:
Monsieur le Président, je vous remercie de votre judicieuse intervention. On parle justement de respect à la Chambre et d'écouter ses collègues.
Je reviens à l'important projet de loi . Comme je le disais, durant la campagne électorale, nous nous sommes engagés à aider la classe moyenne parce qu'elle est le moteur de notre économie. Lorsque nous avons consulté les Canadiens d'un océan à l'autre, ils nous ont demandé de les aider, d'aider leur famille et de faire croître l'économie.
Pour aider la classe moyenne, notre première mesure a effectivement été de réduire son impôt, parce que nous pensons fortement que c'est comme cela que nous pouvons favoriser l'économie du pays. C'est la première chose que nous avons faite, car les Canadiens nous ont dit qu'ils voulaient avoir plus d'argent dans leurs poches pour aider leur famille et pour faire croître l'économie.
La deuxième mesure que nous mettons en place — c'est une mesure phare du dernier budget —, est l'Allocation canadienne aux enfants. La Chambre comprendra qu'il s'agit probablement de la mesure sociale la plus importante depuis l'universalité des soins de santé au Canada. Cette mesure va permettre d'aider neuf familles sur dix au pays, qui va permettre d'avoir des allocations plus simples et non imposables. Cela va vraiment aider les familles qui ont besoin d'un peu plus d'argent. Par exemple, cela va permettre aux familles d'envoyer leurs enfants au camp cet été et d'acheter des vêtements pour la rentrée scolaire. C'est exactement le genre de mesure que souhaitaient les Canadiens.
La deuxième chose que les gens nous ont demandée était de faire croître l'économie. Dans le dernier budget, d'ailleurs, on a pu voir des mesures importantes pour l'infrastructure. Nous nous sommes engagés à investir 11,9 milliards de dollars en infrastructure. Quand nous nous sommes promenés d'un bout à l'autre du pays, les gens nous disaient que le transport public était une composante importante de ce que nous devions faire. En effet, on comprendra que, dans notre société, pouvoir faire déplacer les biens et les personnes est essentiel pour l'activité économique. Non seulement le fait que les gens ne puissent pas circuler librement engendre-t-il un coût supplémentaire, mais cela a aussi une incidence économique importante. Nous avons donc fait un investissement historique: 3,4 milliards de dollars vont être investis dans le transport public.
Parlons maintenant de l'importante question des eaux et des eaux usées. Nous faisons également des investissements dans ce domaine, et ils sont de l'ordre de 5 milliards de dollars. Ces investissements vont nous permettre de refaire les systèmes d'eaux usées ou d'investir dans les infrastructures qui vont nous permettre de prendre en charge ou de travailler avec les provinces et les territoires afin d'améliorer les systèmes de traitement des eaux usées au pays.
Il y a des cas très flagrants. Nous savons que, encore aujourd'hui, des communautés qui font des rejets sans traitement primaire de l'eau. Nous savons à quel point cela peut être néfaste pour l'environnement. Le cas de Montréal, avec le maire Coderre, était assez clair. Nous avons constaté l'impact que cela pouvait avoir, et c'est pourquoi nous avons décidé de faire un investissement historique dans ce domaine.
Je vais parler des infrastructures sociales. Des investissements historiques se font dans tout ce qu'on appelle le logement abordable pour les Canadiens et les Canadiennes. Ce sont de tels investissements qui vont nous permettre d'aller de l'avant, tout comme nos investissements historiques en innovation vont permettre d'atteindre la croissance économique au pays que les Canadiens et les Canadiennes attendent.
Pour ce qui est du projet de loi , je peux dire que les gens ont plus d'argent dans leurs poches depuis janvier 2016 et qu'ils ont compris à quel point c'était important. Les conservateurs nous disent souvent que, de leur point de vue, des promesses ont été brisées, mais je peux affirmer qu'investir dans la classe moyenne et réduire son impôt était ce qu'il fallait faire. C'est ce que les Canadiens voulaient vraiment.
J'ai le privilège d'être ici aujourd'hui et de participer à cet important débat sur le projet de loi à l'étape de la troisième lecture en vue d'offrir un allégement très attendu par la classe moyenne du Canada.
Depuis le 1er janvier dernier, pas moins de 9 millions de Canadiens bénéficient de cet allégement fiscal. Il faut vraiment comprendre que 9 millions de Canadiens et Canadiennes bénéficient de cet allégement fiscal depuis le 1er janvier dernier.
Le Parti libéral du Canada a pris cet engagement pendant la campagne électorale. Depuis le 1er janvier, les gens bénéficient de cette réduction d'impôt qui nous permettra d'investir dans l'économie. Les Canadiens d'un bout à l'autre du pays demandaient au gouvernement de faire des investissements et d'aider leur famille. C'est ce qu'on entend de plus en plus, et c'est exactement ce que cette mesure très importante nous permettra de faire. Le gouvernement a été élu sur la base d'un plan visant à faire croître l'économie, et ces changements constituent une première étape importante.
Personnellement, j'ai fait carrière dans le monde des affaires et du droit. Alors, je trouvais cet investissement important, car c'est exactement le genre d'investissement qui fait croître l'économie: mettre plus d'argent dans les poches des Canadiens et des Canadiennes.
Le projet de loi en question modifie la Loi de l'impôt sur le revenu en vue de réduire le deuxième taux d'imposition du revenu d'un particulier de 22 % à 20,5 % et d'introduire un nouveau taux d'imposition marginal de 33 % sur la partie du revenu imposable d'un particulier qui excède 200 000 $.
Pendant notre campagne, nous avons clairement annoncé notre intention de favoriser la classe moyenne. C'était l'élément principal de notre campagne. Toutefois, nous nous attendions également à ce que les gens ayant les revenus les plus élevés en fassent plus. S'aider les uns les autres fait partie de l'esprit canadien et de notre identité. C'était dans le cadre de cette promesse que nous avions annoncé notre intention aux Canadiens. Aujourd'hui, je suis content de prendre la parole à la Chambre pour souligner la réalisation de cette promesse par l'entremise du projet de loi .
