Que, de l'avis de la Chambre, un comité spécial présidé par le Président de la Chambre devrait être constitué au début de chaque législature afin de sélectionner tous les agents du Parlement.
— Monsieur le Président, je suis heureux d'avoir l'occasion de présenter cette motion. Il s'agit en réalité d'une motion assez simple qui vise à réparer une procédure qui ne fonctionne pas. En effet, à l'heure actuelle, les agents — ou mandataires, les termes sont interchangeables — du Parlement sont embauchés par le pouvoir exécutif.
J'ai pris soin de formuler ma motion de manière à ne pas demander aujourd'hui au gouvernement de la mettre en oeuvre au cours de la présente législature, car, en toute franchise, je siège ici depuis assez longtemps pour savoir que cela n'arrivera pas. J'ai intentionnellement introduit un exemple à suivre, mais je tiens à dire que je n'y suis pas indéfectiblement attaché. Seul le principe compte pour moi. Ce principe est fort simple: les agents du Parlement devraient être embauchés par le Parlement.
Je dois admettre que j'ai bien hâte d'entendre les arguments qui seront présentés contre cette motion, car j'ai peine à en imaginer un qui serait valable. Il me tarde de débattre avec les députés qui ne croient pas que le Parlement devrait défendre ses propres droits.
Pendant mon entrée en matière et dans le reste de mon discours, je citerai un rapport du Forum des politiques publiques publié en avril dernier. Fait intéressant, j'avais déjà rédigé une ébauche de ma motion au moment de sa publication, et j'ai constaté qu'il recommandait une mesure semblable.
Voici tout d'abord une brève présentation du rapport en question:
Le Forum des politiques publiques (FPP) a étudié le rôle actuel et futur des agents du Parlement afin de recommander des mesures visant à améliorer la façon dont on évalue et oriente l'administration des politiques, tout en maintenant l'autonomie et l'indépendance des agents au sein du système de Westminster au Canada, tant au niveau fédéral que provincial.
Appuyé par un groupe consultatif formé d'anciens agents, de hauts fonctionnaires et d'autres experts, le FPP a réalisé une vingtaine d'entrevues et organisé trois tables rondes entre octobre et décembre 2017.
Je ne prendrai pas le temps de mentionner toutes les personnes qui ont participé à l'élaboration de ce rapport, mais je souhaite donner aux députés un aperçu du calibre des intervenants. Je crois que tout le monde reconnaîtra au moins un nom parmi ceux que voici: Margaret Bloodworth; Robert Marleau, ancien greffier de la Chambre des communes; Jodi White; David Zussman; Richard Dicerni; Paul Dubé; Janet Ecker; Christine Elliott; Graham Fraser; l'extraordinaire Sheila Fraser, dont la présence devrait, à elle seule, convaincre la Chambre de suivre les recommandations; Edward Greenspon; Bonnie Lysyk; John Milloy; Kevin Page, dont nous nous souvenons tous, notamment pour le travail qu'il accomplit encore à l'Université d'Ottawa; James Rajotte, ancien député bien connu à la Chambre; et Wayne Wouters, ancien greffier du Conseil privé. Cela nous donne une idée du calibre des personnes qui ont contribué à ce rapport.
Voici la première de leurs neuf recommandations:
La création de nouveaux postes d'agent relève de la compétence du Parlement et des Assemblées législatives et non du pouvoir exécutif.
La troisième recommandation se lit comme suit:
Il doit incomber aux législateurs de nommer les agents, afin d'obtenir le soutien de tous les partis au choix final. Le Bureau du Conseil privé et le Cabinet du premier ministre devraient se retirer complètement du processus de nomination. Un comité parlementaire spécial devrait examiner les types de processus de sélection en place dans des provinces comme l'Alberta et la Saskatchewan.
J'ajouterais que le Royaume-Uni, notre mère patrie, adopte une ligne très dure à l'égard de l'entité à qui incombe la décision d'embaucher le vérificateur général de son Parlement. De qui s'agit-il? Il s'agit du comité des comptes publics, soit le comité d'attache de notre vérificateur général. Comment peut-on penser que cela n'est pas sensé?
Avant de passer à la raison pour laquelle nous devrions agir ainsi, les députés doivent examiner l'incompétence du gouvernement actuel en ce qui a trait aux nominations ainsi que tous les problèmes et les gâchis qu'il a causés dans l'ensemble du processus. Je présume que tous ces détails seront révélés au cours des prochaines heures de discussion, qui s'échelonneront sur quelques jours.
Le rapport que j'ai mentionné indiquait aussi quelque chose au sujet du processus que le gouvernement a suivi:
L’incohérence du processus de nomination n’aide pas à améliorer la réputation des agents dans l’esprit des législateurs, des fonctionnaires et du public.
De plus, comme l'a mentionné l'un des participants à une table ronde, on n'a qu'à regarder le fiasco de la nomination de Madeleine Meilleur, ancienne ministre libérale de l'Ontario, en tant que commissaire aux langues officielles, en 2017, pour savoir ce qu'il faut éviter en nommant un mandataire du Parlement.
Si on examine le processus actuel, en principe, il respecte la loi, étant donné que la Chambre doit donner son approbation définitive par un vote. Toutefois, au titre du système actuel, c'est le gouvernement qui est responsable de l'ensemble du processus d'embauche, outre le fait de mentionner aux deux autres chefs de parti quelles sont ses intentions.
