La Chambre reprend l'étude, interrompue le 24 octobre, du projet de loi , dont le comité a fait rapport avec des propositions d'amendement, ainsi que du groupe de motions no 1.
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Madame la Présidente, je vais reprendre là où j'en étais avant que les libéraux imposent la guillotine législative et coupent court au débat.
Ce qui m'inquiète avant tout au sujet du projet de loi , c'est que, selon les libéraux, cette mesure législative permettrait d'encadrer les dépenses des tiers et de les contrôler. Or, il n'en sera rien, alors que ce problème aurait pu facilement être réglé si — et j'insiste sur le mot « si » — le gouvernement libéral actuel avait vraiment voulu le régler.
À première vue, on pourrait penser que le projet de loi permettra de freiner l'ingérence financière étrangère en fixant des limites de dépenses et en exigeant que les tiers disposent d'un compte bancaire canadien distinct. Cependant, le projet de loi doublerait le montant maximal que les tiers sont autorisés à dépenser pendant la période électorale, tout en continuant d'autoriser des contributions illimitées de la part de donateurs et d'autres personnes, des dépenses illimitées de tiers et des dons étrangers illimités en dehors des périodes préélectorale et électorale.
Certains députés libéraux prétendent qu'on a adéquatement bloqué l'ingérence étrangère de nature de financière, mais, en vérité, une énorme échappatoire existe toujours, et elle a été exploitée durant les dernières élections. Des montants de plus en plus importants ont alors été dépensés par des tiers étrangers. Des organismes de bienfaisance étrangers, comme le Rockefeller Brothers Fund, à New York, ou la Tides Foundation, à San Francisco, peuvent verser des millions de dollars en devises étrangères à des organismes de bienfaisance canadiens, comme Tides Canada, Leadnow, l'initiative Dogwood ou l'institut Sisu, et ces millions peuvent être transférés en dollars canadiens à des tiers afin d'appuyer ou de contrecarrer les efforts des partis ou des candidats de leur choix. Élections Canada ne peut rien y faire sans qu'on change la loi.
Le projet de loi n'empêchera nullement ces dollars américains pratiquement blanchis d'être utilisés comme on l'a fait en 2015 pour battre le gouvernement conservateur, ou l'an prochain pour faire réélire l'actuel gouvernement libéral. Signalons qu'avant les élections de 2015, l'Agence du revenu du Canada avait entrepris une vérification des activités politiques de 42 organismes de bienfaisance canadiens enregistrés. Des recherches menées par la fort compétente chercheuse et journaliste d'enquête Vivian Krause indiquent que 41 des 42 des prétendus organismes de bienfaisance visés par ce processus de vérification ne respectaient pas tout à fait la loi et que l'ARC aurait recommandé la fermeture d'au moins cinq d'entre eux. En 2016, l'ARC a toutefois coupé court aux vérifications sans en faire rapport lorsque la a reçu une lettre de mandat lui ordonnant de « permettre aux organismes de bienfaisance d’accomplir leur travail [...] sans faire l’objet de harcèlement politique ». Sans doute une coïncidence.
Mme Krause a témoigné la semaine dernière devant le comité de l'éthique. Elle a dit qu'elle avait passé six mois en 2016 à rédiger un rapport, qu'elle a soumis à Élections Canada. Cet organisme a envoyé des enquêteurs à Vancouver pour rencontrer Mme Krause, et dans son témoignage, elle a dit qu'après de longues discussions, elle s'est rendu compte qu'Élections Canada ne peut rien faire si l'Agence du revenu du Canada permet aux organismes de bienfaisance de transformer les fonds étrangers en fonds canadiens.
La Loi sur le revenu précise très clairement que les organismes de bienfaisance doivent exercer leurs activités exclusivement à des fins caritatives, selon la définition qu'en donne la loi. Même si les organismes ont pu s'en tirer en se retranchant derrière un libellé qui permet une activité politique restreinte, l'objectif initial était que cette activité politique contribue à la réalisation d'un but caritatif, autrement, elle ne doit pas être permise, comme l'a fait valoir Mme Krause devant le comité.
Pour terminer, bien que, je l'admets, de modestes améliorations aient été apportées au projet de loi , celui-ci demeure une tentative bien insuffisante de rétablir l'équité dans le processus électoral canadien. Tout comme dans le cas du projet de loi , cette mesure législative témoigne de la décision du gouvernement libéral actuel de laisser des échappatoires qui, selon lui, pourraient l'aider à sauver sa peau en 2019.
:
Madame la Présidente, le gouvernement du Canada a entendu les commentaires des Canadiens.
Nous sommes très fiers de constater que la majorité des modifications non partisanes apportées au projet de loi sont incluses dans les amendements adoptés par le Comité.
