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Merci beaucoup, monsieur le président.
Chers membres du Comité et collègues, je suis très heureux d'être ici avec vous. Je n'ai pas eu le temps de dire bonjour à tout le monde autour de la table en arrivant. Nous sommes un peu pressés par le temps.
Avec votre accord, monsieur le président, et si le Comité le désire, je pourrais rester plus que les 60 minutes prévues, au besoin. À vous et au Comité de voir.
J'avais commencé à distribuer des tasses réutilisables, autant que possible aux couleurs des différents partis, mais j'ai manqué de temps et je finirai avec mes collègues du Parti libéral. Comme vous le savez, je viens du secteur environnemental, et je pense que les gouvernements doivent faire des efforts, ainsi que nous toutes et nous tous.
[Traduction]
Nous sommes réunis aujourd'hui sur le territoire traditionnel des Algonquins Anishinabeg. Je souhaite prendre un moment pour souligner que cette reconnaissance n'est pas que symbolique, mais témoigne de l'engagement de notre gouvernement envers une réconciliation avec les peuples autochtones. C'est dans cet esprit que nous travaillons avec nos partenaires pour répondre aux principales priorités, qui, dans mon mandat, comprennent la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones et la mise en place d'un cadre pour le rapatriement des biens culturels et des restes ancestraux autochtones.
La nation métisse célèbre son 150e anniversaire cette année, un anniversaire qui coïncide avec l'entrée du Manitoba dans la Confédération. Notre gouvernement reconnaît le rôle que les Métis ont joué dans ce moment important de notre histoire.
[Français]
Aujourd'hui, je suis accompagné de la sous-ministre du Patrimoine canadien, Mme Hélène Laurendeau, et de M. Jean-Stéphen Piché, sous-ministre adjoint principal, Affaires culturelles.
J'aimerais prendre une minute pour féliciter Mme Laurendeau et toute son équipe. On apprenait récemment que, dans le sondage annuel que fait le ministère, on a atteint un taux de réponse historiquement élevé: 46 % des employés ont répondu au sondage, et 93 % d'entre eux ont déclaré que le ministère du Patrimoine canadien était un excellent milieu de travail. Félicitations, madame Laurendeau, monsieur Piché et toute l'équipe.
Pendant que je suis dans les félicitations, j'aimerais vous féliciter, monsieur Simms, pour votre élection à la présidence du Comité permanent du patrimoine canadien. Je salue également tous les nouveaux et tous les anciens membres du Comité.
Permettez-moi de souligner l'appui précieux que je reçois de mes secrétaires parlementaires. Mme Julie Dabrusin, qui revient à ce comité en tant que membre, m'appuie dans mes dossiers à Patrimoine canadien, et M. Adam van Koeverden, qui fait partie du Comité permanent des affaires autochtones et du Nord, m'appuie dans les dossiers relatifs au sport et par son expertise de toute une vie.
Merci de m'avoir invité à prendre la parole devant vous pour une première fois.
En novembre dernier, j'ai été honoré de me voir confier les responsabilités de ministre du Patrimoine canadien. Ceux qui me connaissent savent que je suis un militant dans l'âme.
[Traduction]
Je ne m'engage jamais à moitié dans les causes auxquelles je crois, et ces derniers mois, j'ai pu établir plusieurs parallèles entre l'engagement dans le milieu environnemental et celui pour les arts, la culture et le sport. J'ai rencontré des gens passionnés, dévoués, qui font partie de petites et de grandes organisations et qui doivent souvent jongler avec toutes sortes de réalités pour mener à bien leurs activités. Mais surtout, je constate que c'est une communauté qui est tissée serré. J'ai déjà rencontré les représentants de plus de 375 organismes dans 5 provinces, de l'Atlantique jusqu'aux Prairies, et j'aurai dans les prochaines semaines le privilège de m'entretenir avec d'autres gens fascinants en Colombie-Britannique, en Saskatchewan et au Yukon.
Cette dynamique, je la connais bien, et je travaille déjà à soutenir cette communauté avec toute l'énergie qu'on me connait.
[Français]
Mes responsabilités vont bien au-delà de la promotion de la culture et du sport. J'aimerais tout d'abord aborder un certain nombre de sujets dans mon allocution, puis je pourrai répondre à vos questions sur le mandat que le m'a confié.
En tant que parlementaires, nous avons tous le mandat de lutter contre les changements climatiques. C'est clairement énoncé dans le discours du Trône et dans la lettre de mandat de chaque ministre, sans compter que la Chambre a adopté une motion sur l'urgence climatique l'été dernier.
