:
Monsieur le Président, j'ai le privilège de participer aujourd'hui au débat sur le projet de loi , soit le projet de loi d'exécution du budget. Il mettrait en oeuvre des mesures importantes annoncées dans le budget de 2019, qui a été présenté par le le mois dernier à la Chambre.
Le budget de 2019 arrive à un moment où l'économie du Canada est forte. Grâce aux efforts soutenus des Canadiens, plus de 900 000 emplois ont été créés depuis 2015, la plupart à temps plein. Le taux de chômage est à son plus bas depuis 40 ans.
De nouveaux emplois sont créés partout au pays, mais une grande partie de ces postes bien rémunérés exigent un niveau d'éducation ou un ensemble de compétences que les gens n'ont pas toujours le temps ou les moyens nécessaires d'acquérir. Beaucoup de Canadiens ont l'impression de passer à côté de ces occasions.
Les jeunes qui font leur entrée sur le marché du travail espèrent décrocher leur premier emploi à temps plein, un poste bien rémunéré offrant un bon départ à leur vie active.
C'est pourquoi le budget de 2019 accorde une attention particulière aux défis que doivent surmonter les jeunes Canadiens. Ces jeunes sont plus diversifiés, mieux éduqués et plus branchés aux réseaux sociaux que jamais auparavant. Comme tous les Canadiens, ils veulent avoir une belle carrière, acheter une maison et bâtir un avenir meilleur pour eux, leur famille et leur collectivité.
Que ce soit lors d'assemblées publiques ou de discussions en ligne, les jeunes Canadiens ont toujours livré un message uniforme au gouvernement: ils lui ont demandé d'investir dans un plan qui peut les aider à surmonter les obstacles à leur réussite. Le gouvernement les a écoutés. Dans le budget de 2019, le gouvernement fait des investissements stratégiques et responsables, afin de relever ces défis et d'offrir aux jeunes Canadiens des possibilités qui leur ouvriront la porte à des emplois bien rémunérés, tant aujourd'hui que demain, qui leur permettront d'avoir plus facilement accès à la propriété et qui les aideront à prospérer.
Le gouvernement aide plus d'enfants à avoir le meilleur départ possible dans la vie en adoptant des mesures comme l'Allocation canadienne pour enfants, qui a permis de sortir près de 300 000 enfants de la pauvreté depuis 2015. Il est tout aussi résolu à aider les jeunes à faire l'achat d'une première maison, à s'inscrire à l'université ou au collège ou à démarrer leur carrière, entre autres choses.
Je vais parler aujourd'hui de mesures qui portent sur ces enjeux, car le budget de 2019 ne représente pas simplement un plan pour créer des emplois; il vise aussi à répondre aux besoins les plus pressants des gens.
On peut envisager cette approche dans le domaine du logement. De nombreux Canadiens pourraient avoir le sentiment que, en raison du prix élevé des maisons dans certaines des grandes villes canadiennes, la propriété est de plus en plus hors de leur portée. C'est particulièrement vrai pour les jeunes qui n'ont pas les moyens de s'acheter une maison ou un condo. Le prix moyen d'une maison est environ huit fois le revenu moyen des Canadiens âgés de 25 à 34 ans travaillant à temps plein. C'est un contraste frappant par rapport à l'époque où, il y a quelques dizaines d'années, le prix moyen d'une maison était d'environ quatre fois le revenu.
Pour surmonter la difficulté qu'éprouvent les jeunes familles à acheter leur première habitation, le budget de 2019 prévoit un incitatif à l'achat d'une première habitation qui est inclus dans le projet de loi . Grâce à cette aide qui prend la forme d'un prêt hypothécaire avec participation de la Société canadienne d'hypothèques et de logement, les Canadiens peuvent réduire leurs paiements hypothécaires mensuels et accéder plus facilement à la propriété.
Le financement serait de 5 % ou 10 % du prix d'achat d'une habitation déjà construite ou en construction, respectivement, sans paiement mensuel obligatoire. Le programme devrait aider environ 100 000 Canadiens à acheter une habitation à un prix abordable.
Dans le cadre du budget de 2019 et du projet de loi , le gouvernement hausse pour la première fois en dix ans la limite de retrait du Régime d'accession à la propriété. Grâce à cette mesure, ceux qui achètent une première maison auront plus facilement accès à leur Régime enregistré d'épargne-retraite.
Plus précisément, le budget fait passer la limite de retrait du Régime d'accession à la propriété de 25 000 $ à 35 000 $. Les jeunes Canadiens seront les principaux bénéficiaires de l'Incitatif à l'achat d'une première habitation et de l'augmentation de la limite de retrait du Régime d'accession à la propriété. En effet, ce sont eux qui sont les plus susceptibles d'acheter une première habitation et de vivre dans les centres urbains où les écarts en matière d'abordabilité sont les plus marqués.
Ces deux mesures visant à faciliter l'accession à la propriété pour un plus grand nombre de Canadiens représentent la prochaine étape de notre Stratégie nationale sur le logement et figurent dans le projet de loi dont nous débattons aujourd'hui.
Le budget de 2019 prévoit d'élargir l’initiative Financement de la construction de logements locatifs afin de construire plus de logements locatifs abordables dans les secteurs où le taux d'inoccupation est très bas. Cette mesure permet ainsi d'offrir davantage de choix aux Canadiens qui souhaitent habiter près de leur lieu de travail ou de leur établissement d'enseignement. Notre stratégie Vers un chez-soi va permettre quand à elle de lutter contre l'itinérance partout au pays.
