propose que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
Madame la Présidente, j'aimerais remercier mes collègues du côté ministériel. Le fait que nous puissions dire qu'il est 17 h 30 alors qu'il est 17 h 15 montre bien que nous sommes capables de collaboration de temps en temps en matière de politique ou sur d'autres points.
La question de la sécurité du revenu de retraite et des régimes de pension des Canadiens en est peut-être une autre sur laquelle nous devrions tous collaborer à la Chambre afin de pouvoir rassurer des centaines de milliers de Canadiens quant à leur retraite. Le projet de loi , une proposition modeste, pour en revenir à M. Swift, nous permettrait d'avancer concrètement tout en tenant compte d'autres initiatives. Certains de mes collègues du NPD, entre autres partis, ont leurs idées en ce qui concerne la protection des pensions prévues par les régimes à prestations déterminées canadiens dans les situations d'insolvabilité. Or, il serait préférable de ne pas simplement attendre une solution miracle. Voyons à faire progresser les choses sans attendre sur cette importante question de politique publique, ce qui nous amène à ce projet de loi.
Tous les politiciens, qu'ils siègent à la Chambre depuis toujours, comme cela semble être le cas du , ou qu'ils soient nouveaux au Parlement, connaissent les grands titres. Il y a le cas de l'insolvabilité et des liquidations de Nortel Networks. L'entreprise qui était autrefois la plus importante société à la bourse n'est plus des nôtres. On cherche encore à déterminer combien d'argent le régime de pensions pourra verser en rentes et quelle pension les retraités abandonnés recevront. Il y a Collins & Aikman et Livent. Sears a fait les manchettes lorsque la réduction de la pension de ses retraités dans l'ensemble du Canada a été découverte. Ils pensaient avoir travaillé dur pour bénéficier d'un régime de pension à prestations déterminées sûr et découvrent maintenant que, dans le contexte de l'insolvabilité, ce n'est pas le cas.
Nous avons aussi constaté que, dans certaines circonstances, des sociétés sont restructurées conformément aux procédures de faillite ou d'insolvabilité avec plus ou moins de succès. Nous l'avons observé à maintes reprises en Ontario avec de nombreuses entreprises, y compris Stelco, bien sûr, et Algoma, dont la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies prendra fin au cours des prochaines semaines. Les procédures semblent avoir permis de protéger 2 700 emplois. Nous l'avons vu avec AbitibiBowater, qui s'appelle maintenant Produits forestiers Résolu et qui est très prospère.
Lorsque j'étais un nouveau stagiaire et avocat, j'ai personnellement travaillé sur le dossier de la restructuration d'Air Canada dans le cadre de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies. Des milliers d'emplois et un service important pour les Canadiens ont été conservés parce que les procédures d'insolvabilité ont fonctionné, et le régime de pensions qui était menacé est maintenant viable. Les gens ont conservé leur emploi.
Par conséquent, l'objectif des politiciens et des groupes de défense externes devrait toujours consister à maintenir les entreprises en affaires. En travaillant ensemble pour restructurer les entreprises, nous venons en aide aux employés actuels et aux retraités actuels et futurs. Nous évitons de voir des milliers de personnes être mis à pied et des retraités être laissés pour compte.
Voilà en quoi le projet de loi nous obligera à collaborer davantage avec les provinces et les territoires et à aborder le sujet avec les Canadiens et les organismes de réglementation, comme les commissions des valeurs mobilières, parce qu'une bonne partie du travail leur revient. Nous en avons eu la preuve avec Sears lorsque le fonds de commerce et le capital ont servi à verser des dividendes supplémentaires au lieu de combler le manque à gagner du régime de retraite. Tout le monde devrait appuyer ce projet de loi, car l'heure n'est pas au chauvinisme. Le projet de loi ferait avancer la cause des retraités du pays et c'est pourquoi j'ai l'intention de l'appuyer.
La plupart des causes que j'ai citées ne diront rien à bon nombre de Canadiens. Je me suis occupé des cas d'insolvabilité à l'époque où j'étais avocat. Le moment serait particulièrement bien choisi pour expliquer aux gens à quoi servent les restructurations. Les grandes sociétés, qui ont des revenus supérieurs à 5 millions de dollars, invoquent généralement la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies; elles proposent un plan ou un arrangement, et tous les créanciers auront un plan de restructuration approuvé et supervisé par les tribunaux. Dans certains cas, on assiste à un financement du débiteur-exploitant, ce qui veut dire qu'en cas d'échec de la restructuration, les nouvelles entreprises qui auraient aidé la société insolvable à se restructurer auraient préséance lors de la distribution du capital.
Cela dit, la réussite de la restructuration devrait toujours être l'objectif premier, comme je le disais à l'instant. Nous devrions toujours essayer de reproduire le scénario auquel j'ai assisté quand j'étais encore jeune avocat, avec Air Canada: une restructuration couronnée de succès, une société et un régime de retraite aujourd'hui en bonne santé, aucune mise à pied massive et le maintien des avantages sociaux. Nous devrions toujours songer à l'avenir de l'entreprise touchée, parce que, si elle survit, les employés auront toujours un employeur pour cotiser à leur régime de retraite. Quant aux manques à gagner, il y a toujours moyen de les combler.
La Loi sur la faillite et l'insolvabilité vise les petites sociétés qui ne sont pas admissibles à la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies et qui souhaitent faire une proposition de faillite.
C'est un des premiers problèmes portés à mon attention après mon élection en tant que député de Durham qui m'a poussé à présenter mon premier projet de loi d'initiative parlementaire, le projet de loi . Mike Powell et Brian Rutherford, des salariés de General Motors membres d'un groupe appelé GENMO, sont venus me voir à mon bureau. J'ai pu constater leur détresse. L'insolvabilité imminente de General Motors avait amené de nombreux retraités à constater que leur régime de pension n'était capitalisé qu'à 70 % environ, à cause des changements apportés quelques années auparavant par le gouvernement de l'Ontario. Ils étaient confrontés à la possibilité de toucher des prestations de retraite réduites de 20 à 30 % pendant de nombreuses décennies.
