La Chambre reprend l'étude, interrompue le 11 avril, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité, ainsi que de l'amendement.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec la députée de .
Je suis ravi d'intervenir à la Chambre au sujet du budget de 2019 et plus précisément du projet de loi .
Depuis quatre ans, le gouvernement investit dans les Canadiens et dans ce qui importe le plus pour eux. Le budget de 2019 s'inscrit dans le droit fil de ce plan en investissant dans un secteur important pour l'ensemble des Canadiens: la santé. Nous avons tous ressenti de l'appréhension en apprenant qu'un être cher est malade ou gravement blessé. Le temps semble s'arrêter, et il est difficile de penser à autre chose, notamment aux économies qu'on a en banque. Cependant, la triste réalité veut que trop de Canadiens doivent penser à leurs finances dans ces moments extrêmement éprouvants.
Nous sommes fiers de notre système de soins de santé universel financé à même les fonds publics, qui met à la disposition des Canadiens les meilleurs soins, les meilleurs médecins, infirmières et fournisseurs de soins qui soient, en fonction de leurs besoins. Toutefois, tout le monde n'est pas en mesure d'acheter les médicaments sur ordonnance nécessaires pour recouvrer la santé ou rester en santé.
Bon nombre de Canadiens appartenant à la classe moyenne ou aspirant à en faire partie n'ont pas les moyens d'acheter les médicaments sur ordonnance dont ils ont besoin. Personne ne devrait avoir à choisir entre s'alimenter et acheter des médicaments. Le système peut — et doit — être amélioré parce que si les médicaments sur ordonnance sont trop chers, la santé de bien des Canadiens en pâtira, et le pays devra payer plus pour les soins de santé.
La plupart des Canadiens sont protégés par une forme ou une autre de régime d'assurance-médicaments, qu'il soit privé ou public, je ne dis pas le contraire. Cela dit, la couverture offerte varie grandement d'une personne à l'autre. C'est donc pour rendre les médicaments sur ordonnance plus accessibles et plus abordables que le gouvernement a annoncé la création du Conseil consultatif sur la mise en oeuvre d'un régime national d'assurance-médicaments dans le budget de 2018. Ce conseil est chargé de recommander des moyens de créer un régime d'assurance-médicaments abordable pour les Canadiens, les employeurs et les pouvoirs publics. En attendant son rapport final, où il sera question de la forme exacte du futur régime et de la manière dont il sera mis en oeuvre, le budget de 2019 en jette les bases.
À la lumière des consultations menées jusqu'ici et du rapport provisoire du conseil consultatif, le gouvernement est prêt à s'attaquer à trois éléments de base, en collaboration avec les provinces, les territoires, le secteur privé et ses divers autres partenaires: premièrement, la création de l'agence canadienne des médicaments, qui aura pour mandat d'évaluer l'efficacité des médicaments et d'en négocier le prix; deuxièmement, l'établissement, à partir de données probantes, d'un formulaire national qui relèvera de l'agence et que tous les Canadiens pourront consulter; troisièmement, la mise en oeuvre d'une stratégie nationale sur les médicaments onéreux pour le traitement des maladies rares.
Je reviendrai sur chacun de ces trois éléments, j'expliquerai les mesures qui seront prises parallèlement et, si le temps le permet, j'aimerais prendre un moment pour parler de toute la place qui est accordée dans le budget de 2019 aux aînés des circonscriptions comme la mienne et aux enjeux qui leur sont propres.
Commençons par le premier des trois éléments dont je viens de parler, l'efficacité des médicaments et la négociation de leur prix.
En ayant le pouvoir de négocier, la nouvelle agence canadienne des médicaments fera baisser le prix des médicaments sur ordonnance. Il s'agit d'une excellente nouvelle, car, à l'heure où on se parle, il y a peu d'endroits dans le monde où le prix des médicaments est aussi élevé qu'au Canada. Comme si ce n'était pas assez, les prix ont monté en flèche depuis une trentaine d'années. En 1985, les Canadiens dépensaient environ 2,5 milliards de dollars pour leurs médicaments. En 2018, c'était quasiment 34 milliards, et ce chiffre continue d'augmenter.
Au Canada, les régimes disparates d'assurance-médicaments ne disposent pas des outils nécessaires pour gérer les médicaments de plus en plus coûteux qui apparaissent sur le marché. On compte plus de 100 sociétés publiques d'assurance-médicaments au pays, et plus de 100 000 régimes d'assurance privés.
