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Monsieur le Président, j'ai été élu pour la première fois le 2 juin 1997. Aujourd'hui, près de 22 ans plus tard, j'informe la Chambre que le 10 février 2019 sera mon dernier jour comme député de Kings—Hants.
Je tourne la page sur un chapitre de mon histoire. Pendant 22 ans, j'ai travaillé et lutté sans relâche pour la population de Kings—Hants, de la Nouvelle-Écosse et du Canada atlantique, et ce fut pour moi un honneur extraordinaire.
En décembre dernier, pendant nos derniers jours dans l'édifice du Centre, j'ai fait part de ce que la Chambre des communes représente à mes yeux et de mes observations sur les débats et les décisions qui ont façonné le Canada que je chéris.
La Chambre des communes a façonné ma vie, tant sur le plan personnel que sur le plan professionnel. Lorsque j'ai été élu pour la première fois, en 1997, une famille comme la mienne ne pouvait être reconnue légalement au Canada. Je me sens privilégié non seulement d'avoir pu apporter ma modeste contribution en tant que parlementaire, mais aussi d'en avoir bénéficié comme citoyen. C'est l'une des nombreuses raisons pour lesquelles je quitte aujourd'hui la vie publique en étant plus que jamais convaincu que le gouvernement, le Parlement et la politique peuvent contribuer à bâtir une meilleure société.
En cette ère de cynisme où les gens qui doutent nous disent que le gouvernement n'a pas d'importance, l'existence même de ma famille m'apparaît chaque jour comme une preuve vivante de l'influence positive du gouvernement. Le gouvernement est important, la politique est importante et les députés sont importants.
J'ai été élu sept fois sous deux bannières et j'ai travaillé sous la direction de neuf chefs. J'ai été membre de caucus de différentes tailles. Le plus petit comptait 12 membres et le plus grand 184. J'ai siégé au sein d'un cinquième parti et dans des gouvernements minoritaires et majoritaires. Je suis profondément reconnaissant au très honorable Paul Martin et au très honorable , le député de Papineau, de m'avoir donné l'occasion de faire partie de leurs Cabinets respectifs.
Je suis fier de ce que le et le gouvernement ont accompli pour les Canadiens et en collaboration avec eux. J'ai grandement aimé faire partie de son équipe.
C'est vrai, j'ai bien aimé me retrouver sur les banquettes ministérielles, mais je peux dire aux députés qu'il n'y a pas de mauvaises places quand on siège à la Chambre des communes. Il n'est pas nécessaire pour un député de faire partie du Cabinet pour laisser sa trace dans l'histoire ou contribuer à l'amélioration du Canada. Il ne faut jamais sous-estimer l'honneur que les Canadiens nous accordent en nous faisant confiance pour bâtir l'avenir du pays en cette enceinte, améliorer la vie des gens et changer les choses. Il ne faut pas sous-estimer l'honneur qu'on nous fait en nous demandant de venir représenter la population. Lorsque les députés et leur équipe de circonscription aident des gens, ils changent leur vie.
Je voudrais lire un passage d'un article de l'Enfield Weekly Press, publié dans ma circonscription le 11 mai 2005. Le titre de l'article était « Mme Gorman aura sa pension ». On pouvait y lire ceci:
Une femme de Gormanville âgée de 90 ans n'aurait pu demander meilleur cadeau pour la fête des Mères.
Almira Gorman, qui habite toujours dans sa maison de la région, attend le versement d'environ 27 000 $ en arriérés de prestations du Régime de pensions du Canada.
Mme Gorman ne savait pas qu'elle avait droit à ces prestations et ne les avait pas demandées [initialement].
La politique du gouvernement prévoyait qu'elle pouvait demander rétroactivement des prestations pour une période allant jusqu'à 11 mois, mais il semble que cette politique ait changé [...]