Par ailleurs, ce projet de loi vise à modifier d'autres dispositions de la loi pour tenir compte du nouveau taux de 33 %. Il comprend un nombre de mesures assez techniques. Évidemment, quand on change le taux marginal d'imposition le plus élevé au Canada, cela requiert plusieurs changements à la Loi de l'impôt sur le revenu. Plusieurs dispositions de la Loi de l'impôt sur le revenu sont basées sur le taux marginal d'imposition, qui passera maintenant à 33 %.
En outre, il modifie cette loi en vue de ramener, à compter du 1er janvier 2016, le plafond de cotisation annuel à un compte d'épargne libre d'impôt de 10 000 $ à son niveau antérieur, y compris l'indexation, soit à 5 500 $ pour l'année 2016. Nous avons proposé de réduire ce montant car nous avons constaté que seulement 6,7 % des Canadiens avaient bénéficié du maximum cumulatif qu'ils pouvaient mettre dans ces comptes d'épargne libre d'impôt.
D'ailleurs, nous avons toujours dit aux Canadiens que notre gouvernement se baserait sur la science et sur les faits. Cette mesure s'annonçait favorable en ce qui a trait aux politiques publiques, puisque, sous sa forme précédente, elle ne favorisait qu'un petit groupe de Canadiens.
Nous nous sommes fait élire pour prendre des mesures qui allaient favoriser notre économie, la classe moyenne et ceux qui travaillent fort pour en faire partie. En décembre, à la première occasion, le a instauré une baisse d'impôt qui mettra plus d'argent directement dans les poches de la classe moyenne. Je pense que les Canadiens et les Canadiennes le comprennent bien. Le 19 octobre, les gens ont fait un choix judicieux. Les gens voulaient un gouvernement qui travaille pour eux, pour la classe moyenne, pour ceux qui travaillent fort pour en faire partie et pour les familles canadiennes.
Comme je l'ai déjà dit, environ 9 millions de Canadiens et de Canadiennes bénéficieront de cette mesure fort importante pour l'équité et la justice dans notre pays. La classe moyenne a attendu trop longtemps pour une amélioration. Malgré la situation économique difficile, nous l'avons aidée. Nous avons fait une promesse, et je peux dire aujourd'hui qu'il s'agit d'une promesse tenue. L'impôt a été réduit.
Après le dépôt de ce projet de loi, notre gouvernement a déposé le budget de 2016, qui constitue un pas essentiel pour assurer la croissance économique et revitaliser l'économie canadienne. Le Canada s'est édifié dans l'optimisme, souvent en face à des défis qui semblaient insurmontables. Toutefois, la promesse d'une vie meilleure a été mise à mal au cours des 10 dernières années.
La confiance de nombreux Canadiens de la classe moyenne par rapport à l'économie a été ébranlée, et nous voulions la rétablir. Pour une fois, les Canadiens et Canadiennes ont un gouvernement qui prend fait et cause pour eux en prenant des mesures qui vont favoriser le développement économique, tout en tenant compte des plus vulnérables de notre société, des gens de la classe moyenne et de ceux qui veulent en faire partie.
Comme je le disais, le Canada s'est édifié dans l'optimisme, souvent face à des défis qui semblaient insurmontables. Même si notre économie est toujours en croissance, les Canadiens de la classe moyenne rencontrent des difficultés.
Depuis mon élection, une des choses les plus édifiantes que j'ai eu le privilège de faire, c'est d'aller à la rencontre de ces Canadiens et Canadiennes, de Moncton à Yellowknife. Je suis allé dans des petits villages et dans des assemblées de cuisine, où les gens nous ont expliqué leurs difficultés économiques et les façons dont nous pouvions les aider.
Pour une fois, nous avons consulté des gens qui n'avaient jamais été consultés dans l'histoire. C'était la première fois qu'ils s'exprimaient sur le budget fédéral et qu'ils faisaient part aux gens du ministère des Finances et au ministre des Finances, évidemment, ou à moi-même, de leur désir de voir l'économie canadienne croître et de la nécessité d'une croissance inclusive.
Trop longtemps, les gens de la classe moyenne, les familles et nos jeunes ont été exclus de cette croissance. Nous devions rétablir de telles mesures pour qu'elles profitent aux familles et aux gens de la classe moyenne.
Les Canadiens sont nombreux à travailler plus fort et plus longtemps, alors que le coût de la vie continue d'augmenter. D'ailleurs, je me rappelle d'avoir rencontré une famille à Québec qui nous demandait de l'aider parce qu'elle n'arrivait plus à joindre les deux bouts. Les gens nous disaient qu'ils avaient besoin d'un gouvernement à leur écoute, et c'est justement ce que nous avons fait.
Les familles de la classe moyenne n'ont tout simplement pas l'impression que leur sort s'est amélioré au cours des 10 dernières années, et les faits leur donnent raison. C'est pourquoi nous avons agi de façon déterminée, dès le 1er janvier, pour remettre l'argent dans les poches des gens de la classe moyenne. Le moment est venu d'envisager de nouveau l'avenir avec l'espoir et l'optimisme qui habitaient les générations qui nous ont précédés.
Vous avez souvent dit, monsieur le Président, avec vos sages paroles, que le privilège d'être député à la Chambre résidait dans le fait de comprendre la grande institution dont nous faisons partie et de toujours se rappeler les gens qui nous ont envoyés à Ottawa pour travailler pour eux. C'est justement ce que nous avons fait, quand nous les avons écoutés et que nous avons agi dans ce domaine-là.
