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Monsieur le Président, j'ai le privilège de prendre la parole sur un sujet que je connais bien. Pour la seconde fois, au cours de cette législature, un projet de loi sur la réduction de la pauvreté est présenté à la Chambre.
Je félicite et remercie mon collègue et de son engagement auprès des plus démunis. Avec ce projet de loi, il suit les pas d'Ed Broadbent, qui fit adopter la motion pour éliminer la pauvreté infantile en 1989. Il suit également Tony Martin et Jean Crowder et tant d'autres femmes et hommes politiques qui firent du combat contre la pauvreté la raison première de leur engagement.
Si on regarde les chiffres, un tel projet de loi n'a jamais été plus à-propos. Ce mois-ci, on a célébré la Journée nationale des enfants et la Journée nationale de l'habitation. On sait à quel point ces journées sont importantes. Elles ne sont pas faites pour célébrer, mais bien pour tirer la sonnette d'alarme. Elles permettent une prise de conscience des enjeux, de la dure réalité que vivent nos concitoyens sur ces sujets. À cette occasion, les associations et les organismes communautaires sont montés aux barricades. Nous sommes un pays riche, nous avons d'immenses ressources et, pourtant, nous laissons nos enfants et nos concitoyens grandir et vivre dans la pauvreté.
Les chiffres sont alarmants. Un Canadien sur six vit dans la pauvreté. C'est 5,8 millions de personnes. De ce nombre, 250 000 personnes se retrouvent en situation d'itinérance chaque année; 1,7 million de ménages vivent dans des logements insalubres ou tout simplement trop chers. Malheureusement, les études ne s'arrêtent pas là. La situation des enfants au pays est grave: 1,4 million de nos enfants vivent dans une situation de pauvreté. C'est 200 000 enfants de plus que l'année dernière et, parmi eux, plus d'un enfant sur trois vit dans une communauté autochtone.
Compte tenu de l'urgence de la situation et de l'inscription de ce projet de loi dans l'héritage néo-démocrate, j'informe la Chambre que nous appuierons ce projet de loi. Cependant, je suis tout de même étonnée. Étonnée, car j'ai moi-même présenté un projet de loi de réduction de la pauvreté en février 2016, il y a plus de deux ans. Ce projet a été le fruit de longues concertations avec des organismes de partout au pays. Il avait reçu le soutien de nombreuses organisations de lutte contre la pauvreté et il s'inscrivait dans la continuité de mon travail communautaire que je mène, depuis des dizaines d'années, pour améliorer le quotidien des Maskoutains et des Vallois dans Saint-Hyacinthe—Bagot.
Le projet de loi avait pour but de renforcer le filet de sécurité économique et sociale des citoyens. Je voulais inscrire la condition sociale dans la Loi canadienne sur les droits de la personne, afin que la pauvreté ne soit plus un facteur de discrimination. J'avais placé également les organismes communautaires, les municipalités, les provinces, les territoires comme des partenaires privilégiés de cette stratégie de réduction de la pauvreté, car ne nous y trompons pas: si notre rôle fédéral est de donner une direction, de faire preuve de leadership, nous ne pouvons pas nous passer du soutien de ces acteurs qui travaillent chaque jour sur le terrain pour aider les plus démunis.
Les libéraux et les conservateurs ont voté en très large majorité contre le projet de loi C-245. Pour quelles raisons? En fait, les libéraux ont dit qu'ils allaient faire mieux pour réduire considérablement la pauvreté au pays. Cette promesse a-t-elle été tenue? Je ne le crois pas.
Entendons-nous, le projet de loi est nécessaire, mais il ne fait qu'effleurer le problème de la pauvreté. Je demande au gouvernement libéral où sont les mesures d'urgence concrètes pour éradiquer la pauvreté chez nos concitoyens. Le a annoncé que ce plan ferait du Canada un chef de file en matière de réduction de la pauvreté. Non, je ne le crois pas.
Je salue les efforts effectués jusqu'à là, comme l'Allocation canadienne pour enfants, mais soyons sérieux, nous sommes encore loin du compte. Le projet de loi C-87 se contente d'établir les cibles minimum recommandées par les Nations unies. Il n'y a pas de nouvel investissement, pas de nouveau programme. Que comporte véritablement ce projet de loi? Il comporte des cibles minimum, un seuil de la pauvreté très contestable et un conseil consultatif.
En ce qui concerne le seuil de la pauvreté, je me demande si le Canada a vraiment l'ambition de devenir un leader, un chef de file dans la réduction de la pauvreté en nivelant par le bas, car c'est bien le sujet que nous traitons. Sachons que les organismes de lutte contre la pauvreté ont peur que des programmes de subvention ne soient plus accordés à des personnes pauvres, à cause de cette mesure qui les exclut des statistiques du gouvernement. Le seuil de pauvreté utilisé par les libéraux est la réplique de la mesure du panier de consommation. Je tiens le redire devant la Chambre: cette mesure est un écran de fumée qui camoufle la réalité de la pauvreté au pays.
L'économiste Andrew Jackson a démontré que la mesure de faible revenu comptabilise 828 000 aînés en situation de pauvreté. La Mesure du panier de consommation n'en dénombre que 284 000 sur la même période. Il s'agit d'une différence d'environ un demi million d'aînés. Le gouvernement va-t-il vraiment se contenter de ces chiffres à la baisse et laisser de côté plus d'un demi million d'aînés oubliés par cette mesure?
