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FEWO Rapport du Comité

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Défis auxquels font face les femmes vivant dans les collectivités rurales, éloignées et nordiques au Canada

Introduction

Vivre dans des collectivités rurales, éloignées et nordiques au Canada présente des défis uniques. Pour les femmes, ces défis peuvent comprendre la difficulté de décrocher un emploi ou d’avoir accès à un grand choix d’emplois; d’assurer leur sécurité, y compris leur capacité de sortir d’une relation violente et de trouver un refuge sûr; et d’accéder à des programmes et à des services comme les soins de santé, les services de santé mentale et de soutien, l’éducation et les services de garde. De plus, le manque d’accès à un service Internet haute vitesse fiable et abordable peut exacerber les difficultés vécues par les femmes vivant dans les collectivités rurales, éloignées et nordiques, et ce, dans toutes les sphères de leur vie. Conscient de la situation, le Comité permanent de la condition féminine de la Chambre des communes (le Comité) a convenu :

Que, conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, le Comité entreprenne une étude sur les défis auxquels sont confrontées les femmes vivant dans les collectivités rurales, y compris, mais sans s’y limiter l’accès aux services sociaux, l’accès aux services de sécurité publique et d’urgence et l’accès aux refuges d’urgence; que l’étude prenne en compte les circonstances particulières des collectivités rurales; que l’étude reconnaisse les circonstances uniques des femmes autochtones dans les collectivités rurales; que le Comité fasse rapport de ses conclusions à la Chambre; et que, conformément à l’article 109 du Règlement, le Comité demande au gouvernement de soumettre une réponse globale au rapport[1].

L’étude s’est échelonnée du 1er décembre 2020 au 27 avril 2021. Pendant cette période, le Comité a entendu 18 témoins : sept témoins ont comparu à titre personnel et onze témoins représentaient des organismes communautaires, des associations, des établissements d’enseignement postsecondaire et des gouvernements locaux. Le Comité a également reçu deux mémoires. Le Comité est conscient de la sous-représentation des femmes autochtones dans le cadre de cette étude et regrette que leurs voix ne soient pas davantage incluses dans le présent rapport.

Le Comité tient à souligner que même si le présent rapport divise les défis et problèmes en sections distinctes, ces derniers sont interreliés. Voici ce qu’a indiqué Katie Allen, qui a comparu à titre personnel :

Compte tenu des possibilités limitées pour obtenir un emploi stable, une éducation postsecondaire ou la formation nécessaire à des postes mieux payés, les femmes et les jeunes des régions rurales doivent souvent faire des choix difficiles relativement à l’endroit où ils vivent, à leurs études et à leurs possibilités d’emploi, ce qui crée un cercle vicieux de faibles salaires, de débouchés limités, de logements inadéquats et de moyens de transport insuffisants. Ces facteurs, combinés au nombre limité de refuges d’urgence et de maisons de transition pour les femmes et les enfants, se traduisent aussi par des risques pour la santé et la sécurité des femmes des régions rurales qui souhaitent fuir des ménages instables et de la violence fondée sur le sexe[2].

Figure 1 – Quelques facteurs influant sur la sécurité, la sécurité économique et le bien-être des femmes dans les collectivités rurales, éloignées et nordiques

La figure 1 illustre les liens entre quelques facteurs influant sur la sécurité, la sécurité économique et le bien-être des femmes dans les collectivités rurales. Les six facteurs présentés dans la figure sont : 
1. Absence de services de transport
2. Difficulté à accéder aux services offerts aux survivantes d’actes de violence
3. Absence d’un service Internet fiable, abordable et adéquat
4. Manque d’accès à des services d’éducation locaux
5. Difficulté à trouver un emploi stable
6. Difficulté à accéder aux services locaux, ou absence de tels services, y compris les services de garde d’enfants

Source : Figure préparée par la Bibliothèque du Parlement le 1er juin 2021.

Les solutions visant à relever les défis auxquels sont confrontées les femmes vivant dans les collectivités rurales, éloignées et nordiques au Canada doivent donc tenir compte de cette interconnexion.

Assurer la sécurité des femmes

Les femmes vivant dans des collectivités rurales, éloignées et nordiques sont confrontées à des obstacles particuliers en matière de sécurité, notamment lorsqu’elles tentent de sortir d’une relation violente ou de se protéger contre la criminalité, comme le décrivent les sections qui suivent.

Violence entre partenaires intimes et violence envers les femmes

Il s’agit là du véritable coût de la violence fondée sur le sexe. La moitié des femmes âgées de plus de 16 ans au Canada ont subi au moins une fois de la violence physique ou sexuelle. Tous les six jours environ, une femme au Canada est tuée par son partenaire intime; chez les femmes autochtones, ce chiffre est six fois plus élevé. En avril 2020, 7 femmes sur 10 se sont dites préoccupées ou extrêmement préoccupées par la violence familiale dans le contexte de la COVID‑19.

Vicki-May Hamm, mairesse, Ville de Magog FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 16 février 2021, 1125

La violence envers les femmes demeure un problème dans toutes les collectivités au Canada. Il est difficile pour toutes les femmes de signaler des relations violentes et d’en sortir, mais il est particulièrement difficile pour les femmes vivant dans les collectivités rurales, éloignées et nordiques de signaler ce type de violence. Parmi les défis figurent le manque de confidentialité ainsi que la crainte des armes à feu[3] et la difficulté à accéder à des services Internet[4], à un moyen de transport et à un refuge ou à un logement adéquat.