L'agence canadienne des médicaments contribuera à améliorer la situation, car elle sera chargée de négocier les prix des médicaments pour le compte des régimes d'assurance-médicaments au Canada. Cette agence va également évaluer l'efficacité des nouveaux médicaments sur ordonnance et émettre des recommandations par rapport aux médicaments qui offrent le meilleur rapport qualité-prix pour les Canadiens. Pour la première fois au Canada, l'évaluation des médicaments et la négociation des prix pourraient être faites par la même entité. Il s'agit là d'une des recommandations initiales contenues dans le rapport provisoire du Conseil consultatif sur la mise en œuvre d’un régime national d’assurance-médicaments.
L'agence canadienne des médicaments sera mise sur pied en collaboration avec les provinces, les territoires et toutes les autres parties intéressées. Elle s'inspirera des bons coups des provinces en agissant en tant qu'évaluateur et négociateur unique au nom des régimes d'assurance-médicaments canadiens.
La création de cette agence va nous permettre de réduire considérablement les dépenses pour les médicaments. À long terme, elle pourrait aider les Canadiens à réaliser des économies annuelles se chiffrant en milliards de dollars sur les médicaments sur ordonnance. En somme, l'agence canadienne des médicaments peut devenir un outil très efficace pour remédier à la hausse des coûts des médicaments qui touche l'ensemble du Canada.
Le deuxième élément de base consiste à établir un formulaire national pour les médicaments sur ordonnance. Bien que sa principale responsabilité serait l'élaboration d'un formulaire national, l'agence canadienne des médicaments travaillerait en partenariat avec les provinces, les territoires et d'autres intervenants sur l'élaboration d'une liste exhaustive de médicaments sur ordonnance fondée sur des données probantes. Cette mesure fournirait la base d'une approche uniforme relativement à l'inscription des médicaments au formulaire et à l'accès des patients dans l'ensemble du pays. Par conséquent, le budget de 2019 propose d'accorder 35 millions de dollars sur quatre ans à Santé Canada pour établir un bureau de transition afin d'appuyer la réalisation de cette vision.
Le troisième élément de base consiste à accroître l'accessibilité aux médicaments onéreux utilisés pour le traitement des maladies rares. J'aimerais parler de ce que cette mesure du budget de 2019 signifiera pour les Canadiens qui ont besoin de médicaments d'ordonnance coûteux pour traiter leur maladie. Le coût des médicaments nécessaires à ces personnes peut être astronomique.
Il convient de noter que les maladies rares touchent surtout les enfants. Elles sont souvent d'origine génétique et apparaissent dès la petite enfance. Plus de 7 000 maladies rares ont été recensées à ce jour. Cependant, chacune d'entre elles touche un nombre relativement petit de patients, ce qui rend la prise de décisions sur l'approbation et la couverture des médicaments très difficile. Le prix courant de certains de ces médicaments dépasse souvent 100 000 $ par patient par année. Dans certains cas, c'est même plus. De toute évidence, ces frais créent beaucoup de détresse pour les patients et leur famille.
Décider de rembourser ces traitements et de la manière de le faire peut aussi s'avérer vraiment difficile pour le gouvernement et les régimes privés d'assurance-médicaments, et cela peut compliquer les choses pour de nombreux territoires et provinces qui cherchent à aider des familles. C'est la raison pour laquelle nous avons besoin d'une approche nationale en matière de médicaments pour le traitement des maladies rares.
Je le répète, la stratégie nationale du Canada sera établie en partenariat avec les provinces et les territoires. Cela facilitera l'adoption d'une approche coordonnée en ce qui concerne la collecte et l'évaluation des données probantes, améliorera la cohérence dans la prise de décision ainsi que l'accès partout au pays, et fera en sorte que les patients qui ont le plus besoin de traitements efficaces les reçoivent.
Le budget de 2019 propose d'investir jusqu'à 1 milliard de dollars sur deux ans, à compter de 2022, jusqu'à concurrence de 500 millions de dollars par année, afin d'aider les Canadiens atteints de maladies rares.
Il me reste moins d'une minute, je sais. Je vais donc parler brièvement des personnes âgées et des retombées que tout cela aura pour celles qui habitent dans ma circonscription.
Le gouvernement relève le seuil d'exemption du Supplément de revenu garanti de 3 500 à 5 000 $ par an afin que les personnes âgées touchant un revenu fixe puissent continuer à travailler, si elles le souhaitent, sans être pénalisées. Nous commencerons l'inscription proactive pour la pension de retraite du RPC à 70 ans afin qu'aucune personne âgée ne soit privée des prestations auxquelles elle a droit.
