La Chambre reprend l'étude, interrompue le 24 octobre, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
:
Monsieur le Président, je suis très heureuse de prendre la parole au sujet du projet de loi , qui vise à modifier le Régime de pensions du Canada, la Loi sur l'Office d'investissement du RPC et la Loi de l'Impôt sur le revenu.
Lorsque je faisais campagne, l'an dernier, et en fait à l'occasion de nombreuses rencontres et conversations depuis, j'ai entendu à d'innombrables reprises les gens dire qu'ils s'inquiétaient de leur avenir financier, et surtout de savoir s'ils mettaient suffisamment d'argent de côté pour pouvoir prendre leur retraite en toute sécurité et dans la dignité. C'est pourquoi je suis heureuse de faire part à la Chambre des raisons pour lesquelles j'appuie le projet de loi , qui vise à réduire ces inquiétudes de façon responsable et concrète en bonifiant le RPC.
[Français]
Plus tôt cette année, les ministres des Finances provinciaux du pays ont rencontré mon collègue le , et ils ont convenu qu'il fallait en faire plus pour que tous les Canadiens puissent prendre leur retraite dans la dignité. Ils ont reconnu qu'une bonification du Régime de pensions du Canada serait un bon moyen d'y parvenir. C'est un exemple parfait de ce que le consensus peut accomplir quand tous ceux qui se réunissent le font à titre de partenaire à la recherche de meilleurs services pour les Canadiens.
[Traduction]
Bien des habitants de ma circonscription, Whitby, et bien des Canadiens en fait, travaillent plus fort et plus longtemps que jamais. Selon une étude menée en 2012, près des deux tiers des Canadiens travaillent plus de 45 heures par semaine. Il s'agit d'une hausse de 50 % par rapport à il y a plus de 20 ans.
En outre, les progrès de la technologie font en sorte que les travailleurs sont sur appel jour et nuit. Malgré ces heures supplémentaires et ce travail acharné, nombreux sont ceux qui s'inquiètent de ne pas disposer d'assez d'argent à leur retraite.
Beaucoup trop de Canadiens s'attendent à une baisse importante de leur qualité de vie au moment de la retraite. En fait, 1,1 million de familles canadiennes approchent de l'âge de la retraite sans avoir mis suffisamment d'argent de côté. Voilà pourquoi nous avons conclu qu'il fallait en faire plus pour les travailleurs, et nous agissons en conséquence.
[Français]
Le Régime de pensions du Canada se veut une source de sécurité financière pour les Canadiens depuis plus d'un demi-siècle. Il offre aux Canadiens des prestations prévisibles année après année. Contrairement aux régimes privés d'investissement ou de retraite, il n'est pas assujetti à la volatilité des marchés. Il représente aussi l'une des façons les plus efficaces pour les Canadiens d'épargner de l'argent puisque le grand nombre de cotisants permet à l'Office d'investissement du RPC d'obtenir un excellent rendement net.
Malgré tous les avantages qu'offre le RPC, on craint aussi, depuis quelques années, qu'il n'en fasse pas assez pour soutenir la retraite des Canadiens. Le gouvernement a entendu ces préoccupations et compte y remédier. Le projet de loi viendra hausser considérablement les montants que chaque Canadien recevra du Régime de pensions du Canada. Selon le régime actuel, les retraités reçoivent le quart de leur revenu. Grâce à la bonification tant attendue, ils en recevront le tiers, jusqu'à un maximum de 20 000 $ par année.
[Traduction]
Puisque j'ai déjà été la propriétaire d'une petite entreprise, je sais que le Régime de pensions du Canada joue un rôle important, puisqu'il fait en sorte que les employés peuvent épargner en vue de leur retraite. Les employés travaillent très fort pour les entreprises. Pour moi, il est très important qu'ils puissent prendre leur retraite dans la dignité.
Le gouvernement avait pour priorité de bonifier le régime de façon responsable, et c'est pour cette raison que les changements seront mis en oeuvre graduellement, sur plusieurs années. Ainsi, à compter de 2019, les cotisations annuelles au RPC commenceront à augmenter de façon modeste, et le tout s'échelonnera sur sept ans. Par exemple, en cette année-là, un travailleur qui gagne un peu plus de 50 000 $ versera 6 $ de plus par mois en cotisations et, en 2025, le même travailleur versera environ 40 $ par mois en cotisations s'il conserve le même salaire.
La bonification du RPC sera avantageuse pour tous les travailleurs. Cela dit, il est très important que ceux qui gagnent les salaires les moins élevés ne soient pas accablés indûment. Le gouvernement comprend que même si les travailleurs à faible revenu veulent épargner davantage en vue de leur retraite, leur budget est limité, et l'augmentation des cotisations peut donc leur causer des difficultés. C'est pour cette raison que le projet de loi propose aussi d'accroître la prestation fiscale pour le revenu de travail afin qu'elle corresponde approximativement au niveau des cotisations au Régime de pensions du Canada. Grâce à cette mesure, les travailleurs à faible revenu pourront accroître leur épargne pour la retraite sans que cela n'ait de répercussions indues sur leur budget, qui est déjà serré.
J'aimerais également expliquer en quoi cette mesure législative sera avantageuse pour la prochaine génération de travailleurs. Le contexte d'emploi des jeunes Canadiens d'aujourd'hui est très différent de celui de leurs parents ou de leurs grands-parents, qui, pour bon nombre, ont occupé le même emploi au sein de la même entreprise pendant des décennies et comptent l'accès à un régime de retraite privé parmi leurs conditions de rémunération. Ces régimes leur offrent une sécurité financière à la retraite.
[Français]
Ce n'est plus la norme. De nos jours, il n'est pas rare que les travailleurs changent d'emploi ou même de domaine plusieurs fois au cours de leur vie active, ce qui peut avoir de lourdes conséquences pour leurs cotisations et ce qu'ils retireront comme pension.
Ce qui est encore plus troublant, c'est de constater la diminution générale du nombre d'entreprises offrant des régimes enregistrés de retraite à leurs employés, et celles qui le font sont de moins en moins nombreuses à proposer des régimes à prestations déterminées, se tournant plutôt vers les régimes à cotisations déterminées, ce qui fournit souvent moins de certitude financière aux travailleurs, une fois à la retraite.
[Traduction]
Si on combine tous ces facteurs à l'augmentation de l'espérance de vie, il devient de plus en plus probable que les Canadiens, tout particulièrement les jeunes Canadiens, épuiseront leur épargne-retraite. La bonification du Régime de pensions du Canada atténuerait ce risque. En fait, les jeunes Canadiens qui vont entrer sur le marché du travail au cours des prochaines années profiteront le plus de cette modification apportée au RPC. Par conséquent, la bonification du RPC constitue un investissement concret dans la sécurité future de nos enfants et nos petits-enfants.
Bien que nous reconnaissions que la bonification du Régime de pensions du Canada profiterait le plus aux jeunes travailleurs qui commencent tout juste à y cotiser, nous devons également tenir compte du fait qu'un trop grand nombre de retraités à l'heure actuelle ont énormément de difficulté à joindre les deux bouts. C'est pourquoi le gouvernement prend également des mesures afin d'améliorer la qualité de vie des retraités aujourd'hui. Dans le budget de 2016, le gouvernement a confirmé l'augmentation de la prestation complémentaire au Supplément de revenu garanti pour les aînés vivant seuls, pour un maximum de 947 $ par année, ce qui contribuera à faire sortir les personnes âgées à faible revenu de la pauvreté et à accroître la sécurité financière d'environ 900 000 aînés vivant seuls au Canada. Cette augmentation vise à aider les aînés les plus vulnérables.
En terminant, j'aimerais remercier mon collègue le et ses homologues provinciaux et territoriaux de leur excellent travail dans ce dossier important. La bonification du RPC vise à assurer une retraite sûre et digne à tous les Canadiens. Je suis fière d'appuyer le projet de loi .
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Madame la Présidente, c'est un immense plaisir pour moi de pouvoir parler aujourd'hui du projet de loi , qui traite du RPC et des changements qui y seront apportés. C'est d'autant plus un plaisir qu'il s'agit encore une fois d'une initiative faisant suite à une promesse datant d'avant les élections et à laquelle le gouvernement donne suite et continuera de donner suite.
Je tiens à remercier le et le d'avoir su garder le cap. Cette initiative importante nécessitait l'appui des provinces, et nous avons réussi à l'obtenir.
Quand on pense au RPC, on pense nécessairement aux aînés. Or, on devrait penser aussi aux jeunes, parce qu'eux aussi finiront par vieillir. Le temps file, et quand les jeunes entrent sur le marché du travail, ils ne jouissent d'aucun des avantages dont a bénéficié notre génération. Le secteur privé ayant choisi de ne pas investir dans le RPC, les jeunes se retrouvent sans garantie aucune pour leurs vieux jours.
Nous voulons que les aînés puissent prendre leur retraite dans la dignité et le respect. Nous voulons qu'ils puissent profiter pleinement des moments pour lesquels ils ont travaillé toute leur vie. Il sera toutefois difficile pour les jeunes de faire de même, parce qu'ils n'auront pas de régime de retraite une fois qu'ils seront à leur tour des aînés.
Il ne faut pas oublier non plus les Canadiens qui feront bientôt partie de « l'âge d'or », si on me permet l'expression. Selon les données publiées par le ministère des Finances en 2012, environ 24 % des Canadiens sur le point de prendre leur retraite n'économisent pas assez pour garder le même niveau de vie que pendant leur vie active. C'est un problème ça aussi.
J'ajouterai que les Canadiens vivent plus vieux, ce dont personne ne se plaindra, il va sans dire; en tout cas pas moi. Or, cela veut aussi dire qu'ils doivent mettre plus d'argent de côté, ce qui ne va pas de soi pour tout le monde. En proposant de modifier le Régime de pensions du Canada, le gouvernement instaure une série de mesures de protection qui aideront les aînés à prendre une retraite plus confortable.
[Français]
J'aimerais décrire un peu cette entente qui est en train d'être mise en place avec l'accord des provinces. Ce processus débutera en 2019 et se terminera environ sept ans plus tard. Les investissements débuteront tranquillement et augmenteront au cours des sept ans. Les gains qui seront investis vont augmenter les prestations de 25 % à 33 %, ce qui est énorme. Ainsi, en 2025, un individu qui gagne maintenant un salaire moyen de 50 000 $ aurait 4 000 $ de plus pour sa pension. Il s'agit d'une augmentation très intéressante.
L'autre chose qui est importante, c'est le fait que ceux qui prennent leur retraite et qui ont un revenu moins élevé pourront profiter des gains sans avoir à ajouter à leurs cotisations. Au terme de cette initiative, la somme donnée pour la pension aura augmenté de 50 %.
Cela veut dire que les gens qui reçoivent aujourd'hui 13 100 $ pourraient avoir jusqu'à 20 000 $, ce qui est une augmentation impressionnante. Cela est un bon exemple d'un gouvernement qui travaille de près avec les provinces et les territoires, afin d'assurer que les Canadiens pourront bénéficier davantage de cela.
[Traduction]
Cela montre aussi que le gouvernement est proactif. Nous ne voulons pas courir le risque de traverser une période très difficile sans que les Canadiens disposent d'un revenu suffisant pour prendre leur retraite. C'est pourquoi nous sommes proactifs.
Examinons ce qui se passe dans d'autres pays, par exemple aux États-Unis où les programmes d'aide sociale pourraient être en danger. Les responsables d'un de ces programmes, le programme américain de sécurité sociale, je crois, calculent que les prestations que reçoivent actuellement les Américains retraités n'existeront peut-être plus en 2033. Cela pourrait être catastrophique pour les générations présentes et futures d'Américains. C'est extrêmement dangereux.
Il ne fait aucun doute que le gouvernement adopte une approche proactive à cet égard, et je crois qu'il s'agit d'un brillant exemple de collaboration avec les provinces et les territoires. C'est cela le véritable fédéralisme: lorsque les citoyens, les collectivités et les gouvernements unissent leurs efforts pour mettre en place une initiative qui assurera un avenir meilleur pour les Canadiens.
Ce n’est pas la seule initiative à avoir été proposée par le gouvernement. Lorsque nous avons été élus pour la première fois, notre première grande mesure a été de réduire de 7 % l’impôt des Canadiens. De plus, nous avons été les seuls à être prêts — et nous l'avons fait — à augmenter l’impôt des Canadiens les plus fortunés. Voilà une initiative majeure mise en place par le gouvernement.
La deuxième initiative a été de rétablir le versement de la pension de vieillesse à l’âge de 65 ans. À l’occasion de mes déplacements dans la circonscription, j’ai pu constater que les aînés et les Canadiens qui s’apprêtent à prendre leur retraite sont en faveur de cette initiative. Les Canadiens sont extrêmement heureux de ne pas avoir à travailler deux ans de plus. Voilà une autre grande initiative réalisée par le gouvernement.
Il y en a de toutes sortes. Prenons le budget. Le budget de 2016 a été axé sur l’allocation pour enfants. Lorsque j’étais en campagne, ce programme était le principal enjeu.
