propose que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
Monsieur le Président, j'ai l'honneur de prendre la parole aujourd'hui pour lancer la première heure de débat sur mon projet de loi d'initiative parlementaire, le projet de loi . En bref, mon projet de loi vise à faire de la Journée nationale des peuples autochtones un jour férié national.
Mon projet de loi propose que le 21 juin soit désigné comme étant un jour pour honorer et reconnaître la culture et les points de vue uniques des Premières Nations, des Inuits, des Métis et des Indiens non inscrits, de même que leurs contributions à la société en général.
En tant que femme membre d'une Première Nation et députée de Desnethé—Missinippi—Rivière Churchill, j'interviens avec détermination au nom des collectivités de ma circonscription, mais aussi par solidarité avec les Premières Nations, les Inuits et les Métis d'un océan à l'autre. J'interviens également au nom des jeunes Autochtones qui ne sont plus parmi nous.
Il est important que les députés soient conscients du fait que mon projet de loi devait être présenté le 14 février, mais que cela a été repoussé à cause du débat exploratoire sur la situation des Autochtones dans le système de justice canadien.
La vie et la mémoire des peuples autochtones nous touchent tous de façon profonde et simple. J'invite tous les députés à prendre un moment pour réfléchir à ces influences aujourd'hui.
Un des objectifs du projet de loi est de donner de l'espoir aux communautés autochtones du Canada en désignant une journée pour reconnaître l'importance de leur vie, de leur culture et de leur influence sur la société canadienne. Mon projet de loi répond à l'un des appels à l'action de la Commission de vérité et réconciliation.
La commission a déclaré:
Nous demandons au gouvernement fédéral d'établir comme jour férié, en collaboration avec les peuples autochtones, une journée nationale de la vérité et de la réconciliation pour honorer les survivants, leurs familles et leurs collectivités et s'assurer que la commémoration de l'histoire et des séquelles des pensionnats demeure un élément essentiel du processus de réconciliation.
Rien ne pourrait être plus clair. Si nous, comme participants à la réconciliation, voulons prendre le processus de réconciliation au sérieux, il est essentiel que les députés appuient mon projet de loi. Celui-ci créerait une occasion de favoriser la participation publique et de comprendre les répercussions des problèmes critiques qui touchent les Premières Nations et la société colonisatrice, notamment les séquelles durables des pensionnats indiens, la rafle des années 1960, les questions liées au système de foyers d'accueil pour enfants, les rapports fondés sur les traités, et les femmes autochtones disparues ou assassinées.
Il ne s'agit pas de problèmes d'une époque révolue. Les enfants et les jeunes Métis n'ont pas la vie facile; ceux du Nord et des Premières Nations non plus. Leur famille et les gens de leur collectivité ont du mal à trouver du travail et à joindre les deux bouts. Sans services, les familles se retrouvent coincées dans un cycle de pauvreté et d'enfants placés en famille d'accueil.
En Saskatchewan, 87 % des enfants placés en famille d'accueil sont autochtones. Nous devons nous interroger sur l'impression que cela laisse aux enfants. Les enfants et les jeunes Autochtones, particulièrement les filles, voient-ils autour d'eux un pays qui les valorise, tant dans ses gestes que dans ses paroles? Les différents ordres de gouvernement et les personnes en position d'autorité leur font-ils savoir que leur vie est précieuse?
Gardons ces questions à l'esprit tandis que nous réfléchissons à la surreprésentation des enfants autochtones dans les familles d'accueil, aux nombreuses femmes autochtones disparues ou assassinées, et à la surreprésentation des Premières Nations, des Métis et des Inuits dans les prisons et les établissements correctionnels.
La décision rendue par le Tribunal canadien des droits de la personne il y a plus de deux ans était claire. Le gouvernement canadien a été jugé coupable de discrimination raciale à l'endroit de dizaines de milliers d'enfants des Premières Nations pour avoir systématiquement sous-financé les services fédéraux qui leur sont offerts. Le tribunal a demandé au gouvernement fédéral de prendre des mesures immédiates, à moyen terme et à long terme pour que les enfants autochtones puissent recevoir les soins auxquels ils ont droit. Ces enfants ont le droit de se sentir en sécurité et valorisés, d'être bien traités et d'avoir les mêmes possibilités que tout le monde.
Le budget de 2018 montre que le gouvernement est résolu à aider les Autochtones du Canada. L'aspect financier n'est toutefois qu'une facette du travail de réconciliation. Il faut aussi encourager les Canadiens à comprendre, en parallèle avec l'histoire du Canada, la perspective des Autochtones sur leur histoire, leur identité et l'idée de nation.
Afin de sensibiliser davantage le public et de favoriser l'appui envers le processus de nation à nation, qui est vital pour la réconciliation, mon projet de loi donne l'occasion à tous les habitants du Canada de célébrer, de reconnaître et d'honorer les contributions historiques, culturelles et linguistiques diversifiées des Premières Nations, des Inuits et des Métis.
L'adoption du projet de loi créera une occasion à l'échelle du pays non seulement de réfléchir à notre histoire, mais aussi de célébrer la culture autochtone. Mon projet de loi permettra à tous les Canadiens de s'arrêter pour réfléchir aux relations fondées sur les traités et sur d'autres ententes avec les nations autochtones. Il crée une plateforme pour que nous nous rassemblions et que nous participions tous à la conversation menant à une meilleure compréhension des défis et des possibilités dans les communautés autochtones. La progression vers la réconciliation ne peut s'obtenir que par la collaboration. Après tout, ensemble, nous sommes plus forts.
