Que, étant donné que depuis le début de la pandémie de COVID-19, les milliardaires canadiens se sont enrichis de 37 milliards de dollars, tandis que les plus vulnérables en arrachent, la Chambre demande au gouvernement de mettre en place une nouvelle taxe de 1 % sur les fortunes de plus de 20 millions de dollars et une taxe sur les bénéfices exceptionnels des grandes sociétés qui engrangent des profits exorbitants pendant la pandémie, ainsi que de réinvestir les milliards de dollars tirés de ces mesures afin: a) d’élargir les programmes de sécurité du revenu pour que toutes les personnes vivant au Canada disposent d’un revenu de subsistance garanti; b) d’élargir le régime de soins de santé en mettant sur pied un régime national de soins dentaires et un régime d’assurance-médicaments public, universel et à payeur unique; c) de mettre en œuvre concrètement le droit au logement suivant le plan intégral énoncé dans la campagne Recovery for All et financer immédiatement une stratégie pour et par les Autochtones en milieu urbain, rural et nordique, exécutée par des fournisseurs de logement autochtones.
— Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec le très éloquent député de .
C'est un grand honneur à ce moment de l'histoire de notre pays d'être le premier à prendre la parole à propos du plan d'action proposé par le NPD pour s'assurer que personne n'est laissé pour compte au Canada. Le contexte rattaché à ce moment-ci de l'année est tellement important. Nous venons de souligner le jour du Souvenir à la Chambre des communes. Dans quelques jours, le 11 novembre, dans les villes et villages du pays, nous nous souviendrons.
Bien entendu, les cérémonies seront différentes cette année. Normalement, à New Westminster, plus de 5 000 personnes se rassemblent devant le cénotaphe, à quelques rues de chez moi, et des milliers d'autres regardent la cérémonie à la télévision, sur une chaîne locale. Nous nous souvenons, nous rendons hommage.
Pendant la Deuxième Guerre mondiale, il existait un sentiment de sacrifice commun, de solidarité. Comme tant d'autres, ma famille a fait le sacrifice ultime. Le nom de mon oncle et le nom de mon grand-père sont inscrits sur le cénotaphe qui se trouve devant l'hôtel de ville.
Mes parents âgés ne vivent qu'à quelques maisons de la mienne, d'où je parle. Ils ont maintenant 97 et 98 ans. Ils nous parlent de cette période de la Seconde Guerre mondiale et de la notion de sacrifice commun. Ils nous disent que nous sommes tous dans le même bateau. Les députés savent qu'un rationnement était pratiqué à l'époque pour garantir que tout le monde reçoive l'essentiel. Il y avait des lois strictes contre les profits excessifs et le mercantilisme afin que les ressources du Canada soient mobilisées pour lutter contre la menace et que personne ne soit laissé pour compte au cours de cette période.
Je soulève tous ces points parce que nous pouvons tirer des leçons de notre réaction en tant que nation à cette crise et du fait que, grâce aux ressources mises en commun et aux mesures prises pour ne laisser personne en plan, nous avons pu mettre en place les célèbres dividendes de la paix après la Seconde Guerre mondiale.
C'est ainsi que nous avons pu construire 300 000 maisons dans l'ensemble du Canada pour les hommes et les femmes qui rentraient au pays, afin de garantir leur droit au logement. La maison d'où je parle, qui est située au 109, avenue Glover, à New Westminster, est l'une de ces 300 000 maisons construites par le gouvernement fédéral après la Seconde Guerre mondiale.
Avec les dividendes de la paix, nous avons été en mesure de construire des écoles et d'élargir le système de soins de santé. C'est pendant cette période de l'après-guerre que Tommy Douglas, considéré par les Canadiens d'un océan à l'autre comme le plus grand Canadien de l'histoire, a pu entreprendre la lutte pour avoir un régime d'assurance-maladie universel au pays.
Pendant la même période, nous avons commencé à mettre en place du soutien au revenu. Les mesures étaient loin d'être parfaites, mais on avait le sentiment que nous étions tous dans le même bateau et que, dans l'après-guerre, nous pouvions faire de tels investissements pour être sûrs que personne ne soit laissé pour compte. Je soulève ce point parce qu'il illustre parfaitement la voie que nous devons prendre en tant que pays. Je sais que le , qui prendra la parole après moi, soulignera l'importance d'organiser une société où véritablement personne n'est laissé pour compte et où tout le monde est solidaire.
Voilà pourquoi le NPD présente ce plan d'action: pour être sûr que personne n'est laissé pour compte aujourd'hui. Depuis le début de la pandémie, nous n'avons vu ni mesure contre les profits excessifs ni aucune forme de dissuasion contre le mercantilisme outrancier. En fait, c'est tout le contraire. Nous avons observé une concentration incroyable de la richesse, les milliardaires du Canada ayant fait 37 milliards de dollars de profit, et grâce aux grandes largesses du gouvernement fédéral, le secteur bancaire a également pu faire des profits. Contrairement à d'autres pays, des pays prospères comme la Norvège et la Suisse, nous n'avons pas mis en place un simple impôt sur la fortune qui permettrait de mobiliser les ressources de la nation pour s'assurer que personne n'est laissé pour compte.
Les récits que nous avons entendus pendant la pandémie sont très captivants. Nous rendons hommage à nos travailleurs de première ligne et aux premiers intervenants. Il est extrêmement important de leur rendre hommage en faisant des investissements pour que personne ne soit laissé pour compte.
J'ai parlé plus tôt du secteur banquier. Il est important de souligner que, dans un délai d'à peine quelques jours, le gouvernement fédéral est passé à l'action pour qu'une quantité incroyable de liquidités — 750 milliards de dollars — soit rendue disponible. En l'espace de quelques jours, trois quarts de billion de dollars de liquidités ont été mis à la disposition du secteur banquier pour veiller à ce que ses profits soient maintenus et augmentés. Parallèlement, on constate que les personnes handicapées du pays ont eu du mal à joindre les deux bouts pendant sept mois et qu'au bout de cette période, seulement une partie d'entre elles ont reçu une aide modeste du gouvernement fédéral.
Pensons-y un instant: des personnes vivant avec un handicap, qui ont souvent à peine les moyens de se nourrir et de se loger en raison de l’aide au revenu insuffisante, ont maintenant du mal à couvrir les dépenses additionnelles entraînées par l’achat des fournitures — masques, gants, produits désinfectants — nécessaires pour traverser la pandémie et pour rester en santé et en sécurité. Pourtant, le gouvernement fédéral a attendu plus de sept mois — et il aura fallu que le caucus du NPD le talonne — pour mettre en place une aide d’urgence de base offrant un paiement forfaitaire à toutes les personnes handicapées. C’est pour cette raison que nous devons instaurer un revenu de subsistance garanti et ainsi veiller à ce que les Canadiens plus démunis n’aient plus constamment du mal à joindre les deux bouts.