Nous disons que le Canada a besoin de gens. Nous voulons accueillir des immigrants, nous voulons accueillir des réfugiés. Nous voulons des enfants et de jeunes familles. Il faut donc les soutenir et nous le faisons grâce à l'initiative majeure que représente l'allocation pour enfants.
Les investissements dans les infrastructures créeront des emplois et susciteront les investissements étrangers. Ces initiatives seront très constructives.
Je dirai pour conclure que je suis extrêmement heureux de cette initiative. Je sais que les gens de la circonscription que je représente le seront également, ainsi que tous les Canadiens. C'est notre façon de faire les choses et c'est de cette manière que le gouvernement devrait fonctionner, en collaborant pour le bien de tous les Canadiens.
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Madame la Présidente, je suis ravie de prendre la parole à la Chambre aujourd'hui au sujet du projet de loi , Loi modifiant le Régime de pensions du Canada, la Loi sur l'Office d'investissement du régime de pensions du Canada et la Loi de l'Impôt sur le revenu.
Lorsqu'on présente un projet de loi, il faut réfléchir au problème qu'il vise à résoudre. À en croire les discours récités par le gouvernement, nous serions en pleine crise de la retraite. Or, si je me fonde sur les faits et les données probantes — ce que le gouvernement prétend faire, à tort —, je peux affirmer que, selon une étude réalisée par McKinsey & Company, 83 % des Canadiens sont en voie de maintenir leur niveau de vie actuel lorsqu'ils seront à la retraite.
Selon Fred Vettese, qui a coécrit un ouvrage avec le , les Canadiens ne sont pas aux prises avec une crise de la retraite, et il est peu probable qu'une telle crise se produise. Selon Finances Canada, le régime de revenu de retraite du Canada se porte bien en général.
Les retraités du pays touchent un revenu de retraite relativement élevé qui se compare avantageusement à celui des bénéficiaires d'autres régimes. Avec le soutien des trois piliers du régime de revenu de retraite, les aînés canadiens touchent en moyenne 91 % du revenu médian des Canadiens. Le Canada est l'un des pays où le revenu des aînés est le plus élevé.
Selon Statistique Canada, le nombre d'aînés à faible revenu est tombé à 3,7 %, l'un des taux les plus faibles du monde. Si notre régime de retraite se porte si bien, pourquoi le gouvernement s'emploie-t-il à le changer, alors qu'il pourrait consacrer temps et argent à d'autres dossiers?
Le Régime de pensions du Canada est reconnu comme l'un des régimes de retraite les plus viables et les plus fiables du monde. Pourtant, nous sommes sur le point d'y apporter des modifications nuisibles.
[Français]
Alors, quel problème essayons-nous de régler? Ce doit être celui des 17 % de Canadiens qui ne sont pas sur la bonne voie pour maintenir leur niveau de vie au moment de la retraite. Il faut donc se demander si nous devrions imposer une augmentation de taxes à tous les Canadiens, y compris aux petites entreprises déjà en difficulté, afin de répondre à ces 17 %. Y a-t-il une meilleure façon? Quelles seront les conséquences de cette augmentation du RPC pour les individus et pour les petites entreprises?
Le ministère des Finances du Canada, le propre ministère du ministre concerné, a dit que le projet de loi réduirait l'emploi au Canada, ce qui coûtera 1 040 emplois chaque année pendant 10 ans. Cela se traduirait par une réduction du PIB, une réduction des investissements d'entreprise, une réduction du revenu disponible des Canadiens et une réduction de l'épargne privée de 7 % à long terme.
[Traduction]
Cette décision aura un effet très négatif sur les petites entreprises. Le président et chef de la direction de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante a déclaré que les deux tiers des petites entreprises seront forcées de geler ou de réduire les salaires. Plus d'un tiers d'entre elles affirment qu'elles devront réduire le nombre d'heures travaillées ou faire des mises à pied à cause de la hausse des cotisations au Régime de pensions du Canada ou au Régime de rentes du Québec.
Le directeur principal de la Chambre de commerce du Canada fait la mise en garde suivante:
Cela survient au pire moment: l’économie peine à se remettre du faible prix des matières premières et du ralentissement des dépenses des consommateurs et nous serons chanceux si nous parvenons à maintenir une croissance de 1,5 % l’année prochaine. Il est difficile de stimuler l’économie tout en allant chercher de l’argent dans les poches des Canadiens.
Les petites entreprises créent plus de 80 % des emplois au Canada. Elles éprouvent déjà des difficultés, en particulier en Ontario et dans ma circonscription, où les tarifs d'électricité exorbitants imposés par le gouvernement libéral de l'Ontario, l'incertitude au sujet de la taxe fédérale sur le carbone et l'alourdissement du fardeau bureaucratique ont poussé bon nombre d'entre elles au bord du gouffre. La bonification du RPC les obligera carrément à fermer leurs portes.
Ces changements vont forcer les industries à quitter le Canada pour bénéficier d'impôts et de cotisations moins élevés au sud de la frontière. Cette décision ne fera pas croître notre économie et elle aggravera la situation des familles canadiennes.
Qu'en sera-t-il des travailleurs autonomes? Cette mesure leur coûtera environ 2 200 $ supplémentaires par année. Qu'en sera-t-il des Canadiens qui gagnent moins de 40 000 $ par année et qui ont déjà du mal à joindre les deux bouts? Le gouvernement libéral n'a rien fait pour alléger leur fardeau fiscal. La taxe sur le carbone fera augmenter le prix de tous leurs achats quotidiens, et les changements proposés au RPC les priveront d'encore plus d'argent. Cette situation doit cesser. Les familles en difficulté vont voir leur endettement s'alourdir, et notre économie fera du surplace.
Qui en bénéficiera? Personne n'en bénéficiera pendant 40 ans, et nous serions censés faire confiance à ce gouvernement qui aura accès à ces recettes fiscales durant 40 ans sans les dépenser à autre chose? On m'excusera d'être sceptique mais, cette année, ce gouvernement a déjà ajouté 40 milliards de dollars à ses dépenses frénétiques, et je ne crois pas que lui donner plus d'argent soit une excellente idée.
Parlons donc de ces travailleurs qui bénéficieront du RPC dans 40 ans.
Le taux de remplacement du revenu augmenterait, passant de 25 % à 33 %. Cela fait 8 %. Le problème, c'est que selon une règle économique de base sur la valeur temporelle de l'argent, au taux d'intérêt actuel, les coûts doublent tous les 20 ans. Dans 40 ans, les coûts auront quadruplé, mais la prestation n'aura augmenté que de 8 %. Cela signifie que ce changement proposé au RPC appauvrira davantage les gens. Il aura une incidence négative sur cette génération et n'aidera pas les générations futures.
Prenons le taux maximal actuel du RPC et appliquons un taux d'inflation de l'indice des prix à la consommation de 2,5 %. Dans 40 ans, la valeur actuelle devrait être au moins 100 % supérieure. En fait, elle devrait être 240 %, et non 8 %, plus grande.
Ce changement proposé au RPC n'aidera pas les petites entreprises. Il n'aidera pas les travailleurs autonomes. Il n'aidera pas les aînés. Il n'aidera pas la jeune génération, qui aura besoin d'options de retraite dans 40 ans.
Autrement dit, les changements proposés n'auront pour seul résultat que de fournir au gouvernement plus d'argent à dépenser. Les Canadiens ne profiteront pas de ces changements. Pire, nombreux sont ceux qui vont en souffrir. Ces changements vont entraîner des pertes d'emplois et d'occasions d'affaires dans l'immédiat et à long terme, et les revenus disponibles vont entraîner un ralentissement accru de notre économie et limiter l'avenir des Canadiens.
J'ai toutefois toujours des solutions à proposer. En voici quelques-unes.
[Français]
Pour les personnes âgées qui sont actuellement en difficulté, je me permets de suggérer une nouvelle augmentation de leur Supplément de revenu garanti. Une somme de 60 $ par mois n'est pas beaucoup en comparaison avec l'augmentation de 130 $ par mois pour l'électricité de Kathleen Wynne. Pour les personnes âgées qui essaient de vivre avec moins de 40 000 $ par année, on pourrait utiliser le programme du Supplément de revenu garanti existant, sans frais d'administration supplémentaires, et augmenter le montant reçu d'au moins 3 % par année pour suivre l'inflation. Il vaudra mieux ajouter encore 10 % lorsque la taxe sur le carbone entrera en vigueur en 2018.
[Traduction]
À mon avis, l'accès à des comptes d'épargne libre d'impôt intéressants et la cotisation volontaire au Régime de pensions du Canada donneront aux Canadiens le contrôle et la souplesse voulus pour investir en vue de la retraite quand et comme cela leur convient.
Des modifications comme celles que propose le projet de loi ralentiront l'économie. C'est simple. Moins les gens ont d'argent, moins ils peuvent économiser. Au lieu de prendre plus d'argent aux familles canadiennes, il faudrait promouvoir l'épargne et hausser le plafond de cotisation au CELI.
L'instabilité financière engendrée par les modifications proposées aura une incidence considérable sur tous les Canadiens, en particulier ceux dont les revenus sont modestes.
J'ai une idée pour les jeunes qui auront besoin de bonnes options de retraite dans 40 ans. Pourquoi ne pas créer des emplois bien rémunérés offrant des régimes de pension intéressants?
Si le veut vraiment créer des emplois, dans ma circonscription, je peux créer pour les jeunes 3 000 emplois bien rémunérés offrant une pleine pension avec 12 millions de dollars affectés à l'infrastructure.
Pour les petites entreprises, pourquoi ne pas abaisser le taux d'imposition à 9 %, comme le gouvernement l'a promis?
N'importe laquelle de ces solutions serait préférable aux mesures proposées dans le projet de loi .
Je ne vais donc pas appuyer le projet de loi, mais je propose:
Que la motion soit modifiée par substitution, aux mots suivant le mot « Que », de ce qui suit:
« la Chambre refuse de donner deuxième lecture au projet de loi C-26, Loi modifiant le Régime de pensions du Canada, la Loi sur l’Office d’investissement du régime de pensions du Canada et la Loi de l’Impôt sur le revenu, parce qu’il: a) privera les travailleurs canadiens d’une plus grande partie de leur argent; b) mettra en péril des milliers d’emplois; c) n’aidera en rien les aînés qui sont dans le besoin. »
:
Madame la Présidente, je suis heureuse d’intervenir aujourd’hui pour parler du projet de loi . Les députés de ce côté-ci de la Chambre l'attendaient depuis longtemps.
J’ai écouté mes collègues de l’opposition et ils ont clairement une perspective idéologique très différente de la nôtre. Je suis donc heureuse de voir que le projet de loi a été présenté.
À un certain moment, j’étais la porte-parole du Parti libéral en matière d’aînés et de pensions et nous avons donc eu beaucoup d’échanges à ce sujet. Je suis ravie de constater que le débat et la discussion d’aujourd’hui se déroulent dans le respect. Cependant, en tant qu’ancienne porte-parole, je me souviens des dizaines de fois où j’ai demandé au gouvernement conservateur précédent d’apporter des modifications au RPC et je le revois se traîner sans cesse les pieds et invoquer diverses excuses pour justifier son inaction dans ce dossier.
L’idéologie des conservateurs est très différente de celle des députés de ce côté-ci de la Chambre. Ils disaient que la réforme des pensions serait mieux gérée par les provinces. Ils disaient aussi que la Chambre n'avait pas à se pencher sur la réforme des pensions. Je suis fière de dire que nous allons leur prouver encore une fois qu’ils avaient tort, comme nous l’avons fait il y a bien des années, quand nous avons instauré le RPC.
Les aînés, comme ceux de ma circonscription qui habitent au 7-11 Arleta, ont contribué à l’édification de notre pays. Ils méritent mieux que d’être relégués dans les limbes du Plan d’action économique des conservateurs. Pendant près d’une décennie, les personnes âgées se sont fait répéter qu’il est impossible de faire mieux et que les Canadiens doivent se serrer la ceinture et se débrouiller avec moins. Cet argument a peut être eu un écho chez les partisans indéfectibles des conservateurs, mais il a raté la cible auprès des aînés qui ont trimé dur toute leur vie pour accomplir un travail mal payé mais combien exigeant.
Les aînés à faible revenu, à la santé déclinante et vivant dans des conditions difficiles savent trop bien combien il est déchirant d’avoir à choisir entre payer l’électricité ou la nourriture, d'avoir à choisir entre le loyer ou un cadeau de Noël pour leur petit-fils ou leur petite-fille ou d'avoir à faire d’autres choix impossibles parce que leur pension n’a pas augmenté au même rythme que le coût de la vie. Aujourd’hui, grâce au gouvernement libéral, qui s’est engagé à venir en aide aux aînés, cette négligence éhontée à l’égard des personnes âgées est maintenant chose du passé.
Aujourd’hui, pour la première fois depuis trop longtemps, les Canadiens âgés, comme Paterra Catania, à qui je parlais hier de la question qui nous occupe, ont une raison de sourire et d’espérer. Ils voient enfin un véritable changement se produire à la maison et dans leur compte bancaire, un changement qui, surtout, améliorera l’avenir de leurs enfants et de leurs petits- enfants.
