:
Monsieur le Président, j'interviens aujourd'hui afin de réagir au discours du Trône au nom des conservateurs du Canada et de l'opposition officielle.
[Français]
Je vais partager mon temps de parole avec mon collègue de Louis-Saint-Laurent, le .
[Traduction]
Nous avons entendu un autre discours du Trône de la part des libéraux. Il s'agit d'un autre discours truffé de promesses libérales recyclées, de gestes grandioses et de visions emphatiques, mais sans véritable plan pour vaincre la pandémie, pour répondre aux besoins urgents des provinces en matière de soins de santé, pour remédier à la pénurie d'emplois et régler le problème d'unité nationale ou de l'aliénation de l'Ouest. Il ne présente pas de plan pour prendre en main l'économie.
Le discours du Trône des libéraux contient les mêmes vieilles promesses et les mêmes idées qu'on nous rabâche depuis des années. Beaucoup de ces promesses n'ont pas été tenues et d'innombrables personnes ont été laissées pour compte.
Je parle ici de la mère seule de Burlington, qui doit choisir entre demeurer à la maison avec ses enfants malades ou accepter un quart de travail supplémentaire au Subway du coin afin de pouvoir payer le loyer. Je parle du pêcheur de l'Est du pays, qui ignore s'il aura les moyens d'entreprendre la prochaine saison. Je parle du producteur de Brandon, au Manitoba, accablé par la taxe sur le carbone et préoccupé par une guerre commerciale qui l'empêche d'écouler sa récolte sur le marché. Je parle du papa de Hinton, en Alberta, qui ne sait pas ce qu'il fera lorsque prendra fin le programme de report des paiements hypothécaires.
Je parle également de la famille de Cantley, au Québec, qui cherche à faire en sorte que sa fourgonnette réussisse à traverser un hiver de plus et qui n'a pas les moyens de se payer un véhicule électrique. Je parle des milliers de Canadiens qui conduisent une Ford 150. Toutes ces personnes en ont par-dessus la tête de se faire insulter par les élites libérales. Je parle de la famille au Yukon qui exploite une pourvoirie uniquement accessible par avion et qui dépend presque exclusivement des touristes étrangers.
Voilà les personnes que les conservateurs défendent. Voilà les personnes que le discours du Trône à la sauce libérale a laissées pour compte.
Mettons les choses au clair: le a mis le cadenas sur le Parlement. Lorsque son scandale a été mis au jour, il a prorogé le Parlement et il a mis fin aux travaux des comités. Il a brusquement appliqué les freins, sur tous les plans. Dans quel but? Il a affirmé vouloir présenter un discours du Trône qui proposerait un plan aux Canadiens. Or, il n'en est rien. De toute évidence, si le a prorogé le Parlement, c'est strictement pour dissimuler et faire oublier son scandale.
Le fait qu'il n'y ait aucun plan de lutte contre la pandémie est aussi très troublant. Lorsque notre a discuté avec le la semaine dernière, il lui a demandé d'assurer aux Canadiens un accès plus rapide et plus efficace aux tests de dépistage de la COVID. Il est extrêmement important en ce moment que les Canadiens puissent subir un test et qu'ils obtiennent les résultats rapidement. Il est inacceptable que nous accordions notre confiance à des pays comme le Japon, l'Allemagne et les États-Unis pour les questions de sécurité nationale et de renseignement, mais que nous ne puissions faire de même pour les tests salivaires qu'ils ont approuvés, des tests donnant des résultats en 15 minutes.
Pas plus tard qu'en mars dernier, le a promis de faire de l'accélération du dépistage sa grande priorité. Six mois plus tard, après des dépenses d'un demi-billion de dollars, les familles canadiennes doivent toujours attendre des heures, et parfois des jours, pour passer un test. Sans parler du délai pour obtenir les résultats. Le premier ministre n'a pas tenu parole. Les riches amis bien placés de l'élite libérale peuvent peut-être se permettre de rester en quarantaine. Il est possible qu'ils aient le luxe d'attendre. Les travailleurs canadiens, eux, ne peuvent pas se permettre de s'isoler pendant des semaines si la recherche de contacts remonte jusqu'à eux. Ils méritent qu'on leur propose un plan et ils méritent d'avoir un peu d'espoir.
Il n'a pas été question d'augmenter les transferts en santé. C'était la principale demande des provinces. Au lieu de donner aux provinces les ressources dont elles ont besoin pour lutter contre la pandémie, les libéraux empiètent encore une fois sur les champs de compétence provinciaux.
La semaine dernière, les premiers ministres Kenney, Pallister, Ford et Legault sont venus à Ottawa, au nom des provinces, pour présenter un front uni et demander au gouvernement fédéral de faire ce qui s'impose en fournissant un financement approprié pour les soins de santé sans y assortir de conditions. Contrairement à ce que pense le , qui croit que le gouvernement fédéral a toujours raison, les provinces sont les mieux placées pour s'occuper des dossiers de compétence provinciale.
Afin de mettre en lumière la gravité du problème de financement des soins de santé, la semaine dernière, le premier ministre Pallister du Manitoba, ma province, a affirmé que la demande de services de santé n'avait jamais été aussi forte, que la contribution fédérale en matière de santé n'avait jamais été si faible et que, par conséquent, les temps d'attente étaient plus longs que jamais auparavant. Cette situation existait déjà avant la pandémie. Maintenant, à l'aube d'une seconde vague, les gens sont pénalisés et certains meurent parce que le gouvernement fédéral n'accorde pas aux provinces un financement leur permettant d'offrir les services de santé dont leur population a besoin.
Qui plus est, voici ce que l'Association médicale canadienne avait à dire au sujet des lacunes du discours du Trône présenté par l'actuel :
[...] le discours du Trône d'aujourd'hui ne tient pas la promesse du gouvernement d'offrir un système de santé résilient et d'assurer la bonne santé de la population canadienne.
Le principal problème auquel nous nous heurtons aujourd'hui est la crise sanitaire, mais les libéraux n'en ont pas fait mention dans le discours du Trône. C'est carrément inacceptable. Je pourrais continuer à parler des soins de santé, mais je sais que ma collègue la députée de et porte-parole en matière de santé aura beaucoup plus à dire à ce sujet dans le cadre du présent débat et dans les jours et les semaines à venir.
Je conclurai sur une question très importante. Je comprends que ce ne soit pas nécessairement une question prioritaire pour certains ici dans l'Est du pays. Je comprends tout à fait que ce ne soit pas la question qui intéresse le plus les gens qui habitent en Ontario, au Québec et, peut-être aussi, dans les provinces de l'Atlantique. J'aimerais bien que le contribue à la porter à l'avant-plan. Je parle de la question de l'unité du pays et du cas des provinces de l'Ouest, dont celle que j'habite, qui ont l'impression d'être laissées de côté par le premier ministre et le gouvernement actuel. Le premier ministre aime dire que nous sommes plus forts lorsque nous sommes unis et que nous sommes tous dans la même situation. Or, le pays est plus divisé que jamais.
Le a dit clairement au lors de sa première conversation téléphonique avec lui que, s'il était sérieux, il devait faire des questions de l'unité nationale et de la désaffection de l'Ouest une priorité. Or, il n'y a pas un seul élément du discours du Trône qui reconnaît même l'existence d'un problème à cet égard.
Le gouvernement doit montrer aux Canadiens qu'il les apprécie et les respecte tous, ainsi que les contributions qu'ils apportent au pays. Pour cela, il faut d'abord comprendre que les recettes générées par les diverses ressources dans chaque région du pays contribuent à la construction de routes, d'hôpitaux et d'infrastructures dans d'autres régions du pays et pas seulement dans les provinces où se trouvent ces ressources. Le manque de respect dont fait preuve le à l'égard de nos industries des ressources naturelles est inacceptable, car ces industries constituent l'épine dorsale de l'économie.
Selon les mots du premier ministre de l'Alberta, Jason Kenney:
Dans un discours du Trône de 6 783 mots, pas un seul mot pour évoquer la crise à laquelle est confrontée la plus grande industrie du Canada: le secteur de l'énergie qui soutient 800 000 emplois... Au lieu de cela, nous avons eu droit à une litanie de politiques qui, si elles sont mises en œuvre, étrangleront les investissements et mettront en péril les emplois dans le secteur des ressources, à un moment où nous avons le plus grand besoin de l'industrie qui génère 20 % des recettes de l'État au Canada.
Pour souligner l'incapacité du gouvernement libéral à traiter les problèmes auxquels l'Alberta est confrontée, le premier ministre Kenney poursuit en ces termes:
L'Alberta est déçue de constater qu'au lieu d'écouter les provinces du Canada, le gouvernement fédéral rajoute des politiques qui vont faire disparaître des emplois, appauvrir le pays et affaiblir l'unité nationale.
En fait, l'agriculture, la foresterie et les ressources énergétiques n'ont pas été mentionnées une seule fois dans ce discours. C'est d'autant plus inacceptable que nous apprenions hier que le Canada a enregistré au deuxième trimestre la plus forte baisse de l'emploi dans le secteur des ressources naturelles de son histoire.
Sous la direction du député de , les Canadiens peuvent être assurés que nous demanderons des comptes au et au gouvernement libéral. Nous n'appuierons pas ce discours du Trône, mais nous présenterons un plan qui garantira la sécurité des Canadiens, protégera les emplois et remettra notre pays sur les rails.
:
Monsieur le Président, c'est avec beaucoup de fierté que je me lève à la Chambre au nom des citoyens de Louis-Saint-Laurent, et c'est également avec beaucoup d'humilité que je me lève à titre de leader à la Chambre de l'opposition officielle.
[Traduction]
Je tiens à remercier sincèrement de leur soutien mes collègues de l'opposition officielle et, bien sûr, mon chef, le député de , chef de l'opposition officielle, ainsi que tous les conservateurs du Canada d'un océan à l'autre. Comme nous le savons, lui et sa femme se battent maintenant contre la COVID-19. Je tiens à assurer à la Chambre qu'il reviendra ici plus fort que jamais.
[Français]
Nous sommes réunis aujourd'hui, à la suite de la prorogation de la Chambre pendant cinq semaines. En été, le travail parlementaire fait en comité nous permet de faire la lumière sur des problèmes d'éthique graves, majeurs et imbuvables du gouvernement, mais le a décidé de proroger la Chambre. Les comités parlementaires ont tous été suspendus. Nous ne pouvions plus faire notre travail, à la Chambre et dans les comités. On revient maintenant à la Chambre avec un discours du Trône.
Un discours du Trône est une occasion unique et exceptionnelle de rassembler les Canadiens, de parler de l'unité du pays et du fait que les provinces et le fédéral doivent travailler ensemble dans le respect des champs de compétence. C'est une occasion de démontrer qu'on a un plan précis et qu'on sait où l'on s'en va, tout en contrôlant efficacement les dépenses publiques. Le discours du Trône est une occasion de montrer qu'on sait où on s'en va. Ce qu'on a vu hier, c'est tout sauf cela. On a prononcé un discours typiquement libéral, dans lequel ces trois éléments fondamentaux ont été bafoués.
Regardons tout d'abord la question des dépenses. Nous sommes tous conscients que, lors d'une période de crise comme celle que nous vivons actuellement, il faut investir. Oui, par malheur, cette situation va générer des déficits. Nous avons été confrontés à cela en 2008-2009. Ce n'est pas de gaieté de cœur que nous le faisons, mais nous comprenons qu'il faut le faire. Encore faut-il savoir où l'on s'en va. Ce que le premier ministre et son gouvernement nous ont démontré hier, par la voix de la gouverneure générale, c'est qu'ils n'ont aucune conscience du fait que l'argent que l'on dépense aujourd'hui ne nous appartient pas. Hier, on a parlé de dépenses, de dépenses et de dépenses, et on n'a strictement rien dit quant au contrôle de ces dépenses. C'est inacceptable.