Ce n'est pas la première fois qu'il est question de la Journée nationale des peuples autochtones à la Chambre. La Journée nationale des peuples autochtones découle de consultations et de déclarations d'appui par des groupes autochtones de partout au pays. En 1982, la Fraternité nationale des Indiens, qui s'appelle aujourd'hui l'Assemblée des Premières Nations, a lancé une campagne pour que la Journée nationale des peuples autochtones deviennent un jour férié national. En 1986, le 21 juin a été proclamé Journée nationale des peuples autochtones par le gouverneur général du Canada de l'époque, Roméo LeBlanc.
Ceux qui suivent le dossier remarqueront que le 21 juin est également le jour du solstice d'été, qui revêt une importance particulière pour nombre de peuples autochtones au Canada. Maintenant désigné comme la Journée nationale des peuples autochtones, le 21 juin est un jour férié dans les Territoires du Nord-Ouest. Le Yukon en a fait un jour férié en mai dernier. Un projet de loi similaire, qui vise à mettre en place la « Loi sur le jour des Autochtones: Un pas vers la vérité et la réconciliation », a été présenté à l'Assemblée législative de l'Ontario en septembre 2017. Mon projet de loi n'est donc pas sans précédent, et ses principes ont déjà été adoptés avec succès au Canada par le passé.
L'Assemblée des Premières Nations demande depuis des années à ce que la Journée nationale des peuples autochtones soit reconnue à l'échelle fédérale. D'ailleurs, en 2016, dans le cadre de son assemblée générale annuelle, elle a adopté une résolution pour demander à ce que le 21 juin soit désigné comme un jour férié.
Ma motion a reçu l'appui du chef Bobby Cameron, de la Fédération des nations autochtones souveraines. Le Congrès des peuples autochtones a appuyé le projet de loi lorsqu'il a été présenté sous son nom d'origine. Le chef national Robert Bertrand était présent à la conférence de presse pour exprimer publiquement son appui. Les TUAC du Canada ont appuyé ce projet de loi et soulignent que la Journée nationale des peuples autochtones est reconnue comme un jour férié payé dans six conventions collectives réparties dans quatre provinces. Le Syndicat des employées et employés de la fonction publique de l'Ontario a joint sa voix à ceux qui demandent que la Journée nationale des peuples autochtones devienne un jour férié. La Vancouver Aboriginal Child And Family Services Society a parlé de la nécessité de faire de la Journée nationale des peuples autochtones un jour férié. Nous avons reçu nombre de lettres et d'appels de Canadiens, autochtones et non autochtones, qui sont favorables à ce que le 21 juin devienne un jour férié.
Malgré le précédent qui existe et l'appui non négligeable que j'ai reçu, je voudrais parler de certaines des critiques qui ont été formulées contre mon projet de loi. Les députés savent que la nature même de notre emploi nous suscite des critiques de la part des gens qui croient que nous ne faisons pas correctement notre travail. Toutefois, bien des critiques que j'ai entendues concernant ce projet de loi ont été acerbes, illogiques, injustifiées, et tout simplement racistes. Comme je suis une femme des Premières Nations du Nord de la Saskatchewan, ce genre de propos ne m'est pas étranger et je continuerai d'en entendre dans l'avenir. Trop d'Autochtones sont victimes de ce genre de commentaires au quotidien. Je crois profondément que le fait de prendre des mesures pour la réconciliation va soulager une partie de la souffrance causée par de tels discours.
Mon projet de loi a également fait l'objet de débats publics au moment où les jugements ont été rendus dans l'affaire Colten Boushie et l'affaire Tina Fontaine. S'il est vrai que les discussions publiques sur Colten et Tina ont été largement remplies d'amour et d'appels à la justice, il n'en demeure pas moins qu'elles ont été beaucoup trop emprises de haine, de fausses idées ainsi que de préjugés, et que bien trop d'individus ont été convaincus que le système avait bien fonctionné. C'est le genre de discours que tient une société colonisatrice pour continuer d'opprimer les peuples autochtones.
Les gens pourront toujours s’exprimer librement, mais si le gouvernement est résolu à changer la conversation qu’il a avec les peuples autochtones ou le langage qu’il tient à leur égard, il devra prendre des mesures pour changer également les lieux où se tiennent ces conversations. Le projet de loi que je parraine est un pas dans cette direction. En tant que gouvernement, nous ne sommes pas en mesure de modifier les sentiments et les opinions des Canadiens ou de restreindre leur expression, mais ce que nous pouvons faire ensemble, c’est changer l’environnement où se tient le processus de réconciliation.
Comme je l’ai dit, le projet de loi que je parraine crée une journée de réflexion et de célébration de l’histoire et des contributions autochtones à la collectivité. Il va plus loin en offrant à la plupart des Canadiens un jour férié pendant lequel ils pourront se joindre à leurs amis et voisins autochtones pour célébrer la culture et commémorer l’histoire de ces derniers. Le projet de loi que je parraine est une étape nécessaire pour modifier le débat public sur les peuples autochtones du pays. Il nous incombe à nous, députés, de prévoir du temps pour changer ces choses.
