Que, étant donné que le directeur parlementaire du budget a indiqué le 15 mars 2018 que « le budget de 2018 présente un compte rendu incomplet des changements apportés au plan de 186,7 milliards de dollars de dépenses du gouvernement dans les infrastructures » et que le « DPB a demandé le nouveau plan, mais il n’existe pas », la Chambre demande au vérificateur général du Canada de procéder immédiatement à une vérification du plan gouvernemental « Investir dans le Canada », y compris, mais sans s'y limiter, une vérification permettant de déterminer si les objectifs et promesses liés au plan se sont concrétisés; et que le vérificateur général du Canada fasse rapport de ses constatations à la Chambre au plus tard un an après l’adoption de la présente motion.
— Monsieur le Président, j'aimerais saluer mes chers collègues ainsi que les Canadiens et les Canadiennes. C'est un grand plaisir de prendre la parole aujourd'hui pour un premier discours à la Chambre en cette année 2020.
Avant que j'aborde directement le sujet de la motion d'aujourd'hui, je suis convaincu que mes collègues ont très hâte d'entendre pourquoi je suis aussi fier de prendre la parole devant eux aujourd'hui. Qu'est-ce qui a changé en 2020? Qu'est-ce qui a changé depuis 2019? Nous sommes entrés dans une nouvelle décennie; les conservateurs amorcent une nouvelle course au leadership; nous avons un nouveau président à la Chambre; les médias régionaux au Québec ont été sauvés; et je suis maintenant le porte-parole en matière d'infrastructure et de communautés.
Cependant, ce n'est pas de cela que je suis le plus fier. Qu'a donc de spécial l'année 2020? Même si cela ne paraît pas trop quand on me regarde, c'est moi qui ai changé et cela n'a absolument rien avoir avec les résolutions du Nouvel An. Je ne fais pas assez d'exercice; je mange plus ou moins bien; je n'ai pas pris la résolution d'être plus gentil avec le gouvernement à la Chambre — j'en suis désolé. Ce qui a changé, c'est mon titre.
Depuis une semaine maintenant, mon épouse, Caro, et moi revendiquons fièrement les titres de grand-maman et de grand-papa. Mon fils, David, et sa conjointe, Audrey, ont donné la vie à un magnifique petit garçon qui s'appelle Clovis.
Je voulais dédier ce premier discours à mon tout premier petit-fils et à ses parents qui me rendent si fier aujourd'hui. Bienvenue, Clovis! C'est pour toi et pour tous les autres jeunes comme toi, leurs parents, leurs grands-parents et leurs arrières grands-parents, que nous sommes tous réunis ici pour faire du Canada un endroit où les familles peuvent s'épanouir et réussir.
Comme parlementaires, nous ne devons jamais oublier que, malgré nos divergences d'opinions et nos visions différentes d'y arriver, le bien-être de nos enfants et de tous les enfants, ainsi que leur avenir sont notre devoir et notre responsabilité.
Comme j'ai dit que je n'avais pas pris la résolution de ne pas demander des comptes au gouvernement, c'est aussi pour Clovis, que j'ai déposé aujourd'hui une motion. Au nom de l'opposition officielle, cette motion demande au gouvernement de fournir des comptes sur le plan d'infrastructure.
La motion est très claire. Le budget de 2018 présente un compte rendu incomplet des changements apportés au plan de 186,7 milliards de dollars de dépenses du gouvernement dans les infrastructures. Même si le directeur parlementaire du budget a demandé le dépôt du nouveau plan parce que des sommes n'avaient pas été dépensées, malheureusement il s'est fait répondre que ce plan n'existait pas. Le directeur parlementaire du budget a donc atteint la limite de ses capacités pour donner l'heure juste aux parlementaires. C'est pourquoi nous demandons aujourd'hui la collaboration de l'ensemble des parlementaires pour demander au vérificateur général du Canada de faire une enquête sur l'ensemble des résultats et sur la manière dont est géré le programme « Investir dans le Canada » du gouvernement libéral.
Malgré tout ce que les libéraux prétendent, malgré leurs belles paroles, le plan d'infrastructure des libéraux n'a pas donné les résultats attendus. Alors qu'ils clamaient haut et fort que leur plan de 186 milliards de dollars allait remettre les Canadiens et les Canadiennes au travail, les chiffres nous démontrent clairement aujourd'hui qu'une bonne partie de cet argent ne s'est pas rendu sur le terrain, que l'effet sur les emplois n'a pas été celui promis et que les promesses d'accroître le PIB n'ont pas été respectées.
Commençons par faire un peu d'histoire. Revenons à la campagne électorale de 2015. Cette campagne de 2015 marquera probablement l'histoire comme celle où le gouvernement du Canada aura été à l'origine des plus grandes dépenses que le Canada n'aura jamais connues en raison notamment d'une promesse qui a été brisée. Je dois admettre qu'à l'époque cette promesse avait plu aux Canadiens, qui cependant ont été bernés par un parti qui était prêt à promettre mer et monde pour revenir au pouvoir.
Après les avoir bernés, le chef de ce parti, l'actuel , a tôt fait de revenir sur sa parole et a mis la couleur de son parti sur les coffres de l'État. Depuis 2015, le Canada est dans le rouge à cause des Rouges, et nous nous enfonçons davantage chaque jour qui passe.
Quelle était cette promesse? Non, ce n'était pas la réforme électorale, même si celle-là, non plus, n'a pas été réalisée. Le premier ministre et ses candidats et ses candidates de l'époque ont répété partout aux quatre coins du pays qu'ils allaient faire des petits déficits de 10 milliards de dollars la première année, de 10 milliards de dollars la deuxième année et de 6 milliards de dollars la suivante, pour ensuite revenir à l'équilibre budgétaire, à la fin de leur mandat. On rassurait tout le monde parce que les gens avaient quand même une petite suspicion que les Rouges aimaient le rouge dans les budgets.
Non seulement le gouvernement n'a pas respecté son engagement, mais il a même décidé que l'équilibre budgétaire n'était pas important. En effet, aucune date de retour à l'équilibre budgétaire n'est prévue à l'horizon. Il y a seulement des dépenses, des dépenses et encore des dépenses. Quelle était la justification de cette promesse?
Le gouvernement disait vouloir faire de tout petits déficits pour investir dans nos infrastructures, afin de créer de l'emploi et de la richesse. C'est ce qu'il disait. Le précédent gouvernement conservateur, lui, avait réussi à mettre en place un ambitieux plan d'infrastructure qui ne se faisait pas sur le dos de nos petits-enfants. On pouvait en comprendre la logique: les taux d'intérêt étaient bas, ce qui aurait permis de faire quelque chose de concret sur le plan de l'infrastructure. On aurait pu voir quelque chose de concret. On aurait pu voir quelque chose se réaliser. On aurait pu voir des Canadiens au travail. Il y aurait pu y avoir un effet sur notre économie. Au moins, si l'argent de ces emprunts allait dans nos infrastructures, on aurait pu voir un résultat. Le problème, c'est que la réalité a vite rattrapé le gouvernement. Le plus positif des pessimistes conservateurs a compris. Les dépenses ont en effet augmenté, le déficit a gonflé, mais les investissements en infrastructure n'ont pas été réalisés.
Le plan libéral Investir dans le Canada, la pièce maîtresse des dépenses en infrastructure de 186 milliards de dollars du gouvernement, promettait plusieurs choses aux Canadiens:
1. Le taux de croissance économique augmente d'une manière inclusive et durable;
2. La qualité de l'environnement est améliorée, les émissions de GES sont réduites et la résilience communautaire est renforcée;
3. La mobilité urbaine est améliorée dans les collectivités canadiennes;
4. Des logements abordables et en bon état sont offerts et l'itinérance est réduite année après année;
5. Des services d'apprentissage de la petite enfance et de garde des jeunes enfants de grande qualité, abordables, souples et inclusifs sont offerts;
6. Les collectivités canadiennes deviennent plus inclusives et plus accessibles;
7. L'infrastructure est gérée de façon plus durable.
Il s'agit d'un extrait du plan Investir dans le Canada. C'est ce que les libéraux ont promis de faire avec ces milliards de dollars.
Les Canadiens et les Canadiennes ont-ils vu un de ces objectifs être réalisé? Malheureusement, c'est clair que le gouvernement n'a pas réussi à atteindre ses objectifs au cours de son premier mandat et, si nous nous fions aux chiffres et à tout ce qui est devant nous, il ne réussira pas à les atteindre dans ce mandat-ci.
Le gouvernement a échoué lamentablement. Malheureusement, il échoue aussi à rendre des comptes aux parlementaires quant à la gestion des 186 milliards de dollars du plan Investir dans le Canada. Je ne pense pas être le seul député de la Chambre qui s'attendait, après ces annonces, après la dernière campagne électorale, à voir les pelles et les bennes envahir le pays au cours des quatre dernières années. On pensait voir la construction de routes, de ponts, d'écoles et des salles communautaires. On pensait qu'il y en aurait partout. On pensait qu'il y en aurait dans la circonscription que représente chaque député. On pensait que ce plan d'investissement de milliards de dollars allait permettre des travaux.
Je me tourne maintenant vers mes collègues pour leur poser une question. Y a-t-il eu plusieurs travaux qui ont été réalisés dans leur circonscription? Ont-ils vu des pelles, des bennes et des camions?
Des voix: Non.
M. Luc Berthold: Absolument pas, monsieur le Président. Cela ne s'est pas produit. Il n'y a pas que les députés qui se sont questionnés, et c'est ce qui m'amène à la motion d'aujourd'hui. Le directeur parlementaire du budget et son bureau se sont intéressés à plusieurs reprises aux dépenses et aux résultats du plan Investir dans le Canada.
En tant que parlementaires, nous avons un rôle à jouer. Le rôle du Parlement, de la Chambre de communes, des députés de la Chambre, c'est d'octroyer au gouvernement les sommes qu'il lui faut pour fonctionner. À preuve, en situation de gouvernement majoritaire, le gouvernement n'a aucune difficulté à dépenser tout l'argent qu'il veut bien, puisqu'il détient la majorité des voix lorsque vient le temps de voter les crédits. En situation minoritaire, s'il perd un vote sur les crédits, il est défait et doit être dissous. Pourquoi? Parce que la Chambre refuse de lui donner les crédits qu'il demande.
Si le pouvoir d'octroyer les crédits au gouvernement revient aux parlementaires, il est donc normal, tout à fait simple et logique que les parlementaires, pour prendre des décisions éclairées en matière de finances publiques, aient accès à toute l'information concernant les dépenses du gouvernement. Malheureusement, le gouvernement n'a manifestement pas partagé avec les parlementaires toute l'information sur l'état réel et les résultats du plan Investir dans le Canada.
Nous pouvons présumer de la bonne ou de la mauvaise foi du gouvernement, et c'est pourquoi nous demandons une enquête aujourd'hui.
L'information a pu être noyée dans le flot des données qui émanent de la machine gouvernementale, de sorte qu'il est impossible de s'y retrouver. Il y a environ 5 000 fonctionnaires chargés de colliger des informations dans le but de rendre des comptes aux citoyens et aux citoyennes. Nous sommes tous conscients de la quantité d'information qu'une seule personne peut produire dans une journée. Si toutes ces informations sont remises aux parlementaires sans les trier au préalable, les expliquer, ni recouper les chiffres, il est évident que ces derniers ne s'y retrouveront pas. Malgré tous les moyens à notre disposition, nous ne serons pas capables de prendre des décisions puisqu'il y a tout simplement trop d'informations.
C'est pour cette raison que le Parlement a créé le poste de directeur parlementaire du budget. Je vais citer les deux premiers paragraphes de la page Web relatant l'historique de ce poste:
Le poste de directeur parlementaire du budget a été créé en décembre 2006 dans le cadre de la Loi fédérale sur la responsabilité en réponse à des critiques entourant l'exactitude et la crédibilité du processus de prévision financière du gouvernement fédéral.
À l'époque, certains économistes et parlementaires craignaient que les gouvernements successifs, du milieu à la fin des années 1990 jusqu'au milieu des années 2000, aient fait, à des fins politiques, des projections financières gonflant les déficits et sous-estimant les excédents.
Le rôle du directeur parlementaire du budget est important et c'est pourquoi nous devons prendre au sérieux ses rapports sur les finances publiques du Canada.
Il s'est intéressé au plan Investir dans le Canada et à ses résultats réels. Il en a fait mention à plusieurs reprises dans ses rapports et lors de ses différentes interventions en comité parlementaire. Ce qu'il nous apprend est troublant. Il est temps qu'une autre instance, comme le vérificateur général du Canada, jette un œil plus attentif à la manière dont le gouvernement libéral gère les 186 milliards de dollars qui ont été octroyés par les parlementaires au gouvernement dans ce plan d'infrastructure.
Je vais faire le point sur les différentes révélations et constatations du directeur parlementaire du budget. Je remercie d'ailleurs son équipe de sa collaboration et de ses réponses à nos questions.
Le premier rapport date du 29 mars 2018 et s'intitule « Rapport d'étape sur la phase 1 du nouveau plan en matière d'infrastructure ». Les fonctionnaires du directeur parlementaire du budget disent essentiellement qu'ils ont relevé plusieurs lacunes en matière d'information et qu'il s'agit principalement d'une incapacité des ministères et des organismes à fournir des détails qui permettent de concilier les dépenses globales annoncées avec la somme des projets individuels. Malgré leur expérience, les analystes du directeur parlementaire du budget n'arrivent pas à faire le lien entre les sommes faramineuses annoncées et les projets sur le terrain. C'est inacceptable.
Dans ce rapport, nous avons aussi appris ceci:
Du budget total de 14,4 milliards de dollars prévu pour la phase 1 du NPI, les organismes fédéraux ont réussi à cerner des projets approuvés d'une valeur de 7,2 milliards de dollars qui ont été lancés soit en 2016-2017, soit en 2017-2018. Ainsi, 7,2 milliards de dollars du financement prévu pour la phase 1 restent toujours à attribuer à des projets.
Seulement la moitié du budget total a été attribuée à des projets.
On se souvient de l'argument numéro un: de tout petits déficits pour investir en infrastructure et créer des emplois pour la classe moyenne. Or, le total de tous ces tout petits déficits s'élève à 26 milliards de dollars, alors que seulement 7,2 milliards de dollars ont vraiment été investis sur le terrain lors du premier mandat. C'est inacceptable.
Selon le directeur parlementaire du budget, « de tels retards imprévus peuvent aussi donner des indications sur l'utilité de cet instrument de politique que sont les dépenses dans les infrastructures pour la relance budgétaire à court terme ». Bien évidemment, si nous n'investissons pas, il n'y aura pas de relance budgétaire. S'il n'y a pas d'argent, de camions et de travailleurs sur le terrain, il n'y aura pas de création d'emplois.
En d'autres mots, les belles paroles des libéraux n'étaient que de belles paroles. Leur improvisation a fait en sorte que la relance budgétaire promise était de la frime.
Selon le même rapport:
[l]e budget de 2016 prévoyait des dépenses de 11,3 milliards de dollars [...] dans les infrastructures de 2016-2017 à 2017-2018, ce qui devait faire augmenter le niveau du PIB réel de 0,2 % en 2016-2017 et de 0,4 % en 2017-2018.
Or, le directeur parlementaire du budget estime que le PIB n'a en réalité augmenté que de 0,1 % au cours des deux exercices. C'est ce que l'on appelle rater une cible, et pas à peu près.
Voici un autre passage:
[Il] estime que les investissements dans les infrastructures prévus dans le budget de 2016 feront augmenter de façon modeste le PIB [...] et l’emploi au cours du reste de l’horizon de planification.
Alors, non seulement le passé n’est pas bon, mais l’avenir ne le sera pas non plus.
Ce n’est pas tout. Dans son analyse du budget de 2018, le directeur parlementaire du budget est cinglant sur le plan d’infrastructure libéral:
Le budget de 2018 présente un compte rendu incomplet des changements apportés au plan de 186,7 milliards de dollars de dépenses du gouvernement dans les infrastructures. Le DPB a demandé le nouveau plan, mais il n’existe pas. Près du quart des fonds affectés aux infrastructures de 2016-2017 à 2018-2019 seront périmés. Les anciens et les nouveaux programmes d’infrastructure sont susceptibles à des grandes dépenses périmées.
Avec raison, le directeur parlementaire du budget se demande si les parlementaires vont poser des questions à ce sujet-là, et c’est ce que nous faisons aujourd’hui.
Après avoir échoué à réaliser la phase 1, les libéraux n’ont pas de plan sur la manière d’investir des dizaines de milliards de dollars répartis dans plus de 50 programmes sous la responsabilité d’une trentaine d’agences et de ministères. Ils sont incapables de faire le travail sur le terrain, incapables de rendre des comptes au Parlement et incapables de fournir un plan d’investissement complet.
Nous avons toute la journée pour en parler. Je sais que mes collègues libéraux vont passer la journée à nous parler de quelques beaux projets qui ont été réalisés et d'autres projets qui ont été annoncés, sans savoir quand ceux-ci seront réalisés. Certains projets ont été annoncés une fois, deux fois, puis trois fois. On n’additionne pas les sommes. Si c'est comme cela que les libéraux équilibrent leur budget, cela ne fonctionne pas.
La réalité, c'est justement cela: l'absence d'un plan et une gestion à la pièce, sans résultat pour l’économie. Au lieu de se réjouir, mes collègues d’en face devraient être aussi inquiets que nous de l'incapacité du gouvernement à planifier son projet d’investir dans les infrastructures.
J'aimerais parler d’un autre rapport du directeur parlementaire du budget. J’ai démontré plus tôt que le gouvernement n’a pas été à la hauteur des attentes. Je vais maintenant démontrer à quel point ce gouvernement libéral, qui a voulu imposer à toutes les provinces son plan d’infrastructure, s’est retrouvé Gros-Jean comme devant.
Dans un rapport déposé au Parlement en mars 2019 intitulé « Le point sur les infrastructures: Investissements dans les provinces et les municipalités », les fonctionnaires du directeur parlementaire du budget nous apprennent qu'ils n'ont pas été en mesure de vérifier de façon indépendante que les fonds fédéraux ont effectivement tiré parti des nouvelles dépenses globales en infrastructure, car une partie de l’augmentation fédérale semble être compensée par des diminutions des dépenses provinciales prévues.
