandat de ce gouvernement. C'est bien le fun de jaser, mais cela ne met pas de pain et de beurre sur la table des gens.
J'enjoins donc les libéraux à en faire davantage dans le domaine des actions concrètes. Les avantages sont tangibles et facilement vérifiables. Donc, procédons.
Le NPD continuera à faire pression sur le gouvernement pour qu'il rétablisse le salaire minimum fédéral, et qu'il vote en faveur du projet de loi antibriseurs de grève de ma collègue la députée de . C'est une initiative remplie de bon sens, tout comme l'est l'équité salariale, évidemment.
Il m'apparaît encore bien fâchant que des problèmes comme ceux que j'ai mentionnés, identifiés d'ailleurs depuis des décennies, continuent de faire de tels ravages. On est un pays fondamentalement progressiste. On s'en rend bien compte avec notre attitude générale sur des dossiers épineux comme l'aide médicale à mourir, par exemple. Cependant, à un moment donné, je trouve qu'on traîne la patte de manière incompréhensible. On reconnaît tous, ici, la pleine égalité entre un homme et une femme, et pourtant on ne fait que transférer cet état de fait dans l'économie, et on se frappe à des disparités salariales qui n'ont plus aucun sens.
Pour conclure, il y a beaucoup de pots cassés à réparer, et j'en suis conscient. Après une décennie de ces dinosaures conservateurs au pouvoir, il y a beaucoup de travail à faire. Cette décennie nous a mis sur nos gardes. Au NPD, on ne donnera certainement pas de chèque en blanc aux libéraux qui, on le sait bien, ont tendance à signaler à gauche pendant les élections, puis à tourner à droite une fois élus.
Les inégalités dans la distribution de la richesse, ce n'est pas juste une question théorique. C'est un problème bien réel et surtout incompréhensible dans un pays aussi riche que le Canada. Des conditions de travail dignes et un salaire décent, cela sert tout le monde. On connaît tous les effets néfastes et dévastateurs de la pauvreté. Je suis fier d'appartenir à un parti politique qui comprend ces enjeux et qui ne fait aucun compromis quand vient le temps de mettre en place des mesures concrètes pour véritablement éradiquer la pauvreté et les mauvaises conditions de travail, phénomènes indignes d'un pays comme le Canada.
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Monsieur le Président, comme nous discutons d'une mesure qui éliminerait certains projets de loi d'initiative parlementaire présentés par des conservateurs et adoptés par le passé, je tiens à revenir sur les observations de certains députés, à l'effet que leur processus d'adoption bafouait la démocratie. J'étais à la Chambre, à l'époque, et je connaissais les députés qui présentaient ces mesures. Ainsi, j'étais bien informé du processus de consultation qui entourait le projet de loi , et des discussions que le parrain avait avec le caucus et avec moi. Il y a d'abord eu un long processus de consultation destiné à recueillir des commentaires sincères. C'est ce qui a mené à la modification de la loi.
Les syndicats de pompiers et d'autres syndicats souhaitaient une augmentation du seuil de divulgation des dépenses. Celui-ci a été haussé à 5 000 $ afin qu'il ne soit pas nécessaire de mentionner certaines personnes ou de révéler des détails personnels, des dépenses médicales ou d'autres éléments semblables. Le parrain du projet de loi a tenu compte de ces commentaires et a modifié sa mesure en conséquence.
Il est complètement ridicule qu'un député libéral affirme qu'un projet de loi d'initiative parlementaire a été adopté de manière détournée. Il est absolument ridicule qu'il fasse de telles remarques à propos de quelque chose d'aussi fondamental qu'un projet de loi d'initiative parlementaire, une mesure législative que les simples députés peuvent présenter et faire adopter. Je ne suis pas ici seulement pour me représenter. Je représente les 107 000 habitants de ma circonscription. Il est ridicule de dire que présenter un projet de loi d'initiative parlementaire pour représenter ses concitoyens est une façon détournée de procéder. J'invite le député d'en face à penser à tous les projets de loi d'initiative parlementaire dont la Chambre a été saisie depuis plus de 100 ans.
Je veux parler de l'importance fondamentale des scrutins secrets pour la démocratie moderne canadienne. Lorsque nous allons voter aux élections provinciales, municipales ou fédérales, on nous fait entrer dans un isoloir afin que personne ne voie pour qui nous votons. Puis, les bulletins de vote sont déposés et comptés, et un vainqueur est nommé.
Dans le cadre de ce processus, l'existence d'un scrutin secret est absolument indispensable à notre liberté d'exprimer pour quel parti nous voulons voter ou ne pas voter. Je suis intrigué par la volonté des libéraux de modifier l'un des fondements de notre démocratie. Allons-nous commencer à envisager de changer la façon dont nous élisons nos représentants au Canada? Devrons-nous voter dans le cadre d'un scrutin public où les autres sauront pour qui nous votons? La décision des libéraux d'abroger ces deux mesures législatives me porte à croire que c'est une initiative à laquelle ils sont favorables et qui pourrait se pointer à l'horizon. Si ce n'est pas le cas, pourquoi appuient-ils quelque chose d'aussi fondamental à la Chambre?
Les libéraux cherchent uniquement à rendre service aux grands syndicats. Nous savons qu'Unifor et d'autres syndicats ont appuyé des partis différents à la Chambre, et je crains que l'abrogation de ces projets de loi n'est rien d'autre qu'un retour d'ascenseur pour ce qui s'est passé durant les élections d'octobre. Cela m'inquiète. Je suis préoccupé par le fait que la démocratie n'est pas plus importante que cela.
Je tiens à parler de mon expérience dans le milieu syndical. J'ai été membre de plusieurs syndicats, notamment un syndicat dont j'ai été membre pendant environ six mois en tant que charpentier. Pendant une plus longue période, j'ai dû faire partie d'un syndicat pour être enseignant en Colombie-Britannique. On m'y a obligé; je n'avais pas le choix. Pour pouvoir joindre le corps enseignant de la Colombie-Britannique, je devais être membre de la Fédération des enseignantes et des enseignants de la Colombie-Britannique. Je ne voulais pas vraiment me joindre à ce syndicat, mais je n'avais pas d'autre choix, et je trouve que c'est quelque peu antidémocratique. Parce que je voulais joindre le corps enseignant de la Colombie-Britannique, on m'a obligé à joindre un syndicat au lieu de me donner la possibilité de le faire.
