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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Le gouvernement s’est engagé à renforcer la base de l’économie, la classe moyenne, et ceux qui travaillent dur pour joindre les deux bouts. C’est dans le respect de cet engagement que nous avons donné suite à un certain nombre des promesses électorales que nous avions faites aux travailleurs canadiens.
Je suis fier de prendre la parole au sujet du projet de loi . Ces dispositions législatives permettraient de raffermir le régime de pensions au Canada et correspondent à la promesse clé que nous avions faite d’assurer une retraite sûre et digne à tous les Canadiens. Je félicite le d'avoir donné suite à cet engagement en collaborant étroitement, dans cette optique commune, avec nos partenaires provinciaux et territoriaux.
Il convient de souligner que les dirigeants provinciaux de chacun des grands partis politiques, libéral, néo-démocrate et conservateur, ont travaillé avec diligence pour conclure cette entente historique qui profitera à des générations de Canadiens, y compris mes deux jeunes enfants, Natalia et Eliana.
L’enjeu est simple. Nous devons raffermir notre système de pensions pour qu’il reflète la réalité d’aujourd’hui et pour assurer une retraite digne et sûre à tous les Canadiens.
Comme prémisse de notre discussion concernant le projet de loi, je crois qu’il convient de passer en revue le système de retraite du Canada dans sa forme actuelle et de déterminer pourquoi un RPC renforcé est requis pour répondre aux tendances qui font qu’un si grand nombre de Canadiens ne sont pas prêts pour leur vie après le travail. Le système actuel à plusieurs piliers comprend la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti, qui sont versés à même les recettes générales du gouvernement et servent de revenu de base pour les Canadiens à faible ou à moyen revenu. Le RPC et le RRQ sont financés au moyen de cotisations obligatoires des employeurs et des employés et, dans les années 1990, le RPC est passé d’une méthode de financement par répartition à un régime capitalisé au préalable. Enfin, il y a les régimes de pensions en milieu de travail et l’épargne individuelle discrétionnaire, y compris les comptes d’épargne libre d’impôt et les régimes enregistrés d’épargne-retraite.
En dépit de cette approche comportant plusieurs piliers, un certain nombre de tendances émergentes font en sorte que des millions de Canadiens ne sont pas prêts pour la retraite et pourraient voir leur niveau de vie baisser.
Dans le cadre d’une analyse exhaustive menée par le ministère des Finances, on a déterminé qu’environ le quart des familles qui approchent de la retraite, soit environ 1,1 million de familles, pourraient voir leur niveau de vie baisser. Par ailleurs, on estime que 5 millions de Canadiens n’ont pas accès à des modalités d’épargne en milieu de travail, et que nombre de ces Canadiens de la classe moyenne risquent davantage de ne pas économiser suffisamment pour la retraite. Nous devons prendre des mesures pour nous assurer que tous les Canadiens ont une retraite sûre et digne.
En outre, aujourd’hui, les jeunes Canadiens se retrouvent dans des situations que n’ont pas connues les générations précédentes en ce qui a trait à l’épargne pour leur retraite. Les Canadiens qui entrent actuellement sur le marché du travail sont susceptibles de changer d’emploi plusieurs fois pendant leur vie, et un régime de pension transférable, qui facilite la mobilité professionnelle, représente maintenant une nécessité dans ce marché de l’emploi en évolution.
Depuis les années 1970, nous avons noté une baisse de la participation globale aux régimes de pension agréés du secteur privé, ainsi qu’une transition des régimes à prestations déterminées aux régimes à cotisations déterminées. Statistique Canada estime que la couverture totale des régimes de pension agréés offerts par l'employeur dans le secteur privé a diminué et est passée de 35 % à des niveaux approchant maintenant 20 %. En toute honnêteté, un moins grand nombre d’entreprises du secteur privé offrent des régimes de pension de l'employeur, et beaucoup ont mis fin à leurs régimes de pension à prestations déterminées ou les ont liquidés.
Les régimes à cotisations déterminées ne sont pas véritablement des régimes de pension, parce qu’ils exposent les cotisants aux risques des investissements et aux fluctuations des actifs des régimes de pension, de même qu’à un déficit subséquent dans l’épargne accumulée pour la retraite. En outre, le contexte de faibles taux d’intérêt, qui influence la valeur actuelle des passifs et qui a imposé des demandes de liquidités aux entreprises pour qu’elles maintiennent leur ratio de solvabilité, combiné à des règles comptables qui, en toute honnêteté, sont défavorables pour les pensions, a accéléré l’abandon par de nombreuses entreprises des régimes à prestations déterminées.
Le gouvernement actuel, en collaboration avec les provinces, a adopté une approche bien ciblée dans le cadre de ce projet de loi, afin de résoudre les enjeux que j’ai énoncés, tout en établissant un équilibre important entre les considérations économiques à court terme et les gains économiques à long terme.
Qu’est-ce qu’un Régime de pensions du Canada bonifié ou renforcé signifie pour les Canadiens? Cela signifie tout simplement une retraite sûre et digne pour des millions d’entre eux. Cela signifie que les personnes qui prendront leur retraite pourront passer moins de temps à s’inquiéter de leur situation financière et plus de temps avec leurs êtres chers, y compris leurs petits-enfants.
Une fois en place, la bonification du Régime de pensions du Canada ferait augmenter jusqu’à 50 % la prestation de retraite maximale du régime, qui est d’environ 13 000 $. En dollars d’aujourd’hui, cela représente une augmentation d’environ 7 000 $, pour une prestation maximale de près de 20 000 $.
Cette amélioration prévue dans le projet de loi aboutirait à deux choses pour les cotisants. Tout d’abord, elle fera passer du quart au tiers la part de la rémunération annuelle touchée à la retraite. Cela signifie que les personnes qui gagnent 50 000 $ aujourd’hui, pendant leur vie active, recevraient environ 16 000 $ par année en prestations de retraite, plutôt que les 12 000 $ environ qu’elles touchent aujourd’hui. En deuxième lieu, cela ferait augmenter de 14 % la fourchette de revenu maximal, pour la porter à environ 82 700 $, afin que les personnes qui gagnent davantage aient plus d’argent à la retraite.
La mise en œuvre de ces changements dans le cadre du projet de loi aurait pour résultat, comme l’a estimé le ministère des Finances, une réduction du quart du nombre de familles risquant de ne pas avoir épargné suffisamment pour la retraite, faisant passer cette proportion d’environ 24 % à 18 %, lorsque l’on tient compte de tous les piliers du système de revenu de retraite.
Pour que ces mesures soient abordables, elles seraient échelonnées sur sept ans, à partir de 2019, jusqu’à la fin de 2025, afin que les répercussions soient minimes et graduelles. David Dodge, ancien gouverneur de la Banque du Canada, soulignait que le défi fondamental auquel les décideurs se heurtent a trait à la façon de fournir un revenu de retraite approprié à la population future de personnes âgées, sans pour autant imposer un fardeau fiscal indu aux travailleurs et aux entreprises.
Nous avons trouvé le juste équilibre. Par exemple, une personne avec un revenu de 50 000 $ versera en cotisations environ 6 $ de plus par mois en 2019 et, à la fin de la période de mise en oeuvre progressive de sept ans, ses cotisations s’élèveront approximativement à 40 $ par mois. En outre, et ce point est très important, nous veillerons à ce que les Canadiens à faible revenu ne soient pas accablés financièrement par les cotisations supplémentaires. Nous bonifierons la prestation fiscale pour le revenu de travail pour compenser, en gros, les cotisations supplémentaires au RPC sans changement notable au revenu disponible, tout en continuant d’assurer des revenus de retraite plus élevés pour les Canadiens les moins nantis.
En plus d’être avantageux pour les Canadiens, un RPC robuste profitera à l’ensemble de l’économie canadienne. Le ministère des Finances a estimé que des prestations du RPC supérieures augmenteraient les dépenses des retraités et constitueraient un stimulus économique. On estime que le PIB augmentera légèrement pour passer de 0,05 % à 0,09 % et que les niveaux d’emplois demeureront supérieurs de 6 000 à 11 000 emplois par rapport aux niveaux de 2015. De plus, la hausse des taux d’épargne moyens engendrée par la bonification du RPC permettrait d’augmenter le montant du capital disponible aux fins d’investissement.
Le Régime de pensions du Canada est un programme solide et il est sain sur le plan actuariel. Il est entièrement capitalisé pour les générations futures. Le plus récent rapport indique que 5,3 millions de Canadiens ont reçu environ 38,7 milliards de dollars en prestations alors que le montant total des cotisations a atteint près de 45 milliards de dollars. On ne saurait sous-estimer tous les avantages du RPC. En tant qu’instrument d’épargne-retraite pour les Canadiens, le RPC représente, selon moi, un modèle pour le monde entier. Un de ses grands avantages est qu’il procure des prestations sûres, prévisibles et stables. Les Canadiens n’épuiseront pas leur épargne-retraite et les prestations ne sont pas assujetties aux chocs. Les prestations du RPC sont pleinement indexées aux prix, de sorte que l’inflation ne vient pas réduire la valeur d’une pension. Le RPC est entièrement transférable et il vient combler le déclin des régimes de pension privés. Dans l’ensemble, le RPC est une façon efficace d’économiser.
Enfin, l’Office d’investissement du RPC agit indépendamment du gouvernement du Canada et a pour mandat d’investir les fonds du RPC dans l’intérêt primordial des participants au régime. Cet organisme indépendant, transparent et responsable est perçu avec respect dans le monde entier en raison de son impressionnant bilan de rendement des placements et de son excellence en matière de gestion, avec un taux de rendement annualisé sur 10 ans de 6,8 %.