À l'heure actuelle, lorsqu'un problème d'insolvabilité ne peut être résolu, les administrateurs d'un régime de pension doivent transformer les fonds en rente. Ils utilisent une bonne partie des fonds qui restent pour acheter une rente afin de pouvoir verser régulièrement des paiements aux retraités aux prises avec le problème. Si la valeur n'est plus que de 75 % dans un régime sous-capitalisé et qu'il est nécessaire de transformer les fonds en rente, faisant ainsi perdre de 10 à 15 % de la valeur du régime, les retraités risquent de toucher 60 % de l'argent qu'ils pensaient recevoir dans le cadre de leur régime de retraite à prestations déterminées. Une telle situation ne devrait pas être acceptable.
Je suis ravi de dire que le principal objectif du projet de loi consiste à moderniser la loi pour veiller à ce que les régimes de pension soient conservés, dans la mesure du possible, et qu'ils continuent à croître et à bénéficier de la mise en commun des ressources et d'un grand nombre de participants. Voilà l'avantage du regroupement. Ce projet de loi modifierait en premier lieu la capacité des administrateurs de régime de pension de préserver et d'améliorer ce fonds.
D'autres régimes de pension performants souhaiteraient peut-être transférer leurs actifs dans un fonds prospère bien géré. Ainsi, ils bénéficieraient de la mise en commun des ressources, d'un regroupement de participants et d'autres avantages.
Dans une situation d'insolvabilité, plutôt que de décider tout de suite de transformer les pensions en rentes et que tous les retraités reçoivent moins que ce qu'ils recevraient d'un régime sous-capitalisé, cette mesure offre certains avantages. Si le régime est transféré dans un fonds performant, les pensionnés seront prospères. Le régime sera garanti et amélioré.
La deuxième chose qui en découlera sera davantage d'équité. Nous avons vu les manchettes qui font hurler les retraités. On y parle des énormes rémunérations servant à retenir les cadres supérieurs d'une entreprise à l'occasion d'une restructuration. Il suffit de lire les manchettes pour s'en convaincre. C'est ce qui s'est passé avec Sears, Target et d'autres entreprises. La rémunération des dirigeants est souvent disproportionnée par rapport à celle des employés. Ces plans de rétention des cadres ne sont rien d'autre qu'un gaspillage d'argent.
Le projet de loi permettra aux retraités et aux tribunaux de restreindre davantage les paiements accordés aux cadres et rendra le processus plus équitable pour le travailleur canadien ordinaire, ce qui améliorera leur confiance.
Troisièmement, le projet de loi prévoit un mécanisme national d'établissement de rapports mis au point en collaboration avec l'actuaire en chef du Canada, les provinces, les territoires et les responsables de la réglementation des valeurs mobilières. Grâce à ce mécanisme, les Canadiens seront au courant du nombre de régimes de pension sous-financés et des risques auxquels sont exposés des milliers de Canadiens.
La situation est particulièrement grave dans le Sud de l'Ontario, où certains anciens régimes d'entreprises à prestations déterminées se retrouvent dans une situation financière difficile. Cela n'est pas simplement causé par les pertes d'emploi, mais aussi par le nombre beaucoup plus grand de retraités dans la région du grand Toronto et celle de Hamilton en particulier. Ce mécanisme sera une occasion d'apprentissage et de collaboration. Il permettra de préserver les fonds et rendra plus juste les programmes de rétention des cadres.
Comme je l'ai dit, il faut qu'une partie des cadres supérieurs reste pour pouvoir restructurer l'entreprise, car on doit chercher constamment à en préserver l'existence. Les employés sont ainsi protégés, et les créanciers acceptent de collaborer avec la direction de l'entreprise pour en tirer davantage à long terme. Les pensions sont assurées parce que des cotisations continuent d'être versées au régime. On peut même élaborer un plan pour en rétablir l'équilibre financier.
Par conséquent, il n'y a rien dans le projet de loi qui serait en conflit avec les superpriorités des syndicats et d'autres groupes. Il n'y a rien qui constituerait un recul. Il s'agit d'un progrès sur toute la ligne. Améliorons la situation de dizaines de milliers de Canadiens tout en faisant progresser d'autres projets de loi que des gens réclament, mais qui selon moi ne seront pas adoptés à moins d'une intervention divine.
Pourquoi est-ce important d'éduquer les Canadiens? Seulement 40 % d'entre eux ont une pension. La bonne nouvelle est que, malgré les risques réels qu'ont courus beaucoup des anciens régimes à prestations déterminées après la récession mondiale de 2008-2009, les choses vont mieux. Selon le rapport qu'a publié la Commission des services financiers de l'Ontario l'année dernière, le nombre de régimes à prestations déterminées sous-capitalisés a baissé, principalement en Ontario. En l'espace d'un an, de 2016 à 2017, le pourcentage de régimes sous-capitalisés est passé de 30 % à seulement 22 %. Mieux encore, la solvabilité prévue du régime moyen en Ontario est passée de 91 % à 96 %.