Je me suis résigné à joindre le syndicat, et j'ai obtenu mon poste d'enseignant. Au bout de six mois ou un an, je suis allé à une réunion syndicale. L'expérience a été difficile. Je savais que la présidente de la Fédération des enseignantes et des enseignants de la Colombie-Britannique, une ancienne députée fédérale, allait être présente. Je me suis dit que j'avais intérêt à me présenter et à voir comment fonctionnaient les syndicats, surtout celui auquel je payais des cotisations chaque mois. Je voulais savoir comment il allait dépenser l'argent durement gagné que je lui avais versé.
Pendant cette réunion, la présidente du syndicat m'a dit comment je devais voter lors des prochaines élections provinciales. J'ai aussi découvert que mes cotisations syndicales servaient à faire des dons aux candidats néo-démocrates qui se présentaient aux élections provinciales.
À mon avis, le fait de dire à quelqu'un comment il doit voter pose plusieurs problèmes, d'autant plus que je suis un enseignant. S'il y a des gens qui devraient comprendre le principe d'impartialité, ce sont bien les enseignants. Je comprends ce principe. Je n'ai jamais parlé de politique dans ma classe. En me disant comme voter aux élections provinciales, la présidente de la Fédération des enseignantes et des enseignants de la Colombie-Britannique a cherché à contourner la démocratie.
En fait, je lui ai posé la question pendant la réunion. J'ai levé ma main et je lui ai demandé si elle laissait entendre que la FECB, une association non partisane, devait voter pour un parti en particulier. Elle m'a jeté un regard étrange, comme si elle se demandait pour qui je me prenais. Elle n'a pas répondu à ma question et elle a rapidement abordé le sujet suivant. J'étais consterné qu'elle essaie de nous dicter comment voter, et cela n'a rien à voir avec le parti mentionné. J'aurais eu la même réaction si elle nous avait dit de voter pour les conservateurs.
À mon avis, les syndicats ne devraient pas faire cela. Ils devraient représenter leurs membres de façon impartiale, parce que leurs membres représentent tous les partis. J'étais, sans aucun doute, un enseignant d'allégeance conservatrice. Il y avait des enseignants d'allégeance néo-démocrate et d'autres, d'allégeance libérale. Le syndicat nous représentait tous. Nous devons tous verser des cotisations. Le fait que la présidente tentait de me dire comment voter me préoccupait énormément.
Cependant, le prochain point qui a été soulevé à la réunion, c'était le journal des enseignants. Dans ce journal, on y avait déclaré fièrement qu'un candidat néo-démocrate était commandité par la Fédération des enseignantes et des enseignants de la Colombie-Britannique. La section locale du syndicat dans cette ville en particulier avait choisi de commanditer un candidat néo-démocrate dans le cadre des élections provinciales et avait contribué financièrement à sa campagne.
J'ai eu beaucoup de mal à accepter cette situation, car nous étions censés être impartiaux. Le fait est que la plupart des syndiqués — et c'est là où nous voulons en venir avec cette mesure législative — ne savaient pas que des sections locales de la Fédération finançaient des campagnes. J'ai trouvé pour le moins troublant le fait qu'un groupe, qui était censé être non partisan, commanditait des candidats néo-démocrates avec mon argent. En tant que membre, j'étais tenu de verser des cotisations à la Fédération des enseignantes et enseignants de la Colombie-Britannique; je n'avais pas le choix. Appelée à s'expliquer, la présidente de la Fédération à l'époque n'a pas pu fournir de réponse à ce sujet.
Revenons au débat d'aujourd'hui sur le projet de loi et la reddition de comptes que vise à instaurer celui-ci. En ce qui concerne les dépenses des syndicats, la plupart des syndiqués ignorent où va l'argent. On peut faire valoir qu'il est possible de trouver ces informations. En effet, on peut les obtenir, mais le processus est très ardu. Récupérer toutes les informations prend beaucoup de temps. Il s'agit d'informations que les syndicats consignent. Ne nous y trompons pas: les syndicats font le suivi de leurs dépenses. Les syndicats savent où est l'argent, mais ce genre de renseignements est difficilement accessible pour les membres.
C'est ce que vient corriger le projet de loi , qui vise à instaurer la reddition de comptes par rapport aux dépenses faites à partir des fonds syndicaux — qui sont toujours exempts d'impôt, soit dit en passant. Aucun impôt n'est retenu sur l'argent que recueillent les organisations syndicales. Comme je l'ai dit antérieurement, en appui au projet de loi , comment peut-on s'opposer au projet de loi si on est en faveur de la reddition de comptes?
Nous réclamons des mesures pour obliger les syndicats à faire rapport sur leurs dépenses auprès de leurs membres et du public, comme je le fais moi-même à titre de député et comme le font les députés néo-démocrates envers leurs électeurs. Pourquoi n'en demanderions-nous pas autant à un groupe qui recueille des fonds auprès de ses cotisants? Ce n'est pas volontaire. Pourquoi ces organisations n'auraient-elles pas de comptes à rendre? Selon moi, si elles n'ont rien à cacher, pourquoi ne le feraient-elles pas?
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui pour parler du projet de loi.
En tant que députés, nous devons être à l'affût des priorités des gens que nous représentons et nous devons entreprendre de répondre à ces besoins en leur nom. Je suis on ne peut plus honoré d'avoir servi la circonscription de Wild Rose et de servir celle de aujourd'hui à titre de député. Je veux que les gens de ma circonscription sachent que je me battrai toujours pour eux, que je défendrai toujours leurs priorités et notre merveilleuse province de l'Alberta.
Lorsque j'ai décidé de mener une vie publique, c'était pour redonner à ma collectivité. Je voulais rassembler les gens, dans ma circonscription comme ici, à Ottawa, concrétiser les bonnes idées, écouter les Canadiens et produire des résultats. Je suis toutefois ici aujourd'hui pour parler du projet de loi , qui fait partie des priorités du gouvernement libéral.