[Traduction]
Le gouvernement du Canada a présenté ce projet de loi comme une initiative visant à moderniser notre processus électoral et à le rendre plus transparent, plus accessible et plus sûr pour tous les Canadiens. Une des modifications proposées consistait à exiger que tous les électeurs souhaitant exercer leur droit de vote soient des citoyens canadiens.
[Français]
Même si Élections Canada a toujours exigé cette qualité des électeurs, le dépôt du projet de loi a permis de déceler une erreur commise lors de la rédaction dans la nouvelle Loi électorale du Canada, qui entrée en vigueur en 2000.
La version française de la Loi permettait en effet d'interpréter qu'une personne qui prévoyait obtenir la citoyenneté canadienne avant le jour du scrutin pouvait voter par anticipation avant que sa citoyenneté ne soit confirmée. Or on ne peut pas affirmer avec certitude qu'une personne deviendra citoyenne canadienne tant qu'elle n'a pas prêté le serment de citoyenneté.
[Traduction]
Les amendements proposés au projet de loi par le comité visent à corriger cette erreur et à préciser que seuls les Canadiens peuvent déposer un bulletin de vote dans l'urne. On préserverait ainsi l'intégrité de l'ensemble du processus électoral.
Marc Mayrand, l'ancien directeur général des élections, a applaudi les efforts du gouvernement du Canada visant à moderniser notre système électoral et à le rendre plus accessible. Il a toutefois également indiqué qu'il faudrait apporter d'autres amendements afin de faciliter l'identification des électeurs qui vivent dans une résidence pour personnes âgées ou dans un établissement de soins de longue durée, car il pourrait être difficile pour ces aînés de prouver leur lieu de résidence au moyen d'une pièce d'identité. Je crois qu'il s'agit d'un très bon amendement et d'une excellente suggestion, car dans une circonscription comme Edmonton-Centre, où on retrouve tellement de tours et de résidences pour aînés, j'ai constaté qu'il est souvent difficile pour les aînés d'utiliser une pièce d'identité pour aller voter.
Le comité a aussi adopté certains amendements au projet de loi qui rendraient le système électoral plus accessible aux aînés. Dorénavant, un employé d'un établissement pour personnes âgées aura le droit de voter au nom des aînés qui résident sur son lieu de travail à la condition qu'il ait lui-même le droit de voter et qu'il vive à proximité de l'établissement en question. Je sais que les aînés de St. Andrews seront heureux d'apprendre cela. Ils vivent à environ un pâté de maisons de chez moi, et le jour du scrutin venu, ils pourront faire en sorte que leur vote compte.
[Français]
Le projet de loi , comprend certaines des mesures visant à s'assurer que les partis politiques et les tiers sont sur un pied d'égalité dans l'exercice de leur droit de participer aux activités politiques électorales.
[Traduction]
Dorénavant, les tiers qui interviennent dans le processus électoral de quelque manière que ce soit auraient à clairement expliquer leurs messages publicitaires. De plus, les tiers qui versent ou qui reçoivent plus de 10 000 $ de contributions seraient tenus de soumettre des rapports financiers à Élections Canada toutes les deux semaines à partir du 15 septembre de l'année où auront lieu des élections à date fixe. Élections Canada rendrait ces rapports publics sur son site Internet. Grâce à ces mesures visant à favoriser la transparence, les Canadiens seraient mieux à même de savoir qui tente d'influencer leur vote et pourquoi.
[Français]
Ce projet de loi vise aussi à protéger nos institutions démocratiques contre les tentatives d'influence étrangère. Dans leurs commentaires présentés au comité, les représentants d'Élections Canada et du commissaire aux élections fédérales ont recommandé d'accroître encore davantage certaines de ces mesures de protection. Plusieurs de ces recommandations ont été acceptées par le gouvernement.
[Traduction]
Le projet de loi contient aussi des outils supplémentaires qui faciliteraient à Élections Canada et au commissaire aux élections fédérales la tâche de prévenir ou de limiter les effets de l'influence exercée par un tiers sur les électeurs canadiens. Par exemple, le nouvel article de la loi sur le financement par des tiers interdirait l'utilisation de fonds étrangers en tout temps pour obtenir ou diffuser de la publicité partisane, pour financer des activités partisanes ou pour effectuer des sondages. De nouvelles dispositions anti-évitement interdiraient aussi toute tentative de se soustraire à ces règles.
[Français]
Le projet de loi prévoyait une nouvelle infraction visant à empêcher l'utilisation frauduleuse d'un ordinateur dans le but d'influencer les résultats d'une élection. Une nouvelle infraction ajoutée lors de l'étude en comité interdira dorénavant toute tentative d'influencer ainsi une élection et renforcera cette interdiction.
[Traduction]
Il deviendrait également criminel de publier de l'information en se faisant passer pour le directeur général des élections ou un directeur de scrutin.