Je rappelle aux gens que l'échéancier et la stratégie de ces régimes sont cruciaux, tout comme l'importance d'accroître la participation des employés. Un expert m'a rappelé que pendant l'année qui a précédé la faillite de Nortel, le régime de retraite de l'entreprise était presque entièrement capitalisé, soit à plus de 90 %. Malgré cela, les retraités ont écopé quand les conditions du marché ont évolué, que le régime n'a pas su s'adapter rapidement, et que la restructuration a échoué. C'est ce qui nous amène au projet de loi . Comme un expert me l'a souvent répété, « on ne liquide pas un régime de retraite au pire moment qui soit ». En fait, plusieurs familles de la région d'Ottawa, où se trouve le Parlement, savent que le régime de retraite de Nortel produit encore des rentes. Il y a eu une immobilisation permanente à un taux moins élevé. Grâce au projet de loi , ces administrateurs auraient plus d'options pour préserver les ressources et favoriser une croissance positive.
S'il est possible d'améliorer la retraite des gens qui participent à un régime de retraite à prestations déterminées et qui sont confrontés à de tels risques, pourquoi n'appuyons-nous pas tous cette idée? Nous avons réussi à nous entendre pour avancer l'heure de la Chambre de 15 minutes. Il est presque 17 h 30 maintenant. Pourquoi ne pouvons-nous pas convenir qu'il faut régler progressivement cet enjeu? Nous recevons tous des courriels à ce sujet.
Lorsque l'ancien gouvernement conservateur a bonifié le Programme de protection des salariés, afin de protéger une plus grande partie des salaires des personnes dont l'employeur est en situation d'insolvabilité, le comité sénatorial qui a été largement consulté sur les questions d'insolvabilité et de faillite a déclaré clairement que la superpriorité n'était pas la meilleure approche. C'est pourquoi le gouvernement conservateur a échoué. C'est pourquoi le gouvernement libéral ne le fera pas. Les gens attendent une solution miracle qui ne se matérialisera pas. Le projet de loi va donc progresser.
Voici ce qu'indique le rapport du comité sénatorial au sujet de la superpriorité dans un cas où un régime à prestations déterminées est insolvable. Je cite:
Le Comité estime que, si l’on accordait la protection qu’ont demandée certains témoins, cela serait tellement injuste pour les autres intervenants qu’il ne peut le recommander. Par exemple, nous estimons qu’une superpriorité ou un fonds pourraient indûment réduire les fonds à répartir entre les créanciers. La disponibilité et le coût du crédit pourraient être touchés, de même que, par ricochet, tous les demandeurs de crédit au Canada.
C'est la semaine de la PME. L'augmentation du coût du crédit touche toutes les entreprises que nous célébrons aujourd'hui, qu'elles soient petites ou moyennes, qu'elles offrent ou non un régime de pension à leurs employés. Étant donné que le crédit coûte plus cher et que de moins en moins d'entreprises sont en mesure de se restructurer, il ne s'agit pas d'une bonne politique.
Comme je l'ai dit, le projet de loi ne nous empêche pas d'avoir un débat sur la superpriorité. Lorsqu'on l'a examinée attentivement, il y a 10 ans, il était évident que si on la gardait comme point de référence, lorsqu'une personne voulait garder une entreprise, par souci pour les employés, l'activité économique de l'entreprise et la sécurité du régime de pension, la restructuration devait alors être une option. Permettre aux entreprises d'obtenir un financement du débiteur-exploitant et de procéder à une restructuration en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies, c'est bon pour la protection des emplois.
Je tiens à remercier les nombreuses personnes que j'ai consultées au sujet du projet de loi , car j'ai beaucoup appris, en tant que député, sur cette question. Je suis très fier d'avoir collaboré avec mon amie Andrea Boctor, de Stikeman Elliott. Je l'ai rencontrée pour la première fois lorsque nous travaillions sur le dossier de l'insolvabilité d'Air Canada. Elle est une des leaders dans le domaine. J'ai déjà parlé de Mike Powell et de Brian Rutherford...
:
Monsieur le Président, je vous remercie de me permettre me joindre à mes collègues pour discuter du projet de loi d'initiative parlementaire .
[Traduction]
Mon collègue a mentionné le professeur Jacob Ziegel, de l'Université de Toronto. J'aimerais mentionner un autre de ses collègues, car j'ai assisté à plusieurs de ses ateliers en matière de droit de la consommation et de droit des sociétés au fil des ans. Mon premier emploi en droit consistait à participer à un groupe de travail sur les pensions dans la province de l'Ontario pour le professeur Martin Friedland, un collègue de Jake Ziegel. Dans ce contexte, j'ai beaucoup appris sur les pensions et j'ai également appris à bien connaître Cliff Pilkey. J'ajouterai qu'en plus de ses prouesses en matière de pensions, il pouvait aussi jouer toute une partie de billard.
Le gouvernement reconnaît que l'insolvabilité pose des difficultés et nous sommes résolus à obtenir la rétroaction des pensionnés, des travailleurs, des entreprises et des prêteurs afin d'adopter une approche pangouvernementale fondée sur des données probantes pour améliorer la sécurité financière à la retraite pour tous les Canadiens.
En résumé, le problème avec bon nombre de ces idées c'est qu'elles s'attaquent à un petit aspect d'un équilibre complexe. Dans un régime de pension à prestations déterminées, on promet une prestation dans le futur en fonction des hypothèses actuarielles de l'heure. Cela pose plusieurs difficultés distinctes, et si l'on se penche sur une petite partie de l'ensemble du tableau, cela ne mènera pas nécessairement à un résultat juste ou équitable.
[Français]
Le projet de loi vient modifier les lois fédérales en matière de pensions et d'insolvabilité. Comme d'autres députés aborderont les questions liées aux pensions, je me pencherai plutôt sur les questions liées à l'insolvabilité et à la restructuration des entreprises.
Le projet de loi C-405 modifie la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies, ou LACC, en vue d'interdire l'approbation par le tribunal de plans de rétention des employés clés, aussi appelés PREC, qui offrent à certains employés et directeurs des mesures incitatives pour demeurer au sein d'une entreprise insolvable, à moins que certaines conditions soient remplies, notamment les suivantes: la rétention de l'employé doit être vitale pour l'entreprise et l'employé doit avoir reçu une offre d'emploi d'un concurrent. Par ailleurs, le montant de toute offre incitative serait plafonné.