Il se trouve que j’en ai un échantillon. Voici une lettre envoyée au chef du NPD. Nous verrons qui connaît les règles là-bas.
La lettre dit ceci: « Je vous écris pour vous demander votre avis sur le candidat proposé au poste de directeur général des élections. » J’en lis seulement des extraits. J’adore cela. La lettre se poursuit: « À la suite d’un processus de sélection ouvert, transparent et fondé sur le mérite, je propose la nomination de [monsieur X] au poste de directeur général des élections. » Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de mentionner le nom.
C’était le 3 avril. Le 27 avril, le chef du NPD a reçu une autre lettre du qui disait ceci: « Je vous écris pour donner suite à la lettre du gouvernement datée du 3 avril concernant le poste de directeur général des élections. Vos observations sont appréciées. Veuillez noter que le gouvernement n’ira pas de l’avant avec cette nomination, car la principale candidature a été retirée. »
On peut dire qu’il s’agit d’une lettre type, parce qu’elle dit: « À la suite d’un processus de sélection ouvert, transparent et fondé sur le mérite, je propose la nomination de Stéphane Perrault au poste de directeur général des élections. »
Cela a pris des mois et des mois, et en fin de compte, le résultat a quand même été désolant.
On connaît les fondements de notre société. Nous savons tous qu'il y a trois pouvoirs au Canada: le législatif, c'est-à-dire nous qui avons été élus députés; l'exécutif, soit le et le Cabinet; la Cour suprême, dont la fonction première à notre égard est de veiller à ce que les lois que nous adoptons soient conformes à la Constitution.
Certains se souviendront que, lorsque nous élisons un président, au début de la législature, celui-ci est traîné de façon rituelle, comme s’il était réticent à occuper la position qu’il vient de solliciter pendant des jours, voire des semaines, en se portant candidat. Pourquoi en est-il ainsi? Pour comprendre, nous devons nous transporter à l'époque où le Parlement a vu le jour. Les pouvoirs du Parlement lui venaient tous du monarque, et, un peu comme certains anciens premiers ministres du Canada, les monarques n’aimaient pas que les gens s’opposent à eux ou veuillent réduire les pouvoirs royaux. Le peuple devrait se rappeler sa condition inférieure.
Or, c’était le Président qui allait informer le monarque des décisions du Parlement, et il n’était pas inhabituel, au tout début, que le Président le paie de sa tête. Par conséquent, peu de gens convoitaient ce poste, vu l'obligation de se présenter devant le monarque, qui n’était pas toujours de bonne humeur. Si je rappelle cette époque, c'est que je veux souligner l’importance de la séparation des pouvoirs. Il ne s’agit pas d’une question constitutionnelle compliquée, à mon avis.
La Cour suprême embauche son propre personnel. On ne songerait pas à décider à sa place qui devraient être ses candidats, ni lui téléphoner la veille d'une échéance pour lui dire « après consultation, êtes-vous d’accord pour que cette personne soit nommée? » Pourtant, c'est ainsi que l'exécutif agit avec le législatif dans notre cas. Nous n’envisagerions jamais de faire une chose pareille avec la Cour suprême et, bien sûr, elle n’envisagerait jamais d’embaucher elle-même les agents du Parlement. Je rappelle à tous que le Parlement est souverain, mais pas le gouvernement. Le Parlement décide qui forme le gouvernement. C’est le Parlement qui a ce pouvoir.
L’exécutif est un organe particulier, distinct, et possède son propre pouvoir. Nous avons en ce moment ce chevauchement ridicule, inacceptable. Dans le cas de nos agents, qu’il s’agisse du commissaire à l’éthique, du commissaire aux langues ou du vérificateur général, les responsables gouvernementaux s'occupent de l'affichage, mènent les entrevues, font le tri des candidatures, choisissent un nom, téléphonent aux leaders de l’opposition et leur disent: « Conformément à la loi, il s’agit d’une consultation. Êtes-vous d’accord? » C’est inacceptablement absurde. Pourquoi le permettrions-nous?
Je regarde tous mes collègues députés lorsque je dis que nous sommes des parlementaires. Nous sommes ceux qui composent cette législature. Pourquoi permettons-nous à l’exécutif de contrôler le processus d’embauche de nos agents et mandataires du Parlement? Pourquoi le ferions-nous? Certains vous diraient que c’est parce que l’exécutif le fait si bien. Ce serait plaisant que quelqu’un tente de se servir de cet argument, parce que je peux vous dire que ce n’est pas que moi, mais une foule de gens qui sont prêts à y répondre. Est-ce parce que l’exécutif en a les moyens? Nous contrôlons la bourse. Nous pouvons donner au Président tout l’argent que nous croyons nécessaire pour mener le processus de sélection. Je manque d’idées après cela. Est-ce parce que cela a toujours été ainsi? Ce n’est jamais une réponse valable pour quoi que ce soit que de dire « cela a toujours été ainsi ». Je tente de planter une graine pour la prochaine législature; quelqu’un pourrait alors reprendre l’idée, la mettre en lumière, lui donner vie et amener la prochaine législature à la concrétiser.
Sachant à quel point il est difficile de faire changer de cap à un gouvernement à mi-parcours et voyant à quel moment tardif j’interviendrais, j’ai pensé que tout ce que je pouvais espérer obtenir, c’est un vote d’une majorité de parlementaires acceptant et reconnaissant que nous devrions contrôler le processus d’embauche des agents du Parlement. J’espère obtenir cette majorité et, si j’échoue, je dirai à ceux qui n’appuient pas l’idée de préparer leur défense, car les néo-démocrates en feront un enjeu.
