La Chambre reprend l’étude, interrompue le 6 décembre, de la motion portant qu’une Adresse soit présentée à son Excellence la gouverneure générale en réponse au discours qu’elle a prononcé à l’ouverture de la session, ainsi que de l'amendement et du sous-amendement.
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Monsieur le Président, c'est un honneur pour moi d'intervenir pour la première fois à la Chambre des communes.
Avant d'énumérer toutes les personnes que je souhaite remercier, j'aimerais prendre quelques instants pour parler du moment où ma femme et moi sommes venus ici pour la première fois après les élections, lors des journées d'orientation. Même si j'avais déjà visité cette enceinte et la Chambre située dans l'édifice du Centre à maintes reprises, ce fut pour moi une expérience incroyable de fouler le plancher de cette assemblée, qui représente l'épicentre même de la démocratie canadienne. J'ai été ému de constater les traditions qu'elle symbolise de manière aussi manifeste — les pupitres, le tapis et tout le reste. C'est vraiment une leçon d'humilité quand on pense aux responsabilités que doivent assumer les 338 députés réunis dans cette enceinte et qui sont chargés de représenter leurs concitoyens d'un bout à l'autre du pays.
Danielle et moi avons pris quelques moments pour réfléchir à l'importance de ce que cela signifie dans les plus de 150 ans d'histoire de notre pays. Les mots qui n'ont cessé de me revenir à l'esprit et que j'ai répétés souvent pendant la campagne électorale sont tirés de l'article 91 de la Loi constitutionnelle de 1867 et ils portent sur la Chambre des communes et son pouvoir de faire des lois « pour la paix, l'ordre et le bon gouvernement du Canada ».
Bien que cet article concerne principalement la délégation de pouvoirs, j'ai consacré beaucoup de temps au cours des sept ou huit derniers mois à faire campagne auprès des Canadiens, notamment les habitants de Battle River—Crowfoot. Je me suis rappelé encore et encore que si nous sommes ici, c'est principalement pour assurer la paix, l'ordre et le bon gouvernement. Il incombe à tous les députés de représenter leurs nombreux concitoyens des diverses régions qui composent ce pays. Nous devons tous tendre vers ce but malgré les divergences d'opinions, parfois enflammées, que nous aurons dans divers dossiers. Puisque nous sommes en situation de gouvernement minoritaire, nous devons miser sur un certain degré de collaboration, car nous visons tous les mêmes objectifs: la paix, l'ordre et le bon gouvernement.
Je m'en voudrais d'omettre de mentionner quelques personnes que je souhaite remercier. Je vais parler des habitants de Battle River—Crowfoot dans un instant, mais je tiens d'abord à remercier ma famille.
Mon épouse, Danielle, est une conjointe incroyable. Je la remercie de l'appui qu'elle m'a accordé au cours des huit derniers mois dans cette aventure que constitue une campagne d'investiture et maintenant pendant les premiers mois de mon mandat de député. Je remercie Danielle du fond du cœur. Je suis aussi très fier de mes deux fils, Matthew et Emerson, qui sont ravis que leur père travaille maintenant dans un château. Ils sont un peu trop jeunes pour comprendre de quoi il retourne, mais ils aiment le fait que je travaille dans un château.
Je remercie mon père, mes sœurs, mon frère, mes tantes et mes oncles. Lorsqu'on vient d'une famille agricole, on comprend bien l'importance de la famille dans une situation comme la mienne, et je remercie ma famille.
Je tiens à souligner tout particulièrement mes regrettés grands-pères, Jim Hutchings et Felix Kurek, qui m'ont énormément encouragé durant leur vie. Ils étaient très différents l'un de l'autre, mais ils ont montré de manière admirable ce que c'est que d'être Canadien et tout ce que cela représente. Mon grand-père Felix a fait carrière dans l'industrie énergétique. Mon grand-père Jim, un agriculteur de profession, a incarné ce que c'est que d'être Canadien.
Merci à mon équipe de campagne. Au bout du compte, plus de 200 personnes ont collaboré à ma campagne d'investiture et à ma campagne électorale. Toutes ces personnes qui ont pris part au processus démocratique, c'est fantastique. Encore une fois, je remercie mon équipe de campagne.
J'aimerais également remercier les membres du personnel de mon bureau — certains avec qui j'ai déjà travaillé et d'autres qui sont nouveaux — pour tout leur travail et toute leur aide, plus particulièrement au cours des dernières semaines alors que je me familiarisais avec le travail de parlementaire.
Je tiens à remercier mon prédécesseur, Kevin Sorenson. Le Centre-Est de l'Alberta avait en lui un bon représentant. C'est quelqu'un qui a des principes, quelqu'un de bien. Son amitié et son savoir me sont précieux. Je suis heureux qu'il continue de m'offrir des conseils sans hésiter, même si c'est à mon tour de siéger à la Chambre alors qu'il s'occupe de la ferme et qu'il s'accorde aussi du repos bien mérité.
J'aimerais parler des gens de Battle River—Crowfoot, de ma réponse au discours du Trône et de l'amendement proposé par le caucus conservateur. Ils vont tous ensemble.
Je suis un agriculteur de cinquième génération de la circonscription de Battle River—Crowfoot. Au cours des sept à huit derniers mois, j'ai discuté avec plus de 10 000 personnes qui sont confrontées à la réalité telle qu'elle est dans le pays où nous vivons. Je dois d'abord les remercier de m'avoir accordé l'honneur de les représenter en me confiant un mandat clair à la Chambre. Je serai leur voix au Parlement pour veiller à ce que l'on discute à Ottawa des préoccupations et des problèmes des habitants de Battle River—Crowfoot, une circonscription de 52 000 kilomètres carrés dans le Centre-Est de l'Alberta, ainsi que tout ce qui fait d'elle ce qu'elle est. Je prends ce rôle au sérieux. Je les remercie encore de cet honneur.
Au cours de mes déplacements des huit derniers mois et de mes discussions continues avec les habitants de Battle River—Crowfoot depuis les élections, le message a toujours été le même: les gens sont excédés et ils ne sont pas satisfaits de l'état du pays. En tant que fier Canadien, c'est dur à entendre.
Certains de mes collègues en ont parlé dans leur discours, mais le fort sentiment d'aliénation dont on entend parler est bien réel. J'exhorte les députés d'en face à ne pas prendre à la légère le fait que des gens qui ont toujours été fiers d'être Canadiens estiment que leur pays les laisse tomber. C'est un problème, et il mérite d'être reconnu. Malheureusement, on ne l'a pas fait dans le discours du Trône.
J'ai pu discuter avec des travailleurs de l'énergie qui ont passé leur carrière dans le secteur des hydrocarbures et qui ont maintenant perdu tout espoir. Ces gens sont fiers du travail qu'ils font, y compris des normes environnementales de classe mondiale qu'ils s'emploient à atteindre au quotidien, mais on les a oubliés. Ils ont besoin de quelqu'un pour les défendre, mais le discours du Trône n'a même pas daigné parler d'eux.
J'ai aussi parlé à des gens du milieu agricole. Je fais moi-même partie d'une famille d'agriculteurs — dont je représente la cinquième génération — et je suis fier de la contribution de mes pairs. Les agriculteurs sont les gardiens des terres, notamment dans les zones spéciales de l'Alberta, mais ils doivent aujourd'hui faire face à une véritable catastrophe. Voici un exemple de ce que vivent les producteurs agricoles et les agriculteurs en général. Le prix du canola, par exemple, est passé de 13 à 9 $ le boisseau. Dans un secteur où les marges de profit sont déjà minces, l'effet sur la rentabilité des fermes a été dévastateur. Pourtant, ces enjeux étaient absents du discours du Trône. Le gouvernement se targue de l'état de ses relations avec les autres pays, mais il fait littéralement rire de lui aux émissions de fin de soirée.
J'ai aussi pu discuter avec des chefs d'entreprise et des gens d'affaires de ma circonscription. Eux aussi sont sur le point de perdre espoir. Il y a de quoi décourager le plus fier des Canadiens. Qu'il s'agisse des travailleurs du secteur manufacturier, des enseignants, des infirmiers ou des médecins oeuvrant en région rurale, si les régions perdent leur vitalité, ces institutions ne pourront pas remplir pleinement leur mission.
Mon temps de parole est presque écoulé, alors je vais m'arrêter pour répondre aux questions. Comme je le disais, c'est un immense honneur pour moi d'avoir été élu député de Battle River—Crowfoot et je remercie Dieu d'avoir créé notre pays. C'est un privilège de pouvoir prendre part au processus démocratique et de contribuer ainsi à l'avenir de Battle River—Crowfoot et du Canada en général.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec la députée d'.
Je suis heureux de prononcer mon premier discours à la Chambre en tant que député de Don Valley-Nord et d'appuyer le discours du Trône.
Je tiens d'abord à remercier les gens de Don Valley-Nord de m'avoir accordé leur confiance pour être leur porte-parole à Ottawa. C'est avec beaucoup d'humilité que j'accepte cette grande responsabilité. Jour après jour, je ne ménagerai aucun effort afin de faire entendre les points de vue, les inquiétudes et les diverses convictions des gens de mon coin de pays, de façon réfléchie et détaillée, à la Chambre.
Tout au long de la campagne de l'automne dernier, comme l'ensemble de mes collègues, j'ai eu la chance de discuter avec les habitants des quatre coins de ma circonscription des enjeux qui leur tiennent le plus à cœur, de la congestion routière à la sécurité communautaire, en passant par le logement abordable et un soutien accru pour les aînés.
Les résidants de Don Valley-Nord et les Canadiens d'un océan à l'autre nous ont clairement fait comprendre qu'ils veulent que nous travaillions tous ensemble à la Chambre pour nous pencher sur les enjeux qui comptent le plus pour eux et leur famille. Ils veulent des résultats maintenant, et non pas dans un avenir proche ou éloigné. C'est pourquoi je suis fier du programme ambitieux présenté par le gouvernement dans le discours du Trône.
Le gouvernement a établi un plan pour s'occuper des questions sociales les plus urgentes de notre époque, y compris la lutte contre les changements climatiques, le renforcement de la classe moyenne, le chemin de la réconciliation, la protection de la santé et de la sécurité des Canadiens et la contribution au succès du Canada sur la scène internationale. Les Canadiens ont choisi de continuer à faire avancer notre pays, et c'est exactement ce que fera le plan du gouvernement.
Tandis que j'interviens à la Chambre au sujet du mandat que nous ont confié les Canadiens, je me souviens d'une conversation que j'ai eue dans Don Valley-Nord durant la campagne électorale. En faisant du porte-à-porte sur l'avenue Van Horne, j'ai rencontré une jeune mère qui est à terminer ses études postsecondaires. Bien qu'elle rayonnait de fierté en parlant de sa fille et des choses qu'elle avait accomplies depuis plusieurs années en dépit des difficultés et des obstacles, ses yeux se remplissaient de larmes. Elle m'a dit combien elle s'en faisait à l'idée de ne pas pouvoir terminer ses études en raison des compressions de l'actuel gouvernement provincial au Régime d'aide financière aux étudiantes et étudiants de l'Ontario. Elle a mentionné le coût de la vie et celui des services de garde qui montent en flèche, et ses craintes relativement à l'état de la planète dont ses enfants hériteront.
Ce sont des rencontres comme celles-ci qui m'ont incité à embrasser la vie politique et à présenter ma candidature au fédéral.
Mes collègues savent que les craintes et les inquiétudes exprimées par cette jeune mère ne sont pas propres à ma circonscription. En fait, elles ne sont pas uniques aux gens de Toronto ni de l'Ontario. Ce sont là des questions qui préoccupent beaucoup de Canadiens partout au pays.
Par conséquent, je demande à la Chambre, à l'occasion du débat sur le plan ambitieux que le gouvernement a conçu pour répondre aux angoisses, aux attentes et aux aspirations des Canadiens partout au pays, de penser aux gens qui nous ont élus.
En tant que parlementaires, nous sommes en mesure de faire des choses extraordinaires. Les Canadiens de nos collectivités qui nous ont élus pour les représenter à Ottawa attendent de nous non seulement que nous dirigions le pays, mais, plus important encore, que nous le fassions avancer en fonction de leur intérêt.
Les générations de Canadiens à venir ne nous jugeront pas sur les mots que nous aurons prononcés aujourd'hui ou demain à la Chambre, mais sur la manière dont nous aurons relevé les défis déterminants de notre génération.
Nous avons reçu, en tant que députés, un mandat clair des Canadiens, à savoir qu'il faut agir et agir maintenant.
Concernant les changements climatiques, les Canadiens nous ont demandé de nous attaquer à la crise bille en tête. C'est pourquoi le gouvernement est décidé à protéger l'environnement en fixant comme cible l'année 2050 pour atteindre l'objectif de zéro émission nette, à mettre un prix sur la pollution partout, à assurer la protection et la conservation de la nature et à réduire la pollution par le plastique.
Pour réduire le coût de la vie et renforcer la classe moyenne, nous investissons dans le logement abordable et faisons en sorte qu'il soit plus facile de devenir propriétaire d'une maison.
Nous savons qu'élever une famille coûte cher et qu'il est difficile d'épargner en vue de la retraite. Voilà pourquoi nous rendrons plus abordables les garderies et les programmes de garde d'enfant avant et après l'école tout en solidifiant les pensions pour les aînés.
Au chapitre de la sécurité, le gouvernement prend des mesures concrètes pour lutter contre les crimes commis avec des armes à feu, notamment en interdisant les armes d'assaut de type militaire et en aidant les municipalités qui le souhaitent à interdire les armes de poing. Au chapitre de la santé, il veille à ce que les Canadiens aient accès à des soins de santé abordables et de qualité supérieure en collaborant avec les provinces, les territoires, les professionnels et les universitaires pour que chacun ait accès à un bon médecin de soins primaires.