S’il y a quelque chose que cette pandémie a démontré, c’est l’importance d’avoir un solide système de santé. J’ai parlé tout à l’heure de Tommy Douglas et du combat qu’il a mené, dans la période d’après-guerre, pour que les dividendes de la paix servent à établir un système d’assurance-maladie universel. Tommy Douglas a toujours cru que les soins de santé ne se résumaient pas uniquement à des séjours à l’hôpital et à des visites chez le médecin, mais incluaient aussi les médicaments prescrits, un régime d’assurance-médicaments universel et les soins dentaires.
Enfin, nous constatons pendant la pandémie que des Canadiens peinent souvent à trouver un logement abordable. Ce droit au logement qui s’est établi après la Deuxième Guerre mondiale avec les dividendes de la paix doit maintenant être offert à tous les Canadiens. Les communautés autochtones en particulier subissent la crise associée à la pénurie de logements abordables. Les fournisseurs de logements autochtones doivent obtenir ce soutien afin de pouvoir commencer à construire les logements qui changeront les choses dans les communautés autochtones. En construisant des logements à l’échelle de la nation, nous devons veiller à ce que le droit au logement soit garanti dans ce pays.
Ce que nous devons retenir de la pandémie, c’est que nous sommes tous concernés et que nous devons travailler de concert. Le plan consistant à ne laisser personne de côté nous permettra d’assurer une approche efficace, tant pendant qu’après la pandémie. Nous pouvons rebâtir en améliorant les choses et veiller à ce que les failles béantes dans notre filet de sécurité, mises en évidence par la pandémie, soient prises en compte et entièrement comblées.
[Français]
Lors de la Seconde Guerre mondiale, nous avons vu l'importance de mettre en place un système où personne n'est laissé pour compte. Durant la semaine du jour du Souvenir, il faut se rappeler les leçons tirées des crises précédentes vécues par les Canadiennes et les Canadiens. Il faut en profiter pour mettre en place un revenu national garanti, assurer un droit au logement et élargir notre système de santé.
Tout ceci est possible si l'on instaure une taxe sur la richesse et sur les profits excessifs.
:
Madame la Présidente, je suis honoré d'intervenir à la suite du député de , qui a livré un discours éloquent.
Nous pouvons toujours faire des choix, et ceux-ci en disent long sur nos priorités. En ce moment, nous devons affronter une pandémie, et la situation est incroyablement difficile. Cette pandémie a causé beaucoup de souffrances. Des gens ont perdu leur emploi. Des petites entreprises, des commerces familiaux et des magasins situés sur le long des artères principales partout au Canada craignent de devoir fermer leurs portes pour toujours.
Les gens ont beaucoup souffert durant cette crise. Des parents ont eu du mal à trouver des places en garderie pour leurs enfants. D'autres s'inquiètent pour la sécurité de leurs enfants qui vont à l'école. Les personnes âgées ont subi les répercussions de la COVID-19 à cause des foyers d'éclosion qui se sont multipliés dans les établissements de soins de longue durée et qui auraient pu être évités.
Alors que tous ces gens ont souffert tout au long de la pandémie, les Canadiens les mieux nantis ont continué de s'enrichir et n'ont pas souffert. Depuis mars dernier, les milliardaires canadiens, pris dans leur ensemble, se sont enrichis à hauteur de 37 milliards de dollars.
Il est question aujourd’hui des choix que nous faisons. Le gouvernement libéral et les conservateurs vont parler aux Canadiens de dette et de déficit. Ce sont effectivement des enjeux importants, mais c'est l'étape suivante qui est vraiment problématique. Ils vont se servir des inquiétudes à propos de la dette et du déficit pour demander aux citoyens ordinaires, qui ont déjà fait beaucoup de sacrifices, d’en faire encore plus.
Le 28 octobre, la a dit ceci sur Twitter: « La vaste approche que nous adoptons sur le plan budgétaire pour lutter contre le coronavirus ne s’étendra pas à l’infini. Elle a ses limites et elle sera mise en place temporairement. » Ce que veut dire la ministre des Finances, c’est que des coupes sont imminentes. Elle a aussi cité Paul Martin, qui est l'auteur de compressions dans les services de santé et dans les programmes sociaux parmi les plus dévastatrices de l'histoire du Canada. Elle a fait son éloge.
Ce que je voudrais dire à tous les députés et à tous les Canadiens, c’est que, lorsque les temps sont durs, que les gens connaissent des difficultés et que l’économie tourne au ralenti, on a l’impression que les libéraux et les conservateurs n’ont qu’une idée en tête: diminuer l’aide qui est accordée aux citoyens, faire des compressions dans la santé et diminuer les prestations à la population. En revanche, ils ne proposent jamais de faire contribuer davantage les plus fortunés.
Comment se fait-il que, lorsque les temps sont difficiles, la première chose qui vienne à l’esprit des libéraux et des conservateurs est de réduire l'aide donnée à ceux qui en ont le plus besoin, de leur rendre la vie plus difficile, de faire des compressions dans la santé et de réduire les prestations dont les gens ont besoin? Pourquoi est-ce là le premier réflexe des libéraux et des conservateurs? Pourquoi n’arrivent-ils pas à imaginer autre chose?
Il va falloir que quelqu’un paie, c’est sûr. Les temps sont durs, nous dépensons beaucoup d’argent pour aider les gens pendant la pandémie, et quelqu’un va devoir payer. Cela ne fait aucun doute. Cela dit, si quelqu’un doit payer, pourquoi ne pas demander à ceux qui en ont les moyens, qui sont les plus fortunés et qui ont engrangé des profits considérables?
Je ne parle pas seulement des profits normaux. Il y a des entreprises qui font des milliards de dollars de profits année après année. Par contre, il y a de grandes sociétés comme Amazon, Walmart, Netflix et Facebook qui ont affiché des profits records pendant la pandémie, grâce à la pandémie et sur le dos de ceux qui font des sacrifices et qui ont du mal à joindre les deux bouts.
Si nous devons faire un choix, ne devons-nous pas opter pour aider ceux qui en ont besoin et demander à ceux qui en ont les moyens de contribuer davantage? C’est ce que nous demandons.
Il faut toujours faire des choix, et certains sont difficiles, mais celui-ci ne l’est pas. Il est très simple, très facile. Comment les libéraux et conservateurs vont-ils pouvoir regarder en face des gens qui ont déjà du mal à joindre les deux bouts et à qui ils vont supprimer les mesures d'aide dont ils ont besoin? Comment vont-ils pouvoir se justifier?
Imaginez comme ce serait mieux si nous disions, comme pendant les deux guerres mondiales, que lorsque des entreprises dégagent des bénéfices massifs et records parce qu’elles se trouvent au bon endroit, au bon moment, elles sont en mesure de contribuer davantage à l’effort. Tel est, au fond, le choix que nous proposons.
[Français]
Nous proposons un choix. À mon avis, c'est un choix facile, mais les libéraux et les conservateurs ont toujours de la difficulté à le comprendre. Lors d'une période difficile, comme celle que nous vivons actuellement avec la COVID-19, beaucoup de gens font des sacrifices énormes. Nous avons observé les effets négatifs que cela a eu sur les travailleurs et les travailleuses qui ont perdu leur emploi et sur les petites entreprises qui ont dû fermer leurs portes.
