La Chambre reprend l'étude, interrompue le 29 janvier, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
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Monsieur le Président, j'apprécie votre discipline.
Cette mesure législative modifie le nom de la Commission civile d'examen et de traitement des plaintes relatives à la GRC, qui sera dorénavant connue sous le nom de commission d'examen et de traitement des plaintes du public. Sous ce nouveau nom, la Commission sera aussi responsable de l'étude des plaintes civiles contre l'Agence des services frontaliers du Canada.
Le projet de loi donne suite à une promesse des libéraux visant à garantir que tous les organismes d'application de la loi au Canada sont suivis par un groupe de surveillance. Nous sommes d'accord que tous les organismes canadiens chargés de l'application de la loi doivent disposer d'un organisme de surveillance. Les Canadiens doivent être respectés et protégés des possibles abus de pouvoir. Nous devons tous nous assurer que l'Agence fait son travail et elle doit le faire à la lettre, selon la loi canadienne.
La vision de notre parti pour la sécurité canadienne a toujours inclus comme priorité l'intégrité de nos frontières et l'assurance que l'Agence des services frontaliers du Canada dispose des ressources appropriées en matière de main-d’œuvre et d'équipement. Une commission d'examen des plaintes du public améliorera sans aucun doute la surveillance globale et aidera l'Agence des services frontaliers du Canada à être encore plus efficace dans le cadre de ses fonctions et de ses attributions.
J'ai discuté longuement avec des agents frontaliers et j'ai écouté les propos du président du syndicat. Il est évident que le problème aux frontières n'est pas dû à un manque de formation ou de volonté des agents. Au contraire, le problème découle d'un manque flagrant de ressources pour appuyer les agents dans leur travail.
De plus, quand le projet de loi a été déposé la première fois, le projet de loi , le gouvernement n'avait même pas consulté le syndicat. Nous avions soulevé ce point lors des débats sur le projet de loi C-98, mais cela n'a pas donné grand-chose puisque le gouvernement était pressé de procéder. Le projet de loi n'a pas eu le temps d'être adopté au Sénat. Aujourd'hui, on revient en nous présentant le projet de loi .
Même si nous appuyons le projet de loi, il faut prendre le temps de consulter le syndicat de l'Agence des services frontaliers du Canada et les gens de la GRC, ce que nous ferons probablement au comité. C'est beau de vouloir créer un organisme qui supervise le travail des agents et de donner un pouvoir aux citoyens. Nous sommes complètement d'accord sur cela, mais les agents ont aussi des choses à dire. C'est pourquoi je crois qu'il est important d'écouter le syndicat. Il faut un équilibre entre les deux.
Depuis 2015, nos amis libéraux disent toujours qu'ils consultent les Canadiens sur plusieurs questions. Cependant, dans le cas du projet de loi , la consultation n'a pas eu lieu.
J'aimerais parler des défis qui se posent à l'Agence des services frontaliers du Canada. Beaucoup de choses ont été dites dans les dernières années. On se souvient d'ailleurs du fameux gazouillis du en janvier 2017. Alors qu'il y avait de l'agitation aux États-Unis, le premier ministre a publié un gazouillis qui disait aux gens de la planète que le Canada avait les bras grands ouverts pour les accueillir. Cela a créé une situation à la frontière qui n'est toujours pas réglée. Près de 50 000 personnes qui ont lu le gazouillis du premier ministre sont venues à la frontière par le chemin Roxham, au Québec. Certains sont passés par le Manitoba, mais la majorité est passée par le chemin Roxham. Les gens ont traversé notre frontière en croyant qu'ils seraient accueillis à bras ouverts.
La GRC en premier lieu a dû déployer des ressources énormes. En 2017, des agents de partout au Canada ont été déployés au chemin Roxham. Ensuite, l'Agence des services frontaliers a également dû déployer plusieurs ressources pour accueillir les gens qui pensaient être accueillis au Canada aussi simplement.
Le problème perdure. On essaie de nous faire croire qu'il ne se passe rien, mais c'est faux. Chaque jour, de 40 à 50 personnes traversent la frontière au chemin Roxham. Les coûts en argent et en ressources humaines sont énormes. L'an dernier, le vérificateur général a fait dans son rapport une évaluation pour toutes les agences fédérales concernées, que ce soit la sécurité publique, l'immigration ou d'autres services fédéraux. En trois ans, on dépasse le 1 milliard de dollars seulement pour les services fédéraux. À cela, il faut ajouter les coûts associés pour les provinces.
La première année, le Québec a fait une évaluation. Pour les seuls frais occasionnés par l’accueil des demandeurs d’asile, le Québec a demandé un remboursement de 300 millions de dollars. L’Ontario s’est ajouté par la suite. Le Québec a été remboursé avant la campagne électorale, parce que nos amis libéraux savaient que c’est un sujet très délicat qui choque les Québécois.
Nous, Québécois, sommes un peuple accueillant. Nous aimons les gens, mais nous aimons aussi que les choses se fassent de façon ordonnée. Or, nous sommes ici dans une situation où il y a un manque d’ordre. Personne, moi le premier, ne peut comprendre que l’on permette à des gens de venir dans notre pays, et particulièrement au Québec, de façon illégale.
Cela étant dit, durant les débats et la période des questions orales, on a souvent traité les conservateurs de racistes. Il est très choquant de se faire traiter de raciste. Les gens qui se présentent aux frontières sont effectivement d’origines ethniques diverses, mais cela ne fait pas de nous des racistes. Nous demandons simplement que soit exercé un contrôle adéquat des frontières. Cela commence par une demande d’immigration en bonne et due forme. Il est évident que le Canada accueille des réfugiés, comme il l'a toujours fait. Même à l’époque du gouvernement conservateur, nous avons toujours appuyé l’accueil de réfugiés provenant des camps de l’ONU de n'importe où au monde.
Je reviens à nos agents. Nous allons instaurer une loi qui va permettre au public de porter plainte, au besoin, contre des agents de la GRC ou contre des agents des services frontaliers. D'un autre côté, il faut se mettre dans la peau de nos agents, à qui l'on demande de faire un travail qui, souvent, peut leur déplaire. Je me rappelle être allé au chemin Roxham à trois ou quatre occasions pour observer sur place le travail de nos agents. J’y ai vu des policiers, des agents de la GRC, dont le travail est de faire respecter la loi et l’ordre.
Des gens sont arrivés avec leurs valises en sachant très bien que leur entrée au pays était illégale, mais ils profitaient d’une brèche dans l’Entente entre le Canada et les États-Unis sur les tiers pays sûrs. Les agents de la GRC, qui ont du cœur, ont pris les valises des gens pour aider ces derniers à traverser illégalement la frontière pour entrer au Canada. Cela crée un conflit dans l’esprit des policiers: puisqu’ils ont du cœur, ils n’ont d’autre choix que d’aider les enfants, c’est normal; d'un autre côté, ils doivent faire respecter la loi.
Je rappelle que c’est le qui a créé cette situation au chemin Roxham, laquelle dure maintenant depuis exactement trois ans. Les gens ne savent pas que l'on y a même construit un bâtiment équipé de systèmes et de toute la technologie requise. En arrivant à Roxham, on peut en débarquant du taxi prendre un petit chemin qui mène directement à ce poste d’accueil, qui est l’équivalent d’un poste frontalier ordinaire.
Cela n’a aucun sens et cet état de fait prévaut parce que les libéraux ne sont pas en mesure de négocier avec les Américains pour changer la règle qui permet à cette situation de perdurer. Il ne faut surtout pas non plus oublier les répercussions financières pour le Canada, qui sont énormes.
Par ailleurs, nos agents doivent faire face à une autre situation très problématique: le trafic d’armes et de drogues à la frontière. Les agents de la GRC et les agents des services frontaliers trouvent très difficile et complexe de faire leur travail. Outre les conditions de travail qui ne sont évidemment pas idéales, les règles en vigueur et la façon dont le territoire est délimité empêchent parfois nos agents de bien accomplir leurs tâches malgré leur bonne volonté.
Nous partageons des frontières avec certaines réserves autochtones et avec les États-Unis, et les règles internationales compliquent énormément le travail de nos agents. Tout cela fait que beaucoup de drogues et d’armes illégales entrent actuellement au Canada, contribuant à la criminalité.
Il faut comprendre que les criminels, particulièrement ceux des gangs de Toronto, se procurent leurs armes de façon illégale. Énormément d'armes traversent la frontière américaine ou arrivent par navire aux ports de Montréal ou de Vancouver. Nous demandons donc au gouvernement d’investir d'énormes ressources humaines et financières pour lutter contre cette forme de criminalité.
L'arrivée de drogues comme le fentanyl fait que les agents mettent énormément leur santé en danger. En effet, chaque fois que l'on procède à l'inspection des colis qui arrivent — il faut savoir qu'à Postes Canada, il y a des agents des services frontaliers qui font l'inspection aléatoire de différents colis qui entrent au Canada —, ceux-ci peuvent contenir des substances excessivement dangereuses. Dans le cas du fentanyl et des opioïdes, une infime dose peut être mortelle. Il faut donc toujours mettre en perspective que ce genre de travail peut engendrer un stress énorme chez des individus, comme chez nos militaires d'ailleurs.
Le projet de loi fera que les citoyens vont pouvoir se plaindre de gestes pouvant avoir été commis de façon volontaire ou involontaire par des agents de la GRC ou de l'Agence des services frontaliers.
Par contre, il faut aussi comprendre la situation dans laquelle on place les agents et faire preuve de discernement. C'est pour cela que nous devons écouter ce que le syndicat des agents a à dire.
Les exemples que j'ai donnés plus tôt illustrent des situations où les agents doivent prendre des décisions. Ils doivent faire face à des situations dangereuses. Il peut arriver que, par réflexe ou parce qu'une décision doit être prise rapidement, ils disent ou fassent des choses qui n'auraient pas dû être dites ou faites.
Pour cette raison, j'espère que la commission qui va évaluer les plaintes aura aussi une façon de faire qui sera équilibrée. Je trouve qu'on blâme trop souvent les agents, les policiers et les militaires. Lorsque j'étais dans l'armée, nous avions souvent cette inquiétude lors de déploiements opérationnels. Je me souviens très bien qu'à l'époque de la Bosnie, on devait suivre les règles de l'ONU et dire aux militaires qu'ils partent dans un territoire en conflit, que c'est la guerre, mais que s'ils commettent une erreur là-bas ou font quelque chose qui n'est pas correct, ils devront se défendre eux-mêmes. Ils se seront mis dans le trouble eux-mêmes.
On se disait qu'on représente notre pays, qu'on se déploie à l'étranger dans une zone de guerre, mais, en même temps, on se fait avertir de faire attention, sinon on va se mettre dans le trouble et devoir se défendre soi-même.
Ce genre de situation fait que le personnel militaire, les policiers et les agents des services frontaliers ont souvent des pressions psychologiques. À un certain moment, ces gens se demandent s'ils doivent intervenir ou non. Si, par crainte de représailles, un agent prend la décision de ne pas intervenir, il peut se produire une situation par la suite qui créera un problème ailleurs. Dans le cas du contrôle de la drogue, par exemple, si l'agent n'ose pas agir, la drogue va aller ailleurs. Je n'ai pas d'exemple concret à donner, mais je pense que tous ceux qui nous écoutent sont en mesure de comprendre ce que je veux dire.
Je voudrais aussi parler brièvement des services correctionnels. Je sais que les services correctionnels ne font pas partie du projet de loi . Par contre, je voudrais rappeler à la Chambre que, quand nous avons parlé du projet de loi , lors de la dernière législature, il a été question de moyens différents pour les pénitenciers au Canada.
Tout d'abord, j'aimerais parler des seringues. Les seringues ne faisaient pas partie du projet de loi C-83. Par contre, on a demandé aux pénitenciers de donner des seringues aux prisonniers. Le gouvernement fournit donc des seringues à des prisonniers qui s'injectent de la drogue entrée illégalement dans un pénitencier. Accepter et comprendre que de la drogue entre de façon illégale dans un pénitencier et que des seringues sont fournies pour que le prisonnier s'injecte cette drogue entrée illégalement est un concept assez difficile à saisir.
L'idéal, c'est de prévenir l'entrée de drogues dans les pénitenciers. Il existe un moyen facile, mis en place au moyen du projet de loi C-83: faire l'acquisition de scanners corporels. Avec un scanner corporel comme on en voit dans les aéroports, mais en plus sophistiqué, on peut détecter 95 % et plus de tout ce qui peut avoir été caché sur un individu qui vient en visite — que ce soit de la drogue ou autre chose. Je ne nommerai pas tout ce qui peut entrer dans un corps, mais le scanner corporel peut permettre de les identifier. De cette façon, le gouvernement pourrait éviter d'avoir à fournir des seringues à des prisonniers.
Pour le moment, je peux affirmer qu'il règne une grande inquiétude au sein du service correctionnel. Les agents qui travaillent dans les pénitenciers sont inquiets pour leur propre sécurité. Malgré le fait qu'il existe supposément un système de contrôle des seringues, les aiguilles peuvent, pour toutes sortes de raisons, se retrouver ailleurs, et les prisonniers peuvent les utiliser pour créer des armes et poser différents gestes.
Nous attendons que le gouvernement fasse cet investissement et déploie au plus sacrant les 47 scanneurs requis dans tout le Canada.
Il y a des politiques pour l'Agence des services frontaliers. Je peux dire que je suis fier de ce qui avait été fait par l'ancien gouvernement conservateur. Dans les débats des dernières années, on nous blâmait d'avoir coupé 300 millions de dollars dans le budget de l'Agence des services frontaliers. C'est totalement faux. Il y a eu des compressions budgétaires en administration, mais jamais les agents de ligne n'ont subi les contrecoups des coupes financières. Nous avons les preuves, des rapports de la Bibliothèque du Parlement contiennent les chiffres exacts là-dessus.
Également, je suis fier des mesures prises à l'époque du gouvernement conservateur. On avait demandé aux agents d'être seuls sur des postes de garde la nuit. Des agents étaient complètement seuls, laissés à eux-mêmes. C'était excessivement dangereux, donc nous avons vu à ce qu'il y ait maintenant au minimum deux personnes de garde. De plus, nous avons armé nos agents frontaliers. Auparavant, ils n'avaient aucune arme. Comment est-il possible d'intercepter quelqu'un ou d'agir si on n'a pas d'arme dans des situations dangereuses? Donc, nous avons pris des mesures pour que le Canada soit mieux protégé.