Le Comité a appris que comme « tout le monde se connaît » dans les petites collectivités, les femmes peuvent craindre que les autres ne croient pas les allégations d’agression, que les autorités soient réticentes à intervenir en raison des liens sociaux ou que les personnes qui sont au courant de la situation violente craignent les représailles de l’agresseur[5]. Les femmes qui fuient une relation violente peuvent avoir du mal à trouver un nouveau logement parce que d’autres personnes connaissaient l’agresseur[6]. Cependant, Fern Martin, qui a comparu à titre personnel, a expliqué que comme les collectivités rurales et éloignées sont plus petites, il peut être plus facile pour les femmes de trouver du soutien non officiel[7].

Des témoins ont souligné à quel point le manque d’options de transport est un obstacle de taille pour les femmes qui cherchent à sortir d’une relation violente[8]. Jean Bota, conseillère, Red Deer County, a expliqué que dans sa région, de nombreux « organismes fonctionnent avec peu de moyens et sont incapables de payer le coût supplémentaire du transport[9] ». Katie Allen, qui a comparu à titre personnel, a indiqué au Comité que le financement des services de transport est insuffisant dans les collectivités rurales, notamment pour payer l’essence, ce qui est un autre obstacle à l’accessibilité de certains services[10].

Des témoins ont expliqué qu’il est difficile d’avoir accès à un refuge dans les collectivités rurales, éloignées et nordiques[11]. Il peut ne pas y avoir de refuge pour femmes et, s’il y en a, ces derniers peuvent être pleins[12]. Voici ce qu’a indiqué le Mokami Status of Women Council dans son mémoire :

Les refuges de notre collectivité étant toujours au maximum de leur capacité, des gens doivent être hébergés dans les hôtels locaux ou sont forcés de prendre la route dans des conditions de froid extrême en hiver et de chaleur accablante, en été. Malheureusement, il n’est pas rare que des gens meurent sur nos routes en raison des conditions météorologiques dangereuses et du manque de logements sûrs[13].

Dans certains cas, les femmes peuvent être obligées de se déraciner et de quitter leur collectivité pour trouver un refuge ou un logement, ce qui peut s’avérer traumatisant de nouveau[14]. En outre, il est difficile d’avoir accès à des maisons de transition, à des refuges de deuxième étape ou à des logements abordables dans les collectivités rurales, éloignées et nordiques[15]. Le manque de logements stables et abordables peut rendre « les femmes encore plus vulnérables à la violence fondée sur le sexe[16] ». Vianne Timmons, rectrice et vice-chancelière de la Memorial University of Newfoundland, a souligné à quel point il est important de soutenir et de financer les maisons de transition[17].

On a indiqué au Comité que la pandémie de COVID‑19 a exacerbé les difficultés vécues par les femmes qui tentent de sortir d’une relation violente, particulièrement en raison de la fermeture des services de soutien, des refuges et des services de transport[18]. De plus, pour les femmes qui sont « coincées chez elles » avec leur agresseur, il peut être encore plus difficile qu’avant la pandémie d’entreprendre des démarches pour obtenir des services[19].

En plus d’éliminer les difficultés énoncées précédemment, les témoins ont recommandé que les premiers répondants, les policiers et les personnes travaillant dans le système de justice reçoivent de la formation contre les préjugés, ainsi que de la formation sur les pratiques tenant compte des traumatismes, notamment sur les conséquences des traumatismes chez les femmes qui subissent de la violence[20]. De plus, Vianne Timmons a souligné l’importance d’apprendre aux hommes comment ils doivent réagir lorsqu’ils sont témoins de violence envers les femmes[21]. Elle a également indiqué que les femmes devraient avoir accès à une personne de soutien lorsqu’elles rencontrent les services de police, de manière à « prévenir un deuxième traumatisme[22] ».

Le Comité a appris que les organismes qui offrent du soutien et des services aux femmes vivant dans les collectivités rurales, éloignées et nordiques sont aux prises avec des pénuries de personnel et n’ont pas la capacité de répondre aux besoins dans leurs collectivités. Les témoins ont donc demandé du financement additionnel[23], de même que du financement de base[24], pour les organismes offrant des services aux femmes des collectivités rurales, éloignées et nordiques. Louise Rellis, soutien administratif et aux clients, Central Alberta Victim and Witness Support Society, a également recommandé que les organismes situés en milieu rural et en milieu urbain reçoivent un financement équitable[25]. Elle a expliqué que les organismes ruraux desservent une zone plus vaste et doivent offrir un plus grand éventail de services que les organismes urbains[26].

Le Comité recommande donc :

Recommandation 1 – Services pour les survivantes d’actes violents

Que le gouvernement du Canada travaille en collaboration avec les gouvernements provinciaux et territoriaux pour cerner les lacunes afin d’offrir un financement d’exploitation et de base ciblé aux refuges et aux maisons de transition dans les collectivités rurales, éloignées et nordiques, de manière à combler la pénurie de soutien pour les femmes touchées par la violence.

Recommandation 2 – Services pour les survivantes d’actes violents

Que le gouvernement du Canada augmente ses investissements et, lorsque c’est possible, qu’il collabore avec les provinces et les territoires afin de créer de nouveaux refuges d’urgence, refuges de deuxième étape, maisons de transition et logements abordables dans les collectivités rurales, éloignées et nordiques, de manière à venir en aide aux femmes touchées par la violence aux diverses étapes de leur sortie et stratégies de rétablissement.

Recommandation 3 – Services pour les survivantes d’actes violents

Que le gouvernement du Canada travaille en collaboration avec les gouvernements provinciaux et territoriaux afin de s’assurer que les organismes situés dans les collectivités rurales, éloignées et nordiques et qui offrent des services aux femmes, y compris des services d’hébergement ainsi que des services de santé mentale et de soutien, reçoivent un financement :

  • équitable comparativement au financement reçu par les organismes situés dans les collectivités urbaines;
  • permettant aux refuges desservant les femmes situées dans les collectivités rurales, éloignées et nordiques d’offrir des services qui répondent aux besoins des femmes, notamment en offrant davantage de lits en refuge;
  • pour des projets visant à accroître les options de transport pour les femmes lorsqu’elles souhaitent sortir d’une relation violente.

