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Monsieur le Président, d'entrée de jeu, je voudrais dire que le budget est probablement l'outil le plus important que le gouvernement puisse proposer chaque année. Je suis d'ailleurs très déçu qu'on n'ait pas pu entendre le lorsqu'il a présenté le budget. Au cours de la semaine suivante, les gens de ma circonscription ont mentionné à plusieurs reprises à quel point cette occasion a été manquée. Je vais donc me permettre d'éclaircir aujourd'hui certaines choses pour les Canadiens et les Canadiennes, ainsi que pour les gens de Sackville—Preston—Chezzetcook.
[Traduction]
Mon exposé d'aujourd’hui porte sur le budget et aborde un certain nombre de thèmes. Je vais parler d’abord, bien sûr, des anciens combattants, puis des aînés, des jeunes, du logement — une question extrêmement importante — et des Canadiens noirs. Je parlerai aussi de ma circonscription, Sackville—Preston—Chezzetcook.
En ce qui concerne les anciens combattants, nous avons apporté de gros changements qui méritent d'être soulignés.
Le premier concerne la transition, une question qui a donné du fil à retordre à tous les gouvernements. L’objectif est de rendre la transition aussi harmonieuse que possible. Les prestations de transition sont désormais offertes aux anciens combattants qui ne sont pas blessés. Auparavant, elles s'adressaient seulement aux anciens combattants blessés, mais plus maintenant. Nous avons aussi établi un guide qui aidera les anciens combattants à suivre l'évolution de leurs demandes dans leur compte Mon dossier ACC, ce qui est extrêmement important. Voilà pour cet élément.
Nous avons aussi étendu les allocations d’éducation et de formation, qui sont maintenant offertes aux réservistes. Il s'agit là aussi d'un aspect important, dont les anciens combattants ont parlé.
Nous avons consacré davantage d'argent à la reconnaissance et à la commémoration des anciens combattants métis. Je siège au comité des anciens combattants. J’ai eu l’occasion de parcourir le Canada et de m’entretenir avec de nombreux Métis qui ont combattu pour notre grand pays, ce qui est extrêmement important.
Enfin, depuis quelques années déjà, je préconise moi-même la création d’un fonds pour les proches des anciens combattants qui décèdent. Je ne sais pas si les députés sont au courant, mais si un ancien combattant se marie après l’âge de 60 ans et qu’il décède, sa famille n’a pas droit à un pourcentage de sa pension ou de ses prestations. Voilà une des choses que le gouvernement a mises dans le projet de loi. C’est vraiment important et beaucoup de mes collègues s’en réjouiront.
Parlons maintenant des jeunes Canadiens. Ce que nous avons prévu pour eux dans ce budget est très impressionnant.
Il y a deux ans, nous avions avancé l’idée qu’ils pourraient ne pas avoir à rembourser leurs prêts étudiants avant de gagner 25 000 $ ou plus par année. Ce serait un gros coup de pouce pour eux, et de nombreux jeunes m’en ont parlé.
Nous supprimons aussi l’intérêt sur leurs prêts pendant les six premiers mois suivant l’obtention de leur diplôme, ce qui est crucial. En outre, au bout de six mois, au lieu d’avoir à payer l’intérêt au taux préférentiel plus 2,5 %, ils le paieront seulement au taux préférentiel.
Je signale en passant que je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Ce qui est aussi très important pour les jeunes, c’est le crédit d’impôt pour l’achat d’une première maison. Il donne l’occasion aux jeunes d’accéder à la propriété. C’est assez impressionnant. Quand les jeunes achètent une maison de 400 000 $ et qu’ils font une mise de fonds de 5 %, cela représente 20 000 $. Toutefois, un investissement en actions y ajouterait un autre 10 %, ce qui équivaut à 40 000 $. Par conséquent, une maison pour laquelle ils auraient souscrire une hypothèque de 380 000 $ auparavant n'exigerait maintenant qu'une hypothèque de 340 000 $. Qu’est-ce que cela représente? Cela représente des économies de 228 $ par mois pendant 25 ans. C’est considérable.
Nous avons également beaucoup investi dans la construction de nouveaux logements locatifs. Il y aura 84 000 nouveaux logements.
Parlons des aînés. Entre 2011 et 2016, ma circonscription, Sackville—Preston—Chezzetcook, a connu la plus forte augmentation d’aînés en Nouvelle-Écosse. Il est extrêmement important d'en faire davantage pour soutenir les aînés. Il y a le programme Nouveaux Horizons, qui appuie les projets communautaires. Les aînés peuvent présenter une demande de soutien à l’investissement pour l’équipement, les programmes et le transport. Il y a toutes sortes de possibilités intéressantes à cet égard.
Voici l'une des questions les plus importantes que nous posent les aînés: comment faire pour garder plus d’argent dans nos poches? Certains aînés travaillent à temps partiel; c’est une bonne chose, parce que sur le plan économique, il faut plus de gens sur le marché du travail. Toutefois, les aînés peuvent gagner 100 $ d’une part, mais perdre 100 $ d’autre part. Le gouvernement a apporté des changements importants au Supplément de revenu garanti. Auparavant, les gains allant jusqu’à 3 500 $ étaient entièrement exemptés d'impôt. Dorénavant, l'exemption passe à 5 000 $. Le budget prévoit aussi une exemption de 50 % sur la tranche suivante de 10 000 $. Pour les aînés, ces mesures se traduisent par une différence de 6 500 $. Bref, ils pourront garder plus d’argent.
Parlons de santé. La santé est la priorité numéro un en Nouvelle-Écosse. Jusqu’à 26 % des Néo-Écossais ont clairement affirmé que la santé est leur priorité absolue. Dans l’accord sur la santé, le gouvernement a non seulement augmenté le financement, mais il a aussi ajouté des fonds pour la santé mentale et les soins à domicile, ce qui permet aux aînés de rester plus longtemps chez eux s’ils le souhaitent. C’est très important.
De plus, nous jetons les bases d’un régime national d’assurance-médicaments. Nous avons créé l'Agence canadienne des médicaments qui sera chargée de négocier de meilleurs prix pour les médicaments dans toutes les provinces et tous les territoires. Cela devrait permettre d’économiser jusqu’à 3 milliards de dollars par année, ce qui est assez impressionnant.