Ai-je bien compris? Le gouvernement libéral a oublié qu’il n’avait pas l'autorité d'investir dans les provinces tout seul et il n'a pas obtenu l’assurance que l’argent qu’il emprunte pour faire des routes, des ponts et des logements sociaux sert à faire de nouveaux investissements. Toutes ces belles paroles et ces belles projections ont été anéanties parce que les libéraux ont été incapables de s’assurer que les provinces allaient maintenir leur propre niveau d’investissement.
Voici quelques chiffres du directeur parlementaire du budget:
[...] d’après leurs budgets de 2016-2017 et 2017-2018, les provinces prévoyaient des dépenses en immobilisations de 100,6 milliards de dollars. Or, elles n’y ont consacré que 85,1 millions de dollars, soit 15,5 millions de dollars de moins que leurs prévisions initiales.
Voilà la réalité que les libéraux essaient de cacher. Le plan Investir dans le Canada est un échec en matière de création de richesse pour la classe moyenne, un échec en matière de réalisations sur le terrain et un échec en matière de suivi et de transparence.
La goutte qui a fait déborder le vase est arrivée lors de la dernière campagne électorale, lorsqu’on a demandé au bureau du directeur parlementaire du budget d’analyser une de nos propositions. J'ai eu la réponse suivante:
[...] vous avez demandé si nous pouvions vous fournir une copie des ensembles de données qui nous ont été fournis par Infrastructure Canada au sujet d'une liste complète des projets et de leurs allocations de financement [...] Malheureusement, Infrastructure Canada a jugé que ces données étaient confidentielles et qu'elles n'étaient donc pas divulguées.
Cette réponse est inacceptable. Compte tenu du manque de transparence et de responsabilisation du gouvernement, les conservateurs pensent que le vérificateur général doit immédiatement faire une vérification du plan Investir dans le Canada. Nous souhaitons évidemment la collaboration du Bloc québécois et du NPD pour que toute la lumière soit faite sur la manière dont les libéraux gèrent ces 186 milliards de dollars. C’est important. Les Canadiens et les parlementaires de tous les partis ont le droit de savoir ce que les libéraux font de leur argent.
:
Madame la Présidente, c'est un grand plaisir de parler aujourd'hui des fonds que le gouvernement du Canada injecte dans les collectivités canadiennes et dans les infrastructures du pays.
J'ai déjà parlé à la Chambre de ma carrière d'urbaniste avant de me lancer en politique. J'ai raconté de quelle façon cette expérience m'a amené à entrer dans la vie publique. En tant qu'urbaniste, je ne connaissais que trop bien le triste état des infrastructures du pays et la grave menace que cela représentait pour la durabilité, la sécurité, la prospérité et même l'habitabilité des collectivités. J'étais également bien conscient de l'occasion qui se présentait à nous: la possibilité de créer des conditions gagnantes pour les villes et les localités par l'entremise des infrastructures, à condition de trouver la confiance nécessaire pour injecter des fonds dans les villes, les localités et notre propre avenir.
J'ai fait le saut en politique fédérale parce que je voulais faire partie d'une équipe qui octroierait des fonds historiques aux infrastructures de manière à restructurer les collectivités pour le mieux.
Nous, les urbanistes de grandes et de petites villes, nous avons pour le Canada une vision dans laquelle les collectivités fournissent aux citoyens les moyens de s'épanouir et assurent au Canada un avenir prometteur. Comme urbanistes, nous réclamons un Canada connecté avec des réseaux de transport en commun publics régionaux et locaux de classe mondiale qui nous permettent non seulement d'arriver au travail à l'heure, mais aussi de nous déplacer dans toute la province de façon fiable. Nous réclamons un Canada inclusif avec des possibilités de logements sûrs et abordables pour les Canadiens à revenu moyen ou faible, avec un accès direct et rapide aux lieux où nous vivons, travaillons et jouons, à savoir le supermarché, le cabinet du médecin, l'école, la garderie de quartier et la patinoire. Nous faisons pression pour un Canada résilient et bien préparé à affronter les conséquences des changements climatiques, dont l'élévation du niveau des mers. Nous voulons des villes propres et moins dépendantes des sources d'énergie qui polluent le ciel et nuisent à notre santé. Nous voulons des collectivités qui utilisent moins de ressources et font plus avec moins. Nous voulons enfin un Canada dynamique qui tire sa force de villes, petites et grandes, où il fait bon vivre et où l'on trouve des centres communautaires, des bibliothèques, des YMCA, des musées, des théâtres et des parcs.
Bonne nouvelle: le Canada que nous souhaitons est plus à notre portée que jamais auparavant. Nous sommes à la veille de vivre une transformation radicale et un renouveau de l'expérience communautaire au Canada.
En 2015, notre gouvernement a été élu sur la promesse de faire des investissements sans précédent dans les infrastructures. Sitôt arrivés au pouvoir, nous nous sommes relevé les manches. En étroite collaboration avec nos partenaires autochtones, les dirigeants provinciaux, territoriaux et municipaux ainsi que des groupes d'intérêts communs, comme la Fédération canadienne des municipalités, nous avons conçu le programme Investir dans le Canada, un plan visionnaire à long terme qui prévoit des milliards de dollars d'investissements dans des projets d'infrastructure menés dans toutes les régions de notre grand pays, un plan d'une ampleur jamais vue depuis le New Deal de Franklin Delano Roosevelt, il y a plus de 80 ans.
[Français]
Notre gouvernement croit en l’importance d’investir dans l'infrastructure, et le plan est une preuve tangible de ce que le gouvernement a promis aux Canadiens, soit de créer de bons emplois, de faire croître l’économie et d’investir pour avoir de l’air et de l’eau non pollués, des transports en commun modernes et fiables, des infrastructures solides et des collectivités viables.
[Traduction]
Nous avons accompli d'énormes progrès. Depuis le lancement du plan, plus de 52 000 projets ont été annoncés à l'échelle du gouvernement, avec des contributions fédérales de près de 60 milliards de dollars. Presque tous ces projets ont été amorcés ou terminés.
Comme nous l'avions dit, ces investissements se traduisent par la croissance de l'économie. Depuis 2015, les Canadiens ont créé un million de nouveaux postes, dont 77 000 solides emplois pour la classe moyenne, dans le secteur de l'infrastructure. Les investissements d'Infrastructure Canada ont grandement contribué à l'atteinte de ces résultats.
Grâce aux programmes de financement des infrastructures nouvelles ou anciennes, à la construction de ponts majeurs, au soutien offert aux partenariats par l'intermédiaire de la Banque de l'infrastructure du Canada et au Défi des villes intelligentes, nous contribuons directement à la croissance économique et à la création de collectivités qui fonctionnent bien.
En 2016, la Fédération canadienne des municipalités a estimé qu'un tiers de nos infrastructures étaient en assez bon, mauvais ou très mauvais état. C'est pourquoi, dans notre tout premier budget, celui de 2016, nous avons engagé 14,4 milliards de dollars pour financer des projets qui pouvaient être réalisés rapidement pour créer de nouveaux systèmes de transport en commun, construire des infrastructures vertes et sociales, et rénover, réparer et moderniser les actifs existants. Le budget a également prévu des fonds pour l'éducation postsecondaire et l'accès à large bande dans les collectivités éloignées, car ces choses sont essentielles pour aider tous les Canadiens à préparer leur avenir.
Presque tous ces projets sont en cours ou terminés, ce qui veut dire que des collectivités partout dans le pays tirent déjà profit des projets réalisés pendant cette phase.
[Français]
Par exemple, à Plessisville, au Québec, nous avons investi près de 24 millions de dollars pour renouveler la canalisation d'eau et remplacer les conduits d'aération dans l'ensemble de la municipalité afin que les familles aient l'esprit tranquille et continuent d'avoir accès à de l'eau potable et non polluée.
[Traduction]
À Bonnyville, en Alberta, nous avons investi plus de 32 millions de dollars dans le prolongement du réseau d'aqueduc régional pour améliorer l'accès à une eau potable et propre.
Chez moi, à Halifax, nous avons versé 24 millions de dollars pour l'achat de deux nouveaux traversiers et 39 nouveaux autobus, ce qui a permis de réduire la congestion dans la ville et de faciliter les déplacements quotidiens d'un grand nombre de gens. À Toronto, en Ontario, nous avons investi près de 310 millions de dollars dans l'achat de nouveaux autobus hybrides et à diésel propre pour contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre, les embouteillages et le temps de déplacement dans l'une des villes les plus achalandées du Canada. À Saskatoon, en Saskatchewan, nous avons injecté 12 millions de dollars dans le renouvellement et la mise à niveau de la flotte d'autobus existante pour aider davantage de gens à faire l'aller-retour au travail et à accéder à des services essentiels plus rapidement.
[Français]
Ce sont tous des projets dont les Canadiens nous ont dit avoir besoin pour prospérer.
[Traduction]
Dans le budget de 2017, nous avons affecté 81,2 milliards de dollars supplémentaires à des projets de grande envergure qui allaient transformer le paysage des collectivités canadiennes. Ces projets appartiennent à cinq grandes priorités: infrastructures de transport en commun, infrastructures vertes, infrastructures sociales, infrastructures appuyant le commerce et le transport, et infrastructures dans les régions rurales et nordiques. Les projets de transport en commun, comme le tronçon Broadway du métro de Vancouver, établiront de nouveaux liens entre les secteurs et changeront la façon de se déplacer dans les villes.
Un an plus tard, dans notre deuxième budget, celui de 2017, nous avons présenté deux nouvelles initiatives: le Défi des villes intelligentes et la Banque de l'infrastructure du Canada. Le défi est une compétition pancanadienne visant à stimuler l'innovation et à donner aux collectivités les moyens nécessaires pour adopter une approche de ville intelligente afin d'améliorer la vie de leurs résidants grâce à l'innovation, aux données et aux technologies connectées. J'assure aux députés que le milieu de l'urbanisme a accueilli l'annonce du Défi des villes intelligentes avec joie et enthousiasme. Enfin, les habitants avaient la chance de participer au développement de villes novatrices, durables et modernes, qui seraient véritablement dignes du XXIe siècle. C'était aussi l'occasion de faire réaliser aux gens tout ce qui était possible de réaliser dans leur collectivité lorsque les esprits les plus brillants se concertent dans le but d'élaborer des politiques avant-gardistes.
Les avantages pour les gagnants du premier défi sont évidents. La ville de Bridgewater, en Nouvelle-Écosse, travaille à aider les résidants à sortir de la précarité énergétique. Les collectivités du Nunavut bénéficient de mesures visant à réduire le risque de suicide. La ville de Guelph et le comté de Wellington, en Ontario, instaurent la première économie alimentaire circulaire axée sur la technologie au Canada. La ville de Montréal, au Québec, innove en vue d'améliorer la mobilité et l'accès à l'alimentation de ses résidants.
[Français]
Toutes les collectivités participantes ont mentionné, et à plusieurs reprises, d’importants avantages, notamment la possibilité d’explorer de nouvelles idées, de se doter de moyens et de fonds à l’échelle municipale et d’intégrer encore plus d’informations et de technologies numériques dans la planification communautaire.
[Traduction]
La Banque de l'infrastructure du Canada est une société d'État qui investit des fonds du gouvernement fédéral pour attirer des investissements privés et institutionnels dans le cadre de nouveaux projets qui généreront des revenus et qui seront dans l'intérêt du public. Ses secteurs d'investissement prioritaires sont le commerce et le transport, le transport en commun, l'accès à Internet à haut débit et les infrastructures vertes, y compris en matière d'énergie non polluante. La Banque de l'infrastructure du Canada fonctionne selon un modèle novateur, et ses décisions sont fondées sur les conseils d'experts et les données probantes. En tirant parti du capital, de l'expérience et de l'expertise du secteur privé, elle favorise la création de partenariats avantageux entre les secteurs public et privé, ce qui permet la concrétisation d'un plus grand nombre de projets d'infrastructure pour les Canadiens et optimise le rendement des deniers publics.
En faisant fond sur nos réussites, nous continuons de livrer la marchandise d'un bout à l'autre du Canada. Par exemple, le budget de 2019 a ajouté un investissement complémentaire ponctuel de 2,2 milliards de dollars au Fonds de la taxe sur l'essence fédéral pour répondre aux priorités des municipalités. À Halifax, cela s'est traduit par 26,5 millions de dollars supplémentaires l'an dernier.
La lettre de mandat de la énonce d'autres engagements envers les Canadiens, tels que rendre permanent le financement du transport en commun et l'augmenter en fonction des coûts de construction, créer un fonds national d’infrastructure pour appuyer de grands projets rassembleurs, et réinvestir directement dans les collectivités, au moyen d’un autre supplément au Fonds de la taxe sur l’essence fédéral, les fonds de nos programmes existants destinés aux provinces et aux territoires qui n'auront pas été affectés à des projets approuvés d'ici la fin de 2021.
Nous continuons à investir dans les infrastructures de façon novatrice parce que le gouvernement sait qu'il ne peut pas adopter une approche unique à ce chapitre, et c'est pourquoi ce n'est pas le travail d'un seul ministère.
[Français]
En fait, le plan Investir dans le Canada est le fruit d’une concertation de 14 ministères fédéraux qui souhaitent investir dans les villes canadiennes. Cette approche nous procure une réelle flexibilité et une vraie adaptabilité pour répondre aux besoins des Canadiens, tout en veillant à ce que tous les ordres des gouvernements prennent des décisions éclairées, stratégiques et bien étayées.
Qu’on se comprenne bien, ce sont les provinces, les territoires et les municipalités qui profiteront de cette approche, puisqu’ils possèdent 98 % de l’ensemble des infrastructures publiques de base. C’est pourquoi Infrastructure Canada s’est associé à Statistique Canada pour mener le premier sondage national sur les infrastructures publiques de base afin de faire le bilan des biens publics et d’en évaluer la condition et le bon fonctionnement.
[Traduction]
Cet inventaire aidera non seulement les dirigeants municipaux, provinciaux, territoriaux et fédéraux à déterminer la meilleure façon d'investir les fonds fédéraux en fonction de ce dont ils ont besoin et de ce qu'ils ont déjà, mais il permettra aussi de fournir des données de référence pour surveiller et évaluer l'incidence des investissements fédéraux dans le cadre du plan au fil du temps. En incluant dans notre plan différentes sources de financement visant des objectifs précis ainsi que différents mécanismes de financement, et en collaborant étroitement avec nos partenaires pour répondre à leurs besoins, nous obtenons des résultats pour les Canadiens.
Pour appuyer la politique du gouvernement du Canada sur l'ouverture et la transparence et pour fournir la meilleure information possible aux Canadiens, Infrastructure Canada, de concert avec d'autres partenaires, communique aux Canadiens les progrès réalisés et les résultats obtenus relativement à ses investissements grâce à diverses méthodes de production de rapports.
[Français]
La publication du plan détaillé Investir dans le Canada, qui décrit clairement le cadre et les objectifs du plan, se trouve en ligne, sur le site Web d’Infrastructure Canada. Les Canadiens y trouveront également de l’information détaillée sur la mise en œuvre du plan, les progrès réalisés et les derniers fonds investis, ainsi qu’une carte en ligne indiquant l’emplacement des projets d’infrastructures dans leur collectivité.
[Traduction]
Des renseignements détaillés sur les projets financés dans le cadre du plan Investir dans le Canada sont également fournis sur le portail des données ouvertes du gouvernement fédéral, communiqués dans divers médias traditionnels et médias sociaux, et publiés dans les rapports annuels sur les résultats ministériels de chaque ministère.
Enfin, Infrastructure Canada a aussi publié en mai 2019 son premier rapport d'étape annuel, qui fait le point sur la mise en œuvre du plan dans tous les ministères. Ce rapport est accessible sur le site Web du ministère, et nous continuerons à présenter aux Canadiens un rapport annuel transparent sur les progrès réalisés et les résultats du plan.
Le gouvernement du Canada est fier de ce qu'il a accompli au moyen du plan Investir dans le Canada et de la façon dont les investissements dans les infrastructures améliorent les collectivités dans l'ensemble du pays.
J'ai pris la parole à la Chambre aujourd'hui en réponse à une motion présentée par mon collègue le député de . Dans sa motion, il a fait plusieurs déclarations dont je souhaite parler.
Mon collègue a commencé par citer le billet que le directeur parlementaire du budget a publié le 15 mars 2018 et qui dit ceci: « Le budget de 2018 présente un compte rendu incomplet des changements apportés au plan de 186,7 milliards de dollars de dépenses du gouvernement dans les infrastructures. »
Dans son rapport de mars 2018, le directeur parlementaire du budget a examiné les investissements de nombreux ministères dans les infrastructures et comparé les investissements déclarés par ces ministères aux dépenses prévues par le gouvernement du Canada pour cette période. Le directeur parlementaire du budget a demandé de l'information à un certain nombre de ministères et d'organismes au sujet de leurs dépenses en infrastructures.
Infrastructure Canada et les autres entités fédérales ont alors travaillé de près avec le Bureau du directeur parlementaire du budget dans le but de lui fournir des données à jour et des renseignements sur les résultats. Le directeur parlementaire du budget a publié un rapport à jour en août 2018.
[Français]
On peut lire, dans la dernière version du rapport, que le gouvernement du Canada respecte sa promesse d’investir une somme historique de plus de 180 milliards de dollars dans les infrastructures publiques sur 12 ans, de faire croître l’économie et de créer des emplois pour les Canadiens.
[Traduction]
À la lumière de l'analyse économique indépendante qu'il a menée, le directeur parlementaire du budget conclut que les investissements fédéraux faits dans le cadre du budget de 2016 ont contribué à stimuler l'activité économique et la création d'emplois pendant les deux premières années. Ces effets positifs ont continué pendant le reste de la durée des programmes.
Ajoutons qu'en juillet 2018, le gouverneur de la Banque du Canada a déclaré que l'économie tournait presque à plein régime et que le marché du travail était vigoureux. En fait, depuis l'arrivée du gouvernement libéral au pouvoir, le taux de chômage a chuté jusqu'à son niveau le plus bas en quatre décennies.
