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Monsieur le Président, les changements climatiques sont réels. Ils sont surtout causés par l'activité humaine, et nous en subissons actuellement les conséquences très graves.
Je suis absolument convaincu que les changements climatiques constituent une urgence pour le Canada. Je suis très fier d'appuyer la motion présentée à la Chambre des communes, qui vise à déclarer une urgence climatique nationale. Il n'est pas nécessaire de paniquer. Nous pouvons demeurer optimistes, car nous savons que des solutions à cette menace existentielle s'offrent à nous, si nous pouvons simplement faire preuve de la volonté politique nécessaire pour mettre en oeuvre les solutions qui sont à notre portée.
Durant mon intervention, j'espère pouvoir donner une idée de la nature des conséquences que nous subissons, ainsi que des possibilités qui pourraient être créées si nous nous servons de la lutte contre les changements climatiques comme une stratégie de croissance économique. J'espère aussi peut-être pouvoir éclairer davantage tous nos téléspectateurs sur la dynamique politique actuelle, à la veille des prochaines élections où les changements climatiques seront l'un des thèmes centraux.
Dans un premier temps, j'aimerais parler de certaines des conséquences que nous subissons, mais avant, même s'il semble banal de le faire, j'aimerais expliquer les données scientifiques qui nous permettent d'affirmer que les changements climatiques sont bien réels. C'est important. Le récent rapport d'Environnement Canada, « Rapport sur le climat changeant du Canada », indique que le Canada se réchauffe deux plus vite que la moyenne, et pour certaines régions, cinq fois plus vite que la moyenne.
Les conséquences se font sentir dans nos collectivités, et les données scientifiques sur changements climatiques sont confirmées, depuis des décennies, par des groupes comme le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. La majorité des scientifiques qui étudient les changements climatiques dans le monde reconnaissent non seulement qu'ils se produisent, mais aussi que l'activité industrielle humaine en est principalement à l'origine. Il nous incombe donc d'agir si nous voulons éviter certaines des pires conséquences des changements climatiques que nous voyons.
Je n'ai probablement pas besoin de vous l'expliquer: les changements sont évidents dans notre collectivité. Ainsi, dans ma province d'origine, la Nouvelle-Écosse, les ondes de tempête et les ouragans se multiplient. Selon le rapport dont j'ai parlé, « Rapport sur le climat changeant du Canada », la ville d'Halifax sera victime de quatre fois plus d'inondations qu'aujourd'hui, dans les décennies à venir.
Je me suis entretenu à de nombreuses reprises avec mes homologues du Nouveau-Brunswick au sujet des inondations qui frappent cette province. Il y a des photos qui circulent sur les réseaux sociaux montrant des panneaux routiers complètement submergés. Il y a quelques années, au Québec et en Ontario, il y a eu des vagues de chaleur qui ont fait des dizaines de victimes. Il y a aussi les feux de forêt dans l'Ouest canadien et la fonte des glaciers dans le Nord. Il n'y a pas une seule collectivité au pays qui échappe aux conséquences environnementales des changements climatiques.
Il est important de souligner que les changements climatiques n'entraînent pas seulement des conséquences environnementales, mais aussi des conséquences pour la santé et des conséquences sociales et économiques. Dans les collectivités situées près de centrales au charbon, il y a un plus grand nombre d'enfants asthmatiques. Il y a une augmentation des maladies pulmonaires et cardiaques chez les Canadiens. D'ailleurs, les conséquences des changements climatiques entraînent un danger physique pour de nombreuses personnes. Je pense notamment à celles qui ont dû fuir les incendies à Fort McMurray.
Il ne fait aucun doute que les conséquences des changements climatiques se font sentir. On constate en outre une évolution des modèles de propagation des maladies infectieuses. Je sais que le problème des tiques a pris beaucoup d'ampleur en Nouvelle-Écosse, problème que nous n'avions pas lorsque j'étais enfant. En raison de la présence accrue de ces parasites, il y a aussi une augmentation du nombre de cas de la maladie de Lyme dans ma province.
Le fait est que nous sommes témoins de ces changements. Ils ont des conséquences sociales, comme les collectivités qui sont déplacées, ainsi que des répercussions sur les espèces animales que les populations locales, autochtones ou non, chassaient traditionnellement. Nous observons les effets sur les conditions climatiques changeantes, les systèmes climatiques qui changent notre mode de vie et qui nous forcent à abandonner les habitudes et les traditions que nous pratiquons depuis beaucoup de générations.
Si les conséquences environnementales et sociales ainsi que les effets sur la santé ne suffisent pas pour nous inciter à l'action, peut-être les pertes économiques que nous connaissons à l'heure actuelle le seront. Une analyse des données du secteur de l'assurance au Canada révèle que les assureurs changent la façon dont ils évaluent les risques liés aux changements climatiques. Je présume que la plupart des députés conviendront pour dire que le secteur agira toujours dans ses propres intérêts financiers.
Depuis environ le milieu des années 1980, jusqu'en 2008, les assureurs versaient, en moyenne, de 250 millions à 450 millions de dollars en dédommagement pour des phénomènes météorologiques violents. Depuis, cette moyenne a grimpé à environ 1,8 milliard de dollars, et a récemment dépassé 2 milliards de dollars. On s'attend à ce que ce chiffre augmente, ce qui aura des incidences sur le coût des assurances.
Certaines maisons ne pourront tout simplement pas être assurées. Certaines provinces et collectivités canadiennes dépensent les deniers publics pour relocaliser des familles qui habitent dans des zones qui ne sont plus sécuritaires. Il s'agit d'endroits où il y avait jadis une inondation aux 100 ans, mais où, de nos jours, des inondations se produisent à des intervalles de quelques années.
Le fait est qu'il se passe quelque chose, et ceux qui surveillent de près leur porte-feuille modifient leurs comportements. Cela reflète une nouvelle réalité.
Il n'y a pas que le secteur des assurances. Les députés devraient se pencher sur ce que les municipalités paient pour la construction d’infrastructures d’atténuation des inondations, par exemple. Ce coût est assumé par les contribuables. Le coût de l’inaction est tout simplement trop élevé pour qu'on l'ignore.
Toutefois, il n’y a pas que de mauvaises nouvelles, car nous voyons en fait une énorme occasion d’investir dans des mesures qui aideront à faire face aux conséquences des changements climatiques. Selon les projections des Syndicats des métiers de la construction au Canada, jusqu’à quatre millions d’emplois pourraient s’ajouter à l’économie canadienne si nous adoptions de nouveaux codes du bâtiment qui nous permettraient d’atteindre une norme qui nous aidera à réduire nos émissions.
Dans ma collectivité, il y a des entreprises comme le Trinity Group of Companies qui ont adopté l’efficacité énergétique comme stratégie de croissance économique. C’est un projet créé par quelques gars formidables de chez nous qui étaient très habiles et capables d’exécuter des contrats locaux. Grâce aux investissements de gouvernements provinciaux successifs, l’efficacité énergétique a connu du succès et les propriétaires souhaitant économiser sur leur facture d’électricité ont embauché une entreprise pour effectuer une vérification énergétique et rendre leur maison plus écoénergétique. Cette entreprise est passée de seulement quelques gars à une organisation qui compte des dizaines d’employés et qui est présente dans toute la région atlantique.
Il y a d’incroyables compagnies parmi les meilleures au monde, comme CarbonCure, à Dartmouth, qui fournissent des produits incroyables en matière de séquestration du carbone, en extrayant les émissions de carbone de l'atmosphère et en les utilisant pour renforcer les produits dont nous avons besoin, comme le béton. Mackay Meters est une autre compagnie, à cinq minutes de chez moi. Elle a obtenu un brevet pour incorporer des bornes de recharge pour véhicules électriques dans ses parcomètres. C’est quelque chose de vraiment novateur qui va contribuer à changer le monde dans lequel nous vivons.
Il y a bien sûr la valeur que nous obtenons des chercheurs qui travaillent dans nos collectivités, des chercheurs comme David Risk, au FluxLab de l’Université St. Francis Xavier à Antigonish, qui met au point des instruments qui peuvent aider à détecter les fuites de gaz et de méthane dans les infrastructures pétrolières et gazières partout au Canada. Il commercialise cette technologie, non seulement pour faire des profits, mais aussi pour pouvoir continuer à faire plus de recherche et à garder les jeunes à l’emploi dans une collectivité rurale que je représente et qui possède une université.
Il y a aussi une occasion économique manquée si nous ne nous attaquons pas aux pires conséquences des changements climatiques. Je représente une province qui compte beaucoup sur la pêche pour soutenir les petites collectivités qui parsèment la côte de la Nouvelle-Écosse. Ces dernières années, la récolte des pêcheurs de homard de l'État du Maine a diminué de 22 millions de livres. Ce serait dévastateur si cela devait arriver en Nouvelle-Écosse avec l’acidification et le réchauffement de l'océan au large de nos côtes. Nous ne pouvons que nous attendre à ce que les homards se déplacent ou suffoquent dans les eaux où ils vivent traditionnellement et soutiennent l'économie locale.
Dans l’Ouest canadien, la production du secteur de l’énergie a chuté considérablement lorsque des incendies de forêt liés aux changements climatiques ont ravagé cette région. Le fait est que l'on constate les effets de ces changements dans toutes les provinces.
Dans les Prairies, le secteur agricole est menacé. J’ai rencontré un jeune chercheur, auteur d’une thèse de maîtrise sur l’impact des changements climatiques sur l’agriculture dans les provinces des Prairies, reconnaissant que les Prairies sont dans l’ombre pluviométrique des Rocheuses et ne bénéficient pas d’une partie des conditions météorologiques qui contribuent à rendre le sol fertile, soit essentiellement de grandes quantités de pluie. Elles dépendent plutôt beaucoup de la fonte printanière qui provient des glaciers. Lorsqu’ils finiront par disparaître, le manque d’eau et l’augmentation des sécheresses pourraient empêcher notre secteur agricole de se développer.
Ce sont des risques très réels et évidents, si nous prenons seulement le temps de parler avec les gens qui les étudient. Franchement, nous devons saisir cette occasion parce que le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mark Carney, un Canadien, a déterminé qu’il existe une possibilité de croissance propre de 26 billions de dollars et que le Canada devrait être sur la crête de cette vague afin de pouvoir profiter non seulement de la croissance, mais aussi des emplois qui en découleront. Nous pouvons à la fois faire ce qui s'impose et faire ce qui est sensé.
Toutefois, il est difficile d’avoir des discussions à la Chambre et à Ottawa au sujet de la politique climatique, parce que le point de départ n’est pas seulement que nous devons nous attaquer au problème et faire quelque chose. Nous devons parfois revenir en arrière et prouver la science aux autres avant de pouvoir tenir un débat constructif. Je trouve cela complètement inacceptable.
Les Canadiens devront choisir en octobre entre, d’une part, un gouvernement libéral qui met de l’avant un programme ambitieux, qui fait de son mieux pour lutter contre les changements climatiques et faire une différence significative, non seulement pour réduire nos émissions, mais pour profiter des possibilités de croissance propre, et, d’autre part, un Parti conservateur qui refuse jusqu'à présent de présenter un plan sur les changements climatiques, même si son chef disait il y a plus d’un an qu’il allait trouver un plan qui serait conforme aux cibles fixées dans l’Accord de Paris.
Si je ne m’abuse, le Parti conservateur a dit qu’il allait publier son plan plus tard cette semaine. Je n’ai pas beaucoup d’espoir que cela vaudra le papier sur lequel ce sera rédigé. Quand je regarde certains des députés conservateurs qui auraient éclairé ce plan, j’ai de grandes appréhensions. Des députés ont laissé entendre que la présence de bancs de neige dans l’Ouest en février prouvait qu’il n’y a pas de réchauffement climatique.
Certains conservateurs ont indiqué que le phénomène de l’élévation des températures à l’échelle planétaire est un peu comme si les gens entraient dans une pièce et que leur corps dégageait de la chaleur. D’autres députés ont laissé entendre à des écoliers de l’Alberta que le CO2 n’est pas de la pollution, mais un nutriment pour les végétaux. Tout récemment, un membre du caucus siégeant au Sénat a indiqué qu’une récente panne de courant était attribuable aux politiques anti-énergie du du Canada.
Les conservateurs disent que nous devrions nous retirer du débat mondial sur les changements climatiques en nous retirant de l’Accord de Paris. Même le chef du Parti conservateur et sa chef adjointe ont récemment publié sur Twitter des articles laissant entendre que le lien entre les changements climatiques et les phénomènes météorologiques graves n’était pas prouvé.
Si c’est le genre d’information qui alimente les plans en cours d’élaboration, je suis très déçu à l’avance du plan qui sera rendu public, si ce sont des conversations de la sorte qui se déroulent en coulisse.