Je ne sais pas ce que l’opposition officielle fera. Il sera intéressant de le voir. Je crois en partie que les conservateurs ne voudront pas céder ce pouvoir, car ils se voient l’exercer une fois de retour de l’autre côté de la Chambre, mais, en même temps, ils veulent s’opposer au gouvernement, et il y a donc une possibilité qu’ils se rangent du bon côté. Ce sera déchirant. Il sera intéressant de voir comment les choses se dérouleront.
En fin de compte, il s’agit de nous respecter nous-mêmes, de respecter le Parlement et de reprendre ce qui nous appartient.
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Monsieur le Président, j'aimerais parler de ce qui serait considéré comme un modèle de réussite dont nous pourrions tous être énormément fiers et que nous pourrions mettre en oeuvre.
Je suis heureux d'avoir l'occasion de participer au débat d'aujourd'hui sur la motion du député de et de parler de l'engagement du gouvernement à respecter les normes les plus élevées en matière d'ouverture et de transparence.
Lors de la campagne électorale de 2015, nous avons pris l'engagement d'apporter un vrai changement dans le fonctionnement du gouvernement, ce qui impliquait que nous devions resserrer nos exigences relativement à l'ouverture et la transparence du gouvernement et rendre des comptes au Parlement et aux Canadiens.
Les résultats des dernières élections sont clairs et sans ambiguïté. Les Canadiens ont voté pour un gouvernement qui a promis de faire des choses différentes et de faire les choses différemment. Ainsi, le gouvernement a parfois remis en question les méthodes traditionnelles et accueilli le changement afin de trouver les solutions dont nous avons besoin pour améliorer l'équité, l'ouverture et la transparence du gouvernement.
Aujourd'hui, nous avons honoré plusieurs engagements à changer le statu quo de façon à rendre le Parlement plus équitable et ouvert, notamment en adoptant une approche plus rigoureuse à l'égard des nominations. Le gouvernement, avec l'aide précieuse des fonctionnaires, a mis fin à la pratique consistant à récompenser les loyaux partisans du parti en les nommant au Sénat ou au poste de gouverneur en conseil.
Nous avons plutôt mis en place un processus de nomination ouvert, transparent et fondé sur le mérite pour trouver des candidats très qualifiés qui respectent les principes de la fonction publique et qui adhèrent à ses valeurs. Depuis la mise en oeuvre de la nouvelle approche en 2016, plus de 25 000 demandes ont été présentées en ligne pour des possibilités de nomination dans près de 200 organisations fédérales.
Jusqu'à maintenant, plus de 900 nominations ont été faites, notamment pour les huit postes d'agents du Parlement, à la suite de plus de 250 processus de sélection ouverts, transparents et fondés sur le mérite. Parmi les titulaires, plus de 50 % ont déclaré être une femme, 12 % ont déclaré faire partie d'une minorité visible, 9 % ont déclaré être Autochtones, et 4 % ont déclaré être une personne handicapée. Ce chiffre comprend la nomination de huit agents du Parlement.
Il y a 11 agents du Parlement: le vérificateur général du Canada, le directeur général des élections, le commissaire au lobbying, le commissaire aux langues officielles, le commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique, le commissaire à l'information, le directeur parlementaire du budget, le président de la Commission de la fonction publique, le commissaire à la protection de la vie privée, le commissaire à l'intégrité du secteur public et le conseiller sénatorial en éthique.
Chacun de ces agents du Parlement a un mandat unique et joue un rôle important dans la démocratie.
Le vérificateur général a été le premier agent du Parlement. Son poste a été créé juste après la Confédération en 1868.
En 1920, le poste du directeur général des élections a été créé pour qu'une entité indépendante supervise les élections.
Le poste de commissaire au lobbying a été créé en 2008.
Par le passé, les nominations se faisaient à huis clos, à la discrétion du ministre ou du premier ministre, en fonction de considérations strictement politiques. Le processus récompensait les loyaux partisans en leur offrant des postes bien rémunérés un peu partout au gouvernement fédéral.
En février 2016, le présent gouvernement a pris des mesures pour mettre fin à cette pratique. Nous avons adopté une approche plus rigoureuse à l’égard des nominations par le gouverneur en conseil, une approche fondée sur les principes de l’ouverture, de la transparence et du mérite. Ces changements s’appliquent également au processus de nomination des agents du Parlement.
Qu’est-ce que cela signifie en pratique pour les agents du Parlement?
Premièrement, un avis de possibilité de nomination est élaboré et affiché sur le site Web des nominations par le gouverneur en conseil. Un lien vers l’avis est également affiché sur le site Web de la Gazette du Canada et sur le site Web de l’organisation qui doit pourvoir ce poste. Toute personne qui estime posséder les qualifications requises pour le poste peut s’inscrire en ligne et soumettre sa candidature.
Deuxièmement, une stratégie de recrutement est élaborée pour chaque processus de sélection afin d’identifier les personnes qui sont intéressées, désireuses et capables de servir. Il peut s’agir de retenir les services d’un cabinet de recrutement de cadres ou d’élaborer une stratégie de publicité, ou encore de sensibiliser de façon ciblée les communautés d’intérêts, comme les associations professionnelles et d'autres organisations intéressées. Ce processus mène éventuellement à l’identification d’un candidat hautement qualifié.