En tant que député de l'Alberta, j'ai comme priorité de faire entendre la voix d'une circonscription et d'une province qui sont gravement touchées par la chute du prix du pétrole, les mises à pied massives et l'effondrement des entreprises. En plus de constater l'incurie des libéraux, qui se traduit par une augmentation en flèche du déficit fédéral, j'ai été stupéfait de voir que, parmi ses priorités absolues, le gouvernement avait présenté un projet de loi destiné non pas à aider les travailleurs ou les 100 000 personnes et plus qui ont perdu leur emploi en raison des difficultés dans le secteur pétrolier et gazier, mais plutôt à faire plaisir aux dirigeants syndicaux. Ce projet de loi annulera d'importantes mesures en matière de transparence mises en place par l'ancien gouvernement conservateur.
Plus précisément, l'une des priorités du gouvernement libéral consiste à présenter un projet de loi qui vise à réduire la transparence des dirigeants syndicaux en supprimant l'obligation que ceux-ci expliquent comment ils dépensent les cotisations syndicales de leurs membres et en éliminant les dispositions relatives aux scrutins secrets pour l'accréditation des syndicats ou la révocation de celle-ci. Je crois fermement que ce projet de loi est truffé de graves lacunes. En effet, il réduit la transparence qu'exigent les Canadiens dans tous les secteurs de l'administration publique, et ce, à un moment où le gouvernement devrait mettre l'accent sur les travailleurs, plutôt que sur les dirigeants syndicaux.
J'aimerais en profiter pour parler de ce qui se passe actuellement dans ma circonscription et dans ma province. Nous connaissons actuellement l'un des ralentissements économiques les importants depuis une génération. Plus de 100 000 personnes ont perdu leur emploi au Canada. Bon nombre d'entre eux risquent maintenant de perdre leur maison et les conditions de vie pour lesquelles ils ont travaillé très fort. À elle seule, l'Alberta a perdu 40 000 emplois. Le taux de chômage y a grimpé à 7,4 % et a ainsi dépassé la moyenne nationale pour la première fois en près de 30 ans. C'est une période très difficile.
En pleine période de ralentissement, les Albertains se sentent complètement abandonnés par le gouvernement libéral. Au lieu d'aider les gens de ma province, le gouvernement affaiblit le secteur énergétique. Les libéraux créent encore plus d'incertitude dans ce secteur en imposant temporairement de nouveaux mécanismes de réglementation interminables, en laissant planer la menace d'une nouvelle taxe sur le carbone et en créant de plus en plus d'obstacles à la construction d'une infrastructure essentielle qui donnerait accès à de nouveaux marchés et qui, je le souligne, ne coûterait pas un rond au gouvernement.
Le Parti libéral pense plutôt que s'il présente des fonds comme une mesure de stimulation, les Albertains ne protesteront pas contre ses politiques destructrices d'emplois, qui dénotent un mépris total du secteur énergétique. Je lui signale que nous n'allons pas nous taire. J'ai entendu à maintes reprises des gens de ma circonscription et des milliers d'Albertains travaillant dans l'industrie pétrolière et gazière dire qu'il nous faut dès maintenant un plan axé sur la création d'emplois et le renforcement de l'économie, et non pas un immense cadre réglementaire temporaire et ambigu, et encore moins une taxe sur le carbone néfaste pour l'emploi.
Le gouvernement devrait se concentrer sur la création d'emplois. Jusqu'ici, il n'a fait qu'accroître l'incertitude en ce qui concerne la construction de pipelines et refuser de secourir nos concitoyens qui ont besoin de soutien. Ce n'est pas en haussant les impôts qu'on créera des emplois ou qu'on aidera les Albertains à retrouver du travail. Malheureusement, le gouvernement libéral nous a plutôt montré jusqu'ici qu'il aime les approches inconsidérées, comme le projet de loi en est la preuve.
Cette mesure législative n'est pas du tout centrée sur les travailleurs. Pour tout dire, elle leur nuirait. Elle représente ni plus ni moins un recul de la démocratie, de la transparence et de la responsabilité. Pour une foule de raisons, elle montre que le gouvernement fait complètement fausse route.
Cette mesure législative viole le principe fondamental de la transparence. Si les libéraux veulent vraiment s'enorgueillir d'être plus ouverts, je n'arrive pas à comprendre pourquoi une des premières mesures législatives qu'ils présentent va complètement à l'encontre de ce principe.
Le projet de loi oblige des organismes sans but lucratif à divulguer des renseignements. L'obligation pour des organismes qui bénéficient d'avantages publics considérables de divulguer des renseignements n'a rien de nouveau. Les organismes de bienfaisance canadiens publient de l'information sur leurs dépenses depuis au moins 35 ans. La loi empêche néanmoins la population de voir comment les avantages accordés aux syndicats par le gouvernement sont utilisés. Pourquoi les libéraux suppriment-ils cette mesure de transparence alors que la divulgation de renseignements accroît la crédibilité du travail de représentation légitime que font les syndicats et le corrobore?
Le projet de loi permettrait aux chefs syndicaux d'utiliser l'argent des cotisations sans rendre compte de ce qu'ils en font à leurs membres. Ils prendraient des décisions en fonction de leurs propres intérêts et principes sous le couvert du secret, sans rendre de comptes à leurs membres.
Si soustraire les comptes aux syndiqués, aux travailleurs eux-mêmes, n'est pas suffisant, le projet de loi fait également en sorte que les libéraux s'opposent au droit d'un travailleur à ne pas adhérer à un syndicat.
Cette mesure législative éliminerait le projet de loi et ses dispositions, qui permettent aux Canadiens de choisir librement s'ils veulent faire partie d'un syndicat, et ce, à l'abri de toute intimidation. C'est à cela que les Canadiens sont en droit de s'attendre dans notre démocratie. Ce projet de loi a été mis en place par le gouvernement conservateur précédent pour mieux soutenir les travailleurs.
Dans les secteurs sous réglementation fédérale, le projet de loi exigeait aussi que les organisateurs syndicaux obtiennent l'appui de 45 % des travailleurs, ce qui est très raisonnable, pour imposer la tenue d'un vote sur l'accréditation syndicale. Il veillait également à ce que le vote en question soit fait par scrutin secret. Si la majorité des travailleurs de l'unité de négociation appuyaient l'adhésion à un syndicat, l'accréditation pouvait avoir lieu. Le même processus logique s'appliquait à l'inverse si des travailleurs voulaient révoquer l'accréditation d'un syndicat.