Le gouvernement estime en outre qu'il doit faire sa part pour aider les jeunes Canadiens à accéder à l'enseignement postsecondaire dont ils ont besoin pour obtenir l'emploi de leur choix. Le gouvernement est déterminé à rendre les études postsecondaires plus abordables pour les étudiants et à aider les jeunes Canadiens à poursuivre des études supérieures sans le lourd fardeau financier qui accompagne souvent ce type d'études.
Bien que le Canada figure parmi les pays affichant les meilleurs taux de diplomation dans le monde, trop de Canadiens butent encore contre des obstacles qui les empêchent de poursuivre des études postsecondaires ou des programmes de formation dans des métiers spécialisés. C'est d'ailleurs pour cette raison que, dès son arrivée au pouvoir en 2015, le gouvernement a pris des mesures pour faciliter l'accès aux études universitaires et collégiales ainsi qu'aux programmes d'apprentissage. Ces mesures incluent la bonification des bourses d'études canadiennes, la réduction des taux d'intérêt des prêts d'études et l'amélioration de l'accès aux prêts d'études pour les étudiants vulnérables.
Grâce au budget de 2019, le gouvernement pose de nouveaux jalons pour aider les Canadiens à accéder à l'éducation postsecondaire.
Dans son budget de 2019, le gouvernement propose d'abaisser le taux d'intérêt variable sur les prêts étudiants pour qu'il soit égal au taux préférentiel, ce qui aidera près d'un million d'emprunteurs à rembourser leurs prêts étudiants et permettra à l'emprunteur moyen d'économiser environ 2 000 $ sur la durée de son prêt.
Il propose aussi de renoncer au paiement des intérêts pendant le délai de grâce de six mois suivant l'obtention du diplôme, ce qui aidera chaque année environ 200 000 emprunteurs à faire la transition des études au travail.
Pour rendre ces prêts étudiants plus accessibles, le Programme canadien de prêts aux étudiants sera modernisé de façon à mieux répondre aux besoins des emprunteurs étudiants vulnérables.
L'argent prévu dans le budget de 2019 comprend une aide accrue pour les étudiants ayant une invalidité permanente et l'instauration d'un congé médical et parental sans intérêt et sans paiement pour les emprunteurs de prêts étudiants.
De plus, dans son budget de 2019, le gouvernement propose d'augmenter la durée du congé parental en le faisant passer de 6 mois à 12 pour les étudiants de niveau postsecondaire et les stagiaires postdoctoraux qui reçoivent des fonds du conseil subventionnaire fédéral. Cette mesure permettra aux parents de trouver un meilleur équilibre entre leurs obligations professionnelles et leurs responsabilités familiales, comme la garde des enfants.
Combinées aux investissements antérieurs du gouvernement dans l'aide financière aux étudiants, les mesures proposées dans le budget de 2019 prennent en compte la hausse des frais de scolarité et du coût de la vie et la nature changeante du travail à laquelle se heurtent les étudiants et les jeunes d'aujourd'hui, et elles contribuent grandement à rendre l'enseignement supérieur plus abordable.
De plus, les obstacles à la poursuite d'études postsecondaires et à la recherche d'un bon emploi bien rémunéré continuent manifestement d'être une difficulté que les peuples autochtones du Canada doivent surmonter.
Accueillir davantage d'Autochtones dans la population active stimulera les résultats économiques pour près de 1,5 million de Canadiens autochtones en plus d'élargir les perspectives économiques et de rehausser le niveau de vie de tous les Canadiens. Voilà pourquoi le budget de 2019 propose du financement fondé sur les distinctions pour les études postsecondaires afin que les étudiants des Premières Nations ainsi que les étudiants inuits et métis aient plus facilement accès à ces études et qu'ils acquièrent les compétences et l'expérience dont ils ont besoin pour réussir.
En ce qui a trait aux stages pratiques, à l'expérience en cours d'emploi et à l'apprentissage intégré au travail, beaucoup de jeunes Canadiens doivent affronter une autre réalité en plus du coût des études postsecondaire. Il arrive souvent qu'une fois les études terminées, le seul fait d'avoir un diplôme ne suffise pas pour se trouver un bon emploi bien rémunéré. Les jeunes veulent avoir davantage de possibilités d'apprendre en travaillant et de travailler en étudiant.
C'est pourquoi le gouvernement est déterminé à aider les jeunes Canadiens à trouver des expériences de travail pertinentes et à acquérir des compétences utiles pour l'employeur, de manière à favoriser une transition en douceur entre les études et le marché du travail.
Le budget de 2019 appuie cet engagement en proposant de fournir davantage de possibilités d'apprentissage en cours d'emploi aux jeunes Canadiens qui veulent une expérience pertinente et véritable du marché du travail. Le gouvernement entend y parvenir en élargissant le Programme de stages pratiques pour étudiants dans le cadre d'un plan visant à créer jusqu'à 84 000 nouveaux stages de travail pour étudiants par année d'ici l'exercice 2023-2024. Il s'agira d'une étape importante afin que, d'ici 10 ans, chaque jeune Canadien qui souhaite obtenir un stage de travail soit en mesure de le faire.