C'est ce qui conclut l'article, mais ce n'est pas toute l'histoire. Le personnel de mon bureau de circonscription et moi avons travaillé très fort pour défendre la cause de Mme Gorman. Il n'a pas été facile d'obtenir son remboursement rétroactif, mais nous avons réussi. Les efforts déployés par mon bureau de circonscription ont permis à cette dame au revenu modeste, qui a élevé une famille nombreuse dans le comté rural de Hants, d'obtenir l'argent qu'elle méritait. Ainsi, elle a été en mesure de construire une salle de bain adaptée dans sa demeure, ce qui lui permet de continuer à vivre chez elle. Cela a changé sa vie.
Le travail que nous effectuons en tant que parlementaires à la Chambre des communes, dans les salles de caucus et dans les salles de comité revêt une importance capitale. Le rôle de député nous offre une occasion inouïe de nous pencher sur des enjeux, d'étudier, d'apprendre, de développer des idées, de les défendre, d'amener les gens à changer d'avis et parfois de leur permettre de nous faire changer d'avis.
J'ai fait partie de l'opposition pendant 16 ans, et j'ai trouvé que ces années passées en tant que simple député ont été très épanouissantes à bien des égards. J'espère que les députés de l'opposition actuelle pourront savourer ce rôle pendant bien des années encore.
Quel que soit le siège que l'on occupe à la Chambre des communes, on peut avoir un effet bénéfique sur la vie des Canadiens. Il suffit de demander au député de , qui a exceptionnellement bien servi ses concitoyens, les Canadiens de l'Atlantique, ainsi que tous les autres Canadiens pendant sa carrière remarquable et bien remplie de parlementaire.
En matière de partisanerie, j'ai une perspective singulière. En effet, j'ai servi dans deux partis et j'ai du respect et de l'affection pour les députés de tous les partis. Il y a de bonnes personnes dans tous les partis. Certes, nous avons des idéologies différentes, mais nous sommes tous ici pour servir, animés par le même désir de faire du Canada un pays meilleur. Personne n'est parfait, mais tous les députés ont de belles qualités. Autrement, ils n'auraient pas été en mesure de gagner la confiance des citoyens qui les ont élus à la Chambre. Lorsque nous nous traitons respectueusement, nous faisons font preuve de respect envers les électeurs qui nous ont élus députés, et inversement.
En parlant de non-partisanerie, je m'en voudrais de ne pas saluer le premier député fédéral ouvertement gai, Svend Robinson, qui est présent à la Chambre aujourd'hui. Grâce au courage dont il a fait montre en 1988, il m'a été plus facile, plus tard, de vivre de manière ouverte et authentique et de devenir le premier membre ouvertement homosexuel du conseil des ministres fédéral, en 2004.
Alors que les députés amorcent un nouveau chapitre dans cette nouvelle Chambre, j'amorce pour ma part un nouveau chapitre de ma vie. J'aimerais remercier certaines personnes envers qui je suis très reconnaissant.
D'abord, je remercie ma famille, notamment mon père de 95 ans, Clifford Brison, qui nous regarde à la maison. Je crois savoir qu'on a mis de nouvelles piles dans ses appareils auditifs. Papa a distribué des feuillets de campagne à l'entrée du Sobeys pour moi.
Je tiens à remercier les citoyens de Kings—Hants, qui me sont restés fidèles, dans les bons moments comme dans les plus difficiles, à sept élections, et pendant 22 ans. Ils m'ont appuyé lorsque j'ai déclaré publiquement mon homosexualité en décembre 2002. Ils m'ont appuyé lorsque je suis devenu membre du Parti libéral en décembre 2003. Ils m'ont appuyé dans les grands débats, notamment lorsque j'ai fait partie du Cabinet qui a légalisé le mariage entre conjoints de même sexe en 2005. Ils ont célébré avec Max et moi lorsque nous nous sommes mariés à notre domicile, à Cheverie, en 2007. Je tiens à remercier les gens de Kings—Hants de l'amour et du respect qu'ils ont témoignés à moi ainsi qu'à ma famille, à Max, à Claire et à Rose.
J'aimerais remercier tous les bénévoles qui ont frappé aux portes et installé des affiches. Je les invite tous à notre dernier grand barbecue, chez moi, à Cheverie, cet été. Il s'agira du 23e barbecue annuel de Kings—Hants — j'ai oublié de le dire à Max —, et ils auront le plaisir de m'entendre chanter Hello Darlin', de Conway Twitty, une dernière fois.