Nous sommes conscients que le gouvernement et les parlementaires ne font pas cavalier seul pour ce qui est d'offrir un avenir meilleur aux Canadiens. Partout au pays, d'innombrables organismes communautaires oeuvrent inlassablement pour aider les Canadiens dans le besoin qui méritent notre soutien.
Dans ma circonscription, Don Valley-Nord, des organismes tels que l'Armenian Community Centre, l'Iranian Women's Organization of Ontario, le Centre for Immigrant and Community Services, le Working Women Community Centre, le Toronto North Local Immigration Partnership et le Flemingdon Health Centre offrent des services essentiels aux néo-Canadiens.
ACCES Employment, le Centre for Education and Training et Springboard Employment Services aident les Canadiens qui cherchent un emploi et souhaitent acquérir de nouvelles compétences.
Les services juridiques communautaires Willowdale, les centres Adventure Place et Community Information Fairview, la banque alimentaire North York Harvest et diverses organisations religieuses et culturelles offrent des services professionnels et sociaux à l'échelle du pays.
Je suis extrêmement fier du travail que font ces organisations et bien d'autres dans Don Valley-Nord. C'est un honneur pour moi de collaborer avec elles à titre de député pour faire en sorte que tous les membres de la collectivité aient des chances égales de réussir.
Les gens de nos circonscriptions s'attendent à ce que nous fassions preuve de leadership. Ils souhaitent que nous prenions des mesures décisives pour créer un Canada meilleur où tous, sans égard à la race, à la religion, au sexe, à l'âge ou au pays d'origine puissent réussir et y parviennent. Je suis fier d'affirmer que le plan ambitieux mis de l'avant par le gouvernement vise précisément cet objectif.
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Monsieur le Président, comme c'est la première fois que je prends la parole dans le cadre de la 43
e législature, je profite de l'occasion pour vous féliciter de votre élection à la présidence.
Je veux aussi remercier les gens d'Oakville‑Nord—Burlington de m'avoir une fois de plus accordé leur confiance pour venir les représenter au Parlement. Je remercie mon fils, Fraser, et sa femme, Taylor, de l'amour et du soutien qu'ils m'ont témoignés. Je remercie ma famille, Jill, Rob et leur fils Bayley, ainsi que mon personnel et mon équipe de campagne fantastiques sans qui je ne serais pas ici. Je suis extrêmement fière du travail accompli au cours des quatre dernières années et je suis impatiente de poursuivre ce travail au cours de la nouvelle législature.
Pendant la campagne, j'ai pu discuter à de nombreuses reprises avec des gens de ma circonscription au sujet de leurs attentes pour la nouvelle législature. Ils m'ont dit que, à l'instar de tous les Canadiens, ils attendent des parlementaires qu'ils collaborent et veillent à ce que l'économie ne fasse pas de perdants, qu'ils prennent des mesures décisives en matière de lutte contre les changements climatiques, qu'ils s'efforcent de rendre la vie plus abordable, qu'ils poursuivent les efforts de réconciliation et qu'ils continuent à faire de la santé et de la sécurité des Canadiens une priorité en prenant des mesures de contrôle des armes à feu et en déployant un régime national d'assurance-médicaments universel. Le discours du Trône a montré l'intention du gouvernement de cibler ces priorités.
Les habitants d'Oakville-Nord—Burlington ont à coeur de conserver les espaces verts, de protéger l'environnement et de lutter contre les changements climatiques. Pendant la campagne, j'ai rencontré les membres de différents groupes, dont Grandmothers Act to Save the Planet, qui veulent que nous agissions sans tarder pour sauver la planète. Il y a deux semaines, à Burlington, j'ai participé à une grève pour le climat organisée par Caleb Smolenaars, un étudiant de ma circonscription.
La lutte contre les changements climatiques est le grand défi de notre époque. C'est pourquoi nous adoptons des mesures audacieuses et énergiques. Dans ma circonscription, nous avons financé les réseaux de transport en commun d'Oakville et de Burlington de même que le réseau GO, afin que le service soit amélioré et que les gens puissent rentrer chez eux plus vite. Nous avons également financé le sentier Crosstown ainsi que d'autres infrastructures de vélo et de marche. Nous offrons des incitatifs pour encourager plus de gens à opter pour un véhicule zéro émission. Je plaide depuis longtemps pour l'amélioration des infrastructures cyclables. Il n'y a pas mieux que le vélo comme véhicule zéro émission. J'ai bien l'intention de continuer à travailler avec le gouvernement et les autres intervenants pour favoriser encore davantage l'utilisation de ce moyen de transport.
Bien que nous ayons déjà agi en tarifant la pollution, il reste encore beaucoup à faire. Nous nous fixons un objectif de zéro émission nette d'ici 2050, en protégeant et en conservant la nature, et en réduisant la pollution par le plastique. Il n'y a pas si longtemps, j'ai mis les restaurants locaux au défi de cesser d'utiliser des pailles en plastique et, aujourd'hui, je me félicite que la plupart d'entre eux aient cessé d'en fournir systématiquement. Halton fournissant l'une des eaux potables les plus saines au Canada, il n'y a pas de raison d'utiliser des bouteilles d'eau en plastique. Cela dit, il reste encore beaucoup à faire pour réduire notre utilisation du plastique dans notre vie quotidienne.
Au cours de notre dernier mandat, nous avons pris des mesures pour le renouvellement de la relation avec les peuples autochtones et pour offrir une vie meilleure aux familles et aux communautés, mais il reste beaucoup à faire. Nous allons élaborer conjointement un projet de loi que nous présenterons pour mettre en œuvre la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. Nous poursuivrons nos efforts en vue d'éliminer, d'ici 2021, les avis d'ébullition de l'eau à long terme dans les réserves et nous élaborerons conjointement des mesures législatives pour faire en sorte que les peuples autochtones aient accès à des soins de santé de qualité qui soient adaptés à leur culture.
En 2012, j'ai visité l'hôpital de Sioux Lookout, fruit d'un partenariat entre les gouvernements fédéral et provincial, l'administration municipale et des Premières Nations. Cet hôpital offre des traitements, des soins généraux et palliatifs, des soins de longue durée ainsi qu'un continuum complet de soins qui sont culturellement adaptés et donnent de ce fait de meilleurs résultats.
Nous devons également donner suite aux recommandations contenues dans le rapport sur les femmes et les filles autochtones disparues ou assassinées, en plus de continuer à mettre en oeuvre les recommandations de la Commission de vérité et réconciliation. Je suis heureuse de constater que, dans ma circonscription, nous collaborons avec la Première Nation des Mississaugas de Credit, avec des gardiens du savoir autochtone comme Stephen Paquette et Sherry Saevil, avec le Centre for Indigenous Learning and Support du Collège Sheridan et avec Elijah Williams, pour faciliter la réconciliation. Aujourd'hui, le drapeau des Mississaugas de Credit flotte en permanence à l'hôtel de ville d'Oakville. L'Oakville Community Foundation et l'Oak Park Neighbourhood Centre collaborent avec les dirigeants autochtones pour nous permettre d'avancer sur le chemin de la réconciliation.
La santé et la sécurité des Canadiens sont la priorité absolue du gouvernement. Des pensées et des prières ne suffisent pas quand il s'agit de la violence liée aux armes à feu. Comme membre du comité de la sécurité publique, au cours de la dernière législature, j'ai travaillé avec des collègues et avec des intervenants comme PolySeSouvient, la Coalition pour le contrôle des armes, le Dr Alan Drummond et des urgentologues, entre autres, en vue de renforcer les lois sur les armes à feu. Je suis fière du travail que j'ai accompli sur le projet de loi , l'année dernière, pour présenter des amendements visant à protéger les victimes de violence de la part d'un partenaire intime.
Pendant la campagne électorale, j'ai parlé avec fierté des mesures législatives que nous avons mises en place pour l'encadrement des armes à feu, ainsi que des investissements que nous avons consacrés aux forces de l'ordre, aux services frontaliers et aux programmes qui visent à garder les jeunes loin des armes à feu et des gangs. Il est plus que temps d'interdire les armes d'assaut de type militaire, comme le propose le discours du Trône. C'est d'ailleurs le genre d'arme qui avait été utilisée à Polytechnique il y a 30 ans.
Parmi les pays dotés d'un régime de soins de santé universels, le Canada est le seul dont le régime n'inclut pas une assurance-médicaments. À titre d'ancienne secrétaire parlementaire de la ministre de la Santé, j'ai pu travailler avec la ministre à des changements qui feront considérablement baisser le prix des médicaments des Canadiens. Personne ne devrait avoir à choisir entre avoir de quoi se nourrir et payer ses médicaments.
Le coût élevé des médicaments touche de façon disproportionnée les femmes en raison de la précarité de leur emploi. J'ai entendu parler de femmes qui ont cessé de prendre des médicaments bêta-bloquants après une crise cardiaque parce qu'elles n'avaient plus les moyens de les payer, et de femmes qui restent avec un partenaire violent parce que son assurance-médicaments couvre les médicaments coûteux dont elles ont besoin. C'est inacceptable. Voilà pourquoi notre décision de mettre en oeuvre un régime national d'assurance-médicaments universel est une bonne nouvelle pour les Canadiens.
De trop nombreux Canadiens sont touchés par le cancer. L'un des moments forts de mon premier mandat a été l'annonce d'un investissement fédéral de 150 millions de dollars pour l'Institut de recherche Terry Fox, dont l'objectif est de collaborer avec ses partenaires pour mettre en place un réseau national de centres de cancérologie Marathon de l'espoir. Lors de mes activités de bénévole auprès de la Fondation Terry Fox, j'ai eu le plaisir de faire la connaissance du Dr David Malkin et de découvrir le travail qu'il accomplit dans le cadre du programme PROFYLE, à l'hôpital pour enfants SickKids.
Le cancer demeure la maladie causant le plus de décès chez les enfants au Canada. Au cours du présent mandat, je rendrai hommage à des enfants qui, comme Carson, Ayverie et Teagan, nous ont quittés prématurément à cause de cette terrible maladie, et j'appuierai le travail effectué par la campagne Helena's Hope afin d'honorer notre engagement électoral de financer la recherche sur le cancer chez les enfants.
Oakville-Nord—Burlington est une collectivité prospère, mais cela ne veut pas dire que personne n'a de difficulté à joindre les deux bouts ou ne vit dans la pauvreté. Nous devons veiller à ce que l'économie fonctionne pour tous les Canadiens, y compris les plus marginalisés.
L'abordabilité fait partie des préoccupations de ma collectivité. J'ai eu le plaisir de travailler avec l'organisme Habitat pour l'humanité Halton-Mississauga, qui a déclaré que notre stratégie nationale en matière de logement a eu un effet déterminant sur son travail. Lors d'un événement organisé récemment par Affordable Housing Halton, Andrew Balahura, de la région d’Halton, a parlé du travail que cet organisme réalise, avec l'aide du gouvernement fédéral, afin de venir en aide à ceux qui ont besoin d'un logement sûr et abordable. Nous devons aussi faire en sorte que les jeunes puissent acheter leur première maison. Les changements proposés au programme d’accès à la propriété vont donc améliorer la situation dans ma circonscription.
L'usine d'assemblage et le siège social de la société Ford du Canada, à Oakville, jouent un rôle vital pour la ville et la région. Il sera essentiel de veiller à la prospérité actuelle, mais aussi future, de l'entreprise. Les petites et moyennes entreprises sont le moteur de l'économie canadienne, et nous allons continuer de leur offrir un environnement qui les aidera à grandir et à créer des emplois bien rémunérés pour la classe moyenne.
Promouvoir l'égalité des sexes et mettre un terme à la violence fondée sur le sexe comptent parmi mes priorités personnelles et parmi celles du gouvernement. J'ai eu le privilège de travailler avec quelques organisations locales et nationales incroyables, comme l'Halton Women's Place, SAVIS, la Canadian Association for Girls in Science, Actua et bien d'autres. Je me réjouis à l'idée de poursuivre nos efforts. C'est avec plaisir que je reconduirai sous peu le programme de leadership pour les jeunes femmes que mon équipe et moi-même avons élaboré il y a trois ans pour donner aux jeunes femmes d’Halton la possibilité de bénéficier des conseils d'un mentor relativement à leur carrière. Le principal obstacle à la pleine participation des femmes au monde du travail est le manque de services de garderie de qualité à un prix abordable. Donner aux femmes accès à des services de garderie continue d'être une priorité pour le gouvernement.
J'ai eu, il y a peu, l'occasion de participer au sommet de Nairobi et de réaffirmer l'engagement du Canada envers le programme de la Conférence internationale sur la population et le développement. J'ai entendu dire à maintes reprises que les autres pays voient le Canada comme un modèle à suivre pour ce qui est de rendre les femmes autonomes, de mettre fin à la violence fondée sur le sexe, d'éradiquer la pauvreté, d'atteindre l'égalité des sexes et de prendre des mesures urgentes et suivies afin de faire respecter les droits de toutes les femmes, notamment en matière de sexualité et de procréation, au pays et à l'étranger.
Les Canadiens attendent de nous que nous soyons à l'écoute et que nous travaillions ensemble dans les nombreux dossiers où nous avons des objectifs communs. C'est un rare privilège que de siéger à la Chambre et c'en est un que je ne prends pas pour acquis. J'ai hâte de me mettre au travail et je suis heureuse d'avoir l'occasion de prendre la parole aujourd'hui.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Même si j'ai pris la parole brièvement lors des affaires courantes de vendredi dernier, ceci est mon premier discours de la 43e législature, et je tiens à profiter de l'occasion pour prononcer d'autres mots de remerciement. Étant donné que le siège que je détiens au Parlement est temporaire, je suis très honoré d'avoir l'énorme responsabilité de représenter quelque 140 000 habitants dans le cadre d'une tradition séculaire visant à protéger les citoyens en faisant contrepoids aux pouvoirs autrement illimités de la Couronne. Les Parlements existent pour garantir que la Couronne et son agent, le gouvernement, n'imposent pas leurs volontés aux citoyens sans leur consentement, qui est accordé au moyen de votes dans cette incroyable institution.