Recommandation 4 – Formation pour les policiers

Que le gouvernement du Canada exige que les agents de la Gendarmerie royale du Canada suivent une formation adaptée à la réalité des femmes, de même que de la formation contre les préjugés et sur les pratiques tenant compte des traumatismes, de manière à améliorer leurs interventions lors des appels liés à de la violence envers les femmes.

La criminalité dans les collectivités rurales

Le Comité a appris que la criminalité a connu une hausse dans les collectivités rurales[27]. Des témoins ont parlé de façon émouvante de leurs sentiments constants de peur, d’épuisement, d’impuissance et de frustration concernant la criminalité dans leur collectivité[28]. Ils ont expliqué que pour les femmes vivant dans les collectivités rurales, se retrouver seule à la maison génère de la peur et de l’anxiété, particulièrement pour les femmes qui ont été victimes de crimes[29]. Wendy Rewerts, qui a comparu à titre personnel, a expliqué ce qui suit :

Bon nombre de ces criminels ont désormais des armes à feu, des couteaux, des machettes et Dieu sait quoi encore. La situation est particulièrement inquiétante pour les femmes pendant les périodes où les activités agricoles battent leur plein, car elles sont seules à la maison jusqu’à tard le soir. Nous sommes inquiètes de voir un véhicule passer devant la maison à basse vitesse ne sachant pas si c’est quelqu’un qui cherche à voir s’il y a des gens à la maison ou si c’est simplement un conducteur sans intentions malveillantes[30].

Le Comité a entendu que certains facteurs propres aux collectivités rurales, éloignées et nordiques ont une incidence sur la capacité des services de police et services d’urgence de répondre aux appels d’urgence. Par exemple, les postes de police peuvent être situés très loin de certaines maisons[31] et de nombreuses maisons peuvent ne pas avoir d’adresse postale claire[32]. Ces deux facteurs peuvent retarder l’arrivée des policiers et des services d’urgence, ce qui peut contribuer à la sous-déclaration des crimes[33]. Des témoins ont aussi expliqué qu’en raison de crimes récurrents, les personnes vivant dans les collectivités rurales peuvent devoir assumer le fardeau financier associé à des polices d’assurance coûteuses et à l’installation de systèmes de sécurité et de surveillance[34]. Lorsqu’elles sont victimes de crimes à répétition, certaines personnes peuvent ne pas parvenir à trouver d’assurance pour leurs biens et leur propriété[35]. Des témoins ont indiqué qu’il faut davantage de policiers pour couvrir les vastes régions rurales du Canada[36]. Le Comité note que par l’entremise des ententes sur les services de police, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) fournit des services de police dans huit provinces, trois territoires et environ 150 municipalités. Aux termes de ces ententes, les provinces et les municipalités établissent « le niveau de ressources, le budget et les priorités en matière de services de police en consultation avec la GRC »; la GRC est ensuite « chargée de donner suite aux priorités en matière de services de police en fonction du budget établi[37] ».

On a indiqué au Comité que les peines actuellement imposées pour les infractions criminelles n’ont pas d’effet dissuasif sur la criminalité dans les collectivités rurales[38]. Des témoins ont recommandé de durcir les peines, particulièrement pour les récidivistes[39]. De plus, les délais dans le système judiciaire, y compris les délais causés par la pandémie de COVID‑19, peuvent amener les individus à continuer de commettre des crimes sans que leur cas soit traité[40].

Le Comité recommande donc :

Recommandation 5 – Délais d’intervention des services de police

Que le gouvernement du Canada collabore avec les provinces et les municipalités avec lesquels il a conclu des ententes sur les services de police afin d’améliorer les services de la Gendarmerie royale du Canada, notamment en améliorant les délais d’intervention lors des appels dans les collectivités rurales, éloignées et nordiques.

Améliorer le bien-être et la sécurité économique des femmes

Sans accès aux services [essentiels] dans les collectivités locales, ces femmes font généralement face à des conditions de vie encore plus lamentables au détriment de leur bien-être social et économique, de leur santé et de leur sécurité, et de leur participation à des processus décisionnels ayant une incidence sur leur vie.

Katie Allen, à titre personnel

FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 16 février 2021, 1105

L’exode des jeunes vers les grands centres et les centres urbains constitue un défi pour les collectivités rurales, éloignées et nordiques à l’échelle du pays. Par exemple, le Comité a appris que l’inclusivité demeure un défi dans les collectivités rurales. C’est d’ailleurs pour cette raison que de nombreuses personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles, transgenres, queer et bispirituelles (LGBTQ2) déménagent dans les centres urbains après leurs études secondaires[41]. Vicki-May Hamm, mairesse de la Ville de Magog, a expliqué que la vitalité des collectivités rurales au Canada dépend de leur capacité de générer de la croissance économique et d’« attirer et [de] retenir des jeunes », des immigrants et des Autochtones[42]. Pour attirer et retenir des résidents, les collectivités rurales, éloignées et nordiques doivent offrir les bonnes mesures de soutien, notamment des refuges ainsi que des services de soutien, de garde, de transport et d’éducation[43]. Les sections qui suivent décrivent certaines des difficultés vécues par les femmes vivant dans les collectivités rurales et proposent des solutions.