Durant la campagne électorale, les libéraux ont promis de protéger le fractionnement du revenu de pension pour les aînés, et nous l’avons fait; de ramener à 65 ans l’âge d’admissibilité à la Sécurité de la vieillesse et au Supplément de revenu garanti, et nous l’avons fait; d’augmenter le montant annuel du Supplément de revenu garanti et de bonifier le RPC, et c’est exactement ce que nous sommes en train de faire.
Nous avons protégé le fractionnement du revenu, ramené à 65 ans l’âge d’admissibilité et investi 670 millions de dollars par année afin de doubler le Supplément de revenu garanti pour les aînés à faible revenu. Et voilà qu’avec le projet de loi , nous bonifierons le Régime de pensions du Canada. Ce ne sont pas des changements mineurs; ils apporteront un vrai soutien à de vraies personnes pour les années futures.
En l’espace d’à peine un an, le gouvernement actuel a commencé à corriger des années de mépris et de négligence de la part du gouvernement de Stephen Harper et de ses conservateurs mus par leur propre idéologie. Il est bien sûr important de souligner que, pour modifier le Régime de pensions du Canada, nous avons dû prendre des mesures qui, n’a-t-on cessé de nous répéter pendant cinq ans, étaient impossibles à réaliser: obtenir l’accord des deux tiers des provinces représentant 50 % de la population, grâce au bon travail de nos collègues de ce côté-ci de la Chambre, proposer une stratégie chiffrée et obtenir le consentement du gouvernement fédéral, des mesures que le précédent gouvernement a toujours refusé de prendre pendant huit ans.
Ce changement de cap n’a certes pas été facile à faire, mais il est étonnant de voir ce que nous pouvons accomplir lorsque des personnes de bien travaillent de concert dans un but commun au lieu de chercher des prétextes pour ne rien faire. Le changement est parfois difficile, mais il est nécessaire.
Cela me ramène au projet de loi .
Aujourd’hui, les Canadiens de la classe moyenne travaillent plus fort que jamais auparavant. Beaucoup craignent de ne pas être capables d’épargner suffisamment d’argent pour vivre dans la dignité au moment de leur retraite. Beaucoup n’ont aucune idée des difficultés qui attendent ceux qui n’auront pas été capables d’épargner suffisamment lorsqu’ils arriveront à 65 ans. Pour aggraver les choses, chaque année, de moins en moins de Canadiens peuvent compter sur un régime de retraite de l'employeur pour se tirer d’affaire.
La stratégie attentiste des conservateurs n’a rien donné, si ce n’est qu’elle a empiré les choses. Il faudra beaucoup de temps pour réparer tous les dommages causés par des années de négligence, mais nous allons commencer à verser plus d’argent aux personnes qui en ont le plus besoin. Le projet de loi permettrait d'augmenter le montant de la pension de retraite, des pensions de survivant et d’invalidité et de la prestation d'après-retraite. Une fois pleinement mis en œuvre, le projet de loi augmentera le montant que les aînés toucheront à la retraite et offrira aux aînés à faible ou à moyen revenu un choix et une marge de manœuvre dans leur vie quotidienne.
Pour nous assurer que ces changements sont abordables, nous les étalerons sur sept ans. Nous n’allons pas apporter ces changements du jour au lendemain. Nous les apporterons de façon très progressive de 2019 à 2025, afin que les répercussions sur les employeurs soient graduelles et gérables et que ces derniers sachent à quoi s'en tenir. Tous les Canadiens méritent une retraite digne et sûre après une vie de dur labeur. Grâce à cette bonification, nous avons fait ce qu'il faut pour que cela devienne réalité.
L’an dernier, les libéraux se sont engagés auprès des Canadiens à bonifier le RPC afin de leur permettre d’atteindre leur objectif d'un bon revenu de retraite solide, sûre et stable. Le projet de loi est un pas important en ce sens. Il permettrait d'augmenter le maximum des gains ouvrant droit à pension de 14 % en 2025, de prévoir le versement de cotisations supplémentaires d’ici 2019 et de prévoir la création du compte supplémentaire du régime de pensions du Canada et une comptabilité pour les fonds s’y rapportant. Il s’agirait d’un véhicule pour de nombreuses personnes qui veulent économiser quelques dollars de plus et qui en ont les moyens. Elles seront en mesure de le faire maintenant en sachant que l'argent est versé dans un fonds qui est bien géré et qui leur assurera un revenu à l'heure de la retraite.
Bon nombre de ces mesures faisaient partie d’un livre blanc détaillé sur la réforme des pensions que j’ai préparé en 2010 avec la contribution de nombreux spécialistes de l’industrie. Au moment où nous soulignons cette victoire aujourd’hui, je tiens à exprimer ma gratitude notamment à Jean-Pierre Laporte, à James Pierlot, à Bernard Dussault et à bien d’autres qui ont collaboré à la préparation de ce livre blanc qui a rendu possibles les changements que nous étudions aujourd’hui dans le cadre du projet de loi .
Nous avons peiné dans les ténèbres pendant de nombreuses années, mais nous avons maintenant un gouvernement qui ne craint pas le changement. D’anciens gouvernements libéraux ont bien compris la nécessité de protéger les aînés et d'aider les gens à se préparer à la retraite. Qu’on songe à la Loi des pensions de vieillesse, présentée par le gouvernement de Mackenzie King, à la Loi sur la sécurité de la vieillesse, offerte par Louis St-Laurent, ou au Régime de pensions du Canada et au Supplément de revenu garanti, qui sont l’œuvre du gouvernement de Lester Pearson, les gouvernements libéraux ont toujours accordé beaucoup d'importance à la sécurité des pensions à long terme des Canadiens.
Le projet de loi est le prochain chapitre de ce récit et j’ai le plaisir de l’appuyer au nom des citoyens des communautés de Humber River—Black Creek.
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Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole à propos du projet de loi . Le Régime de pensions du Canada est un élément emblématique de la vie canadienne. Je suis heureux que nous fassions quelque chose à ce sujet. Il est important de placer en contexte les raisons pour lesquelles c'est important pour nos aînés, nos jeunes et les gens qui cotisent en ce moment.
Avec les modifications apportées, d'ici 2025, l'augmentation des prestations ne concernera que 8 % des gens et il faudra 49 ans pour que les mesures prévues entrent complètement en vigueur. Ce sont ceux qui ont actuellement 16 ans qui en bénéficieront.
Il ne fait aucun doute que nous allons appuyer ce projet de loi parce que c’est un début. Il faut bien commencer quelque part.
Le gouvernement a conclu une entente avec les provinces. J’aimerais également remercier tous les Canadiens qui ont contribué à faire avancer cette question. C’est important parce qu'un parti politique essaie de démolir tous les efforts que le reste du pays a déployés à cet égard. Que nous aimions cette entente ou non et que nous l’acceptions complètement ou non, les provinces l’ont acceptée. Elles ont décidé que c'est quelque chose qu'elles veulent faire et qu'elles vont faire.
Le Québec a son propre système et le gardera. Mais il a également indiqué qu'il prendrait des mesures complémentaires qui permettront d'harmoniser son système en fonction des modifications prévues, dans le même esprit qu’il a déjà montré par rapport au système de retraite.
J'ai vu tout le bon travail accompli par le Congrès du travail du Canada et Unifor ainsi que les retraités de différents syndicats du pays. Quand je dis cela, je ne parle pas seulement des travailleurs actuels, mais aussi des retraités et de leur famille. Je suis allé aux réunions, qui sont ouvertes au public et aux médias, où des personnes qui ne font pas partie de ces organisations ont largement participé. D'autres viennent parler des questions concernant les personnes âgées et les pensions. Bon nombre de ces gens ne bénéficieront pas de cette mesure. Ils cotiseront et n’en bénéficieront pas, mais ils y croient parce que cela fait partie du mode de vie canadien qu'ils soutiennent. Ils n’ont pas de réserves et n'ont pas non plus tendance à dire: « Qu'est-ce que ça me rapporte? » Ils pensent plutôt à leurs petits-enfants et à ceux qui n’ont pas les mêmes avantages.
Il est intéressant de voir que les syndicats, qui sont l'un des groupes les mieux protégés en matière de régimes de pension privés, se rendent compte des avantages que présente cet accord négocié.
Notons que, tout comme le Régime de pensions du Canada, c’est un salaire différé, et une pension n’est pas autre chose. Elle représente une certaine sécurité et un salaire différé. Par conséquent, lorsque les employeurs et les employés s’assoient pour négocier une rémunération pour des services, certains vont en prendre moins aujourd’hui pour en recevoir plus demain sous forme de prestations. Le fait d’en garder plus pour demain peut donner un sentiment de sécurité, que ce soit une question de santé mentale ou pour le simple fait d’avoir un coussin. C'est une façon de planifier, de s'assurer un certain style de vie au Canada ou ailleurs dans le monde. Le Canada a longtemps été l’un des meilleurs endroits pour cela.
D’un point de vue économique, je dirais que c’est l’un des meilleurs investissements. Ceux qui ont dit que cela détruirait le commerce et retarderait la création d’emplois n’ont pas écouté tous les témoignages au comité de l’industrie quand nous avons étudié les industries manufacturières et d’autres industries. Le monde des affaires a proposé différentes choses, comme un crédit d’impôt à la recherche scientifique et au développement expérimental, ainsi qu’une grande variété de programmes et de services. Plus récemment, certaines entreprises ont proposé des congés fiscaux, mais elles ne mentionnent pas le Régime de pensions du Canada. Aucun de ces témoins n’a soulevé la question du Régime de pensions du Canada.
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est qu’il y a encore des gens dans ma collectivité qui refusent de faire une demande d’assurance-emploi parce qu’ils sont trop fiers. Ils préfèrent ne pas recevoir cette aide ou ils croient qu’elle s’adresse à d’autres. Ils oublient que ce sont l’employé et l’employeur qui financent l’assurance-emploi et que c’est leur argent.
Au fil des ans, les gouvernements libéraux et conservateurs ont recueilli 54 milliards de dollars des Canadiens. Les Canadiens doivent faire une demande pour recevoir leurs prestations d’assurance-emploi s’ils y sont admissibles. C’est leur argent.
C’est un peu la même chose en ce qui concerne le Régime de pensions du Canada et les pensions en général. Si nous gérons les régimes de pensions adéquatement, ils seront disponibles pour tout le monde au pays et ils permettront aux gens d’éviter l’aide sociale et d’autres types de programmes sociaux payés par les contribuables canadiens. Si les gens passent entre les mailles du filet et n'ont pas une pension adéquate, les contribuables devront assumer ces coûts d’une manière ou d’une autre.
Cela constitue une occasion incroyable. Comme je l’ai dit, ce que les entreprises veulent en fait de subventions — ou ce qui fait que certains les définissent comme des entreprises parasites —, ce sont des réductions de l’impôt des sociétés, que nous pourrions réguler. Cependant, les entreprises n’investissent pas nécessairement au Canada lorsqu’elles obtiennent ces avantages, et ce, pour différentes raisons.
Prenons par exemple les congés fiscaux. De nombreux États américains accordent des congés fiscaux, offrent des règlements en espèces, perfectionnent leur infrastructure et réduisent l’impôt des sociétés juste pour créer de l’emploi. Je ne sais pas si mes collègues se souviennent des débats que nous avons menés ici avec ardeur pendant près de 20 ans sur la baisse du taux d’imposition des sociétés en soutenant que cela créerait beaucoup d’emplois. Pour créer de l’emploi, il nous suffisait de baisser l'impôt des sociétés. Ces emplois ne se sont jamais concrétisés. Cette idéologie a détruit l’industrie manufacturière et d’autres types de secteurs à valeur ajoutée. La méthode de la carotte et du bâton qui consiste à réduire le taux d’imposition des sociétés n’a pas réussi. Elle ne nous a apporté aucun avantage. En fait, les régimes de retraite privés se sont amenuisés pendant cette période, et à cause de ce rétrécissement, nous sommes maintenant obligés de renforcer les régimes de retraite publics.
Un des facteurs qui permettrait de retenir les jeunes qui cherchent de l’emploi dans notre pays, puisque nous parlons de la fuite des cerveaux et autres, ce serait un programme de retraite stable. Nous l’avons, c’est le Régime de pensions du Canada. Les jeunes verseront leurs prestations dans ce régime pendant toutes leurs années de travail au Canada, et à la fin, ils recevront une prestation garantie. C’est tout à fait prévisible.
Les entreprises nous disent qu’elles doivent apporter toutes sortes de changements, les plus récents étant dans les domaines de l’étiquetage et de la santé. On décrivait aux nouvelles hier soir ce que l’industrie doit faire pour poser plus d’étiquettes sur ses produits. Les entreprises veulent des résultats prévisibles, comme bien des jeunes canadiens maintenant en pensant à leur avenir. La prévisibilité retiendra les gens et les entreprises dans notre pays.
Quelle surprise d’entendre un libéral dire qu’il faut redonner au Canada sa grandeur. Je ne sais pas comment Trump s’est infiltré dans la Chambre, mais il est parmi nous.