Nous avons élaboré une stratégie nationale pour le traitement des maladies rares. De nombreux Canadiens sont aux prises avec des problèmes de santé liés aux maladies rares qui entraînent des coûts extrêmement élevés. Nous allons augmenter la couverture pour aider ces personnes et leur famille à payer leurs médicaments qui sont extrêmement onéreux.
Le gouvernement investit dans une stratégie nationale sur la démence. Ce n’est pas que la maladie s’aggrave, mais plutôt que plus de Canadiens vivent plus longtemps et sont donc confrontés à des défis, y compris la démence.
Enfin, je veux parler du programme Prêts, disponibles et capables, qui aide les personnes atteintes de déficiences intellectuelles ou du trouble du spectre de l'autisme en Nouvelle-Écosse en les inscrivant dans des programmes de partenariat et des programmes d’enseignement coopératif. Ces personnes font de l'excellent travail, et elles contribuent à l'économie, ce qui est important. Bon nombre d'entre elles sont embauchées par des compagnies comme Air Canada, Costco et Shoppers Drug Mart.
J'ai déjà abordé la question du logement. Cependant, je tiens à souligner que nous avons augmenté le plafond de retrait d'un REER pour les acheteurs d'une première habitation, le faisant passer de 25 000 $ à 35 000 $. Il s'agit là d'une mesure fort importante.
Nous avons investi dans la construction de logements locatifs. De concert avec le Président de l'Assemblée législative de la Nouvelle-Écosse, Kevin Murphy — qui est l'un de mes anciens élèves —, j'ai annoncé la construction de 13 logements il y a quelques semaines à Porters Lake, en Nouvelle-Écosse. Je m'attends à ce que de nombreuses autres annonces semblables soient faites en Nouvelle-Écosse et dans ma circonscription, Sackville—Preston—Chezzetcook.
En terminant, je dirais que le gouvernement actuel a investi dans les Canadiens de race noire. Ma circonscription compte la plus importante communauté de Noirs de souche au Canada. De plus, elle abrite le plus grand centre culturel noir au pays. Nous sommes des leaders. Nous avons reçu du financement pour divers projets, y compris pour des immobilisations. Par ailleurs, nous présenterons des projets communautaires visant à combattre le racisme.
Le budget de 2019 est excellent. J'en suis très fier. Il sera avantageux pour la collectivité de Sackville—Preston—Chezzetcook, pour ma province, la Nouvelle-Écosse, et, en fait, pour l'ensemble du pays.
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Madame la Présidente, je suis enchanté de prendre la parole au sujet du projet de loi , une mesure législative destinée à entreprendre la mise en oeuvre du budget de 2019, qui est l'aboutissement de trois ans et demi de dur travail du gouvernement et qui montre notre détermination à bâtir un Canada meilleur, plus inclusif et plus prospère. Cette prospérité est visible chez nous, dans les provinces de l'Atlantique, et je suis fier des sommes record que le gouvernement consacre à cette région. Je n'ai jamais vu un premier ministre et des ministres y accorder autant d'attention et de respect.
Je n'apprends rien à personne en disant que les provinces de l'Atlantique ont subi, pendant une décennie, des compressions et des fermetures de la part des conservateurs, sous le gouvernement Harper. Le premier ministre de l'époque a clairement exprimé son point de vue sur cette région. Stephen Harper estimait que les provinces de l'Atlantique avaient une culture de défaitisme. Or, je suis bien placé pour dire qu'en fait, les Canadiens de cette région sont fiers et travailleurs. Ils innovent beaucoup et, à vrai dire, ce sont des catalyseurs de changement. Les Canadiens de la région de l'Atlantique ont rejeté massivement le mépris de Stephen Harper envers leur région et ont fait savoir clairement, en 2015, qu'ils en avaient assez. Nous n'oublierons pas comment les conservateurs ont traité les provinces de l'Atlantique.
Sous la direction de l’actuel chef des conservateurs, nous venons de les voir voter contre le financement de l'Agence de promotion économique du Canada atlantique, qui stimule l'économie des provinces de l'Atlantique. Nous les avons vus voter contre le financement des services aux anciens combattants, des services de santé et de beaucoup d’autres services essentiels pour les Canadiens des provinces de l’Atlantique. Je peux affirmer qu'à l'instar de nos budgets précédents, le présent budget est très avantageux pour les provinces de l'Atlantique parce que nous avons foi dans les Canadiens de cette région.
La plus grande satisfaction que m’apporte mon travail, c’est de voir que les décisions économiques prises par le gouvernement sont bénéfiques pour ma circonscription, Dartmouth—Cole Harbour. Nous savons que nos investissements dans la classe moyenne donnent des résultats. Depuis novembre 2015, les Canadiens ont créé plus de 900 000 emplois, la plupart à temps plein. Le taux de chômage est aujourd’hui à son plus bas niveau depuis plus de 40 ans.
Nos investissements dans la classe moyenne s’accompagnent d’un engagement à investir dans les petites entreprises. C’est pourquoi il est important pour nous de créer un environnement qui permettra aux petites entreprises de prospérer, de prendre de l’expansion et d’embaucher un plus grand nombre de Canadiens de la région de l'Atlantique. Nous avons fait passer le taux d’imposition des petites entreprises de 11 à 9 % et apporté de nombreuses modifications à la réglementation dans le but de réduire les formalités administratives qui freinent les entreprises. Les effets bénéfiques de cette mesure sont visibles à la grandeur du pays, en particulier dans la circonscription de Dartmouth—Cole Harbour.
La vie n’a jamais été aussi agréable à Dartmouth, en Nouvelle-Écosse. La ville connaît une forte croissance et beaucoup d’innovation. Les possibilités abondent autour de nous. Le centre-ville de Dartmouth est le quartier le plus branché de la municipalité, avec des restaurants comme The Canteen, Battery Park, Portland Street Crêperie, Stone Pizza, Humble Pie Kitchen, Souper Duper Soup, Yeah Yeahs Pizza et bien d’autres. Mon activité préférée en fin de semaine est d’aller flâner au marché agricole d’Alderney Landings. Je commande un café chez Port City, j’attrape de quoi manger chez les marchands de la place et j’écoute des musiciens locaux qui se donnent en concert. Je vois sans cesse des gens descendre du traversier qui assure la navette entre Halifax et Dartmouth pour venir faire un tour au marché agricole.
