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Je vous remercie de m'offrir l'occasion de présenter le Budget supplémentaire des dépenses (B) pour le ministère de la Défense nationale et le Centre de la sécurité des télécommunications.
Nos alliés, nos partenaires, ainsi que les Canadiens et les Canadiennes savent que l'Équipe de la Défense est toujours là, prête à répondre à l'appel à tout moment.
Nos Forces armées canadiennes ont prêté main-forte au public à la suite des chutes de neige sans précédent survenues à Terre-Neuve-et-Labrador, et elles ont contribué à la lutte contre les feux de forêt en Australie. Elles ont aidé à rapatrier en toute sécurité les Canadiens qui se trouvaient en Chine et ailleurs, et nos militaires se sont mobilisés pour mettre sur pied un lieu de quarantaine sécuritaire et confortable à la BFC Trenton, face à la COVID-19.
Tout cela s'est produit durant les deux premiers mois de l'année. Comme vous le savez. Nous avons été très occupés.
Ces activités mettent en évidence la nécessité d'avoir une équipe de la Défense à la fois solide et agile. Il revient à nous de veiller à ce que l'équipe ait le soutien dont elle a besoin pour être efficace. C'est pourquoi ma priorité absolue a toujours été de prendre soin des femmes et des hommes de notre équipe de la Défense dans les Forces armées canadiennes ainsi que de leurs familles.
Deux ans et demi se sont écoulés depuis le lancement de la politique de défense du Canada, « Protection, Sécurité, Engagement », et nous allons de l'avant avec notre plan visant à appuyer les membres de notre personnel afin qu'ils puissent exécuter le travail difficile que nous attendons d'eux. Dans le cadre du présent Budget supplémentaire des dépenses, nous demandons environ 796,9 millions de dollars afin de poursuivre la mise en œuvre de la politique PSE. La majorité des fonds requis touchent directement nos efforts visant à prendre soin de notre personnel.
Nous prenons au sérieux notre responsabilité de prendre soin de nos effectifs et de leurs familles. C'est pourquoi nous avons mis sur pied le Groupe de transition des Forces armées canadiennes, qui a pour objet d'appuyer les membres des Forces armées canadiennes malades ou blessés et de faciliter la transition des militaires, des vétérans et de leurs familles.
Par ailleurs, nous avons également lancé une initiative améliorée d'allègement fiscal pour les membres des Forces armées canadiennes prenant part à des opérations internationales afin de reconnaître le dur travail qu'ils accomplissent et d'atténuer, dans une certaine mesure, le stress auquel ces derniers et leurs familles sont soumis.
Nos réservistes forment aussi un maillon vraiment essentiel de notre équipe de la Défense. Ils aident à lutter contre les inondations et à combattre les feux de forêt. Et souvent, ils font tout cela en poursuivant aussi une carrière à l'extérieur des forces. Ils méritent tout notre soutien. C'est pourquoi nous avons veillé à ce que les réservistes reçoivent la même rémunération que leurs collègues de la Force régulière lorsqu'ils accomplissent le même travail que ces derniers.
Nous reconnaissons également les difficultés que peuvent vivre les familles qui servent aux côtés de nos militaires. C'est l'une des raisons pour lesquelles nous collaborons avec les provinces et les territoires par l'entremise de l'initiative Canada Sans Faille afin de faciliter les déménagements. Nous nous efforçons aussi d'offrir aux conjoints de militaires un accès privilégié à des emplois chez des employeurs des secteurs privé et public à l'échelle nationale, par l'intermédiaire du Réseau pour l'emploi des conjoints des militaires.
Pendant ce temps, nous nous appliquons à changer la culture de l'équipe de la Défense, afin que nous puissions en faire une organisation accueillante, équitable et représentative de la population canadienne que nous servons. C'est pourquoi nous utilisons l'analyse comparative entre les sexes plus durant la conception de nos programmes et de nos politiques, de façon à renforcer nos capacités et à améliorer notre aptitude à réagir aux besoins de notre main-d’œuvre — de même qu'aux besoins des gens que nous sommes appelés à protéger. C'est aussi pourquoi nous ne ménageons aucun effort pour recruter davantage de femmes dans nos Forces.
Depuis 2015, nous avons doublé le taux d'enrôlement des femmes dans la Force de réserve, et augmenté leur taux d'enrôlement dans la Force régulière de 72 %. Les femmes représentent désormais 15,9 % de l'effectif des FAC.