De plus, pour les entreprises dont les pensions sont sous-financées, pour qu'un PREC soit approuvé par les tribunaux, le projet de loi prévoit qu'une entente soit conclue entre l'entreprise et l'administrateur du régime pour payer les cotisations de retraite non versées, lesquelles correspondent aux paiements normaux que l'entreprise doit verser aux régimes de retraite de façon régulière.
[Traduction]
La Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies est une loi importante du domaine des affaires, car elle soutient l'économie canadienne de différentes façons. Elle favorise le redressement des entreprises en difficulté financière au lieu qu'elles soient forcées de liquider leurs actifs, lorsque c'est possible. C'est une meilleure solution. Si l'insolvabilité est une réalité malheureuse des économies modernes, le redressement d'une entreprise peut contribuer à minimiser les effets négatifs sur les nombreuses parties touchées, à préserver la valeur de l'entreprise, à conserver des emplois et à maintenir les relations avec les fournisseurs, en plus de permettre à l'entreprise de continuer à contribuer au fonds de pension et à offrir des avantages sociaux. Ainsi, dans la plupart des cas, garder l'entreprise à flot à long terme est préférable pour tout le monde, y compris les retraités.
D'ailleurs, la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies fonctionne bien et a permis à d'importantes entreprises d'éviter la faillite, notamment Air Canada, AbitibiBowater et Stelco, qui sont toujours en activité et qui offrent de bons emplois.
Lorsqu'un plan de restructuration n'est pas possible, la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies donne un cadre permettant de maximiser la valeur des actifs de l'entreprise, afin qu'il y ait une redistribution équitable entre les créanciers, et de préserver des emplois et la valeur de l'entreprise rapidement et de façon efficace et impartiale au moyen d'un processus transparent et prévisible.
[Français]
Pour aborder la question des PREC, il serait utile de définir le fonctionnement précis de la LACC. Celle-ci permet aux entreprises en difficulté financière affichant une dette de plus de 5 millions de dollars de négocier une entente de restructuration avec leurs créanciers au moyen d'un processus qui a été mis à l'essai, qui est bien réfléchi, qui est énoncé dans la législation et qui fait partie des pratiques établies.
Du point de vue procédural, les restructurations réalisées en vertu de la LACC sont supervisées par les tribunaux. Ceux-ci bénéficient ainsi d'une grande flexibilité pour traiter les questions liées à des cas particuliers et pour prendre des mesures pour faciliter les négociations et préserver la valeur des entreprises. Ce processus s'avère également vital pour veiller à l'équité et au respect de l'intérêt public dans cette procédure.
La LACC prévoit une suspension des procédures pour empêcher les actions intentées par les créanciers et pour permettre à l'entreprise de poursuivre ses activités, de payer ses employés et de servir ses clients. Dans bien des cas, l'entreprise assume les honoraires de la représentation juridique pour les pensionnés et les autres groupes vulnérables afin d'assurer qu'ils participent de manière adéquate aux négociations.
Enfin, en vertu de la LACC, les créanciers et l'entreprise peuvent s'entendre sur un plan de restructuration, mais celui-ci doit alors être voté par les créanciers, puis approuvé par les tribunaux. C'est dans ce contexte que nous devrions envisager la possibilité de changer la façon de traiter les PREC en cas d'insolvabilité. Il faut garder à l'esprit que la LACC n'inclut aucune autorisation expresse pour l'approbation des PREC.
Le pouvoir de créer des PREC repose sur la compétence inhérente des tribunaux d'assurer la gestion d'une instance. Les tribunaux ont mis au point des tests pour établir si un PREC viendrait appuyer la réussite d'une restructuration.
Le projet de loi viendrait alors réduire le pouvoir discrétionnaire des tribunaux relativement à l'approbation de PREC, ce qui soulève plusieurs problèmes.
Premièrement, compte tenu de leur position financière précaire, certaines entreprises pourraient avoir de la difficulté à retenir les employés clés nécessaires pour les guider dans la procédure. Un PREC pourrait empêcher que l'entreprise perde ses employés et augmenterait les possibilités de mener une restructuration fructueuse.
Deuxièmement, au moment d'approuver les offres aux employés, les tribunaux examinent si les connaissances et les compétences des employés retenus sont facilement remplaçables, si le PREC a été approuvé par le contrôleur nommé par le tribunal et si les employés clés envisagent d'autres options d'emploi en absence d'un PREC.
Au moment d'examiner ces facteurs, le tribunal s'efforcera d'établir un juste équilibre entre les intérêts concurrentiels et la création de conditions favorables à une restructuration fructueuse. Il est préférable que cette flexibilité repose entre les mains des tribunaux pour s'assurer qu'elle sera employée à bon escient.
[Traduction]
Troisièmement, il ne faut pas aussi oublier que la restructuration d'entreprise est un processus complexe. En effet, chaque cas est différent. Une des grandes forces de la LACC est sa souplesse, qui permet aux parties de conclure une entente qui convient à leurs circonstances et à leurs intérêts. Cette souplesse est limitée de façon appropriée par la supervision des tribunaux et l'exercice du pouvoir discrétionnaire des juges afin de concilier des intérêts opposés au cours des procédures. Il faut donc déterminer si la restriction de la capacité d'agir des tribunaux appuierait l'objectif important de favoriser la restructuration dans la mesure du possible.
Quatrièmement, comme c'est décrit, la LACC prévoit déjà un processus supervisé par les tribunaux qui permet aux créanciers de protéger leurs intérêts pendant les procédures. Les créanciers et les autres intervenants, dont les employés et les retraités, peuvent présenter des observations au tribunal concernant le caractère approprié d'un PREC dans les circonstances.