Je dirai pour conclure que le projet de loi est la prochaine étape à franchir pour assurer à tous les Canadiens une retraite sûre et digne. J’exhorte mes collègues à se joindre à moi pour encourager l’adoption de cette importante mesure législative, qui est le résultat d’une approche collaborative entre les provinces et le gouvernement fédéral.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui au sujet du projet de loi , Loi modifiant le Régime de pensions du Canada, la Loi sur l’Office d’investissement du régime de pensions du Canada et la Loi de l’impôt sur le revenu. Je suis fier de parler d'un projet de loi qui concrétise l'une des principales promesses électorales faites par les libéraux il y a environ un an. Les modifications qu'il prévoit amélioreront la vie d'une nouvelle génération de retraités.
En dollars d'aujourd'hui, l'adoption du projet de loi signifierait que les prestations maximales du Régime de pensions du Canada passeraient de 13 110 $ à près de 20 000 $ par année. Ce serait la plus grande modification apportée au Régime de pensions du Canada en une génération. Un changement de cette importance requiert le consentement de 7 provinces sur 10, et nous l'avons.
Le projet de loi n'a que trop tardé. Le 10 juin 2010, l'ex-ministre des Finances de l'Ontario, Dwight Duncan, a demandé au ministre fédéral des Finances d'alors de bonifier le Régime de pensions du Canada. Je cite un extrait de sa lettre: « L’Ontario soutient une approche pancanadienne à la réforme visant à doter les aînés de demain d’outils plus efficaces et moins coûteux leur permettant de maintenir leur niveau de vie à la retraite. » En dépit d'appels répétés à l'action, le gouvernement précédent n'a pas fait avancer le dossier à l'échelle fédérale.
L'Ontario a décidé d'aller de l'avant lui-même et a présenté le régime de retraite de l'Ontario. Alors que la province mettait la touche finale à ce programme en vue de sa mise en oeuvre, le du Canada a pour sa part remanié et élargi le RPC.
Il s'agit d'une mesure historique pour le Canada. Cette bonification du RPC ne constitue pas une solution à tous les problèmes liés aux pensions et aux revenus de retraite, mais elle permet certainement de faire un grand pas en avant. La prochaine génération de Canadiens pourra ainsi vivre la période de la retraite dans l'indépendance, la dignité et la fierté.
Je profite de l'occasion qui m'est donnée ici pour féliciter et remercier le et ses homologues provinciaux d'être parvenus à une entente historique dans le dossier de la sécurité de la retraite des Canadiens.
En vertu du projet de loi , le taux de cotisation supplémentaire augmentera graduellement, à compter de 2019, jusqu'à concurrence de 1 % des revenus des employés et de 1 % des revenus des employeurs d'ici 2023. Pour les travailleurs autonomes, le taux de cotisation augmentera également graduellement jusqu'à concurrence de 2 % des revenus d'ici 2023. Les cotisations des employés seront déductibles du revenu imposable. Pour la première fois depuis 1965, les prestations au titre du RPC passeront de 25 à 33 % du revenu avant la retraite d'une personne, et le plafond de revenu sera fixé à 82 700 $.
Outre les modifications au RPC, le gouvernement a déjà apporté deux changements importants pour aider les retraités. Premièrement, nous avons haussé de 10 % le Supplément de revenu garanti pour les personnes âgées vivant seules, ce qui porte à 947 $ par année la prestation complémentaire maximale qu'elles peuvent toucher. Nous savons que les Canadiens travaillent fort et qu'ils méritent de prendre leur retraite tôt. Nous avons donc ramené l'âge de l'admissibilité aux prestations de la Sécurité de la vieillesse de 67 à 65 ans. Malgré cela, bien des gens sont stressés à la simple idée de prendre leur retraite parce qu'ils ne pourront pas maintenir leur niveau de vie.
J'aimerais passer brièvement en revue les types de revenus de retraite actuellement disponibles. Les Canadiens peuvent essentiellement compter sur deux types de revenus de retraite: des revenus de retraite provenant de régimes administrés par des gouvernements et des revenus de retraite provenant de leur épargne personnelle ou d'un régime d'entreprise. La plupart des Canadiens ont accès aux deux. Le régime public se compose du Supplément de revenu garanti, de la Sécurité de la vieillesse et du Régime de pensions du Canada.
Je vais parler de la deuxième option, qui comprend divers régimes agréés, souvent créés par les employeurs pour leurs employés, et un éventail de possibilités en matière de placements privés, comme les REER, les CELI et d'autres instruments de placement.
Pour la génération qui nous précède, la retraite faisait partie du cycle de la vie. Si vous aviez un emploi bien rémunéré et stable, vous étiez certain d'avoir assez d'argent pour la retraite. Les caisses de retraite au travail étaient alors la norme, mais en raison des changements survenus dans l'économie mondiale, de moins en moins de Canadiens occupent un emploi offrant un régime de retraite agréé. En effet, depuis 1993, le pourcentage de Canadiens qui bénéficient d'un régime de retraite au travail a chuté, passant de 30 % à un peu plus de 23 % aujourd'hui, et cette tendance à la baisse semble partie pour continuer.
De plus, il y a de moins en moins de régimes à prestations déterminées, comme le RPC, qui garantissent des versements fixes, et de plus en plus de régimes à cotisations déterminées, qui offrent beaucoup moins de sécurité à leurs bénéficiaires. De nos jours, un grand nombre de Canadiens doivent se débrouiller seuls pour se préparer à la retraite. Ils doivent recourir à des REER, à des CELI et à des placements privés dans de multiples instruments de placement et encore, seuls ceux qui sont chanceux peuvent se le permettre.
Les solutions de rechange du secteur privé sont limitées à bien des égards. Premièrement, les difficultés que présente le marché du travail ne sont pas les mêmes qu'avant. Il est beaucoup plus difficile, pour les gens dans la vingtaine, de dénicher un emploi, et à plus forte raison un emploi avec un bon fonds de pension. En 2012, le taux de chômage parmi les jeunes en Ontario atteignait le niveau ahurissant de 16,9 % et était beaucoup plus élevé dans certaines circonscriptions, y compris la mienne. Si les jeunes de nos circonscriptions doivent se contenter d'emplois mal rémunérés ne leur permettant pas de bien gagner leur vie jusqu'à ce qu'ils atteignent la fin de la vingtaine et même le début de la trentaine, comment pouvons-nous nous attendre à ce qu'ils commencent à épargner en vue de leur retraite?
Deuxièmement, même si une personne a des investissements, le marché s'est montré très vulnérable au cours des dernières années. Les députés se rappelleront la crise financière de 2008. À l'époque, j'étais avocat et j'ai rencontré beaucoup de familles qui étaient extrêmement stressées par l'incertitude entourant leur avenir. Elles craignaient de perdre jusqu'à 40 % de leur portefeuille. D'ailleurs, nombre d'entre elles n'ont toujours pas récupéré tout l'argent perdu.
Troisièmement, les taux d'intérêt qui n'ont jamais été aussi bas posent problème. Aujourd'hui, de nombreux retraités qui ont épargné avec prévoyance se trouvent aux prises avec ces taux d'intérêt depuis dix ans. J'ai cherché dans les portails les plus fréquentés pour y trouver les meilleurs taux d'intérêt annoncés aujourd'hui. Le rendement maximal offert est de 2 % par année, et il ne concerne que les chanceux. Une famille qui a travaillé fort et qui a réussi à épargner 500 000 $ pour le mettre dans des obligations ou un placement garanti peut espérer au maximum 10 000 $ par année. De surcroît, il est probable que les taux d'intérêt vont se maintenir à leur niveau très faible pendant encore longtemps. Donc, ceux qui n'ont pas beaucoup d'épargne et même ceux qui ont épargné une assez bonne somme ne pourront pas répondre à leurs besoins.
Je pense qu'il va sans dire que l'un des principaux avantages du Régime de pensions du Canada est la gestion exceptionnelle assurée par l'Office d'investissement du RPC. Même en cette période très instable, l'Office est l'une des entreprises d'investissement les mieux gérées au monde. Il gère de manière prudente les fonds de retraite des Canadiens depuis 50 ans. Pourtant, seulement au cours des cinq dernières années, il a généré un rendement annuel de 10,6 %.
Je sais que mes collègues d'en face croient que les modifications au RPC ne feront qu'alourdir le fardeau de nos employeurs et qu'elles pourraient limiter la création d'emplois. Jusqu'à l'année dernière, je dirigeais un cabinet d'avocats, qui comptait environ 20 employés au sommet de ma pratique. J'étais fier de pouvoir payer mes employés lors de chaque période de paie. Pour la plupart des petites entreprises, c'est souvent difficile. J'ai dirigé ce cabinet pendant 10 ans, et c'est grâce à mes employés que j'ai connu le succès. Sans eux, je n'aurais pas pu réussir, et je peux garantir aux députés que toutes les petites entreprises réussissent grâce aux gens qui travaillent pour elles.
La majorité des petites entreprises ne peuvent pas se permettre d'offrir un régime privé de pension à prestations déterminées ou une meilleure protection en matière de santé. La majorité des gens dépendent des programmes financés et administrés par l'État, qui font l'envie du monde entier. Les Canadiens doivent rembourser leurs prêts d'études, débourser beaucoup d'argent pour se loger et se déplacer et payer les dépenses de la famille, et donc, ils ne peuvent tout simplement pas se permettre d'épargner en vue de leur retraite.
C'est pour cette raison que la bonification du Régime de pensions du Canada est une bonne chose pour les propriétaires de petites entreprises. En effet, ils pourront maintenir en poste leurs bons employés, être de bons employeurs et avoir la certitude qu'un office d'investissement bien géré protège leur retraite et la nôtre. À mon avis, les employés sont plus productifs lorsqu'ils ont la certitude qu'ils auront une retraite plus confortable et ont l'esprit en paix à ce sujet.