Bien entendu, il faut investir dans certains secteurs. Oui, il faut penser aux travailleurs qui perdent leur emploi en raison de la crise. Oui, il faut penser aux entreprises qui doivent fermer temporairement et qui doivent profiter du fait qu'il y a une possibilité de reprise économique. Il faut être présent et les épauler. Or, encore faut-il savoir où l'on s'en va, et le gouvernement a tout fait sauf contrôler les dépenses. Nous nous souvenons tous du portrait économique fait cet été par l'ancien . Nous avons tous constaté que le déficit frisait maintenant le demi-trillion de dollars et que nous avions dépassé la dette d'un trillion de dollars. Ces deux chiffres importants n'avaient jamais été prononcés par l'ancien ministre des Finances, et pour cause, puisque c'était un bilan tout à fait déshonorable.
Nous estimons qu'il faut investir, mais en sachant où l'on s'en va. Le discours du Trône d'hier indique que le gouvernement veut dépenser de l'argent que nous n'avons pas et qu'il ne sait pas où il s'en va. Je rappelle que l'argent que nous n'avons pas, c'est une facture que nous envoyons à nos enfants et à nos petits-enfants. Les conservateurs pensent à la jeune génération. Oui, la prochaine génération va devoir payer pour les dépenses incontrôlées du gouvernement. Quand nous demandons un meilleur contrôle des dépenses, nous pensons d'abord et avant tout aux jeunes Canadiens.
De plus, comme le veut la tradition typiquement libérale, le gouvernement provoque des chicanes avec les provinces. Le discours du Trône était à peine terminé que le premier ministre du Québec a immédiatement signalé, par l'entremise des médias sociaux, son profond désaccord avec le discours du Trône, qui mettait de côté la collaboration et, surtout, le respect des champs de compétence. Qu'on me comprenne bien: les champs de compétences ne sont pas des histoires de professeurs d'université et de constitutionnalistes. Il suffit de savoir ce qu'on doit faire selon son champ de compétence et de permettre aux provinces de s'occuper de leurs champs de compétence. Hier, le gouvernement a dit qu'il allait investir dans la santé, l'éducation, les garderies et j'en passe. Or, ces responsabilités relèvent essentiellement des provinces et non du fédéral. Par contre, le fédéral a une responsabilité, soit celle de s'assurer que les tests seront approuvés, pour qu'on puisse les faire de la façon la plus efficace possible. À cet égard, le gouvernement ne répond pas à ses propres exigences. Il dit aux autres quoi faire, mais il ne s'occupe pas de ce qu'il doit faire.
La solution est celle que nous avons proposée, il y a deux semaines et demie, par l'entremise du chef de l'opposition officielle, à la suite de la rencontre avec le premier ministre du Québec, c'est-à-dire d'augmenter les transferts en santé pour les provinces. C'est légitime et il s'agit d'un pas en avant très important signalé par le député de , chef de l'opposition officielle, chef des conservateurs, à la suite de la rencontre avec le premier ministre du Québec, et nous en sommes fiers. En effet, cela est typique des conservateurs: nous respectons les champs de compétences.
Il y a de nouveaux besoins en santé et nous en sommes tous conscients. La crise de la COVID-19 a mis cela en lumière, en ce qui concerne les aînés, entre autres. Nous constatons qu'il faut en effet augmenter les transferts, et, s'il y a une dépense que nous devons faire — si par bonheur les Canadiens nous honorent de leur confiance —, ce sera justement d'investir davantage pour la santé en faisant plus de transferts aux provinces, puisque cela relève des provinces. Ce n'est pas ici, mais dans les provinces, que cela se passe.
Finalement, un discours du Trône doit miser sur l'unité canadienne. Nous devons, tous les Canadiens, nous serrer les coudes, travailler ensemble. Que l'on soit de l'Ontario, de Vancouver, de la Colombie-Britannique, peu importe, nous devons travailler ensemble. Or nous n'avons strictement rien vu hier pour nourrir et permettre une forte unité canadienne. Que ce soit au Québec, alors qu'on a complètement oublié le secteur de l'aéronautique, que ce soit dans l'Ouest, alors qu'on a complètement oublié les ressources naturelles, il n'y a rien pour unir les Canadiens.
Je vais être bien clair. D'aucuns pourraient dire « on le sait bien: l'Ouest et les ressources naturelles »; or, au Québec, 50 000 personnes travaillent dans le secteur de la pétrochimie. Cela représente beaucoup de monde. Nous estimons donc que toutes les provinces doivent participer à l'effort, travailler ensemble et faire en sorte que le Canada se porte mieux.
Le discours du Trône est une occasion exceptionnelle pour mettre cela en lumière. C'est un moment fantastique pour nous permettre justement de travailler ensemble pour le bien des Canadiens, et pour que tous les Canadiens, de façon concrète et peu importe où ils sont, puissent aider à se sortir de la situation.
Or voilà que le premier ministre a failli à la tâche. En conséquence, je propose, appuyé par le député de , que la motion soit modifiée en ajoutant ce qui suit:
Nous regrettons d'informer Votre Excellence que votre gouvernement n'a pas fourni de plan pour approuver et déployer de nouvelles mesures de dépistage rapide pour aider les provinces dans la lutte contre la pandémie de COVID-19.
Nous regrettons également d'informer Votre Excellence que votre gouvernement n'a pas réussi à fournir un plan adéquat pour soutenir l'avenir des travailleurs et des petites entreprises du Canada, comprenant un programme de subvention salariale qui protège les emplois canadiens tout en promouvant de manière efficace la valeur et la dignité du travail, ainsi qu'un plan plus large d'aide au loyer commercial et de protection efficace de la chaîne d'approvisionnement des petites entreprises; et
Nous regrettons aussi d'informer Votre Excellence que votre gouvernement continue de négliger les problèmes d'unité que ses politiques ont créés dans les provinces de l'Ouest en sapant le rôle que les travailleurs des ressources et les provinces productrices de ressources ont joué dans le paiement de services publics de qualité dans toute la Fédération.
Qui plus est, nous regrettons d'informer Votre Excellence que votre gouvernement n'a pas reconnu la nécessité d'une nouvelle politique à l'égard de la Chine communiste qui reflète sa responsabilité dans l'imposition d'une nouvelle loi de sécurité, à la manière d'un État policier, aux plus de 300 000 Canadiens à Hong Kong, ainsi que dans la perpétration d'une campagne de nettoyage ethnique contre les musulmans ouïghours dans la région chinoise du Xinjiang; et
Finalement, nous regrettons d'informer Votre Excellence que votre gouvernement n'a pas assuré une transparence adéquate à la Chambre, en ce qui concerne les relations entre l'organisation connue sous le nom de WE Charity, la famille du premier ministre, les ministères concernés et les organisations extérieures participant à l'élaboration du programme de Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant.
:
Monsieur le Président, je remercie les honorables députés de l'opposition de leurs interventions.
J'aimerais d'abord souligner ce que je crois être un fait fondamental en ce moment de l'histoire de ce pays: la COVID-19 est encore bien présente. Nous n'avons pas encore vaincu la pandémie, nous sommes en plein combat, et c'est un combat que nous devons gagner.
Je sais qu'au cours des six derniers mois, la lutte contre cette maladie a été difficile pour les Canadiens. Pour beaucoup trop de gens, mais en particulier nos aînés, les plus vulnérables, cela a été une question de vie ou de mort. Pour chacun de nous, pour l'ensemble des Canadiennes et des Canadiens, c'est une épreuve comme nous n'en avions jamais vécu dans l'histoire moderne.
[Traduction]
J'aimerais pouvoir affirmer à la Chambre que c'est terminé et que nous n'aurons plus à faire tant d'efforts, mais il n'en est tout simplement pas ainsi. Dans les quatre plus grandes provinces du Canada, la deuxième vague n'est pas seulement amorcée, elle déferle déjà. Le 13 mars, lorsque nous avons mis en place des mesures de confinement, il y avait seulement 47 nouveaux cas de COVID-19. Hier, on a dénombré bien au-delà de 1 000 nouveaux cas. En fait, la situation pourrait être pire cet automne qu'au printemps dernier. Tout dépend des gestes que nous poserons tous au cours des prochains jours et des semaines à venir, car, collectivement, nous avons le pouvoir de vaincre la deuxième vague. Nous le pouvons et nous le devons. Tous les Canadiens doivent porter un masque. Nous devons nous laver les mains. Il faut éviter les rassemblements, surtout à l'intérieur, et se rappeler que ce n'est pas le moment de faire la fête. Il faut se tenir à une certaine distance des autres. Nous devons télécharger et utiliser l'application Alerte COVID. Bien entendu, nous devons tous nous faire vacciner contre la grippe.
Quant à nous, les parlementaires, nous avons un travail à faire, un travail important, soit de voir à ce que les Canadiens, ainsi que les entreprises où ils travaillent pour subvenir aux besoins de leur famille, obtiennent l'aide dont ils ont besoin pour traverser la pandémie. Nous devons tout faire pour soutenir la population pendant la crise. En vérité, présentement, la meilleure façon de favoriser la relance économique, c'est de faire le nécessaire pour assurer la santé et la sécurité des Canadiens.
Certains, notamment des députés d'en face, considèrent qu'il aurait fallu agir plus rapidement pour aider les entreprises, mais moins rapidement pour ce qui est des particuliers. Il n'y a rien de plus faux. Nous savons que soutenir les vaillantes familles canadiennes, les aînés et les jeunes est la meilleure façon d'arriver aussi rapidement que possible à une solide relance économique. Il est décevant de constater que le Parti conservateur a choisi de faire de la basse politique. Les conservateurs aimeraient mieux provoquer une élection en pleine pandémie qu'appuyer le maintien de l'aide dont les Canadiens ont désespérément besoin, maintenant plus que jamais.
[Français]
Notre seul et unique objectif depuis le mois de mars a été d'aider les Canadiens à surmonter la crise, de protéger leur santé et leurs entreprises, de protéger les travailleurs et leurs moyens de subsistance.
Nous savons que la pandémie a frappé certains groupes de la société plus que d'autres. Je pense entre autres à nos aînés, aux mères sur le marché du travail, aux Canadiens racisés, aux peuples autochtones et aux jeunes. Nous avons l'intention de corriger ces inégalités.
[Traduction]
J'ai écouté attentivement la déclaration qu'a faite le hier ainsi que les propos que deux députés ont tenus aujourd'hui sur l'approche des conservateurs. Je pense qu'ils butent d'abord sur un défi fondamental. Lorsque la chef adjointe a pris la parole, elle a commencé par affirmer que nous n'avions aucun plan, puis elle s'est lancée dans une critique de chacun des éléments de notre plan. Comme je l'ai déjà dit, les conservateurs doivent choisir: les deux possibilités ne peuvent pas cohabiter.
Nous savons que la grande priorité pour de nombreux concitoyens, comme l'a souligné la chef adjointe, est la santé et la sécurité des Canadiens. C'est un point que nous avons tous en commun, tant les élus que les autres Canadiens. C'est pourquoi, dès le début de cette pandémie, nous avons collaboré avec d'éminents scientifiques, des médecins, les agences de santé publique de partout au pays, les premiers ministres des provinces et les municipalités. Nous avons travaillé avec tout le monde dans l'objectif d'assurer la santé et la sécurité des Canadiens pendant cette période difficile. Dès le début, nous avons rencontré régulièrement les premiers ministres des provinces. En fait, je pense que, dans les six derniers mois seulement, nous avons eu près de 20 rencontres avec eux pour discuter de la nécessité d'unir nos forces pour aider les Canadiens.
Je vais revenir à l'assertion faite par les conservateurs, qui affirment que nous vivons une crise d'unité nationale. En réalité, tous les ordres de gouvernement et toutes les régions du pays n'ont jamais été plus unis pour assurer la sécurité de l'ensemble des Canadiens. En effet, quand nous regardons ce qui se passe partout dans le monde et que nous comparons la façon dont nous avons géré la pandémie par rapport à d'autres pays où la gestion de cette crise a fait l'objet de controverses et de débats partisans, nous constatons que l'unité dont ont fait preuve les Canadiens a contribué très grandement à notre bien-être. En fait, depuis le début de nos rencontres avec les premiers ministres des provinces, le gouvernement fédéral a toujours tenté de déterminer ce qu'il pouvait faire pour aider.
[Français]
Nous avons été là pour encourager l'augmentation des tests de dépistage. Nous avons été là pour leur donner les outils afin d'effectuer plus de tests de dépistage, que ce soit de l'argent, des ressources ou l'équipement nécessaire. Depuis le début, nous encourageons et nous aidons les provinces à augmenter leurs capacités de dépistage. Partout au pays, nous observons une hausse des capacités de dépistage, en partie parce que nous avons octroyé 19 milliards de dollars aux provinces en vue d'une relance sécuritaire.