Je tiens à remercier le personnel de mon bureau de circonscription qui, au fil des ans, a compté la regrettée et merveilleuse Audrey-Ann Murphy, Pat Taylor, Tanya Moore, et plus récemment, Evan Fairn. Ces personnes ont contribué à améliorer la vie de milliers de leurs concitoyens.
Je tiens à remercier Dale Palmeter, mon ami depuis 40 ans, membre de longue date du personnel et organisateur de toutes mes campagnes. Dale me donne des conseils sans détour depuis 22 ans, et je suis sûr que dans mon prochain chapitre, il continuera à le faire.
Je tiens à remercier Tisha Ashton qui est avec moi aujourd'hui. Pendant 17 ans, elle m'a toujours — ou presque — prodigué des conseils stratégiques sans faille. Edward Rawlinson travaille avec moi depuis 13 ans et Adèle Desjardins est à mes côtés depuis 22 ans. Adèle a commencé sa carrière à la Chambre des communes il y a plus de 50 ans, en 1968, en travaillant pour le très honorable Robert Stanfield. Elle a aussi servi le très honorable Joe Clark pendant plusieurs années. Je suis la seule personne pour qui elle a travaillé qui n'a pas porté le titre de très honorable. J'ai essayé, mais cela n'a pas fonctionné. Merci beaucoup Adèle.
Je remercie les équipes de mon cabinet ministériel, dont certains représentants sont ici aujourd'hui. Outre le fait qu'ils sont fantastiques, exceptionnels et loyaux, ces gens sont intelligents et intègres et ils m'ont aidé à clore le dernier chapitre de ma vie politique, auquel nous avons donné, à l'interne, le nom de code « Brixit ».
Je tiens à remercier l'excellente députée de , qui a accompli un travail formidable comme secrétaire parlementaire du président du Conseil du Trésor et qui continuera de s'acquitter de cette fonction avec brio.
J'exprime également ma reconnaissance à nos fonctionnaires de calibre mondial, notamment ceux de mon ministère, aux agents de sécurité de la Chambre des communes, au personnel du restaurant du Parlement, particulièrement à Marguerite, et aux pages. Tous se sont très bien occupés de moi et de l'ensemble des parlementaires.
[Français]
J'aimerais remercier particulièrement les interprètes de la Chambre des communes. Je sais que, de temps en temps, ce n'était pas facile de suivre mon français. Je suis certain que j'ai représenté un des plus grands défis de leur carrière. En fait, un des plus grands cadeaux de ma vie fut l'occasion que j'ai eue, comme député, de perfectionner mon français.
[Traduction]
Détendez-vous. Je blaguais. Les parlementaires sont des gens très sérieux. Je vous en prie, après mon départ, serait-il possible de ramener un peu d'humour dans cette enceinte? Il faut remédier à l'ablation du sens de l'humour qu'a subie la Chambre des communes.
En conclusion, trois grandes raisons motivent ma décision.
Premièrement, je quitte de mon propre chef fier de ce que j'ai accompli au cours de mes 22 années à titre de député.
Deuxièmement, je suis prêt pour un changement. À 51 ans, j'ai l'énergie pour entreprendre une nouvelle carrière et relever de nouveaux défis, et cette perspective m'emballe.
Troisièmement, le plus important, c'est ma famille. En ce qui me concerne, il y a trois miracles aujourd'hui à la tribune: Maxime, Rose et Claire.
Pour certains, il est facile de devenir parents et cela se fait parfois accidentellement. Pour Max et moi, le cheminement vers la paternité n'a été ni facile ni accidentel. J'ai l'immense bonheur, depuis de nombreuses années, d'avoir une magnifique famille. À mes yeux, les rôles et les titres les plus importants que j'aurai jamais dans ma vie sont ceux de mari de Max et de père de Rose et Claire.