Je remercie une fois de plus les électeurs de Calgary Rocky Ridge de m'avoir élu pour les représenter à la Chambre. Je tiens aussi à remercier les quelque 270 bénévoles qui ont participé à ma campagne électorale. Je les remercie de leur soutien, de leur dévouement envers leur collectivité et de leur amour pour leur pays. Je n'aurais jamais pu réussir sans eux. Je remercie les autres candidats qui ont cherché à se faire élire dans Calgary Rocky Ridge d'avoir offert un choix aux électeurs, sans quoi la démocratie n'existe pas.
Enfin, je tiens à remercier ma famille. Je pense à mes trois filles; j'ai l'impression d'avoir amorcé la dernière législature en tant que père de trois jeunes filles, et voilà que je me retrouve avec trois jeunes femmes. Je pense également à ma tendre épouse, Kimberley, et je la remercie pour son amour, sa compréhension, sa patience, son appui indéfectible, et pour sa résolution à valoriser l'honnêteté au sein de la famille Kelly. Je remercie finalement mes parents, Marnie et Duane Kelly, pour leur amour et leurs encouragements constants.
Aujourd'hui, nous débattons au sujet du discours du Trône prononcé jeudi dernier. Lors de la dernière campagne électorale, mon équipe et moi avons frappé à près de 30 000 portes. Mes impressions et mes observations à propos du discours du Trône sont influencées par ce que m'ont rapporté les citoyens rencontrés lors de cette tournée de porte-à-porte.
Pour être franc, le gouvernement n'a pratiquement aucun appui dans ma circonscription. C'est tout simplement un fait, et les résultats des élections le confirment. J'ai fait du porte-à-porte dans les collectivités de Calgary Rocky Ridge à chacune des élections provinciales et fédérales des 30 dernières années en tant que militant, et en 2015 et 2019 en tant que candidat, et je n'ai jamais rien vu de tel.
Cela n'a jamais été aussi facile. Les gens n'ont jamais dit aussi ouvertement qu'ils appuyaient les conservateurs. Par ailleurs, lors des dernières élections, je n'ai jamais eu de conversations de porte-à-porte aussi difficiles avec des gens qui laissaient entendre qu'ils avaient l'intention de m'appuyer ainsi que mon parti et mon chef.
Pour la plupart des candidats à la plupart des élections, les conversations faciles sont celles tenues avec nos propres partisans, mais dans Calgary Rocky Ridge, cela n'a pas été le cas en 2019. Certaines de ces conversations m'ont carrément brisé le cœur. J'ai parlé avec des gens qui n'avaient pas travaillé depuis des années. Des gens m'ont dit qu'ils étaient sur le point de perdre leur maison. Certains avaient un conjoint qui travaillait au Texas et revenait à la maison quelques fins de semaine par mois, ou il travaillait au Moyen-Orient ou ailleurs dans le monde et ne rentrait à la maison que quelques fois par année.
J'ai parlé à un homme qui habite dans le même quartier depuis 20 ans. Il a dit que, depuis 2015, dans sa rue, sept couples auparavant stables avaient divorcé. Le stress économique et l'anxiété engendrés par le chômage et les entreprises en difficulté ébranlent les familles et détruisent le tissu social de nos collectivités.
Je me suis entretenu avec des gens qui ont exprimé ouvertement et en toute franchise leur désespoir, leur colère et leur incrédulité devant l'incapacité de leur pays à respecter leur province. Pendant des décennies, l'Alberta a accueilli des gens de partout au Canada, en fait, du monde entier, pour qu'ils puissent profiter des débouchés économiques qu'elle offrait. Elle a remis une bonne partie de la richesse créée aux autres provinces et elle continue de le faire en dépit de la récession qui sévit depuis cinq ans.
Les électeurs de ma circonscription exigent des mesures concrètes. Ils ne peuvent pas attendre. Ils m'ont dit très clairement que, peu importe quel parti allait former le gouvernement après les élections, ils s'attendaient à ce que j'explique franchement et sans ambiguïté à quel point les quatre dernières années ont été dévastatrices.
Ils s'attendent à ce que je dise franchement à quel point ils sont mécontents du gouvernement fédéral. Ils m'ont dit vouloir que le projet de loi anti-pipelines soit annulé. Ils m'ont dit trouver ahurissant qu'une interdiction frappe les pétroliers qui transportent du pétrole albertain vers des pays étrangers, alors que des pétroliers continuent d'approvisionner les raffineries de l'Est en pétrole provenant de l'Arabie saoudite.
Ils m'ont dit ne pas comprendre comment un gouvernement pouvait accumuler des déficits aussi lourds en période d'expansion économique. Ils se sont dits consternés de voir les ministres défiler constamment chez le commissaire à l'éthique et par le fait qu'un soit prêt à intimider son propre Cabinet et à enfreindre la loi pour arriver à ses fins. Soit dit en passant, la conduite personnelle du premier ministre ne concorde jamais avec l'image morale qu'il se donne.
Porte après porte, ils m'ont dit que, sur le plan international, le est une constante source d'embarras. Ils m'ont dit ne pas croire en sa capacité à relever les défis diplomatiques de notre temps en raison de son absence profonde de sérieux.
Puisque la campagne est terminée et que les divisions du pays se sont révélées au grand jour en aboutissant à un gouvernement minoritaire, le a eu l'occasion, la semaine dernière, de reconnaître les échecs de la dernière législature, ce qui lui a coûté des sièges et des votes dans toutes les régions du pays.
C'était pour lui l'occasion de tracer une nouvelle voie pour rassurer les Canadiens, qui ont rejeté le bilan de son gouvernement. Il a plutôt prononcé un discours rempli des mêmes belles paroles et des mêmes aspirations grandioses qu'il nous avait servies au cours de la dernière législature, avec quelques mots creux à l'endroit des électeurs de ma circonscription, une sorte de réflexion après coup, en affirmant que le gouvernement « travaillera avec la même ardeur afin d’acheminer les ressources canadiennes vers de nouveaux marchés et offrira un soutien inébranlable aux femmes et aux hommes qui travaillent fort dans le secteur des ressources naturelles du Canada, dont plusieurs ont été confrontés à des situations difficiles dernièrement ».
Vraiment? « Soutien inébranlable » et « confrontés à des situations difficiles dernièrement », c'est tout? Depuis 2015, des centaines de milliers de travailleurs de l'énergie ont perdu leur emploi. Plus de 100 000 d'entre eux sont actuellement sans emploi en Alberta. Depuis l'arrivée au pouvoir du gouvernement libéral, le secteur de l'énergie a perdu 100 milliards de dollars, qui ont été investis dans d'autres pays.
Encana, qui a déjà été la plus grande entreprise du Canada, et TransCanada PipeLines sont en train de retirer le mot « Canada » de leur raison sociale et de déménager aux États-Unis parce que c'est là qu'il y a de l'activité. Cependant, le n'a rien trouvé de mieux à dire dans le discours du Trône que « soutien inébranlable » et « situations difficiles dernièrement »?
Le s'est montré inébranlable dans sa volonté affichée d'éliminer progressivement le secteur des ressources naturelles et il y parvient. Tout ce que le a eu à dire à ce sujet dans tout son discours, c'est une phrase incroyablement insultante qui contenait une contrevérité flagrante.
Si le a vraiment l'intention, comme il l'a affirmé, d'assurer l'acheminement des ressources canadiennes vers les marchés, il faudrait qu'il renonce à une bonne partie du travail accompli au cours de la dernière législature. Il faudrait notamment qu'il abroge le projet de loi ou qu'il mette en œuvre tous les amendements que le Sénat avait proposés, mais qui ont été rejetés au printemps.
Il devrait également abroger le projet de loi . Il faudrait par ailleurs qu'il fasse la promotion du Canada en le présentant comme une source faible de ressources naturelles exploitées de façon éthique et qu'il renie ses propos hostiles au secteur canadien de l'énergie. Le gouvernement devrait prendre des mesures concrètes pour assurer la réalisation de l'oléoduc Trans Mountain. Il devrait aussi présenter des excuses pour avoir chassé du Canada le promoteur privé de l'oléoduc et versé 4,5 milliards de dollars à une entreprise du Texas, qui peut maintenant nous faire concurrence en construisant des pipelines ailleurs.
Les libéraux estiment mériter une certaine forme de reconnaissance pour avoir fait l'acquisition d'un oléoduc qui, au départ, n'aurait jamais dû être vendu. Je les assure qu'absolument tous les gens que je rencontre dans ma circonscription, où les pipelines constituent un enjeu de premier plan, considèrent strictement cet achat comme une solution désespérée à un problème que les libéraux ont eux-mêmes créé.
Bref, le discours du Trône ne prévoit rien pour les résidants de ma circonscription. Les gens de Calgary Rocky Ridge m'ont confié un mandat fort, et leurs attentes sont très élevées à mon égard. Les gens que je représente n'attendent rien de moins.
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Monsieur le Président, comme c'est la première fois que je prends la parole en cette 43
e législature, j'aimerais prendre un instant pour remercier les électeurs de North Okanagan—Shuswap de m'avoir choisi pour les représenter à la Chambre. J'exprimerai plus longuement ma gratitude à cet égard lors de ma prochaine intervention, prévue plus tard aujourd'hui.
Pour le moment, je veux consacrer mon précieux temps de parole au discours du Trône. On s'attend à ce que nous répondions au discours du Trône concernant le mandat que nous ont confié les gens de notre circonscription et les dossiers qui nous ont été assignés.
Je suis honoré d'avoir l'occasion de le faire. J'ai l'intention de rendre compte des échanges que j'ai eus avec les habitants de North Okanagan—Shuswap durant mes tournées de porte-à-porte, les 15 débats auxquels j'ai participé avec des candidats de tous les partis et d'innombrables rencontres un peu partout dans la circonscription au cours des quatre dernières années.
Je compte également aborder des questions concernant le ministère des Pêches et des Océans et de la Garde côtière canadienne, dont je suis responsable au sein du cabinet fantôme.
Une des grandes questions qui ont été soulevées par les habitants de North Okanagan—Shuswap est celle de l'abordabilité, plus précisément le fait que le coût de la vie est devenu moins abordable sous le gouvernement libéral précédent. La même chose revenait constamment: les gens s'inquiètent en pensant à la lourde dette transmise aux générations futures, à nos enfants et petits-enfants, qui seront obligés de payer pour la myopie d'un gouvernement porté sur les impôts et les dépenses.
Malheureusement, l'approche est à peu près la même. Proposer de réduire les impôts pour la classe moyenne — un groupe qui reste d'ailleurs à définir — sans prévoir des réductions équivalentes des dépenses gouvernementales, c'est encore une fois une mesure irresponsable. C'est d'autant plus irresponsable lorsque le discours n'indique pas vraiment la façon dont le compte rétablir la confiance dans le secteur canadien des affaires. Pourtant, la confiance des investisseurs canadiens et étrangers est essentielle à la croissance de notre économie, un aspect qui devrait faire partie des priorités si on voulait vraiment maintenir un coût de la vie abordable au pays.
Les propriétaires d'entreprise de North Okanagan—Shuswap m'ont fait comprendre qu'ils n'ont pas envie de prendre de l'expansion ni d'investir dans des projets d'immobilisations, à voir la direction que le gouvernement actuel veut donner au pays, notamment dans le secteur forestier. On nous a promis en mars 2016 que le cadre du futur accord sur le bois d'oeuvre serait prêt dans les 100 jours. Trois ans et demi plus tard, l'accord en question se fait toujours attendre, et le secteur forestier est complètement absent du discours du Trône. La détérioration des relations internationales du Canada a eu des répercussions sur divers secteurs, dont l'agriculture, tout comme les piètres résultats des négociations commerciales internationales. L'agriculture figure elle aussi parmi les moteurs économiques du pays qui ont été passés sous silence dans le discours du Trône.
Si le gouvernement avait réellement compris le message que les électeurs lui ont envoyé, il aurait fait une place à ces secteurs. Ils sont essentiels à la bonne marche des régions du pays où les libéraux ont perdu des sièges. Ces derniers devraient donc comprendre qu'au lieu de ressasser des platitudes, ils devraient faire le nécessaire pour redonner le goût de faire partie du Canada aux gens qui vivent dans ces régions, car elles contribuent toutes à leur façon à la richesse du Canada.
J'aimerais aussi prendre une partie du temps qui m'est alloué aujourd'hui pour parler des pêches, c'est-à-dire le portefeuille qui m'a été assigné au sein du cabinet fantôme de l'opposition officielle. Les pêcheurs, les Autochtones et les non-Autochtones du pays s'inquiètent au plus haut point pour les stocks de poisson du pays, mais aussi pour leur gagne-pain et pour l'avenir de leur collectivité. Les pêcheurs, les transformateurs et les localités doivent avoir la certitude que les marchés seront stables et accessibles avant d'investir dans leur flotte, leurs usines et leurs infrastructures, mais pour le moment, les seuls signaux qu'ils reçoivent les remplissent plutôt d'incertitude: fermeture des voies d'accès aux pêcheries, conflits sur les droits et les modalités d'accès à ces mêmes pêcheries ou consultations incertaines avant la prise de décisions ayant un effet direct sur leur travail, leur entreprise, leur localité et leur avenir.