Enfin, comme l'a recommandé le commissaire aux élections fédérales, le gouvernement renforcerait l'interdiction visant toutes les personnes et toutes les entités qui vendent de l'espace publicitaire. Il serait maintenant interdit de vendre à des étrangers de l'espace publicitaire qui leur permettrait de diffuser de la publicité électorale.
Seuls les votes des Canadiens devraient déterminer les résultats des élections canadiennes. Le projet de loi contient déjà de nombreuses modifications à la Loi électorale du Canada jugées importantes selon les recommandations d'Élections Canada.
[Français]
Durant l'étude menée par le comité, le gouvernement du Canada a écouté des experts indépendants dont le seul rôle est de protéger nos institutions démocratiques. Je suis fier des commentaires faits par ces experts, parce qu'ils ont aidé à renforcer ce projet de loi.
[Traduction]
Par conséquent, aujourd'hui, j'invite tous les députés à appuyer, à l'étape de la troisième lecture, ce projet de loi qui vise à modifier la Loi électorale du Canada, à moderniser le processus électoral et à le rendre plus transparent, accessible et sûr pour les Canadiens d'un océan à l'autre.
Examinons les faits: 56 personnes ont témoigné devant le comité au sujet du projet de loi ; le comité a consacré 24 heures à l'étude de ce projet de loi et 36,5 heures à l'étude des recommandations du directeur général des élections. En revanche, on a étudié le projet de loi , Loi sur l’intégrité des élections, 49,5 heures.
Le projet de loi encouragera les Canadiens à participer pleinement au processus électoral, ce qui était exactement notre intention.
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Madame la Présidente, c'était intéressant d'écouter les propos de mon collègue d'en face. Je devais commencer mon discours en parlant du financement étranger, mais le député m'amène sur le sujet de l'identification des électeurs. Je rappelle que la Loi sur l’intégrité des élections a approuvé 39 pièces d'identité. Il faut en parler parce que, pendant la récente campagne électorale municipale en Ontario, qui s'est terminée il y a quelques jours, il a été révélé que des cartes de l'électeur avaient été laissées dans l'entrée des immeubles d'appartements au lieu d'être déposées, en toute sécurité, dans les boîtes aux lettres des gens. En soi, cette négligence aurait pu avoir de graves conséquences, parce que les cartes contenaient un NIP pour voter en ligne. Nous reconnaissons que la plupart des Canadiens ne se livreront pas à des activités frauduleuses. Cependant, certains pourraient être tentés, dans un élan de militantisme, de poser un geste illégal pour faire avancer une cause qui leur tient à coeur ou pour réaliser quelque chose qui est très important à leurs yeux.
J'ai été ravie d'entendre ma collègue de remettre en question ce que nous allons faire au sujet des cartes d'information de l'électeur. Les électeurs pourront-ils présenter la carte d'information de l'électeur reçue par la poste et leur carte Costco pour prouver leur citoyenneté canadienne? Pendant de nombreuses années, j'ai été directrice de campagne et j'ai discuté avec différentes personnes de leurs besoins. De plus, j'ai travaillé dans un bureau de circonscription et j'ai rencontré des Canadiens qui demandaient l'Allocation canadienne pour enfants, la citoyenneté canadienne et d'autres choses similaires. C'est curieux que les ministères exigent que les gens leur fournissent une preuve de leur identité et de leur adresse pour recevoir un éventail de prestations par l'intermédiaire du Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées ou du programme Ontario au travail, mais que ces preuves ne soient pas requises pour voter, bien qu'il s'agisse du geste le plus important qu'un citoyen canadien puisse poser. Par conséquent, après avoir écouté les propos de mon collègue d'Edmonton, je crains fortement que les libéraux pensent qu'il suffira de dire aux gens de présenter leur permis de conduire et une carte d'électeur pour prouver leur citoyenneté canadienne. Je tiens à rappeler aux députés que les résidents permanents peuvent conduire aussi. Je les vois conduire tout le temps. Je pense que nous devons vraiment tenir compte de cet aspect.
Je veux cependant surtout mettre l'accent sur le financement étranger; c'est la question que je voulais aborder. Pendant les élections de 2015, il y a eu un certain nombre de campagnes menées par des tiers. Je n'ai pas seulement vu ce genre de campagne pendant les élections provinciales et fédérales, mais aussi pendant les élections municipales qui viennent d'avoir lieu. À la télévision, on ne mentionne pas que la publicité a été autorisée par le directeur de campagne d'un tel ou d'une telle parce que, bien souvent, elle est autorisée par un tiers.
