La Chambre reprend l'étude de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité, ainsi que de l'amendement.
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Monsieur le Président, avant que la période des questions commence, je venais de terminer d'expliquer pourquoi l'inflation est comme une taxe pour les Canadiens ordinaires. Lorsque le gouvernement fixe un objectif de 2 % d'inflation, comme c'est le cas au Canada actuellement, les Canadiens voient leurs économies perdre de la valeur lentement mais sûrement. Pendant ce temps, le gouvernement est tranquille parce que les dettes qu'il contracte envers des particuliers ou des groupes de créanciers se résorbent lentement. Grâce à l'inflation favorisée par la politique de la banque centrale, la somme qui doit être remboursée est progressivement réduite.
Toutefois, je voudrais changer d'optique et parler du rôle de l'épargne pour stimuler l'économie. On entend souvent, dans les analyses de la conjoncture économique, certaines expressions pour décrire des problèmes sous-jacents qui devraient nous inquiéter, comme les pièges à liquidité ou le capital dormant. Beaucoup de gens ne savent pas très bien ce qu'il advient de l'épargne des Canadiens.
Lorsque les gens déposent de l'argent dans un compte d'épargne libre d'impôt, cet argent n'est pas tout bonnement placé sous un matelas. Ce n'est pas du capital dormant. Il est plutôt investi sur le marché. Il est mis à la disposition des entreprises et des particuliers qui en ont besoin pour prendre de l'expansion, renouveler leur équipement et faire des dépenses d'immobilisation. C'est de l'argent bien tangible qui peut être prêté, et non de l'argent virtuel créé par le gouvernement lorsqu'il fait des emprunts pour combler son déficit budgétaire ou encore de l'argent issu de l'alchimie des temps modernes comme celle que l'on voit en Europe et aux États-Unis, où l'on a recours aux assouplissements quantitatifs et à d'autres types d'outils monétaires nouveaux dont de nombreux gouvernements dans le monde font usage.
C’est incroyable comme l’histoire se répète. Les livres d’histoires et de légendes nous parlent de rois et de reines qui demandaient à des sorciers et à des astronomes de l’époque de transformer du plomb en or. C’est ce qu’on appelle aujourd’hui des alchimistes. Ils réussissaient à obtenir le soutien de leur monarque local pour transformer quelque chose qui n’avait aucune valeur en un bien précieux. L’exemple le plus courant est la pratique de l’alchimie, qui visait à transformer le plomb en or. Il existe encore des gouvernements, de par le monde, qui font exactement la même chose avec la politique monétaire, et qui pensent que le recours à l’assouplissement quantitatif ou à la planche à billets suffit à relancer la croissance. Nous savons parfaitement que c’est faux. Et le gouvernement précédent, Dieu merci, a eu le courage de refuser de s’engager dans cette voie trompeuse.
En revanche, l’épargne réelle, c’est-à-dire ce que les particuliers investissent dans des instruments de placement comme un compte d’épargne libre d’impôt, des fonds communs de placement ou des obligations, cette épargne représente du capital réel. C’est quelque chose de concret. En épargnant aujourd’hui, on planifie pour demain, avec de l’argent qui existe réellement. C’était là le fondement de notre politique économique lorsque notre parti était au pouvoir, autrement dit encourager le secteur privé à investir.
Alors que nous nous préparons à un déficit record dans le prochain budget, les libéraux ne cessent de nous dire, depuis quelques jours, qu’il faut stimuler l’économie et que la seule façon d’y parvenir, c’est d’augmenter les dépenses publiques. Ils nous répètent, à jet continu, aussi bien le secrétaire parlementaire que le , qui devrait pourtant être mieux avisé puisqu’il vient de Bay Street, que si le gouvernement dépense suffisamment d’argent, nous serons capables de renouer avec la croissance. Voilà le problème auquel nous sommes confrontés. Le parti d’en face nous dit que le gouvernement ne dépensait pas assez. On pourrait vérifier dans les documents budgétaires des décennies précédentes.
C’est vrai que les libéraux n’aiment pas lire les documents budgétaires ou les rapports de Finances Canada parce qu’ils montrent que nous leur avons laissé un excédent budgétaire. Les seules personnes qui refusent de reconnaître que le gouvernement précédent a laissé un excédent sont les libéraux eux-mêmes.
S’agissant des mesures de relance pour le secteur privé, je voudrais simplement mentionner quelques exemples. Il y a d’abord l’oléoduc Énergie Est, d’une valeur de 15 milliards de dollars, qui ne nécessite aucun denier public et qui permettra de créer des emplois, parce que c’est une solution commerciale qui se tient, sinon, l’entreprise ne la proposerait pas.
Un autre exemple est l’aéroport de l’île de Toronto. Mon collègue de défend ardemment ce dossier parce qu’il représente un grand nombre de riches propriétaires d’appartements du centre-ville de Toronto qui ne veulent pas que des avions à réaction viennent atterrir au bord de l’eau, pendant qu’ils dégustent leur petit café exotique du matin.
En attendant, des habitants de Montréal qui travaillent dans l’industrie aérospatiale risquent de perdre leur emploi parce que les compagnies aériennes ne peuvent pas acheter d’avions si elles ne peuvent pas les faire atterrir à l’aéroport. C’est typique des libéraux: on dresse un mur, on bloque un stimulant économique comme l’oléoduc Énergie Est ou l’aéroport de l’île de Toronto, et ensuite on rassure le contribuable en lui disant qu’on va racheter l’entreprise ou qu’on va augmenter les indemnités d’assurance-emploi pour tous ceux qui sont au chômage longue durée.
Voilà la différence entre les approches économiques de nos deux partis. De ce côté-ci de la Chambre, nous voulons que la relance provienne du secteur privé, sans intervention aucune du gouvernement. Nous voulons éliminer les obstacles qui empêchent l’innovation et l’investissement, et laisser le marché faire ce qu’il est le mieux placé pour faire: allouer des ressources, faire des investissements et créer des emplois. À notre avis, le gouvernement ne devrait pas être, au départ, la cause du problème, pour ensuite proposer une solution qui, invariablement, se traduit par une hausse des dépenses publiques.
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Monsieur le Président, je suis heureuse de me lever à la Chambre aujourd'hui afin de débattre du projet de loi qui a été déposé en décembre et dont nous débattons maintenant à la Chambre des communes.
La situation des familles de la classe moyenne continue de se détériorer alors que celles-ci travaillent plus fort que jamais. Ce dont ces familles ont besoin, c'est un gouvernement qui se préoccupe de leur situation et qui se bat afin de lutter contre les inégalités croissantes. Malheureusement, nous voyons que ce gouvernement fait le contraire. Pendant des mois et des mois, les libéraux ont répété qu'ils avaient un plan pour la classe moyenne. Ils ont promis un changement rapide, urgent et positif. Or nous constatons aujourd'hui que nous avons bien peu de détails sur la façon dont ces grands changements vont se concrétiser et encore moins sur le moment où cela se fera.
Le projet de loi constituait une occasion en or de concrétiser ces engagements et de passer de la parole aux actes. Malheureusement, nous nous rendons compte que ce plan des libéraux laisse un goût bien amer.
Le plan fiscal que proposent les libéraux n'offre aucun avantage à 60 % des Canadiens, soit 6 Canadiens et Canadiennes sur 10. Encore une fois, ce sont les plus riches qui seront avantagés. Pour sa part, le NPD a avancé des solutions qui profiteraient à un grand nombre de citoyens et qui assureraient une répartition plus juste des réductions d'impôt: un supplément de la prestation nationale pour enfants, un supplément de revenu garanti bonifié, un programme national de garderies à 15 $ pour toutes les familles canadiennes et le retour du crédit d'impôt pour les fonds de travailleurs. Ces mesures progressistes et réalistes aideraient concrètement la classe moyenne.
Les libéraux ont fait campagne sur une plateforme axée sur la classe moyenne. Comme l'a mentionné mon collègue de lors de son discours à la Chambre, nous nous demandons comment le Parti libéral définit la classe moyenne. Cette question est à la fois légitime et fondamentale. En effet, ce gouvernement ne cesse de promettre des réductions d'impôt à ce qu'il appelle la classe moyenne. Or, comme le rapport du directeur parlementaire du budget l'explique de manière extrêmement claire, la vraie classe moyenne ne reçoit rien de la réduction d'impôt promise par ce gouvernement. Une réduction d'impôt destinée à la classe moyenne devrait pourtant pouvoir profiter à la classe moyenne.
Quand on se met à étudier le plan des libéraux, on constate que, malheureusement, ce plan ne tient pas la route. Au Canada, le revenu médian est d'environ 31 000 $ par année. Clairement, cela veut dire qu'une moitié des Canadiens et des Canadiennes gagne moins de 31 000 $ par année, et que l'autre moitié gagne plus de 31 000 $ par année.
Un employé de pizzeria de ma circonscription gagnant 20 000 $ par année va-t-il profiter de cette réduction d'impôt? Malheureusement, non. Un travailleur social gagnant 43 000 $ par année bénéficiera-t-il de ces réductions d'impôt? Pas davantage. La réalité est qu'une personne qui travaille fort et qui gagne 50 000 $ par année ne recevra probablement qu'une vingtaine ou une trentaine de dollars. Est-ce cela, le vrai changement?
Il y a donc lieu de se demander à qui va profiter ce changement. À qui ces réductions vont-elles vraiment profiter? Qui pourra en bénéficier? Quand on étudie les chiffres, on réalise que cela bénéficiera à ceux qui gagnent plus de 90 000 $ par année. Également, quelqu'un gagnant 200 000 $ par année recevra le maximum de cette réduction d'impôt. Dire que cela bénéficie à la classe moyenne n'est donc pas tout à fait vrai.
J'espère ne pas avoir perdu mes collègues avec tous ces chiffres, mais ceux-ci sont importants pour comprendre à quel point les familles qui travaillent fort, nos aînés qui vivent parfois dans la pauvreté et la vraie classe moyenne ne profiteront malheureusement pas de ces mesures.
Comme je le disais, si on se base sur le revenu médian, les gens ne reçoivent rien. Si on se base sur le revenu que l'on considère comme celui de la classe moyenne, c'est-à-dire 45 000 $, ces gens-là ne recevront rien non plus. Ceux qui recevront la plus grosse portion de cette réduction d'impôt sont les gens dont le revenu fait partie des 20 % les plus élevés. Ce n'est pas la classe moyenne. Les réductions fiscales proposées par les libéraux n'aideront pas les étudiants ou les jeunes familles, mais bien les gens les plus fortunés.
Quand j'en discute avec les groupes de ma circonscription et avec mes concitoyens, ils sont déçus. Comme moi, comme la plupart des citoyens, ils s'attendaient à ce que ces mesures de réduction touchent ceux qui en ont le plus besoin et qu'elles bénéficient à la vraie classe moyenne.
Lors de la campagne électorale, les gens qui croyaient faire partie de la classe moyenne se sont fait dire sans cesse, pendant près de 80 jours, qu'ils pourraient enfin respirer et que des réductions d'impôt allaient leur être accordées. Aujourd'hui, on se rend bien compte que la réalité est tout autre.
Ce n'est malheureusement pas la classe moyenne qui bénéficiera de ces mesures, mais seulement les 20 % les plus riches. Les chiffres le démontrent. Quand les gens de la classe moyenne compléteront leur déclaration de revenus, ils seront surpris, et la surprise aura un goût amer.
En fait, la grande majorité de la population verra qu'elle ne pourra pas bénéficier des réductions que lui a fait miroiter ce gouvernement. Seulement 20 % de la population sera admissible aux réductions d'impôt. Pourtant, ces réductions d'impôt auraient dû être destinées à la classe moyenne, afin de lui permettre de respirer un peu.
Quand on réalise que des réductions d'impôt profiteront à des gens qui gagnent 200 000 $ par année, mais pas à des gens qui gagnent 39 000 $ par année, on constate à quel point les réductions d'impôt proposées rendent le régime fiscal inéquitable. C'est vraiment dommage.
Dans la foulée du dépôt du projet de loi modifiant la Loi de l'impôt sur le revenu, je lisais avec intérêt les propos de Luc Godbout, fiscaliste reconnu et très respecté au Québec. En examinant la situation des couples, il a jugé qu'un couple qui a des revenus combinés de 250 000 $ par année pourrait obtenir jusqu'à 1 120 $ de réductions d'impôt, alors qu'un couple de ma circonscription qui travaille fort, qui peine parfois à joindre les deux bouts et qui touche des revenus combinés de 75 000 $ par année recevrait en moyenne 0 $ à 4 $. C'est vraiment décevant.
Au NPD, nous avons élaboré un plan pour corriger le projet fiscal libéral, de manière à ce que les mesures prises par le gouvernement correspondent effectivement à son discours de campagne électorale. Notre plan réduirait le fardeau fiscal des travailleurs de la classe moyenne et des moins nantis. Nous exhortons les libéraux à adopter notre proposition pour aider ceux qui en ont réellement besoin.
Notre plan est simple: plutôt que de réduire le taux d'imposition sur la deuxième tranche de revenu imposable, le NPD demande au gouvernement de réduire le taux d'imposition sur la première tranche de revenu imposable de 15 % à 14 %. Ainsi, plus de 8 contribuables sur 10 constateraient un changement dans le montant d'impôt payable. Cette solution profiterait à beaucoup plus de contribuables. Concrètement, notre proposition permettrait à des gens qui gagnent le revenu médian d'obtenir des réductions pouvant atteindre 250 $ par année, car ces gens ne reçoivent rien en fonction du plan actuel.
Notre proposition concrète permettrait d'aider réellement la classe moyenne. C'est à cela que les gens de Saint-Hyacinthe—Bagot et des 337 autres circonscriptions s'attendent.
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Monsieur le Président, d'entrée de jeu, j'indique à la Chambre que je partagerai mon temps de parole avec le député de . D'ailleurs, c'est la première fois que j'ai l'occasion de partager mon temps de parole avec lui.
Depuis les dernières élections, il y a beaucoup de nouveaux élus dans la région de Québec. Nous sommes très fiers de les compter parmi nous ici, à la Chambre des communes, pour faire un travail important. Je salue plus spécifiquement mon collègue de . Ce député passionné a beaucoup de talent, et le réputé journaliste Jacques Samson l'a même comparé à Peter Stastny.
C'est agréable d'avoir de bons compteurs dans notre équipe. Ces temps-ci, on a besoin de bons gardiens de buts, parce que le gouvernement libéral semble vouloir enfiler des déficits comme des tours du chapeau. Malheureusement, ce sont les contribuables qui en paient le prix, particulièrement ceux qui ont le plus besoin d'aide.