En même temps, grâce à des partenariats avec des entreprises visant à appuyer les stages de travail dans le cadre de la Stratégie emploi jeunesse modernisée, le gouvernement aidera plus de jeunes à acquérir de nouvelles compétences et obtenir plus tôt de l'expérience professionnelle. La Stratégie emploi jeunesse modernisée proposée aura comme objectif de faire en sorte que tous les jeunes aient accès aux mesures de soutien dont ils ont besoin, dont des mesures renforcées à l’intention des jeunes faisant face à des obstacles plus sérieux, au moment d’intégrer la population active et d’y demeurer.
De plus, dans une économie et un marché du travail de plus en plus mondialisés, les jeunes Canadiens doivent acquérir toute une gamme de compétences, dont bon nombre sont acquises de façon optimale par des expériences internationales, comme les voyages, les études et le travail à l’étranger. Misant sur l’engagement pris dans l’Énoncé économique de l’automne 2018 d’élaborer une nouvelle Stratégie en matière d’éducation internationale, le budget de 2019 propose de soutenir les étudiants canadiens de niveau postsecondaire et les jeunes gens qui cherchent des occasions de voyager, d'étudier et de travailler à l'étranger.
Le gouvernement prend aussi des mesures pour attirer un plus grand nombre d'étudiants étrangers brillants au Canada en faisant la promotion des établissements d'enseignement canadiens en tant qu'endroits de premier plan où étudier.
Par ailleurs, le budget de 2019 comprend des mesures visant à encourager un plus grand nombre de Canadiens à faire du bénévolat. Les occasions que les jeunes Canadiens ont de servir la communauté leur permettent d'acquérir une expérience de travail et de vie précieuse, de mettre à profit ce qu'ils ont appris grâce à leurs études et de donner beaucoup en retour à leur collectivité.
Afin d'encourager et de soutenir ces initiatives dans la collectivité, le gouvernement a entrepris, en janvier 2018, l'étape de conception de Service jeunesse Canada, un programme dont l'objectif est de mettre des jeunes au service de la collectivité. Le programme élargi Service jeunesse Canada proposé en 2019 aidera les jeunes Canadiens à servir leur collectivité tout en acquérant des compétences et une expérience de leadership précieuses. Ce programme contribuera à la création d'un maximum de 15 000 placements annuels pour de jeunes Canadiens bénévoles d'ici 2023-2024 et de 1 000 subventions individuelles annuelles pour des projets de service autogérés.
Service jeunesse Canada facilitera aussi la participation des jeunes faisant partie de catégories sous-représentées en faisant tomber les obstacles auxquels ils disent se heurter grâce à de nouvelles mesures incitatives et des programmes de soutien créés conjointement avec des jeunes.
Le budget de 2019 propose aussi de faciliter l'accès au mentorat, à des ressources pédagogiques et à du financement de démarrage afin d'aider les jeunes entrepreneurs Canadiens à concrétiser leurs idées et à les commercialiser par l'intermédiaire de Futurpreneur Canada.
Ce ne sont que quelques-unes des nombreuses mesures prises par le gouvernement pour aider un plus grand nombre de jeunes Canadiens à acquérir une éducation de qualité et une expérience inappréciable pour leur l'avenir.
Enfin, je veux aborder un sujet que l'on néglige trop souvent, celui de la santé mentale des jeunes Canadiens.
Plus que tout autre groupe d'âge, les jeunes de 15 à 24 ans sont plus susceptibles d'être atteints d'un trouble de l'humeur ou d'un trouble d'anxiété. Le suicide est la deuxième cause de décès parmi les jeunes de 15 à 24 ans, alors qu'elle est la neuvième cause de décès dans la population en général.
Moins de la moitié des jeunes gens dépressifs ou qui ont des pensées suicidaires ont cherché de l'aide auprès d'un professionnel. C'est pourquoi le budget de 2019 propose de financer un service pancanadien de prévention du suicide, dont l'objectif est de permettre à la population de l'ensemble du Canada d'accéder à du soutien bilingue en cas de crise, disponible en tout temps et offert par des intervenants compétents, au moyen de la technologie de leur choix. Cette mesure s'ajoute aux sommes consacrées précédemment par le gouvernement aux services de soutien en santé mentale, comme les 5 milliards de dollars sur 10 ans offerts aux provinces et aux territoires pour qu'ils assurent un soutien à long terme en santé mentale aux collectivités partout au pays.
En conclusion, les jeunes Canadiens généreront la croissance économique future du Canada. Ils sont prêts à être les champions d'une nation plus juste, plus diversifiée et plus inclusive. Ils méritent d'avoir la possibilité de réussir dans l'économie en pleine croissance du Canada et de profiter des fruits de cette économie. Les sommes prévues par l'actuel gouvernement pour rendre l'éducation plus abordable, pour donner aux jeunes Canadiens l'occasion de trouver et de conserver un bon emploi bien rémunéré et pour leur permettre de devenir propriétaires d'une maison, les aideront aujourd'hui et contribueront à maintenir la force et la croissance de l'économie à long terme.
Avec le budget de 2019, le gouvernement prépare les jeunes à leur avenir et les aide à réussir pendant de nombreuses années.