Examinons bien l’amendement que propose le Parti conservateur. Je comprends pourquoi les députés proposent des amendements. Celui-ci s’oppose aux régimes de retraite et il est très spécial. En fin de compte, il s'agit d'avoir une entente entre le gouvernement fédéral et ceux des provinces, et cela fait partie de nos fonctions ici. Différents partis politiques provinciaux ont désormais déclaré qu’ils seraient en mesure d’accomplir cela. Qu’il s’agisse d’un gouvernement conservateur, du Parti saskatchewanais, d’un gouvernement libéral ou d’un gouvernement néo-démocrate, ils ont tous déclaré qu’ils pourraient accomplir cela pour tout le Canada. Le gouvernement fédéral contribuera à cette réussite.
Nous ferons un grand pas en arrière si nous anéantissons tout cela pour le reléguer aux oubliettes avec tant d’autres dossiers. Nous détruirons nos relations avec certaines provinces, comme nous l’avons fait récemment dans le domaine de la santé. Quel recul pour tous ceux qui se sont battus pour cela, non seulement chez moi, à Windsor, et dans le comté d’Essex, mais dans tout le Canada. Ces gens en ont tant fait pour faire avancer le dossier des régimes de retraite.
C’est pourquoi les néo-démocrates appuieront ce projet de loi. Nous continuerons à nous battre pour que les aînés qui vivent dans la pauvreté, qui sont obligés de faire des choix terribles, qui passent entre les mailles du filet, reçoivent le soutien d’un gouvernement qui les traitera avec compassion. Espérons que cette solution de fortune se renforcera un jour pour devenir permanente.
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Monsieur le Président, je ne sais pas d'où sort ce que j'entends ce matin à la Chambre. Qui dit que les conservateurs veulent détruire le RPC? Personne. Je ne sais pas ce qui les a piqués.
Je me lève aujourd'hui, le 25 octobre 2016, pour inviter mes collègues d'en face à repenser le projet de loi qui traite du Régime de pensions du Canada.
En premier lieu, ce gouvernement a bien d'autres dossiers prioritaires à gérer, avant de taxer encore plus les employés et les employeurs. Sur le plan économique, je ne suis pas sûr que les employés et les employeurs peuvent faire confiance à ce gouvernement. La démonstration est déjà faite et cela ne fait qu'un an. C'est une catastrophe. Ils avaient promis 10 milliards de dollars de déficit, puis ils ont inscrit 30 milliards de dollars dans le budget de mars 2016. Maintenant, au mois d'octobre 2016, des experts parlent de 34 à 40 milliards de dollars de déficit. C'est majeur. C'est le budget de l'an un de ce gouvernement libéral. Leur exercice financier a débuté le 1er avril 2016.
Avant, nous, les conservateurs, nous avions fait nos devoirs, et nous avons livré un pays avec un surplus budgétaire au mois d'octobre.
Les libéraux ont commencé à gérer et à prendre le contrôle du budget le 1er avril 2016 et déjà, au mois d'octobre de la même année, les experts disent qu'ils vont peut-être atteindre 40 milliards de dollars de déficit. C'est cela la catastrophe. De plus, ils demandent aux citoyens et citoyennes du Canada de leur faire confiance et d'accepter une taxe supplémentaire en augmentant les cotisations au RPC. Les gens n'ont pas confiance en ce gouvernement.
Nous avons gouverné comme un vrai gouvernement. Il faut dire que notre premier ministre ne faisait pas dans la comédie. C'était un économiste. Lui, il savait compter. Nous sommes maintenant gouvernés par un ancien professeur de théâtre. Je n'ai rien contre les professeurs de théâtre. Mon fils est un jeune étudiant du secondaire et il joue dans deux pièces de théâtre. Les professeurs font un bon travail. Il faut reconnaître le travail de ces gens qui accompagnent nos adolescents pour qu'ils découvrent et développent leur talent. Je les applaudis. D'ailleurs, je pense que notre serait meilleur sur les planches que sur le parquet de la Chambre des communes.
J'ai un peu de difficulté à croire que ce gouvernement pourra gérer sainement l'augmentation de la cotisation du programme du RPC. On peut déjà constater tous les dommages subis depuis un an. Je vais me retenir d'en faire la liste aujourd'hui, parce qu'elle serait longue. Cela ne fait qu'un an, imaginons dans quatre ans.
Revenons à nos aînés qui sont une richesse. Il faut reconnaître tous les efforts qu'ils ont faits pour construire notre beau pays. Arrêtons de dramatiser et de dire que le Canada est un pays où il ne fait pas bon vivre. C'est totalement faux. Quand je vais à la rencontre des gens des clubs d'âge d'or et des centres de retraités dans la belle circonscription de Portneuf—Jacques-Cartier, que j'ai l'honneur de représenter avec fierté, je leur dis toujours merci. Merci, parce que si nous sommes rendus où nous en sommes aujourd'hui, c'est grâce à eux. Je leur dis merci de nous avoir laissé un héritage comme celui que nous avons et que nous essayons d'améliorer de jour en jour, en tant que parlementaires.
Lors de mes prochaines visites, je serai gêné de leur dire que le gouvernement actuel a présenté un projet de loi en vertu duquel, dans 40 ans, les futurs aînés pourront possiblement avoir une meilleure retraite, et que cette mesure sera mise en place lors des prochaines élections, soit en 2019.
Nous côtoyons les aînés. Je suis convaincu que les 338 députés de la Chambre visitent les centres d'accueil, les clubs d'âge d'or et les centres de retraités.
Les gens vont nous dire que c'est ridicule et qu'ils ne verront jamais la couleur de cet argent. Les aînés sont des gens brillants. Ils vont sûrement ajouter que les libéraux, eux, vont gaspiller ce régime. Ils vont dire qu'ils ne peuvent pas leur faire confiance. Certains autres vont ajouter qu'ils ne veulent pas leur confier l'argent qu'ils ont accumulé à la sueur de leur front tout au long de leur vie.
Nous sommes conscients que la population est vieillissante. Nous avons pris les mesures nécessaires pour aider les gens à se préparer pour une retraite confortable et respectueuse. Nous avons entre autres permis aux travailleurs de mettre de l'argent supplémentaire à l'abri de l'impôt par l'entremise du CELI — le compte d'épargne libre d'impôt, pour les députés d'en face qui ne le connaissent pas. Toutefois, aussitôt arrivés au pouvoir, les libéraux se sont précipités pour diminuer le montant maximum des cotisations au CELI. Quelle était l'urgence? Comment cela a-t-il affecté la société? Toutes les firmes de courtage ont tourné au ralenti.
Je vais donner un petit cours d'économie, même si je ne prétends pas être un économiste. Les institutions financières se servent de l'argent épargné pour faire des prêts ou des investissements, ce qui crée des emplois et fait rouler l'économie. Quand l'économie roule bien, cela crée une richesse collective. Cela aide les gouvernements à équilibrer le budget, comme nous l'avons fait en 2014-2015. Ce n'est pas compliqué à comprendre. Comme je le mentionnais, je ne suis pas un économiste, mais il s'agit d'un principe de base. Dans la démonstration, c'est évident.
Quelle belle vision! Les libéraux sont aveuglés par les flashs des caméras. Nous, nous croyons aux Canadiens et Canadiennes. Nous croyons que les gens sont capables d'épargner et de s'offrir une belle retraite. Avant l'arrivée au pouvoir de ce gouvernement lié au scandale des commandites, l'ancien gouvernement conservateur, notre gouvernement, croyait aux gens et aux régions. Nous croyions que chaque individu devait avoir le plus d'argent possible dans ses poches pour faire ses choix en ce qui concerne l'utilisation de son propre argent gagné à la sueur de son front.
Qui est mieux placé que nous pour savoir ce qui est le mieux pour nous? Qui croit en la personne? C'est l'ancien gouvernement conservateur, et non les libéraux d'en face. Nous pensons que les Canadiens devraient pouvoir gérer leur propre argent. Le gouvernement actuel veut plus d'argent dans ses coffres pour mieux le gaspiller et gâter ses amis. Les libéraux disent aider les familles canadiennes, alors que cette nouvelle loi va leur enlever jusqu'à 2 200 $ par année. Il n'y a aucune cohérence et il n'y a aucun plan.
Il est impossible de faire confiance aux enfants du scandale des commandites — je parle bien du gouvernement libéral. Je ne peux pas leur faire confiance, et ce sont eux qui me l'ont prouvé. C'est notre gouvernement qui avait géré avec rigueur, vision et prospérité le système de retraite de notre beau pays.
Puisque le temps file, je sauterai à la conclusion de mon discours. Voici une citation qui démontre l'incohérence de ce gouvernement et le faux débat qui sert à détourner l'attention de nos valeureux Canadiens et Canadiennes et à les prendre pour des valises: « Peu importe la raison de l'expansion du RPC, ce n'est pas l'élimination de la pauvreté. Le taux de pauvreté chez les personnes âgées est maintenant aussi près de zéro que possible ».
Qui a dit cela? C'est M. Fred Vettese, actuaire en chef chez Morneau Shepell. Cette firme appartenait au ministre actuel, qui travaillait avec M. Vettese. Celui-ci était coauteur, avec un dénommé Bill Morneau, de The Real Retirement, qui a été publié dans le Financial Post du 5 juin 2016.
J'invite ce gouvernement à reprendre son travail et à mettre en place des mesures pour que nos aînés d'aujourd'hui puissent croire en ce gouvernement. Pour ma part, je n'y crois pas.
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Monsieur le Président, un système de pension solide est une pierre angulaire d’une société convenable. Les régimes de pension adéquats fournissent une sécurité de la retraite à ceux qui bâtissent notre pays. Les régimes de pension réduisent le besoin, pour les personnes âgées, de recourir à d’autres programmes de bien-être social. Quand les retraités dépensent leurs revenus de pension dans leurs localités, cela constitue une source importante et relativement stable de demande des consommateurs. Les régimes de pension sont donc essentiels pour notre économie et pour l’ensemble de notre société. C’est pourquoi la plupart des autres pays développés ont créé de solides régimes de pension publics universels pour couvrir tous les travailleurs.
Même les États-Unis ont créé un système de sécurité sociale public plus généreux que l’actuel Régime de pensions du Canada. Je crois qu’ici au Canada nous avons fait une erreur historique: nous avons créé un régime de pensions public qui n’est qu’un complément des régimes de pension des employeurs. Le RPC ne remplace qu’environ un quart des revenus d’emploi, car on présume que les employés ont une autre pension versée par leur employeur. Cette hypothèse a été rudement mise à l’épreuve au cours des dernières années, et je pense que l’approche canadienne en matière de pensions est en réalité très semblable à l’approche américaine des soins de santé.
Cette dépendance à l’égard des employeurs en ce qui a trait aux prestations de retraite comporte de nombreuses lacunes. Les travailleurs peuvent perdre leurs prestations s’ils changent d’emploi ou si leur employeur fait faillite. Le coût total de l’administration de régimes distincts dans chaque lieu de travail, ou de comptes distincts pour chaque employé, sont de loin plus élevés que ceux de l’administration d’un régime universel qui couvre tous les salariés au Canada. De toute façon, nous sommes arrivés à un point où seulement le dixième environ des salariés du secteur privé a un régime de retraite à prestations déterminées en milieu de travail.
Évidemment, nous pouvons et nous devons faire davantage pour protéger les régimes en milieu de travail lorsque de tels régimes existent. On pourrait légiférer la mise en place d'un fonds national de garantie des prestations de retraite, comme ceux qui existent aux États-Unis et à l’échelle provinciale en Ontario. Il s’agit d’une initiative que le gouvernement du Canada pourrait tenter de lancer à l'échelle nationale, et qui pourrait servir de filet de sécurité pour les régimes de retraite en milieu de travail.
Toutefois, la solution de fond est d’améliorer le Régime de pensions du Canada, afin d’élargir la couverture à prestations déterminées pour tous les salariés canadiens, peu importe où ils travaillent. Le RPC est universel, efficace, transférable entre les employeurs et indexé en fonction de l’inflation.
Nous, du NPD, et nos alliés du mouvement syndical, avons préconisé de doubler graduellement les prestations du RPC, afin de remplacer la moitié du revenu d’emploi. Le plan du gouvernement en vue d’élargir le RPC pour remplacer le tiers du revenu d’emploi ne va pas suffisamment loin, mais il s’agit d’un pas important dans la bonne direction. Je suis fier du rôle que les néo-démocrates ont joué à la Chambre pour inciter le gouvernement à respecter la promesse de bonifier le RPC.
L’entente fédérale-provinciale concernant le RPC est si raisonnable que même le premier ministre de droite de la Saskatchewan, Brad Wall, y a souscrit. Afin d’expliquer un peu le contexte, je signale qu'au cours des mois qui ont précédé l’entente, le premier ministre Wall était le plus farouche opposant à l’élargissement du RPC. Lorsque les prix des produits de base étaient élevés, ce n’était pas un bon moment pour bonifier le RPC, selon M. Wall. Lorsque les prix des produits de base étaient faibles, il réitérait que le moment n’était pas approprié pour élargir le RPC. En fait, en réaction à la chute des prix du pétrole, la priorité du premier ministre Wall a été de s’opposer à des prestations du RPC bonifiées, plutôt que de se montrer en faveur de prestations d’assurance-emploi bonifiées pour les travailleurs du secteur des ressources mis à pied.