Ce que nous espérons, au-delà du projet de loi qui va donner au public des moyens de porter plainte, c'est de continuer à travailler pour améliorer la situation du contrôle de nos frontières et la sécurité en général pour le Canada.
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Monsieur le Président, je vous informe que je partagerai mon temps de parole avec la députée de .
Comme c’est la première fois que j’interviens au cours de la 43e législature, je tiens à remercier sincèrement les électeurs de Richmond Hill qui m’ont fait l’honneur de les représenter à la Chambre. Je remercie mon directeur de campagne, l’exécutif de mon association de circonscription et la centaine de bénévoles et amis qui ont travaillé si fort pour m’aider à me faire réélire.
Je tiens tout particulièrement à remercier ma femme Homeira, ma fille Nickta et mon fils Meilaud, qui m’ont appuyé dans ma vie politique au cours des cinq dernières années.
Je suis heureux d’avoir l’occasion de prendre la parole à l’étape de la deuxième lecture du projet de loi . Le projet de loi propose de créer une fonction d’examen indépendant et de traitement des plaintes pour l’Agence des services frontaliers du Canada, l’ASFC. J’aimerais souligner cinq éléments importants qu’il contient.
Premièrement, il prévoit une surveillance civile.
Deuxièmement, il renforce la reddition de comptes et la transparence au sein de l’ASFC.
Troisièmement, il garantit un traitement uniforme, équitable et égal à tous lorsqu’ils reçoivent des services.
Quatrièmement, il complète les autres mesures prises par le gouvernement pour créer des fonctions d’examen indépendant pour les organismes de sécurité nationale et s’harmonise avec ces mesures.
Cinquièmement, il comble un écart important avec les autres agences frontalières internationales du Groupe des cinq.
Ces mécanismes contribuent à promouvoir la confiance du public en renforçant la reddition de comptes. Ils permettent de veiller à ce que les plaintes concernant la conduite des employés et les services offerts soient traitées de façon transparente. Le SCRS, la GRC et le Service correctionnel du Canada sont déjà assujettis à des modalités de reddition de comptes de ce genre.
Parmi les organisations qui composent le portefeuille de la sécurité publique du Canada, seule l’ASFC n’a actuellement pas d’organisme d’examen pour traiter les plaintes du public. Le projet de loi comblerait cette lacune flagrante et s’appuierait sur les réformes apportées récemment par le gouvernement du Canada en matière de reddition de comptes et de transparence.
Parmi ces réformes figure la création du nouveau Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement. Ce nouvel organisme répond à un besoin de longue date des parlementaires d’examiner les activités et les opérations du gouvernement en matière de sécurité nationale et de renseignement, y compris celles de l’ASFC. Ses membres ont un accès sans précédent aux renseignements classifiés.
Comme l’a dit le , cela « nous aidera à veiller à ce que les organismes chargés de notre sécurité nationale assurent la sécurité des Canadiens, tout en protégeant nos valeurs, nos droits et nos libertés ».
Le gouvernement a également mis en place un nouvel organisme d’examen composé d’experts, par suite de l’adoption du projet de loi sur l’Office de surveillance des activités en matière de sécurité nationale et de renseignement.
Ce nouvel office améliorera grandement la façon dont les organismes de sécurité nationale du Canada sont tenus de rendre des comptes. Il s’agit d’une entité unique et indépendante autorisée à effectuer des examens concernant les activités de sécurité nationale et de renseignement menées par les ministères et organismes du gouvernement du Canada, y compris l’ASFC.
Le projet de loi dont nous sommes saisis aujourd’hui va encore plus loin en établissant une fonction indépendante d’examen et de traitement des plaintes pour les autres activités de l’Agence des services frontaliers du Canada, l’ASFC. Ces activités jouent un rôle essentiel dans la sécurité et la prospérité économique de notre pays. Elles facilitent la circulation efficace des personnes et des marchandises à la frontière afin de soutenir notre économie, tout en protégeant la santé et la sécurité des Canadiens.
L’ampleur des opérations de l’ASFC, le nombre de personnes avec lesquelles elle interagit et le volume de marchandises qu’elle traite sont énormes, conformément à son vaste mandat. Les employés de l’ASFC offrent un large éventail de services à plus de 1 000 endroits, dont 117 postes frontaliers terrestres, 13 aéroports internationaux et 39 bureaux internationaux.
Les employés de l’Agence travaillent avec diligence et ardeur. En 2018-2019, ils ont interagi avec plus de 96 millions de voyageurs et traité plus de 19 millions d’expéditions commerciales et 54 millions d’expéditions par messagerie.
La grande majorité des interactions et des opérations de l’ASFC se déroulent sans accroc. Cependant, lorsqu'on traite avec plus d’un quart de million de personnes chaque jour et avec près de 100 millions de personnes par année, les plaintes occasionnelles sont inévitables. Chaque année, la Direction des recours de l’ASFC reçoit environ 2 500 plaintes concernant les services et la conduite des employés.
L’été dernier, alors que je faisais du porte-à-porte dans ma circonscription de Richmond Hill, j’ai parlé à de nombreux résidants, citoyens canadiens et résidents permanents, qui traversent régulièrement les frontières en provenance et à destination des États-Unis. Ils m’ont fait part de leurs difficultés en ce qui concerne les temps d’attente, les interrogatoires approfondis et intrusifs qui se répètent et le sentiment d’infériorité qu’ils ressentent lors de ces interactions. À maintes reprises, ils ont exprimé leur inquiétude quant à leur incapacité d’obtenir des réponses au sujet de la façon dont ils ont été traités et leur frustration face à l’absence d’un organisme indépendant qui se pencherait sur leurs préoccupations.
En effet, comme je l’ai dit plus tôt, il n’existe actuellement aucun organisme d’examen indépendant auquel les gens peuvent s’adresser lorsqu’ils sont insatisfaits du niveau de service ou de la conduite d’un agent à la frontière. Cette lacune en matière de reddition de comptes a suscité beaucoup d’intérêt dans la population et elle a été soulevée à maintes reprises par les parlementaires.
Sur ce, je tiens à féliciter et à remercier Wilfred Moore, qui est maintenant à la retraite, d’avoir soulevé ce problème en présentant le projet de loi à l’autre endroit.
Des intervenants et des ONG ont également demandé à maintes reprises que l’on améliore la responsabilisation et la transparence de l’ASFC. L’Association canadienne des libertés civiles a déclaré qu’elle considérait que « ce manque [était] incompatible avec les valeurs démocratiques et avec le besoin pour un organisme de cette importance d’avoir la confiance du public ».
Selon le regretté professeur Ron Atkey, de l’Université York, l’absence de supervision de l’ASFC « pose problème dans la constitution du mécanisme actuel d'examen du renseignement de sécurité au gouvernement du Canada ». Il a ajouté que la création du comité de parlementaires ne devrait pas se substituer à des organismes d’examen constitués d’experts indépendants, qui devraient selon lui superviser l’ASFC.
C’est exactement ce qui résultera du projet de loi . On y propose d’établir un mécanisme d’examen indépendant pour l’ASFC en élargissant et en renforçant le mandat de la Commission civile d'examen et de traitement des plaintes, la CCETP. La CCETP est actuellement l’organisme d’examen de la GRC.
Pour refléter ses nouvelles responsabilités proposées dans le projet de loi , la Commission sera rebaptisée Commission d’examen et de traitement des plaintes du public, ou CETPP. La nouvelle CETPP proposée sera responsable de l’examen et du traitement des plaintes relatives à l’ASFC et à la GRC. Toute personne qui interagit avec des employés de l’ASFC et qui a des plaintes à formuler au sujet de la conduite de ses agents et de la qualité de ses services pourra s’adresser à la nouvelle CETPP.
La CETPP pourra également effectuer des examens de l’ASFC de sa propre initiative ou à la demande du . Ces examens pourraient porter sur toute activité menée par l’ASFC, à l’exception des questions de sécurité nationale.
Avec l’adoption du projet de loi , l’Office de surveillance des activités en matière de sécurité nationale et de renseignement sera responsable des examens et du traitement des plaintes relatifs à la sécurité nationale, y compris ceux qui concernent la GRC et l’ASFC. La CETPP travaillera en complémentarité avec le nouvel Office de surveillance des activités en matière de sécurité nationale et de renseignement que l’on propose de mettre sur pied. Les dispositions du projet de loi faciliteront l’échange d’information et la collaboration entre les deux organismes. Si la CETPP reçoit ce genre de plaintes, elle renverra les plaignants à l’organisme compétent.
Grâce au mécanisme indépendant qui est prévu dans le projet de loi , les gens hésiteront moins à porter plainte et ils auront tendance à se fier davantage aux systèmes de reddition de comptes des organismes qui ne ménagent aucun effort pour assurer leur sécurité.
Voilà pourquoi j’exhorte les députés à appuyer avec moi cette importante mesure législative à l’étape de la deuxième lecture.
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Monsieur le Président, avant de commencer, j'aimerais vous dire qu'il est merveilleux de vous revoir au fauteuil. Vous avez fait de l'excellent travail par le passé et je suis impatiente de suivre vos exploits tout au long de la présente législature.
J'accueille volontiers l'occasion d'ajouter ma voix au débat sur le projet de loi à l'étape de la deuxième lecture. Ce projet de loi établirait une commission d’examen et de traitement des plaintes du public en modifiant la Loi sur l’Agence des services frontaliers du Canada et la Loi sur la Gendarmerie royale du Canada.
Cette commission permettra aux gens d'être entendus. Il s'agit d'une extension de la Commission civile d’examen et de traitement des plaintes relatives à la Gendarmerie royale du Canada, l'organisme indépendant chargé d'examiner et de traiter les plaintes à l'égard de la GRC. La nouvelle commission traiterait toutes les plaintes relatives à la conduite d'un employé de l'Agence des services frontaliers du Canada ou de la GRC dans l'exercice de ses fonctions, sauf celles qui touchent la sécurité nationale, celles-ci étant examinées par l'Office de surveillance des activités en matière de sécurité nationale et de renseignement.
Depuis près de 16 ans, l'Agence des services frontaliers du Canada joue un rôle clé dans la protection des Canadiens et le maintien de la paix et de la sécurité au pays. Les quelque 14 000 femmes et hommes qui travaillent à l'ASFC assurent un traitement fiable, juste et équitable au public qu'ils servent chaque jour.
La plupart des députés, pour ne pas dire tous les députés, ont des contacts avec les employés de l'ASFC plusieurs fois par an, voire chaque semaine. Cela peut se produire à l'un des 117 postes frontaliers terrestres gérés par l'ASFC, à l'un des 13 aéroports internationaux où elle opère, à l'une des nombreuses marinas ou à l'un des principaux ports du Canada, ou encore à l'une des 27 gares ferroviaires du pays.
Au cours du seul exercice 2018-2019, les employés de l'ASFC ont interagi avec plus de 96 millions de voyageurs, effectué plus de quatre millions de contrôles de voyageurs, traité plus de 21 millions d'envois commerciaux et 46 millions d'expéditions par messagerie. Leur travail consiste à intercepter les marchandises illégales, à assurer la salubrité des aliments, à exercer les recours commerciaux et à renvoyer ou à détenir les personnes qui peuvent constituer une menace ou qui sont inadmissibles pour d'autres raisons. Je sais que je parle au nom de tous les députés de la Chambre lorsque je salue leur professionnalisme et leur dévouement.
Si jamais j'avais une plainte à déposer contre un organisme gouvernemental, je voudrais avoir l'assurance que cette plainte ferait l'objet d'une enquête et d'une évaluation indépendantes. C'est ce à quoi s'attendent les citoyens de pays comparables au nôtre, et c'est aussi ce que les Canadiens sont en droit d'attendre.
Le projet de loi viendrait corriger une lacune en matière d'examen de la sécurité. En effet, l'Agence des services frontaliers du Canada est le seul organisme de sécurité publique qui ne soit pas doté de son propre organisme d'examen. Le mécanisme d'examen que nous proposons est attendu depuis longtemps.
Je voudrais parler un peu des intervenants qui soutiennent la création d'un tel organisme. Voici ce qu'a dit la Commission canadienne des droits de la personne: « [...] nous avons, comme d’autres, demandé la création d’un mécanisme indépendant de contrôle et de surveillance de l’Agence des services frontaliers du Canada relativement à la détention des personnes migrantes et d’autres étrangers. » Sa demande fait écho à celles d'avocats en droit des réfugiés et d'associations de défense des libertés civiles, pour ne nommer que ceux-là. Elle fait aussi écho à de nombreuses demandes en faveur d'une amélioration de la reddition de comptes et de la transparence à l'ASFC.
En décembre 2015, l'honorable sénateur Moore a présenté à l'autre endroit le projet de loi , qui proposait la création d'un poste d'inspecteur général, lequel aurait pour mandat de traiter les plaintes. Toujours en 2015, le rapport du Comité sénatorial permanent de la sécurité nationale et de la défense, intitulé « Vigilance, reddition de comptes et sécurité aux frontières du Canada », contenait une recommandation semblable. Elle se lisait comme suit: « Le gouvernement du Canada devrait établir un organisme civil et indépendant d’examen des plaintes et des questions liées à la sécurité nationale pour toutes les activités de l’Agence des services frontaliers du Canada. »
Nous sommes allés encore plus loin au chapitre des activités de sécurité nationale: nous avons instauré l'Office de surveillance des activités en matière de sécurité nationale et de renseignement, qui a le pouvoir d'examiner les fonctions qui concernent la sécurité nationale et le renseignement dans l'ensemble du gouvernement, y compris à l'ASFC. Je précise donc, dans un souci de clarté, que le projet de loi permettrait seulement l'examen des activités qui ne sont pas liées à la sécurité nationale.
La nouvelle Commission d’examen et de traitement des plaintes du public n'aurait pas seulement pour mandat d'enquêter sur les plaintes reçues. Elle pourrait aussi mener ses propres enquêtes, formuler des plaintes et produire un rapport annuel public sur le résultat de ses travaux. Ces changements sont attendus depuis longtemps et bien accueillis.