Améliorer l’accès à l’emploi et les choix d’emploi

Le Comité a appris que les possibilités d’emploi sont limitées dans les collectivités rurales[44]. Katie Allen a expliqué que la « composition des économies rurales et du marché du travail a une incidence sur la qualité des emplois, ce qui crée souvent des conditions menant à des emplois précaires[45] ». En raison des possibilités d’emplois limitées et précaires, de même que des choix limités en matière d’éducation et de formation, les femmes vivant dans les collectivités rurales peuvent se retrouver dans « un cercle vicieux de faibles salaires, de débouchés limités, de logements inadéquats et de moyens de transport insuffisants[46] ».

On a également indiqué au Comité que dans les collectivités rurales, éloignées et nordiques, le manque d’accès à des services Internet haute vitesse fiables peut empêcher les femmes d’accéder à tous les types d’emploi, notamment le commerce en ligne et les emplois pour lesquels il est possible de faire du télétravail[47], ou de parfaire leur formation afin de décrocher un nouveau type d’emploi[48]. Selon Shealah Hart, membre du Conseil national des jeunes de BGC Canada, la pandémie de COVID-19 a démontré qu’il est possible d’adapter de nombreux types d’emplois pour qu’ils conviennent au télétravail, si un service Internet haute vitesse fiable est accessible. Cette situation offre de nouvelles possibilités aux femmes dans les collectivités rurales, qui peuvent désormais lancer et gérer de petites entreprises de chez elles[49]. Peter Maddox, président de l’Association de ventes directes du Canada, a ajouté que le manque d’accès à un service Internet haute vitesse fiable « prive des gens de possibilités économiques auxquelles tous devraient avoir accès[50] ». Par exemple, Adrienne Ivey, qui a comparu à titre personnel, a expliqué qu’elle a dû fermer son entreprise de communication agricole parce qu’elle « ne [peut] pas compter sur une connexion fiable. Et je dois stocker les données limitées auxquelles nous avons accès pour les jours et les semaines où nos enfants pourraient en avoir besoin pour étudier en ligne[51] ». Melissa O’Brien, gestionnaire, Communications et relations avec les intervenants, Southwestern Integrated Fibre Technology, a souligné à quel point la formation en matière de culture numérique et de compétences numériques est importante pour permettre aux femmes de participer dans un « monde axé sur la technologie[52] ».

Pour améliorer l’accès à l’emploi et les options d’emploi pour les femmes vivant dans les collectivités rurales, on a indiqué au Comité que le gouvernement fédéral devrait envisager des emplois et possibilités de revenu non traditionnels, comme la vente directe, lors de l’élaboration de politiques et de programmes visant à soutenir les travailleurs[53]. Comme les femmes entrepreneures peuvent avoir du mal à obtenir du financement[54], le gouvernement fédéral devrait accorder des subventions aux femmes qui souhaitent lancer une entreprise[55]. Shealah Hart a également recommandé que le gouvernement du Canada travaille en collaboration avec les gouvernements provinciaux et territoriaux afin d’aider les collectivités rurales à développer leurs économies[56].

Le Comité recommande donc :

Recommandation 6 – Financement destiné aux femmes entrepreneures

Que le gouvernement du Canada, par l’entremise de ses programmes de financement pour l’entrepreneuriat existants, accorde un financement accru pour les femmes entrepreneures, particulièrement pour les femmes qui lancent des entreprises, y compris des entreprises en ligne, dans les collectivités rurales, éloignées et nordiques.

Recommandation 7 – Formation sur la culture et les compétences numériques

Que le gouvernement du Canada fournisse du financement à des projets visant à favoriser la culture et les compétences numériques des femmes vivant dans les collectivités rurales, éloignées et nordiques, dans le but de s’assurer que les femmes ont accès à des possibilités d’apprentissage et possèdent les compétences nécessaires pour participer à l’économie numérique et d’améliorer la sécurité économique des femmes.

Améliorer l’accès aux services et aux mesures de soutien

Le Comité a appris que les femmes vivant dans les collectivités rurales, éloignées et nordiques sont confrontées à des défis particuliers lorsqu’elles tentent d’obtenir des services et du soutien, comparativement aux femmes vivant dans les grands centres et les centres urbains. Ces défis comprennent par exemple le manque d’accès à un moyen de transport, à un logement et à des services de garde abordables, de même que le manque d’accès aux soins de santé, à un approvisionnement alimentaire et à des services Internet[57]. Selon Katie Allen :

La régionalisation et le délestage de responsabilités aux gouvernements locaux, aux organisations sans but lucratif et aux organismes de bienfaisance — sans financement correspondant — ont eu d’importantes répercussions sur la capacité des femmes à avoir accès aux services de santé, aux services sociaux et aux services de justice. De plus, la fermeture d’écoles et de bureaux de poste, la perte d’infrastructure comme des stations-service ainsi que l’accès limité à l’infrastructure à large bande et de télécommunications continuent de priver davantage les femmes des régions rurales de services essentiels[58].

Louise Rellis a expliqué que ces services vont souvent « aux plus grandes municipalités et aux villes ». Elle a ajouté que de nombreux organismes urbains reçoivent du financement pour des programmes visant à offrir du soutien aux collectivités rurales, mais que les mesures de soutien et les services offerts « ne sont pas adaptables en fonction des difficultés particulières » dans les collectivités rurales[59]. Dans son mémoire, le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes propose des solutions qui pourraient permettre aux bureaux de poste d’améliorer l’accès aux services dans « les régions rurales, éloignées ou dans les réserves », notamment en transformant les bureaux de poste en « centres communautaires » qui offriraient des services Internet et des services bancaires en ligne, ainsi que des espaces où les artisans et les entrepreneurs pourraient promouvoir leur travail[60].

Le manque d’accès à des services pertinents dans leurs collectivités peut provoquer des sentiments d’isolement et de solitude chez les femmes[61] et peut avoir une incidence négative sur leur bien-être social et économique[62]. Traci Anderson, directrice exécutive de BGC Kamloops, a indiqué que nous avons besoin « d’un système global, qui réponde aux divers besoins intersectionnels des collectivités rurales pour assurer leur prospérité à long terme[63] ».