Au sein de l'OTAN, où la moyenne des femmes en service actif au sein des États membres de l’OTAN s'élève à 11 %, les femmes canadiennes remplissent aussi des rôles de direction très importants. Cela dit, nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir, mais nous ne reculerons pas devant notre engagement à atteindre nos objectifs.
Pour ce faire, il nous faut notamment reconnaître que les Forces armées canadiennes n'ont pas toujours offert un environnement accueillant et sécuritaire pour tous. Le présent budget prévoit 148,6 millions de dollars pour les membres de l'Équipe de la Défense qui ont été victimes d'agression sexuelle, de discrimination ou de harcèlement fondé sur le sexe ou l'orientation sexuelle. Nous espérons que ce règlement aidera les survivants à tourner la page et à se rétablir.
Nous continuons de travailler afin de mettre en place une culture de travail respectueuse et exempte de harcèlement et de discrimination. Le ministère collabore également avec d'autres partenaires gouvernementaux en vue de la mise en œuvre de l'entente de règlement définitive dans le cadre du recours collectif relatif à la « purge LGBT ». Grâce au projet de loi , qui a reçu la sanction royale l'été dernier, nous avons amélioré notre système de justice militaire afin de mieux gérer les comportements nuisibles. Et nous n'arrêterons pas avant que tous nos effectifs se sentent appréciés et qu'ils aient l'impression que l'on prend soin d'eux et qu'on les appuie.
Prendre soin de nos effectifs, c'est aussi les équiper pour qu'ils puissent s'acquitter de leurs fonctions. La politique PSE établit la feuille de route à suivre et affecte les fonds requis depuis notre cadre financier pour que nous puissions le faire.
De plus, nous avons déjà achevé ou entamé plus des deux tiers des projets qui sont énoncés dans notre politique de défense. Ces projets permettent de garantir que l'Équipe de la Défense est prête à satisfaire aux exigences de sécurité modernes, tout en ayant une incidence considérable sur l'économie canadienne. Prenons le projet des navires de soutien interarmées, par exemple. À ce jour, dans le cadre du projet, nous avons accordé des contrats qui contribuent pour près de 950 millions de dollars au PIB canadien et qui maintiennent quelque 740 emplois par an. En outre, nous avons choisi la conception de nos nouveaux navires de combat canadiens... Nous avons modernisé nos frégates de la classe HALIFAX. Nous avons aussi mis en service le deuxième des six nouveaux navires de patrouille extracôtiers et de l'Arctique pour notre Marine.
Par l'intermédiaire du présent budget, nous demandons 490,8 millions de dollars afin de faire avancer de nombreux autres importants projets d'immobilisations, notamment: la mise à niveau des capacités des hélicoptères, des navires, des avions et des sous-marins; l'acquisition de nouvelles capacités de surveillance par l'entremise de technologies axées sur les satellites et l'espace; et la modernisation de l'équipement, des installations et des infrastructures.
Notre gouvernement est déterminé à réduire nos émissions afin d'aider à atténuer les effets des changements climatiques. Pour cette raison, tous nos projets d'infrastructure à la Défense sont réalisés de façon à écologiser davantage la défense. Notamment, nous avons construit des manèges militaires respectant la norme de la certification LEED Argent ou l'équivalent à Halifax, à Saint-Hubert et à Sainte-Foy. De tels investissements ont ainsi permis de réduire nos émissions de gaz à effet de serre de 32 % par rapport aux niveaux de 2005.
Nos investissements ont aussi entraîné des retombées économiques dans des collectivités partout au Canada. Des investissements comme l'installation navale de Nanisivik et la mise à niveau des pistes d'lnuvik et de Goose Bay ont permis d'améliorer l'accès à ces collectivités et de créer des débouchés économiques.
Tout comme nous avons collaboré avec les Premières Nations visées par le Traité no 1 aux fins du transfert des terres des casernes Kapyong, nous travaillons en étroite collaboration avec des partenaires autochtones alors que nous cherchons à accroître nos capacités de mener des activités dans le Nord. Nous avons également collaboré avec plus de 25 partenaires autochtones en vue de la conception du nouveau Cadre stratégique pour l'Arctique et le Nord, qui vise l'ensemble du gouvernement. De plus, nous faisons des progrès en matière de recherche et de développement, et nous investissons dans l'innovation dans le but d'affronter des défis clés, ce qui profite à tous, y compris à nos collectivités autochtones et dans le Nord.