En effet, je serais surprise que le projet de loi suscite des controverses majeures. Il comble une lacune importante en prévoyant un examen indépendant des plaintes relatives à la conduite des employés de l'Agence des services frontaliers du Canada et aux services qu'ils fournissent. Il prévoit un mécanisme indépendant de traitement des plaintes pour les personnes détenues par l'Agence ainsi que des moyens établis en permanence pour réaliser des examens pouvant mener à des améliorations organisationnelles. Il précise le cadre des interventions de l'Agence des services frontaliers du Canada lorsque survient une situation grave. Il améliore la reddition de comptes et la transparence et attire la confiance du public. Il nous permet d'harmoniser nos pratiques avec celles de nos alliés du Groupe des cinq et d'autres pays développés.
Le gouvernement du Canada est résolu à créer des mécanismes de reddition de comptes et de transparence qui renforcent la confiance du public à l'égard des institutions chargées de la sécurité publique. C'est important pour les Canadiens, notamment pour les gens d'affaires et les autres personnes qui voyagent. C'est aussi important pour l'Agence des services frontaliers du Canada. Tous ceux qui interagissent avec des employés de l'Agence pourraient avoir recours à la nouvelle Commission d'examen et de traitement des plaintes du public, ce qui veut dire des milliers de personnes chaque jour et des dizaines de millions de personnes chaque année.
Le projet de loi est judicieux et exhaustif. Il répond très bien aux nombreux appels à l'action qui ont été lancés au fil des ans. J'invite tous les députés à se joindre à moi pour appuyer le projet de loi de manière à ce que le Parlement l'adopte au cours de la présente session.
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Monsieur le Président, je vais partager le temps dont je dispose aujourd'hui avec la députée de .
Nous examinons le projet de loi , qui entraînerait un remaniement de la Commission civile d'examen et de traitement des plaintes relatives à la Gendarmerie royale du Canada et étendrait la surveillance indépendante à l'Agence des services frontaliers du Canada, en plus de la Gendarmerie royale du Canada.
Lundi dernier, on célébrait le 100e anniversaire de la Gendarmerie royale du Canada et, dans le cadre des célébrations, une campagne avait lieu pour désigner le 1er février journée nationale de reconnaissance de la GRC. Je profite de l'occasion pour saluer et remercier les agents de la GRC du travail important qu'ils accomplissent sans relâche. Je veux aussi remercier nos agents des services frontaliers de tout ce qu'ils font pour protéger notre pays. Dans ma circonscription, il y a quatre passages frontaliers officiels: Rockglen, Monchy, Climax et Willow Creek.
Les conservateurs attachent beaucoup d'importance au principe des freins et contrepoids, à l'éthique parlementaire et à la primauté du droit. Afin de mieux promouvoir ces valeurs, nous préconisons un degré accru de transparence, d'accessibilité et de responsabilisation des organismes gouvernementaux. C'est la chose à faire, et ce, en tout respect pour les citoyens et les contribuables.
En tant que député conservateur, j'appuie le principe fondamental qui sous-tend le projet de loi et j'espère que l'élargissement de la surveillance améliorera vraiment les choses. Cela rejoint les principes de notre parti et notre vision de l'avenir pour notre pays. C'est bien d'avoir de bonnes idées et de bonnes intentions, mais il nous faut aussi faire preuve de diligence raisonnable et veiller à ce que les mesures soient bien mises en œuvre et appliquées.
Lorsque la Chambre se sera prononcée sur le projet de loi, l'opposition attendra de voir comment la nouvelle Commission d’examen et de traitement des plaintes du public fonctionnera dans la pratique et si elle améliorera vraiment les choses.
Les responsabilités ne se limitent pas à la réception des plaintes. Il faut aussi répondre à ces plaintes. Chaque fois que des préoccupations sont soulevées à propos d'organismes d'application de la loi, comme la GRC ou l'Agence des services frontaliers du Canada, nous devons nous assurer qu'on y donne suite de manière efficace et dans un délai raisonnable.
La principale modification proposée dans le projet de loi est le changement du nom et de la vocation d'un organisme gouvernemental, ce qui soulève des questions bien concrètes sur la rapidité et l'efficacité de ce dernier. Depuis 1988, la GRC fait l'objet d'une surveillance par un organisme indépendant qui, en 2013, est devenu la Commission civile d’examen et de traitement des plaintes relatives à la Gendarmerie royale du Canada.
Je me suis penché davantage sur le récent travail effectué par cette commission. J'ai constaté qu'une tendance semblait se dessiner dans les enquêtes qu'elle mène depuis 2007, du moins celles publiées sur son site Web. Il faut de trois à sept ans pour obtenir le rapport final sur les résultats d'une enquête et les recommandations qui en découlent. Il est bon de savoir que la Commission examine la plainte en profondeur, mais il n'en demeure pas moins que les délais de traitement sont longs.
Je suppose que si la GRC décide d'apporter des changements à son organisation ou à ses politiques, cela ne se fera pas non plus du jour au lendemain. L'élaboration d'une nouvelle politique ou la préparation de tout changement concernant les secteurs qui ont été examinés et critiqués par la commission pourrait prendre beaucoup de temps. Bref, on peut raisonnablement s'attendre à ce que, du début à la fin, le processus dure de nombreuses années, voire une décennie dans certains cas. Ce genre de délais risque de dissuader bien des gens de se donner la peine de déposer une plainte. Si les gens n'ont pas suffisamment confiance pour signaler un problème, cette mesure ira à l'encontre de l'objectif initial d'un processus d'examen.
Or, c'est exactement ce que nous voulons éviter. Nous souhaitons que les Canadiens nous signalent les problèmes réels qu'ils rencontrent pour que toute personne concernée ait droit à un traitement équitable et à une enquête. Chose plus importante encore, nous voulons nous assurer que les problèmes sont résolus le plus rapidement possible afin d'éviter que des incidents semblables se reproduisent.
En ce qui a trait aux rapports définitifs que j'ai pu consulter, le nombre de constatations va de 5 à plus de 55 par incident, et le nombre de recommandations va de 1 à 31. Je n'ai pu m'empêcher également de remarquer l'absence d'un élément. En effet, nous ne savons pas quelles recommandations — et combien —, ont été acceptées et mises en œuvre dans la nouvelle politique de la GRC.
J'aimerais voir un rapport portant sur les résultats de ces recommandations finales. Le fait d'être constamment au courant des différents cas qui font l'objet d'un examen constituerait de l'information précieuse pour le grand public. Je le répète, selon moi, un mécanisme de surveillance civile est la bonne approche à adopter. Il s'agit essentiellement de faire preuve de transparence et de maintenir la confiance à l'égard de la GRC et de l'Agence des services frontaliers du Canada, à qui nous avons confié la sécurité publique des régions rurales et des postes frontaliers du Canada.
Il est extrêmement important de respecter et de maintenir la confiance du public. C'est pourquoi il est tout à fait logique de mettre en place une commission semblable pour l'Agence des services frontaliers du Canada. Si on élargit la portée de la surveillance à l'Agence des services frontaliers du Canada, ce serait aussi le bon moment de veiller à ce qu'il y ait des mécanismes de reddition de comptes appropriés pour déterminer si les changements ont été apportés ou non. Compte tenu de la portée de l'important travail qu'on lui a confié, l'Agence des services frontaliers du Canada est un autre organisme que le public respecte profondément.
Les travailleurs de l'ASFC sont régulièrement placés dans l'inconfortable position de fouiller des véhicules, des biens et des personnes, que ce soit dans un aéroport ou à un point d'entrée le long de la frontière canado-américaine. Un encadrement des fouilles et des entrevues sous forme de surveillance ou d'examen devrait, à mon avis, aider toutes les personnes concernées à se sentir plus en sécurité.
Je remarque autre chose au sujet du processus actuellement utilisé par la Commission civile d'examen et de traitement des plaintes. Chaque étape du processus d'examen, quand elle est lancée par le président, est soumise au . À première vue, il est logique que la Commission collabore avec le ministre compétent. Le fait que ce soit prévu dans le projet de loi, tout comme précédemment, n'est pas un problème en soi. Cela nous renvoie néanmoins à l'éternelle question que l'on se pose en politique: qui va surveiller les gardiens?
Il ne s'agit pas non plus d'un coup bas gratuit. Le véritable problème tient au fait que nous avons toujours un et un gouvernement qui méprisent nos modes de fonctionnement. Nous les avons vus à plusieurs reprises s'immiscer dans l'affaire SNC-Lavalin, invoquer la confidentialité du Cabinet pour se protéger et insister pour imposer des limites aux témoignages et à l'enquête de la GRC. Seront-ils capables de résister à la tentation de s'ingérer dans d'autres domaines? Voilà le genre de vraies questions que les gens se posent partout au Canada.
Pendant la dernière campagne électorale, j'ai entendu dire à maintes reprises que l'ingérence des libéraux dans le système judiciaire était un grave problème. À ce moment-là, les libéraux se sont ralliés à leurs dirigeants plutôt qu'à leurs anciennes collègues qui ont fait preuve d'intégrité en dénonçant la situation. Au cours de la dernière année, les Canadiens ont vu plusieurs exemples qui montrent qu'on ne peut pas compter sur les libéraux pour ne pas se mêler de ce qui ne les regarde pas.
Je tiens à être tout à fait clair. Les membres actifs de la GRC et de l'ASFC ont tout notre respect et toute notre admiration. Nous sommes fiers des services qu'ils nous rendent, et ce projet de loi devrait faire partie des mesures que nous pouvons prendre pour les aider à mieux servir l'intérêt public. Les membres de ces deux organismes doivent être pris en considération lorsque nous allons nous pencher de près sur ce projet de loi. C'est pour cette raison que mes collègues de ce côté-ci de la Chambre et moi sommes préoccupés par ce qui a été révélé au sujet de l'absence de consultation auprès des représentants des agents de police et des agents frontaliers. Ce problème a été soulevé lors du débat précipité que nous avons tenu sur le même projet de loi, à la fin de la dernière législature. Il a été souligné de nouveau par le député de , qui a lui-même mené une longue carrière à la GRC.
Nous appuyons les dispositions de ce projet de loi en ce qui concerne la surveillance, mais cela ne veut pas dire que nous n'allons pas réclamer une consultation en bonne et due forme et que nous n'allons pas étudier attentivement les propositions au comité. Des questions demeurent sans réponse au sujet de la façon dont la nouvelle commission mènera ses activités, et nous devons nous assurer que le projet de loi est suffisamment rigoureux et équilibré pour que l'on puisse atteindre l'objectif énoncé.
Tandis que nous prenons le temps de discuter des éléments de ce projet de loi qui touchent la GRC, je tiens à parler du travail qu'elle fait dans ma circonscription et partout au pays. Dans ma circonscription, j'ai participé à cinq assemblées publiques au sujet des activités de la GRC. Il y a de vives inquiétudes par rapport au nombre d'agents affectés aux différents postes et aux délais d'intervention après un appel d'urgence. La situation est telle que nombre de personnes ne se sentent pas en sécurité dans leur propre maison. Nous devons composer avec un grand nombre de crimes violents épouvantables. Nous avons observé une hausse du commerce de drogues illicites, et le trafic de fentanyl et de méthamphétamines devient extrêmement problématique.
Les criminels des collectivités rurales ne sont plus seulement les petits voyous du coin. Ce sont maintenant des groupes criminels et des gangs importants et coordonnés qui viennent des villes et des autres provinces pour commettre des crimes organisés et ciblés. À titre d'exemple, récemment, dans ma circonscription, un agent de la GRC qui n'était pas en service a vu trois véhicules qui roulaient à plus de 150 kilomètres à l'heure. Les criminels se dirigeaient vers la Colombie-Britannique avec deux jeunes filles qu'ils comptaient amener à des trafiquants de personnes. Heureusement, cette histoire s'est bien terminée. Les suspects ont été arrêtés, et les filles ont pu rentrer chez elles en toute sécurité.
C'est le problème plus vaste auquel nous devons nous attaquer lorsqu'il est question de la sécurité publique et de la meilleure façon de soutenir les organismes d'application de la loi. Je cherche une solution qui va permettre de réduire considérablement la criminalité en milieu rural, et je ne suis pas certain que ce projet de loi en dit long sur ce genre de problème. Bien que des Canadiens des régions rurales, des provinces et certains de mes collègues soulèvent constamment cette question depuis quelque temps, nous n'avons pas vu ni entendu grand-chose à ce sujet de la part du gouvernement. Nous attendons toujours une réponse.
Cela étant dit, je suis impatient d'étudier plus en profondeur le projet de loi . Il ne reste qu'à espérer que le gouvernement respectera l'esprit et les principes de responsabilité de cette mesure législative et qu'il en tirera des enseignements.
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Monsieur le Président, je remercie les députés conservateurs d'avoir organisé leur discours de manière à ce que je puisse partager leur temps de parole.
Je me réjouis grandement de la présentation de cette mesure législative, que nous avions étudiée sous le nom de projet de loi lors de la 42e législature. Cependant, j'ai quelques réserves à son égard.
Je vais répartir mon temps de façon à aborder le rôle et les activités de l'Agence des services frontaliers du Canada. Je me pencherai aussi sur les lacunes de cet organisme, et j'évaluerai la probabilité qu'elles soient corrigées par le projet de loi. Je tenterai de ne pas parler trop longtemps.
Au Canada, nous avons des organismes de sécurité nationale, tels que la GRC, le Service canadien du renseignement de sécurité, l'Agence des services frontaliers du Canada et le Centre de la sécurité des télécommunications, qui est un peu dans une catégorie à part. Il s'agit essentiellement d'un assortiment d'organismes canadiens de renseignement de sécurité qui travaillent ensemble. À l'heure actuelle, l'Agence des services frontaliers du Canada est le seul d'entre eux qui ne soit pas doté d'un organisme de surveillance ou d'un mécanisme de traitement des plaintes. Pourtant, cet organisme jouit de pouvoirs extraordinaires.
À la frontière, l'Agence des services frontaliers du Canada a plus de pouvoirs que la police. Elle a le pouvoir d'arrêter et de détenir des personnes ainsi que de les expulser du Canada. Le fait d'avoir la capacité d'expulser une personne du Canada est un énorme pouvoir. Je tiens à le souligner à l'intention des députés, car la loi sur l'immigration et les réfugiés aurait elle aussi besoin d'être revue et corrigée, mais ce sera pour une autre fois, parce que la portée du projet de loi à l'étude n'est pas assez vaste. Le gouvernement précédent, sous la direction de M. Harper, a modifié la règle concernant les expulsions. Avant, les personnes étaient expulsées dès que les circonstances le permettaient, et après la modification, elles l'étaient dès que possible. Par conséquent, beaucoup de personnes ont été expulsées du Canada plus rapidement que ce que la plupart des Canadiens considéreraient comme juste, et cela a certainement eu des conséquences désastreuses sur le plan humanitaire.