On a indiqué au Comité que résoudre les difficultés auxquelles se heurtent les femmes vivant dans les collectivités rurales à l’aide d’une « approche universelle » ne fonctionne pas[64]. Des témoins ont plus particulièrement souligné à quel point il est important de recueillir des données sur les différents groupes de population en fonction de l’âge, du genre et de la race, par exemple, pour être en mesure d’adapter les programmes et les services aux besoins des diverses communautés[65]. Le Comité a appris qu’il existe d’importants manques de données sur les collectivités rurales, qui peuvent empêcher la mise en œuvre de « solutions fondées sur des données[66] », notamment en ce qui a trait à la distinction entre « les régions rurales, les régions rurales éloignées et les régions éloignées » et les peuples autochtones[67]. On a également indiqué au Comité que le gouvernement du Canada devrait employer une approche basée sur l’équité qui tient compte des besoins des diverses populations et collectivités au pays[68].

Le Comité recommande donc :

Recommandation 8 – Analyse comparative entre les sexes plus

Que le gouvernement du Canada veille à ce qu’une analyse comparative entre les sexes plus soit appliquée aux étapes d’élaboration, de mise en œuvre et d’examen de tous les programmes et services, dans le but de s’assurer que ces programmes et services répondent aux besoins particuliers des femmes et des diverses personnes vivant dans les collectivités rurales, éloignées et nordiques.

Recommandation 9 – Collecte de données

Que le gouvernement du Canada améliore la collecte de données ventilées à propos des collectivités rurales, autochtones, éloignées et nordiques, et qu’il assure l’accès public à ces données.

Recommandation 10 – Améliorer l’accès aux services et aux mesures de soutien

Que le gouvernement du Canada examine et mette en œuvre les recommandations formulées par le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes dans Vers des collectivités durables, notamment en élargissant les services, par exemple en utilisant les bureaux de poste comme des centres communautaires, en effectuant des vérifications auprès des aînés et en élargissant le mandat de Postes Canada afin de rétablir les services bancaires postaux.

Accès aux services de garde d’enfants

On a indiqué au Comité que l’accès à des services de garde d’enfants abordables de qualité est essentiel pour permettre aux parents de trouver du travail ou de poursuivre leurs études[69]. Il n’y a pas nécessairement de fournisseurs de services de garde dans toutes les collectivités rurales, éloignées et nordiques. Les parents sont donc parfois forcés de « quitter leur village pour confier leurs enfants à des services de garde fiables[70] ». Des témoins ont souligné l’importance d’offrir des choix de services de garde abordables et souples afin de répondre aux besoins de tous les parents et de toutes les collectivités[71]. Par exemple, Traci Anderson a indiqué :

Je pense que c'est fondamental dans ce cas-ci. Ce programme doit vraiment être diversifié. Il doit comprendre des services de garde adaptés. Les parents ne travaillent pas nécessairement tous de neuf à cinq, particulièrement depuis le début de la pandémie. Nous nous rendons compte qu'il y a beaucoup d'horaires de travail souples de nos jours, si bien que les services de garde doivent être adaptés à cette réalité. Nous croyons fermement qu'aucune solution ne peut convenir à tous, et comme je l'ai déjà dit, les difficultés sont cumulatives dans les collectivités rurales[72].

Par ailleurs, le Comité a entendu qu’il faut augmenter les salaires et les rendre plus équitables dans le secteur des services de garde, de manière à attirer davantage de travailleurs. Comme les salaires sont généralement bas, les travailleurs délaissent souvent le secteur pour trouver des emplois dans des secteurs de l’économie où les salaires sont plus élevés[73]. Traci Anderson a indiqué que « l’éducation de la petite enfance doit être réinventée de façon créative, afin d’attirer davantage de personnes dans ce secteur[74] ». Debbie Zimmerman, directrice générale de Grape Growers of Ontario, a indiqué au Comité que le gouvernement du Canada devrait envisager différents modèles de prestation pour la mise en œuvre de services de garde au Canada, comme ceux du Québec et des pays scandinaves[75].

Le Comité recommande donc :

Recommandation 11 – Services de garde

Que le gouvernement du Canada, en collaboration avec les provinces et les territoires, veille à ce que le plan d’apprentissage et de garde des jeunes enfants pancanadien réponde aux besoins des parents vivant dans les collectivités rurales, éloignées et nordiques, y compris aux besoins liés à des choix de services de garde abordables et souples.

Accès aux services de santé

Le Comité a appris que les femmes vivant dans les collectivités rurales, éloignées et nordiques sont confrontées à plus d’obstacles que les femmes vivant dans les centres urbains lorsqu’elles tentent d’obtenir des soins de santé. Ces obstacles comprennent par exemple la difficulté à accéder à des services médicaux spécialisés, qui sont souvent disponibles uniquement dans les grands centres et les centres urbains[76], ce qui représente des coûts et des délais supplémentaires pour les patients[77]. Des témoins ont également indiqué que la pandémie de COVID-19 a fait en sorte que des services de santé ont été transférés en ligne et que l’accès aux services de santé virtuels a été élargi dans les cas où ils étaient déjà disponibles[78]. Ce changement révèle à quel point il est important d’avoir accès à des services Internet de qualité[79]. Des témoins ont souligné l’importance de s’assurer que les services de santé sont disponibles pour les femmes vivant dans les collectivités rurales, y compris les services de santé reproductive[80].