Nous sortons tout juste des élections fédérales. J'aurais préféré un résultat différent, mais nous avons connu encore une fois l'une des traditions les plus surréalistes dans une démocratie, soit une transition pacifique et ordonnée du pouvoir. Dans notre système démocratique, nous utilisons le scrutin secret. Le gouvernement envisage peut-être de modifier le système électoral, mais nous ne l'entendons jamais parler de changer l'élément démocratique essentiel que constitue le scrutin secret, sauf pour le mouvement syndical. Cinq provinces utilisent déjà cette méthode d'accréditation syndicale. Le projet de loi l'appliquerait simplement aux secteurs sous réglementation fédérale. Abolir le scrutin secret serait une attaque contre le processus démocratique. Tous les députés sont élus par scrutin secret; pourquoi enlever ce droit aux travailleurs?
Le projet de loi comporte des lacunes inacceptables. Si les libéraux veulent vraiment aider les travailleurs et leur famille, ils devraient tenir compte de certains faits.
Le prix des produits de base a entraîné d'importantes mises à pied partout au pays, et notre dollar continue de perdre de la valeur. En 2015, l'industrie pétrolière et gazière du Canada a perdu 60 milliards de dollars en revenus. C'est comme si on éliminait le secteur canadien de l'automobile en un an seulement. Le FMI a révisé à la baisse les perspectives économiques du Canada. Le taux d'endettement des ménages canadiens par rapport à leur revenu est maintenant le plus élevé des pays du G7. Les Canadiens subissent les contrecoups de ces problèmes réels.
Les chômeurs canadiens n'ont aucun espoir de trouver un emploi. Des familles de travailleurs vivent chaque jour avec la peur de perdre leurs emplois. Des personnes âgées regardent leur épargne fondre avec les cours à la baisse sur les marchés.
Voilà les problèmes à résoudre qui devraient façonner et orienter les politiques que nous définissons. Les Canadiens veulent que leur gouvernement agisse. Nous devrions tâcher de maintenir un faible fardeau fiscal permettant aux Canadiens d'avoir assez d'argent pour joindre les deux bouts. On voit plutôt le gouvernement proposer une taxe sur le carbone, une augmentation des cotisations d'assurance-emploi et des impôts, des mesures qui feraient croître l'incertitude résultant du cadre réglementaire canadien pour l'exploitation des ressources naturelles, un déficit qui monte en flèche et, aujourd'hui, ce projet de loi qui aide les dirigeants syndicaux plutôt que les travailleurs.
Voilà les priorités du gouvernement libéral, et c'est la preuve que le gouvernement se trompe dans le choix de ses priorités.
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Monsieur le Président, je suis heureuse d'intervenir dans le débat aujourd'hui. Je crois que c'est très intéressant. Quelques-uns de mes collègues ont mentionné que la situation est dramatique en Alberta et en ce qui concerne le pétrole et les prix de l'énergie. Nous avons des difficultés au Québec en ce qui concerne Bombardier.
En tant que pays, nous avons divers problèmes à régler, alors il est vraiment paradoxal que, parmi les deux premiers projets de loi présentés par le gouvernement actuel, le premier soit une erreur. Les libéraux ont fait une promesse au sujet de l'impôt sur le revenu. Il ne devait y avoir aucune incidence sur les recettes, mais une erreur de l'ordre de 1,4 milliard de dollars a été commise. Ils ont toutefois décidé d'aller de l'avant et d'ajouter 1,4 milliard de dollars au déficit. Les libéraux ont ensuite présenté un autre projet de loi, qui nuirait à la reddition de comptes. Le fait que l'un des premiers projets de loi du gouvernement actuel soit une erreur et que l'autre vise à réduire la transparence en dit long sur les priorités du gouvernement.
J'ai une histoire intéressante à raconter à propos de ces deux projets de loi, puisque je me trouvais dans une situation plutôt unique. Je siégeais au comité des ressources humaines quand celui-ci a examiné le projet de loi . Je siégeais aussi au comité des ressources humaines, à titre de secrétaire parlementaire de la ministre du Travail, quand il a examiné le projet de loi . J'ai donc eu la chance de voir de près l'évolution de ces deux mesures pendant le processus législatif. J'ai entendu des députés de l'opposition souligner que les changements proposés mettraient en péril la sécurité et le respect de la vie privée, qu'on pourrait identifier des gens et découvrir des renseignements privés sur leur santé. Il était aussi question de la GRC.
À l'époque, nous nous sommes acquittés de notre travail de législateurs et nous avons modifié la loi. Les comités nous ont fait part de certaines préoccupations, et nous avons fait des amendements en conséquence. Il est un peu hypocrite de la part des députés libéraux de prétendre que cette mesure ne protégerait pas des renseignements privés sur la santé, qu'ils seraient rendus publics. On a déjà tenu compte de ces préoccupations à l'époque et apporté les amendements nécessaires. Je leur demanderais de ne pas fonder leurs critiques sur la première version du projet de loi mais bien sur la version amendée, celle qui a été adoptée. C'est la moindre des choses, il me semble.
Les libéraux ont mentionné que les autres organismes professionnels seraient exclus, ce qui est juste, selon moi. Je suis infirmière de profession. J'ai été membre du syndicat des infirmières et de l'association des infirmières. C'est donc un point valable. Les associations d'avocats et d'infirmières sont exclues du projet de loi. Peut-être devrait-on les obliger à faire preuve d'autant de transparence.
Les libéraux ont demandé pourquoi elles n'étaient pas incluses. Si cela posait problème à leurs yeux, pourquoi n'ont-ils pas, au lieu de vider le projet de loi de sa substance, ajouté les associations professionnelles à celui-ci, afin d'exiger le même niveau de transparence de tout le monde? Les libéraux auraient pu ajouter des éléments au projet de loi afin de dissiper leurs préoccupations.