Les gens travaillent toute leur vie et nous devons faire plus pour qu'ils puissent prendre leur retraite dans la dignité. C'est une responsabilité qui ne doit pas incomber uniquement aux entreprises. Les gouvernements, et plus particulièrement le gouvernement fédéral, doivent donner l'exemple et combler les lacunes.
À l'heure actuelle, 24 % des personnes qui prendront leur retraite sous peu risquent de ne pas avoir suffisamment d'argent pour maintenir leur niveau de vie lorsqu'elles quitteront leur emploi. Puisque les Canadiens vivent maintenant plus longtemps, bon nombre d'entre eux risquent aussi d'épuiser les sommes qu'ils ont épargnées en vue de leur retraite avant leur décès. En bonifiant le RPC, nous réduirons le nombre de Canadiens qui n'ont pas suffisamment d'économies de retraite.
En terminant, je tiens à féliciter le et les fonctionnaires du ministère d'avoir présenté un projet de loi aussi mûrement réfléchi. Cette mesure législative sera réellement avantageuse pour le Canada. Lorsque les gens réfléchiront à la présente législature, ils estimeront sans aucun doute que la bonification du RPC est l'une de ses grandes réalisations. En prenant dès maintenant des mesures pour améliorer la sécurité de la retraite des Canadiens, nous faisons en sorte qu'un plus grand nombre d'entre eux pourront prendre leur retraite en toute quiétude.
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Monsieur le Président, c'est avec une certaine émotion que je me lève aujourd'hui à la Chambre pour parler de ce projet de loi, puisque c'est la première fois que je prends la parole à titre de porte-parole de l'opposition officielle en matière de finances.
La semaine dernière, j'ai eu le plaisir de poser plusieurs questions au gouvernement, mais je n'ai pas eu de réponse.
[Traduction]
À ce propos, j'aimerais remercier la chef de l'opposition officielle de la confiance qu'elle me porte en me confiant ce rôle d'une grande importance au sein de notre caucus et de cette démocratie.
Lorsqu'il est question de finances, il est question du coeur même de ce pays, car tout dépend de la capacité ou de l'incapacité à payer pour les politiques publiques.
Je suis également très heureux de succéder, au meilleur de mes capacités, à la députée de , qui a si bien fait en tant que porte-parole. Nous savons tous quel excellent travail elle a accompli en tant que ministre de premier plan au sein du Cabinet du gouvernement Harper.
[Français]
Le projet de loi a quand même un avantage: il démontre très bien la différence qui oppose l'actuel gouvernement et ma formation politique.
[Traduction]
Cette différence est parfaitement claire à nos yeux, car cette proposition de politique et de mesure législative illustre la vision libérale concernant l'utilisation des fonds publics. Pour les libéraux, c'est un moyen efficace de soutirer de l'argent aux travailleurs, aux entrepreneurs, à ceux qui créent des emplois et de la richesse. Les conservateurs, eux, préfèrent laisser le choix aux citoyens, leur fournir des outils et leur permettre de garder leur argent, de l'utiliser à d'autres fins, et surtout d'en mettre de côté pour leur retraite.
[Français]
L'intérêt du projet de loi , c'est qu'il démontre très bien la différence entre notre vision à nous, les conservateurs, et celle les libéraux. Pour le Parti libéral, ce qui est bon, c'est aller chercher encore plus d'argent dans les poches du monde et encore plus d'argent chez les entrepreneurs, alors que nous, nous voulons donner les outils aux citoyens pour qu'ils puissent épargner des sous et les mettre de côté en vue de leur retraite.
De quoi est-il question essentiellement? Grosso modo, on peut dire que le projet de loi permettra une augmentation des cotisations des travailleurs de 9,9 % à 11,9 %, et qu'il faudra environ 40 ans avant qu'il y ait des retombées directes et concrètes pour eux.
Voilà le projet de loi devant nous. Je l'ai résumé de façon assez générale, mais comme il est question de fonds de pension — quiconque devant faire sa déclaration de revenus sait que c'est très délicat lorsque vient le temps de préciser exactement quelles sont les marges de manoeuvre du gouvernement et quelles en sont les règles —, je vais vous parler des règles précises de ce projet de loi.
Pour le moment, les cotisations au Régime de pensions du Canada sont établies à 9,9 % des gains admissibles par employé, soit entre 3 500 $ et 54 900 $ par année, jusqu'à une cotisation maximale de 4 959,90 $ par année, montant partagé également entre l'employé et l'employeur. J'aurai l'occasion d'y revenir un peu plus tard. Cela ne s'arrête pas là puisque, au cours des 40 prochaines années, les prestations du RPC passeront d'un taux de remplacement de revenu à la retraite de 25 % à 33 % des cas admissibles. Pour financer ces prestations — j'en parlais tout à l'heure —, le gouvernement va augmenter le taux de cotisation des régimes de pensions de 9,9 % à 11,9 % à compter de 2019. De plus, le taux annuel maximal des gains admissibles va augmenter à 82 700 $ en 2015, et les gains entre les taux annuels maximums actuels et futurs seront sujets à un taux de cotisation de 8 %. En conséquence, les cotisations, réparties entre l'employeur et l'employé, augmenteront jusqu'à 2 200 $ par travailleur. Comme on le voit, c'est beaucoup de chiffres et beaucoup de données. Cela fait référence à bien des éléments, alors il vaut mieux le faire correctement.
Maintenant que la table est mise de façon parfaite quant aux chiffres, parlons du fond des choses et voyons pourquoi, de notre point de vue, ce projet de loi n'est pas une bonne chose. Augmenter le Régime de pensions du Canada, c'est amener les Canadiens à avoir moins d'argent dans leurs poches. On l'a démontré, cela peut atteindre jusqu'à 1 100 $ pour certains employés. C'est la part de l'employé, mais celle de l'employeur devra doubler ce montant, qui atteindra donc 2 200 $ par employé qui travaille dans une usine, dans une entreprise ou dans un bureau. Dans une famille dont le père et la mère travaillent, il restera donc 2 200 $ de moins dans le budget pour élever les enfants et pour faire certains des choix.
Il y a encore autre chose. On ne peut pas dire que les entrepreneurs soient les amis naturels de ce gouvernement, puisque celui-ci a imposé la taxe sur le carbone. Les libéraux avaient promis d'abaisser le taux d'imposition des entreprises de 11 % à 9 %, et ils ne l'ont pas fait. Nos entrepreneurs paient donc encore plus cher.
Voilà qu'avec le Régime de pensions du Canada, le projet de loi fera en sorte que les entrepreneurs auront à débourser plus de 1 000 $ par employé. Si cela pouvait au moins rapporter quelque chose, on se dirait que chacun fait son effort. Le problème, c'est qu'il faudra 40 ans avant que cela puisse vraiment entrer en vigueur, alors qu'au moment où on se parle, c'est inutile et cela n'aide en rien les aînés qui en ont vraiment besoin aujourd'hui.
C'est cela aussi le coeur de l'action. On peut avoir une vision à long terme concernant le Régime de pensions du Canada. On est tous conscients; on est tout à fait conscients que beaucoup moins de travailleurs seront sur le marché de l'emploi d'ici 5, 10, 15 ou 20 ans, qu'il y en a aujourd'hui. C'est la démographie qui le veut. Il faut donc prendre les mesures nécessaires.
Or les mesures nécessaires proposées par l'actuel gouvernement visent à aller chercher encore plus d'argent dans les poches, alors que nous, quand nous étions au gouvernement, nous avions entrepris des démarches positives et constructives qui reposaient sur le choix individuel. Voilà la grande différence.
Si ce gouvernement pense savoir ce qui est bon pour les gens, nous, nous pensons que les gens savent ce qui est bon pour eux, et nous leur donnons les outils pour épargner. Un tel outil est ce que nous avons appelé le CELI, et j'y reviendrai un peu plus tard. Ces visions sont complètement différentes l'une de l'autre. Au moins, ce qu'il y a de bon dans ce projet de loi, c'est que c'est bien partagé.
Parlons de certains ménages, soit de M. Untel ou de Mme Unetelle qui travaille. Je ne veux surtout pas partir une guerre de genre. Je dis bien « genre », et non « gendre ». Je dis « gendre », parce que j'ai croisé mon gendre en fin de semaine, qui est un chic type, soit dit en passant. Certains ménages vont payer jusqu'à 2 200 $ de plus par année.
En conséquence, les personnes qui se lancent dans la vie — comme on le dit souvent, par exemple, quand elles ont fini l'école —, ont toutes un peu de dettes d'études, et c'est normal. Cependant, quand vient le temps d'aller sur le marché du travail, on veut un coup de main. On ne veut surtout pas avoir moins d'argent dans les poches. On ne veut surtout pas un gouvernement qui impose de nouvelles règles qui font en sorte qu'on va puiser 1 100 $ dans les poches des travailleurs. Or c'est ce qu'on va faire.
Ce projet de loi ne favorise pas les jeunes qui commencent sur le marché du travail et qui doivent rembourser des dettes d'études. Il sera également plus difficile pour les jeunes familles de mettre de l'argent de côté pour pouvoir partir en vacances et profiter un peu de la vie avec les enfants qui naissent, etc. Il sera surtout plus difficile pour les entreprises de créer des emplois et d'augmenter les salaires, puisque pour chaque emploi dans une entreprise, c'est plus de 1 000 $ que l'entreprise devra débourser.