Les Rangers canadiens sont notre lien direct avec ces collectivités. Ces derniers, qui sont les yeux et les oreilles du Canada dans le Nord, jouent un rôle essentiel dans les opérations d'affirmation de la souveraineté dans l'Arctique et dans les opérations de recherche et sauvetage. Les Forces armées canadiennes continueront de travailler avec les Rangers canadiens afin de défendre les droits et la souveraineté du Canada... De veiller à ce que le Nord soit protégé et bien défendu... Et de s'assurer que l'Arctique demeure une région où règnent paix et stabilité.
Dans cet environnement de sécurité en évolution constante, nous devons tirer parti de tout ce que nous pouvons pour nous aider à reconnaître, à prévoir et à contrer les menaces lancées contre notre pays. C'est pourquoi notre gouvernement est déterminé à mettre à profit les réussites du Centre de la sécurité des télécommunications et du Centre canadien pour la cybersécurité. Dans le présent budget, nous demandons un transfert de fonds qui permettra au CST de suivre le rythme des avancées de la technologie quantique et d'exercer de nouveaux pouvoirs visant la réalisation de cyberopérations à l'appui de la Défense nationale.
Même en disposant des bonnes personnes, des bonnes ressources et des bonnes technologies, le Canada ne peut pas relever seul les défis modernes sur le plan de la défense. Nous ne pouvons pas être un îlot de stabilité dans un océan de tempête. Les ondes négatives finiront par atteindre nos rives. C'est pourquoi nous nous engageons à être un partenaire fiable et un bon citoyen du monde.
Nous continuons de collaborer avec notre principal partenaire, les États-Unis, sur le plan de la défense continentale et de la modernisation du NORAD.
Nous sommes heureux que le gouvernement irakien ait réaffirmé son appui quant à la présence continue de l'OTAN et à sa mission d'instruction, laquelle est dirigée fièrement par la major générale canadienne Jennie Carignan.
Dans le cadre du présent budget, nous demandons 132,5 millions de dollars afin de continuer d'appuyer les mesures d'assurance et de dissuasion de l'OTAN.
Le Canada dirige le groupement tactique en Lettonie et appuie les activités de police aérienne de l'OTAN en Roumanie. Nous contribuons au Groupe maritime permanent de l'OTAN et à la force à haut niveau de préparation de l'OTAN. Par ailleurs, nous nous sommes joints à la Force aéroportée de détection lointaine et de contrôle de l'OTAN, le programme d'AWACS.
Nous jouons aussi un rôle important au sein des Nations unies. L'été dernier, nous avons procédé à un déploiement de la Force opérationnelle aérienne visant à soutenir la mission de maintien de la paix des Nations unies au Mali, et nous conservons des officiers d'état-major à l'appui de la mission. De plus, nous avons commencé à offrir du soutien au transport aérien tactique dans le cadre de deux autres missions des Nations unies s'inscrivant dans l'opération PRESENCE en Ouganda.
Les fonds que nous demandons aujourd'hui nous permettront aussi de garder notre personnel au cœur de tout ce que nous faisons. Au quotidien, les membres de notre personnel font preuve de professionnalisme, de leadership et d'excellence tout en représentant le Canada. C'est pourquoi nous nous devons de leur offrir les bons outils pour qu'ils puissent s'acquitter de leur travail, de même que notre soutien indéfectible et notre plus profonde gratitude.
Madame la présidente, l'équipe de la Défense se tient à votre disposition pour répondre aux questions que les membres du Comité et vous-même pourriez avoir. Nous sommes prêts à répondre à ces questions. Et si jamais nous n'avons pas certains renseignements demandés en main, nous vous les communiquerons dans les plus brefs délais.
Je vous remercie.
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Tout d'abord, je vais parler de la menace russe elle-même.
Comme vous le savez très bien, la Russie nous a mis à l'épreuve dans le Nord, et nous avons répondu à chaque fois. Très tôt dans la politique de défense, nous avons établi ce que nous devions faire pour non seulement assurer la protection de notre souveraineté, mais également appuyer le message en ce sens avec des investissements importants.