C'est la raison pour laquelle je me lève aujourd'hui à la Chambre pour affirmer clairement qu'au nom des gens de Bellechasse—Les Etchemins—Lévis, j'ai l'intention de m'opposer au projet de loi qui est devant nous. En théorie, les libéraux semblent vouloir aider la classe moyenne, mais dans les faits, ils feront tout le contraire, et c'est ce que j'aimerais démontrer.
En effet, au moyen des mesures fiscales proposées, les libéraux veulent appauvrir et endetter celles et ceux qui ont le plus besoin d'aide. Ces mesures visent à empêcher la population, qui n'a pas toujours accès à des abris fiscaux, d'épargner et de mettre de l'argent à l'abri de l'impôt.
Selon l'Institut de la statistique du Québec, le revenu d'emploi médian des travailleurs de Bellechasse âgés de 25 à 64 ans est de 38 289 $. Quant au revenu d'emploi des gens de Lévis de la même tranche d'âge, il est de 46 384 $. Ces données datent de 2013, alors elles sont très récentes.
La mesure dont il est question aujourd'hui ne fait pas grand-chose, puisqu'il s'agit d'une baisse d'impôt accordée seulement aux gens qui gagnent un salaire annuel de 45 282 $ ou plus. Pour tous les gens gagnant moins de 45 282 $, c'est zéro et une barre.
De plus, ce projet de loi n'est pas fiscalement neutre. En d'autres mots, afin de financer une réduction d'impôt accordée à ceux qui gagnent plus de 45 000 $, ceux qui gagnent moins vont s'endetter et, par le fait même, s'appauvrir. C'est cela, la réalité, en ce qui concerne le projet de loi qui est devant nous. Les libéraux nous disent qu'ils ont autre chose, mais c'est du projet de loi dont on parle aujourd'hui.
Ainsi, les gens gagnant moins de 45 000 $ vont voir la dette de l'État, notre dette collective, augmenter pour offrir à ceux qui gagnent plus de 45 282 $ une baisse d'impôt de 1,5 %. Celle-ci s'applique également à ceux qui gagnent 150 000 $, 200 000 $ ou 300 000 $ par année. En effet, tous ceux qui passent par la fourchette d'imposition de 45 282 $ à 90 563 $, ce qu'on appelle la classe moyenne, vont toucher cette prime.
Or 70 % de la population a des revenus inférieurs à 35 000 $, alors on ne peut qu'imaginer combien de gens ont des revenus inférieurs à 45 000 $. Tous ces gens vont s'appauvrir parce que la mesure n'est pas neutre. Faire des économies d'impôt a un coût. Selon Statistique Canada, près de 18 millions de personnes gagnant moins de 35 000 $ par année vont s'endetter et s'appauvrir à cause de cette mesure.
Parler de la classe moyenne, c'est vraiment le mythe libéral. Qui fait partie de la classe moyenne? Elle est difficile à définir et a plusieurs définitions. Certains disent que la classe moyenne est la partie d'une population qui n'est ni riche ni pauvre. Toutefois, c'est quoi, la classe moyenne? À ce sujet, je vais relayer les propos de l'économiste québécois réputé Pierre Fortin.
Il considère que la classe moyenne regroupe les familles dont le revenu varie entre 44 660 $ et 95 700 $ par année. Une famille typique gagne deux revenus. Encore une fois, la famille qui correspond à la définition de la classe moyenne n'a pas un revenu suffisant pour bénéficier de la baisse d'impôt des libéraux. Voilà la réalité.
Par contre, les gens qui gagnent 150 000 $, 200 000 $, 300 000 $ ou 500 000 $ par année, vont passer Go et réclamer leur économie de 1,5 % de cette tranche de revenu. Nous tenons donc une preuve éloquente. J'ai donné le revenu moyen des gens de Bellechasse. J'ai donné le salaire moyen des gens des Etchemins. On parle de 38 000 $ par année. La mesure que les libéraux proposent commence à un minimum de 45 000 $ par année et ne s'applique donc pas. Ce n'est pas bon pour Lévis, ce n'est pas bon pour Bellechasse et ce n'est pas bon pour près de 70 % de l'ensemble de la population canadienne.
Ce que nous savons, c'est que cela va créer un déficit; le directeur parlementaire du budget nous l'a dit. Il a dit que cette mesure allait entraîner un déficit. Or, évidemment, tous les contribuables vont devoir le payer. C'est la raison principale pour laquelle je m'oppose à la mesure aujourd'hui devant nous. C'est un contraste frappant avec les mesures et les politiques fiscales que notre gouvernement a mises en place au cours des 10 dernières années.
Je lisais hier le journal Le Soleil, et M. Romain Gagné, une personne de Québec, nous rappelait ceci:
Depuis la [...] récession de 2008-2009 et toutes les années subséquentes jusqu'en 2014, le Canada a eu la croissance économique la plus forte des pays du G7 avec 15,6 % [de croissance, ce qui dépassait les Américains.] Le fardeau de la dette était le moins élevé des pays du G7 avec 15,6 %, comparativement à 13,5 % pour les États-Unis et la classe moyenne était la plus riche des pays du G20, selon une étude citée par le New York Times.
En effet, nous avons une gestion fiscale, une gestion des finances de l'État publique rigoureuse, mais aussi, nous avons mis en place des mesures efficaces, et non pas des mesures comme on en trouve dans le projet de loi qui ne profitent pas aux travailleurs de Bellechasse et des Etchemins qui ne gagnent pas 45 000 $ par année, qui gagnent moins. Nos mesures visaient justement celles et ceux qui en avaient le plus besoin. C'est ce que notre gouvernement a fait. C'est la raison pour laquelle nous nous sommes retrouvés dans le New York Times avec la classe moyenne la plus riche des pays du G20.
Il en était ainsi parce que nous avons offert le fractionnement du revenu aux aînés. Plus de un million de couples âgés ont pu en profiter. On se souviendra qu'en 2011, nous avons augmenté la prestation du Supplément de revenu garanti pour aider les plus vulnérables. Nous avons aussi mis sur pied plusieurs mesures fiscales, dont plus de 100 baisses d'impôt, faisant en sorte qu'une famille moyenne profitait d'une baisse d'impôt de plus de 5000 $.
Nous pouvons être très fiers que le Compte d'épargne libre d'impôt profite à 2,7 millions d'aînés. Or c'est un autre élément qu'attaque ce projet de loi. Il s'agit pourtant d'une option d'épargne sûre et flexible que les libéraux veulent harnacher. Ils veulent empêcher les Canadiens d'épargner à l'abri de l'impôt; ils veulent nous endetter et donner un répit à ceux qui gagent davantage pour faire que ceux qui gagnent moins paient ces montants. C'est, en une phrase, la raison assez évidente pour laquelle je m'oppose à cette mesure.
Je tiens à rappeler qu'au cours des 10 dernières années, avec un gouvernement conservateur, près de 400 000 aînés ont été complètement éliminés des rôles d'imposition. Nous n'avons pas grappillé dans les fourchettes supérieures de ceux qui gagnent beaucoup d'argent mais nous avons en quelque sorte érodé la base de la taxation, afin que ceux qui gagnent moins ne paient plus d'impôt. Ce sont les mesures fiscales responsables et progressistes que le Parti conservateur a mises en avant. Or ce n'est pas du tout ce que nous retrouvons dans le projet de loi .
En terminant, il semblerait que les libéraux, en passant des banquettes de l'opposition au pouvoir, ont oublié ce qu'ils avaient dit. Je me permettrai de citer le député de , qui disait, le 13 mai 2015:
Monsieur le Président, si le premier ministre juge que les familles bien nanties, comme la sienne et la mienne, méritent qu'on leur accorde de nouvelles prestations, j'attends les débats avec impatience.
C'est ce dont il est question aujourd'hui. Ceux qui gagnent le plus dans la société se versent une baisse d'impôt. Ceux qui gagnent le moins, comme les gens de Bellechasse—Les Etchemins—Lévis, sont les dindons de la farce, puisqu'ils vont se trouver à payer le déficit et les pots cassés. On parle de 8,9 milliards de dollars au cours des six prochaines années.
Nous allons défendre les contribuables et les familles — celles et ceux qui en ont le plus besoin —, nous allons nous opposer et voter contre le projet de loi du gouvernement libéral, qui appauvrit les gens qui en ont le plus besoin.
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Monsieur le Président, je tiens à remercier mon collègue vétéran de de partager avec moi le temps de parole qui nous est imparti.
Ce à quoi nous assistons aujourd'hui, c'est au débat concernant le projet de loi qui, d'une certaine façon, est le projet de loi qui met en application les engagements financiers du Parti libéral qui forme maintenant le gouvernement du Canada.
Le moins qu'on puisse dire, c'est que la réalité présentée par le Parti libéral lors de la campagne électorale est bien loin de la réalité à laquelle les Canadiens sont confrontés aujourd'hui. En fait, c'est tout l'un et tout l'autre. Ce n'est ni l'un ni l'autre, c'est le jour et la nuit.
Souvenons-nous que pendant la campagne électorale, le actuel se targuait de dire que les libéraux allaient faire des changements à l'impôt qui profiteraient à la classe moyenne, qu'enfin les plus riches paieraient leur dû, et que tout cela se ferait à coût nul. C'était une grave erreur. Tout d'abord, ces histoires à la Robin des Bois n'ont jamais fonctionné, soyons honnêtes. Et devons-nous nous surprendre d'une telle théorie politique de l'actuel premier ministre? N'est-ce pas lui qui, le 11 février 2014, avait dit: « The budget will balance itself. »
Quand on a cette pensée magique que le budget va s'équilibrer par lui-même, il est évident que lorsqu'on est aux commandes de l'État, la réalité frappe de plein fouet. En effet, les engagements libéraux à l'effet que les changements à la fiscalité allaient se faire à coût nul n'étaient que chimères.
En effet, nous avons pu apprendre récemment, par le directeur parlementaire du budget, que l'engagement libéral va se solder par un déficit de 1,7 milliard de dollars. Nous sommes bien loin de l'équilibre, bien loin du coût nul et de la pensée magique du qui disait que le tout allait s'équilibrer par lui-même.
Ainsi, les changements à l'impôt pour la soi-disant classe moyenne ne se font pas à coût nul. Nous envoyons la facture à nos petits-enfants et à nos arrière-petits-enfants qui ne sont pas encore nés, mais qui vont payer pour le manque de jugement politique de ce gouvernement, tel que présenté dans le projet de loi .
Parlant de la classe moyenne, mes collègues, la députée néo-démocrate de et le député de , ont eu l'occasion de dire que la lecture que l'on fait de la classe moyenne est pour le moins très élastique, surtout quand on gagne plus de 180 000 $ et qu'on est censés faire partie de la classe moyenne. Disons que l'étendue est un peu vaste.
Tout cela nous conduit à des déficits structurels qui portent la signature du Parti libéral. Rappelons-nous que pendant la campagne électorale, le n'avait de cesse de dire qu'il y aurait de tout petits déficits pendant les deux premières années. La troisième année, le déficit serait encore plus petit et la quatrième année, bingo, nous reviendrions à l'équilibre budgétaire. C'était des paroles de campagne électorale parce que la réalité a malheureusement rattrapé le Parti libéral. Il n'y a pas deux semaines, qu'a dit le ? Il a été obligé de confesser que le Canada se dirigeait vers un déficit de 18 milliards de dollars.
Voilà que nos prestigieuses institutions bancaires, partout au Canada, concluent que nous nous dirigeons, pour les quatre prochaines années, vers des déficits de 100, 130 et 150 milliards de dollars. Nous sommes bien loin des tout petits déficits actuariels qui allaient être éliminés au cours de la troisième année. N'est-ce pas le même qui, pendant la campagne électorale, disait qu'à la quatrième année, nous allions revenir à l'équilibre budgétaire? Aujourd'hui, il n'est même plus capable de dire cela. En entrevue, à la table éditoriale du journal La Presse, il a conclu qu'il ne pouvait pas confirmer que l'équilibre budgétaire allait être atteint.
Souvenons-nous de la présentation de la plateforme électorale du gouvernement. Malheureusement, notre Règlement ne permet pas de l'exhiber, mais je l'ai entre les mains. Cette présentation avait d'ailleurs été faite en l'absence du chef. Je suis en politique active depuis sept ans. J'ai été journaliste pendant 20 ans et, honnêtement, c'est la première fois que je voyais un parti politique sérieux et national présenter une plateforme économique sans la présence de son chef. D'aucuns pourraient dire que c'est peut-être mieux ainsi, parce que si pour lui la politique économique, c'est que les budgets ou les déficits s'équilibrent par eux-mêmes, c'est peut-être mieux qu'il n'ait pas été là. Par contre, il y avait la présence du député ministre de Québec, que je salue, collègue voisin.
Alors que disait ce plan de match économique du gouvernement libéral? Dès la page 2, nous retrouvons ceci: « Nous serons honnêtes au sujet de la situation financière [...] »
Vraiment? Remarquons que ce n'est pas faux. Ils ont reconnu, la semaine dernière, qu'on se dirigeait vers un trou de 18,7 milliards de dollars. C'est déjà un début d'honnêteté.
Plus loin, on dit: « Nous enregistrerons des déficits modestes pendant trois ans ». Ce n'est pas tout à fait ce qui s'est passé.
À la page 4, on peut lire: « Un nouveau gouvernement libéral publiera une mise à jour financière économique à l'automne ». C'est vrai, on l'a, cette mise à jour financière.
Dans La revue financière publiée par le ministère des Finances, d'avril à novembre 2015, on lit qu'il y a un excédent budgétaire de 1 milliard de dollars. C'est vrai qu'à cet égard, ils ont tenu promesse. Ils ont publié un bilan, et celui-ci est positif quant à l'héritage du gouvernement conservateur.
Toutefois, ce qui est triste dans tout cela, c'est de lire ceci, noir sur blanc, à la page 7: « Avec [un] plan libéral, le gouvernement fédéral enregistrera un modeste déficit à court terme de moins de 10 milliards de dollars au cours des deux [prochaines [années] [...] À la fin de ces [deux années], le déficit chutera et notre plan d'Investissement permettra au Canada de revenir à l'équilibre budgétaire en 2019-2020. »
C'est une chimère. Ces engagements n'ont pas plus de valeur que le papier sur lequel ils sont imprimés. C'est cela, la réalité du gouvernement libéral actuel.
Ce qui nous choque le plus, c'est que ce gouvernement est en train de littéralement torpiller le riche héritage laissé par le gouvernement dirigé par le très honorable député de . En effet, nous avons laissé la maison en ordre.