Grâce à ses règlements et à ses lois sur l'exploitation et la pêche, le Canada dispose déjà de mesures de protection à l'égard des voies navigables et des aires marines qui sont parmi les plus rigoureuses au monde. Il faut en tenir compte lors de négociations avec des forces mondiales résolues à faire du Canada une réserve pour le monde entier.
Nous ne pouvons respecter l'engagement de protéger 25 % de nos océans d'ici 2025 sans renoncer à de véritables processus de consultation auprès des collectivités touchées et des exploitants actuels.
Je parle souvent de la distinction entre la conservation et la préservation. La conservation consiste en l'utilisation judicieuse des ressources pour générer des recettes, dont une partie sera réinvestie dans la vigueur et la croissance de la ressource, qu'il s'agisse des forêts, des terres, de la faune aquatique et terrestre ou d'autres ressources naturelles. Par contre, à mon avis, la préservation consiste à bloquer l'accès aux ressources de sorte qu'aucun profit ni aucune recette ne peut être partagé et réinvesti dans leur maintien. Cette façon de faire rend nécessaire l'exploitation d'autres ressources pour soutenir celles dont l'accès a été bloqué.
Pour moi, la conservation l'emportera toujours sur la préservation.
Il faut aussi poser des gestes concrets sur le terrain et dans les cours d'eau si nous voulons ramener les stocks de saumon du pays à des niveaux aussi acceptables que possible. Ces quatre dernières années, il y a eu beaucoup d'action dans les salles de réunion, mais rien de bien concret sur le terrain. De maigres ressources sont en place, mais dans le discours du Trône il n'a même pas été question de l'industrie canadienne des pêches et des gens qui en tirent leur gagne-pain.
C'est un rêve illusoire que de vivre dans un monde où rien n'est consommé ou utilisé. C'est irréalisable dans un monde où tout le monde en veut plus que ce qui est disponible.
Je respecte le point de vue selon lequel il ne faut pas critiquer sans offrir une solution de rechange. Donc, au lieu de mettre en œuvre des lois et des politiques qui ne feront que rendre la vie plus difficile et coûteuse pour les Canadiens et rendre ces derniers plus dépendants du gouvernement, cherchons des façons de promouvoir l'ingéniosité et la technologie canadiennes, ici comme à l'étranger, afin de lutter notamment contre les changements climatiques et la pollution des océans dans les régions du monde où ces phénomènes sont les pires. Consultons les utilisateurs et les exploitants des ressources afin de déterminer comment mieux faire les choses tout en continuant de croître et de prospérer. Collaborons avec nos collectivités côtières et éloignées; écoutons-les, elles qui sont disposées à protéger nos terres et nos océans tout en gagnant leur vie grâce aux ressources qui s'y trouvent.
Dans un esprit de collaboration et de coopération, j'offre ces solutions de rechange aux plans déjà établis. Sans oublier de demander au gouvernement des comptes au cours de cette nouvelle législature, je lui offre de collaborer à trouver les meilleures solutions possible pour l'ensemble des Canadiens.
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Monsieur le Président, c'est un plaisir d'être de retour à la Chambre et je voudrais d'abord remercier les gens de Parkdale—High Park de m'avoir accordé un deuxième mandat. C'est un honneur et un privilège de les servir, une responsabilité que je ne prends pas à la légère.
Je remercie également les personnes les plus importantes dans ma vie, qui m'ont permis de me rendre où je suis aujourd'hui, les personnes qui m'ont guidé lorsque j'étais enfant et jeune adulte: mes parents, Lou et Sul Virani. Mon père célébrait son 78e anniversaire samedi dernier. Je remercie aussi ma sœur, Shakufe. Dans toute cette aventure, ma famille immédiate m'a toujours offert un soutien indéfectible.
Je dois avouer que ça a été un peu plus difficile pour mon fils cadet cette fois-ci. En 2015, il avait un an et n'était pas très conscient de ce qui se passait. Cette fois-ci, il avait cinq ans et s'est beaucoup ennuyé de son père pendant la période électorale, tout comme mon fils de huit ans. Toutefois, c'est pour eux que je fais ce travail. C'est pour tous les enfants canadiens que nous faisons ce travail. Ne l'oublions pas. J'aime profondément Zakir et Nitin. Je ne porte pas de chemise à boutons de manchette aujourd'hui, mais j'ai des boutons de manchettes portant leurs initiales dans ma poche, comme à toutes les grandes occasions.
Évidemment, la personne la plus importante est ma douce moitié, mon épouse Suchita, qui est mon roc. Nous ne venons pas d'une famille de politiciens, mais, elle me fournit néanmoins un soutien inébranlable et est demeurée à mes côtés tout au long de cette aventure. Elle a même effectué des appels pour encourager le vote le jour du scrutin cette année, ce qu'elle n'avait jamais fait auparavant. Je remercie mon épouse Suchita. Je l'aime profondément. Je la remercie de me permettre de faire ce que je fais, c'est-à-dire servir le Canada et ma circonscription.
Le discours du Trône, qui a été présenté la semaine dernière, contient une série d'initiatives que le gouvernement souhaite mettre en place. J'aimerais en souligner six. Les députés qui siégeaient à la dernière législature se souviendront que je suis toujours avocat plaidant, qui a à coeur de bien organiser ses commentaires.
Mon premier point porte sur la lutte contre les changements climatiques. Nous avons qu'il est urgent d'agir pour le climat. Les Canadiens ont entendu parler de cet enjeu pendant la campagne électorale et avant celle-ci. Nous savons qu'il faut prendre des mesures audacieuses, et c'est ce que nous sommes en train de faire. J'aimerais aussi souligner un autre point important, qui est lié au message que nous ont envoyé les Canadiens, soit qu'ils s'attendent à ce que, dans le cadre d'un gouvernement minoritaire, les députés fassent preuve d'une plus grande collaboration. Nos concitoyens pensent aussi que personne ne détient le monopole des bonnes idées. Nous devons être à l'affût des pratiques exemplaires mises de l'avant par les partis de l'opposition et de celles adoptées dans l'ensemble du pays et partout dans le monde afin de les mettre en pratique ici même, au Canada.
Je vais m'attarder sur une de ces pratiques. Nous avons déjà pris des mesures audacieuses en tarifant le carbone et en adoptant des initiatives visant à éliminer graduellement le charbon et à assurer une transition équitable. Une autre mesure que nous devons prendre ne figure pas dans notre plateforme électorale, mais plutôt dans celle d'un des partis de l'opposition, le NPD. Il s'agit d'un mécanisme de responsabilité climatique, auquel le gouvernement serait tenu de se soumettre. C'est exactement le type de mesure qu'il vaut la peine d'étudier. C'est le modèle qu'utilise la Grande-Bretagne et dont on a vanté les mérites à la COP24, à laquelle j'ai assisté l'an dernier, à Katowice. Je me suis mis à en parler dès mon retour à la Chambre. Je suis heureux de constater que cette idée figure dans la plateforme d'autres partis. C'est le genre d'idée qu'il faut mettre de l'avant, car rien n'est plus pressant que de s'attaquer aux changements climatiques.
Mon deuxième point porte sur la pertinence que revêt l'abordabilité partout au pays. Cela ne concerne pas uniquement ma circonscription, ni la ville de Toronto ou les centres urbains, mais toutes les régions du Canada, rurales ou urbaines. Je veux parler d'un engagement clé qui a été pris dans le discours du Trône et qui a été répété lors de la lecture du discours, à savoir que la toute première mesure que prendra le gouvernement sera de réduire le fardeau fiscal des Canadiens à revenu faible ou moyen. Comment y parviendrons-nous? En augmentant le montant de l'exemption personnelle de base.
Comme je l'ai déjà dit, il ne s'agit pas d'une question partisane. Toutefois, je tiens à signaler une nuance subtile qui expose la différence entre les deux principaux partis à la Chambre. Les conservateurs ont présenté la même idée, sauf qu'ils voulaient que cette augmentation s'applique à tous. Les libéraux, quant à eux, trouvaient que c'est une excellente idée, mais ils ont décidé de l'appliquer à tous, à l'exception du centile le plus riche. Pourquoi? C'est parce que nous croyons qu'il est fondamentalement important que nos mesures ciblent les personnes qui en ont le plus besoin.
Par le passé, certains ont critiqué, peut-être à juste titre, le fait que nous ayons accordé, lors de la dernière législature, une baisse d'impôt pour les personnes dont le revenu se situait approximativement entre 42 000 $ et 85 000 $, si mon souvenir est bon. Des gens ont dit, à juste titre, que les personnes à faible revenu ont besoin d'un allégement fiscal comme n'importe qui. C'est ce que nous avons prévu dans le cadre de notre plateforme électorale et de cette première initiative. Avec cette approche légèrement différente qui consiste à s'assurer que la mesure profite à ceux qui en ont le plus besoin et non à ceux qui n'en ont pas besoin, le Parti libéral s'affiche résolument comme un parti centriste qui s'efforce de répondre aux besoins des plus vulnérables.
Le logement est le troisième sujet dont je veux parler. C'est une question d'une importance capitale. Les gens m'en parlaient constamment lorsque je faisais du porte-à-porte. Qu'il soit question de l'aide au logement, de l'abordabilité des logements locatifs ou de la capacité d'acheter sa première maison, les gens se sentent dépourvus. Ils ont l'impression d'être exclus du marché immobilier.
Il nous incombe, à nous tous, de poser des gestes clairs et énergiques pour améliorer la situation du logement. Et c'est exactement ce que nous faisons grâce à un plan de 55 milliards de dollars sur 12 ans.
La campagne électorale est terminée. Il est maintenant temps de mettre en œuvre des politiques dans ce domaine, en commençant par l'Allocation canadienne pour le logement. Comme il s'agit d'une prestation transférable, elle ne sera pas associée à un appartement ou à un logement en particulier. Les gens pourront donc la transférer s'ils déménagent, qu'ils changent ou non de circonscription ou de ville à l'intérieur du pays.
Le quatrième thème, le contrôle des armes à feu, est d'une importance capitale. Je souhaite dire quelques mots à ce sujet, car il s'agit d'un besoin qui touche l'ensemble des Canadiens, qu'ils vivent en zone rurale ou urbaine.
J'étais tellement ravi de parler du discours du Trône que j'ai oublié de mentionner que je partagerai mon temps de parole avec le député de . Je le félicite d'avoir été réélu à la Chambre.
Je reviens donc au contrôle des armes à feu. On a souligné, vendredi dernier, un anniversaire important: c'était le 30e anniversaire de la tuerie de Montréal.
[Français]
Je me souviens très bien de cette année-là, il y a 30 ans, parce que ma sœur était une jeune étudiante à l'Université McGill. Comme elle était dans la ville même de Montréal, nous avons reçu plusieurs appels de gens qui voulaient savoir si Shakufe était correcte et si elle était en sécurité. Nous avons pu répondre que oui, car nous avions eu des nouvelles d'elle. Nous avons été chanceux, notre famille a été chanceuse.
[Traduction]
Quatorze familles ont été bouleversées à tout jamais ce soir-là. Ce qui me dérange, c'est que bien des gens félicitent Jacinda Ardern pour la façon dont elle s'est acquittée du dossier du contrôle des armes à feu dans le sillage du massacre brutal perpétré en Nouvelle-Zélande, mais croient que nous devrions attendre le prochain massacre avant d'agir. Nous avons eu notre lot de problèmes et nous continuons d'en avoir. Je pense par exemple à la tuerie survenue il y a 30 ans à Montréal, et à celle qui a eu lieu le 29 janvier 2017 dans la ville de Québec.
Nous avons déjà été témoins de massacres perpétrés au moyen d'armes à feu conçues uniquement pour tuer un maximum de personnes. Ce ne sont ni des fusils de chasse ni des armes que l'on peut avoir une raison légitime de se procurer; ce sont des armes qui n'ont pas leur place dans la société canadienne. Nous avons pris l'engagement audacieux de nous débarrasser des armes d'assaut de type militaire. Cet engagement a été réitéré dans le discours du Trône, et j'ai la ferme intention de veiller à ce qu'il soit mis en œuvre sans tarder.
Cependant, cela ne s'arrête pas là. En tant que député de Toronto, je crois fermement à la nécessité de contrôler les armes à feu. Il y a certes beaucoup d'éléments qui contribuent au problème des armes à feu et à la violence dans des villes comme la mienne. Nous avons des problèmes liés aux gangs et au contrôle de nos frontières, mais une partie du problème s'explique par l'accessibilité des armes de poing, qui n'ont pas leur place dans une ville comme Toronto ni dans un grand nombre de nos centres urbains.
C'est un enjeu qui touche nos collectivités, y compris les communautés racialisées. L'accessibilité des armes à feu fait du tort aux gens qui ont des problèmes de santé mentale ou des pensées suicidaires. Elle est étroitement liée à la violence familiale, en particulier la violence envers les femmes. C'est en nous attaquant au nœud du problème — le contrôle des armes à feu — que nous remédierons à cette situation.
Le cinquième thème que je souhaite aborder est la réconciliation avec les Autochtones. J'étais très fier de voir ce thème être réitéré dans le discours, comme il doit l'être. Il faudra sept générations pour que la réconciliation se concrétise. Lors de la dernière législature, nous avons réalisé d'énormes progrès relativement aux besoins monétaires, aux avis d'ébullition de l'eau, aux mesures législatives sur les services à l'enfance et à la Loi sur les langues autochtones, sur laquelle j'ai eu le grand privilège de travailler à titre de secrétaire parlementaire de la ministre du Patrimoine canadien de l'époque. Abstraction faite de mes antécédents concernant les questions d'équité et la lutte contre la discrimination, ce dossier m'a appris que nous ne parviendrons à remédier à toutes sortes d'autres problèmes d'iniquité au Canada que si nous nous attaquons au problème fondamental, à savoir les 400 ans de colonialisme et de racisme dont les Autochtones ont été victimes.