Enfin, bien que le projet de loi établisse un lien entre l'approbation du PREC et le paiement des cotisations non versées au régime de pension, je signale que la LACC accorde déjà une priorité absolue et efficace à ces cotisations avant qu'un plan de restructuration puisse être approuvé, ce qui signifie que les cotisations seraient versées avant que les employés clés soient payés.
Bref, les modifications proposées réduisent la capacité des tribunaux de tenir compte de situations particulières et de faits particuliers. La souplesse actuelle permet d'obtenir le meilleur résultat pour l'entreprise et les retraités et les modifications pourraient être contraires à d'importants objectifs stratégiques.
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Monsieur le Président, j'interviens aujourd'hui pour parler du projet de loi , Loi modifiant la Loi de 1985 sur les normes de prestation de pension et la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (régimes de pension), qui est parrainé par le député d'. Je tiens à remercier le député d'avoir reconnu que les dispositions législatives relatives à la faillite et aux prestations de pension doivent être modifiées. Toutefois, mes remerciements n'iront pas plus loin que cela.
Depuis 10 ans, on met de plus en plus l'accent sur l'inefficacité des dispositions législatives canadiennes en matière de faillite et d'insolvabilité. Les cas de Nortel, de Wabush Mines, de Stelco et, tout récemment, de Sears ont attiré l'attention à l'échelle nationale sur le fait que les investisseurs et les banques offrent très peu de protection aux travailleurs des grandes sociétés qui déclarent faillite. Les exploitants de fonds spéculatifs internationaux agissent parfois comme de véritables bandits.
Présentées comme une solution au problème que constitue l'inefficacité des mesures législatives canadiennes en matière de faillite et d'insolvabilité, les mesures décrites dans le projet de loi sont tout à fait contraires aux propositions, aux politiques, aux initiatives et aux valeurs du NPD. Le projet de loi montre clairement que l'approche préconisée par les conservateurs et, paradoxalement, par le gouvernement libéral consiste à protéger les intérêts des grandes entreprises et de leurs investisseurs, au détriment des travailleurs canadiens.
À l'heure actuelle, il y a quatre projets de loi émanant de députés au Parlement qui abordent la crise législative et offrent des solutions aux problèmes qui nous préoccupent. Trois d'entre eux visent à améliorer la protection des travailleurs et des retraités canadiens. Ce projet de loi se démarque des autres en ce sens qu'il vise à protéger la grande entreprise, le secteur financier et les riches dirigeants d'entreprise et à accroître les avantages dont ils jouissent.
Chris Roberts, directeur des politiques au Congrès du travail du Canada, résume bien la situation par ces propos: « Il y a un certain nombre de projets de loi d'initiative parlementaire à la Chambre et au Sénat à l'heure actuelle qui visent à honorer les promesses qui ont été faites aux travailleurs et aux retraités au chapitre des pensions. Le projet de loi C-405 n'est pas de ceux-là. Grâce à ce projet de loi, avec le consentement d'une simple minorité de bénéficiaires, les employeurs pourraient se délester de leur obligation. Cette mesure législative va complètement dans le mauvais sens. »
Bien des compagnies canadiennes profitent de nos lois inadéquates sur la faillite pour arracher des concessions à leurs employés et s'éviter d'assumer la responsabilité des énormes déficits de leurs fonds de pension qu'elles ont elles-mêmes créés. Les travailleurs risquent alors de recevoir des prestations de retraite et des prestations pour soins de santé réduites.
Ce projet de loi permettrait aux employeurs d'utiliser plus facilement les lois à leur avantage puisque les régimes de pension à prestations déterminées pourraient être convertis en régimes à prestations cibles ou à cotisations déterminées, transférant ainsi tout le risque aux employés. Les employeurs auraient ainsi la possibilité de se soustraire à leur responsabilité de verser des prestations de retraite assurées à leurs employés.
Il ne faut surtout pas oublier que, pour les employés, le régime de retraite est un moyen de mettre de l'argent de côté afin d'avoir encore une forme de salaire différé une fois à la retraite. Autoriser les entreprises à se sauver avec cet argent n'est rien de moins que du vol. Les mesures prévues dans le projet de loi entrent en contradiction directe avec ce que préconise le NPD pour corriger les bancales lois canadiennes sur la faillite et l'insolvabilité et protéger concrètement les régimes de retraite et les avantages sociaux des travailleurs et des retraités du pays.
Le projet de loi , que j'ai moi-même présenté, le projet de loi , qui a été présenté par un sénateur libéral, Art Eggleton, et celui du Bloc, le projet de loi , proposent tous des façons de protéger concrètement les régimes de retraite des travailleurs et des retraités lorsqu'une grande société canadienne fait faillite. Au premier chef se trouvent des mesures pour que le remboursement des déficits des régimes de pension obtienne le même niveau de priorité que celui des créanciers garantis. Pour l'heure, ces paiements sont au même niveau que le remboursement des créanciers non garantis, qui bien souvent ne récupèrent qu'une infime partie des sommes qui leur sont dues.
Il n'y a rien de plus frustrant que lorsque les grands patrons d'une firme en faillite se versent d'énormes bonis. Ceux-là mêmes qui en ont provoqué la chute reçoivent des primes faramineuses, avec la bénédiction de la loi.
Les dirigeants de Nortel ont reçu plus de 200 millions de dollars en primes. Ceux de Sears ont eu 9,2 millions et ceux de Stelco, 1,25 million. Quand je dis cela aux gens qui assistent aux assemblées publiques que j'organise un peu partout au pays, ils me demandent si je les fais marcher. Je dois leur assurer que non et que c'est la réalité, parce que la loi est ainsi faite.