:
Monsieur le Président, à titre de députée de la circonscription enneigée de Renfrew—Nipissing—Pembroke, située dans la vallée supérieure de l'Outaouais, j'ai l'honneur de représenter les gens de cette région à la Chambre.
En 2019, les Canadiens éprouvent le sentiment que la promesse de progrès, l'idée selon laquelle il suffit de travailler fort pour se bâtir une vie meilleure, n'est plus vraie. La plus grande menace à la prospérité du Canada aujourd'hui, ce ne sont pas les changements climatiques, mais le gouvernement. Tout pays aux prises avec une ingérence massive de l'État peut être réduit à la famine. En affirmant que la pauvreté est causée par les changements climatiques, non seulement on permet au gouvernement de s'en tirer à bon compte malgré ses mauvaises décisions, mais on encourage également la mise en oeuvre de politiques nuisibles et inhumaines.
La pauvreté d'aujourd'hui a très peu à voir avec les changements climatiques. Pensons aux caractéristiques les plus courantes des pays riches: on y observe une grande liberté individuelle, des droits de propriété privée, la primauté du droit et un système économique plus près du capitalisme que du communisme. Voilà la recette de la prospérité.
La première chose qui saute aux yeux des Canadiens lorsqu'ils regardent le budget est l'absence de plan pour le retour à l'équilibre budgétaire. C'est un budget socialiste.
Les économistes et le marché disent aux Canadiens que nous connaîtrons, d'ici 12 à 18 mois, une récession qui aura une incidence considérable sur les prévisions qui sous-tendent les budgets. Or, le gouvernement a dépensé sans compter au cours d'une période où le Canada aurait dû maintenir la politique d'équilibre budgétaire que lui a léguée le gouvernement conservateur précédent.
Ce qui aggravera la récession qui s'en vient, ce sont les échecs du gouvernement en matière de politique étrangère, en particulier l'incapacité du à gérer la politique commerciale, d'abord en ce qui a trait à notre plus important partenaire commercial, les États-Unis, et les droits de douane sur le bois d'oeuvre et l'acier, puis en ce qui a trait au Partenariat transpacifique, que le gouvernement conservateur précédent a pratiquement remis tout cuit dans le bec au gouvernement, et maintenant, en ce qui a trait à la Chine et au conflit dont nos producteurs subissent les conséquences.
Le gouvernement prévoit peut-être avec optimisme une croissance du PIB au cours de la prochaine année, mais le choc extérieur de la non-ratification de nouvel ALENA, la perte de confiance des marchés boursiers dans la façon dont le Canada est géré et les conséquences élargies d'une guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine signifient que les paris sont ouverts pour ce qui est de prédire l'ampleur et la durée de toute éventuelle récession.
Les Canadiens savent bien que, lorsqu'un gouvernement fonctionne avec un déficit, surtout un déficit de l'ampleur et de la durée de ce que nous voyons aujourd'hui dans le budget de 2019 et le projet de loi , cela veut dire que le Parti libéral va en fait refiler la facture aux prochaines générations. On sait qu'il y aura un prix à payer et que ce ne sont pas seulement nos enfants qui vont devoir le payer, mais aussi nos petits-enfants et leurs enfants.
Certains comparent ce budget à un cadeau très dispendieux qu'une personne reçoit pour se rendre compte ensuite qu'il a été acheté avec sa carte de crédit à elle. Si ce cadeau était une chemise, elle serait en tissu bon marché et trop petite de deux tailles.
Les résidants de l'Ontario n'en sont pas à leur première expérience de ce genre. Les Canadiens qui suivent mes allocutions à la Chambre des communes ont été mis en garde à propos de l'ancien bras droit déchu du premier ministre, Gerry Butts, qui a dû donner sa démission à cause de son rôle dans le scandale de corruption impliquant SNC-Lavalin. En tant que membre de premier plan de l'équipe politique de Dalton McGuinty — sans parler des tractations en coulisse qu'il a pu avoir avec la remplaçante défaite du parti de McGuinty —, en saccageant l'économie de l'Ontario, Gerald Butts, l'ancien collaborateur déchu du premier ministre, a joué un rôle dans la politique « se chauffer ou manger » des libéraux de Toronto, qui fait mal aux aînés et aux autres personnes à revenu fixe.
À Ottawa, « se chauffer ou manger » renvoie à la taxe sur le carbone.
Les Canadiens ne connaîtraient pas aussi bien Ben Chin, un bon ami de Gerry Butts, si le scandale SNC-Lavalin n'avait pas révélé au grand jour le rôle qu'il a joué en coulisse dans cette sordide affaire. Dans le témoignage qu'elle a livré devant le comité de la justice de la Chambre des communes, l'ancienne a mentionné deux noms. Le nom de Gerry Butts, qui est tombé en disgrâce, a été mentionné cinq fois, tandis que celui du tristement célèbre Ben Chin l'a été à sept reprises.
À Ottawa, Ben Chin est le chef de cabinet du . Comme l'ont montré clairement les témoignages liés au scandale SNC-Lavalin, dans le cadre de ses fonctions de commissaire politique, Ben Chin privilégie les intérêts de son parti au détriment du bien commun des Canadiens.
Il est essentiel de souligner ces faits dans le cadre du débat sur le projet de loi d'exécution du budget, car les Canadiens doivent apprendre à connaître Ben Chin et savoir si, comme à Toronto, il continue de faire de l'ingérence à Ottawa et dans quelle mesure il s'y adonne.