En plus de fermer les yeux sur la pauvreté, cet indice ne permet pas de sortir les citoyens de la pauvreté. Nous avons ici un indice qui mesure le revenu qui permet d'acheter un panier de biens de première nécessité. Comme les Canadiens et les Canadiennes dont le revenu est supérieur ne sont plus considérés comme pauvres, ils ne figurent plus dans les statistiques du gouvernement. C'est une aberration.
La Mesure du panier de consommation exclut plusieurs dépenses de la vie quotidienne, comme les frais de santé, les frais de garderie ou les pensions alimentaires. Par ailleurs, une fois ce revenu atteint, on est très loin d'être sorti de la pauvreté. Si on s'offre un panier de biens de première nécessité, cela ne signifie pas qu'on n'est plus pauvre, loin de là. Cela laisse nos concitoyens face à une incertitude et à un stress financier énorme à la moindre dépense imprévue.
Cette semaine, mon équipe a discuté avec des représentants du Comptoir-Partage La Mie de Saint-Hyacinthe. Les bénévoles apportent, chaque semaine, du soutien à près de 200 familles en difficulté financière et mettent à leur disposition de la nourriture pour les aider lorsque les fins de mois sont difficiles. Il ne faut pas croire que cette aide est donnée au premier venu. Les dossiers sont étudiés au cas par cas afin d'apporter la meilleure aide possible et gérer au mieux le peu de ressources dont les familles disposent. Leur seuil de pauvreté se situe à 100 $ au-dessus du revenu de base. Quand on travaille sur le terrain chaque jour, on voit que les gens dans le besoin ne sont pas là pour essayer de profiter du système.
La précarité est réelle, et à 100 $ de marge, on n'est pas riche. On a peut-être juste un peu plus de latitude pour payer ses factures et la dépense imprévue du mois — quand notre voiture tombe en panne, par exemple.
Ces organismes ont peu de ressources, mais elles font pourtant des miracles dans nos communautés. Je les salue. Ils ont peu de moyens car ils ne reçoivent que peu d'aide du gouvernement fédéral. Pourtant, ils sont capables de regarder la réalité en face et de voir que vivre avec un revenu de première nécessité, ce n'est pas sortir de la pauvreté.
Je suis donc déçue que le gouvernement, qui se disait si ambitieux, ne soit pas capable de voir la pauvreté qui gagne les enfants et les familles du Canada. Le projet de loi ne peut pas se contenter de réduire les données. Il faut prendre des mesures concrètes.
Une révision des programmes déjà existants s'impose. Aujourd'hui, plusieurs familles ne reçoivent pas l'Allocation canadienne pour enfants, en particulier dans les communautés autochtones éloignées. Pourtant, ce sont ces mêmes communautés qui sont les plus exposées à la pauvreté et à la précarité. Parmi les 20 % d'enfants pauvres au Canada, un sur trois est issu d'une communauté autochtone.
La pauvreté est un cycle continu qui touche des familles entières. Pour le briser, nous devons nous attaquer aux inégalités structurelles qui touchent ces enfants dès la naissance.
Il faut également réformer le régime injuste de l'assurance-emploi. Le gouvernement ne met plus un sou dans la caisse de l'assurance-emploi depuis près de 30 ans. Après 20 ans de réformes conservatrices et libérales, ce système est en piteux état et incapable d'assurer aux familles l'aide dont elles ont besoin. Ce n'est pas acceptable qu'on ait encore un système qui n'a pas été réformé en profondeur depuis les années 1970 et qui exclut 60 % de nos travailleurs et nos travailleuses.
Réformer l'assurance-emploi permettrait avant tout de sortir des milliers de familles de la précarité, et même de la pauvreté. Cependant, il ne faut pas oublier qu'un taux si faible d'accessibilité fait qu'on prive également ces travailleuses et ces travailleurs de recevoir des formations adaptées à leurs besoins. Ici, on parle bien de la fameuse classe moyenne et de ceux qui travaillent fort pour s'y joindre.
L'accès aux prestations fédérales ne devrait pas être un combat pour les plus démunis. Puisque nous ne sommes pas tous égaux face à la pauvreté, il faut élargir l'accès à l'assurance-emploi et rendre accessible à tous et à toutes l'Allocation canadienne pour enfants. Nous devons nous assurer que les grands-parents qui s'occupent d'un enfant puissent eux aussi la recevoir. Il en va de même pour nos aînés.
Je salue l'initiative visant à rendre automatique le Supplément de revenu garanti pour les aînés qui atteignent 65 ans. Le NPD le réclamait depuis des décennies.
Cependant, la réalité, c'est qu'encore beaucoup d'aînés ne reçoivent pas cette prestation. Pourtant, ils y ont droit. À preuve, j'ai écrit une lettre ouverte, en janvier dernier, pour en informer nos concitoyens et j'ai reçu des centaines de courriels et d'appels. Il y avait surtout beaucoup de gens déçus d'apprendre que ce n'était pas automatique.
Pourquoi ne pas étendre cette mesure à l'ensemble des travailleurs et des travailleuses qui ont travaillé toute leur vie pour construire ce pays?
Il faut également adopter la mesure de faible revenu pour calculer la pauvreté. Elle fixe le seuil de pauvreté à la moitié du revenu médian et est, de ce fait, plus réaliste. Elle permet d'ailleurs des comparaisons internationales, ce qui devrait intéresser le gouvernement, puisqu'il veut être un leader sur la scène mondiale.