Les Canadiens savent que c'est inacceptable et ils exigent que les lois soient modifiées. Il faut se rappeler que tout cela se produit alors que les travailleurs et les retraités perdent leurs avantages sociaux, que les employés perdent leur indemnité de vacances et de départ et que les petits fournisseurs se font ravir l'argent qu'on leur doit.
Les propositions contenues dans ce projet de loi entourant la rémunération des cadres ne font rien pour empêcher que l'on accorde des récompenses trop généreuses dans le cadre de procédures de faillite. Les nombreux cadres qui sont payés en grande partie en options d'achat d'actions et en primes ne seraient pas touchés par les nouvelles règles établies dans ce projet de loi. Dans le cadre d'une faillite, les primes pour les cadres devraient tout simplement être illégales. Pourquoi les cadres obtiendraient-ils des primes de toute façon alors qu'on demande aux travailleurs de faire des concessions? C'est une évidence pour la majorité des travailleurs canadiens, et il est temps de modifier les lois en ce sens.
Il est aussi temps que le gouvernement prenne des mesures sérieuses pour modifier les lois qui, à sa connaissance, nuisent aux travailleurs et aux retraités et qui menacent la sécurité de la retraite des Canadiens. Ce problème n'est pas nouveau. Il existe depuis des décennies. Lors de son dernier congrès d'orientation, le Parti libéral est même allé jusqu'à adopter une résolution demandant à son propre gouvernement d'assurer la sécurité des pensions.
En 2009, au plus fort de la débâcle de Nortel, le chef du parti libéral était à l'extérieur de cet édifice, disant aux travailleurs qu'il ferait tout en son pouvoir pour que ce genre de problème ne se reproduise pas et, pendant la campagne électorale de 2015, l'actuel est venu dans ma ville, Hamilton, pour dire aux travailleurs qu'il utiliserait tous les outils à sa disposition pour changer les lois et régler le problème. Les libéraux n'ont pas dit la vérité. Les libéraux n'ont pas tenu leurs promesses.
Le fossé qui sépare le gouvernement des travailleurs canadiens est difficile à imaginer. Le dit aux travailleurs qu'il se soucie d'eux, mais il ne fait rien. La déclare aux Canadiens sa volonté de trouver la bonne solution, mais refuse de consulter qui que ce soit. Quant au , il fait sa Marie-Antoinette en déclarant aux retraités de Sears qui sont en train de perdre 30 % de leur fonds de retraite qu'ils peuvent compter sur le Régime de pensions du Canada et l'assurance-emploi. Ils devraient avoir honte et les conservateurs devraient eux aussi être embarrassés et avoir honte de proposer un projet de loi qui menace le bien-être des travailleurs et des retraités canadiens.
Nous avons été élus députés pour protéger les Canadiens et non pas pour permettre que leur retraite leur soit volée à cause de lois lacunaires. Il est dans notre intérêt d'accorder la priorité aux Canadiens dans les processus de faillite en faisant en sorte que ce soit l'entreprise qui paie et non pas le retraité ou le contribuable canadien. Le projet de loi ne prévoyant aucun de ses objectifs, le NPD ne peut pas l'appuyer.
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Monsieur le Président, imaginons le cas d'une personne qui, tout au long de ses quelque 30 années de carrière, a cotisé au régime de pension offert par son employeur. Évidemment, ce régime doit servir à subvenir à ses besoins pendant ses vieux jours. Il doit lui permettre de payer certaines de ses dépenses, voire de se payer des vacances ou de petits luxes qu'elle ne s'offrait pas lorsqu'elle était un peu plus jeune. Que se passe-t-il lorsque l'entreprise qui l'emploie déclare faillite une année ou deux avant son départ à la retraite? Que se passe-t-il lorsque cette entreprise ne peut plus lui verser la pension sur laquelle elle croyait pouvoir compter depuis des dizaines d'années? Eh bien, c'est déjà arrivé à des Canadiens à la retraite. C'est arrivé chez Nortel et, plus récemment, chez Sears. Ce sont les deux exemples qui me viennent à l'esprit.
La question du déficit actuariel des pensions a certainement ébranlé la confiance qu'ont les Canadiens dans la viabilité des régimes à prestations déterminées. Nous ne pouvons pas leur en vouloir. De nombreux travailleurs vivent un cauchemar, un long cauchemar. Ils passent probablement beaucoup de nuits blanches et de temps à s'inquiéter de la façon dont les choses se termineront. Ils sont dans le noir. Ils se demandent s'ils seront forcés de mettre leurs plans de retraite en veilleuse et de retourner au travail pendant longtemps, bien plus longtemps que ce qu'ils avaient prévu. Ils se disent peut-être qu'ils auraient mieux fait d'économiser un peu plus d'argent pour la retraite — en ne sachant pas, à l'époque, qu'ils ne pourraient plus se fier à leur régime de retraite. Ils se demandent ce qu'ils doivent faire maintenant, où est passé tout l'argent qu'ils ont cotisé à leur régime de retraite. C'est ce genre de questions qui les tourmentent.
Voilà pourquoi je suis heureux d'offrir mon appui à mon collègue, le député de , et au projet de loi . Ce dernier répond à ces inquiétudes en offrant une solution équilibrée.
Je souhaite dissiper certaines idées erronées que nous venons d'entendre au sujet de la mesure législative. Celle-ci visera à apporter une paix d'esprit en établissant une souplesse, en rendant les régimes de pensions sous-capitalisés plus malléables de manière à récupérer une plus grande portion des sommes pour les retraités dans ce genre de situation, et ce, de façon équilibrée.