Rappelons les faits. Nous prenons le pouvoir en 2006, et nous sommes au pouvoir jusqu'en 2014. En 2008, la planète entière est frappée par la crise économique mondiale, la pire crise depuis la grande récession des années 1930. Tout le monde le reconnaît. Que fait notre gouvernement devant une telle situation? Il prend le taureau par les cornes. Oui, il prend des décisions audacieuses et des décisions courageuses, avec le résultat qu'en 2014 notre bilan était très honorable. Nous avions le meilleur rapport entre le PIB et la dette. C'est important, parce que si une dette est bien contrôlée, elle ne pose pas de problème, particulièrement quand le ratio est bon et qu'on a plus de PIB que de dette. Voilà l'héritage du gouvernement conservateur. Le meilleur rapport entre le PIB et la dette des pays du G7, voilà notre héritage. La meilleure création d'emplois du G7 pendant la crise, voilà notre héritage. La plus rapide reprise en main de l'économie par les pays du G7, voilà notre héritage.
Nous, nous croyons aux programmes d'infrastructure. D'ailleurs, sous l'égide de l'honorable député de dont nous saluons le retour en pleine forme aujourd'hui à la Chambre — cela a été salué par tous côtés de la Chambre et je salue mes collègues pour l'avoir fait de façon civile et honorable —, notre gouvernement avait institué le programme le plus audacieux qui soit pour les infrastructures. Notre préoccupation pleine et entière a toujours été d'abaisser les taxes et les impôts, de laisser plus d'argent dans les poches des gens. Plus de 140 mesures ont été adoptées par notre gouvernement pendant 10 ans. Rappelons-nous la plus spectaculaire et la plus efficace, à savoir la baisse de la TPS qui est passée de 7 à 6 % puis de 6 à 5 %. Nous l'avions promis et nous l'avons fait. Eux, ils promettent des baisses d'impôts à coût nul et ils ne le font pas. C'est pour cela que nous condamnons sévèrement ce gouvernement et que nous ne voterons pas en faveur du projet de loi .
Nous aussi, nous avions à coeur la question de l'épargne. C'est pour cela que notre gouvernement avait créé le CELI, que le gouvernement tente malheureusement de dénaturer. C'est une mauvaise attitude et nous souhaitons qu'il fasse marche arrière à cet égard.
Ce gouvernement a des politiques irréalistes et irresponsables. Il conduit le Canada dans le mur. Il torpille l'héritage du gouvernement conservateur. Pourtant, le parti politique qu'est le Parti libéral a parfois un héritage lourd et parfois un héritage riche. Voilà un parti politique qui s'est effectivement attaqué de façon sérieuse aux déficits. Le très honorable Louis Saint-Laurent — je me permets de souffler dans ma trompette, étant député de Louis-Saint-Laurent — est le premier ministre qui a réussi à éliminer la dette au lendemain de la guerre. Le très honorable Paul Martin, il n'y a pas longtemps, s'y est attaqué de façon rigoureuse. Ses choix étaient très contestables, entre autres celui de couper radicalement l'aide aux provinces en ce qui a trait à la santé, mais à tout le moins il avait à coeur le fait de laisser une économie forte et surtout des finances publiques correctes. Or ce n'est pas ce que fait le gouvernement actuel.
Il n'est jamais trop tard pour bien faire. Le projet de loi pourra être amendé pour permettre aux Canadiens d'avoir une meilleure économie et surtout d'avoir un gouvernement réaliste et responsable.
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Monsieur le Président, c'est un honneur pour moi de m'adresser à la Chambre et de prendre part au débat sur le projet de loi . Je passerai une partie de mon allocution à expliquer en quoi les définitions de la classe moyenne sont si importantes.
Pendant la dernière campagne électorale, les libéraux ont promis de réduire les impôts de la classe moyenne et de donner un coup de pouce aux personnes qui travaillent fort pour en faire partie. Les Canadiens les ont crus sur parole. Comme la plupart des Canadiens, le caucus néo-démocrate et moi sommes d'avis qu'il devrait y avoir davantage de prestations ciblant la classe moyenne et les personnes qui en ont le plus besoin.
Hélas, la définition que donne la mesure législative actuelle de la classe moyenne semble avoir été élaborée par les Donald Trump de ce monde. Il n'y a que les ultra-riches pour rédiger un projet de loi qui accorde l'essentiel des allégements fiscaux aux personnes qui gagnent environ 200 000 $ par année sans rien offrir à celles qui gagnent 40 000 $ par année et pour continuer à dire qu'il s'agit d'une baisse d'impôt destinée à la classe moyenne. Les définitions importent quand on parle de la classe moyenne.
Sous sa forme actuelle, le projet de loi n'aide pas les Canadiens qui tirent de plus en plus le diable par la queue même s'ils travaillent plus que jamais. Les libéraux ont promis de se joindre à la campagne de lutte contre les inégalités grandissantes — une des grandes raisons pour lesquelles ils ont été élus —, mais font tout le contraire. Les Canadiens n'aiment pas qu'on les induise en erreur, et les libéraux auront des comptes à leur rendre. Qui plus est, les Canadiens n'aiment ni les discours creux, ni la démagogie.
Tâchons de songer à faire ce qui doit être fait pour corriger ce projet de loi. Nous avons tous été élus pour améliorer la situation de tous les Canadiens, et je refuse de croire qu'il est trop tard.
Le gouvernement doit préciser qui répond à sa définition de la classe moyenne. Il y a toutes sortes de façons de définir la classe moyenne, mais quelle que soit la définition, elle doit toujours comprendre l'un des deux éléments suivants, voire les deux. On pourrait tout d'abord faire la moyenne des revenus de tous les Canadiens. C'est ce qu'on appelle le revenu médian national. On pourrait également diviser la population en groupes de taille équivalente, comme par exemple cinq groupes comprenant chacun 20 % de la population, et considérer que celui au milieu constitue la classe moyenne.
Voyons voir si la définition actuelle de « classe moyenne » dans le projet de loi répond à un de ces deux critères obligatoires.
Premièrement, le revenu médian au Canada est de 31 000 $. Sous le plan libéral, tout Canadien gagnant le revenu médian, ou près de celui-ci, recevrait zéro avantage. Deuxièmement, si nous divisons la population en tranches égales de 20 %, le projet de loi ne bénéficierait ni aux 20 % du bas, ni aux 20 % suivants, ni aux Canadiens de la troisième tranche, celle du milieu. Ce n'est qu'au milieu de la quatrième tranche que les avantages commenceraient à se faire sentir, et ils seraient très modestes au départ. La grande majorité des avantages iraient seulement aux Canadiens qui gagnent un revenu supérieur.
Examinons ma circonscription, Courtenay—Alberni. Dans les années 1950 et 1960, Alberni Valley était une collectivité en pleine effervescence. Elle avait le revenu médian le plus élevé au pays et envoyait beaucoup d'argent à Ottawa. Récemment, sa demande de subvention Chantiers Canada pour un service régulier de transport aérien à son aéroport a été rejetée, parce qu'il n'y a pas de service régulier de transport aérien.
Les gens d'Alberni Valley se sentent trahis par Ottawa. Le revenu médian est de 25 000 $ par année, et un enfant sur trois vit dans la pauvreté. Alberni Valley veut progresser, mais elle a besoin d'aide. Le gouvernement libéral a promis qu'il allait aider la classe moyenne.
Passons maintenant à un autre groupe au sein de ma circonscription, le peuple Nuu-chah-nulth, dont le revenu annuel médian se chiffre à 17 000 $. Bien que le gouvernement libéral ait promis de partir sur de nouvelles bases dans ses relations avec les peuples autochtones du Canada, le projet de loi ne fait aucune mention de ceux-ci. Les autochtones se sentent oubliés.
Les aînés aussi se sentent oubliés. L'inégalité n'a jamais été aussi grande et le projet de loi ne fait rien pour la régler.
Dans la langue Nuu-chah-nulth, le mot uu-a-thluk signifie « prendre soin de ». On utilise ce mot lorsqu'il est question des pêches. Depuis plus de dix ans, les membres du peuple Nuu-chah-nulth se battent devant les tribunaux pour défendre leur droit de pêcher et de vendre du poisson. Ils se sentent encore une fois trahis par Ottawa, qui ne reconnaît pas leurs droits et leurs titres ancestraux. Ils veulent prendre soin de cette ressource. Ils souhaitent collaborer avec les Canadiens pour que nous prenions soin les uns des autres. Dans le projet de loi à l'étude, on oublie de prendre soin des gens de ma circonscription.
Les gens de ma circonscription appuient sans réserve le compte d'épargne libre d'impôt, mais ils souhaitent que le plafond de cotisation annuel soit à nouveau de 5 500 $. Ainsi, ils auront un outil qui leur permettra de mettre plus d'argent de côté, sans toutefois offrir un abri fiscal aux plus riches. Comme 93 % des Canadiens possédant un compte d'épargne libre d'impôt n'ont pas été en mesure de verser la cotisation maximale, nous savons que seuls les Canadiens les plus riches se seraient prévalus de la hausse du plafond de cotisation et auraient versé le plein montant — ce dont nous avons été témoins par le passé.
Pour revenir aux modifications apportées à l'impôt sur le revenu, je souligne que les habitants de la vallée Alberni, de la vallée de Comox et d'Oceanside, ainsi que les Autochtones de partout au pays, se sentent exclus. À qui la définition de la « classe moyenne » profitera-t-elle le plus? Certainement pas à la majorité des gens de ma circonscription, mais à ceux qui gagnent un revenu équivalent à celui des députés. Les contribuables dont le revenu annuel est supérieur à 160 000 $ verraient leurs impôts diminuer de presque 700 $, tandis que près de 60 % des Canadiens n'obtiendront rien du tout. Voilà qui est injuste, et le NPD s'oppose à ces mesures.
Comment peut-on régler cela? Plutôt que de cibler la deuxième tranche d'imposition, comme les libéraux l'ont fait, le NPD propose de réduire le taux associé à la première tranche d'imposition.
En quoi cela serait-il utile? Il y a différentes tranches d'imposition, et les Canadiens qui gagnent suffisamment pour faire partie des deuxième et troisième tranches d'imposition paient tout de même des impôts en fonction de la première tranche d'imposition. Par conséquent, pour faire profiter la classe moyenne des changements apportés, il faut réduire le taux d'imposition de la première tranche d'imposition et non celui de la deuxième, car ce sont les hauts salariés qui profitent de façon disproportionnée de cette mesure. Le plan du NPD vise à faire passer de 15 % à 14 % le taux associé à la première tranche d'imposition. Ce sont les gens gagnant 45 000 $ qui en profiteraient le plus, alors que, selon le plan libéral, ce seraient les gens gagnant 200 000 $ qui profiteraient le plus de la réduction. Le plan du NPD met réellement l'accent sur la classe moyenne, et ce sont 83 % des contribuables qui profiteraient de l'idée proposée.
Cela peut sembler curieux pour certains qui nous écoutent à la maison, mais la façon de corriger le projet de loi est d'apporter cet amendement raisonnable proposé par le NPD afin de renvoyer le projet de loi au comité. Les néo-démocrates veulent corriger le projet de loi, de sorte que le contenu corresponde au titre. Ainsi, un projet de loi devant aider les familles de la classe moyenne permettrait en effet de donner suite à cette promesse, plutôt que d'accorder aux députés une réduction d'impôt de 680 $, réduction dont ils n'ont pas besoin.
J'ai été élu afin de demander des comptes au gouvernement et de collaborer avec celui-ci afin de venir en aide, dans la mesure du possible, aux personnes dans ma circonscription qui peinent à joindre les deux bouts. Comme le dirait le peuple Nuu-chah-nulth, « uu-a-thluk. Nous devons prendre soin les uns des autres. »
J'espère que les députés en tiendront compte au moment d'examiner le projet de loi et l'amendement proposé.
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Monsieur le Président, il y a deux dispositions dans le projet de loi . L'une concerne la réduction du plafond annuel de cotisation au compte d'épargne libre d'impôt, et l'autre, la réduction de la deuxième tranche d'imposition du revenu et l'augmentation de la tranche d'imposition la plus élevée. Je vais d'abord parler du compte d'épargne libre d'impôt.
Le CELI a été présenté dans le budget fédéral de 2008, à l'époque où le regretté Jim Flaherty était ministre des Finances. Les familles canadiennes pouvaient investir leurs dollars après impôt et toucher des montants libres d'impôt grâce à leurs CELI. On peut utiliser un CELI pour investir dans toutes sortes de produits financiers admissibles, comme des CPG, des fonds mutuels ou des actions et obligations. Les Canadiens ont déjà payé l'impôt sur leur revenu. Le CELI leur permet de tirer un revenu de leurs épargnes sans qu'il soit imposé de nouveau. Contrairement au REER, le CELI réduit l'incidence de la modification des taux d'imposition par les gouvernements, étant donné que l'argent retiré du CELI n'est pas imposé.
Il n’est pas étonnant, alors même que les libéraux s’apprêtent à relever les impôts dans le prochain budget, que les Canadiens de toutes les catégories de revenu choisissent d’investir dans les CELI. Les libéraux voudraient bien mettre la main sur l’épargne des Canadiens. Pourtant, le pays a tout intérêt à ce que les Canadiens économisent l’argent qu’ils gagnent à la sueur de leur front, ce que le CELI leur permet de faire. Nous devrions encourager l’épargne et non pas la décourager, comme le fait le projet de loi .
Le gouvernement conservateur précédent a été en mesure de relever le plafond des cotisations au CELI parce qu’il a produit un excédent budgétaire au cours de son dernier exercice financier complet, ce que le vérificateur général a confirmé. De fait, le ministère des Finances lui-même, dans le rapport mensuel intitulé La revue financière, révélait que pour les neuf premiers mois de l’exercice en cours, soit jusqu’à la fin de décembre, l’excédent budgétaire du Canada s’élevait à 3 milliards de dollars. Aujourd’hui, les libéraux décident de dilapider cet excédent et de nous plonger dans d’énormes déficits, entre autres au moyen du projet de loi C-2.
Je veux maintenant passer à la deuxième partie du projet de loi , qui modifie les taux d’imposition. Depuis mon élection à la Chambre des communes, en octobre 2008, les taux d’imposition fédéraux sont demeurés inchangés. Ils étaient de 15 %, de 22 %, de 26 % et, finalement, de 29 %. Cette stabilité permettait aux Canadiens de prévoir avec exactitude le montant des impôts sur le revenu qu’ils devaient payer.
Le nouveau gouvernement libéral instaure un taux d’imposition supérieur qui découragera les professionnels les mieux rémunérés et les plus performants du Canada de travailler davantage et les incitera à chercher des façons de réduire en toute légalité leurs revenus imposables. Je mentionne notamment que, dans plus de la moitié de nos provinces, quand les taux marginaux d’imposition fédéraux et provinciaux seront combinés, des Canadiens paieront un taux de plus de 50 %. Cette situation se présentera au Manitoba, en Ontario, au Québec, au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse et à l’Île-du-Prince-Édouard. C’est donc dire que les personnes qui paieront le taux d’imposition le plus élevé verseront au gouvernement plus de la moitié de leur revenu pour chaque dollar supplémentaire qu’elles toucheront.