Il s'agit donc de 1 000 $ de moins que l'entreprise aurait pu verser en augmentations de salaire; de 1 000 $ de moins par employé que l'entreprise aurait pu verser pour des formations; et de 1 000 $ de moins par employé que l'entreprise aurait pu dépenser pour lui donner de l'équipement afin de lui permettre d'être encore plus productif. Il s'agit aussi de 1 000 $ de moins pour engager les gens, créer de l'emploi et de la richesse, et ainsi permettre à l'entreprise d'être encore plus productive et de pouvoir manifester tout son talent et son potentiel dans le monde entier, puisqu'on sait que notre pays repose essentiellement sur des exportations. Les entreprises auront donc 1 000 $ de moins pour investir dans l'avenir de leur entreprise et, surtout, dans l'avenir de leur personnel.
Notre vision à nous, et je l'ai bien exprimée tout à l'heure, c'est de faire confiance aux gens. Nous en sommes conscients. Notre gouvernement en était tout à fait conscient. Nos prédécesseurs, les ministres des Finances, l'honorable Flaherty et l'honorable Oliver, avaient justement formuler des réflexions et mis en place des travaux en vue de prendre des mesures pour permettre aux gens d'économiser et de faire les choix qu'ils estiment être nécessaires, plutôt que de se le faire imposer par le gouvernement. C'est la grande vision qui sépare le gouvernement actuel et nous.
C'est pourquoi nous avions évidemment augmenté les prestations du Supplément de revenu garanti. Cette année, le gouvernement l'a fait. Eh bien, tant mieux et bravo! Cela n'arrive pas tous les jours, mais cela me fait plaisir de dire que le gouvernement a suivi le chemin que nous avions tracé concernant le Supplément de revenu garanti pour les personnes âgées. C'était le bon chemin, et dans le budget, le gouvernement l'a suivi.
D'ailleurs, je me souviens qu'après le dépôt du budget, alors qu'on faisait beaucoup d'entrevues, un journaliste m'a dit à brûle-pourpoint qu'il y avait sûrement quelque chose de bon dans ce budget. Il faut penser vite quand ces questions arrivent, parce que ce n'est pas évident, et j'avais tout de suite pensé à nos aînés, parce que nous sommes conscients que, si nous pouvons les aider avec le Supplément de revenu garanti, c'est une bonne chose. Or nous l'avons fait, et le gouvernement actuel l'a fait. Bravo!
Là où la vision se sépare aussi, c'est que nous, nous avons inventé ce que l'on appelle le compte d'épargne libre d'impôt, le CELI. Nous pouvons en être bien fiers. Je me souviens très bien du moment où cela a été annoncé. Je revois mon collègue de , qui a d'ailleurs annoncé sa candidature au leadership hier, et je lui souhaite le franc succès qu'il mérite.
À l'époque où il était ministre, ce député avait dit que, particulièrement au Québec, les gens allaient avoir un appétit pour cela. Il avait parfaitement raison, puisque le compte d'épargne libre d'impôt a été l'une des plus belles réalisations de notre gouvernement pour inciter les gens à l'épargne. Cela a permis de faire avancer les cotisations au régime de pensions de vieillesse du Canada. C'est pourquoi nous sommes favorables aux outils incitatifs visant à permettre aux gens d'épargner en vue de leur retraite.
La mesure proposée ferait en sorte que le gouvernement aurait à gérer entre 2 000 $ et 2 200 $ venant de l'employeur et de l'employé. Peut-on vraiment faire confiance au gouvernement libéral pour gérer nos sous? Dois-je rappeler que ce gouvernement-là s'est fait élire en promettant de petits déficits de 10 milliards de dollars, alors qu'il a déposé un budget qui entraînera un déficit de 30 milliards de dollars? La Banque TD parle même de 34 milliards de dollars. La semaine dernière, le a dit qu'il ne savait plus trop comment cette affaire-là allait finir. Or on voudrait que les entrepreneurs déboursent 1 100 $ de plus par employé. Je ne suis pas certain que les libéraux soient les mieux équipés pour gérer convenablement les fonds publics.
C'est pourquoi nous pensons qu'il est beaucoup mieux de faire confiance aux gens et de les laisser faire leurs propres choix, des choix déterminants pour la suite des choses, plutôt que d'aller piger 1 100 $ par travailleur par année directement dans les poches des employeurs.
D'ailleurs, si jamais le gouvernement va de l'avant avec ce projet de loi, l'augmentation des cotisations au RPC va nuire à l'économie. On prévoit une réduction de l'emploi de 0,4 % à 0,7 %, soit 1 000 emplois de moins par année pendant 10 ans. Ce sont les prévisions du ministère des Finances du Canada et non celles d'un groupe de réflexion de droite.
Par ailleurs, il y aura aussi une réduction du produit intérieur brut de 0,3 % à 0,5 %, une réduction des investissements des entreprises et du revenu disponible de 0,3 % à 0,6 %, ainsi qu'une réduction de l'épargne privée à long terme de 7 %.
Ce n'est pas ce qu'on appelle une mesure économique stimulante pour créer de l'emploi et de la richesse. C'est difficile de faire pire qu'une réduction de l'emploi, du PIB, des investissements, du revenu disponible et de l'épargne privée. Tous les facteurs de développement économique sont rassemblés dans une seule phrase, et c'est tout à fait mauvais. C'est difficile de faire pire en matière de création de richesse et d'emplois.
Par ailleurs, l'Institut Fraser a constaté qu'une augmentation du taux de cotisation au RPC d'un point de pourcentage réduirait l'épargne privée de près de 1 %.
Lorsque les travailleurs canadiens, ceux qui se lèvent le matin, qui travaillent fort et qui en veulent pour leur argent, vont constater, jeudi, qu'ils auront désormais 1 000 $ de moins par année dans leurs poches à cause du gouvernement et de ses changements au RPC, ils ne seront certainement pas tentés d'épargner. Ce n'est pas nous qui disons cela, c'est l'Institut Fraser.
Moins on épargne, plus on est à risque. C'est ce qui distingue la vision du gouvernement libéral de la nôtre. Le gouvernement libéral dit aux gens ce qui est bon pour eux; nous, nous faisons confiance aux gens, parce que nous disons que ce sont eux qui savent ce qui est bon pour eux.
Parlons des entrepreneurs. Selon la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, 70 % des propriétaires de PME ne sont pas d'accord sur la notion de l'augmentation proposée, qui risque d'avoir une incidence directe sur leur entreprise. La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, c'est-à-dire les entrepreneurs qui créent l'emploi et la richesse et qui savent ce que c'est de gérer une entreprise, nous dit que ce n'est pas une bonne idée.
D'autre part, 90 % des petites entreprises estiment qu'il est important de tenir des consultations publiques avant de finaliser toute entente. Où, comment, avec qui et combien de fois ont eu lieu les consultations publiques? La réponse est faible.
Un document de l'Institut C.D. Howe indique que le plan des libéraux ne profitera pas aux travailleurs à faible revenu. Cet institut économique indépendant dit que leurs cotisations vont augmenter, mais que l'augmentation nette de leurs prestations de retraite sera faible, car les paiements plus élevés au titre du RPC seront compensés par une récupération des prestations au Supplément de revenu garanti.
En d'autres mots, ce que le gouvernement prend d'une main, il ne va pas nécessairement redonner de l'autre main. C'est cela, le problème. C'est pourquoi nous avions mis sur pied le Supplément de revenu garanti, qui était d'une grande aide en cas de situation délicate. Cela était positif.
Les libéraux sont tellement d'accord qu'ils ont adopté notre approche. Bravo! Cependant, le projet de loi fera en sorte qu'on ira piger davantage dans les poches des gens, ce qui les mettra encore plus à risque.
C'est pourquoi les Canadiens ne sont pas en faveur de ce projet de loi. La firme Angus Reid a constaté que seulement 9 % des Canadiens suivaient le débat qui a actuellement lieu. C'est quand même important. On ne parle pas de quelque chose qui arrivera on ne sait trop où, on ne sait trop quand. Cela concerne tous les Canadiens et tous les travailleurs. Pourtant, à peine 9 % d'entre eux sont instruits de ce qui se passe présentement à la Chambre.
Un sondage mené pour le compte de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante a révélé que la majorité des Canadiens ne connaissaient pas du tout la structure de financement du Régime de pensions du Canada. En fait, 70 % des Canadiens qui travaillent s'opposent à une expansion du Régime de pensions du Canada. Plus du tiers des Canadiens qui travaillent disent que les augmentations proposées sont inabordables. Plus de 80 % des Canadiens veulent que le gouvernement procède à d'autres consultations avant de prendre une décision.
C'est la réalité à laquelle nous sommes confrontés aujourd'hui, car cette mesure touchera tous les travailleurs canadiens. Il faut donc prendre des mesures afin que les gens sachent au moins de quoi il est question. Au Canada, il faut tenir un débat exhaustif et non rapide sur un enjeu aussi important.
Penchons-nous sur la situation des aînés: 83 % des ménages canadiens devraient maintenir leur niveau de vie actuel à leur retraite, selon la firme McKinsey. Selon Statistique Canada, la proportion des personnes âgées vivant avec un faible revenu est passée de 29 % en 1970 à 3,7 % aujourd'hui. C'est le plus bas niveau de pauvreté au monde. Voilà un fait très intéressant qui mérite d'être apprécié.
Au Canada, le taux d'épargne a augmenté. Il est passé de 7,7 % du salaire en 1990 à 14,1 % aujourd'hui, selon l'Institut C.D. Howe. La pauvreté chez les aînés est donc sur le déclin, les Canadiens sont deux fois plus nombreux à épargner et le taux d'épargne est deux fois plus élevé qu'il y a 20 ans, ce qui est une bonne chose.
La pauvreté chez les aînés a diminué et les Canadiens épargnent davantage. Nous croyons à des politiques incitatives raisonnables et positives pour l'épargne, plutôt qu'à des mesures coercitives qui font mal au porte-monnaie du contribuable.
C'est pourquoi Dan Kelly, président et chef de la direction de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, a dit qu'il était extrêmement décevant de voir le compromettre les salaires, les heures de travail et les emplois des travailleurs.