Le projet de loi améliorerait également la reddition de comptes et la transparence en créant pour les organismes gouvernementaux une exigence plus robuste de faire rapport au Parlement et aux Canadiens. En outre, il interdirait aux entreprises sur le point de faire faillite d'exploiter des échappatoires ou d'abuser de certaines règles pour verser des sommes aux cadres alors que les pensions sont sous-financées. Il n'est pas facile d'atteindre le juste équilibre entre remédier aux préoccupations concernant la viabilité des régimes de pension à prestations déterminées et ne pas nuire aux autres créanciers, à la rentabilité des entreprises, et ainsi de suite. Les deux sont importants, et je crois que le projet de loi vise à régler ces problèmes de manière équilibrée.
Il va sans dire que la meilleure façon d'assurer la santé des pensions et la sécurité financière à la retraite pour les travailleurs canadiens serait de garder les entreprises en affaires. C'est l'idéal. Cela signifie que nous devons veiller à créer un environnement concurrentiel pour que les entreprises prospèrent. Cela signifie que nous devons toujours tenter de trouver des moyens de réduire les impôts, ce qui, de toute évidence, est le contraire de ce que fait le gouvernement libéral. Le gouvernement augmente les charges sociales, impose des taxes sur le carbone, élimine des crédits d'impôt et s'en prend aux propriétaires de petite entreprise en les qualifiant de fraudeurs du fisc et en tentant de leur soutirer ainsi plus d'argent.
Toutes ces choses sont contraires à ce qu'un gouvernement doit faire. Le gouvernement devrait tenter de faciliter les occasions pour nos créateurs d'emplois en réduisant les impôts et en veillant à ne pas placer d'entraves ni d'obstacles inutiles à leur prospérité. Cela signifie certainement ne pas instaurer de taxe sur le carbone destructrice d'emplois, car elle nuirait aux chances des Canadiens d'obtenir un emploi ainsi qu'à la capacité des entreprises de livrer concurrence, de croître et donc, de créer plus d'emplois.
Ceci dit, je ne veux pas aller plus loin dans les mauvaises décisions du gouvernement libéral, car nous pourrions en parler pendant des heures. Je vais donc laisser cette triste réalité de côté.
Malgré tous les efforts déployés pour uniformiser les règles du jeu et offrir aux entreprises des occasions d'être compétitives, de réussir et de créer des débouchés et des emplois, les entreprises font parfois faillite. Les employés loyaux et dévoués peuvent alors être maintenus dans l'ignorance et dans le doute en ce qui a trait à l'avenir de leurs pensions.
Ce projet de loi modifierait la Loi de 1985 sur les normes de prestation de pension pour permettre à l'administrateur d'un régime de pension de modifier un régime de pension sous-capitalisé, dans certaines situations, et prévoir le dépôt d'un rapport annuel sur la solvabilité des régimes de pensions. Voilà, encore une fois, la transparence dont nous parlons.
Le projet de loi modifierait aussi la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies pour ajouter des restrictions sur les ordonnances visant à couvrir certains coûts. Les députés se demandent peut-être comment le projet de loi accomplirait tout cela. Je vais essayer de fournir des réponses.
Le projet de loi rendrait plus flexible le refinancement, le remplacement ou la modification des régimes de pensions sous-financés annulés pour que les administrateurs puissent obtenir les paiements les plus élevés possible. Cette flexibilité leur permettrait évidemment de négocier le meilleur arrangement possible.
Il limiterait aussi la mesure dans laquelle de généreuses primes et prestations de retraite pourraient être consenties aux dirigeants alors que la caisse de retraite des travailleurs est sous-capitalisée. Nous avons tous vu les grands titres, comme nous avons vu le reportage de Global News en juillet 2017 révélant que les cadres et dirigeants de Sears touchaient pour 9,2 millions de dollars de primes pendant que des milliers d'employés étaient mis à pied.
Nous avons évidemment vu des manchettes du même genre et cela frustre et fâche tous ceux qui les lisent, sauf, peut-être ceux qui reçoivent les primes, mais c'est un très petit nombre de Canadiens. Nous devons nous concentrer sur les travailleurs, ceux à qui on annonce une mise à pied. C'est tout simplement injuste pour eux. C'est un problème dont il faut s'occuper; cela ne fait aucun doute.
Les arrangements antérieurs assortis de superpriorités ne sont pas une option. Ces arrangements créent des problèmes sur les marchés du crédit et des obligations qui peuvent accroître l'insolvabilité, ce qui, manifestement, n'aide personne.
Cette semaine est la Semaine de la PME, pendant laquelle nous pensons aux petites entreprises. Bien souvent, les autres créanciers sont des PME. Comme elles sont petites, la grosse entreprise avec laquelle elles traitent est parfois leur seul client ou l'un de leurs rares clients. Lorsque les propriétaires de PME n'arrivent pas à se faire payer pour les services et les produits qu'ils fournissent à ces entreprises, leur entreprise peut se retrouver sans travail. Ce sont donc leurs employés et leur famille qui sont perdants. Nous devons aussi en être conscients. Il nous faut un plan qui instaurera un climat de sécurité et de transparence pour les Canadiens.
Je pourrais également donner l'exemple de Wabush Mines, qui a fermé ses portes en 2014. Les travailleurs ont vu leurs pensions sabrées de 21 % à 25 % parce qu'ils ne bénéficiaient pas de régimes à capitalisation intégrale. Puis, 2 400 retraités ont vu leurs prestations de santé amputées. Certains travailleurs ont même été affectés par des compressions de 1 000 $ par mois sur leur régime de pension. Ils avaient gagné ces prestations de retraite à la sueur de leur front, et ils en ont perdu une bonne partie. Dans cette affaire, le processus de restructuration n'a pas accordé la priorité au régime de pension, qui était sous-capitalisé. Au cours du processus, le régime de pension a été liquidé, et les retraités n'ont reçu qu'une petite fraction du montant total auquel ils avaient initialement consenti. Il va sans dire que nous voulons nous attaquer à ce genre de situation.