C'est effectivement une période difficile, mais devons-nous dire aux gens qui ont déjà fait des sacrifices qu'ils doivent en faire plus?
Nous pourrions plutôt dire aux gens qui ont fait d'énormes profits, des profits records et excessifs, qu'ils doivent payer leur juste part. Selon moi, et selon les néo-démocrates, nous devons nous assurer que les plus riches paient leur juste part. C'est aux plus riches de payer la facture de la relance économique. Cela ne devrait pas être la responsabilité de M. et Mme Tout-le-Monde. C'est le choix que nous proposons aujourd'hui.
[Traduction]
Nous disons, investissons dans ce dont les citoyens ont besoin. Les Canadiens ont besoin de soins de santé. Ils doivent savoir que si eux-mêmes ou leurs proches sont malades, ils trouveront l’aide dont ils ont besoin. Ils doivent savoir qu’ils peuvent se procurer les médicaments dont ils ont besoin. Ils doivent savoir qu’ils peuvent recevoir les soins dentaires dont ils ont besoin afin de pouvoir prendre soin de leur dentition.
Nous devons faire en sorte que les citoyens, lorsqu’ils ont du mal à joindre les deux bouts et qu’ils ne peuvent pas travailler, puissent compter sur une aide au revenu et qu’il existe un revenu minimum garanti décent, comme la PCU pour laquelle nous nous sommes battus. Encore une fois, pour souligner les différences, on dirait que tous les deux ou trois mois durant la pandémie, le gouvernement libéral a menacé de réduire l’aide apportée aux Canadiens. Nous avons dû nous battre et demander pourquoi ils voulaient la réduire.
Il semble un peu étrange que le gouvernement propose cette mesure, mais chaque fois qu’il a fallu choisir de se ranger du côté des citoyens ou des plus nantis, il a continué de dire de réduire l’aide aux citoyens, de réduire la PCU et les aides au revenu, tout en laissant les plus riches exploiter des échappatoires fiscales, dégager des bénéfices records et ne rien payer au Canada.
Il y a énormément d’entreprises qui s’enrichissent au détriment des Canadiens ici, au Canada, qui vont placer leurs bénéfices dans une banque à l’étranger et qui ne paient aucun impôt dans notre pays. Elles s’enrichissent au détriment des Canadiens, mais ne paient pas d’impôts ici. Les libéraux et les conservateurs ont laissé faire. Ils dirigent ce pays et laissent faire cela.
L’ARC a même traîné des entreprises devant les tribunaux. Les juges ont conclu que les bénéfices étaient entièrement d’origine canadienne et engrangés au détriment des Canadiens, mais ces bénéfices ont été transférés dans une autre banque à l’étranger. Cependant, c’est légal. Elles en ont le droit, et l’ARC n’a pas pu recouvrer les impôts que ces entreprises devaient à ce pays.
Il y a toutefois un prix à payer. C’est un choix que fait le gouvernement, et qu’ont fait les conservateurs, de laisser les plus nantis continuer d’exploiter notre système. Les Canadiens en souffrent. Chaque jour, ils paient leur juste part. Nous demandons aux plus riches de payer leur juste part aussi pour financer les programmes dont nous avons besoin.
[Français]
Nous proposons que les plus riches paient leur juste part, afin qu'on puisse investir dans les programmes sociaux dont les gens ont besoin. On pourrait aussi mieux financer les soins de santé. On pourrait mettre en place une aide destinée aux gens qui ne peuvent pas travailler. Ainsi, on pourrait créer une société plus juste. C'est exactement cela que nous proposons.
[Traduction]
Je tiens à souligner le choix en l’occurrence et à rappeler que nous aurons des choix difficiles à faire. Avant de conclure, je tiens à dire aux Canadiens que le gouvernement libéral va annoncer qu’il doit réduire l’aide dont ils ont besoin et que les conservateurs vont essayer de leur dire qu’ils sont de leur côté. Il n’en est rien, sauf s’ils sont prêts à faire en sorte que les plus riches dans ce pays, qui bénéficient d’échappatoires énormes, paient leur juste part afin que nous puissions financer les programmes dont nous avons besoin.
Nous le ferons. Nous avons toujours appuyé les Canadiens pendant la pandémie. Nous continuerons de nous battre pour eux et ils peuvent être sûrs que nous veillerons à bâtir un Canada où personne n’est laissé pour compte, où les plus riches paient leur part et où les gens peuvent vivre une vie des plus heureuse.
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Madame la Présidente, c'est toujours un plaisir de prendre la parole à la Chambre. Aujourd'hui est un jour bien spécial. J'ai bien aimé les déclarations du , du chef de l'opposition officielle, du chef du NPD et de la chef du Parti vert pour souligner l'importance de nos anciens combattants.
Ayant moi-même été membre des Forces armées canadiennes, je songe à l'honneur et au privilège qui m'est donné de pouvoir marcher aux côtés d'anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale dans les défilés ainsi que d'avoir l'occasion de m'entretenir avec eux. C'est un énorme privilège.
Quelques années après avoir quitté les forces armées, j'ai siégé à l’Assemblée législative du Manitoba, et l’un des moments les plus touchants dont je me souvienne de cette période est lorsque des anciens combattants ont été invités à s’asseoir derrière les députés. Je me trouvais dans la dernière rangée, et je pouvais littéralement tourner mon fauteuil et discuter face à face avec l’un de ces anciens combattants. Je le mentionne en raison des importantes contributions de ces hommes et ces femmes à nos forces, tant dans le passé qu’aujourd’hui. Pour reprendre nombre de commentaires formulés plus tôt par les chefs de partis, au nom de la circonscription de Winnipeg-Nord, je souhaite rendre hommage à ceux qui servent notre pays à l'heure actuelle et leur souhaiter la meilleure des chances.
Cela dit, je souhaite revenir directement à la discussion que nous avons aujourd’hui au sujet de la motion du NPD. Certains faits me reviennent à l’esprit, et j’aimerais communiquer aux autres députés certaines de ces réflexions.
Nous nous penchons sur ce qui s’est produit au cours des huit derniers mois. J’ai indiqué dans le préambule de ma question au chef du Nouveau Parti démocratique que, pratiquement depuis le premier jour de son arrivée au pouvoir, le gouvernement du Canada, sous la direction du , a adopté une approche très proactive pour veiller à venir en aide aux Canadiens dans tous les secteurs de notre merveilleux pays.
Nous avons mis en œuvre une approche du style « Équipe Canada », à laquelle se sont joints les autres ordres de gouvernement de diverses allégeances politiques, tant à l'échelon provincial qu'à l'échelon municipal. Nous avons vu des particuliers, des entreprises, des organismes à but non lucratif et tous les membres de la société s’associer et reconnaître à quel point il était important de s’unir et de travailler en collaboration pour affronter la pandémie.