Dans le cadre de la modernisation du NORAD, nous commençons également à investir très tôt. C'est ce qu'on appelle la conscience de la situation dans tous les domaines. Vous vous souviendrez peut-être, à la suite de diverses réunions de comité, que nous devons examiner les menaces provenant de l'espace et des profondeurs sous-marines; nous investissons donc dans la recherche et le développement appropriés.
Alors que nous examinons les changements et les capacités dont nous avons besoin, nous devons nous assurer de rester à la fine pointe de la technologie, en travaillant en étroite collaboration avec les États-Unis à ce sujet pour maintenir notre avantage technologique contre la Russie. Nous devons également nous assurer que cela continue et ne s'arrête pas, car une approche par à-coups a créé des problèmes par le passé, et c'est ce à quoi nous travaillons.
À propos de l'Ukraine, nous savons que, si nous n'envoyons pas un message très fort, la Russie agira comme elle l'a fait en Ukraine avec l'annexion de la Crimée au Donbass.
N'oublions pas que les responsables ont commencé à l'annoncer très tôt avec ce qui est arrivé en Géorgie. Quelqu'un a mentionné cela lorsque le président Poutine a prononcé un discours lors de la Conférence de Munich sur la sécurité. Nous devons faire très attention. Nous ne pouvons pas simplement regarder les adversaires actuels ou potentiels. Nous devons voir les premiers signes et chercher à les prévenir dès le départ.
Ces investissements consistent également à envoyer un message très fort: nous cherchons à en faire des capacités qui nous permettront de prévenir réellement tout type d'agression.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Merci aux ministres et à tout le personnel d'être ici aujourd'hui. Bien sûr, je remercie chaleureusement les Forces canadiennes du travail important qu'elles font chaque jour pour l'ensemble des Canadiens. Je représente une des plus grandes circonscriptions militaires du pays et j'en suis profondément conscient.
Monsieur le ministre, je suis très heureux de vous entendre affirmer, dans votre déclaration liminaire, que votre priorité absolue a été de prendre soin des femmes et des hommes dans notre équipe de défense, et je vais donc vous poser quelques questions à ce sujet.
Vous avez parlé de certaines initiatives très bien accueillies, comme le règlement pour les victimes d'agression sexuelle et le règlement du recours collectif concernant la purge LGBT.
La plus grande question dans ma circonscription parmi les employés a trait, bien sûr, aux employés civils du MDN touchés par le système de paye Phénix. Cela fait quatre ans que je vous pose des questions à ce sujet, et je vais vous en poser encore une fois aujourd'hui. Ce que j'entends dire de façon très constante et que j'ai entendu dire au cours de la dernière semaine, quand j'étais dans la circonscription, c'est qu'il demeure des problèmes touchant le système de paye et qu'ils ont un effet sur le moral, le recrutement et le maintien en poste des personnes qualifiées nécessaires pour travailler dans l'effectif civil du MDN.
Selon le plus récent rapport du vérificateur général, il y a plus de cas — et non pas moins — et ceux-ci supposent plus d'argent que jamais auparavant. Selon le dernier rapport du MDN que j'ai vu, 63 % des employés du MDN avaient des problèmes liés à la paye. Cela représente près de 17 000 personnes sur les 28 000 employés.
Ma première question est la suivante: avez-vous constaté que les échecs du système de paye Phénix ont eu des conséquences sur les opérations du MDN?
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Lorsque nous parlions de la politique de défense, une chose était certaine. Nous voulions nous assurer que les Forces armées canadiennes allaient être là pour les Canadiens en cas de besoin. Nous pouvons prévoir les différents types de catastrophes possibles. Si vous regardez les années précédentes, au cours des quatre dernières années et demie, nous avons connu des inondations et des incendies, en plus de devoir composer avec des missiles iraniens et d'autres problèmes dans le monde.
Dans le cas de cette situation en particulier, les Forces armées canadiennes sont intervenues de façon remarquable. Nous pouvons prendre des mesures très rapides sur le plan logistique. Même lors du premier vol en provenance de Wuhan, du personnel militaire médical était à bord de l'avion. Nous avons pu nous assurer, lorsque Trenton a été choisie, que nous disposions des installations appropriées et que les bonnes personnes étaient présentes. Au plus fort de la crise, nous avions plus de 300 membres du personnel qui soutenaient cette opération.