Nous devons épouser l'esprit des premiers fondateurs et nous appuyer sur cet héritage en ouvrant d'aussi vastes possibilités d'avancement et de mobilité que celles qui existaient par le passé. Nous devons le faire d'une manière qui permet au Canada de réaliser l'énorme potentiel de croissance pouvant découler du virage vers une économie à faible émission de carbone, où les technologies propres et la croissance économique vont de pair. Nous possédons déjà les clés de cet avenir.
Cette semaine, le avait sa première rencontre avec le Conseil consultatif en matière de croissance économique, qui est composé d'éminents experts de partout dans le monde. Ce comité mixte va s'affairer à proposer des mesures visant à favoriser une croissance inclusive à long terme au pays.
J'ai eu la chance, le matin, de participer à cette rencontre fort intéressante présidée par M. Dominic Barton, de McKinsey. D'ailleurs, il s'agit du premier comité paritaire. Cela me faisait donc plaisir que nous ayons un comité consultatif composé d'autant de femmes que d'hommes de tous les secteurs de l'économie, qui nous parlaient de croissance et d'innovation.
Imaginons le Canada de demain et constatons nos forces, mais tenons également compte des défis démographiques du pays et du fait que l'économie canadienne représente 2 % de l'économie mondiale. Nous devrons nous inspirer des meilleures pratiques employées ailleurs dans le monde afin de comprendre comment favoriser notre économie.
Nous allons faire ce que nous avons dit. Comme nous l'avons dit en parlant du conseil consultatif, nous possédons déjà les clés de l'avenir. Au Canada, il y a des défis, oui, mais il y a également de grandes perspectives et une population très éduquée.
Le pays possède des ressources naturelles extrêmement vastes. C'est un pays où on peut assurer la stabilité, la prévisibilité et les règles de droit. C'est ce genre d'éléments qui attireront des investissements dans notre pays.
Comme je le disais, la population canadienne est l'une des plus instruites dans le monde. Elle figure au premier rang des pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques, l'OCDE. Plus de la moitié des adultes canadiens possèdent un diplôme d'études postsecondaires et nous savons, de tous les côtés de la Chambre, que l'éducation est la base. Il n'y a pas de société qui a connu un développement économique fort dans son histoire, si elle n'avait pas l'éducation comme priorité. C'est justement ce que nous faisons, parce que les gens du Canada ont une des diplomations les plus importantes au niveau postsecondaire.
Nous sommes réputés, de par le monde, pour nos recherches et nos découvertes scientifiques. Nous sommes souvent à la fine pointe des technologies propres qui sont en train de s'imposer sur la scène internationale.
C'est important justement parce que le Canada fait beaucoup d'investissements en recherche-développement. Or là où nous nous sommes rendu compte que nous devions en faire plus, c'est dans la commercialisation. Il faut passer de la recherche-développement à un produit. Une fois que nous avons un produit, cela nous prend un client, et une fois que nous avons un client, nous espérons pouvoir faire des exportations. C'est ainsi que nous arriverons à créer de la croissance économique chez nous.
Nous avons des ressources naturelles abondantes qui sont uniquement surpassées par l'ingéniosité et la diversité de notre population. C'est important aussi. Je dis souvent que la plus grande ressource que nous avons, c'est le capital humain. Nous savons, et mes collègues des deux côtés de la Chambre seraient d'accord, que le plus grand capital que nous avons au Canada, c'est le capital humain. Ce sont des hommes et des femmes qui ont réussi à faire des choses extraordinaires et qui ont fait avancer l'humanité.
Je pense par exemple à mon collègue, le . Il a fait des choses extraordinaires pour ce pays. Il est allé dans l'espace. Il a fait découvrir à une génération de jeunes Canadiens, comme moi et d'autres, comment on pouvait rêver grand et réaliser ses rêves dans l'excellence. S'il y a un homme qui incarne l'excellence chez nous, c'est bien le ministre des Transports, parce que non seulement il a permis aux jeunes Canadiens cet éveil-là vers l'espace, mais maintenant il sert son pays de façon distinguée comme député au Parlement, comme tous mes collègues.
Nous comprenons bien que le ratio de la dette sur le PIB étant l'un des plus faible du G7, cela nous permet justement de faire ces investissements judicieux pour la classe moyenne. Le a été applaudi par le Financial Times, par le Wall Street Journal, par Mme Lagarde, du Fonds monétaire international et par les gens de l'OCDE. Ils ont dit que ce que le Canada est en train de faire, c'est de bâtir l'avenir sur des fondations solides.
Je prendrai les dernières secondes qui me restent pour dire à quel point je suis fier d'avoir pu participer, avec mes collègues des deux côtés de la Chambre, à écouter les Canadiens. Nous avons élaboré un budget, non seulement qui fonctionne pour les Canadiens aujourd'hui, mais qui bâtit sur des bases solides pour s'assurer que le Canada que nous avons aujourd'hui continuera de prospérer pour les décennies à venir.
:
Monsieur le Président, au nom de ma formation politique, je suis heureux de prendre la parole dans le débat sur le projet de loi .
Comme nous l'avons vu tout à l'heure, le projet de loi contient les premières applications des mesures financières du nouveau gouvernement libéral. Nous reconnaissons que la population s'est prononcée le 19 octobre dernier. Nous sommes de vrais démocrates. Nous respectons le choix de la population et nous souhaitons que le gouvernement respecte la population.
Le premier respect que le gouvernement et que tout politicien doit avoir est le respect pour les engagements qui sont pris lors de la campagne électorale. Malheureusement, à cet égard, le moins que l'on puisse dire est que ce gouvernement s'est fait élire en disant une chose, mais qu'il fait exactement le contraire.
Le projet de loi est la première démonstration, si besoin était, de cette triste réalité. Je l'ai mentionné tout à l'heure lors de la question que j'ai posée au . Bien sûr, nous sommes tous des députés. Or celui-là a parlé à titre de secrétaire parlementaire, et je suis heureux de répéter publiquement ce que j'ai déjà dit: ce type devrait être au Cabinet et non simplement secrétaire parlementaire.