Nous savons tous que la Chambre a déjà prévu du temps pour que les Canadiens puissent fêter ensemble. Chaque année, les Canadiens se rassemblent le 1er juillet afin de célébrer l'histoire du pays. La plupart des gens peuvent profiter d'un congé pour fêter avec leurs voisins. Tous les ans, les Canadiens ont un congé pour fêter Noël ou pour passer du temps en famille et célébrer leur propre fête religieuse. Les Canadiens ont aussi congé le 1er janvier pour marquer un nouveau début et pour réfléchir à l'année qui commence. Ces congés constituent entre autres choses des journées de célébrations nationales.
La Chambre reconnaît aussi des journées de réflexion et de deuil qui s'inscrivent dans le cadre de l'expérience nationale. Le 11 novembre est le jour du Souvenir, au cours duquel on rend hommage aux personnes qui ont servi le Canada en temps de guerre, de conflit armé ou de paix. À la fête du Travail, les Canadiens se souviennent des travailleurs qui ont souffert dans des conditions dangereuses et qui ont permis que les droits des travailleurs fassent partie des droits de la personne.
Sur les plans de la fête et de la réflexion, mon projet de loi est conforme à la tradition des jours fériés au Canada. Évitons de nous enliser dans des débats que j'ai déjà entendus et auxquels j'ai déjà participé et qui veulent que l'ajout d'un autre jour férié soit inutile et exagéré. Le Canada est un pays complexe, rempli de gens et d'idées complexes. À bien des égards, nous avons trop de choses à célébrer et à nous rappeler, mais nous ne devons pas nous laisser distraire de l'objectif national de la réconciliation.
On dirait que ce n'est jamais le bon moment pour présenter un projet de loi qui demande une reconnaissance spéciale de la culture et de l'histoire autochtones. Pourtant, le gouvernement prétend toujours que la relation la plus importante est celle que nous avons avec les peuples autochtones. Ce même gouvernement s'est engagé, dans un esprit de guérison et de vérité, à répondre aux appels à l'action de la Commission de vérité et réconciliation. Il faut se le demander: le bon moment, c'est quand?
Si le fardeau de la réconciliation est trop difficile pour nous, en tant que pays, alors nous devons sérieusement remettre en question notre rôle de dirigeants élus du Canada. S'il est trop difficile pour le gouvernement d'appuyer pleinement la réconciliation, alors nous devons sérieusement remettre en question le gouvernement. La réconciliation n'est pas censée être une étiquette ou le titre d'un chapitre qu'un gouvernement de colonisateurs peut adopter comme symbole de progrès. La réconciliation n'est pas une promesse de jours meilleurs qu'on fait pour que la société coloniale se sente bien. La réconciliation n'est pas le fait de considérer l'indigénisation de nos institutions comme un outil pour servir l'intérêt de ceux qui détiennent déjà le pouvoir. Les Premières Nations, les Inuits et les Métis en ont assez d'attendre le bon moment. Les peuples autochtones ne peuvent plus attendre la prochaine année électorale pour recevoir une autre promesse en l'air du gouvernement.
Je demande que, en notre qualité de représentants élus, nous allions au-delà des discours préparés d'avance et que nous fassions officiellement du 21 juin la Journée nationale des peuples autochtones, un jour férié. Cela créerait une occasion de partage et de célébration, et permettrait d'amorcer un dialogue entre toutes les personnes qui vivent au Canada afin de mieux comprendre et de sympathiser avec les Premières Nations, les Inuits et les Métis. J'encourage les députés de tous les partis à considérer que ce projet de loi représente le début d'un rapprochement entre le Canada et les Premières Nations, les Inuits et les Métis.
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Monsieur le Président, je prends la parole aujourd'hui au sujet du projet de loi , qui a été présenté par la députée de .
Le projet de loi propose de modifier la Loi sur les lettres de change, la Loi d’interprétation et le Code canadien du travail afin de changer la définition de « jour férié » dans chacune de ces lois pour y inclure la Journée nationale des peuples autochtones. Cette dernière deviendrait donc un congé payé pour environ 904 000 employés du secteur privé sous réglementation fédérale. Cela représente environ 6 % de la main-d'oeuvre canadienne.
[Français]
La Journée nationale des peuples autochtones est célébrée partout au Canada depuis 21 ans. En 1996, le gouvernement du Canada, en collaboration avec les organisations autochtones nationales, a désigné le 21 juin, date du solstice d'été, comme journée de reconnaissance des peuples autochtones au Canada. C'est au moyen d'une proclamation signée par le très honorable Roméo LeBlanc, gouverneur général du Canada à l'époque, sur la recommandation du Conseil privé de la Reine pour le Canada, que cette journée a été désignée la Journée nationale des Autochtones. En 2017, le premier ministre a fait part de l'intention de son gouvernement de renommer la Journée nationale des Autochtones, qui est célébrée le 21 juin, à Journée nationale des peuples autochtones.
[Traduction]
Cette journée vise à souligner l’unicité et l’importance du patrimoine, des cultures et des contributions des Premières Nations, des Inuits et des Métis. La célébration de la Journée nationale des peuples autochtones permet de mieux comprendre et de mieux connaître notre histoire, ainsi que les traditions et les coutumes qui ont largement contribué à façonner le Canada actuel. Il s’agit de l’occasion idéale de se renseigner sur les personnes, les lieux et les événements qui font partie de notre histoire et de reconnaître l’importance de la diversité de notre magnifique pays.