Ce processus de nomination par le gouvernement à des postes relevant du gouverneur en conseil, y compris des agents du Parlement, permet de s’assurer que les processus sont ouverts, transparents et fondés sur le mérite. Dans cet esprit d’ouverture et de transparence, il y a aussi la collaboration et la bonne volonté. Lorsqu’un processus de sélection d’un agent du Parlement est lancé, le gouvernement envoie des lettres aux chefs et aux porte-parole des partis de l’opposition d’une ou des deux Chambres du Parlement. Pour les processus récents, le gouvernement a également envoyé des lettres aux Présidents des deux Chambres, étant donné le lien hiérarchique avec le poste. Le but de ces lettres est de faire connaître le poste annoncé et d’obtenir des commentaires sur les candidats potentiels qui pourraient être intéressés par ces occasions uniques de servir les Canadiens.
Il est important de souligner que ces lettres ne sont pas requises par la loi. Elles témoignent de l’ouverture et de la transparence qui caractérisent notre gouvernement, ainsi que du respect que nous accordons à l’apport des candidats dans le processus de nomination et au rôle du Parlement. Dans le cas de la plupart des agents du Parlement, la loi exige également que, une fois que le gouvernement a trouvé un candidat, il consulte le chef de chaque parti reconnu dans une ou les deux Chambres du Parlement.
Nous avons respecté ces obligations. Monsieur le Président, votre décision sur cette même question, rendue le 29 mai de l’année dernière, l’a confirmé. Habituellement, un candidat est invité à comparaître devant le comité approprié pour que celui-ci examine ses qualifications. La loi exige également l'approbation du candidat par résolution d’une ou des deux Chambres du Parlement. Le processus de sélection est supervisé par un comité de sélection qui examine les demandes pour s’assurer qu’elles répondent aux critères établis, puis sélectionne une liste restreinte de candidats qui feront l’objet d’une évaluation plus poussée au moyen d’entrevues et d’autres évaluations au besoin.
Les candidats que le comité de sélection estime hautement qualifiés pour un poste sont également soumis à une vérification formelle des références afin d’évaluer leurs qualités personnelles. Le comité présente au ministre responsable des conseils officiels sur les candidats les plus qualifiés aux fins d’examen. Le ministre utilise ensuite l’avis du comité de sélection pour mettre au point sa recommandation au gouverneur en conseil.
Il est important de reconnaître le mandat des agents du Parlement. De plus, cette motion vise à ce qu’un comité spécial sélectionne tous les agents du Parlement au début de chaque nouvelle législature. Toutefois, la durée du mandat varie entre sept et dix ans, certaines nominations étant renouvelables et d’autres non. Puisque la durée minimale du mandat de tous les agents du Parlement est de sept ans, certains postes ne deviendraient jamais vacants pendant la durée limite de cinq ans d’un Parlement, aux termes de la Constitution. Par conséquent, cette motion annulerait les limites de durée du mandat énoncées dans les lois pertinentes en demandant au comité spécial de choisir tous les agents du Parlement au début de chaque nouvelle législature. De plus, certaines nominations étant renouvelables, les agents dont le mandat se termine dans la limite de cinq ans fixée par la Constitution devraient présenter une nouvelle candidature ou faire part de leur intention de ne pas voir leur mandat renouvelé au début de chaque nouvelle législature, parfois des années avant l’expiration de leur mandat.
Les parlementaires ont de nombreuses occasions de donner leurs opinions sur les nominations à certains postes importants. Dans le cas des agents du Parlement, notre gouvernement s’est engagé dès le début du processus à consulter les parlementaires pour obtenir leur avis. Cela s’ajoute à l’obligation législative de consultation, que nous respectons, comme une décision de cette Chambre l’a confirmé récemment. La consultation est suivie de la mise en candidature, qui est suivie de la comparution des candidats devant un ou plusieurs comités. La loi exige ensuite que la nomination soit approuvée par résolution à la Chambre des communes ou au Sénat, ou aux deux endroits.
Je crois sincèrement que le et le gouvernement actuel ont respecté un engagement que le premier ministre a pris envers les Canadiens lors des dernières élections fédérales. Aujourd’hui, contrairement à ce qui était le cas sous les premiers ministres ou les gouvernements précédents, nous avons un processus très transparent, très ouvert et fondé sur le mérite. Nous l’avons vu dans les centaines de nominations que le gouvernement a faites. Qu’il s’agisse de questions liées au sexe, aux minorités ou aux personnes handicapées, notre gouvernement a démontré qu’il est déterminé à faire preuve de transparence et à trouver les Canadiens les meilleurs et les plus qualifiés pour occuper ces postes très importants, non seulement pour ce qui est des agents parlementaires indépendants, mais pour toutes les nominations relevant du gouverneur en conseil. Nous croyons en notre fonction publique et en l’excellent travail que font nos nombreux fonctionnaires, jour après jour.
Nous demandons aux députés de l’opposition de reconnaître les changements importants qui se sont produits sous le gouvernement actuel depuis 2016. Toute personne objective qui examine les résultats des nominations faites par le , le Cabinet et le gouvernement constatera qu’elles ont été d’une grande importance pour ce qui est du mérite des candidats, et de la transparence et de l’ouverture du processus. C’est une fierté de voir la façon dont le gouvernement a abordé la question des nominations au Canada.