Dès le début de la pandémie, nous avons fait des transferts en santé aux provinces d'un demi-milliard de dollars. Par la suite, dans le cadre de cette relance équitable, nous avons transféré un autre demi-milliard de dollars pour les systèmes de santé, reconnaissant ainsi que nous sommes dans une crise sanitaire sans précédent.
Nous allons continuer de nous baser sur la science et d'écouter les experts qui font tout le nécessaire pour assurer la sécurité des Canadiens. En même temps, nous agissons pour nous assurer d'avoir les moyens d'augmenter le nombre de tests de dépistage.
[Traduction]
Ainsi, grâce aux commandes que nous avons passées à l’étranger et au labeur acharné des scientifiques et des chercheurs canadiens, qui sont en train de trouver de nouvelles façons de fabriquer de nouveaux équipements ici même, au Canada, nous avons réussi à renforcer considérablement la capacité du gouvernement fédéral d’aider les provinces à s’acquitter de leurs responsabilités en matière de tests de dépistage. Nous entendons poursuivre nos efforts dans ce sens.
Nous sommes conscients que la pandémie soulève d’importantes questions en ce qui concerne les services de santé. C’est précisément pour cette raison que nous avons non seulement transféré 1 milliard de dollars aux provinces pour les aider à faire face aux besoins immédiats, en plus des 19 milliards de dollars que nous leur avons transférés dans le cadre de l’Accord sur la relance sécuritaire, mais que nous nous sommes aussi engagés à les rencontrer cet automne pour discuter de l’avenir des transferts canadiens en matière de santé, étant donné que nos systèmes de santé sont en pleine mutation et que des besoins nouveaux sont en train d’apparaître. Par exemple, nous sommes conscients que de plus en plus de soins de santé vont être administrés, non pas dans des hôpitaux et des institutions, mais à domicile. Il va donc falloir investir dans les soins à domicile, investir dans les services de prestation des soins de santé, et pas seulement dans les hôpitaux et dans les institutions, mais dans des contextes différents. Le gouvernement entend participer à ces discussions.
Nous savons également que, de plus en plus, le traitement des maladies va nécessiter, non pas des interventions chirurgicales ou des hospitalisations, mais plutôt des médicaments et des protocoles pharmaceutiques de plus en plus complexes et sophistiqués qui, bien entendu, vont coûter plus cher. C’est la raison pour laquelle le gouvernement fédéral est déjà intervenu au cours des dernières années pour faire baisser le coût de ces médicaments et aider les provinces à financer le traitement onéreux des maladies rares. Nous entendons poursuivre nos efforts dans ce sens, afin de mettre en place un système national d’assurance-médicaments universel, en commençant par discuter avec les provinces qui sont prêtes à agir rapidement. Voilà le genre de discussions que nous devons avoir en ce qui concerne l’avenir des services de santé dans notre pays.
Je vais être on ne peut plus clair: le gouvernement fédéral entend continuer à jouer un rôle important dans le maintien de la santé et de la sécurité de tous les Canadiens. Nous allons continuer de contribuer au système de soins de santé et de financer des programmes sociaux, comme nous le faisons depuis le début.
En attendant la fin de la pandémie, qui ne viendra jamais assez tôt pour la plupart d’entre nous, nous savons que nous devons en tirer des leçons. Toutefois, tant que cette pandémie n’est pas terminée, le gouvernement fédéral entend bien jouer le rôle qui lui revient pour protéger la santé de tous les Canadiens.
[Français]
Nous reconnaissons bien sûr les responsabilités et les compétences qui incombent aux provinces en matière de santé. Elles font du bon travail dans leurs champs de compétence.
Cependant, nous reconnaissons aussi que nous avons besoin de les aider quand surviennent des débordements ou des défis plus grands que d'habitude. C'est pour cette raison que, lorsque le premier ministre du Québec nous a demandé d'envoyer l'armée dans les CHSLD pour aider durant cette crise que le Québec ne pouvait pas gérer seul, nous avons répondu sans hésiter que nous l'aiderions. Nous sommes là pour aider à protéger nos aînés et pour appuyer les Canadiens. C'est une promesse que nous avons faite dès le début de cette pandémie et nous la tenons.
Nous démontrons que, oui, nous sommes là. Nous avons envoyé les Forces armées canadiennes aider nos aînés. Nous continuons d'aider grâce à la Croix-Rouge canadienne, qui est encore présente dans les CHSLD pour aider le Québec à reprendre le contrôle de cette situation tragique.
Nous allons aider les Canadiens en partenariat avec les provinces. Certaines personnes recommandent que nous nous contentions d'envoyer des transferts en argent et des chèques en blanc aux provinces pour leurs systèmes de santé. Pourtant, cela n'aurait pas aidé, car cela prenait des gens, des soldats, et du personnel de la Croix-Rouge canadienne sur le terrain.
Il ne s'agit pas que d'une question d'argent, mais nous allons assurément continuer d'envoyer de l'argent. Nous avons envoyé plus de 40 milliards de dollars aux provinces pour leurs systèmes de santé et nous allons continuer d'agir pour assurer la santé des Canadiens. Cependant, nous allons le faire comme les Canadiens s'y attendent, c'est-à-dire en partenariat avec les provinces. C'est ce que nous allons continuer de faire.
Malgré tout, les conservateurs continuent de suggérer que nous ne sommes pas là pour les Canadiens.
[Traduction]
Les conservateurs affirment que notre plan a laissé les Canadiens ordinaires pour compte. Quand la pandémie a frappé, les conservateurs étaient plus préoccupés par les questions d'austérité que par les façons d'aider les gens, et ils choisissent maintenant de s'ancrer encore plus profondément dans cette position qu'ils ont adoptée. Ils prétendent que nous n'avons pas aidé les Canadiens ordinaires, mais je peux dire que les près de 9 millions de Canadiens qui ont reçu la Subvention salariale d'urgence du Canada ne partagent pas leur opinion. En dépit de ce qu'auraient préféré les conservateurs, nous avons été là pour soutenir les Canadiens d'un bout à l'autre du pays.
Nous sommes aussi venus en aide aux millions de travailleurs qui ont réussi à garder leur emploi ou à se faire réembaucher grâce à la subvention salariale aux entreprises. Ces personnes avaient besoin de soutien durant la pandémie.
Ce que les conservateurs ne cessent de nous reprocher, c'est d'en faire trop. Ils disent que nous investissons trop dans les Canadiens, que nous les aidons trop et que c'est irresponsable. Cependant, comme je l'ai dit, dans les faits, la meilleure façon de contribuer au rétablissement de l'économie canadienne est de soutenir les Canadiens tout au long de la crise sanitaire qui sévit actuellement. Voilà ce que les conservateurs ne comprennent pas.
À court terme, nous continuerons à investir dans les Canadiens et à les soutenir pendant la pandémie.
D'ailleurs, les conservateurs se sont bien gardés de préciser, dans leur réponse au discours du Trône, contre quelles dépenses ils en ont exactement. Sont-ils contre la prolongation de la Subvention salariale d'urgence du Canada, qui est abordée dans le discours du Trône et que nous prolongeons jusqu'à l'été prochain? Ont-ils plutôt une dent contre les 500 $ par semaine auxquels donnait droit la Prestation canadienne d'urgence, qui sera graduellement remplacée par l'assurance-emploi et par une autre prestation pour les travailleurs qui n'ont toujours pas droit à l'assurance-emploi? Selon nous, il est absolument nécessaire de continuer à verser ces 500 $ aux Canadiens qui en auront encore besoin pour la suite des choses, mais on dirait que les conservateurs ne veulent pas que nous empruntions cette voie.
Ma question demeure donc la même: contre quelles mesures les conservateurs en ont-ils? Quelles sont les mesures que nous prenons pour aider les Canadiens et qui, selon eux, n'ont pas leur raison d'être? À quel moment de leur réflexion ont-ils écarté les Canadiens de l'équation? Comment peuvent-ils affirmer que nous devons à la fois relancer l'économie et freiner les dépenses?
Qu'auraient fait les Canadiens si le gouvernement fédéral n'était pas intervenu pour mettre de l'argent directement dans leurs poches dès le début de la pandémie? Certes, ils auraient été obligés de s'endetter davantage pour payer l'épicerie ou leur loyer. L'aide que nous avons fournie est considérable. Non seulement elle a permis aux Canadiens d'éviter de s'endetter davantage, elle a permis à bien des gens d'éviter d'avoir recours aux banques alimentaires et d'éviter de perdre leur maison ou leur emploi.
La réalité, c'est que beaucoup trop de gens ont quand même dû se tourner vers les banques alimentaires. Voilà pourquoi nous avons investi des centaines de millions de dollars dans les banques alimentaires, les refuges et l'aide aux Canadiens les plus vulnérables. Jour après jour, nous avons soutenu les Canadiens. Alors que la deuxième vague approche, nous nous engageons à continuer de soutenir les Canadiens, et les conservateurs préféreraient déclencher des élections sur-le-champ plutôt que de soutenir la population.
Les conservateurs posent beaucoup des mêmes questions que les Canadiens, par exemple à combien s'élèvera le déficit et si nous serons responsables sur le plan financier. Nous devons donc établir une distinction claire entre les mesures à court terme servant à soutenir les Canadiens et le plan qui favorisera la relance à long terme après la pandémie. Nous prendrons les mesures à court terme qui s'imposent pour aider les Canadiens. Nous aiderons les Canadiens à traverser la pandémie de toutes les façons nécessaires parce que c'est le meilleur moyen d'assurer une économie forte lorsque la pandémie prendra fin. Comme je l'ai déjà dit, les conservateurs doivent comprendre que faire moins pour aider les Canadiens nuira à l'économie canadienne à long terme. La reprise sera plus lente et les déficits, plus élevés.
Une fois la pandémie derrière nous, il sera particulièrement important de faire preuve de responsabilité financière et de favoriser le développement durable. C'est pourquoi les investissements que nous avons présentés dans le discours du Trône en matière de services de garde, de logement et d'assurance-médicaments ne visent pas uniquement à financer le filet social. Ces investissements vont favoriser en fait une meilleure croissance économique et une participation accrue des femmes sur le marché du travail. En outre, ces investissements vont faire en sorte qu'un plus grand nombre de familles ne soient pas confrontées à des choix impossibles si leurs enfants devaient rester à la maison. Les entreprises, grâce au programme national et universel d'assurance-médicaments que nous allons mettre en place, vont bénéficier d'un plus grand soutien et ne devront plus débourser autant d'argent pour les médicaments sur ordonnance de leurs employés. Enfin, nos mesures d'aide au logement permettront à davantage de personnes vulnérables de se trouver un toit et de contribuer à l'essor de notre pays, ainsi que de diminuer les coûts engendrés par les centres d'hébergement.
Il ne s'agit donc pas de mesures à caractère social uniquement, mais de mesures économiques qui devront être prises parce que la pandémie nous a permis de mieux constater les lacunes de notre société, des failles que les Canadiens et les Canadiennes devront combler.
[Français]
Les conservateurs nous parlent souvent de nos aînés et de la nécessité de mieux les appuyer dans ces moments difficiles. Nous avons offert aux aînés admissibles un soutien additionnel de 2,5 milliards de dollars sous forme de versements uniques non imposables de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti. Nous soutenons des projets communautaires qui visent à améliorer la qualité de vie des aînés et à atténuer leur isolement social. Pour ce faire, nous avons investi 20 millions de dollars de plus dans le programme Nouveaux Horizons pour les aînés.
Le discours du Trône présente le travail que nous ferons en collaboration avec les provinces et les territoires pour établir des normes nationales pour les soins de longue durée. Nous agirons pour que les aînés puissent rester plus longtemps dans leur propre maison. Nous allons travailler avec nos collègues ici, au Parlement, afin de modifier le Code criminel pour faire en sorte que les personnes qui négligent les aînés dont elles s'occupent soient tenues responsables de leurs actes.