Il y a eu certaines réussites notables. Ce que nous avons appris au cours des trois ou quatre premiers mois de la pandémie nous a permis d’atténuer les effets négatifs de la deuxième vague. C’est grâce à l'expérience que nous avons acquise que nous avons pu prévenir des décès. Des milliers de vies ont pu être sauvées parce que nous avons travaillé la main dans la main aux quatre coins du pays afin de mieux lutter contre la pandémie.
En ce qui a trait au gouvernement fédéral, ce que nous sommes parvenus à accomplir ici même à Ottawa est très important. Je vais y revenir, mais je veux reprendre quelque chose qui a été mentionné auparavant dans le cadre de certaines des discussions. Je sais qu’il y a 156 députés libéraux qui croient sincèrement qu'il était non seulement important que nous soyons présents de manière réelle et tangible pour les Canadiens pendant toute cette pandémie, mais qu'il est aussi possible de reconstruire en mieux. Si nous voulons en avoir un aperçu, il suffit de jeter un coup d’œil au document qui a été présenté sous la forme du discours du Trône, il n’y a pas si longtemps, en septembre.
Il donne aux Canadiens une vision très claire de la manière dont nous, en tant que gouvernement, entendons reconstruire en mieux. C’est un message que nous devons continuer de répéter, à l’avenir. Bien entendu, nous connaîtrons d’autres moments difficiles. Les gens de ma province, le Manitoba, éprouvent de très sérieuses difficultés au cours de la deuxième vague qui sévit actuellement, mais nous la surmonterons.
En tant que représentant élu, je suis convaincu que nous allons reconstruire en mieux et je vais travailler en ce sens. C’est la raison pour laquelle j’ai posé ma question au . Dans le cadre de cette motion, les néo-démocrates mentionnent le programme d’assurance-médicaments. Je travaille avec ma fille, Cindy, depuis quelques années, à faire valoir l’importance des médicaments et d’un régime d’assurance-médicaments, et je le faisais aussi avant. Je travaillais sur la question avant même que le Comité permanent de la Chambre des communes ne se penche sur celle-ci il y a quatre ou cinq ans, et même avant qu'il y ait une commission chargée de déterminer comment nous pourrions mettre en œuvre un tel régime. Le gouvernement a investi des ressources considérables pour examiner divers moyens de mettre en place un programme d’assurance-médicaments. C’est la raison pour laquelle j’ai été encouragé lorsque le a déclaré que nous devions travailler de concert avec les gouvernements provinciaux.
Le discours du Trône fait état d’un engagement selon lequel nous devons collaborer avec les gouvernements des provinces afin de progresser dans le dossier de l’assurance-médicaments. Je crois qu’une grande majorité des Canadiens aimeraient que nous allions de l’avant sur cette question. Il s’agit d’un excellent exemple de notre engagement à reconstruire en mieux. Depuis quelques années, le présent gouvernement, et plus particulièrement les ministres de la Santé, travaillent avec d’autres administrations et parties prenantes afin de réduire radicalement le coût des médicaments. Ces efforts ont permis aux consommateurs d’épargner littéralement des centaines de millions de dollars au fil des années. Toutefois, nous pouvons faire encore mieux.
Lorsqu’il est question de la pandémie, il m’arrive souvent de rappeler les raisons pour lesquelles le gouvernement doit intervenir activement. J’ai répété en maintes occasions que près de neuf millions de personnes ont reçu de l’aide grâce au programme de la PCU. Ce programme est sorti de nulle part. Il n’existait pas avant la pandémie, et pourtant il est venu en aide à des millions de Canadiens de manière très réelle et tangible en leur fournissant le revenu disponible qui est essentiel pour assurer un niveau de vie de base, pour acheter l’épicerie et pour faire d’autres choses nécessaires.
Nous avons aidé les Canadiens par l’intermédiaire d’un programme de subvention salariale. On estime qu’au moins trois millions et demi d’emplois ont été sauvés grâce au programme de subvention salariale. Ces emplois auraient pu être perdus si le gouvernement ne s’était pas engagé et n’avait pas offert ce programme.
Mais cela va encore plus loin. Nous avons repéré d’autres secteurs ou domaines dans nos collectivités et dans notre société qui avaient besoin de ressources financières supplémentaires.
C’est la raison pour laquelle je me suis réjoui de voir le gouvernement accorder une aide aux personnes âgées sous la forme d’un paiement unique. Dans le cadre du Supplément de revenu garanti et des prestations de la Sécurité de la vieillesse, plus de 6 millions de personnes âgées ont reçu un paiement direct et les plus démunies ont reçu davantage.
Récemment, une aide a été versée aux personnes en situation de handicap. Je m’en réjouis, surtout avec l’arrivée de la seconde vague qui, dans ma province, est beaucoup plus forte que la première. D’aucuns se sont demandé pourquoi il a fallu attendre si longtemps, mais nous devions définir le périmètre de notre action avant de pouvoir distribuer l’argent. Ce n’est pas comme si le gouvernement fédéral pouvait interroger une banque de données pour savoir à qui envoyer de l’argent. Ce n’est pas comme pour le Supplément de revenu garanti et la Sécurité de la vieillesse. Nous avons dû voir avec les fonctionnaires et différents intervenants quel mécanisme il fallait mettre en place pour aider financièrement les personnes handicapées qui en avaient besoin.
À la lecture de la résolution, nous constatons que le gouvernement a pris des mesures importantes, et pas seulement pendant la pandémie. En 2015, lorsqu’il est arrivé au pouvoir, le a adopté rapidement un train de mesures pour réduire les inégalités de revenus. Il a notamment mis en place un allégement fiscal pour la classe moyenne, de sorte que les Canadiens de toutes les régions se sont retrouvés avec des centaines de millions de dollars de plus dans leurs poches.
La résolution propose de taxer davantage les plus fortunés. C’est curieux que le NPD propose ce genre de choses, car lorsqu’il a eu l’occasion d’appuyer l’initiative du gouvernement libéral de taxer davantage le 1 % des Canadiens les plus fortunés, il a voté contre. Quand il a eu l’occasion d’appuyer un allégement d’impôt pour la classe moyenne et une augmentation de l’impôt du 1 % des Canadiens les plus fortunés, il a choisi de voter contre.
On a dit, et je le répète, que notre gouvernement, depuis 2015, s’est donné pour priorité de bâtir la classe moyenne du Canada, de faire d'elle une priorité et d’aider les Canadiens, par tous les moyens possibles, à y accéder. C’est la raison pour laquelle nous avons mis en place l’Allocation canadienne pour enfants. Des changements importants ont été apportés à ce programme, qui ont été accompagnés d’une injection, et j’ai déjà employé ce terme plusieurs fois, de centaines de millions de dollars dans ce programme. Nous avons également pris les mesures nécessaires pour que cette allocation ne soit pas envoyée aux millionnaires. Voilà le genre d’initiatives qui ont eu un impact très positif sur l’ensemble des Canadiens.