De par les pouvoirs qui lui sont conférés, l'Agence des services frontaliers du Canada peut empêcher une personne d'entrer au Canada. Elle peut mener des entrevues avec les demandeurs d'asile lorsque ces derniers n'ont pas réussi à expliquer de façon convaincante les raisons pour lesquelles ils souhaitent obtenir l'asile. Elle peut détenir les demandeurs d'asile pour un certain nombre de motifs. Elle peut prendre des mesures de renvoi et expulser une personne du Canada sans enquête. En d'autres termes, elle dispose d'énormes pouvoirs. Soit dit en passant, j'ai trouvé un document d'analyse extrêmement éclairant concernant l'Agence. Il a été publié en 2017 par l'association des libertés civiles de la Colombie-Britannique.
Il faut déterminer si, compte tenu de l'ampleur de ces pouvoirs, tout fonctionne très bien. Les choses sont loin d'être parfaites. Comme nous avons pu le voir, des centaines de plaintes sont présentées chaque année, mais, dans bien des cas, ce sont des choses qui reviennent souvent. On parle de choses désagréables, des accusations de racisme et des commentaires désagréables.
Il nous faut remercier la grande majorité des agents de l'Agence des services frontaliers du Canada à la frontière. Il faut qu'ils puissent se concentrer sur le trafic de drogues illégales, le trafic d'armes illégales. Je pense que, du point de vue de la politique publique, il serait utile de cesser d'avoir comme priorité la détection des personnes dont la citoyenneté n'est pas en règle et leur expulsion rapide du pays. En faisant cela, on sépare de nombreuses familles. À mon avis, il serait plus judicieux de mettre l'accent sur les choses dont il faut vraiment empêcher l'entrée au pays, comme la drogue et les armes, pas nécessairement les gens.
Cela m’amène à l’une des histoires les plus tragiques que nous ayons entendues. Elle a même donné lieu à une enquête. Malheureusement, il s’agissait d’une enquête du coroner, parce que la femme en question est décédée.
Elle s’appelait Lucia Vega Jimenez. Elle avait été interceptée à un arrêt d'autobus de Vancouver, et la police des transports en commun avait jugé qu’il y avait quelque chose d’inhabituel à son sujet. On a prétendu que c’était son accent. Il s’est avéré que ses papiers de citoyenneté n'étaient pas en règle. On l’a transférée à l’Agence des services frontaliers du Canada, où on l’a mal informée. L’enquête du coroner a démontré qu’on lui avait dit à tort qu’elle n’avait aucun espoir d’éviter l’expulsion et qu’elle n'avait aucun recours, ce qui était inexact. Elle s’est pendue dans sa cellule. Les enquêteurs ont ensuite découvert que l'Agence a cherché par tous les moyens à étouffer toute cette affaire et qu'elle avait déjà déterminé ce qu’il faudrait faire si la vérité venait à être dévoilée. Il est grand temps de créer une commission d’examen des plaintes comme celle-ci.
Il y a un autre changement qui vaut la peine d’être examiné, car nous vivons dans une nouvelle ère de droit où la sécurité nationale est reine. L’Office de surveillance des activités en matière de sécurité nationale et de renseignement peut surveiller ce que font toutes les agences, mais il ne peut pas recevoir de plaintes comme le ferait la nouvelle commission.
La Commission d’examen et de traitement des plaintes du public, qui est le nouveau nom de l'ancienne commission chargée d'étudier uniquement les plaintes du public liées à la GRC, aura dorénavant l’œil sur l’Agence des services frontaliers du Canada. Je voterai en faveur de ce projet de loi à l’étape de la deuxième lecture. Je veux qu'il soit renvoyé au comité.
Ce qui me préoccupe, cela dit, c’est qu’il y a un certain nombre de circonstances que la commission des plaintes ne pourra pas examiner. Il faut que nous en tenions compte et que nous prenions conscience que, bien que l’Office de surveillance des activités en matière de sécurité nationale et de renseignement, qui est plus important, puisse présenter un résumé et un aperçu du rendement de l’ASFC dans ces domaines, les gens ne peuvent pas porter plainte de la même façon.
Le projet de loi dont nous débattons aujourd’hui n'autorise pas le dépôt de plaintes contre ces agences. On ne peut porter plainte contre les décisions prises par les employés de l’ASFC en vertu des pouvoirs qui leur sont conférés par la loi. Or, cela comprend justement l’un des principaux domaines où l’on a signalé des comportements violents, et c'est très inquiétant. Il s’agit des circonstances dans lesquelles des personnes détenues risquent de mourir, ou pourraient être expulsées et mourir dans un pays où elles n’auraient jamais dû être renvoyées. Je parle ici des pouvoirs conférés par la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés et de la Loi sur les douanes.
La nouvelle commission ne pourra pas recevoir de plaintes sur les questions qui pourraient être traitées de façon plus appropriée par d’autres organismes, comme la Commission canadienne des droits de la personne, le Commissariat aux langues officielles et le Commissariat à la protection de la vie privée.
L'exclusion suivante est vraiment troublante. La commission ne peut pas recevoir de plaintes sur la conduite des employés à temps partiel qui travaillent dans les centres de détention où sont logés les détenus de l'ASFC. C'est particulièrement inquiétant, car le projet de loi dit ensuite que l'ASFC ne sera même pas tenue d'enquêter sur les plaintes concernant les employés à temps partiel.
Nous devons examiner tout le contexte lorsqu'il est possible que les choses tournent mal et corriger le plus de problèmes possible.
L'autre façon dont le projet de loi diffère de l'ancien projet de loi est le fait que les questions de sécurité nationale ne peuvent pas être à l'origine d'une plainte.
Théoriquement, il y a de bonnes raisons à ce changement. Après tout, l'Office de surveillance des activités en matière de sécurité nationale et de renseignement peut examiner le résumé des mesures prises par l'ASFC relativement aux questions de sécurité nationale. Or, ce n'est pas du tout la même chose qu'une plainte. Les plaintes sont directes. Elles sont personnelles. Elles portent sur un incident concret. L'office de surveillance passera en revue l'ensemble de la conduite du mieux qu'il peut, mais du point de vue d'un organisme de surveillance.
J'aimerais bien savoir s'il serait judicieux d'amender le projet de loi pour permettre le dépôt de plaintes sur n'importe quelle activité de l'ASFC et de ses agents auprès de la commission de traitement des plaintes. Si elle estime qu'une autre entité est mieux habilitée qu'elle à traiter telle ou telle plainte, elle pourrait diriger les plaignants vers l'entité en question, plutôt que de simplement les renvoyer chez eux. Il pourrait après tout s'agir de personnes qui ont été traumatisées à cause d'un incident survenu à la frontière.
Les gens ne sont peut-être pas au courant. Même si on leur dit de déposer leur plainte ailleurs, ils ne feront peut-être pas. Ils ne souhaitent peut-être pas se retrouver dans un système de portes tournantes. La commission de traitement des plaintes pourrait être tenue non seulement d'informer la personne de l'endroit où elle peut déposer une plainte, mais aussi d'entamer le processus en tant que tel, d'organiser une audience et de veiller à ce qu'elle ait bel et bien lieu. Il faudrait qu'elle veille à ce qu'on ne fasse pas fi des plaintes.
Je suis très inquiète en ce qui concerne les plaintes en matière de sécurité nationale. C'est dans le contexte de la commission d'enquête sur l'affaire Maher Arar que l'ASFC a fait l'objet d'une étude pour la première fois. M. le juge O'Connor, qui était le commissaire de cette enquête, a fait remarquer ce qui suit:
[...] [l'ASFC] travaille souvent de la même façon qu’une force policière. Ses activités risquent fort de porter atteinte aux droits, à la dignité et au bien-être de personnes et son action dans le domaine de la sécurité nationale est rarement rendue publique.
Ce qui me préoccupe c’est qu'on passe par inadvertance à côté d’un aspect important de la surveillance, de la justice, pour quiconque se retrouve traumatisé, même si je ne crois pas que ce soit monnaie courante, évidemment.
De mon côté, j’ignorais qu’il y avait un centre de détention sous l’aéroport de Vancouver et qu'on en expulsait les gens assez rapidement. Je l’ai appris lorsque la famille d’un Autochtone de l’île Penelakut, qui ne se trouve pas dans ma circonscription, mais tout près, a pris contact avec moi pour obtenir de l’aide. C’était en 2014. Les agents de l’ASFC s’étaient présentés à sa porte. C’était un grand-père, un Autochtone qui vivait sur l’île Penelakut et dont la conjointe était une survivante des pensionnats indiens. Sans prévenir, les agents l’ont arrêté. Ils lui avaient envoyé des avis qu’il n’avait pas reçus. Ce soir de décembre, ils lui ont posé des entraves et l’ont conduit dans une camionnette jusqu’à l’aéroport de Vancouver où on lui a dit que c’était sans espoir et qu’il serait expulsé le lendemain vers son lieu de naissance, les États-Unis. Ils ne lui ont pas parlé du Traité de Jay concernant les droits autochtones. Ils lui ont simplement dit que c’était ainsi que les choses allaient se passer, un point c'est tout.
Fort heureusement, nous avons été en mesure d’empêcher l’expulsion, mais ce ne fut pas facile. Cette situation m’a donné un aperçu de ce qui se passe.
Je veux que ce projet de loi fonctionne. On doit y apporter des amendements.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de . Je félicite le Manitoba à l'occasion du 150
e anniversaire dont le député a parlé plus tôt. Je suis né au Manitoba. «
Go, Manitoba! »
Un ami proche est décédé aujourd'hui à Guelph. J'ai su cet après-midi que Ken Hammill nous a quittés. Il était un mentor et il voulait que les citoyens de Guelph et du Canada entier participent à la démocratie. Il a été conseiller municipal pendant 29 ans. Il était un ami de Guelph, et il nous manquera énormément. Je salue son épouse Eileen, ses enfants et ses petits-enfants. Les moments que nous avons passés ensemble au club Rotary me manqueront, ainsi que les moments passés dans des cafés à parler de sujets comme ceux dont nous discutons aujourd'hui.
Nous débattons du projet de loi , Loi modifiant la Loi sur la Gendarmerie royale du Canada et la Loi sur l'Agence des services frontaliers du Canada et apportant des modifications corrélatives à d'autres lois. Il s'agit d'un projet de loi dont la Chambre a déjà été saisie. Nous en avons débattu pendant la dernière législature. Il nous est venu initialement du Sénat. C'est un projet de loi dont on a grandement besoin. Nous sommes actuellement le seul pays du Groupe des cinq qui n'a pas de mécanisme de surveillance publique à l'égard des services frontaliers. C'est une situation que nous devons corriger.
De plus, il s'agit du dernier organisme d'application de la loi doté d'un pouvoir de détention à avoir une surveillance indépendante, comme cela a été mentionné dans d'autres discours prononcés ici aujourd'hui.
Le volume des interactions a augmenté et continuera d'augmenter, car nous avons des accords commerciaux avec l'Union européenne et les États-Unis, et nous espérons qu'il en sera de même très bientôt avec le PTPGP. Il y aura beaucoup plus d'interactions à la frontière. Un organisme d'examen comme celui-là nous aidera à gérer ces interactions. Il nous aidera aussi à vérifier si nous respectons nos politiques et si nous outillons convenablement ceux qui gardent nos frontières, ces personnes qui font un travail formidable pour préserver notre sécurité et pour veiller à ce que les produits et les personnes entrent et sortent du pays de façon sécuritaire.
La capacité d'exercer une surveillance indépendante permet à un organisme non gouvernemental — un organisme qui n'est pas lié sur le plan politique et qui jouit d'une réelle indépendance — de vérifier, en tant que « citoyen » du pays, si le pays est desservi par l'institution. Un tel organisme pourrait en outre examiner les plaintes et assurer la mobilisation et la surveillance des citoyens.
Il est très important que ce projet de loi soit adopté par le Parlement cette fois-ci. Il est bon de voir qu'il arrive à la Chambre au début de notre mandat et qu'il réussira, espérons-le, à franchir les étapes de la deuxième lecture, du travail en comité, de la troisième lecture et de l'examen par le Sénat, et qu'il nous reviendra à temps pour recevoir la sanction royale.
Plusieurs députés ont présenté aujourd'hui les arguments en faveur d'une surveillance indépendante. Nous parlons de libertés civiles. Nous parlons du fait que, lorsqu'on accorde des pouvoirs sur les libertés civiles, il est important que leur application soit examinée de près par des organismes indépendants en plus de la surveillance exercée par l'organisme lui-même. Ils doivent avoir les moyens et le professionnalisme voulus pour vérifier si le travail est fait dans le respect des libertés civiles, des politiques établies par le Parlement et des directives données par la Cour suprême.
Les décisions doivent être transparentes, il doit y avoir reddition de comptes, comme on l'a mentionné en face, et le travail doit être fait en temps opportun. Le comité pourrait peut-être d'abord veiller à ce que les services soient adaptés. Il faut faire une priorité des décisions touchant la détention et l'application des lois, car il s'agit des libertés civiles des habitants du Canada. C'est très important pour la liberté et la citoyenneté et, aussi, pour la sécurité du pays.
Le Canada accueille 96 millions de voyageurs. Il importe donc que les façons de faire soient uniformes, équitables et impartiales. Nous savons que le personnel est professionnel. Il y a d'ailleurs maintenant une émission de télévision qui nous permet de voir certaines situations que vivent les agents de l'ASFC. Certaines personnes utilisent différents subterfuges pour essayer de les tromper et entrer au pays. Je suis certain que le professionnalisme qu'on peut voir dans cette émission correspond à la réalité. Malgré cela, il va toujours y avoir des plaintes et il faut avoir un mécanisme pour les traiter.