Bien après que j'aurai laissé la vie publique, je ramènerai mes enfants ici pour leur rappeler que le Parlement est important. C'est ici que de courageux législateurs, bâtisseurs de pays, députés et sénateurs contribuent à bâtir le Canada, une des rares places dans le monde où une famille comme la nôtre peut exister.
Il existe une tradition dans les églises rurales de la Nouvelle-Écosse. J'ai souvent assisté à des funérailles, au fil des ans. Il y a un texte qui se termine par « Pensez à moi, mais permettez que je parte. »
Monsieur le Président, je vous remercie. Pensez à moi, mais permettez que je parte.
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Monsieur le Président, je commencerai par dire simplement que le député de est impoli. Il m'a souvent reproché mes très, très longs discours au Parlement et ailleurs. Il appelle mes discours les « monologues de Regina ». Aujourd'hui, il devra simplement rester assis et écouter.
Le député de est né au siècle dernier, en 1967. Il n'a donc rien vu du premier siècle du pays. Nous conviendrons tous cependant qu'il s'est bien rattrapé au cours des 51 années suivantes.
La finance, l'économie et les affaires ont toujours suscité chez lui un vif intérêt. Il a étudié dans ces domaines à l'Université Dalhousie. Avant même de terminer ses études, c'était un entrepreneur. Il louait des petits réfrigérateurs à ses camarades. À leurs parents, il distribuait des brochures illustrant ces petits réfrigérateurs remplis de légumes. Dans les brochures qu'il montrait à ses camarades, les réfrigérateurs étaient remplis de canettes de bière. À l'époque, il s'imaginait être un « magnat du réfrigérateur », ce qui l'a peut-être amené à ses autres carrières.
Après l'université, il est entré dans une société de capitaux, a investi dans une entreprise de peinture et a déménagé à New York. C'est là qu'il a été découvert par Jean Charest, qui l'a persuadé de revenir en Nouvelle-Écosse pour se porter candidat pour le Parti progressiste conservateur aux élections fédérales de 1997, dans la circonscription de Kings—Hants. Il avait 30 ans à l'époque et le Parti progressiste conservateur avait deux sièges à la Chambre des communes. Je m'en souviens, car j'étais là à l'époque. C'est alors que son aventure politique a commencé. Il était indubitablement optimiste.
Au cours des deux décennies qui ont suivi, le député de a été député d'arrière-ban, député de premier rang, du côté du gouvernement, du côté de l'opposition, président de comité, secrétaire parlementaire, porte-parole officiel et ministre à deux reprises. Il a été élu, a démissionné, a été réélu et a changé de parti. Cette expérience variée démontre au moins trois choses.
D'abord, il n'arrive pas à garder un emploi stable. Ensuite, il possède une vaste expérience des institutions de la démocratie parlementaire — et, d'après ce que nous avons pu voir aujourd'hui je pense, un profond respect pour celles-ci. Enfin, pour que ses électeurs lui restent fidèles au fil du temps peu importe son affiliation politique, il est évident qu'il n'a jamais oublié pendant une seule fraction de seconde d'où il vient, où sont ses racines.
Les gens de Cheverie et de la Nouvelle-Écosse sont d'ailleurs probablement le groupe le plus souvent mentionné au caucus et au Cabinet, et ce, parce qu'il y voit.
Il s'est porté candidat à la direction du Parti progressiste-conservateur et, après s'être réinventé, il a fait de même pour le Parti libéral. Il a joué un rôle crucial dans bien des carrières politiques. Après avoir abandonné la course à la direction du Parti conservateur, il a donné son appui à Jim Prentice, assurant ainsi la victoire de Peter MacKay et, après s'être retiré de la course à la direction du Parti libéral, il a accordé son soutien à Bob Rae d'abord, puis à Michael Ignatieff, assurant la victoire de Stéphane Dion.
S'il n'est pas devenu chef de parti, il s'est toutefois révélé être tout au long de sa carrière, et encore aujourd'hui, un homme intelligent et drôle, quelqu'un de bien, qui a des principes et n'a pas peur de faire oeuvre de pionnier, une personne qui a su nouer des amitiés des deux côtés de la Chambre.