La résolution propose que nous en fassions davantage dans les domaines du logement et de la santé, et que nous taxions davantage les plus fortunés.
Je me suis toujours demandé pourquoi le NPD adopte un point de vue différent lorsqu’il est dans une position différente. Je vais vous donner un exemple. Pendant toutes les années où j’ai siégé à l’Assemblée législative du Manitoba, le NPD a souvent été au pouvoir. Or, et je vais sans doute surprendre mes collègues ici présents, entre 2003 et 2009, le gouvernement néo-démocrate de la province a réduit l’impôt des sociétés à sept reprises. Je me souviens encore quand je dénonçais cela au sein de cette assemblée.
Passons maintenant à quelque chose qui concerne davantage la Chambre des communes. Combien d’entre nous se souviennent de Thomas Mulcair? C’était il n’y a pas si longtemps. Quand il était chef du Nouveau Parti démocratique, le NPD était l’opposition officielle, et à ce moment-là il pensait avoir toutes les chances d’être porté au pouvoir, en remplacement de Stephen Harper. Or, l’une de ses grandes promesses électorales, et certains de mes collègues devinent sans doute ce que je vais dire, c’était d’avoir un budget équilibré.
Mon collègue de est l’une des personnes les plus compétentes de notre pays en matière de logement. Il en est un défenseur très efficace et très éloquent.
Le NPD, dans sa résolution, nous demande d’en faire davantage. Quand nous avons mis en place en 2015 une stratégie sur le logement, assortie d’un budget de plusieurs milliards de dollars, qui a eu un effet bénéfique sur des centaines de milliers de Canadiens de toutes les régions du pays, qu’a fait le NPD? Il nous a reproché de ne pas en faire assez.
J’ai beaucoup appris de mon collègue. Thomas Mulcair s’était engagé pour une fraction de ce que nous nous sommes engagés à faire avec cette stratégie nationale sur le logement. Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, il est tout simplement impossible de satisfaire les néo-démocrates. Par exemple, si notre gouvernement proposait de construire 1 000 logements au Manitoba, le NPD dirait qu’il faut en construire 10 000. Si nous proposions d’en construire 10 000, il dirait qu’il faut en donner un à chaque Manitobain.
Quand je lis la résolution présentée aujourd'hui par mes collègues néo-démocrates, je vois qu’il est question de redistribution des richesses. Mais où étaient-ils quand est venu le moment de se prononcer là-dessus? Ils étaient dans le camp opposé de ce qu’ils nous demandent de faire aujourd’hui.
J'aime à penser que nous pouvons faire mieux dans l'avenir. Le gouvernement a beaucoup à perdre s'il ne reconnaît pas toute l'importance de non seulement collaborer avec les fonctionnaires fédéraux et d'autres intervenants pour mettre au point les programmes, mais aussi de toujours rester à l'affût et de les consulter sur les façons de les améliorer.
Nous avons apporté des modifications aux programmes. J'ai parlé du programme de subventions salariales. Il a connu un énorme succès en sauvant de nombreux emplois dans toutes les régions du pays. Ce programme est maintenant prolongé jusqu'en 2021.
Mon temps de parole est écoulé, mais j'espère pouvoir en dire un peu plus sur le sujet en répondant à des questions.
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Avant de commencer, permettez-moi tout d'abord de reconnaître le grand changement survenu dans votre vie personnelle. Depuis la dernière fois que j'ai eu l'occasion de m'adresser à vous, vous avez hérité d'une dette personnelle de 10 000 $. C'est votre part de la dette nationale que le gouvernement a ajoutée depuis le mois de mars. Chaque Canadien a cette dette supplémentaire de 10 000 $, y compris vous, madame la Présidente.
C’est parce que le déficit pour cette année sera de 380 milliards de dollars. Comme nous sommes à peu près 38 millions de Canadiens, cela correspond à un nouveau montant de 10 000 $ pour chaque personne, ou de 40 000 $ pour une famille de quatre personnes. Il est vrai que le gouvernement a envoyé beaucoup de chèques à beaucoup de familles et à beaucoup d'entreprises, mais je dois avouer que je n'ai pas encore rencontré de famille ayant reçu 40 000 $ en prestations de la part du gouvernement.
Nous appuyons certainement les prestations pour les gens qui ont perdu leur emploi, les subventions salariales et les prêts pour les petites et moyennes entreprises. Le total de ces programmes de soutien direct aux familles et aux entreprises est à peu près de 180 milliards de dollars. Cependant, le déficit est de 380 milliards de dollars. Il nous manque donc 200 milliards de dollars. Comment est-il possible de perdre 200 milliards de dollars? On le saura peut-être plus tard dans le débat.
Chaque famille de quatre a donc cette nouvelle dette de 40 000 $. Si ces familles écoutent mon discours, elles peuvent regarder les prestations qu'elles ont reçues du gouvernement pour savoir si, oui ou non, elles s'élèvent à 40 000 $. En fait, la majorité des dépenses sont perdues dans la bureaucratie et dans les montants versés aux groupes d'intérêts liés au gouvernement, les gens bien nantis étant capables d'engager des lobbyistes pour profiter de ces dépenses énormes.
Qu'est-ce que cela nous laisse comme pays? Nous avons maintenant un pays beaucoup plus endetté, où les gens ordinaires n'ont pas pu profiter de la majorité des programmes offerts.
Regardons les chiffres. À l'heure actuelle, notre dette nationale équivaut à 50 % de la valeur de notre économie. Au mois de mars, elle en valait 30 %. En 1996, nous avons connu une crise d'endettement pendant laquelle le Canada a presque failli ne pas pouvoir emprunter de l'argent sur les marchés. Cela a forcé le gouvernement fédéral à réduire de dizaines de millions de dollars ses dépenses en santé et dans d'autres programmes.
En 1996, pendant cette crise, nous avions une dette qui représentait 66,6 % de notre PIB. Au mois de mars 2020, ce pourcentage était de 30 %. Six mois plus tard, nous avons perdu la moitié de notre marge de manœuvre, puisque notre dette représente maintenant 50 % de notre PIB. En six mois, nous avons donc effacé plus de la moitié de notre marge de sécurité par rapport à notre situation lors de la crise historique que nous avions vécue. C’est un des sujets que le député de Kootenay—Columbia va aborder dans son discours.
Il est vrai la crise n'est pas du même niveau que celle vécue dans les années 1970, mais nous nous dirigeons directement vers cela. Il s'agit uniquement des dettes gouvernementales. Le Canada a d'autres dettes dans le secteur privé auxquelles s'ajoute la dette des familles qui sont désormais supérieures au total de notre PIB, sans oublier la dette des entreprises. Si l'on combine ces trois sources, notre dette s'élève à 384 % du PIB. Pour le Canada, c'est de loin un record.
Parmi les pays du G7, c'est de loin le pourcentage le plus haut, hormis celui du Japon. Avec une dette qui équivaut à presque 400 % de notre économie, cela signifie qu'une augmentation des taux d'intérêt effectifs sur notre économie de 1 % équivaudrait à 4 % de notre économie en matière de coûts.