Il faut enfin des objectifs plus ambitieux à court terme. La veille du dépôt de ce projet de loi, soit le 5 novembre, la Colombie-Britannique a adopté un projet de loi visant à réduire la pauvreté infantile de 50 % en cinq ans. Les organisations de lutte contre la pauvreté réclament la même mesure.
Est-ce qu'on va vraiment attendre plus d'une décennie avant d'agir et laisser ainsi une génération d'enfants grandir dans la pauvreté?
On doit réduire le temps de mise en oeuvre des mesures, afin d'aider dès maintenant les générations futures de ce pays. Ne nous trompons pas, ces programmes sont un premier pas, mais ils n'abordent qu'une partie du problème.
En refusant de combattre la pauvreté sur tous les fronts, nous ne pouvons pas réduire radicalement la pauvreté au pays. Nous devons faire preuve de courage et adopter de nouvelles mesures plus ambitieuses et plus justes pour les Canadiens.
La réduction de la pauvreté appelle une réforme en profondeur de notre société. Nous ne pouvons plus nous contenter d'envoyer des chèques. D'ailleurs, quand on paie une place en garderie presque 80 $ par jour par enfant, on se dit que le montant de l'Allocation canadienne pour enfants est bien insuffisant et que ce qui changerait notre réalité, ce qui nous laisserait souffler à la fin du mois, c'est un système universel et abordable de garderies partout au pays.
Le gouvernement a fait la promesse électorale de s'attaquer de front à la pauvreté, et non pas de s'y attaquer seulement en surface. Je demande donc au gouvernement de respecter ses engagements et d'agir en conséquence. Ce dont les Canadiens et les Canadiennes ont besoin, c'est d'une réforme complète de nos services et de nos politiques publiques.
Martin Luther King disait d'ailleurs que la véritable compassion demande plus que de jeter une pièce à un mendiant, elle révèle que quand un édifice produit des mendiants, il faut en refaire les fondations. C'est comme cela, et uniquement de cette façon-là, que nous pourrons venir à bout de la pauvreté en attaquant les inégalités à la racine.
Alors, pour s'y attaquer, commençons par mettre en place un service de garde abordable et universel. L'organisme Campagne 2000 et le Centre canadien de politiques alternatives parlent de ce service comme de la pierre angulaire pour réduire la pauvreté.
Ce service est fondamental pour que les parents n'aient plus à choisir entre payer une garderie hors de prix et aller travailler. Il aiderait surtout à réduire la pauvreté chez les femmes, qui sont plus particulièrement touchées quand il faut choisir entre la garde de ses enfants et le retour au travail.
Un service de garde de bonne qualité et abordable pour tous, c'est également la promesse d'un départ plus égal dans la vie pour tous les enfants issus de milieux défavorisés.
Le même constat s'applique également aux frais de santé non remboursés, aux frais dentaires qui ne sont d'ailleurs pas compris dans le calcul du seuil de la pauvreté et qui représentent un vrai poids sur le budget des familles.
Comment parler d'une société égalitaire et juste si nous ne sommes pas tous égaux face aux dépenses liées à la santé?
La mise en place d'une assurance-médicaments et du remboursement des soins dentaires est plus que nécessaire, elle est primordiale si on veut s'attaquer en profondeur aux inégalités face au fléau de la pauvreté.
Par ailleurs, nous ne cessons de répéter que le travail est la porte de sortie de la pauvreté et que le travail garantit la dignité. Or le travail n'est pas accessible à tous. Alors, mettons en place un revenu de base garanti pour les gens qui en ont besoin. Je pense ici à des personnes qui ne peuvent pas exercer un emploi en raison de contraintes physiques ou mentales. Il faut me croire, ce n'est pas un choix, mais bien le poids d'un handicap qu'ils subissent au quotidien. C'est notre rôle, celui des parlementaires, mais aussi celui du gouvernement, d'apporter à ces gens un revenu décent pour vivre. Instaurer le revenu de base garanti permettrait de préserver la dignité et de réduire la stigmatisation que connaissent chaque jour nos concitoyens.
La réduction de la pauvreté passe également par un régime fiscal équitable.
Pour combattre les inégalités à la source, modifions l'impôt sur le revenu pour permettre une meilleure redistribution des richesses vers les groupes les plus démunis. Réduire la pauvreté implique de considérer la société dans son ensemble comme un tout. Nous devons reconsidérer les causes des inégalités. Ces dernières augmentent d'année en année au profit des plus aisés, tandis que le revenu de la classe moyenne stagne désespérément.
Le gouvernement ne peut pas, d'un côté, vendre un plan de réduction de la pauvreté inédit — sans programme nouveau ni financement, je le rappelle —, et de l'autre, augmenter les exemptions fiscales pour les plus riches. Je rappelle que nous perdons chaque année 8 milliards de dollars par manque de courage politique. Mettons donc un terme à cette mascarade. Les organismes communautaires le répètent: ce projet de loi est un bon point de départ, mais il est largement insuffisant pour relever le défi de la pauvreté au pays.
Campagne 2000, Citizens for Public Justice, le Collectif pour un Québec sans pauvreté, le Mouvement Action-Chômage, le FRAPRU, la Société Elizabeth Fry, l'Institut Broadbent, et j'en passe, appellent tous à des mesures plus ambitieuses de la part de ce gouvernement. L'OCDE recommande des mesures qui appuient l'emploi, compensent le faible revenu et accroissent les services de garde à plein temps à un prix abordable pour les familles.