[Français]
La Journée nationale des peuples autochtones est l'une des quatre journées qui constituent la période du programme Le Canada en fête. Cette série de célébrations commence le 21 juin, avec la Journée nationale des peuples autochtones, et se poursuit avec la Saint-Jean-Baptiste, le 24 juin, la Journée canadienne du multiculturalisme, le 27 juin, et la fête du Canada, le 1er juillet. Cette période met en valeur les diverses cultures du Canada. En outre, elle nous aide à rendre hommage au patrimoine et aux origines de nos prédécesseurs et de ceux qui poursuivent les efforts pour créer un Canada représentatif de tous ses citoyens, un Canada véritablement inclusif.
[Traduction]
Les célébrations de 2017 ont donné l’occasion à un plus grand nombre de Canadiens de participer à des activités aux quatre coins du pays. En fait, durant le 150e anniversaire de la Confédération, plus de Canadiens que jamais ont assisté à des activités et à des célébrations communautaires lors de la Journée nationale des peuples autochtones.
Dans le cadre du programme Le Canada en fête, le gouvernement du Canada a octroyé des fonds pour appuyer plus de 1 700 célébrations communautaires en 2017. Des activités se sont déroulées dans chaque province et territoire. De plus, des événements de grande envergure pour souligner cette journée ont eu lieu dans huit villes canadiennes et ont été diffusés grâce à un partenariat avec le Réseau de télévision des peuples autochtones ainsi qu’au moyen des médias sociaux. Un nombre sans précédent de Canadiens, soit 1,2 million, ont eu la chance d’assister à ces célébrations.
[Français]
Chaque année, une gamme d'activités est organisée, notamment des cérémonies, des expositions culturelles et des spectacles sur scène, en vue de mettre en valeur les traditions et la vision contemporaine des peuples autochtones. Des enfants et des familles participent à des activités où ils peuvent goûter aux mets, écouter les histoires et admirer l'art et le talent artistique des descendants des premiers habitants du pays.
Des cérémonies de purification traditionnelles aux concerts, la Journée nationale des peuples autochtones permet de présenter le large éventail de la culture autochtone et de nous montrer qu'elle est bien vivante et importante.
[Traduction]
Les séquelles des pensionnats indiens souillent notre passé, et nous devons saisir toute occasion de rétablir les relations entre les communautés autochtones et le reste du Canada. Comme le l'a affirmé, aucune relation n'est plus importante pour le Canada que celle avec les peuples autochtones.
En 2015, la Commission de vérité et réconciliation a publié un rapport qui contenait 94 appels à l'action visant à remédier aux séquelles laissées par les pensionnats et à faire avancer le processus de réconciliation. Le gouvernement du Canada s'est engagé à mettre en oeuvre ces recommandations, y compris l'appel à l'action no 80, qui demande au gouvernement fédéral d'établir comme jour férié, en collaboration avec les peuples autochtones, une journée nationale de la vérité et de la réconciliation pour honorer les survivants, leurs familles et leurs collectivités et s’assurer que la commémoration de l’histoire et des séquelles des pensionnats demeure un élément essentiel du processus de réconciliation.
[Français]
Dans cette optique, la députée de a proposé un projet de loi qui désignerait la Journée nationale des peuples autochtones comme jour férié payé pour une partie de la main-d'oeuvre canadienne, soit les employés du secteur privé sous réglementation fédérale.
Dans le cadre constitutionnel canadien, il s'agit de la première étape dans l'établissement d'un nouveau jour férié. Il convient de rappeler qu'afin qu'on puisse désigner cette journée comme jour férié payé pour tous les Canadiens, les conventions collectives de la fonction publique fédérale doivent être modifiées, et les provinces et territoires doivent modifier leurs lois respectives si cela n'est pas déjà fait.
Mentionnons que le 21 juin est un jour férié payé pour les résidants des Territoires du Nord-Ouest depuis 2001 et pour les résidants du Yukon depuis 2017.
[Traduction]
C'est avec plaisir que je participe au débat d'aujourd'hui et que je demande à la Chambre d'examiner avec soin toutes les conséquences possibles du projet de loi dont nous sommes saisis. Je crois que nous pouvons espérer un résultat qui correspond à l'engagement de renouveler les relations entre le Canada et les peuples autochtones par la reconnaissance des droits, le respect et la coopération, de la même manière que la désignation de la Journée nationale des peuples autochtones, il y a 21 ans, a été le produit d'un processus de mobilisation et de collaboration avec la communauté.
:
Monsieur le Président, je suis heureuse de participer à ce débat important sur le projet de loi d'initiative parlementaire de ma collègue, le projet de loi , qui vise à faire de la Journée nationale des peuples autochtones un jour férié.
Chaque année, les conservateurs soulignent fièrement la Journée nationale des peuples autochtones, tant au gouvernement que dans l'opposition. Nous avons encouragé les Canadiens à participer aux célébrations locales pour en apprendre davantage sur notre histoire et souligner l'immense contribution des peuples autochtones au Canada.
Le a affirmé que la Journée nationale des autochtones célèbre le patrimoine culturel, les réalisations et les contributions des Premières Nations, des Inuits et des Métis du Canada. La Journée nationale des peuples autochtones n'est pas considérée comme un jour férié national. Le projet de loi vise à rectifier la situation. Par conséquent, il modifierait la Loi sur les lettres de change et la Loi d’interprétation de façon à ce que le calcul du temps tienne compte du nouveau jour férié. Il modifierait aussi le Code canadien du travail de façon à inclure la Journée nationale des peuples autochtones dans la définition de jours fériés.