Le discours du Trône indique aussi que nous allons nous pencher sur de nouvelles mesures pour améliorer la rémunération des préposés aux services de soutien aux personnes, dont le travail est difficile, mais essentiel. Notre société doit mieux valoriser leur diligence, leurs compétences et leur travail. Nous devons continuer de chercher à mieux faire pour nos aînés. Si les conservateurs ne sont pas d'accord sur cela, qu'ils continuent de le dire et de voter contre le discours du Trône qui offre de l'aide concrète pour nos aînés. S'ils sont en désaccord avec ces mesures, qu'ils l'expliquent directement aux aînés. C'est ce qu'ils sont en train de dire.
En ce qui a trait à la création d'emplois, nous savons que nous avons beaucoup de travail à faire pour retrouver l'économie que nous avions avant la pandémie et créer une économie encore plus forte. Dans les cinq premières années de nos mandats, nous avons créé plus de 1 million d'emplois pour les Canadiens. Pendant la pandémie, nous avons observé des pertes d'emplois record dans notre pays, comme dans tous les pays du monde.
Les conservateurs continuent de dire que la PCU et le soutien que nous donnons aux gens qui doivent payer leur loyer et leur épicerie sont un désincitatif au travail. La réalité, c'est que nous allons toujours être là pour appuyer les travailleurs. Nous savons que les Canadiens veulent contribuer et travailler, mais il manque d'emplois à cause de la pandémie. Beaucoup de secteurs ont été frappés extrêmement fort par cette pandémie. Nous allons donc continuer d'être là pour aider les gens qui veulent travailler, mais il n'y a pas d'emplois. Cette idée que si on retirait le soutien à des millions de personnes, celles-ci se trouveraient un emploi est complètement farfelue et irresponsable de la part des conservateurs.
Encore une fois, je demande aux conservateurs avec quelles mesures précises du discours du Trône ils sont en désaccord. Puisqu'ils n'aiment pas le Parti libéral et son approche, qu'ils proposent autre chose. Or, ils n'ont rien à proposer. Ils savent que depuis le début notre priorité est d'être là pour les Canadiens. Comme ils n'ont rien à proposer, ils parlent d'une crise d'unité nationale. En réalité, les Canadiens n'ont jamais été aussi unis qu'ils le sont actuellement.
[Traduction]
C'est vraiment ce qui ressort de cette pandémie: les Canadiens se serrent les coudes dans tous les ordres de gouvernement afin de servir la population. Ils le font dans les collectivités et au travail. Ils sont prêts à aider des gens à l'autre bout du pays: de l'équipement de protection individuelle produit en Ontario est envoyé partout au pays; des avancées scientifiques obtenues dans l'Ouest, en Colombie-Britannique, ont des retombées dans l'ensemble du pays; les fruits de mer récoltés sur les côtes canadiennes sont exportés partout dans le monde. Les travailleurs du secteur de l'énergie en Alberta, qui continuent d'innover et de travailler à l'avènement d'un monde meilleur où leurs enfants auront des emplois et des débouchés.
Les députés d'en face me posent des questions au sujet de l'Alberta et ils mettent l'accent sur la situation dans cette province. Je vais leur dire ce que le gouvernement a fait pour les Canadiens et plus précisément pour les Albertains, puisque ces députés s'inquiètent du sort de ces derniers.
Depuis le début, la Prestation canadienne d'urgence soutient des milliers et des milliers d'Albertains, qui étaient déjà aux prises avec la crise du secteur du pétrole et du gaz, une crise mondiale qui frappe durement l'Alberta.
Nous les avons soutenus au moyen de la Prestation canadienne d'urgence. Nous leur avons permis de conserver leur emploi grâce à la Subvention salariale d'urgence. Nous avons consacré de l'argent au nettoyage de puits abandonnés, un dossier qui relève de la compétence des provinces, mais que nous sommes ravis d'appuyer parce que nous devons permettre aux gens de faire ce qui s'impose et de travailler en cette période difficile.
De plus, par l'intermédiaire du Cadre de relance sécuritaire, nous avons envoyé aux provinces une partie des 19 milliards de dollars ayant servi à aider les Albertains et des personnes dans l'ensemble du pays pendant cette pandémie. C'est avec la collaboration et l'appui de tous les premiers ministres provinciaux, y compris celui de l'Alberta, que nous avons acheminé ces fonds qui visent à protéger les gens. Il y a quelques semaines à peine, quand les commissions scolaires et les parents à l'échelle du pays appréhendaient la rentrée scolaire, nous avons conclu une entente de 2 milliards de dollars avec les provinces dans le cadre du Fonds pour une rentrée scolaire sécuritaire afin de veiller à ce que les commissions scolaires de l'Alberta aient les ressources nécessaires pour assurer la sécurité des élèves lors du retour en classe.
Or, les conservateurs ont choisi de créer une crise d'unité nationale. Tous les Canadiens vivent des difficultés liées à la COVID-19, et certains secteurs sont plus durement touchés que d'autres, comme le secteur touristique, l'industrie pétrolière et gazière ainsi que les arts de la scène. Beaucoup de secteurs éprouvent des difficultés, et nous continuons de chercher des moyens de les soutenir, partout au pays. Je sais que la chef adjointe ne voulait pas induire la Chambre en erreur et j'espère qu'elle pourra se rétracter. Elle a dit que le discours du Trône ne faisait même pas mention de l'agriculture, de l'industrie forestière et des ressources naturelles. C'est inexact. Elle n'a qu'à vérifier à la page 24, car nous avons investi beaucoup de temps pour rassurer les gens et parler des difficultés qu'éprouvent les Canadiens, d'un bout à l'autre du pays.
Lorsqu'on parle d’agriculture, il faut dire à quel point la capacité des agriculteurs et des pêcheurs de ce pays à mettre de la nourriture sur nos tables et à contribuer aux importantes chaînes d’approvisionnement mondiales grâce à leur dur labeur, même pendant la pandémie, a été incroyablement importante. Nos agriculteurs ont été de véritables héros pour ce qui est de l'atteinte de cet objectif. Voilà pourquoi, lorsqu'on tient compte de leurs préoccupations, notamment l’augmentation des inondations et des sécheresses en raison du changement climatique, on se rend compte que le parti de la leader parlementaire de l'opposition et l’ancien gouvernement ont vraiment causé du tort aux agriculteurs des Prairies. Ils ont éliminé l’Administration du rétablissement agricole des Prairies. Cette entité avait pour but d’aider à la gestion de l’eau dans les Prairies, question qui ne fait que gagner en importance compte tenu des répercussions du changement climatique. Toutefois, le gouvernement conservateur précédent l’a supprimée. Il faut se rendre à l’évidence: la gestion des ressources en eau, en particulier pour les agriculteurs des Prairies, est essentielle. C’est pourquoi le discours du Trône promet de mettre en place une agence canadienne de l’eau pour remplacer et poursuivre l'excellent travail de l’ARAP. Ne serait-ce que pour cela, les conservateurs des Prairies devraient voter pour ce discours du Trône. Mais comme les conservateurs ont éliminé l’ARAP, ils ne veulent pas mettre en évidence le fait que nous la rétablissons.
Nous parlons de l’importance des travailleurs forestiers dans la création de bons emplois pour l’avenir, de l’importance des industries de ressources naturelles et des mineurs dans la création d’emplois pour l’avenir. Nous savons que nous nous dirigeons vers une société et un monde où de plus en plus de solutions de haute technologie reposeront sur des minéraux rares, sur des produits de bonne qualité et bien extraits. Il suffit de constater l’importance qu’a l’aluminium propre du Canada dans de nombreuses chaînes d’approvisionnement partout au pays.
[Français]
L'aluminium vert du Canada, produit en limitant les émissions de gaz à effet de serre, est recherché par des industries des quatre coins du monde qui veulent pouvoir dire que leurs produits électroniques ne sont pas en train de contribuer aux changements climatiques. C'est une bonne nouvelle pour les travailleurs du secteur de l'aluminium. C'est aussi une énorme et bonne nouvelle pour nos travailleurs du secteur des ressources naturelles, quand on peut démontrer que les batteries de véhicules électriques sont basées sur des minerais qu'on aurait extraits ici, au Canada, de façon responsable tournée vers l'avenir.
J'ai été très heureux de pouvoir m'entretenir avec des gens des secteurs miniers et je sais ce que le Canada a à offrir, non seulement en matière de ressources naturelles, mais également en matière de transformation des ressources naturelles. Cela nous permettra de faire partie de l'économie de l'avenir, qui sera plus prospère et plus durable. C'est essentiel. Nous en parlons dans ce discours du Trône. Nous allons continuer de reconnaître que la meilleure façon de relancer l'économie, c'est aussi de penser à où l'économie s'en va. On s'en va vers la décarbonisation. Or, la réalité, c'est que nous ne pourrons pas atteindre nos cibles de « net zéro » en 2050 sans la pleine participation et l'innovation des travailleurs dans nos secteurs de l'énergie et des ressources naturelles.
Des gens de l'Alberta, de la Saskatchewan, de la Colombie-Britannique et de Terre-Neuve-et-Labrador sont des experts en matière d'énergie. Ces travailleurs sont toujours là pour innover, pour préparer un meilleur avenir et pour trouver des solutions concrètes. Nous avons besoin d'eux pour transformer notre économie pour la rendre moins polluante et plus efficace et pour faire en sorte qu'elle connaisse plus de succès commercial dans le monde. C'est une partie intégrante de notre avenir et nous allons continuer d'investir dans ce secteur.
Les conservateurs veulent en faire une crise d'unité nationale. Je suis désolé, mais c'est tout simplement irresponsable. Pendant cette pandémie, plus que n'importe qui ailleurs dans le monde, les Canadiens ont démontré qu'ils étaient là les uns pour les autres. Essayer d'introduire cette attaque politique est tout simplement irresponsable et farfelu.
[Traduction]
Nous continuerons à soutenir les Canadiens tout au long de cette pandémie. Nous continuerons à soutenir les familles et les travailleurs qui ont besoin d'appui dans tout le pays. Nous continuerons à faire ce qu’il faut pour soutenir les Canadiens, quoi qu’en disent les conservateurs. Nous continuerons à reconnaître les failles de nos systèmes que la pandémie a révélées: les enjeux liés à l’itinérance, à l’exclusion des femmes du marché du travail, à l’accès aux soins de santé et à l’assurance-médicaments et au racisme systémique, qui continuent à freiner beaucoup trop de gens au Canada. Voilà pourquoi, alors que nous continuons à lutter contre le racisme systémique, nous mettons d'abord et avant tout l'accent sur l’autonomisation économique des entrepreneurs noirs et des entreprises appartenant à des Noirs.
C’est intéressant, parce que j’ai entendu beaucoup de gens dire qu’il y a tant d’autres choses à faire. Oui, il y en a. Si l’on parle aux dirigeants de la communauté noire et à des entrepreneurs noirs, l’une des premières choses qu’ils demanderont est un meilleur accès aux capitaux. C’est pourquoi nous étions ravis il y a quelques semaines d'annoncer que nous avons collaboré avec les principales banques canadiennes en ce qui concerne l’accès aux capitaux pour commencer à rééquilibrer les échelles économiques et faire tomber les barrières qui existent en raison de systèmes discriminatoires, mais il reste encore beaucoup à faire et nous en parlons dans le discours du Trône. Il faut réformer le système judiciaire. Il faut améliorer les résultats pour les communautés noires et les jeunes. Ce sont des objectifs que nous continuerons à poursuivre non seulement pour les Canadiens noirs, mais pour tous les Canadiens racialisés.
Par ailleurs, il demeure plus important que jamais auparavant que nous suivions la voie de la réconciliation. Le gouvernement a poursuivi fermement tous les engagements qu'il a pris au fil des ans à cet égard. Toutefois, il est maintenant temps d'augmenter la cadence. Il nous faut continuer à protéger nos frères et sœurs autochtones des conséquences de cette pandémie, tout en leur fournissant les moyens et les outils nécessaires pour qu'ils puissent prospérer au sein de leurs communautés, aux quatre coins du pays. Voilà pourquoi nous accélérerons la mise en place de bon nombre de mesures de réconciliation. C'est aussi ce qui explique que nous présenterons à la Chambre, avant la fin de l'année, une mesure législative qui vise l'adoption de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, et ce, même si les conservateurs ont déjà convenu de voter contre celle-ci.