Certains ont soulevé des inquiétudes concernant les tracasseries administratives. Je suis désolée, mais en cette ère informatique, il est maintenant très facile de générer et de soumettre des rapports. Je mets tous les députés au défi de visiter une page précise du site Web de l'Internal Revenue Service des États-Unis, où les gens peuvent trouver les informations qu'ils cherchent. Il ne s'agit pas d'une idée jaillie de nulle part. On fonctionne ainsi depuis des années aux États-Unis et je ne crois pas que les défis et les problèmes qui ont été évoqués soient survenus.
Je reconnais que certains syndicats n'hésitent pas à diffuser l'information les concernant. J'ai discuté avec des membres de l'Union internationale des opérateurs de machines lourdes, et ils m'ont montré les rapports que leur syndicat publie chaque année. C'est complet, c'est exhaustif, et tous les membres y ont accès. Alors oui, les pratiques de certains syndicats concernant la diffusion de l'information sont exemplaires, personne ne dira le contraire.
Mais il y a une chose que je tiens à souligner, et je crois qu'elle est importante parce qu'elle recoupe la Loi sur la transparence financière des Premières Nations. Le gouvernement n'arrête pas de dire qu'il a la transparence à coeur. Pourquoi, dans ce cas-là, tient-il mordicus à ce que les gens aient à demander l'information qui les concerne? La transparence est telle parmi les Premières Nations que, lorsque l'information dont les gens ont besoin ne leur est pas fournie automatiquement — et elle ne l'est pas toujours —, ils doivent se rendre au bureau de leur bande pour l'obtenir ou supplier le gouvernement de la leur fournir.
De nombreux syndicats ont donc de bonnes pratiques en matière de diffusion de l'information, mais pas tous. Nous pouvons facilement imaginer à quel point ce doit être intimidant pour un syndiqué d'avoir à demander ces renseignements. Ceux-ci devraient être transmis systématiquement aux membres.
Si les libéraux ont vraiment la transparence à coeur et ne veulent pas que ces renseignements transitent par l'Agence du revenu du Canada, pourquoi n'amendent-ils pas le projet de loi afin de préciser qu'ils doivent être affichés en ligne ou ne modifient-ils pas certaines autres dispositions? De toute évidence, ce n'est pas la transparence, l'enjeu; les libéraux veulent seulement tenir une promesse qui leur a permis de séduire une partie de l'électorat au dernier scrutin. Si certaines dispositions de la loi ne leur plaisaient pas, ils auraient très bien pu les modifier.
Le droit de tenir un vote secret, voilà à quoi se résume le projet de loi . Nous en avons déjà eu plusieurs exemples aujourd'hui, et en voici un autre.
J'ai déjà travaillé dans un tout petit établissement, qui comptait 20 employés en tout. Sous l'ancien système, si l'un de ces 20 employés voulait faire accréditer un syndicat, ce qu'il avait parfaitement le droit de faire, il pouvait aller parler à 10 de ses amis, procéder à une vérification des cartes, obtenir le taux d'approbation nécessaire de 51 % et recevoir l'accréditation syndicale automatiquement sans que les 9 autres personnes aient voix au chapitre. Il est tout à fait scandaleux que 11 personnes puissent faire accréditer un syndicat sans que les 9 autres employés puissent exprimer leur opinion.
Le scrutin secret n'est pas pour les syndicats ou l'employeur, mais pour l'employé. Les députés peuvent s'imaginer à quel point l'idée d'accréditer un syndicat pouvait être source de division au sein de ce petit groupe de 20 personnes. Les personnes qui travaillaient là-bas ne voulaient pas qu'on sache si elles allaient voter en faveur de l'accréditation ou de la révocation de l'accréditation. Elles souhaitaient la tenue d'un scrutin secret parce qu'elles ne voulaient pas que le syndicat et leur employeur sachent comment elles allaient voter. La tenue d'un tel scrutin est donc un droit démocratique fondamental.
Je demande une fois de plus aux députés ministériels comment ils justifient l'élimination proposée du vote par scrutin secret sur une question si fondamentale et si personnelle alors que cela expose les gens à toutes sortes de circonstances pénibles. Je pense que l'élimination du scrutin secret est une grave erreur.
Prenons la Colombie-Britannique. Les votes sur la syndicalisation s'y font par scrutin secret depuis plusieurs années — la mesure rassure les travailleurs, et elle n'a entraîné aucune situation catastrophique. Il n'était question ni de l'employeur, ni du syndicat, mais bien des travailleurs.
Le gouvernement se plaît également à prétendre que la mesure a rendu l'accréditation plus compliquée et la révocation plus facile. Elle a fait en sorte que l'accréditation ou la révocation de l'accréditation soit possible avec 50 % des voix plus un. Cela n'a rien d'extraordinaire.
En conclusion, on sait maintenant que l'une des principales priorités du gouvernement est de s'éloigner de la transparence; reste à savoir s'il rendra la chose officielle. Il faut le reconnaître, les libéraux s'y sont pris dans les règles de l'art en nous donnant la chance de débattre du projet de loi et d'exiger des comptes du gouvernement, car ils ont affirmé pendant la période des questions que la loi, c'est la loi. Toutefois, si nous prenons la Loi sur la transparence des Premières Nations, nous voyons que les libéraux n'adhèrent à ce précepte que si la loi leur plaît. Sinon, ils ne l'appliquent pas, comme dans le cas de la Loi sur la transparence des Premières Nations. Voilà qui les met dans une drôle de situation.
C'est un plaisir insigne pour moi d'intervenir à ce sujet, mais je suis déçue de voir que les libéraux préfèrent vider la loi de sa substance au lieu de l'améliorer en réponse à leurs préoccupations.
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Monsieur le Président, au cours des vingt dernières années, les droits des travailleurs canadiens ont été constamment attaqués. Et ce sont les syndicats qui ont fait l'objet des attaques les plus évidentes.
Après avoir passé près de 10 ans à combattre l'ancien gouvernement conservateur, le NPD se réjouit de la décision du gouvernement libéral d'abroger les projets de loi et . Aujourd'hui, je suis fière de pouvoir prendre la parole dans cette enceinte pour appuyer le projet de loi , qui rétablirait le droit des syndicats de représenter leurs membres et qui ferait en sorte que soient respectées les relations de travail.