Guelph n'est pas une ville frontalière comme le sont, de toute évidence, Windsor et Niagara, mais elle est d'un accès facile à une bonne partie de la frontière canadienne. Quand on pense au volume qui transite par Sarnia, Windsor, Niagara, les ports de Fort Erie, les aéroports de London, Windsor, Hamilton et Waterloo, on se rend compte que Guelph a beaucoup de liens qui nécessitent les services de l'Agence des services frontaliers du Canada.
Quand je prends la navette pour mes allers-retours à l'aéroport, je rencontre beaucoup de gens qui vont à l'Université de Guelph, des étudiants qui viennent de divers pays, des chercheurs et des professeurs. Les gens se rendent aussi à Guelph par affaires. Vingt-cinq pour cent des emplois sont dans le secteur manufacturier et beaucoup de gens et produits traversent la frontière à plusieurs reprises. À titre d'exemple, pour construire l'auto de demain, nous avons besoin d'un accès libre à la frontière, mais nous devons aussi bien faire les choses.
Guelph accueille 800 immigrants par année qui s'y installent. Ces immigrants arrivent avec des membres de leur famille qui veulent les voir dans leur nouveau foyer. Beaucoup de gens veulent être réunis avec les membres de leur famille et les agents des services frontaliers jouent un rôle très humain. Ce sont les premiers visages que beaucoup de gens vont voir à leur arrivée au pays.
L'Agence des services frontaliers du Canada accomplit beaucoup de choses extraordinaires pour protéger nos communautés, protéger les marchandises et veiller à ce que nos produits circulent bien. Guelph apprécie grandement le travail de l'Agence.
Guelph fait partie de la région des Grands Lacs qui, si elle formait un pays, aurait le troisième PIB en importance dans le monde, soit 6 billions de dollars américains. On y trouve 107 millions d'habitants, 50 millions d'emplois, et ces nombres sont en croissance. Il faut examiner l'importance de notre frontière dans la région pour s'assurer qu'elle joue bien son rôle, côté sécurité, environnement et économie. Comment faire? Comment faire appliquer les lois? De quels changements parle-t-on?
Il est intéressant de noter que ce projet de loi a été d'abord présenté à l'autre endroit grâce à l'excellent travail de l'ancien sénateur Wilfred Moore. Il a franchi l'étape de la troisième lecture au cours de la législature précédente. Toutefois, il arrive parfois que nous ne soyons pas en mesure d'atteindre la ligne d'arrivée, par manque de temps. C'est pourquoi je suis heureux que la Chambre ait été saisie de ce projet de loi tôt dans l'échéancier.
Le projet de loi, une fois adopté, vise à élargir les pouvoirs de l'organisme de surveillance de la GRC, qui sera chargé des activités de l'ASFC, ainsi que celles de la GRC, qui relèvera d'un groupe distinct. La Commission civile d'examen et de traitement des plaintes relatives à la GRC sera dorénavant connue sous le nom de Commission d'examen et de traitement des plaintes du public. Certaines personnes seront chargées de s'occuper de l'ASFC et se partageront plusieurs tâches administratives. De leur côté, des groupes d'experts vont offrir leur aide pour traiter toute plainte déposée auprès de l'ASFC.
Au milieu de cette effervescence, l'ASFC a reçu 2 500 plaintes l'an passé. Que devons-nous faire pour améliorer nos politiques? Fournissons-nous aux gens les bons outils pour faire le travail? Comment pouvons-nous créer un mécanisme de surveillance publique? C'est de cela qu’il est question aujourd'hui.
La CETPP doit disposer de la marge de manœuvre nécessaire pour organiser sa structure interne. De plus, elle doit fournir à ses membres les outils dont ils ont besoin pour effectuer leur travail adéquatement. Il y a eu quelques questions aujourd'hui à ce sujet.
À l'heure actuelle, les plaintes du public sur le niveau de service sont traitées dans le cadre d'un processus interne. Ce processus continuera d'exister, mais il y aura également un processus externe. Espérons que ces mesures permettront d'accroître la confiance du public et qu'elles montreront que le gouvernement fait preuve de transparence et qu'il tente de répondre aux besoins des Canadiens. En fin de compte, tout repose sur la participation des citoyens.
L'examen indépendant exige que les citoyens interviennent pour nous aider à faire le travail qui s'impose en leur nom. Il faut également que les citoyens nous disent quand nous devons améliorer nos pratiques. Dans le monde des affaires, on parle de la gestion des relations avec la clientèle. En réalité, les citoyens doivent participer activement au processus pour que, en tant que clients du gouvernement, ils obtiennent les services dont ils ont besoin.
Il est important de soustraire à toute influence politique la mise en application des politiques. Cet examen externe nous aidera en ce sens. Nous travaillerons ensemble pour trouver de meilleures solutions par l'entremise de cette agence d'examen indépendante.
J'espère que le projet de loi sera adopté dans un délai raisonnable à la Chambre afin qu'il puisse être promulgué au cours de la présente législature.
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Monsieur le Président, tout d'abord, je dois complimenter le député de . J'ai un énorme respect pour les députés qui ont un fort sentiment nationaliste, qui accordent la priorité à leur pays, et qui, par-dessus tout, ont beaucoup d'amour pour la province qu'ils représentent, sans oublier les autres provinces.
J'ai bien aimé son intervention au sujet du 150e anniversaire de l'entrée du Manitoba dans la Confédération, en 1870, tout comme je suis heureux de voir mes collègues qui appuient de tout cœur les députés du Manitoba. Comme je l'ai dit tout à l'heure, nous sommes conscients de l'importance de cet événement. Nous devrions être très fiers de toutes les régions de ce merveilleux pays.
Pour en venir au projet de loi , je vais essayer de mettre l'accent sur les chiffres. Il est ici question de la surveillance des agents qui contrôlent nos frontières, et je tiens à souligner l'importance de ces fonctionnaires pour nos collectivités. Nous parlons souvent des plaintes, et je conviens d'emblée qu'il y en a. Toutefois, le travail effectué par ces fonctionnaires est, dans une large mesure, extrêmement positif. Grâce à leur excellent travail, ils rendent un service formidable à notre pays. Je tiens à les féliciter et je sais que les députés seront du même avis que moi en ce qui concerne le travail remarquable que ces personnes accomplissent jour après jour, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24.
Pensons au nombre d'interactions qui ont lieu, ou de rencontres en face à face. C'est ce qui m'a vraiment surpris lorsque j'ai fait quelques recherches sur la question. Pour la seule période de 2018-2019, les employés de l'Agence des services frontaliers du Canada ont interagi avec plus de 96 millions de voyageurs et procédé à 4 millions d'examens. Ils ont en outre traité plus de 19 millions d'envois commerciaux et 54 millions d'expéditions par messagerie.
Ces chiffres sont incroyables. Plus tôt aujourd'hui, nous avons voté sur l'accord de libre-échange entre le Canada, les États-Unis et le Mexique. Pendant les débats, nous avons appris que rien que pour le commerce, c'est l'équivalent de 2 milliards de dollars qui franchit chaque jour la frontière terrestre. Je présume qu'une partie des marchandises correspondantes sont acheminées par avion et peut-être même par bateau, mais il reste que les échanges transfrontaliers dépassent 2 milliards de dollars par jour.
Nous avons d'énormes attentes à l'égard des agents qui contrôlent nos frontières. Nous attendons d'eux qu'ils soient cohérents, justes et constants. Je présume qu'il peut parfois être difficile de fournir un tel service, mais dans plus de 99 % des cas, c'est le type de service qu'ils donnent. Nous devons considérer l'ASFC avec bienveillance et lui faire confiance.
Le projet de loi dont nous sommes saisis a été présenté par le . Je le félicite, ainsi que son ministère, de l'excellent travail qu'ils ont fait pour garantir la tenue de consultations au cours des dernières années. C'est uniquement parce que notre programme législatif en matière de sécurité publique était tellement chargé lors de la législature précédente, soit de 2015 à 2019, que le projet de loi n'a malheureusement pas été adopté. Nous le présentons de nouveau maintenant et le gouvernement en fait une de ses priorités. Le ministre de la Sécurité publique a accompli un travail remarquable pour tout concilier et faire en sorte que nous puissions étudier le projet de loi au début de la session parlementaire actuelle.
J'ai écouté quelques députés d'en face qui ont pris la parole sur ce sujet. Il est encourageant d'entendre que tous les députés, ou du moins tous les partis de la Chambre, reconnaissent l'importance de finalement adopter le projet de loi.
Je comprends que certains députés souhaitent passer en revue le projet de loi à l'étape de l'étude en comité et je prévois que des amendements seront proposés. À tout le moins, notre bilan des dernières années a montré que le gouvernement, même dans une situation majoritaire, est très favorable aux bons amendements. Dans une situation minoritaire, les députés peuvent s'attendre à ce que le gouvernement continue d'appuyer les bonnes idées qui améliorent les projets de loi pour les Canadiens. Étant donné l'appui que nous avons déjà observé à l'étape de la deuxième lecture, j'espère que le projet de loi sera renvoyé au comité.
La surveillance est importante. Si on disait que la GRC, le Service canadien du renseignement de sécurité et les agents des services correctionnels sont assujettis à une surveillance publique, la plupart des gens présumeraient que c'est aussi le cas pour les agents de contrôle aux frontières. Or, cela ne l'est pas. Le projet de loi vise essentiellement à assurer la surveillance des agents de contrôle aux frontières canadiennes. Au lieu de créer une commission indépendante, l'organisme de surveillance sera également en mesure de traiter les plaintes déposées contre la GRC. Cet organisme a un nom. Il s'appellera la Commission d'examen et de traitement des plaintes du public et il traitera à la fois les plaintes déposées contre la GRC et l'ASFC et les préoccupations soulevées à leur égard.
Comme je l'ai mentionné plus tôt dans l'une de mes questions, en mettant en place un comité de surveillance, nous améliorons la reddition de comptes et favorisons la transparence. Cela permet de renforcer, directement ou indirectement, la confiance du public à l'égard du système.
Si nous parlions à des intervenants ou à des citoyens canadiens, ils auraient probablement des histoires à nous raconter. Nous en avons déjà entendu certaines dans le cadre du présent débat. Quand nous débattions du projet de loi , nous avions aussi entendu des histoires, notamment celle d'un agent des services frontaliers qui a réglé un problème de façon inappropriée.
Nous savons, malheureusement, que ce genre de choses se produisent. La population doit croire que justice sera faite et que, lorsqu'une telle situation survient, il y a un endroit où elle peut porter plainte. C'est en fait ce que ferait le projet de loi . Je crois qu'il est avantageux de maintes façons. Je soupçonne que si nous parlions aux fonctionnaires travaillant pour l'Agence des services frontaliers du Canada, ils reconnaîtraient eux aussi la valeur inestimable de la surveillance.
Nous devons assurer la sécurité de nos frontières. Ces dernières doivent être sûres et ouvertes, en plus de permettre la circulation efficace des voyageurs et des marchandises. Comme je l'ai indiqué dans ma question au député de , des agents frontaliers sont postés le long de la frontière canado-américaine, de même qu'à l'aéroport international de Winnipeg et dans les autres aéroports internationaux du pays. Je pense qu'il y a 12 ou 13, ou peut-être même 14 aéroports internationaux au Canada. Des agents frontaliers doivent être en poste dans ces points d'entrée et de départ afin d'assurer la circulation efficace des voyageurs et des marchandises.
Je suis heureux que nous établissions enfin un comité de surveillance pour renforcer la confiance du public. Je crois — ou du moins, j'espère — que les députés verront les avantages de renvoyer le projet de loi au comité, où nous pourrons l'examiner une dernière fois pour déterminer s'il est possible de l'améliorer.
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Madame la Présidente, en théorie, mon discours devrait durer environ 20 minutes. Or il est possible qu'il soit un peu moins long. Je me permets donc de donner une longueur d’avance à la personne qui me succédera. Si elle m’entend et qu’elle n’est pas déjà à la Chambre, elle pourra arriver un peu plus tôt.
Nous sommes ici pour discuter du rôle de l’Agence des services frontaliers du Canada. Ce serait peut-être une bonne idée de rappeler à quel point l’Agence des services frontaliers du Canada est une organisation majeure, une grande organisation. Elle est responsable de l’application de pas moins de 90 lois et règlements, ce qui est loin d’être mineur. Il s'agit d'une organisation de taille.
Une des principales lois que l’Agence des services frontaliers du Canada est chargée de mettre en application, c’est la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés, la LIPR. Les spécialistes et les avocats en immigration disent souvent que si Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, IRCC, est la branche judiciaire de ce qui touche à l’immigration, l’ASFC en est son bras armé. C’est une métaphore qu’on entend souvent dans le milieu de l’immigration.
IRCC suit le processus judiciaire. Si une demande est déposée, elle est faite par écrit. Par la suite, le demandeur est entendu par un tribunal qui doit rendre une décision écrite. Il existe plusieurs façons de contester cette décision, que ce soit par révision ou par appel.
Il y a un processus transparent, étoffé et motivé permettant de contester les décisions qui relèvent de la branche juridique. Cependant, sur le plan coercitif, exécutoire, aucun système n'est en place pour contester ce qui se fait, notamment la façon dont les agents de l’ASFC peuvent agir avec des personnes qui, par exemple, sont visées par des mesures d’expulsion ou avec des immigrants détenus dans des centres de détention à des fins d’identification.
Il peut y avoir des lacunes à plusieurs endroits, mais il n'y a aucune façon de savoir quelles sont ces lacunes autrement qu'au moyen d'une demande d'accès à l'information. Il n’y a pas de système de traitement de plainte ouvert, il n’y a pas de processus ouvert et il n’y a surtout pas de directives permettant d'encadrer le traitement de ces plaintes.
C’est exactement ce que le projet de loi tente de corriger. Il faut s'assurer de mettre en place un système transparent visant à contrôler et à assurer un bon suivi des plaintes, et peut-être même à en faciliter le dépôt.
Au cours des dernières années, le sujet a attiré l’attention de la presse. D'ailleurs, CBC a procédé à des demandes d’accès à l’information, dans le but d'avoir une idée de ce qui se passait et de ce à quoi ressemblaient les plaintes reçues à l’interne. Il existe en effet une possibilité de déposer des plaintes, mais elles doivent être faites directement à l’Agence des services frontaliers et elles sont traitées directement par l’Agence, et non pas par un tiers externe.