Je reviens à la motion du député de . Il y indique que le directeur parlementaire du budget « a demandé le nouveau plan, mais il n’existe pas ». Au contraire, ce plan existe bel et bien, et tout le monde a accès aux renseignements à son sujet. Comme je l'ai dit, en avril 2018, le ministre de l'Infrastructure et des Collectivités de l'époque a publié sur le site d'Infrastructure Canada, à l'intention des médias et de la population, une publication décrivant tous les nouveaux programmes de financement qui font partie du plan, classés par ministère.
Rappelons que le rapport d'étape publié en mai 2019 se trouve aussi sur le site Web. Les gens qui consulteront la liste des programmes remarqueront peut-être que la mise en œuvre de certains d'entre eux s'appuie sur une entente bilatérale entre le gouvernement fédéral et les provinces et territoires. J'aimerais m'attarder un peu sur ce point.
Comme les députés le savent déjà, Infrastructure Canada est un partenaire financier fédéral pour les infrastructures publiques essentielles du Canada, et la plupart de ses programmes de financement sont exécutés en partenariat avec les provinces et les territoires. Les programmes de financement qui font partie du plan Investir dans le Canada ne diffèrent pas à cet égard. Dans le budget de 2016, Infrastructure Canada a mis sur pied deux programmes de financement, soit le Fonds pour l'eau potable et le traitement des eaux usées et le Fonds pour l'infrastructure de transport en commun. Pour ce faire, Infrastructure Canada a signé ses premiers accords bilatéraux en 2016 avec l'ensemble des provinces et des territoires, qui énonçaient les conditions, les obligations et les engagements de chaque partie. Ces accords précisaient clairement que le financement servirait à réparer et à remettre en état les infrastructures existantes.
De plus, on a demandé aux bénéficiaires du financement de rendre des comptes au gouvernement tous les six mois. Pour accorder le financement prévu dans le budget de 2017, Infrastructure Canada a signé de nouveaux accords bilatéraux avec les provinces et les territoires en 2018. Les critères relatifs aux sources de financement contenues dans les accords ont été mis à jour et les nouvelles exigences en matière de rapports ont été ajoutées.
Les critères de financement de ces nouveaux accords bilatéraux sont axés sur les résultats. Les demandes de projets reçues doivent démontrer comment les résultats escomptés seront obtenus, que ce soit l'obtention d'un meilleur accès à de l'eau potable, l'amélioration de l'efficacité énergétique des bâtiments ou encore le renforcement de la sécurité alimentaire dans les collectivités rurales et nordiques.
Les accords bilatéraux de 2018 prévoyaient aussi de nouvelles exigences en matière de production de rapports, dont un rapport provisoire semestriel détaillé. Le gouvernement du Canada se sert de ces rapports pour présenter aux Canadiens l'état d'avancement et les retombées des projets dans leur collectivité. On trouve sur le site d'Infrastructure Canada tous les détails pertinents sur les accords bilatéraux, y compris leurs résultats et les exigences en matière de production de rapports. J'invite les députés à en prendre connaissance.
Parce que nous collaborons étroitement avec les provinces, les territoires, les municipalités et nos partenaires autochtones, les investissements judicieux et stratégiques que nous faisons dans les infrastructures continueront à générer de bons emplois et à produire des résultats concrets partout au pays. Je suis fier du travail que le gouvernement accomplit pour assurer la croissance et la réussite des collectivités, maintenant et dans l'avenir. Nous nous réjouissons à l'idée de poursuivre dans cette voie en collaborant de manière fructueuse et respectueuse avec les députés de tous les partis, car nous sommes conscients qu'une foule de possibilités nous attendent encore.
Tous les jours, des Canadiens élaborent des idées et des technologies nouvelles qui rendent la vie meilleure pour les gens de toutes les collectivités. Par exemple, CarbonCure, une entreprise de la Nouvelle-Écosse, ma province d'origine, contribue à réduire l'empreinte carbonique de notre environnement bâti en élaborant du béton plus écologique. Il y a aussi LakeCity Plastics, une autre entreprise néo-écossaise, qui transforme des milliers de sacs de plastique en tables de pique-nique comme celles que nous avons récemment dévoilées au bord de l'eau, à Halifax.
Nos villes ont un brillant avenir devant elles, car les bâtisseurs au pays aident le Canada à grandir.
Par conséquent, j'aimerais proposer un amendement à la motion. Je propose: Que la motion soit modifiée par substitution, aux mots « étant donné que le directeur parlementaire du budget a indiqué le 15 mars 2018 que « le budget de 2018 présente un compte rendu incomplet des changements apportés au plan de 186,7 milliards de dollars de dépenses du gouvernement dans les infrastructures » et que le « DPB a demandé le nouveau plan, mais il n’existe pas », de ce qui suit: « étant donné que la Chambre reconnaît l’importance de faire des investissements judicieux qui améliorent la vie des Canadiens ».
Je suis heureux d'avoir pu prendre la parole à la Chambre aujourd'hui.
:
Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec le député d'. Nous aurons chacun 10 minutes et j'ai très hâte d'entendre son intervention.
D'abord et avant tout, je veux revenir sur le contenu de la motion déposée par mon collègue, le député de , pour que l'on sache de quoi il est question. La motion dit essentiellement ceci:
Que, étant donné que le directeur parlementaire du budget a indiqué le 15 mars 2018 que « le budget de 2018 présente un compte rendu incomplet des changements apportés au plan de 186,7 milliards de dollars de dépenses du gouvernement dans les infrastructures » et que le « DPB a demandé le nouveau plan, mais il n'existe pas », la Chambre demande au vérificateur général du Canada de procéder immédiatement à une vérification du plan gouvernemental Investir dans le Canada, y compris, mais sans s'y limiter, une vérification permettant de déterminer si les objectifs et promesses liés au plan se sont concrétisés; et que le vérificateur général du Canada fasse rapport de ses constatations à la Chambre au plus tard un an après l'adoption de la présente motion.
Il y a du jus là-dedans. Je pense qu'il y aura aussi du jus dans la discussion qui va suivre. Avant de commencer l'analyse de notre réaction à la motion, j'aimerais d'emblée indiquer que le Bloc québécois a l'intention de voter en faveur de cette motion pour plusieurs raisons, dont voici les trois principales.
La première raison est le retard dans les dépenses, que l'on a mentionné. Depuis 2016, seule une faible partie des dépenses annoncées en infrastructure se sont concrétisées. Quand de l'argent est annoncé pour un projet, il est intéressant d'avoir cet argent pour que le projet démarre. C'est encore plus important quand il s'agit d'infrastructure parce que ce sont des choses dont nos citoyens, nos citoyennes, nos communautés, nos villes et nos villages ont besoin pour fonctionner, pour se développer et pour avoir une belle économie.
Cela alimente toujours le cynisme quand on annonce 300 millions pour ceci ou 1 milliard pour cela, mais que l'argent n'arrive jamais. Pour nous, il est évident que ces retards dans les dépenses sont préoccupants. Nous aimerions donc que le vérificateur général nous en brosse un portrait réel.
La deuxième raison est le besoin de transparence en matière de données économiques. Sans chiffres, on ne sait pas vraiment quel est le portrait réel de la situation. Les chiffres fournis par le gouvernement ne sont jamais très clairs. Il semble récupérer des montants mentionnés dans d'autres annonces et qui semblent venir à échéance. Ces montants sont-ils effectivement récupérés ou non? Sont-ils affectés ailleurs? On ne sait pas ce qui arrive avec cet argent.
Évidemment, nous jugeons important que l'argent annoncé soit réellement dépensé et utilisé aux fins promises, surtout en matière d'infrastructure. En effet, il y a des besoins en infrastructure dans nos collectivités, particulièrement au Québec — nous en verrons la raison un peu plus tard. La transparence est nécessaire pour savoir où l'on s'en va. Les gens doivent avoir un portrait clair de la situation non seulement pour faire davantage confiance aux informations que leur transmet le gouvernement, mais aussi pour que l'on puisse prendre de bonnes décisions et faire les ajustements nécessaires. Sans ces informations, on navigue à l'aveuglette.
La troisième raison pour laquelle nous entendons voter en faveur de la motion est que nous jugeons important que le Québec aille chercher sa juste part. Quand il y a un retard dans les dépenses et un manque de transparence en lien avec les données, il est difficile de savoir si le Québec reçoit ce qui lui revient.
Dans un rapport du directeur parlementaire du budget sur la phase 1 du plan d'infrastructure, couvrant la période de 2016 à 2018 et déposé en mars 2018, il est mentionné que le Québec n'a reçu que 12 % des investissements totaux du programme, alors que le Québec représente 23 % de la population du Canada. On comprendra que nous trouvons cela insultant et, surtout, insuffisant. Comme n'importe qui d'autre, nous, Québécois, payons des impôts à Ottawa et nous nous attendons à recevoir notre juste part des taxes et des impôts que nous envoyons à Ottawa, et ce, jusqu'au jour où nous serons indépendants. Souhaitons que cela se produise le plus vite possible.
Je vais faire une petite comparaison des montants reçus par le Québec par rapport à ceux reçus par les autres provinces, en me basant sur un petit tableau en page 9 du rapport du directeur parlementaire du budget. Si l'on regarde l'Ontario par exemple, on constate que cette province a reçu 32 % des investissements totaux pour 2 884 projets d'infrastructure, ce qui représente 161 $ par habitant. On voit que l'Ontario ne se classe pas trop mal dans le lot au chapitre de la portion qui lui est revenue.
D’autres provinces ont été plus gâtées. Par habitant, le Yukon a reçu 1 797 $, le Nunavut, 2 146 $, les Territoires du Nord-Ouest, 1 618 $, Terre-Neuve-et-Labrador, 1 752 $. Quand on regarde ce qu'ont reçu chacune des provinces, on voit que le Québec est le parent pauvre; c'est lui qui reçoit le moins d'argent. Vient ensuite l'Ontario, qui, pourtant, reçoit tout près de sa part. À titre de comparaison, l’Ontario reçoit 32 %, soit 161 $ par habitant, et le Québec 12 %, soit 97 $ par habitant. Des provinces reçoivent des milliers de dollars par habitant et le Québec ne peut même pas recevoir 100 $. On peut comprendre pourquoi nous ne sommes pas très contents de ces résultats et nous aimerions obtenir des réponses du vérificateur général.
D’autres choses sont mentionnées dans le fameux rapport du vérificateur général. Le avait prévu dépenser 14,4 milliards de dollars en 2016-2017 et 2017-2018 dans son plan d’infrastructure. Or il semble que, selon le rapport du vérificateur général, seulement 50 % de ce qu’on prévoyait dépenser ne l'a été.
Il n’y a pas d’excuse. Parfois, on nous dit que c’est long de s’entendre, qu’il y a des délais administratifs et que les projets ne sont pas présentés. Un peu plus loin dans le même rapport, on constate qu’aucune contribution n’a été versée dans le cas de 17 % des projets, même s'ils avaient été approuvés. Pour un projet approuvé sur cinq, l'argent n'a pas été versé.
Nous trouvons cela inconcevable et inexplicable, et nous avons bien hâte d’entendre les vraies explications que le gouvernement nous présentera. Nous n’en avons pas encore obtenu, mais peut-être que le vérificateur général pourra nous en dire plus.
On sait aussi que, dans le cas du Québec, c’est toujours plus difficile d’obtenir des fonds. Nous avons des revendications. En fait, nous voudrions que 100 % de l’argent destiné au Québec reste au Québec, qu'Ottawa l'envoie directement au gouvernement des Québécois et qu'il arrête d’imposer toutes sortes de conditions. Il semble que cela ne fasse pas l’affaire d’Ottawa et que cela crée toujours des ralentissements.
Il faut savoir que seulement 2 % des infrastructures publiques au Canada relèvent de la compétence du fédéral, et le reste, soit 98 %, relèvent soit des municipalités, soit des provinces. Le fédéral ne possède que 2 % des infrastructures, mais il contrôle une grande portion du budget et impose toutes sortes de conditions à tout le monde.
Il ne connaît pas la réalité des municipalités et des provinces. Un gouvernement central n’a pas la crédibilité nécessaire pour dire qu’il connaît la réalité de toutes les municipalités du pays. Au Canada, il y a 5 000 municipalités, mais ce qui intéresse le Bloc, c'est d'abord et avant tout le Québec, qui compte 1 400 municipalités. Il est impossible qu’Ottawa connaisse la réalité de chacune d'elles. À cause des règles du gouvernement fédéral, il est difficile pour les municipalités de se qualifier et d’aller chercher l’argent qui leur revient. C'est surtout le cas pour les petites municipalités, qui n’ont pas une armée de personnel pour réussir à comprendre comment se qualifier pour les différents programmes du gouvernement fédéral, comment faire une demande et s'y retrouver dans toutes ces administrations.
Il est évident que si l'on transférait l’argent à Québec pour qu'il puisse l'attribuer selon les besoins des gens, ce serait beaucoup plus efficace. L’argent serait reçu beaucoup plus vite sur le terrain, là où les gens en ont besoin.
C’est le bras de fer permanent dans lequel le Bloc québécois est engagé, car il veut que le Québec obtienne l’argent auquel il a droit.
Je sais qu’il me reste peu de temps, et je vais terminer sur un autre sujet: la Banque de l’infrastructure du Canada, qui relève de la . Après tout, nous parlons d’infrastructures. Il est très difficile d’obtenir des services en français, quand on s'adresse à cette banque. Depuis sa création, aucun dirigeant, attaché de presse ni directeur général ne parle français. Personne ne peut répondre en français aux municipalités. C’est un problème majeur. Pourtant, c'est plus de 35 milliards de dollars que le fédéral investira dans cette banque, dans laquelle le secteur privé investira peut-être.
On a même rapporté il y a quelques jours que personne ne parlait français au bureau de la . On comprendra que nous sommes plus qu’incompris dans ce pays. Si les Québécois pouvaient gérer leur propre argent, ce serait pas mal plus gagnant.
:
Madame la Présidente, le Bloc québécois se consacre au renforcement du développement des régions du Québec, particulièrement en activant les moyens de l'État fédéral canadien et en respectant les principes reconnus du développement d'un écosystème économique performant avec l'État national québécois, les acteurs du milieu et la population de toutes les régions du Québec.
Le Bloc québécois doit encore, comme les nationalistes québécois de notre histoire, se battre pour défendre sans compromis les intérêts du développement des régions du Québec contre le gouvernement fédéral canadien, qui s'ingère constamment dans les champs de compétence du Québec.
Par contre, le Bloc québécois assure à la Chambre qu'une coopération avec le gouvernement fédéral canadien est possible lorsque ce dernier s'engage à faire des investissements dans le cadre d'un programme ou d'un dossier ciblé qui répond aux attentes du gouvernement du Québec. Voici des exemples qui touchent une circonscription rurale comme la vôtre, madame la Présidente.
Tout d'abord, prenons l'exemple des infrastructures sportives. Les citoyens qui vivent dans des capitales régionales comme Rouyn-Noranda et Thetford Mines n'ont pas accès à des installations sportives de qualité. Chez nous, à Rouyn-Noranda, il y a un projet de complexe multisports qui n'a pas vu le jour. Celui-ci comprenait un terrain de soccer, une piscine et d'autres infrastructures. Le fédéral ne faisait pas partie de ce projet et ce dernier est tombé à l'eau. Nous avons également un projet de piscine au Témiscamingue.
Comme un député l'a évoqué plus tôt, en région rurale, où la population est moins concentrée, les citoyens n'ont pas les mêmes moyens et, forcément, de tels projets ne peuvent pas aussi facilement se réaliser. Il faut donc que le fédéral établisse des conditions d'admissibilité qui correspondent aux réalités de chaque région. Une fois les objectifs établis avec le fédéral, il appartient au Québec et aux municipalités de réaliser leurs projets.
J'aimerais maintenant parler des infrastructures municipales et plus particulièrement du traitement des eaux usées. Certaines municipalités bordant le fleuve Saint-Laurent n'ont pas les infrastructures nécessaires pour traiter leurs eaux usées, qui sont donc parfois non traitées et déversées dans le fleuve Saint-Laurent, comme on en a entendu parler. Plusieurs municipalités du Québec déversent leurs eaux usées dans les lacs et les rivières. Cela est inacceptable et il faut donner des moyens aux municipalités pour améliorer l'état des infrastructures existantes.
Au sujet de l'eau, je veux aussi donner l'exemple de la municipalité d'Angliers, au Témiscamingue, qui n'a pas d'infrastructure de captage d'eau potable. Ses citoyens doivent utiliser de l'eau embouteillée, qui est distribuée par camion. C'est inacceptable. Cette réalité est aussi présente dans trop de communautés autochtones qui ne peuvent pas s'approvisionner en eau à l'aide d'infrastructures modernes.
Puisqu'on parle d'infrastructures qui touchent les communautés autochtones, parlons du logement, une question très importante dont découlent beaucoup de problèmes sociaux. Les Autochtones font malheureusement partie des personnes les plus mal logées au Québec et au Canada. Leurs logements sont trop petits et en mauvaise condition. Cela a un effet sur leur développement.
Les transferts pour les infrastructures de logement social sont donc primordiaux. C'est aussi vrai ailleurs. À cet égard, le gouvernement fédéral doit transférer des montants d'argent pour réaliser des projets de construction de logements sociaux et remettre en état ceux qui sont en place. Qui plus est, il doit le faire en laissant la gestion au Québec et aux municipalités et sans imposer de conditions. Les taux d'inoccupation des logements au Québec sont très bas en ce moment, comme un peu partout. À Rouyn-Noranda, le taux d'inoccupation est de 1 %. On manque grandement de logements sociaux en Abitibi-Témiscamingue. Encore une fois, les critères ne sont pas adaptés aux régions et on doit attendre l'argent pour réaliser les projets.
Par ailleurs, la pénurie de logements abordables accentue les problèmes de logement et d'itinérance. Parfois, les logements sont plus chers que ceux des grandes villes. L'inflation est ressentie partout au Québec. Le manque de logements abordables accentue également la pénurie de main-d'œuvre, puisque cela nuit grandement à notre capacité d'attirer de nouveaux arrivants, qu'ils soient du Québec ou d'ailleurs, et d'aider nos entreprises à être compétitives et à lutter contre cette pénurie de main-d'œuvre. Cela soulève à nouveau la question de l'attractivité.