Nous savons que les homologues provinciaux des conservateurs préconisent le même laisser-faire en matière de changements climatiques. Le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a proposé une politique de démantèlement de la protection contre les inondations, puis s’est présenté dans les zones inondables et a dit: « Je me demande bien ce qui se passe ». Il a mis de côté 30 millions de dollars pour lutter contre les mesures visant à contrer les changements climatiques, plutôt que de lutter contre les changements climatiques. Cet argent pourrait faire une différence. Il a lancé une campagne frivole d’affichage d’autocollants dans les stations-service. Parallèlement, il prétend soutenir la liberté d’expression. Cela n’a aucun sens.
Les économistes du climat qui ont couvert cette question laissent entendre que son plan va non seulement ralentir notre réduction d’émissions, mais qu’il va aussi coûter plus cher aux ménages.
En ce qui concerne mes collègues néo-démocrates, j’ai beaucoup de temps pour leurs idées, car je sais qu’ils se préoccupent des changements climatiques et de la protection de l’environnement. Toutefois, j’ai des réserves au sujet des politiques qu’ils ont proposées. Je pense que nous pouvons travailler ensemble pour réaliser certaines idées, mais que d’autres présentent de très graves lacunes qu'il faut corriger.
Dans certains des commentaires que j’ai entendus au sujet de notre plan visant à tarifer la pollution, les députés néo-démocrates ont indiqué que les grands émetteurs sont exemptés. Cela démontre une incompréhension fondamentale de ce qui se passe. Le NPD a proposé un plan qui imposerait un prix aux grands émetteurs, mais, comme l’a fait remarquer la Commission de l’écofiscalité, cela n’entraînerait pas une réduction des émissions à l’échelle mondiale, car cela encouragerait simplement les pollueurs à quitter le Canada et à polluer encore plus ailleurs. Cela nuirait à l’économie canadienne et ne contribuerait pas à nos efforts de réduction des émissions.
D’autres exemples du NPD comprennent la déclaration selon laquelle nous devons mettre fin immédiatement à toutes les subventions pour les combustibles fossiles. Je conviens qu'il faut prendre des mesures à l’égard de ces subventions. En fait, jusqu’à maintenant, nous en avons éliminé huit qui étaient enchâssées dans le code fiscal. Toutefois, l’interdiction générale que le NPD a proposée sur cette question particulière aurait des conséquences fondamentales, qui ne sont certainement pas voulues, parce que le plan n’a pas été très bien pensé.
Parmi les exemples, notons l'élimination des subventions relatives au diésel dans les communautés autochtones nordiques et éloignées, qui ont besoin de diésel pour produire de l'électricité, et l'élimination des subventions à la recherche potentielle au Flux Lab de l'Université St. Francis Xavier, à Antigonish. Certains des produits élaborés grâce à ces fonds de recherche permettront de réduire les émissions liées au secteur du pétrole et du gaz. Dans ce cas également, les plans du NPD nous empêcheraient d'investir dans les infrastructures qui nous permettraient de mener la transition des véhicules à essence et à diésel vers les véhicules utilisant des carburants de remplacement.
Je suis prêt à collaborer avec mes collègues des différents partis pour faire avancer les idées qui ont du sens. Par contre, on ne peut pas affirmer que quelque chose fonctionnera avant d'y avoir bien réfléchi.
J'aimerais prendre quelques minutes pour mentionner des mesures que nous avons prises jusqu'à maintenant.
Nous devons faire face à une urgence climatique et notre plan de tarification de la pollution a reçu beaucoup d'attention à la Chambre. Cependant, nous avons plus d'un tour dans notre sac. Notre plan comprend au-delà de 50 mesures qui contribueront à la réduction des émissions.
Je voudrais prendre un moment pour parler de notre plan de tarification de la pollution afin de sensibiliser le public à son fonctionnement. C'est plutôt simple. Lorsqu'un bien coûte plus cher, les gens en achètent moins. Dans le cas de la tarification du carbone, absolument toutes les sommes perçues restent dans la province où la pollution est survenue. Ces recettes sont retournées directement aux habitants de la province concernée.
Le directeur parlementaire du budget a affirmé dans un rapport public que, grâce au type de structure qu'il comprend, ce plan devrait être rentable pour huit familles sur dix. Ces familles recevront plus d'argent que ce que leur en coûtera la tarification de la pollution. Il y aura très peu de familles qui devront payer plus que ce qu'elles ne reçoivent, mais il s'agira des 20 % les plus riches du Canada dans les provinces où notre plan sera appliqué.
Il ne s’agit pas d’une idée farfelue issue de l’imagination du caucus libéral à Ottawa. Ce genre de mesure bénéficie d’un vaste appui parmi les experts des questions de changements climatiques et d’économie. En fait, le lauréat du prix Nobel d’économie de l’an dernier a remporté ce prix pour avoir élaboré une approche à l’égard des changements climatiques prévoyant exactement ce que le gouvernement fédéral a l’intention de faire, c’est à dire imposer une tarification de la pollution et verser les sommes perçues directement aux ménages, de sorte que la majorité des gens se retrouvent dans une meilleure situation.
Il n’y a pas que les lauréats du prix Nobel et les politiciens libéraux qui appuient ce plan. Mark Cameron, l’ancien directeur des politiques du premier ministre Harper, préconise ce genre d’approche. En fait, le conseiller budgétaire principal de Doug Ford a déclaré devant le Sénat, au cours de la présente législature, que la première chose que nous pouvions faire pour assurer la transition vers une économie à faibles émissions de carbone était d’imposer une tarification de la pollution.
Pas plus tard que le week-end dernier, le pape a déclaré que la tarification du carbone était essentielle. Selon lui, cela fait trop longtemps que nous négligeons collectivement les résultats de l’analyse scientifique, et les prédictions apocalyptiques ne peuvent plus être accueillies avec ironie ou mépris.
Lorsque je parle aux gens de ma collectivité, et particulièrement aux jeunes, je les vois défendre le genre de changements que toutes ces personnes préconisent et que nous aurions dû avoir faits depuis longtemps.
Parlons de l’affaire de la Cour d’appel de la Saskatchewan, qui a récemment porté sur la constitutionnalité du filet de sécurité fédéral sur la tarification du carbone. La cour a déclaré que la tarification du carbone ne faisait pas uniquement partie d’un plan efficace de réduction des émissions, mais que c’était un aspect essentiel de l’effort mondial pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. Le mot « essentiel » a été mis en italique pour que les gens comme nous qui siègent dans cette enceinte portent une attention particulière à la promotion de cet important mécanisme, que nous savons être la mesure la plus efficace que nous puissions prendre pour réduire nos émissions.
Par ailleurs, nous avons plusieurs cordes à notre arc. Nous proposons des mesures pour éliminer progressivement le charbon. D’ici 2030, 90 % de l’électricité produite au pays proviendra de ressources non émettrices. Nous faisons le plus important investissement de l’histoire du transport en commun. Nous faisons des investissements records dans l’efficacité énergétique, afin de soutenir les entreprises qui font progresser les technologies vertes. Nous modifions la réglementation sur le méthane, afin de réduire les sources d’émissions de GES qui augmentent le plus rapidement et qui sont à l’origine des changements climatiques d’aujourd’hui. Nous avons adopté de nouvelles normes d’émissions pour les véhicules. Nous travaillons à l’élaboration d’une norme sur les carburants propres.
Nous prenons également des moyens pour protéger la nature. Je sais que les Canadiens, du moins ceux que je représente dans Nova-Centre, ont exigé que nous prenions des mesures pour protéger la nature et pour éliminer les plastiques qui polluent les océans. Au début de notre mandat, nous avons annoncé un investissement de 1,5 milliard de dollars dans un plan de protection des océans.
Plus récemment, nous avons annoncé que nous allions de l’avant avec l’interdiction des plastiques à usage unique. Nous confions la responsabilité de gérer le cycle de vie de ces produits en plastique aux fabricants plutôt qu’à l’utilisateur final. Nous nous attendons à ce que cela crée des débouchés économiques dans l’industrie des plastiques. En même temps, nous empêchons le rejet de matières nocives dans notre environnement et, en particulier, dans les océans.
J’aimerais utiliser l’une des quelques minutes qu’il me reste pour vous entretenir brièvement de l’impact que les changements climatiques et l’activité humaine ont eu sur la nature.
Depuis les années 1970, la Terre a perdu environ 60 % de sa faune. Cela devrait choquer la conscience de tous les Canadiens. Regardons les plus grands pays du monde. Le Canada est l’un des cinq pays qui comptent environ les trois quarts des régions sauvages restantes de la planète. Nous avons l’occasion et l’obligation de nous occuper de cette question. De nos jours, nous constatons les impacts des changements climatiques et de l’activité humaine sur certaines de nos espèces les plus emblématiques.
Les troupeaux de caribous de tout le Canada souffrent d’une vaste déforestation. Nous avons vu la population d’épaulards du sud diminuer au cours des dernières années. Un certain nombre d’autres espèces sont en péril. À l’échelle mondiale, on estime qu'un million, sur les huit millions d’espèces dans le monde, sont gravement menacées d’extinction si nous ne changeons pas nos façons de faire.
J’ai consacré beaucoup de temps au caribou des montagnes du sud. En Colombie-Britannique, à l’heure actuelle, il ne reste qu’une poignée d’animaux dans certaines parties du cheptel. Les caribous sont là depuis des milliers d’années, mais ils disparaîtront. Nous avons fait le plus important investissement de l’histoire du Canada pour protéger la nature en doublant la superficie de nos territoires protégés.
Cependant, nous savons que ce n’est pas suffisant et que nous avons besoin d’aide pour atteindre nos objectifs. Il faut que tous les Canadiens s’engagent dans la même direction. C’est maintenant qu’il faut travailler ensemble. Les gens qui vivent dans une communauté axée sur l’énergie solaire peuvent trouver des moyens de mettre l’épaule à la roue. Les gens qui participent à un grand ménage communautaire font quelque chose. Grâce à une action collective à l’échelle mondiale, nous pouvons amorcer un changement. Franchement, nous n’avons pas le choix. C’est la seule chose intelligente à faire et nous avons tous intérêt à le faire.
Je suis fier de prendre la parole en faveur de cette motion qui reconnaît que nous sommes confrontés à une urgence climatique. Je suis encore plus fier de travailler au sein d’un gouvernement qui fait de son mieux pour remédier à cette urgence.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de la magnifique circonscription de .
Je suis heureux d’intervenir aujourd’hui pour parler de la motion no 29 du gouvernement. C’est la troisième fois que nous débattons des urgences climatiques à la Chambre depuis octobre. Je partage l’avis de la députée de selon laquelle, s’il s’agit d’une urgence, nous devrions agir au lieu de simplement parler du problème.
La motion commence par demander « que la Chambre reconnaisse que: a) les changements climatiques constituent une crise réelle et urgente, causée par l’activité humaine, qui affecte l’environnement, la biodiversité, la santé des Canadiens et l’économie canadienne; b) les Canadiens ressentent aujourd'hui les effets des changements climatiques, qui comprennent les inondations, les feux de forêt, les vagues de chaleur et d'autres phénomènes météorologiques extrêmes qui devraient s'intensifier dans l'avenir ».
D’entrée de jeu, j’aimerais parler du fait que les Canadiens ressentent vraiment les effets des changements climatiques. Cette année, la Colombie-Britannique connaît un mois de juin très chaud et sec. Habituellement, c’est le mois le plus pluvieux de l’année dans ma région, mais cette année, le temps chaud et sec que nous connaissons normalement à la fin juillet et en août est arrivé un mois plus tôt.
Hier, j’ai été réveillé à une heure du matin par de grands coups à ma porte, à Penticton. J’ai enfilé une robe de chambre et j’ai titubé jusqu’à la porte pour y trouver mon voisin, qui hurlait qu’il y avait un grand incendie de l’autre côté de la clôture et que je devais me préparer à partir. J’ai attrapé la grosse boîte de documents importants et de photographies que nous gardons à portée de main en cas d’évacuation précipitée, comme le font bon nombre de Britanno-Colombiens de nos jours en raison de toutes les évacuations qui ont eu lieu. Je me suis habillé et je suis sorti.
Je vis en bordure d’une large zone de prairie, d'armoise et de pins, et l’incendie se trouvait à seulement 200 mètres; d’énormes flammes gravissaient la colline vers ma maison. Heureusement, il n’y avait pas de vent, et trois casernes de pompiers ont réagi rapidement. Au cours de l’heure qui a suivi, nous avons été soulagés de voir les flammes diminuer et le rugissement crépitant d’un feu de forêt grandeur nature se changer en sifflements de boyaux d’incendie et de vapeur. Cet incendie n’a pas été allumé par les changements climatiques, mais sa croissance rapide a été alimentée par une herbe et des buissons asséchés par des semaines de températures anormalement élevées pour la saison.