Premier membre du Cabinet ouvertement gai au Canada, le député de incarne certains des plus grands changements sociaux qu'a connus le pays et a contribué à faire avancer les choses.
C'était important, en raison des avantages que, nous le savons, la diversité apporte à toutes les organisations et sociétés qui y souscrivent. C'était aussi important pour une génération de personnes LGBTQ2, qui ont pu se reconnaître dans certains titulaires des plus hautes fonctions au pays. La représentation et la démocratie sont importantes, et il n'y aurait pu y avoir de meilleur modèle à cet égard.
Sur de nombreux autres fronts, il a fait en sorte que la protection des droits de la personne soit intégrée aux négociations sur le libre-échange, et ce, même s'il ne faisait pas partie du gouvernement, siégeant plutôt dans l'opposition à l'époque. Au gouvernement, il a fait modifier le processus budgétaire pour aider les députés à suivre les dépenses de l'État; il a piloté la réforme de la réglementation qui a permis d'accroître la compétitivité du Canada; il a conclu 17 conventions collectives avec la fonction publique; et il a été à l'avant-plan des efforts visant la création d'un gouvernement numérique au sein de l'économie moderne canadienne.
Comme il l'a mentionné il y a quelques instants, le député de a eu la chance de compter sur d'excellents employés tout au long de sa carrière parlementaire. Aujourd'hui, nous tous qui siégeons dans cette enceinte, peu importe à quel titre, souhaitons certainement profiter de l'occasion pour nous joindre au député et remercier les personnes dévouées qui travaillent avec nous. De nombreux députés ont déjà eu l'occasion de travailler avec Tisha, Dale, Edward, Adele et les autres employés mentionnés par le député. Il est difficile d'imaginer tout ce qu'ils ont dû endurer au fil des années.
Nous souhaitons également remercier Max, Claire et Rose d'avoir partagé leur époux et leur père avec l'ensemble du Canada. Peu importe que ce soit de ce côté-ci ou de l'autre côté de la Chambre ou à l'extérieur du Parlement, nous n'avions qu'à observer le député de pour voir le moment où Max, puis ensuite Claire et Rose sont entrés dans sa vie. Quelque chose de fondamental a changé en lui.
Le député de en a fait plus que la majorité des députés pour encourager la diversité et l'inclusion, promouvoir l'accommodement et le respect, aider les jeunes et agir comme modèle, et faire du Canada un pays plus juste, décent et merveilleux où un nombre croissant de personnes de toutes sortes, peu importe la couleur de leur peau, leurs croyances, leur sexe, leur orientation sexuelle, leur ethnicité, leurs origines, leurs compétences ou leurs besoins particuliers, peuvent être des citoyens canadiens égaux et à part entière. Nous vivons tous dans un pays qui représente le plus bel exemple de pluralisme que le monde ait jamais connu. C'est la cause à laquelle le député de a dévoué sa vie parlementaire, et nous lui disons tous: « Merci et bonne chance. »
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Monsieur le Président, au nom de l'opposition officielle, je tiens à offrir mes meilleurs voeux au député de , qui quitte la vie publique. En vérité, je pourrais parler pendant longtemps, mais je suis consciente du temps de parole qui m'est imparti.
Comme beaucoup le savent et comme on l'a mentionné aujourd'hui, le député est père de deux magnifiques jeunes filles, Claire et Rose, et, même si je sais qu'elles lisent très bien maintenant, voici ce que je tiens à ce qu'elles sachent à propos de leur père lorsqu'elles seront assez vieilles pour lire le hansard. J'aurais aimé que ce soit plus drôle.
Premièrement, Claire et Rose devraient savoir que leur père aime son pays, sa région, sa province et sa circonscription. Il a tellement bien représenté ses concitoyens qu'ils lui ont fait confiance pour faire entendre leur voix pendant 22 ans. Ils l'ont appuyé au sein de deux partis ainsi qu'au cours de deux campagnes à la direction d'un parti et d'innombrables programmes d'immersion française, j'en suis sûre. Toutefois, il n'a pas pu y arriver seul. L'amour et le soutien de son mari, Max St-Pierre, que Claire et Rose appellent « papa », ont été extrêmement importants dans la vie du député.