Toujours au sujet de l'infrastructure, une autre question qui touche la région de l'Abitibi-Témiscamingue, mais aussi la circonscription de Laurentides—Labelle, c'est la fameuse route 117, parfois affectueusement surnommée « sang 17 ». C'est l'une des routes les plus meurtrières au Québec, en raison des conditions souvent dangereuses et de la circulation des camions lourds. Il y a peu d'espace pour dépasser les autres véhicules, ce qui occasionne parfois des comportements dangereux. C'est une infrastructure du ministère des Transports du Québec, mais c'est aussi une route transcanadienne. Par le passé, on a vu le fédéral investir 11 millions de dollars dans la réfection de différents segments de cette route, notamment pour un pont.
Est-ce qu'il pourrait y avoir une réflexion en ce sens?
En ce qui a trait aux infrastructures routières, le village de Moffet veut remettre en service le pont de Grassy-Narrow. Ce projet sera fait en collaboration avec la communauté autochtone anishinabe de Long Point First Nation. Le projet vise à désenclaver cette partie de l'Est du Témiscamingue, à améliorer les conditions d'exploitation forestière pour les compagnies et à donner accès aux usagers du territoire, que ce soit des plaisanciers ou des touristes.
La question des infrastructures pour nos producteurs agricoles est aussi une question qui me touche, notamment en ce qui a trait aux abattoirs. L'Abitibi-Témiscamingue compte plusieurs producteurs. Le gouvernement fédéral peut-il contribuer à ce que l'on puisse consommer de la viande produite localement? Une contribution du gouvernement fédéral peut faire la différence en finançant les initiatives qui émergent du milieu. La réalité, c'est que nos bœufs et nos autres animaux doivent parcourir 800 kilomètres avant de se faire abattre. C'est donc un enjeu de fraîcheur, de qualité de vie des animaux et de notre capacité à consommer des produits locaux.
Une solution existe peut-être dans la circonscription de mon collègue de , notamment dans la municipalité de Belle-Vallée. Est-il possible d'avoir une entente pour que nos producteurs puissent faire abattre leurs animaux à trois kilomètres de la frontière du Témiscamingue plutôt que de faire plus de 600 kilomètres de route? Est-ce que le Québec, l'Ontario et le Canada peuvent s'asseoir ensemble pour régler cette situation si une initiative ne peut pas être financée dans la région? Il faut trouver des solutions afin de désenclaver la région, notamment en diminuant les coûts de transport de l'abattage.
Nous nous demandons aussi pourquoi on ne redonne pas à la communauté les immeubles fédéraux qui ne servent plus. On pourrait ensuite y installer des projets novateurs, comme des CPE, des logements ou des organismes communautaires. Les édifices du gouvernement du Canada dans la région ne sont pas juste un éléphant blanc, ils sont aussi l'éléphant dans la pièce. Ces édifices ne sont plus occupés et la qualité des services qui pourraient y être offerts est un manque dans la région.
La desserte numérique est un autre problème. Il faut adapter les programmes pour toutes les régions, et particulièrement en milieu rural. Nous n'avons pas une aussi grande population qu'à Vancouver, Toronto ou Montréal. L'investissement est donc moins intéressant pour les compagnies. Il faut agir sur ce plan. L'occupation du territoire a un coût, mais ne pas l'occuper en a également un. La modernisation du réseau numérique est aussi importante pour l'agriculture de proximité et pour attirer de jeunes familles, entre autres choses.
Une initiative régionale existe, soit le projet du GIRAT, et elle est très intéressante. Le projet Mobile A-T, d'une valeur de plus de 13 millions de dollars, est actuellement réalisé sans investissement du gouvernement fédéral, alors que les télécommunications relèvent de la compétence fédérale.
Parlons des transports en commun. Il n'y a pas que Montréal, Québec, Ottawa ou Toronto qui a besoin de transports en commun. Il serait intéressant que les programmes permettent la mise en place d'infrastructures afin de faciliter le développement des régions. Je pense également aux régions comme Drummondville qui veulent aussi bonifier leur desserte avec un train. Évidemment, la question du coût est en jeu, mais également celle de la fréquence des passages.
Les occasions d'affaires deviennent un enjeu. Il faut avoir accès à un transport aérien de qualité. Beaucoup d'investissements sont faits dans les aéroports, mais le problème des infrastructures est important. La fréquence des vols et l'effet sur les coûts sont également des enjeux. Tout cela est interrelié.
Il y a d'autres exemples. Pensons à NAV CANADA quand il est question d'une infrastructure sur place qui permet d'assurer la qualité de notre desserte et la sécurité des gens. Tous les projets d'incubateurs sont également intéressants pour les acteurs de développement économique.
Si le gouvernement fédéral n'est pas capable de s'occuper de ses infrastructures dans les régions, en Abitibi-Témiscamingue et ailleurs au Québec, alors que ces infrastructures sont absolument nécessaires à notre développement, nous l'invitons à nous transférer les fonds à cet égard.
:
Madame la Présidente, j’aimerais dire en commençant que je vais partager mon temps de parole avec l’excellent nouveau député de .
[Traduction]
Ce n'est pas du tout un débat abstrait. En matière d'infrastructures et de financement, Ottawa coordonne mal les choses et ne comble pas les besoins depuis des décennies, ce qui cause de graves difficultés partout au pays. À cet égard, je blâme autant les conservateurs du gouvernement Harper que l'actuel gouvernement pour avoir refusé de consentir un financement convenable en vue de régler un problème qui est en voie de devenir chronique au pays. La Fédération canadienne des municipalités et beaucoup d'autres groupes ont fait état de ce sous-financement des infrastructures, qui est de plus de 170 milliards de dollars au pays, sans compter les communautés autochtones.
Qu'est-ce que cela signifie? À cause de ce sous-financement, on n'a pas renouvelé les infrastructures, lesquelles, pour une large part, ont été construites après la Deuxième Guerre mondiale, dans les années 1950 et 1960, alors que les gouvernements finançaient adéquatement la construction d'usines d'épuration d'eau, de systèmes d'égout, de routes et de ponts.
Le gouvernement libéral affirmera sans doute qu'il a déjà financé une partie des infrastructures dont le pays a besoin. Tout au long du débat d'aujourd'hui, les libéraux ne manqueront d'ailleurs certainement pas de faire la liste de ces projets — qui sont les bienvenus, qu'on ne s'y trompe pas. Sauf que, à plus de 170 milliards de dollars, le déficit actuel en matière d'infrastructures est énorme. Que de l'argent ait déjà été débloqué ne peut certainement pas nuire et permettra de nous rapprocher un tant soit peu de l'objectif, mais j'ai comme l'impression que, pour le moment, les libéraux se contentent de remplacer les portes et les fenêtres de la grande maison canadienne alors que le toit coule, que les toilettes sont hors d'usage et que le chauffage est en panne.
Bref, les investissements annoncés sont loin de suffire pour améliorer la qualité de vie des Canadiens, ou même de la ramener à un niveau acceptable. Il s'agit d'un véritable problème, et c'est pourquoi nous voyons d'un très bon œil la motion dont la Chambre est saisie et nous entendons l'appuyer.
En théorie, le gouvernement a promis de financer tous les projets d'infrastructures dont le pays a besoin, mais en réalité, des dizaines de milliards de dollars dorment encore dans les coffres, et elle est là la différence. Seul le vérificateur général a l'expertise requise pour se pencher sur la question et assurer aux parlementaires et surtout aux Canadiens que le gouvernement entend combler le fossé gigantesque qui sépare la théorie de la réalité.
Le fait est que nous traversons au pays une crise des infrastructures. Le gouvernement prétend qu'il s'en occupe. Cependant, les quelques projets qu'il finance sont loin de répondre aux besoins de l'ensemble du pays.
Je suis fier de représenter les villes de New Westminster et de Burnaby, toutes deux gérées par des conseils municipaux très progressistes qui s'efforcent de faire quelque chose même si les municipalités n'ont qu'une petite proportion des recettes fiscales, soit environ 10 %. En fait, les fonds publics alloués dans l'ensemble du pays proviennent des municipalités. En Colombie-Britannique, nous avons de bonnes infrastructures, car les villes et le nouveau gouvernement de la province ont financé des infrastructures nécessaires. Le programme d'infrastructure est loin de pouvoir combler le déficit, qui équivaut à 170 milliards de dollars et qui ne cesse de se creuser au pays.
[Français]
Il faut que cela change. C’est évident quand on voit l’état des routes, des ponts et des centres de traitement des eaux usées. Il y a une différence entre la rhétorique et la réalité. La Presse a même mentionné il y a quelques mois qu’il y a une détérioration de l’état des routes, pas seulement au Québec, mais partout au Canada. Cela est dû au fait que le financement qui devrait être alloué aux infrastructures ne l’est pas. C’est pour cette raison que nous vivons une crise.
[Traduction]
Le gouvernement dira qu'il a prévu des sommes dans chacun des budgets. Le vérificateur général pourra nous dire dans quelle mesure c'est vrai. Il pourra aussi nous dire si les fonds annoncés par le gouvernement ont bel et bien permis le lancement de projets d'infrastructure et dans quelle mesure les municipalités des régions rurales et urbaines du pays peuvent avoir accès à cet argent. À New Westminster, nous nous attendons à ce que l'on rénove la piscine des Jeux du Canada qui a été construite il y a plus de 40 ans. Elle a bien besoin d'être rénovée. À New Westminster, nous souhaitons également qu'une partie des fonds nécessaires soit versée par le gouvernement fédéral. Il ne l'a toujours pas fait.
La ville de Burnaby a déterminé un certain nombre de sites où on pourrait construire des logements. Les maires de New Westminster et de Burnaby, Jonathan Coté et Mike Hurley, sont résolus à améliorer tous les aspects de la qualité de vie dans leur ville respective en obtenant le financement nécessaire au titre des infrastructures.
Quelle est l'approche du gouvernement? Tout d'abord, le vérificateur général possède des moyens qui lui sont propres et qui lui permettront de déterminer dans quelle mesure les fonds ont été affectés. Chose plus importante encore, quand on parle du financement lui-même, il faut savoir de quelle manière les fonds sont attribués.
Sous le gouvernement précédent, nous avions des partenariats public-privé. Dans les partenariats public-privé, il en coûte beaucoup plus cher au contribuable de garantir un profit privé pour ce qui s'agit essentiellement de financement public. Je peux rappeler le fiasco du train léger d'Ottawa, un partenariat public-privé dans le cadre duquel des milliards de dollars de fonds publics ont été octroyés pour mettre en place un système de transport en commun maintenant reconnu pour son manque de fiabilité. Je me déplace chaque jour pour aller travailler. J'ai essayé de me déplacer en utilisant le train léger. Toutefois, ces derniers jours, comme beaucoup d'autres habitants de la région de la capitale nationale, je n'ai pas pu prendre le train parce que le nombre de trains et leur fréquence ont été réduits à cause de ce partenariat public-privé. Par conséquent, la capacité des citoyens à accéder à ce service a été limitée. Ce n'est là qu'un exemple parmi tant d'autres.
On a soulevé des préoccupations semblables au sujet de l'approche du gouvernement quant à la Banque de l'infrastructure du Canada. Guy Caron, ancien député et porte-parole du NPD en matière de finances, a souvent dit craindre, à l'instar d'autres députés néo-démocrates, que des fonds publics soient utilisés pour enrichir des intérêts privés. La haute direction de la Banque de l'infrastructure du Canada ne peut être qualifiée que de chaotique tant le taux de roulement au sein de celle-ci est élevé. Très peu de progrès ont été réalisés. Ce que l'on peut considérer comme les plus importants projets ayant été concrétisés grâce à la Banque de l'infrastructure du Canada étaient des projets déjà affichés en ligne comme ayant reçu des fonds publics. Le gouvernement fédéral a fait un tour de passe-passe pour tenter d'attribuer du mérite à la Banque.
Il est essentiel que le vérificateur général se penche sur cette utilisation des deniers publics. Ce dernier jouit de la confiance des Canadiens. Il peut examiner les projets et, en un an, formuler des recommandations sur la façon dont on devrait traiter le financement des infrastructures au Canada. Cette banque ne doit pas servir à enrichir les amis du gouvernement sur le dos des contribuables. Elle ne doit pas non plus être une simple tirelire pour les campagnes électorales.
Ce dont nous avons besoin, c'est une source de financement public constante sur laquelle les municipalités des quatre coins du pays peuvent compter. Voilà pourquoi le NPD appuie la motion.
:
Madame la Présidente, puisque j'en suis à ma première allocution à la Chambre, j'espère que vous me permettrez de prendre un moment pour remercier les habitants de Skeena—Bulkley Valley de m'avoir accordé leur confiance. J'aimerais également remercier mon épouse, Michelle, et mes filles, Ella et Maddie, de leur amour et de leur soutien inconditionnels.
En plus d'être la plus vaste de la Colombie-Britannique, la circonscription que j'ai l'honneur de représenter est probablement l'une des plus grandioses au pays, avec les sommets enneigés d'Atlin, les forêts luxuriantes et les fjords de la forêt pluviale de Great Bear. On y trouve trois des grands bassins de saumon sauvage de la province, soit ceux des rivières Nass, Stikine et Skeena, d'où la circonscription tient son nom.
Skeena—Bulkley Valley abrite des communautés tissées serrées. Ses habitants sont des gens qui travaillent dur et qui savent se montrer résilients. Les Autochtones y sont chez eux depuis des milliers d'années. C'est pour moi un privilège de représenter un lieu si spécial dans les discussions sur l'avenir de notre pays.
La maison de ma famille se trouve sur le territoire non cédé du peuple Wet'suwet'en. Ce dernier m'a enseigné le mot wiggus. Il signifie respect: respect de soi, d'autrui et de la terre. J'espère que, pendant le temps que je passerai en ce lieu, mes paroles et mes actes seront en accord avec l'esprit du mot wiggus.
Avant de devenir député, j'ai eu l'honneur et le bonheur d'être le maire de Smithers pendant huit ans. La motion que nous débattons actuellement touche les infrastructures, et mes années à titre de maire me permettent de reconnaître leur importance pour la qualité de vie des Canadiens.
C'est pourquoi je suis généralement favorable à ce que le gouvernement mette l'accent sur les investissements dans les infrastructures. Lorsque les investissements dans les infrastructures publiques sont faits correctement, ils créent des emplois, rendent la vie dans les collectivités plus agréable et contribuent à la lutte contre les changements climatiques.
Cependant, la motion demande qu'on procède à une vérification du plan d'infrastructure de 186 milliards de dollars du gouvernement, et il est difficile de contester une motion qui vise à aider les Canadiens à mieux comprendre ce sur quoi les fonds d'infrastructure sont dépensés et à déterminer si les investissements permettent d'atteindre les objectifs énoncés du gouvernement.
Je dois admettre qu'il était alarmant de lire que seulement 21 des 91 milliards de dollars en financement total des infrastructures étaient indiqués dans le budget de 2018 et que le directeur parlementaire du budget a eu du mal à rendre pleinement compte du versement des fonds promis pour les infrastructures.
Comme moi, bon nombre de Canadiens se demandent où sont passés les 70 milliards de dollars dont on a perdu la trace. Le gouvernement actuel avait promis de faire preuve de transparence. Or, nous apprenons que le directeur parlementaire du budget a eu du mal à obtenir les documents dont il a besoin pour évaluer les plans de dépenses. J'espère que le travail décrit dans la motion aidera les Canadiens à comprendre si le gouvernement respecte vraiment les objectifs énoncés dans son programme de dépenses en infrastructures.
L'un de ces objectifs est d'appuyer une économie verte à faibles émissions de carbone, ce qui, selon mes collègues et moi, est certainement impératif. Toutefois, le terme « vert » est devenu un peu passe-partout. En effet, il fait référence à une si vaste gamme d'initiatives qu'il a presque perdu tout son sens. Les Canadiens s'attendent à plus qu'un semblant de mesures pour combattre la crise climatique. Ils méritent des mesures concrètes permettant de réduire considérablement la pollution climatique.
Les dépenses en infrastructures du gouvernement permettent-elles de telles réductions? Est-ce que le gouvernement investit, d'une part, dans des projets qui diminuent la pollution et, de l'autre, dans des projets qui l'augmentent? Le gouvernement maximise-t-il la réduction de la pollution en exigeant, dans les projets, l'utilisation de matériaux séquestrant le carbone, comme le bois, ou de matériaux comme le béton à faible empreinte carbone? Mon collègue en a parlé plus tôt aujourd'hui. Le gouvernement investit-il dans des projets de transport en commun qui réduiront efficacement la pollution et aideront les Canadiens à trouver un emploi et à obtenir des services?
Nous devons avoir l'assurance que nos investissements nous mettent sur la bonne voie pour respecter nos obligations internationales, et j'ai espoir que la vérification demandée dans la motion dont nous débattons aujourd'hui nous permettra de le savoir.
Après tout, le gouvernement ne nous a pas encore montré comment il atteindra ne serait-ce que les faibles cibles du gouvernement Harper en matière de lutte contre les changements climatiques, qui sont elles-mêmes nettement insuffisantes pour que nous puissions respecter nos obligations aux termes de l'Accord de Paris, et c'est sans parler des nouvelles ambitions du gouvernement pour 2050. Les projets d'infrastructure sont des investissements à long terme, et les Canadiens méritent de savoir que nous ferons bien les choses du premier coup. À bien des égards, nous ne disposons que d'une seule chance.
Le plan Investir dans le Canada contient un volet de financement visant essentiellement les collectivités rurales et nordiques. J'aimerais, en tant que représentant d'une circonscription dont la plus grande ville ne compte que 13 000 habitants, que cette vérification s'accompagne d'une analyse qui déterminerait s'il existe vraiment un juste équilibre entre les investissements dans les infrastructures rurales et urbaines.
Les régions rurales font partie intégrante du tissu de notre pays, mais elles sont souvent négligées. Nous devons, à tout le moins, veiller à ce que les habitants des zones rurales reçoivent leur juste part des dépenses générales engagées dans les infrastructures afin qu'ils puissent profiter des avantages que les grands centres tiennent trop souvent pour acquis.
Récemment, j'ai rencontré Carol Leclerc, la mairesse de Terrace, qui m'a parlé de la nécessité criante, dans sa ville, d'améliorer les infrastructures en matière de transport et de s'adapter à la croissance de l'économie stimulée par une activité industrielle sans précédent.