M. Chin s'est joint au bureau du à titre de conseiller principal et a travaillé avec le ministre au dévoilement du troisième budget du gouvernement. La décision d'embaucher M. Chin au poste le plus élevé du cabinet du ministre des Finances donne à penser que Gerald Butts souhaitait qu'une personne surveille de près le .
Ce changement a été le deuxième mouvement de personnel important au cabinet du ministre des Finances. Avant, le conseiller en politiques du , Justin To — un autre collaborateur de Butts nommé dans le scandale SNC-Lavalin —, avait été transféré du Cabinet du premier ministre à celui du à titre de directeur des politiques et du budget. Ben Chin a assumé le même rôle auprès de l'ancien secrétaire principal Gerald Butts à Toronto sous le gouvernement déshonoré de Dalton McGuinty: il devait lui rendre la tâche plus facile.
Sur le blogue Energy Perspectives, l'observateur bien informé Parker Gallant a dit ceci:
À titre d'information pour les personnes qui n'ont pas suivi la politique ontarienne au cours de l'ère McGuinty-Wynne, il vaut la peine de signaler que Gerry Butts et Ben Chin ont tous deux joué des rôles importants en Ontario, surtout dans le dossier désastreux de l'électricité.
On dit que M. Butts était le maître d'oeuvre de l'élection de Dalton McGuinty au poste de premier ministre de l'Ontario. Selon le Toronto Star, M. Butts était celui qu'on qualifiait de « cerveau des opérations et d'architecte des politiques du gouvernement libéral depuis 2003 ».
Au milieu de 2008, M. Butts a quitté le gouvernement McGuinty après avoir préparé le terrain pour la Loi sur l'énergie verte avec l'équipe libérale ontarienne en préconisant des projets d'énergie éolienne et solaire renouvelable et la fermeture de centrales au charbon. Il est parti diriger le Fonds mondial pour la nature pendant quatre ans avant de se joindre à l'équipe du premier ministre à titre de conseiller politique.
L'article se poursuit:
Ben Chin, qui a été engagé à titre de « conseiller politique » de Dalton McGuinty, était le candidat choisi par M. McGuinty pour se présenter contre le néo-démocrate Peter Tabuns lors d'une élection partielle en 2006. M. Chin a perdu, mais est revenu au Cabinet du premier ministre McGuinty, où il a travaillé de nouveau avec Gerry Butts à titre de « conseiller principal ». M. Chin a quitté son poste pour aller travailler dans le secteur privé et a été rembauché peu de temps après par l'Office de l'électricité de l'Ontario à titre de vice-président des communications. L'Office a été établi par Dwight Duncan lorsqu'il était le ministre de l'Énergie de M. McGuinty et est devenu la société d'État qui a adopté les multiples mesures entassées dans la Loi sur l'énergie verte et l'économie verte.
Chin s'est par la suite retrouvé mêlé au scandale des centrales au gaz en tant que principal contact entre le premier ministre et l'équipe de négociation traitant avec TransCanada sur les questions d'indemnisation liées à l'annulation du projet. Les contribuables de l'Ontario savent comment l'histoire s'est terminée! Alors que Chin occupait son poste à l'Office de l'électricité de l'Ontario, [l'ancien directeur général du groupe environnemental Energy Probe] Tom Adams et moi enquêtions sur le scandale des centrales au gaz en examinant des milliers de documents.
M. Gallant poursuit:
Voici quelques-unes de nos découvertes présentées dans le cadre d'un article que j'ai rédigé au sujet du réseau intelligent et d'une directive de Brad Duguid:
D'ailleurs (souligné par Tom Adams), la date de la directive de Duguid est la même que celle de l'échange de courriels entre Alicia Johnston (ancienne conseillère politique principale du ministre de l'Énergie Brad Duguid, promu plus tard au Cabinet du premier ministre) et Ben Chin (cadre supérieur de l'Office de l'électricité de l'Ontario).
:
Monsieur le Président, c'est avec plaisir que j'ajoute ma voix à ce débat qui vient de débuter sur le projet de loi , qui est un nouveau projet de loi d'exécution du budget du gouvernement libéral.
Je prends la parole pour la première fois en tant que porte-parole du Nouveau Parti démocratique en matière de finances. Je remercie mon chef, le député de , de sa confiance et de m'offrir le privilège de servir au sein du caucus néo-démocrate pour ce qui est des questions financières et de l'économie, ainsi que sur les questions fiscales, comme je le fais déjà dans mon rôle de porte-parole en matière de revenu national.
Je suis très heureux de pouvoir continuer cette lutte pour une plus grande justice sociale, fiscale et même environnementale, qu'on a déjà commencée il y a bien longtemps. Cette dernière est extrêmement importante pour moi.
Malheureusement, je dois dire que ce projet de loi est nettement en deçà des attentes que nous avions de notre côté de la Chambre, mais également de celles de la plupart des Canadiens. C'est nettement en deçà de ce qu'on attend du gouvernement libéral, qui ne remplit pas les promesses qu'il a faites lors de la dernière campagne électorale.