L'économiste en chef de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, quant à lui, a dit que l'accord aurait de graves répercussions négatives sur les travailleurs et sur l'économie canadienne. Selon lui, les changements annoncés, dont l'augmentation des cotisations, pourraient mettre les salaires, les heures de travail et les emplois des Canadiens en péril. Ce n'est pas une bonne chose pour l'économie.
Yves-Thomas Dorval, du Conseil du patronat du Québec, se dit inquiet de la nouvelle orientation du Régime de pensions du Canada et de son incidence sur l'économie canadienne. Selon lui, si nous voulons encourager l'épargne-retraite, une solution universelle n'existe pas. Au contraire, cela risquerait d'avoir des répercussions négatives sur l'activité économique, sur l'emploi et sur les salaires.
Concernant les aînés, Charles Lammam, de l'Institut Fraser, a écrit qu'au lieu de dépenser de l'énergie politique à débattre de l'expansion du RPC, en croyant faussement que de nombreux Canadiens à revenu moyen ou élevé n'épargnent pas assez pour leur retraite, il faudrait axer le débat public sur les meilleurs moyens d'aider les personnes âgées financièrement vulnérables.
C'est pourquoi notre formation politique s'oppose à ce projet de loi. Selon nous, aller chercher encore plus d'argent dans les poches des travailleurs et obliger les entreprises à donner encore plus d'argent au gouvernement, ce ne sont pas des bonnes choses.
Nous estimons que la meilleure façon de stimuler l'épargne pour une retraite correcte est de donner les outils nécessaires aux citoyens afin qu'ils puissent faire les choix qui les préoccupent et qui les concernent. Ce sont eux qui sont les mieux placés pour savoir ce qui est bon pour leur retraite, et non le gouvernement.
C'est pourquoi notre gouvernement avait institué des régimes positifs, comme le Supplément de revenu garanti et le CELI, qui permettaient aux citoyens de faire leurs propres choix en toute connaissance de cause. Ainsi, plutôt que de leur imposer de nouvelles taxes, on leur permettait de mettre des sous de côté en vue de leur retraite.
Ce gouvernement n'a de cesse de vouloir s'ingérer davantage dans la vie des gens et de vouloir mettre la main dans le porte-monnaie du contribuable. Nous, nous faisons confiance au bon jugement des citoyens. C'est pourquoi nous nous opposerons à ce projet de loi.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Je dirai tout d’abord que c’est pour moi un honneur de parler du projet de loi , Loi modifiant le Régime de pensions du Canada, la Loi sur l’Office d’investissement du régime de pensions du Canada et la Loi de l’impôt sur le revenu.
Je commencerai par vous fournir quelques données fondamentales sur ce programme qui nous a si bien servis pendant des décennies. Il s’agit d’un régime d’assurance sociale contributif et obligatoire offrant un revenu de remplacement partiel aux travailleurs canadiens et à leur famille en cas de retraite, d'invalidité ou de décès.
Il a été créé en 1966 et il est supervisé par les ministres des Finances du gouvernement fédéral et des provinces. Il y a un demi-siècle, il a fallu une vision, de la diplomatie et des négociations pour conclure cet accord historique. La championne de ce programme était la ministre de la Santé nationale et du Bien-être social d’alors, Judy LaMarsh, membre de premier plan du gouvernement de Lester B. Pearson, qui nous a donné nombre de nos programmes sociaux actuels.
Le Régime de pensions du Canada s'applique aux travailleurs salariés et aux travailleurs autonomes canadiens. Le Québec a un régime distinct, mais semblable, le Régime de rentes du Québec. Les contributions sont prélevées sur les revenus dépassant l’exemption annuelle de base de 3 500 $, jusqu’à concurrence du maximum des gains annuels ouvrant droit à pension, soit 54 900 $ en 2016.
Ce n’est pas la première fois qu’il faut moderniser le RPC. Dans les années 1990, sous l’effet de l’espérance de vie et des engagements non capitalisés qui commençaient à augmenter, il était devenu évident que des ajustements importants s’imposaient. Ces changements exigeaient aussi une grande collaboration. Le ministre fédéral des Finances de l’époque, le très honorable Paul Martin, épaulé par son secrétaire parlementaire de Winnipeg, David Walker, a travaillé avec ses homologues provinciaux pour faire ce qui était au mieux des intérêts des Canadiens, et le RPC a été considérablement amélioré.
Aujourd’hui, nous sommes à nouveau confrontés à la nécessité de le modifier. Les améliorations proposées entraînent quelques changements importants. Nous augmenterons le montant des pensions de retraite, qui correspondra dorénavant au tiers plutôt qu’au quart des gains ouvrant droit à pension, des pensions de survivant et d’invalidité ainsi que de la prestation après-retraite, en fonction du montant de cotisations supplémentaires versé et du nombre d'années de versement de ces cotisations. Nous augmenterons le maximum des gains ouvrant droit à pension de 14 % dès 2025. Nous prévoirons le versement de cotisations supplémentaires à compter de 2019, cotisations qui augmenteront progressivement sur une période de sept ans.
Comment expliquer ces changements? Pourquoi avons-nous fait valoir la nécessité d’actualiser et de bonifier le RPC?
Premièrement, une minorité quand même importante de Canadiens à l’approche de l’âge de la retraite n’épargne pas suffisamment. Bien des familles de classe moyenne qui ne bénéficient pas d’un régime de pension offert par l’employeur risquent l'insécurité financière à la retraite. D’après une étude de l’Institut Broadbent, seulement 15 à 20 % des Canadiens à revenu moyen disposent de suffisamment d’économies à la retraite. Ces personnes, qui ont entre 55 et 64 ans, verront leur niveau de vie reculer de façon substantielle et elles seront nombreuses à sombrer dans la pauvreté.
En outre, de nos jours, la plupart des travailleurs canadiens ne peuvent pas compter sur un régime de pension de l’employeur. Cela laisse entendre que, dans un avenir qui n’est pas si lointain, un plus grand nombre de retraités canadiens risqueront de sombrer, eux aussi, dans la pauvreté. Bref, la prestation moyenne du RPC est tout simplement insuffisante pour que les Canadiens aient droit à la retraite sûre et digne qu’ils méritent. Le gouvernement précédent n’a pas agi, même si c’était évident.
Deuxièmement, l’économie d’aujourd’hui est en pleine mutation, d’où un paysage passablement différent de celui pour lequel le RPC a été conçu au départ, notamment à cause de la diminution des régimes de retraite fournis par l’employeur, comme je l’ai déjà indiqué, de la faiblesse des taux d’intérêt des régimes d’épargne et de la nature changeante du travail, c’est-à-dire du nombre croissant d’emplois contractuels.
Nous devons prendre acte de ces changements et veiller à ce que nos programmes d’assurance sociale tiennent compte des besoins des Canadiens, qui sont en constante évolution. Le 20 juin 2016, les ministres des Finances du Canada ont conclu une entente historique prévoyant des modifications majeures du RPC, qui permettront aux Canadiens de prendre leur retraite avec plus d’argent dans leurs poches. Le projet de loi apporterait les changements législatifs nécessaires pour donner suite à cette entente historique.
L’augmentation serait entièrement financée, comme l’exige la loi actuelle sur le RPC. Par conséquent, la portion supplémentaire de la pension de retraite s’accumulerait graduellement avec le versement des cotisations supplémentaires. On atteindrait le plein taux de remplacement du tiers des revenus cumulatifs ouvrant droit à pension après quarante ans de contributions supplémentaires au RPC. Il faut noter que l’augmentation proposée constitue un ajout au RPC. On continuerait de payer les prestations de l’actuel RPC de base, calculées sur un taux de contribution de 9,9 % des revenus. Les nouveaux montants – ou montants supplémentaires – de prestation du RPC, basés sur deux nouveaux taux de contribution de 2 % et de 8 %, servent en fait de compléments aux montants de prestation du RPC.
Il convient de remarquer que le projet de loi serait mis en œuvre graduellement, sur une période de sept ans, et que les contributions totalement indexées n’entreraient pas en vigueur avant 2025. Cela donnerait aux entreprises la flexibilité dont elles ont besoin pour planifier à long terme. Les montants totaux des prestations seraient calculés selon la même formule que celle utilisée pour le RPC de base.
Ces changements sont nécessaires depuis longtemps. Ils constituent une promesse de notre programme électoral en réponse au besoin des Canadiens d’assurer leur retraite et de donner aux membres les plus vulnérables de notre société une plus grande sécurité financière.
Il est important de noter que les Canadiens appuient ce changement. Selon un récent sondage de Forum Research, plus de 65 % des Canadiens sont en faveur de changements au RPC.
Je serai heureux de poursuivre le débat sur la loi proposée et de travailler de concert avec les députés des deux côtés de la Chambre afin que celle-ci soit adoptée. Au vu de l’adhésion des ministres provinciaux de tout le pays, de neuf provinces sur dix, on peut parler de consensus national entièrement apolitique, et j’espère que mes collègues appuieront notre démarche.
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Monsieur le Président, je suis heureux d'être de retour à Ottawa après une semaine de déplacements avec le comité des finances. Le débat d'aujourd'hui porte sur une question très pressante. Les modifications proposées par le gouvernement pour bonifier le Régime de pensions du Canada sont importantes pour tous les travailleurs canadiens. Elles sont aussi grandement nécessaires.