Au cours de la dernière législature, malgré les avertissements lancés publiquement par le commissaire à la protection de la vie privée, les constitutionnalistes et l'Association du Barreau canadien, selon lesquels ces projets de loi risquaient fortement d'être déclarés anticonstitutionnels, le projet de loi a été quand même adopté. Il imposait aux syndicats le lourd fardeau administratif de produire des déclarations superflues qui violent la vie privée des gens.
Les syndicats avaient déjà l'obligation de communiquer leurs états financiers à tous leurs membres. Présenté sous le couvert de la transparence, ce projet de loi radical aurait pu avoir des conséquences énormes.
Par exemple, toute personne ayant signé un contrat temporaire avec un syndicat et touché une rémunération supérieure à 5 000 $ aurait vu son nom figurer dans la base de données. De même, une entreprise engagée pour travailler auprès d'un syndicat, comme une petite entreprise de déneigement, aurait vu son nom et les détails du contrat être rendus publics, ce qui aurait pu nuire à la négociation d'autres contrats — et Dieu sait qu'à Ottawa, il neige beaucoup.
Soit dit en passant, cette attaque idéologique contre les syndicats aurait entraîné des coûts élevés. Selon le directeur parlementaire du budget, l'Agence du revenu du Canada aurait dû dépenser environ 21 millions de dollars au cours des deux premières années pour créer la base de données électronique, puis environ 2,1 millions de dollars par année pour la tenir à jour et la gérer. L'abrogation du projet de loi permettra donc aux contribuables canadiens et aux syndicats d'économiser des millions de dollars par année.
Grâce à l'adoption du projet de loi , nous pourrons utiliser cet argent à meilleur escient, dans le but de protéger les droits du Canada ainsi que l'accès aux services du gouvernement.
Certains de mes concitoyens ont du mal à joindre les deux bouts même s'ils occupent un emploi à temps plein, voire plusieurs emplois à la fois. D'autres voudraient travailler, mais ne peuvent pas le faire pour toutes sortes de raisons, dont l'absence de services de garde abordables et de qualité. Les économies qu'entraînera l'adoption du projet de loi C-4 permettront de financer des programmes grandement nécessaires, notamment dans les domaines du logement social et des services pour les aînés et les personnes les plus vulnérables de notre société.
Comme le projet de loi , le projet de loi a été conçu pour affaiblir les syndicats au Canada. Il visait à régler un problème qui, à mon avis, n'existait pas.
Le projet de loi a modifié le Code canadien du travail, la Loi sur les relations de travail au Parlement et la Loi sur les relations de travail dans la fonction publique afin de rendre plus difficile l'accréditation d'un syndicat et d'en faciliter la révocation.
Avant cette mesure législative, pour qu'un vote d'accréditation ait lieu, il fallait qu'entre 35 et 50 % des employés aient signé une carte indiquant leur désir d'adhérer au syndicat. Le projet de loi portait le seuil à 40 %. Je répète que, avant le projet de loi C-525, si 35 % des employés signaient une carte, un vote pouvait être tenu, mais l'accréditation du syndicat n'était pas automatique pour autant.
Pour qu'un syndicat soit accrédité dans le cadre du processus de signature de cartes, il fallait encore que plus de 50 % des employés aient signé une carte indiquant leur volonté d'adhérer au syndicat. Les droits des employés étaient respectés, et le processus était légitime. Pour les milieux de travail déjà syndiqués, le projet de loi visait à faciliter la révocation de l'accréditation du syndicat.
En effet, le projet de loi abaissait à 40 % le seuil nécessaire pour permettre la tenue d'un vote sur la révocation de l'accréditation d'un syndicat. Il est pour moi évident que ces mesures visaient à rendre plus difficile l'accréditation d'un syndicat, et ce, pour des raisons purement idéologiques.
Les néo-démocrates défendent depuis longtemps la liberté d'association des Canadiens, qui est protégée par la Charte. Ils défendent aussi l'utilité du mouvement syndical pour les travailleurs. Ce n'est pas une coïncidence si les taux de syndicalisation ont diminué en même temps que le nombre d'emplois à plein temps stables et bien rémunérés. Les négociations collectives ont permis, au cours de l'histoire, de protéger les droits des travailleurs, de rendre les milieux de travail plus sûrs et de faire en sorte que les travailleurs reçoivent une rémunération et des avantages sociaux équitables pour le travail qu'ils font.
Les emplois stables et sûrs disparaissent sur le marché du travail. Ce qui reste au Canada, ce sont des emplois précaires, temporaires et à temps partiel, des emplois qui, bien souvent, n'offrent pas d'avantages sociaux et sont moins bien payés. Ce type d'emplois devient la norme de nos jours. Nous avons appris l'an dernier que 52 % — c'est-à-dire plus de la moitié — des travailleurs de Toronto, une grande ville du Canada, ont un emploi précaire. Au Canada, ces emplois précaires sont surtout occupés par des membres des minorités visibles et des néo-Canadiens, ce qui empêche encore plus ces gens d'améliorer leur situation socioéconomique et d'acquérir la stabilité financière nécessaire pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille.
Un nombre croissant de travailleurs précaires ont de plus en plus de difficulté à joindre les deux bouts parce que leur salaire ne suit pas le rythme de l'augmentation du coût de la vie. Selon des études de Statistique Canada, les 20 % de ménages canadiens qui gagnent le moins dépensent maintenant plus de 51 % de leur revenu net uniquement pour se procurer le nécessaire. Près du tiers du chèque de paye de 20 % des ménages canadiens est maintenant consacré au logement.
Le travail précaire n'a pas que des conséquences sur le portefeuille. Les travailleurs qui occupent un emploi précaire sont près de deux fois plus susceptibles de déclarer un état de santé mental pire que celui des personnes qui jouissent de la sécurité d'emploi. Le fait de ne pas savoir quand tombera son prochain quart de travail, d'être appelé à la dernière minute et de ne pas savoir si on aura un emploi le mois suivant peut engendrer un stress intense et mener à la malnutrition et à un gain de poids. Des études montrent aussi que les travailleurs se retrouvent de plus en plus captifs de situations précaires plutôt que de décrocher un poste stable et permanent. On constate de plus en plus qu'ils sont pris dans un engrenage dans lequel ils enfilent les contrats.