L'assurance-médicaments est le sixième thème dont je voulais parler. Dans le but de tendre la main à nos collègues d'en face, nous avons entendu différents partis en parler à la Chambre. Le temps est venu de combler les lacunes dans les politiques actuelles. Parmi tous les pays membres de l'OCDE, le Canada est le seul à avoir un régime public de soins de santé, mais pas de régime public d'assurance-médicaments. Personnellement, je ne souhaite pas faire partie d'une telle minorité et je sais que mes collègues d'en face partagent cet avis.
Une autre excellente suggestion, qui se trouve dans la plateforme électorale du NPD, c'est d'examiner l'intégration des soins dentaires au régime de soins de santé. On l'a mentionné dans le discours du Trône, et je crois que cette idée mérite d'être examinée.
Monsieur le Président, vous savez que, avant d'être élu, j'étais avocat spécialiste des droits de la personne et du droit constitutionnel. Étant donné que nous avons siégé ensemble, vous savez que je suis arrivé au Canada comme réfugié de l'Ouganda, que j'ai tiré parti des occasions qui se sont offertes à moi dans ce beau pays et que j'ai travaillé pour le rendre meilleur. Depuis quatre ans, nous avons fait de grands progrès, mais il reste encore beaucoup de pain sur la planche.
Je tiens à conclure en mentionnant quatre points auxquels j'ai pensé après ma réélection, qui sont des engagements envers moi-même, mes concitoyens et la Chambre.
Premièrement, je continuerai à exprimer mes convictions de toujours: lutter contre la discrimination, promouvoir l'égalité et faire du Canada un pays plus inclusif pour tous.
Deuxièmement, je continuerai à défendre les droits de la personne, tant ici qu'à l'étranger, à chaque occasion qui se présente.
Troisièmement, je veillerai à ce que l'abordabilité du logement ne soit pas uniquement une idée farfelue, mais bien une mesure qui se concrétise pour les habitants de ma circonscription.
Quatrièmement, je m'assurerai que nous travaillerons toujours sans relâche, rapidement et de façon ambitieuse pour lutter contre les changements climatiques parce qu'il s'agit du problème le plus urgent de notre époque.
Dans un esprit de collaboration et de collégialité, je félicite tous les nouveaux députés et ceux qui sont de retour. J'espère travailler en collaboration avec l'ensemble des députés pour améliorer le pays et le Parlement.
:
Monsieur le Président, je m'adresse à vous pour féliciter le député de d'avoir été élu à la présidence. Je suis très heureux de ce choix et je suis persuadé que le nouveau président s'acquittera avec brio de sa tâche à la Chambre, dans l'intérêt de tous.
[Français]
Cela me fait plaisir de prendre la parole en ces premiers jours de l’ouverture de la 43e législature du Parlement afin de répondre au discours du Trône du gouvernement.
Je voudrais commencer ce discours par un grand merci.
[Traduction]
Je remercie également les résidants de Vaughan—Woodbridge d'avoir cru en moi en me confiant un second mandat. Je suis honoré du fait que les citoyens de ma circonscription ont massivement exprimé leur confiance dans ma capacité de les représenter puisque, le soir des élections, j'ai remporté la victoire avec plus de 50 % des voix et une marge trois fois plus grande que mes adversaires. Je remercie les électeurs de cet extraordinaire vote de confiance.
Ces résultats témoignent des nombreux efforts que j'ai consentis et de mon engagement inébranlable à représenter mes concitoyens au mieux de mes capacités et à défendre vigoureusement leurs intérêts au Parlement. Je veillerai toujours à ce que la voix des gens de ma circonscription soit entendue. Pour ce faire, je continuerai à faire des visites à domicile pour connaître les préoccupations et les problèmes, à être toujours disponible pour nos formidables aînés, que j'affectionne tout particulièrement, et à écouter l'opinion du milieu des affaires dont les acteurs dynamiques ont l'esprit d'entreprise et font leurs preuves puisqu'au cours des cinq dernières années, ils ont créé plus de 60 000 nouveaux emplois à temps plein dans la ville de Vaughan.
Mon équipe de bénévoles, notamment les personnes qui ont fait du démarchage, installé des pancartes, envoyé de l'énergie positive et fait des appels téléphoniques importants sont une source d'inspiration pour moi. Je les remercie chaleureusement, merci beaucoup, grazie mille.
Mon épouse Rose et nos enfants Natalia et Eliana regardent les débats aujourd'hui. Je leur exprime tout mon amour et je les remercie chaque jour de faire preuve d'une immense patience et de beaucoup d'amour en me permettant de m'acquitter de l'importante responsabilité qui m'incombe à titre député au Parlement du Canada.
Je vois le discours du Trône comme une feuille de route: une feuille de route pour un Canada plus prospère et plus inclusif pour tous les Canadiens, pour un pays qui va de l'avant et qui fait face non seulement aux difficultés d'aujourd'hui, mais aussi — c'est également important — à celles qui l'attendent peut-être demain.
En tant que députés, nous avons de nombreux devoirs et responsabilités sur le plan financier à remplir. Selon moi, notre plus grande responsabilité est de promouvoir des politiques qui donnent à tous les Canadiens ce que j'appelle l'égalité des chances. Je m'explique.
Le devoir suprême de chaque député est de faire en sorte que tous les Canadiens aient la possibilité, individuellement, de réaliser leur plein potentiel. On ne peut y arriver que d'une manière et d'une manière seulement. Nous-mêmes devons faire preuve de leadership, mais leadership est synonyme de service. Tous les députés sont des serviteurs. Comme l'a dit Martin Luther King Jr., la plus importante question que nous devons nous poser dans la vie est la suivante: que faisons-nous pour les autres? L'écrivain et homme d'affaires Max De Pree a déclaré ceci:
La première responsabilité d'un chef est de comprendre la réalité des choses. La dernière est de dire merci. Entre les deux, le chef doit se faire serviteur et débiteur.
Le temps est venu pour les 338 députés de cette illustre Chambre de servir, d'être à l'écoute, d'agir avec humilité et de veiller à bâtir un pays plus fort et plus inclusif pour tous les Canadiens d'un bout à l'autre du territoire, un pays qui laisse à tous ses enfants un environnement sain ainsi qu'un avenir prospère et brillant.
Le discours du Trône aborde diverses questions sur lesquelles le gouvernement concentrera ses efforts en collaboration avec tous les partis. Il s'agit de dossiers importants comme la lutte aux changements climatiques, la réconciliation, un coût de la vie plus abordable et le renforcement de la classe moyenne. Je vais consacrer le temps de parole qui me reste au dernier point, soit la classe moyenne et le renforcement de l'économie.
Le capitalisme des XXe et XXIe siècles a créé d'énormes richesses dans le monde. Partout sur la planète, il a tiré des milliards de personnes de la pauvreté et permis une augmentation exponentielle des rendements agricoles et l'avancement des technologies, de la médecine et des innovations sociales. Le monde est plus branché que jamais. Qui sait ce que l'avenir nous réserve? En tout cas, le futur s'annonce très prometteur.
Le gouvernement que nous formons continuera de veiller à ce que ses politiques soient fondées sur les valeurs auxquelles le pays est profondément attaché et à ce qu'elles stimulent l'économie d'ici en plus de créer de bons emplois et un avenir prometteur pour les Canadiens.
Comme dans notre premier mandat, nous favoriserons la concurrence. Nous encouragerons les entrepreneurs à prendre des risques et à investir. Nous outillerons les Canadiens pour leur permettre de s'adapter à un marché mondial en évolution constante. Nous rendrons la fiscalité plus équitable afin que les familles canadiennes disposent de plus d'argent, dans le but de continuer à renforcer la classe moyenne et de créer un avenir prometteur pour notre pays, qui saura encore faire l'envie du monde entier.
Nous avons constaté les résultats de notre approche au cours des quatre premières années du gouvernement: plus d'un million d'emplois ont été créés, principalement des emplois à temps plein dans le secteur privé — là où j'aime les voir créés. Plus de 800 000 Canadiens ont pu sortir de la pauvreté, y compris de 200 000 à 300 000 enfants. C'est ce qui s'est réellement passé un peu partout au Canada. Peu importe la province ou la ville, des Canadiens ont bénéficié directement des politiques que nous avons mises en place dès la première session, après notre arrivée au pouvoir.
Comme nous l'avons fait en 2015, nous allons alléger le fardeau fiscal de millions de Canadiens. Nous l'avons fait une fois et nous allons le faire de nouveau. C'est une promesse qui a été faite et qui sera respectée. La baisse d'impôt est destinée aux Canadiens qui en ont le plus besoin. Tous les Canadiens qui touchent un revenu, que ce soit un revenu de travail, de pension ou même de placements, profiteront d'une hausse du montant personnel de base. Je tenais à ce que cette mesure figure dans notre plateforme et je suis heureux qu'elle y soit. Le revenu exempté d'impôt fédéral augmentera plus vite qu'il ne le ferait normalement, pour passer de 12 000 $ à 15 000 $, avec indexation. Donc, les contribuables canadiens qui gagnent environ 15 000 $ auront 300 $ de plus à consacrer aux choses importantes à leurs yeux. Qu'il s'agisse d'épargner pour assurer un bon avenir à leurs enfants ou de payer les nécessités de la vie, cet argent leur appartient et nous allons leur redonner. Cette baisse d'impôt représente un allégement fiscal de plus de 5 milliards de dollars par année.
Je suis fier de faire partie d'un gouvernement qui tient à réduire l'impôt des Canadiens de la classe moyenne. Je suis fier de faire partie d'un gouvernement qui va alléger le fardeau fiscal des Canadiens d'un bout à l'autre du pays. Ce sont neuf millions de Canadiens qui ont bénéficié de notre première baisse d'impôt, soit un montant d'environ 20 milliards de dollars sur cinq ans. Au cours des deux ou trois prochaines années, un allégement fiscal représentant de 15 à 20 milliards de dollars sera accordé aux familles qui en ont le plus besoin, pas au centile le plus riche, pas à ceux qui gagnent plus de 200 000 $ ou 300 000 $. La famille canadienne type de la classe moyenne ayant un revenu de 70 000 $ ou de 75 000 $ pourra garder un montant additionnel de plus de 600 $ dans ses poches. C'est une excellente chose à mes yeux.
J'ai le privilège de représenter une circonscription caractérisée par le dynamisme de ses entrepreneurs et une attitude fonceuse. Cette attitude, je la vois à l'oeuvre chaque jour dans les quelque 12 000 petites entreprises qui ont pignon sur rue dans la ville de Vaughan ainsi que dans les quelque 4 000 entreprises de ma circonscription. Les gens se demandent ce qu'ils peuvent faire pour leur pays, et non l'inverse. Ils sont animés par le désir d'embaucher du personnel et de favoriser la croissance économique, ils veulent se mettre à l'ouvrage et faire avancer les choses. J'ai le plus grand respect pour les propriétaires d'entreprise et les entrepreneurs. Ils ne doivent pas leur succès à la chance, mais à leurs immenses efforts et à leur persévérance.
Certains des entrepreneurs et des entreprises privées les plus prospères au pays se trouvent dans ma circonscription. Je sais d'expérience que nous devons nous concentrer sur des politiques qui favorisent les investissements. Nous devons également stimuler ce que j'appelle la croissance inclusive, c'est-à-dire l'ensemble des Canadiens doivent profiter de la croissance.
C'est ce que le gouvernement vise depuis le début. Son objectif est de redonner de l'argent aux Canadiens au moyen de réductions d'impôt pour la classe moyenne et de l'Allocation canadienne pour enfants. D'ailleurs, grâce à cette dernière, la situation financière de huit ou neuf familles canadiennes sur dix s'est améliorée. Chaque mois, dans ma circonscription, 5 millions de dollars, libres d'impôt, sont versés aux familles, ce qui aide près de 18 000 enfants et plus de 10 000 familles. C'est un vrai changement. C'est ce changement qui a convaincu les Canadiens de nous élire pour notre premier mandat.
Dans le cadre de la présente session, je suis heureux de voir dans le programme libéral d'autres ajustements à l'Allocation canadienne pour enfants, qui aideront les familles non seulement de ma circonscription, mais surtout de l'ensemble du pays. Nous continuerons de sortir des enfants de la pauvreté. Nous continuerons de créer de bons emplois à temps plein dans le secteur privé, comme ceux qui ont été créés au cours de notre premier mandat. D'ailleurs, au cours des 12 derniers mois, soit de novembre 2018 à aujourd'hui, près de 300 000 emplois à temps plein ont été créés au Canada. La façon dont les données sont mesurées a une incidence, mais si nous comparons des pommes avec des pommes, nous avons encore l'un des taux de chômage les plus bas au monde.
J'ai passé plus de 20 ans à travailler sur les marchés financiers de la planète. J'ai grandi dans une petite ville et j'ai travaillé dans une usine de pâte à papier, dans un silo-élévateur et dans un McDonald's — l'un de mes premiers emplois —, alors je sais ce que c'est de travailler dur. C'est ce qui définit notre pays et c'est ce qui définit les gens qui habitent ma circonscription. Voilà pourquoi le gouvernement continuera d'écouter ce que les travailleurs canadiens d'un océan à l'autre ont à dire. Nous allons continuer de miser sur les politiques permettant d'assurer la croissance économique du Canada.
Je vois certains de mes collègues des partis de l'opposition qui habitent dans la magnifique province de l'Alberta. Nous allons faire le nécessaire pour que le pipeline Trans Mountain soit achevé. Les travaux sont déjà commencés. Nous pourrons ainsi acheminer nos ressources vers de nouveaux marchés, en obtenir le plein prix et réduire l'écart entre les prix des différents types de pétrole, ce qui fait si mal à l'économie albertaine depuis plusieurs années. Nous devons tout faire pour que les ressources et les produits canadiens soient vendus à leur plein prix.