Considérons la chose suivante. On parle de 80 milliards de dollars. Chaque année, en coûts additionnels, pour chaque augmentation de taux d'intérêt de 1 %, le coût reviendrait à 2 000 $ par année pour chaque personne vivant au Canada — homme, femme ou enfant — ou à 4 000 $ pour une famille de quatre personnes.
Je connais beaucoup de familles de la fameuse classe moyenne et je ne connais pas grand-monde, parmi ce groupe, qui serait capable de payer 8 000 $ de plus en intérêt sur la dette de leur famille ou du gouvernement, si les taux d'intérêt augmentaient de 1 %. C'est cette vulnérabilité qui menace nos familles et notre économie.
Le gouvernement prétend que l'on peut continuer à emprunter à l'échelle personnelle et gouvernementale parce que les taux d'intérêt sont bas. Toutes ces dettes seront-elles remboursées avant que les taux d'intérêt remontent? J'imagine que non.
Maintenant, on nous présente un plan pour la reprise. Selon la et le gouverneur de la Banque du Canada, c'est la stratégie de la carte de crédit. L'idée est que les individus et les contribuables s'endettent pour financer la reprise. Ce n'est pas réaliste de rebâtir une économie sur des dettes, surtout lorsque le niveau d'endettement est déjà le plus élevé de toute notre histoire. La seule façon de redémarrer notre économie est par la production de la richesse, et le seul secteur capable de produire cette richesse est celui de nos travailleurs.
Il nous faut un plan qui permette à nos travailleurs de produire des revenus pour financer leurs besoins personnels et familiaux, mais aussi pour fournir des revenus au gouvernement, qui protégera nos programmes sociaux. Cela signifie que les gouvernements doivent approuver des projets du secteur privé pour bâtir des oléoducs, des centres pour le gaz naturel, des mines et d'autres projets qui produiraient des milliards de dollars en revenus personnels et gouvernementaux. Il faut aussi éliminer les pénalités sur les bénéfices et les taxes liées au travail pour permettre aux gens d'avancer avec leur propre travail. C'est avec la production issue du travail que nous pourrons payer nos factures et faire avancer notre pays, et non pas avec la dette. Il nous faut commencer maintenant. On a du travail à faire.
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Madame la Présidente, je suis ravi de prendre la parole à distance, comme on dit.
D'entrée de jeu, j’aimerais remercier mon collègue de , au nom des résidants de Kootenay—Columbia, pour son travail constant afin que le gouvernement rende des comptes. Je suis heureux d’avoir l’occasion de parler du projet d'impôt sur la fortune, mais je crois qu’une telle mesure finira par nuire aux travailleurs canadiens de la classe moyenne.
Le considère les propriétaires d’entreprises prospères de la classe moyenne comme des fraudeurs fiscaux. Les conservateurs comprennent que l’économie canadienne repose sur les entreprises et les laborieux travailleurs de la classe moyenne. C’est vraiment aussi simple que cela. En fait, 45,1 % du PIB correspond à la contribution annuelle de ces entreprises de la classe moyenne à l’économie.
Sous la direction du chef de l’opposition officielle, nous continuerons à défendre ces entrepreneurs et les travailleurs qu’ils emploient, partout au Canada, afin de veiller à ce qu’ils obtiennent le soutien dont ils ont besoin pour surmonter la présente crise sanitaire.
Comme condition du maintien de leur appui aux libéraux, les néo-démocrates réclament maintenant un impôt sur la fortune des très riches, de 1 % par an sur la valeur nette des Canadiens dont les actifs valent plus de 20 millions de dollars. Pourquoi est-ce que je parle de la classe moyenne? Revenons sur l’histoire récente.
Dans les années 1990, par exemple, 12 des 14 membres de l’Union européenne avaient des impôts sur la fortune. Aujourd’hui, tous sauf trois ont abandonné cette idée. Pourquoi? Parce que les impôts sur la fortune sont presque toujours un échec, et quand cela s’avère, les gouvernements se tournent vers la classe moyenne pour régler leurs problèmes fiscaux. Il est établi qu’en plus d’être inefficaces, les impôts sur la fortune freinent l’épargne et les investissements, ce qui ralentit la relance économique et la croissance à long terme. La classe moyenne en subit directement les conséquences. C’est le mauvais choix à un moment où le Canada est en difficulté à cause de la crise sanitaire.
Les impôts sur la fortune se révèlent inefficaces pour augmenter les recettes fiscales pour plusieurs raisons. Un tel impôt est difficile à définir et à mesurer, ce qui le rend difficile et coûteux à administrer. De fait, d’autres pays ont constaté qu’au moins la moitié des sommes perçues servent à administrer le programme. Ce sont 50 %, soit jusqu’à 3 milliards de dollars par an, selon le bureau du directeur parlementaire du budget, des sommes qui serviront non pas à aider les Canadiens qui en ont besoin, mais permettre au de payer un appareil d’État plus gros. Les impôts sur la fortune ne permettent presque jamais de collecter les sommes qu’ils sont censés collecter, et nous savons qu’ils sont coûteux à gérer. Donc, je pose la question: qu’est-ce qui a le plus de valeur pour les organismes de bienfaisance canadiens, le dollar versé par le philanthrope ou les 50 ¢ provenant du premier ministre?
Un impôt sur la fortune aurait un effet punitif pour les Canadiens qui ont réussi, et ne servirait qu’à restreindre le flot des sommes versées aux organismes de bienfaisance, ceux-là mêmes qui ont besoin d’aide. Le fait est que les personnes dans le besoin, qui reçoivent des services des organismes de bienfaisance, ne bénéficient déjà plus du même niveau de service à cause de la crise sanitaire. Cet impôt ne ferait qu’aggraver le problème.
Les organismes de bienfaisance de tout le pays souffrent, et c’est certainement le cas dans ma circonscription. Les dons sont en baisse et de nombreux organismes ne savent pas où ils trouveront les fonds nécessaires pour poursuivre leurs activités. Ces organismes et ces entreprises se passionnent pour les œuvres de charité qu’ils soutiennent, en particulier dans leurs collectivités.
Le gouvernement fait valoir que, d’une quelconque façon, il sait mieux que les philanthropes comment redistribuer la richesse. Je soutiens respectueusement que ce n’est pas le cas. Les exemples où le gouvernement gère mieux une entreprise que l’entreprise elle-même ne sont pas légion.
À première vue, un impôt sur la fortune semble idéal et fait presque penser à Robin des bois. Malheureusement, les exemples que l’histoire nous offre montrent le contraire et produisent des conséquences involontaires. Au lieu d’investir l’argent dans la création d’emplois ici au Canada et de s’exposer ainsi à une augmentation des impôts canadiens, les gens qui sont touchés par un impôt sur la fortune pourraient choisir de déplacer leurs actifs à l’étranger. L’idée qu’un simple impôt sur la fortune offrira au gouvernement une solution miracle pour assurer la croissance et payer ses dépenses est irrationnelle.