Nous voyons cela se répéter dans tout le pays et dans le monde entier. Le Canada se réchauffe plus rapidement que le reste du monde et l’Arctique se réchauffe plus vite que le reste du pays.
Cette année, la mer de Béring était pratiquement libre de glaces dès mars. C’est une période de l’année où la mer de Béring est censée accumuler de la glace, pas la perdre en entier. Cette fonte se poursuit, en particulier dans les eaux de l’Ouest de l’Arctique, dans la mer des Tchouktches et la mer de Beaufort. Il est très possible, et même probable, que 2019 soit une nouvelle année record de fonte des glaces dans l’Arctique, battant le record établi en 2012. Cette fonte des glaces perturbera les systèmes météorologiques dans l’hémisphère Nord du globe et, une fois cette glace blanche partie, une glace qui réfléchit la chaleur et la lumière, il restera des eaux sombres qui absorbent la chaleur. La configuration des vents change, retardant le gel des océans à l’automne. Les courants océaniques qui tempèrent les climats continentaux peuvent radicalement disparaître ou s’intensifier.
Rick Thoman, de l’Université de l’Alaska, a récemment déclaré: « L’Arctique est un agent régulateur du climat de l’hémisphère Nord et, si les glaces qui fondent maintenant n’ont pas d’incidence sur un éventuel orage demain, elles auront à long terme de profonds effets sur votre météo et votre climat ». Nous nous dirigeons vers un gouffre, le pied sur l’accélérateur.
Je signale que cette motion est apparue par magie le lendemain du jour où nous avons débattu d’une motion du NPD sur exactement le même sujet. Les libéraux et les conservateurs avaient alors voté contre cette motion. Pourquoi? Notre motion exigeait en fait des mesures substantielles, notamment pour réduire la vitesse des changements.
La motion dont nous sommes saisis aujourd’hui laisse entendre que les objectifs actuels établis par le gouvernement libéral sont adéquats. Or, les climatologues du monde entier nous disent qu’ils ne sont pas adéquats. Pire encore, les décisions du gouvernement ne nous permettront même pas d’atteindre ces objectifs inadéquats.
Sur le site Web du Climate Action Tracker, qui évalue tous les pays du monde, les mesures et les engagements du Canada sont qualifiés de « très insuffisants » et sont classés au même rang que ceux de la Chine et en deçà de celui de l’Inde. Les scientifiques affirment qu'on a déjà augmenté la température moyenne mondiale de 1 °C et qu'il faut maintenir cette augmentation en deçà de 1,5 °C. Or, si on se fie aux progrès réalisés par le Canada à ce jour, nous nous dirigeons vers une hausse de plus de 4 °C. Si les députés trouvent qu’une augmentation de 1 °C est catastrophique parce qu'elle provoque des incendies de forêt et des inondations, on peut imaginer ce à quoi nous serons confrontés après une augmentation de 4 °C.
La motion du NPD demandait la création d’un bureau de reddition de comptes pour suivre les mesures prises par le gouvernement pour respecter ses engagements internationaux. Jack Layton avait fait cette demande il y a des années dans son projet de loi d’initiative parlementaire sur la responsabilité climatique. D’autres pays, comme le Royaume-Uni, ont fait de l’obligation de rendre des comptes un élément central de leur plan de lutte contre les changements climatiques et ont même enregistré des améliorations substantielles grâce à cette mesure. Les libéraux et les conservateurs ont voté contre cette obligation de rendre des comptes. Comme les libéraux n'en ont pas fait mention dans leur motion, je ne peux que supposer qu’ils n’aiment pas cette idée.
La motion du NPD demandait également la fin des subventions à l’industrie des combustibles fossiles. C’est une promesse que le Canada avait faite au sommet du G20 il y a plusieurs années, sous le gouvernement Harper, mais qui n’a toujours pas été tenue. Chaque année, le gouvernement verse des milliards de dollars au secteur des combustibles fossiles, dont 10 milliards de dollars par l’entremise d’Exportation et développement Canada seulement. Nous devrions consacrer cet argent à l’énergie renouvelable et à l’électrification du secteur de l’énergie, y compris à l’infrastructure et à des incitatifs pour la transition aux véhicules électriques, qui sont des investissements importants. Au lieu de cela, le gouvernement a acheté un vieux pipeline, et demain, il approuvera officiellement les permis pour l’expansion du pipeline Trans Mountain, malgré le fait que l'exploitation accrue des sables bitumineux, dont dépend le pipeline, va à l'encontre des objectifs du Canada en matière de réduction des émissions de carbone.
Si nous voulons vraiment réduire nos émissions et si le monde veut vraiment réduire ses émissions, l’ajout d’une infrastructure à long terme, soit un pipeline de plusieurs milliards de dollars, pour l'exploitation de combustibles fossiles constitue un recul lamentable. Dans son rapport, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le GIEC, affirme que nous sommes à un moment critique. Nous devons agir maintenant, et nous devons le faire avec audace. Je le répète, nous en avons débattu lors de la publication de ce rapport en octobre. Et voici que nous en reparlons aujourd’hui.
Nous ne pouvons pas parler d’une période de transition sur plusieurs générations. Nous devons réduire nos émissions de 40 % au cours de la prochaine décennie. Nous devons les ramener à zéro d’ici 2050, c’est-à-dire dans 30 ans. La bonne nouvelle, c’est que nous pouvons le faire tout en créant des centaines de milliers de bons emplois. Le plan du NPD, « Le pouvoir de changer », permettrait d’atteindre les objectifs climatiques fixés par le GIEC. Il favoriserait la réconciliation avec les peuples autochtones et créerait 300 000 emplois au cours des quatre prochaines années.
Le secteur des technologies propres compte déjà plus de gens qui ont de bons emplois que le secteur des combustibles fossiles. Je viens d'assister à une conférence de l'association Clean Energy BC, à Trail, en Colombie-Britannique. Une partie de la conférence portait sur les bons emplois qu'un plan sur l'énergie propre pourrait créer, comme dans le recyclage des piles.
Retriev Technologies, à Trail, est la seule entreprise au monde qui recycle tous les types de piles, et c'est la seule qui recycle de grosses piles au lithium pur. Si on entend des gens dire que les piles à l'hydrure de nickel utilisées pour les voitures hybrides ou les piles au lithium ionique utilisées pour les véhicules électriques pollueront la planète, il suffit de se tourner vers Trail, en Colombie-Britannique, pour savoir comment on peut à la fois créer des emplois, réduire la pollution et aider le monde à réduire les émissions de carbone. L'entreprise Fenix Advanced Materials, un leader mondial dans la purification des métaux rares utilisés dans les panneaux solaires et d'autres produits électroniques modernes, se trouve aussi Trail.
L'électrification des systèmes énergétiques entraînerait une augmentation de la demande en cuivre, ce qui créerait de bons emplois dans le secteur minier, car il y a au Canada de nombreux gisements de cuivre.
Nous pouvons y arriver en travaillant ensemble. Toutefois, il est décevant que le gouvernement ait voté contre notre motion raisonnable qui vise à prendre des mesures significatives étant donné l'urgence climatique et qu'il ait présenté la motion dont nous sommes saisis, qui vante les mérites du statu quo. Ce n'est pas le moment de maintenir le statu quo. Le moment est venu pour nous tous de réagir à la crise climatique, car il s'agit bel et bien d'une crise, et de travailler ensemble, peu importe nos allégeances politiques et notre province, afin que le Canada contribue au travail diligent que le monde entier doit faire pour s'attaquer au problème. Voilà le défi de notre époque.
On ne peut plus tarder pour agir dans le dossier des changements climatiques. Les climatologues, comme de bons voisins, frappent à notre porte. Nous devrions nous réveiller et agir dès maintenant avant qu'il ne soit trop tard.
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Monsieur le Président, je suis ravi de prendre la parole au sujet de cette motion, car la crise climatique représente le plus grand défi de notre époque.
Nous savons qu'il s'agit d'une situation d'urgence et qu'il est impératif d'agir. Selon le plus récent rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, il nous reste environ 11 ans pour réduire notre consommation de combustibles fossiles de façon considérable, sans quoi nous serons exposés à des changements climatiques catastrophiques.
Selon un rapport commandé récemment par Environnement et Changement climatique Canada, le Canada subit un réchauffement climatique deux fois plus important que la moyenne mondiale. Un autre rapport récent montre qu'un million d'espèces de plantes et d'animaux dans le monde sont en péril, notamment à cause des changements climatiques. Nous avons entendu d'excellents témoignages cet après-midi au comité de l'environnement par rapport à cet enjeu aussi essentiel qu'inquiétant.
De toute évidence, nous sommes face à une crise écologique urgente. Depuis trop longtemps, les gouvernements et les entreprises tardent à prendre des mesures concrètes pour lutter contre les changements climatiques, de sorte qu'on se retrouve maintenant aux prises avec des inondations et des incendies. Nous avons la responsabilité morale de prendre rapidement des initiatives ambitieuses pour tracer la voie vers un avenir plus juste et plus durable.
Ce printemps, de nombreux étudiants de ma circonscription, Kootenay—Columbia, ont pris part à des grèves étudiantes dans le cadre d'un mouvement mondial amorcé par Greta Thunberg, une militante écologiste suédoise de 16 ans. Lors du Forum économique mondial, Mlle Thunberg a dit ceci:
J'entends souvent les adultes dire: « Nous devons donner de l'espoir à la prochaine génération ». Toutefois, je n'ai rien à faire de votre espoir. Je veux que la panique vous gagne. Je veux que vous ayez aussi peur que moi, tous les jours, et je veux que vous agissiez. Je veux que vous vous comportiez comme si notre maison était en feu, car elle l'est.
Je sais que, dans ma circonscription, de nombreux jeunes ont la même peur au sujet de l'avenir. J'ai reçu des lettres bouleversantes d'élèves ktunaxas de 5e et de 6e année qui s'inquiètent pour les ours polaires et l'environnement. Ma petite-fille, Lalita, qui obtiendra son diplôme d'études secondaires ce mois-ci, craint parfois que sa génération n'ait tout simplement pas le moindre avenir.
En plus de ces peurs, des jeunes m'ont fait part de leur perplexité et de leur frustration vu l'absence de mesures pour lutter contre les changements climatiques. Ils se sentent trahis par les adultes, qui ont ignoré le problème pendant des décennies. J'ai récemment participé à un groupe de discussion sur les changements climatiques à l'École élémentaire de Salmo, où deux élèves ont interprété une chanson inédite, qui va notamment comme suit:
Pourquoi n'arrivons-nous pas à faire les choses correctement, à changer la façon dont nous vivons notre vie?
Les gens disent toujours que tout va bien. Pourquoi ne voient-ils pas les signes?
Il n'y a pas que les jeunes qui ont pris conscience de l'urgence. Les municipalités sont elles aussi montées au créneau, car elles ont compris qu'elles doivent améliorer leur résilience aux changements climatiques. De nombreuses municipalités ont déjà entrepris des discussions sur l'urgence climatique, mais tous les ordres de gouvernement doivent prendre conscience de l'ampleur du problème et faire front commun.
Dans Kootenay—Columbia, le conseiller municipal Rik Logtenberg, de Nelson, a mis sur pied le caucus des dirigeants sur le climat afin d'inciter les conseillers et les maires de la région et du reste du Canada à faire le nécessaire, ensemble, pour atténuer les changements climatiques et y adapter les villes et les villages du pays.
Même si de nombreuses solutions peuvent être mises en œuvre localement — pensons entre autres à la gestion des déchets et aux transports —, les municipalités manquent souvent d'argent. Le gouvernement fédéral doit donc donner aux municipalités le coup de pouce financier dont elles ont besoin pour jouer un rôle structurant dans la lutte contre les changements climatiques. Je tiens d'ailleurs à remercier Rik de son sens de l'initiative. Il a réussi à convaincre les maires et les conseillers municipaux du pays que tout le monde doit faire sa part dans la guerre contre les changements climatiques.
Le district régional de Kootenay-Centre, qui est situé lui aussi dans ma circonscription, a compris que la lutte contre les changements climatiques passe par l'action et la collaboration et que le temps presse. Le district régional de Kootenay-Centre est un forum régional où les maires et les représentants des milieux ruraux peuvent discuter d'enjeux communs. Dernièrement, il a adopté une motion disant que les changements climatiques sont réels, qu'ils requièrent des mesures d'urgence, que la solution passe par une décarbonisation rapide de la production énergétique et qu'il faut absolument s'y préparer en misant sur la résilience et l'adaptabilité. On peut aussi y lire que le district régional de Kootenay-Centre reconnaît que le monde traverse une crise climatique, qu'aucun pays n'est épargné et que tous les ordres de gouvernement doivent apporter rapidement des changements substantiels à leurs méthodes de construction, à leurs réseaux énergétiques, à leurs schémas d'aménagement des terres et à leurs modes de transport.