Ce que le député a dit tout à l'heure, c'est que les promesses électorales n'ont malheureusement pas pu être tenues. Sauf le respect que je dois au , il n'a pas répondu à la question. Le Parti libéral s'était engagé — c'est un point d'honneur car c'est une pierre d'assise de son programme — à apporter des changements à l'impôt pour, disait-il, que cela profite au plus grand nombre de Canadiens. Ces changements à l'impôt devaient se faire à coût nul. Or voilà que la réalité l'a rattrapé: ce gouvernement apporte des changements à l'impôt non pas à coût nul, mais de façon déficitaire.
Il s'agit d'un déficit de 1,7 milliard de dollars. Le directeur parlementaire du budget le dit aussi, celui-là même qu'a cité le il y a quelques minutes à peine, pour dire que « tout va très bien, madame la marquise ». Je présume que le gouvernement a un grand respect pour cette institution, mais cette institution affirme et confirme, noir sur blanc, que les changements à l'impôt apportés par le gouvernement dans le projet de loi engendrent un déficit de 1,7 milliard de dollars.
Tout à l'heure, j'entendais le député dire que les familles sont contentes et que les gens sont heureux qu'on leur mette de l'argent dans les poches. Je crois bien que les gens sont contents, mais avons-nous les moyens de faire cela? Non. Quand on le fait, on doit le faire de façon réaliste, responsable et équilibrée. Souvenons-nous que notre gouvernement, sous l'égide du très honorable député de , avait proposé des mesures de réduction de taxes et d'impôt. Cela s'est fait à coût nul. Il s'agissait de 140 mesures en tout.
Souvenons-nous de la mesure la plus spectaculaire dès le premier mandat: nous avons abaissé la TPS de 7 % à 6 %, puis de 6 % à 5 %. Nous l'avions promis et nous l'avons fait. Dois-je rappeler aussi à la Chambre qu'en d'autres temps, l'ancien député prédécesseur du député de , le très honorable Jean Chrétien, avait fait la promesse électorale, en 1993, d'abolir la TPS? Il ne l'a jamais abolie, ce qui avait d'ailleurs provoqué une élection partielle pour remplacer le ministre qui était parti.
C'est bien beau, les baisses d'impôt, c'est bien beau, les changements à l'impôt et c'est bien beau, les changements fiscaux, mais il faut les apporter de façon réaliste et responsable, ce qui n'est pas le cas dans le projet de loi .
Ce n'est pas la seule fois que ce gouvernement s'est distingué en disant une chose et en faisant le contraire pour ce qui est des engagements financiers. Les changements à l'impôt causent un déficit de 1,7 milliard de dollars, et dans le cas des changements à l'aide à la famille, c'est exactement la même chose. Le gouvernement libéral agit de la même façon. Il promet que ces changements se feront à coût nul, mais la réalité le rattrape.
Dans le cas de familles, représentées par l'honorable député de Québec et , mon collègue et voisin, ces changements devaient se faire à coût nul. Or ils causent un déficit de 1,4 milliard de dollars.
Dois-je rappeler à la Chambre que la pierre d'assise financière de ce gouvernement, de quelque gouvernement que ce soit du reste, est bel et bien le budget? Qu'avait dit le Parti libéral sur ce budget au cours de la campagne électorale? Il avait dit qu'il y aurait de tout petits déficits de 10 milliards de dollars pendant trois ans, et qu'ils seraient suivis du retour à l'équilibre budgétaire et que tout irait bien.
La réalité est que, cette année, il y aura un déficit de 24,9 milliards de dollars. C'est la réalité de cette administration: elle dit une chose et elle fait le contraire. Elle promet l'équilibre budgétaire et elle se met dans le trou. Elle dit qu'on va avoir des petits déficits et elle fait des gros déficits. Comment peut-on lui faire confiance? Comment peut-on lui reconnaître de la crédibilité?
Comment ne pas nuire autant au cynisme de la population face à la classe politique, alors que le gouvernement se distingue de façon malheureusement aussi éclatante en promettant une chose et en faisant le contraire?
J'en appelle au gros bon sens du gouvernement, et je l'invite à rajuster le tir et à arrêter de vivre au-dessus de ses moyens. Un déficit, c'est une facture que l'on envoie à nos enfants et à nos petits-enfants. Certains diront que c'est bon pour la famille et pour les enfants. Si je comprends bien, on envoie la facture à la famille et aux enfants. Ce n'est pas une façon de faire responsable.
Certains collègues de l'autre côté de la Chambre diront que lorsque les conservateurs étaient au pouvoir, ils ont accumulé des déficits. Quand nous étions au pouvoir, quand le très honorable député de dirigeait le Canada, le pays était confronté à la pire crise économique mondiale depuis la Grande Dépression des années 1930. Malgré cette terrible situation, parce que nous étions au pouvoir, parce que les conservateurs ont dirigé l'État avec sérieux et rigueur, nous avons la triple couronne du G7. Nous sommes les meilleurs au monde en ce qui a trait aux trois aspects fondamentaux de l'économie. Nous aimons nous comparer aux meilleurs du monde, car c'est ainsi que nous devenons bons. Au G7, nous avons eu la triple couronne, sous la gestion rigoureuse de l'ancien gouvernement dirigé par le très honorable député de . D'abord, meilleur ratio de la dette sur PIB, meilleure création d'emplois et meilleure reprise économique. C'est ça, la signature de notre gouvernement.
J'insiste sur le meilleur ratio de la dette sur PIB. On entend souvent les actuels détenteurs du pouvoir affirmer qu'ils ont le meilleur ratio de la dette sur PIB, et que c'est ce qui leur permet de faire des déficits. C'est grâce aux conservateurs si le Canada a le meilleur ratio de la dette sur PIB. Si on avait géré l'État, en période de crise, comme les libéraux le gèrent actuellement, on ne serait pas les meilleurs. Au contraire, on serait les pires. Ils appliquent de mauvaises décisions.