Je veux souligner l'immense travail qu'effectuent les employés et les bénévoles des organismes communautaires pour venir en aide aux plus démunis. Le Centre de Bénévolat de St-Hyacinthe, qui fête ses 50 ans cette année, travaille avec acharnement pour apporter un peu de soutien aux personnes dans le besoin. Quand on travaille sur le terrain, les initiatives, les recommandations et les directives d'Ottawa sont lointaines. Ce qui compte véritablement, c'est ce qu'on va être en mesure de donner aujourd'hui à la mère de famille qui croule sous les dettes après la rentrée scolaire ou au retraité qui a besoin d'aide pour remplir ses demandes pour le Supplément de revenu garanti car il avait plus de 65 ans au 1er janvier 2018.
Que ce soit au Centre de Bénévolat de St-Hyacinthe, à celui d'Acton Vale, à la Moisson Maskoutaine ou au Comptoir-Partage La Mie, le constat est le même: la précarité est réelle et va bien au-delà d'un panier de première nécessité. Les personnes seules sont de plus en plus vulnérables. Les revenus sont insuffisants.
Claudine Gauvin, directrice de la Moisson Maskoutaine, me disait que, parmi les 870 demandes d'aide alimentaire de Noël, plus de la moitié étaient faites par des personnes seules. Parmi eux, les malades sont particulièrement affectés, du fait de leurs frais de santé exorbitants. Par leurs actions, la Moisson Maskoutaine, le Centre de Bénévolat de St-Hyacinthe, celui d'Acton Vale, ou encore le Comptoir-Partage La Mie apportent un soutien considérable à notre communauté. Ils collectent des jouets pour les enfants, organisent des collations de l'entraide et des cuisines collectives, et créent ainsi un lien social fort qui est indispensable pour les personnes isolées et démunies.
Puisqu'on dit que ce sont majoritairement des personnes seules, je ne veux plus entendre le gouvernement me dire que l'Allocation canadienne pour enfants vient tout régler.
Je pense que les actions de ces organismes doivent guider notre réflexion ici, à Ottawa, tout comme le travail que nous ferons ensemble en comité sur le projet. Notre seul et unique objectif devrait être de nous assurer que notre action a des effets concrets pour aider les personnes en situation de pauvreté partout au pays. Au-delà des cibles et des outils de mesure, il faut s'attaquer à la pauvreté par des actions concrètes qui changent en profondeur nos services et nos politiques publiques.
J'aimerais conclure ce discours en revenant sur les mots de mon collègue Ed Broadbent, qui déclarait, il y a presque 30 ans: « En tant que nation, affirmons aujourd'hui qu'avant le début du 20e siècle, la pauvreté des enfants sera une relique du passé ». Le constat de cet échec doit guider notre action. Du fait de nos promesses oubliées et de nos engagements non tenus, la situation de nos enfants est loin d'appartenir au passé. C'est encore pire, elle est devenue un fléau. Nous avons dépassé de 18 ans cet objectif que, unanimement, la Chambre des communes s'était donné en 1989, celui de faire en sorte qu'en 2000 il n'y ait plus d'enfants pauvres au Canada. Nous sommes très loin de cet objectif.
De mon discours devant la Chambre, j'aimerais donc que l'on retienne une chose: soyons ambitieux et honnêtes pour nos enfants, qui méritent que l'on éradique définitivement le cycle de la pauvreté. On leur doit cela maintenant.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Je suis heureuse de participer au débat sur le projet de loi . Ce projet de loi est important et devrait pouvoir compter sur l'appui de tous les parlementaires. Il prévoit de mettre en oeuvre la toute première stratégie nationale de réduction de la pauvreté au Canada. Cette stratégie rassemble un grand nombre d'éléments présents dans les politiques et les programmes de réduction de la pauvreté que notre gouvernement a présentés et instaurés depuis son arrivée au pouvoir.
Depuis 2015, notre gouvernement a misé sur une croissance avantageuse pour tous le monde. Nous avons pris des mesures concrètes pour renforcer la classe moyenne et aider ceux qui travaillent fort pour en faire partie. J'aimerais profiter du temps qui m'est accordé aujourd'hui pour m'attarder sur certains gestes concrets que nous avons posés.
Je tiens à souligner l'une des premières initiatives que nous avons prises en arrivant au pouvoir. Je fais référence bien entendu à l'amélioration de la sécurité du revenu de nos aînés. Nous savons tous que la population du Canada vieillit. On compte environ 6,4 millions de personnes qui ont 65 ans et plus. Selon le recensement de 2016, le nombre d'aînés a dépassé pour la première fois celui des jeunes âgés de 14 ans et moins. On estime qu'au cours des 25 prochaines années, ce nombre va dépasser les 11 millions, ce qui représente le quart de la population.
Quelle que soit la façon dont on considère la situation, les Canadiens vivent plus longtemps et en meilleure santé. L'accroissement de la longévité est une bonne nouvelle qui mérite d'être célébrée, car cela veut dire que la société dispose de plus de sagesse, d'expertise et d'expérience. Nous sommes reconnaissants de la contribution qu'apportent les aînés à nos foyers, à nos familles, à nos lieux de culte et à nos lieux de travail, et nous voulons assurer leur participation dynamique.