Un impôt sur la fortune est semblable à un impôt foncier, mais au lieu de taxer l’immobilier, il vise la richesse sous toutes ses formes: actions, bijoux, œuvres d’art, voitures, maisons, bateaux, épargne-retraite, vieux fusils de collection, chevaux et cartes de hockey, et j’en passe. Tout bien ayant une valeur monétaire qu’on peut évaluer est visé, ce qui en soi soulève des questions.
En vérité, un impôt sur la fortune fera fuir les investisseurs. Comment peut-on s’attendre à attirer l’investissement au Canada si le gouvernement cherche à instaurer un impôt sur la fortune qui fera fuir les investisseurs que nous avons déjà?
Voyons les chiffres. Le directeur parlementaire du budget estime que l’impôt sur la fortune du NPD permettrait de percevoir 5,6 milliards de dollars par an. Les libéraux ont promis de creuser encore le déficit de 150 milliards en plus des 350 milliards déjà affectés. Même si l’impôt sur la fortune rapportait 5,6 milliards de dollars par an, ce que d’autres exemples montrent qu’il ne fera pas, il reste à trouver 490 milliards ailleurs. Où ira-t-on les chercher? Je suis certain que les Canadiens de tout le pays aimeraient savoir comment le gouvernement compte combler la différence de 490 milliards de dollars. En réalité, d’une manière ou d’une autre, ce sont tous ceux qui, dans la classe moyenne, gagnent leur vie à la sueur de leur front qui paieront la facture.
Les Canadiens de la classe moyenne ne peuvent pas se permettre les dépenses du gouvernement actuel. Ils ne peuvent pas se permettre les décisions financières d’un qui n’a jamais eu à se demander comment payer une facture d’électricité de 300 $ alors qu’on n'a que 20 $ en banque. Les Canadiens ont déjà du mal à joindre les deux bouts. Nous devons commencer à mettre en place de vraies solutions qui feront avancer notre pays, et les conservateurs sont là pour aider dans cette entreprise.
Le gouvernement actuel et son approche de la transparence fiscale avec les Canadiens me rappellent cette histoire du contribuable échaudé par la fiscalité libérale. Le gouvernement a augmenté peu à peu les impôts, en commençant par les plus riches pour ne pas alarmer la population. Pour finir, il se retrouve avec des déficits qui ne cessent de se creuser, de mauvaises politiques fiscales et pas d’autre choix que d’augmenter les impôts de la classe moyenne.
Il y a des moments où nous devons affronter la situation et prendre les mesures appropriées lorsque nous en avons la possibilité avant qu’il soit trop tard. Il existe une différence d’opinion fondamentale à la Chambre. Les libéraux et le NPD veulent nous sortir de la crise économique à coup de mesures fiscales, alors que les conservateurs veulent miser sur l’outil économique le plus puissant du Canada: le travailleur canadien. Winston Churchill, homme d’État britannique, a déclaré: « Ceux qui ne tirent pas leçon des erreurs du passé sont condamnés à les répéter. » Eh bien, nous y revoilà. Nous savons que l’impôt sur la fortune n’a pas marché outre-Atlantique et malgré tout ce que l’histoire recèle d’enseignements, le gouvernement actuel, avec le soutien du NPD, cherche à faire en sorte que l’histoire se répète.
Mes collègues conservateurs et moi-même avons proposé des solutions au gouvernement depuis le début de cette crise. Cette semaine, avec l’adoption de notre motion à la Chambre des communes, les conservateurs ont obtenu plus d’aide pour les Canadiens touchés par une crise sanitaire. Grâce à nos efforts, les libéraux devront interrompre leurs vérifications punitives visant les petites et moyennes entreprises jusqu’en juin 2021 et accorder une plus grande souplesse à l’égard de la subvention d’urgence du Canada pour le loyer, de la Subvention salariale d’urgence du Canada et d’autres programmes qui aident les familles et les travailleurs canadiens.
Cette mesure s’inscrit dans la tradition des conservateurs de défendre la classe ouvrière et d’améliorer les programmes d’urgence du gouvernement pour tous les Canadiens. Cela comprend l’augmentation de la subvention salariale de 10 % à 75 %, la promotion de modifications du programme raté de subvention au loyer des libéraux et maintenant, le report des vérifications libérales visant les petites et moyennes entreprises.
Il est honteux que les libéraux n’aient pas appuyé notre motion et aient plutôt voté pour les vérifications punitives visant des Canadiens qui travaillent fort. Les libéraux pensent que les propriétaires de petites entreprises sont des fraudeurs fiscaux, mais les conservateurs savent qu’ils sont l’épine dorsale de notre économie. Les conservateurs comprennent qu’il n’y a pas d’économie canadienne sans notre classe moyenne, dont de nombreux membres sont des propriétaires d’entreprise et des employeurs. C’est aussi simple que cela. Punir la réussite n’encourage pas l’investissement.
Nous sommes à la croisée des chemins. Nous pouvons choisir de taxer davantage et de punir les entreprises prospères ou nous pouvons favoriser des investissements qui favoriseraient une reprise économique solide. Le leadership conservateur défendra les travailleurs et la classe moyenne à la grandeur du Canada et veillera à ce qu’ils obtiennent l’aide dont ils ont besoin pour traverser cette crise sanitaire. Je serai parfaitement clair: les conservateurs continueront de prendre position à la Chambre pour la famille ouvrière qui a besoin d’aide. Nous avons été là pour eux depuis le début de cette crise sanitaire et économique. Nous continuerons à travailler pour eux afin d’améliorer les programmes du gouvernement actuel.
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Madame la Présidente, votre présence m'apporte un petit baume parce que je me sentais bien seul dans mon coin et sachez que vous êtes ma présidente préférée.
En lisant la motion de mes collègues, je me suis demandé hier quelle était l'intention derrière cette motion. Quand on y prête attention, on y retrouve des mesures tape-à-l'œil, mais que veut-on démontrer et qu'essaie-t-on de faire par ces mesures?
Dans le contexte de la pandémie, comme le gouvernement est intervenu abondamment en offrant la Prestation canadienne d'urgence ou la PCU, la Subvention salariale d'urgence du Canada, ou la SSUC, j'ai l'impression que cela entre en contradiction avec la trame narrative que le NPD veut développer comme parti progressiste dans cette assemblée. Pour renforcer cette image de parti progressiste, le NPD a déposé une motion à la va-vite, une motion tape-à-l'œil.
D'ailleurs, je ne sais pas si mes collègues du NPD sont habités par la motion qu'ils ont déposée, mais devant leur forte participation je me dis que leur conviction ne doit pas être aussi élevée que ce qu'elle devrait être. Je le dis tout bonnement.
La motion contient des éléments comme « le 1 % le plus riche » et des mesures sociales. Quand on parle de cela, généralement, on parle de progressisme.