Cela tient également en partie au fait que nous disposons d'une expertise importante, de sorte que, lorsque nous en étions à évaluer la façon d'offrir du soutien, nous étions très conscients du fait que nous devions protéger les forces elles-mêmes. Nous prenons les mesures appropriées afin de pouvoir à la fois maintenir nos opérations à l'étranger et aider les Canadiens.
Il s'agissait d'un défi tout à fait unique, et nous devions prendre des mesures très rapides. L'armée a travaillé en très étroite collaboration avec tous les autres ministères pour réagir très rapidement.
En ce qui concerne la situation récente où des avions russes ont été interceptés dans l'espace aérien américain... L'une des photographies vient tout juste de m'être fournie, et je voulais la présenter au Comité. Nous voyons nos F18 intercepter cet avion russe, et nous voyons le F22 en arrière-plan également. Nous en entendons parler, mais j'ai la chance de voir une partie du travail qui est effectué, du moment où l'avion est détecté jusqu'au moment où il est intercepté en tant que tel.
Cela montre également que la Russie cherche continuellement à mettre au point de nouvelles méthodes. Nous devons nous assurer de faire les bons investissements. Nous le faisons actuellement, mais il nous reste beaucoup de travail à faire sur le plan de la modernisation, ce qui nous aidera à réaliser un grand nombre de ces projets.
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Félicitations pour votre élection à titre de président. Je tiens aussi à remercier tous les membres de leur soutien indéfectible à l'égard de l'Ukraine. Cela envoie un message très fort lorsque tous les partis appuient l'Ukraine en situation de crise.
L'opération Unifier joue un rôle très important, et je le rappelle à tous mes collègues de l'OTAN lorsque nous nous réunissons, que j'anime une réunion ou que j'organise un déjeuner pour rehausser le dialogue.
Nous menons deux ou trois initiatives dans le cadre de l'opération Unifier. Le travail que nous faisons consiste à fournir une aide adéquate. Au lieu de déterminer par nous-mêmes ce que nous sommes prêts à offrir, nous évaluons les divers besoins. Dès le début, plutôt que de nous entraîner dans un seul endroit, j'ai pris la décision — j'ai donné l'ordre — d'étendre l'entraînement là où il était nécessaire. Plutôt que de faire venir les membres des forces armées ukrainiennes à un seul endroit, où ils doivent parvenir à la ligne de front et suivre les divers entraînements, nous nous rendons maintenant à eux. L'emplacement dépend de la situation. Il y en a habituellement plus de 10 en même temps. Nous examinons toutes les possibilités d'étendre l'entraînement.
Nous avons aussi dit que, avec les ententes de coopération en matière de défense, en plus de l'ajout de l'Ukraine à la Liste des pays désignés pour les armes automatiques, nous pouvons maintenant examiner comment va fonctionner le système d'approvisionnement. Nous voulons établir un lien entre l'approvisionnement et le type d'entraînement que nous pouvons offrir, car l'équipement est absolument inutile si la personne n'est pas bien entraînée à s'en servir. L'entraînement rend l'équipement beaucoup plus efficace. Par exemple, des fusils de tireurs d'élite qui ont été achetés par l'entremise du Canada, et l'entraînement que nous offrons — car nous avons réellement les meilleurs tireurs d'élite militaires dans le monde — permet de mettre en place des capacités qui ont des répercussions.
En outre, je dois souligner, clairement, la formation médicale. C'est quelque chose qu'une équipe a relevé. Cela ne faisait pas partie de l'entraînement initial. Les gens qui reviennent du front n'ont pas eu de formation appropriée, et des gens sont morts. La formation en secourisme, ce n'est pas seulement pour aider une personne; on enseigne tout un système essentiel, du point de rassemblement des blessés à l'embarquement des blessés dans l'ambulance. Il faut stabiliser les gens avant qu'ils entrent dans l'ambulance; autrement, ils vont mourir en chemin. Ce sont toutes des choses qui ont une réelle incidence.
Nous devons également travailler d'arrache-pied pour appuyer l'Ukraine dans ses réformes. Elles seront absolument cruciales à la réussite future de l'Ukraine.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Monsieur le ministre, merci d'être ici avec toute votre équipe. C'est fantastique de pouvoir discuter ainsi avec vous.