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Monsieur le Président, l’idée qui sous-tend la motion M-170 est absolument magnifique. Nous aimerions tous voir une Chambre plus démocratique et des processus plus démocratiques. En tant que nouvelle ministre du cabinet fantôme chargée des institutions démocratiques, la démocratie et les processus démocratiques au Canada et ailleurs dans le monde me tiennent beaucoup à cœur.
Malheureusement, la motion M-170, comme tant d’autres choses dans la vie, est une bien belle chose en théorie, mais elle devient un désastre absolu dans la pratique. Je crois que c’est le cas ici. Nous avons cette idée romantique que neuf personnes seraient nommées à ce comité, qui permettrait à tous les partis de la Chambre de travailler ensemble pour mettre au point les meilleurs processus possible pour chacun des agents les plus importants du gouvernement, ce qui aurait certainement un effet incroyable non seulement sur le gouvernement du Canada mais aussi sur la société canadienne.
Malheureusement, il n’y a pas de lignes directrices dans la motion d’une seule phrase dont nous sommes saisis. Ce que j’ai appris de mon expérience, non seulement dans la fonction publique et le service extérieur, mais dans l’ensemble du gouvernement, c’est que lorsqu’il n’y a pas de processus, il y a un vide, et lorsqu’il y a un vide, il y a risque de corruption. C’est ce que nous avons vu à maintes reprises de la part du gouvernement actuel, de la partisanerie et de la corruption, lorsqu’on lui donne la latitude de prendre des décisions quant au choix des mandataires.
Évaluons le processus à l’heure actuelle. La raison pour laquelle un si grand nombre de mes collègues ont été enchantés par cette motion, la raison pour laquelle ils ont pensé que c’était une excellente idée, c’est qu’ils sont vraiment démocratiques. Ils veulent vraiment que les députés aient plus de pouvoir pour choisir ces mandataires, car ce qui se passe actuellement, c’est que ces mandataires du Parlement sont nommés par le . Comme d’autres collègues nous l’ont dit, le premier ministre a habituellement une courte liste, disons, composée du nom d’une seule personne. Toutefois, on peut toujours dire que tous les partis à la Chambre ont leur mot à dire. Dans les faits, c'est rarement le cas.
[Français]
En fait, je dois dire que j'ai eu l'occasion de le faire quand j'étais membre du Comité permanent des langues officielles. En fait, c'était après l'idée que Madeleine Meilleur allait être la prochaine commissaire aux langues officielles, mais c'est une autre histoire dont je vais parler plus tard.
Je me souviens que nous avons eu l'occasion de poser des questions à M. Théberge. Bien sûr, je savais à ce moment-là que nos questions n'avaient pas grand-chose à voir avec le processus et les résultats, parce M. Théberge serait le commissaire des langues officielles.
Cependant, nous avons eu l'occasion de penser pendant un bref moment, au moins une heure, que nous faisions un peu partie du processus, même si le candidat était déjà choisi.
[Traduction]
Au moins maintenant, cela passe par un comité. Nous avons l’idée que nous pourrions peut-être jouer un petit rôle dans le processus de sélection des mandataires du Parlement, mais comme je l’ai dit, malheureusement, cette motion ne contient aucun détail, pas un seul. En fait, j’ai beaucoup de plaisir à penser aux façons dont nous pourrions choisir les mandataires du Parlement. Nous pourrions peut-être le faire en jouant au fer à cheval ou aux fléchettes, que sais-je, mais il y a vraiment très peu d’information dans cette motion sur la façon dont nous choisirons ces mandataires. Comme je l’ai dit, lorsqu’il n’y a pas de processus, il y a un vide, et lorsqu’il y a un vide, il y a risque de partisanerie et de corruption.
Nous savons que le gouvernement libéral saisira toute occasion de corruption et de partisanerie. Nous l’avons vu à maintes reprises. Par exemple, il y avait Madeleine Meilleur, la meilleure candidate.
[Français]
En français, on disait toujours à la blague que Madeleine Meilleur était la meilleure candidate.
[Traduction]
Bien sûr qu'elle était la meilleure candidate, mais il y a un autre élément à prendre en compte. Mme Meilleur était une ancienne députée libérale à la législature ontarienne et entretenait des liens très étroits avec le parti. Les libéraux ont essayé de nous convaincre qu'elle représentait la meilleure candidate indépendante, alors qu'en réalité, c'était loin d'être le cas. Cette candidate n'a pas été recommandée par d'autres partis. Elle a été sélectionnée par le gouvernement et nous a été imposée comme étant la meilleure candidate indépendante. En vérité, cette personne a été expressément choisie par le gouvernement.
Encore une fois, il n'existe aucun processus. La motion M-170 contient un vide, et le vide a tendance à attirer la corruption et la partisanerie, comme nous l'a montré le cas de Mme Meilleur.
Les choses ne s'arrêtent pas là. Nous avons été témoins du même problème en ce qui a trait aux nominations des sénateurs. Le a décidé de rendre indépendant le processus de nomination au Sénat. Il a fait en sorte que tous les sénateurs soient indépendants et promis que les futurs sénateurs seraient nommés en fonction de leur mérite. Je dois dire qu'en tant qu'Albertaine, j'ai été très insultée de constater que notre propre processus démocratique avait été complètement ignoré et bafoué. L'un de nos aspirants sénateurs a été ainsi mis de côté au profit de candidats privilégiés par le . Une fois de plus, ces événements illustrent que l'absence d'un processus laisse place à une brèche dans laquelle finit par s'engouffrer la partisanerie et la corruption, dont le gouvernement ne cesse de faire preuve.