Il y a un contraste frappant avec la province voisine à cet égard. En Alberta, la première ministre Notley a présenté des arguments de poids à l’appui de l’élargissement des prestations d’assurance-emploi. Par conséquent, tous les Albertains ont profité de prestations élargies. En Alberta, le gouvernement provincial s’est porté efficacement à la défense de la bonification des prestations d’assurance-emploi.
En Saskatchewan, le premier ministre de droite est parti en croisade contre l’élargissement du RPC. Il a complètement laissé de côté la question de l’assurance-emploi. Par conséquent, le gouvernement a privé la moitié de la Saskatchewan de prestations d’assurance-emploi bonifiées et, même après l’ajout du Sud de la Saskatchewan, Regina est toujours exclue.
Les travailleurs de ma ville font les frais de l’absence de défense efficace de la part du premier ministre provincial. Toutefois, malgré toute la détermination du premier ministre Wall à s’opposer à un élargissement du RPC, il a finalement décidé de signer cette importante entente fédérale-provinciale.
Il est assez frappant que les premiers ministres provinciaux de toutes les allégeances, y compris un premier ministre provincial très à droite, comme je l’ai souligné, aient souscrit à ce compromis raisonnable, alors que dans cette Chambre, les conservateurs s’opposent à l’amélioration du Régime de pensions du Canada. Je crois réellement que cela démontre à quel point ils sont déconnectés de la réalité des travailleurs canadiens, étant les seuls à s’élever contre toute amélioration du RPC.
Je reconnais que ce projet de loi représente un pas important dans la bonne direction, mais il est de toute évidence insuffisant. Visiblement, il faut faire beaucoup plus pour aider les retraités actuels et pour donner un coup de main aux travailleurs à faible revenu. Nous souhaitons que le gouvernement fasse bien davantage pour améliorer le Supplément de revenu garanti pour les personnes âgées.
Je tiens à mentionner que, dans le projet de loi proposé, la partie bonifiée du RPC correspond dans les faits à une ligne distincte de la déclaration de revenus. Y aurait-il une façon d’exclure les prestations additionnelles de la récupération fiscale du SRG? Ce n’est là qu’une idée qui pourrait peut-être aider les personnes âgées à faible revenu.
Une autre idée consisterait à élargir la prestation fiscale pour le revenu de travail, afin d'indemniser les salariés à faible revenu pour l'augmentation des cotisations. Le gouvernement a dit qu’il allait retenir cette solution, mais nous avons absolument besoin d'en connaître les détails. Il faut prendre des mesures concrètes pour les travailleurs canadiens.
Dans l’ensemble, je crois qu’il s’agit d’un bon projet de loi. Le NPD l’appuiera. Toutefois, le gouvernement peut et doit assurément faire davantage.
J’aimerais répondre brièvement à certains des points soulevés dans la dernière intervention par mon collègue de . Selon lui, plutôt que d’élargir le RPC, on devrait simplement augmenter le plafond de cotisation au compte d’épargne libre d’impôt. Toutefois, l’épargne volontaire ne fonctionne pas. Les Canadiens n’utilisent même pas tous les droits de cotisation au CELI qu’ils ont déjà. Voilà pourquoi il est important d’élargir le RPC. Une simple augmentation additionnelle du plafond de cotisation au CELI n'aiderait en rien les Canadiens qui ne cotisent pas au maximum à l'heure actuelle. Une telle mesure avantagerait uniquement les très bien nantis qui disposent d'un supplément d’argent à verser dans ce compte.
En ce qui a trait à l’épargne privée, le député de a aussi souligné que cette épargne serait réinvestie dans l’économie. Toutefois, il en va de même des fonds versés au Régime de pensions du Canada. Ces fonds seraient aussi réinvestis. Même si l’épargne et les investissements sont importants, il ne s’agit en aucun cas d’un argument contre l’élargissement du RPC.
Comme je l’ai souligné lors de la période de questions et d’observations, cet argent ne va pas dans les coffres de l’État. Contrairement à la caisse de l’assurance-emploi, le RPC est un fonds distinct, doté de sa propre administration, qui ne figure pas dans le budget du gouvernement.
En bref, cette proposition représente une façon importante d’assurer la sécurité de la retraite de tous les salariés canadiens.
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Monsieur le Président, je suis heureuse d’intervenir dans le débat sur le projet de loi , Loi modifiant le Régime de pensions du Canada, la Loi sur l’Office d’investissement du régime de pensions du Canada et la Loi de l’impôt sur le revenu.
Qu'est-ce que cela signifie vraiment pour le profane? Cela signifie qu’il y aurait une hausse graduelle et obligatoire des cotisations au RPC, pour l’employeur comme pour l’employé. Cette hausse pourrait s'élever à 2 200 $ par employé.
Le projet de loi montre clairement que le gouvernement cherche non seulement une solution à un problème qui n’existe pas dans notre système, mais qu'il ne fait pas confiance aux Canadiens pour décider de la meilleure façon de dépenser leur argent. Le projet de loi devrait s’appeler la loi renflouant Wynne ou l’échange de bons procédés électoraux entre libéraux, parce que nous savons que le gouvernement de l’Ontario s’est mis dans une situation très difficile en prenant certains engagements relativement à la caisse de retraite. En fait, les libéraux fédéraux ont dû venir à sa rescousse.
Je vais donner quelques exemples pour illustrer les effets négatifs du projet de loi, mais je vais d’abord parler d’une chose qui est importante, mais qui n'a pas été abordée dans la conversation d’aujourd’hui. Les outils que les libéraux utiliseront sont notre Régime de pensions du Canada et notre Office d’investissement du régime de pensions du Canada.
La plupart des Canadiens connaissent bien ce pilier du programme canadien de retraite, mais peu d'entre eux comprennent bien comment il fonctionne. Lorsque j'étais une jeune travailleuse, j'étais consciente qu'un montant était prélevé de mon chèque de paye pour être versé au RPC. Je veillais tout de même à mettre de l'argent de côté, car une rumeur courait à l'époque voulant que le RPC se trouve éventuellement à sec.
De toute évidence, cela ne s'est pas produit. Toutefois, selon moi, nous tenons un peu ce régime pour acquis. Nous devons prêter attention au régime et à sa mécanique.
J'aimerais attirer l'attention des députés sur un article d'Andrew Coyne publié le 17 octobre. L'auteur y aborde d'importantes questions qui n'ont pas été soulevées durant le débat, comme je l'ai fait moi-même remarquer. Je vais parler pendant quelques instants de ces questions, en citant l'auteur ou en le paraphrasant, car elles sont absolument cruciales et rejoignent les préoccupations qui m'habitent depuis quelques années.
Premier point abordé: « le RPC devrait permettre de faire des économies d'échelle par rapport aux régimes privés. »
La plupart des Canadiens ne se doutent même pas que les coûts d'administration du RPC par l’Office d’investissement sont devenus 22 fois plus élevés au cours de la dernière décennie, passant de 118 millions de dollars à plus de 2,6 milliards de dollars. Il s'agit d'une énorme augmentation en peu de temps.
Représentant approximativement 1 % de la valeur des actifs, sans compter les coûts de distribution, le RPC coûte désormais bien plus cher que la plupart des fonds des changes privés. Cette situation devrait vraiment inquiéter les libéraux. Ils doivent faire quelque chose pour la maîtriser.
Puis, M. Coyne ajoute:
[…] le RPC ne vous « aide » pas à économiser. Il vous oblige à le faire. Si vous économisez déjà autant que vous le souhaitez,vous pouvez vous demander pourquoi vous devriez vous fier au jugement du gouvernement sur cette question plutôt qu'au vôtre. De plus, si vous ne pouvez pas vous permettre d'économiser davantage, vous forcer à le faire n'améliorera pas vraiment votre situation.
Même si l'épargne forcée était justifiée, je n'ai jamais vraiment compris pourquoi les fonds devaient être investis par l'Office d'investissement du RPC […]
Le RPC II, comme nous l'appellerons, sera entièrement capitalisé, et il y a des risques systémiques associés à l'ensemble du portefeuille. Ces risques ont beaucoup augmenté au cours des dernières années. En tout, 40 % des fonds sont maintenant investis dans des capitaux privés et des actifs non liquides, comme des routes et des ponts, qui ne sont pas échangeables sur le marché public.
Comme je l'ai dit, les coûts de gestion de ce fonds ont augmenté considérablement, tout comme les risques associés au portefeuille.
Il n'y a là rien de mal en soi si, premièrement, tous les Canadiens savent dans quoi ils s'embarquent; si, deuxièmement, ils peuvent tolérer le risque supplémentaire; si, troisièmement, le coût du régime a été évalué correctement et comptabilisé adéquatement; et si, quatrièmement, le rendement en vaut la peine.
Or, d'après M. Coyne, le RPC ne répond à aucun de ces critères. Il est prélevé du chèque de paie de ses 19 millions de cotisants qui, peut-être comme moi quand j'étais jeune, ne savent pas vraiment ce qu'il advient de leur argent.
La première chose que les libéraux ont omis de faire, c'est d'examiner ce qui se passe et les mesures qu'ils doivent prendre pour aborder la situation. Nous ne devrions pas foncer tête baissée et accroître le monopole de l'Office d'investissement du RPC sans examiner soigneusement les coûts et les risques, qui augmentent rapidement. En forçant les gens à épargner de cette façon, le gouvernement crée en quelque sorte un monopole.
En plus d'avoir soulevé certaines inquiétudes — et je pense que j'ai communiqué certains renseignements importants —, j'aimerais donner quelques exemples illustrant les incidences négatives de ce programme d'épargne forcée. Bon nombre de mes collègues ont donné divers exemples, mais j'aimerais en fournir quelques-uns de plus.
Un homme que je connais très bien est propriétaire d'une entreprise technologique qui va exceptionnellement bien; par contre, il a éprouvé de véritables difficultés lors du démarrage de son entreprise. Au début, il s'est parfois demandé s'il parviendrait à payer les charges sociales de ses employés. Comme beaucoup d'autres entrepreneurs, il a consacré beaucoup d'énergie à son entreprise, mais il n'a pas tiré de bénéfices de ses efforts du jour au lendemain. C'est une petite entreprise qui compte peu d'employés.
Nous savons déjà que le gouvernement en poste a choisi d'augmenter les impôts des petites entreprises. Donc, si l'homme que je connais avait quand même la chance de faire un peu d'argent, il devrait composer avec une augmentation des coûts. Habituellement, cet argent serait plutôt réinvesti dans l'entreprise.
Maintenant, comme il a 10 employés, il devrait payer des coûts supplémentaires, qui pourraient s'élever à 10 000 $. Or, cette somme aurait pu être réinvestie dans l'entreprise pour assurer sa croissance et l'aider à prospérer. L'employeur et ses employés auraient peut-être préféré utiliser ces 10 000 $ pour avoir accès à des options d'achat d'actions. Les employés qui croient en l'entreprise pour laquelle ils travaillent pourraient estimer qu'il serait plus avantageux pour eux d'adopter une autre structure de rémunération. Il ne fait aucun doute que cette mesure créera de réelles difficultés aux nouvelles entreprises qui tentent de se tailler une place sur le marché.
Je compte parmi ma parenté un jeune couple qui épargne depuis un certain temps pour l'achat de leur première maison. Ils viennent tous les deux de sortir de l'université, et ils mettent de l'argent de côté pour leur première maison. Ils vivent en périphérie de Toronto. Ils venaient d'accumuler la mise de fonds dont ils avaient besoin quand les règles hypothécaires ont changé du jour au lendemain. Résultat: ils ne peuvent plus emprunter le montant dont ils auraient besoin pour acheter la maison qu'ils avaient en tête. Non seulement, à cause du gouvernement, ils auront besoin d'une mise de fonds plus importante, mais ils auront aussi plus de mal à épargner. Jusqu'ici, ils mettaient de côté quelques milliers de dollars par année pour rembourser leurs prêts étudiants et acheter leur première maison, mais voilà soudain qu'ils devront renoncer à une partie de l'argent qu'ils utilisaient comme bon leur semblait et s'en servir pour les nouvelles cotisations obligatoires au RPC.
Je pourrais continuer longtemps à donner d'autres exemples de problèmes que ce projet de loi va créer.
Pour conclure, j'ai l'impression que le gouvernement cherche à régler un problème qui n'existe pas. On nous a dit clairement qu'il ne s'agissait pas d'un problème. Pourtant, le gouvernement va quand même forcer les Canadiens à faire une chose qui ne correspond peut-être pas à leurs priorités. Je pense aux entrepreneurs, aux investisseurs, qui sauraient très bien quoi faire avec ce millier de dollars par mois et qui aimeraient le mettre ailleurs, que ce soit dans leur portefeuille d'investissement ou dans leur entreprise.
Les libéraux vont nuire à l'économie, car leur initiative ne se fonde sur aucune analyse globale récente de la spirale ascendante des coûts et des risques. Selon moi, les libéraux d'aujourd'hui sont à des lieues des libéraux d'autrefois. Quand le RPC a vu le jour, en 1964 — et je sais que je ne serai pas la première à en parler —, voici ce que Judy LaMarsh a déclaré:
[Le RPC] n'est pas censé verser aux retraités tout le revenu dont ils aimeraient disposer. Le montant de ce revenu relève d'une décision personnelle et, de l'avis du gouvernement, il faudrait, pour l'obtenir, se tourner vers l'épargne personnelle et les régimes de retraite privés.