Je sais que le district régional de Bulkley-Nechako veut absolument améliorer le service Internet à haute vitesse offert aux habitants des zones rurales. La ville de Prince Rupert, qui ne compte que 12 000 habitants, a évalué son déficit en matière d'infrastructure à plus de 350 millions de dollars. La route 16, la route des pleurs, traverse notre circonscription et ne bénéficie pas encore, sur de longs tronçons, d'une couverture cellulaire adéquate. Dans les îles Haida Gwaii, les habitants veulent mettre fin à leur dépendance vis-à-vis du diésel et passer rapidement aux énergies renouvelables.
Presque toutes les collectivités du Nord-Ouest de la Colombie-Britannique ont l'intention de renouveler leurs canalisations d'eau et conduites d'égout, leurs usines de traitement des eaux et autres infrastructures essentielles.
Ma collectivité, Smithers, a fait dernièrement un exercice de planification de la gestion des biens. Celui-ci a révélé qu'il faudra investir 30 millions de dollars pour rénover les réseaux d'aqueduc, d'égout et d'égouts pluviaux pendant la prochaine décennie.
Enfin, la Resource Benefits Alliance, qui regroupe 21 administrations locales de ma région, a commandé récemment une étude sur les besoins en infrastructure des collectivités du Nord-Ouest de la Colombie-Britannique. Cette étude révèle que, seulement dans notre région, il faudra environ 1,3 milliard de dollars pour remplacer et rénover des infrastructures essentielles. Cette histoire se répète partout au Canada. Les collectivités rurales et nordiques méritent de recevoir une part équitable du financement consacré aux infrastructures. La vérification dont nous débattons aujourd'hui pourrait nous aider à déterminer si c'est bien le cas.
Du côté du NPD, nous sommes fermement convaincus que l'infrastructure publique est essentielle et qu'elle doit demeurer véritablement publique. Les Canadiens ont besoin que le gouvernement fédéral investisse dans des infrastructures qui auront une réelle incidence dans leur communauté, et non qu'il garnisse les comptes bancaires de sociétés d'investissement. Les entreprises n'ont pas pour priorité de fournir des infrastructures, tout simplement, mais bien d'en tirer profit. Malgré cela, le gouvernement envisage toujours de laisser les investisseurs privés et les multinationales tenir les rênes.
Il est troublant de lire, dans le plan quinquennal de la Banque de l'infrastructure du Canada, qu'elle prévoit faire ce qui suit:
élaborer des mécanismes pour mobiliser les partenaires du secteur privé dès les premières étapes de planification d’un projet et concevoir des processus pour mettre davantage l’accent sur les aspects commerciaux dans la prise de décisions visant les infrastructures afin de favoriser les modèles de facturation de l’utilisateur [...]
En vantant son projet pilote de 20 millions de dollars réalisé à Mapleton, en Ontario, où la banque investit dans la distribution privée d'eau potable publique, la Banque d'infrastructure du Canada exprime sa volonté d'accroître la privatisation des infrastructures publiques fondamentales. Ce qu'il faut savoir, c'est que les municipalités et l'ensemble du secteur public sont bien équipés pour fournir des services publics de qualité, rentables et sûrs. Les investissements fédéraux devraient permettre à ces derniers de s'acquitter de cette responsabilité au lieu de céder le contrôle aux entreprises privées qui, sans aucun doute, augmenteront les frais d'utilisation et réduiront les services.
Pour conclure, je voterai en faveur de la motion et, si elle est adoptée, j'attendrai avec impatience une réponse aux questions que j'ai posées aujourd'hui.
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Madame la Présidente, je suis très heureux de prendre la parole aujourd’hui au sujet de cette motion très importante. Je vous signale que je partagerai mon temps de parole avec mon ami le député de .
[Traduction]
Jamais auparavant un premier ministre ne s'était vanté à ce point d'avoir consacré autant d'argent aux infrastructures pour d'aussi piètres résultats. Aujourd'hui, comme le gouvernement est en situation minoritaire, le Parlement a l'occasion de montrer réellement de quoi il est capable. Je ne remercierai jamais assez le directeur parlementaire du budget et le vérificateur général, parce que j'ai bien l'impression que nous aurons des comptes à demander au gouvernement avant longtemps. Après tout, notre travail — à titre de députés de l'opposition, mais aussi de parlementaires en général — consiste précisément à exiger du gouvernement qu'il rende compte de ses dépenses.
Le débat d'aujourd'hui a commencé à 10 heures, et j'aimerais prendre un instant pour rappeler aux députés et aux gens qui nous regardent ce que dit la motion qui en est le sujet:
Que, étant donné que le directeur parlementaire du budget a indiqué le 15 mars 2018 que « le budget de 2018 présente un compte rendu incomplet des changements apportés au plan de 186,7 milliards de dollars de dépenses du gouvernement dans les infrastructures » et que le « DPB a demandé le nouveau plan, mais il n’existe pas », la Chambre demande au vérificateur général du Canada de procéder immédiatement à une vérification du plan gouvernemental Investir dans le Canada, y compris, mais sans s'y limiter, une vérification permettant de déterminer si les objectifs et promesses liés au plan se sont concrétisés; et que le vérificateur général du Canada fasse rapport de ses constatations à la Chambre au plus tard un an après l’adoption de la présente motion.
Aujourd'hui, l'opposition demande précisément au gouvernement de faire preuve de transparence et de rendre des comptes. J'ai consulté la lettre de mandat que le a fait parvenir à la . Dans cette lettre, on fait plusieurs fois allusion à la forme que doivent prendre la transparence et la reddition des comptes.
J'aimerais citer la lettre de mandat. Elle dit ceci:
Nous continuerons d’obtenir des résultats concrets pour les Canadiens et de mettre à leur disposition un gouvernement efficace. Pour obtenir les résultats que les Canadiens exigent de nous à juste titre, nous devons effectuer un suivi des progrès réalisés par rapport à nos engagements et produire des rapports publics connexes, évaluer l’efficacité de notre travail, aligner nos ressources sur nos priorités et nous adapter aux événements à mesure qu’ils se produisent.
La lettre se poursuit comme suit:
Je m’attends également à ce que nous continuions de relever la barre en matière d’ouverture, d’efficacité et de transparence au sein du gouvernement. Autrement dit, je veux que notre gouvernement soit intrinsèquement ouvert [...]
On peut aussi lire ceci dans la lettre de mandat:
Veiller à ce que les Canadiens aient accès à des renseignements exacts et opportuns sur les investissements dans l’infrastructure de leurs communautés et collaborer avec vos collègues ministres pour améliorer les rapports financiers aux Canadiens et au directeur parlementaire du budget.
Plus loin, la lettre dit ceci:
Nous nous sommes engagés à être un gouvernement transparent, honnête et redevable envers les Canadiens; un gouvernement qui respecte les normes d’éthique les plus rigoureuses, qui porte une attention soutenue à la gestion des fonds publics et observe la plus grande prudence dans ce domaine. Je m’attends à ce que vous incarniez ces valeurs dans votre travail et que vous ayez une conduite éthique irréprochable dans tout ce que vous faites. Je veux que les Canadiens regardent leur gouvernement avec fierté et confiance.
Le plan d'infrastructure établi par le gouvernement est un plan ambitieux. Je rappelle aux députés et aux Canadiens qu'en 2015, le parlait de s'en tenir à des déficits modestes pour pouvoir investir et faire prospérer l'économie. Nous avons bien sûr appris ensuite que ce plan prévoyait un investissement de 186 milliards de dollars sur 12 ans.
Or, il se trouve qu'une grande part de ces fonds n'a pas été versée pour les projets envisagés dans ce plan. Selon le directeur parlementaire du budget, pour chaque dollar prévu, 60 cents n'ont pas été dépensés. Comme le montant total était de 186 milliards de dollars, on peut s'imaginer ce que cela représente globalement. C'est précisément ce que nous espérons que le vérificateur général pourra confirmer.
Voici quelques faits en ce qui concerne le plan d'infrastructure:
Le directeur parlementaire du budget a indiqué que les libéraux n'avaient pas été capables d'utiliser les fonds qu'ils destinaient aux infrastructures et que 60 % de ces sommes étaient restées inutilisées pendant les deux premières années. On ne force pas la réalisation de projets d'infrastructure par le simple fait d'y réserver des sommes faramineuses. Il faut que les municipalités et les provinces soient prêtes à réaliser de tels projets, ce qui ne semble pas être le cas. Il y a tellement de projets d'infrastructure possibles qui pourraient être financés et qui ne le sont pas.
Il a également constaté que les résultats se faisaient toujours attendre. Lorsqu'on a questionné le au cours de la dernière législature sur la manière dont il avait investi 187 milliards de dollars dans l'infrastructure, il a fourni une réponse très désinvolte. Je ne pense même pas que le ministre de l'Infrastructure savait vraiment où allait cet argent.
Le pays n'a pas connu de nouvelle croissance économique. En réalité, l'économie tourne au ralenti. Les libéraux ont prétendu que leurs investissements dans l'infrastructure augmenteraient le PIB de 0,3 % par an en moyenne. En fait, le directeur parlementaire du budget estime qu'au mieux, le gouvernement a manqué sa cible d'environ 67 %. Ce plan a échoué.
En réalité, personne ne sait combien le gouvernement dépense en matière d'infrastructure. Le ne le sait pas, pas plus que le directeur parlementaire du budget et le ministère des Finances. Même le ministère de l'Infrastructure n'est pas en mesure de chiffrer les dépenses du gouvernement en infrastructure. L'opposition a demandé au directeur parlementaire du budget de contacter le ministère de l'Infrastructure afin de lui demander combien le gouvernement dépense en matière d'infrastructure, et il n'a même pas été en mesure de répondre à la question.
Le directeur parlementaire du budget a indiqué que le plan d'infrastructure du gouvernement n'existait pas. Il a dit que le plan du Canada est improvisé et que les fonds sont terriblement mal gérés. La plus grande erreur du est lorsqu'il a promis — promesse qui fut la pièce maîtresse de la campagne de 2015 — de faire de petits déficits temporaires afin de financer des projets d'infrastructure qui stimuleraient l'économie. L’analyse du directeur parlementaire du budget montre que, malgré tout l’argent dépensé par le , les dépenses en infrastructures n’ont pas augmenté au pays.
Nous sommes ici aujourd'hui parce qu'il y a beaucoup de questions qui demeurent sans réponse. Au cours des quatre dernières années, le gouvernement a annoncé énormément de dépenses dans tout le pays. David Akin, de Global News, avait un programme sur les médias sociaux qui suivait les dépenses du gouvernement. Des milliards et des milliards de dollars ont été annoncés, mais sans trop d'étaiement. C'est précisément la raison pour laquelle le vérificateur général est tenu d'intervenir et de dire au Parlement, qui représente les Canadiens, où va cet argent.
Par ailleurs, le directeur parlementaire du budget a parlé de l'augmentation constante des déficits et du fait que la structure du déficit tenait compte des dépenses d'infrastructure. Si le gouvernement ne dépense pas l'argent, où vont les fonds et comment expliquer l'augmentation constante des déficits? Ce sont toutes des questions très valables.
Je rappelle aux députés qu'il est important de comprendre qu'il s'agit là d'un enjeu capital. Nous devons le comprendre parce que le gaspillage, les impôts vertigineux et les emprunts irresponsables résultent de l'incapacité à débloquer les fonds destinés aux infrastructures.
En terminant, en 2017, le directeur parlementaire du budget a constaté que les libéraux n'avaient dépensé que la moitié des fonds promis pour les infrastructures. En 2018, lorsqu'il leur a demandé de présenter leur plan d'infrastructures, il a constaté qu'ils n'avaient pas de plan. En 2019, lorsqu'il a demandé une liste des engagements pris pour des projets précis dans le cadre du plan Investir dans le Canada, le gouvernement n'a pas été capable de fournir l'information.
Les conservateurs demandent au vérificateur général, qui est un mandataire indépendant du Parlement, de demander au gouvernement de l'information sur la destination de cet argent et sur l'usage qui en est fait. S'il n'est pas investi dans des projets visant à stimuler l'économie, comme c'était l'intention, aux dires du en 2015, alors, nous tous, Canadiens et parlementaires, avons le droit de savoir ce qu'il advient de cet argent.
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Madame la Présidente, je suis très heureux de prendre la parole aujourd'hui à l'occasion de ce débat très important.
Ce débat, soulevé par mon collègue de , va au cœur des raisons pour lesquelles nous sommes ici à la Chambre, c'est-à-dire la gestion des fonds publics et la transparence que l'on doit aux Canadiens lorsqu'on prend leurs taxes et leurs impôts et qu'on les gère selon certains choix et certains critères. Il s'agit donc de gestion des fonds publics, de transparence et de reddition de comptes. Voilà ce qui est au cœur du débat que nous amorçons aujourd'hui.
Rappelons les faits. Le gouvernement actuel se targue d'être le plus grand gouvernement de l'histoire en matière d'investissements dans les infrastructures, avec un programme de 186 milliards de dollars au cours des 12 prochaines années. Cela est techniquement vrai. En effet, jamais dans l'histoire un gouvernement n’a investi autant. Je reviendrai un peu plus tard, cependant, sur les précédents fort intéressants et stimulants.
Toutefois, en réalité, de façon inacceptable, ce gouvernement manque de transparence et de reddition de comptes quand vient le temps de dire ce qu'on fait avec cet argent, à qui on le donne et comment on le gère.
Rappelons-nous que ce programme n'est pas une petite histoire: il s'agit de 186 milliards de dollars. En tout, ce sont 50 programmes différents, gérés par 30 entités, qu'il s'agisse de ministères, d'agences ou des sociétés d'État. Bref, c'est immense. Or, plus c'est gros, plus le diable se retrouve dans les détails. Dans le cas présent, je peux dire qu'il y a pas mal de diables mais pas de détails. Il s'agit de 50 programmes, de 30 ministères, agences ou ceci ou cela. Il y a de quoi en perdre son latin. Malheureusement, le gouvernement tarde à rendre des comptes.
Le directeur parlementaire du budget s'est donc penché sur ce programme à plusieurs reprises au cours des quatre dernières années. Ces gens-là se sont fait élire en 2015 en disant que tout allait être extraordinaire, mais, depuis quatre ans, on ne peut pas dire qu'on ait obtenu des résultats probants, et surtout pas des résultats de transparence. En 2017, le directeur parlementaire du budget a affirmé que la moitié des fonds annoncés n'étaient pas présents. En 2018, le directeur parlementaire du budget a demandé quel était le plan du gouvernement libéral pour les infrastructures, mais il n'y avait pas de plan. En 2019, le directeur parlementaire du budget a demandé la liste des programmes et des projets du plan Investir pour le Canada, mais il n'y avait pas de liste.
Au cours des trois premières années de gestion de ce programme, le directeur parlementaire du budget a demandé trois fois des informations de base, somme toute, et le gouvernement n'a pas été capable d'y répondre convenablement. C'est pourquoi, aujourd'hui, la motion de mon collègue de vise à demander au vérificateur général de faire la lumière là-dessus. Si, par malheur, durant la période des questions orales, le gouvernement refuse de donner les réponses aux députés de l'opposition et si, par malheur, lors des enquêtes faites par le directeur parlementaire du budget, le gouvernement refuse de donner les informations pertinentes, nous souhaitons que le vérificateur général puisse enfin faire la lumière complète et totale sur la gestion de ce programme immense de 186 milliards de dollars sur 12 ans et que les Canadiens sachent de quoi il retourne et qu'ils aient au moins la perception qu'ils en ont pour leur argent.
Je l'ai dit tout à l'heure, ce n'est pas la première fois qu'un gouvernement investit dans les infrastructures. Oui, les sommes sont colossales, les sommes sont inédites, mais il y a eu des précédents. Lorsque nous étions au gouvernement, lorsque nous avions été aux prises avec la pire crise économique depuis la Grande Dépression, le gouvernement conservateur en place a fait des investissements majeurs et a injecté de l'argent dans l'économie canadienne pour un montant de 47 milliards de dollars pour les deux ou trois premières années de la crise, afin d'y répondre par des mesures d'investissement.
C'est la raison pour laquelle le Canada, sous le régime du gouvernement conservateur, a été le premier pays du G7 à se sortir la tête de l'eau après la crise économique, soit avec le meilleur rapport dette-PIB, le meilleur taux de croissance et le plus bas taux de chômage des pays du G7. Voilà la signature du gouvernement conservateur. C'est pour cela que nous avons fait les bons choix.
[Traduction]
Je rappelle à la Chambre que, au terme de notre mandat en 2015, nous avions présenté un budget équilibré. Nous avions atteint le déficit zéro en 2015. Le Canada était le premier pays du G7 à y arriver et, grâce à l'honorable Denis Lebel, alors ministre de l'Infrastructure, nous avions un programme d'infrastructure fort ambitieux.
[Français]
L’honorable Denis Lebel a siégé ici pendant de belles années. D’ailleurs, son dernier bureau n’était pas tellement loin d’ici. Sous sa direction, le Canada avait le plan le plus ambitieux à l'époque, soit des investissements de 120 milliards de dollars sur 10 ans, sans engendrer de déficit contrairement à ce que fait le gouvernement libéral. Voilà une gestion convenable des fonds publics, la signature du gouvernement conservateur. Ce n’est surtout pas la signature du gouvernement libéral.
Dépenser de l’argent qu’on n’a pas et engendrer des déficits sont les pires choses que l’on puisse faire en situation de croissance économique, comme c’est le cas actuellement. Souvenons-nous qu’en 2015, les libéraux se sont fait élire en disant qu’ils allaient injecter beaucoup d’argent en infrastructure, et qu’ils n'allaient faire que de tout petits déficits, de l'ordre de 10 milliards de dollars la première année, de 10 milliards de dollars la deuxième année et de 6 milliards de dollars la troisième année, sans aucun déficit en 2019.
Or le résultat est tout autre, avec un gros déficit pour chacune des trois premières années et un déficit encore plus gros la dernière année. Voilà ce qu’a fait le gouvernement libéral pendant ses quatre premières années. Même s'il s’était engagé à ne faire aucun déficit en 2019, il a annoncé un déficit de 19 milliards de dollars. J’y reviendrai un peu plus tard.