On a également dit au Comité qu’il n’y a pas assez de mesures de soutien en santé mentale dans les collectivités rurales[81]. Par exemple, on a indiqué au Comité qu’il y a eu une augmentation de la consommation de drogue et de surdoses dans les collectivités rurales et les collectivités des Premières Nations, particulièrement en ce qui concerne les opioïdes. Cette situation est le résultat « de l’isolement, des services d’urgence très éloignés et d’un accès limité au soutien, aux ressources et à l’éducation[82] ». Angèle McCaie, directrice générale du village de Rogersville, a indiqué que les collectivités ont besoin de ressources pour être en mesure d’offrir rapidement des services de santé mentale à l’échelle locale[83].

Accès à l’éducation

On a indiqué au Comité que pour les personnes vivant dans les collectivités rurales, éloignées et rurales, il peut être difficile d’accéder à l’éducation postsecondaire et d’en payer les coûts. Par exemple, les cours requis peuvent ne pas être offerts localement ou le manque d’accès à des services Internet haute vitesse fiables peut faire en sorte qu’il est difficile d’avoir accès au matériel pédagogique[84]. Les différences quant aux types d’emplois occupés par les jeunes femmes et les jeunes hommes vivant dans les collectivités rurales et nordiques peuvent avoir une incidence sur la capacité des étudiants à payer leurs études postsecondaires. En effet, les jeunes femmes ont tendance à travailler dans des secteurs (vente au détail, plantation d’arbres et garde d’enfants, par exemple) moins bien payés que ceux dans lesquels les jeunes hommes ont tendance à travailler (industrie minière, par exemple)[85]. On a indiqué au Comité qu’il est important de s’assurer que les études postsecondaires sont accessibles financièrement pour l’ensemble des étudiants au Canada, notamment grâce à de l’aide financière assortie de bourses[86].

Le Comité a entendu parler des effets de l’absence de services Internet fiables sur l’accès à l’éducation, tant pour les enfants que pour les femmes. Vianne Timmons a indiqué que « l’absence d’accès [à des services Internet fiables] est la principale difficulté [à] l’éducation [rencontrée par les] femmes qui travaillent, [les] jeunes mères ou [les] femmes qui, au milieu de leur carrière, ont besoin d’opérer un virage professionnel[87] ». De plus, Adrienne Ivey a indiqué qu’en tant que mères, « il est dévastateur de voir nos enfants se démener pour suivre leurs camarades de classe en ligne uniquement à cause d’un manque de connectivité[88] ». Elle a ajouté qu’il y a des « disparités » entre les enfants vivant dans les régions rurales et les enfants vivant dans les régions urbaines en ce qui concerne le niveau de confort lié à l’utilisation de la technologie[89].

Accès aux services juridiques

Le Comité a appris que l’accès aux services juridiques, notamment en français, est limité pour les personnes vivant dans les collectivités rurales, éloignées et nordiques[90]. Par exemple, le Mokami Status of Women Council a expliqué qu’en raison du manque de services correctionnels au Labrador, les délinquantes sont envoyées dans un centre correctionnel à Terre-Neuve pendant la durée de leur emprisonnement. Cela signifie que « les femmes doivent se priver de leur soutien, les mères doivent laisser leurs enfants et les employées sont forcées de quitter leur emploi. C’est du racisme systémique[91]. » L’organisme a également indiqué qu’une « justice appliquée sans égard à la réalité culturelle et communautaire ne fait que traumatiser encore plus les délinquants[92] ». Il a ajouté que des groupes autochtones revendiquent depuis longtemps des options de justice réparatrice, mais que leurs demandes « sont restées lettre morte[93] ». Le Mokami Status of Women Council a souligné l’importance de soutenir et de financer les organismes qui offrent des services juridiques dans les collectivités isolées[94].

Le Comité a également appris que les femmes peuvent avoir du mal à obtenir des services en français dans les collectivités rurales, éloignées et nordiques et que cette situation peut avoir de lourdes conséquentes dans le cas de services juridiques et judiciaires[95]. Renée Fuchs, présidente du Centre Victoria pour femmes, a raconté l’histoire d’une femme dont le témoignage n’a jamais pu être entendu dans une affaire d’agression sexuelle parce qu’un juge a déclaré un arrêt de procédure en raison de délais déraisonnables, délais « principalement attribuables au fait que, en raison de divers manquements du système, aucun interprète francophone n’avait été prévu pour ce procès[96] ». Elle a ajouté ce qui suit : « [t]émoigner au sujet de quelque chose de traumatisant dans sa propre langue, ce n’est pas un privilège, c’est un droit[97] ». Elle a souligné qu’il est primordial d’avoir plus de personnes dans les postes désignés bilingues au sein du système de justice[98].

Accès à Internet haute vitesse

Au sein de notre société, nous disposons de moyens brillants pour préserver nos vies normales tout en nous distanciant socialement : soins de santé virtuels, thérapie en ligne, rassemblements sociaux sur Zoom, salles de sport et lieux de culte virtuels et commande d’épicerie en ligne. Bien que cette liste soit une source de fierté pour notre pays, elle suscite malheureusement l’anxiété des femmes en milieu rural. Nous ne pouvons pas accéder à la plupart de ces choses à tout moment.