Deuxièmement, Claire et Rose devraient savoir que leur père a été un grand parlementaire. En effet, leur papa était fait pour le service public. Nous avons appris, de source sûre, qu'à l'âge de 12 ans, alors qu'il était à l'école élémentaire, il a prononcé un discours devant le Club 4-H local, discours dans lequel il citait, comme cela se fait toujours dans les discours inspirants, des gens comme Mark Twain et Will Rogers. Il a alors dit: « Le fer se rouille, faute de s'en servir. L'eau stagnante perd de sa pureté et l'inaction sape la vigueur de l'esprit. » Il avait 12 ans, en passant. « Pour réussir, il faut être prêt à travailler fort, être intègre et avoir une bonne attitude. Si on a la volonté de gagner, la partie est à moitié gagnée. Si l'on n'a pas la volonté de gagner, la partie est à moitié remise. »
L'hon. Scott Brison: « Perdue. »
L'hon. Lisa Raitt: Je reconnais mon erreur, monsieur le Président. Je le remercie de me reprendre. Nous corrigerons l'erreur dans les bleus.
En effet, à la Chambre, le député a réussi parce qu'il était prêt à travailler fort. Il est intègre et il a eu une très bonne attitude, comme en témoignent ses interventions fréquentes à la période des questions et ses apartés amusants dans les corridors lorsque nous nous croisions. De dire qu'il était prêt à travailler fort, qu'il était intègre et avait une bonne attitude est un bon conseil pour quiconque fait son entrée dans la vie publique.
Troisièmement, je tiens à dire à Claire et à Rose que leur père était fier d'être politicien. Lorsqu'il a rendu hommage à notre ancien collègue Jim Flaherty, lui aussi un excellent politicien, le député de a cité une partie d'un discours de Theodore Roosevelt qui dit ceci:
Tout le mérite appartient à l'homme qui descend vraiment dans l'arène, dont le visage est maculé de poussière, de sueur et de sang, qui lutte vaillamment, qui erre parfois et commet maintes et maintes fautes, car il n'y a pas d'effort sans erreurs, qui est capable d'une grande dévotion, qui se consacre à une noble cause, qui, au mieux, connaîtra à la fin la joie suprême de triompher et qui, au pire, s'il échoue après avoir tout essayé, saura que sa place n'a jamais été parmi les âmes froides et timorées qui ne connaissent ni la victoire ni l'échec.
En cette matinée où nous rendions hommage à Jim Flaherty, plusieurs d'entre nous ont été émus et reconnaissants d'entendre ces paroles.
Lorsqu'on lui a demandé pourquoi il avait choisi cette citation, le député de a répondu ceci:
Elle incarne le respect envers ceux qui sont prêts à se retrousser les manches, qui servent la population avec les meilleures intentions et qui ont l'intérêt du public à coeur. En parlant de ceux qui descendent dans l'arène, Theodore Roosevelt décrit les gens qui entrent dans la sphère publique avec l'intention de faire de leur mieux. On pourrait dire que ce ne sont pas tous les politiciens qui entrent dans l'arène. Il peut y avoir des élus qui ne travaillent pas aussi fort qu'ils pourraient, qui se relâchent.
Je suis sûre que nombre d'entre nous conviendront que le député de n'était pas de ceux-là.
Enfin, il a parlé très clairement et avec franchise du rôle et des responsabilités des politiciens lorsqu'il a dit ceci:
[...] on passe beaucoup trop de temps à dénigrer les politiciens et ce qu'ils font. Je suis agacé par ceux qui se donnent beaucoup de peine pour éviter de dire qu'ils sont politiciens. [...] Or, je suis politicien. C'est mon travail. Ceux qui font inscrire leur nom sur un bulletin de vote sont des politiciens. C'est une fonction que nous devrions nous-mêmes honorer, et nous devrions encourager les autres à en faire autant.