Les libéraux n’ont pas fait les investissements promis puisque moins de 60 % de chaque montant de 100 $ a été investi. Ils ont également caché des informations au directeur parlementaire du budget. Qui plus est, ils ont fait des déficits pharaoniques et n’ont pas honoré leur engagement d'un déficit zéro.
Je reviens sur quelque chose de plus récent. Il y a environ cinq semaines, la Chambre siégeait et nous demandions au quand il allait déposer sa mise à jour économique. Il répondait que cela s’en venait. Par un drôle de hasard, le ministre des Finances a déposé cette mise à jour économique le 16 décembre, un jour où la Chambre ne siégeait pas, et pour cause! Moi aussi, si j'avais été à la place des libéraux, j’aurais été gêné.
Le déficit annoncé de 19,8 milliards de dollars est devenu un déficit réel de 26,6 milliards de dollars, ratant la cible de 37 %. Pour ce qui est de l’année suivante, il avait été prévu un petit déficit de 19,7 milliards de dollars. Cependant, il s'agira plutôt d'un déficit de 28 milliards de dollars, ratant la cible de 43 %. L’année suivante, pour la troisième année, il était prévu un déficit de 9,8 milliards de dollars, mais qui sera plutôt de 16,3 milliards de dollars.
La première fois, la cible a été ratée de 37 %, la deuxième fois de 43 %, et la troisième fois de 66 %. Je comprends pourquoi le ministre des Finances n’était pas à la Chambre pour déposer cette mise à jour. Je comprends pourquoi il a attendu que la Chambre soit ajournée pour le faire. C’est honteux, c’est gênant et il est inacceptable de mal gérer les finances publiques. C’est là la signature du gouvernement libéral et c'est là l’héritage que le ministre des Finances va laisser. C’est malheureux.
Dois-je rappeler que le ministre des Finances, alors qu’il était un baron de Bay Street, a fait de l’entreprise familiale un fleuron de l’économie canadienne? Il n’a pas à avoir honte de cela, au contraire. Pendant les 20 ans durant lesquels il a géré l’entreprise familiale, il n’a encouru aucun déficit. Or, cela fait quatre ans qu’il gère les finances publiques et il a affiché quatre déficits de suite. C’est inacceptable, surtout qu’il n’a aucun contrôle sur ce qui s’en vient dans les prochaines années.
Rappelons-le, un déficit est une facture que l’on envoie à nos enfants et à nos petits-enfants. Puisque l’économie va bien à l'heure actuelle, c’est maintenant que l’on devrait faire les choix importants. Comme l’a dit Michel Leblanc, le président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, à LCN il y a un mois:
Les entreprises, ce qu’elles nous disent, c’est que ça nous inquiète [...] Si ce ménage-là est trop lourd pour nos entreprises, les impôts vont monter, les consommateurs vont être moins au rendez-vous [...]
Voilà ce qui arrive quand on dépense l’argent que l’on n’a pas et que l’on envoie la facture à nos petits-enfants. Même Le Devoir écrivait ce qui suit dans un éditorial:
L’économie canadienne se porte bien [...] Mais voilà pourquoi il aurait fallu profiter de la situation pour préparer les jours plus difficiles [...] Il y a ce déficit persistant qui ne dérange personne quand tout va bien, mais qui pourrait devenir un obstacle important en cas de ralentissement prononcé.
C’est pourquoi la motion du député de qui, souhaitons-le, sera adoptée par la Chambre permettra de faire la lumière sur la gestion irresponsable des fonds publics canadiens par l’actuel gouvernement. Elle permettra aussi de savoir exactement si les Canadiens en ont pour leur argent. Elle permettra surtout de rappeler aux Canadiens et à la Chambre que le gouvernement actuel s’est fait élire en promettant de faire de tout petits déficits, mais qu’il en a fait de gros, et qu’il s’est fait réélire en promettant qu’il allait faire des déficits, mais qu’il a complètement perdu le contrôle des finances publiques. C’est inacceptable pour l’avenir de l’économie canadienne et surtout pour l’avenir de nos enfants et du petit-enfant du député de Mégantic—L’Érable, qui vient de naître.
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Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec le merveilleux député de .
Je remercie le député de de sa motion, qui est opportune et importante. Opportune, parce que nous entamons une décennie cruciale où les Canadiens comptent sur les gouvernements pour prendre l'initiative dans la lutte contre les changements climatiques et pour favoriser la croissance propre. Importante, à cause de la volonté du gouvernement de faire du Canada un chef de file mondial en transformant son économie et en accélérant la lutte contre les changements climatiques, tout en créant de bons emplois bien rémunérés et en maintenant un coût de la vie abordable pour les Canadiens. Voilà l'objet du plan d'infrastructure Investir dans le Canada.
Les résultats de nos investissements sont là: nous avons créé plus d'un million de nouveaux emplois depuis notre arrivée au pouvoir en 2015 et les taux de chômage n'ont jamais été aussi bas. Comme le directeur parlementaire du budget l'a confirmé dans son rapport de 2018, la première étape de notre plan a permis de stimuler l'activité économique et la création d'emplois au cours de ses deux premières années.
Le secteur des ressources naturelles du Canada est au cœur de ce plan en vue d'améliorer notre performance environnementale, de créer de la richesse et de générer les recettes dont nous avons besoin pour investir dans un avenir à faibles émissions de carbone. Il faut notamment collaborer avec les provinces, les territoires, les municipalités et les communautés autochtones pour créer un avenir axé sur l'énergie propre et de nouveaux débouchés économiques dans les collectivités rurales et nordiques, développer le secteur des transports propres grâce aux véhicules sans émissions et au déploiement des infrastructures de recharge partout au pays, et construire des routes commerciales et des routes de transport modernes pour pouvoir acheminer nos ressources vers les marchés, ici et à l'étranger.
Je tiens à utiliser le temps de parole qui me reste pour parler de ces quatre domaines précis et du rôle crucial que le plan d'infrastructure Investir dans le Canada joue pour réaliser des progrès dans chacun d'eux.
Le premier domaine est l'avenir axé sur l'énergie propre. Nous n'atteindrons pas nos cibles de lutte contre les changements climatiques à moins d'utiliser davantage d'électricité propre dans l'ensemble de l'économie nationale, surtout dans les secteurs énergivores comme le transport et le chauffage, ainsi que les secteurs traditionnels des ressources. À cet égard, le Canada est bien placé pour assurer une réussite à long terme. Près de 82 % de l'électricité du pays proviennent de sources propres et non émettrices. En fait, nous sommes le deuxième producteur d'hydroélectricité au monde. Les énergies éolienne et solaire sont maintenant les sources de production d'électricité qui connaissent la plus forte croissance au Canada.
Nous appuyons les projets d'énergie propre à l'échelle du pays en investissant dans des programmes sur les énergies renouvelables émergentes, les réseaux intelligents et l'efficacité énergétique. Ces initiatives créent des emplois et de nouvelles possibilités dans l'économie verte. En Saskatchewan, nous accordons un financement de plus de 25 millions de dollars pour la première centrale géothermique qui produira suffisamment d'énergie pour alimenter approximativement 5 000 foyers. En Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick, nous appuyons un projet visant à intégrer l'énergie renouvelable dans le réseau électrique à Shediac, au Nouveau-Brunswick, et à Amherst, en Nouvelle-Écosse. Ce projet créera aussi de l'emploi et diminuera les coûts de l'énergie. Au cours des années à venir, nous réduirons encore davantage les émissions grâce à de nouveaux systèmes de production et de transmission d'électricité sans émissions de carbone et à des réseaux intelligents. Nous établirons également des liens entre les provinces qui disposent de réserves abondantes d'énergie propre et celles qui en veulent et en ont besoin.
Le plan d'infrastructure du Canada aidera le gouvernement à relever les défis et à faire en sorte que le Canada possède les scieries, les mines et les usines les plus écologiques au monde. En outre, en investissant dans des approches novatrices en matière de distribution d'électricité, notamment dans des entités stratégiques, des réseaux intelligents et le stockage du carbone, il sera possible de maintenir le coût de l'électricité à un niveau abordable pour les consommateurs et de réduire les émissions de carbone. Voilà une solution avantageuse pour l'économie et l'environnement.
Ensuite, nous nous servons de nos investissements sans précédent dans les infrastructures pour contribuer à créer de nouvelles possibilités économiques dans les communautés rurales et isolées, ainsi que dans les communautés autochtones. Cela implique la connexion des collectivités aux réseaux électriques actuels, ou le développement de sources d'énergie plus propre complètement nouvelles qui permettront à ces collectivités de commencer à éteindre leurs génératrices au diésel et à tracer la voie d'un avenir plus viable. Par exemple, de nombreuses communautés autochtones misent de plus en plus sur la biomasse provenant des forêts comme source d'exploitation d'énergie et comme moyen de créer des emplois. D'autres communautés construisent des centrales solaires, et certaines exploitent de petites installations hydroélectriques qu'elles souhaitent à présent étendre. Grâce au plan Investir dans le Canada, nous contribuons au financement de ces énergies propres de l'avenir tout en favorisant la réconciliation avec les Autochtones, la création d'emplois durables et la croissance.
Les véhicules sans émissions constituent le troisième domaine.
Les Canadiens veulent davantage d'options et des choix plus propres pour se déplacer. C'est ce qu'ils nous ont dit dans le cadre de l'initiative Génération Énergie, la plus grande discussion nationale sur l'énergie de l'histoire du pays, et nous les soutenons.
Le secteur des transports est responsable de près de 25 % des émissions de gaz à effet de serre du Canada, et les trois quarts de ces émissions proviennent de deux sources seulement: les voitures et les camions et les véhicules lourds. Voilà pourquoi nous contribuons à la mise en place d'un réseau pancanadien de bornes de chargement rapides pour les véhicules électriques ainsi que de bornes de chargement dans les collectivités où les Canadiens travaillent, vivent et se divertissent.
Nous soutenons également l'installation de nouvelles stations de gaz naturel le long des principaux couloirs de marchandises afin de réduire les émissions des véhicules lourds et de stations d'hydrogène dans les centres métropolitains.
Toutes ces mesures visent à offrir aux Canadiens davantage d'options et des choix plus propres pour leurs besoins en matière de transport, et toutes ont pour objectif de garantir que chaque véhicule vendu au Canada en 2040 ne produira aucune émission.
Pour atteindre cet objectif, nous facilitons également l'accès aux véhicules sans émissions. Nous avons mis en place des incitatifs, notamment des remises pouvant atteindre jusqu'à 5 000 $ pour les Canadiens qui achètent des véhicules électriques et à hydrogène admissibles, ainsi qu'une réduction de valeur immédiate de 100 % pour les entreprises qui achètent des véhicules sans émissions afin de rendre leur parc automobile plus écologique.
Alors que le gouvernement entame son second mandat, nous relevons à nouveau la barre et prenons des mesures en vue de porter à 5 000 le nombre de bornes de recharge le long de l'autoroute Trans-Canada et d'autres grands réseaux routiers dans les centres urbains et des localités rurales.
J'en arrive maintenant au quatrième domaine essentiel: la modernisation de nos routes commerciales et de transport.
L'une des principales responsabilités du gouvernement fédéral est de faciliter l'acheminement de nos ressources naturelles vers les marchés et de veiller à ce que nos secteurs de ressources naturelles demeurent une source d'emplois, de prospérité et de possibilités dans un monde qui exige de plus en plus que les matières premières et les produits finis soient non seulement offerts à prix concurrentiels, mais aussi qu'ils soient produits de manière viable et inclusive. C'est exactement ce que notre plan Investir dans le Canada nous aide à faire.
Nous accélérons les investissements dans les ports maritimes ainsi que dans les corridors routiers et ferroviaires pour mettre fin aux embouteillages et pour donner aux entreprises canadiennes de nouvelles voies pour acheminer leurs produits vers les marchés étrangers.
Nous avons également amélioré l'accès aux données de transport pour aider les expéditeurs à optimiser leurs itinéraires et aider les gouvernements à mieux cibler leurs investissements pour accroître l'efficience des chaînes d'approvisionnement.
Tous nos investissements dans les infrastructures aident le Canada à ériger une économie moderne, résiliente et verte, et à assainir l'environnement pour un avenir meilleur et prospère pour les futures générations.
Je suis fier d'appuyer les efforts du gouvernement et j'invite tous les députés à se joindre à nous. Ensemble, nous pouvons créer la prospérité que nous désirons tous, tout en protégeant la planète que nous chérissons tous.
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Madame la Présidente, je remercie le député d' de partager son temps de parole avec moi.
Je suis très heureux de parler de la motion proposée par l'opposition officielle, puisqu'elle vise à demander quelque chose qui a déjà été fait, ce qui me facilite la tâche.
Le gouvernement est favorable à tout examen de ses investissements dans les infrastructures, qu'il soit effectué par le vérificateur général ou par qui que ce soit d'autre. L'opposition aime dénigrer le Canada. Pas plus tard qu'hier, un candidat à la direction du parti de l'opposition a dit que les Canadiens ne travaillent pas.
On dirait que ces députés n'ont pas remarqué que le gouvernement libéral a aidé les Canadiens à créer plus d'un million d'emplois dans les quatre dernières années et que le taux de chômage est à son plus bas niveau depuis une génération. L'économie canadienne connaît la croissance la plus rapide parmi les pays du G7. Les députés de l'opposition font fi de l'excellent travail des Canadiens qui ont bâti un pays et une économie parmi les meilleurs du monde. Avec cette motion, ils dénigrent un programme qui nous permet de travailler avec nos partenaires provinciaux pour aider les Canadiens à bâtir un Canada meilleur.
L'édification d'un Canada meilleur peut être quelque chose d'inusité pour les conservateurs, étant donné les compressions effectuées par le gouvernement précédent dans des investissements majeurs en infrastructure, en soins de santé et dans les programmes sociaux.
L'édification d'un Canada meilleur est une notion que le gouvernement libéral maîtrise très bien. Il a sorti 300 000 enfants de la pauvreté. De plus, il a investi des milliards de dollars dans le logement abordable et les infrastructures à l'échelle du Canada.
À Surrey seulement, depuis 2015, nous avons investi plus de 7 millions de dollars dans des salles de classe à l'Université polytechnique Kwantlen et 125 millions de dollars dans la construction d'un nouveau bâtiment du génie en énergie durable et en environnement à l'Université Simon Fraser, à Surrey.
Nous avons investi plus de 1 milliard de dollars pour le prolongement du SkyTrain à Surrey. Nous avons acheté plus de 106 autobus fonctionnant à l'énergie propre, et nous remplaçons les wagons désuets du SkyTrain. Les habitants de Surrey profiteront aussi de l'élargissement de la route 1, projet dans lequel nous avons investi 100 millions de dollars en fonds fédéraux pour les infrastructures.
Nous avons aussi investi dans les familles en prévoyant 600 000 $ pour le centre de loisirs Newton et le musée d'art contemporain de Surrey.
Surtout, l'Allocation canadienne pour enfants renforce notre infrastructure sociale. Cette allocation aide près de 14 000 familles dans ma circonscription, Surrey—Newton, à raison d'une prestation moyenne de 630 $ par mois. Au total, nous versons ainsi 8,7 millions de dollars par mois aux parents canadiens pour que leurs enfants puissent grandir et s'épanouir en bonne santé.
Voilà quelques exemples qui montrent que le plan d'infrastructure de 180 milliards de dollars du gouvernement fonctionne. Le financement de milliers de projets d'un bout à l'autre du pays a été approuvé. La valeur de ces projets varie de quelques milliers de dollars à plus de 1 milliard de dollars. D'ici 2028, le plan Investir dans le Canada aura permis d'injecter plus de 180 milliards de dollars dans de nouveaux projets comme dans des projets existants.
Même si certaines inquiétudes subsistent au sujet du versement des fonds, inquiétudes qui ont été soulevées par les conservateurs, si je ne m'abuse, il n'en demeure pas moins que nous avons fait d'importants progrès. Il semble qu'un des programmes est presque terminé. Plus de 90 % des projets sont terminés ou sont en voie de l'être.
Le Fonds Chantiers Canada est mis en œuvre avec la participation des provinces, des territoires et des municipalités, qui doivent être prêts à entreprendre les projets.
Les plaintes des députés de l'opposition illustrent une incompréhension délibérée du fonctionnement du financement en matière d'infrastructures. Ils agissent ainsi pour se faire du capital politique à bon marché et non pour aider à améliorer le sort des Canadiens. Comme ils le savent très bien, les travaux peuvent débuter dès que le financement fédéral du projet a été approuvé. Les dépenses raisonnables des collectivités leur sont remboursées, et les fonds fédéraux sont versés au fur et à mesure de la progression des travaux, après réception des factures, et non avant.
Les députés de l'opposition savent tout cela, mais ils semblent souffrir d'une perte de mémoire motivée par des intérêts politiques. Le plan à long terme que nous avons mis en place avec nos partenaires provinciaux, territoriaux et municipaux répondra à leurs besoins en matière d'investissements dans les infrastructures. L'argent est disponible, et nous invitons les provinces et les territoires à collaborer avec les municipalités afin d'établir leurs priorités et de présenter des projets au gouvernement fédéral afin que personne ne rate la prochaine saison de construction.
Nous sommes prêts à lancer les travaux.
Nous accepterions volontiers que le vérificateur général scrute nos investissements à la loupe parce que, contrairement aux conservateurs, nous ne construisons pas de lacs artificiels, de kiosques ou de routes qui ne mènent nulle part. Nous construisons les projets d'infrastructure dont notre pays a besoin pour que le Canada continue sur sa lancée. Au contraire des conservateurs, qui ont promis pendant la campagne électorale des milliards de dollars en coupes dans des projets d'infrastructure grandement nécessaires partout au pays, le gouvernement libéral sait qu'avoir de bons projets d'infrastructure contribue à améliorer la vie des Canadiens, à créer des emplois et à stimuler notre économie.
Nous savons qu'investir dans les infrastructures dont nous aurons besoin au cours des prochaines décennies aidera notre pays à s'adapter aux changements climatiques et à réduire nos émissions de gaz à effet de serre.