Y a-t-il un seul député qui croie que ces personnes s’efforceront de gagner encore plus si elles doivent verser plus de la moitié de leur revenu en impôts? Nous devrions encourager les Canadiens à travailler et à gagner plus. Cette modification des taux d’imposition aura l’effet contraire pour les professionnels bien rémunérés auxquels le taux supérieur s’appliquera. À un certain niveau, les gens décideront de moins travailler, parce qu’ils devront simplement remettre leurs gains au gouvernement. De fait, je prédis que la seule croissance qu’entraînera le projet de loi dans le secteur des employés les mieux rémunérés se manifestera chez les comptables fiscalistes, qui trouveront des moyens de réduire le fardeau fiscal des autres professionnels bien rémunérés. C’est peut-être là le plan des libéraux, après tout.
Toujours au sujet des plans des libéraux, je signale que les libéraux ont aussi promis pendant la campagne électorale que la réduction du deuxième taux d’imposition serait compensée par l’augmentation des impôts au niveau supérieur. Des projections subséquentes établies par le ministère des Finances ont indiqué que le projet de loi ne serait pas sans incidence sur les recettes, mais qu’au contraire, il accentuerait le déficit.
De fait, les engagements pris en campagne électorale par le gouvernement précédent, y compris une hausse des taux de cotisation annuelle au CELI, étaient assujettis à l’équilibre budgétaire. Mais maintenant, non contents de dilapider l’excédent, les libéraux mettent en œuvre des changements fondés sur des hypothèses erronées.
Bref, le projet de loi est mauvais pour les Canadiens. Je ne peux pas l’appuyer tel qu’il se présente actuellement.
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Monsieur le Président, je me réjouis de pouvoir parler de ce projet de loi important. Le NPD se soucie de l'équité fiscale depuis des décennies. Malheureusement, je ne suis pas convaincue que le projet de loi , Loi modifiant la Loi de l'impôt sur le revenu, rende les choses plus équitables pour les Canadiens, qui doivent composer depuis longtemps avec des iniquités.
Je citerai d'abord la plateforme électorale du Parti libéral. Les libéraux nous ont dit qu'ils allaient accorder aux Canadiens de la classe moyenne une baisse d'impôt en rendant le régime fiscal plus équitable: « Quand la classe moyenne canadienne a plus d'argent dans ses poches pour épargner, investir et faire croître l'économie, nous en profitons tous. »
Mais il y a un hic. Le sens que les libéraux donnent à « classe moyenne » semble changer constamment. Pire encore, ce flou semble être intentionnel. Il leur permet d'obtenir des votes sans avoir de comptes à rendre. Il soulève chez nous de nombreuses interrogations.
Quels travailleurs canadiens appartiennent à la classe moyenne? Examinons les chiffres. Selon les estimations publiées par MoneySense en 2013 et fondées sur des données de Statistique Canada, un Canadien gagnant entre 23 000 $ et 37 000 $ par année a un revenu plus élevé que les 40 % de Canadiens les plus pauvres, mais moins élevé que les 40 % de Canadiens les plus riches. Il est raisonnable de supposer qu'une personne se situe au milieu lorsque le nombre de Canadiens ayant un revenu supérieur au sien est égal au nombre ayant un revenu inférieur. Si l'on se fie à cette définition, le seuil supérieur de la situation moyenne est tout juste inférieur à 37 000 $. En fait, la proposition fiscale des libéraux exclut toutes les personnes qui font moins de 45 000 $ par année. En d'autres mots, cette réforme fiscale exclut les 60 % de Canadiens ayant les revenus les plus faibles. Cependant, comme je l'ai souligné, la définition que donnent les libéraux à la classe moyenne est un peu vague.
Accordons le bénéfice du doute aux libéraux et examinons la situation des Canadiens ayant un revenu annuel se situant entre 48 000 $ et 62 000 $. Dans leur cas, l'avantage de cette mesure fiscale totalise la somme mirobolante de 50 $.
Soit dit en passant, et puisque le projet de loi propose également une diminution du plafond du CELI, il sera peut-être triste et quelque peu surprenant d'apprendre que l'ancien ministre de l'Emploi, le député de Carleton, s'est trompé lorsqu'il a dit qu'en 2013 60 % des personnes qui avaient versé le montant maximal à leur CELI avaient un revenu inférieur à 60 000 $. Est-ce qu'elles faisaient partie de la classe moyenne? Pour les personnes qui touchent un revenu, la prestation fiscale supplémentaire de 50 $ ou de 96 ¢ par semaine ne vaut pas grand-chose. Avec une telle augmentation sur leur salaire net, il leur faudrait attendre deux semaines pour se payer un café.
À part le fait que la chef du Parti conservateur semble avoir changé d'idée pour se ranger du côté des 99 %, il semble que le vieil adage des conservateurs et des libéraux soit encore vrai aujourd'hui. Selon le plan actuel du , les 30 % de Canadiens qui touchent les revenus les plus élevés sont les principaux bénéficiaires de cette mesure législative, tandis que les 10 % les plus riches empochent le plus d'argent. On croirait qu'une déduction d'impôt destinée à la classe moyenne profiterait à un plus grand nombre de Canadiens.
Le régime fiscal fédéral devrait faire en sorte que la société soit juste et égalitaire et qu'elle le demeure, fournir des services essentiels aux Canadiens et n'exclure personne. C'est le symbole d'une démocratie sociale forte. À mon avis, le plan qu'on nous propose devrait aussi être durable. Les néo-démocrates savent que c'est possible. Comment les libéraux peuvent-ils justifier ce changement quand on sait qu'il privera le Trésor public de 8,9 milliards de dollars d'ici 2021?
Nous avons la possibilité d'offrir un réel changement aux personnes qui en ont le plus besoin, ce qui profiterait à absolument tout le monde. Hélas, les modifications fiscales proposées par les libéraux ne passent même pas proche de cet objectif.
Pourquoi ne pas viser plus haut? Pourquoi, tant qu'à faire des changements, ne pas privilégier ceux qui garantiraient que plus un Canadien ne vivrait dans la pauvreté?
Les néo-démocrates savent qu'il ne sert à rien de décortiquer à n'en plus finir la définition de la classe moyenne pour constater que de nombreux Canadiens sont laissés pour compte à cause de l'inaction des gouvernements conservateurs et libéraux. La mise à sac du secteur manufacturier et les pertes d'emplois stables et bien rémunérés ont un impact sur l'économie et la vie des habitants de London, de l'Ontario et du Canada depuis des dizaines d'années. Les néo-démocrates ont compris cette réalité et savent qu'on peut faire mieux. Nous devrions avoir honte que certains de nos concitoyens vivent dans la pauvreté. L'écart de revenu ne cesse de se creuser, et les familles ont de plus en plus de mal à trouver des logements, des services de garde, des soins de santé et des services d'éducation abordables et accessibles.
Les néo-démocrates forment une opposition efficace, voilà pourquoi ils ont proposé un certain nombre de mesures réalistes pour aider les familles qui ont du mal à joindre les deux bouts: un supplément à la Prestation nationale pour enfants, la bonification du Supplément de revenu garanti, des garderies à 15 $ pour toutes les familles canadiennes, le rétablissement du crédit d'impôt pour les fonds de travailleurs, et ce ne sont que quelques exemples. Le NPD comprend la réalité des travailleurs à faible revenu et à revenu moyen du pays.
Si le pays réduisait de seulement 1 % le taux d'imposition des Canadiens qui gagnent moins de 45 000 $ par année, le faisant passer de 15 % à 14 %, 83 % de ces gens, quelque neuf millions de Canadiens, en bénéficieraient. La différence de coût serait minime et pourrait facilement être récupérée au moyen d'une toute petite hausse d'un demi pour cent du taux d'imposition des sociétés. La proposition des néo-démocrates est sensée. Elle permettrait également au gouvernement d'augmenter la Prestation fiscale pour le revenu de travail, qui s'est révélée très efficace pour les travailleurs à faible revenu, et de réinjecter plus d'argent dans les économies locales.
Puisque demain est la Journée internationale de la femme, parlons un peu d'équité.
Nous savons que créer l'équité pour les travailleurs ayant les plus faibles revenus avantage les femmes. La politique fiscale fédérale est structurée d'une telle manière que le ratio d'avantage entre les hommes et les femmes est plus ou moins de 60-40. Il favorise les personnes ayant un revenu supérieur, et puisque les hommes gagnent en général plus que les femmes, ils sont avantagés et les femmes sont désavantagées par les régimes fiscaux actuels. Ce désavantage les suit du moment qu'elles intègrent la population active jusqu'à leur retraite, puisque ces prestations sont souvent calculées en fonction du revenu annuel et que les femmes tombent en moyenne plus souvent dans la catégorie des travailleurs faiblement rémunérés. En effet, les femmes sont plus nombreuses à occuper un emploi à temps partiel, précaire ou interrompu pour élever leurs enfants.
Comme les députés peuvent le constater, les réductions d'impôt visant les Canadiens aux revenus les plus faibles, comme celles proposées par le NPD, ne bénéficieraient pas seulement aux travailleurs visés et à leur collectivité — ils représentent un premier pas, petit mais essentiel, vers l'égalité des sexes.
Le NPD a toujours travaillé pour les aînés. Je suis très fière d'affirmer que nous sommes le seul parti à avoir dressé une stratégie nationale sur le vieillissement, et je remercie mon employée Tara Hogeterp, qui a travaillé d'arrache-pied durant la précédente législature avec l'aide du personnel de recherche du NPD pour présenter cette stratégie.
À notre avis, ce n'est pas en haussant la limite des cotisations au CELI que l'on sortira près de 200 000 aînés de la pauvreté. Nous appuyons donc la proposition du gouvernement à cet égard. Nous avons lutté contre la décision irresponsable des conservateurs faisant passer l'âge de la retraite de 65 à 67 ans. Pour notre part, nous proposions d'augmenter le financement du Supplément de revenu garanti de plus de 400 millions de dollars.
Il me semble que le gouvernement laisse filer une excellente occasion de créer un régime fiscal juste et équitable qui soit dans l'intérêt de tous les Canadiens et, ainsi, de tenir une de ses promesses électorales. Je me demande si les libéraux ont jamais eu l'intention de le faire.
Au lieu d'apporter des modifications de forme au régime fiscal qui n'avantageront que les concepteurs-rédacteurs, pourquoi ne pas créer un système qui serve la population canadienne et qui contribue à l'établissement d'une équité durable?
Ce faisant, le gouvernement pourrait affirmer que les promesses électorales valent quelque chose. Ce serait un changement remarquable et rafraîchissant.
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Monsieur le Président, je suis heureuse de prendre la parole aujourd’hui à la Chambre pour traiter du projet de loi .
Je veux tout d’abord exposer clairement ma prémisse pour ensuite la développer pendant les 10 minutes qui me sont allouées. Je pose le principe que l’équité pour la classe moyenne et l’inégalité sociale sont mutuellement incompatibles. Nous ne pouvons pas, en tant que société, décider que la classe moyenne est le seul objet de la politique fiscale, et le gouvernement ne devrait pas le faire non plus. J’ajouterai d’ailleurs que le projet de loi à l’étude ne fait rien pour la classe moyenne.
Nous ne pouvons pas dire que l’équité envers la classe moyenne est l’objectif ultime de la société, car tant que les inégalités et la pauvreté persistent, tous les segments de la société en souffrent. Tous les segments de la société sont handicapés par l’existence de la pauvreté.
Au cours de la dernière demi-heure, j’ai entendu un député conservateur affirmer que ceux qui ont le plus besoin d’allégements fiscaux, ceux qui ont le plus besoin d’aide, ce sont les membres de la classe moyenne. C’est faux, ceux qui ont le plus besoin d’aide, ce sont les sans-abri. Ceux qui ont le plus besoin d’aide, ce sont les chômeurs. Ceux qui ont le plus besoin d’aide, ce sont les pauvres.
En matière d’inégalité, où se situe la société canadienne contemporaine? Nous sommes incontestablement une société plus juste, plus équitable que les États-Unis, mais concrètement nous sommes moins équitables, moins justes que nous ne l’étions autrefois.
Pendant la campagne électorale, j’étais constamment à la recherche de statistiques et d’arguments en vue des quelques débats des chefs auxquels j’ai été invitée. Dans le cadre de mes recherches, j’ai découvert avec étonnement cette statistique incroyable: les 86 familles les plus riches du Canada possèdent plus que la valeur combinée des 11,4 millions de Canadiens qui ont les revenus les plus faibles. Quatre-vingt-six familles canadiennes sont plus riches que les 11,4 millions de Canadiens les plus pauvres.
Est-ce que cela constitue un problème? Selon moi, c’est un grave problème, et c’est un problème que le projet de loi ne réglera pas. Je ne pense pas qu’on ait jamais imaginé que le projet de loi puisse régler ce problème. Pour être juste envers le nouveau gouvernement, je dois dire que j’espère qu’il envisage d’autres mesures pour s’attaquer vraiment à l’inégalité des revenus.
Examinons la question sous un autre angle, c’est-à-dire dans le contexte du néolibéralisme, des politiques inspirées de Milton Friedman et de l’époque des Thatcher et des Reagan, quand aucun politicien n’ose préconiser autre chose qu’une diminution de la taille de l’État, une réduction des impôts, une déréglementation, une libéralisation des échanges, comme si la répétition de ces idées était garante du bien-être de toute la société.
L’un des économistes qui, selon moi, a le mieux réussi à déboulonner cette école de pensée grâce à des travaux empiriques détaillés, et qui ne tolère aucune autre opinion parce qu’il a réuni tous les faits pertinents, est l’économiste Joseph Stiglitz, récipiendaire du prix Nobel, qui enseigne actuellement à l’Université Columbia, à New York. Stiglitz a compilé toute l’information dont un Parlement pourrait avoir besoin pour établir que l’inégalité est inacceptable dans une société qui veut réussir.
Tous les députés devraient lire l’ouvrage de Joseph Stiglitz intitulé The Price of Inequality, qui aboutit à la conclusion suivante:
L’inégalité entrave la croissance et l’efficacité. Le manque de débouchés signifie que le bien le plus précieux de la société — ses membres — n’est pas pleinement exploité.