Je sais que je pourrai compter sur la collaboration de mes collègues de tous les partis pendant la 43e législature.
L'une de mes spécialités, durant la 42e législature, était de tendre la main aux députés des autres partis, de les saluer, de devenir leur ami et d'apprendre à les connaître. Si nous sommes nombreux à le faire, nous vivrons une expérience plus agréable et nous aurons une meilleure attitude. Je vois certains députés d'en face sourire.
Monsieur le Président, par votre entremise, j'aimerais dire bonjour à tous et good morning. Je tiens aussi à envoyer un bonjour tout particulier à mes filles et à leur dire de rester fortes, et que papa les aime beaucoup et qu'elles le verront bientôt.
Sur ce, je suis prêt à entendre les questions et les observations.
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Monsieur le Président, je signale d'abord que je vais partager mon temps de parole avec la députée d', dont j'ai hâte d'entendre les propos.
Je ne saurais commencer mon intervention sans remercier les citoyens de Calgary Midnapore de m'avoir élue de nouveau. Je suis si heureuse d'être de retour à la Chambre pour les représenter. Je leur en suis sincèrement reconnaissante.
Mes parents font partie des citoyens de ma circonscription. Ma mère me regarde probablement en ce moment. Je promets de très bien me comporter à la Chambre.
[Français]
Aujourd'hui, je suis vraiment triste. C'est à cause de ma famille. Ma mère est originaire du Québec et mon père est originaire de la Saskatchewan. C'est aussi le cas de plusieurs familles canadiennes d'avoir un parent originaire de l'Ouest et l'autre de l'Est. Il y avait d'ailleurs une histoire semblable de l'autre côté de la Chambre la semaine passée. Je peux maintenant dire que c'est une histoire canadienne: nous sommes une famille divisée, et c'est vraiment triste. Nous sommes divisés parce qu'il y a eu beaucoup de jeux politiques de l'autre côté de la Chambre au cours des quatre dernières années. Le gouvernement nous a complètement divisés; il a monté des régions l'une contre l'autre. C'est réellement triste.
Je pense évidemment à ma région, l'Ouest, et plus précisément l'Alberta, où le secteur de l'énergie n'a eu aucun appui. Nous pouvons penser à plusieurs projets de loi, dont le projet de loi qui rend pratiquement impossible la mise en place de nouveaux projets. Il y a le projet de loi qui rend pratiquement impossibles la construction de pipeline et le transport du pétrole. C'est vraiment triste. Pensons également à la taxe sur le carbone. Les projets de loi contre le secteur de l'énergie ont des conséquences graves sur les familles et les personnes. Des projets de loi comme ceux-là détruisent complètement les familles et la vie des gens. Le gouvernement dit qu'il veut éliminer la pauvreté, mais, en fait, il crée de la pauvreté avec de tels projets de loi.
À plusieurs occasions, le a dit une chose à une partie du pays et son contraire à l'autre partie. Le président des États-Unis a utilisé une expression pour cela: « un visage à deux faces ». Le président des États-Unis et les Canadiens ont vu ce visage à deux faces.
Le premier ministre avait l'occasion avec le discours du Trône d'ouvrir une nouvelle voie pour le pays. Malheureusement, il ne l'a pas fait. Pourtant, il avait pris auparavant plusieurs mesures en ce sens. Il a spécifiquement désigné une ministre aux relations avec les provinces. Il y a eu beaucoup de réunions avec divers premiers ministres provinciaux. Le premier ministre et la ont promis qu'ils écouteraient attentivement ces derniers. Le discours du Trône était la parfaite occasion de démontrer qu'ils avaient écouté. Malheureusement, le discours n'indique pas cela. La situation n'est plus celle que nous avons vue avant l'élection.
[Traduction]
Le discours du Trône contenait beaucoup de belles paroles, mais rien de bien concret. On nous a servi des platitudes et des lieux communs en parlant du bien des collectivités et en affirmant que « rien n'est impossible ». Le discours cherchait aussi à nous faire croire que le gouvernement avait de l'empathie pour les régions et qu'il les comprenait. On nous a même dit que, bien que les Canadiens nous aient demandé de collaborer, ils ont aussi souligné clairement l'importance des régions et de leurs besoins locaux.
Que nous a vraiment dit le Canadien moyen? Que son père n'arrivait pas à trouver un emploi trois ans après avoir perdu le sien, parce que la société pour qui il travaillait a quitté le pays en raison de l'instabilité causée par la réglementation gouvernementale? Que son voisin n'arrive pas à se sortir d'une profonde dépression, parce qu'il a dû dépenser toutes ses économies de retraite pour joindre les deux bouts? Qu'il a envoyé une lettre de suicide à son député, parce qu'il avait perdu tout espoir de se trouver un emploi?
Nous ne le savons pas et nous ne le saurons jamais, parce que ce n'était pas dans le discours du Trône.
Dans le discours du Trône, il a été déclaré que les différences régionales et les besoins des régions comptaient vraiment. Les inquiétudes actuelles des régions sur le plan économique sont graves et justifiées. Toutefois, quand le présentera-t-il des excuses aux travailleurs du secteur canadien de l'énergie? Quand versera-t-il une larme pour ceux qui se sont suicidés en raison du dénuement total dans lequel ils vivaient, ou pour les femmes et les enfants qui ont été victimes de violence aux mains d'un père au bout du rouleau après tant d'années au chômage? Quand cela se produira-t-il? Est-ce à ce moment que nous prendrons conscience que les différences régionales comptent réellement? Ce n'est pas maintenant, en tout cas, parce que le discours ne dit rien qui aille dans ce sens.
C'était l'occasion de mettre l'accent sur l'action, et faute d'action, sur une véritable compréhension, et faute de véritable compréhension, au moins sur le respect. Il n'aurait pas fallu grand-chose: un calendrier pour l'oléoduc Trans Mountain ou la promesse de réfléchir au corridor énergétique national. Seulement, cela ne s'y trouvait pas.
[Français]
Nous pouvons faire semblant que le monde est simple et que la complexité et les détails ne sont pas nécessaires pour résoudre nos problèmes ici au Canada, mais ce n’est pas la vérité. Nous pouvons faire semblant que nous n’avons pas besoin de l’autre et que nous ne sommes pas interdépendants, mais cela non plus, ce n’est pas vrai. Les personnes qui ignorent ces faits vont éventuellement souffrir, même si elles refusent de le reconnaître aujourd’hui.
[Traduction]
Ce n'est pas la façon de faire des Albertains.
C'est toute une journée pour prendre la parole à la Chambre, le jour où mon prédécesseur et actuel premier ministre provincial, l'incomparable Jason Kenney, est ici en vue d'obtenir une entente équitable pour l'Alberta. Il est accompagné de mon homologue, la ministre des Services à l'enfance et députée provinciale de Calgary-Shaw, Rebecca Schulz. Ensemble, la ministre Schulz et moi travaillerons sans relâche pour les enfants du pays.
Nous, les Albertains, aimons le Canada. Nous avons toujours été fiers de travailler fort et de partager le fruit de notre labeur avec le pays, d'apporter notre contribution au sein de la Confédération. Nous n'avons jamais dit aux autres qu'ils devaient vivre d'une certaine façon ou que leur mode de vie n'avait pas sa place dans notre pays.
Nous ne laisserons pas le nous diviser ni le gouvernement nous évincer de la Confédération. Nous ne le permettrons pas. Le gouvernement a eu l'occasion de franchir un pas, de prononcer des paroles d'une importance majeure pour défendre l'unité du pays. Il ne l'a pas saisie.
[Français]
C’est la raison pour laquelle, je suis triste aujourd'hui. Je suis une femme de l’Alberta. Ma mère vient du Québec et mon père vient de la Saskatchewan. Je suis ici pour l’unité, je suis ici pour le Canada. Le discours du Trône, malheureusement, ne l’est pas.
:
Monsieur le Président, je suis absolument ravie de faire mon premier discours de la 43
e législature. Je veux tout d'abord remercier les gens de la circonscription d'Elgin—Middlesex—London de m'avoir réélue.
J'aimerais aussi prendre quelques instants pour remercier les membres de ma formidable équipe de campagne. Ils ont frappé aux portes, installé des pancartes et pris beaucoup de plaisir à parler du travail que nous pouvons faire ici. Si je suis de retour, c'est aussi parce que j'ai l'équipe administrative la plus incroyable qui soit. Ses membres connaissent les électeurs, ils connaissent leurs besoins et ils sont toujours là pour les servir. Je remercie donc tout spécialement Cathy, Jena, Scott, Jill et Charli.
Je tiens aussi à remercier les membres de ma famille. Sans le soutien de ma mère, de mon père, de mes soeurs et de mon frère, et bien sûr de mon mari Mike, je ne serais pas ici. Nous savons, en particulier les plus nouveaux d'entre nous, que nous n'avons pas choisi un travail, mais bien un style de vie. Être député, ce n'est pas simplement choisir une carrière; c'est choisir de consacrer toute son énergie à travailler pour ses électeurs, et à le faire en veillant à bien servir les intérêts de sa communauté et du pays tout entier.
Après les élections, j’ai perdu deux amis qui m’étaient chers. Il y a d’abord eu mon ancien directeur de campagne, Brian Clements. Qu’il repose en paix. C’était mon oncle, mon père, mon univers, et il me manquera à tout jamais. Ensuite, il y a eu Dave Dillon, notre coordonnateur régional, avec qui j’ai travaillé au sein du Parti conservateur au cours des 16 dernières années. Je le remercie pour son sourire permanent et son petit rire fou.
C’est grâce à des gens comme eux que je suis ici aujourd’hui et que j’ai le courage et la force de parler des points soulevés dans le discours du Trône et d’écouter le débat sur les mesures que doit prendre le Canada pour avancer.
C’est très simple: nous sommes revenus en situation de gouvernement minoritaire. Nous avons observé des changements de taille en Ontario, au Québec et dans les provinces de l’Atlantique. Cependant, nous avons aussi été témoins de l’annihilation du Parti libéral dans l’Ouest. On parle de la Saskatchewan et de l’Alberta, mais peu importe où vivent mes amis, nous sommes tous Canadiens. Il est de mon devoir de me préoccuper aussi de leur sort.
Je dois dire que la division est palpable au cours du présent débat. Il est difficile d'entendre mes collègues de la région de Calgary parler des pertes d'emploi et des suicides que personne ne prend au sérieux parce qu'on n'en a que pour le besoin de diversification. Je comprends, mais pourrions-nous avoir de la compassion pour les gens de l'Ouest qui subissent les conséquences des lois et des règlements du gouvernement? C'est bien beau tout cela, mais ce n'est pas nous qui vivons la perte d'amis et de voisins. Ce sont les Albertains et les Saskatchewanais. Je vous demande de faire preuve d'un peu de compassion.
Depuis quelques semaines, j'ai eu la chance de travailler sur de nombreux dossiers, dont celui de la grève du CN. Si j'en parle, c'est entre autres parce que les libéraux ont beaucoup insisté sur le fait qu'ils entendaient collaborer avec les Canadiens. Je tenais à parler de la grève du CN parce qu'elle a eu de graves répercussions en Ontario, et plus particulièrement dans le Sud-Ouest de la province.
J'ai reçu un appel du PDG de Dowler-Karn, Dan Kelly, qui est aussi le président du conseil d'administration de l'Association canadienne du propane. M. Kelly m'a fait comprendre que son entreprise devra cesser toutes les livraisons de propane aux agriculteurs, qui en ont pourtant besoin pour faire sécher leurs récoltes. L'an dernier, c'est la moisissure qui a fait mal aux agriculteurs de l'Ontario, et cette année, ils ne peuvent pas faire sécher leurs céréales, qu'il s'agisse de soya, de blé ou de maïs. Pour les agriculteurs, les dommages et les pertes financières seront énormes.
J'ai reçu l'appel de M. Kelly jeudi soir, et dès vendredi matin, mon équipe et celle du député de étaient à pied d'œuvre. Nous nous sommes réunis avec une cinquantaine d'agriculteurs et d'intervenants et nous avons élaboré un plan de match.
J'ai ensuite communiqué avec mes homologues libéraux, et j'aimerais remercier en particulier la députée de qui a répondu à mon appel et m'a dit que le gouvernement libéral allait communiquer avec les intervenants pour savoir ce qui se passait.
Avant de discuter avec les intervenants de l'industrie du propane, elle n'était pas au courant des conséquences que cela avait pour nos agriculteurs et pour les gens qui ne sont pas alimentés en gaz naturel parce qu'ils vivent dans des régions rurales de l'Ontario. Toutefois, la députée était prête à répondre à l'appel.
C'est la seule députée libérale qui a répondu à mon appel. Aucun autre ne m'a rappelée, et certains ont envoyé un message disant qu'ils ne s'en mêlaient pas.
Si l'objectif est de travailler ensemble, eh bien, les intervenants de ma circonscription sont ceux de tous les députés. C'est pourquoi je dis aux gens que lorsque je veux faire quelque chose, je décroche le téléphone pour que la voix de mes intervenants soit entendue. Si j'ai tort à propos de quelque chose, demandez aux intervenants libéraux de m'appeler également. Je veux avoir un portrait global de la situation. Au lieu de fermer la porte en disant que la question n'est pas importante, rappelez-vous que, oui, elle est importante.
Si je soulève la question, c’est en raison des échos que je reçois de Calgary. C'est devenu viral sur Facebook et a suscité énormément de commentaires. Les gens de l’Alberta et de l’Ouest disaient: « Nous ne nous soucions pas du Québec. Qu’est-ce que ça peut nous faire qu’ils obtiennent du propane? » Les gens du Québec tenaient un autre discours et reconnaissaient qu’ils chauffaient leur maison au propane. On nous a parlé de maisons de retraite qui étaient à une journée de manquer de propane.