Dans le secteur de la rue Portland, les entrepreneurs donnent un souffle nouveau à la collectivité en ouvrant des boutiques comme Grund Designer Goldsmith, Janet's Flowers, New Scotland Clothing, Strange Adventures et bien d’autres, sans oublier, bien entendu, Kept, Room 152, Custom Curves et Audrey's Little Shop of Plants, sans contredit le nom le plus chouette jamais donné à un commerce, et ce dynamisme se manifeste jusqu’à Cole Harbour. La brasserie North Brewing ouvrira bientôt ses portes sur le chemin Cole Harbour. Nous avons d’excellents restaurants comme Jamieson's, le Palladium, le Brass Rail et le tout nouveau East Coast Dumpling House. La liste est encore longue.
Dartmouth compte également un lot de brasseries artisanales, comme Nine Locks, Spindrift, Brightwood et New Scotland, sans oublier la Lake City Cider. Il y a d’incroyables brasseries et distilleries un peu partout en Nouvelle-Écosse. Dans le budget, le gouvernement propose qu'on supprime enfin les barrières fédérales au commerce interprovincial d’alcool pour que les brasseries du pays puissent continuer de croître.
Le budget 2019 prévoit un financement stratégique des programmes et des services qui auront des retombées durables pour la population. De la nouvelle allocation canadienne pour la formation à la stratégie nationale sur la démence, nos choix budgétaires amélioreront la vie des Canadiens.
Il est parfois difficile d’observer les effets directs qu’ont certains programmes sur la vie des Canadiens. Néanmoins, les effets bénéfiques du programme Prêts, disponibles et capables sur les entrepreneurs et la population locale peuvent être constatés un peu partout au Canada. Le programme Prêts, disponibles et capables offre des emplois aux personnes atteintes du trouble du spectre de l’autisme ou d’une déficience intellectuelle. Il y a quelque temps, j’ai rencontré Iain, l'entrepreneur extraordinaire de la boulangerie Iain's Tartan Bakery, à Dartmouth, en Nouvelle-Écosse. Iain confectionne de délicieux produits sans gluten et sans lactose. On trouve généralement ses pains et ses petits gâteaux au marché agricole Alderney Landing.
Ce programme est important. C’est pourquoi tous les députés du Parlement de la Nouvelle-Écosse l’appuient et ont milité énergiquement pour qu’il soit inclus dans le budget de 2019. Ce budget alloue 12 millions de dollars au programme Prêts, disponibles et capables pour qu’il continue de créer de bons emplois pour les personnes atteintes du trouble du spectre de l’autisme ou d’une déficience intellectuelle.
Comme l’économie canadienne croît plus rapidement que celles des autres pays du G7, il est important que tous les Canadiens soient outillés pour réussir. L'association des courtiers immobiliers de la Nouvelle-Écosse milite pour que l'on augmente les ressources destinées à faire de l'achat d'une habitation un objectif atteignable pour un plus grand nombre de Néo-Écossais. Nous avons donc créé un incitatif afin de rendre l’accession à la propriété plus abordable pour ceux qui veulent acheter leur première habitation.
Je suis convaincu qu’un programme national d'assurance-médicaments permettrait à la province de la Nouvelle-Écosse d’économiser de grosses sommes d’argent, qu’elle pourrait alors injecter dans les services de santé. Mes collègues le savent bien, j’appuie ardemment l’idée d’un tel programme, et le gouvernement est en train de franchir des étapes cruciales pour en faire une réalité. Au Canada, personne ne devrait avoir à choisir entre son loyer et ses médicaments d’ordonnance.
Nous savons que la présence de bonnes infrastructures solides peut avoir localement un effet déterminant. Comme j’ai déjà été conseiller municipal, je sais que ce sont les municipalités qui sont les mieux placées pour définir les besoins locaux en infrastructures. Le budget de 2019 contient une mesure déterminante pour la municipalité régionale de Halifax, qui recevrait une somme additionnelle de 26 millions de dollars par l'entremise du Fonds de la taxe sur l’essence. Cela a une importance énorme parce que nous pourrons consacrer cet argent à des infrastructures prioritaires notamment dans le domaine du traitement des eaux usées, de l'alimentation en eau potable, des projets culturels, du tourisme, et j'en passe. C’est une chance incroyable pour notre municipalité. J’ai vraiment hâte de voir quels projets cet argent financera.
Des organismes comme Nourish Nova Scotia militent depuis un certain temps pour la création d’un programme national de saine alimentation dans les écoles. J’ai récemment visité la Dartmouth South Academy, où j’ai été à même de constater les bienfaits que de tels programmes apportent dans la vie des enfants. Dans le budget, le gouvernement s’engage à créer une politique nationale sur l’alimentation, et je me réjouis de constater que le budget prévoit également la création d’un programme national pour une saine alimentation à l’école.
Comme le savent bien des gens de Dartmouth—Cole Harbour, nous devons prendre des mesures pour protéger les pensions au Canada. Le budget de 2019 propose d’importantes modifications législatives pour rendre les procédures d’insolvabilité plus équitables et plus transparentes pour les pensionnés et les travailleurs.
Les aînés à faible revenu veulent savoir s’ils pourront travailler à temps partiel sans craindre de perdre le Supplément de revenu garanti, en tout ou en partie. C’est pourquoi je suis ravi de voir que le budget propose une bonification au Supplément de revenu garanti afin de permettre aux aînés à faible revenu qui travaillent d’augmenter leur revenu net.
Ce budget est bon pour les Canadiens. Je crois sincèrement que nos investissements dans la santé et notre décision d’aller de l’avant avec le régime national d’assurance-médicaments changeront la donne pour ma province, la Nouvelle-Écosse. Au lieu de maintenir un régime d’austérité et de compressions, nous avons préféré investir dans les Canadiens. Nous avons fait le choix d’investir dans la classe moyenne, dans les petites entreprises et dans de bonnes priorités locales en matière d’infrastructure. Ce budget vise à donner à tous les Canadiens les moyens de réussir, aujourd’hui et demain.