Nous voulons accroître la transparence. C'est pourquoi nous allons lancer une initiative pour modifier le droit des sociétés et mieux surveiller ces mêmes sociétés et donner aux tribunaux plus de pouvoir afin qu'ils puissent examiner les paiements faits à des dirigeants avant la déclaration de faillite d'une société, de sorte que les régimes de retraite des employés soient protégés des pratiques prédatrices.
En conclusion, comme bon nombre de mes collègues, j'ai hâte de lire le rapport final du conseil consultatif sur la mise en oeuvre d'un régime national d'assurance-médicaments, rapport qui devrait être présenté plus tard ce printemps.
À l'avenir, le régime national d'assurance-médicaments contribuera à protéger la santé de tous les Canadiens.
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Monsieur le Président, il y a un bon moment que je n'ai pas prononcé de discours à la Chambre. Je suis heureuse de prendre la parole aujourd'hui au sujet du projet de loi . Je parlerai de certaines initiatives du budget du gouvernement qui amélioreront le sort des habitants de ma circonscription, Scarborough-Centre.
C'est le quatrième budget du gouvernement libéral, et il s'inscrit dans la poursuite du plan pour lequel les Canadiens ont voté en 2015, un plan qui fonctionne.
En 2015, un choix s'offrait aux Canadiens: d'un côté, les conservateurs et les néo-démocrates proposaient des plans d'austérité et de compressions; de l'autre, les libéraux présentaient un plan pour faire croître la classe moyenne et ceux qui travaillent fort pour en faire partie. Les Canadiens ont choisi d'investir dans leur avenir, et leur décision s'avère fructueuse. Aujourd'hui, la croissance de l'économie canadienne est l'une des plus rapides du G7. Depuis 2015, les Canadiens ont créé plus de 900 000 emplois. Grâce à la baisse d'impôt pour la classe moyenne et à l'Allocation canadienne pour enfants qui est non imposable, les familles du pays disposent de plus d'argent pour joindre les deux bouts.
Nous savons toutefois qu'il nous reste du travail à faire. Nous devons faire en sorte que tous les Canadiens puissent profiter de la prospérité grandissante, donc qu'ils puissent trouver un logement abordable, acquérir les compétences qui leur permettront de décrocher un emploi bien rémunéré, et prendre leur retraite en toute confiance. Il faut éviter un retour vers l'époque Harper et continuer d'investir dans les Canadiens et dans l'avenir.
Avant de décrire quelques-uns des investissements, j'aimerais parler brièvement d'un autre sujet phare du budget de 2019: protéger les Canadiens contre la violence et la haine. Les Canadiens de tous les horizons, quelle que soit leur identité, devraient toujours se sentir en sécurité lorsqu’ils se rassemblent. Malheureusement, comme l’ont démontré des événements tragiques récents, certains groupes de personnes risquent d’être la cible de crimes motivés par la haine en raison de leur race, de leur religion ou de leur orientation sexuelle, ce qui met à risque leur sécurité et menace leurs lieux de rassemblement.
Afin d’apporter des améliorations à la sécurité des lieux de rassemblement communautaire — les écoles, les centres communautaires et les lieux de culte —, le budget propose de doubler la somme affectée au Programme de financement des projets d’infrastructure de sécurité, qui passerait de 2 millions à 4 millions de dollars par année. Plusieurs organisations religieuses de Scarborough-Centre ont déjà tiré parti de ce programme pour améliorer leur infrastructure de sécurité. J'encourage toutes les organisations admissibles à en faire autant.
Nous savons tous que la diversité est une des forces du Canada, mais, malheureusement, nous savons aussi que le Canada n'est pas à l'abri des discours haineux. C'est pourquoi le budget de 2019 prévoit des investissements de 45 millions de dollars pour appuyer une nouvelle stratégie de lutte contre le racisme afin de trouver des moyens d'en combattre les différentes formes, en mettant l'accent sur les projets communautaires.
Certes, nous ne pouvons pas fermer les yeux sur les menaces, mais je sais que mes concitoyens canadiens sont des gens accueillants et chaleureux qui désapprouvent l'intimidation, le racisme et la division. Nous sommes unis par le désir commun d'offrir des possibilités aux familles et le budget prévoit d'importants investissements à cet égard.
Le logement est sans doute le principal problème dont me parlent les gens de Scarborough. L'achat d'une maison est de moins en moins à la portée des familles ordinaires, et les logements à louer sont souvent désuets, ont un loyer exorbitant et ne répondent pas aux besoins de bien des familles.