Je tiens à rappeler à la population canadienne que nous avons laissé la maison en ordre. Oui, la triple couronne du G7. Oui, le meilleur ratio de la dette sur PIB. Et oui au surplus. Ce n'est pas nous qui le disons. Lorsque le gouvernement actuel a pris le pouvoir, au mois de novembre, quel était le bilan financier? Il était de 1 milliard de dollars. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est le ministère des Finances.
J'ai sorti un document de mon pupitre, mais je ne peux pas l'exhiber. Pourquoi? Parce que c'est essentiel de le rappeler. Si je le garde ici, à bon escient, c'est parce que c'est fondamental dans notre action politique. Nous sommes ici pour voter des lois et des budgets, mais encore faut-il avoir les informations justes.
Voilà que le ministère des Finances, dans La revue financière, une publication de ce ministère, a indiqué un excédent budgétaire de 1 milliard de dollars dans les faits saillants d'avril à novembre 2015. C'est la signature du gouvernement conservateur. C'est dans cette situation qu'on a laissé l'État. Malheureusement, le gouvernement actuel vit au-dessus de ses moyens.
J'aimerais dire un dernier mot au sujet du fameux document que je ne peux pas exhiber. Je pense qu'on a demandé une bonne cinquantaine de fois le dépôt du document officiel. Malheureusement, le gouvernement refuse systématiquement le simple dépôt d'un document qui confirme notre saine et bonne gestion.
Selon nous, la meilleure chose pour l'économie canadienne, c'est évidemment la création de richesse et la création d'emplois. Or la création de richesse et la création d'emplois, ce n'est pas le gouvernement qui les crée, ce sont nos entreprises privées, nos entrepreneurs, nos hommes et nos femmes qui, par leur génie, leur enthousiasme, leur détermination et leur leadership dans la communauté, créent des emplois et de la richesse. Le gouvernement doit être là pour les épauler.
C'est avec grande tristesse que nos entrepreneurs ont constaté qu'il n'y avait strictement rien dans le budget pour les aider. C'est notre vision.
Les conservateurs estiment que pour permettre à nos entreprises de connaître encore plus d'expansion, il faut ouvrir les marchés. J'ai le grand privilège de siéger à côté de mon honorable collègue de la région de Vancouver, qui a été ministre du Commerce international. C'est lui qui, pendant quatre ans, a assumé avec honneur, dignité et succès les négociations du Partenariat transpacifique qui permet au Canada et aux entrepreneurs canadiens d'avoir accès à un marché de 800 millions de personnes. C'est fantastique.
Nous demandons au gouvernement qu'il nous assure que ce traité sera bel et bien ratifié et que les garanties offertes à nos travailleurs partout au Canada seront respectées, particulièrement concernant la fameuse question de la gestion de l'offre.
Dans le projet de loi , on voit que, malheureusement, c'est une vision qui n'est pas la bonne, à notre point de vue. C'est là que se trouve le coeur de l'action politique. Quelle vision avons-nous pour l'avenir du Canada? Chez nous, les conservateurs, c'est clair. Il faut dire que chez les libéraux aussi c'est clair. Nous estimons que ce n'est pas la bonne.
Nous pensons qu'il faut vivre selon nos moyens, qu'il ne faut pas faire de déficit en situation de prospérité, comme d'ailleurs l'avait dit le très honorable Paul Martin, ancien premier ministre du Canada, mais surtout ancien ministre des Finances sous l'égide du gouvernement Chrétien. Sa mémoire a d'ailleurs été honorée, pas dans le sens mortuaire du terme, mais pour son importance historique dans notre nation, dans notre pays, alors qu'on a dévoilé la toile de son portrait il y a quelques jours à peine.
Paul Martin disait que, justement, c'est en temps de prospérité qu'il faut éliminer tout déficit et, surtout, payer la dette. C'était une vision que nous partageons et qui, malheureusement, semble s'être émoussée avec le temps au Parti libéral. Pour nous, c'est clair: on ne fait pas de déficit quand la situation est prospère. Le gouvernement libéral a une vision tout à fait différente.
[Traduction]
C'est très clair. Le projet de loi confirme que le gouvernement actuel n'a pas tout à fait la même vision, perspective, attitude ou approche que celles que nous avions pendant les 10 années où nous étions au pouvoir. Soyons clairs, au cours des 10 dernières années, l'ancien premier ministre a géré les finances publiques de façon très rigoureuse, mais il a surtout laissé la maison en ordre. Il y avait un excédent de 1 milliard de dollars à la fin de notre mandat. Le Canada affichait également le meilleur bilan du G7 dans trois domaines, soit le ratio de la dette par rapport au PIB, la création d'emplois et la relance économique après la crise. Voilà le bilan des conservateurs. Voilà comment nous avons laissé la maison. C'est une maison bien en ordre que l'ancien gouvernement conservateur a laissée.
Or, nous sommes maintenant en présence d'un gouvernement trop dépensier qui fait fi de l'importance de vivre en fonction de ce qu'on a plutôt que de ce qu'on veut. Lorsque nous créons de tels déficits, nous refilons la facture à nos enfants, à nos petits-enfants et même à ceux qui ne sont pas encore nés. Ils vont devoir payer pour toutes les mauvaises décisions que le gouvernement actuel a prises pour l'avenir de notre pays.
Il n'est pas trop tard. Le gouvernement ouvrira peut-être les yeux et apportera des changements. Il n'est pas trop tard. Le projet de loi n'a pas encore été adopté. Je peux rêver. Je suis un rêveur, pas toujours, mais j'aime rêver.