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Madame la Présidente, j'aurai l'honneur de parler du budget.
C'est le quatrième dont j'ai l'occasion de débattre. Chaque budget a sa couleur propre, et personnellement, j'aime bien donner des surnoms aux budgets. Celui de 2016 aurait pu s'appeler « le budget des folles dépenses », celui de 2017, « le budget de la vertu », tandis que celui de 2018 était « le budget du burger dégarni ».
S'il fallait trouver un nom au budget de 2019, je dirais que c'est « le budget de la redite ». Il fait peut-être 460 pages, mais si on en retirait tout ce qui a déjà été annoncé auparavant, je ne crois pas qu'il en ferait plus de 60.
Je tâcherai aujourd'hui de faire preuve de la même mesure que je le fais habituellement. Je commencerai par énumérer les éléments du budget qui me déplaisent, après quoi je parlerai des mesures qui pourraient effectivement être avantageuses pour les Canadiens. Je terminerai par exposer le sort qui, à mon avis, devrait être réservé à ce budget. J'ai quelques suggestions à faire à ce sujet.
Je dois dire pour commencer que j'ai été consternée d'apprendre que, encore une fois, les libéraux semblent abonnés aux déficits perpétuels. Le a été élu parce qu'il a promis aux Canadiens de s'en tenir à de modestes déficits d'au plus 10 milliards de dollars et de renouer dès cette année avec l'équilibre budgétaire. Pourtant, le déficit atteindra 19,8 milliards de dollars pour l'année courante, et rien n'indique quand cette tendance s'arrêtera.
Pourquoi les Canadiens devraient-ils s'en inquiéter? Parce qu'ils doivent payer des intérêts sur la dette. À l'heure actuelle, ces intérêts se chiffrent à 15 milliards de dollars — si on tient seulement compte de la dette accumulée —, mais ils pourraient atteindre 26 milliards si le pays continue à dépenser au rythme annoncé dans le budget.
Réfléchissons un instant à tout ce que nous pourrions faire avec 26 milliards de dollars. Nous pourrions réparer des hôpitaux, construire les infrastructures dont le pays a besoin ou mieux financer les soins palliatifs, un sujet qui me passionne. Réfléchissons à ce que nous pourrions faire avec les 25 milliards de dollars que nous devons présentement consacrer au paiement des intérêts d'une dette qui semble de plus en plus impossible à rembourser.
Certes, je ne suis pas enchantée de voir que nous sommes encore en mode déficit et dépenses.
Cela dit, je pense que les Canadiens comprennent que, de temps à autre, si une chose vaut la peine d’être achetée, ils peuvent prendre une hypothèque sur une maison ou utiliser leur carte de crédit pour un voyage intéressant. Ils comprennent que s’ils obtiennent quelque chose en échange, cela peut valoir la peine.
Toutefois, que retirons-nous vraiment de ces énormes déficits qui sont proposés dans le budget de 2019?
Premièrement, en ce qui concerne les soins de santé, nous n’obtenons pas grand-chose. Il y a eu énormément de bruit autour du budget. On a dit aux médias que ce serait un budget qui mise sur l’assurance-médicaments et que les gens seraient impressionnés. Tout le monde se réjouissait. Les Canadiens estiment que les gens qui n’ont pas les moyens d’acheter leurs médicaments devraient tout de même y avoir accès. C’est à cela que sert notre système universel de soins de santé. C’est ce que souhaitent les Canadiens.
Qu’est-ce que les libéraux ont prévu dans le budget pour l’assurance-médicaments? Pas d’argent, mais il y a une somme de 35 millions de dollars pour ajouter une mesure bureaucratique aux processus d’approbation des médicaments du Conseil d'examen du prix des médicaments brevetés, de l'Agence canadienne des médicaments et des technologies de la santé et de l'Alliance pancanadienne pharmaceutique, des processus qui existent déjà et qui sont très longs et très coûteux. Cette mesure ne donnera pas de médicaments à qui que ce soit au Canada. Elle ne changera rien.
Tout cela après que le comité de la santé a étudié la question de l’assurance-médicaments pendant deux ans et formulé des recommandations très raisonnables sur les diverses options pour aider les personnes qui n’ont pas les moyens de payer leurs médicaments. Le gouvernement a raté là une belle occasion. Il est clair qu’Eric Hoskins n’a pas respecté son échéance en ce qui concerne le rapport sur l’assurance-médicaments qui devait être déposé en mars, à temps pour le budget. C’est probablement la raison pour laquelle rien n’a été annoncé dans le budget.
Une chose qui est bien, ce sont les fonds prévus pour les maladies rares, 500 millions de dollars par année. Nous savons qu’un Canadien sur 20 souffre d’une maladie rare, alors tout le monde connaît un parent qui doit dépenser, dans certains cas, jusqu’à un million de dollars par année pour ces médicaments. Il faut absolument faire quelque chose. Toutefois, la mesure sera mise en place en 2022. C’est donc une autre promesse électorale.
Si les libéraux se font élire, ils investiront 500 millions de dollars en 2022. Quel est le bilan des libéraux en ce qui concerne le respect des promesses électorales? Faire de petits déficits, équilibrer le budget dans les limites du mandat et rétablir la livraison du courrier à domicile: non. Dernières élections selon le système majoritaire uninominal à un tour: non. Plus de projets de loi omnibus: d’accord. Je pourrais continuer longtemps à parler des promesses non tenues. Le fait d’inscrire une mesure dans le budget et de prévoir sa mise en oeuvre aussi loin signifie qu’il n’y a rien de concret pour les Canadiens. Toutefois, nous avons besoin d’une solution de cette nature.