Tout le monde mérite d'avoir un endroit sûr et abordable où vivre, mais, dans la région du Grand Toronto, trop de gens sont exclus du marché. Pendant 10 ans, le gouvernement Harper n'a rien fait pour régler le problème de l'abordabilité des logements. Les conservateurs ont brillé par leur absence et ont laissé les provinces, les municipalités et les organismes communautaires se débrouiller. Toutefois, avec sa stratégie sur le logement de 40 milliards de dollars sur 10 ans, le gouvernement fédéral joue de nouveau un rôle de premier plan dans le dossier du logement.
J'étais récemment à Scarborough avec le et le pour l'annonce de dépenses de l'ordre de 1,3 milliard de dollars visant à aider à réparer et à rénover plus de 58 000 logements communautaires de Toronto. Cette mesure permettra de réaliser des réparations longtemps reportées et d'améliorer la qualité de vie de milliers de familles de cette ville. Nous ferons fond sur ces investissements dans le cadre du budget de 2019.
Le nouvel Incitatif à l'achat d'une première propriété rendra l’accession à la propriété plus abordable pour ceux qui veulent acheter leur première habitation, en réduisant leur facture hypothécaire mensuelle. Dans le cas d'une maison neuve de 400 000 $, par exemple, ce nouvel incitatif pourrait permettre à un acheteur admissible d'économiser jusqu'à 40 000 $, soit 10 % du coût total. Nous prévoyons que jusqu'à 100 000 Canadiens puissent bénéficier de ce programme au cours des trois prochaines années et ainsi réaliser ce rêve de devenir propriétaire qui était jusque-là hors de leur portée.
J'ai discuté avec des experts indépendants du secteur immobilier qui m'ont dit que ce programme permettra à davantage de familles d'accéder à la propriété, en particulier de jeunes familles comme celle de Sameer Ahmed, de ma circonscription. Avec son épouse et leurs trois enfants, ils vivent entassés dans un appartement de deux chambres à coucher. Cette famille peut maintenant aspirer à acquérir une habitation assez grande pour lui permettre de s'épanouir. Ce programme plus souple pour les acheteurs de maison permettra aux Canadiens de prélever jusqu'à 10 000 $ supplémentaires dans leurs REER, portant ainsi la limite de retrait autorisée à 35 000 $.
Quant aux Canadiens qui préfèrent louer au lieu d'acheter, l'augmentation de l'enveloppe budgétaire de l'Initiative de financement de la construction de logements locatifs devrait permettre la construction de 42 500 nouveaux logements locatifs d'un bout à l'autre du pays. Il est vraiment important d'accroître la capacité du parc de logements locatifs, car la demande dépasse largement l'offre et, de surcroît, la plupart des logements existants sont vieillissants, voire vétustes.
L'Allocation canadienne pour la formation est une autre initiative formidable. Cette mesure ressemble beaucoup à celle qui a été proposée, lors du congrès du Parti libéral du printemps dernier, par un groupe de jeunes de ma circonscription pour répondre à un problème observé par nombre de leurs semblables, c'est-à-dire la difficulté de suivre une formation continue et de se perfectionner tout au long de sa carrière dans un contexte d'économie en constante évolution.
Pour veiller à ce que les Canadiens puissent acquérir les compétences nécessaires pour décrocher les emplois bien rémunérés de la nouvelle économie, nous avons mis en place l'Allocation canadienne pour la formation. Au cours de leur vie professionnelle, les Canadiens qui gagnent moins de 150 000 $ pourront recevoir un montant non imposable de 250 $ par année, pour un maximum de 5 000 $, pour les aider à payer les frais d'inscription à un programme de formation. Tous les quatre ans, ils pourront suivre jusqu'à quatre semaines de formation pour se perfectionner et faire progresser leur carrière. En outre, la prestation de soutien à la formation versée dans le cadre du programme d'assurance-emploi les aidera à payer leurs frais de subsistance pendant leur congé aux fins de formation. Par ailleurs, les nouvelles dispositions relatives aux congés leur assureront une sécurité d'emploi.
Même si les Canadiens devront assumer eux-mêmes les autres coûts, grâce à ce programme, il sera beaucoup plus facile pour les travailleurs canadiens d'investir dans leur carrière et dans leur avenir.