Si je soulève la question, c’est que je n’ai pas entendu un traître mot de la part du gouvernement. Nous savions que nos producteurs céréaliers allaient perdre de l’argent et que les gens avaient de la difficulté à chauffer leur maison, mais que le gouvernement ne ferait rien pour les défendre. Sans les conservateurs, nous ignorons ce qui se serait passé pour certains producteurs céréaliers, car on ne les a pas écoutés.
J’entends aussi beaucoup parler des changements climatiques. Il est clair que ce sera un thème récurrent au cours de la présente législature. Je ne pense pas qu’il y ait une personne dans cette pièce qui ne discute pas des changements climatiques avec ses électeurs. Dans mon cas, c’est une question que nous abordons tous différemment au fil des discussions.
J'ai discuté de la taxe sur le carbone avec mes concitoyens d'Elgin—Middlesex—London. Les gens qui parlent de la taxe sur le carbone au centre-ville de Toronto n'abordent pas les mêmes enjeux que les agriculteurs de ma circonscription. Ils ne parlent pas du fait que la taxe sur le carbone est imposée sur les factures de gaz propane ou d'énergie de ces agriculteurs.
Au moment même où ils tentaient de faire sécher leur tabac, les producteurs ont dû acquitter une taxe sur le carbone de 400 $. Comment pourront-ils poursuivre leurs activités s'ils se voient imposer une nouvelle taxe de 400 $ en plus de ce qu'ils doivent déjà payer? Voilà le genre de problèmes qui surgissent constamment, et je trouve que c'est extrêmement préoccupant.
Les citadins ne comprennent pas l'impact de cette taxe. Je ne devrais peut-être pas dire cela, mais les gens qui habitent au centre-ville ne comprennent pas aussi bien les conséquences de la taxe sur le carbone que ceux qui reçoivent les factures alors qu'ils tentent de faire sécher leur grain et qu'ils doivent assurer le transport de leurs enfants et aller faire leurs courses dans une épicerie située à 20 minutes de chez eux. Ces personnes connaissent fort bien les effets de la taxe sur le carbone étant donné l'augmentation des frais de transport qu'ils doivent assumer. Toutes ces choses ont des conséquences pour mes concitoyens.
La taxe sur le carbone découle d'une décision prise par les libéraux. Or, il y a bien d'autres façons d'envisager la question et d'autres technologies auxquelles il faut s'arrêter. Je demande au gouvernement actuel d'être à l'écoute.
Je demande aux libéraux d'écouter les agriculteurs, les producteurs et les entreprises du secteur. Je leur demande de faire un effort pour comprendre le coût réel de faire sécher le maïs et le fardeau supplémentaire que représente la taxe sur le carbone. Dans tout le pays, les agriculteurs font bien des choses pour que l'agriculture fonctionne. Avec l'augmentation du coût des intrants, certains agriculteurs n'arriveront pas s'en sortir. Je demande au gouvernement de faire preuve d'une collaboration de tous les instants dans ce dossier.
Hier, j'ai eu la chance de participer, à Aylmer, à une assemblée d'environ 700 personnes à l'Église de Dieu de la rue Bradley, ce qui m'a permis de constater que nous sommes sur la même longueur d'onde que bien des Canadiens. Les trois grandes préoccupations qu'exprimaient ces familles réunies pour la période de Noël recoupent celles de bien des députés et concernent les personnes âgées, les anciens combattants et l'épidémie de drogue qui frappe notre pays, autant de questions sociales que nous devons aborder.
Nous savons que les aînés ont du mal à joindre les deux bouts. Étant donné que les taux d'intérêt ne sont plus aussi élevés qu'avant, nous savons que les aînés comptent sur leurs prestations de la Sécurité de la vieillesse et du Régime de pensions du Canada et que certaines de leurs économies s'épuisent. Il faut en être conscient. Nous devons veiller à ce que les aînés aient un toit et un bon niveau de vie. Le gouvernement doit être là pour eux.
Je félicite le gouvernement parce que nous examinerons l'itinérance chez les anciens combattants. C'est un problème que nous devons tous examiner, ensemble, alors je remercie le gouvernement.
De plus, je m'interroge sur l'épidémie de drogue. Au Canada, plus de 10 000 personnes en sont mortes, et nous devrions faire mieux pour combattre l'épidémie. Il n'est pas seulement question du fentanyl: il y a la méthamphétamine en cristaux et les autres drogues de ce genre. Nous devons travailler avec tous les ordres de gouvernement. En conséquence, je demande au gouvernement d'apprendre à travailler avec tous les ordres de gouvernement, le Parti conservateur et le premier ministre de l'Ontario — contrairement à ce qu'il a fait au cours des derniers mois — et de bien vouloir travailler avec les municipalités. Si les libéraux veulent vraiment obtenir des résultats, je leur demande de bien vouloir collaborer avec nous.
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Monsieur le Président, c'est toujours un plaisir de prendre la parole en ce magnifique endroit qu'est la Chambre des communes. Je voudrais d'abord remercier les habitants de Winnipeg-Nord de m'avoir une fois permis de venir représenter cette circonscription qui est, à mon avis, la meilleure et la plus diversifiée du Canada. Il y a probablement 337 autres personnes ici qui seraient prêtes à me contredire à ce sujet, mais c'est un très grand privilège de représenter les gens de Winnipeg-Nord.
Cela dit, je voudrais revenir sur différentes choses que les gens de ma région m'ont dites. Plus tôt, quelqu'un a donné son point de vue sur ce que la population avait à dire. On entend souvent parler de la classe moyenne. Lorsque j'étais dans l'opposition, à l'époque de Stephen Harper, on entendait très rarement parler des Canadiens de la classe moyenne. Il suffit de faire une recherche par mots pour le constater. Il arrivait que l'expression soit utilisée, mais c'était par le Parti libéral, le troisième parti à l'époque, et en particulier par son chef.
La priorité du gouvernement n'a pas vraiment changé. Que ce soit en tant que troisième parti, par le passé, ou après avoir obtenu un second mandat, comme c'est le cas actuellement, nous soulignons l'importance de la classe moyenne canadienne. Nous sommes conscients de l'importance que revêt la classe moyenne, et ceux qui souhaitent en faire partie, pour notre société, pour notre économie et pour le tissu social, bref, ce qu'on appelle aujourd'hui le Canada.
Pour ce qui est des mesures déjà prises, le a parlé aujourd'hui d'un nouvel allégement fiscal dont la classe moyenne va bénéficier. L'une des toutes premières mesures que nous avons adoptées après les élections de 2015 a été d'accorder un allégement fiscal à la classe moyenne. Le gouvernement a toujours eu à cœur le bien-être de la classe moyenne, et c’est pourquoi, avec l’aide des Canadiens de toutes les régions du pays, les bonnes nouvelles ne cessent de s’accumuler. Je pense notamment à la création de plus d'un million d'emplois au cours des quatre dernières années.
Je suis conscient que certaines parties du pays se portent moins bien que d'autres. Si l'on regarde l'histoire du Canada, on constate que certaines régions ont connu des périodes plus difficiles que d'autres et qu'il est parfois nécessaire pour le gouvernement d'intervenir. C'est le cas notamment des Prairies, en particulier de l'Alberta. Lorsqu'une région souffre plus que d'autres sur le plan économique, le gouvernement fédéral est à l'écoute et il appuie les intérêts régionaux là où il le peut.
J'invite les députés à examiner le pourcentage des fonds alloués par l'entremise du Fonds de diversification de l'économie de l'Ouest ou encore le pourcentage des investissements dans les infrastructures, projetés et concrétisés, qui vise ces régions. Jamais Stephen Harper n'a collaboré avec autant de municipalités que le gouvernement fédéral actuel. C'est parce que nous reconnaissons que les municipalités assurent la prestation de nombreux services, surtout en ce qui a trait aux infrastructures.
Pour aider les Canadiens de la classe moyenne, les libéraux ont réalisé d'énormes progrès au chapitre du commerce international. En plus d'être en pourparlers avec des pays du monde entier, le gouvernement a signé de très importants accords commerciaux. En fait, il en a signé plus que tout autre gouvernement avant lui, celui de Stephen Harper y compris, car il comprend et reconnaît la valeur de ces accords commerciaux.
Peu importe ce que le Parti conservateur tente de dire au sujet du commerce, il ne peut changer ni l'histoire ni les faits. C'est ce que je viens de citer: des faits.
En quatre ans et demi, le gouvernement a accompli de nombreuses choses qui ont eu une incidence profonde et positive dans toutes les régions du pays. En songeant aux années à venir et au mandat qui nous a été confié, je crois, à la lumière des discussions avec les gens de ma circonscription, que les Canadiens souhaitent que nous poursuivions les nombreuses politiques progressistes que nous avons mises en place au cours des quatre dernières années, que nous les défendions et que nous en fassions la promotion. Voilà ce qu'une vaste majorité de nos concitoyens souhaitent m'entendre dire. C'est donc ce à quoi je m'engage et je crois que le gouvernement maintiendra le cap lui aussi.
Je reconnais également que les Canadiens souhaitent que les députés de toutes allégeances, pas uniquement les ministériels, collaborent davantage à la Chambre et qu'ils fassent preuve d'un plus grand sens des responsabilités.
Lorsque j'ai fait du porte-à-porte, ma plus grande déception a été de voir le désengagement à l'égard de la politique. Beaucoup n'ont pas voté parce qu'ils étaient découragés par l'attitude négative d'un trop grand nombre de politiciens. En fait, lorsque la Chambre siège, nous sommes en témoins presque au quotidien.
À l'occasion de mes discours précédents à la Chambre, j'ai souvent parlé des propos diffamatoires, justifiés ou non, proférés par l'opposition officielle à l'endroit du et du , entre autres. Les conservateurs font passer la politique avant les gens. C'est du négativisme, une mentalité de « prince des Ténèbres », ou peu importe comment on appelle cela.
Les Canadiens s'attendent à une meilleure tenue à la Chambre. Je crois que cela devrait commencer ici même, de part et d'autre de l'allée. Il ne faut pas faire de tout une affaire personnelle, comme cela a été le cas ces quatre dernières années. Une telle attitude n'a pas sa place ici. Comme on dit, il faut mettre la politique de côté autant que possible. Les propos diffamatoires n'aident en rien à l'atteinte d'un consensus.
Nous pourrions convenir de nous entendre sur de nombreux sujets. L'intervenante précédente a parlé de l'importance de nos enfants et dit qu'elle allait collaborer avec la ministre de l'Alberta à leur sujet. Le gouvernement a beaucoup fait pour les enfants de ce pays. L'Allocation canadienne pour enfants nous a permis de tirer des centaines de milliers d'enfants canadiens de la pauvreté. Elle a aidé des enfants dans chacune des régions du pays. Plus de neuf millions de dollars sont ainsi versés chaque mois dans Winnipeg-Nord, ce qui a une très grande incidence sur le revenu disponible pour aider nos enfants. Cette allocation contribue à tirer des enfants de la pauvreté.
J'ai de bonnes nouvelles pour les députés d'en face. Le gouvernement libéral va continuer d'aider les enfants de toutes les régions du pays. Comme la députée conservatrice vient de le mentionner, lorsque des mesures positives sont prévues — et il y en a beaucoup —, les députés peuvent appuyer le gouvernement.
Le discours du Trône a fait l'objet de certaines critiques. Je suis un parlementaire depuis 30 ans, et j'ai été dans l'opposition la majeure partie de ce temps. J'espère un jour arriver à égalité à ce chapitre. J'ai passé un peu plus de 20 ans dans l'opposition et cinq ou six au gouvernement. Je suis un optimiste.
Au bout du compte, j'estime que les discours du Trône sont des documents très généraux. Nous trouverons toujours à redire, que ce soit dans le présent discours du Trône, dans ceux sous le gouvernement Harper ou dans la dizaine de discours du Trône que présentent les gouvernements provinciaux et territoriaux. Il est très rare qu'un discours du Trône donne des détails concrets. Il y aura toujours des questions que nous aurions aimé voir abordées dans un discours du Trône.
Je crois toutefois que tous les points importants que nous avons soulignés, comme la classe moyenne du Canada, l'environnement et la réconciliation, devraient obtenir l'appui des deux côtés de la Chambre. Ce n'est pas parce que c'est un discours du Trône du gouvernement qu'il faut voter contre. En fait, je soupçonne que ce discours contient de nombreux éléments que tout le monde appuiera. Je suis d'avis que la vaste majorité des objectifs énoncés dans le discours du Trône devraient être appuyés par les députés des deux côtés de la Chambre.
J'ai entendu des députés d'en face parler des aînés. Dans ce dossier, nous avons accompli de grandes choses au cours des quatre dernières années. Les députés se rappelleront que l'une des toutes premières initiatives que nous avons lancées fut d'annuler la décision des conservateurs d'augmenter l'âge de la retraite pour recevoir les versements de la Sécurité de la vieillesse. Lorsque j'ai été élu pour la première fois, il fallait avoir 65 ans pour y avoir droit. L'ancien gouvernement de Stephen Harper a fait passer l'âge à 67 ans, mais l'une des toutes premières mesures que nous avons prises a été de le ramener à ce qu'il était auparavant.
De plus, nous reconnaissons qu'il y a toujours un certain montant d'argent à mettre dans une enveloppe donnée. Nous souhaitions aider les aînés les plus pauvres, alors nous avons augmenté considérablement le Supplément de revenu garanti, qui a sorti de la pauvreté des milliers d'aînés dans toutes les régions du pays. Dans Winnipeg-Nord seulement, des centaines d'aînés parmi les plus pauvres du Canada ont été sortis de la pauvreté grâce à cette initiative.