Nous savons tous que le Canada est un pays incroyable, non pas tant à cause de sa géographie ou de son histoire, mais grâce aux Canadiens et aux Canadiennes. Les citoyens canadiens s'entraident, travaillent fort pour assurer leur succès, contribuer au bien collectif et veiller à la prospérité de leurs collectivités. Ils souhaitent que tous jouissent des mêmes droits et des mêmes possibilités, et s'emploient à bâtir un avenir meilleur. La pandémie a montré que les citoyens canadiens se mobilisent pour faire ce qui compte réellement.
Il est regrettable que les conservateurs choisissent de faire de la politique partisane et de créer des divisions en cette période où les Canadiens se serrent les coudes. De ce côté-ci de la Chambre, nous continuerons de collaborer avec l'ensemble des députés pour trouver des moyens concrets d'aider les Canadiens, maintenant et dans l'avenir.
[Français]
C'est un moment de notre histoire qui va faire une grande différence, pas seulement dans les années à venir, mais dans les décennies à venir.
Il s'agit de la manière dont nous allons aider les gens les plus vulnérables et reprendre une économie axée sur l'avenir avec des occasions pour tous partout au pays. Il s'agit de la manière dont nous allons nous assurer que les barrières qui existent à cause du racisme systémique seront réduites et éliminées. Les choix que nous faisons maintenant en tant que pays sont extrêmement importants dans la vie de notre pays.
Nos parents, nos grands-parents, ceux qui ont vécu la Grande Dépression et la Deuxième Guerre mondiale ont travaillé extrêmement fort. Ils ont jeté les bases de la société et du pays dans lequel nous vivons aujourd'hui. Ils ont fait face à des crises et ils ont amené des changements avec un œil sur l'avenir. Ils ont créé ce monde dans lequel nous vivons. Voilà la crise qu'ils ont vécue. Voilà le travail qu'ils ont fait.
J'ajouterai deux choses. D'abord, nous nous devons de nous inspirer de leur exemple. Ils ont réussi à créer ce monde incroyablement prospère que nous avons connu à la fin du XXe siècle. Nous nous devons de nous inspirer de la manière dont ils ont répondu à une crise en se rassemblant et en travaillant fort pour un meilleur avenir.
En même temps que nous avons cette réflexion, nous devons apprendre de leur exemple et reconnaître le travail que nous devons faire pour améliorer les choses. Il faut reconnaître que ces aînés qui ont bâti ce pays que nous adorons aujourd'hui sont actuellement extrêmement vulnérables dans nos centres de soins de longue durée aux quatre coins du pays. Nous nous devons de nous concentrer sur eux et de tout faire pour les protéger. Nous allons être là, en tant que pays, pour reconnaître leurs sacrifices et leur vulnérabilité.
Nous allons être à la hauteur, ensemble, du défi qui se présente à nous. Je sais que nous allons pouvoir travailler ensemble. Je sais que nous allons pouvoir remplir nos engagements auprès des Canadiens. Je sais que l'avenir sera meilleur grâce au travail que nous allons faire ensemble.
:
Madame la Présidente, on a fait tout cela pour cela. On a fermé le Parlement il y a un mois en situation de pandémie grave. Aujourd'hui, nous sommes dans une situation où il y a probablement un début de seconde vague. Quand on a fermé le Parlement, on a dit qu'il y aurait un discours du Trône. Nous nous attendions à ce qu'il y ait des mesures claires, des idées précises, des solutions concrètes à la situation que nous vivons présentement.
De plus, le a fait un appel à la nation. Les gens appelaient chez nous en demandant ce qu'il allait annoncer. C'est une situation extraordinaire. Nous étions en attente et nous nous attendions à quelque chose d'important. Malheureusement, le discours du Trône est un ramassis d'idées que nous avons souvent entendues. C'est un prolongement du discours du Trône que nous avons entendu l'année passée. Ce sont des idées creuses. Il n'y a pas de solution. Les gens vont dire que c'est plus vert. Oui, on va recycler les vieilles idées; c'est ce qui est plus vert.
À part cela, à part une intrusion importante, voire historique du gouvernement fédéral dans les compétences des provinces, il n'y a rien à noter. Après avoir écouté l'appel à la nation que le premier ministre a faite, je me suis dit que c'était une blague. Est-ce tout? Il nous a dit de nous laver les mains, de porter le masque, d'utiliser l'application Alerte COVID et que le gouvernement s'endetterait à la place des citoyens. Ce n'est rien de nouveau. C'est vraiment un one man show qu'il nous a offert. Ce n'est pas sérieux.
Je me suis demandé pourquoi il avait fait tout cela et j'ai compris. On sait ce que les magiciens font. Ils ont des objets dans les mains et les font disparaître. Pour faire cela, ils créent de la diversion. Ils nous font regarder ailleurs et subtilement ils font disparaître l'objet. C'est ce que l'actuel gouvernement essaie de faire. Il crée de la diversion et fait disparaître quelque chose en disant qu'il va faire un discours du Trône et un appel à la nation. Il prétend être sérieux et prendre le taureau par les cornes.
Finalement, il veut fait disparaître l'affaire UNIS tout simplement. Toute cette mascarade visait à sortir le d'une situation extrêmement difficile qu'il vivait depuis un mois et qui s'appelait WE Charity. Il était dans le scandale jusqu'au cou. C'était le pire scandale que le gouvernement en place avait vécu, et il y en a eu plusieurs. Quatre comités se penchaient sur ce cas-là. Le ministre des Finances a démissionné; ce n'est pas rien. Le premier ministre ira faire un troisième tour devant le commissaire à l'éthique. Il est en train de réécrire le livre Guinness des records. Il est le Wayne Gretzky des manquements à l'éthique. Tout cela pour étouffer l'affaire. Le gouvernement ne perd rien pour attendre, car le Bloc québécois va continuer le travail. Nous allons scruter encore une fois pour voir ce qui se passe avec l'affaire UNIS.
Les gens nous demandent quelle est la solution. C'est très simple. Cet appel à la nation et ce discours du Trône auraient dû porter sur la crise sanitaire et sur les soins de santé qui ont été affectés par cette crise sans précédent. La solution venait des premiers ministres des provinces et du gouvernement du Québec. Elle est simple. Il faut mettre de l'argent dans la santé. C'est très simple. C'est tout ce que les provinces veulent. Il faut les aider à financer les soins de santé.
Le dit qu'il les a rencontrés 20 fois. Cependant, il ne les écoute pas. Il les a rencontrés 20 fois, et cela fait 20 fois que les ministres lui disent la même chose, mais il ne les écoute pas. Même s'il les rencontrait 100 fois, cela ne donnerait rien. Il n'écoute pas les spécialistes des soins de santé au Canada, ceux qui ont la responsabilité de veiller à la santé des Québécois et des Canadiens.
Tantôt, le a parlé de chèque en blanc. Il n'a rien compris. La Constitution canadienne stipule clairement que les soins de santé relèvent de la compétence du Québec et des provinces. C'est écrit. Pour aider les provinces et le Québec à financer adéquatement les soins de santé, il faut que le gouvernement fédéral y contribue.
Or il nous dit qu'il ne fera pas de chèque en blanc, alors que ce n'est pas son argent. Il faudra que le premier ministre comprenne cela: ce n'est pas son argent, c'est l'argent des contribuables.
Les contribuables québécois paient des taxes et des impôts et font un chèque en blanc au gouvernement fédéral. Ils lui donnent cet argent, mais, en compensation, ils s'attendent à recevoir des services de la part du gouvernement fédéral. Les contribuables québécois s'attendent à recevoir des soins de santé de qualité après avoir payé des taxes et des impôts. Ce gouvernement, après avoir mis l'argent dans ses poches, joue à la belle-mère et au gérant d'estrade et dit qu'on devrait faire ceci et cela. Or il n'y connaît rien.
Le financement fourni par le gouvernement fédéral était censé s'élever à 50 %. Or il a été réduit à 33 %, puis à 25 %. Au début des années 2010, les conservateurs ont eu une bonne idée. Ils ont dit qu'ils allaient plafonner l'augmentation des soins de santé à 3 %. C'était leur idée.
En 2013, le rapport Thomson a été clair. Pour maintenir à flot le financement des dépenses en santé, entre autres au Québec, l'augmentation des coûts est de 5,6 % chaque année. Cela ne prend pas un doctorat en mathématiques pour comprendre que, quand les coûts augmentent de 5,6 % annuellement et que, dans son budget le gouvernement fédéral ne donne que 3 % de plus, les 2,6 % restants s'en vont du mauvais côté. C'est une évidence.
La semaine passée, les premiers ministres du Québec et des provinces ont dit que, selon leur calcul, il faudrait 28 milliards de dollars pour financer les dépenses de santé. Encore une fois, le gouvernement fédéral a dit qu'il ne les leur donnerait pas et qu'il ne faisait pas de chèque en blanc.
C'est drôle, ce gouvernement essaie de s'immiscer dans les compétences des provinces et du Québec, mais il est incapable de s'occuper de ses champs de compétence comme il faut.
La crise ferroviaire relevait de ses champs de compétence, mais, pendant 20 jours, le gouvernement a dit qu'il ne s'en occupait pas et que c'était aux provinces et au Québec de gérer cela. Or il s'agit d'une compétence fédérale. Qu'il fasse son travail! Il a tout fait pour ne rien faire. C'est incroyable! Moi, j'appelle cela de la résistance passive compulsive.
Ensuite, la pandémie a commencé. Comme le virus venait de l'étranger, on a dit au premier ministre qu'il devait fermer les frontières. Ce n'était pas compliqué. C'était son travail. C'est à cela qu'il sert, entre autres, mais il a répondu qu'il ne fermerait pas les frontières. Il a fallu que la mairesse de Montréal arrive à Dorval et dise que c'était assez. C'est une mairesse qui fait le travail du premier ministre. Le gouvernement ne s'occupe pas de ses champs de compétences.
Les travailleurs étrangers qui sont arrivés ici étaient censés être mis en quarantaine et le fédéral était censé gérer la situation. Il ne l'a pas fait. Il ne fait rien dans ses champs de compétence, or il joue au roi et dit qu'il va gérer les compétences des provinces. Qu'il se mêle donc de ses affaires! C'est ce que les Québécois lui demandent. Qu'il se mêle de ses affaires!
En ce qui concerne le personnel hospitalier, les infirmières font un travail exceptionnel. Cela fait des années que ces gens font des miracles. À cause du sous-financement chronique accéléré de ce gouvernement, et du gouvernement fédéral en général, ils sont appelés à faire de plus en plus de miracles. On les laisse à eux-mêmes. Les préposés aux bénéficiaires qui voient leurs tâches augmenter. Le syndrome d'épuisement professionnel, c'est leur quotidien. Au lieu de dire qu'on va les aider, qu'on va leur donner de l'argent, qu'on va les appuyer, qu'on va leur donner des ressources et qu'on ne les lâchera pas, que fait-il? Il leur dit comment ils doivent faire leur travail tout en indiquant qu'il ne les aidera pas davantage. C'est ce que le gouvernement a dit dans le discours du Trône. Cela n'a aucun sens.
Le discours du Trône, c'est le festival de l'intrusion du gouvernement fédéral dans les champs de compétence du Québec. Je vais en nommer quelques-uns rapidement. Il va se mêler des CHSLD, des soins à domicile, des médecins de famille, des soins de santé virtuels, des ressources en santé mentale, de l'assurance-médicaments, de la formation de la main-d'œuvre, des garderies. Or cela ne le regarde pas.
Que connaît le gouvernement fédéral là-dedans? C'est l'argent des contribuables. Le gouvernement fédéral doit prendre cet argent et le redonner au gouvernement qui est chargé de fournir ces services aux contribuables, qui sont les mêmes personnes pour Québec ou Ottawa. C'est le fonctionnement même de la fédération canadienne. Ce n'est pas moi qui ai inventé cela ni établi les règles. Par contre, ce sont les libéraux qui ne les respectent pas.
Évidemment, il y a de bonnes nouvelles, si l'on peut dire, car ce ne sont jamais tout à fait de bonnes nouvelles.