Nous ne sommes pas du tout d'accord avec cette attitude. Chaque parti veut donner de l'argent aux Canadiens. Nous l'avons fait 140 fois lorsque nous étions au pouvoir. Nous avons par exemple réduit la dette, les taxes et les impôts. C'est ce que nous avons fait 140 fois lorsque nous étions au pouvoir, mais nous l'avons fait de façon très responsable, ce qui n'est pas le cas en ce qui concerne ce projet de loi.
J'espère que la Chambre rejettera le projet de loi .
:
Monsieur le Président, en tant que porte-parole du NPD en matière de finances, il me fait plaisir de me lever à l'étape de la troisième lecture de ce projet de loi, qui a été longuement débattu à la Chambre.
D'entrée de jeu, j'aimerais spécifier que nous avons, lors du débat et des discussions en comité, tendu la main au gouvernement pour faire en sorte que la réduction d'impôt promise dans ce projet de loi vise réellement la classe moyenne.
La classe moyenne, comme je l'ai spécifié dans ma question, n'est pas très bien définie. Le ministère des Finances refuse de la définir. Dépendamment des groupes, on a des définitions assez différentes. D'un autre côté, nous pouvons nous entendre pour dire que, lorsque 50 % des gens gagnent plus que nous et 50 % des gens gagnent moins que nous, on se trouve dans la classe moyenne. Je pense que cela tient du gros bon sens.
Ces gens, qui gagnent environ 31 000 $ ou 32 000 $ par année, ne reçoivent pas un cent de la réduction d'impôt présumément pour la classe moyenne promise dans ce projet de loi. Je trouve cela extrêmement problématique. Je l'ai mentionné dans ma question, mais il vaut la peine de le répéter: en tant que parlementaires, secrétaires parlementaires ou même whip en chef du gouvernement, nous allons profiter au maximum de cette réduction d'impôt. Or nous ne faisons nullement partie de la classe moyenne. Pourtant, nous aurons une réduction maximale de près de 700 $ grâce à cette réduction d'impôt promise.
L'individu qui gagne 30 000 $, 35 000 $, 40 000 $ ou même 45 000 $ par année ne tirera pas un cent de la réduction d'impôt prévue dans ce projet de loi. Alors, lorsque le gouvernement dit que ce projet de loi vise à aider la classe moyenne et que les promesses ont été faites pendant la campagne électorale, ce n'est pas tout à fait exact. Oui, cela se trouvait dans leur plateforme économique, mais on sait très bien que les gens consultent rarement les plateformes économiques sur les sites Web pour prendre leur décision. Ils vont se fier sur ce qui est dit dans les médias, à la télévision, dans les bulletins de nouvelles et parfois dans les journaux. Or ce que ces gens entendaient de la part du député de , qui était chef du Parti libéral à l'époque, ce n'était pas qu'il y aurait une réduction d'impôt pour ceux et celles qui gagnent plus de 45 000 $ par année, mais plutôt qu'il y aurait une réduction d'impôt pour la classe moyenne.
Ainsi, ceux et celles qui gagnent moins de 45 000 $ par année et qui considèrent qu'ils font partie de la classe moyenne, à juste titre, se sentent floués. Je suis persuadé que, lors des consultations menées partout au pays par le et le , ceux-ci ont reçu des commentaires à cet égard de la part de gens qui n'étaient pas admissibles à cette réduction. Nous avons pu le constater dès le début de l'année, puisque la réduction d'impôt a été appliquée à compter du 1er janvier et était donc visible sur le talon de chèque des salariés de ce pays.
Alors, si le projet de loi lui-même ne touchait pas vraiment l'ensemble des citoyens de la classe moyenne, que pouvait-on faire? C'est là que nous avons tendu la main au gouvernement libéral en comité. Nous lui avons proposé une mesure à coût similaire qui toucherait beaucoup plus de citoyens et de citoyennes. Au lieu de modifier le palier d'imposition à partir de 45 000 $, ce qui correspond plutôt à une classe moyenne supérieure, nous lui proposions de réduire le premier palier d'imposition, celui à partir duquel tout le monde est imposé.
Ainsi, au lieu de réduire de 22 % à 20,5 % le deuxième palier d'imposition, nous proposions de réduire de 15 % à 14 % le premier palier d'imposition. Cela aurait un effet marqué, puisque la même personne qui voit la moitié de la population gagner plus qu'elle et l'autre moitié gagner moins qu'elle aurait bénéficié d'une réduction d'impôt de 200 $, alors qu'elle ne reçoit rien présentement. Ainsi, une personne qui gagne 210 000 $ par année, qui tire toujours environ 200 $ de la réduction proposée, aurait payé 70 $ de plus au lieu de profiter de la réduction.
Alors, il faut faire attention avec les slogans. Il n'y a aucun doute dans mon esprit, après tous les débats, que la volonté d'aider la classe moyenne constamment claironnée par le gouvernement se rapproche beaucoup plus d'un slogan que de la réalité.
Si on voulait réellement aider la classe moyenne, on aurait accepté la proposition, la branche d'olivier que nous tendions aux libéraux, pour faire en sorte que tout le monde puisse en bénéficier.
Cette proposition a été rejetée au Comité permanent des finances, à mon grand regret. C'est regrettable, parce que je pense qu'elle aurait pu faire l'objet de débat et probablement de consensus. L'intention du gouvernement dans ce qui était mentionné durant la campagne électorale — l'esprit de la promesse — aurait été respectée. La classe moyenne aurait effectivement touché, dans son ensemble, une réduction d'impôt. Ce n'est pas le cas présentement. Je regrette que le gouvernement tente encore de faire croire le contraire.
Comme parlementaire, j'avouerai que je n'ai pas besoin d'une réduction d'impôt. Je tiens à payer ma juste part. Je suis dans une situation que je considère privilégiée. Pourquoi insiste-t-on pour que l'ensemble de mes collègues et moi bénéficiions de la réduction maximale? C'est un élément extrêmement problématique du projet de loi, lequel au bout du compte ne compte que 10 articles.