Parlant de jeunes Canadiens, nous les aidons à améliorer leur sort en réduisant les taux d'intérêt des prêts d'études, ce qui permettra à l'emprunteur moyen d'économiser 2 000 $. Nous renonçons aussi aux intérêts pendant le délai de grâce de six mois suivant l'obtention du diplôme. Par ailleurs, si des étudiants interrompent temporairement leurs études pour avoir un enfant ou parce qu'ils sont aux prises avec des problèmes de santé, ils n'auront plus à payer des intérêts pendant cette période. Nous aidons les étudiants à acquérir une expérience de travail concrète en créant jusqu'à 40 000 stages annuels, de même que 44 000 autres possibilités d'apprentissage intégré au travail pour les étudiants canadiens.
Tandis que les conservateurs ne pensaient qu'à reporter l'âge de la retraite, nous sommes déterminés à appuyer les aînés. Grâce à ce budget, nous leur rendons la vie plus abordable. Nous nous assurons que les travailleurs aînés peuvent garder une plus grande part de leurs revenus durement gagnés en bonifiant l'exemption des gains du Supplément de revenu garanti. Nous faisons passer cette exemption de 3 500 $ à 5 000 $, nous étendons l'admissibilité à l'exemption au revenu tiré d'un travail indépendant, et nous instaurons une exemption de 50 % sur les revenus de 5 000 $ à 15 000 $.
En outre, pour combattre l'isolement social et aider les aînés à demeurer actifs et engagés au sein de leur collectivité, nous augmentons le financement accordé au programme Nouveaux Horizons pour les aînés. Ce programme finance des projets communautaires visant à répondre aux besoins des aînés. J'ai constaté par moi-même les avantages que ce programme apporte aux aînés de Scarborough. Par exemple, la Sesheme Foundation se sert d'une subvention de ce programme pour familiariser les aînés avec la technologie et leur permettre d'acquérir des connaissances financières précieuses.
Comme je l'ai dit plus tôt, notre plan fonctionne. Je le sais parce que, depuis 2015, nous avons fait sortir 825 000 Canadiens de la pauvreté. De plus, le taux de pauvreté au Canada a diminué de plus de 20 %.
Comme je l'ai également dit plus tôt, il reste du travail à faire. Voilà pourquoi nous avons lancé la toute première stratégie de réduction de la pauvreté du Canada. Dans le cadre de cette stratégie, nous établissons des cibles de réduction de la pauvreté et, au moyen d'une loi, nous fixons le seuil de pauvreté officiel du Canada et nous créons le Conseil consultatif national sur la pauvreté.
Je pourrais en dire encore long sur les éléments positifs de ce projet de loi d'exécution du budget. Or, je vais plutôt me contenter de dire que je suis fière de faire partie d'un gouvernement qui investit dans les Canadiens. Le Canada est vraiment le meilleur pari qui soit.
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Monsieur le Président, c'est avec tristesse que j'interviens aujourd'hui pour parler du projet de loi , qui est vraiment le symbole de ce qu'ont été ces quatre dernières années sous la gouverne des libéraux.
Ce projet de loi d'exécution du budget pourrait très bien s'intituler budget des promesses brisées. Pendant quatre ans en effet, on a vu les libéraux briser toutes leurs promesses, les unes après les autres, et ne tenir aucun des engagements qu'ils avaient pris. Je me souviens de la campagne que menaient le et les libéraux en 2015 en promettant une myriade de choses.
Les libéraux avaient promis qu'ils prendraient vraiment soin de la classe moyenne. Ils avaient promis qu'ils redonneraient sa dignité au Parlement, qu'ils cesseraient de recourir systématiquement au rouleau compresseur pour faire passer des lois et qu'ils seraient à l'écoute des députés de l'opposition. Entre autres promesses brisées, on peut mentionner le régime d'assurance-médicaments et la réforme démocratique. Les libéraux avaient enfin promis de ne jamais présenter un projet de loi omnibus.
Le secrétaire parlementaire peut bien dire ce qu’il veut, mais il n’en demeure pas moins que les projets de loi omnibus font du tort au pays, font du tort aux Canadiens. Il suffit de regarder le projet de loi de l'an dernier, dans lequel les libéraux ont fait adopter à toute vitesse des dispositions visant à miner ce qui devrait être un principe du droit canadien, à savoir que, quand on enfreint la loi, que ce soit en versant des pots-de-vin ou en commettant tout autre acte criminel, il y a des conséquences. Or, les libéraux ont glissé dans le projet de loi omnibus, dont ils ont poussé l'adoption rapide, des dispositions qui permettraient à des entreprises comme SNC-Lavalin de s'en tirer à bon compte en l'absence d'un procureur général prêt à tenir tête au et à ses collaborateurs.