Nous avons entendu l'intervenant précédent déclarer qu'il ne s'agirait pas d'un jour férié pour tous les Canadiens. Dans les faits, le projet de loi toucherait 6 % de la population active. Il y a des problèmes avec les provinces et les territoires. Il est important d'indiquer très clairement que cela n'aurait pas une incidence pancanadienne.
Nous sommes acquis à l'idée de la réconciliation avec tous les peuples autochtones. La réduction de la pauvreté devrait être l'une des grandes priorités. Les Premières Nations devraient pouvoir s'attendre et ont droit à un gouvernement ouvert et transparent. Nous respectons la Journée nationale des peuples autochtones et sommes heureux qu'une telle journée ait été désignée, mais nous ne sommes pas convaincus que la création d'un jour férié fédéral soit la chose à faire.
Au fil du temps, de nombreux jours fériés nationaux se sont ajoutés, mais nous n'avons jamais étudié la possibilité d'en éliminer. Je sais que les entreprises privées s'inquiètent de plus en plus quand on leur impose de nouvelles exigences. Or, nous ne nous penchons jamais sur la question de savoir si d'autres jours fériés éventuels pourraient être plus importants que ceux qui existent déjà. Si la Chambre envisage d'appuyer une mesure de ce genre, nous devons examiner les jours fériés actuels et voir s'ils sont toujours tous pertinents.
En fait, quand on a demandé à la Bibliothèque du Parlement, une entité neutre, de se pencher sur les coûts de cette mesure pour l'économie canadienne, on nous a dit qu'aucune étude concrète ne semblait avoir été réalisée. C'est donc dire que nous allons voter sur quelque chose, ajouter quelque chose sans rien éliminer d'autre, sans bien connaître les coûts en jeu. Il s'agit ici d'un projet de loi d'initiative parlementaire qui aurait des répercussions considérables. Je pense qu'il est important que nous ayons une idée assez précise de ce qu'elles seraient.
Nous savons également que nous avons actuellement un gouvernement qui dépense beaucoup d'argent. Les libéraux dépensent plus d'argent que prévu. Le déficit sera considérablement supérieur à ce qui a été promis aux Canadiens. Les dépenses des libéraux sont hors de contrôle. Étant donné que le gouvernement dépense plus d’argent que prévu, nous devons déterminer là où il doit commencer à être raisonnable dans ses dépenses. Chose plus importante encore, il y a la question de savoir si l'on devrait éliminer un jour férié si nous envisageons d'en ajouter un nouveau. Cette question a une grande incidence sur les entreprises sous réglementation fédérale, mais la fonction publique fédérale peut aussi être touchée.
Pour en revenir à la Légion royale canadienne et à toute la question entourant le jour du Souvenir et le fait qu'il s'agisse ou non d'un jour férié, c'est très différent d'un bout à l'autre du pays. Les représentants de la Légion se sont toujours dits inquiets que le jour de congé n'encourage pas les gens à assister aux célébrations. Les représentants des Amputés de guerre du Canada ont déclaré explicitement ceci: « Nous sommes d'avis que cela ne devrait jamais être un jour férié; agir ainsi enlève la chance unique de pouvoir sensibiliser les plus jeunes aux horreurs de la guerre. »
Le 21 juin dernier, Journée nationale des peuples autochtones, j'ai eu le privilège et l'honneur de me trouver à la fois ici et dans ma circonscription. Les gens se rassemblent au parc McDonald de Kamloops — les enseignants avec leurs élèves, les parents avec leurs enfants —, et les festivités peuvent commencer. C'est toute une fête. Il s'agit en fait d'un honneur, d'une façon de souligner, à petite échelle, l'extraordinaire contribution des peuples autochtones. Plus tard dans la journée, les gens se réunissent sur la pelouse pour la suite des festivités. Il y a toujours beaucoup de monde pour cette partie-là. Les jeunes enfants, et ils sont nombreux, sont toujours particulièrement contents de prendre part à la fête.
C'est la même chose à Ottawa. Nous sommes nombreux à avoir assisté à la cérémonie du soleil levant au son de la musique inuite. Nous avons profité des célébrations et pris plaisir à regarder les danses et à écouter les chants autochtones et métis. C'était un moment de communion.
Je ne suis toutefois pas convaincue que de donner une journée de congé aux gens est le meilleur moyen de les inciter à célébrer et à honorer les peuples autochtones et à se renseigner sur eux. Je me fie encore une fois à ce qui se fait à Kamloops et dans le reste de la Colombie-Britannique. Aux bulletins de nouvelles du soir, le 21 juin, on voit que, partout au pays, les festivités battent leur plein.
Je comprends ce que ma collègue veut faire, et c'est vrai que c'est important. Je crois toutefois qu'il faut en discuter plus longuement pour voir s'il s'agit vraiment du meilleur moyen d'honorer et de célébrer les peuples autochtones ou s'il ne vaut pas mieux continuer comme nous le faisons actuellement.
J'ai aussi remarqué que, lorsque ma collègue a fait la liste des personnes qui appuient son projet de loi, elle n'a pas parlé de celles qui seraient directement touchées, à savoir les entreprises de compétence fédérale. C'est pourtant important, et il faut absolument avoir leur appui. Jusqu'ici, rien ne dit que c'est vraiment le cas.