Nous ne sommes pas fondamentalement opposés à la mesure visant la création d'un palier supplémentaire à 33 % pour les revenus de 200 000 $ et plus, ni à celle visant la réduction du plafond des cotisations au CELI de 10 000 $ à 5 500 $. Ce sont des mesures que nous avions privilégiées dès le départ, même avant la décision du Parti libéral de les inclure dans sa plateforme électorale. Je me souviens des débats que nous avons eus, ici à la Chambre, contre le rehaussement du plafond à 10 000 $, et les arguments tiennent encore aujourd'hui.
Le directeur parlementaire du budget a effectué une étude extrêmement importante et extrêmement précise sur le sujet. Encore une fois mon collègue de n'a pas répondu entièrement à la question, parce qu'il a encore tenté de faire croire que le CELI n'est qu'un véhicule d'épargne pour l'argent. Bien sûr, celui-ci est utilisé de cette manière. Après avoir payé leurs impôts, les gens déposent, dans un CELI, des sommes d'argent qui gagnent en importance, en raison des intérêts qui ne sont pas imposables. Cependant, avec la modification du plafond à 10 000 $, cela devient un véhicule d'évitement fiscal assez intéressant pour les gens qui ont les moyens de contribuer jusqu'au maximum de 10 000 $ proposé par les conservateurs.
Qu'est-ce que cela a comme conséquence? Cela a pour effet que ce n'est pas uniquement de l'argent qui sera déposé dans ces véhicules. Ce sera également des actions, des obligations et d'autres outils qui, bien souvent, seraient soumis à l'impôt sur les gains en capital. Tout ce qui aurait fructifié au moyen de ces véhicules financiers serait déductible d'impôt. On se trouve dans une situation où on part d'un véhicule d'épargne pour se retrouver avec un outil intéressant d'évitement fiscal qui permet aux plus riches, aux mieux nantis, de placer leur argent à l'abri de l'impôt. C'est la raison pour laquelle le directeur parlementaire du budget a qualifié cette mesure de potentiellement dangereuse pour le Trésor public.
Il a estimé que, d'ici à 20, 30 ou 40 ans, les revenus qui ne seront plus versés en impôt au gouvernement canadien, en raison de cette mesure, pourraient atteindre l'équivalent de 0,7 % du PIB. Ce niveau de 0,7 % du PIB est celui qu'on juge trop élevé à atteindre en ce qui a trait à nos engagements en matière d'aide internationale. Cependant, il semble que ce n'est pas trop élevé pour donner en grande partie aux mieux nantis qui l'utiliseraient pour cacher certains outils financiers à l'abri de l'impôt.
C'est la raison pour laquelle nous jugeons que le plafond de 5 500 $, qui n'est atteint en fait que par 17 % de ceux qui cotisent à un CELI ou par 7 % de la population canadienne dans son ensemble, est tout à fait approprié. Nous sommes donc d'accord avec cette mesure.
Nous ne sommes pas opposés à la création d'un autre palier d'imposition, ce qui explique pourquoi nous avions voté en faveur de la motion des voies et moyens qui ne pouvait pas être débattue ni amendée. L'impact financier est extrêmement important.
Toutefois, nous nous trouvons maintenant dans une situation où nous avons un autre élément à prendre en considération, c'est-à-dire la question de la pseudo-diminution d'impôt pour la classe moyenne. Nous nous retrouvons dans une situation où cet élément-là pouvait être amendé.
C'est le chemin que nous avons choisi. Nous avons voté en faveur du projet de loi en deuxième lecture, spécifiquement pour essayer de travailler en comité afin de faire comprendre l'importance de la mesure dans son intégrité pour la classe moyenne.
En consultant les transcriptions des réunions du Comité permanent des finances, on constate que, systématiquement et presque à chaque question que j'ai posée, je revenais à cette question. La plupart des réponses que je recevais étaient assez évasives sur les répercussions, ou encore, elles disaient que, au bout du compte, nous avions raison: nous allions atteindre beaucoup plus de citoyens et de contribuables et aider beaucoup plus de gens.
Selon les arguments du gouvernement, cela fait partie d'un ensemble de mesures qu'il faut prendre dans son intégrité. Nous avons un projet de loi qui n'est pas un ensemble de mesures. Il contient trois mesures spécifiques, dont l'une est hautement problématique.
Si on considérait l'ensemble des mesures proposées par le gouvernement, dont la prestation fiscale pour enfants qu'on retrouve dans le projet de loi de mise en oeuvre du budget, on verrait qu'encore beaucoup d'individus de la classe moyenne n'ont aucune réduction d'impôt ou aucune aide de la part de ce gouvernement.
Les célibataires sans enfant gagnant 40 000 $ par année — je dirais que c'est une portion assez importante de notre société —- ne recevront rien, ni de cette réduction d'impôt ni des autres mesures proposées par le gouvernement fédéral. Un couple d'aînés gagnant, avec un revenu de pension, de 30 000 $ à 35 000 $ n'aura rien, ni de cette réduction d'impôt ni des mesures proposées par le gouvernement dans le projet de loi de mise en oeuvre du budget.
Une grande partie de la population canadienne ne recevra rien, mais elle peut clairement et avec justesse se définir comme faisant partie de la classe moyenne. Je m'explique mal cela et le Parti libéral n'a fourni aucune explication, à part le fait que les gens l'auraient élu pour cela, pour avoir refusé la main que nous leur tendions afin d'aider le plus grand nombre possible de citoyens et de citoyennes de ce pays, afin d'aider l'ensemble de la classe moyenne et afin de ne pas aider ceux et celles qui gagnent jusqu'à 217 000 $ par année. En effet, ceux et celles qui gagnent entre 45 000 $ et 217 000 $ par année vont bénéficier du projet de loi.