Toutefois, le gouvernement reconnaît qu'il a le devoir de s'assurer que les aînés obtiennent le soutien dont ils ont besoin pour s'épanouir et prospérer. C'est avec honneur et beaucoup d'humilité que j'assume le rôle de ministre des Aînés. Lorsque j'ai été nommée à ce poste, le m'a demandé de faire quelque chose de très important. Il m'a demandé de parcourir le pays pour écouter ce qu'avaient à dire les aînés, les membres de leur famille et les organismes qui travaillent avec et pour eux. C'est ce que j'ai fait. J'admets que la sécurité du revenu est l'un des enjeux que l'on considère comme étant importants pour les aînés.
Voyons aussi les réalités auxquelles les personnes âgées du Canada sont confrontées de nos jours. Toutes les études montrent que les femmes sont particulièrement exposées à des difficultés financières. En fait, presque toutes les femmes âgées seules qui vivent dans la pauvreté ont pour principale source de revenus les prestations de l'État. Pour certaines personnes âgées, les prestations de la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti ne sont pas des sources supplémentaires de revenu disponible. Ce sont pour beaucoup les seules sources de revenus, qui servent à payer le loyer et l'épicerie.
Le gouvernement connaît les faits. Nous avons pris des mesures pour améliorer la sécurité du revenu des personnes âgées. C'est là qu'entre en jeu le programme de la Sécurité de la vieillesse. Ce programme vise un objectif précis: procurer un revenu minimal aux aînés et contribuer au remplacement de leur revenu à la retraite. Le programme de Sécurité de la vieillesse comporte plusieurs types de prestations. Premièrement, il y a la pension de base de la Sécurité de la vieillesse, qui est versée à toutes les personnes de 65 ans ou plus qui répondent aux critères relatifs à la résidence et au statut juridique. Deuxièmement, il y a le Supplément de revenu garanti pour les aînés à faible revenu. Troisièmement, il y a les allocations pour les Canadiens à faible revenu âgés de 60 à 64 ans dont l'époux ou le conjoint de fait est bénéficiaire du Supplément de revenu garanti, ou qui sont veufs ou veuves.
Conscients que la sécurité du revenu est importante pour les aînés, nous avons décidé, dès notre arrivée au pouvoir, d'annuler la décision du gouvernement précédent de faire passer de 65 à 67 ans l'âge d'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse et au Supplément de revenu garanti. Ce seul geste a empêché 100 000 aînés de tomber dans la pauvreté. Les prestations de la Sécurité de la vieillesse permettent aux aînés à faible revenu du pays de toucher des milliers de dollars de plus par année.
Nous avions aussi proposé une hausse du Supplément de revenu garanti pouvant aller jusqu'à 947 $ par année afin d'aider les aînés seuls les plus vulnérables. Cette mesure a permis d'améliorer la sécurité financière de près de 900 000 aînés et de sortir environ 57 000 aînés de la pauvreté. C'était la bonne décision à prendre.
L'année dernière, nous avons lancé un nouveau processus d'inscription automatique au Supplément de revenu garanti pour les personnes admissibles. Le Supplément de revenu garanti fournit de précieuses prestations mensuelles non imposables aux bénéficiaires de la Sécurité de la vieillesse qui touchent un faible revenu. Depuis décembre dernier, lorsque les aînés admissibles sont automatiquement inscrits à la Sécurité de la vieillesse, Emploi et Développement social Canada vérifie automatiquement leur revenu pour déterminer s'ils sont admissibles aux prestations du Supplément de revenu garanti. Les personnes admissibles sont automatiquement inscrites, sans avoir à présenter une demande. Grâce à ce processus d'inscription automatique, ces prestations sont maintenant offertes à 210 000 aînés.
Chaque mois, plus de 18 000 personnes atteignent l'âge de 64 ans et sont automatiquement inscrites sur la liste des prestataires de la Sécurité de la vieillesse. Cela signifie qu'on évalue également si elles sont admissibles au Supplément de revenu garanti, sans qu'elles aient à en faire la demande.
Les mesures que nous avons prises pour améliorer la sécurité du revenu des aînés ne s'arrêtent pas là. Nous avons également bonifié le Régime de pensions du Canada pour les travailleurs d'aujourd'hui. La bonification augmentera le montant des prestations du Régime de pensions du Canada que les gens reçoivent à la retraite, de même que les prestations d'invalidité et les pensions de survivant. Cela signifie aussi une hausse d'environ 1 % des cotisations pour la plupart des gens. Les prestations bonifiées augmenteront avec le temps, à mesure que les gens travaillent et cotisent au régime. Les travailleurs les plus jeunes d'aujourd'hui recevront jusqu'à 50 % de plus du Régime de pensions du Canada lorsqu'ils prendront leur retraite. Ces modifications au Régime de pensions du Canada réduiront du quart le nombre de familles susceptibles de ne pas pouvoir maintenir leur qualité de vie à la retraite.
En ce qui concerne les régimes de retraite, le gouvernement a pris l'engagement dans le budget de 2018 — engagement qui a été repris dans ma lettre de mandat — de consulter les intervenants sur cette question très importante. C'est avec grand plaisir que j'ai annoncé, la semaine dernière, avec le , que des consultations ont été lancées à l'échelle du pays. J'invite tous les Canadiens qui ont une certaine expertise ou qui souhaitent raconter leur histoire à se rendre en ligne et à donner leur avis précieux sur cette question très importante.
Le gouvernement veut trouver une solution qui fonctionne, et non une solution temporaire. Ce problème existe depuis des décennies. Nous en reconnaissons la gravité et la complexité et nous voulons bien faire les choses.