En terminant, je rappelle que le débat que nous tenons actuellement est important. Je crois donc que nous devons tout faire pour qu'il donne de bons résultats.
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Monsieur le Président, c'est avec grand plaisir que je me lève aujourd'hui pour parler du projet de loi de ma collègue néo-démocrate. Je suis particulièrement heureuse qu'elle ait déposé ce projet de loi, car ce sujet me tient à coeur. La désignation d'une journée nationale des peuples autochtones permettrait à ceux-ci d'organiser des activités et de parler de leur culture, de leur histoire et de la façon dont ils ont influencé le pays. Toutefois, par-dessus tout, en faisant de cette journée un jour férié, on permettrait aux non-Autochtones de participer aux activités. C'est cela qui est le plus important.
Malheureusement, l'histoire autochtone est souvent mal expliquée dans nos livres d'histoire. Nous avons tous suivi des cours d'histoire à l'école, et nous avons souvent entendu la version officielle plutôt que celle qui raconte ce qui s'est réellement passé. Il y a encore bien des gens qui ne savent pas ce qui s'est passé réellement dans les pensionnats autochtones, par exemple. Il y a même des gens qui ne savent même pas que ceux-ci ont existé.
Par ailleurs, cette journée nous permettrait de nous rapprocher davantage. Il est important de comprendre la réalité des Autochtones et ce qu'ils ont vécu. Voilà pourquoi un jour férié est nécessaire, car cela permettrait aux gens de participer aux activités. Les communautés autochtones de nos circonscriptions pourront organiser des activités et inviter les gens à se joindre à eux, et comme ce sera un jour férié, les gens pourront y aller. Les gens sont heureux de pouvoir participer aux activités familiales. En faisant de cette journée un jour férié, on permettra la participation de toute la communauté.
D'ailleurs, dans le rapport de la Commission de vérité et réconciliation, on faisait valoir que la réconciliation n'était pas un problème des peuples autochtones, mais plutôt un problème canadien. Tous les aspects de la société canadienne devraient pouvoir être réexaminés, et la désignation de la Journée nationale des peuples autochtones comme jour férié, telle que prévue par le projet de loi de ma collègue, va absolument dans ce sens.
Il faut que les communautés environnantes aident les communautés autochtones à préserver leur culture. Il faut que nous en soyons partie prenante, car nous avons tous la responsabilité d'apporter notre contribution. Qu'on le veuille ou non, la culture autochtone fait partie de l'histoire de nos régions. L'Abitibi-Témiscamingue n'aurait jamais été la même sans la contribution des peuples autochtones. Notre histoire est intimement liée à ce qui s'est passé avec les Algonquins.
Quand les premiers colons sont arrivés en Abitibi-Témiscamingue, ils ont été pratiquement abandonnés. On leur a dit qu'ils auraient une terre et qu'ils devaient se débrouiller en espérant survivre à l'hiver. Sans la contribution des communautés autochtones et des Algonquins qui étaient sur place et qui ont montré aux gens à survivre et à s'adapter à cette réalité, nous ne serions pas ici aujourd'hui. Il est donc tout à fait approprié que nous célébrions cette journée ensemble. On parle ici d'un jour férié pour une nation fondatrice de notre pays. Notre pays ne serait absolument pas le même sans les peuples autochtones. Il est même probable que les premiers arrivants n'auraient pas survécu sans l'aide des peuples autochtones et que le projet aurait tout simplement été abandonné.
Quand Jacques Cartier est arrivé avec les premiers colons, si ce n'avait été des peuples autochtones, ils n'auraient probablement pas survécu. Ils seraient probablement tous morts du scorbut. Je ne peux donc pas croire qu'on ne comprenne pas que la célébration d'un moment aussi important de notre histoire mérite un jour férié. Il s'agit justement d'accroître les échanges entre les communautés, et donc de se diriger éventuellement vers une réconciliation. Cela doit être un temps d'arrêt.
Depuis quelques années, dans ma circonscription, j'ai la chance de participer à des pow-wow qui sont organisés à la mi-juin. Cela m'a permis de prendre le temps d'en apprendre davantage sur les communautés. J'en ai aussi appris sur la nourriture traditionnelle, parce qu'il y a plein de petites activités d'apprentissage sur la culture autochtone et algonquine lors des pow-wow.
Je me dis chaque fois que c'est tellement génial qu'on puisse y aller, parce qu'auparavant on hésitait un peu. Beaucoup de personnes ne savaient pas même pas si elles y étaient les bienvenues. Il y a eu des approches auprès de la communauté de Pikogan notamment. C'est d'ailleurs un des pow-wow auxquels j'ai participé. Les gens ont dit qu'ils étaient ouverts à accueillir les personnes non autochtones et que cela leur ferait plaisir. C'est aussi une occasion d'apprendre pour les gens. Par exemple, quand une plume d'aigle tombe, on prend le temps d'expliquer aux gens ce qui va passer et ce qu'il faut faire. Des centaines de personnes de ma circonscription qui ont participé à l'activité en ont appris davantage sur les peuples autochtones. Si on n'a pas cette journée fériée, ce sera difficile de mobiliser les gens pour une activité qui se passerait après l'heure du souper, un moment où on est tous débordés, un moment où on est tous à la course.
Il faut prendre le temps de s'arrêter, d'apprendre ce que les peuples autochtones ont contribué à notre société et les défis auxquels ils font face. Il faut qu'il y ait vraiment un échange entre les deux solitudes, car c'est malheureusement le cas parfois. Je pense qu'on en sortirait tous gagnants.