Toute la triste affaire SNC-Lavalin découle de cette tentative des libéraux de passer outre au droit de regard du Parlement. Nous avons soulevé des questions à propos de ces dispositions, mais comme les libéraux, majoritaires, ont imposé une adoption accélérée du projet de loi d'exécution du budget l'an dernier, les Canadiens n'ont pas eu l'occasion de vraiment exprimer leur mécontentement à propos de l'établissement de ce qui constitue un système de justice à deux voies. Les riches entreprises peuvent enfreindre la loi sans s'inquiéter parce que le verra à ce qu'ils s'en tirent.
Qu'arrive-t-il avec ce projet de loi d'exécution du budget? Tout d'abord, les libéraux brisent une fois de plus leur promesse de ne pas présenter de projet de loi omnibus. Il s'agit d'une promesse que les libéraux ont brisée quatre années de suite maintenant. Le projet de loi fait 364 pages. Le projet de loi d'exécution du budget contient des dispositions empoisonnées, à savoir des mesures législatives qu'aucun Canadien ne voudrait voir adopter si elles étaient présentées individuellement.
Je vais revenir sur le recours au Règlement que ma collègue de a soulevé hier au sujet des dispositions visant à empêcher les gens qui fuient la persécution et la violence extrême à demander le statut de réfugié au Canada. Ce que les libéraux ont fait à l'aide des dispositions qui sont soigneusement cachées dans le projet de loi d'exécution du budget — pour lesquelles ils reçoivent actuellement des félicitations de la part de nationalistes blancs extrémistes —, c'est essentiellement priver les réfugiés de leur droit de traverser la frontière à cause de la situation actuelle sous l'administration Trump, aux États-Unis, soit la persécution des minorités. Les Canadiens rejettent l'odieuse persécution exercée par M. Trump et ses alliés à Washington, mais les libéraux y ont adhéré.
Au lieu d'annuler l'Entente sur les tiers pays sûrs, qui permet aux gens de présenter une demande de statut de réfugié lorsqu'ils sont forcés de quitter les États-Unis ou de retourner dans un pays extrêmement dangereux, les libéraux ont essentiellement empêché ces gens de se présenter à la frontière et de présenter une telle demande.
Nous sommes tous des êtres humains, et je crois que nous comprenons que ces réfugiés veulent fuir de graves problèmes comme la violence, la guerre, la violence sexuelle systémique, ainsi qu'une foule de conditions indignes et de situations révoltantes auxquelles, heureusement, certaines personnes réussissent à échapper.
Ces gens viennent en Amérique du Nord. Nombre d'entre eux iront aux États-Unis, qui étaient perçus comme une terre de liberté. D'ailleurs, il y a bien des années, mon grand-père est arrivé à Ellis Island, à l'ombre de la statue de la Liberté, pour demander à entrer aux États-Unis. Il est resté aux États-Unis et il y a travaillé un certain nombre d'années, puis il est retourné en Europe pour aller chercher sa famille et venir au Canada.
On voyait alors les États-Unis comme une terre d'accueil et de liberté; c'est ce que la statue de la Liberté incarnait. Cependant, sous le gouvernement Trump, le pays a fermé la porte à ceux fuient la persécution et la violence.
Le Canada aurait pu être cette terre de liberté s'il s'était tout simplement retiré de l'Entente sur les tiers pays sûrs. En incluant discrètement certaines dispositions dans le projet de loi d'exécution du budget, les libéraux ont plutôt pris le genre de mesures qui ont seulement l'approbation des tenants de la suprématie blanche et de ceux qui ont la haine au coeur. C'est révoltant, et ce n'est qu'un exemple qui montre que le gouvernement libéral est tombé bien bas.
La réalité, c'est que pour la très grande majorité des Canadiens, les quatre dernières années ont été extrêmement difficiles. Après les années du gouvernement Harper, qui avaient été marquées par les compressions et les subventions colossales remises au milieu des affaires et aux grandes sociétés rentables, les Canadiens espéraient que les libéraux allaient tenir leurs engagements et répondre aux besoins de la population. Malheureusement, le projet de loi d'exécution du budget démontre encore une fois à quel point ils se sont éloignés de cet objectif. C'était pourtant ce pour quoi les Canadiens les avaient élus.