Les aînés jouent un rôle important dans nos collectivités, et le gouvernement valorise énormément leur contribution. Nous savons que lorsqu'un aîné peut contribuer à la société, tout le monde en bénéficie. Les personnes âgées ont beaucoup à offrir, et nous voulons les encourager à continuer d'apporter leur riche contribution à la société. Il est juste qu'ils reçoivent la reconnaissance et l'appui dont ils ont besoin pour avoir la retraite sûre qu'ils méritent et envisager avec enthousiasme les années à venir. C'est précisément ce que le projet de loi leur permettra de faire; il prévoit l'élaboration et la mise en oeuvre de la toute première stratégie de réduction de la pauvreté au Canada. C'est à nous tous ici, à la Chambre, de décider si nous voulons contribuer au bien-être des aînés du Canada. J'espère que tous les parlementaires voteront pour ce projet de loi.
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Monsieur le Président, je tiens à remercier les gens de ma circonscription, Sackville—Preston—Chezzetcook, grâce à qui j'ai l'honneur de prendre la parole au sujet du projet de loi , Loi sur la réduction de la pauvreté. C'est un moment important.
Le Canada est un grand pays, et beaucoup de gens veulent y immigrer. Nous continuons à mettre tout en oeuvre pour arriver à créer une société plus juste. Nous voulons que les Canadiens les mieux nantis paient leur juste part et nous souhaitons en faire un peu plus pour venir en aide à la classe moyenne. Pour ce faire, nous contribuons à multiplier les débouchés pour les gens de la classe moyenne et ceux qui travaillent pour en faire partie. Nous devons garantir la mise en place de filets de sécurité pour éviter que des gens tombent sous le seuil de la pauvreté. Il nous incombe d'aider ceux qui vivent sous le seuil de la pauvreté à accéder à la classe moyenne. C'est là le grand objectif.
Il est difficile de croire que, au Canada, une personne sur huit vit sous le seuil de la pauvreté. Nous parlons de toutes les excellentes mesures que nous avons prises, mais il reste encore beaucoup de travail à faire. Tout au long de mon discours, je soulignerai les nombreux domaines où le gouvernement concentre ses investissements au moyen de diverses initiatives afin de venir en aide, comme je l'ai déjà dit, aux gens qui vivent sous le seuil de la pauvreté, aux Canadiens de la classe moyenne et à ceux qui aspirent à en faire partie.
Nous fixons des objectifs clairs dans ce projet de loi. Nous nous engageons à réduire la pauvreté de 20 % d'ici 2020 et de 50 % d'ici 2030. Pour y arriver, il nous faut établir un seuil permettant de savoir si les gens doivent être considérés comme pauvres ou non. Ce serait la première fois qu'un seuil serait officiellement défini et que des évaluations des progrès réalisés seraient prévues dans une loi, de manière à ce que les ajustements nécessaires puissent être faits.
Cette loi créerait un conseil consultatif national sur la pauvreté, qui aurait pour tâche de conseiller le ministre et de surveiller l'évolution de la situation sur le terrain, là où l'argent est employé, de manière à déterminer si les ressources affectées permettent d'atteindre les objectifs que nous nous donnons. De plus, ce conseil s'emploiera à consulter les Canadiens, y compris les spécialistes universitaires, les collectivités, les peuples autochtones et les personnes qui vivent sous le seuil de la pauvreté. Ces gens sont très importants.
Le projet de loi se caractérise par la transparence. Chaque année, il faudra présenter un rapport au ministre indiquant la progression réalisée sur le terrain. De plus, les avis du conseil au ministre seront publics. Voilà de la vraie transparence. Le rapport permettra de savoir quels progrès sont réalisés par rapport aux objectifs et de déterminer si le ministre donne suite aux avis qui lui sont fournis. Ce sont des mesures claires.
Comme je l'ai indiqué, si l'on veut une société plus juste, il faut s'assurer que les Canadiens les plus riches paient leur juste part et que les gens qui vivent sous le seuil de la pauvreté bénéficient de mesures pour se retrouver au-dessus de ce seuil. Il faut aider les gens qui s'efforcent de se joindre à la classe moyenne. Il faut créer des débouchés pour que la classe moyenne puisse continuer de prospérer et pour qu'un plus grand nombre de personnes puissent faire leur contribution, y compris les Canadiens les plus riches. Il est important que des filets de sécurité existent pour éviter que les membres de la classe moyenne ne tombent sous le seuil de la pauvreté.
Mon intervention portera sur les trois grands piliers qui sous-tendent le projet de loi. Qu'avons-nous fait, que faisons-nous et que ferons-nous pour veiller à ce que l'ensemble des Canadiens vivent au-dessus du seuil de la pauvreté et qu'ils puissent réussir?
Jetons un coup d'oeil sur ce que nous avons fait en ce qui concerne le premier pilier, qui correspond aux besoins essentiels. Peu de temps après notre arrivée au pouvoir, nous avons mis en place l'Allocation canadienne pour enfants, qui aide directement les familles qui ont des enfants. Uniquement dans ma circonscription, 5,2 millions de dollars par mois, soit 60 millions de dollars par année, sont versés aux familles au titre de cette allocation. Toutes les familles au pays bénéficient de l'Allocation canadienne pour enfants. Il s'agit d'une mesure très importante.