Enfin, Claire et Rose doivent comprendre qu'il est difficile de quitter cet endroit et que leur père a délibérément pris la décision d'être plus présent dans leur vie. Il a dit: « Je me suis consacré à 120 % à mon travail pendant près de 22 ans, les soirs et les fins de semaine. C'était mon travail avant tout. »
Je vais m'ennuyer de l'humour et de I'intelligence du député de , mais je respecte et j'admire sa décision de se consacrer à sa famille — j'en suis peut-être même un peu envieuse — et je lui souhaite beaucoup de bonheur.
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Monsieur le Président, je prends la parole au nom de mon parti pour joindre ma voix à celle de la députée de et, j'en suis convaincu, à celle de l'ensemble des députés pour remercier le député de d'avoir consacré 22 années à servir les gens de sa circonscription, les Néo-Écossais, la Chambre et le Canada.
Le parcours du député de est tout à fait remarquable et, pour moi et pour de nombreux autres Canadiens, c'est notamment parce qu'il a été élu cinq fois après avoir affiché ouvertement son homosexualité, un record qu'il détient en compagnie de Svend Robinson. Le député de Kings—Hants était seulement le quatrième député ouvertement gai, après deux néo-démocrates et un membre du Bloc, mais il a tout de même été le premier à deux autres chapitres. Il a été le premier conservateur à afficher ouvertement son homosexualité, même si c'était au sein du Parti progressiste-conservateur, puis, un an plus tard, il devenait le premier libéral ouvertement gai. C'est donc dire qu'il a été le premier dans deux des quatre partis. Je suis certain qu'on pourrait lui faire une petite place de ce côté-ci pour les deux journées qu'il lui reste.
Le député a toujours tendance à minimiser le rôle important qu'il joue en tant que parlementaire ouvertement gai. Il a mentionné aujourd'hui ce qui importe le plus à ce sujet: inspirer les membres de la communauté LGBTQ2 à toujours viser plus haut et leur montrer que tout est possible au Canada.
Le député a également contribué à éliminer les obstacles pour tous ceux qui viendront après lui. J'ai moi-même déjà rêvé de faire partie du Cabinet, et c'est un rêve qui reprend vie tranquillement. Peu importe qui nous sommes au Canada — une femme, un membre de la communauté LGBTQ2 ou d'une minorité visible, ou encore une personne handicapée —, voir la réussite de quelqu'un qui nous ressemble nous montre que nos rêves ne sont pas inaccessibles. Je remercie le député de de cette contribution.
En 2004, le député de s'est distingué encore une fois en devenant le premier membre du Cabinet ouvertement gai, même si, à l'époque, on avait surtout parlé du fait qu'il était le plus jeune ministre. C'est probablement pour cette raison que sa décision semble relever d'une retraite anticipée, même s'il a été élu à sept reprises.
En dépit de toutes ses réalisations, il fait preuve d'une grande modestie. Le député fait partie d'un gouvernement qui a considérablement amélioré la vie des Canadiens de la communauté LGBTQ, je tiens donc à le féliciter pour tous les progrès qui ont été réalisés, parce que je sais qu'il défend ardemment la cause des homosexuels à la Chambre des communes. Nous avons encore beaucoup de travail à faire dans ce dossier et je reproche notamment à ses collègues de ne pas en avoir fait plus. Nous leur demanderons de rendre des comptes lors des prochaines élections. Je sais qu'il est très important de pouvoir compter sur un porte-parole au conseil des ministres et je remercie le député de d'y avoir assumé ce rôle.
Mon discours sera nettement moins long que le sien, et je suis beaucoup moins drôle que lui. Cependant, toutes les personnes qui ont déjà travaillé avec le député de savent qu'il a un esprit de collégialité inégalé à la Chambre. Tous ceux qui l'ont observé pendant ses interventions ont souvent remarqué son sens de l'humour, même lorsque le sujet était extrêmement sérieux, mais ne l'ont jamais vu faire preuve de malice. Je l'en remercie.