Nous savons que, de nos jours, une famille sur quatre approchant de la retraite, soit 1,1 million de familles, risque de ne pas avoir suffisamment d'épargnes pour la retraite. En particulier, les familles de la classe moyenne sans régime de retraite offert par l'employeur risquent davantage de ne pas épargner assez pour la retraite. Le tiers de ces familles sont sérieusement à risque. Pour remédier à cet état de choses, nous avons conclu en juin un accord sans précédent avec les provinces en vue d'apporter au Régime de pensions du Canada des modifications majeures qui permettraient aux Canadiens de prendre leur retraite avec plus d'argent dans leurs poches. Ces modifications seraient apportées progressivement sur une période de sept ans, à compter de 2019. Une fois la bonification du RPC terminée, la prestation de retraite maximale serait augmentée d'environ 50 %.
Les prestations bonifiées s'accumuleront graduellement à mesure que les particuliers cotiseront au RPC bonifié. Pour financer ces prestations bonifiées, les cotisations au RPC augmenteront modestement, sur sept ans, à partir de 2019. Je tiens à rappeler à mes collègues de la Chambre que le taux de cotisation au Canada est beaucoup moins élevé que ceux observés dans d'autres pays qui disposent d'un régime de pension public. En fait, le taux de cotisation au RPC se situe à un niveau équivalant à environ la moitié du taux moyen des 25 pays de l'OCDE qui ont un régime de pension public. Cette situation ne changera pas une fois que le RPC aura été bonifié.
Qu'est-ce que la bonification du RPC signifiera pour les Canadiens? Qu'est-ce qu'elle voudra dire pour les jeunes travailleurs dans la vingtaine? Dernièrement, j'ai discuté avec des Canadiens de 20 ans, qui m'ont demandé ce qu'ils retireraient de la bonification du RPC. Des travailleurs qui approchent de la retraite m'ont demandé si cette mesure modifierait leurs prestations de retraite. Des travailleurs à faible revenu craignent que les cotisations supplémentaires soient prélevées à même leurs chèques de paie. Toutes ces questions sont excellentes.
Dans le cas des jeunes travailleurs au début de la vingtaine qui se trouvent à l'aube de leur carrière, cette mesure leur sera très avantageuse lorsqu'ils partiront à la retraite. En cotisant au RPC bonifié, ils pourront bénéficier de prestations supérieures à la retraite. La faible augmentation des cotisations s'échelonnera sur une période de sept ans. Ainsi, les personnes qui touchent un salaire constant de 50 000 $ par année verseront en cotisations une somme supplémentaire de 70 $ par année, ou 6 $ par mois, en 2019. À la fin de la période de transition, ces personnes verseront 475 $ de plus par année, ou 40 $ de plus par mois.
Cette bonification du Régime de pensions du Canada permettra aux travailleurs de recevoir des pensions plus élevées, qui pourront dorénavant atteindre le tiers de leurs gains admissibles au lieu du quart. Les personnes qui gagnent un salaire annuel de 50 000 $ recevront ainsi environ 16 000 $ par année à leur retraite au lieu de 12 000 $ actuellement. C'est 4 000 $ de plus. En outre, cette amélioration entraînera une hausse du plafond des gains d'environ 14 % en 2025.
Je sais que certains s'inquiètent de la hausse des cotisations et de l'effet qu'elle aura sur leur rentabilité et, surtout, sur leur chèque de paye. Nous y avons pensé et élaboré une mise en oeuvre graduelle afin que les cotisations augmentent modestement sur une période de sept ans.
Nous n'avons pas oublié les employeurs dans cette bonification du RPC. Nous avons spécialement conçu une mise en oeuvre très progressive des cotisations annuelles, dans le but avoué d'en réduire l'impact et de donner aux employés comme aux employeurs le temps de s'ajuster aux changements.
La bonne nouvelle, c'est que ce sont les jeunes travailleurs qui bénéficieront de la hausse de prestations la plus importante. En fait, nous savons qu'en général, les jeunes ont de la difficulté à épargner. Ils sont nombreux à occuper des emplois dans des entreprises qui n'offrent pas de régime de retraite, ce qui signifie qu'ils devront économiser eux-mêmes pour assurer leur retraite. De plus, c'est une déduction d'impôt, et non un crédit d'impôt, qui sera accordée à la portion cotisation de l'employé du RPC bonifié. Ainsi, les nouvelles cotisations au RPC n'entraîneront pas de hausse du coût de la vie.
Les travailleurs qui sont en milieu de carrière ou qui approchent l'âge de la retraite bénéficieront eux aussi du RPC bonifié, car les cotisations supplémentaires effectuées à partir de 2019 contribueront à augmenter leurs prestations de retraite.
Que dire des travailleurs à faible revenu qui s'inquiètent de l'effet qu'aura l'augmentation des cotisations au RPC sur leurs chèques de paye? Comment le RPC bonifié les aidera-t-il? Je tiens à assurer à mes collègues et aux travailleurs à faible revenu de tout le pays que le RPC amélioré serait avantageux pour tous les travailleurs, y compris ceux à faible revenu.
Pour que la hausse des cotisations ne soit pas un fardeau pour les travailleurs à faible revenu, le gouvernement augmentera parallèlement la prestation fiscale pour le revenu de travail. La hausse proposée à la prestation fiscale pour le revenu de travail vise à compenser pour à peu près le même montant l'augmentation des cotisations au RPC pour les travailleurs à faible revenu admissibles. Par conséquent, grâce à cette amélioration, il n'y aura pas de répercussions sur le revenu disponible de ces personnes et, au moment de la retraite, elles toucheront des prestations de retraite plus généreuses. En résumé, les gens qui travaillent au Canada, qui cotisent au RPC et qui prévoient prendre leur retraite après 2019 obtiendront au final plus d'argent du RPC.
Jour après jour, je parle à des gens de ma circonscription, Brampton-Est, qui me téléphonent personnellement pour m'informer des problèmes qu'ils ont, eux et leur famille. Je les entends souvent dire que les jeunes Canadiens ont beaucoup de difficulté à trouver des emplois permanents et qu'ils se font du souci pour leur avenir financier, leurs perspectives financières et leur capacité d'épargner en vue de leur retraite. J'entends des familles jeunes et moins jeunes me dire qu'elles n'ont pas suffisamment d'économies pour leur retraite. J'en suis inquiet à l'instar de beaucoup de députés.
L'Association canadienne des individus retraités estime qu'environ 600 000 personnes âgées vivent dans la pauvreté au Canada. C'est plus que la population de la ville de Brampton. Franchement, c'est inadmissible. Le gouvernement fait ce qu'il peut pour qu'aucune personne âgée ne vive dans la pauvreté, à l'avenir. Nous avons commencé en remettant l'âge de l'admissibilité à 65 ans et en haussant de 10 % le Supplément de revenu garanti, de manière à ce que les bénéficiaires reçoivent 1 000 $ de plus par année. Cette mesure vise à aider en particulier les personnes âgées à faible revenu qui vivent seules. Mais ce n'est pas suffisant. Des associations comme l'Association canadienne des individus retraités réclament depuis des années une expansion du Régime de pensions du Canada, et il commence à être temps que nous donnions suite à cette demande.
Nous pensons que cette mesure est avantageuse pour tout le monde. J'exhorte mes collègues députés à appuyer la bonification du Régime de pensions du Canada, de manière à aider les Canadiens à épargner pour s'assurer une retraite à l'abri des soucis financiers.
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Monsieur le Président, je suis honoré de participer moi aussi à ce débat.
J'ai écouté avec incrédulité les arguments avancés par les députés ministériels, et c'est pour cette raison que j'aimerais commencer par une citation qui vient, je crois, de William Pitt. Il a dit que « dans la vie, les faits finissent par donner raison aux conservateurs ».
J'ai écouté mes collègues libéraux, qui ont dit que les gens n'épargnent pas suffisamment en vue de leur retraite et que, si on leur enlevait plus d'argent et qu'on le plaçait ailleurs pour mieux leur redonner plus tard, on réglerait le problème. De toute évidence, les députés ministériels ne comprennent pas bien la situation. Cet argent doit venir de quelque part et nous devrons assumer les coûts d'une telle mesure.
Les députés ministériels parlent d'un plan qui sera mis en oeuvre graduellement. Cela dit, sans savoir s'il sera mis en oeuvre sur une période de deux ans ou de sept ans, comme prévu, le coût demeurera le même pour les particuliers et les petites entreprises. Les répercussions négatives sont encore très présentes.
Pour commencer, j'aimerais dire où nous en sommes à cet égard.
Les dispositions au coeur du projet de loi feraient augmenter les cotisations que paient les employés et les employeurs. D'accord, cela va finir par faire augmenter le montant des prestations, mais pas pour les aînés d'aujourd'hui. Impossible, donc, d'affirmer que nous allons améliorer la situation des Canadiens déjà à la retraite. Ce n'est qu'à long terme que les prestations augmenteront, et encore, il faudra pour cela que les gens cotisent davantage.
Pour ce qui est de l'ampleur des changements annoncés, les cotisations passeront de 9,9 à 11,9 %; le maximum des gains ouvrant droit à pension, qui est d'un peu moins de 55 000 $ à l'heure où on se parle, grimpera à 82 700 $ d'ici 2025; et les cotisations augmenteront d'une somme pouvant atteindre 2 200 $ par travailleur, le tout étant divisé entre l'employé et l'employeur. C'est loin d'être négligeable. On parle de coûts importants qui ne seront pas sans effet sur l'économie.
De ce côté-ci de la Chambre, nous croyons que c'est une mauvaise idée, et j'exposerai au fil de mon allocution les cinq principales raisons pour lesquelles, selon moi, il en est ainsi. Les voici résumées: premièrement, les gens peuvent économiser plus efficacement quand ils agissent de leur côté. Deuxièmement, les instruments d'épargne existants que le gouvernement a sabrés offrent déjà la latitude et les incitatifs nécessaires pour être plus utiles aux contribuables. Troisièmement, ces changements coûteront cher. Quatrièmement, il y a de meilleurs moyens que celui-là d'aider les aînés. Si j'ai le temps, je me rendrai au cinquième point, à savoir la relation entre la liberté et la vertu dans le cas qui nous occupe.