Par ailleurs, nous avons investi 40 milliards de dollars sur 10 ans au titre de la Stratégie nationale sur le logement. Dans Sackville—Preston—Chezzetcook, 155 logements ont été construits au cours de la dernière année et demie. Cela représente un investissement de plus de 1 million de dollars.
Pour ce qui est du logement abordable, le gouvernement met l'accent sur les éléments les plus vulnérables de la société: les aînés, les anciens combattants, les personnes fuyant la violence familiale et les personnes handicapées. L'itinérance constitue également un enjeu de taille. Le comité des anciens combattants se penche actuellement sur la situation des anciens combattants sans abri en cherchant des moyens de les repérer et de les soutenir. Le logement constitue un élément clé de la solution.
Nous avons également pris d'autres mesures pour aider les anciens combattants, notamment la création du soutien du revenu des Forces canadiennes, de l'Allocation de reconnaissance pour aidant et de l'allocation d'ancien combattant. Ce sont des enveloppes budgétaires majeures pour soutenir les anciens combattants.
Le deuxième pilier est l'éducation, qui joue un rôle égalisateur. C'est pour cette raison que nous avons investi dans l'éducation préscolaire, y compris 11 millions de dollars en Nouvelle-Écosse seulement. Nous avons aussi bonifié les bourses d'études canadiennes et les montants des prêts pour les Canadiens à faible revenu.
Nous soutenons nos anciens combattants grâce à la création de l'Allocation pour études et formations. Nous leur accordons 40 000 dollars s'ils ont été dans les forces armées pendant six ans, et 80 000 dollars s'ils y ont été pendant 12 ans.
Nous avons consacré 450 millions de dollars à la création d'un programme de formation en compétences et en emploi à l'intention des Autochtones. À cela s'ajoutent la Stratégie emploi jeunesse, la subvention incitative aux apprentis à l'intention des femmes, les mesures législatives relatives à l'équité salariale et, bien sûr, la loi sur l'accessibilité, qui a fait l'objet d'un débat il y a quelques semaines.
Je dois parler des Canadiens noirs. Preston, une localité de ma circonscription, Sackville—Preston—Chezzetcook, est l'endroit où l'on retrouve la plus ancienne communauté noire et le plus grand centre culturel noir au Canada.
Le dernier pilier est le filet de sécurité sociale, visant à empêcher les Canadiens de se retrouver sous le seuil de la pauvreté. Nous avons mis en place l'Allocation canadienne pour les travailleurs, qui a permis à deux millions de Canadiens d'accéder à la classe moyenne.
Nous avons fait passer la période d'attente pour l'assurance-emploi de deux semaines à une semaine et nous avons mis en place la prestation parentale partagée, qui représente cinq semaines supplémentaires pour les parents.
Enfin, nous avons amélioré le Régime de pensions du Canada, parce que nous sommes conscients que, de nos jours, les Canadiens n'ont plus accès aux prestations et aux pensions d'autrefois. Un Régime de pensions du Canada fort pourra les aider.
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Monsieur le Président, j'aimerais saluer mon collègue de . Il est très coloré lorsqu'il prend la parole à la Chambre, mais je trouve malheureux qu'il ait fait, encore une fois, la démonstration que les libéraux dépensent sans compter. Ils n'ont pas de plan et ils n'ont surtout pas de résultats.
Je me lève aujourd'hui pour parler du projet de loi .
Le 6 novembre 2018, le a déposé le projet de loi concernant la réduction de la pauvreté. Selon le sommaire, le texte « édicte la Loi sur la réduction de la pauvreté, laquelle prévoit un outil officiel et d'autres outils pour mesurer le taux de pauvreté au Canada, établit deux cibles de réduction de la pauvreté au Canada et constitue le Conseil consultatif national sur la pauvreté. »
D'entrée de jeu, je peux juste dire au gouvernement en place qu'il existe de la pauvreté au Canada. On a beau instaurer des mesures, mettre sur pied des conseils consultatifs, créer des organismes qui vont faire de l'évaluation et de la consultation, je confirme, en ce 30 novembre 2018, qu'il existe encore de la pauvreté, ici, au Canada. Malheureusement, un Canadien sur six est démuni. Je pense qu'il est important de considérer ce fait et de mettre en place des mesures nécessaires pour répondre aux besoins réels de ces gens.
Dans la loi, il est prévu de créer un conseil consultatif national sur la pauvreté. Ce conseil serait considéré comme un comité à temps plein et ses membres seraient des employés du gouvernement du Canada. On vient d'ajouter un plateau et des dépenses qui vont servir la machine gouvernementale avant de servir le pauvre monde. C'est cela qui est malheureux en ce qui concerne le projet de loi qui est présenté aujourd'hui. Nous ne sommes pas contre le fait d'aider les pauvres, bien au contraire, mais il faudrait qu'on s'occupe d'eux et non de la machine gouvernementale libérale.
Il n'est pas nécessaire de légiférer pour changer la façon dont le gouvernement mesure la pauvreté. On le sait tous, il y a des pauvres au Canada. Maintenant, que fait-on concrètement, demain matin, pour améliorer le confort et la qualité de vie de ces Canadiens qui ont le droit d'être respectés? Cela aurait pu, grâce aux structures qui existent, être fait rapidement et concrètement, mais non, le gouvernement préfère mettre en place des mesures, des instances et des structures.
La création d'un seuil officiel de la pauvreté pourrait jouer en faveur du gouvernement, en donnant une illusion — on sait que ce gouvernement a une baguette magique et qu'il lance beaucoup de poudre aux yeux des Canadiens et des Canadiennes —, mais on sait que les résultats ne sont pas là et qu'ils ne seront pas là avant des années-lumière, tout comme pour ce qui est de retourner à l'équilibre budgétaire.