Qu'avons-nous observé ces dernières années? Les subventions colossales ont continué. Il n'y a qu'à penser aux 12 millions de dollars qui ont été remis à Loblaws, l'une des entreprises les plus riches du Canada. Mon collègue de vient tout juste de soulever cette question, mais les libéraux sont restés muets, comme d'habitude. Cependant, ces 12 millions de dollars représentent une somme dérisoire par rapport aux dizaines de milliards de dollars que le gouvernement libéral a distribués à pleines mains à certaines des sociétés les plus rentables et les plus riches du pays.
Prenons l'exemple de Kinder Morgan. Non seulement les libéraux lui ont acheté son pipeline, mais ils l'ont payé des milliards de dollars de plus que la valeur réelle, selon le directeur parlementaire du budget. Ils ont acheté une infrastructure et ils ont fait cadeau d'une prime aux dirigeants de Kinder Morgan. Ces milliards de dollars auraient pu servir à financer le logement, un régime d'assurance-médicaments ou des mesures d'aide aux collectivités autochtones qui vivent dans des conditions épouvantables.
Les libéraux n'ont pas cillé à la vue des milliards de dollars qui partaient en fumée. Lors de la mise à jour économique de l'automne dernier, nous avons appris que 14 milliards de dollars avaient été donnés en cadeau à des dirigeants d'entreprise de Bay Street. Les libéraux ont allégé les coffres de 14 milliards de dollars sans même se demander si c'était dans l'intérêt public.
Le pire, c'est que je n'ai même pas encore parlé du système complexe de paradis fiscaux et d'échappatoires fiscales que les libéraux et les conservateurs ont mis en place au fil des ans. On estime en effet que de 20 à 30 milliards de dollars s'envolent ainsi à l'étranger chaque année.
Quel est le résultat de tout cela? Pour les entreprises, cela signifie le taux d'imposition effectif le plus bas du monde industrialisé, soit 9 %. Voilà, estime-t-on, le taux d'imposition des sociétés les plus riches et les plus rentables du Canada. Ce taux est bien inférieur à celui de n'importe quel autre pays industrialisé, car notre fiscalité est poreuse et terriblement injuste.
Les dirigeants des grandes sociétés, eux, passent du bon temps. Ils font la fête, car ils savent que nos ressources servent à les enrichir.
Ce projet de loi d'exécution du budget et le budget lui-même représentent des occasions ratées. Ils ne prévoient aucune mesure concrète pour améliorer réellement le sort des gens.
J'ai mentionné le nom de deux personnes à quelques reprises à la Chambre, car je crois que leur situation est symptomatique de ce que vivent de nombreux Canadiens. J'ai souvent parlé de Jim, que l'on peut voir chaque jour non loin d'ici, sur le pont entre le Château Laurier et la Colline parlementaire. Chaque jour, des ministres et des députés libéraux, ainsi que la limousine du , passent juste devant Jim. Dans son fauteuil roulant, il quête de l'argent pour payer les médicaments dont il a besoin pour survivre un autre mois, pour rester en vie, pour pouvoir être avec ses enfants et ses petits-enfants. Jim vit avec un revenu fixe très limité qui lui permet à peine de payer son loyer et sa nourriture, ce qui l'oblige à mendier pour pouvoir acheter le médicament à 580 $ par mois qui le maintient en vie.
Comme c'est honteux. C'est incroyable que, pendant quatre ans, les libéraux soient passés devant Jim et son affiche réclamant de l'aide sans lui accorder une seule pensée.
Peut-être que certains d'entre eux lui donnent quelques dollars. Je l'ignore, mais je sais par contre que si les libéraux étaient arrivés au pouvoir en 2015 avec l'intention de remplir leurs promesses, Jim aurait accès à l'assurance-médicaments aujourd'hui. On lui payerait ses médicaments. Il n'aurait pas à quêter de l'argent pour joindre les deux bouts chaque mois.
Si les libéraux avaient tenu leurs promesses, Jim n'aurait plus à s'en faire avec ce problème. Il serait en mesure d'apporter sa contribution, de faire du bénévolat dans la collectivité et de passer du temps auprès de sa famille. Il dit clairement qu'il est obligé de mendier parce que sa famille a un faible revenu, elle aussi, et qu'il ne veut pas être un fardeau pour elle. C'est le choix tragique que doit faire toute sa famille, un choix que lui ont imposé le gouvernement libéral et le .