Les libéraux devraient y penser à deux fois avant de s'engager dans cette voie, et nous devrions tous être sérieusement inquiets.
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Monsieur le Président, c'est avec plaisir que j'interviens pour parler du projet de loi et du plan mis en place par les libéraux pour bonifier le Régime de pensions du Canada.
Cette bonification augmenterait les déductions sur les chèques de paye des Canadiens, rendrait plus difficile la vie des petites entreprises et ne ferait pas grand-chose pour les citoyens vulnérables. Les aînés vulnérables ne profiteront que très peu, voire pas du tout, de la bonification du Régime, puisque nombre d'entre eux n'y ont pas contribué et ne seront donc pas admissibles à ses prestations.
Les collaborateurs de l'Institut Fraser Charles Lammam et Hugh MacIntyre affirment à ce sujet:
Au lieu de perdre du temps à débattre de la bonification du Régime de pensions du Canada en s'imaginant à tort que de nombreux Canadiens à revenu moyen ou supérieur n'épargnent pas assez pour leur retraite, on ferait mieux de se pencher sur les moyens d'aider financièrement les aînés vulnérables.
Pour les aînés à faible revenu qui ont contribué au Régime, une augmentation des prestations pourrait se traduire par la réduction d'autres transferts gouvernementaux, ce qui ferait que leur revenu net à la retraite n'augmenterait que très peu, voire pas du tout. Si le plan est adopté, le taux de cotisation au Régime commencera à augmenter en 2019 et le maximum des gains ouvrant droit à pension passera de 54 900 $ cette année à 82 720 $ en 2025.
Selon une étude de l'Institut Fraser, la bonification réduira le revenu disponible des contribuables, en échange de très peu d'avantages.
Simon Gaudreault, économiste en chef à la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, a affirmé de son côté que l'entente aura de graves répercussions négatives sur les travailleurs et l'économie canadienne et que les changements annoncés, dont l'augmentation des contributions, pourraient mettre en péril les salaires, les heures de travail et les emplois.
Les Canadiens verront leurs chèques de paye être amputés parce qu'ils seront obligés de cotiser davantage au RPC. Ils disposeront de moins d'argent pour investir à l'extérieur du système de pension officiel, c'est-à-dire dans des régimes privés d'épargne-retraite comme le REER ou le CELI. Cette situation augmentera peu, voire pas du tout, la somme totale de leurs épargnes.
En plus de compliquer la tâche des Canadiens qui souhaitent cotiser à leur CELI, le gouvernement libéral a ramené le plafond des cotisations à ce programme à 5 500 $. Le gouvernement conservateur précédent avait augmenté ce plafond parce que le programme était très prisé de tout le monde, des jeunes aux aînés.
C'est avec fierté que le Parti conservateur a instauré le compte d'épargne libre d'impôt pour encourager les Canadiens à épargner de façon responsable. De nombreux Canadiens en sont venus à dépendre du CELI dans la planification de leur avenir. Pour les familles et les aînés canadiens, le CELI constitue un instrument d'épargne sûr et souple, qui met leurs économies à l'abri de l'impôt.
Les libéraux ont baissé le plafond des cotisations au CELI et, maintenant, ils souhaitent aller chercher encore plus d'argent dans les poches des contribuables. Il sera désormais difficile pour les Canadiens de se prévaloir de ce programme. À mon avis, les changements en voie d'être apportés par les libéraux feront augmenter le coût de la vie des Canadiens qui tentent d'épargner en vue des années où ils seront vulnérables.
Les Canadiens devraient être en mesure de gérer eux-mêmes leur argent. Compte tenu des dépenses effrénées que le gouvernement a engagées au cours de l'année, nos concitoyens ne peuvent faire confiance aux libéraux en ce qui concerne la gestion de leur pension.
Les aînés vulnérables ne gagneront rien ou bien peu de l'élargissement du RPC. Pour les aînés à faible revenu qui ont cotisé au régime, une augmentation des prestations au titre du RPC risque d'entraîner une réduction dans d'autres transferts gouvernementaux, notamment le Supplément de revenu garanti. Autrement dit, une telle mesure n'améliorerait pas ou à peu près pas le revenu de retraite net.
Le Parti conservateur croit qu'il faut des politiques raisonnables, fondées sur des preuves, pour aider les Canadiens à vivre la retraite dans la dignité. C'est d'ailleurs dans ce but que le gouvernement précédent avait bonifié le Supplément de revenu garanti. De toute évidence, les libéraux ont souscrit à cette approche puisque, dans leur premier budget, ils ont augmenté de 10 % les prestations au titre du SRG.
L'élargissement du Régime de pension du Canada ne ciblera peut-être pas les gens à revenu moyen qui sont les plus susceptibles d'éprouver des problèmes de pension de retraite.
Par ailleurs, une fois que le RPC aura été élargi, les employeurs et les employés pourraient décider de réduire les régimes de pension privés établis en fonction du salaire, pour éviter que les travailleurs ne paient trop de cotisations.
Après 2019, une augmentation des charges sociales risque d'entraîner une baisse des salaires ou une contraction de l'emploi. Une telle situation forcerait les Canadiens à cotiser davantage au Régime de pension du Canada et réduirait de ce fait l'épargne privée volontaire. Or, les Canadiens devraient pouvoir décider quelle proportion de leur revenu ils souhaitent consacrer aux dépenses et quelle proportion à l'épargne, en fonction de leur style de vie.
Cette augmentation des cotisations au RPC va réduire le chèque de paye des travailleurs canadiens, mettre en péril des milliers d'emplois et ne faire absolument rien pour aider les aînés qui ont besoin d'aide maintenant.
En 2013, la valeur nette totale des ménages canadiens s'élevait à 7,7 milliards de dollars, répartis presque également entre les avoirs de retraite, soit le RPC, le RRQ, les REER, les régimes de retraite des employeurs, des avoirs immobiliers et d'autres actifs financiers et non financiers.
La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante s'est penchée sur un scénario semblable de hausse des cotisations au RPC en 2015 et en a conclu qu'une telle hausse entraînerait la perte de 110 000 emplois et réduirait les salaires de près de 1 % de façon permanente.
Dan Kelly, PDG de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, a déclaré: « Les deux tiers des PME disent qu'elles devront geler ou réduire les salaires. Plus d'un tiers pensent qu'elles seront obligées de réduire les heures de travail de leurs employés ou de faire des mises à pied à cause de la hausse des cotisations au RPC ou au RRQ. »
Pour les motifs que je viens de mentionner, je n'appuierai pas ce projet de loi.
Ma circonscription, Yellowhead, en Alberta, compte de nombreux chômeurs et de nombreux travailleurs. Parmi ceux qui travaillent, il y a des jeunes, qui seraient nombreux à estimer que le Régime de pensions du Canada ne disposera pas des fonds suffisants lorsqu'ils prendront leur retraite.
En discutant avec des planificateurs financiers de ma région, j'ai appris que de nombreux jeunes — qui viennent tout juste d'entrer sur le marché du travail ou qui y sont déjà — mettent de l'argent de côté en vue de leur retraite. Ils comprennent qu'ils doivent planifier leur propre destinée. Notre gouvernement a instauré le compte d'épargne libre d'impôt spécialement pour ceux qui souhaitent planifier leur avenir et utiliser l'argent qu'ils pourraient investir aujourd'hui en sachant que lorsqu'ils le retireront ou lorsqu'ils prendront leur retraite, ils ne paieront pas d'impôts.
La différence entre le Régime de pensions du Canada et le compte d'épargne libre d'impôt, c'est que les gens peuvent et pourront y déposer autant d'argent qu'ils le souhaitent. Par la même occasion, notre gouvernement leur a offert la possibilité de cotiser volontairement au Régime de pensions du Canada, ce qui à mon avis devrait être l'approche retenue aujourd'hui, au lieu de ces cotisations obligatoires plus élevées.
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Monsieur le Président, cette semaine, le a déposé le projet de loi .
J'ai eu l'occasion d'écouter son discours, ainsi que la période de questions et réponses qui l'a suivi. Je l'ai écouté expliquer à la Chambre et aux téléspectateurs en quoi ce projet de loi était bon pour les Canadiens. J'ai pu poser la première question au ministre durant cette période et, bien qu'il soit un excellent orateur, je n'ai pas obtenu l'information demandée.
Je vais d'abord poser de nouveau cette question, mais d'une manière différente, et j'espère qu'au cours des prochaines heures j'obtiendrai finalement une réponse. J'ai lu au ministre deux citations de Dan Kelly, président et chef de la direction de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, dont la suivante:
Il est très décevant de constater que les ministres des Finances mettent en péril les salaires, les heures de travail et les emplois des Canadiens et qu'ils affaiblissent une économie déjà chancelante. Malgré les belles paroles, il semble que les emplois et l'économie ne soient pas de grandes priorités pour les gouvernements qui ont signé cette entente.
Puis, cette autre citation de Dan Kelly:
Si cette hausse se concrétise, les deux tiers des PME disent qu’elles seront forcées de geler ou de réduire les salaires et plus d’un tiers d’entre elles affirment qu’elles devront réduire le nombre d’heures travaillées ou même couper des postes.
Ces deux déclarations sont très troublantes, d'autant plus que des statistiques de 2013 indiquent qu'il y a 1 116 423 petites entreprises au Canada. Elles représentent 98 % des entreprises créatrices d'emploi au Canada. Ces statistiques montrent également qu'en 2009, 86 % des exportateurs canadiens étaient de petites entreprises et que leurs exportations totalisaient 68 milliards de dollars, soit environ 25 % de la valeur totale des exportations du Canada.
À l'échelle locale, j'ai reçu des données provenant de ma circonscription, Elgin—Middlesex—London, qui ont été recueillies par la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante. Lorsqu'on a demandé aux Canadiens s'ils étaient en faveur de la bonification du RPC, 12 % de ceux habitant dans la circonscription d'Elgin—Middlesex—London ont dit qu'ils appuyaient cette augmentation. Il est question ici de 12 % des gens. Cela veut dire que 88 % de la population n'était pas d'accord pour qu'on augmente les cotisations au RPC.
Puisque j'ai maintenant énoncé ces données importantes, je vais continuer de parler des préoccupations liées à la hausse des cotisations au RPC et des répercussions sur les petites entreprises. Au lieu de continuer d'énoncer des statistiques et des chiffres, je vais parler à mes collègues de ma propre expérience à titre de propriétaire d'une petite entreprise.
Nous sommes nombreux à la Chambre à avoir des compétences et des atouts différents, et c’est très important. L’un de mes atouts, c'est d’avoir été propriétaire d’une petite entreprise. J’ai eu l’occasion de diriger une petite entreprise avec sept employés. Je l’ai fait avec mon ancien mari, et nous l’avons acquise à titre de franchise en commençant en 1998. Le monsieur qui nous l’a cédée quittait le monde des franchises.
Nous avions reçu à ce moment-là les livres comptables, qui montraient la situation financière de l’entreprise, alors nous étions très emballés à l'idée d’entreprendre notre première journée au travail. Cependant, nous avons réalisé 81 $ de ventes le premier jour. Mon ex-mari et moi avions payé deux employés pour toute la journée. Nous avions été ouverts de 7 heures à 23 heures, et nous avions payé deux employés pour leurs postes durant la journée.
À la fin de la journée, nous avions 81 $ en caisse pour les marchandises que nous avions vendues. Notre problème était évidemment d’apprendre à gérer une entreprise convenablement. Comment pouvions-nous faire cela? Les obstacles étaient nombreux, mais l’une des premières choses à faire était de réduire nos coûts. Pour ce faire, nous devions déterminer quels étaient les coûts qu’une entreprise peut réduire sans nuire à ce qu’elle vend.
C'était un petit café où il y avait des spectacles cinq soirs par semaine. Nous étions dans un secteur où il y avait une succursale de la Banque TD et de nombreuses autres entreprises locales. Beaucoup de gens avaient l’habitude d’arrêter chez nous avant et après leur travail.
L’une des premières choses que nous avons faites a été d’organiser des promotions. Cela nous a permis de créer un peu de ventes, mais nous avions en même temps des dépenses extraordinaires. Le loyer réel dans mon secteur du centre-ville de London s'élevait à 3 800 $ par mois. En plus de notre loyer extravagant, nos tarifs d’électricité étaient élevés. C'est difficile à croire, mais pour les Ontariens, c’est encore pire aujourd’hui qu’en 1998. Ces dépenses nous coûtaient au moins 400 ou 500 $ par mois.
Nous devions aussi tenir compte d’autres coûts, comme l'impôt foncier ou diverses choses que nous devions faire et proposer au conseil municipal dans le but d'aménager une terrasse. Nous devions nous occuper de bien des choses qui supposaient des démarches administratives.