Au cours de la récente campagne électorale, les conservateurs ont promis des coupes dans des projets d'infrastructure indispensables à hauteur de milliards de dollars. Ces coupes auraient eu des conséquences graves partout au pays, et c'est pourquoi les Canadiens les ont rejetés.
Le gouvernement le sait, et les Canadiens le savent: les bons projets d'infrastructure contribuent à améliorer la qualité de vie, à créer des emplois et à stimuler l'économie. Ils contribuent aussi à limiter les répercussions des changements climatiques et à réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Nous construisons les projets d'infrastructure dont notre pays a besoin pour que le Canada continue sur sa lancée.
Les partenariats sont essentiels à l'édification des collectivités et à l'amélioration de la qualité de vie de tous les Canadiens. Nous avons travaillé en étroite collaboration avec les provinces, les territoires, les villes et les peuples autochtones pour élaborer notre ambitieux plan en matière d'infrastructures, lequel a aidé de nombreuses collectivités. Il est triste que l'opposition se contente de rester sur la ligne de touche, à nous lancer des pierres.
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Madame la Présidente, sachez que je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Avant d'entrer dans le vif du sujet, je tiens à rectifier les faits. Le vient de dire que la Fédération canadienne des municipalités est tout à fait ravie des efforts déployés par le parti d'en face. Or, d'après mes entretiens avec des maires, des conseillers municipaux et des préfets d'un bout à l'autre du pays, je dirais qu'il y a beaucoup d'hésitation de leur part. Ils sont très déçus de la façon dont le gouvernement a distribué les fonds, et ils estiment que son incapacité à communiquer la date précise à laquelle cet argent leur serait versé a posé problème. Je suis sûr que le député serait heureux d'accepter cette mise au point.
Les infrastructures ont une incidence sur la vie quotidienne de tous les Canadiens. Il s'agit des routes que nous empruntons, des édifices publics que nous utilisons et des parcs où nous amenons nos enfants. Cela représente une part importante du budget de tout gouvernement. Pourtant, le gouvernement actuel ne semble pas savoir au juste combien d'argent a été débloqué pour appuyer le développement des infrastructures.
En 2015, les Libéraux ont promis de n’enregistrer que de modestes déficits annuels de moins de 10 milliards de dollars pendant deux ans et de faire des investissements d’envergure historique dans les infrastructures. Ils ont déjà échoué sur le front des déficits modestes. Selon les estimations, le déficit de cette année devrait dépasser les 26 milliards de dollars. Le gouvernement ne semble avoir aucun plan pour revenir à l’équilibre budgétaire, mais ça, c’est une autre histoire sur laquelle nous reviendrons.
Le gouvernement a lancé Investir au Canada, un plan de 188 milliards de dollars visant la modernisation des infrastructures en fonction de ses propres priorités. Mais comme le gouvernement n’a pas consulté les provinces pour s’assurer qu’elles avaient les mêmes priorités, ce plan n’a pas tardé à poser des problèmes.
Dans un rapport publié en mars 2018, le directeur parlementaire du budget constatait que la moitié seulement des investissements promis dans les infrastructures avaient été liés à des projets. Après la publication de ce rapport, le gouvernement a remanié son Cabinet et demandé au nouveau ministre, dans sa lettre de mandat, de mettre fin aux retards dans les projets d’infrastructure et de débloquer des fonds. Le gouvernement savait pertinemment qu’il ne répondait pas aux attentes.
Le directeur parlementaire du budget a continué de publier des rapports. Dans un autre, il constatait que les provinces n’investissaient pas autant dans l’infrastructure que le gouvernement fédéral l’avait espéré. Cela est attribuable au fait que le gouvernement fédéral n’a pas consulté les provinces lorsqu’il a établi son programme Investir au Canada.
Le directeur parlementaire du budget s’est également heurté à divers obstacles en faisant sa recherche pour ses rapports. Infrastructure Canada a été incapable de lui fournir une liste de tous les engagements liés à des projets précis dans le cadre du plan Investir au Canada.
Voilà pourquoi il est impératif que le vérificateur général du Canada se penche sur le plan gouvernemental. Le ministère qui devrait avoir une liste exhaustive de tous les projets prévus dans le cadre de son propre plan est incapable de la fournir. Les Canadiens méritent de savoir comment leur argent est dépensé.
J’ai constaté personnellement à quel point l’incompétence du gouvernement à mettre en œuvre son plan d’infrastructure a eu des effets négatifs sur les Canadiens. Au cours des 18 derniers mois, j’ai eu l’occasion de voyager à travers le Canada et de rencontrer des maires et des conseillers de municipalités rurales et urbaines. J’ai discuté avec des dirigeants municipaux de toutes les provinces pour savoir ce qu’ils pensent de l’actuel plan d’infrastructure.
L’un des principaux commentaires entendus au cours de ces discussions, c’est que l’argent requis pour des infrastructures essentielles était bloqué à Ottawa et que le gouvernement fédéral n’était pas sensible aux préoccupations locales. Cette approche paternaliste d’Ottawa ne fonctionne pas avec les municipalités. Il faut simplifier les projets d’infrastructure et pour cela, nous avons besoin d’un gouvernement qui agit dans l’intérêt des collectivités locales dans ce domaine.
Bon nombre de ces représentants municipaux m’ont dit n’avoir pas encore vu la couleur de l’argent promis pour les infrastructures dans leur région. Ils ont présenté des demandes au gouvernement fédéral, parfois sans jamais obtenir de réponse. Les maires et les conseillers veulent exercer plus de contrôle sur leurs projets. Ils veulent décider eux-mêmes ce qu’il faut faire au lieu de laisser des fonctionnaires, qui travaillent parfois à des milliers de kilomètres de là, déterminer les priorités.
De nombreux représentants municipaux m’ont dit que les formulaires de demande en ligne pour obtenir des fonds d’infrastructure sont tellement complexes que certaines municipalités ont renoncé à les utiliser. Il est incroyable de penser que les bénéficiaires du financement ne se donnent même pas la peine de présenter une demande de financement à cause de la complexité du processus. Ces municipalités essaient plutôt de se tourner vers d’autres sources de financement pour mettre leurs projets en œuvre.
Le gouvernement a également financé la Banque de l’infrastructure du Canada, qui investira 35 milliards de dollars pour attirer des investisseurs privés pour créer des projets d’infrastructure publique. Malgré son coût exorbitant, la banque n’a pas annoncé beaucoup de projets. En fait, elle a annoncé son premier projet deux ans près sa création, et elle ne faisait que répéter un financement déjà promis par le gouvernement.
Malgré ses modestes réalisations, la Banque de l’infrastructure du Canada n’a aucun problème à demander plus l’argent au gouvernement pour couvrir les salaires, les services juridiques, les déplacements et d’autres dépenses. Les projets annoncés par la banque sont rares, et le gouvernement n’a pas encore fait preuve de transparence concernant ce qu'elle fait pour les Canadiens.
Les Canadiens ne profiteront pas tous des retombées de la Banque de l’infrastructure du Canada. Le a confirmé que les petites municipalités n’en profiteront pas parce que les investisseurs chercheront à investir seulement dans « des projets de transformation d’envergure » qui, selon le magazine Maclean, « peuvent générer des revenus qui leur garantiront un taux de rendement élevé sur leur investissement ». De plus, la banque ne financera que des projets d’une valeur de 100 millions de dollars ou plus, ce qui confirme que les collectivités rurales du Canada ne seront pas admissibles, pendant que les petites et moyennes municipalités perdent 15 milliards de dollars en fonds d’infrastructure pour payer la Banque de l’infrastructure.
Il est clair que le gouvernement n’est pas à l’écoute des Canadiens et qu’il est insensible à leurs préoccupations concernant le plan Investir dans le Canada, mais il continue de déployer un plan qui comporte des lacunes très évidentes.
Le gouvernement sait pertinemment que son plan est un échec. Dans le budget de 2019, les libéraux ont prévu un complément de 2,2 milliards en transferts municipaux pour financer des projets d’infrastructure à court terme au cours de l’année, une année qui, comme nous le savons tous, était une année électorale. Tout cela après quatre années au pouvoir durant lesquelles le gouvernement n’a cessé de cumuler les retards dans la construction de ces infrastructures on ne peut plus essentielles.
Je m'attends à ce que certains de mes collègues d'en face accusent notre parti de vouloir sabrer le financement des infrastructures, mais c'est tout simplement faux. Le bilan du dernier gouvernement conservateur parle de lui-même. Pendant la pire crise économique de la dernière génération, le Plan d'action économique que nous avions mis en œuvre avait permis d'approuver et d'annoncer pour 12 milliards de dollars de projets d'infrastructure en seulement trois ans. Nous sommes conscients de l'importance que revêtent les infrastructures pour les Canadiens et nous avons compris que l'argent promis doit être débloqué le plus rapidement possible si l'on veut que les projets soient réalisés dans un laps de temps raisonnable. Couper dans l'argent destiné aux infrastructures ne servira jamais les intérêts du pays.
Le gouvernement avait aussi promis que le plan Investir dans le Canada permettrait de stimuler l'économie. Les libéraux avaient même laissé entendre que la hausse du PIB réel pourrait atteindre 1 % en 2017-2018. C'était avant que le directeur parlementaire du budget ne constate que les infrastructures n'avaient contribué en rien à faire augmenter le PIB réel du Canada.
Le bilan des libéraux en matière d'infrastructures est lamentable: l'argent distribué ne correspondait pas aux projets choisis par les municipalités; les déficits n'ont jamais été « modestes », comme ils l'avaient pourtant promis; l'économie n'a pas crû autant qu'ils l'avaient fait miroiter aux Canadiens; ils ont refusé de rendre des comptes et ils ont agi de manière opaque.
Les libéraux sont incapables de fournir les détails de leur programme, même quand on le leur demande. Le ministère lui-même a seulement une idée des sommes qui ont pu être consacrées aux infrastructures. Le directeur parlementaire du budget n'a jamais eu accès aux données. Bref, nous ignorons comment sont dépensés des milliards de dollars de deniers publics.
Le vérificateur général doit se pencher sur le plan Investir dans le Canada afin que nous ayons la garantie qu'il répond aux attentes et qu'il produit les résultats qu'on nous a promis. Personnellement, je crains que ce ne soit pas le cas.
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Madame la Présidente, je remercie le député d' de partager son temps avec moi cet après-midi.
Je tiens à remercier le personnel de la Chambre des communes de son accueil chaleureux et de toute son aide au cours des trois derniers mois. Les habitants de ma circonscription et mes collègues ont été nombreux à me demander comment je trouvais mon expérience de nouveau député. Ma réponse: intense. Cela dit, c'est une expérience extraordinaire qui me plaît beaucoup. L'équipe des leaders à la Chambre, mes collègues et le personnel m'ont beaucoup aidé à m'adapter à mon nouveau rôle, un gros changement, et je leur en suis reconnaissant.
Comme je prononce aujourd'hui ma toute première allocution, j'aimerais prendre un moment pour faire quelques remerciements. Je tiens d'abord à remercier les merveilleux habitants de la circonscription de Stormont—Dundas—South Glengarry de m'avoir fait le grand honneur de les représenter à la Chambre des communes. C'est vraiment un rêve d'enfant qui se réalise. La première fois où j'ai pris place dans la Chambre des communes, c'était avec ma tante, qui y travaillait, il y a une vingtaine d'années. J'avais pu m'asseoir à la place du premier ministre. Cette expérience m'a fait une vive impression et je pense que c'est à partir de ce moment que j'ai vraiment eu le goût de la politique.
Je tiens à remercier ma famille de tout son soutien dans cette nouvelle aventure, et aussi tout au long de mes 32 années jusqu'ici. Je remercie ma mère Bea, mon père Ed, ma sœur Jill et pour ceux qui se demandent comment je réussis à avoir la peau dure en politique, mes cinq demi-sœurs. Les membres de ma famille m’ont merveilleusement soutenu, c’est un vrai réseau familial, et je leur suis reconnaissant pour tout ce qu’ils font et tout ce qu’ils continuent à faire pour moi.
Je tiens également à rendre hommage à mon prédécesseur, Guy Lauzon, qui a été député conservateur à la Chambre pendant 15 ans. Un grand nombre d’entre nous ont eu le plaisir de connaître Guy au fil des ans. Il a été président du caucus conservateur national et secrétaire parlementaire au gouvernement à plusieurs reprises. Dans notre circonscription, il avait la réputation de viser l'excellence, de savoir accueillir les gens, de se mêler à la collectivité et de bien servir ceux qui venaient le voir dans son bureau. Il m’a certainement appris, à moi et à d’autres membres de notre collectivité, à participer à la vie publique, à accueillir les gens et à les servir le mieux possible.
Il est donc tout à fait opportun que je doive commenter aujourd’hui, en ce jour consacré à l’opposition, cette motion sur les infrastructures, puisque l’un des grands héritages de mon prédécesseur est la somme d’argent qu’il a réussi à obtenir et à ramener à Stormont—Dundas—South Glengarry sous un gouvernement conservateur.
Bien des gens demandent comment ils vont, lui et Frances. Frances est en bonne santé, et je remercie tous les députés qui demandent comment elle se porte. Ils adorent leur séjour en Floride cet hiver. Quand on me demande ce que Guy fait ces jours-ci, je réponds que cet hiver, il apprécie beaucoup son rôle de député de Fort Myers, en Floride, et qu’il s’en tire bien là bas.
Je suis vraiment chanceux d’avoir l’occasion de représenter les gens de Stormont—Dundas—South Glengarry.
[Français]
Aujourd’hui, je vais dire quelques mots en français pour mes amis francophones qui vivent dans ma circonscription. Le français est ma deuxième langue et je travaille à l'améliorer. Je comprends l’importance des deux langues au Canada. Beaucoup de personnes de ma circonscription parlent français. La semaine prochaine, je commencerai un cours de français.
[Traduction]
Nous ne manquons pas de dossiers venant de notre circonscription à examiner au cours de la prochaine législature. Nous l’avons vu aux nouvelles, nous avons entendu les questions posées à la Chambre, le caucus conservateur s’est réuni pour en parler, et certains membres du gouvernement ont communiqué avec nous, et je les en remercie, pour discuter des niveaux d’eau du lac Saint-Laurent et du fleuve Saint-Laurent. Ce problème touche tout l’Ontario et le Québec. Je sais qu’il se fait sentir non seulement au printemps, mais tout au long de l’année.
Dans ma circonscription, entre Iroquois et Cornwall, nous souffrons généralement d’un problème inverse à celui des autres collectivités. Quand les niveaux d’eau sont élevés dans les Grands Lacs ou à Montréal, nos niveaux sont souvent bas, ce qui nuit à l’environnement et à l’économie et ce qui cause des dommages matériels. Je tiens à remercier les nombreuses personnes qui ont communiqué avec moi pour me renseigner et pour me faire part de leur point de vue sur ce dossier, tant à l’échelle locale que dans la province et dans toute la région.
Comme je viens d’une circonscription rurale, je comprends la grande importance de l’agriculture. Je ne pense pas qu’une journée se soit écoulée pendant ma campagne, et maintenant que je suis député, sans que je parle de l’importance de la gestion de l’offre dans notre secteur agricole. J’appuie ce principe jour après jour à la Chambre quand nous travaillons avec d’autres pays pour conclure des accords commerciaux ou autre. L’agriculture est le pilier de ma circonscription. Qu’il s’agisse de la gestion de l’offre ou de nos producteurs de céréales et d’oléagineux, les marchés mondiaux constituent un défi que je me réjouis d’aborder.
Je tiens à souligner que je suis impatient de travailler avec le et avec Transports Canada, car Cornwall, Akwesasne et les collectivités avoisinantes vont devoir gérer des terres excédentaires dans le secteur riverain de Cornwall.
Voilà une belle occasion pour la ville de Cornwall d’affecter ces terres à l’usage du public ou à une myriade d’autres usages. Elle offre un énorme potentiel pour les espaces publics et pour le développement économique de notre région, autant pour Cornwall que pour les gens d’Akwesasne de l’autre côté de la rivière. J’ai hâte d’en discuter. Quel que soit le parti auquel ils appartiennent, je suis sûr que mes collègues collaboreront pour obtenir des résultats positifs pour ma circonscription.
Nous discutons aujourd’hui de la motion de l’opposition. Il faudra de la collaboration pour obtenir des résultats dans les dossiers dont je viens de parler ainsi que pour les projets d’infrastructures. Je ne suis pas naïf. Je comprends que je suis de ce côté-ci de la Chambre et non du côté du gouvernement, mais nous devrons tous collaborer. Toutefois, depuis que j'observe la Chambre, j’ai vu d’excellentes relations de travail.
Je tiens à saluer l’un de mes voisins, notre collègue le député libéral de . Peu après les élections, un ami commun nous a écrit un message texte pour nous inviter à déjeuner. Je suis allé dans sa circonscription, et nous avons très bien mangé à Alexandria, au Quirky Carrot. J’étais vraiment heureux à la fin du déjeuner, quand mon collègue a offert de payer l’addition. Je lui ai dit qu’il n’était pas obligé de le faire, mais il m’a répondu: « Vous êtes dans ma circonscription, c’est moi qui paie ». Alors je lui ai dit que quand il viendrait dans ma circonscription, je lui paierais le déjeuner. J’ai ajouté que j’accumulerais les coupons de chez McDonald en attendant sa visite à Cornwall.
J’y vois là le début d’une bonne relation de travail bipartite et productive. J’apprécie ses conseils quand nous parlons d’infrastructures, d’agriculture et d’un enjeu important dans l’Est de l’Ontario, un sujet qui intéresse beaucoup certains collègues de notre parti, je le sais, le Réseau régional de l’Est de l’Ontario. Nous avons amélioré les services à large bande, et avec le soutien du gouvernement actuel, notre gouvernement conservateur y a injecté des fonds, mais il reste encore beaucoup à faire. Je suis très fier des efforts que nous déployons et que de nombreux députés des deux côtés de la Chambre déploient pour améliorer la capacité cellulaire dans les régions rurales de l’Est de l’Ontario.
Dans le temps qu’il me reste, j'expliquerai pourquoi j’appuie entièrement la motion de l’opposition. Avant d’être élu député, j’ai été maire du canton de North Dundas, membre du conseil de comté et président des comtés unis de Stormont, Dundas et Glengarry.