Il y a beaucoup à dire au sujet de l’époque de Thatcher et de Reagan, du néolibéralisme et des politiques de ruissellement qui devaient produire des avantages pour tous, mais Joseph Stiglitz a déterminé, et je pense qu’il est temps que nous y réfléchissions sérieusement, que l’expérience néolibérale fondée sur les réductions d’impôt pour stimuler la création de richesse se solde par un échec monumental. L’économie stagne; elle est en difficulté non seulement au Canada, mais partout dans le monde. Au Canada en particulier, plus que chez certains de nos partenaires de l’OCDE, la croissance stagne depuis quelque temps déjà. L’investissement n’est pas au rendez-vous, et j’aimerais parler de ce que la grande entreprise fait ou ne fait pas.
La théorie de l'économie de ruissellement est une vraie blague. Un grand économiste canadien, feu John Kenneth Galbraith, avait l'habitude d'expliquer ce concept comme suit. Si on donne assez d'avoine aux chevaux, les moineaux vont pouvoir se nourrir dans leur fumier. Voilà en quoi consiste l'économie de ruissellement. Par ailleurs, comme l'a déjà dit Gus Speth, l'ancien directeur du Programme des Nations unies pour le développement, au sujet de la libéralisation du commerce: la marée montante soulève tous les bateaux; il est maintenant juste de dire que la marée montante soulève tous les yachts, mais pas tous les bateaux.
Notre société doit relever un véritable défi et elle se voit maintenant offrir une très belle occasion de le faire. J'exhorte le nouveau gouvernement à lutter contre les inégalités dans notre société. Nous avons été témoins d'un virage fondamental dans notre régime fiscal au cours des 10 dernières années.
J'aimerais vous faire part d'une statistique. Je suis reconnaissante envers un grand économiste canadien, Jim Stanford, de m'avoir communiqué cette information. J'aurais préféré qu'il ne déménage pas en Australie. Au cours des 10 années de règne du gouvernement précédent, le taux des recettes fédérales par rapport au PIB est passé de 16 % en 2006 à 14,3 % l'an dernier. Certains s'en réjouissent peut-être, mais, dans l'ensemble, les diminutions d'impôt, tout comme l'érosion des recettes, nuisent à la capacité de la société de répondre aux besoins, notamment dans les domaines de la santé, des services de garde, de la lutte contre la pauvreté et de la construction de logements adéquats. Je le répète: les données empiriques indiquent clairement que les baisses d'impôt nuisent à la société dans son ensemble, pas simplement aux pauvres.
S'ils veulent que les recettes augmentent, les politiciens devront s'habituer à dire des mots qui ont été exclus de leur vocabulaire depuis le début des années Thatcher-Reagan, c'est-à-dire qu'ils devront se demander quelles taxes et quels impôts permettront d'augmenter les recettes de l'État. Il est vrai que cet allégement fiscal rajuste modestement la tranche d'imposition des Canadiens qui gagnent le plus. Essentiellement, cette mesure fiscale permet de percevoir 3 milliards de dollars auprès de la tranche de 20 % des personnes qui gagnent le plus et accorde un léger avantage aux gens de la tranche d'imposition suivante. Ce n'est pas mauvais en soi, mais il ne s'agit pas d'un allégement fiscal pour les gens de la classe moyenne ni d'une mesure musclée de lutte contre l'inégalité des revenus. Il s'agit d'une mesure modeste, mais timide, qui ne permet pas de répondre aux besoins des gens de la classe moyenne, ni d'aider les pauvres, ni d'améliorer vraiment notre régime fiscal complexe.
Je dirais au qu'il faut réformer en profondeur le régime fiscal. Il faut cesser de chercher à plaire à certaines tranches de l'électorat en leur accordant des réductions d'impôt ciblées, comme on le fait depuis 10 ans. Il faut revoir toutes les complexités qui nuisent au régime fiscal. C'est ce que veulent les tenants du conservatisme fiscal et ce qui s'impose absolument selon les membres de l'organisme Canadiens pour une fiscalité équitable. Il faut simplifier le régime fiscal en supprimant tous les crédits d'impôt spéciaux qui récompensent, par exemple, les parents dont les enfants font déjà partie d'une équipe de hockey ou les gens qui prennent déjà l'autobus. Les mesures de ce genre ne relèvent pas d'une bonne politique fiscale.
Nous devons également chercher où il faudrait hausser les impôts. À mon avis, il suffit d'examiner l'évolution du code fiscal en ce qui concerne le taux d'imposition des sociétés au cours des 10 dernières années. Ce taux s'établissait à 28 % en 2000. En 2006, quand le gouvernement précédent a pris le pouvoir, il était passé de 28 % à 20 %. Il se situe maintenant à 15 %. Les gens trouveront peut-être intéressant d'apprendre qu'aux États-Unis, il est de 35 %. À part l'Irlande, qui a fixé ce taux à 12 %, le Canada a le taux d'imposition le plus bas de tout le monde industrialisé et certainement le plus bas de tout le G7 à l'heure actuelle.
J'attire l'attention des députés sur le fait que la réduction des impôts des sociétés au Canada a fait en sorte qu'environ 700 milliards de dollars sont actuellement considérés comme de l'argent mort, selon les mots de l'ancien gouverneur de la Banque du Canada —700 millions de dollars qui traînent actuellement et ne sont pas réinvestis dans l'économie, où nous en avons besoin. Il faudra peut-être examiner d'autres mesures fiscales. Nous devrons peut-être en cours de route considérer la TPS. Le Parti vert n'en préconise pas l'augmentation. Nous parlons de la hausse du taux d'imposition des sociétés. À mon avis, il faudrait ramener ce taux à ce qu'il était en 2008. Nous devons envisager d'instaurer un revenu de subsistance garanti, parce que, en fin de compte, la classe moyenne définit la société canadienne. Tant qu'on n'aura pas éliminé la pauvreté, l'ensemble de la société canadienne ne pourra connaître ni bien-être ni prospérité.
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Monsieur le Président, je suis ravi de prendre la parole aujourd'hui au sujet du projet de loi .
Je sais que le débat tire à sa fin, et que le vote aura lieu ce soir. Souvent, lorsque nous nous préparons pour ce genre de choses, une grande part de ce que nous voulons dire a déjà été dit. Nous avons entendu de bons arguments des deux côtés de la Chambre, mais je crois que les arguments provenant de ce côté-ci de la Chambre ont été plus persuasifs.
J'ai tenté de simplifier la question le plus possible de la façon suivante. Si je me trouvais dans un Tim Hortons, à Stroud ou Alcona, ou si j'étais sur Big Bay Point ou Huronia, à Barrie, comment est-ce que j'expliquerais le contenu du projet de loi aux résidants de ma circonscription? Je commencerais simplement par dire que c'est un tour de passe-passe. J'ai souvent employé le terme « libéréconomie ». Si on devait définir ce terme, on pourrait dire qu'il s'agit d'une politique fiscale qui consiste à dire que les calculs sont exacts alors qu'ils ne le sont pas, une politique fiscale qui équivaut à jouer au jeu de l'âne dans le noir, car le gouvernement rate constamment sa cible, une politique fiscale qui fait prendre aux ministériels des décisions qu'ils ne prendraient sûrement pas s'il s'agissait de leur propre argent, comme celles proposées dans le projet de loi .
Qui paiera la note? C'est la question que nous devons nous poser. Les libéraux ont dit qu'ils allaient accorder un allégement fiscal aux Canadiens de la classe moyenne en rendant le régime fiscal plus équitable. Ils ont dit qu'ils ramèneraient le taux d'imposition de la classe moyenne à 20,5 %, et c'est bien ce qu'ils ont fait. Cependant, ils ont aussi déclaré que leur plan n'aurait pas d'incidence sur les recettes. Dans leurs interventions, tous les députés de notre côté ont mentionné que ce plan créera un déficit de 1,7 milliard de dollars cette année et un déficit de 8,9 milliards de dollars sur six ans, et c'est aussi ce que montrent les renseignements que le directeur parlementaire du budget nous a présentés. Ce plan sera avantageux pour les 30 % des contribuables qui gagnent les revenus les plus élevés. Comment puis-je expliquer cela aux gens de ma circonscription si je les rencontrais au Tim Hortons?
Ce n'est peut-être pas le meilleur exemple que les députés de ce côté-ci peuvent utiliser, mais c'est tout de même un exemple. Il provient de M. David Macdonald, économiste principal au Centre canadien de politiques alternatives. Dans un article publié dans le magazine Maclean's, M. Macdonald présente les résultats d'une étude, qui indiquent que 1,6 million de familles qui gagnent entre 48 000 $ et 62 000 $ par année économiseraient en moyenne 51 $ d'impôt par année, tandis que celles qui gagnent entre 62 000 $ et 78 000 $ par année, elles, économiseraient 117 $. Pour moi, ces chiffres correspondent à la classe moyenne, et c'est ainsi que M. Macdonald voit les choses lui aussi.
Puis M. Macdonald est passé dans une catégorie intéressante, qu'il a qualifiée de classe moyenne supérieure, et je crois que la plupart d'entre nous sont d'accord avec sa définition. Les Canadiens qui gagnent de 124 000 $ à 166 000 $ par année se verraient accorder une réduction d'impôt d'environ 521 $ par année, alors que ceux gagnant de 166 000 $ à 211 000 $ se verraient accorder une réduction d'impôt de 813 $ par année.
Comment pourrais-je expliquer cela aux habitants de ma circonscription? Je dirais simplement que cette réduction d'impôt pour aider la classe moyenne profiterait davantage à chaque député de la Chambre des communes qu'aux personnes qui en ont le plus besoin.
Nous avons entendu le affirmer à maintes reprises pendant la période des questions que neuf millions de Canadiens profiteront de la réduction d'impôt. Si les estimations du directeur parlementaire du budget sont exactes — et il n'y a aucune raison de croire que quiconque à la Chambre n'en tiendrait pas compte —, cela signifie que, pour ces neuf millions de Canadiens, le montant du déficit que chacun d'eux aurait à payer serait équivalent à 164 $. Si je devais expliquer aux habitants de Barrie—Innisfil, alors que le revenu moyen des ménages est de 69 000 $ à Barrie et de 66 000 $ à Innisfil, que le montant maximum qu'ils recevraient à la suite de cette réduction d'impôt visant à aider la classe moyenne serait de 51 $, mais qu'ils seraient tenus par la suite de payer 164 $ pour rembourser le montant de ce déficit, aucun d'entre eux ne penserait qu'il s'agit d'une bonne affaire.
Cela n'empêche pas le gouvernement, à cause d'une promesse électorale, de répéter à qui veut l'entendre que 9 millions de Canadiens vont en bénéficier. Mais les députés ne sont pas dupes et ils savent que les Canadiens devront en payer le prix.
Selon les estimations du ministère des Finances, le nouveau plan fiscal libéral devrait permettre à ceux qui y auront droit d'obtenir en moyenne 6,34 $ par semaine, c'est-à-dire à peine de quoi acheter un chou-fleur par les temps qui courent.
Le projet de loi propose aussi de ramener le plafond du CELI à 5 500 $. Pourtant, 11 millions de Canadiens cotisent à un CELI. Ma femme et moi, qui à mon avis faisons partie de la classe moyenne, avons un CELI. Même mes enfants, qui vont présentement à l'université, ont recours à ce moyen pour épargner et investir. Cet outil permet aux gens de moins compter sur le gouvernement. Il leur donne des options. C'est insensé d'en réduire le plafond de cotisation, parce qu'il permet aux Canadiens de prendre le contrôle de leur avenir s'ils le souhaitent.
Dernièrement, mon planificateur financier et moi parlions des CELI et il me disait voir d'un très mauvais oeil qu'on souhaite en réduire le plafond de cotisation. Il m'a raconté l'histoire d'un étudiant de 22 ans qui a versé le maximum autorisé dans un CELI, lequel vaut aujourd'hui 220 000 $. Cet étudiant pourra retirer cet argent sans avoir à payer d'impôt et s'en servir comme bon lui semblera. Voilà justement à quoi sert le CELI.
Il y a une centaine d'années, l'auteur et journaliste américain H. L. Mencken a écrit qu'à tout problème complexe il y a de mauvaises réponses simples et faciles à comprendre. Il faisait sans doute allusion au fait que les budgets s'équilibrent d'eux-mêmes ou que le gouvernement du Canada peut stimuler la croissance économique simplement en injectant des montagnes d'argent public dans l'économie.
Les mesures gouvernementales de relance et les travailleurs peuvent produire de bons résultats. Mais la « libéréconomie », c'est comme le jeu de l'âne. Résultat: les entreprises fuient en masse et les travailleurs vont faire la queue au bureau de chômage. C'est exactement le chemin qu'on fait prendre aux habitants de ma province depuis 13 ans, et le gouvernement actuel semble vouloir diriger le pays dans la même voie désastreuse.
Des allégements fiscaux qui n'aident pas ceux qui en ont le plus besoin et qui créent des déficits inutilement. Voilà la « libéréconomie ». C'est ainsi que j'expliquerais aux habitants de ma circonscription pourquoi je n'appuie pas le projet de loi . Il n'aide pas ceux qui en ont le plus besoin. Il offre aux députés une baisse d'impôt plus grande que celle accordée à la plupart des Canadiens et je ne l'appuierai pas.
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Monsieur le Président, je suis ravi d'intervenir à la Chambre aujourd'hui au nom des vaillants contribuables de ma circonscription, Kitchener—Conestoga. C'est en ayant leurs intérêts à l'esprit que je m'oppose à la motion du gouvernement, car elle n'aidera pas la classe moyenne. Elle va plutôt alourdir le fardeau fiscal des Canadiens et compliquer la tâche de mes concitoyens qui souhaitent épargner leur argent si durement gagné.
Aujourd'hui, nous débattons à la Chambre d'une différence fondamentale entre le Parti libéral et le Parti conservateur du Canada. De ce côté-ci de la Chambre, nous savons que les Canadiens ordinaires sont les mieux placés pour décider de la façon d'épargner et de dépenser leur argent. De ce côté-ci de la Chambre, nous croyons que le gouvernement devrait faire en sorte qu'il soit plus facile pour les Canadiens de se préparer adéquatement en vue de la retraite.
Le Parti conservateur est en faveur des allégements fiscaux de portée générale, tant immédiats qu'à long terme. Il accorde la priorité à la réduction de l'impôt sur le revenu des particuliers, car cela augmente le revenu net et améliore la qualité de vie de tous les Canadiens. Les allégements fiscaux permettent aux Canadiens d'avoir plus d'argent dans leurs poches plutôt que de servir à garnir les coffres de l'État. Trop souvent, les gouvernements, peu importe leur allégeance, n'utilisent pas cet argent de façon efficiente.