J'ajouterai également qu'en tant que nouvelle ministre du cabinet fantôme chargée des institutions démocratiques, j'observe malheureusement les mêmes problèmes avec le projet de loi , qui passera cette semaine à l'étape du rapport. J'attends avec impatience de pouvoir revenir sur ce sujet demain en compagnie de mes collègues, car nous constatons une fois de plus que le gouvernement tente de changer les règles en sa faveur. L'objectif du gouvernement est très clair. Il souhaite non seulement faire adopter ce projet de loi, mais compte modifier les règles afin de gagner les prochaines élections, et toutes celles qui suivront...
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Monsieur le Président, j'ai le plaisir de parler de la motion, qui est très importante. Les agents du Parlement jouent un rôle essentiel.
J'aimerais parler brièvement de mon expérience en tant que députée. À l'époque, Jack Layton m'avait nommée porte-parole en matière d'achats militaires. Je peux assurer à la Chambre que sans le travail acharné de Kevin Page, mon rôle n'aurait pas été aussi facile. Il a été en mesure de me donner énormément d'informations sur le coût des fameux F-35. Son rôle était vraiment crucial. Je ne peux donc qu'apprécier le rôle des agents du Parlement.
Lorsque nous parlons des agents du Parlement, nous parlons de neuf personnes qui jouent un rôle essentiel auprès de tous les parlementaires, et non pas seulement auprès du gouvernement. Nous interagissons avec elles. Par exemple, les députés francophones interagissent beaucoup avec le commissaire aux langues officielles. C'est un agent du Parlement extrêmement important pour eux.
Les libéraux nous ont appris tout ce que nous ne devons pas faire avant de procéder à une nomination.
Il est arrivé qu'on dise aux membres du Comité permanent des langues officielles qu'un processus de nomination indépendant a eu lieu et que, finalement, la meilleure candidate pour occuper le poste de commissaire aux langues officielles était, comme par hasard, une ancienne ministre libérale. Les leaders de l'opposition ont reçu une lettre dans laquelle il était indiqué qu'il s'agissait de la meilleure candidate. Cette lettre servait de consultation.
Je comprends que, pour des raisons de logistique, l'ensemble des députés ne peut pas voir l'ensemble des curriculum vitae et des questions d'entrevue, mais on aurait au moins pu charger un représentant néo-démocrate d'étudier la nomination. Celui-ci aurait pu voir les candidatures, participer à la sélection et connaître les candidatures rejetées et les candidats convoqués en entrevue.
Actuellement, nous ne savons rien de tout cela. On nous a dit qui était la personne la plus qualifiée pour occuper le poste. Nous savons vaguement que 70 autres personnes ont postulé, mais nous n'avons aucune idée de la raison pour laquelle leurs CV ont été rejetés ou retenus. Nous n'avons aucune idée des personnes qui ont été convoquées en entrevue ou non. Nous n'avons aucune idée des questions qui étaient posées lors des entrevues. Nous n'avons aucune idée de la grille d'analyse utilisée pour procéder à l'analyse des dossiers, pour déterminer qui était la meilleure personne. Nous n'avons aucune idée de tout cela.
Le gouvernement a imposé un nom, et il fallait croire en sa capacité de déterminer qui était la meilleure personne. Nous ne savions même pas, par exemple, quelle grille d'analyse a été utilisée. Nous n'avions aucune information à ce sujet. C'était le néant.
De plus, il a fallu 24 mois pour nommer le commissaire aux langues officielles. Il a aussi fallu 24 mois pour trouver un remplaçant au directeur général des élections, même si ce dernier avait annoncé son départ à l'avance. Il a même fallu que le directeur général des élections dise que le processus électoral allait être menacé si on ne nommait pas quelqu'un. L'ancien directeur général des élections a dit qu'il fallait arrêter de niaiser, parce que c'était rendu un non-sens total.
Maintenant, on propose de mettre sur pied un comité qui pourrait faire cela. De plus, ce comité serait non partisan. Il serait donc composé de gens de tous les partis. Il pourrait justement s'occuper de plusieurs aspects qui sont complètement absents sur le plan législatif. Il s'occuperait de l'appel de candidatures et il déterminerait quelles sont les compétences requises. Tous les partis seraient d'accord sur les compétences requises, sur ce dont on a besoin, sur le profil des candidats, sur la personne qu'on recherche. Le comité s'occuperait donc de l'appel de candidatures. Cela peut même être fait à l'avance. Si le comité sait où il va, il pourrait commencer le travail à l'avance. Si le comité sait que telle personne quittera son poste dans six ou douze mois, il pourrait commencer le travail et s'entendre sur les informations qui devaient se retrouver dans l'appel de candidatures. Cela peut être fait à l'avance. On peut tout de suite s'entendre sur la grille d'analyse qui va être utilisée et sur les questions qui vont être posées en entrevue. Une part du travail peut donc être faite avant le départ d'un agent du parlement.
Il faut aussi s'assurer de s'entendre sur la personne dont la candidature est rejetée et sur celle dont on conserve la candidature.