Les libéraux ont beau avoir présenté une motion pour reconnaître l'existence de l'urgence climatique, ils ont prouvé depuis le début de la législature qu'ils sont loin de considérer que la situation est urgente. En plus d'exclure les plus gros pollueurs, le plan climatique des libéraux ne permettra même pas d'atteindre les maigres cibles établies par Stephen Harper. Plus tôt ce mois-ci, le député libéral de a présenté un projet de loi d'initiative parlementaire où il est écrit noir sur blanc que les cibles retenues par les libéraux sont insuffisantes. Pour reprendre les propos du député: « [Le gouvernement] doit viser plus haut pour respecter ses obligations nationales, intergénérationnelles et morales. Les données scientifiques indiquent qu'il faut faire davantage »
Selon de récents reportages dans les médias, la a déclaré que les prochaines élections seront l’occasion de resserrer les cibles du Canada en matière de changements climatiques. Bien que j’accueille favorablement des objectifs plus ambitieux en matière de gaz à effet de serre, le gouvernement a eu près de quatre ans pour les adopter. De plus, le gouvernement a pris, au cours de la présente législature, des mesures qui nuisent activement à l’efficacité des mesures climatiques, comme le maintien des subventions à l’industrie des combustibles fossiles.
Ce printemps, la commissaire à l’environnement et au développement durable a constaté que le gouvernement n’a pas dressé un inventaire complet des subventions à l’industrie des combustibles fossiles et qu’il n’a pas tenu compte des répercussions environnementales et sociales à long terme sur un pied d’égalité avec les facteurs économiques dans l’évaluation des subventions. Le NPD demande qu’on mette fin immédiatement à toutes les subventions pour les combustibles fossiles afin que nous puissions concentrer nos investissements sur les énergies renouvelables, le transport en commun et l’efficacité énergétique, tout en assurant une transition équitable pour les travailleurs et les collectivités touchés.
Alors que nous débattons aujourd’hui de la motion des libéraux visant à déclarer une urgence climatique, le gouvernement annoncera très probablement demain qu’il approuve l’expansion du pipeline Trans Mountain, malgré le fait que l’Office national de l’énergie n’a pas tenu compte des répercussions du projet sur les changements climatiques. On ne peut pas appeler cela du leadership sur le plan climatique. Franchement, c’est de l’hypocrisie climatique. Il est inadmissible que le gouvernement libéral ait dépensé 4,5 milliards de dollars de l’argent des contribuables pour un vieux pipeline, avec des plans d’expansion, à un moment où nous devons sérieusement envisager une transition rapide pour nous éloigner des combustibles fossiles.
Ce renflouement a été un mauvais investissement pour les Canadiens, et le gouvernement ne devrait pas investir davantage dans ce projet. Plus tôt ce mois-ci, l’honorable David Anderson, un ancien ministre libéral fédéral de l’Environnement, a écrit aux membres du Cabinet pour faire valoir que le projet n’avait aucune justification économique. Selon lui, la construction d’un nouveau pipeline ne changera pas le marché.
Au lieu de dépenser l’argent des contribuables pour l'expansion d'un pipeline en période d’urgence climatique, nous avons besoin d’un plan audacieux qui réduit les émissions tout en créant des emplois durables pour les travailleurs. Le plan des néo-démocrates, intitulé « Le courage d’agir: pour l’urgence climatique et des emplois de qualité », vise justement à atteindre cet objectif en investissant dans des priorités comme l’énergie renouvelable, le transport en commun, l’efficacité énergétique ainsi que la recherche et le développement. Le Syndicat des Métallos a dit que ce plan permet de protéger la planète et les emplois, et j’encourage tous les partis à l'examiner de plus près.
En tant que vice-président du Comité permanent de l’environnement et du développement durable, je suis également heureux que le Comité ait déposé deux rapports ce printemps, le premier intitulé « Croissance propre et changement climatique: comment le Canada peut s’imposer comme chef de file international », ainsi qu’un deuxième rapport sur la foresterie, l’agriculture et la gestion des déchets. Ces deux rapports indiquent, en 34 recommandations, ce que le gouvernement peut et doit améliorer dans la lutte contre les changements climatiques. Au lieu de se chamailler sur la tarification du carbone, il faut que tous les partis s’entendent pour travailler ensemble à la mise en œuvre de solutions complètes.
J’ai hâte d'examiner le contenu du plan environnemental des conservateurs cette semaine, et j’espère qu’il reconnaîtra le caractère urgent de la lutte contre les changements climatiques. L’une des plus grandes motivations qui m’ont poussé à devenir député de cette Chambre a été l'affaiblissement des règlements environnementaux par le gouvernement Harper et son inaction face aux changements climatiques. J’espère sincèrement que les conservateurs se rendront compte qu’il est temps d’agir. Il est essentiel que la lutte contre les changements climatiques devienne une question apolitique et non partisane.
Avec les avertissements de plus en plus urgents des experts et les phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents et plus graves, il est clair que les changements climatiques ne sont plus seulement une menace lointaine et que le prix à payer pour notre inaction est trop important. J’ai hâte de participer avec mes électeurs à une série d’assemblées publiques sur les changements climatiques cet été, car je sais que pour relever ce défi, tout le monde devra y mettre du sien. Nous devons accepter que les changements climatiques constituent une urgence pour notre planète et commencer à agir avec un sentiment d’urgence. Nous devons le faire pour nos enfants et nos petits-enfants.
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec ma bonne amie, la députée de .
Je suis heureux de prendre la parole à la Chambre aujourd'hui afin d'informer les députés des mesures que prennent le ministère de la Défense nationale et les Forces armées canadiennes pour lutter contre la menace grandissante des changements climatiques.
En octobre dernier, le Pentagone a publié un rapport qui indique sans équivoque que les effets des changements climatiques sont une question de sécurité nationale avec des répercussions possibles sur les missions, les opérations et les installations du département américain de la Défense. Nous sommes tous conscients que ces mêmes répercussions peuvent aussi avoir un impact sur notre propre sécurité nationale.
Voilà pourquoi la réponse du Canada aux changements climatiques constitue une priorité pour l'actuel gouvernement. Tous les ministères travaillent à l'avancement de la stratégie fédérale de développement durable. La politique de défense du Canada « Protection, Sécurité, Engagement » contribue grandement à l'atteinte des objectifs en matière de durabilité et à l'atténuation des risques émergents que posent les changements climatiques pour la sécurité.
L'équipe de la défense comprend l'impact des changements environnementaux et elle sait qu'il ne faut pas le sous-estimer. En tenant compte des changements environnementaux et climatiques dans toutes ses activités de planification et d'approvisionnement, de même que ses opérations, l'équipe de la défense s'assure de faire sa juste part pour la protection de l'environnement et les habitants de la planète. Il est indéniable que les changements climatiques menacent la sécurité à l'échelle nationale, hémisphérique ou mondiale.
Les Amériques connaissent des catastrophes naturelles de plus en plus graves. C'est un enjeu sur lequel se penche le Canada en concertation avec des partenaires régionaux. L'an dernier, le a accueilli un groupe de travail sur la protection de l'environnement et la résilience aux changements climatiques en prévision de la Conférence des ministres de la Défense des Amériques, qui se tient tous les deux ans. C'est d'ailleurs la seule tribune qui regroupe les ministres de la Défense des deux hémisphères afin de débattre à un niveau stratégique de questions de sécurité régionale. En fait, cela fait déjà plusieurs années que les enjeux climatiques font partie de l'ordre du jour.
À la même conférence tenue en 2014, le secrétaire américain à la Défense de l'époque, Chuck Hagel, avait déclaré: « Les changements climatiques sont un multiplicateur de menaces, car ils peuvent exacerber nombre des problèmes auxquels nous sommes déjà confrontés — depuis les maladies infectieuses jusqu'aux insurrections armées — et susciter de nouveaux défis pour l'avenir. » C'est exactement ce que nous constatons.
Depuis quelques années, l'intervention des Forces armées canadiennes à l'occasion de catastrophes naturelles s'est accrue de façon spectaculaire. En décembre dernier, le chef d'état-major de la Défense, le général Vance, a dit à la journaliste Mercedes Stephenson qu'il y a très peu de menaces militaires graves au Canada. En revanche, il a dit ceci à propos des interventions en cas de catastrophe: « Le Canada est maintenant, presque chaque année, exposé à un risque important de catastrophes naturelles, d’incendies de forêt et d’inondations […] Ces risques ont donc occupé une grande place dans notre rôle qui consiste à défendre le Canada et à protéger les Canadiens ».
Les changements climatiques ont entraîné des conditions météorologiques extrêmes qui provoquent à leur tour des tempêtes et des catastrophes naturelles plus graves. Les Forces armées canadiennes suivent attentivement l'évolution de ces tempêtes, inondations et incendies afin d'être prêtes à aider les Canadiens dans le cadre de l'opération LENTUS. Les unités de réserve jouent un rôle important à cet égard et, à maintes reprises, ont répondu rapidement aux appels à l'aide des collectivités locales.
En 2018 seulement, les Forces armées canadiennes ont été appelées à aider leurs partenaires provinciaux à réagir à six catastrophes naturelles, dont des inondations, des incendies de forêt et des tempêtes hivernales. Plus particulièrement, au cours des cinq dernières années, elles sont intervenues à la suite de 20 catastrophes naturelles, contre seulement cinq quatre ans plus tôt. Lors des inondations survenues récemment en Ontario, au Québec et au Nouveau-Brunswick, quelque 2 500 marins, soldats et aviateurs se sont encore impliqués pour protéger les gens, les maisons et d'importantes infrastructures dans les collectivités touchées. En d'autres termes, au plus fort des inondations, le nombre de militaires canadiens déployés dans le cadre de l'opération LENTUS dépassait le nombre de ceux qui en sont actuellement déployés à l'étranger.
Dans le Nord canadien, les changements climatiques ont rendu l'Arctique plus accessible; on y constate donc de plus en plus de déplacements. La région regorge également de ressources naturelles, qui lui confèrent une grande valeur stratégique pour le Canada et pour un certain nombre d'acteurs étrangers. Tout cela risque de donner lieu à des remises en cause de notre souveraineté, à des problèmes environnementaux, à des accidents qui nécessitent des services de recherche et de sauvetage, et à d'éventuelles activités criminelles. Les Rangers canadiens sont nos yeux et nos oreilles dans le Nord. Leur présence dans les collectivités de cette région permet de mener des opérations d'affirmation de notre souveraineté dans l'Arctique ainsi que des activités de recherche et de sauvetage.
Puisque les changements climatiques continuent d'influer sur l'espace où les Forces armées canadiennes mènent leurs activités, l'équipe de la défense est hautement consciente de la nécessité d'atténuer les causes de la dégradation de l'environnement. Le ministère de la Défense nationale a déjà réduit de 31 % les émissions de gaz à effet de serre de ses bâtiments et de son parc de véhicules commerciaux par rapport aux niveaux de 2005. À ce chapitre, le ministère est en voie de réduire ses émissions de 40 % d'ici 2030 et il prend des mesures pour atteindre le nouvel objectif fédéral de 80 % d'ici 2050. Ayant le plus important portefeuille d'infrastructures, avec plus de 20 000 bâtiments, le ministère de la Défense nationale produit près de la moitié des émissions de gaz à effet de serre du gouvernement fédéral; il a donc conscience du rôle important qu'il doit jouer pour permettre au Canada de respecter ses objectifs de lutte contre les changements climatiques.
Pour alimenter le parc de véhicules militaires, il existe peu de combustibles fiables, de source renouvelable et à faibles émissions de carbone qui soient largement disponibles. Les avions de chasse et autres aéronefs, les navires et les véhicules blindés dépendent de combustibles à fortes émissions de carbone pour fonctionner, et l'utilisation de ces combustibles produit un volume considérable de gaz à effet de serre. Ce matériel est essentiel aux opérations militaires et aux activités visant à assurer la sécurité des Canadiens. Voilà pourquoi le parc de véhicules militaires demeure exempt des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre du gouvernement fédéral. Toutefois, l'équipe de la défense n'interprète pas cela comme une carte blanche pour ne pas rendre le parc de véhicule plus respectueux de l'environnement. Au contraire, le ministère surveille les émissions du parc de véhicules et il contribue, en partenariat avec l'industrie, à la recherche en vue de trouver les combustibles de demain, plus respectueux de l'environnement. Surtout, il met à l'essai des solutions en matière d'énergie durable et de nouvelles technologies dans le domaine en vue de limiter l'utilisation d'énergie dans les camps de déploiement.