La première chose que j’ai faite a été de réduire les coûts. Réduire le personnel a été un choix vraiment horrible. Pour que ce commerce prospère, je devais m’assurer que nous avions des stocks. Je devais m’assurer qu’il y avait du café en grains et du lait, que les lumières étaient allumées et que le loyer était payé. C’est ce qui était important pour moi, parce que, sans cela, je ne pouvais pas exploiter de commerce. La première dépense que je pouvais modifier, c’était de réduire mon personnel de deux employés. La décision a été très difficile à prendre pour nous, parce qu’elle avait des répercussions pour deux étudiants qui fréquentaient l’Université Western. Nous avons dû réduire la main-d’œuvre de deux fois 15 heures par semaine pour parvenir à joindre les deux bouts.
Avec le temps, nous nous en sommes mieux sortis. Malgré tout, un propriétaire de petite entreprise sait qu’on ne se contente pas de compter la recette à la fin de la journée. On paie aussi les factures. Dans mon cas, je me suis rendu compte que je pouvais acheter une livre de bacon précuit à 7,50 $ ou précuire ce bacon moi-même, dans ma propre cuisine, pour 3,50 $. Chaque chose comptait, particulièrement après la recette de 81 $ du premier jour.
La première chose que j’ai dû faire a été de réduire mon personnel. Pendant un an et demi, j’ai travaillé sept jours sur sept. Il ne faut pas perdre de vue que, à l’époque, j’avais un bébé de trois mois, un bébé de dix-neuf mois et un enfant qui venait d’avoir quatre ans et qui venait d’entrer en prématernelle. C’est d’une entreprise familiale qu’il s’agit. Il ne s’agit pas de riches propriétaires d’entreprise. Il s’agit d’une famille qui exploitait un commerce: une maman, un papa et trois enfants. J’y allais et je nettoyais les toilettes et je faisais tout ce qu’il y avait à faire pour que les affaires marchent.
À la fin, les affaires ont fini par très bien tourner et, après 18 mois environ, nous avons dû choisir entre préserver notre bien-être mental et vendre le commerce, ou continuer à travailler tous les jours. Nous avons décidé de vendre ce commerce.
Cependant, une des mesures les plus importantes que nous ayons dû prendre pour contenir nos coûts a été de réduire les salaires. En matière de salaires, nous devons nous pencher sur les retenues sur la paie. Le gouvernement ne parle pas seulement des cotisations au Régime de pensions du Canada, le RPC. Ces cotisations sont versées non seulement par les employeurs, mais aussi par les employés eux-mêmes. Nous avons des cotisations d’assurance-emploi. Nous avons la Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail, et je suis sûre qu’il existe des programmes très similaires dans tout le pays. Donc, les propriétaires d’une petite entreprise ne se contentent pas de payer les impôts retenus sur la paie. Ils versent aussi des contributions de contrepartie.
Il y a beaucoup de choses à considérer, mais je pense que c’est le point sur lequel nous devons nous arrêter et nous mettre à la place du propriétaire d’une petite entreprise.
Prendre des décisions commerciales peut être très difficile. Je crains que, au travers de cette modification du RPC, le gouvernement ne demande aux petites entreprises de prendre la décision que j’ai dû prendre pour avoir un commerce prospère. Pour réduire les coûts, nous avons dû réduire les dépenses. Un moyen facile de réduire les dépenses est la tâche la plus difficile, celle de réduire le personnel. Il s’agit de réduire les ressources humaines, et nous devons en parler.
Vendredi, j'ai demandé au député de de nous parler des difficultés dans sa région. Plus de 200 000 emplois sont disparus en Alberta. Dans ma région, j'ai vu un peu la même chose se produire entre 2008 et 2010, lorsque nous avons traversé la crise économique mondiale. J'ai demandé au député en particulier si la hausse des cotisations du Régime de pensions du Canada ferait du tort aux nouvelles entreprises. Évidemment, il a répondu oui.
On peut bien vouloir changer de cap, mais nous devons nous assurer, chemin faisant, que les Canadiens connaissent la nature de ce programme. Le sondage Ipsos commandé par la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante nous apprend que 40 % des Canadiens croient que le gouvernement verse de l'argent dans le Régime de pensions du Canada. Nous devons voir à ce que les gens sachent que ce n'est pas le cas. Ce sont les employés et les employeurs qui alimentent cette caisse, et non le gouvernement.
Nous ne devons pas embrouiller les Canadiens lorsque nous parlons du Régime de pensions du Canada et que nous incluons dans la discussion l'idée que le Supplément de revenu garanti a été haussé. Nous embrouillons le Canadien moyen lorsque nous parlons des trois piliers des programmes de retraite, alors qu'il n' a pas eu l'occasion de les étudier.
Les programmes de retraite comprennent trois piliers: les cotisations de l'employé et de l'employeur au Régime de pensions du Canada ainsi que les programmes sociaux que sont la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti. Toutefois, la retraite est également une affaire d'épargne personnelle. Le gouvernement a réduit l'épargne personnelle avec ses modifications du compte d'épargne libre d'impôt. Quoi qu'il en soit, en fin de compte, on ne peut pas prendre encore plus d'argent dans les poches des Canadiens.
Je voudrais terminer avec une citation que le gouvernement a entendue à maintes reprises, j'en suis certaine:
Quelle que soit la raison invoquée pour bonifier le Régime de pensions du Canada, ce ne sera pas pour enrayer la pauvreté. Le taux de pauvreté parmi les gens du troisième âge ne saurait être plus près de zéro. Oui, un peu plus de 5 % des personnes âgées aujourd'hui ont un revenu en deçà du seuil de la pauvreté [...]
C'était Fred Vettese, actuaire en chef de Morneau Shepell et coauteur du livre du ministre des Finances intitulé The Real Retirement. L'extrait que je viens de citer est tiré de l'édition du 5 juin 2016 du Financial Post.
Je demande instamment que nous examinions cela et que nous admettions que le RPC n’est pas une question de réduction de la pauvreté. Ces augmentations proposées des cotisations au RPC seraient préjudiciables, en particulier au moment où nous allons voir des choses comme une taxe précaire sur le carbone et la suppression par le gouvernement actuel de la réduction d’impôt accordée aux petites entreprises.
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Monsieur le Président, je suis bien heureux de pouvoir prendre la parole aujourd'hui sur le projet de loi , qui vise à réformer le Régime de pensions du Canada.
D'entrée de jeu, je tiens à mentionner que, en tant que députés québécois, nous sommes régis par un autre régime, soit le Régime de rentes du Québec. Malgré que le gouvernement du Québec n'ait pas été en faveur de cet accord, étant donné qu'on a un système à part, il s'est engagé à apporter des changements semblables à son régime, et c'est tant mieux ainsi.
Par contre, le débat sur ce projet de loi est néanmoins une occasion de parler de l'ensemble des mesures et de la situation qui touchent non seulement les retraités actuels, mais aussi ceux qui le seront bientôt ou même dans un avenir très éloigné. En fin de compte, un des rôles principaux des législateurs que nous sommes, malgré que ce rôle soit très souvent oublié, c'est aussi de penser et de planifier à long terme.
Aujourd'hui, la retraite pose un véritable problème. Malgré que le coût de la vie augmente et qu'on ait de plus en plus de mal à épargner pour notre retraite, que ce soit les gens pour qui la retraite est dans un avenir très éloigné, ceux pour qui c'est demain ou ceux déjà à la retraite, on se rend compte qu'une des raisons qui expliquent cela, c'est que les entreprises s'engagent de moins en moins dans des régimes de retraite privés, et que, si elles le font, ce n'est pas une façon sécuritaire pour assurer la retraite.
On n'a qu'à voir les différentes entreprises qui font faillite et les conséquences que cela a sur les régimes de retraite des employés qui ont travaillé au sein de ces entreprises. Bien évidemment, on a vu des exemples assez flagrants pendant la crise de 2008, et malheureusement, compte tenu de la situation économique actuelle, on n'est jamais à l'abri d'autres situations semblables.
Il est aussi important de noter que malgré ce que j'ai surtout entendu de la part de certains députés conservateurs, la pauvreté chez les aînés est un problème grave et important auquel on doit s'attaquer. En outre, cela concerne non seulement le Régime de pensions du Canada, mais aussi la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti.
Malgré que le gouvernement libéral se soit engagé à bonifier le Supplément de revenu garanti, et Dieu sait que cette mesure était attendue depuis très longtemps, on a promis d'indexer le Supplément de revenu garanti selon le coût de la vie, et cela n'a pas encore été fait. Or c'est très important, parce que comme je l'ai dit, quand on est à la retraite, le coût de la vie augmente, mais le revenu stagne, et c'est très problématique.
Il y a deux semaines, le 4 octobre dernier, je suis allé au Salon des aînés, à Chambly. C'était leur 10e anniversaire. Ce salon est tenu chaque année, et les organismes communautaires qui desservent les aînés de la grande région du bassin de Chambly, les représentants des deux bureaux de députés et tous les différents clubs d'âge d'or qui desservent la région sont présents pour parler des services offerts aux aînés. Pour nous, c'est aussi une belle occasion de rencontrer les aînés, de parler avec les différents organismes qui les desservent et de bien comprendre la réalité qu'ils vivent.
Je ne prétends pas connaître la réalité des aînés dans les circonscriptions de mes collègues. Cependant, certains aînés doivent vivre dans des appartements à prix modique et certains sont en difficulté. Les femmes qui habitent seules sont aux prises avec le fardeau financier de payer l'épicerie et le loyer. Ces situations sont très difficiles et si, en tant que législateurs, nous ne prenons pas au sérieux la responsabilité de leur assurer un revenu stable et de bonifier les outils financiers à leur disposition, nous délaissons nos responsabilités, et cela nous touche tous.
Heureusement, on peut lever notre chapeau devant la décision du gouvernement de reculer l'âge d'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse de 67 à 65 ans. On peut saluer les libéraux à cet égard, parce que cette décision insensée ne faisait rien pour les travailleurs. En effet, elle punissait les travailleurs qui, par exemple, travaillent dans des mines ou qui occupent d'autres emplois dont les tâches sont très manuelles. Un jour ou l'autre, on veut pouvoir leur assurer une retraite plus tôt que plus tard.
Nous nous rappelons que les rapports du directeur parlementaire du budget nous disaient, à cette époque, que le régime de la Sécurité de la vieillesse était tout à fait convenable et qu'on pouvait conserver l'âge de la retraite à 65 ans.
Contrairement à ce que disent plusieurs députés, tous partis confondus, la question de la retraite ne concerne pas seulement nos aînés, même si ce sont eux qui vont en subir les conséquences immédiates. Cela concerne aussi les jeunes qui ont le même âge que moi, même si la retraite peut sembler très loin. C'est particulièrement percutant étant donnée la réalité dans laquelle on vit, et je parle de la précarité de l'emploi. Les emplois précaires affectent tout le monde. Ce n'est pas seulement un enjeu pour les jeunes, mais cette situation affecte particulièrement ces derniers.
C'est très intéressant qu'on tienne ce débat sur le besoin d'offrir une retraite sûre à la prochaine génération une semaine après que le ait tenu des propos selon lesquels les jeunes devraient simplement accepter le travail précaire et « se calmer le pompon », pour paraphraser ce qu'il a dit.
Le fait demeure qu'il est absolument inacceptable de demander aux jeunes de se contenter d'emplois d'été.
Bien sûr, pour nous les jeunes, la retraite est très loin, mais le fait demeure que, si nous ne faisons rien aujourd'hui et si nous ne commençons pas maintenant à prendre cette réalité au sérieux, il va y avoir tout un problème plus tard.
Le Régime de pensions du Canada n'est pas la solution ultime, parce que, au bout du compte, si un jeune travaille à contrat ou dans un emploi précaire, ce n'est qu'un outil de la boîte à outils censée assurer sa sécurité financière et la sûreté de sa retraite. C'est pour cette raison que nous sommons le gouvernement de travailler davantage pour traiter ces problèmes. En effet, en ce moment, il semble accepter le fait que ce sera la réalité pour les prochaines années et que c'est tant pis. Or nous sommes loin d'accepter cela. Cette situation est inacceptable. Le gouvernement devrait en faire davantage, et ce genre de propos de la part d'un ministre des Finances ne réglera en rien la situation.
Pour ce qui est du Supplément du revenu garanti, par exemple, on pourrait adopter d'autres mesures afin de faciliter la vie des personnes qui doivent y avoir recours. Après tout, en tant que contribuables, elles y ont cotisé. Ces personnes devraient le toucher automatiquement. C'est le genre de questions qui réglerait plus facilement les choses pour plusieurs aînés qui viennent nous dire qu'il y a toujours de la paperasse compliquée à remplir pour recevoir les prestations auxquelles ils ont droit.
Je veux revenir sur d'autres éléments qui ne touchent pas que les questions de retraite. Il s'agit, encore une fois, de l'ensemble des mesures en place pour les personnes qui en ont besoin. J'ai entendu un député libéral dire que tous les éléments étaient importants. Or je pense au cas d'une personne qui est venue dans mon bureau de circonscription tout dernièrement. Par respect pour les informations personnelles de ces citoyens, je ne mentionnerai pas de noms, mais ils vont se reconnaître dans mes propos.