Pour bien des gens comme moi, les contributions qui servent à mener une campagne proviennent de particuliers. Je pense qu'environ 241 personnes ont fait un don à l'association de circonscription pour les élections de 2015. Il s'agissait de particuliers dans tous les cas. Il n'y avait pas de tiers autour de nous. Nous étions sur le terrain. Par contre, certains de mes collègues dans des circonscriptions comme London-Centre-Nord savent qu'il y a eu d'importantes campagnes ayant pour slogan « Tout sauf Harper ». Cela me préoccupe, car cet argent n'allait pas au Parti libéral, au NPD ou au Parti vert; cet argent était utilisé pour que des gens puissent mener une campagne. J'ai donc commencé à regarder mes chiffres pour les élections de 2015 afin de voir combien j'avais recueilli comparativement à mes collègues. On parle d'une différence de 40 000 $ à 50 000 $, mais ils ont tout de même mené eux aussi des campagnes énergiques. D'où provenaient leurs fonds? D'où provenaient leurs publicités? Ils n'ont pas nécessairement eu à tout faire eux-mêmes. Ils n'ont pas eu en réalité à puiser les fonds à même leur budget de campagne, car il y avait, comme on le sait, de nombreux tiers pour se charger de ces publicités.
C'est ici que les choses deviennent intéressantes. D'où provient cet argent injecté dans ces campagnes, versé à ces tiers? J'aimerais poursuivre la conversation lancée par le député de . Nous parlons de choses comme la fondation Tides, située à San Francisco et New York. La fondation a versé de l'argent par l'intermédiaire de groupes et d'organismes de bienfaisance canadiens, qui ont injecté les sommes dans les élections canadiennes. C'est aussi simple que cela. C'est si facile de voir que des fonds provenant des États-Unis ont été versés dans des campagnes canadiennes par l'intermédiaire d'un tiers. Il faut reconnaître la valeur de certains de ces règlements et restrictions.
C'est formidable qu'au Sénat, la sénatrice Frum ait parlé de certaines de ces contributions. On a beaucoup parlé des contributions provenant de tiers, et de la manière dont les gens peuvent faire des dons à un parti. Il faut étudier la situation de manière hypothétique, car toute la conversation à ce sujet n'est qu'hypothétique: « supposons que ». C'est la bonne approche à adopter dans ce cas-ci. Pour ce qui est du gouvernement du Canada, il ne devrait pas y avoir de zone grise lorsqu'on parle des droits qu'a la population de voter et de donner à un parti.
Que se passera-t-il si un don de 10 000 $ est fait à une organisation non gouvernementale six mois avant une campagne et que cet argent sert à la campagne? Cela n'a pas d'importance parce que le projet de loi contribuera à augmenter le montant des dépenses autorisées.
Je ne dis pas que les conservateurs seulement se font taper dessus. Nous sommes tous soutenus par des tierces parties, je le sais, et c'est très bien. Cependant, je peux assurer aux députés que l'argent acheminé par l'intermédiaire des organisations « 101 reasons to vote against Harper » et « Voters Against Harper » n'était pas destiné à soutenir des candidats conservateurs, mais plutôt à devenir la nouvelle caisse noire des candidats néo-démocrates, verts, libéraux ou bloquistes. Nous devons reconnaître qu'aujourd'hui, nous sommes ciblés, et pas seulement en tant qu'individus, par d'autres sources. Nous ne nous affrontons pas entre partis politiques. Il y a des sources externes qui militent activement contre nous. Par conséquent, il est essentiel de lutter contre le financement venant de l'étranger.
L'organisation avec laquelle la fondation Tides travaille, la Dogwood Initiative, est un cas intéressant. La Dogwood Initiative est une organisation canadienne sans but lucratif de défense de l'intérêt public basée à Victoria, en Colombie-Britannique. Je vais lire quelques lignes à son sujet.
Cet organisme s'emploie à accroître le pouvoir que les Britanno-Colombiens peuvent exercer sur les décisions du gouvernement. Il a notamment contribué à la lutte contre le pipeline Northern Gateway d'Enbridge, à la mise en place d'un moratoire relatif à la circulation de pétroliers au large de la côte nord de la Colombie-Britannique, et à la réforme du financement des campagnes électorales de la province. L'organisme Dogwood Initiative s'emploie actuellement à bloquer le projet de pétroliers et d'expansion du pipeline Trans Mountain de Kinder Morgan en Colombie-Britannique, à faire en sorte que le charbon thermique des États-Unis ne passe pas par les ports de la Colombie-Britannique [5], et à demander la tenue d'une enquête sur la corruption, afin que la démocratie provinciale renoue avec la transparence et la reddition de comptes.
Des chercheurs et des experts critiquent maintenant l'organisme Dogwood parce qu'il a été financé par des fonds étrangers. Ses bailleurs de fonds sont établis aux États-Unis, et ils ont financé Dogwood par l'entremise de la fondation Tides.
Il y a donc des groupes qui agissent comme des tiers. Supposons que j'ai le droit de dépenser 78 000 $ pour ma campagne. Si mes collègues peuvent aussi consacrer 78 000 $ à la leur mais qu'ils peuvent aussi compter sur un tiers, ils pourront donc dépenser 156 000 $ pour leur campagne s'ils font les investissements appropriés. Il convient de rappeler qu'il ne s'agit pas d'un groupe isolé. Pendant la dernière campagne fédérale, 115 organismes agissaient comme des tiers.