Depuis 2017, le ministère de la Défense nationale a aussi investi plus de 165 millions de dollars dans des projets d'infrastructure visant à réduire son empreinte carbone. Au cours de la dernière année seulement, le ministère a construit des manèges militaires à Halifax, à Saint-Hubert et à Sainte-Foy pour que les membres des Forces armées canadiennes disposent des installations écologiques et modernes dont ils ont besoin. Tous les nouveaux projets de construction et les grands projets de réfection doivent satisfaire aux normes reconnues par l’industrie pour les bâtiments à haut rendement, comme la certification argent LEED ou son équivalent.
Le ministère de la Défense nationale utilise également des marchés de services éconergétiques pour améliorer l'efficacité énergétique et, depuis 2018, il a accordé quatre nouveaux marchés à des bases et à des escadres partout au Canada. Ces types d'investissements ont une incidence considérable. Le ministère de la Défense nationale et les Forces armées canadiennes ont réalisé des progrès pour ce qui est de réduire les répercussions environnementales des activités de défense et ils continueront d'agir comme des gestionnaires responsables des ressources terrestres, aériennes et maritimes du Canada.
Nous ne pouvons pas nier que les changements climatiques sont devenus une réalité quotidienne pour nous tous. Chaque jour, nous voyons plus de preuves de leurs conséquences sur notre sécurité nationale. Comme je l'ai mentionné plus tôt, les Forces armées canadiennes ont dû intervenir à la suite de catastrophes naturelles presque quatre fois plus souvent depuis 2014 que durant les quatre années précédentes. C'est pourquoi elles ne ménagent aucun effort pour contribuer à un monde plus vert. Comme la majorité des Canadiens, ils savent que notre travail doit commencer maintenant afin que, dans 50 ans, nos enfants et nos petits-enfants puissent jouir d'un avenir plus propre et brillant.
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Madame la Présidente, je désire remercier mon collègue de Dartmouth—Cole Harbour d’avoir bien voulu partager son temps de parole avec moi.
Ce débat d’urgence est maintenant sous le coup de l’attribution de temps. Il a débuté voilà un mois, et c’est la première fois que je peux exposer les diverses raisons pour lesquelles je veux soutenir la motion des libéraux selon laquelle il y a urgence climatique et l’amendement des conservateurs voulant que nous accomplissions quelque chose de plus rigoureux à ce propos. J’ai déjà voté en faveur de la motion du NPD visant un effet similaire et déclarant qu’il s’agit d’une urgence climatique.
Je désire prendre du recul et considérer le contexte, qui est en fait mondial. Je vais tenter d’y arriver de manière non partisane, dans la mesure du possible.
[Français]
La situation actuelle est manifestement une situation d'urgence climatique sur le plan mondial. La grande menace envers notre avenir ne vient pas d’un ennemi étranger, mais simplement de notre nature humaine. Notre problème vient des politiques partisanes qui, dans chaque démocratie, font obstacle à la communauté scientifique qui comprend bien qu’on doit agir.
[Traduction]
Dans tous les pays, c'est la même chose: les élus se heurtent à un gigantesque obstacle, à des entraves internes, qui les empêchent d'adopter les politiques qui s'imposent.
Nous traversons actuellement une crise très grave. Les mots « urgence climatique » s'appliquent parce que le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat estime que nous disposons au maximum de 10 ans, et probablement moins, pour veiller à ce qu'il soit possible d'atteindre les objectifs fixés pour 2030 et 2050.
Je tiens à souligner qu'il ne s'agit pas d'objectifs politiques, mais bien de cibles non négociables. Il peut arriver que des objectifs politiques ne soient pas atteints, même si l'on tente toujours de les respecter. Dieu sait combien de fois le Canada n'a pas atteint son objectif d'éradiquer la pauvreté infantile. Je n'entends pas que c'est une bonne chose; pas du tout. Nous n'avons aussi pas atteint pleinement les objectifs relatifs à l'approvisionnement en eau potable dans les réserves des Premières nations. Mais à la Chambre, nous établissons et déclarons des objectifs; c'est ce que nous faisons.
Les objectifs de lutte contre les changements climatiques en situation d'urgence climatique découlent toutefois de déclarations de scientifiques qui nous disent que, en tant qu'élus, nous n'avons qu'une seule chance pour ceci. Soit dit en passant, je travaille sur ce dossier depuis 1986. À l'époque, j'étais membre du cabinet de l'ancien ministre de l'Environnement. Nous avions encore beaucoup de chances à l'époque.
La procrastination nous a menés où nous en sommes maintenant. L'heure n'est plus au gradualisme. Nous n'avons plus assez de temps pour nous contenter d'ajustements mineurs. La situation est tellement urgente que, si nous voulons laisser un monde viable à nos enfants et éviter qu'ils assistent à la fin de la civilisation — et il n'y a rien de plus grave que cela —, alors nous devons admettre que nous sommes en situation de crise climatique et que nous ne pouvons plus agir comme nous le faisons maintenant.
Dans notre contexte politique, cela signifie également qu'il faut faire les choses différemment. À l'approche des élections, je me demande dans quelle mesure cette assemblée réussira à mettre la partisanerie de côté pour prendre les bonnes décisions.
À l'heure actuelle, deux pays ont accepté de parler d'une « urgence climatique ». En effet, le Royaume-Uni et l'Irlande ont admis que nous sommes en présence d'une urgence climatique. Je pense qu'il serait très important que le Canada saisisse cette occasion historique et suive l'exemple de ces pays. Tous les pays doivent se mobiliser et unir leurs efforts. Je devrais dire également que, sur le plan gouvernemental, ce sont les administrations municipales qui en ont fait le plus, car nombre de villes, dont Ottawa, Vancouver, Victoria et Halifax, ont déjà déclaré l'état d'urgence climatique. De nombreuses collectivités reconnaissent que nous sommes en situation d'urgence climatique.
Ce qu'il faut retenir, c'est qu'il ne faut plus se contenter des discours. Je répète que nous devons admettre que nous ne pouvons plus agir comme nous le faisons maintenant. Nous devons arrêter de nous demander si la tarification du carbone est un bon enjeu politique. Il ne faut pas que les gens voient cette campagne électorale seulement comme un débat sur le bien-fondé du régime libéral de tarification du carbone. À vrai dire, la question n'est pas pertinente. Dans une situation d'urgence climatique, la seule question importante est de savoir si les stratégies en place permettront d'éviter une catastrophe climatique et de préserver la civilisation.
La réponse à cette question est, tragiquement, non. Nous savons que la cible actuelle du pays, ce que les Nations unies appellent la contribution prévue déterminée au niveau national, est nettement insuffisante pour limiter le réchauffement à 1,5 degré Celsius.
Nous faisons face à une urgence climatique. Qu'arriverait-il si tous les partis et tous les chefs à la Chambre comprenaient ce que cela signifiait? D'abord, nous conviendrions qu'il faut abandonner les combustibles fossiles le plus vite possible. Nous commencerions là où il le faut. D'ici 2050, le monde doit ne générer aucune émission. Il faut donc répondre aux appels à l'action sur la scène internationale.
Je tiens à souligner que la Chambre est un endroit qui permet une véritable coopération entre les partis. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a convoqué un rassemblement d'urgence pour faire face à la crise climatique et pour demander à tous les pays d'améliorer leurs cibles et de prendre des mesures en conséquence. Ce sommet climatique d'urgence doit avoir lieu le 23 septembre prochain, en même temps que la rencontre annuelle de l'Assemblée générale des Nations unies. Les prochaines négociations sur le climat, la COP25, commenceront à Santiago, au Chili, en décembre.
Tous les élus ici sont en train de penser qu'ils seront en pleine campagne le 23 septembre prochain. Pourquoi ne pas s'inspirer de Greta Thunberg, la jeune Suédoise qui a lancé la grève pour le climat? Pourquoi ne pas décider que l'urgence climatique est à ce point grave que nous faisons la grève et suspendons la campagne pour nous rendre à New York? Nous dirions au qu'il est crucial qu'il y soit, que nous sommes conscients du fait qu'il y a une campagne électorale, mais qu'il n'a pas à s'inquiéter: le , le , la chef du Parti vert, le chef du Bloc et le se rendraient tous au sommet des Nations unies. Ensemble, nous pourrions y déclarer que le Canada s'engage à abandonner complètement les combustibles fossiles d'ici 2050, à respecter cet échéancier et à réduire ses émissions de 60 % par rapport aux niveaux de 2005 d'ici 2030.
Si nous ne fixons pas un objectif ambitieux, nous ne pourrons jamais l'atteindre. Comparons notre objectif actuel à un immeuble de quatre étages en feu; c'est comme si nous disions que le fait d'installer un escabeau qui mène au premier étage était une mesure significative. Nous devons nous rendre sur quatre étages et secourir les gens qui sont sur le toit et qui sont entourés par les flammes. Dans ce contexte, le gradualisme ne suffit pas. L'urgence climatique est précisément un contexte qui doit faire l'objet de plus de mesures de notre part. Même en cette année électorale, j'ai fait valoir aux députés que nous devons mettre fin à notre statu quo.
L'élément central du plan d'action « Mission: possible » du Parti vert est que nous nous mettions sur un pied de guerre, non pas, encore une fois, relativement à un ennemi étranger, mais bien à notre conduite et à notre comportement. Nous avons l'occasion de sauver nos enfants d'un monde impensable. Nous perdrons l'occasion d'agir et d'atteindre nos objectifs avant les élections de 2023. Les mesures pour atteindre les objectifs que nous devons atteindre d'ici 2030 doivent être prises assez rapidement et de façon plutôt radicale. À l'heure actuelle, le bilan du Canada est moins reluisant que celui du reste du monde.
La plupart des pays qui ont signé le Protocole de Kyoto ont maintenant des niveaux bien en deçà des niveaux d'émissions de 1990. Ceux de l'Écosse sont à 40 % en dessous des niveaux de 1990. Au Canada, nous sommes encore bien au-dessus des niveaux de 1990. Si nous atteignons la cible du gouvernement Harper que nous tentons toujours d'atteindre, nous serons un peu en deçà des niveaux de 1990. Toutefois, comme nous l'ont dit récemment tous ceux qui ont étudié cette question, les mesures cumulatives annoncées jusqu'à maintenant par le gouvernement actuel sont loin d'être suffisantes. Cette cible en soi est comparable à l'échelle qui se rend au premier étage, alors que nous devons nous rendre aux quatre étages et secourir les gens qui sont sur le toit.
Je tiens à souligner que s'il s'agit d'une urgence, nous devons changer notre comportement, mettre de côté la partisanerie et nous dire que nous devons le faire ensemble en tant que Canadiens. Nous devons dire aux Canadiens d'un bout à l'autre du pays que la contribution de tous est nécessaire.
[Français]
Attelons-nous à la tâche. C'est une question urgente et nous devons agir ensemble.
[Traduction]
En dépit de toute la mesquinerie évidente qui entoure la politique partisane, c'est dans cet espoir que je demande à tout le monde de ne pas penser aux résultats des sondages ni au nombre de sièges, mais bien à l'avenir de nos enfants. Nous devons travailler ensemble.
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Madame la Présidente, je voudrais profiter de l’occasion pour saluer mon collègue ontarien qui, de façon pratique, agit localement tout en pensant globalement avec l’installation d’un système géothermique chez lui. C’est une excellente façon de se chauffer et de réduire notre empreinte carbone. Il a pu bénéficier des soutiens financiers du gouvernement précédent avec le programme de rénovation écoénergétique.
J'aurai du mal à me limiter au temps qui m’est imparti pour aborder un sujet aussi important et critique, qui touche à l’environnement, au développement durable et bien entendu aux changements climatiques.
Pour les gens qui nous écoutent, je dirai que le Canada a pris, en 2015, l’engagement de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 30 % par rapport à 2005, et ce, d’ici 2030.
Je vais commencer par une très bonne nouvelle: entre 2005 et 2015, le Canada a réduit ses émissions de gaz à effet de serre de 2,2 %. Cela démontre que, lorsque les provinces, le gouvernement fédéral, les municipalités et les citoyens travaillent ensemble, on obtient des résultats concrets et on se dirige vers l’atteinte de notre objectif.
Effectivement, cet objectif a été atteint, à l’époque, par le gouvernement de Stephen Harper. Je vais raconter une anecdote à ce sujet. Lorsque j’ai été élu ici en 2006, le précédent ministre de l’Environnement, M. Stéphane Dion, que je salue s’il nous écoute, et le ministre provincial de l’Environnement de l'époque, M. Thomas Mulcair, étaient à couteaux tirés. Québec n’était pas capable d’avoir de l’argent du fédéral pour mettre en œuvre son plan vert. Qu’est-ce que notre gouvernement conservateur a fait? Il a mis en place le programme ÉcoFiducie. Une somme de 1,5 milliard de dollars a non seulement pu être versée en ajout au montant que Québec demandait, mais aussi à l’ensemble des provinces, pour leur permettre de réaliser leur plan vert. On voit le résultat: comme je l’ai dit tout à l’heure, il y a eu une réduction de 2,2 % des émissions de gaz à effet de serre pendant la décennie.