C'est ce que ce projet de loi va nous permettre de faire, en offrant à l'administrateur une plus grande marge de manoeuvre dans pareilles situations, afin qu'il puisse gérer un régime de pension sous-capitalisé au moment de sa liquidation. Cela va grandement aider les retraités. Ce serait déjà possible si ce projet de loi était déjà en vigueur. On aurait pu proposer aux retraités une rente variable, ou mettre sur pied un régime collectif pour leur permettre de réaliser des économies d'échelle et d'assumer ensemble le risque. Ces deux solutions auraient permis aux retraités d'obtenir un rendement supérieur au fil du temps. C'est ce qui se serait passé si ce projet de loi était déjà en vigueur.
Il y a aussi d'autres cas, comme ceux de Nortel, de Sears, de Target et d'autres entreprises. Les travailleurs ont été pris de court en apprenant que leurs régimes de pension étaient sous-capitalisés. Le projet de loi prévoit davantage de transparence et de reddition de comptes, ce qui serait une bonne chose. Par ailleurs, la souplesse offerte à l'administrateur par le projet de loi contribuera également à régler ces situations.
J'espère que tous les députés appuieront ce projet de loi, puisqu'il propose une solution équilibrée aux enjeux qui touchent ces travailleurs et offrirait l'agilité et la souplesse nécessaires.
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Monsieur le Président, c'est toujours un plaisir de prendre la parole et d'exprimer des idées et des opinions à propos des dossiers dont la Chambre est saisie.
Nous débattons cet après-midi du projet de loi . Je trouve plutôt intéressant qu'il soit proposé par un député qui est, selon moi, relativement influent au sein de l'opposition officielle. Pendant plusieurs années, j'ai fait moi-même partie de l'opposition alors que le député était du côté du gouvernement, où il a été député d'arrière-ban et ministre.
À cette époque, j'ai eu l'occasion de parler des pensions à quelques reprises. J'aurais pensé que le député qui présente maintenant ce projet de loi avait assez d'influence, à l'époque, pour mettre de l'avant certains des changements qu'il propose maintenant. Ce problème n'a rien de nouveau. Il perdure depuis des années.
Je compatis avec les travailleurs qui se retrouvent dans une situation difficile en raison d'une faillite possible, de réorganisation d'entreprises ou de la gestion de leurs finances. Ce projet de loi aura un effet notable sur ces travailleurs et sur leur pension.
J'écoutais mon ami néo-démocrate et je crois qu'il critiquait le gouvernement de façon un peu injuste. Il tente d'induire les Canadiens en erreur. Le gouvernement a agi de façon très progressiste au sujet des questions liées aux pensions et c'est peut-être sur cette question que je commencerai ma présentation ce soir.
Le s'est rendu à Hamilton et à de nombreux autres endroits pour parler des questions entourant les pensions. J'en ai aussi parlé. Nous sommes conscients de l'importance de ces questions pour les Canadiens.
Il y a plusieurs années, lorsque j'étais député provincial, je marchais le long d'une ligne de piquetage avec quelques-uns de mes frères du mouvement syndical au Manitoba. Je veux parler du secteur privé en particulier. J'étais choqué de voir des gens travailler pendant des décennies et ne recevoir qu'une pension dérisoire. J'ai tout de suite pensé qu'il fallait que le gouvernement fédéral prenne au sérieux la question des pensions et de la sécurité des pensions.
Les Canadiens comptent sur le secteur privé pour qu'il continue de faire croître l'économie avec, parfois, un coup de pouce du gouvernement, et il l'a relativement bien fait au cours des dernières années.
Lorsque je suis arrivé à Ottawa, en 2010, c'était une question qui me tenait à coeur. Pendant les années que j'ai passées dans l'opposition, j'ai cherché à tenir le gouvernement du moment responsable de certaines de ses décisions et de son inaction dans cet important dossier. Le gouvernement Harper n'a rien fait qui vaille. Je vais donner quelques exemples.
Ceux qui étaient ici s'en souviendront sûrement, le premier ministre Stephen Harper était quelque part en Europe quand il a annoncé que son gouvernement allait faire passer l'âge de la retraite de 65 à 67 ans. Il n'était même pas au Canada. Je pense que j'ai été le premier député à en parler, même si nous n'avions pas encore de confirmation.
À l'époque où il était chef du troisième parti, le a promis que les libéraux régleraient le problème. En effet, la décision des conservateurs compromettait les moyens de subsistance de milliers de personnes qui s'apprêtaient à partir à la retraite. Aussi, l'une des premières mesures prises par le gouvernement a été de faire passer de 67 à 65 ans l'âge de l'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse, une mesure qui s'applique à tout le monde.
Nous voulions toutefois en faire davantage et nous avons pris d'autres initiatives. Combien de fois au cours des deux dernières années ai-je eu l'honneur de prendre la parole à la Chambre pour parler de l'approche du gouvernement et du concernant le Supplément de revenu garanti? Pensez-y: partout au pays, les aînés les plus pauvres ont vu leur revenu augmenter substantiellement grâce à ce changement de politique.
Il a été question de Sears, des épreuves et de l'anxiété que vivent de nombreux employés et du fait que les travailleurs d'aujourd'hui veulent être assurés qu'ils auront un fonds de pension. Le gouvernement fera ce qu'il peut en ce qui concerne des entreprises comme Sears. Nous comprenons la situation.
Je suis convaincu que nous arriverons à faire avancer les choses lorsque ce sera possible. Le Régime de pensions du Canada est un bon exemple. Pendant des années, le gouvernement fédéral précédent a ignoré la situation, et lorsque nous...