Commençons par le fait que les gens sont capables d'épargner davantage par eux-mêmes. J'ai présenté cet argument à un des députés libéraux qui avait vanté le rendement du Régime de pensions du Canada. Même si je suis plutôt d'accord sur ce point, le député avait toutefois omis de dire que ce n'est pas le seul moyen d'obtenir d'aussi bons résultats. En fait, le gouvernement aurait pu privilégier un instrument d'épargne volontaire qui aurait permis aux gens qui le souhaitaient de cotiser davantage au Régime de pensions du Canada et de faire ainsi augmenter le montant des prestations qu'ils toucheront une fois à la retraite.
Évidemment, les libéraux auraient pu décider de maintenir ou d'améliorer les instruments d'épargne actuels — j'en parlerai plus en détail juste après —, mais ils ont décidé de ne pas le faire, et je pense qu'ils doivent justifier cette décision. Il ne suffit pas de dire qu'ils aimeraient que les gens aient plus d'argent pour leur retraite. Ils doivent défendre leur décision d'imposer une solution aux personnes concernées au lieu de leur donner des moyens d'épargner de façon volontaire.
De ce côté-ci de la Chambre, nous préférons généralement donner aux gens le plus de liberté et de moyens possible pour gérer leurs propres ressources, pour la simple raison qu'ils sont généralement les mieux placés pour déterminer ce qui leur convient le mieux, ce dont ils auront besoin pour leur retraite, ce qu'il leur faut maintenant et quels seront les investissements les mieux adaptés à leurs besoins à court terme et à long terme. Nous préférons croire que ce sont les gens eux-mêmes qui sont les mieux placés pour déterminer ce qui leur permettra d'assurer leur bonheur plutôt qu'un intervenant externe, en l'occurrence l'État. Le gouvernement est moins bien placé que moi pour savoir ce qui me convient. Je pense que cela va de soi.
Il s'agit là du principe de la subsidiarité, selon lequel ceux qui sont le plus près d'une situation donnée sont aussi les mieux en mesure de décider ce qui est dans leur intérêt. C'est pourquoi nous sommes en faveur du libre choix dans le cas qui nous occupe. Nous estimons préférable de confier aux particuliers la responsabilité de planifier en vue de leur retraite.
J'aimerais ouvrir une parenthèse pour souligner le paradoxe que présente la position du gouvernement qui, d'une part, est de toute évidence incapable d'une quelconque modération en ce qui concerne les dépenses publiques, à en juger par le déficit qui gonfle démesurément et au-delà du plafond promis durant la campagne, et qui, d'autre part, s'inquiète du fait que les particuliers semblent eux-mêmes incapables de mettre de l'argent de côté.
Voilà qui ajoute de la crédibilité au point de vue selon lequel le gouvernement actuel et, j'imagine, les gouvernements de façon générale, ne sont pas les mieux placés pour décider de la façon dont les particuliers devraient épargner pour leur avenir et que c'est à ceux-ci que devraient incomber les décisions à cet égard.
En deuxième lieu, j'aimerais parler des instruments d'épargne existants, parce que le gouvernement a fait le choix de les restreindre et de privilégier les contributions obligatoires plutôt que d'encourager le libre choix.
Actuellement, les Canadiens ont deux grands instruments d'épargne à leur disposition: le compte d'épargne libre d'impôt, ou CELI, et le REER. Bien entendu, les modalités du CELI et du REER sont quelque peu différentes. Les sommes qui sont investies dans un REER sont déductibles d'impôt alors que les montants qui sont retirés de celui-ci sont assujettis à l'impôt, tandis que l'argent investi dans un CELI est assujetti à l'impôt, contrairement aux montants qui en sont retirés et au rendement des placements, qui sont exempts d'impôt. Il s'agit de deux véhicules d'épargne différents, qui peuvent s'avérer plus ou moins avantageux, selon les circonstances.
Le précédent gouvernement conservateur avait instauré le compte d’épargne libre d’impôt, puis il l'a élargi pour porter le plafond des contributions à 10 000 $ par an. Le gouvernement actuel a supprimé le compte d’épargne libre d’impôt, sans proposer d’autre outil d’épargne. Il a réduit la capacité des particuliers de faire des économies personnelles pour adopter les dispositions à caractère obligatoire que l’on trouve dans le projet de loi.
L’argument qu’avancent les libéraux pour supprimer le compte d’épargne libre d’impôt est que seuls les riches ont les ressources suffisantes pour épargner. Voici des faits concrets: plus de 65 % des détenteurs d’un compte d’épargne libre d’impôt gagnent moins de 60 000 $ par an. En fait, presque la moitié gagne moins de 40 000 $ par an et plus de la moitié de ceux qui y versent la contribution maximale gagne moins de 60 000 $ par an.
À partir des données dont nous disposons, il semble que ce compte soit en fait l’outil d’épargne préféré de ceux qui ont des revenus modestes. Lorsque l’on compare les caractéristiques du compte d’épargne libre d’impôt à celles du régime enregistré d’épargne-retraite, on comprend bien pourquoi. En effet, le second permet de faire des économies d’impôt que l’on devra ensuite rembourser. Ceux qui ont des revenus très élevés et prévoient avoir des revenus relativement inférieurs à l’avenir sont plus susceptibles d’utiliser ce dernier. Par contre, ceux qui pensent avoir le même revenu au moment de la retraite ou au moment où ils feront des retraits de leur compte d’épargne libre d’impôt profiteront davantage de ce dernier.
En raison de la différence de revenus entre leur salaire actuel et celui qu’ils pensent avoir à l’avenir, ceux qui ont des revenus élevés sont relativement plus susceptibles d’utiliser le régime enregistré d’épargne-retraite. Je le répète, le choix dépend beaucoup des circonstances de chacun et des caractéristiques de sa situation fiscale.
Les statistiques montrent généralement que le compte d’épargne libre d’impôt n’est pas réservé aux riches. En fait, il est plus probable qu’il soit utilisé par ceux qui ont des revenus modestes ou inférieurs. Voilà un point important.
Diverses possibilités s'offrent au gouvernement pour accroître l'utilisation de mécanismes d’épargne volontaire. Par exemple, il pourrait revenir au plafond initial de 10 000 $ par année qui était en place au moment des élections.
J'ai récemment rencontré des représentants de l'Association canadienne de l'immeuble qui, à mon avis, a un bon plan pour l'élargissement du Régime d'accession à la propriété. Beaucoup de gens pourraient retirer plus d'argent de leur REER afin de faire un investissement initial dans l'achat d'une maison. Ces types de changements aux régimes d'épargne volontaire pourraient encourager et accroître leur utilisation.
Il existe des instruments d'épargne qui, d'après moi, fonctionnent très bien et créent de bons incitatifs et débouchés économiques permettant aux gens de faire cette sorte d'investissements. Pourtant, le gouvernement a décidé de s'éloigner de ces instruments et de réduire la capacité des gens d'y investir, pour se tourner plutôt vers des mécanismes d'épargne obligatoire. Nous croyons que, en agissant ainsi, le gouvernement ne respecte pas à sa juste valeur la liberté des citoyens de gérer leurs finances et qu'il rate les possibilités pratiques qu'offrent les instruments d'épargne actuels qui fonctionnent très bien.
Nous sommes en faveur d'options d'épargne volontaire, comme le CELI et le REER. Nous voyons l'intérêt d'en poursuivre l'utilisation et d'en accroître l'efficacité.
Troisièmement, je veux parler des problèmes économiques précis qui découleraient du plan proposé par le gouvernement, dans le cadre duquel des retenues à la source accrues seraient imposées aux particuliers. J'estime qu'il s'agit d'une charge sociale. Certains députés ne considèrent pas que les charges sociales sont une forme de taxe parce que les gens récupéreront une partie de leur argent dans l'avenir. J'espère que toutes les taxes comportent certains avantages. Toutefois, il est question ici d'argent que le gouvernement exige que l'on retienne à la source et, que nous considérions ce prélèvement comme une taxe ou non, cette augmentation des retenues à la source est certainement similaire à une taxe d'un point de vue économique dans la mesure où elle a un effet dissuasif.
Si je suis un employeur, l'instauration de ce nouvel impôt fera en sorte qu'il sera pour moi plus dispendieux d'embaucher quelqu'un, ce qui me dissuadera quelque peu de le faire. D'ailleurs, la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, qui représente des propriétaires de PME et qui défend énergiquement ce dossier, a réalisé une étude sur le Régime de retraite de la province de l'Ontario, précurseur de l'augmentation des cotisations au Régime de pensions du Canada. L'étude révèle que 69 % des entreprises ont indiqué qu'elles gèleraient ou réduiraient les salaires et 53 %, qu'elles devraient réduire leurs effectifs pour compenser les coûts supérieurs d'embauche. C'est une conséquence vraiment très lourde. Plus de gens risquent de se retrouver au chômage et de voir leur salaire réduit.
Je demande aux ministériels: est-ce que cela en vaut la peine? Lorsque nous offrons plutôt l'option d'épargner volontairement, il n'y a pas d'effet dissuasif pour les employeurs ou les particuliers, qui gèrent eux-mêmes leurs épargnes. Or, cet effet dissuasif existe dans le cas de l'épargne obligatoire. Au lieu d'obtenir quelque chose, nous n'obtenons rien du tout.
J'aimerais citer le président de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante. Il a dit:
[...] ces changements sont susceptibles de compromettre les salaires, les heures de travail et les emplois des travailleurs et d’affaiblir une économie canadienne déjà chancelante. C'est extrêmement déplorable.
Voilà ce que disent les membres de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante. Voilà les répercussions auxquelles ils s’attendent à la suite de ce changement.