C'est d'autant plus décevant qu'on est aujourd'hui en train de débattre du dernier projet de loi d'exécution du budget du gouvernement libéral. Cela constitue donc la dernière occasion réelle qu'a le gouvernement de mettre en œuvre ses propositions législatives pour faire avancer notre pays. Je suis très déçu de voir que plusieurs des initiatives promises par le gouvernement libéral sont encore absentes de ce projet de loi. Certaines promesses ne seront sûrement pas tenues par le gouvernement libéral. Les libéraux devront défendre, au cours de la prochaine campagne électorale, les raisons pour lesquelles ils font encore attendre les Canadiens en ce qui concerne des mesures qui seraient bonnes et importantes pour améliorer la vie de la plupart de nos concitoyens. Je suis vraiment déçu, bien qu'il y ait plusieurs mesures.
Il est difficile de faire le tour d'un projet de loi aussi imposant. J'aimerais faire écho aux propos de ma collègue de , qui parlait tantôt de ce projet de loi comme d'un projet de loi omnibus; j'aimerais dire, moi aussi, qu'il s'agit d'un projet de loi omnibus en raison de sa nature, de la diversité des lois qui sont touchées et du fait que beaucoup de ces mesures n'apparaissent nulle part dans l'énoncé budgétaire qui a été présenté à la Chambre, le 19 mars dernier.
J'espère, monsieur le Président, que vous allez prendre en considération les éléments qui ont été soulevés par ma collègue pour démontrer qu'il s'agit d'un projet de loi omnibus qui répond aux critères établis par le nouveau Règlement de la Chambre des communes.
Ce que j'espère, c'est que les parlementaires pourront se prononcer par des votes séparés. Pouvoir se prononcer en tant que parlementaire et faire son travail comme il le faut, ce serait le minimum. C'est vraiment difficile, pour un député, de voter sur un ensemble de mesures aussi différentes les unes des autres. En effet, on peut être d'accord sur certaines et non sur d'autres, et, au bout du compte, on doit faire un choix.
Il faut faire un choix entre des mesures qui, bien qu'elles soient bonnes, sont associées à de mauvaises mesures budgétaires, à de mauvaises mesures législatives, ce qui fait qu'on se retrouve obligé de s'opposer à l'entièreté du document. J'espère que la présidence trouvera nécessaire de diviser ce projet de loi de sorte qu'il y aura plusieurs votes, ce qui assurerait une meilleure représentation de nos concitoyens sur des enjeux aussi importants. J'ai bon espoir qu'on pourra en arriver à de bonnes décisions.
En ce qui concerne le contenu du projet de loi, et non sa forme, ce budget rate sa cible et perpétue ce qu'on a vu au cours des dernières années, et, de façon plus évidente, au cours des derniers mois et des derniers jours, à savoir un gouvernement qui favorise avant tout ses amis: les riches et les proches du Parti libéral. Les lobbyistes du pays ont un accès direct au bureau du premier ministre et, lorsqu'ils cognent à sa porte ou font un appel, cela ne prend que quelques secondes pour qu'on leur donne ce qu'ils demandent. On fait toutes les démarches possibles pour les satisfaire.
Ce budget est la suite de cette approche libérale qui vise à favoriser les amis, les proches et les donateurs du parti, comme SNC-Lavalin et Loblaws, qui se sont ajoutées à la liste des compagnies qui sont dans les bonnes grâces du gouvernement libéral. On peut aussi parler de KPMG et des grosses compagnies pharmaceutiques, qui ont encore une grande influence au sein du bureau du premier ministre. Enfin, n'oublions pas Kinder Morgan, cette grande compagnie pétrolière qui a empoché 4,5 milliards de dollars de l'argent des contribuables canadiens et dont le siège social se situe à Houston.
Ce sont de tels gestes qui nous montrent les vraies valeurs d'un parti et d'un gouvernement. Ce budget est essentiellement la suite d'une politique qui favorise les riches amis du pouvoir. Évidemment, il ne favorise pas M. et Mme Tout-le-Monde, les gens ordinaires qui ont vraiment besoin d'aide. Au fil des jours, des semaines et des mois, ces personnes ont de la misère à joindre les deux bouts.
Par exemple, l'assurance-médicaments est un élément important qu'on ne retrouve pas dans ce projet de loi. C'est pourtant une solution évidente et facile qui est discutée depuis des décennies. Les libéraux promettent depuis plus de 20 ans une assurance-médicaments. Pourtant, encore aujourd'hui, la secrétaire parlementaire disait qu'il fallait faire les choses comme il faut, étudier le dossier avant d'agir, préparer le terrain pour que les conditions soient idéales et mettre sur pied un groupe d'experts pour mettre en œuvre cette assurance-médicaments universelle et publique. Cela fait 20 ans qu'ils l'ont promise. Le temps des excuses est terminé. Cela devrait être fait depuis bien longtemps, mais le gouvernement répète qu'il est trop tôt pour agir dans ce dossier et que les conditions ne sont pas encore idéales.
À Sherbrooke, des gens sont venus me dire qu'ils n'étaient pas capables de se procurer certains de leurs médicaments. Un de mes concitoyens doit prendre trois médicaments prescrits par son médecin, mais comme il n'a pas les moyens de payer pour les trois, il a été obligé de demander à son pharmacien de lui dire lequel était le plus important. C'est la réalité quotidienne des gens de Sherbrooke et des Canadiens. Dans ce projet de loi de mise en oeuvre du budget, le gouvernement leur dit qu'ils doivent encore attendre, alors que les solutions sont bien connues et acceptées par la majorité des gens qui se sont penchés sur la question. On continue de demander aux gens de choisir entre prendre leurs médicaments et manger ou de choisir entre prendre leurs médicaments et payer leur loyer.