CBC a fait une demande d’accès à l’information et a obtenu certains renseignements. Pour ce qui est de la période allant de janvier 2016 à la moitié de l’année 2018, il semblerait que l’ASFC a reçu pas moins de 1 200 plaintes visant ses employés. Dans certains cas, les plaintes avaient trait au harcèlement et à des inconduites graves. CBC a remarqué que le nombre de plaintes jugées crédibles n’était pas rendu public et que la diffusion des plaintes ne disait pas non plus quelles étaient les mesures qui avaient été prises pour corriger les plaintes qui ont été jugées crédibles. Il n’y a donc pas de reddition de comptes. Il n’y a pas nécessairement de suivi relatif à ces plaintes. Il n’y a pas de système d’application de mesures correctives pour les plaintes qui sont jugées recevables.
La teneur des plaintes était aussi une notion intéressante. Il a fallu que les médias s’intéressent au dossier pour qu’on puisse savoir ce qui se passait. Parmi les 1 200 plaintes reçues, 59 plaintes portaient sur des allégations de harcèlement, 5 plaintes portaient sur des allégations d’agressions sexuelles et 38 plaintes visaient des propos où on associait à la criminalité les gens qui étaient visés.
Un autre des problèmes qu'on perçoit présentement et que CBC a relevés dans le fait qu'il n'y a pas de système de réception des plaintes est que les gens qui sont au Canada sur une base temporaire seulement ont moins accès à ce système de plaintes. On parle notamment des résidents temporaires, des visiteurs, qui peuvent aussi passer entre les mains des agents de l’ASFC. Certains exemples ont été rapportés par CBC. On parle entre autres du cas d’une femme qui devait être expulsée au Guatemala et qui a allégué que des agents de l’ASFC l’ont gravement blessée en la poussant au sol et en s’agenouillant sur son dos. Elle a dit ceci: « Ils ont tiré [mon bras] à l’envers et ils m'ont donné des coups de pied dans le dos avec leurs genoux. »
Dans ce cas précis, aucune information ne nous indique s’il y a vraiment eu un usage excessif de la force dans le dossier dans la dame. Il n’y a pas eu de suivi de cette plainte parce qu’il n’y a pas de mécanismes de suivi de la plainte. Par contre, une médecin montréalaise, Mme Nazila Bettache, qui a vu la dame par la suite a mentionné que celle-ci souffrait d’un traumatisme physique et qu’elle avait des nerfs endommagés dans la colonne cervicale. Malgré tout, comme il n’y a pas de système de suivi des plaintes, on n’a jamais pu faire la lumière sur ce qui s’est réellement passé.
Il y a un an et demi, La Presse a fait une demande d’accès à l’information pour avoir une meilleure idée de ce qui se passait quant aux plaintes reçues et traitées à l’interne par l’ASFC. La Presse a recensé une centaine de plaintes jugées fondées sur un total d’environ 900 plaintes reçues. C’est environ une plainte sur dix qui est jugée fondée par l’ASFC. Encore une fois, cela pose problème, parce qu’on ignore sur quelle base et sur quels critères les plaintes reçues sont jugées fondées ou crédibles. La personne ne reçoit pas nécessairement de décision motivée, contrairement aux plaintes qui sont reçues et traitées par des organismes indépendants avec des directives claires.
On mentionnait que, dans le cas de certaines plaintes, des voyageurs avaient été la cible de commentaires racistes ou grossiers de la part d’agents des services frontaliers. Il n’y a pas moyen de voir quelle est la teneur de ces plaintes ni comment elles ont été reçues, jugées et traitées, le cas échéant.
La Presse canadienne s’est elle aussi intéressée au dossier. Pour la période 2017-2018, elle a recensé 105 plaintes qui ont été jugées fondées, ce qui représentait environ 12 % de l’ensemble des plaintes reçues. Elle a analysé 875 plaintes au total. Encore une fois, on peut se poser des questions quant au ratio des plaintes qui sont reçues et jugées fondées. Peut-être qu’une analyse plus poussée avec des critères clairs permettrait de voir que plus de plaintes auraient dû être jugées crédibles et être reçues et analysées. Ces plaintes auraient pu mener à un suivi et, on l’espère, à une correction de ce qui s’est passé.
Dans ce cas-ci, La Presse canadienne a recensé le genre de plainte qui a été fait. On mentionne l’exemple d’une voyageuse qui a déclaré qu’un agent de l’ASFC avait été impoli avec elle et lui avait crié dessus jusqu’à ce qu’elle perde connaissance. Or, il semblerait que les agents ont tout simplement mentionné qu’elle était en détresse médicale et qu’elle avait reçu des soins appropriés. Il semble y avoir une disparité entre le contenu de la plainte et la façon dont la plainte est analysée par l’ASFC. Toutefois, on ne mène pas nécessairement une enquête externe dans ces cas.
Un autre cas de plainte recensée concerne un voyageur qui rapportait que les agents insultaient d’autres voyageurs et leur manquaient de respect. Radio-Canada s’est aussi penchée sur le dossier. Elle a soulevé un problème qui est un peu différent, mais qui mérite aussi une analyse du comité qui fera l’étude du projet de loi . Dans les articles de Radio-Canada, il est mentionné que les douaniers ont le droit de fouiller le contenu des appareils numériques, mais qu’ils doivent mettre ces appareils en mode avion. Il semblerait que, dans plusieurs cas qui ont été rapportés, des agents de l’ASFC ont outrepassé cette directive, sans qu’il y ait nécessairement de suivi. Je donnerai quelques exemples.
On parle par exemple de cas où une personne s’est fait demander un accès à ses comptes bancaires en ligne. La personne avait son téléphone sur elle et les agents de l’ASFC ont demandé à avoir accès à son compte bancaire, sans donner aucun motif qui justifiait une telle chose. Il faudrait même se demander s’il était légitime de demander à la personne d’ouvrir ses comptes bancaires.
Un autre voyageur a donné l'exemple suivant. À l'aéroport Montréal-Trudeau, alors qu'il revenait d'un voyage à Cuba, les agents lui ont demandé d'ouvrir ses bagages afin d'en inspecter le contenu. Le voyageur a mentionné que cela faisait 15 fois qu'il allait à Cuba et que tout s'était toujours bien passé. Ce soir-là, il avait été ciblé, visiblement.
Dans ses bagages se trouvaient un téléphone cellulaire, une tablette ainsi que deux clés USB sur lesquelles se trouvaient ses plans de cours et les dossiers de ses étudiants. Les agents lui ont demandé s'ils pouvaient inspecter l'ensemble du contenu de ses clés et de sa tablette. Or, le lendemain de son voyage, l'homme a reçu des messages d'alerte l'informant qu'une personne non identifiée avait tenté d'avoir accès en ligne à son compte Hotmail et à son compte Facebook.
Cela soulève des questions qui m'interpellent particulièrement en ma qualité d'avocate. Quand ces articles avaient paru, je me souviens que cela avait fait jaser dans le milieu juridique, notamment parmi des collègues qui sont avocats en immigration.
Comme ces collègues, je me posais la question suivante: en tant qu'avocate, si j'arrive aux douanes et qu'un agent des services frontaliers me demande de déverrouiller mon téléphone pour en vérifier le contenu, qu'est-ce que je fais?
Comme je suis liée par le secret professionnel, il est possible que mon téléphone contienne de l'information confidentielle. Je suis peut-être avocate en immigration et mon téléphone contient peut-être de l'information qui provient de mes clients et qui pourrait tomber entre les mains de l'ASFC. Est-ce que je renonce à mon voyage? Est-ce que je donne mon téléphone à l'agent? Par la suite, si je veux porter plainte, le système ne me permet pas d'en déposer une en bonne et due forme.
Il y a donc aussi des lacunes au chapitre de la protection de la vie privée. Comment savoir si des limites sont franchies puisque ces limites restent à établir clairement? De plus, elles ne peuvent pas être corrigées dans le cadre d'un processus où une plainte est jugée recevable après avoir été analysée, détaillée et motivée, ou contestée devant les tribunaux et renvoyée à de plus hautes instances judiciaires pour jurisprudence. Tout ce système n'existe tout simplement pas.
Le Bloc québécois appuiera le projet de loi , tout comme nous avions appuyé sa précédente version lors de la dernière législature, alors qu'il avait peut-être été présenté un peu trop tardivement, ce qui lui a malheureusement valu de mourir au Feuilleton.
Toutefois, nous espérons que le projet de loi pourra profiter de commentaires judicieux, mais pas seulement de la part des gens de l'ASFC. Il faut se rappeler que notre appui à ce projet de loi ne signifie pas que nous avons des reproches à faire aux agents des services frontaliers. Aucun grand organisme n'a le monopole des bêtises et aucun n'en est complètement à l'abri.
L'objectif est surtout de pouvoir donner la chance à l'ASFC de se doter d'un bon système d'analyse des plaintes pour pouvoir mettre en place de bonnes pratiques et, s'il le faut, de pouvoir congédier des gens qui n'appliquent pas ces bonnes pratiques lorsque les plaintes sont jugées recevables.
Nous espérons que le comité qui analysera le projet de loi C-3 pourra entendre plusieurs experts, notamment des avocats en immigration et des représentants du syndicat de l'ASFC. Cela fera que la mouture définitive du projet de loi permettra d'avoir le meilleur système possible de traitement des plaintes et que, par la suite, ce traitement des plaintes permettra de donner de meilleures directives aux agents des services frontaliers.
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec la députée de .
Je suis reconnaissante d'avoir l'occasion de prendre la parole aujourd'hui au sujet du projet de loi , la mesure législative que nous proposons en vue d'améliorer la reddition de comptes de l'Agence des services frontaliers du Canada.
En gros, le projet de loi vise à établir un organe indépendant d'examen et de traitement des plaintes relatives à l'Agence des services frontaliers du Canada, un mécanisme important qui devrait exister depuis longtemps.
Le projet de loi donne suite aux efforts de Wilfred Moore, qui avait proposé les projets de loi et en vue d'instaurer une surveillance des gestes des employés de l'Agence des services frontaliers du Canada. Il s'agit d'une nouvelle version du projet de loi , que tous les partis avaient appuyé à l'étape de la troisième lecture à la législature précédente.
Comme nous le savons tous, l'absence de surveillance indépendante de certaines des activités de l'Agence des services frontaliers du Canada est dénoncée à répétition. Toute démocratie a intérêt à remédier à une telle lacune en matière de reddition de comptes. Cela améliorerait la confiance du public à l'égard d'un organisme qui, en plus de contribuer à la protection du public, interagit avec lui au quotidien.
Les citoyens sont nombreux à voyager, que ce soit pour les affaires ou pour le plaisir. Ils s'attendent à ce que leur passage à la frontière se déroule sans incident et ils ne méritent rien de moins.
Je tiens à préciser une chose. L'Agence des services frontaliers du Canada fait de l'excellent travail. Elle mène ses activités dans un environnement complexe qui présente de nombreux défis. J'ai suivi le débat avec grand intérêt et j'étais contente d'entendre les députés reconnaître le travail de l'Agence et de ses employés dévoués et en faire l'éloge.
Plus de 14 000 personnes travaillent pour l'Agence des services frontaliers du Canada. Certains employés travaillent dans l'ombre à des enquêtes sur de présumés criminels, des dossiers liés à la sécurité nationale et des groupes du crime organisé. D'autres ont un rôle plus visible, notamment les 6 500 agents et plus qui sont en uniforme, et beaucoup d'entre eux sont en contact avec le public aux divers points d'entrée du Canada.
L'Agence des services frontaliers du Canada gère 117 postes frontaliers terrestres, dont plus de la moitié sont ouverts 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Des agents sont également en poste dans 13 aéroports internationaux, 27 gares ferroviaires, aux ports d'Halifax, Montréal et Vancouver, pour ne nommer que ceux-là, et dans nombre de marinas et de postes de déclaration maritimes.
Le travail de l'Agence ne s'arrête pas à nos points d'entrée, loin de là. Pour donner quelques exemples, ses agents traitent et examinent le courrier international à trois centres de traitement. Ils font respecter les lois et les règlements qui touchent à presque tous les secteurs de la société canadienne, y compris l'agriculture, la fabrication et les services. Son mandat est très large.
Dans l'accomplissement de ce mandat, les employés de l'Agence interagissent avec un grand nombre de citoyens canadiens, de résidents permanents et de ressortissants étrangers. En 2018-2019 seulement, ils ont interagi avec plus de 96 millions de voyageurs. Qui plus est, ils ont traité l'an dernier plus de 19 millions de cargaisons commerciales et plus de 54 millions d'envois par messagerie. On parle d'une agence de classe mondiale.
Ces chiffres montrent à quel point les employés de l'Agence travaillent avec diligence et sans relâche. Dans presque tous les cas, les services qu'ils offrent au public sont sans reproche, mais comme pour tout organisme de cette importance, des incidents se produisent parfois. L'Agence a des procédures en place pour le traitement des plaintes du public. À l'heure actuelle, les plaintes qui portent sur les services offerts ou sur la conduite d'un employé sont traitées à l'interne. Si une personne n'est pas satisfaite de l'enquête menée par l'Agence, il n'y a pas de mécanisme lui permettant de demander un examen indépendant de sa plainte.
C'est là que le projet de loi entre en ligne de compte. Il vise à établir un mécanisme d'examen à la fois rigoureux et indépendant pour l'ASFC, baptisé « Commission d'examen et de traitement des plaintes du public », ou CCETP. Nous ne sommes toutefois pas partis de rien, car la CCETP va incorporer des aspects d'un organisme existant, la Commission civile d'examen et d'instruction des plaintes relatives à la GRC. La nouvelle CCETP sera chargée de traiter les plaintes de la population en ce qui concerne ses interactions avec l'ASFC et la GRC, ainsi que les services fournis par ces deux entités.
Voici un aperçu du fonctionnement de la CCETP. Elle va aviser l'ASFC de toute plainte déposée par les citoyens. L'ASFC va également informer la CCETP de toute plainte reçue directement de la population. Dans la plupart des cas, ce sera à l'ASFC de mener une première enquête.
Bien entendu, il est possible qu'un plaignant ne soit pas satisfait de la façon dont l'ASFC a mené l'enquête initiale sur sa plainte. Une telle situation est prévue dans le projet de loi . Les plaignants pourront alors présenter une demande d'examen de la plainte à la CCETP. Cette demande devra être présentée dans les 60 jours suivant la réception de l'avis de l'ASFC sur le résultat de la plainte.