Dès mes premières réunions avec les gens du milieu de la culture et du sport, j'ai constaté une réelle volonté d'agir positivement pour rendre nos organismes culturels et sportifs encore plus verts. Je tiens personnellement à aider toutes les Canadiennes et tous les Canadiens qui désirent avancer dans cette direction. D'ailleurs, nous avons des exemples inspirants.
L'un des plus grands rendez-vous sportifs du monde veut faire partie de la solution. Les Jeux olympiques et paralympiques ont élaboré des pratiques durables pour les Jeux de Tokyo, cet été.
Le Conseil des Jeux du Canada a signé un accord-cadre sur le sport au service de l'action climatique, une initiative de l'Organisation des Nations unies, ou ONU, et du Comité international olympique.
[Traduction]
Plus près de nous, le Musée de la nature nous sensibilise déjà aux changements climatiques en nous rappelant que la nature est l'une des ressources les plus précieuses du Canada. Le m'a demandé de collaborer avec ce musée et les autres musées nationaux pour conscientiser davantage le public au sujet des changements climatiques.
Mon travail avec les musées ne s'arrête pas là. Je vais aussi m'assurer que notre politique muséale est arrimée au XXIe siècle, parce que nos musées sont des vitrines exceptionnelles sur l'histoire et la culture canadiennes et que leurs collections doivent être accessibles à tous.
[Français]
L'un de mes dossiers prioritaires, dont vous avez entendu parler lundi lors du témoignage de Mmes Yale et Simard, est la modernisation de la Loi sur la radiodiffusion. Notre gouvernement comprend qu'il est crucial d'avoir un système de radiodiffusion solide, équitable et flexible pour répondre aux attentes des Canadiennes et des Canadiens, et aux défis du monde numérique. Pour cela, il y a urgence d'agir.
Nous avons pris connaissance du rapport indépendant du groupe d'examen chargé d'examiner la Loi. J'ai espoir de présenter à la Chambre dans les prochains mois un projet de loi sur la radiodiffusion.
Je peux aussi vous assurer que nous n'allons pas réglementer les médias d'information et que nous allons préserver un secteur de l'information fort et indépendant, ainsi qu'un Internet libre et ouvert.
[Traduction]
La Loi sur la radiodiffusion touche plusieurs organismes de mon portefeuille, qui reposent de façon importante sur l'audiovisuel, cet audiovisuel qui alimente, entre autres, l'environnement numérique. L'Office national du film, Téléfilm Canada, CBC/Radio Canada sont tous des organismes indépendants qui nous tiennent informés, nous fournissent un contenu de grande qualité et contribuent à notre identité collective. Nous sommes fiers de leur offrir notre appui.
Je tiens à préciser que CBC/Radio-Canada est un élément essentiel de l'écosystème médiatique du Canada et un fournisseur clé de contenu canadien. Dans le cadre de la modernisation de la Loi sur la radiodiffusion, nous examinons des façons de renforcer le mandat régional du radiodiffuseur public national.
[Français]
L'environnement des médias d'information est en pleine transformation, et nous répondons à l'appel de nos journaux en y mettant toute la rigueur nécessaire pour assurer leur indépendance. C'est le fondement même d'une saine démocratie. Nous avons mis en avant des mesures fiscales et nous injectons 10 millions de dollars par année pour augmenter la couverture journalistique dans les communautés mal desservies.
Nous investirons aussi jusqu'à 172 millions de dollars sur cinq ans pour stabiliser le Fonds des médias du Canada et assurer le succès de nos industries créatives à l'ère numérique.
Enfin, je travaille de près avec le sur plusieurs dossiers qui touchent de près le secteur de l'information. On peut penser aux mesures visant à assurer un environnement sécuritaire et exempt de haine et de préjugés sur les réseaux sociaux. Vous semblez d'ailleurs vouloir pousser l'étude sur ce sujet, et je vous encourage fortement à le faire.
On peut aussi mentionner la protection des données personnelles des citoyennes et des citoyens, ou encore la révision de la Loi sur le droit d'auteur.
[Traduction]
Ayant moi-même écrit trois livres — dont le dernier sur les impacts à la fois positifs et négatifs des technologies numériques —, la question des droits d'auteur me tient à cœur. À cet égard, je remercie les membres de ce comité d'avoir pris le temps durant la 42e législature d'examiner la Loi sur le droit d'auteur et la rémunération des artistes et des industries créatives. Vos recommandations nous permettent maintenant d'examiner comment ceux qui façonnent notre culture peuvent tirer pleinement profit de leur travail.