Malheureusement, le gouvernement n'a pas le courage de ses convictions. Il refuse de faire face aux grandes compagnies pharmaceutiques, qui rejettent cette idée, tout comme les grandes compagnies d'assurance. Ce sont ces gestes qui nous montrent où le gouvernement libéral se positionne, c'est-à-dire du côté de ces compagnies. Celles-ci restreignent la possibilité de mettre en œuvre un tel programme, puisqu'elles y voient un danger pour leurs profits. Tout le monde sait que les compagnies pharmaceutiques et les compagnies d'assurance sont hautement profitables, et elles craignent de perdre une partie de leur marché et donc une partie de leurs profits.
Encore une fois, les libéraux se positionnent du côté des grandes compagnies, au détriment de la population, qui demande simplement d'avoir accès à des médicaments de qualité pour pouvoir guérir et participer pleinement et activement à l'économie. Lorsque les gens sont en santé, cela diminue les coûts des systèmes de santé provinciaux, qui connaissent beaucoup de difficultés ces temps-ci.
C'est un autre exemple de l'attentisme du gouvernement libéral, qui veut toujours remettre à plus tard les décisions importantes. Des lobbys puissants influencent le bureau du premier ministre et mettent un couvercle sur de bonnes idées parce qu'elles s'attaquent à leurs profits.
Un autre élément dont le projet de loi ne fait pas mention, c'est l'environnement. J'ai glissé un mot à ce sujet tantôt. L'environnement est l'enjeu de notre génération et de notre société, en 2019 plus que jamais. Ce l'était déjà bien avant, mais ce l'est encore plus aujourd'hui. L'environnement est presque évacué du projet de loi, qui, comme je le disais tantôt, est la dernière chance des libéraux. C'est leur dernière chance de prendre position avant l'élection, de faire des propositions législatives concrètes, et, on l'espère, audacieuses. Non, sur le plan de l'environnement, on instaure de petites mesures par-ci, par-là. On instaure des mesures relatives à l'achat de véhicules électriques et à la rénovation. Ce sont des mesures très insuffisantes, compte tenu de l'ampleur du problème.
C'est la preuve que, dans ce dossier, les libéraux se rangent du côté des grandes compagnies. Les grandes compagnies pétrolières ont encore des subventions, et elles ont, jusqu'à tout récemment, profité d'un chèque de 4,5 milliards de dollars. Une compagnie à elle seule a profité d'un chèque aussi important que celui-là de la part des contribuables canadiens, de la part du gouvernement. Encore une fois, le gouvernement dit qu'il faut remettre à plus tard les changements en ce qui concerne les subventions aux compagnies pétrolières. Cela est remis à plus tard, probablement après l'élection, si les libéraux sont assez chanceux pour être réélus et que ce n’est pas nous qui prenons leur place. C'est la réalité d'un gouvernement attentiste.
Le gouvernement veut remettre ces changements à plus tard. Des lobbys importants font pression sur lui. Les compagnies pétrolières milliardaires réussissent à lui soutirer des chèques et, en plus, elles réussissent à garder leurs subventions. Le projet de loi constituait une belle occasion de mettre un terme aux subventions pétrolières honteuses qui sont décriées partout au monde. D'autres pays ont pris des mesures afin de s'assurer de mettre fin aux subventions accordées aux compagnies pétrolières. C'est donc un autre exemple d'un gouvernement qui choisit les intérêts des grandes compagnies avant ceux de la population, des gens ordinaires. Ces gens méritent autant d'attention qu'en reçoivent les grandes compagnies sous le gouvernement libéral.
Le plus récent exemple de ce fait est la fameuse subvention de 12 millions de dollars. C'est quand même un montant important. Parfois, on a tendance à oublier l'importance de ces montants. Une somme extrêmement importante, 12 millions de dollars, a été versée à une entreprise hautement profitable, Loblaws. Cela démontre quels sont les choix du gouvernement en matière de lutte contre les changements climatiques. On investit dans des entreprises qui ont tous les moyens du monde. S'il y a un épicier au pays qui a les moyens de s'acheter des réfrigérateurs, c'est bien Loblaws. Nous avons tous, dans nos circonscriptions, des épiciers indépendants qui peinent à joindre les deux bouts à la fin de chaque mois, qui veulent bien rémunérer leurs employés et qui veulent leur offrir de bonnes conditions de travail. Ceux-ci voient le gouvernement céder aux pressions des multinationales, comme Loblaws, à qui il donne l'argent nécessaire pour remplacer des réfrigérateurs. C'est tellement frustrant pour les contribuables, les entreprises, les petits épiciers ou n'importe quelle entreprise qui souhaite devenir plus verte et investir en vue d'améliorer l'efficacité énergétique, de voir que ce sont les grandes compagnies qui obtiennent les subventions pour améliorer leurs réfrigérateurs. C'est une bonne chose de le faire, mais je ne pense pas que le gouvernement a choisi la bonne cible dans ce dossier.