C’est un travail de concertation, un travail de partenariat et un investissement dans les technologies.
Je rappellerai à mon collègue qui, tout à l’heure, faisait référence à des mesures, que c’est un gouvernement conservateur qui a mis fin de façon progressive à l’amortissement accéléré pour l’exploitation des sables bitumineux. C’est aussi lui qui a encouragé les entreprises qui font l’exploitation de nos ressources naturelles, en leur donnant des incitatifs fiscaux pour qu’elles la fassent de façon écoresponsable et qu’elles réduisent leur empreinte carbone.
C’est un exemple parmi tant d’autres. Malheureusement, cela contraste de façon frappante avec notre situation depuis 2015.
Selon tous les experts, que ce soit M. Suzuki, la commissaire à l’environnement ou le directeur parlementaire du budget, le Canada est en train de rater la cible. Ce qui est regrettable, c’est qu’avec les libéraux, présentement on n’a pas la structure et les outils en place pour atteindre nos objectifs. Au contraire, des mécanismes sont là pour se donner l’impression qu’on va atteindre ses objectifs. Quelle est la meilleure façon de se donner l’impression qu’on fait quelque chose? C’est évidemment de taxer la classe moyenne. C’est exactement ce que font les libéraux.
Quand on leur demande quels seront les résultats de la taxe qu’ils vont imposer aux contribuables, la taxe sur le carbone comme ils l’appellent, ils refusent de nous les dire. Ils ne sont pas capables de nous dire quelle sera l’efficacité de leur taxe. Ils ne sont même pas capables de nous dire à quel point ça va avoir un effet sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Par contre, ce qu’on sait et ce que tous les spécialistes nous disent, c’est qu’ils sont dans le champ. C’est regrettable, parce que les gens qui nous écoutent tiennent à avoir des mesures efficaces.
Avant de se démoraliser encore davantage à cause du désastre dans lequel nous plongent les libéraux, je veux parler d’une initiative dans ma circonscription. Il s’agit de la Coop FA; pour ceux qui veulent un peu plus d’historique, j'ajouterai que c’est la fameuse Coopérative Forêt d’Arden. Cette entreprise en économie sociale a gagné le prix d’excellence Les Pléiades, en 2018. Je tiens à la saluer, parce qu’elle a compris qu’il fallait agir à l’échelle locale. Cette coopérative mène des projets en éducation relative à l’environnement auprès des écoles, des citoyens et des organisations pour inspirer l’action écoresponsable.
À ce jour, ils ont sensibilisé plus de 5 000 jeunes en les encourageant à avoir des comportements écoresponsables et à diminuer leur empreinte carbone. Les statistiques démontrent que les gestes posés par des jeunes de 6 à 9 ans équivalent au retrait de plusieurs centaines de véhicules de la route. La Coop FA est donc en train de semer le bon grain, puisque la prochaine génération sera bien sensibilisée à ces questions et à l'importance de poser des gestes concrets individuellement et collectivement.
Par ailleurs, j'aimerais rappeler que l'Accord de Paris repose sur des cibles qui avaient été établies par notre gouvernement. Nous pourrions remonter au premier Sommet de Rio, en 1992, où l'ancien ministre conservateur Jean Charest nous représentait, car il a été clairement démontré que le bilan des libéraux est un désastre. La taxe sur le carbone est un échec, ils vont rater les cibles et c'est la classe moyenne qui en paiera le prix. Le directeur parlementaire du budget a dit que 92 % des revenus de la taxe sur le carbone proviendront des familles de la classe moyenne, alors que les 8 % restants proviendront des grands pollueurs, qui ont aussi recours à des mécanismes pour alléger leur fardeau fiscal.
J'aimerais citer ce que M. Charest a dit lors du Sommet de Rio. À l'époque, c'était le gouvernement conservateur de M. Mulroney qui était au pouvoir, et les progressistes-conservateurs, tout comme nous, avaient un très beau bilan environnemental. Avec le recul, M. Charest a constaté qu'on devait agir plus rapidement, car les phénomènes climatiques s'accentuaient. Voici ce qu'il a dit:
Je pense que nous avons fait des progrès importants, mais nous ne sommes pas rendus à l’idéal que nous nous étions fixé en 1992, soit d’aider l’économie à migrer vers le vrai développement durable [...] C’est le type de développement que nous souhaitons, et c’est celui qui va nous permettre de parvenir à des politiques qui nous poussent véritablement vers les meilleurs choix. Et cet effort-là doit continuer pour encore plusieurs années.
L'urgence climatique existe donc depuis des décennies. Les premières mises en garde remontent à 1972, avec le Club de Rome et le rapport Brundtland. Cette question est trop importante pour qu'on laisse les politiciens l'utiliser comme un outil de marchandage. C'est la raison pour laquelle nous avons l'intention de continuer dans la même direction, c'est-à-dire en prenant des mesures concrètes qui ont fait leurs preuves et qui ont permis au Canada de réduire ses émissions de gaz à effet de serre sans taxer la classe moyenne. C'est le plan que nous allons proposer, et il aura trois piliers.
Premièrement, il faut réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Deuxièmement, nous devons nous adapter aux changements et mettre en place des mesures d'atténuation. Troisièmement, nous devons augmenter la résilience des collectivités face aux catastrophes potentielles, ce que nous avons fait lorsque j'étais ministre de la Sécurité publique. Nous avions fait des investissements à cet égard.
En terminant, je tiens à dire que nous avons une approche responsable en ce qui a trait aux changements climatiques, contrairement à certaines formations politiques qui font l'autruche. Nous avons besoin d'hydrocarbures pour faire la transition vers des énergies renouvelables. Nous faisons le pari qu'il est préférable d'utiliser une source d'énergie canadienne de manière responsable et éthique plutôt que des sources d'énergie provenant de pays où elles ne sont pas exploitées de façon sécuritaire et responsable et où les valeurs vont souvent totalement à l'encontre de celles véhiculées par la société canadienne.
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Madame la Présidente, je vous indique que je vais partager mon temps de parole avec ma collègue d'.
Les changements climatiques et leurs effets se font sentir dans le monde entier et ils sont complexes. Notre gouvernement s'est fixé comme priorité absolue de mieux comprendre les changements climatiques qui se produisent au Canada. Nous sommes convaincus que, pour prendre de bonnes décisions stratégiques et engager la lutte contre les changements climatiques, nous avons absolument besoin d'une base de données probante et rigoureuse.
En avril dernier, nous avons publié le Rapport sur le climat changeant du Canada, qui présente un tour d'horizon complet de la façon dont le climat du Canada a changé par le passé et de la façon dont il pourrait changer à l'avenir. L'évaluation confirme, en présentant des preuves accablantes, que le climat du Canada s'est réchauffé par le passé et qu'il continuera de se réchauffer à l'avenir, à cause des émissions de carbone d'origine anthropique. En moyenne, le taux de ce réchauffement a été le double de celui de la planète, et les taux de réchauffement ont même été plus rapides dans l'Arctique.
Les effets de ce réchauffement rapide sont généralisés et alarmants. La fréquence et l'intensité des phénomènes météorologiques extrêmes, comme les inondations, devraient augmenter à l'avenir. En 2017, à Rivière-des-Mille-Îles, des inondations centennales sont survenues. En 2019, d'autres inondations ont touché Sainte-Marthe-sur-le-Lac, qui est juste à côté de ma circonscription. Tous ont été en mesure de constater ces faits en regardant les informations. Ces éléments extrêmes vont continuer d'augmenter à l'avenir.
La disponibilité de l'eau douce change, ce qui fait augmenter le risque que des sécheresses se produisent en été. L'élévation du niveau des océans mettra nos collectivités côtières en danger. Nous sommes déjà témoins des énormes effets que les changements climatiques exercent sur la santé et le bien-être de la population, sur l'environnement et sur tous les secteurs de l'économie. Les événements extrêmes qui se sont produits récemment, comme ceux dont je viens de parler, les inondations en Ontario et au Québec cette année, les feux de forêt en Colombie-Britannique en 2017 et les feux de forêt de Fort McMurray en 2016, font ressortir qu'il s'impose d'agir en urgence pour préparer les Canadiens à s'adapter aux changements climatiques.
Le choc émotif et financier qu'entraîne la perte de maisons et d'entreprises à cause d'incendies, d'inondations et d'ondes de tempête exerce des effets persistants sur la vie et le bien-être des Canadiens.
Les conclusions du Rapport sur le climat changeant du Canada nous ont permis de nous rendre compte qu'il est indéniable qu'il faut agir. Les mesures de mobilisation en faveur de l'adaptation que nous prenons contribueront à mettre la population à l'abri des risques que font peser sur elle les changements climatiques, à accroitre sa résilience et à faire en sorte que la société continue de prospérer malgré les changements climatiques. L'ampleur du défi auquel nous devons faire face exige de la coopération, du leadership, de la créativité et de l'engagement.
Pour relever ce défi, le Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques, qui a été adopté le 9 décembre 2016, énonce le plan national que nous avons élaboré pour atteindre la cible en matière de réduction des gaz à effet de serre du Canada, renforcer la résilience aux effets des changements climatiques et favoriser la croissance propre et l'emploi grâce à des investissements dans la technologie, l'innovation et l'infrastructure.
Nous sommes conscients que l’accroissement de la résilience aux changements climatiques est un défi pour le long terme et que l'adaptation au climat et la résilience constituent l'un des quatre piliers du Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques.
Dans le cadre du pilier Adaptation et résilience au climat du Cadre pancanadien, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ont pris l'engagement de s'attaquer aux risques importants que présentent les changements climatiques, particulièrement dans les régions nordiques et côtières du Canada et pour les peuples autochtones.
Il s'agit de la première fois que les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ont cerné des domaines de collaboration afin de renforcer la résilience aux changements climatiques dans l'ensemble du pays. Le gouvernement fédéral a lancé un vaste ensemble de programmes d'adaptation à l'appui du Cadre pancanadien.
Dans le budget de 2017, notre gouvernement a annoncé qu'il affectait 260 millions de dollars à des programmes d'adaptation fédéraux connexes à l'information et à la capacité, à la résistance de l'infrastructure aux changements climatiques, à la santé humaine et au bien-être, aux régions vulnérables, aux dangers climatiques et aux risques de catastrophes.
En prenant appui sur ces engagements, nous investirons également 22 milliards de dollars dans les infrastructures vertes et résilientes afin de stimuler la croissance économique et de bâtir des collectivités résilientes.
Ces investissements comprennent 9,2 milliards de dollars pour des ententes bilatérales avec les provinces et les territoires, dont fait partie le financement spécifique de l'adaptation et de la résistance de l'infrastructure aux changements.
Par ailleurs, un montant de 2 milliards de dollars sera consacré à la création d'un fonds d'adaptation et d'atténuation des catastrophes pour les projets d'infrastructure à grande échelle bâtis et naturels qui renforcent la résistance de notre infrastructure aux catastrophes naturelles, aux phénomènes météorologiques extrêmes et aux changements climatiques.
Ce fonds de 2 milliards de dollars est très important pour s'ajuster. Ce sera particulièrement important dans la région des Mille-Îles et dans la région de Montréal, où nous avons vécu de grands changements climatiques, dont les récentes inondations.
Depuis que le Fonds d'atténuation et d'adaptation en matière de catastrophes a été lancé en 2018, notre gouvernement a annoncé le financement de 26 projets qui aideront les collectivités de tout le pays à s'adapter, à se préparer et à résister aux tempêtes extrêmes, aux inondations et aux incendies.
Nous veillons également à ce que nos futurs investissements dans les infrastructures tiennent compte des changements climatiques et de leurs effets. Dans le cadre du plan d'infrastructure du Canada, on demande aux entités qui sollicitent des fonds fédéraux à l'appui de grands projets d'infrastructure, qui vont de projets de transport en commun à des centres communautaires, d'évaluer les risques auxquels elles sont confrontées par suite des changements climatiques et d'évaluer la façon dont elles peuvent atténuer ces risques. Cette initiative nous aide à construire des infrastructures qui tiennent compte du climat et à faire en sorte que nous ne rendions pas les risques climatiques permanents pour les prochaines décennies.
L'adaptation ne consiste pas seulement à construire l'infrastructure la plus imposante et la plus solide. Elle réside également dans la façon dont nous établissons des collectivités viables et résilientes dans tous les sens du terme. Il s'agit des décisions que nous prenons au sujet de l'endroit où nous vivons et de la façon dont nous vivons, dirigeons nos entreprises et épaulons nos voisins. En prônant la résilience sociale, nous faisons comprendre que nous venons en aide aux populations vulnérables pendant les périodes de changement.