Bien que nous soyons déçus du départ du député de , je suis persuadé que son mari — j'adore dire cela à la Chambre des communes, donc je vais le répéter — son mari et ses filles se réjouissent à l'idée de le ravoir à temps plein. Nous lui souhaitons beaucoup de succès dans la carrière qu'il choisira, peu importe laquelle, tant qu'elle ne fait pas partie du domaine politique. Encore une fois, je remercie le député de Kings-Hants de tout ce qu'il a accompli dans cette enceinte. Je le remercie d'avoir été un ami, et c'est avec un pincement de coeur que nous le regardons partir.
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Monsieur le Président, c'est un grand honneur pour moi de prendre la parole cet après-midi afin de rendre hommage à mon ami et collègue le député de . Nous sommes des amis de longue date.
[Traduction]
En fait, lorsque j'étais directrice exécutive du Sierra Club du Canada, je me souviens d'être allée parler du Protocole de Kyoto avec des membres du caucus conservateur: le très honorable Joe Clark, un homme merveilleux; John Herron, qui était alors porte-parole en matière d'environnement; et notre collègue de . Aucun d'entre eux n'a jamais mis en doute un instant les données scientifiques sur les changements climatiques. Ils ont écouté respectueusement ce que j'avais à dire, et j'ai eu une bonne conversation avec eux, comme c'était toujours le cas. Je n'ai donc peut-être pas été surprise d'apprendre que le député de Kings—Hants avait quitté le Parti progressiste-conservateur. J'aurais espéré qu'il devienne chef du Parti vert afin que je ne sois pas obligée de le faire. Malheureusement, il a décidé de se joindre aux libéraux où, comme nous le savons, il a passé le reste de son illustre carrière politique, carrière qui a duré 22 ans.
Nous avons déjà entendu de très beaux discours de la part du ainsi que de notre collègue de , et je suis certaine que le député de pense qu'il faut effectivement deux filles du Cap-Breton pour bien saluer le départ d'un député de la vallée. Notre collègue d', qui est lui aussi un grand défenseur des droits de la communauté LGBTQ, et le député de ont également prononcé d'excellents discours.
[Français]
Nous sommes réunis ici parce que le député de Kings—Hants est un homme honorable, respecté et aimé par tous les députés de tous les partis ici.
[Traduction]
Nous regrettons son départ. Nous avons parlé de sa grande contribution à l'élaboration de politiques publiques. Lors de la 41e législature, j'étais assise assez près du député de . Je n'ai pas changé de siège. Je suis d'accord avec le député quand il dit qu'il n'y a pas de mauvaises places quand on siège à la Chambre des communes. Je suis bien placée pour le savoir.
Je me souviens effectivement de son sens de la repartie. Je m'oppose vivement au chahut. Cependant, quand c'est le député de qui chahutait, il le faisait avec un style, une grâce et un panache dont je ne pourrais jamais me désoler.
Je vais vous présenter de mémoire une sorte d'album des plus grands succès du député de , à la K-Tel. Autant que je m'en souvienne, il a été le premier d'entre nous à faire une chose qui est maintenant courante. Quand les nouveaux ministres se font poser une question par des députés d'arrière-ban de leur propre parti, c'est souvent une question facile du genre: « Le ministre est magnifique aujourd'hui. Peut-il nous dire à quel point il sera encore plus magnifique demain? » Ce à quoi le député de Kings—Hants répondait systématiquement: « Attention! C'est une question piège. » Puis, il ajoutait chaque fois: « Il ne faut pas oublier de remercier le député de tout le travail qu'il fait dans sa circonscription. »
Mon souvenir préféré remonte à l'époque où il faisait partie de l'opposition, tandis que le député de était ministre. Quand le député de Carleton disait « les politiques en matière de garde d'enfants des conservateurs s'inspirent de l'expérience de maman et papa », le député de Kings—Hants répondait toujours « qu'en est-il de papa et papa? »
Il va nous manquer, notamment parce que personne ne sait transformer en numéro de comédie la récitation d'une phrase comme: « Oui, monsieur le Président, le projet de loi est présenté dans la forme voulue. » Je ne saurai jamais comment cette phrase a pu être aussi drôle.
Je tiens à dire au député de que j'aimerais bien qu'il assiste à mon mariage et qu'il me dise quand aura lieu le prochain pique-nique à Cheverie.