Une autre lacune importante du budget concerne la réponse du gouvernement libéral à la crise des opioïdes qui dure depuis que les libéraux ont été élus. Quatre mille personnes sont mortes l’an dernier. Le comité de la santé vient de terminer une tournée d’un bout à l’autre du pays. Nous nous sommes penchés sur la crise de la méthamphétamine et des opioïdes pour cerner les lacunes du système. Beaucoup d’information est disponible. Qu’est-ce que le gouvernement a décidé? Nous avons entendu dire qu’il n’y a pas suffisamment de logements abordables, pas assez de mesures en santé mentale pour aider les gens à guérir du traumatisme qui les a rendus dépendants et pas assez de places disponibles dans les centres de désintoxication. Nous savons que les gens doivent attendre entre six mois et deux ans pour pouvoir y être admis. Winnipeg et Vancouver sont les épicentres de cette crise.
Que fait le gouvernement? Il alloue 6 millions de dollars par année pour procurer aux toxicomanes des opioïdes d’ordonnance sûrs. Voilà la réponse du gouvernement. Des gens meurent. Nous savons que nous avons besoin de solutions au chapitre de la prévention, du rétablissement et du logement abordable. Depuis près de quatre ans, le gouvernement ne fait que parler et ne prend aucune mesure en matière de logement abordable.
Les libéraux ont reconnu le besoin dès le départ et ont commencé à en parler. Or, nous en parlons encore en ces derniers jours du gouvernement libéral. Où sont les logements abordables dont les gens ont besoin? L’itinérance est un des principaux facteurs qui contribuent à la dépendance. Encore une fois, c’est très décevant. Bien que les libéraux reconnaissent qu’il y a une crise, la riposte à cette crise est insuffisante.
C’est la même chose pour le suicide. Nous savons qu’il y a une crise là aussi. Nous savons qu’il faut faire de la prévention, surtout auprès des populations autochtones et du Nord, auprès des jeunes et des hommes d’âge moyen. Le budget alloue 5 millions de dollars par année. Si on divise cela entre les 338 circonscriptions du pays, cela fait moins de 15 000 $ par circonscription pour la prévention du suicide. Qu’allons-nous faire avec une telle somme? C'est encore un cas où le gouvernement reconnaît qu’il y a un problème, mais où il réagit de façon tout à fait inadéquate.
On relève une autre lacune importante dans le dossier de la santé. Le comité de la santé a terminé une étude sur le diabète. Onze millions de Canadiens sont diabétiques ou prédiabétiques. C’est une des maladies qui coûtent le plus cher à notre système. Nous avons une population vieillissante, une personne âgée sur six à l’heure actuelle, et cette proportion passera à une personne âgée sur quatre d’ici six à dix ans. Les gens souffrent de plus en plus de maladies chroniques à cause de l’obésité, de la nutrition, du manque d’exercice, mais que fait-on à ce sujet?
Diabète Canada nous a présenté un plan très cohérent, le plan Diabète 360 degrés. Nous l’avons examiné au comité de la santé. Une de nos recommandations à la était d’adopter ce plan. Pourtant, il n’est nulle part dans le budget. Il n’y a pas un sou pour lutter contre le diabète, qui représente un coût énorme et une rude épreuve pour de nombreux Canadiens. Encore une fois, c’est une lacune flagrante.
J’ai déjà été présidente du comité de la condition féminine. Lorsque j'examine les budgets, j’aime bien le faire sous l’angle de l’égalité des sexes. Le gouvernement fait étalage de vertu en disant que nous avons un féministe, bien que la façon dont il a traité des femmes au sein de son caucus et du Cabinet dernièrement laisse à désirer.
Examinons certains des éléments clés qui montrent que les libéraux parlent beaucoup, mais agissent peu. Lorsque j’ai été élue pour la première fois, on m’a confié les rênes d’un comité spécial chargé d’étudier l’équité salariale. Nous avons fait des recommandations au gouvernement, qui a accepté de présenter un projet de loi sur l’équité salariale dans le secteur sous réglementation fédérale. Or, quelle somme est prévue pour l'équité salariale dans le budget de 2019? Aucune somme, et aucune loi. Encore une fois, que des paroles en l’air et aucune mesure concrète dans ce dossier. C’est dommage, parce que beaucoup de questions touchant les femmes méritent vraiment qu'on s'y attaque.
Il y a deux belles initiatives dans le budget. La première concerne le cancer de l’ovaire. La recherche dans le domaine du cancer de l’ovaire est insuffisante, et c’est l’une des principales causes de mortalité des femmes. J’ai été heureuse de voir cette initiative inscrite dans le budget.
Toutefois, si nous examinons les dépenses de recherche dans leur ensemble sous l’angle de l’égalité entre les sexes, environ 3 % des fonds de recherche sont consacrés à tout ce qui a une incidence sur les femmes. Le gouvernement devrait revoir son optique sexospécifique, se demander comment se porte l’équilibre et déterminer s’il s’attaque vraiment aux problèmes qui sont si importants pour les femmes.
Une autre bonne chose que je constate dans le budget concerne les dons d’organes. Un des membres du Comité permanent de la santé, le député de , a présenté un projet de loi d’initiative parlementaire visant à donner aux gens la possibilité de faire un don d’organe en déclarant leur accord chaque année sur leur déclaration de revenus. Ce serait une façon très facile de permettre aux gens de le faire. Le gouvernement a accepté et a prévu des fonds dans ce budget pour faciliter l’augmentation du nombre de donneurs d’organes. Cela permettra de sauver des vies. Après la tragédie de Humboldt, il y a eu une augmentation énorme du nombre de donneurs d’organes, ce qui a sauvé de nombreuses vies.
Les taxes ont été supprimées dans certains domaines, les services de santé reproductive par exemple. Tous s’entendent pour dire que les services médicalement nécessaires ne devraient pas être taxés. Le gouvernement fait un peu preuve d'hypocrisie dans ce dossier. Il impose en effet une taxe de 15 % sur la marijuana utilisée à des fins médicales. Les gens qui souffrent doivent payer beaucoup d’argent supplémentaire. Le gouvernement ne peut pas simplement choisir quels services médicaux doivent être taxés ou non. Il doit adopter une approche uniforme. S’il estime que les médicaments et les traitements médicaux ne doivent pas être taxés, alors il doit être cohérent.