L'aide aux aînés, c'est très bien. Cela fait un an que nous disons que les aînés sont dans une situation financière précaire, exacerbée par la crise engendrée par la pandémie. Ces aînés sont isolés et malades et beaucoup d'entre eux sont malheureusement décédés. Nous avons demandé au gouvernement de les aider, mais ce dernier a décidé de n'aider que les aînés de 75 ans et plus. Nous ne comprenons pas une telle logique. C'est comme s'il ne se passe rien entre 65 ans et 75 ans et que les aînés de cette tranche d'âge sont bénis des dieux. Pourquoi créer deux catégories de gens?
Le gouvernement va aider certaines industries qui sont en difficulté, dont les secteurs du voyage, du tourisme et de la culture. C'est bien. Par contre, le discours du Trône ne mentionne rien pour l'aéronautique, une industrie qui représente pourtant 43 000 emplois directs et indirects au Québec et qui est sa principale exportation. C'est un domaine qui a été frappé de plein fouet par la pandémie, mais le discours du Trône n'offre aucune solution à cela.
Le gouvernement promet de créer 1 million d'emplois. Voilà bien le Parti libéral, qui fait des shows de boucane et qui aime les chiffres ronds. Il annonce qu'il va créer 1 million d'emplois, mais on ne sait pas comment il va y parvenir.
Le Parti libéral a déjà promis de planter 2 milliards d'arbres. Les gens ont trouvé cela impressionnant et se sont demandé comment le gouvernement allait y arriver. Le gouvernement a simplement répondu qu'il allait planter ces arbres, mais, un an plus tard, aucun arbre n'a été planté.
Les libéraux ont promis que le Canada serait carboneutre en 2050. Les gens étaient impressionnés, se sont demandé quel était le secret des libéraux et leur ont demandé comment ils y parviendraient. Or, les libéraux ne le savent pas. Ce n'est pas sérieux. Ce sont des shows de boucane.
Le gouvernement dit qu'il va créer 1 million d'emplois. Qu'il commence donc par protéger les emplois dans l'aéronautique, qui sont si importants pour le Québec. Ce sont des emplois de qualité qui ont des retombées positives pour l'ensemble du Québec et ses exportations. Ce n'est pas compliqué, c'est ce qu’il faut faire. Encore une fois, cependant, ce gouvernement fait la moue et ne veut pas intervenir de façon intelligente dans l'économie, alors qu'il pourrait le faire avec une politique sur l'aéronautique. Au Canada et au Québec, nous sommes le seul pays à ne pas aider l'aéronautique de façon structurée. Pourtant, au Québec, nous sommes capables de construire un avion de A à Z et nous en tirons fierté. Nous y parvenons en dépit du gouvernement fédéral et bien que la moitié de nos impôts et de nos taxes ne nous reviennent pas de façon intelligente.
Le gouvernement a dit qu'il allait faire contribuer les géants du Web. C'est une bonne nouvelle. C'est intéressant. Pourtant, le gouvernement ne parle pas des paradis fiscaux parce que les libéraux ne sont pas capables de mettre leurs culottes. Je connais des députés libéraux et je les trouve sympathiques. Je ne leur en ai pas beaucoup parlé, mais je suis certain qu'ils diraient que les paradis fiscaux n'ont pas de sens. Pourquoi les libéraux n'agissent-ils pas, alors? Quels amis veulent-ils protéger en n'agissant pas dans un domaine dans lequel tout le monde les presse d'intervenir depuis longtemps? Ces paradis fiscaux représentent des pertes de milliards de dollars en impôts et en taxes.
Le gouvernement a prolongé la Subvention salariale d'urgence du Canada. Les libéraux savent que c'est une bonne mesure, car ils l'ont utilisée pendant six mois. Ils ont fait 800 000 $ avec cela. Ils ont testé la subvention et ils ont trouvé que c'était bon pour eux. Ils ont trouvé cela génial et ont décidé de poursuivre l'expérience.
Le gouvernement parle d'une relance verte, soit. Cependant, puisqu'on est sur ce sujet, j'aurais aimé que ce discours mette une croix sur la prolongation de l'oléoduc Trans Mountain. De nombreux économistes et universitaires, dont certains viennent même de l'Ouest canadien, disent que ce projet ne passe pas la rampe, qu'il n'est pas rentable et qu'il est impensable d'y investir 12 milliards de dollars. C'est le message sans équivoque qui a été lancé, à répétition, et qui s'est avéré une évidence il y a deux semaines. Même un aveugle aurait vu cela. On se serait attendu à ce que le discours du Trône l'énonce clairement, mais ce sujet n'y était pas.
Les velléités environnementales du gouvernement ne durent pas plus longtemps qu'une balloune dans une fête de porcs-épics. Cela passe très rapidement. C'est un fait.
On a mis sur l'autel de la croissance des échanges internationaux l'avenir des agriculteurs, des quotas de lait, entre autres. On a déposé cela sur l'autel de la mondialisation et ils ont perdu des milliards de dollars. On leur a promis à maintes reprises qu'on allait les dédommager et qu'il y avait de l'argent pour cela. L'année passée, dans le discours du Trône, c'était là. Que s'est-il passé depuis? Rien. Qu'est-ce qui est arrivé maintenant? Rien de plus.
Il y a alors un message envoyé aux agriculteurs. On les met dans une situation précaire financièrement parce qu'on n'est pas capable de négocier des ententes intelligentes avec les autres pays. En conséquence, on ne pourra pas les aider et on ne les aidera pas. On va leur dire qu'on va les aider, mais on ne les aidera pas. C'est le propre du gouvernement du Canada.
En conclusion, il n'y a pas grand-chose dans le discours du Trône qui satisfait le Bloc québécois. Pour que nous puissions appuyer le discours du Trône, cela va prendre, d'ici la semaine prochaine, une entente d'augmentation des transferts en santé. C'est ce que les Québécois demandent. C'est ce dont le système de santé du Québec a besoin. C'est ce que le Bloc québécois veut.
J'aimerais déposer, appuyé par la députée de , un sous-amendement:
Que l'amendement soit modifié par adjonction après le quatrième paragraphe de ce qui suit:
Nous regrettons que votre gouvernement n'ait pas entendu la demande unanime des premiers ministres du Québec, des provinces et des territoires demandant d'augmenter sans condition le Transfert canadien en matière de santé pour qu'il représente 35 % des dépenses en santé au Québec, dans les provinces et dans les territoires;
Nous regrettons aussi que votre gouvernement crée deux classes d'aînés en proposant d'augmenter la pension de la vieillesse seulement pour les personnes âgées de 75 ans et plus;
Nous regrettons que votre gouvernement ne respecte pas les juridictions constitutionnelles en ne permettant pas au Québec et aux provinces de se retirer sans condition et avec pleine compensation des programmes mis en place par le fédéral dans leurs champs de compétence;
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec mon collègue et ami le député de , qui va nous entretenir de sujets qui touchent sa communauté et les gens de la Colombie-Britannique.
J'ai le plaisir de me lever à la Chambre pour répondre au discours du Trône au nom du NPD. En toute franchise, la première réaction qui s'impose — et que tout le monde a eue, je crois — est de se demander si tout cela en valait la peine pour en arriver à ceci. L'éléphant a accouché d'une souris. On a prorogé et fermé le Parlement sous prétexte d'avoir besoin d'une nouvelle orientation afin de repartir sur de nouvelles bases pour avoir une vision axée sur l'avenir.
J'ai eu l'impression hier de vivre le jour de la Marmotte, de me réveiller et d'être de retour en octobre 2019. Le discours du Trône est la plateforme libérale de l'année dernière, ressassée et réchauffée, contenant certaines choses intéressantes, d'autres déplorables, et omettant certains éléments. Par contre, il n'y a rien qui puisse expliquer pourquoi le gouvernement a décidé de proroger le Parlement. Le discours du Trône est une copie identique de ce que le gouvernement proposait à la dernière session. Au NPD, nous avons l'impression qu'il s'agit d'un exercice quelque peu manqué.
Le gouvernement a doublé cela par un discours du à la nation. C'était loufoque et rigolo. Selon moi, le premier ministre n'était pas content que ce soit la gouverneure générale qui lise son texte. Il s'est dit qu'il passerait à la télévision pour le lire lui-même, afin d'être certain que ce soit son visage qui passe aux nouvelles du soir. Je pense que le premier ministre a pourtant beaucoup d'occasions de parler aux citoyennes et aux citoyens et de s'adresser aux médias.
Nous avons eu droit à un discours du Trône inutile et qui sentait le réchauffé, puis à un discours à la nation qui était tout aussi inutile et qui ne nous apprenait rien de plus, si ce n'est nous rappeler d'être prudents et de porter nos masques. Nous avons l'impression qu'on a joué avec l'institution parlementaire à des fins de communication politique partisane, pour peu de choses. On me dira que cela n'est pas la première fois que les libéraux font cela et je serais d'accord. Cependant, nous sommes restés sur notre faim, au NPD.
Certains éléments du discours du Trône semblent intéressants. Les libéraux nous disent qu'il faut prendre soin de nos familles et de nos enfants, qu'il faut investir dans les services de garde et qu'il faut que les gens aient accès à des médicaments. Au NPD, nous avons un peu de mémoire et nous nous rappelons que c'est en 1997 que les libéraux nous ont parlé de services de garde publics et d'un programme d'assurance-médicaments pour la première fois. Cela fait donc presque 25 ans que les libéraux nous parlent de ces programmes sociaux intéressants, mais ils ne les mettent jamais en place. Chaque fois, ils nous disent qu'ils n'ont pas pu le faire la dernière fois, mais qu'ils le feront la prochaine fois. Chaque fois, il faut qu'on les croie.
Le vrai test, ce n'est pas le discours du Trône, mais de savoir si le gouvernement va prendre les décisions nécessaires et finir par faire ces investissements, qui aideraient tellement nos citoyennes et nos citoyens.
Nous avons travaillé avec le gouvernement au cours des derniers mois parce que nous voulions nous assurer que chacun serait capable durant la crise de payer sa nourriture et son loyer. Il faut que les gens puissent toucher un revenu minimum pour continuer d'aller de l'avant alors qu'ils vivent une crise sanitaire et économique.
Au début, les réponses que le gouvernement libéral nous donnait n'étaient pas très encourageantes. Nous avons dit que les gens perdaient leurs emplois par millions et qu'ils n'avaient aucun revenu pour assurer la survie de leur famille. La première réponse du gouvernement a été que ces gens pouvaient soumettre une demande d'assurance-emploi. Nous avons alors rappelé aux libéraux que 60 % des travailleurs n'ont pas accès à l'assurance-emploi parce que c'est un programme qui a plein de trous. Cela fait longtemps que notre parti progressiste de gauche plaide pour une réforme majeure du programme d'assurance-emploi.
Nous avons été capables d'aller chercher la Prestation canadienne d'urgence. Au départ, les libéraux nous avaient dit qu'ils ne l'offriraient pas à tout le monde, mais nous voulions que cela soit donné à tout le monde. Si les gens n'en avaient pas besoin, ils pouvaient la repayer en impôts. Puis les libéraux ont proposé un montant de 1 000 $ par mois. Or, dans bien des endroits, ce montant était trop bas. Qu'il s'agisse de Vancouver, de Toronto ou de Montréal, une fois le loyer payé — en présumant que ce montant suffisait à couvrir le loyer —, il ne serait plus rien resté. Les libéraux ont un peu rechigné, mais nous avons été capables de les pousser à offrir 2 000 $ par mois.
Ensuite, on s'est rendu compte que les travailleurs autonomes, les pigistes et les employés contractuels n'étaient pas couverts. S'ils ont 10 ou 12 contrats et qu'ils en perdent huit ou neuf à cause de la crise, il leur reste encore un peu de revenus de travail. Au début, tous ces gens étaient exclus de la PCU. Nous avons négocié, travaillé et insisté et nous avons réussi à faire en sorte que les gens puissent avoir un revenu d'un maximum de 1 000 $ par mois tout en ayant accès à la PCU.