Je me souviens que, il y a quelques années, nous avons eu droit à une excellente présentation de mon collègue de , qui est venu présenter à mes concitoyens les différentes dispositions existantes, comme les crédits d'impôt pour les personnes handicapées. Il y avait là un couple de personnes âgées à la retraite de ma circonscription, dont un enfant bénéficiait de certaines mesures des divers programmes pour les personnes handicapées. Il y a de petites modifications qu'on ne remarque pas, qui ne sont pas traitées à la période des questions et qui ne représentent pas de grands enjeux nationaux, et à cause de ces petits changements subtils qu'on retrouve dans le budget, l'enfant de ce couple ne bénéficie plus de ces mesures fiscales. Qui en paie le prix, maintenant? C'est un couple d'aînés à la retraite qui prennent soin de leur enfant qui bénéficiait de ces mesures.
Nous allons appuyer le projet de loi C-26 parce que nous reconnaissons que le Régime de pensions du Canada est très important pour que les gens à la retraite puissent vivre dignement et que les travailleurs jeunes et moins jeunes puissent avoir la retraite qu'ils méritent, quand ils arrivent à cette étape. Toutefois, je rappelle au gouvernement que, s'il veut véritablement prendre la sécurité financière de la population au sérieux, il devrait revoir l'ensemble des mesures, même les petites mesures fiscales qui ne semblent pas avoir d'impact. Cela en a sur la vie des gens. C'est très important de regarder l'ensemble des mesures et de ne pas seulement adopter un projet de loi comme celui-ci et de se contenter de dire qu'on a fini et qu'on a réglé les problèmes pour ces gens. C'est beaucoup plus compliqué que cela. C'est important qu'il prenne cette responsabilité au sérieux.
J'invite mes collègues à me poser des questions.
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Monsieur le Président, j'interviens au nom des citoyens de ma circonscription, Renfrew—Nipissing—Pembroke, pour participer à cet important débat sur le projet de loi , loi visant à augmenter le fardeau fiscal en imposant des charges sociales néfastes pour l’emploi aux travailleurs canadiens. Ce projet de loi entraînerait des modifications au Régime de pensions du Canada, à l’Office d’investissement du régime de pensions du Canada et à la Loi de l’impôt sur le revenu en vue d'instaurer une charge sociale.
En politique, comme en affaire, tout est dans le choix du moment. Je suis d’avis, et je tiens à le préciser à l’intention de tous les Canadiens qui suivent ce débat, que nous sommes tous d’accord sur le fait que toute mesure visant expressément à aider les retraités à vivre dans la dignité est une politique publique digne d’éloges. Par contre, les Canadiens ont besoin de plus que les banalités que nous sert le parti au pouvoir pour déterminer si la mesure présentée est bien conforme à leurs intérêts financiers et à ceux de leur pays.
La modification des éléments du filet de sécurité sociale dont s’est doté notre pays ne peut relever ni de la partisanerie ni des fondements idéologiques. Les conservateurs préconisent le choix personnel. Le choix de la retraite que nous souhaitons relève également de notre principe sur le droit de choisir. Les partisans de la gauche sont d’avis que toutes les décisions doivent être prises par un État tentaculaire, par la grosse machine gouvernementale. Aujourd’hui, ils veulent nous retirer le droit de choisir le type de retraite que nous souhaitons alors qu’il existe une solution de compromis : soit le régime canadien actuel d’épargne-retraite.
Le revenu de retraite au Canada est une combinaison de la pension de vieillesse, soit le supplément qui s'ajoute à la Sécurité de la vieillesse en l'absence de tout autre revenu assorti d'une condition d'admissibilité, ainsi que divers régimes d'épargne donnant droit à une aide fiscale tels que les régimes enregistrés d’épargne-retraite, les comptes d’épargne libres d’impôt, et les régimes de retraite gouvernementaux et privés. Il convient donc de contester vigoureusement toute tentative faite par un groupe, un particulier ou un parti politique de briser cet équilibre.
Le premier objectif du régime de pensions est d'aider les ménages à équilibrer l'actif et le passif pendant la période la plus productive de la vie afin de se préparer au moment où la capacité d'accumuler des revenus décline. On y arrive en mettant de côté des ressources dont on se servira à la retraite. C'est ce que l'on appelle la gestion harmonieuse de la consommation au cours de la vie. Les régimes de pensions ne doivent pas être une réserve de capitaux dans laquelle le gouvernement peut puiser pour financer des combines douteuses ou à saveur idéologique.
Je m'oppose à la bonification du Régime de pensions du Canada pour diverses raisons, mais surtout à cause de l'expérience ontarienne. Les Canadiens devraient se méfier de tout programme visant à accroître leur fardeau fiscal et celui de leur employeur, particulièrement si c'est sous le couvert d'épargner pour la retraite.
Les régimes de pensions sont là pour les retraités et non pour servir aux gouvernements de réserves de capitaux pratiques et bon marché. Je donne cet avertissement en pensant aux commentaires du qui laissait entendre que les libéraux considèrent les régimes de pensions comme une source de revenus pratique pour financer les projets du parti. En effet, selon un journal national que je cite:
[…] les fonds de pension sont souvent investis dans des infrastructures telles que les autoroutes à péage, les aéroports et autres projets qui produisent des recettes, car ce sont des investissements qui sont considérés comme moins risqués et plus prévisibles que les marchés financiers. […] il n’y a rien de mal à cela si le fonds est géré de façon indépendante du gouvernement et si les responsables peuvent prendre des décisions uniquement fondées sur la possibilité de faire fructifier au maximum les sommes investies à l’avantage des retraités. Mais il y a lieu de douter que ce serait le cas avec le régime que proposent les libéraux.
À l'heure actuelle, le Régime de pensions du Canada est assez bien géré. On aurait pu dire la même chose d'une société d'État provinciale avant que le Parti libéral de Toronto ne décide de la ruiner. Je parle d'Hydro Ontario, ou Hydro One, comme s'appelle maintenant la société dans ma province. Je fais référence à l'Ontario parce que j'estime que tous les Canadiens devraient être informés de la désastreuse politique gouvernementale mise en oeuvre en Ontario et de ce qui se produit lorsqu'on substitue l'idéologie au bon sens, tout particulièrement lorsqu'il est question d'importantes sommes d'argent appartenant aux contribuables.
En premier lieu, les Canadiens doivent savoir en quoi le fiasco survenu en Ontario est pertinent dans le cadre du débat d'aujourd'hui sur la mesure fiscale néfaste pour l'emploi que constitue le projet de loi .
L'échec d'Hydro One est attribuable à ce que les contribuables ontariens appellent avec dérision la Loi sur l'énergie verte et l'économie verte. Gerald Butts est l'un des principaux architectes de cette mesure à caractère idéologique des libéraux de Toronto. On a appris que M. Butts est passé, à grands frais pour les contribuables, de Toronto au poste le plus élevé au sein du Cabinet du premier ministre à Ottawa, ainsi que des dizaines d'autres anciens employés libéraux de Toronto, aussi à grands frais pour les contribuables.
Voici ce que Lynn Morrison, la commissaire à l'intégrité de l'Ontario, a constaté, et je cite le numéro d'été de la Revue parlementaire canadienne:
Au cours de son enquête sur les centrales au gaz de l’Ontario, elle a découvert que le personnel politique avait ignoré les procédures établies et avait donné la préséance aux intérêts de leur parti et non à l’intérêt public.
Or, ces personnes travaillent maintenant pour le à Ottawa.
Du temps des gouvernements conservateurs précédents, Hydro One, Hydro Ontario, fonctionnait en toute indépendance de l'État, comme le fait Régime de pensions du Canada aujourd’hui. Toutefois, Gerald Butts et ses amis ont tout changé cela. Par des directives du Cabinet et la nomination de personnes censées réglementer le monopole de l’électricité détenu par Hydro Ontario, ils ont forcé Hydro One à augmenter le prix de l’électricité jusqu'à ce qu'il soit le plus élevé en Amérique du Nord.
La politique d’augmentation du prix de l’électricité a conduit à une pauvreté énergétique en Ontario. En effet, des dizaines de milliers de personnes ont du mal à payer leurs factures d’électricité. Beaucoup doivent choisir entre se chauffer ou manger.
Le prix élevé de l’électricité a fait disparaître des dizaines de milliers d’emplois dans un secteur manufacturier autrefois dynamique en Ontario. Tout cela a été fait au titre de la lutte contre les changements climatiques, pendant que certains prétendaient de façon fallacieuse que les personnes qui n’acceptaient pas que l'on installe des éoliennes industrielles dans leur cour niaient l’existence des changements climatiques; c’est le même genre de dénigrement provenant de la gauche qui veut que les gens qui n’appuient pas la nouvelle taxe à l'emploi s’opposent à l’idée d’assurer une retraite confortable à chacun.
Ces gens ont prétendu que les éoliennes industrielles sont une infrastructure verte et ils ont octroyé de gros contrats, des contrats juteux, à des partisans du Parti libéral, à commencer par l’ancien président du parti, avec un contrat de 478 millions de dollars.
Pour les libéraux de Toronto comme Gerald Butts, les éoliennes relèvent de l’idéologie verte. La perspective que certains de leurs amis libéraux puissent s'enrichir grâce à elles les a amenés à exercer davantage de pression en ce sens. Même si le vérificateur provincial impartial a repéré un trou noir de 37 milliards de dollars, un trou noir qui ne cesse de grossir, aucune reddition de comptes n’a été faite. Malheureusement, les Ontariens n’ont pris connaissance de ce gaspillage qu’une fois l’argent disparu.
Les Canadiens doivent se demander s’ils veulent jouer avec leur retraite comme le Parti libéral de Toronto l’a fait avec les prix de l’électricité et perdre comme lui. Le gouvernement de l’Ontario est maintenant le gouvernement infranational le plus endetté du monde.
Résumons ce vers quoi ce mauvais projet de loi va conduire les Canadiens.
L’augmentation de la taxe à l'emploi aux fins du Régime de pensions du Canada enlèvera de l’argent sur les chèques de paye des vaillants Canadiens, il mettra des centaines de milliers d'emplois en péril et ne fera rien pour les personnes âgées qui ont besoin des prestations.
Les libéraux refusent de dire aux Canadiens combien cette mesure coûtera exactement, mais nous savons que beaucoup de travailleurs de et leur famille paieront chaque année des milliers de dollars de plus à même leurs revenus.
En outre, les nouveaux diplômés auront davantage de difficulté à rembourser leurs prêts d’études. Il sera également plus difficile pour les jeunes d'accéder à la propriété. Les familles auront plus de mal à épargner pour les vacances ou pour les études postsecondaires des enfants. Les entreprises, pour leur part, auront plus de difficulté à créer des emplois et à augmenter le salaire de leurs employés.
Les Canadiens qui suivent les débats à la Chambre des communes au cours de la période des questions sont habitués de voir le se dérober totalement lorsqu’il doit répondre à une question directe sur un sujet important, une façon de faire malheureuse reprise par son ministre responsable des activités de financement d’accès spécial, qui suit les mêmes points de discussion préparés par leur collaborateur au Cabinet du premier ministre.
Nous voyons ici un mode de fonctionnement semblable à celui du régime cauchemardesque en place à l'Assemblée législative, à Toronto, où la plupart des membres du personnel politique libéral ont fui après avoir détruit l’économie de l’Ontario avec une énorme taxe sur le carbone, appelée rajustement global, qui a été ajoutée aux factures d’électricité et qui a fait disparaître des centaines de milliers d’emplois dans le secteur manufacturier.
Les Canadiens ont commencé à se rendre compte qu’il y a un bien grand écart entre les déclarations publiques du Parti libéral et ce qui se passe réellement à Ottawa. La forme l’emporte sur le fond. Des sondages d’opinion montrent que les électeurs comprennent comment fonctionne le Parti libéral à Ottawa aujourd’hui.
Il importe d’informer la population que lorsque le était dans le milieu des affaires, il disait le contraire sur les économies que devaient faire les Canadiens par rapport à ce qu’il dit maintenant lorsqu’il parle des raisons pour lesquelles le Canada doit mettre en place une nouvelle charge sociale. On n'a qu'à lire le livre.
Je me demande ce que pensait le des frais imposés pour l'accès spécial avant qu’il commence à recueillir les contributions. Regardons l’augmentation d’impôt.
Les libéraux vont augmenter la charge sociale du RPC pour la faire passer de 9,9 à 11,9 % à partir de 2019. Elle sera donc de 2 200 $ par travailleur. Dans certains cas, elle sera répartie entre l’employeur et l’employé. Le travailleur autonome devra pour sa part assumer 100 % de cette augmentation.
Sous prétexte d’aider les Canadiens à économiser pour leur retraite, les libéraux imposent aux employeurs et aux employés une augmentation d’impôt pas très bien déguisée.
Cette mesure enlève de l’argent des poches des employés. Et c’est encore pire pour les employeurs. En leur enlevant du capital, la mesure donne peu d’options aux employeurs.
La première option pour les entreprises est d’essayer d’augmenter les prix pour absorber la hausse de la charge sociale et risquer de fermer boutique, parce qu’elles sont en concurrence avec des entreprises qui versent des salaires plus bas et qui doivent satisfaire à des normes moins élevées en matière de sécurité et d’environnement, comme c'est le cas en Chine, un pays avec lequel les libéraux sont impatients de conclure un accord de libre-échange. La deuxième option est d’éliminer des emplois.