Passons maintenant à l’infrastructure. Un merveilleux petit passage du budget précise que les municipalités obtiendront 2 milliards de dollars cette année pour l’infrastructure. Même si nous pouvons dire que c’est une très bonne nouvelle, il ne faut pas oublier que 15 milliards de dollars ont été enlevés aux municipalités du Fonds pour l’infrastructure pour la réparation des routes et des ponts et qu’ils ont été affectés à une Banque de l’infrastructure qui s’occupera des projets. Or, cette banque ne réalise qu’un seul projet et, coïncidence ou non, c’est avec SNC-Lavalin.
En conséquence, si le gouvernement redonne aux municipalités 2 milliards après leur avoir enlevé 15 milliards, c’est donc d'une somme de 13 milliards de dollars que les municipalités seront privées pour construire des routes et des infrastructures. C’est clairement insuffisant et cela n’a certainement rien à faire à la Banque de l’infrastructure.
Ce serait formidable si le gouvernement redonnait plus d’argent aux gens de circonscriptions comme la mienne. J’ai été déçue de ne pas obtenir de financement pour réparer le terminal du traversier frontalier de Sombra, dans ma circonscription. J’en ai parlé. Cela fait maintenant plus d’un an que ce poste frontalier est fermé à cause au pont-jetée causés par les brise-glace de la Garde côtière.
Nous avons besoin de 2 millions de dollars pour régler ce problème, rétablir un poste frontalier et accroître les échanges commerciaux avec les États-Unis, juste de l’autre côté. Je représente une circonscription frontalière. Le gouvernement peut trouver 12 millions de dollars à donner à Loblaws, mais il n’arrive pas à trouver 2 millions pour permettre à Sarnia—Lambton de rouvrir un poste frontalier. C’est absolument désolant.
Notre projet de corridor commercial n’a pas été financé non plus dans le budget. J’espère que cela pourra être corrigé. J’aimerais donner au gouvernement l’occasion de reconsidérer sa position. Ce projet créerait 3 000 emplois bien rémunérés dans ma circonscription et coûterait 6 millions de dollars. Encore une fois, le gouvernement peut trouver 12 millions pour que Loblaws, qui a réalisé des profits de 3 milliards de dollars et qui n’avait donc pas besoin de cet argent, puisse acheter des congélateurs. Par contre, il y a dans ma circonscription un projet qui, avec 6 millions de dollars, permettrait de créer 3 000 emplois, mais il n’a pas été financé dans le budget.
J’aime toujours parler des soins palliatifs. J’ai été heureuse de voir le gouvernement présenter un cadre de soins palliatifs dans la foulée de mon projet de loi d’initiative parlementaire. L'argent est débloqué peu à peu. Il y en a déjà eu pour financer la formation des ambulanciers paramédicaux, par exemple, afin qu'ils puissent offrir des soins palliatifs en dehors des heures d’urgence. C’est une façon très efficace de prodiguer des soins aux gens, et c’est également un service avantageux pour les personnes qui ont de la difficulté à se déplacer afin de recevoir des traitements.
Cependant, il y a beaucoup de services qui auraient dû être financés et qui ne l’ont pas été. Qu'en est-il des centres de soins palliatifs? Le Canada en compte une centaine, comparativement à 1 300 aux États-Unis. Il y a là une véritable occasion de collaborer avec les collectivités et de construire des centres de soins palliatifs où les gens pourront obtenir les soins dont ils ont besoin. Nous savons que 70 % des Canadiens n’ont aucun service dans ce domaine. Ils n’ont aucune possibilité de recevoir des soins palliatifs.
Internet à large bande est un autre outil qui facilite les soins palliatifs. En conséquence, j’ai été heureuse de constater que l’on reconnaissait qu’il fallait investir davantage là-dedans.
Il y avait des projets dans ma circonscription pour lesquels nous avons présenté des demandes au cours de la première année où j’ai été élue et dont nous n’avons pas entendu parler. Nous avons toujours demandé au gouvernement d'y voir, mais il ne l’a pas fait. Je ne sais pas qui seront les bénéficiaires en fin de compte, mais il y a fort à parier qu’ils se trouveront dans des circonscriptions libérales.
Nous pouvons maintenant parler des parties du budget qui concernent les changements climatiques et la future taxe sur le carbone. Je suis consternée d’entendre le gouvernement dire que cela va sauver des enfants et prévenir des inondations. Ah bon? Combien faut-il dépenser pour prévenir une inondation? Il n’y a aucun lien. L’une de ces mesures est une ponction fiscale, et elle n’a absolument rien à voir avec l’autre. Les gens veulent parler d’un problème mondial qui nécessite une solution mondiale, mais le Canada représente moins de 2 % du problème. Si on ne s’occupe pas des régions du monde qui représentent 98 % du problème, le problème ne sera pas réglé, et c’est clair. Le gouvernement fait fausse route avec son plan environnemental.
Qu'en est-il des aînés? Tout à l'heure, j'ai indiqué qu'une personne sur six est un aîné, et, dans quelques années, cette proportion passera à une personne sur quatre. Ce budget ne prévoit à peu près rien pour aider les aînés. Il y a une pénurie de docteurs et d'infirmières au pays, et des aînés tirent le diable par la queue. Tout d'abord, les mesures prévues dans le budget sont inadéquates et constituent aussi une redite. Le gouvernement répète ce qu'il a fait avec le Régime de pensions du Canada. Il puise 1 200 $ dans les poches de chaque travailleur, mais personne n'en tirera d'avantages avant 40 ans. Cette mesure n'aidera pas les gens qui en arrachent actuellement. Il ne fait absolument aucun doute qu'il faut en faire davantage pour les aînés.
Des aînés de ma circonscription craignent que nous n'ayons pas de plan pour les espaces consacrés aux soins de longue durée. Les hôpitaux sont engorgés parce que les aînés n'ont nulle part où aller. Nous savons que plusieurs provinces tentent de construire des espaces consacrés aux soins de longue durée. Dans Sarnia—Lambton, on construit actuellement 2 000 espaces de ce genre, mais on a probablement besoin de 2 000 ou 3 000 espaces supplémentaires. Voilà un autre domaine dans lequel le gouvernement n'est pas intervenu et qui aurait été très important pour les aînés.