Dans le cadre de la nomination du commissaire aux langues officielles, des candidats ont dit — certains sous le couvert de l'anonymat — qu'ils n'avaient aucune idée de la raison pour laquelle leur candidature n'avait pas été retenue et que les questions qui leur avaient été posées étaient loufoques. Ils ont même affirmé avoir eu des doutes quant au sérieux du travail qui avait été fait. Le processus était donc particulièrement troublant. Les discussions ont eu lieu dans le secret et on n'a aucune idée de ce qui s'est passé. On sait seulement quelle personne a été choisie.
Nous avons pu poser des questions à la personne qui a été nommée, lorsqu'elle a comparu devant le Comité permanent des langues officielles, mais nous n'avons pas pu poser des questions aux 69 autres personnes qui ont posé leur candidature. Nous n'avons pas pu nous exprimer sur la pertinence de chaque candidature, et nous n'avons absolument pas été impliqués à aucune étape de ce processus. Cela soulève donc de sérieux doutes. Ces personnes sont nommées pour servir le Parlement et non le gouvernement libéral. On doit s'assurer qu'elles font le meilleur travail possible, un travail non partisan.
Quand on entend les libéraux dire que les nominations partisanes, c'est fini, et qu'on sait ce qui s'est passé avec Madeleine Meilleur, on ne peut que rire de leur argumentation. Comme par hasard, une ancienne ministre libérale était la plus qualifiée pour le poste de commissaire aux langues officielles! On ne nous a pas dit qui étaient les autres candidats, quelles étaient les questions qui ont été posées en entrevue ni quel processus on a suivi, mais on nous a demandé de croire qu'il s'agissait de la meilleure personne. Franchement, qui pourrait gober cela? Même quelqu'un qui ne suit pas la politique peut se rendre compte que c'est absolument n'importe quoi. Il est temps de mettre un frein à tout cela.
Par ailleurs, le gouvernement devait faire une réforme démocratique pour s'assurer que chaque vote compte, mais comme les gens ne lui donnaient pas la réponse qu'il voulait entendre, il a décidé qu'il n'y en aurait pas.
Maintenant, on a la possibilité de faire des changements et d'agir sur les nominations partisanes. Oui, ce sont des petits changements, mais ils sont très importants pour la démocratie, nos institutions et le Parlement. Les neuf agents du Parlement sont là pour aider le Parlement et, malheureusement, parfois, pour mener des enquêtes. Le commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique a enquêté sur le et sur le de ce gouvernement. Alors, lorsqu'on sait qu'il est possible qu'il y ait des enquêtes sur des ministres et des premiers ministres, on doit choisir des personnes qui auront le courage de rendre les décisions appropriées, qui seront capables de faire le travail et qui n'auront pas peur de le faire, et qui ont obtenu leur poste parce qu'elles étaient vraiment les plus qualifiées parmi l'ensemble des candidats.
Si le processus est totalement vicié au départ, les gens ne peuvent faire confiance aux décisions rendues par les agents du Parlement. Aujourd'hui, on peut faire quelque chose. La motion n'explique pas clairement le détail du processus, mais si elle est adoptée, le gouvernement pourra mettre en place ce processus et celui-ci sera étudié au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre afin que les détails soient vérifiés.
Le but de la motion n'est pas d'établir toute la procédure concernant la nomination du comité et tous les autres détails. Le but de la motion est de présenter l'idée. Si le gouvernement et nos collègues conservateurs avaient au moins le courage d'appuyer cette motion et d'admettre qu'il est temps que nous nous dotions d'un processus démocratique et intelligent concernant la nomination des agents du Parlement, nous pourrions tous ensemble fixer les détails par la suite. Ainsi, nous pourrions mettre en place ce nouveau processus et commencer la nouvelle législature du bon pied. Malheureusement, mon collègue ne sera plus ici à ce moment-là, alors nous ne pourrons pas nous fier à son expérience.
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Monsieur le Président, je me réjouis de cette occasion de contribuer à ce débat aujourd’hui en réponse à la motion du député d', et de parler de l’engagement de notre gouvernement à l’égard des plus hautes normes en matière d’ouverture et de transparence.
En février 2016, le gouvernement a pris des mesures afin d’instaurer une démarche plus rigoureuse en ce qui concerne les nominations du gouverneur en conseil, une démarche qui est fondée sur les principes d’ouverture, de transparence et de mérite.
Quiconque souhaite occuper un poste et estime avoir les qualifications nécessaires peut poser sa candidature. Depuis la mise en oeuvre de ce nouveau processus, il y a deux ans, plus de 22 000 demandes ont été présentées pour des possibilités de nomination par le gouverneur en conseil dans plus de 200 organisations fédérales.
Il s’agit également d’un processus transparent. Le public peut consulter sur Internet les possibilités de nomination par le gouverneur en conseil et les informations au sujet du processus. Il s'agit d'un mécanisme fondé sur le mérite et qui repose sur un mode de sélection rigoureux; il est assorti de critères de sélection établis pour chaque poste pourvu par le gouverneur en conseil. Les candidats sont évalués par rapport aux critères de sélection rendus publics.
L’engagement du gouvernement à l’égard de la diversité et de l’équité en matière d’emploi soutient ces principes. Lorsque vient le temps pour un ministre de déterminer qui recommander en vue d’une nomination par le gouverneur en conseil, le processus fait en sorte que les candidats présentés au ministre aux fins d’examen reflètent les considérations linguistiques, régionales et d’équité en matière d’emploi qui orientent les choix du gouvernement.