Au cours de la dernière décennie, l'ancien gouvernement conservateur a fait passer la TPS de 7 à 5 %. Il a réduit le fardeau fiscal des petites entreprises. Il a créé le compte d'épargne libre impôt, que l'on cherche aujourd'hui à affaiblir. Il a instauré le fractionnement du revenu de pension et l'allégement fiscal pour les familles. En fait, à partir de 2006, le gouvernement conservateur a ramené le fardeau fiscal global à son plus bas niveau depuis 50 ans. Il a réduit les impôts et taxes plus de 180 fois. En 2015, les allégements fiscaux que nous avons accordés permettaient aux familles types de quatre personnes d'économiser jusqu'à 6 600 $ par année. Je suis fier de ce bilan. Dans ma circonscription, des parents sont venus me voir pour remercier le gouvernement conservateur d'avoir réduit leur fardeau fiscal, ce qui leur permet maintenant de répondre aux besoins financiers de leur famille.
Par contre, je ne suis pas fier que le gouvernement libéral n'ait pas respecté sa promesse électorale, c'est-à-dire de baisser les impôts de ce qu'il définit comme étant la classe moyenne sans que cela n'ait d'incidence sur les recettes. Et que dire de sa décision de limiter les moyens dont disposent les Canadiens pour épargner en prévision d'un projet spécial ou de la retraite?
Ces deux mesures n'aideront pas les Canadiens de la classe moyenne. Le gouvernement libéral devrait faire comme il l'a déjà fait pour bon nombre d'autres promesses électorales et abandonner celles-ci.
La première est la réduction d'impôt pour la classe moyenne. Cela semble merveilleux. Les libéraux ont promis, au cours de la campagne, que cette mesure n'aurait aucune incidence sur les recettes. Nous savons que cela a toujours été faux, mais ce n'est qu'après les élections que l'actuel s'en est rendu compte. Le résultat? Des déficits plus lourds dont on ne voit pas la fin et des impôts plus élevés à l'avenir pour payer pour cette promesse électorale non tenue. L'argent qui servira à payer des intérêts pourrait être investi dans les soins de santé, les soins palliatifs et les soins de santé mentale.
Voyons au juste qui profitera de cette supposée réduction d'impôt.
David Macdonald, un économiste principal du Centre canadien de politiques alternatives, a analysé cette supposée réduction d'impôt pour la classe moyenne. Les Canadiens qui gagnent entre 48 000 $ et 52 000 $ par année économiseront environ 51 $ par année, soit moins de 1 $ par semaine. Ceux qui font entre 62 000 $ et 78 000 $ économiseront 117 $ par année. L'économiste qualifie les tranches suivantes de classe moyenne supérieure. Les contribuables qui touchent entre 124 000 $ et 166 000 $ obtiendront 521 $ par année et ceux qui gagnent entre 166 000 $ et 211 000 $ économiseront 813 $.
Plus le revenu est élevé, plus l'allégement fiscal du gouvernement est important. Est-ce vraiment le message libéral? Je suis certain que tous les Canadiens aimeraient avoir quelques dollars de plus dans leurs poches, mais il semble assez clair que ceux que le gouvernement considère comme faisant partie de la classe moyenne bénéficient beaucoup moins de cette réduction d'impôt que nous, les députés à la Chambre des communes.
Il est très clair que cette modification de taux de l'impôt sur le revenu que les libéraux mettent de l'avant ne représente pas une grande diminution de l'impôt, loin s'en faut. De plus, elle entraînera un coût important qui se traduira par des déficits. Les politiques du gouvernement seront destructrices pour l'économie du Canada. Ces politiques économiques destructrices créeront un énorme fardeau pour nos enfants, nos petits-enfants et même nos arrière-petits-enfants.
Ce modeste allégement fiscal ne suffira pas à stimuler l'économie, pas plus que jeter de l'argent à la classe moyenne ne stimule la croissance. Cela ne contribue pas à créer des emplois. Nous n'avons rien vu de la part du gouvernement qui soutiendra l'innovation, pour permettre aux entreprises de prendre de l'expansion, ni quoi que ce soit qui contribuera à créer des emplois pour les Canadiens.
Nous savons toutefois que la création d'emplois n'est pas une priorité absolue pour le gouvernement libéral. Depuis son arrivée au pouvoir, le Parti libéral a dépensé et promis des milliards de dollars à l'extérieur du Canada, il a passé du temps ici à la Chambre à abroger des lois qui assuraient une plus grande transparence des syndicats, mais il n'a pas créé un seul emploi ici, au Canada.
Quand nous étions au pouvoir, nous, de ce côté-ci de la Chambre, avons pris notre travail au sérieux et nous savions quoi faire pour créer des emplois, rétablir l'équilibre budgétaire et créer un régime fiscal plus équitable. En 10 ans au pouvoir, nous avons éliminé le déficit et avons continué d'améliorer l'intégrité et l'équité du régime fiscal, tout en refusant d'augmenter les impôts. Voilà les mesures que le gouvernement devrait adopter, au lieu d'une baisse d'impôt coûteuse qui bénéficie davantage aux députés qu'aux Canadiens de la classe moyenne.
Deuxièmement, il y a la récupération concernant le compte d'épargne libre d'impôt. Quelques jours après le discours du Trône, mon bureau a reçu un appel d'une personne âgée qui demandait mon aide afin de tout faire pour que le gouvernement libéral ne réduise pas le plafond des contributions à son principal outil d'épargne. Cette femme, soit dit en passant, n'avait pas un revenu élevé.
Contrairement à ce que le gouvernement libéral voudrait faire croire aux Canadiens, le CELI est un instrument très efficace pour tous les Canadiens, jeunes et vieux. Les députés n'ont pas besoin de me croire sur parole. Ils n'ont qu'à consulter les experts du monde des affaires qui soulignent l'utilité de la hausse du maximum des cotisations à un CELI. Voici ce qu'en dit l'actuaire en chef d'une société de gestion des ressources humaines très respectée: « Je pense que c'est une mesure vraiment bonne pour assurer la sécurité de la retraite en général. » Qui a prononcé ces paroles? C'est l'actuaire en chef de la société torontoise de gestion des ressources humaines Morneau Shepell. J'invite le à parler à ses anciens collègues des avantages du CELI et de la hausse de la limite des cotisations pour toutes les familles.
Le gouvernement libéral rétorquera que seul le premier centile des contribuables canadiens, dans l'échelle des revenus, pourra bénéficier des CELI et que son projet de hausse du maximum des cotisations obligatoires au Régime de pensions du Canada sera plus bénéfique pour les Canadiens. Pourtant, 60 % de ceux qui versent la somme maximale dans un CELI gagnent moins de 60 000 $ par année. Je le répète à l'intention de mes collègues députés: 60 % des Canadiens qui ont versé la somme maximale permise dans un CELI avaient un revenu inférieur à 60 000 $ par année. Il va sans dire que ces personnes ne figurent pas dans le premier centile de l'échelle des revenus, au Canada.
Je reviens à mon argument initial sur la différence entre les deux partis. De ce côté-ci de la Chambre, nous faisons confiance aux Canadiens pour gérer leur propre argent. Nous savons que c'est notre travail de trouver des moyens d'aider les Canadiens à épargner en vue de leur retraite et de faire en sorte que ce soit avantageux pour eux de le faire. Les libéraux, eux, ont décidé qu'ils savent ce qui est mieux et que les Canadiens n'ont pas leur mot à dire dans la façon dont leur argent est investi pour leur retraite.
Je demande humblement, au nom des électeurs de ma circonscription, que le gouvernement libéral abandonne son plan boiteux et qu'il mette plutôt en place des mesures qui permettront de réduire les impôts de la classe moyenne et non de réduire le plafond de cotisation au CELI. Laissons les Canadiens garder une plus grande part de leur argent afin qu'ils puissent l'investir et le dépenser judicieusement pour stimuler l'économie. Nous n'avons pas besoin de nous endetter davantage et de payer plus d'intérêt.
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Monsieur le Président, je commencerai par réfuter certains points, car dans le cadre du débat d’aujourd’hui il a été question d’inégalité au Canada, et la députée de a même parlé d’une véritable crise au Canada à cause des inégalités. Il nous faut passer les faits en revue quand nous parlons d’inégalité. Honnêtement, le projet de loi nous mène dans la mauvaise direction.
Pourtant, au cours des 10 dernières années, pendant que nous étions au pouvoir, nous avons beaucoup fait pour corriger les inégalités, et les chiffres le prouvent bien. Comme je l’ai dit, au début de notre mandat nous avons réduit la TPS, une taxe que tous les Canadiens doivent payer. Nous avons aussi abaissé le taux d’imposition marginal le plus faible. L’approche adoptée par le gouvernement actuel est diamétralement opposée.
Selon moi, la meilleure façon de mesurer l’inégalité consiste à examiner ce que l’on appelle l’« élasticité intergénérationnelle du revenu », soit la capacité de passer d’une catégorie de revenu à une autre entre générations. En d’autres mots, quelles sont les chances que quelqu’un ait un niveau de vie supérieur ou inférieur à celui de ses parents.
Je renvoie les députés à un document rédigé par Miles Corak, de l’Université d’Ottawa. Si nous prenons les données sur l’élasticité intergénérationnelle du revenu, il est évident que le Canada fait très bonne figure en matière d’égalité: il obtient une note de 0,19, ce qui est excellent. Nous venons au quatrième rang dans le monde, loin devant le Royaume-Uni, la France, l’Italie et des pays dont le système social est fort différent du nôtre. Nous sommes aussi mieux placés que les États-Unis. De fait, une combinaison de facteurs favorisent l’égalité au Canada. Je dirais même que notre situation découle de la combinaison de certains programmes sociaux nécessaires dans des domaines comme l’éducation et les soins de santé, mais aussi de perspectives économiques et, au cours des 10 dernières années, d’une réglementation limitée mais efficace des entreprises et des faibles taux d’imposition des entreprises. Ce climat était propice à l’égalité. Les députés peuvent bien parler de situation de crise au Canada en matière d’inégalité, mais les statistiques montrent que sur le plan de l’élasticité intergénérationnelle du revenu, le Canada jouit d’une situation enviable à l’heure actuelle.
J’ajouterai, et ici je partage l’opinion de nos collègues du NPD, que le projet de loi ne corrige pas les inégalités parce qu’il réduit les impôts pour certaines catégories de contribuables, mais pas pour les autres. De nombreux Canadiens à faible revenu ou à revenu moyen n’en tireront aucun avantage.
Je crains que le projet de loi ne vienne réduire à néant certaines promesses des libéraux. Il est contraire à des promesses électorales claires du Parti libéral, qui s’était engagé envers deux catégories clés dans le domaine fiscal. Il avait promis de faire trois déficits raisonnables de 10 milliards de dollars, d’équilibrer le budget par la suite et de veiller à ce que toutes les modifications du régime d’imposition soient sans incidence sur les recettes. Les libéraux avaient aussi promis de réduire les impôts pour, comme ils le disaient eux-mêmes, la classe moyenne et ceux qui aspiraient à joindre ses rangs, et à éponger le coût de ces réductions d’impôt au moyen de hausses des impôts des Canadiens les mieux nantis. Il est évident que le projet de loi ne tient aucun compte de ces engagements.
Pour ce qui est de la promesse libérale de faire seulement trois modestes déficits de 10 milliards de dollars, d’équilibrer le budget par la suite et de veiller à ce que toutes les modifications du régime fiscal soient sans incidence sur les recettes, nous savons maintenant que les déficits prévus ont considérablement augmenté depuis les élections, et qu’avant même d’engager de nouvelles dépenses nous aurons un déficit de 18,4 milliards de dollars pour l’exercice 2016-2017 et de 15,5 milliards de dollars en 2017-2018. Là encore, aucune nouvelle dépense n’entre en compte.
Voici ce que le a déclaré à ce sujet:
Un gouvernement moins ambitieux pourrait croire que ces conditions justifient l'inaction, les compressions ou la prudence excessive. Toutefois, notre gouvernement croit fermement que le ralentissement économique rend notre plan de croissance économique encore plus pertinent aujourd'hui qu'il y a quelques mois.
Laisser des coffres vides à la prochaine génération constitue selon moi une façon bien étrange de faire preuve d'ambition. Mesurons plutôt notre ambition par ce que nous allons léguer, et non prendre, aux générations futures.
Le a soutenu que le Canada peut se permettre des déficits aussi importants étant donné le faible ratio de la dette fédérale par rapport au PIB. Il est vrai que le gouvernement précédent a laissé au Canada un faible ratio dette-PIB. En fait, le ratio était plus faible à notre départ qu'à notre arrivée au pouvoir. Signalons cependant que le ratio des dettes fédérales, provinciales et municipales combinées par rapport au PIB a atteint un niveau alarmant, bien au-delà de la barre des 90 % et comparable à celui enregistré aux États-Unis et au Royaume-Uni.
En fait, nous n'avons pas du tout la marge de manoeuvre nécessaire pour accuser de gros déficits inconsidérés. Évidemment, ce sont en grande partie les énormes déficits et dettes de l'Ontario qui haussent le ratio dette-PIB. Les politiques du gouvernement de Kathleen Wynne que l'actuel gouvernement semble vouloir imiter, malheureusement, ont fait de cette province l'emprunteur infranational le plus endetté au monde. Il ne faut pas que le gouvernement fédéral s'engage dans la même voie. L'ensemble des dettes fédérales, provinciales et municipales nous accable déjà considérablement.
Le projet de loi apporte au régime fiscal des modifications qui entraîneront des coûts importants pour le Trésor. Parce qu’il ne tient pas compte de l’utilité des comptes d’épargne libres d’impôt, il entraînera aussi des coûts importants pour l’économie. Le projet de loi limiterait les comptes d’épargne libres d’impôt et réduirait certains impôts tout en en relevant certains autres, mais il aura une incidence sur les recettes. D’après le directeur parlementaire du budget, il en coûtera au Trésor 1,7 milliard de dollars par année. Il est clair que le gouvernement actuel ne s’en tiendra pas à sa promesse de déficit annuel de 10 milliards de dollars. Les libéraux n’ont aucun plan sérieux pour équilibrer le budget à partir de la quatrième année. Les changements qu’ils envisagent pour le régime fiscal ne seront pas sans incidence sur les recettes, et selon les prévisions ils augmenteront le ratio de la dette au PIB, plutôt que de le réduire. Au cours des quatre prochaines années, il est prévu que les libéraux augmenteront la dette plus que nous ne l’avons fait en 10 ans. Ils augmenteront le ratio de la dette au PIB. Ils le feront non pas en raison d’une crise financière, mais parce qu’ils considèrent inutile de planifier pour les générations à venir. Ils dépensent aujourd’hui sans aucun égard pour l’avenir, et ils font déjà fi de leur engagement budgétaire initial.