Ce projet de loi donnerait également à la CCETP le pouvoir de mener sa propre enquête concernant une plainte visant l'ASFC qu'elle aurait reçue ou dont elle aurait été mise au courant et sur laquelle, à son avis, il serait dans l'intérêt public qu'elle enquête.
En pareil cas, soit l'ASFC ne ferait pas sa propre enquête sur la plainte, soit elle y mettrait fin. Comme son nom l'indique, la CCETP jouerait un rôle important d'examen de l'ASFC. Elle pourrait examiner toutes les activités de l'ASFC, sauf celles qui concernent la sécurité nationale. On éviterait ainsi que son travail fasse double emploi avec celui de l'Office de surveillance des activités en matière de sécurité nationale et de renseignement ainsi que celui du Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement.
Toutes les autres activités de l'ASFC seraient susceptibles d'être examinées par la CCETP, qui pourrait déterminer elle-même ce qui mérite son attention. Le ministre de la Sécurité publique pourrait lui aussi faire des demandes d'examen.
Je suis fière d'être associée à un gouvernement qui est résolu à s'assurer que tous ses ministères et ses organismes rendent des comptes. Nous savons depuis longtemps que la reddition de comptes concernant certaines fonctions principales de l'ASFC n'est manifestement pas suffisante. À l'heure actuelle, l'ASFC fait enquête elle-même lorsqu'elle reçoit des plaintes concernant sa conduite et ses services. Cette manière de procéder ne peut certainement pas inspirer confiance aux Canadiens.
Le projet de loi rectifierait ce problème en créant une commission d'examen et de traitement des plaintes du public. Ce serait un organisme vers lequel les gens pourraient se tourner pour faire part de leurs commentaires ou pour déposer leurs plaintes en lien avec l'ASFC, et, surtout, il s'agirait d'un organisme totalement indépendant.
C'est pourquoi j'appuie de tout cœur cet important projet de loi et j'ai hâte de le voir franchir les étapes de son étude au Parlement pour qu'il soit adopté au cours de la présente session. J'encourage les députés à l'appuyer avec moi.
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Madame la Présidente, si nous voulons que les Canadiens et les Canadiennes fassent confiance au gouvernement, le gouvernement doit faire confiance aux Canadiens. J'ajouterai que cette position a été répétée plusieurs fois à la Chambre, et pas seulement lors de la présentation du projet de loi .
Sur ce, je tiens également à remercier le sénateur qui a déposé le projet de loi en 2015. Celui-ci formulait plusieurs des recommandations que nous proposons aujourd'hui.
[Traduction]
Il est clair que le gouvernement désire améliorer la transparence et la responsabilité de tous ses organismes de sécurité, pas seulement de l'Agence des services frontaliers du Canada.
[Français]
En 2013, par exemple, un député a proposé la création d'un comité des parlementaires sur la sécurité nationale, une proposition malheureusement rejetée par la Chambre. L'année suivante, un député a déposé un projet de loi qui aurait modifié la Loi sur la défense nationale afin d'améliorer la transparence et la reddition de comptes des activités du Centre de la sécurité des télécommunications du Canada.
Évidemment, les parlementaires et les Canadiens veulent que nos agences de sécurité et des renseignements soient aussi responsables et transparentes que possible. Lorsque notre gouvernement est arrivé au pouvoir en 2015, nous savions qu'il fallait agir. Lors des consultations gouvernementales sur la sécurité nationale, des experts et des membres du public nous ont informés du risque de perdre la confiance du public si nos agences de sécurité n'étaient pas plus transparentes et responsables.
[Traduction]
Après tout, ces mesures contribuent à l'efficacité et à l'efficience du gouvernement.
[Français]
Elles aident à surveiller l'exercice du pouvoir et contribuent à produire des résultats pour les Canadiennes et les Canadiens.
Le projet de loi a créé l'Office de surveillance des activités en matière de sécurité nationale et de renseignement, l'élément au cœur du projet de loi est un changement historique pour le Canada.
La création de cet office s'est traduite par un examen intégré et complet de toutes les activités liées à la sécurité nationale et au renseignement, y compris un accès élargi aux renseignements dans l'ensemble du gouvernement.
Le gouvernement a également créé le Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement, un groupe ayant le mandat d'examiner les organisations de sécurité et de renseignement au Canada.
[Traduction]
Comme les députés le savent, le comité a désormais un accès exceptionnel aux renseignements classifiés, de sorte qu'il peut examiner de près les activités en matière de sécurité et de renseignement.
[Français]
La création de ce comité a comblé une lacune importante, ce qui nous a permis d'atteindre deux objectifs: garantir que nos agences de sécurité travaillent efficacement et protéger les droits et les libertés des Canadiens et des Canadiennes.
Le gouvernement a également adopté un engagement de transparence en matière de sécurité nationale s'appliquant à l'ensemble du gouvernement, afin de donner aux Canadiens un meilleur accès à l'information. Toutes ces mesures contribueront à bâtir la confiance du public envers nos agences de sécurité. La GRC, le SCRS et les Services correctionnels du Canada sont déjà assujettis à des mesures de reddition de comptes solides.
[Traduction]
Nous savons que des mesures semblables doivent être prises à l'endroit de l'agence des services frontaliers.
[Français]
Un système transparent est nécessaire pour s'assurer que les plaintes concernant le comportement et la qualité du service des employés de l'ASFC sont traitées de façon adéquate.
Voilà ce que le projet de loi prévoit faire.
Ce projet de loi s'ajouterait à toutes les réformes gouvernementales que j'ai mentionnées plus tôt et renforcerait la responsabilité de notre appareil de sécurité nationale.
Les Canadiens et les Canadiennes peuvent être rassurés: un organe indépendant d'examen serait en place pour traiter les plaintes liées au comportement des agents frontaliers.
Le projet de loi élargirait et renforcerait la Commission civile d'examen et de traitement des plaintes, la CCETP, qui est l'agence d'examen pour la GRC. Cette commission deviendrait donc la commission publique d'examen et de traitement des plaintes. La nouvelle commission serait responsable de traiter les examens et les plaintes pour l'Agence des services frontaliers du Canada et pour la Gendarmerie royale du Canada. Ainsi, les personnes qui interagissent avec les employés de l'ASFC et qui veulent déposer une plainte concernant leur comportement ou la qualité de leurs services pourraient se présenter à cette commission renforcée.
J'aimerais également souligner que la Commission publique d'examen et de traitement des plaintes pourrait aussi mener des examens de l'Agence des services frontaliers du Canada, et ce, de sa propre initiative ou à la demande du ministre de la Sécurité publique. Cependant, les questions liées à la sécurité nationale seraient traitées par l'Office de surveillance des activités en matière de sécurité nationale et de renseignement avec l'aide accessoire de la CCETP.
Les ministères et les agences qui forment la communauté de la sécurité publique du Canada connaissent bien ce nouveau modèle de transparence et de responsabilité. Je sais qu'ils comprennent que la confiance du public, leur crédibilité et leur travail quotidien dépendent de leur capacité à respecter ce modèle.
Le gouvernement sait qu'avec la création du mécanisme indépendant proposé dans le projet de loi , les Canadiens seront beaucoup plus à l'aise de déposer une plainte. Ainsi, nous améliorerons grandement notre reddition de comptes quant à l'encadrement de la sécurité publique.
[Traduction]
J'encourage tous les députés à se joindre à moi et à appuyer le projet de loi à l'étape de la deuxième lecture.
:
Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec mon collègue de Beauce.
Je prends la parole aujourd’hui pour appuyer le projet de loi du gouvernement, le projet de loi , qui apporte deux modifications clés à la Commission civile d’examen et de traitement des plaintes du public contre la GRC. En premier lieu, il modifiera le nom de cet organisme, qui sera dorénavant connu sous le nom de « Commission d’examen et de traitement des plaintes du public ». Ensuite, il en élargira les responsabilités.
La Commission civile d’examen et de traitement des plaintes du public contre la GRC, comme elle s’appelle actuellement, est un organisme indépendant. Elle ne fait pas partie de la GRC. Elle a été créée par le Parlement en 1988 pour que les plaintes relatives à la conduite des agents de la GRC soient examinées de façon juste et impartiale. La commission reçoit des plaintes du public et procède à des examens lorsque les plaignants ne sont pas satisfaits de la façon dont la GRC a traité leurs plaintes. Le projet de loi cherche à élargir la responsabilité de surveillance de la commission pour y ajouter l’ASFC.
L’ASFC joue un rôle essentiel dans l’application des lois gouvernant le commerce et les voyages tout en stoppant les menaces potentielles aux postes frontaliers canadiens. Pour ce faire, l’ASFC s’en remet aux agents des services frontaliers qui travaillent avec le public aux divers points d'entrée, comme les postes frontaliers terrestres, les aéroports, les gares maritimes et ferroviaires et les installations postales.
Les agents des services frontaliers font respecter des lois et des règlements qui touchent à presque tous les secteurs de la société canadienne, y compris les secteurs agricole, manufacturier et des services. Que ce soit pour la mise en marché de biens ou de services, pour leurs propres affaires ou par agrément, l'ASFC rencontre chaque année des millions de citoyens canadiens à la frontière.
Dans un monde en constante évolution et dans lequel les menaces ne cessent de changer, les agents des services frontaliers doivent travailler dans des conditions intenses, trépidantes et souvent stressantes. Les agents de l'ASFC, tout comme ceux de la GRC, se retrouvent en première ligne pour protéger la sécurité nationale et publique. Dans le cadre de leur travail, ils sont soumis à d'importantes pressions et doivent constamment donner le meilleur d'eux-mêmes. Ce n'est pas un euphémisme de dire qu'une grande partie de la sécurité nationale et publique repose sur eux.
Nous profitons chaque jour de l'excellent travail de ces agents. La grande majorité d'entre eux font leur travail de manière professionnelle et responsable, comme s'y attendent le gouvernement du Canada et les citoyens. Cependant, des cas de conduite inappropriée de la part d'agents de l'ASFC et de la GRC peuvent survenir de temps à autre, ce qui peut pousser des gens à déposer une plainte.
À l'heure actuelle, les gens peuvent porter plainte contre les agents de la GRC pour attitude répréhensible, recours abusif à la force, recours abusif à une arme à feu, arrestation injustifiée, négligence dans le devoir et usage incorrect d'un bien. Ce sont là quelques catégories. Nombre d'entre elles pourraient s'appliquer aux agents de l'ASFC également. C'est pourquoi il est raisonnable de renforcer les procédures existantes de l'ASFC pour connaître les commentaires ou les plaintes du public à son endroit en accroissant la responsabilisation et la surveillance de cette agence.
Ces changements témoignent des efforts qui sont déployés pour s'assurer que nos organismes d'application de la loi font leur travail et interagissent avec les citoyens de manière responsable, professionnelle et respectueuse. Ils visent également à accroître la confiance de la population dans ces institutions si importantes.
Je me réjouis donc de voir que, au sein de ce nouveau gouvernement minoritaire, le gouvernement présente le projet de loi au début de la 43e législature. Ce faisant, il montre qu'il comprend que c'est un projet de loi sur lequel nous pouvons travailler ensemble pour le faire adopter dans l'intérêt de tous les Canadiens. C'est le genre de collaboration que les gens de ma circonscription souhaitent, et je suis heureux de prendre la parole pour dire que nous allons appuyer ce projet de loi.
Comme nombre de mes collègues le savent, ma circonscription, Niagara Falls, est unique dans notre magnifique pays. Géographiquement parlant, la circonscription s'étend le long de la péninsule du Niagara en touchant à deux de nos Grands Lacs, le lac Érié et le lac Ontario, qui sont reliés par la magnifique rivière Niagara. De l'autre côté de cette rivière se trouve notre plus important partenaire commercial et allié, les États-Unis d'Amérique.
Ma circonscription n'est pas seulement près géographiquement des États-Unis, mais y est aussi reliée physiquement par quatre postes frontaliers internationaux qui sont tous situés le long de la rivière Niagara. Ce sont le pont Queenston-Lewiston à Niagara-on-the-Lake, les ponts Whirlpool et Rainbow à Niagara Falls, et le pont Peace à Fort Érié. Ainsi, les effets du projet de loi se feront sentir directement dans ma circonscription par les nombreux agents de l'ASFC qui travaillent et ont élu domicile à Niagara.
Comme je suis né à Niagara et que j'y ai grandi, je connais très bien le travail de l'ASFC. De plus, les 18 années que j'ai passées au service de la Commission des parcs du Niagara m'ont permis de mieux comprendre et de mieux apprécier son travail. Dans ce rôle, j'ai eu à plusieurs reprises le bonheur de travailler avec l'ASFC — de concert avec notre propre police des parcs du Niagara — pour coordonner la tenue d'événements internationaux de grande envergure et l'accueil de visiteurs dans notre communauté.
Je suis très bien placé pour comprendre toute l'expérience et tout le professionnalisme que possèdent nos agents frontaliers. Toutefois, comme je l'ai déjà mentionné, des incidents peuvent survenir, et je crois que l'élargissement de la responsabilité de la Commission d’examen et de traitement des plaintes du public est bien fondé. En fait, j'estime que ce changement augmentera la confiance que j'ai à l'égard de nos autorités de sécurité nationale et de sécurité publique en général.
J'espère que ce projet de loi raisonnable sera adopté par la Chambre des communes et, répétons-le, que cela se fera en temps opportun étant donné qu'il s'agit d'une simple réintroduction sans modification et qu'il est récemment passé par le processus parlementaire de la Chambre avec une relative facilité. La modification des lois est une partie importante de la mise en œuvre du projet de loi ; son financement en est une autre. Le budget 2019 a proposé d'investir 24,42 millions de dollars sur cinq ans à partir de 2019-2020 et 6,83 millions de dollars par an par la suite pour élargir le mandat de la Commission civile d'examen et de traitement des plaintes relatives à la GRC. J'ai hâte d'examiner le budget de 2020 qui sera publié et adopté plus tard ce printemps et de voir ce qu'on y proposera comme mise à jour à propos de ce financement. En attendant, je suis heureux d'appuyer le projet de loi C-3 en deuxième lecture.