Mon exemple n'est qu'une hypothèse, mais il montre pourquoi nous devons débattre de ces enjeux. Imaginons qu'une personne ou un groupe prend en grippe ce que fait un parti. Il pourrait établir une centaine d'organismes différents, donner à chacun 10 000 $, et filtrer ainsi une somme importante. Certes, la somme que chacun investit dans une circonscription ne peut pas dépasser le plafond prévu mais, si on multiplie par 100 organismes, ces manoeuvres créent une situation inéquitable. C'est ce qui m'amène à dire, quand j'examine la mesure proposée, que ce n'est vraiment pas la voie à suivre. Nous devons faire preuve d'une immense prudence quand il est question de fonds étrangers employés au Canada pour influencer les politiques des politiciens canadiens.
Nous entendons constamment parler des fausses nouvelles. Je ne veux pas parler de ce qui se passe aux États-Unis, mais je crois qu'il ne faut pas se leurrer. Il y a aussi des gens au Canada qui ont des intérêts à promouvoir et qui discutent avec des représentants gouvernementaux. Cette semaine, il a beaucoup été question du vice-amiral Norman, des lobbyistes qui travaillaient pour Irving, et de ce que la Davie a perdu. Tout cela fait partie de la réalité, alors il ne faut pas se faire d'illusions. Les lobbyistes et les tierces parties jouent un rôle important auprès du gouvernement du Canada. Il faut cependant être prudent lorsqu'ils s'immiscent dans notre système électoral. Il y a de quoi s'en inquiéter vivement.
Je vais revenir sur un éditorial rédigé par notre ancien collègue, Joe Oliver, qui a fait de l'excellent travail en tant que ministre des Finances en poursuivant le travail exceptionnel de Jim Flaherty. Je crois que la plupart des Canadiens doivent comprendre cette réalité. Il faut alimenter la discussion à ce sujet pour que tout le monde puisse comprendre les enjeux.
Les Canadiens peuvent seulement donner 1 550 $ aux partis et aux candidats politiques. On a complètement interdit les dons provenant des syndicats et des entreprises. Cependant, selon le témoignage du commissaire Côté devant le Sénat, tant que l'argent est versé à un tiers six mois avant le déclenchement des élections, les donateurs étrangers peuvent donner autant d'argent qu'ils le veulent.
C'est une réalité dont nous devons être conscients. Je remercie tous ceux qui sont à l'écoute. Entamons cette discussion, et parlons sérieusement des circonstances entourant les élections canadiennes.
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Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole ce matin afin d'appuyer le projet de loi .
L'objectif du projet de loi , Loi sur la modernisation des élections, est de moderniser le système électoral canadien et de renforcer son intégrité en le rendant plus accessible, plus transparent et plus sûr. Pour ce faire, il prévoit diverses mesures, dont l'imposition de limites de dépenses aux tiers et aux partis politiques pendant la période préélectorale, l'accroissement de la transparence quant à la participation de tiers dans le processus électoral, ainsi que l'élargissement des pouvoirs conférés au commissaire aux élections fédérales.
Les nouveaux pouvoirs du commissaire comprendront l'imposition de sanctions administratives pécuniaires pour toute violation de parties essentielles de la Loi, y compris celles régissant le financement politique et les activités de tiers.
Au cours des derniers mois, les médias ont largement fait état de l'influence des tiers étrangers, des fausses nouvelles et des répercussions des nouvelles technologies sur les élections dans le monde entier. Le gouvernement du Canada a inclus dans le projet de loi , dès sa présentation au printemps, un certain nombre de mesures destinées à prévenir l'influence étrangère et l'utilisation malveillante des technologies. Cependant, le public apprend presque chaque semaine de nouveaux détails sur les tentatives d'exercer une influence indue sur les systèmes électoraux des démocraties occidentales.
Les modifications à la Loi électorale du Canada font partie des moyens dont nous nous sommes dotés dans nos efforts pour protéger notre démocratie. Les députés, les intervenants politiques, les universitaires et l'ensemble de la société civile canadienne ont également des rôles clés à jouer, sur la question des connaissances civiques par exemple.
Je me concentrerai aujourd'hui sur les améliorations apportées au projet de loi sur la modernisation des élections durant son étude en comité, qui représente pour le gouvernement un excellent moyen d'accroître la transparence des publicités politiques.
En 2017, Statistique Canada a estimé que la quasi-totalité des Canadiens âgés de moins de 45 ans utilisent Internet quotidiennement, tandis que chez les Canadiens âgés de 45 à 65 ans, environ 80 % l'utilisent quotidiennement.