Mon avant-dernier point porte sur l'allocation pour la formation. Le gouvernement a décidé qu'un montant de 250 $ par année allait aider les gens à obtenir la formation dont ils ont besoin pour aller de l'avant et décrocher un bon emploi. Cela montre bien à quel point le gouvernement est déconnecté de la réalité. Ne sait-il pas à combien s'élèvent les droits d'inscription, que les cours coûtent habituellement 1 000 $ par jour? Que représentent 250 $ par année dans un tel contexte?
On a voulu aider les acheteurs d'une première habitation à accéder à la propriété en leur permettant de retirer 35 000 $ de leur REER au lieu de 25 000 $. J'ai deux enfants en âge d'acheter une habitation, mais je ne sais pas combien de personnes de cet âge ont 35 000 $ dans un REER. Encore une mesure inutile.
Comme l'a mentionné un de mes collègues tantôt, l'aide qu'un acheteur peut obtenir est liée à son revenu. Il y a des restrictions. Il n'y a pas beaucoup de gens qui vont pouvoir se prévaloir de cette mesure. Le gouvernement reconnaît encore une fois que ses décisions ont rendu inabordable l'achat d'une habitation, ce que souhaiteraient pouvoir faire bien des jeunes gens, et il n'a rien fait pour changer les choses.
J'arrive à la conclusion de mon discours. Ce budget ne répond pas aux besoins de la population, c'est pourquoi je propose un amendement.
Je propose:
Que la motion soit modifiée par substitution, aux mots suivant le mot « Que », de ce qui suit: « la Chambre refuse de donner deuxième lecture au projet de loi C-97, Loi portant exécution de certaines dispositions du budget déposé au Parlement le 19 mars 2019 et mettant en œuvre d’autres mesures, puisque, contrairement à ce qu’avaient promis les libéraux durant la campagne électorale, il ne permet pas de rétablir l’équilibre budgétaire cette année, mais creuse plutôt un déficit de 19,8 milliards de dollars et fait grimper la dette à plus de 705 milliards de dollars. »
:
Madame la Présidente, avant de commencer mon discours en tant que tel, je ne peux pas m'empêcher de souligner un fait à la députée de , qui continue de citer l'Institut Fraser. L'étude en question a été réfutée par à peu près tous ceux qui savent utiliser une calculatrice.
Elle devrait plutôt consulter le rapport que l'OCDE vient de publier ce matin. On peut y lire que la classe moyenne canadienne bénéficie de l'une des fiscalités les plus avantageuses des pays de l'OCDE. C'est en grande partie grâce aux changements que nous avons faits en réduisant l'impôt de la classe moyenne et en créant l'Allocation canadienne pour enfants, qui est plus généreuse et plus progressiste que le programme précédent. J'encourage la députée et d'autres collègues à élargir leurs horizons en consultant d'autres sources que l'Institut Fraser étant donné que cette étude en particulier est tout simplement fallacieuse.
[Français]
J'ai le plaisir de me retrouver ici pour parler de la et de nos efforts les plus récents pour renforcer la classe moyenne grâce aux mesures présentées dans le budget de 2019.
Je voudrais prendre le temps qui m'est accordé aujourd'hui pour souligner certaines mesures importantes que nous proposons dans la présente loi de mise en œuvre du budget, mesures qui s'appuient sur ce que nous avons réalisé jusqu'à présent. Je suis convaincu que, grâce à ce projet de loi, nous continuons d'améliorer la vie des Canadiens de la classe moyenne et des personnes qui travaillent fort pour s'y joindre.
Avant d'expliquer les différentes mesures de ce projet de loi, qui représente la prochaine étape de notre plan, je voudrais rappeler aux honorables députés comment nous sommes arrivés là où nous en sommes aujourd'hui.
Il y a près de quatre ans, les Canadiens ont choisi d'élire un gouvernement qui s'engageait à investir dans les domaines les plus importants pour eux: des emplois bien rémunérés et davantage d'aide pour les familles qui font face à un coût de la vie élevé, qui augmente; des communautés fortes et connectées; ainsi que de meilleures occasions pour les jeunes Canadiens. Nous avons tenu nos engagements. Depuis près de quatre ans, notre gouvernement s'est consacré à renforcer et à développer la classe moyenne et à apporter une aide réelle aux personnes qui travaillent d'arrache-pied pour en faire partie, aux Canadiens à plus faible revenu pour que chacun ait une chance réelle et équitable de réussir et de s'accomplir à son plein potentiel.
Le gouvernement a d'abord créé l'Allocation canadienne pour enfants, qui aide les familles à subvenir aux besoins de leurs enfants et qui a permis de sortir près de 300 000 enfants de la pauvreté en l'espace de trois ans. D'ailleurs, il y a deux ou trois semaines, Statistique Canada soulignait que la pauvreté a été réduite de 20 % au pays, au cours des trois dernières années. C'est plus de 800 000 Canadiens que nous avons réussi à sortir de la pauvreté grâce à ces politiques contre lesquelles l'opposition a voté à chaque détour.
C'est plus de 9 millions de Canadiens qui bénéficient de la baisse d'impôt pour la classe moyenne, ce qui leur permet d'épargner davantage et de dépenser en vue de se procurer ce dont ils ont besoin.
La nouvelle Allocation canadienne pour les travailleurs encourage aussi davantage de personnes à intégrer le marché du travail et à y rester. Elle offre une aide réelle à plus de 2 millions de Canadiens qui travaillent fort pour faire partie de la classe moyenne. Elle a aidé 70 000 personnes à sortir de la pauvreté. Le Régime de pensions du Canada bonifié assure aux travailleurs canadiens, actuels et futurs, une sécurité de revenu accrue à la retraite.
Les investissements historiques dans le cadre de la Stratégie nationale sur le logement aident plus de Canadiens à trouver un chez-soi sûr et abordable.
Dans l'ensemble, ce sont là des réalisations qui auront un effet à long terme pour tous les Canadiens et toutes les Canadiennes.
Grâce au plan de notre gouvernement, l'économie canadienne a créé plus de 900 000 nouveaux emplois, la plupart à temps plein. Cela nous a permis d'atteindre le taux de chômage le plus bas des 40 dernières années. Les gains d'emplois sont particulièrement importants chez les femmes.