Il faut que mes collègues d’en face réfléchissent aux meilleures options d’épargne volontaire. Il faut qu’ils comprennent que le plan qu’ils proposent coûtera cher aux entreprises.
Quatrièmement, nous avons de meilleurs moyens d’aider nos aînés.
Quand nous étions au pouvoir, nous nous sommes employés à réduire les impôts des aînés pour leur faciliter la vie. Nous nous sommes dit qu’au lieu de leur réclamer plus d’argent et de prendre nous-mêmes des décisions concernant leur avenir, nous ferions mieux de leur accorder de nouveaux allégements fiscaux.
Voici ce que nous avons fait quand nous étions au pouvoir: nous avons augmenté de 2 000 $ le crédit en raison de l’âge; doublé le crédit pour revenu de pension; instauré le fractionnement du revenu de pension; amélioré et augmenté le financement du programme Nouveaux Horizons pour les aînés; lancé le Plan canadien de soutien des employeurs aux aidants naturels; élargi l’Initiative ciblée pour les travailleurs âgés; et établi des mesures de protection pour les aînés qui utilisent des services financiers.
Le gouvernement parle du SRG. N’oublions pas que, quand nous étions au pouvoir, nous avons augmenté le montant que les prestataires du SRG peuvent gagner en travaillant sans réduire leur SRG; nous avons augmenté ce montant de 500 $ à 3 500 $. Nous avons porté l’âge limite de conversion des REER en FERR de 69 ans à 71 ans. Nous avons aussi créé le compte d’épargne libre d’impôt. Nous avons effectué la plus importante augmentation du SRG en plus de 25 ans: les aînés célibataires à faible revenu qui y sont admissibles reçoivent maintenant jusqu’à 600 $ de plus, et les couples 840 $.
Il est possible d'aider les aînés dans le cadre du régime fiscal, notamment en réduisant les impôts. Néanmoins, le gouvernement et nous voyons les choses sous un angle différent. Le gouvernement veut enlever aux aînés la maîtrise de leurs affaires et gérer davantage de leur argent. Pour notre part, nous voulons redonner des ressources aux aînés.
Enfin, je voulais parler du rapport entre la liberté et la vertu. À mon avis, il s'agit de l’aspect le plus important dans ce dossier; pourtant, c’est celui dont on discute le moins.
Le gouvernement veut augmenter sa participation — et par conséquent, réduire celle des gens — à la planification de la retraite en augmentant la retenue d’impôt obligatoire au titre du RPC. En fait, il vise à remplacer l’épargne privée par un système gouvernemental de perception et de redistribution. Or, cette formule nuira considérablement au développement des vertus qui renforcent les fondements d’une société.
Comme je l’ai déjà soutenu, en règle générale, nous devrions nous efforcer de laisser aux gens le plus de liberté possible. En effet, ce sont les gens eux-mêmes qui sont le mieux placés pour établir leurs intérêts fondamentaux et gérer leurs affaires de façon responsable. Il est évident que, au niveau pratique, les gens connaissent leurs propres affaires mieux que quiconque.
Selon moi, nous avons une raison plus profonde de défendre la notion de liberté, autant de façon générale que de façon particulière comme ici — une raison plus importante que celle de l’efficacité pratique.
De façon générale, la liberté joue un rôle crucial dans le développement et dans l’application des vertus. Une vertu est un trait de caractère positif. Les anciens estimaient qu’il y a quatre vertus cardinales: la prudence, le courage, la justice et la tempérance. Tout le monde ne s’entend pas sur les origines de ces notions et, bien que nous n’en discutions que très rarement au Parlement, je crois que nous en reconnaissons tous l’importance. Toute société qui prône la sagesse, le courage, la justice et la discipline personnelle tend naturellement vers l'amélioration. Ses membres ont tout loisir de se consacrer à leur bonheur et à celui d’autrui. Une telle société produit des collectivités saines et solides, capables d’assumer des fonctions dont le gouvernement devrait autrement se charger.
Les vertus sont comparables aux muscles. Quiconque n’a jamais eu l’occasion de se discipliner, par exemple, ne saura pas nécessairement le faire dans des circonstances qui l’exigent subitement. À force de mettre certaines vertus en pratique, elles deviennent plus naturelles.
Je doute qu’un gouvernement soit capable de ne prendre que des décisions sages. Même si j’étais davantage convaincu de la sagesse de l’État, je voudrais que la société soit aussi libre que possible. En effet, toute société que son gouvernement prive notamment de tentations, de situations d’injustice et de la nécessité de faire preuve de courage est assurément une moins bonne société, car ses membres n’ont pas l’occasion de mettre leurs vertus en pratique, des vertus qui seront toujours nécessaires dans une situation ou une autre… parce que, comme on le dit si bien, c’est en forgeant qu’on devient forgeron.
En écoutant les observations de certains défenseurs de cet élargissement du régime de pension, on comprend facilement qu’ils souhaitent créer une société dont les membres n’auront pas besoin d’économiser en vue de la retraite, une société dans laquelle il ne sera pas nécessaire — ou moins nécessaire — de mettre de l’argent de côté pour l’avenir, parce que le gouvernement l’aura fait pour les citoyens. On élimine ainsi des moyens cruciaux dont disposent les gens pour exercer et appliquer les vertus de prudence et de tempérance. Il est évidemment difficile de se priver de ce qu’on désire afin d’économiser pour l’avenir. Mais en reconnaissant le besoin d’épargner et en apprenant à le faire, les gens s'améliorent: ils deviennent plus sages, plus modérés et plus disciplinés. Les qualités que l’on développe en apprenant à économiser sont importantes et utiles. Elles aident à développer la prudence et la tempérance dans d’autres sphères de la vie.
J'estime profondément nuisible au bien social toute politique gouvernementale qui vise à supprimer au sein de la population la nécessité de cultiver certaines vertus. En imposant cette cotisation sociale et en disant aux Canadiens qu'il n'est plus nécessaire d'épargner, l'actuel gouvernement leur enlève la possibilité d'économiser et, par surcroît, il les prive des outils que je considère comme essentiels pour la création d'une bonne société.
Je ne veux pas que le gouvernement prenne des décisions à place de la population en matière d'épargne. Je veux que les Canadiens puissent décider eux-mêmes d'épargner. Il va sans dire que je souhaite que nos concitoyens bénéficient d'un certain appui lorsqu'ils exercent ce libre choix et qu'on aide également ceux qui ont de la difficulté à épargner ou qui décident de ne pas le faire. Il faudrait qu'on offre des incitatifs et qu'on fournisse aux gens de l'information pour leur permettre de prendre des décisions éclairées en ce qui concerne leur argent et, enfin, qu'ils puissent vivre dans un contexte économique qui leur donne la possibilité d'être à l'aise à la retraite s'ils prennent les décisions qui s'imposent.
Je ne pense pas que nous soyons déjà arrivés au point où tout le monde a la possibilité ou la capacité d'épargner autant qu'il le faudrait pour s'assurer une retraite aisée. Voilà pourquoi il faut renforcer l'économie et pourquoi il faut continuer à créer des occasions d'affaires pour les petites entreprises. Voilà qui montre également la grande importance des allégements fiscaux que le gouvernement précédent a accordés aux aînés pour leur rendre la vie plus abordable. Ces mesures sont cruciales pour aider l'ensemble des aînés.
J'aimerais aussi dire ceci. Un système économique moins restrictif tient mieux compte de la dignité des personnes, puisque celles-ci peuvent ainsi prendre des décisions prudentes au sujet de leur avenir financier. Le gouvernement devrait leur permettre de faire cela, plutôt que de leur enlever cette possibilité.
À mon avis, plutôt que d'empêcher les particuliers de mettre en pratique leurs vertus, le gouvernement devrait faire preuve de prudence et de modération dans sa propre gestion financière. En effet, ce qui caractérise une bonne société, c'est la présence en son sein d'un gouvernement qui s'applique à mettre en pratique ses propres vertus plutôt qu'à microgérer la vie des gens. Comme je l'ai dit, il faut des vertus pour créer une bonne société, et la liberté procure aux gens des occasions essentielles de les cultiver et de les mettre en pratique.
J'aimerais maintenant récapituler les points que j'ai soulevés aujourd'hui.
Premièrement, j'ai dit que les gens peuvent épargner eux-mêmes de l'argent. Il est inacceptable d'entendre les libéraux dire ceci: « Comme les gens n'économisent pas assez d'argent pour leur retraite, nous allons leur pendre plus d'argent, puis nous leur remettrons plus tard. » Les libéraux devraient plutôt chercher des façons de permettre aux gens de garder plus d'argent dans leurs poches et leur offrir des mesures incitatives et des possibilités pour épargner davantage.
Deuxièmement, j'ai parlé des instruments d'épargne existants, dans lesquels le gouvernement libéral en place a sabré. Je pense notamment aux régimes enregistrés d'épargne-retraite et en particulier aux comptes d'épargne libre d'impôt, dont la cotisation maximale a été réduite, mais auxquels on recourt efficacement. Le gouvernement devrait chercher à les bonifier. Je rappelle que j'ai parlé d'une proposition d'expansion du Régime d'accession à la propriété. L'utilisation de ces instruments d'épargne peut donner de très bons résultats.
Troisièmement, j'ai parlé des problèmes économiques que comporte la proposition du gouvernement. En fait, ce que celui-ci propose coûtera des emplois, nuira aux salaires et causera du tort aux petites entreprises. Cela aura une incidence négative sur l'ensemble de l'économie canadienne.
J'ai dit qu'il y a de meilleures façons d'aider les aînés en réduisant les impôts.
Enfin, j'ai signalé qu'un système d'épargne volontaire, et non obligatoire, est positif, car il favorise le bien et la vertu dans la société.
Je suis prêt à répondre aux questions.