Monsieur le lieutenant-général, je veux vous souhaiter une excellente retraite. Je suis un peu jaloux. Cela doit être agréable de prendre sa retraite à ce temps-ci de l'année, avant l'été. Il y a des jours où j'aimerais prendre la mienne.
Avant tout, je voudrais dire que c'est bien malheureux que nous devions parfois choisir, dans les forces armées, entre le matériel dont nous avons besoin et les gens. Je suis très heureux de voir que vous avez prévu 148,6 millions de dollars dans le Budget supplémentaire des dépenses pour aider les victimes de voies de fait ou de harcèlement. Il faut investir là-dedans, c'est important. Félicitations.
Passons à ma question. Peut-être que vous allez pouvoir me donner de l'information. Je sais que 15 militaires se sont suicidés en 2018. J'ai des données qui remontent à 2010, tirées de l'étude que vous avez menée. C'était une très bonne chose. Malgré tout, les chiffres étaient difficiles à croire. Dans la population des vétérans, par rapport au reste de la population, le risque de suicide chez les femmes est plus élevé de 81 %, et depuis 2010, plus de 155 membres en service actif se sont enlevé la vie.
La Défense nationale et Anciens Combattants Canada ont élaboré une nouvelle stratégie de prévention du suicide vers la fin de 2017, et je crois que c'est formidable. Je n'ai pas de nouvelles données, et l'une de mes questions porte là-dessus. Dans la stratégie, il était prévu d'améliorer les services et le soutien offerts aux membres actuels des forces armées et aux vétérans, dans le but d'accroître la sensibilisation et de réduire le nombre de suicides dans toutes les populations.
Votre commentaire du 9 janvier était formidable. Nous avons dit que nous devons toujours chercher à faire mieux. Vous avez dit que nous le ressentons tous lorsque nous perdons un membre de nos Forces armées canadiennes au suicide. Vous avez dit: « Un suicide, c'est un suicide de trop. » Je suis d'accord, et je suis certain que tout le monde ici présent est du même avis.
Depuis, a-t-on mis en place un système de freins et de contrepoids? Je n'ai pas eu de rapport, ni entendu quoi que ce soit. Quelle est la situation, actuellement? Est-ce que nous faisons les bons investissements? Si nous voulons que les hommes et les femmes continuent d'entrer dans les forces armées pour y faire carrière, nous devons nous assurer de pouvoir les soutenir.
Pour commencer, pouvez-vous m'en dire plus à ce sujet?
Après, j'aurai des questions complémentaires.
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C'est très important de reconnaître que c'est une horrible tragédie.
Comme je l'ai dit, je crois que tout le monde s'entend pour dire qu'un suicide, c'est un suicide de trop. C'est quelque chose que nous prenons très au sérieux. La haute direction, moi y compris, est immédiatement mise au courant de chaque incident, alors oui, nous savons ce qui se passe. Nous sommes aussi tenus au courant des mesures prises pour veiller à ce que les familles soient prises en charge.
Parallèlement à cela, je reçois régulièrement des mises à jour sur ce que nous aurons appris de la commission d'enquête, sur ce que nous devons changer, sur les décisions que nous devons prendre pour orienter les changements et sur ce que la chaîne de commandement envisage déjà de faire. Un autre aspect essentiel est le type de soutien que nous offrons aux familles.
Donc, pour répondre à votre question, le processus continue de s'élargir à mesure que nous avançons, et nous continuons toujours d'apprendre.
Il y a quelque chose que nous surveillons quand une personne entre dans les forces armées. Dès le premier jour, nous cherchons à renforcer la résilience. Comment entraînons-nous nos militaires? Les bons mécanismes sont-ils en place? Est-ce que nous renforçons la résilience mentale? Y a-t-il des mesures de soutien appropriées pour les jeunes familles? Ce sont toutes des questions que nous examinons. C'est pourquoi les centres de ressources pour les familles des militaires sont très importants. La stratégie de prévention du suicide, que nous menons conjointement avec Anciens Combattants Canada, est extrêmement importante.
Nous faisons tous les efforts possibles. Je suis complètement ouvert à toutes les possibilités. S'il y a de nouvelles idées ou de nouvelles études, nous allons certainement les prendre en considération. Nous devrions tous accorder de l'attention à ce problème, pour l'examiner et pour faire les changements qui s'imposent. Je suis très ouvert aux idées.