Je veux aussi mentionner quelques mesures proposées dans le budget qui sont en fait des demi-mesures. Dans certains cas, il s'agit peut-être d'un pas dans la bonne direction. Toutefois, dans d'autres cas, le gouvernement a encore visé la mauvaise cible.
J'aimerais mentionner le régime d'accession à la propriété, qui permet de soutirer de ses REER certaines sommes pour investir dans l'achat d'une maison. Le gouvernement nous dit qu'il s'agit d'une mesure permettant d'aider les milléniaux à accéder à la propriété. Nous reconnaissons l'importance d'encourager l'accès à la propriété. D'ailleurs, nous avons même proposé quelque chose à ce sujet au cours des dernières semaines.
Il est important d’aborder la crise nationale du logement. C’est manifestement un enjeu important et majeur pour notre pays. La solution que les libéraux ont trouvée, c’est de permettre, en vertu du Régime d’accession à la propriété, de retirer 10 000 $ de plus d'un REER pour les utiliser comme mise de fonds. On passe donc de 25 000 $ à 35 000 $.
Peut-être que, dans les circonscriptions de mes collègues, bien de jeunes sont venus frapper à leur porte pour leur dire que 25 000 $ de leur REER n’étaient pas suffisants et qu’ils devaient avoir accès à plus, à 35 000 $, pour acheter une maison. Cela n'a aucun sens.
Des députés me diront peut-être que cela leur est arrivé, mais la plupart des jeunes ne viennent pas me voir pour me dire qu'ils veulent davantage d’accès à leur REER. Ils me disent qu’ils n’ont tout simplement pas l’argent pour mettre une mise de fonds, qu'ils n’en ont tout simplement pas les moyens. Il ne s'agit pas de REER ou de ne pas leur permettre d’en retirer suffisamment. Je ne sais pas où ils ont trouvé cette solution. De plus, ils l’associent aux millénariaux.
Cela est peut-être profitable pour certaines personnes qui veulent accéder à une première propriété, mais ce n’est certainement pas une mesure qui s’adresse aux millénariaux, alors que les statistiques disent que seulement 35 % d'entre eux ont des REER. Le fait d’associer cette mesure aux millénariaux n’a donc aucun sens.
Par ailleurs, les changements à la Loi sur la faillite et l’insolvabilité dans le projet de loi. C’est nettement insuffisant, par rapport à ce qui était demandé par plusieurs syndicats et plusieurs personnes impliquées dans ce dossier si important, pour protéger les pensions devant les dirigeants sans scrupule qui sont prêts à tout pour encaisser le plus d’argent possible avant de déclarer faillite.
Ce qu’on n’a pas fait, dans ce projet de loi, c’est changer l’ordre de priorité des créanciers. C’était la dernière occasion qu'avait le gouvernement de changer l’ordre de priorité des créanciers dans un projet de loi d’exécution du budget. C’était l’occasion de placer en premier les employés, leurs pensions, leurs salaires et leurs avantages sociaux dans l’ordre de priorité. Toutefois, le gouvernement a encore décidé de pencher du côté des grandes compagnies et des lobbys, qui lui disent de ne pas faire cela, parce que ce ne sera pas bon pour l’économie. Ils lui disent de ne pas donner la priorité aux employés des entreprises, car cela va empêcher les investissements. Il cède toujours à ce genre de discours, que tiennent des lobbyistes qui frappent à la porte du bureau du premier ministre. Les dirigeants de Sears, par exemple, font croire qu’ils ont agi de bonne foi. C'était une autre occasion ratée.
Il y a encore une occasion ratée, et elle touche l’endettement des étudiants. On propose de repousser à plus tard les intérêts qu’on va facturer aux étudiants. Voilà la mesure que le gouvernement a trouvée pour aider les étudiants qui croulent sous les dettes après leurs études.
Ce sont des étudiants qu’il faudrait appuyer et qu’on pourrait aider à accéder à la propriété, on en parlait tantôt; mais non, les étudiants vont continuer à payer des intérêts sur leurs dettes d'études, sur ce qu’ils doivent au gouvernement fédéral. C’est donc une autre occasion manquée par le gouvernement. C’était la dernière occasion que le gouvernement avait de faire quelque chose.
Les libéraux saccagent leur dernière chance. Ils devront dire aux Canadiens d’attendre à plus tard, mais après quatre ans, je pense que les Canadiens savent que ce que les libéraux vont dire en campagne électorale ne vaudra rien du tout. Les libéraux ont eu quatre ans pour apporter ces changements et pour remplir leurs promesses. De toute évidence, ils ont raté leur cible. Ils ont favorisé les plus riches aux dépens des gens ordinaires qui sont vraiment dans le besoin. C’est extrêmement dommage que ces derniers doivent encore en subir les conséquences. On leur demande encore d’attendre à plus tard pour enfin souffler.
C’est dommage, et c’est pour cela que les Canadiens devront choisir une autre vision économique, une autre vision pour notre pays, une vision pour une transition énergétique, une vraie vision pour l’environnement, une vraie vision pour l’assurance-médicaments, une vraie vision pour le logement, une vraie vision pour aider les gens qui en ont vraiment besoin. Les Canadiens devront choisir des gens qui vont se tenir debout devant les grands intérêts pétroliers et économiques des multinationales qui tentent d’obtenir tout ce qu’ils veulent du bureau du premier ministre. Ils vont avoir du monde qui se tiendra debout avec eux.