[Français]
Avant de passer à un autre sujet, je veux rappeler tout le travail qui a été réalisé jusqu'ici dans le cadre de la Stratégie d'exportation créative du Canada. C'est un travail important qui se poursuit avec Affaires mondiales Canada et tous nos partenaires de la Foire du livre de Francfort et dans diverses missions internationales passées et à venir.
Le contenu culturel canadien est parmi les meilleurs du monde. Il faut le promouvoir à l'international et permettre aux créateurs d'ici de bénéficier du marché international.
[Traduction]
Parlons maintenant du monde des sports. J'aime beaucoup m'immerger dans ce monde. Je peux compter sur un secrétaire parlementaire, Adam van Koeverden, qui a une longue expérience dans ce milieu. La députée de Brome—Missisquoi, qui siège à ce comité, peut également témoigner des bienfaits du sport, puisqu'elle est cycliste olympique. Il est assez rare d'avoir deux athlètes olympiques dans un même comité. Je pense que c'est une chance inouïe que nous avons.
[Français]
Depuis plusieurs années, notre gouvernement multiplie les efforts pour rendre le sport sécuritaire, accueillant et accessible à toutes et à tous. Tout un travail de sensibilisation a été fait et se poursuit sur les commotions cérébrales, le harcèlement et la discrimination. Je suis ravi de prendre le relais. Le sport est une formidable école de vie. Il nous apprend l'esprit d'équipe, le civisme et le plaisir d'une saine compétition. Nous avons également des exemples extraordinaires de détermination et de persévérance grâce à nos athlètes de haut niveau comme Bianca Andreescu et Laurent Duvernay-Tardif.
Je vais continuer d'aider le milieu canadien du sport à bâtir une société en santé où tous les jeunes, particulièrement les jeunes Autochtones, se reconnaissent et se sentent partie prenante. En cette année olympique, de grands moments de fierté nous attendent. Je sais que, chez moi, ma famille aura les yeux rivés à l'écran. J'aurai même le privilège d'être présent aux Jeux olympiques et paralympiques.
[Traduction]
Nous pouvons tous être fiers du travail incroyable de nos athlètes. Ils s'entraînent depuis longtemps pour se rendre à Tokyo et gravir les marches du podium. Nous serons toutes et tous derrière eux cet été, unis et fiers de voir l'unifolié si bien représenté.
Monsieur le président, distingués collègues, je vous remercie de votre attention. Je serai ravi de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, madame Laurendeau et monsieur Piché, c'est un plaisir de vous accueillir à notre comité.
Au cours de la dernière législature, j'ai eu le plaisir de présider le Comité de la justice et des droits de la personne. Dans ce contexte, nous avons fait une étude sur la haine en ligne. Cette étude avait été demandée par plusieurs groupes, partout au Canada, notamment dans les communautés juives, musulmanes, gaies et lesbiennes. Il y avait plusieurs groupes au Québec ainsi que dans les autres provinces. Nous avons considéré le problème dans ses grandes lignes.
[Traduction]
Nous avons formulé des recommandations qui portaient sur l'éducation, sur la définition de propagande haineuse en ligne, et sur les façons de s'assurer que la définition s'applique de manière systématique pour que nous puissions en effectuer une surveillance adéquate. Nous avons proposé des recours civils qui pourraient à nouveau faire partie de la Loi canadienne sur les droits de la personne.
Une de nos recommandations, qui porte sur la réglementation des plateformes en ligne, a été reprise dans votre lettre de mandat, monsieur le ministre. Comme il s'agissait d'une vaste étude, nous n'avons pas formulé de recommandations précises sur la surveillance de ces plateformes. Nous avons simplement dit qu'il s'agissait d'un des outils dont nous avions besoin pour lutter contre la propagande haineuse.
Quand je parle de propagande haineuse en ligne, je parle bien sûr de tout ce qui constitue une infraction criminelle au Canada, qu'il s'agisse de discours haineux, de sollicitation des enfants en ligne, etc., afin d'inciter des fournisseurs comme Facebook, Twitter, Google, etc., à supprimer cela.
Monsieur le ministre, je vais proposer aux membres du Comité de mener une étude sur le sujet. Si le Comité présente des recommandations sérieuses, est-ce que vous allez en tenir compte au moment de décider comment procéder pour vous acquitter de la tâche qui vous a été confiée dans votre lettre de mandat? Vous pourriez peut-être aussi nous parler de votre point de vue sur la question.