Je ne peux pas dire à quel point je trouve cela intéressant d'apprendre, ne serait-ce que sur le plan de la langue. En Abitibi-Témiscamingue, de nombreux cours d'eau, villes, villages et montagnes portent des noms algonquins. C'est extrêmement intéressant d'apprendre d'où viennent ces noms, pourquoi on appelle cela ainsi et ce que signifie le nom en algonquin.
Personnellement, je crois que tous les parlementaires devraient appuyer ce projet de loi, parce que cela représente vraiment une question de réconciliation entre les peuples autochtones et les communautés qui vivent sur le même territoire. Encore une fois, une journée fériée est nécessaire pour pouvoir vraiment profiter de ce moment et de ce que cela peut nous apporter.
Il y a eu trop de traumatisme dans le passé pour qu'on continue à s'isoler comme cela et à vivre en solitude. J'espère qu'on va être prêts en tant que parlementaires à accorder cette journée aux peuples autochtones pour qu'on puisse apprendre ensemble à se connaître. On a tellement avantage à apprendre à se connaître et à découvrir l'autre. On ne devrait jamais être fermé à des approches qui permettent justement cet échange.
Je recommande fortement à tous mes collègues d'appuyer ce projet de loi et de lire ce que les différentes organisations autochtones ont eu à en dire. Je crois que la majorité de ces organisations sont en faveur du projet de loi. Dans la Commission de vérité et réconciliation, il y a plusieurs éléments qui soutiennent une telle approche. J'invite donc tous mes collègues à aller lire cet excellent projet de loi, à se renseigner à son sujet et à l'appuyer.
Je remercie encore ma collègue. Elle a fait un travail extraordinaire. Je suis content de pouvoir siéger avec elle et d'échanger avec elle continuellement.
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Monsieur le Président, quel plaisir de prendre la parole au sujet d'une question très importante. L'importance de la Journée nationale des peuples autochtones, le 21 juin, est accueillie favorablement par presque tout le monde. Aux quatre coins de notre grand pays, les Canadiens — Autochtones et non Autochtones — ont pris note de cette journée distinctive. Ils savent à quel point il est nécessaire de prendre le temps d'apprécier les nombreuses contributions des peuples autochtones à notre identité nationale. Après avoir écouté les commentaires des députés au sujet du projet de loi , j'ai quelques réflexions à ajouter.
D'abord et avant tout, je tiens à souligner les efforts que le a consacrés au dossier des peuples autochtones et sa détermination à collaborer avec les Premières Nations en imprimant le respect qui s'impose pour avancer. C'est très différent de ce que nous avons vu de la part des premiers ministres précédents. Nous constatons que cette attitude et cette relation particulière sont intégrées et prônées, que ce soit au sein du Cabinet du premier ministre, autour de la table du Cabinet ou parmi les membres du caucus libéral, mais également chez les députés de toutes allégeances. Que nous constations ou non un appui solide à l'égard du jour férié, tous les députés reconnaîtront l'importance d'avoir une Journée nationale des peuples autochtones.
J'aimerais croire que, peu importe le camp où on se trouve sur cette question en tant que député, on reconnaît que la Chambre des communes fait quelque chose de positif aujourd'hui, et c'est conforme à beaucoup d'allocutions que j'ai entendues au cours des années. Nous devons tous prendre au sérieux la notion même de vérité et de réconciliation, les appels à l'action et les recommandations qu'on nous a demandé de respecter. C'est l'une des raisons pour lesquelles j'étais si heureux que le ministère soit scindé. Nous avons maintenant une ministre chargée exclusivement des services et nous avons une incroyable, qui fera de l'excellent travail et qui continuera d'aller rencontrer des gens, de recueillir leur rétroaction importante et de rétablir la relation.
Dans ma circonscription, Winnipeg-Nord, j'ai eu l'occasion de participer aux activités de la Journée nationale des peuples autochtones le 21 juin dernier. J'ai marché le long de l'avenue Selkirk et je me suis rendu dans la cour de l'école secondaire Children of the Earth, qui est une école comme nulle autre dans l'Ouest du Canada, voire dans l'ensemble du Canada. Elle organise une célébration spéciale. C'est très encourageant de constater que la communauté autochtone se mobilise, mais aussi que de nombreux non-Autochtones prennent le temps de comprendre et de reconnaître à quel point il est important que nous accordions de l'importance à ces contributions.
La marraine du projet de loi a mentionné certaines questions cruciales relativement au projet de loi. C'est important de témoigner du passé. Je n'avais aucune idée que nous serions saisis de ce projet de loi aujourd'hui, mais je me trouvais, pas plus tard que dimanche dernier, sur le terrain où se trouve l'Assemblée législative du Manitoba, où j'ai rencontré un dénommé Joseph. Je ne connais pas son nom de famille. Il a une grande tente, et d'autres Autochtones sont également mobilisés. Si j'ai bien compris, ils dorment sur le terrain où se trouve l'Assemblée législative du Manitoba.
Cela me rappelle une autre manifestation qui a eu lieu il y a quelques années plus tôt. Des non-Autochtones ont tenté d'attirer l'attention sur le cas de plus de 1 000 femmes et filles autochtones disparues ou assassinées et sur l'importance de tenir une enquête publique à ce sujet.