Les libéraux avaient aussi promis de réduire les impôts de la classe moyenne et de ceux qui aspiraient à rejoindre ses rangs. Les détails sont sans rapport aucun avec cet engagement. Le gouvernement propose simplement une modeste diminution d’impôt pour ceux qui ont un revenu annuel de 45 000 $ à 90 000 $. Les personnes qui gagnent moins que 45 000 $ ne recevront rien. Les familles dont le revenu combiné s’approche des 90 000 $ par année pourraient bien ne rien toucher non plus. Peu importe que ces personnes considèrent ou non qu’elles font partie de la classe moyenne ou aspirent ou non à rejoindre les rangs de ce groupe, elles perdront au change. Même les particuliers qui paient le moins d’impôts pourraient voir leur situation se détériorer, en raison des autres changements que le gouvernement actuel apportera au compte d’épargne libre d’impôt.
Les personnes qui profiteront le plus des nouvelles mesures, comme certains l’ont signalé, seraient celles dont le revenu annuel est supérieur 90 000 $, et peut-être les familles dont le revenu combiné avoisine les 200 000 $ par année. C’est le résultat que produiront ces changements. En tant que député, je sais que je suis bien rémunéré, et ma conjointe, qui exerce la médecine à temps partiel, est tout aussi privilégiée. Avec nos deux revenus, qui représentent chacun moins de 200 000 $ par année, nous faisons partie du groupe qui bénéficiera le plus des changements proposés. Mais il faut bien reconnaître que les députés et les sénateurs n’ont pas besoin de réductions d’impôts. Les Canadiens ont besoin de ces réductions d’impôts — les membres de la classe moyenne, qui travaillent fort — et ceux qui aspirent à intégrer ce groupe. Tous les beaux discours ne changeront rien aux effets concrets qu’aura le projet de loi. En abaissant la cotisation admissible au compte d’épargne libre d’impôt, les libéraux font du tort aux Canadiens qui ont le plus besoin d’aide.
Voici les vrais chiffres sur le compte d'épargne libre d'impôt. Plus de 65 % des titulaires de CELI gagnent moins de 60 000 $ par année. Près de la moitié des titulaires gagnent même moins de 40 000 $. Plus de la moitié des gens qui versent le maximum autorisé dans leur CELI gagnent moins de 60 000 $ par année. Pour les besoins de leur baisse d'impôt, les libéraux font comme si les gens qui gagnent plus de 90 000 $ par année faisaient partie de la classe moyenne, mais quand vient le temps de parler du compte d'épargne libre d'impôt, ils considèrent que ceux qui gagnent moins de 60 000 $ par année sont riches. Tout un paradoxe. Pourquoi annuler des avantages dont profitent ceux qui gagnent moins de 60 000 $ si c'est pour se montrer généreux avec ceux qui en gagnent plus de 90 000?
Je le répète: ce projet de loi fait voler en éclats les engagements électoraux des libéraux. Ces derniers ont promis de faire trois déficits modestes — 10 milliards de dollars —, puis de revenir à l'équilibre budgétaire par la suite. Ils ont surtout promis que leurs modifications fiscales n'auraient aucune incidence sur les recettes. C'était n'importe quoi et c'est toujours n'importe quoi. Les libéraux ont promis de baisser les impôts des contribuables de la classe moyenne et de ceux qui aspirent à en faire partie, pour reprendre leur propre expression, et de financer ces baisses d'impôt en imposant davantage les Canadiens à revenu élevé. Il suffit encore une fois de regarder les chiffres pour constater que c'est n'importe quoi.
Les députés de ce côté-ci de la Chambre, les conservateurs, ont des convictions. Nos collègues du NPD aussi. Nous tenons à nos convictions et nous tâchons de les faire valoir. Le gouvernement libéral, lui, a déjà prouvé qu'il ne fait à peu près aucun cas de sa plateforme électorale. Les libéraux ont rompu plus de promesses en 4 mois que nous en 10 ans. Ils devraient avoir honte.
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Monsieur le Président, j'interviens à la Chambre aujourd'hui pour parler du projet de loi , Loi modifiant la Loi de l'impôt sur le revenu, ou, comme je l'appelle, la prétendue diminution d'impôt des libéraux.
J'aurais beaucoup de choses à dire sur ce projet de loi. Pour commencer, la diminution d'impôt, qui paraît bien dans un communiqué de presse, n'est rien de plus qu'une simple manoeuvre de relations publiques. Je tiens tout d'abord à souligner que cette mesure s'inscrit dans toute une série de promesses libérales non tenues. Je me souviens des chauds mois d'été — c'était fort agréable — et du début d'une longue campagne électorale. Les libéraux avaient promis notamment de mettre en place un nouveau plan d'allégement fiscal qui bénéficierait à la classe moyenne et qui n'aurait aucune incidence sur les recettes, car les riches subiraient une hausse d'impôt. Les riches étaient définis comme ceux qui gagnent 200 000 $ ou plus par année. Cependant, ô surprise, le plan en question aura une incidence sur les recettes. En fait, il coûtera aux contribuables canadiens bien au-delà de 1 milliard de dollars par année, et ce, année après année.
Le ministre des Finances lui-même a admis que le plan va créer un énorme manque à gagner de 1 milliard de dollars par année. C'est le responsable du ministère des Finances lui-même qui le dit. Qui plus est, selon un rapport du directeur parlementaire du budget, le coût devrait plutôt être de l'ordre de 1,7 milliard de dollars par année, ce qui ajoutera près de 9 milliards de dollars à la dette au cours des 6 prochaines années. Cette promesse non tenue prouve que le plan du gouvernement était grossièrement erroné. De toute évidence, les libéraux n'ont pas la bosse des mathématiques.
Ce plan fiscal ferait complètement disparaître l'excédent de 1 milliard de dollars que l'ancien gouvernement conservateur a laissé, comme le confirme La revue financière de Finances Canada. Je suis habituellement favorable aux baisses d'impôt, mais ce qu'on offre aux Canadiens, c'est une future augmentation d'impôt. On accepte de plonger le pays dans un déficit pour financer une baisse d'impôt. En empruntant des fonds pour financer cet allégement fiscal, le gouvernement réduit légèrement ce que paient actuellement les contribuables, mais il prépare en échange une future augmentation d'impôt. Cette augmentation sera supérieure à la petite réduction dont les gens profitent actuellement. C'est comme si on empruntait de l'argent à la banque et qu'on considérait ces fonds comme un revenu. Ce n'en est pas un. Les intérêts à payer sur les fonds empruntés pour générer un déficit de 9 milliards de dollars au cours des 6 prochaines années représentent des millions et des millions de dollars qui s'ajouteront à ce que le gouvernement doit déjà et que les contribuables devront rembourser.
Cette réduction d'impôt n'a tout simplement aucun sens. Pourquoi payer un peu moins maintenant pour subir une plus forte hausse plus tard? Dans le monde des libéraux, c'est parce que cela fait bien paraître le gouvernement. Cela lui permet de donner l'impression qu'il fait économiser de l'argent aux Canadiens alors que, en réalité, il refile la note aux futurs contribuables. Cette prétendue réduction d'impôt pour la classe moyenne équivaut à une économie de quelques sous par jour pour les contribuables qui se situent au bas de l'échelle des revenus et représente la somme astronomique de 3 $ par jour pour ceux qui se trouvent au sommet.
Qu'offre-t-elle aux contribuables qui gagnent moins de 45 000 $ par année? Rien. Elle n'apportera absolument rien aux 17 millions de contribuables qui touchent moins de 45 000 $ par année. Les deux tiers des personnes qui produisent une déclaration de revenus n'obtiendront rien du tout de cette réduction d'impôt. Cette mesure profitera à 338 députés, mais pas aux particuliers dont le revenu annuel est inférieur à 45 000 $. Je ne suis pas souvent d'accord avec mes collègues du NPD, mais, comme eux, je me demande comment le gouvernement libéral a pu oublier les 66 % de la population qui gagnent moins de 45 000 $ par année et qui n'obtiendront de cette réduction d'impôt rien d'autre qu'une augmentation de la dette. Ce n'est pas une réduction d'impôt pour la classe moyenne assumée par le 1 %. C'est simplement un discours creux et empreint de cynisme utilisé par les libéraux à des fins électoralistes.
Ce n'est pas seulement que cet allégement fiscal est une fiction; c'est beaucoup plus que cela. Le projet de loi amoindrirait le véhicule d'épargne qui permet aux personnes à revenu faible ou moyen d'améliorer leur sort. Il ferait passer de 10 000 $ à 5 500 $ le plafond des cotisations aux comptes d'épargne libre d'impôt. Les autres députés conservateurs et moi comprenons l'importance de l'épargne et des investissements. Franchement, notre système fiscal dissuade souvent les personnes de la classe moyenne inférieure d'économiser. Des intérêts et d'autres revenus issus de l'épargne retourneraient dans l'assiette fiscale où le gouvernement peut ponctionner généreusement les revenus.
La limite de 5 500 $ par année était équitable, puis il était équitable de la hausser à 10 000 $ par année. Les personnes ayant un revenu faible ou moyen pouvaient épargner sans craindre que le fisc vienne leur faucher les intérêts et les gains issus de la hausse du cours des actions. Doubler le plafond des cotisations aux CELI donnait la chance à ceux qui se trouvent au bas de l'échelle économique d'en faire l'ascension. Mais les libéraux n'ont certainement pas l'intention de s'encombrer d'un programme qui est bon pour les Canadiens s'ils ont besoin de le miner pour faire de la petite politique partisane à leur avantage.
Je voudrais vous lire un extrait du site Web du Parti libéral, où l'on trouve encore les éléments de la plateforme électorale des libéraux concernant les CELI. Il y est écrit que doubler la limite des CELI fait partie des « allégements fiscaux [accordés] aux mieux nantis » et qu'il s'agit d'une « mesure qui ne vient pas en aide à la classe moyenne ». Pourtant, 73 % de ceux qui ont versé le montant maximal dans leur CELI en 2013-2014 gagnaient moins de 80 000 $ par année. Soixante pour cent d'entre eux gagnaient moins de 60 000 $ par année.
Que dire de l'ignoble 1 % de contribuables qui, selon les libéraux, ont le plus bénéficié des CELI? Seuls 5 % de ceux qui ont cotisé le maximum à leur CELI faisaient partie de ce méprisable 1 %.
Le gouvernement tente de rendre la tâche plus difficile aux Canadiens qui veulent épargner pour l'avenir. Avec le projet de loi , les libéraux disent maintenant que les personnes de la classe moyenne devraient payer plus d'impôt sur l'argent qu'elles épargnent. Plutôt que de donner aux travailleurs à faible revenu et aux travailleurs de la classe moyenne la liberté d'épargner jusqu'à 10 000 $ par année, les libéraux disent que 5 500 $ suffisent. Si une personne peut économiser davantage, c'est forcément parce qu'elle est assez riche pour payer plus d'impôt; or, 60 % des Canadiens qui ont cotisé le maximum à leur CELI gagnent moins de 60 000 $ par année. Peu importe. On leur dit que c'est un allégement fiscal pour les riches et qu'ils ne peuvent donc pas accumuler plus d'économies libres d'impôt.
Cela a touché un grand nombre de Canadiens qui misent sur ces comptes d'épargne pour planifier leur avenir: les étudiants qui épargnent pour leurs études, les couples qui épargnent en vue de fonder une famille ou de verser une mise de fonds sur une maison; les entrepreneurs qui épargnent pour une entreprise; les parents qui épargnent pour leurs enfants et, surtout, les personnes âgées qui épargnent pour avoir plus d'économies à la retraite. Ces changements rendront la vie moins abordable aux Canadiens qui tentent d'économiser pour les années où ils seront vulnérables. Ce sera l'héritage libéral: avoir enlevé aux Canadiens la possibilité d'accroître leur avoir.
Ce projet de loi est l'incarnation de l'idéologie libérale: des impôts élevés, une dette élevée et des déficits élevés. Il met en relief le manque de connaissances du gouvernement actuel en matière de finances. Pour les libéraux, la dette et le déficit sont de bonnes choses, tout comme l'augmentation des impôts des contribuables. C'est tout à l'opposé de ce qu'a fait le gouvernement conservateur précédent.
Sous notre direction, le Canada était prospère et sa classe moyenne était la mieux nantie au monde. Le Canada était un havre de stabilité dans un monde agité. Nous avions une fière tradition d'équité fiscale et de réduction des impôts. Lorsque le gouvernement conservateur était au pouvoir, il a réduit les impôts plus de 140 fois, ce qui a ramené le fardeau fiscal fédéral à son niveau le plus bas en 50 ans. Pour mettre les choses en perspective, les Maple Leafs remportaient encore des coupes Stanley la dernière fois que le fardeau fiscal a été aussi faible. Pour y parvenir, nous avons adopté des mesures ciblées et responsables. Nous nous sommes assurés de réduire les impôts pour de bon. On ne peut pas en dire autant du gouvernement libéral actuel, qui réduit les impôts aujourd'hui pour faire payer davantage plus tard.
Dans l'ensemble, ce projet de loi est tout simplement irresponsable. Il élargirait davantage le trou dans notre budget, il creuserait davantage la dette pour les générations à venir et il coûterait davantage aux Canadiens à la longue. Il enlèverait aussi aux Canadiens la liberté économique d'épargner et d'investir leur argent durement gagné qui est déjà imposé, et ce, à l'abri du fisc.
Pour ces raisons, je ne voterai pas en faveur du projet de loi.
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Monsieur le Président, j'aimerais pouvoir dire que c'est un plaisir pour moi de prendre parole aujourd'hui pour parler de cette mesure législative. Malheureusement, ce n'est pas le cas, mais il est important de faire valoir certaines opinions, soit celles des gens de ma circonscription à qui j'ai parlé pendant la campagne électorale.
Lorsque je faisais du porte-à-porte dans les diverses collectivités, les gens m'ont dit qu'ils voyaient le compte d'épargne libre d'impôt comme un outil ingénieux qui nous permettra de nous éloigner des régimes à prestations déterminées et grâce auquel ils pourront économiser pour la retraite.
Nous avons pu constater que, depuis qu'il est au pouvoir, soit près de 150 jours, le gouvernement a rompu promesse après promesse, mais voilà une promesse que j'aurais souhaité qu'il ne respecte pas.
J'ai réfléchi à la façon dont certaines décisions ont été prises par l'équipe chargée de la campagne libérale. Je me suis imaginé que, lorsque l'avion libéral survolait Sault Ste. Marie, le chef libéral a constaté qu'aucune promesse n'était prévue pour Winnipeg. Or, il promettait quelque chose à chaque endroit où il se rendait. Un membre du personnel brillant aurait affirmé: « Accordons une réduction d'impôt à la classe moyenne. » Personne ne sait vraiment ce qu'est la classe moyenne, et j'y reviendrai dans un instant.