Adrienne Ivey, agricultrice, à titre personnel

FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 23 février 2021, 1100

Même si le gouvernement fédéral actuel et les gouvernements précédents ont investi dans l’augmentation de l’accès aux services à large bande au Canada, en collaboration avec les provinces et les territoires, des témoins ont indiqué que l’accès aux services Internet haute vitesse est toujours problématique dans les collectivités rurales, éloignées et nordiques à l’échelle du pays. Le manque d’accès à des services Internet haute vitesse fiables et abordables peut exacerber les défis auxquels se heurtent les femmes vivant dans les collectivités rurales, éloignées et nordiques, et ce, dans toutes les sphères de leur vie, comme l’expliquent les sections qui précèdent. Il peut s’agir d’un obstacle pour les femmes qui souhaitent obtenir un type d’emploi particulier ou lancer une entreprise en ligne, sortir d’une relation violente ou obtenir de l’aide pour le faire, ou accéder à des services essentiels comme les soins de santé et l’éducation. Katie Allen a indiqué que « l’accès limité à l’infrastructure à large bande et de télécommunications continue de priver davantage les femmes des régions rurales de services essentiels[99] ». Melissa O’Brien a expliqué que la pandémie de COVID‑19 a exacerbé les problèmes de connectivité et creusé le fossé numérique entre les collectivités rurales et urbaines au Canada[100]. Elle a indiqué ce qui suit : « Étant donné que de plus en plus de personnes doivent désormais travailler à domicile, que l’éducation est de plus en plus souvent offerte à distance, que la vidéoconférence remplace les interactions en face à face et que les services et programmes de santé continuent de passer à des plateformes en ligne, l’accès à la haute vitesse est devenu essentiel[101]. » Outre la disponibilité, des témoins ont rappelé que le prix des services Internet dans les régions rurales peut être un facteur limitant l’accès[102].

Le Comité a entendu que le financement des infrastructures à large bande doit être vu « comme un investissement et non comme un coût[103] ». Melissa O’Brien a noté qu’une connectivité « équitable et abordable est vitale pour l’autonomisation des femmes et peut être un outil puissant pour créer un espace plus grand pour l’inclusion des femmes dans la société numérique actuelle, qui ne cesse de croître[104] ». Elle a donc rappelé au Comité que les services Internet doivent être abordables et a recommandé qu’un soutien continu soit apporté à l’initiative « Familles branchées » du gouvernement du Canada ou à des initiatives semblables[105]. En plus de recommander d’augmenter le financement consacré aux infrastructures à large bande au Canada[106], des témoins ont indiqué qu’il faut renforcer la collaboration entre les différents ordres de gouvernement, les résidents et le secteur privé, de manière à améliorer l’accès à la technologie à large bande au Canada[107].

Le Comité recommande donc :

Recommandation 12 – Améliorer l’accès aux services Internet à large bande

Que le gouvernement du Canada continue d’augmenter le financement consacré au développement de l’infrastructure à large bande dans les collectivités rurales, éloignées et nordiques, dans le but de s’assurer que les personnes vivant dans ces collectivités ont accès à des services Internet haute vitesse abordables équivalents à ceux offerts aux personnes vivant dans les collectivités urbaines.


[1]              Comité permanent de la condition féminine de la Chambre des communes (FEWO), Procès-verbal, 27 octobre 2020.

[2]              FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 16 février 2021, 1105 (Katie Allen, à titre personnel).

[3]              FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 1er décembre 2020, 1210 (Fern Martin, à titre personnel).

[4]              FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 2 février 2021, 1205 (Louise Rellis, soutien administratif et aux clients, Central Alberta Victim and Witness Support Society).

[5]              FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 1er décembre 2020, 1210 (Fern Martin).

[6]              Ibid.

[7]              Ibid., 1240.

[8]              Ibid., 1210; FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 16 février 2021, 1115 (Jean Bota, conseillère, Red Deer County).

[9]              FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 16 février 2021, 1150 (Jean Bota).

[10]            Ibid., 1155 (Katie Allen).

[11]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 2 février 2021, 1205 (Louise Rellis).

[12]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 1er décembre 2020, 1250 (Vianne Timmons, rectrice et vice‑chancelière, Memorial University of Newfoundland); Mokami Status of Women Council, « Difficultés que doivent affronter les femmes dans les collectivités rurales : Mémoire présenté au Comité permanent de la condition féminine », mémoire.

[14]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 2 février 2021, 1225 (Louise Rellis).

[16]            Ibid.

[17]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 1er décembre 2020, 1250 (Vianne Timmons).

[18]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 16 février 2021, 1155 (Katie Allen) et 1125 (Vicki-May Hamm, mairesse, Ville de Magog).

[19]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 2 février 2021, 1230 (Louise Rellis).

[20]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 1er décembre 2020, 1215 et 1220 (Vianne Timmons) et 1220 et 1255 (Fern Martin); Mokami Status of Women Council, « Difficultés que doivent affronter les femmes dans les collectivités rurales : Mémoire présenté au Comité permanent de la condition féminine », mémoire.

[21]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 1er décembre 2020, 1245 (Vianne Timmons).

[22]            Ibid., 1220.

[23]            Ibid., 1250; FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 16 février 2021, 1125 (Vicki-May Hamm).

[24]            Ibid., 1105 (Katie Allen); FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 2 février 2021, 1235 (Louise Rellis).

[25]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 2 février 2021, 1205 (Louise Rellis).

[26]            Ibid.; FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 1er décembre 2020, 1250 (Angèle McCaie, directrice générale, village de Rogersville).

[27]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 2 février 2021, 1200 (Lorie Johanson, à titre personnel) et 1200 (Wendy Rewerts, à titre personnel); FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 23 février 2021, 1100 (Gail Kehler, exploitante de ferme d’élevage, à titre personnel).

[28]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 2 février 2021, 1200 (Lorie Johanson) et 1200 (Wendy Rewerts); FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 16 février 2021, 1115 (Jean Bota); FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 23 février 2021, 1105 (Pamela Napper-Beamish, à titre personnel).

[29]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 2 février 2021, 1205 et 1215 (Louise Rellis) et 1200 (Wendy Rewerts).

[30]            Ibid., 1200 (Wendy Rewerts).

[31]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 23 février 2021, 1100 (Gail Kehler).

[32]            Ibid.; FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 2 février 2021, 1200 (Wendy Rewerts).