À Winnipeg et au Manitoba, cet enjeu commence à refaire surface, car on insiste pour que le gouvernement veille à ce que les choses soient faites correctement. La cour a rendu sa décision récemment dans l'affaire Tina Fontaine. Pour ceux qui ne connaissent pas cette affaire, je signale qu'il s'agit d'une adolescente autochtone de 15 ans, dont le cadavre a été repêché de la rivière Rouge en août 2014. La triste réalité, c'est qu'il se produit encore aujourd'hui beaucoup trop de drames et de découvertes de ce genre au pays. Nous devons mieux comprendre le phénomène.
La députée d'en face a fait allusion aux pensionnats indiens et aux méfaits qu'ils ont causés à la société. Dans la circonscription que je représente, Winnipeg-Nord, beaucoup d'enfants sont placés en foyer d'accueil. On peut aussi parler des nombreux autres problèmes qui semblent toucher un pourcentage plus élevé d'Autochtones. Les élus doivent se pencher là-dessus.
Lorsque nous pensons au 21 juin, il est important de réfléchir à ce type de questions, mais aussi de souligner la contribution énorme des peuples autochtones au fil des ans, car c'est grâce à elle que avons les demeures qui sont les nôtres aujourd'hui. Le Canada est un pays qui fait l'envie du monde entier. N'eût été des Autochtones, nous ne serions pas là où nous en sommes aujourd'hui.
Il faut également souligner l'intérêt de mieux comprendre ce qu'est une purification ou un pow-wow ou leurs nombreuses autres magnifiques contributions. Plus tôt cette semaine, j'ai parlé du Folklorama. La communauté métisse y tient un pavillon depuis des années. Nous y tenons un pavillon des Premières Nations. Ces pavillons attirent beaucoup de gens. Ils veulent participer aux activités pour mieux connaître la culture et le patrimoine des Autochtones. Il y a tant de choses positives.
Quand je vois les Métis giguer au son du violon et tout l'enthousiasme des gens, ou encore les différents types de danses et de tambours utilisés au sein des Premières Nations, la tradition de la danse du cerceau, c'est vraiment stupéfiant. Beaucoup de concitoyens veulent mieux les connaître.
Toutefois, il n'y a pas que cela, et de loin. Je pense aux Autochtones et à la façon dont ils traitent l'environnement ou mère Nature. Nous avons beaucoup à apprendre de cette attitude. Nous possédons tellement d'autres aspects de la culture et du patrimoine autochtones. Nous pourrions être une meilleure société en les comprenant mieux.
Nous avons une foule de bonnes raisons de fêter le 21 juin, et je vais continuer à souligner cette journée. J'ai hâte que nous débattions de cette question très importante pour déterminer si cette date devrait être désignée comme jour férié.
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Monsieur le Président, c’est pour moi un honneur d’intervenir afin d’appuyer une mesure qui aurait dû être mise en oeuvre depuis longtemps, c'est-à-dire faire de la Journée nationale des peuples autochtones un jour férié. Cette mesure va dans le sens des recommandations de la Commission de vérité et réconciliation. Je suis très reconnaissante à ma collègue la députée de de l’avoir proposée.
Si j’étais première ministre, j’aurais adopté un projet de loi comme celui-ci le 21 juin 2016 ou 2017. Il est conforme aux objectifs déclarés du gouvernement. Si le gouvernement pense vraiment que sa relation avec les peuples autochtones est de la plus haute importance et a préséance sur toutes les autres priorités, il créerait certainement des occasions pour les gens de parler ensemble des conséquences des pensionnats indiens, de la surreprésentation des enfants autochtones dans le système de protection de la jeunesse et de la surreprésentation des Autochtones, surtout des femmes, dans les prisons.
Il y a beaucoup de travail à faire dans ce pays. Puisque le gouvernement a déclaré sa volonté de faire ce qui est juste et s’est dit prêt à dépenser de l’argent pour toutes sortes de choses, les libéraux devraient, afin de joindre le geste à la parole, voter en faveur de ce projet de loi très constructif et très concret.
C'est un honneur d'intervenir à la Chambre pour appuyer le projet de loi , représenter ma circonscription, Nanaimo—Ladysmith, et être solidaire de leaders et de communautés de ma région, plus précisément la nation des Snuneymuxw, la nation des Stz’uminus et la nation des Snaw-Naw-As ou Nanoose. J'ai beaucoup appris grâce à ces leaders. Dans notre région, le solstice d'été, le 21 juin, s'impose de plus en plus comme un moment où nous prenons le temps de reconnaître les erreurs que nous avons commises, par le passé, dans notre relation avec les peuples autochtones, et nous pensons à l'avenir positif que nous pouvons maintenant bâtir. Comme le dit ma collègue, « ensemble, nous sommes plus forts ».
Il y a beaucoup à faire. Quand je pense à la famille de Colton Boushie et à celle de Tina Fontaine, je ressens de l'embarras et de la tristesse. Je regrette qu'on n'ait pas su trouver les tueurs et que les procès aient déclenché des vagues de racisme au pays. De toute évidence, le Canada a beaucoup de chemin à faire. En appuyant le projet de loi de la députée de , nous faisons un petit pas dans la bonne direction.
J'encourage vivement mes collègues des deux côtés de la Chambre à appuyer cette motion positive, constructive et novatrice, qui rejoint les promesses du gouvernement en ce qui concerne les peuples autochtones, notamment sa promesse de concrétiser tous les appels à l'action de la Commission de vérité et réconciliation.