L'instabilité des emplois, la faiblesse des salaires et l'absence d'avantages sociaux ont de vastes répercussions sur les Canadiens et sur l'économie. Le taux de pauvreté chez les personnes âgées a atteint un creux historique de moins de 4 % en 1995 avant de commencer à augmenter à mesure que les régimes de retraite d'employeur sont devenus moins généreux alors que les Canadiens avaient du mal à épargner pour la retraite.
En 2013, le taux de pauvreté chez les personnes âgées a légèrement augmenté pour atteindre 11 %. Parmi les personnes âgées, la pauvreté touche les femmes de façon disproportionnée: ce sont 30 % d'entre elles qui vivent dans la pauvreté. C'est inacceptable. Ce ne sont pas que le NPD et les syndicats qui le disent. Dans le passé, la syndicalisation a été la force motrice qui a permis d'aborder ces enjeux. D'ailleurs, dans une étude publiée l'année dernière à peine, le Fonds monétaire international a signalé un changement d'approche significatif et a reconnu que le rôle joué historiquement par les syndicats pour lutter contre l'inégalité des revenus partout dans le monde avait été sous-évalué.
Des organismes de recherche révèlent maintenant que le déclin du taux de syndicalisation est un facteur important de la croissance des inégalités, particulièrement dans les pays développés comme le Canada. Le FMI affirme que le déclin de la présence syndicale ne fait pas que réduire les salaires et les salaires potentiels des personnes à faible et moyen revenu, mais qu'il mène aussi directement à une augmentation rapide du revenu de ceux qui gagnent le plus, notamment les gestionnaires d'entreprise et les actionnaires. Au Canada, les syndicats jouent un rôle de premier plan pour assurer la sécurité financière des travailleurs, et on ne peut plus le nier.
La décision du gouvernement libéral d'abroger ces mesures législatives idéologiques qui nuiraient davantage au mouvement ouvrier canadien et à la sécurité financière des travailleurs est un premier pas qui est le bienvenu, mais il y a encore beaucoup à faire. Le NPD continuera d'exercer des pressions pour que le gouvernement abroge la section 20 du projet de loi sur les congés de maladie, rétablisse un salaire minimum fédéral et fasse adopter une loi antibriseurs de grève ainsi qu'une loi proactive sur l'équité salariale. Les néo-démocrates feront pression pour que soit abrogé l'ancien projet de loi , au lieu de se contenter de la promesse actuelle, qui consiste à l'examiner. Ce projet de loi risque lui aussi d'être jugé inconstitutionnel et est un autre exemple de mesure législative idéologique destinée à empêcher des négociations collectives équitables.
Les Canadiens peuvent avoir l'assurance que le NPD continuera de lutter en faveur des droits en milieu de travail et contre les inégalités de revenu croissantes au Canada. Réduire les inégalités et améliorer la sécurité financière des travailleurs canadiens doit être une priorité absolue du gouvernement.
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Monsieur le Président, je n'ai pas besoin d'expliquer comment fonctionne le processus d'accréditation: la carte d'adhésion que les membres signent est leur vote. Quand le pourcentage requis est atteint, les employés sont syndiqués.
Voici un exemple réel, celui de ma mère, qui est aujourd'hui à la retraite. Quand nous avons immigré au Canada, il y a de très nombreuses années, ma mère travaillait sur une ferme et gagnait 10 $ par jour. Nous ne savions rien des syndicats, des droits des ouvriers, de ce genre de chose. Elle travaillait de longues heures et n'obtenait que 10 $ par jour, avec lesquels elle devait nourrir une famille de huit.
Elle a finalement quitté ce boulot, après deux ans, et elle a obtenu un emploi de plongeuse dans un restaurant. Elle gagnait le salaire minimum. Là aussi, elle trimait dur et faisait de longues heures. Les employés du restaurant où elle travaillait ont voulu se syndiquer. Ma mère ne parlait pas très bien anglais, mais elle a signé sa carte, parce que ses collègues lui avaient expliqué en gros en quoi consistait ce geste et ce qu'il signifiait. Peu de temps après, le gérant du restaurant a découvert le pot aux roses. Certains des employés qui parlaient mieux anglais ont fait l'objet de menaces, et certains ont eu la vie difficile. Au bout du compte, l'effort de syndicalisation des employés est tombé à l'eau parce que tout le monde craignait de perdre son emploi.
L'intimidation est un problème bien réel. Quand des employés signent une carte d'adhésion à un syndicat et qu'ils le font en toute connaissance de cause, voilà qui devrait suffire pour qu'ils puissent se syndiquer, pourvu évidemment qu'ils franchissent le seuil établi.
À quoi servent les syndicats? Ils sont là pour protéger les travailleurs et améliorer leurs conditions de travail. Voilà à quoi ils servent. Et en ce qui me concerne, je crois que c'est ce que nous devrions souhaiter à tous les Canadiens.
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Monsieur le Président, cela me fait plaisir de poursuivre le débat sur le projet de loi , qui constitue une première étape très intéressante en vue de ramener l'équilibre des forces entre les travailleurs syndiqués et le patronat.
Le projet de loi vise à modifier le Code canadien du travail, la Loi sur les relations du travail dans la fonction publique et la Loi de l'impôt sur le revenu. Le NPD appuie toutes les étapes de ce projet de loi, qui abrogera les mauvais projets de loi et . Au passage, je souligne le bon travail effectué par ma collègue la députée de concernant ce projet de loi. Elle a bien démontré l'importance d'abroger ces deux mauvais projets de loi.
Nous avions déjà mentionné que ces deux projets de loi présentés par les conservateurs étaient anticonstitutionnels et qu'ils portaient atteinte à la vie privée, entre autres. Malgré cela, les conservateurs ont insisté sur ces projets de loi qui n'annonçaient rien de bon pour les travailleurs canadiens.
Le projet de loi visait à modifier la Loi de l'impôt sur le revenu afin d'obliger les organisations ouvrières et les fiducies de syndicat à transmettre au ministre des déclarations de renseignements publiques. Ce projet de loi obligeait toutes les organisations syndicales à présenter les rapports financiers annuels détaillés sur les salaires, les revenus et les dépenses.