Les libéraux n'avaient pas pensé aux étudiants, qui étaient exclus, eux aussi. Nous avons dit que les étudiants n'habitaient pas tous chez leurs parents et n'étaient pas tous dans du coton. Plusieurs d'entre eux devaient payer leur loyer et manger, alors qu'ils n'avaient pas d'emploi d'été. Nous avons donc demandé d'avoir une prestation pour les étudiants. Cela a pris du temps. Nous avons travaillé fort et négocié avec le gouvernement. Nous avons été capables d'obtenir cela. C'est la preuve que cela vaut la peine d'avoir des députés progressistes qui travaillent et qui sont constructifs. Ils peuvent faire des gains pour les gens, pour M. et Mme Tout-le-Monde, les travailleurs autonomes et les étudiants.
J'ai parlé plus tôt des journées de maladie. Évidemment, mon collègue du Bloc québécois rejette cela du revers de la main avec un certain mépris. Toutefois, dans la vraie vie, les journées de maladie sont extrêmement importantes pour les gens, surtout en temps de crise et de pandémie. On ne veut pas que quiconque aille au travail avec des symptômes de fièvre ou de toux. Nous avons réalisé un progrès significatif en mettant de la pression sur le gouvernement. L'obtention des journées de maladie pour les gens a été applaudie par les syndicats du Québec et du Canada. Je crois que nous avons fait un pas en avant et que c'est significatif.
Bien sûr, il manquait des choses dans le discours du Trône. Nous vivons une crise sanitaire à cause d'un virus qui est là depuis six mois et qui sera probablement là pendant six autres mois. Or le gouvernement libéral ne bouge pas en ce qui concerne les transferts d'argent pour le système de santé publique. Les conservateurs de Stephen Harper avaient coupé la croissance des transferts en santé. Malgré leurs beaux discours, les libéraux ont maintenu la vision des conservateurs, ce qui met une énorme pression sur nos systèmes de santé publique au Québec et un peu partout au Canada. Pendant la crise, on a vu que notre système de santé publique a besoin d'argent et d'oxygène. Il doit être capable de recruter des gens et de leur offrir de bonnes conditions de travail et de bons salaires pour qu'ils restent au travail. On a vu, et on en voit encore aujourd'hui, des préposés aux bénéficiaires qui ne veulent pas se rendre au travail parce que c'est trop dangereux. Nous les comprenons. Ils sont payés des salaires de misère. Certaines infirmières quittent leur profession parce que leur horaire de travail est trop difficile.
Évidemment, ce n'est pas Ottawa qui doit gérer les hôpitaux, c'est le Québec et les provinces. Cependant, c'est le fédéral qui doit en assumer les coûts et apporter une contribution significative. Or la contribution du fédéral n'atteint même pas 25 % de l'ensemble des coûts en santé. Nous, au NPD, et d'autres également, nous disons au gouvernement fédéral que c'est une occasion manquée. Comment se fait-il que le gouvernement n'annonce pas qu'il va transférer davantage d'argent aux systèmes de santé publique? Comment se fait-il que nous ayons un système de santé officiellement public, mais qu'il soit largement privatisé?
Le NPD est le parti de Tommy Douglas et de l'assurance-maladie pour tout le monde. C'est la carte soleil qui donne accès à des soins, et non une carte de crédit. Comment se fait-il qu'il y ait un grand nombre de centres pour personnes âgées et de CHSLD qui sont privés? Il y a des gens qui veulent faire des profits avec la santé des personnes âgées. La catastrophe du Centre Herron, à Dorval, a eu lieu dans un CHSLD privé. Les gens payaient de 3 000 $ à 10 000 $ par mois et ils restaient dans leurs couches qui n'étaient pas changées. Ils mangeaient de la nourriture avariée sans recevoir de soins. Ils tombaient par terre et personne ne venait les ramasser. Pour nous, au NPD, c'est complètement inacceptable et nous ne voulons pas voir le privé dans nos systèmes de santé, surtout lorsqu'il s'agit de soins pour les personnes âgées.
Nous vivons une crise sanitaire en ce moment, mais il ne faut pas oublier que nous vivons encore une crise environnementale et climatique. Cela n'a pas disparu. Nous avons un peu moins voyagé et moins pris notre voiture. L'économie a roulé au ralenti et nous avons constaté une diminution de nos émissions de gaz à effet de serre. Cependant, cela ne durera pas parce que, si nous ne changeons pas nos habitudes de vie et la manière dont nous produisons et consommons, nous allons continuer et heurter un mur.
Je cite un professeur de droit de l'Université de Montréal, M. Frédéric Bérard. Dernièrement, il a écrit un livre intitulé La Terre est une poubelle en feu. On le voit encore une fois avec les feux en Californie. Le terme n'est pas juste une image, il est adéquat. Si on ne change pas radicalement la façon dont nous fonctionnons, nos émissions de gaz à effet de serre vont continuer à augmenter et nous allons complètement rater nos cibles de l'Accord de Paris. Cela devient de plus en plus difficile de croire que nous allons pouvoir limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré Celsius comme nous nous y étions engagés. Là-dessus, les libéraux sont complètement contradictoires. Même s'ils tiennent des propos très intéressants, ils continuent à acheter des oléoducs et à augmenter la production de pétrole et les subventions aux compagnies pétrolières. Le NPD va s'opposer à cela.
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Madame la Présidente, c'est un honneur de prendre la parole en réponse au discours du Trône, qui, comme nous le savons, n'est en gros rien d'autre qu'un discours que nous avons déjà entendu. Des promesses semblables avaient été faites en 2015. Dans le discours du Trône d'hier, nous avons eu droit à une longue liste de promesses non tenues par les libéraux dans des domaines qui comptent, sur des questions qui sont importantes aux yeux des Canadiens.
Cette pandémie a révélé les lacunes du filet de sécurité sociale. Il y a des gens qui sont dans une situation difficile à l'heure actuelle, qui ont du mal à avoir un emploi, à se loger et à nourrir leur famille. Dans la situation actuelle, les paroles ne suffisent pas. Il faut agir. Comme je viens de le dire, la pandémie a révélé d'énormes lacunes dans le filet de sécurité sociale. Il s'agit de choses dont les néo-démocrates parlent depuis un certain temps, comme les 10 jours de congés de maladie payés, un élément important pour permettre aux gens de prendre soin d'eux lorsqu'ils sont malades au lieu d'aller travailler et infecter leurs collègues ou, encore, de rester à la maison pour s'occuper d'un enfant qui présente des symptômes du virus.
On ne peut revenir en arrière. On constate que bien des choses clochent à l'heure actuelle pour la population. La pandémie a mis les failles en lumière. Tout le monde ne bénéficie pas du système de soins de santé et nombreux sont ceux qui perdent leur travail et n'arrivent pas à joindre les deux bouts. Même avec la PCU, bien des gens n'arrivent pas à payer les factures. Or, la PCU se termine dans neuf jours et les experts disent que nombre de Canadiens recevront une prestation moindre. Pourtant, certains prestataires ont perdu leur entreprise ou ont dû fermer leurs portes pour protéger la santé publique. Maintenant, le gouvernement envisage de les pénaliser.
Les Canadiens étaient enthousiastes à la perspective du discours du Trône. Ils s'attendaient à une transformation du système. Le gouvernement a parlé de rebâtir sur des bases plus solides, mais il est vraiment navrant de constater qu'il a fait abstraction d'énormément de choses. Voyons un peu de quoi le gouvernement n'a pas parlé. Il a brièvement fait mention de la crise des opioïdes. En fait, le gouvernement libéral n'a même pas déclaré qu'il s'agit d'une urgence de santé publique. Or, en Colombie-Britannique, uniquement en août, 147 personnes ont perdu la vie à cause des opioïdes. Les victimes de ce fléau sont nos filles, nos fils, nos frères, nos sœurs et nos cousins. Des membres de nos familles et de nos collectivités meurent, empoisonnés par des drogues contaminées, mais le gouvernement n'a pas encore élaboré de plan pour sauver la vie de ces gens.
Le discours du Trône ne fait aucunement mention des anciens combattants. C'est incroyable! Ces gens ont risqué leur vie pour servir et protéger les Canadiens, et beaucoup d'entre eux souffrent de stress post-traumatique. Certains anciens combattants ont vu leur demande aller grossir l'arriéré de plus de 50 000 demandes que le gouvernement n'a même pas encore commencé à traiter. Il y a de plus en plus d'anciens combattants sans abri.
La Direction nationale de la Légion royale canadienne a demandé l'aide du gouvernement dans une lettre indiquant qu'une légion sur dix au pays songe à fermer définitivement. La Direction de la Colombie-Britannique et du Yukon affirme dans une lettre que quatre légions sur dix pourraient fermer leurs portes. Le discours du Trône est muet à ce sujet. Ce discours est censé porter sur les intentions du gouvernement. De toute évidence, il compte laisser tomber les anciens combattants. C'est absolument honteux. Il devrait répondre aux anciens combattants. On n'a même pas répondu à leurs demandes d'aide. Voilà qui met en lumière l'importance des laissés-pour-compte.
On a promis de l'aide aux étudiants. Le 24 avril dernier, ma fille a entendu au bulletin de nouvelles que le disait que le gouvernement avait besoin de l'aide des étudiants, qu'il savait que les entreprises où ils travaillaient étaient fermées, qu'ils n'auraient pas d'emploi d'été et qu'ils devaient faire du bénévolat. Ma fille a fait sa part en livrant de la nourriture à la banque alimentaire locale avec ses amis. Puis, le 25 juin, le premier ministre a annoncé qu'un programme destiné à aider les étudiants commençait ce jour-là. Les étudiants se sont sentis trahis et se sont demandé comment une telle chose pouvait se produire. Puis, il y a eu le scandale UNIS et aucune aide ne s'est matérialisée.
Il n'y avait rien dans le discours du Trône au sujet des étudiants. Une somme de 900 millions de dollars leur est toujours allouée, et il faut qu'elle leur parvienne. Si on fait le calcul, chaque étudiant du pays pourrait recevoir 450 $ pour ses frais de scolarité. Beaucoup d'étudiants ne savent pas comment ils vont parvenir à terminer leur année scolaire. Le gouvernement ne les aide pas. Ils se posent des questions. Ils représentent notre avenir et il est important que nous investissions en eux.
Je n'ai rien vu au sujet du saumon sauvage dans le discours du Trône. C'est en Colombie-Britannique que coule le fleuve Fraser, la plus importante rivière à saumon au monde. L'an dernier, il est remonté moitié moins de saumons que la pire montaison jamais enregistrée auparavant, et cette année, le nombre de saumons est encore moitié moindre que l'an dernier. Notre saumon sauvage est en voie de disparition, et le discours du Trône ne contient rien à ce sujet. Nous avons besoin d'aide. Nous avons besoin d'un gouvernement qui comprend l'importance du saumon pour les Britanno-Colombiens.
Sur le thème de la Colombie-Britannique, ma collègue de a fait inscrire une question au Feuilleton pour savoir comment la Stratégie nationale sur le logement se déploie pour les gens. Je vais dire à la Chambre comment elle se déploie en Colombie-Britannique. Nous avons 0,5 % du Fonds national de co-investissement pour le logement, qui est doté de 1,46 milliard de dollars, ce qui est confirmé par une question au Feuilleton. Les députés devraient sans attendre demander aux sans-abri comment cela se passe pour eux. Dans nos communautés, il s'agit d'une réalité bien concrète.
Le discours du Trône passe sous silence le logement des Autochtones en milieu urbain. Quatre-vingts pour cent des Autochtones vivent hors des réserves. Beaucoup d'entre eux sont sans abri et ne reçoivent pas l'aide dont ils ont besoin de la part du gouvernement fédéral. La province de la Colombie-Britannique sait qu'elle ne reçoit pas de financement. C'est également l'opinion du ministre de la province, qui se bat avec acharnement pour que les gens aient un logement. Nous construisons actuellement dans la province la moitié des logements sociaux du pays, et je suis très fier du travail accompli par le gouvernement provincial, qui pourrait d'ailleurs faire beaucoup plus avec l'aide du gouvernement fédéral.
Il y a tellement d'éléments manquants dans le discours du Trône. Par exemple, on n'y retrouve toujours pas de solution concernant l'Aide d'urgence du Canada pour le loyer commercial. Le gouvernement continue de compter sur les propriétaires, et c'est pour cette raison que seulement un tiers de l'argent a été versé. Seulement 15 % des propriétaires ont présenté une demande dans le cadre de ce programme. Par contre, le programme n'a pas été amélioré pour permettre aux locataires de présenter une demande, alors que ce sont eux qui ont le plus besoin d'aide.