J'aimerais rappeler que le gouvernement, qui était en campagne électorale en 2015, avait dit aux citoyens canadiens qu'il ferait un modeste déficit et qu'il rééquilibrerait le budget en 2019. Présentement, on sait qu'on ne sait pas quand cela va être rééquilibré, alors je suis obligé de dire à la Chambre qu'il y a eu de fausses représentations de la part du gouvernement.
Plus de mille personnes représentant des organismes de partout au pays ont assisté à des ateliers, lors d'une rencontre avec la , et à des séances en petits groupes qui portaient sur plus de 40 sujets. Encore une fois, ces gens qui travaillent quotidiennement avec des organismes et des gens démunis ont des solutions, et ils disent que ce qui est prévu par la Loi ne répond pas à l'objectif de la Loi.
Notre chef, le et député de , a présenté un projet de loi appuyant les nouveaux parents. Cette loi aurait supprimé l'impôt sur les prestations de congé de maternité et de congé parental. Il s'agit d'une mesure parmi tant d'autres qui est concrète. Nous, les conservateurs, travaillons pour aider le vrai monde, les travailleurs et les gens démunis.
Nous sommes capables de travailler avec eux et de trouver des solutions concrètes, au lieu de mettre en place des organismes et des structures, ce qui crée une lourdeur administrative, puisqu'il faut embaucher plus de fonctionnaires. D'un autre côté, l'argent jaillit de partout, mais il ne va pas aux bons endroits. Des mesures, je pourrais en suggérer. Mon collègue de n'a qu'à me consulter, cela me fera plaisir de lui en suggérer.
Les libéraux font également du tort aux familles canadiennes en annulant des mesures. Ils disent vouloir aider le pauvre monde, mais ils ont éliminé le fractionnement du revenu et des crédits d'impôt qui aidaient les familles canadiennes, comme le crédit d'impôt pour la condition physique des enfants et le crédit d'impôt pour les études postsecondaires.
Nous, les conservateurs, nous sommes capables d'appuyer des mesures efficaces. Ce que ce gouvernement nous propose, ce sont des mesures pour « évaluer », « consulter » et « voir comment on peut faire en sorte que ». Concrètement, il ne se passe rien, et le pauvre monde a le droit d'avoir de l'aide du gouvernement canadien. Ce sont des gens respectables.
On devrait niveler par le haut en créant des emplois, en permettant à ces gens de se valoriser personnellement, en les respectant et en les incitant à aller au travail, afin d'élever notre société à un niveau supérieur. Ces gens peuvent faire partie de cette société, et je leur tends la main. Toutefois, le gouvernement ne crée pas de système pour cela. Au contraire, il crée des structures. Il dit vouloir aider les plus démunis, mais malheureusement, il dépense sans compter. C'est une incohérence.
Je vais faire la démonstration du gaspillage du gouvernement libéral. Les libéraux ont dépensé un demi-million de dollars pour créer un logo, une marque de commerce et un nom pour l'agence d'aide aux démunis à l'étranger. Wow! Le conseil consultatif est tout simplement une organisation qui offre de l'aide, mais les libéraux ont décidé de dépenser un demi-million de dollars, non pour aider les pauvres, les démunis ou nos concitoyens, mais pour se donner une belle image. C'est un gouvernement d'image.
Par ailleurs, il a dépensé 4,5 milliards de dollars pour acheter un vieux pipeline. Imaginons combien de gens on aurait pu aider avec cet argent. Ensuite, le a investi 210 000 $ dans la production d'une pochette pour un budget. De plus, le 19 septembre, le gouvernement de notre député de s'est payé la traite: il a acheté 86 bouteilles de vin, 196 bières, six petites bouteilles de vodka et pas moins de 143 000 $ en nourriture. Tout cela a été consommé lors d'un petit séjour d'une représentation à l'international. Le pauvre monde, lui, qu'est-ce qu'il a?
Quant aux vacances chez l'Aga Khan, elles ont coûté 127 000 $. C'est ce qu'on a découvert, mais il est possible que plus d'argent ait été dépensé. On n'a pas vraiment eu le portrait réel de la situation. De plus, le gazouillis de notre premier ministre qui disait « Welcome to Canada » va coûter 1,1 milliard de dollars aux contribuables canadiens, en raison des immigrants illégaux qui traversent la frontière. Alors, des chiffres, je peux en donner. Dans sa présentation, mon collègue a beaucoup parlé de chiffres et de sommes d'argent. Je suis aussi capable d'en donner, mais je suis capable de démontrer que c'est du gaspillage.
Nous sommes d'accord pour trouver des solutions. En fin de semaine, dans le cadre des Fêtes, plusieurs organismes de ma circonscription organiseront des guignolées. Je vais être fier, dimanche matin, de participer à la guignolée à Saint-Augustin et à Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier pour amasser de l'argent pour aider les pauvres. Voilà ce que sont des gestes concrets. Ce gouvernement est incapable d'agir et de remplir ses engagements. Il donne toujours dans le philosophique, et c'est cela qui est malheureux.
Nous allons voter en faveur du projet de loi à la prochaine étape, mais j'espère que le gouvernement entend ce que je lui demande, soit d'améliorer son projet de loi pour qu'il profite directement aux démunis.