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Nos investissements sont destinés à la mission que nous venons de terminer au Mali. Nous avons encore du personnel de soutien là-bas ainsi que des capacités de transport aérien tactique en Ouganda que nous mettons à disposition.
Nous proposons une approche pangouvernementale. Plutôt que de simplement dire ce que nous sommes prêts à fournir et laisser ensuite l'ONU décider de l'allocation des ressources, nous avons toujours — dans le cadre d'une coalition ou même avec l'OTAN — demandé quels sont les besoins et comment nous pouvons apporter un soutien. C'est ce qui explique l'importance du concept de l'engagement conjoint, car c'est ce que les Nations unies ont demandé.
J'aimerais rappeler au Comité ce qu'est le concept de l'engagement conjoint. Toutes les missions exigent des capacités de haut niveau que seuls certains pays peuvent offrir. Dans cette optique, si un pays fournit toutes les capacités de haut niveau, cela peut devenir un fardeau pour ce pays. L'engagement conjoint consiste en une rotation d'un an entre les pays pour faire en sorte que les missions auront toujours des capacités.
Aux fins du premier engagement conjoint, nous avons travaillé avec les Nations unies et la Roumanie pour préparer leur participation. J'ai discuté avec deux sous-secrétaires généraux de l'ONU à propos des prochains pays qui s'ajouteront. Le but, c'est que quatre ou cinq pays participent pour que nous puissions avoir une rotation. Une fois que l'ONU nous assurera que quatre ou cinq pays participent, alors, le gouvernement pourra envisager de faire partie d'une rotation.
On voit comment les capacités peuvent être touchées à certains niveaux. À première vue, les évacuations sanitaires n'ont pas une incidence directe sur les opérations. Cependant, comme le Comité et vous en avez été informés, la façon dont nous transportons le sang est liée à la distance que nous pouvons parcourir, dans les airs. Il arrive que le rayon d'action de l'hélicoptère ne soit pas assez grand. Pour le transport du sang, le fait d'avoir du personnel médical à bord a permis aux patrouilles sur le terrain d'aller plus loin. C'était un moyen pour que le déroulement de la mission soit beaucoup plus efficace. C'est comme cela que nous avons transmis notre expérience à la Roumanie.
Nous travaillons actuellement en collaboration avec les Nations unies sur d'autres concepts d'engagement conjoint. Comme je l'ai dit, nous devons nous assurer que la mission est la bonne, que les troupes que nous avons déployées auront une incidence favorable, et qu'elles prendront des décisions en conséquence, car, au bout du compte, le but est d'améliorer la mission, et pas simplement de cocher une case.
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Comme vous le savez, elles avaient besoin d'être changées et elles l'ont été. Les C6 commencent à être mises en service.
Je souhaite revenir sur le sujet. Un projet comme celui-ci est quelque chose que nous pouvons faire avancer très rapidement. La capacité antiblindé a été retirée parce qu'on essayait d'économiser de l'argent.
En ce qui concerne les C6, oui, c'est quelque chose qui été adopté très rapidement, et c'est en train de se faire, mais la capacité antiblindé... Il s'agit de petites capacités dont nous ne parlons pas. Nous parlons parfois des grands projets.
La première fois que je suis allé en Irak pour voir nos troupes, la seule capacité antiblindé dont nous disposions à l'époque était un Carl Gustaf. Nous avions un gouvernement... Je ne pointerai personne du doigt, mais il faut toujours que nous nous lancions une petite pointe.
La capacité antiblindé a été enlevée. Je suis certain que la situation n'a pas été évaluée au moment où la capacité a été retirée, mais nous avions de graves problèmes avec ce type de véhicules. Nous avons alors pris la décision immédiate de faire un achat d'urgence afin d'intégrer la capacité antiblindé, non seulement pour nos forces spéciales, mais également pour amener cette capacité dans les Forces armées canadiennes. Maintenant, les responsables procèdent à divers essais pour choisir ce qu'ils veulent.
Qu'il s'agisse de la C6, des capacités antiblindé, du retour des mortiers... N'oublions pas non plus que nous ramenons aussi la capacité de défense aérienne. La raison pour laquelle je dis « capacité » — et je ne sais pas quelle sera la sélection —, c'est pour que nous puissions réellement nous défendre et que nous n'ayons pas à compter sur nos alliés pour nous fournir une défense aérienne lorsque nous nous déployons.