Je félicite le gouvernement d'avoir répondu à notre demande, soit de faire passer la subvention salariale aux entreprises de 10 % à 75 %. Nous sommes reconnaissants que les libéraux acceptent de collaborer avec nous. La semaine dernière, nous avons envoyé une lettre demandant au gouvernement de prolonger la subvention salariale, et il a honoré cette demande. Il s'agit de mesures d'aide très importantes pour les PME de notre pays, et j'invite le gouvernement à améliorer le programme d'Aide d'urgence du Canada pour le loyer commercial.
Le gouvernement affirme que sa relation la plus importante est celle qu'il entretient avec les peuples autochtones du Canada. Pourtant, le document « Appels à la justice » de l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées a été déposé il y a plus d'un an. Une habitante de ma circonscription, Chantel Moore, est morte à l'anniversaire du dépôt de ce document et le gouvernement n'a rien fait pour donner suite aux appels à la justice. Il n'a toujours pas donné suite au rapport de la Commission de vérité et réconciliation.
Lorsqu'il s'agit de respecter les droits des Autochtones, nous pouvons nous tourner vers l'affaire des Nuu-chah-nulth. Le gouvernement a dépensé 19 millions de dollars en honoraires d'avocats pour se battre contre eux. Les Nuu-chah-nulth se trouvent actuellement dans la même situation que les Micmacs suivant le jugement rendu dans l'affaire Marshall en 1999. Ils sont frustrés. Ils veulent simplement pouvoir s'assurer une subsistance convenable. Ils veulent juste nourrir leur famille. Ils veulent être sur l'eau en train de pêcher et non dans une salle d'audience, mais le gouvernement ne fait rien. Il n'y a rien dans le discours du Trône à ce sujet. Le gouvernement n'a pas prévu de ressources pour les tables de négociations. Il envoie sciemment ses négociateurs à la table les mains vides. En quoi est-ce la façon de traiter sa relation la plus importante? Les gens vivent dans des conditions terribles et essaient de trouver un moyen de nourrir leur famille. Ce n'est pas honorable.
Les libéraux ont parlé de planter des arbres. Or, depuis leur dernier discours du Trône, ils n'en ont planté aucun. Au chapitre de l'énergie propre, ils n'ont atteint aucune des cibles de lutte contre les changements climatiques qu'ils ont fixées, pas une. Ils ont parlé de l'Internet à large bande. C'est une promesse qu'ils ont déjà faite. En ce qui a trait à l'assurance-médicaments, les gens souffrent, car ils ne peuvent pas se procurer leurs médicaments. C'est en 1997, dans le livre rouge de Jean Chrétien, que les libéraux avaient promis d'adopter cette mesure, et ils font encore cette promesse aujourd'hui. Nos collègues du Québec, où on a instauré un programme de garde d'enfants à l'échelle de la province, nous ont appris que 70 000 parents sont maintenant retournés au travail et que le PIB du Québec a augmenté de 2 %.
Il est primordial que les libéraux cessent de parler et qu'ils prennent cette mesure dès maintenant pour faire bouger les choses. Le moment est venu d'agir. La situation est urgente, et il faut que le gouvernement agisse. Nous serons ici pour continuer à faire pression sur les libéraux afin qu'ils tiennent les promesses contenues dans le discours du Trône. Ils peuvent compter sur les néo-démocrates à cet égard. C'est ce que nous avons fait tout au long de la pandémie, et nous serons là tous les jours pour défendre les Canadiens ordinaires.
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Madame la Présidente, je vous informe que je partagerai mon temps de parole avec la députée de .
Je suis content de pouvoir parler du discours du Trône d'hier et des effets qu'il aura sur les habitants de Charlottetown, que j'ai l'immense fierté de représenter.
J'aimerais commencer par saluer certaines personnes qui se sont particulièrement distinguées pendant la pandémie, à commencer par les fonctionnaires fédéraux. Les programmes qu'ils ont réussi à créer et à adapter en toute vitesse ont permis d'assurer la sécurité des Canadiens et de répondre à leurs besoins les plus pressants. Leurs efforts méritent toute notre considération, tout comme l'excellence dont ils n'ont cessé de faire preuve.
Il y a aussi quelques personnes plus proches de moi que je tiens à saluer.
Au début de la pandémie, j'ai eu l'honneur d'assister à une réunion d'information publique portant sur une panoplie de sujets. Dans la salle se trouvait un infectiologue, le Dr Greg German. Il a indiqué aux gens présents que l'Île-du-Prince-Édouard était prête à affronter la pandémie, qu'elle avait de bonnes réserves d'équipement de protection individuelle et qu'elle s'était déjà dotée de protocoles de dépistage, ce qui s'est révélé exact sur toute la ligne. Le Dr German et son équipe méritent nos félicitations, car, à l'heure où on se parle, l'Île-du-Prince-Édouard peut mener un nombre toujours grandissant de tests de dépistage.
Par ailleurs, la médecin hygiéniste en chef de l'Île-du-Prince-Édouard, la Dre Heather Morrison, a travaillé sans relâche pour protéger les insulaires, et les résultats sont éloquents. À l'Île-du-Prince-Édouard, il y a eu très peu de cas de COVID-19. Il n'y a pas eu hospitalisation, de décès ou de transmission dans la collectivité. C'est en bonne partie grâce aux efforts acharnés de la Dre Morrison. Je la salue ainsi que tous ceux qui ont fait de l'excellent travail pour protéger les Prince-Édouardiens.
Au début de la pandémie, les gens avaient vraiment peur. La pandémie était effrayante; elle l'est toujours, d'ailleurs. Je dirais que, dans les premiers jours, la peur était probablement notre pire ennemi, mais je crois qu'il est juste de dire qu'elle s'est aussi avérée très motivante. C'est la peur qui a amené d'innombrables personnes à demeurer vigilants et à écouter les séances d'information quotidiennes. C'est la peur qui nous a amenés à rester vigilants, mais on ne peut pas continuer de vivre de cette façon, alors nous nous sommes adaptés. De l'équipement de protection individuelle a été acquis et expédié. La Prestation canadienne d'urgence a été mise en œuvre. Des salaires ont été subventionnés. De l'argent a été envoyé pour soutenir les provinces, et on a fait appel à l'armée pour aider les aînés à risque dans le réseau des établissements de soins de longue durée. Nous nous sommes adaptés, nous avons tiré des leçons, et cela nous a permis d'éviter en grande partie les situations catastrophiques observées dans d'autres pays.
Nous savons maintenant que nous avons la capacité de gagner cette bataille. La peur est donc beaucoup moins grande. À mon humble avis, alors que nous entrons dans la deuxième vague, la complaisance est maintenant la plus grande menace qui nous guette. Si la peur pousse les gens à agir, la complaisance les rend indifférents. Pendant une pandémie, une telle attitude peut avoir des conséquences funestes. En fait, nous nous sommes montrés complaisants par rapport à plusieurs choses depuis quelque temps. C'est la complaisance qui a affaibli notre filet de sécurité sociale et c'est aussi la complaisance qui a mené aux situations absolument épouvantables dans des établissements de soins de longue durée, comme l'ont rapporté les forces armées qui ont été envoyées en renfort.
La complaisance mène à l'austérité. Selon cette façon de penser, nous ne pouvons tout simplement pas faire mieux et nous devrions abandonner devant tout le travail à faire. Je me rappelle les effets dévastateurs que la politique d'austérité a eus sur le Canada atlantique pendant les années Harper. À l'échelle du pays, elle s'est traduite par une hausse des inégalités en plus d'un taux de croissance anémique. Dans le discours du Trône d'hier, on a souligné que l'heure est à l'action et non à la complaisance, et certainement pas à l'austérité.
Je vais maintenant parler d'un élément qui a été mentionné dans le discours du Trône et qui est extrêmement important pour l'Île-du-Prince-Édouard et toutes les économies saisonnières: le système d'assurance-emploi.
Hier, le gouvernement s’est engagé à prendre des mesures pour réformer le régime d’assurance-emploi. Ces mesures seront très bien accueillies par les gens de l’Île-du-Prince-Édouard, car ils les attendent depuis longtemps. J’ai personnellement constaté que des hommes et des femmes qui participaient à l’économie saisonnière étaient désavantagés par des décisions qui ne correspondaient absolument pas à la réalité sur le terrain. Je pense notamment à la décision prise en octobre 2014 par le gouvernement Harper de diviser l’Île-du-Prince-Édouard en deux zones d'assurance-emploi.
Résultat: avec une population aussi dense et aussi unie que celle de l’Île-du-Prince-Édouard, cette mesure n’a pas tardé à braquer les travailleurs les uns contre les autres. Ce qui est pire, c'est qu'elle a encouragé la malhonnêteté, parce qu’elle a incité les gens qui habitaient dans une zone à enregistrer leur résidence dans l’autre zone pour des raisons de survie. Cela a été corrigé par une mesure prise par le gouvernement actuel et qui sera applicable pendant l’année qui vient, à savoir que les travailleurs saisonniers et ceux qui ont besoin de l’assurance-emploi seront traités de la même façon, partout dans l’Île-du-Prince-Édouard.
L’annonce qui a été faite dans le discours du Trône qui vise à réformer le régime d’assurance-emploi se traduira, je l’espère, par une pérennisation de cette mesure temporaire. Personnellement, j’ai l’intention de prôner la consultation du public quant aux mesures qui seront prises, car je suis convaincu que les changements désastreux de 2014 à l'Île-du-Prince-Édouard ont été apportés sans qu'aucune consultation du public n'ait été menée. L’assurance-emploi est une idée du XXe siècle qui a désespérément besoin d’une réforme digne du XXIe siècle.
Il ne faut pas se leurrer, nous sommes dans la phase de relance. Certains parlent de rebâtir en mieux, mais très franchement, je pense qu’il va falloir attendre encore quelques mois. Il ne faut pas aller trop vite. Nous devons d’abord nous assurer que nous sommes sur un terrain ferme avant de pouvoir bâtir quoi que ce soit, et à ce moment-là, je pense que les réformes que nous apportons à l’assurance-emploi ainsi que la Prestation canadienne d’urgence vont constituer le point de départ à un débat important sur le revenu universel de base. Je pense que le revenu universel de base doit faire partie du débat. Il y a dans notre pays trop de pauvreté et d’inégalité, en comparaison de notre richesse. Nous avons mis en place toute sorte de mesures pour réduire la pauvreté: la Sécurité de la vieillesse, le Supplément de revenu garanti, l’assurance-emploi, la Prestation canadienne d’urgence, l’aide sociale, les indemnités d’accident du travail, l’Allocation canadienne pour enfants et les remboursements de TVH. Tout cela constitue notre filet de sécurité sociale. Chacune de ces mesures a ses propres règles et ses propres formalités administratives afin que les prestations soient versées aux personnes qui y ont droit.
De nombreuses études ont été faites sur la nécessité de simplifier tout cela. La pandémie nous oblige à considérer sérieusement cette idée. Je pense que l’Île-du-Prince-Édouard est particulièrement bien placée pour accueillir un projet pilote de ce genre, mais encore une fois, c’est quelque chose dont nous pourrons parler quand nous serons retombés sur nos pieds.
En terminant, j'aimerais formuler quelques observations au sujet de cette réelle menace qui pèse sur notre existence, à savoir la menace que représentent les changements climatiques. On peut amplement débattre des façons de lutter contre un problème si grave que ses répercussions s'échelonneront sur des périodes géologiques. Voici ce que le gouvernement a l'intention de faire: élaborer un plan de travail qui permettra de surpasser les objectifs climatiques du Canada pour 2030; légiférer pour que l'objectif canadien de zéro émission nette d'ici 2050 ait force de loi; créer des milliers d'emplois dans la rénovation de maisons et d'immeubles, ce qui aura l'avantage supplémentaire de réduire les coûts énergétiques et investir dans la réduction des effets des catastrophes climatiques, notamment les inondations et les feux de forêt.
Madame la Présidente, je constate que mon temps de parole est écoulé. Merci beaucoup de m'avoir donné l'occasion de communiquer certaines réflexions par rapport au discours du Trône. Je répondrai avec plaisir aux questions de mes collègues.