Depuis 2016, le gouvernement a nommé plus de 750 personnes à des postes en respectant un processus ouvert, transparent et fondé sur le mérite. De ces personnes nommées, plus de 50 % se sont identifiées comme femmes, environ 13 % comme des minorités visibles, environ 10 % comme Autochtones et environ 4 % comme personnes handicapées. Ce chiffre inclut la nomination de six agents du Parlement, et des processus de sélection sont en cours pour combler deux autres de ces postes. Il y a en tout 11 agents du Parlement. Grâce à eux, les parlementaires ont joué — et continuent à jouer — un rôle important. J'y reviendrai plus tard.
Nous respectons notre engagement envers les Canadiens de faire en sorte que nos institutions démocratiques reflètent la diversité de notre pays. Environ 1 500 nominations par le gouverneur en conseil, y compris les postes d'agents du Parlement, doivent respecter cette nouvelle approche et ont été nommées dans le cadre d'un système qui garantit que ces occasions soient ouvertes à tous les Canadiens. J'aimerais prendre quelques instants pour expliquer le fonctionnement de ce nouveau système.
Tout d'abord, on prépare un avis de possibilité de nomination, et on le publie sur le site Web des nominations par le gouverneur en conseil. Un lien avec l'avis est aussi publié sur le site Web de la Gazette du Canada et celui de l'organisation qui offre le poste. On élabore une stratégie de recrutement pour tous les processus de sélection en vue de repérer les personnes qui sont intéressées, prêtes et aptes à servir le Parlement. On peut avoir recours à une agence de recrutement de cadres ou élaborer une stratégie publicitaire et cibler les groupes d'intérêts, comme les associations professionnelles et les principaux intéressés.
Les candidats doivent s'inscrire et présenter leur candidature en ligne sur le site Web des nominations par le gouverneur en conseil. Seules les candidatures présentées en ligne sont prises en considération. Ainsi, toutes les personnes intéressées à présenter leur candidature en vue d'obtenir un poste doté par le gouverneur en conseil sont sur un pied d'égalité.
Par ailleurs, le gouvernement encourage les députés, tout comme les sénateurs, à inviter les habitants de leur circonscription à poser leur candidature aux postes qui les intéressent.
Le processus de nomination des agents du Parlement est ouvert, transparent et fondé sur le mérite, comme celui des autres personnes nommées par le gouverneur en conseil. Pour ces postes clés de direction, si un candidat répond aux critères de sélection, qui peuvent parfois être enchâssés dans une loi comme c'est le cas pour le poste de commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique, rien n'empêche cette personne de présenter sa candidature en ligne.
Ce qui est nouveau aussi, c'est que les parlementaires de toutes les allégeances sont invités à exprimer leurs opinions au début du processus de sélection. À la suite du lancement du processus de sélection des agents du Parlement, le gouvernement a pris une initiative unique en envoyant des lettres d'engagement aux chefs et aux porte-parole des deux partis de l'opposition au Parlement. Nous avons aussi envoyé des lettres aux Présidents des deux Chambres, vu leurs rapports hiérarchiques avec certains de ces postes. L'objectif de ces lettres est de fournir de l'information sur le poste et de demander des renseignements, y compris le nom de candidats qualifiés qui pourraient vouloir postuler.
Je pense qu'il est important de souligner que ces lettres ne sont pas requises par la loi. Elles témoignent de l'ouverture et de la transparence du gouvernement ainsi que du respect qu'il a pour les idées et les points de vue des élus.
Le Parlement a un rôle essentiel à jouer dans cette nouvelle approche pour les postes dont les titulaires sont nommés par le gouverneur en conseil et, plus particulièrement, les agents du Parlement. Pour la plupart des agents du Parlement, une loi habilitante exige que le gouvernement consulte les chefs des partis reconnus à la Chambre des communes ou au Sénat ou aux deux. Nous avons rempli ces obligations. Monsieur le Président, la décision que vous avez rendue sur cette question l'année dernière, le 29 mai 2017, le confirme. Pour être clair, c'est une première étape dans un processus parlementaire déjà solide pour pouvoir ces postes.
Comme nous le savons, un candidat à un poste d'agent du Parlement est habituellement invité à comparaître devant le comité compétent de la Chambre, du Sénat ou des deux Chambres. Lors de sa comparution, les parlementaires lui posent des questions sur ses qualifications pour le poste. La loi exige également une approbation par voie de résolution de l'une des deux Chambres du Parlement ou des deux. Tout au long du processus, les parlementaires ont la possibilité de donner leur avis sur des personnes qui pourraient postuler et, à la fin, sur la nomination d'un candidat.
Comme je l'ai déjà dit, le gouvernement a déjà doté d'importants postes dans nos institutions démocratiques, dont divers organismes, conseils, commissions, tribunaux administratifs et sociétés d'État, de même que des postes d'agent du Parlement. Nous entendons suivre des processus de sélection rapides qui garantissent que les personnes nommées dans nos institutions démocratiques sont des candidats de haut calibre qui sauront fournir d'excellents services aux Canadiens.
Je pense que le Président veut m'interrompre puisque nous arrivons à la fin. Je serais heureux de reprendre la parole à la deuxième heure de ce débat.