Toutefois, ce n'est pas tout. Pour ce qui est d'améliorer les choses pour les personnes âgées, il y a quelques autres mesures, dont une est assez bien soulignée dans le discours du Trône.
Mes collègues néo-démocrates parlent du fait que le Supplément de revenu garanti augmente à 75 ans et demandent pourquoi nous ne l'augmenterions pas à 65 ans. C'est une bonne question. C'est une très bonne question. J'ai soulevé cette question auprès des électeurs de ma circonscription lors de la campagne. Si nous disposons d'une certaine somme pour aider les personnes âgées et que nous essayons de les aider de la meilleure façon possible, nous devons tenir compte du fait qu'il y a une grande différence entre une personne de 65 ans et une personne de 75 ans. J'approche moi-même l'âge de 65 ans. J'ai 57 ans et j'aurai bientôt 58 ans.
Si nous devons choisir entre augmenter davantage la prestation pour les personnes de 75 ans et l'augmenter davantage pour celles de 65 ans, je dirais qu'il est plus profitable pour la société de donner une plus grande augmentation, en pourcentage, aux personnes de 75 ans et plus. Nous pourrons ainsi les aider davantage. Mes collègues savent sans doute qu'un grand nombre de personnes de 65 ans choisissent de continuer à travailler. Rien ne nous oblige à arrêter à cet âge.
En rétrospective, nous avons pris une décision judicieuse en proposant la Direction des aînés. Le gouvernement actuel se soucie véritablement de l'avenir des aînés, c'est pourquoi il a fait une sélection très minutieuse et efficace des aînés qui ont le plus besoin de soutien financier. Voilà ce que nous devons nous efforcer de faire, et nous le faisons très efficacement.
J'invite les députés à réfléchir aux décisions prises. Nous accordons une augmentation substantielle aux personnes de 75 ans et plus ainsi qu'un autre allégement fiscal aux Canadiens de la classe moyenne. Ces mesures qui s'ajoutent aux réductions d'impôt et aux augmentations apportées à l'Allocation canadienne pour enfants et au Supplément de revenu garanti au cours de la législature précédente.
Grâce à tous ces allégements financiers, les Canadiens de partout au pays auront plus d'argent dans leurs poches. Ainsi, le revenu disponible augmentera, ce qui aura un effet positif sur l'économie. En effet, une augmentation du revenu disponible se traduit par une augmentation des sommes dépensées dans les collectivités. C'est l'une des clés du succès du gouvernement libéral: nous investissons dans les gens, et l'économie s'en porte plutôt bien.
J'ai trouvé plutôt décourageant qu'une députée cherche à dire que le gouvernement devrait se sentir coupable à l'idée que des gens se suicident à cause des pertes d'emplois. Quand des centaines de milliers de personnes ont perdu leur emploi dans le secteur manufacturier, particulièrement en Ontario, le Parti libéral s'est soucié de leur situation et a fait preuve de compassion. Nous éprouvons aussi de la compassion pour les gens qui ont perdu leur emploi dans le secteur des ressources naturelles et nous nous soucions de leur situation.
Malheureusement, lorsqu'une personne perd son emploi — peu importe dans quelle région du pays —, elle peut vivre une période très difficile. Ce serait plutôt irresponsable de dire que c'est la faute du gouvernement ou d'une personne en particulier. Allons au fond des choses. Examinons la situation économique et les politiques présentées au cours des quatre dernières années. Si nous écoutons le discours du Trône et les nombreux discours du , des ministres et de bon nombre de mes collègues, nous verrons que nous sommes sur la bonne voie.
Voilà pourquoi un de nos thèmes majeurs pendant la campagne électorale était la poursuite des dossiers qui importent pour les Canadiens. Nous savons ce qui importe pour les Canadiens parce que le a toujours répété aux députés, surtout aux députés libéraux qu'ici, à Ottawa, nous représentons d'abord et avant tout les électeurs. Nous ne représentons pas Ottawa auprès des résidants de nos circonscriptions. Nous représentons d'abord et avant tout les intérêts de nos concitoyens ici, à Ottawa. Voilà ce qui explique les relations que nous avons établies au sein de notre caucus.
Nous avons un caucus remarquable qui tient à assurer la force et la viabilité à long terme de la classe moyenne canadienne et des personnes qui aspirent à en faire partie. Il comprend l'importance de l'économie et des programmes sociaux, notamment le régime d'assurance-médicaments du Canada.
Avant l'élection de l'actuel , j'entendais très rarement le terme « assurance-médicaments ». C'est seulement grâce à lui et au présent gouvernement, ainsi qu'aux députés et à leurs concitoyens, que nous en sommes arrivés à un stade où je suis convaincu que nous instaurerons un régime national d'assurance-médicaments.
J'aimerais que tous les députés, qu'ils soient néo-démocrates, bloquistes, conservateurs, verts ou indépendants, appuient l'idée d'un régime national d'assurance-médicaments. C'est une initiative qui a pris beaucoup de temps à élaborer.
Le gouvernement est prêt à collaborer avec les divers intervenants et écouter ce qu'ils ont à dire. Toutefois, s'il est nécessaire d'agir, c'est ce que nous ferons dans l'intérêt de tous les Canadiens. Le gouvernement comprend que chaque jour est une occasion de travailler fort et d'améliorer la vie de tous les Canadiens, peu importe où ils vivent.
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Monsieur le Président, comme c’est la première que je prends officiellement la parole, je profite de l’occasion pour remercier mon équipe de bénévoles de campagne électorale qui a travaillé très fort pour qu'il y ait un député du Bloc québécois de plus dans cette enceinte. Je suis très content de les saluer.
Je suis très content également de saluer mon comité électoral qui a travaillé très fort. Sans lui, il aurait été difficile de gagner cette élection, parce que l’adversaire libéral était un adversaire coriace, je dois l'avouer.
Je dois remercier aussi mes amis qui ont toujours été là pour moi et qui ont fait en sorte que je me lance en politique et que je poursuive la vie politique. C’était plaisant, parce que je sentais que j’étais appuyé par ces gens-là. Je les en remercie.
Évidemment, je ne peux pas oublier ma famille: ma femme sans qui rien ne serait possible, mes enfants qui acceptent de partager leur père avec la politique québécoise. Je suis très content qu’ils m’appuient dans cette démarche et je l’apprécie beaucoup.
Enfin, je dois remercier la population de La Prairie de sa confiance. Je dois dire que je suis modeste et lucide. Si les citoyens ont eu confiance en moi, c’est qu’ils font confiance au Bloc québécois et à mon chef. Ils ont voté pour Alain Therrien, pour le chef et pour le parti. Je vais travailler fort pour les représenter.
À cet égard, il faut souligner les exploits quand il y en a dans notre circonscription. J’aimerais saluer les deux équipes de hockey de ma région. En fin de semaine, elles ont réalisé une performance extraordinaire dans un tournoi. Le hockey étant un sport national, je m’en voudrais de ne pas les saluer.
Il s’agit d’abord des Étoiles du Richelieu Atome BB qui ont remporté le tournoi provincial de Blainville, par un but en supplémentaire. C’est très dur pour les gens de Candiac. Il faut saluer ces jeunes qui ont travaillé très fort. Ils ont été menés de main de maître par les entraîneurs Nicolas Leclerc et Martin Tétreault. Ils ont soulevé la coupe devant des parents en liesse, et le mot est faible.
Je veux aussi saluer l’autre équipe des Étoiles du St-Laurent Atome AA qui a été finaliste. Cela ne doit pas porter ombrage au talent exceptionnel de cette équipe, à son énergie déployée et au parcours extraordinaire qu’elle a connu.
Je terminerai ce clin d’œil à mes jeunes en disant: allez Étoiles, allez!
Mon père me disait toujours que si je voulais comprendre la réalité, la politique, l’économie, il fallait que je connaisse mon histoire. C’est à travers l’histoire qu’on est capable de comprendre, et même de prévoir ce qui se passera. Je dirais que le discours du Trône ne fait pas exception à ce leitmotiv que j’ai appris de mon père.
Si on regarde la création du Canada, on doit remonter à loin, en 1867. Il faut comprendre pourquoi et comment le Canada a été créé pour voir comment on fonctionne aujourd’hui. Le Canada ne s’est pas créé par un mouvement de masse, ni par une révolution ni par des gens qui ont pris la rue pour dire que ce qu’ils voulaient, c’était d’être reconnus au sein d’une nation qui leur rassemblait. La raison pour laquelle on a créé le Canada est simple, c’est tout simplement une question économique.
En 1840, notre principal partenaire commercial était la Grande-Bretagne. Cette Grande-Bretagne va décider, au début des années 1840, de se tourner vers l'Europe et de faire du commerce avec elle. D'une certaine façon, elle va laisser tomber le Canada.
Découragé de ne pas pouvoir exporter vers la mère patrie — pour certains d’entre nous ici —, on décide de se tourner vers les États-Unis. On signe en 1854 un traité de réciprocité qui fera que les Montrealers et les producteurs de chez nous, du Canada — qui n’était pas encore le Canada à l’époque — vont pouvoir exporter aux États-Unis, atteindre dans certains cas l’économie d’échelle et faire beaucoup de profits.
On va signer le traité de réciprocité de 1854 à 1864. Ce traité ne sera pas reconduit parce que c'est la guerre de Sécession et que la Grande-Bretagne tire le mauvais sort et appuie le Sud. Pour se venger, les Américains disent alors à leurs collègues du Nord qu’ils ne feront plus de commerce avec eux.
Pris de panique, les Pères de la Confédération se sont dit qu’il fallait absolument protéger les gens riches de notre pays et leur offrir un marché pour qu’ils puissent écouler leur marchandise. Ces gens ont donc créé ce marché artificiellement. C’est cela, le Canada d’aujourd’hui. Cela a été créé pour faire plaisir à de riches personnages en 1867. C’était la seule motivation des Pères de la Confédération.
Alors, à la naissance de la fédération canadienne, on voulait un gouvernement central fort. J’entends déjà les gens du NPD et du Parti libéral applaudir; ils sont issus directement de ces pères fondateurs. Pour s’assurer d’avoir un gouvernement fort et éviter une guerre de Sécession comme celle qui avait sévi au sud, une mauvaise expérience s’il en est une, on a décidé de donner l’ensemble des pouvoirs au gouvernement fédéral et de laisser des miettes aux provinces. C’est ce que ces gens ont fait.
Sur le plan des dépenses, le gouvernement a gardé le transport maritime, les douanes et les frontières ainsi que le transport ferroviaire. Aux provinces, on a donné des miettes: la santé et l’éducation. C’était des miettes, à l'époque, parce que c’était le clergé qui s’en occupait. L’État n'était pas encore laïc. Peut-être que cela dit quelque chose à mes collègues.
Ensuite, pour s’assurer d’avoir un gouvernement central fort, on a donné les revenus importants, les droits de douane et d’accise, au gouvernement fédéral. Aux provinces, on a donné les recettes de l’impôt sur le revenu, ce qui n'avait pas d'importance à cette époque. C'était presque inexistant.
Voilà les fondements du Canada, notre pays, ou plutôt celui de nos collègues de l'autre côté. Notre fonctionnement repose sur ces fondements. Le problème fondamental, c’est que les Pères de la Confédération n’avaient pas prévu ce qui allait suivre.
À partir des années 1960, la santé et l’éducation sont devenues le coeur des dépenses du pays. C’est ce qui était devenu le plus important. Aujourd’hui, 50 % de toutes les dépenses du Québec vont en santé. Le gouvernement fédéral n’est pas là. C’est la même chose pour l’éducation. Alors, ce qu’on pensait être négligeable au départ est devenu extrêmement important. La seule raison pour laquelle le gouvernement fédéral peut intervenir, c’est parce qu’en 1867, dans le cadre de la Confédération, il a mis les provinces canadiennes dans un état de mendicité. Leurs revenus étaient tellement faibles qu'elles dépendaient des transferts fédéraux. Elles étaient sous l'emprise du gouvernement fédéral.
En 1954, à la suite d'attaques successives du gouvernement fédéral pour prendre l’impôt sur le revenu aux provinces, celles-ci ont finalement rendu les armes. Une seule province a décidé de garder cela, parce qu'elle trouvait qu'il était important pour un peuple comme le sien d’avoir un outil financier qui lui permette de réaliser ses rêves et ses objectifs. Seul Maurice Duplessis, en 1954, a dit qu’il voulait garder cela. C’est une autre réalité.
Qu'est-ce que cela veut dire? Dans le discours du Trône, on parle de la santé, mais cela ne regarde pas le gouvernement. Les dépenses en santé relèvent des gouvernements des provinces et du Québec. Alors, lorsque le gouvernement commence à dire qu’il aimerait avoir ceci et cela, cela ne le regarde pas. Ce qui est important, c’est qu’il donne aux provinces et au Québec l’argent qui leur revient pour qu’ils puissent financer leurs services et servir la population, qui n’arrête pas de dire que sa priorité absolue est la santé. Le gouvernement doit répondre à cela adéquatement et non comme il l'a fait dans le discours du Trône. C’est important.
Selon le rapport Thomson, déposé en 2014, pour maintenir les services de santé offerts à la population en tenant compte de l’inflation, du vieillissement et de l'augmentation de la population ainsi que des progrès technologiques en santé, une augmentation des dépenses de 5,6 % par année était nécessaire. Cependant, Harper et sa bande ont commencé à les plafonner à 3 %. C’est scandaleux. Les provinces demandent au gouvernement une augmentation d'au moins 5,6 %. C'est ce qu'il doit leur accorder s'il veut au moins assurer le maintien des systèmes de santé des provinces. Voilà pourquoi il est important d’augmenter les transferts aux provinces et d’écouter le Québec et les provinces.