Nous sommes également fermement convaincus que les décisions en matière d'adaptation doivent reposer sur les meilleures données scientifiques disponibles. Encore une fois, il est très important d'avoir des données scientifiques disponibles. Ces données doivent être mises à la disposition des personnes qui prennent des décisions en matière d'adaptation, dans un format qui leur permet de les utiliser.
C'est pour cette raison que notre gouvernement a créé le Centre canadien des services climatiques, qui a été lancé l'an dernier. Ce nouveau service novateur a regroupé des données, des outils et des renseignements sur un site Web interactif qui aide les Canadiens à comprendre les effets qu'exercent les changements climatiques et à s'y adapter.
Le Centre a puisé dans des modèles mondialement acceptés pour élaborer une carte interactive des conditions climatiques. Nos concitoyens peuvent découvrir comment le climat change dans leur ville. Par exemple, de combien de degrés la température des étés que je vivrai sera-t-elle plus élevée au cours des 20 prochaines années? Y aura-t-il plus de pluie, moins de neige ou plus de neige?
Si les Canadiens ne réussissent pas à trouver l'information qu'ils cherchent ou s'ils ont besoin d'aide pour la comprendre, ils peuvent téléphoner ou envoyer un courriel à un spécialiste du climat.
Comme nous sommes le gouvernement fédéral, nous jouons un rôle crucial. Nous générons de l'information, des conseils et des outils sur les changements climatiques pour aider les Canadiens à s'adapter à tous les niveaux. Nous contribuons à renforcer la capacité des autres ordres de gouvernement, des collectivités et du secteur privé d'évaluer les risques et d'y réagir. Nous pouvons également prêcher par l'exemple en intégrant aux biens, aux programmes et aux services fédéraux la capacité de résister aux effets des changements climatiques.
Nous continuons certes de faire de l'excellent travail au pays, mais il est également important de reconnaître que le Canada n'est pas seul. Les changements climatiques sont un problème mondial qui exige des solutions planétaires. Le Canada s'est donc joint aux Pays-Bas et à d'autres pays pour faire preuve de leadership dans les domaines des changements climatiques et de l'environnement en participant aux travaux de la Commission mondiale sur l'adaptation.
La Commission mondiale sur l'adaptation a été convoquée afin d'accroître la visibilité de l'adaptation aux changements climatiques en s'efforçant en priorité de trouver des solutions et d'en encourager l'adoption. L'adaptation aux changements climatiques est un défi, mais elle présente également une possibilité. La possibilité, c'est de créer de nouveaux marchés et d'y prendre de l'expansion grâce aux technologies et au savoir-faire canadiens, comme la culture des aliments dans les climats froids.
Il y aurait tellement de choses à dire sur les changements climatiques et sur tout ce que nous faisons pour y travailler.
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Madame la Présidente, c'est probablement une des dernières fois que je me lève à la Chambre, et je veux prendre le temps de remercier la population d'Abitibi—Témiscamingue de m'avoir laissé la représenter. Ce sont des gens géniaux, créatifs, qui ont tout le temps une foule d'idées. Ce sont parfois des idées complètement folles, mais cela en fait une circonscription tellement agréable à représenter. Ces gens nous entraînent dans leurs projets de fous et dans leurs idées.
Dans les organismes, des gens œuvrent, et ils sont extrêmement créatifs, motivés et passionnés par l'Abitibi-Témiscamingue. Je n'ai qu'à penser à Randa Napky, une ambassadrice de l'Abitibi-Témiscamingue. Je pense que l'association touristique ne pourrait être mieux représentée que par cette personne. Tous ces gens font en sorte que c'est un plaisir de travailler, que c'est vraiment agréable, comme députée, d'avoir cette chance. Les gens sont accueillants, ils nous reçoivent chez eux et sont tout le temps là pour offrir leur aide.
J'ai eu trois enfants au cours de mon mandat. Quand je participais à des événements, les gens prenaient mes bébés et s'en occupaient. Je me sentais en confiance. Tant de fois, j'ai pu dire que je me sentais comme si j'étais en train de visiter de la famille, peu importe où j'allais. C'est comme être tout le temps dans une espèce de fête de famille, où les gens prennent soin des autres, posent des questions et demandent comment on va. Ils ne le font pas par politesse, mais comme si on était vraiment un membre de leur famille. Ce furent vraiment de beaux moments et j'ai adoré les représenter.
Il y a aussi les employés, qui ont fait un travail merveilleux. Mes employés sont devenus des amis proches. Il y a Alain, qui est arrivé dès le départ et qui a appris à me connaître sur le bout des doigts. Maintenant, quand il écrit un texte, il écrit les mots qui sortiraient de ma bouche. On se connaît maintenant d'une manière complice. Avec le temps, j'ai appris à connaître son épouse, qui est infirmière, comme moi. Je pense qu'Alain déteste que son épouse et moi discutions ensemble, parce que, deux infirmières qui parlent ensemble, ce n'est pas toujours très appétissant. Chantal est une femme merveilleuse. J'ai adoré la connaître et j'espère que nous resterons amies longtemps.
Il y a aussi Yves, qui s'est joint à mon équipe. Il arrivait de Service Canada et avait le curriculum vitae d'un fonctionnaire très qualifié et très compétent. Or il a aussi un côté complètement fou. J'ai eu la chance de le voir à l'œuvre lors de soirées de meurtre et mystère. Ce côté théâtral peut passer inaperçu, mais c'est très agréable de le voir. Il est aussi extrêmement dévoué pour les gens. Grâce à son aide, plusieurs fois, nous avons réussi à faire des choses qui ne paraissent jamais dans les médias et qu'on n'annonce jamais. Or à plusieurs reprises, nous avons récupéré des montants de 20 000 $ d'allocations familiales qui n'avaient jamais été versées à des gens, parce que l'Agence du revenu du Canada ne cessait de leur demander des papiers. Personne n'annonce ce genre de chose, mais je peux dire que quand on réussit à faire cela pour quelqu'un, cela améliore grandement sa vie.
Il y a aussi Ghyslain, un intellectuel passionné d'histoire et d'archéologie, qui a tellement à cœur la cause autochtone. Il l'a tellement à cœur que sa thèse de maîtrise portait sur le rôle de la danse traditionnelle dans la guérison chez les peuples autochtones. C'est un sujet très pointu, mais cela montre à quel point la cause autochtone le touche.
Il y a aussi Daniel, qui semble imperturbable. Il a une incroyable volonté d'apprendre, une soif de connaître et un calme radiophonique. J'ai aussi la chance de connaître son épouse, Maude, qui un tempérament vraiment particulier, très flamboyant. Ce sont deux personnes exceptionnelles. Je suis contente d'avoir eu la chance de les avoir rencontrées.
Nicolas, à Ottawa, m'accompagne depuis longtemps. Bien avant qu'il soit mon employé, nous avons été candidats à quelques élections ensemble. Nicolas a un moral indestructible. S'il y a quelqu'un au monde qu'on ne peut jamais mettre à terre, jamais décourager, c'est Nicolas.
Il y a aussi Jean-François, qui est parti ce printemps rejoindre l'Islande, le pays de sa deuxième citoyenneté. Il était une personne terre à terre avec qui j'aimais discuter. Jean-François était aussi quelqu'un avec qui je pouvais parler de la politique d'à peu près n'importe quel pays du monde. Ces gens ont été extrêmement importants dans ma vie. Il y a aussi les gens du bureau du whip, soit Christian et Anthony, entre autres. Ils connaissent tous les détails de notre vie; nous n'avons pas le choix de leur en parler. Ils sont là pour nous rassurer et nous réconforter. Ils en connaissent beaucoup à notre sujet.
Plusieurs collègues ont aussi changé ma vie. Les gens pensent souvent que tout a commencé par la vague orange, mais beaucoup d'autres choses se sont produites avant cela. Personnellement, j'étais une militaire et membre du NPD. À un moment donné, j'ai décidé de quitter l'armée. À ce moment, une élection devait avoir lieu. J'ai vécu mes dernières années en tant que militaire sous le gouvernement libéral. Les coupes avaient été désastreuses. Souvent, nous nous entraînions avec des balles de neige. J'étais décidée à quitter l'armée.
Puisque je n'étais plus prise dans un système où je ne pouvais pas m'impliquer sur le plan politique, j'ai décidé de m'impliquer. À 22 ans, j'ai pris la décision un peu folle de m'impliquer dans la campagne électorale du NPD. J'ai aussi décidé de retourner vivre en Abitibi-Témiscamingue. J'ai parlé à une jeune femme, Rebecca Blaikie. Nous avons parlé pendant une heure. Finalement, elle m'a dit que le parti cherchait une candidate comme moi. Elle m'a demandé si j'avais le goût de me lancer en politique. Le parti était prêt à me laisser ma chance.
J'en ai parlé à mes parents et j'ai décidé de présenter ma candidature pour la première fois. À l'époque, en 2006, j'avais 22 ans. J'ai été candidate en 2008, mais c'est finalement en 2011 que j'ai été élue au sein du parti de Jack Layton. Après 2006, j'ai commencé à m'impliquer. J'ai aussi participé à des congrès. D'ailleurs, je me rappelle avoir passé quelques soirées en compagnie de Thomas Mulcair et du député de . Nous avons passé des soirées à discuter, en compagnie de Catherine, la femme de M. Mulcair. Elle est devenue une amie.
J'ai aussi rencontré le député de . Il ne s'en souvient probablement pas, mais nous avons pris un taxi ensemble. Il m'a donné sa carte professionnelle, et il m'a dit qu'il était disponible pour répondre à mes questions. Je m'en suis souvenu. À l'époque, je n'avais pas encore été élue. Pourtant, il était là pour moi.
Ensuite, j'ai été élue. Je suis devenue une maman alors que j'étais une députée. Je me souviens aussi de Lysane Blanchette-Lamothe, de Rosane Doré Lefebvre, d'Alexandrine Latendresse, de la députée de et de la députée de . Nous sommes devenues mères à peu près au même moment. L'ancienne députée Alexandrine Latendresse est devenue maman un peu après moi, et elle est devenue une amie très proche. D'ailleurs, c'est elle qui a présidé mon mariage.
J'ai eu la chance de côtoyer plusieurs personnes extraordinaires, dont la vice-présidente adjointe et députée d', qui est probablement la troisième grand-maman de mes enfants.
J'ai eu la chance de croiser des gens extraordinaires. J'aimerais les remercier d'avoir fait partie de cette aventure.
Avant de quitter mon poste, je veux dire aux gens qu'il faut oser foncer. Si je n'avais pas fait cet appel, je n'aurais probablement jamais vécu cette aventure. Il faut avoir le courage de se tenir debout, avoir une colonne vertébrale et penser par soi-même. Les gens s'attendent à ce que nous soyons francs. Ils veulent que nous disions réellement ce que nous pensons.
Les gens ne veulent plus de discours formatés. J'encourage les gens à se tenir debout, à dire ce qu'ils pensent et à arrêter de prononcer des discours formatés. Je pense que plusieurs députés de la Chambre ont besoin d'arrêter de faire des discours formatés. Ils doivent se reconnecter avec les gens. On doit arrêter de nous dire quoi dire. À mon avis, nous n'avons pas traversé 150 ans de féminisme pour que les femmes qui siègent au Parlement acceptent de se faire dire quoi dire et quoi penser.
J'invite tout le monde à faire preuve de courage. J'espère sincèrement que les prochains députés élus vont avoir le courage de leurs opinions et qu'ils vont se tenir debout. C'est ce que les gens attendent d'eux.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole pour discuter de cette très importante motion sous l'angle de la sécurité publique. Je tiens à remercier la d'avoir présenté la motion dont nous débattons ce soir.
Le gouvernement prend les mesures nécessaires pour lutter contre les changements climatiques et positionner le Canada comme chef de file dans l'économie axée sur une croissance propre. Nous nous efforçons d'aider les Canadiens et les différents ordres de gouvernement à affronter les répercussions dévastatrices des changements climatiques. De plus, nous collaborons avec les intervenants de tous les ordres de gouvernement et de tous les secteurs industriels pour trouver les meilleurs moyens de prévenir les ravages des dérèglements climatiques.
[Français]
C'est ce à quoi les Canadiens et les Canadiennes s'attendent de notre part. C'est pour cette raison qu'ils nous ont élus, et c'est ce que nous ferons.
[Traduction]
Les Canadiens n'ont que faire des discours grandiloquents, des jeux politiques et des vaines dénégations. Les changements climatiques sont bien réels, ils se produisent maintenant, et nous en ressentons déjà les effets.