J'ai déjà parlé de Heather à la Chambre. Heather peine à trouver un logement abordable et craint de bientôt perdre son appartement. Comme les loyers ont monté en flèche dans le secteur New Westminster-Burnaby de la vallée du bas Fraser, elle partage un appartement à une chambre à coucher avec sa mère et sa fille, et elles ont du mal à s'en sortir. Heather peine à se loger, comme tant d'autres dans la vallée du bas Fraser, la région du Grand Toronto et ailleurs au pays.
La situation du logement est déplorable dans les communautés autochtones. Si les libéraux avaient eu l'intention de tenir leurs promesses lorsqu'ils sont arrivés au pouvoir il y a quatre ans, ils auraient fait ce que proposent le député de et l'ensemble du caucus néo-démocrate, soit construire des logements abordables. Il faut s'inspirer des gouvernements qui dirigeaient le pays après la Seconde Guerre mondiale et qui écoutaient vraiment la population.
Alors que des centaines de milliers de militaires rentraient au Canada, le gouvernement fédéral ne s'est pas contenté de bâtir un, 10, 100, 1 000 ou 10 000 logements. Sur une période de 3 ans, il a bâti 300 000 logements abordables pour nos compatriotes qui revenaient de guerre parce que les Canadiens savaient et savent encore que le pouvoir s'accompagne d'importantes responsabilités. Après la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement a fait ce qui s'imposait.
C'est dans l'une de ces maisons, sur l'avenue Glover à New Westminster, que mon épouse et moi vivons. Aujourd'hui encore, c'est une bonne maison. Si les libéraux avaient voulu tenir les engagements qu'ils ont pris en 2015, ils auraient fait construire des centaines de milliers de logements, exactement comme ce fut le cas après la Seconde Guerre mondiale, et les gens comme Heather vivraient en sécurité dans un logement abordable. Ils n'auraient pas à s'inquiéter en se demandant s'ils auront encore leur appartement dans un, deux ou trois mois. Si le gouvernement avait pris les décisions qui s'imposent, tous les Canadiens auraient aujourd'hui un logement où ils se sentiraient en sécurité.
Malheureusement, les libéraux n'ont rien fait de cela. Dans la loi d'exécution du budget, ils se sont engagés à prendre éventuellement des mesures s'ils sont réélus. Ils tiennent le même discours au sujet de l'assurance-médicaments. Ils envisagent de combler certaines lacunes une fois qu'ils auront été reportés au pouvoir. Les libéraux se fichent éperdument de ce que vivent les Canadiens.
Nous avons vu les chiffres. Ils montrent que, au lieu de s'améliorer, la situation se détériore et, pourtant, les libéraux clament à la Chambre que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Je suis désolé, mais lorsque des statistiques comme celles publiées il y a quelques semaines révèlent que 46 % des Canadiens sont à 200 $ d'être incapables de boucler les fins de mois, il y a tout lieu de réfléchir à la situation. On parle ici de la moitié de la population canadienne.
Il se peut que ces 200 $ servent à payer des réparations à la voiture ou des fournitures scolaires. Ils peuvent aussi servir à payer des factures liées à un problème de santé. Dieu sait que, dans le cas d'une personne qui doit débourser 200 $ pour ses médicaments parce qu'elle ne jouit pas d'une assurance-médicaments, ses prochaines dépenses risquent de la plonger encore plus profondément dans l'endettement. Après 20 ou 30 ans de gouvernements conservateurs et libéraux successifs, le Canada présente le pire taux d'endettement des familles du monde industrialisé.
Toutes ces sommes englouties dans Bay Street et toutes ces énormes largesses fiscales dispersées aux quatre vents ont décimé la classe moyenne. Il s'agit de la pire crise de l'endettement des familles de l'histoire non seulement du Canada, mais aussi de tous les pays industrialisés du monde. Les familles canadiennes croulent sous des taux d'endettement monumentaux. Pour pouvoir rembourser leur prêt hypothécaire et demeurer dans leur maison, les Canadiens doivent emprunter de l'argent. Ils ont du mal à payer leurs propres études ou les études universitaires ou collégiales de leurs enfants et doivent donc s'endetter encore plus. Ils doivent s'endetter pour payer leurs médicaments. Ils doivent s'endetter pour subvenir à un large éventail de besoins fondamentaux, auxquels le gouvernement fédéral ne répond plus du tout.
Ce projet de loi d'exécution du budget symbolise parfaitement les quatre années d'inaction du gouvernement libéral. Il s'agit de quatre années de trahison et de promesses brisées. Je pense que, le 21 octobre prochain, les Canadiens vont juger les libéraux en fonction de ces promesses rompues.