Au cours des dernières années, j’ai parlé à mes successeurs au conseil de comté, aux conseils locaux de ma circonscription et dans toutes les régions de l’Ontario et d’ailleurs, et les gens m’ont tous dit qu’ils ne voient pas cet argent arriver en première ligne, là où les besoins sont les plus pressants. Le problème c'est que lorsque des fonds sont annoncés, les municipalités essaient de préparer leurs projets, mais ces derniers ne se concrétisent tout simplement pas. Plus le gouvernement fait preuve d’apathie, plus grande est la difficulté.
Le fonds d’infrastructure Ontario-Canada en est un exemple parfait. Pensons notamment à un projet dans ma circonscription. J’ai eu l’honneur de prendre la parole à la Chambre en décembre et de poser une question au ministre à ce sujet. Une demande de financement a été présentée au titre du projet d’amélioration du paysage routier de Morrisburg, dans ma circonscription. Il s’agit d’un projet conjoint avec la municipalité de South Dundas et les comtés unis de Stormont, Dundas et Glengarry.
Les responsables ont présenté une demande dans le cadre de ce programme il y a près d’un an. Nous avons été très heureux que le gouvernement de l’Ontario approuve ce projet en juillet, mais nous attendons encore la réponse et l'approbation du gouvernement fédéral. Cela crée une situation très difficile parce que si le financement fédéral avait été accordé en juillet, les collectivités auraient peut-être pu lancer les travaux et présenter les demandes de propositions pour que ce projet se réalise cette année. Or, comme nous serons déjà en février la semaine prochaine, les budgets municipaux seront bouclés et nous nageons toujours dans l’incertitude au sujet du tiers du financement.
Les municipalités représentent un ordre de gouvernement bien établi. Elles élaborent des plans de gestion des actifs et connaissent leurs priorités. Mon collègue d’en face, le député de Terre-Neuve-et-Labrador, qui a pris la parole il y a quelques minutes, et qui a l’expérience de l’administration municipale, parlait de ces partenariats à trois qui, j’en conviens, donnent d’excellents résultats. Tous les partis ont appuyé ces projets au cours des dernières législatures. Toutefois, si les fonds tardent à arriver et si le processus s’enlise après les annonces, les municipalités ne voient jamais la couleur de ces milliards de dollars, au détriment de l’efficacité.
J’appuie la motion visant à demander au vérificateur général de se pencher sur la question. J’encourage mes collègues du gouvernement à en faire autant. Soit cet examen confirmera qu’il existe bel et bien un problème, soit il déboulonnera un mythe. D’après ce que je vois et ce que j’entends dans ma circonscription, il y a bel et bien un problème et, comme tous les députés de la Chambre, j’ai pleinement confiance que le vérificateur général saura le cerner. J’ai hâte d’appuyer cette motion, de prendre connaissance du rapport d'examen et de voir comment nous pouvons mieux aider les municipalités, pour faire en sorte que les fonds leur soient versés et que les travaux soient lancés.
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Comme nous le savons tous, nous sommes en situation de gouvernement minoritaire, et dans une telle situation, les Canadiens s'attendent à ce que tous les partis travaillent ensemble. Nous le disons tous. Cela signifie des efforts de la part de tous les partis, notamment en ce qui concerne les motions de l'opposition. J'écoute le débat ce matin et il semble qu'à bien des égards, nous nous parlions sans nous écouter. Voyons ce que dit la motion:
[...] la Chambre demande au vérificateur général du Canada de procéder immédiatement à une vérification du plan gouvernemental Investir dans le Canada, y compris, mais sans s'y limiter, une vérification permettant de déterminer si les objectifs et promesses liés au plan se sont concrétisés; et que le vérificateur général du Canada fasse rapport de ses constatations à la Chambre au plus tard un an après l’adoption de la présente motion.
Je n'ai aucun problème avec le fond de cette motion. Je n'ai entendu personne ce matin contester le fond de la motion, qui demande au vérificateur général indépendant d'examiner les dépenses dans les infrastructures et de présenter un rapport à la Chambre. Voilà ce que devrait être l'objectif de la motion.
Cependant, il y a une prémisse qui ne fait pas partie de la motion, mais qu'on retrouve dans la motion. La prémisse est la suivante:
Que, étant donné que le directeur parlementaire du budget a indiqué le 15 mars 2018 que « le budget de 2018 présente un compte rendu incomplet des changements apportés au plan de 186,7 milliards de dollars de dépenses du gouvernement dans les infrastructures » et que le « DPB a demandé le nouveau plan, mais il n’existe pas », la Chambre demande au vérificateur général du Canada de...
Ce passage n'est pas un élément substantiel de la motion. En fait, les citations extraites du rapport de mars sont démenties par ce qui est arrivé par la suite. À la lumière de ces commentaires, Infrastructure Canada et d'autres ministères fédéraux se sont concertés avec le personnel du directeur parlementaire du budget pour fournir de l'information à jour et un nouveau rapport a été publié en août 2018.
Le nouveau rapport indique que le gouvernement du Canada remplissait sa promesse de faire des investissements sans précédent, à hauteur de 180 milliards de dollars, dans les infrastructures publiques sur une période de 12 ans pour stimuler l'économie et créer des emplois pour les Canadiens. Il indique aussi que le gouvernement a pu fournir des détails de dépenses pour la majeure partie, soit 95 %, de ses investissements dans l'infrastructure et a jugé que les dépenses d'infrastructure « ont fait augmenter le niveau du PIB réel ».
Nous souscrivons à la teneur de la motion. Les députés ministériels disent simplement que le préambule, qui ne fait pas vraiment partie du texte principal de la motion, est trompeur et nous demandons qu'il soit retiré.
Il me semble que dans le contexte d'un gouvernement minoritaire, où nous essayons tous de collaborer, tout comme le gouvernement doit s'efforcer de coopérer avec l'opposition, lorsque la teneur de la motion fait l'unanimité, l'opposition devrait dire: « Tant pis pour le préambule. Nous pensons ceci et vous, cela. Arrêtons-nous plutôt à l'essentiel ».
Encore une fois, je demande à mes collègues conservateurs et à mes autres collègues de revoir l'amendement que le a proposé tantôt pour que nous puissions tous nous entendre sur la teneur de la motion, car je pense qu'elle fait l'unanimité. Je sais que mes collègues sont des gens raisonnables, et j'espère qu'ils vont y penser, en discuter entre eux, puis nous revenir.
Je suis toutefois ravi d'effleurer le sujet des investissements dans l'infrastructure que nous faisons en tant que Canadiens et en tant que gouvernement. Nous comprenons que nous devons prendre des mesures pour protéger l'environnement et pour bâtir des collectivités viables qui procurent aux Canadiens une bonne qualité de vie, de bons emplois et, surtout, un brillant avenir pour nos enfants. L'infrastructure est la clé, parce qu'elle nous permet de planifier l'avenir. C'est pourquoi nous avons présenté le plan Investir dans le Canada, un plan à long terme et sans précédent.
[Français]
Notre plan vise trois grands objectifs: faire croître l’économie à long terme, appuyer une économie verte à faibles émissions de carbone et bâtir des collectivités inclusives. Pour ce faire, nous nous sommes engagés à investir dans cinq grandes priorités en matière d’infrastructure: le transport en commun, les infrastructures vertes, les infrastructures sociales, les infrastructures liées au commerce et au transport ainsi que les infrastructures rurales et nordiques.
[Traduction]
Aujourd'hui, j'aimerais mettre l'accent sur la façon dont les investissements du gouvernement dans les infrastructures vertes et du transport en commun sont bénéfiques pour les Canadiens dans leurs collectivités, aux quatre coins du pays.
Comme je l'ai mentionné, le gouvernement a fait de l'appui d'une économie verte à faibles émissions de carbone, de la construction de collectivités inclusives et de la protection de l'environnement des priorités absolues. Il convient en effet d'investir dans des infrastructures propres et résilientes qui permettent de réduire les émissions, de faire la transition vers une économie sans émission nette de carbone et de protéger les gens des conséquences des changements climatiques. Il se trouve que c'est aussi avantageux financièrement. Tout le monde y gagne.
Voilà pourquoi nous collaborons avec les provinces, les territoires et les municipalités pour encourager des projets de transport novateurs qui permettront de créer des collectivités à faibles émissions de carbone et de positionner le Canada comme chef de file dans le domaine des technologies propres. Il est évident qu'en adoptant des choix de transport en commun sans émissions, cela nous permet de réduire les émissions et les gaz à effet de serre. C'est pourquoi Infrastructure Canada offre 25,3 milliards de dollars en financement fédéral aux provinces et aux territoires pour leurs projets de transport en commun, grâce aux programmes du plan Investir dans le Canada. C'est aussi la raison pour laquelle nous nous sommes engagés à investir dans 5 000 autobus zéro émission. À partir de 2023, nous allons accorder tout nouveau financement fédéral du transport en commun aux options sans émissions.
Tout en collaborant avec nos partenaires en vue d'atteindre cet objectif, nous continuons à obtenir des résultats dans le cadre de nos programmes de financement. À ce jour, nous avons contribué à l'achat de plus de 3 800 nouveaux autobus et à la remise à neuf d'environ 4 900 autres. Notre financement a permis de construire ou d'améliorer près de 15 000 arrêts d'autobus et abribus, qui offrent aux utilisateurs une meilleure protection contre les intempéries. Il a aussi permis d'améliorer l'accessibilité de plus de 580 stations de transport en commun, un changement qui facilite les correspondances. Par ailleurs, nous avons déployé des autobus moins énergivores et investi dans des projets de train léger afin de réduire les émissions de carbone. Je pense notamment aux projets de transports en commun verts de la Ville de Guelph, que notre collègue a mentionnés plus tôt. Ces projets permettront de remplacer 35 autobus à moteur diésel par des autobus électriques à batterie à grande autonomie et d'installer des bornes de chargement sur les routes. Le financement contribuera également à l'achat de 30 autobus électriques supplémentaires et à la construction d'un entrepôt équipé de bornes de chargement.
Le financement comprend 12,6 millions de dollars pour le nouveau centre d'exploitation et d'entretien handyDART de Victoria, en Colombie-Britannique. Le service d'autobus handyDART fournit aux personnes à mobilité réduite un transport en commun accessible, de porte à porte. Il fait plus de 390 000 trajets par année dans la grande région de Victoria. En plus d'être assez grand pour accueillir une flotte deux fois plus importante que la flotte actuelle, le centre handyDART sera la première installation de transport en commun en Colombie-Britannique à satisfaire à la norme LEED « or », qui récompense les pratiques de gestion exemplaires en matière de réduction de tous les types de déchets et de gaspillage.
[Français]
Des investissements de la Banque de l'infrastructure du Canada dans de nouveaux projets à Montréal, comme le Réseau express métropolitain, le REM, et le port de Contrecoeur, permettront d'accroître la productivité, de réduire la pollution, la durée des transports et des déplacements et, au bout du compte, d'amener plus rapidement les personnes et les marchandises là où elles doivent aller.
[Traduction]
Ces investissements dans le transport durable ont des répercussions positives qui renforcent les collectivités, favorisent la croissance économique et contribuent à un avenir plus vert.
On sait également qu'il est essentiel d'investir dans des infrastructures résilientes, à même d'offrir une protection ou une résistance contre les conséquences des changements climatiques, pour aider les collectivités et les entreprises à se remettre et à reprendre leurs activités plus rapidement après un phénomène météorologique extrême ou une catastrophe. Il s'agit aussi de gestion des actifs simple et efficace. Les coûts engendrés par les conséquences des changements climatiques sont considérables et vont en croissant. Au Canada, les pertes d'assurance de biens et de risques, qui se sont chiffrées en moyenne à 405 millions de dollars par année entre 1983 et 2008, ont grimpé à 1,8 milliard de dollars entre 2009 et 2017.
[Français]
C'est pourquoi nous investissons dans des projets comme le projet de protection contre les inondations à Fredericton, au Nouveau-Brunswick, par l'entremise du Fonds d'atténuation et d'adaptation en matière de catastrophes. Au bout du compte, ce projet aidera à protéger plus de 27 500 résidants dans une zone de 12 kilomètres carrés. Selon l'administration municipale, il réduira de 83 % le nombre de personnes directement touchées par de futures inondations. Il devrait également engendrer des économies à long terme sur les coûts de rétablissement et de remplacement.
[Traduction]
Comme on le constate chez nous et ailleurs dans le monde, il faut faire face de manière plus efficace et efficiente aux conséquences des changements climatiques. Nous savons que construire des infrastructures résilientes coûte moins cher que de les réparer après un désastre.
Nous sommes conscients que les infrastructures sont importantes pour nous tous, pour toutes les collectivités et les circonscriptions au pays. Nous savons qu'il est possible d'agir tout en ne gaspillant pas l'argent des contribuables et en veillant à la protection et à l'amélioration de l'environnement naturel pour les générations futures.
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Madame la Présidente, ce sera un honneur pour moi de parler aujourd'hui de cette motion, mais avant toute chose, je vous demande d'être indulgente un instant, car j'aimerais saluer la mémoire d'un homme de ma circonscription, Jack Armstrong, qui s'est éteint la semaine dernière. Jack était un homme extrêmement dévoué qui s'intéressait de très près à la politique, mais rarement de façon partisane. Il a fait énormément de bénévolat pour une campagne électorale ou une autre, quelques fois pour les conservateurs, mais quelques fois aussi pour les libéraux, dont moi-même. Jack a laissé sa marque dans la collectivité, et il nous manquera très sincèrement. Il me manque à moi, en tout cas, car j'ai eu la chance de le côtoyer de près.
Pour en revenir à la motion d'aujourd'hui, j'aimerais reprendre là où le s'est arrêté. Je le remercie d'ailleurs d'avoir partagé son temps de parole avec moi. Avec la motion d'aujourd'hui, nous assistons à une nouvelle façon de faire de la part de l'opposition, et je dois dire qu'elle a tout mon respect, alors bravo.
La plupart du temps, les motions de l'opposition étaient rédigées de telle sorte que tout le monde savait d'avance qu'elles ne seraient jamais adoptées. Elles commençaient généralement par souligner à quel point le gouvernement était horrible avant de reprocher ceci et cela au . C'est du moins ainsi que les choses se sont passées durant quatre ans, car nous assistons aujourd'hui à un changement de cap. Peut-être est-ce parce que nous sommes en situation minoritaire que les conservateurs sont aussi enclins à la collaboration? Toujours est-il que, maintenant que les motions de l'opposition ont toutes les chances d'être adoptées, on y trouve réellement de quoi se mettre sous la dent. Je suis ravi que l'opposition ait choisi cette approche, car nous avons désormais l'occasion de débattre de questions de fond. C'est génial.
Dans cette optique, je crois que les objectifs de la motion cadrent parfaitement avec les besoins en matière de reddition de comptes et de transparence. La motion demande au vérificateur général de procéder à une vérification, et de telles vérifications sont nécessaires parce qu'elles donnent aux Canadiens l'information dont ils ont besoin pour se faire une idée de la performance du gouvernement.
Le hic dans la motion, comme l'a si bien expliqué le qui a pris la parole avant moi, est son préambule qui, à mon avis, a été intentionnellement inséré à la motion pour que le parti au pouvoir — en l'occurrence, le Parti libéral — n'appuie pas cette dernière. L'opposition a cité les éléments qui lui plaisent dans un rapport publié en mars, qui a été ensuite mis à jour à la lumière de nouveaux renseignements. Le rapport mis à jour indique que le gouvernement respecte maintenant les exigences. Pourquoi les conservateurs ont-ils pris la peine d'inclure une citation de l'ancien rapport quand ils auraient pu citer un rapport publié plus tard? Je peux seulement en conclure que cela a été fait intentionnellement pour empêcher le gouvernement de voter en faveur de cette motion.
Le fait est que le député conservateur qui a posé la dernière question — et je m'excuse d'avoir oublié le nom de sa circonscription — a expressément demandé pourquoi le gouvernement bloque sur le préambule. Le préambule, on s'en moque. Je suis on ne peut plus d'accord avec lui. En tant qu'ancien maire — et je sais que le député de a aussi occupé cette fonction —, je peux dire que personne ne se soucie du préambule. Le greffier municipal se contente généralement de ce qui vient après les mots « il est donc résolu que » parce que c'est ce qui motive le débat. C'est ce qui compte, en fait.
Le député conservateur a demandé pourquoi le gouvernement ne veut pas laisser tomber la discussion sur le préambule, et c'est une excellente question. Peut-être n'a-t-il pas fait attention au fait qu'un peu plus tôt, nous avons proposé un amendement visant à supprimer cette partie. Si elle avait été supprimée, ce qui aurait été facile à faire, nous nous serions retrouvés avec une motion que tout le monde pouvait appuyer. Ce n'est pas la directive, notamment tout ce qui suit le mot « Que », qui nous pose problème dans cette motion. Ce qui nous pose problème, c'est le fait que le préambule laisse croire que, une fois que le vérificateur général ou le directeur parlementaire du budget a présenté son rapport en mars, c'était la fin de l'histoire. C'était tout. Cependant, c'est faux. Il y a eu une suite.
En août, on a déposé un rapport supplémentaire qui précisait quelque chose de bien différent. À ce moment-là, le directeur parlementaire du budget a effectué une analyse économique indépendante et a conclu que les investissements fédéraux réalisés pendant la première étape du projet avaient contribué à stimuler l'économie et à créer des emplois au cours des deux premières années.
Le fait de ne retenir que ce qui nous plaît dans l'information ne profite à personne parce que ce n'est pas important. Ce qui est important, c'est de veiller à ce que nous ne nous perdions pas dans les détails inutiles. Les députés de l'opposition ont choisi de parler de détails inutiles lorsque la motion a été présentée, et c'est exactement ce que je suis en train de faire maintenant. Tout cela est sans importance. Pourquoi alors nous retrouvons-nous dans ce genre de situation?
En ce qui concerne les projets d'infrastructure, je suis ravi de parler de la somme qui sera déboursée dans l'ensemble du Canada. Le fonds prévoit 180 milliards de dollars sur 12 ans. À notre connaissance, au moins 52 000 projets ont été entamés ou sont en cours.
Madame la Présidente, je sais que vous devez m'interrompre, mais je me réjouis à la perspective de poursuivre mon intervention après la période des questions.