[33]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 2 février 2021, 1240 (Lorie Johanson) et 1230 (Louise Rellis).

[34]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 23 février 2021, 1100 (Gail Kehler) et 1105 (Pamela Napper-Beamish).

[35]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 2 février 2021, 1200 (Wendy Rewerts).

[36]            Ibid., 1245 (Louise Rellis); FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 23 février 2021, 1135 (Gail Kehler).

[37]            Gendarmerie royale du Canada, Police contractuelle.

[38]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 23 février 2021, 1100 (Gail Kehler); FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 2 février 2021, 1200 (Wendy Rewerts).

[39]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 23 février 2021, 1100 (Gail Kehler); FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 2 février 2021, 1215 (Wendy Rewerts).

[40]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 23 février 2021, 1105 (Pamela Napper-Beamish); FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 2 février 2021, 1215 (Louise Rellis).

[41]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 1er décembre 2020, 1235 (Angèle McCaie).

[42]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 16 février 2021, 1120 (Vicki-May Hamm).

[43]            Ibid., 1115 (Jean Bota).

[44]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 2 février 2021, 1115 (Peter Maddox, président, Association de ventes directes du Canada); FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 27 avril 2021, 1115 (Shealah Hart, membre du Conseil national des jeunes, BGC Canada).

[45]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 16 février 2021, 1105 (Katie Allen).

[46]            Ibid.

[47]            Ibid., 1140 (Vicki‑May Hamm); FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 23 février 2021, 1110 (Melissa O'Brien, gestionnaire, Communications et relations avec les intervenants, Southwestern Integrated Fibre Technology).

[48]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 2 février 2021, 1125 (Debbie Zimmerman, directrice générale, Grape Growers of Ontario).

[49]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 27 avril 2021, 1145 (Shealah Hart).

[50]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 2 février 2021, 1130 (Peter Maddox).

[51]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 23 février 2021, 1100 (Adrienne Ivey, agricultrice, à titre personnel).

[52]            Ibid., 1110 et 1145 (Melissa O'Brien).

[53]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 2 février 2021, 1115 (Peter Maddox).

[54]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 16 février 2021, 1105 (Katie Allen).

[55]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 23 février 2021, 1155 (Melissa O'Brien).

[56]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 27 avril 2021, 1120 (Shealah Hart).

[57]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 2 février 2021, 1205 (Louise Rellis); FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 16 février 2021, 1105 (Katie Allen).

[58]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 16 février 2021, 1105 (Katie Allen).

[59]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 2 février 2021, 1205 (Louise Rellis).

[60]            Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes, « Retombées positives des services postaux réinventés sur les femmes en milieu rural », mémoire, 18 mars 2021.

[61]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 1er décembre 2020, 1210 (Angèle McCaie).

[62]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 16 février 2021, 1105 (Katie Allen).

[63]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 27 avril 2021, 1115 (Traci Anderson).

[64]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 16 février 2021, 1120 (Vicki‑May Hamm).

[65]            Ibid., 1155 (Renée Fuchs, présidente, Centre Victoria pour femmes) et 1125 et 1155 (Vicki‑May Hamm).

[66]            Ibid., 1105 (Katie Allen).

[67]            Ibid., 1145.

[69]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 1er décembre 2020, 1240 (Vianne Timmons); FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 2 février 2021, 1135 (Debbie Zimmerman) et 1205 (Louise Rellis); FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 27 avril 2021, 1115 (Traci Anderson).

[70]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 27 avril 2021, 1120 (Traci Anderson).

[71]            Ibid., 1125 et 1135.

[72]            Ibid., 1125.

[73]            Ibid., 1120 et 1145.

[74]            Ibid., 1130.

[75]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 2 février 2021, 1135 et 1155 (Debbie Zimmerman).

[76]            Ibid., 1205 (Louise Rellis); FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 27 avril 2021, 1155 (Traci Anderson).

[78]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 23 février 2021, 1120 (Adrienne Ivey).

[79]            Ibid., 1120 (Melissa O'Brien); Mokami Status of Women Council, « Difficultés que doivent affronter les femmes dans les collectivités rurales : Mémoire présenté au Comité permanent de la condition féminine », mémoire.

[80]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 1er décembre 2020, 1255 (Angèle McCaie) et 1250 (Fern Martin).

[81]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 27 avril 2021, 1155 (Traci Anderson).

[82]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 16 février 2021, 1115 (Jean Bota).

[83]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 1er décembre 2020, 1220 (Angèle McCaie).

[84]            Ibid., 1225 (Vianne Timmons).

[85]            Ibid., 1230.

[86]            Ibid., 1200 et 1240.

[87]            Ibid., 1225.

[88]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 23 février 2021, 1100 (Adrienne Ivey).

[89]            Ibid., 1145.

[91]            Ibid.

[92]            Ibid.

[93]            Ibid.

[94]            Ibid.

[95]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 16 février 2021, 1110 (Renée Fuchs).

[96]            Ibid., 1110.

[97]            Ibid., 1110.

[98]            Ibid., 1135.

[99]            FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 16 février 2021, 1105 (Katie Allen).

[100]          FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 23 février 2021, 1110 (Melissa O'Brien).

[101]          Ibid.

[102]          Ibid.

[103]          FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 2 février 2021, 1125 (Peter Maddox).

[104]          FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 23 février 2021, 1110 (Melissa O'Brien).

[105]          Ibid.

[106]          FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 2 février 2021, 1115 (Peter Maddox).

[107]          Ibid., 1125 (Debbie Zimmerman); FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 16 février 2021, 1155 (Vicki‑May Hamm); FEWO, Témoignages, 2e session, 43e législature, 23 février 2021, 1130 (Melissa O'Brien) et 1130 (Adrienne Ivey).