En date du 1er avril, Statistique Canada a évalué que notre pays compte un peu plus de 37 millions d'habitants. Cela signifie qu'environ 22 à 23 millions de Canadiens âgés de 18 à 65 ans se branchent sur Internet et sur des plateformes en ligne pratiquement chaque jour.
Quand on constate le rôle joué par les nouvelles technologies dans la vie des citoyens, le moment est venu d'exiger une plus grande transparence des plateformes en lignes en période électorale.
Les plateformes en ligne — téléphones intelligents, applications et sites Web —, qui vendent de l'espace publicitaire sur une base commerciale durant les périodes électorale et préélectorale, seront désormais tenues légalement de conserver un registre en ligne des messages de publicité partisane et de publicité électorale qu'elles diffusent.
Cette nouvelle exigence s'appliquera aux plateformes en ligne moyennement ou largement fréquentées par des utilisateurs situés au Canada, quel que soit l'endroit où la plateforme se trouve dans le monde. Les administrateurs de chaque plateforme devront conserver le registre sur la plateforme elle-même et en permettre l'accès au public. Le registre inclura au moins une copie de chaque message de publicité partisane et électorale ayant été publié au cours de la période préélectorale et électorale respectivement ainsi que le nom de la personne ou du groupe qui a autorisé la publication du message sur la plateforme.
Les médias traditionnels, comme la radio, la télévision et les journaux, diffusent ouvertement de la publicité à la demande d'acteurs politiques qui s'adressent aux Canadiens et auxquels il est ainsi possible de demander des comptes par la suite, au sujet de l'information qu'ils communiquent et des promesses qu'ils font. Par comparaison, les plateformes en ligne permettent aux annonceurs de cibler des sous-ensembles bien précis de la population. À défaut de pouvoir consulter un registre de la publicité à saveur politique, les Canadiens ne peuvent pas savoir comment leurs voisins, les membres de leur famille et leurs collègues de travail ont été ciblés.
Le registre de la publicité des acteurs politiques dont chaque plateforme en ligne devrait être dotée, selon le projet de loi , aidera les Canadiens à mieux comprendre qui essaie de les influencer et par quels moyens. Par exemple, même si un message de publicité électorale ne visait que 50 électeurs canadiens, une copie de ce message serait obligatoirement contenue dans le registre, de même que le nom de la personne ayant autorisé la publication du message, qu'il s'agisse de l'agent officiel d'un candidat, de l'agent principal d'un parti enregistré, de l'un de ses représentants ou de l'agent financier d'un tiers.
La Loi électorale du Canada exigera des plateformes en ligne qu'elles permettent au public d'avoir accès au registre pendant une période minimale de deux ans après le jour du scrutin. Il y aura ainsi davantage de transparence concernant les techniques employées par les acteurs politiques dans leur publicité, puisque les chercheurs universitaires, les journalistes et les autres Canadiens seront capables de scruter tous les messages véhiculés par les politiciens, les partis politiques et les tiers dans leurs efforts pour influencer les Canadiens.
De plus, les exploitants de plateformes en ligne devront conserver les informations comprises dans le registre pour une période de cinq ans à partir de la date du scrutin. Cette exigence en matière de conservation vise à donner au commissaire aux élections suffisamment de temps pour lancer une enquête et accéder au contenu du registre si nécessaire.
Évidemment, les entités politiques et les tiers seront obligés légalement de coopérer avec les exploitants de plateformes en ligne et de leur fournir les renseignements qu'ils doivent publier dans leur registre. Les entités politiques, les tiers et les plateformes en ligne qui ne se conformeront pas aux nouvelles exigences de la Loi électorale du Canada pourraient faire l'objet d'accusations au criminel.
Le gouvernement du Canada est conscient que certaines plateformes en ligne ont déjà annoncé des mesures volontaires qui vont dans le sens de ce dont je parle aujourd'hui. Ce sont là des changements utiles, mais, lorsqu'il s'agit d'une question aussi importante que la démocratie canadienne, on ne peut plus se contenter de mesures volontaires.
La nouvelle Loi électorale du Canada obligera toutes les plateformes en ligne concernées à se plier aux mêmes règles en matière de divulgation. Tous les registres des plateformes en ligne sur les publicités politiques donneront accès aux mêmes renseignements de base. Ces nouvelles exigences, combinées aux interdictions concernant l'utilisation de financement étranger et la vente d'espaces publicitaires à des étrangers et à l'obligation pour les tiers de présenter des états financiers durant la période électorale, contribueront grandement à la sûreté et à la transparence du système électoral canadien.
J'encourage fortement les députés de tous les partis à appuyer le projet de loi .
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Madame la Présidente, je suis toujours honoré de prendre la parole à la Chambre.
J'aimerais saluer tous les citoyens de Beauport—Limoilou qui nous écoutent en ce moment, par l'intermédiaire de CPAC, ou qui nous écouteront plus tard en rediffusion sur Facebook ou Twitter.