D'ailleurs, le commissaire à la protection de la vie privée, M. Daniel Therrien, a mentionné que le projet de loi allait trop loin et qu'il portait atteinte à la vie privée. Sa constitutionnalité a aussi été mise en doute par l'Association du Barreau canadien, qui a même dit que ce projet de loi portait atteinte aux libertés d'expression et d'association. C'était donc un très mauvais projet de loi. Malheureusement, les conservateurs ont insisté sur ce projet de loi, alors que presque tout le monde s'entendait pour dire que c'était une très mauvaise initiative.
Cela nous rappelle la nécessité de protéger les négociations collectives et le droit de grève des syndicats. Il faut croire aux droits des syndicats et à l'importance du fait syndical dans l'équilibre des forces entre le patronat et les travailleurs. En effet, là où on accorde de l'importance aux syndicats, les droits des travailleurs sont plus nombreux et les inégalités de salaire sont moins grandes. Une forte présence de syndicats a donc ses bienfaits dans une société.
Cela dit, les conservateurs ont présenté un autre mauvais projet de loi, le projet de loi , qui visait à modifier le Code canadien du travail, la Loi sur les relations de travail au Parlement et la Loi sur les relations de travail dans la fonction publique. En résumé, ce mauvais projet de loi conservateur s'inspirait un peu des mauvaises lois des États-Unis, qui tentent de plus en plus de briser les syndicats.
On prévoyait de permettre aux travailleurs d'un même syndicat d'en être membres sans participer au financement des activités syndicales et sans cesser de bénéficier des avantages de la convention collective. Cela n'avait aucun bon sens. Cela va à l'encontre de la promotion syndicale. Moins de gens payaient des cotisations syndicales, ce qui affaiblissait l'équilibre permettant aux travailleurs de faire valoir leurs droits.
Ces initiatives législatives ont pour but de restreindre la capacité financière des syndicats en facilitant la non-adhésion des salariés et en permettant à ceux-ci de continuer de bénéficier des avantages des conventions collectives. Encore là, c'était une mauvaise décision de la part des conservateurs.
Je suis vraiment très content, parce que le NPD a travaillé si fort qu'il a inspiré la démarche des libéraux. Je suis très fier de mon parti et de notre leadership à cet égard. Je suis content que les libéraux soient allés dans le même sens que nous.
Dans Drummond, je rencontre régulièrement des citoyens qui font partie d'un syndicat. Récemment, j'ai rencontré deux personnes membres de l'Alliance de la fonction publique du Canada. Il y a plusieurs travailleurs protégés par ce syndicat dans ma circonscription. Ces personnes m'ont livré leurs préoccupations au sujet de l'érosion des droits des travailleurs au cours des dernières années — on a malheureusement vu les droits des travailleurs diminuer au cours des dernières années — et elles m'ont fait part de leurs revendications. L'une de celles-ci est de s'assurer que le droit à la négociation collective se poursuivra. On a malheureusement vu les conservateurs adopter des lois pour imposer des conditions de travail au lieu de passer par la négociation.
Je pense que les libéraux comprennent l'importance de plutôt négocier. J'y reviendrai tout à l'heure.
La protection en matière de santé et de sécurité prévue au Code canadien du travail a connu une diminution. Or les travailleurs s'inquiètent grandement des problèmes liés à la santé et à la sécurité au travail et souhaitent les prévenir. Nous sommes très fiers de voir que les libéraux ont commencé à réfléchir là-dessus. Ils ont d'ailleurs commencé à s'attaquer au projet de loi , qui avait été déposé par les conservateurs. On désire abroger ce projet de loi et le gouvernement libéral mettra sur la table une proposition au syndicat.
Le projet de loi C-59 contenait une disposition qui visait l'abolition du droit des employés à la négociation de bonne foi, en autorisant l'employeur à établir unilatéralement toutes les conditions liées aux congés de maladie. C'était donc un problème lié aux congés de maladie et, au lieu de négocier, on imposait une loi. Heureusement, les libéraux vont plutôt négocier. Toutefois, ils ont malheureusement déposé la même proposition que les conservateurs. Nous sommes donc plutôt déçus de ce travail.
J'ai aussi participé à plusieurs reprises aux assemblées générales annuelles du syndicat du pénitencier de Drummondville. Je salue d'ailleurs tous les travailleurs du pénitencier de Drummondville, qui font un excellent travail. J'ai eu la chance de visiter le pénitencier à quelques reprises. Les besoins du pénitencier pour s'assurer de la réinsertion sociale des détenus, qui veulent éventuellement en sortir et réintégrer la société sont incroyables. Je suis sûr qu'il en va de même pour tous les autres pénitenciers du reste du Canada. J'avais notamment visité une classe dans laquelle on fait de la formation continue, et il y avait également d'autres initiatives. J'étais vraiment content de leur rendre visite et je les remercie de leur accueil.
Je voudrais aussi rappeler que le député de a travaillé très fort en comité, lors du dernier Parlement, pour lutter contre le projet de loi . Je pense qu'il est très important de souligner son apport, car il avait fait un travail incroyable.
Bien sûr, nous sommes contents et nous nous réjouissons tous du retrait des projets de loi C-377 et C-525. Au NPD, par contre, nous allons continuer de faire pression pour que le gouvernement améliore le droit à la négociation collective et rende les conditions de travail plus équitables pour tous les Canadiens. Nous allons continuer de faire pression pour que le gouvernement abroge la section 20 du projet de loi C-59 sur les congés de maladie et pour qu'il rétablisse le salaire minimum fédéral et qu'il adopte la loi antibriseurs de grève que ma collègue de a présentée hier. C'est d'ailleurs vraiment une belle initiative et nous sommes vraiment fiers du travail collectif du NPD en ce qui concerne la protection des droits des travailleurs.
J'espère que cette loi sera adoptée par tous les députés de ce Parlement, parce que c'est une loi qui va ramener l'équilibre des forces entre les travailleurs et le patronat. Je félicite le travail collectif du NPD qui a inspiré le gouvernement libéral, et je félicite le gouvernement libéral d'avoir pris la bonne direction en ce sens, bien qu'il lui reste encore quelques pas à faire.