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Madame la Présidente, étant donné qu'il s'agit de mon premier discours, j'aimerais saluer les gens de Beauce, ma circonscription. Je les remercie de m'avoir donné l'occasion de porter leurs dossiers à Ottawa. J'ai toujours été fier d'être un vrai Beauceron et j'accueille avec humilité cette occasion unique de représenter mes concitoyens.
Je remercie tout spécialement mon épouse, Ginette, mes enfants, mes petits-enfants et tous les membres de ma famille, sans qui je n'aurais sûrement pas été capable de passer à travers cette campagne, que j'ai trouvée très longue.
J'aimerais aussi saluer au passage les membres de mon équipe, Derek, Marco et Alexandre. Je les remercie de garder le fort lorsque je suis à la Chambre. Je remercie particulièrement France, qui m'a épaulé durant toute la campagne et qui continue d'être le roc de mon équipe. Je remercie également Myriame, Scott et les bénévoles pour leur précieuse aide durant la campagne électorale. Je l'ai dit souvent pendant celle-ci: seul, on va plus vite, mais ensemble, on va beaucoup plus loin!
Il me fait plaisir de prendre part au débat entourant le projet de loi , qui créera une fonction d'examen indépendant de l'Agence des services frontaliers du Canada.
C'est un projet de loi dont la précédente version portait le numéro , que le gouvernement a tenté de faire adopter à la hâte à la dernière législature, sans doute dans le but de pouvoir clamer haut et fort qu'il avait rempli une promesse électorale. Nous ne nous opposons pas au projet de loi , mais il n'en demeure pas moins qu'il y a du travail à faire et nous devons bien le faire.
Lors de la dernière législature, il était curieux de voir que les libéraux avaient attendu avant de donner suite à cette promesse datant de 2015. À la fin de la session parlementaire, cependant, ils ont pressé tous les partis d'accélérer le pas et d'adopter le projet de loi C-98.
Les libéraux reviennent à la charge dans cette nouvelle session avec le projet de loi . D'ailleurs, je les félicite de le présenter en début de nouvelle législature au lieu de faire comme la dernière fois, alors qu'ils l'avaient balayé sous le tapis durant tout le mandat pour le sortir en catastrophe à la fin.
À l'heure actuelle, les plaintes liées à la conduite des agents de l'ASFC et à leurs services sont gérées à l'interne. Si une personne du public est insatisfaite des résultats d'une enquête menée à l'interne par l'ASFC, cette personne ne dispose actuellement d'aucun mécanisme pour demander un examen indépendant de sa plainte.
Je le répète: comme avec le projet de loi C-98 dans le passé, notre parti ne s'oppose pas au projet de loi . Les Canadiens s'attendent à une surveillance des organismes d'application de la loi. Une commission d'examen des plaintes du public améliorera la surveillance globale et aidera l'ASFC à être encore plus efficace dans le cadre de ses fonctions et attributions.
Notre mission est de nous assurer que le gouvernement défendra toujours la sécurité de la population. Cela étant dit, comme je le mentionnais un peu plus tôt dans mon discours, le travail doit être bien fait.
Quelques questions restent en suspens et je souhaite que le gouvernement trouve des réponses pour les Canadiens. Ce qui me tracasse, c'est que le président national du Syndicat des Douanes et de l'Immigration, Jean-Pierre Fortin, a déclaré ne pas avoir été consulté sur les mesures législatives.
Pourquoi le gouvernement n'a-t-il pas demandé l'avis des personnes qui travaillent en première ligne et qui seraient désormais surveillées par un nouvel organisme qui surveillerait aussi l'organisme qui les représente?
À mon avis, lorsqu'on est un bon employeur, il faut présenter sa vision au lieu de l'imposer. Peut-être faudrait-il que le gouvernement s'associe avec M. Fortin afin de faire correctement son travail.
En préparant mon allocution, j'ai été étonné de constater que, lors de la présentation du projet de loi à la dernière session parlementaire, il n'y avait eu que sept témoins.
À part le ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile, notons, parmi ces témoins, la présidente, l'avocate générale et le directeur principal de la Commission civile d'examen et de traitement des plaintes relatives à la Gendarmerie royale du Canada, le conseiller juridique du ministère de la Sécurité publique et de la Protection civile, ainsi que le directeur général par intérim de la Direction générale de l'application de la loi et des stratégies frontalières. Il s'agit de cinq personnes relevant directement du ministre.
Je me répète ici: ne serait-il pas impératif que le gouvernement présente ses projets aux acteurs de première ligne au lieu de faire témoigner les personnes de son entourage? Il est de son devoir de consulter ceux qui sont touchés par ces changements, ne serait-ce que pour être sûr qu'il reste constamment sur la bonne voie et non selon ce que sa garde rapprochée lui rapporte.
Je soulève également une inquiétude concernant le projet de loi quant aux délais de traitement des plaintes. Présentement, lorsqu'on envoie des formulaires pour nos concitoyens, les délais explosent. Que ce soit en immigration ou en assurance-emploi, les gens de nos circonscriptions se butent à des temps de traitement interminables.
Avec la nouvelle entité, le gouvernement peut-il garantir que les traitements des plaintes ne traîneront pas en longueur?
En 2017 et en 2018, un total de près de 40 000 personnes ont franchi illégalement la frontière, à la suite d'un gazouillis du . Bien que le gouvernement ait révélé que l'achalandage avait diminué de 15 % en 2019, ces chiffres élevés ont causé d'énormes problèmes aux agents sur le terrain et à l'ASFC, qui a dû déployer des ressources incroyables, entre autres sur le chemin Roxham.
Pire encore, M. Jean-Pierre Fortin, au sujet duquel j'ai précisé plus tôt qu'il était le président du Syndicat des douanes et de l'immigration, parle d'une recrudescence des entrées illégales sur ce chemin durant la dernière période des Fêtes. On parle du double par rapport à la normale. Les douaniers ont d'ailleurs demandé des effectifs supplémentaires pour affronter l'année actuelle.
Le système de gestion de la frontière a été embourbé, ce qui a causé des problèmes, et les agents ont fait de leur mieux pour bien travailler. J'espère que le gouvernement a appris de son erreur, à son dernier mandat. S'il avait présenté son projet de loi convenablement au lieu de le faire à la hâte, nous n'en serions pas là. Les étapes législatives seraient passées et nous pourrions concentrer nos efforts sur d'autres projets de loi aussi importants et qui demandent autant d'attention que le projet de loi C-3.
Je souhaite que le gouvernement démontre qu'il peut travailler de façon adéquate s'il veut avoir une collaboration idéale de l'opposition officielle.
Je terminerai mon discours sur une note plus personnelle. Étant donné que nous discutons d'un projet de loi portant sur l'Agence des services frontaliers du Canada, j'aimerais saluer les douanières et les douaniers du poste frontalier de Jackman, situé dans ma circonscription, à Saint-Théophile. Je remercie tous les membres du poste frontalier de protéger nos frontières.
Je salue également les membres de la GRC qui sont venus dans ma municipalité l'été dernier pour présenter un spectacle avec le Carrousel dans le cadre des Fêtes de chez nous de Saint-Elzéar. L'événement, qui regroupe 32 cavaliers dans leur uniforme d'apparat ainsi que leur monture, a attiré une foule de plus de 2 000 personnes, petits et grands, par une magnifique journée ensoleillée, le 23 juin 2019.
Madame la Présidente, c’est la première fois que j’ai l’occasion de prendre la parole depuis le début de la 43
e législature, alors je veux prendre un instant pour remercier les électeurs de la magnifique circonscription de Moncton—Riverview—Dieppe.
Les députés ne se rendraient sûrement pas au Parlement sans le travail remarquable de bien des personnes, et j’ai eu la chance inouïe de compter sur une équipe de bénévoles extraordinaires pour m’appuyer pendant l’été et l’automne 2019. Je tiens à les remercier chacun sans exception. Je souhaite remercier les électeurs, les bénévoles, les donateurs et les associations de circonscription, car ils ont travaillé avec moi main dans la main pour concrétiser ce projet. C’est vraiment le plus grand honneur de ma vie que celui de représenter les gens formidables de Moncton—Riverview—Dieppe.
Je prends la parole aujourd’hui au sujet du projet de loi , une loi qui porterait création d’une commission d’examen et de traitement des plaintes du public, laquelle offrirait aux Canadiens des mesures de reddition de comptes supplémentaires.
Avant d'aller plus loin, je veux prendre un instant pour souligner le travail qu’accomplissent actuellement les agents de première ligne dans nos aéroports, qui travaillent sans répit pour nous protéger contre le coronavirus. Bien que le risque reste faible pour les Canadiens, nous ne prenons pas souvent le temps de faire l’éloge de ceux qui consacrent temps et efforts à assurer notre sécurité, jour après jour.
Dans les semaines et les mois qui viennent, il va y avoir de longues fins de semaine et des semaines de relâche. Un grand nombre des habitants de ma circonscription vont se rendre dans une autre province ou dans un des territoires pour aller voir la famille ou vont aller magasiner de l'autre côté de la frontière ou se rendre carrément sur un autre continent pour des vacances bien méritées. Je veux que les gens de ma circonscription qui décideront de faire un voyage aient une expérience sans tracas et sans stress et je suis certaine que c'est ce que les autres députés souhaitent aussi pour les habitants de leur circonscription.
Dans les débats sur les politiques et les mesures législatives, il y a souvent des désaccords et des disputes de nature partisane. Dans le cas de ce projet de loi-ci cependant, je suis heureuse de voir un soutien de tous les partis jusqu'ici, chose que je trouve très encourageante. Je remercie tous les députés d'essayer de voir à ce que cette mesure législative soit la meilleure possible.
Jusqu'ici, nous nous entendons sur quelques points. D'abord, l'excellente qualité du travail des agents des services frontaliers et de l'ASFC. Ensuite, la nécessité d'un mécanisme indépendant d'examen des cas d'expériences négatives ou de manque de professionnalisme quelconque.
D'autres députés nous ont dit que l'ASFC traite des millions de voyageurs et d'envois chaque année à différents points au Canada et à l'étranger. En 2018-2019, on parle de 96 millions de voyageurs. C'est un chiffre incroyable. Les agents ont également vérifié 27,3 millions de véhicules et traité 34,5 millions de voyageurs aériens et 21,4 millions de dédouanements commerciaux. Quotidiennement, les agents de l'ASFC fournissent des services uniformes et équitables aux voyageurs et aux commerçants dans 13 aéroports internationaux, à 117 postes frontaliers terrestres et dans 27 gares ferroviaires, et ailleurs.
[Français]
Pour les visiteurs ou les Canadiens qui rentrent chez eux, nos agents frontaliers représentent le premier point de contact au Canada. Bien plus encore, ces agents sont responsables du maintien de l’intégrité des frontières au Canada. Cela signifie que leur travail contribue de façon essentielle au bien-être au Canada. Nous nous trouvons à un moment où la gestion de la sécurité des frontières est véritablement au cœur des préoccupations du gouvernement et des Canadiens.
[Traduction]
D'autres organismes de sécurité publique du Canada, tels que la Gendarmerie royale du Canada et le Service correctionnel du Canada, font déjà l'objet d'un examen indépendant. À l'échelle mondiale, les organismes frontaliers d'un certain nombre de pays, dont le Royaume-Uni, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et la France, sont eux aussi soumis à un examen externe. En comblant les lacunes en matière de reddition de comptes au moyen du projet de loi , nous renforcerons les assises de l'Agence des services frontaliers du Canada, et la population lui fera davantage confiance.
Je dois préciser que je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Le projet de loi garantira que la population puisse continuer de s'attendre à un traitement uniforme, juste et équitable de la part des employés de l'Agence et qu'une part du financement permettra de moderniser certaines des activités aux postes frontaliers terrestres, aux points d'entrée et à la frontière dans le but d'en assurer l'efficacité et de renforcer la sécurité.
Le projet de loi prévoit que les plaintes seront traitées par une nouvelle commission indépendante d’examen et de traitement des plaintes du public. Cette commission sera en mesure de recevoir des plaintes du public et de mener des enquêtes concernant le service fourni par l'Agence des services frontaliers du Canada ainsi que la conduite de ses agents. Désormais, si l'un des habitants de ma circonscription a une mauvaise expérience avec l'Agence, il peut être assuré qu'un examen indépendant aura lieu.
Ce projet de loi ressemble beaucoup au projet de loi , qui a été présenté lors de la dernière législature et qui a reçu l'appui de tous les partis à l'étape de la troisième lecture. Même si certains ont exprimé des préoccupations quant au moment choisi pour présenter le projet de loi , nous étions fiers d'en faire l'un des premiers projets de loi de la présente législature.
Par ailleurs, le projet de loi tient compte de certains commentaires que nous avons reçus. Par exemple, il prévoit que, dans le cadre d'un examen mené à la suite d'une plainte déposée par le président de la commission, les responsables auront accès aux mêmes renseignements que pour les examens de l'Agence des services frontaliers du Canada.
Je sais que cette question a été soulevée par l'opposition à la dernière législature, alors le syndicat des employés de l'Agence a déjà été contacté et il sera possible, à un moment précis du processus, de contraindre des témoins à comparaître et à faire sous serment des dépositions orales ou écrites.
Le projet de loi précise en outre que la future commission devra publier un rapport annuel portant sur chacun de ses secteurs d'activité, c'est-à-dire l'Agence des services frontaliers du Canada et la Gendarmerie royale du Canada, ainsi que sur les ressources consacrées à chacun.
Le projet de loi s'inscrit dans une série d'engagements pris pour améliorer la reddition de comptes et la transparence. La Commission d’examen et de traitement des plaintes du public aurait dû être créée il y a longtemps. Des projets de loi visant à établir un mécanisme d'examen indépendant ont été déposés au cours des deux dernières législatures, à l'autre endroit et ici aux Communes. Le rapport 2018 d'Amnistie internationale sur le Canada note que l'Agence des services frontaliers du Canada est le principal organisme du pays à posséder des pouvoirs d'application de la loi et des pouvoirs de détention sans être soumis à un mécanisme d'examen et de surveillance indépendant.
Les professionnels qui travaillent à nos frontières seraient bien servis par un organisme indépendant d'examen de l'Agence. Les gens de ma circonscription et des 337 autres circonscriptions du pays méritent aussi qu'un tel organisme voie le jour.
Voilà pourquoi j'invite tous les députés à appuyer comme moi le projet de loi à l'étape de la deuxième lecture aujourd'hui.