Sans plus tarder, j'aimerais répondre au commentaire qu'a fait le député qui vient de terminer son discours. C'est intéressant parce qu'il a précisé que leur objectif était de réduire l'influence et l'impact des tierces parties venant de l'extérieur, donc des gens venant de l'étranger.
Le projet de loi sera adopté, puisque les libéraux forment la majorité. Cependant, une des choses qui me titille le plus dans le projet de loi, c'est qu'il va dorénavant permettre à plus de 1,5 million de Canadiens vivant à l'extérieur du Canada depuis plus de 5 ans de voter lors des élections générales, même si cela fait 10 ou 15 ans qu'ils sont à l'extérieur du pays.
Ces personnes ont un privilège que même un Canadien qui vit ici et qui n'est jamais parti n'a pas. Les libéraux vont leur permettre de choisir aléatoirement une circonscription où voter. C'est un privilège complètement incommensurable.
Si j'étais aux États-Unis depuis 10 ans et que je voyais que le vote est très serré dans une circonscription, je pourrais, grâce aux amendements apportés au projet de loi, décider d'aller voter pour le Parti libéral, afin de m'assurer qu'un député libéral est élu. Cela m'apparaît être une mesure très dangereuse. Elle va justement donner du pouvoir à des gens qui vivent à l'étranger depuis fort longtemps. Ce ne sont tout de même pas des étrangers, puisqu'il s'agit de Canadiens.
À l'intention des citoyens qui nous écoutent, je précise que nous parlons du projet de loi , qui vise à moderniser la Loi électorale du Canada.
Il s'agit d'un enjeu extrêmement important, parce que c'est la Loi électorale du Canada qui fixe les balises et les barèmes applicables à nos élections, dans notre démocratie. Ces élections déterminent le parti qui va former le prochain gouvernement du Canada.
Je suis sûr que les citoyens de Beauport—Limoilou qui nous écoutent en ce moment ont peine à croire le gouvernement libéral lorsqu'il dit vouloir améliorer la démocratie ou le système électoral du Canada ou permettre à de nombreuses personnes d'exercer leur droit de vote. L'historique libéral des trois dernières années, en ce qui a trait à différents attributs de la démocratie, est déplorable.
Il y a deux ans, alors que ce débat avait cours à la Chambre, je siégeais au Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires. Les libéraux ont mis en avant une réforme parlementaire dans laquelle il y avait certains éléments assez surprenants. Ils voulaient amoindrir le pouvoir de l'opposition, donc amoindrir le pouvoir d'environ 10 millions de Canadiens qui ont voté pour des partis de l'opposition, ce qui comprend le Parti conservateur, le Nouveau Parti démocratique et le Parti vert.
Ils voulaient réduire le temps de parole à la Chambre, ce qui est complètement ridicule. Je l'ai souvent dit à la Chambre, mais je veux le redire. En ce moment, un député a le droit de parler pendant 20 minutes. La plupart du temps, chaque député parle pendant 10 minutes. Au moyen de la réforme, les libéraux voulaient faire passer le droit de parole de 20 minutes à 10 minutes, à n'importe quel moment. Le droit de parole de 20 minutes n'aurait même plus existé.
Chez moi, j'ai un livre que j'adore, qui s'intitule Les Débats de la Confédération. On peut y lire Papineau, Doyon, George-Étienne Cartier, John A. MacDonald et Louis-Hippolyte La Fontaine. Je pourrais en nommer plusieurs autres. Ces grands députés parlaient quatre, cinq, six, sept ou huit heures d'affilée, sans arrêt, toute la nuit.
Au moyen de leur réforme parlementaire, les libéraux voulaient réduire le temps de parole des députés à 10 minutes. Ils voulaient annuler le droit de parole de 20 minutes. Tout cela pour empêcher le plus possible l'opposition de s'exprimer, pour empêcher des débats qui portent sur toutes sortes d'enjeux.
Ce qu'ils ont fait hier est encore pire que cela. C'est un exemple patent de leur attitude envers la démocratie parlementaire. Ils ont imposé une attribution de temps. En jargon populaire ou comme on dit au Québec, ils ont imposé un bâillon sur un débat qui porte sur la modernisation de la Loi électorale du Canada. Il n'y a pas d'exemple plus flagrant que cela de leur intention. Cette dernière est justement de faire adopter le projet de loi à toute vitesse. Cela est vraiment dommage. Ils veulent nous faire passer cela dans la gorge.
Il y a aussi ce qu'ils ont fait en 2015 et en 2016 avec leur pratique du cash for access.
Quand de grands lobbyistes voulaient rencontrer un ministre ou le pour parler d'une question particulière, ils n'avaient qu'à s'inscrire sur une liste et à payer 1 500 $ — c'est 1 575 $ aujourd'hui — pour pouvoir les influencer.