Nous savons que nous ne pouvons pas nous reposer sur nos lauriers. Si nous voulons continuer de faire croître l'économie et la classe moyenne, nous devons continuer sur cette lancée, qui a fait ses preuves au cours des quatre dernières années. C'est ce qui intervient dans le budget de 2019, et c'est ce que nous présentons aujourd'hui à la Chambre.
[Traduction]
Avec le budget de 2019, le gouvernement prend d'autres mesures pour contribuer à bâtir des collectivités que les Canadiens peuvent être fiers d'habiter.
La gestion des dépenses des ménages est une autre source de difficultés pour des Canadiens. Le coût de l'électricité, par exemple, est de plus en plus préoccupant. Les tarifs ne cessent d'augmenter à un rythme qui dépasse la hausse des salaires, et il devient difficile de joindre les deux bouts. Aussi, le gouvernement prend des mesures pour faire en sorte que les familles puissent payer leur facture mensuelle d'électricité. Le budget de 2019 propose d'investir plus de 1 milliard de dollars pour améliorer l'efficacité énergétique dans les immeubles résidentiels, commerciaux et à logements multiples. Cette mesure est comprise dans le projet de loi d'exécution du budget à l'étude. Cet argent contribuera grandement à rendre les maisons et les immeubles du Canada plus écoénergétiques, ce qui fera baisser les factures d'électricité des Canadiens, qu'ils soient propriétaires de maison, locataires ou exploitants d'immeuble, et contribuera à bâtir des collectivités plus durables.
Parlant de bâtir des collectivités, il arrive parfois que la bureaucratie bloque les dépenses allouées par le gouvernement fédéral aux provinces et aux territoires. Dans ces cas-là, les villes et les villages ne peuvent faire avancer les projets importants que sont la réfection des routes, les réseaux d'aqueduc, les transports en commun et les infrastructures récréatives.
Le budget de 2019 prévoit de débloquer 2,2 milliards de dollars supplémentaires en 2018-2019 afin d'aider les municipalités à répondre à leurs priorités en matière d'infrastructures locales. Les villes et les communautés des Premières Nations disposeraient alors des fonds dont elles ont besoin pour effectuer des travaux cruciaux et d'autres projets locaux importants. En appuyant ce projet de loi d'exécution du budget, les députés favoriseraient cette injection de capitaux de 2,2 milliards de dollars dans les fonds d'infrastructure dont les collectivités, quelle que soit leur taille, ont grand besoin partout au pays. Le projet de loi dont nous sommes saisis aujourd'hui garantirait que l'argent va là où les besoins se font sentir.
Bâtir des collectivités où les Canadiens se sentent bien signifie aussi s'assurer que ces collectivités sont prêtes à faire face aux situations d'urgence. Lors d’une tragédie, chaque seconde compte.
Depuis 1985, le Shock Trauma Air Rescue Service, ou STARS, offre des services ambulanciers d’urgence par hélicoptère rapides et spécialisés aux patients qui sont gravement malades ou blessés dans les collectivités de l'Ouest du Canada, notamment dans les communautés autochtones et les parcs nationaux. Grâce au STARS, les résidants des communautés rurales et éloignées ont accès à des soins d’urgence.
Reconnaissant le rôle indispensable que le STARS joue pour assurer l’accès aux soins d’urgence dans les communautés qu’il dessert, le budget de 2019 propose d’octroyer un investissement ponctuel de 65 millions de dollars en 2018-2019 pour permettre au STARS de remplacer sa flotte vieillissante et d’acquérir de nouveaux hélicoptères ambulanciers d’urgence. Appuyer le projet de loi à l'étude aujourd'hui serait donc un appui direct à cette mesure.
En ce qui concerne le logement, comme je l'ai dit au début de mon discours, le gouvernement prend des mesures importantes pour faciliter l'accès à un logement abordable.
L'achat d'une maison ou d'un logement en copropriété est probablement l'investissement le plus important qu'un Canadien puisse faire au cours de sa vie. Cependant, cet achat demeure inaccessible pour un trop grand nombre de Canadiens. Ainsi, dans le cadre du budget de 2019 et du projet de loi , le gouvernement ferait fond sur la Stratégie nationale sur le logement du Canada en prenant des mesures afin de faciliter l'accès à un logement abordable, en particulier pour l'achat d'une première habitation.
Pour aider plus de familles de la classe moyenne qui cherchent actuellement un logement abordable, nous proposons une nouvelle mesure d'aide ciblée pour l'achat d'une première habitation: l'Incitatif à l'achat d'une première propriété. L'incitatif réduirait les versements mensuels nécessaires pour acheter une habitation. Cela donnerait aux acheteurs d'une première habitation davantage de marge de manoeuvre pour l'achat d'une maison et la gestion des coûts permanents connexes.
Au titre de l'Incitatif à l'achat d'une première propriété, les acheteurs d'une première habitation admissibles qui ont le montant minimal de la mise de fonds pour une hypothèque assurée demanderaient à la Société canadienne d'hypothèques et de logement, ou SCHL, de financer une partie de leur achat d’habitation au moyen d’un prêt hypothécaire avec participation. Grâce à un prêt hypothécaire avec participation, les acheteurs d’une première habitation épargneraient de l’argent tous les mois, ce qui leur permettrait d’avoir davantage d’argent pour rembourser plus rapidement leur hypothèque assurée ou pour d’autres priorités.
Nous savons tous qu'il est particulièrement difficile pour l'acheteur d'une première habitation d'économiser suffisamment pour verser une mise de fonds et couvrir les coûts associés à l'achat d'une maison. Ainsi, pour aider les Canadiens, ce projet de loi propose de faire passer de 25 000 $ à 35 000 $ le plafond des retraits dans le cadre du Régime d'accession à la propriété. Avec ces nouvelles mesures et ces améliorations, de plus en plus de Canadiens pourront concrétiser leur rêve de posséder une habitation.
[Français]
La réalisation de ce rêve est en bonne partie liée aussi à la capacité des Canadiens et des Canadiennes d’occuper de bons emplois qui sont bien rémunérés de manière à pouvoir se payer justement cette première habitation.
Pour cela, il faut...