Un autre membre du personnel aurait rétorqué: « Mais cela coûtera beaucoup d'argent. Comment compenserons-nous cette perte de revenus? » Le chef libéral aurait alors déclaré: « Eh bien, nous augmenterons légèrement les impôts des hauts salariés, puis nous annulerons la promesse de faire passer le plafond de cotisation au CELI à 10 000 $ pour le ramener à 5 000 $. Ainsi, la réduction d'impôt ne devrait avoir aucune incidence sur les recettes. »
Bien sûr, nous avons constaté à la Chambre que cette réduction n'est pas sans incidence sur les recettes. C'est une promesse qui a été rompue. C'est une promesse irréfléchie, et il nous faudra maintenant en payer le prix.
Ce que les habitants de ma circonscription souhaitent, c'est une planification logique à l'avenir. Ils ne veulent pas de programmes élaborés sur le dos d'une serviette de table. Malheureusement, nous avons trop vu d'exemples de ce genre de la part du gouvernement actuel.
J'aimerais parler de ce nouveau terme qu'ont adopté le et le : la classe moyenne. Lorsque ce dernier a comparu devant le comité des finances de la Chambre des communes, je lui ai demandé de nous définir la classe moyenne comme il l'entend. Il n'a pas répondu, et je pense que les libéraux ne savent pas de quoi ils parlent quand ils parlent de la classe moyenne.
J'ai demandé au ministre des Finances à quelle classe j'appartiens si je ne fais pas partie de la classe moyenne. J'appartiens à la classe inférieure, à la classe supérieure? Que suis-je si je ne suis pas de la classe moyenne? Je demande au gouvernement de commencer à définir certains des termes qu'il emploie, parce qu'il n'y a pas de système de classes au Canada. Notre système nous permet de travailler et d'améliorer notre niveau de vie. Je fais partie de ceux qui sont offusqués chaque fois qu'on parle de « classe moyenne » comme si certains Canadiens auraient une plus grande valeur que d'autres. C'est un des problèmes que j'ai avec de tels projets de loi que l'on présente pour plaire à un segment de l'électorat.
Nous savons tous que le CELI a connu un succès incroyable. De ce côté-ci de la Chambre, nous avons essayé de faire comprendre à nos collègues qu'environ 11 millions de Canadiens cotisent d'une manière ou d'une autre à un CELI. J'oserais même dire que, si le gouvernement acceptait de ne pas toucher à l'engagement que nous avions pris d'en porter le plafond de cotisation à 10 000 $ et qu'il allait même jusqu'à envisager de le hausser à son tour un de ces jours, ils seraient encore plus nombreux à y cotiser, et nous ne serions pas aux prises avec le problème qui commence à toucher la génération du baby-boom, celui du passif non capitalisé des régimes de retraite.
Je m'adresse maintenant aux députés qui sont ouverts à la réflexion: nous serons très bientôt appelés à voter, et j'en appelle à mes deux collègues de Calgary, le député de et celui de , qui est aussi . Je sais tout ce qu'ils ont dû endurer comme remontrances depuis quelques semaines parce qu'ils ont accepté de plier l'échine et de voter contre le pipeline Énergie Est.
Au moment du vote, lorsque le Président demandera à la Chambre qui s'oppose à la motion, ce sera une bonne occasion pour le député de de voter comme le souhaitent ses électeurs, et non comme le lui dicte le whip.
J'ai aussi eu de nombreuses discussions avec le . Je connais très bien sa circonscription. Beaucoup de mes connaissances y vivent et je sais pertinemment que ces gens sont en faveur de la hausse du plafond de cotisation annuel au CELI.
Voici une bonne occasion pour le de lever la main et de dire qu'il a probablement fait une erreur en n'appuyant pas la motion des conservateurs sur le projet Énergie Est et qu'il veut maintenant voter selon la volonté de ses électeurs. Je mets au défi les députés de Calgary, et j'espère qu'ils le relèveront ce soir ou lors de la tenue du vote.
J'aimerais revenir sur l'idée de l'épargne. Il a été bien établi que nous sommes dans une situation où beaucoup trop de gens sont trop endettés et beaucoup trop peu de gens épargnent en vue de leur avenir. En tant que gouvernement, en tant que législateurs, nous devons nous assurer d'avoir en place un mécanisme pour le tiers des Canadiens qui souhaitent épargner en vue de leur avenir plutôt que de se fier à un régime de retraite non capitalisé qui pourrait ou non être là. À mesure que vieillit la génération des baby-boomers, il n'y a aucune raison de douter du succès du compte d'épargne libre d'impôt si nous l'entretenons bien. Porter la limite de cotisation à 10 000 $ était une première étape positive. J'encourage fortement les députés d'en face qui disent appuyer le compte d'épargne libre d'impôt à saisir cette occasion pour montrer à leur chef ainsi qu'au que nous devons avoir en place des programmes qui permettront aux Canadiens de prendre certaines décisions eux-mêmes.
L'une de mes préoccupations, si l'on réduit le programme des comptes d'épargne libre d'impôt, c'est que cela fera en sorte que les petites entreprises devront cotiser un plus gros montant au Régime de pensions du Canada. Les retraités auront moins de possibilités, moins de capacité de gérer leurs fonds de retraite. C'est une approche malavisée que ce plan propose.
Sur ce, j'invite quelques ministériels à indiquer au que le projet de loi est mauvais. Je ne l'appuierai pas.
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Monsieur le Président, le projet de loi est un sujet très intéressant. Je viens d'une circonscription fortement rurale, mais qui est également l'une des rares circonscriptions du Canada où se trouvent deux usines d'automobiles qui ne sont aucunement liées. Par conséquent, ses habitants représentent un vaste échantillon de Canadiens. Quand on demande ce qu'est un revenu moyen, personne ne semble connaître la réponse, mais on s'entend toujours pour dire que c'est quelqu'un qui gagne 10 000 $ de plus que soi. Le problème, quand on parle de ce que l'on fait pour aider les gens qui gagnent un revenu moyen, c'est qu'il n'y a pas de véritable définition du concept.
Il est question des mesures mises en place par le gouvernement conservateur, et je pense que vous étiez là, monsieur le Président, quand nous avons réduit la TVH de 7 % à 6 %, puis à 5 %. Je pense que les députés conviendront que tout le monde en a profité.
Le changement qui est proposé ne devait pas avoir d'incidence sur les recettes. Cela signifie que si l'on prend à Pierre pour donner à Paul, il n'en coûte rien à Marie qui se trouve entre les deux. Il se trouve que les libéraux ont abandonné cette promesse et que, selon le directeur parlementaire du budget, les modifications prévues dans le projet de loi coûteraient 8,9 milliards de dollars aux Canadiens au cours des six prochaines années.
Les députés savent que, lorsque les gouvernements accumulent une dette et que l'économie se porte assez bien, comme en ce moment — elle est fragile, mais elle est toujours en croissance —, ils ne remboursent pas automatiquement cette dette. Ce n'est pas comme pour un prêt hypothécaire, lorsque nous achetons une maison et que nous comptons rembourser l'emprunt dans un certain délai. La dette publique finit toujours par être remboursée par la ou les générations suivantes. En y regardant bien, je me rends compte que nous refilons cette dette non seulement à mes petits-enfants, mais aussi à leurs héritiers. Les dettes que nous accumulons maintenant sont très importantes.
Les libéraux n'ont pas montré en quoi, concrètement, alourdir la dette pour offrir un avantage minime à certains — tellement qu'ils ne pourraient rien en garder — serait bénéfique pour l'économie. Tout ce que nous savons, c'est que nous alourdirions la dette de 8,9 milliards de dollars. Cela n'a aucun sens.
Les bons citoyens d'Oxford — les agriculteurs, les travailleurs des chaînes de montage d'automobiles, les pompiers, les policiers et les enseignants — font-ils partie de la classe moyenne? Je ne le sais pas, mais ils craignent que ces dettes soient refilées à leurs enfants et à leurs petits-enfants. Il nous faudrait plus de transparence relativement à cette mesure.
Lorsque nous avons dit que nous ferions passer la TPS de 7 % à 6 %, puis à 5 %, tout le monde saisissait bien notre intention. Il était facile de comprendre que tout le monde allait payer moins de taxe. Nous étions conscients que l'argent issu des prélèvements fiscaux n'appartient pas au gouvernement, mais au peuple. Il ne revient pas au gouvernement de décider qu'il doit prendre de l'argent dans les poches des contribuables pour le dépenser n'importe comment. L'argent doit servir aux fonctions de l'État.
Malheureusement, dans ce cas, nous n'en sommes plus là. On nous propose d'engloutir des milliards de dollars, et je ne suis pas certain qu'on ait calculé encore ce qu'il nous en coûtera au total. Certains économistes disent que les déficits totaliseront 150 milliards de dollars pendant le mandat des libéraux. C'est beaucoup d'argent.
Nous venons de sortir de la pire récession qu'ait traversée l'économie canadienne depuis la Grande Dépression, et nous en connaissons le coût monétaire élevé. Le déficit a augmenté et la dette aussi. Pourtant, nous avons légué au gouvernement actuel un excédent budgétaire. Nous devrions commencer à rembourser la dette comme nous l'avons fait pendant nos trois premières années au pouvoir. Les Canadiens commencent à voir les « voies ensoleillées » promises par les libéraux se muer en sombre présage, et nous nous apprêtons à léguer une grosse dette à nos enfants, qui devront la rembourser.
On a beaucoup parlé du compte d'épargne libre d'impôt. Je sais que, quand j'en parle aux gens de ma circonscription, ils ne voient aucun avantage à en réduire la limite de cotisation. Nous n'avons pas entendu pourquoi il est si important de la réduire, autre que l'impératif de défaire tout ce que les conservateurs ont fait car c'est nécessairement mauvais. Des jeunes me disent qu'ils veulent s'en servir pour épargner en vue d'acheter une maison. Il y a une différence entre les REER et le compte d'épargne libre d'impôt. Lorsqu'une personne veut utiliser son REER pour acheter une maison, elle se retrouve simplement avec une dette de plus. Elle peut sortir cet argent, mais elle doit rembourser, sans quoi elle devra payer de l'impôt dessus.
Les jeunes qui sont assez futés — et ils sont nombreux — comprennent qu'ils peuvent verser de l'argent dans un compte d'épargne libre d'impôt. Le rendement sur l'investissement ne sera pas énorme, mais il sera là quand même. Ils pourront utiliser l'argent pour acheter une maison. Ils ne seront pas obligés de remettre l'argent dans le CELI, mais ils auront la possibilité de le faire. C'est un scénario complètement différent, alors beaucoup de personnes y songent.
De nombreuses personnes d'âge moyen songent au CELI à titre de moyen d'économiser pour la retraite. Ils ne tiennent pas à participer au nouveau régime de l'Ontario, par exemple. Le gouvernement de l'Ontario veut avoir son propre régime de pensions, quelque chose comme le RPC, mais nous ne savons pas exactement de quoi il s'agit. Ces personnes d'âge moyen ne sont pas intéressées à cela. Elles veulent épargner pour elles-mêmes, mettre leur argent de côté pour la retraite.
C'est illogique de penser qu'il serait sensé de réduire le CELI. Il ne coûte rien. Les pertes de revenu du gouvernement seraient minimes. Ce n'est qu'un affront aux personnes qui sentent le besoin de mettre de l'argent de côté.
Comme nous le savons, la majorité des gens qui mettent de l'argent de côté dans un compte d'épargne libre d'impôt sont considérés comme étant dans la moitié inférieure de la tranche de revenus. Ils n'ont pas un revenu élevé. Cela pénalise les gens qui peuvent le moins se le permettre, les gens qui aimeraient épargner pour l'avenir, qui ne veulent pas vivre dans un État providence. Ils veulent leur propre argent, l'argent qu'ils ont épargné en vue de leur retraite. Dans bien des cas, ce sont aussi des jeunes qui veulent mettre de l'argent de côté pour leurs études. Ils veulent peut-être acheter une maison ou une voiture, ou bien démarrer une entreprise.
Quand on y pense, on se demande pourquoi le gouvernement voudrait ramener le plafond à ce qu'il était. Quel mal y a-t-il à le laisser où il est? Cela pénalise les gens qui veulent épargner, mais pas les coffres du gouvernement fédéral.
Quel est l'intérêt de ce changement de cap et de l'allégement fiscal dont nous parlons aujourd'hui, et dont nous savons qu'il sera minime, puisque j'ai entendu parler aujourd'hui d'un allégement de 1 $ par jour? On ne peut même pas s'acheter un café avec un tel montant, même s'il y a actuellement une chaîne de restauration qui offre du café gratuit. Il est très difficile de voir comment un allégement de 1 $ ou 2 $ par jour pourrait faire une grande différence pour la moyenne des Canadiens. Ce n'est pas comme lorsque la TVH a été réduite. Nous savions ce que cela allait faire pour l'industrie automobile, l'industrie récréative, l'industrie du matériel et les autres.
Nous n'avons pas entendu parler des effets de cette mesure. Personne ne peut dire que nous allons voir une hausse de la productivité ou plus de débouchés pour les fabricants. Nous n'entendons rien de cela.
Cependant, ce que nous dit le directeur parlementaire du budget, et je suis sûr que tous les députés de ce côté-là de la Chambre sont maintenant d'accord avec lui, c'est que cette mesure coûtera 8,9 milliards de dollars au cours des six prochaines années. Cela ne fait que s'ajouter au déficit croissant dont nous entendons parler.
Durant la campagne, on entendait dire qu'on enregistrerait un déficit de 10 milliards de dollars. C'est là une des 300 promesses qui ont été faites. Il semble maintenant que ce chiffre ait triplé. Trente milliards par-ci, 30 milliards par-là — je sais que ce n'est qu'un chiffre et que les budgets finissent toujours pas s'équilibrer, mais on sait tous que ce sont les jeunes, nos familles, nos petits-enfants, qui l'équilibreront. Ce n'est pas juste de leur imposer un tel fardeau. C'est ce que nous faisons depuis bien trop longtemps, autant à l'échelle provinciale qu'à l'échelle fédérale.
Je viens de l'Ontario; difficile d'imaginer les sommes que nos jeunes devront verser en impôt pour payer ce que nous n'avons pas payé lorsqu'on combine la dette de l'Ontario et celle que nous accumulons. C'est totalement insensé pour la société dans son ensemble.
Je n'arrive pas à comprendre pourquoi nous serions en faveur de l'initiative voulant retirer un petit programme, le compte d'épargne libre d'impôt. Cela n'a aucun sens.
Vous avez l'air d'avoir hâte de vous lever, monsieur le Président, et je ne voudrais pas vous priver du temps dont vous disposerez lorsque vous prendrez la parole pour nous dire que nous avons terminé.
Je sais que, de ce côté-ci, nous ne comprenons pas pourquoi le gouvernement empêcherait les gens de faire des épargnes. C'est vraiment tout ce dont il est question: permettre aux gens d'épargner leur propre argent.