On ne parle pas d'un cinq à sept avec des citoyens de tous les jours d'une circonscription. On parle de cinq à sept mis en place exclusivement pour permettre à de grands lobbyistes d'atteindre les plus hauts sommets de l'État et d'influencer les prises de décisions.
Voici un exemple important. Le a pris part à un cinq à sept avec les autorités portuaires du Port d'Halifax et des gens qui avaient seulement un intérêt pour le port d'Halifax. Il n'y avait aucun député du Parti libéral. C'est un exemple flagrant de conflit d'intérêts et d'accès au comptant.
Par ailleurs, s'il est très difficile pour les Canadiens de faire confiance aux libéraux quand ils disent qu'avec ce projet de loi, ils veulent agrandir le suffrage ou améliorer la démocratie et la participation citoyenne, c'est aussi à cause de toutes les promesses qu'ils ont brisées depuis qu'ils ont été élus en 2015.
Les élections et les plateformes sont des fondements de la démocratie canadienne. Dans la plateforme politique de chaque parti, il y a des promesses électorales. Moi, je préfère appeler cela des engagements. Les libéraux avaient fait de grandes promesses. Ils ont dit qu'ils allaient faire des petits déficits de 10 milliards de dollars pour les deux premières années et qu'ils diminueraient par la suite. Or, année après année, puisqu'ils en sont à la troisième année de leur mandat de quatre ans, ils nous ont servi des déficits bien pires: 30 milliards de dollars, 20 milliards de dollars et, cette année, 19 milliards de dollars, alors que leur plan prévoyait un déficit de 6 milliards de dollars.
Ils ont brisé cette promesse, mais pire encore, ils ont brisé leur promesse du retour à l'équilibre budgétaire. Comme mon collègue de le dit si bien assez souvent, c'est la première fois de l'histoire qu'on voit des déficits structurels hors d'une récession économique importante ou d'une période de guerre. Le pire, c'est que c'est la première fois qu'un gouvernement ne prévoit aucun retour à l'équilibre budgétaire. C'est un non-sens. Le directeur parlementaire du budget, une institution créée par le très honorable M. Harper, a dit encore récemment qu'il était incroyable de voir un gouvernement qui ne prend pas les affaires de l'État plus au sérieux que cela.
D'autre part, en ce qui concerne les infrastructures, les libéraux disaient qu'ils avaient le plus grand programme d'infrastructure de l'histoire du Canada — avec eux, c'est toujours historique —, totalisant 187 milliards de dollars. Toutefois, de cette somme, qu'ont-ils dépensé à ce jour? Ce n'est pas plus que 7 milliards de dollars pour quelques projets ici et là, alors que ce programme était censé être pancanadien, structuré et de grande envergure.
Les libéraux ont aussi brisé leur promesse de réformer le mode de scrutin. Ils voulaient un mode de scrutin préférentiel, car selon les analyses, les sondages et leurs stratèges, cela les aurait avantagés. Je n'appuyais pas cette promesse, mais c'est probablement en raison de celle-ci qu'un grand pan de l'électorat canadien a voté pour les libéraux.
Ce sont donc des promesses brisées les unes après les autres, mais la réforme du mode de scrutin était une promesse fondamentale, et les libéraux l'ont reniée. Cela aurait touché la loi électorale et la façon dont les Canadiens sont appelés à choisir leur gouvernement. C'est un autre exemple patent qui démontre que les Canadiens ne peuvent pas faire confiance aux libéraux lorsqu'ils disent qu'ils vont réformer la loi sur les élections pour agrandir la démocratie au Canada.
Revenons maintenant au sujet qui nous intéresse plus particulièrement, c'est-à-dire le projet de loi , qui apporte deux grands changements fondamentaux qui, selon moi, sont déplorables.
Premièrement, le projet de loi C-76 permettrait au directeur général des élections d'autoriser la carte d'électeur comme pièce d'identité pour voter. Comme l'a dit un de mes collègues conservateurs récemment, les cartes d'électeur peuvent, qu'on le veuille ou non, se retrouver un peu partout, comme dans les boîtes de recyclage. Parfois, il y a des cartes qui dépassent des boîtes postales communautaires.
Il y a donc toutes sortes de façons dont un citoyen peut trouver une carte d'électeur et se présenter au bureau de vote avec celle-ci. C'est même assez facile. Or, selon ce projet de loi libéral, cette personne-là pourrait voter, alors qu'il n'y aurait aucune façon de savoir si c'est la même personne, sauf en lui demandant de présenter une carte d'identité. Ce serait donc la moindre des choses.
Cela ne m'arrive pas souvent, Dieu merci, mais quand je vais au CHUL de Québec — c'est là que je suis inscrit —, je dois non seulement présenter la prescription du médecin pour une prise de sang, mais je dois aussi présenter une carte d'identité ainsi que la carte d'hôpital.