Comment puis-je aller, dans ma circonscription, rencontrer le responsable d'une institution bancaire, qui peut gagner 215 000 $ par année, et quelqu'un qui gagne 30 000 $ par année et leur expliquer que le premier va en bénéficier, mais pas le deuxième?
Je ne sais pas comment les députés du Parti libéral se sentent lorsque cette question survient. Je soupçonne qu'ils ne courront pas après cette question. Ils savent très bien quelle réaction qu'ils auront de la part de ces citoyens et citoyennes.
Nous sommes dans un Parlement que nous espérions collaboratif. Je ne reviendrai pas sur les événements d'hier, toutefois, lorsque le gouvernement dit qu'il veut écouter nos amendements et qu'il souhaite notre collaboration en travaillant avec nous, nous avons réellement l'impression qu'il veut simplement faire passer ses idées le plus rapidement possible, sans nécessairement porter plus d'attention qu'il ne le faut aux effets positifs que pourrait avoir une proposition de l'opposition.
J'aurais aimé que les députés libéraux posent davantage de questions sur cette question au Comité permanent des finances. Or leurs questions semblent être surtout posées dans le but d'obtenir l'assentiment des témoins sur la position gouvernementale. Le Comité permanent des finances joue un rôle particulier dans ce Parlement, comme l'ensemble des comités d'ailleurs, qui est bien différent de celui de la Chambre des communes.
Il est différent en cela que, ici, nous avons un système relativement contradictoire, où le gouvernement est d'un côté et l'opposition, de l'autre. Toutefois, le comité est le seul endroit où nous pouvons nous nommer par nos propres noms. Nous ne sommes pas des députés de circonscriptions, mais nous sommes des députés, point à la ligne. Notre rôle, que l'on soit un député du côté du gouvernement ou de l'opposition, est de nous assurer que le gouvernement est responsable et que les décisions que propose le gouvernement sont étudiées, scrutées et analysées, afin qu'elles soient vraiment bonnes pour le bien commun du pays.
Nous parlons du gouvernement actuel, mais je ne dis pas que le gouvernement précédent ne faisait pas la même chose non plus. Des députés du gouvernement jouent les cheerleaders pour applaudir les propositions de leur gouvernement, plutôt que de porter une attention particulière à l'étude détaillée de ce qui leur est présenté. C'est non seulement le travail du comité qui en souffre, mais aussi tout le Parlement et la démocratie canadienne. Cette situation ne semble pas s'améliorer avec le temps, malgré l'engagement du gouvernement visant à faire les choses différemment et à s'assurer que le Parlement travaille de façon collaborative.
Il y a des mesures que nous appuyons, notamment la diminution du plafond du CELI, qui sera toujours indexé à 5 500 $. Combinée aux autres outils d'épargne, cette mesure nous semble intéressante. Il y a aussi la création d'un palier d'imposition pour les revenus supérieurs. Malgré le fait qu'il s'applique aux revenus dépassant 200 000 $, il ne sera pas suffisant pour faire en sorte que les gens qui gagnent 210 000 $, par exemple, paient plus d'impôt, parce qu'ils en paieront moins.
Selon nous, cette autre mesure du projet de loi est problématique et fondamentalement inéquitable. Contrairement aux prétentions du gouvernement, elle ne répond pas à un besoin de la classe moyenne et elle n'inclut pas tous ceux qui en font partie.
Par ailleurs, l'argument du député de est valable, même si nous ne l'avons pas présenté: lorsque les citoyens ont voté pour une réduction d'impôt pour la classe moyenne, ils ne savaient pas nécessairement où commençait la classe moyenne selon la définition du gouvernement, et celui-ci n'insistait pas là-dessus non plus. Toutefois, s'il y a un élément qui a été mentionné plus souvent que le seuil de 45 000 $ à partir duquel la réduction s'appliquerait, c'est bien le fait que cette mesure ne coûterait rien.
Lorsqu'on dit que les Canadiens ont voté pour cette mesure, il faut comprendre que les Canadiens ont voté pour leur perception de cette mesure. Cette perception, bien souvent, venait du , qui vantait les bénéfices d'une réduction d'impôt pour la classe moyenne. Malheureusement, cette mesure exclut beaucoup trop de citoyens et de citoyennes de la classe moyenne.
J'assure à la Chambre que j'en entends parler dans ma circonscription et que chacun de mes collègues m'en ont également parlé. Cette discussion qui a eu lieu dans nos comtés a fait l'objet de discussions au sein de notre caucus.
Bien que nous soyons en faveur de deux mesures, nous sommes fondamentalement en désaccord sur la troisième mesure, que nous avions tenté de modifier et par rapport à laquelle le gouvernement a fait la sourde oreille. Si nous avons débattu de cette question, c'est parce qu'elle est importante et que nous en avons des échos dans nos circonscriptions. Nous aurions souhaité beaucoup plus d'entente et de collaboration de la part du gouvernement. Nous ne l'avons pas reçue. Ce matin, nous ne nous attendions pas à débattre du projet de loi à la Chambre cet après-midi. Toutefois, nous en discutons encore et nous aurons l'occasion de nous réunir en caucus pour terminer cette discussion.
Malheureusement, je ne pense pas que ce soit très positif à l'égard du gouvernement. Les positions sont assez décisives à ce sujet, bien que la discussion demeure toujours ouverte. Je pense que le débat en troisième lecture sera la dernière chance dont le gouvernement disposera pour considérer nos revendications et celles des citoyens que nous représentons.
Si les députés du gouvernement ont des propositions ou s'ils désirent apporter des modifications non pas à ce projet de loi, puisqu'il ne peut plus être modifié, mais à d'autres initiatives, notre porte sera ouverte. En ce qui a trait à cette mesure, regrettablement, ce manque d'écoute et d'intérêt envers une grande partie de la classe moyenne nous force à considérer sérieusement l'option de voter contre ce projet de loi en troisième lecture.