Depuis quelques années, et 2019 ne fait pas exception, de nombreuses localités sont le théâtre d'inondations, de feux de forêt et d'orages d'une ampleur inédite. Nous savons que les catastrophes naturelles sont plus fréquentes et plus dévastatrices que jamais. L'été arrive à peine, mais les changements climatiques ont déjà fait des ravages en Alberta, qui a été presque entièrement recouverte par la fumée des feux de forêt. Là où je vis, à Edmonton, on voyait à peine le soleil, et il faisait tellement sombre que les lampadaires s'allumaient en plein jour.
Il y a deux semaines, le 31 mai, Edmonton avait la pire qualité de l'air de toute la planète, devant des milliers de villes réparties dans 85 pays. Les gens qui ont passé la journée dehors ce jour-là, et ils sont nombreux à ne pas avoir le choix, ont ingéré l'équivalent d'au moins 40 paquets de cigarettes. Imaginons 40 paquets de cigarettes empilés les uns par-dessus les autres; eh bien, c'est ce que les Edmontoniens ont respiré ce jour-là.
Mike Flannigan, qui enseigne au Département des ressources renouvelables de l'Université de l'Alberta, estime que la fumée des feux de forêt est comme une « soupe chimique » qui reste emprisonnée dans les poumons et qui peut causer toutes sortes de problèmes de santé. Or, cette soupe est au menu de certains enfants d'Edmonton tous les étés depuis qu'ils sont nés.
Pendant ce temps, alors que l'Alberta brûlait et que des milliers de personnes innocentes fuyaient leur domicile, Jason Kenney, premier ministre de la province, abrogeait la taxe sur le carbone. « Nous avons toujours eu des feux [...] », a-t-il dit. Selon lui, les changements climatiques n'avaient rien à voir avec ce qui se passait dans notre province.
Pour résumer, le même jour où la fumée provenant des feux de forêt était si épaisse que les conducteurs ne pouvaient pas voir la voiture qui les précédait sur la route, que les gens ne pouvaient pas voir de l'autre côté de la rue et que les lampadaires se sont allumés au milieu de la journée à Edmonton à cause de la fumée, le premier ministre de la province a dit, « Nous avons toujours eu des feux [...] »
Je me demande si Néron a dit la même chose alors que Rome brûlait. C'est une bonne question. Les Albertains et les Canadiens en général aimeraient peut-être connaître la réponse.
C'est tout simplement faux de dire qu'il y a toujours eu des feux en Alberta. Nous avons eu des feux auparavant, mais moins intenses, moins fréquents et moins ravageurs que ceux des cinq dernières années. Selon les statistiques, la température annuelle a déjà augmenté de 2,4 degrés Celcius à Edmonton au cours des 100 dernières années, et c'est sans parler du fait que les phénomènes météorologiques violents en été entraînent des dommages plus importants qu'ils ne le faisaient depuis des décennies en Alberta. En 2017, 61 % de tous les dommages assurés au Canada sont survenus en Alberta, représentant plus de 5 milliards de dollars en prestations d'assurance versées entre 2010 et 2017, et ce ne sont là que les dommages causés par le vent, la grêle et les inondations. Les choses ne vont pas s'améliorer toutes seules.
Nous ne pouvons plus nous permettre de rester dans l'ignorance la plus totale. Il est temps que les politiciens conservateurs, comme le premier ministre Kenney et le ici, comprennent, acceptent et reconnaissent que les changements climatiques ont des effets dévastateurs et qu'ils cessent de pratiquer la politique de l'autruche au lieu de protéger les Canadiens.
Il n'y a pas de quoi rire, comme le font les gens à l'extérieur de cette enceinte en ce moment. Le problème des changements climatiques est grave. Il a un effet réel sur nos vies et notre économie.
Il est temps que les gouvernements conservateurs et l'opposition prétendument conservatrice cessent de jouer avec la vie des Canadiens au nom de la petite politique et de principes idéologiques vieux de plusieurs décennies.
Sous l'ancien gouvernement conservateur, le Canada a remporté le prix Fossile colossal cinq années de suite. Qu'est-ce que ce prix? Il est décerné au pays qui a causé le plus de dommages au climat au cours d'une année donnée. En 2013, en raison de l'inaction continue du gouvernement Harper face aux changements climatiques, le Canada a eu le grand déshonneur de recevoir le prix d'excellence pour l'ensemble de ses réalisations. Les conservateurs ont reçu cinq prix dinosaures d'affilée. Je n'ai pas besoin du pays pour obtenir des prix dinosaures. Tout ce que j'ai à faire pour voir les dinosaures des changements climatiques, c'est regarder de l'autre côté de l'allée. Les conservateurs pensent en quelque sorte que les changements climatiques vont disparaître s'ils se mettent la tête dans le sable. Ce n'est pas le cas.
Pendant que l'inaction se poursuit de l'autre côté, alors que nous avons attendu plus de 400 jours pour obtenir un plan conservateur, nous passons à l'action. Le gouvernement libéral continuera de faire ce qu'il faut pour assurer la croissance de l'économie, la protection de l'environnement et l'utilisation de nos ressources énergétiques à bon escient au Canada et dans le monde.
Nous savons que les coûts liés aux activités de secours, de rétablissement et de reconstruction continuent d'augmenter d'une année à l'autre à cause des effets dévastateurs des changements climatiques. Nous savons aussi que les changements climatiques à l'échelle de la planète constituent une très grande partie de notre nouvelle réalité. D'ici 2020, les changements climatiques pourraient coûter 5 milliards de dollars par année à l'économie canadienne. D'ici 2050, on estime que ce chiffre pourrait atteindre environ 43 milliards de dollars par année.
Heureusement, le gouvernement dispose d'un système solide pour soutenir les collectivités déjà touchées. Les situations d'urgence se produisent à l'échelle locale. Lorsque les besoins dépassent la capacité locale, le gouvernement fédéral assume ses responsabilités.
J'ai été témoin de cela lors des incendies survenus à Fort McMurray. J'ai travaillé en très étroite collaboration avec le dans ce dossier. Le centre d'intervention provincial-fédéral est d'ailleurs situé dans ma circonscription, Edmonton-Centre. Je m'émerveille devant le travail des gouvernements fédéral et provincial, du ministère de la Défense nationale et de la GRC, ainsi que de partenaires comme la Croix-Rouge canadienne, lorsque vient le temps de soutenir les Canadiens dans le besoin.
Comme on le constate de plus en plus souvent, les provinces ont besoin de l'aide du gouvernement fédéral en cas de catastrophe, notamment pour pouvoir assumer les coûts. La priorité du gouvernement fédéral est de veiller à ce que les Canadiens soient en sécurité et à ce qu'ils obtiennent tout le soutien nécessaire. Pour ce faire, il faut travailler en étroite collaboration avec les partenaires provinciaux et territoriaux afin de coordonner les efforts d'intervention en cas de catastrophe naturelle en veillant à ce que les provinces et les territoires disposent des ressources dont ils ont besoin.
Lors des inondations records de cette année, le gouvernement fédéral est intervenu immédiatement. Au nombre des mesures qu'il a prises, mentionnons le déploiement de membres des Forces armées canadiennes et le soutien à la coordination assuré par le Centre des opérations du gouvernement du Canada. De plus, le 3 mai dernier, nous avons annoncé l'octroi d'une subvention de 2,5 millions de dollars à la Croix-Rouge canadienne pour appuyer les efforts de rétablissement dans les collectivités touchées par les inondations.
[Français]
Il est très important que le gouvernement du Canada continue à agir avec ses partenaires provinciaux et territoriaux ainsi qu'avec les ONG et les organismes auprès desquels les Canadiens peuvent contribuer pour soigner des Canadiens.
[Traduction]
Le gouvernement fédéral appuie également les gouvernements provinciaux dans le cadre des Accords d'aide financière en cas de catastrophe, ou AAFCC, pour couvrir les coûts associés à la reconstruction et au rétablissement à long terme dans les collectivités touchées.
Ce qui est remarquable, c'est que l'intensification des catastrophes causées par les changements climatiques se manifeste de manière évidente dans les paiements récents versés par l'entremise de ce fonds. Depuis la création du programme des AAFCC, en 1970, plus de 5,1 milliards de dollars ont été versés aux provinces. Je connais bien cette période, puisqu'elle correspond à ma vie sur cette planète. Au cours des six dernières années, les versements aux provinces en application des AAFCC ont totalisé 2,8 milliards de dollars. C'est frappant. Cela signifie que le programme a versé plus d'argent dans les six dernières années qu'il ne l'a fait au cours des 40 années précédentes. L'imprévisibilité, la fréquence et la gravité croissantes des catastrophes n'ont fait qu'augmenter la responsabilité du gouvernement fédéral en vertu des AAFCC, la responsabilité impayée du fédéral étant estimée à environ 2,4 milliards de dollars.
Les AAFCC sont issus d'un engagement fédéral à fournir tôt de l'aide financière sous forme d'avance aux provinces. Après les récentes inondations, le a encouragé ses collègues à utiliser les dispositions novatrices sur la reconstruction dans le cadre des AAFCC. Toutefois, nous devrions toujours nous rappeler que c'est le contribuable qui paye. En principe, ce n'est pas le gouvernement fédéral qui a versé 2,8 milliards de dollars en seulement six ans en raison de l'inaction face aux changements climatiques; ce sont les familles canadiennes d'un océan à l'autre qui font les frais de l'inaction et de l'absence de plan du gouvernement précédent. Ce ne sont pas seulement des dizaines de milliers de personnes qui ont été touchées par des catastrophes naturelles, mais les contribuables canadiens de tout le pays.
Pour atténuer les dommages, l'aide fédérale ne se limite pas aux AAFCC. Dans le cadre du Programme national d'atténuation des catastrophes, ou PNAC, des fonds ont été fournis pour 363 projets d'atténuation des inondations un peu partout au Canada. J'ai été très heureux de voir, dans le budget de 2019, qu'un million de dollars étaient affectés à Diversification de l'économie de l'Ouest Canada pour l'expertise hydrique, la planification liée aux inondations, les mesures d'atténuation et l'utilisation des bassins hydrographiques afin d'atténuer les prochaines inondations. C'est maintenant dans le budget et ce sera coordonné par Diversification de l'économie de l'Ouest Canada. Le Programme national d'atténuation des catastrophes a contribué à faire face à l'augmentation des risques d'inondation et des coûts et sert de base aux investissements judicieux dans les mesures d'atténuation dans le but de réduire, voire d'annuler, les effets des inondations et des changements climatiques.
Le Fonds d'atténuation et d'adaptation en matière de catastrophes fournit également aux provinces et aux territoires du financement pour des projets d'infrastructure de grande envergure afin d'aider à réduire les répercussions des catastrophes futures. Il s'agit d'un fonds de 2 milliards de dollars sur 10 ans qui investit dans des projets provinciaux et communautaires. Il permettra d'obtenir une infrastructure publique plus résiliente et mieux à même de résister aux dommages causés par les cycles de tempêtes, d'inondations, de sécheresses et de feux de forêt qui s'aggravent.
Dans l'ensemble, nos engagements envers les Canadiens sont clairement énoncés dans la récente Stratégie de sécurité civile pour le Canada intitulée « Vers un 2030 marqué par la résilience ». Cette stratégie, qui a été publiée en janvier dernier, est le point culminant de plus de deux ans de travail. Elle témoigne d'un engagement ferme entre les partenaires et intervenants fédéraux, provinciaux et territoriaux. Elle appuie une méthode de gestion des urgences qui s'applique à l'ensemble de la société, décrit les principaux domaines prioritaires pour bâtir une société canadienne plus résiliente d'ici 2030 et se conforme très étroitement au Cadre d'action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe de l'ONU.
Au bout du compte, cette stratégie fournit une feuille de route pour renforcer la capacité du Canada à mieux prévenir les catastrophes, à mieux s'y préparer, à mieux intervenir en cas de catastrophe et à mieux s'en remettre. Je souligne que toutes les provinces et tous les territoires, y compris l'Ontario, la Saskatchewan et l'Alberta, ont appuyé cette stratégie.
J'aimerais prendre un instant pour lire un paragraphe aux pages 1 et 2 de la Stratégie de sécurité civile pour le Canada que tous les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ont appuyé. On y lit ceci:
Les répercussions des changements climatiques se font déjà sentir partout au Canada et ont une incidence sur l’intensité et la fréquence d’aléas tels que les inondations, les feux de forêt, la sécheresse, la chaleur extrême, les tempêtes tropicales, la fonte du pergélisol, l’érosion côtière, et, dans le Nord canadien, les dommages causés aux routes de glace saisonnières. Ces aléas représentent des risques considérables pour les collectivités, la santé et le bien-être des personnes, l’économie et les milieux naturels.