Puisque je parle de progressisme, j'aimerais essayer de définir ce qu'est « être progressiste ». On entend souvent ces mots. Pour moi, un cas de figure le plus patent de progressisme est assurément le féminisme, la lutte des femmes pour définir par elles-mêmes et pour elles-mêmes ce que sera leur avenir. Les femmes ont réussi à le faire. Ce n'est pas aux hommes de définir l'identité féminine. C'est un exemple patent de ce qu'est le progressisme dans le cours de l'histoire.
Un autre exemple essentiel est la lutte des mouvements ouvriers. Les ouvriers ont réussi à changer les orientations de la société pour que l'on prenne en considération leur statut particulier. C'est un peu la même chose. Un progressiste, pour moi, est quelqu'un qui dit qu'on ne doit pas être figé par avance dans une position sociale. On ne doit pas avoir une position qui nous est assignée et dont on ne peut pas sortir. C'est le fait pour des gens issus de milieux modestes. Si l'éducation et les soins de santé n'étaient pas accessibles à tous, ces gens pourraient être figés par avance dans une position.
Pour moi, un progressiste est quelqu'un conscient de cette situation. Si on n'a pas un capital fort, généralement, il est plus difficile de s'épanouir dans la vie.
Tout à l'heure, j'écoutais mon collègue de , qui est un fervent défenseur de la création de richesse. Or, cette richesse doit être distribuée. Personnellement, je ne crois pas en cette théorie du ruissellement selon laquelle, lorsque l'on crée plus de richesse, elle rejaillit sur les autres. De la même façon, je ne crois pas au principe de méritocratie. Si l'on est progressiste, on ne croit pas au principe de méritocratie qui nous dit qu'en mettant les efforts, on arrive à s'épanouir, à réussir dans le milieu des affaires. On sait très bien que, pour le fils de Bill Gates, la vie est probablement beaucoup plus facile que pour le fils d'une mère de famille monoparentale. Le progressiste sait très bien qu'être « le fils de », cela aide beaucoup. Je le dis sans sourire: je ne parle pas du premier ministre. Je ne suis pas taquin à ce point-là.
Un autre exemple essentiel pour définir ce qu'est être progressiste est la Révolution tranquille. C'est le moment au Québec où l'on a pris conscience que la religion occupait une trop grande place, que celle-ci limitait nos horizons et définissait à notre place ce que nous devions être. Il y a eu un vaste mouvement de sécularisation qui a donné lieu à une nouvelle société. En résumé, un progressiste, c'est quelqu'un qui lutte pour définir par lui-même ce que sera son avenir, quelqu'un qui essaie de faire en sorte que chaque individu, en fonction de ses particularités, puisse décider de son avenir.
Je me rappelle que la semaine dernière, on discutait sur la Loi des mesures de guerre. Il y a un fabuleux poème de Miron, La route que nous suivons. Dans ce poème, Miron écrit: « [...] à force d'avoir pris en haine toutes les servitudes, nous serons devenus des bêtes féroces de l'espoir. » Pour moi, un progressiste est une bête féroce de l'espoir.
Je pense que mon ami de n'a pas tout à fait compris puisqu'il s'est abstenu de voter sur notre motion relative à la Loi sur les mesures de guerre, mais ce n'est pas grave.
Selon moi, un progressiste, c'est quelqu'un qui comprend qu'il y a des catégories d'individus qui peuvent avoir des difficultés au sein de la société, et qu'il faut leur ouvrir des horizons qui les aideront à pallier ces difficultés.
À mon avis, il y a une catégorie qu'oublie souvent le NPD, celle des minorités nationales. Il y en a plusieurs au Canada, dont les Autochtones, mais il y en a une qui passe constamment à la trappe du NPD dans ses propositions: la minorité nationale québécoise.
D'après moi, il est clair que la minorité nationale québécoise cherche constamment à établir plus d'autonomie politique. Le mot « nationalisme » semble être un gros mot aux oreilles du NPD. Toutefois, le nationalisme québécois n'est pas belliqueux, il ne vise qu'à permettre à la société québécoise de s'épanouir.
J'aimerais revenir sur une notion essentielle du fédéralisme, c'est-à-dire le respect des champs de compétence. Selon les principes de la fédération canadienne, si une question touche directement les gens et leur façon de s'organiser en société, elle relève des provinces. On connaît bien cette découpe et l'on pense ici immédiatement aux programmes sociaux, aux soins de santé, à l'organisation de la société en général ou aux questions culturelles.
Inversement, si une question ne touche pas directement les gens, mais l'organisation interne de la société, elle peut relever du gouvernement fédéral. Songeons ici notamment aux politiques monétaires, au commerce international ou à la réglementation de l’industrie en général. Cette découpe se fait par l'entremise de la Constitution.
J'aimerais revenir sur la Déclaration de Sherbrooke que mes collègues du NPD ont adoptée en 2005. Ils se présentaient alors comme des gens voulant respecter à la lettre les champs de compétence du Québec. Je ne sais pas ce qui s'est passé depuis, mais la motion que dépose le NPD aujourd'hui est très loin de respecter à la lettre ce que sont les champs de compétence du Québec. Est-ce parce que le NPD n'a désormais plus qu'un seul député au Québec?
Cette motion représente une intervention dans des champs de compétence qui ne relèvent pas du gouvernement fédéral. Par exemple, la mise en place d'un système de soins dentaires ne relève absolument pas du gouvernement fédéral. Aucune des mesures que l'on voit dans la motion qui a été déposée aujourd'hui ne relève principalement du gouvernement fédéral.
Qu'est-ce que cela signifie pour moi, qui me qualifie personnellement de progressiste? Cela vient me dire qu'il existe des préoccupations valables si l'on est de gauche. Je suis entièrement d'accord qu'il faut défendre les moins bien nantis. Cependant, il y a d'autres sujets sur lesquels mes amis du NPD ne se prononceront pas qui, étonnamment, touchent toujours la minorité nationale québécoise.
On sait très bien pourquoi l'on a fait cette séparation au sein de la Constitution. C'était pour s'assurer que la majorité anglophone ne vienne pas engloutir la minorité francophone, car nous sommes une minorité francophone dans une mer anglophone. Il faut ce type de mesures de sauvegarde. Si une société ne se définit pas par ses programmes sociaux, je ne sais pas par quoi elle se définit.
D'ailleurs, quand j'étais enseignant, une vaste étude avait été menée qui demandait à des Canadiens quelles différences ils percevaient entre leur identité et celle des Américains. Les francophones répondaient d'emblée la culture et la langue — cela va de soi —, privilégiant le multiculturalisme, mais pas un melting-pot à l'américaine. Par contre, la réponse des Canadiens anglais était fort différente, la majorité d'entre eux répondant le système public canadien de soins de santé.
Qu'est-ce que cela nous révèle? Il est vrai qu'une mesure sociale façonne l'identité des individus. Cependant, en proposant des mesures sociales qui viennent du gouvernement fédéral et ne respectent pas les champs de compétence, le NPD me donne parfois l'impression qu'il s'inscrit en faux contre l'identité québécoise.
Pourtant, le Québec est une société progressiste et en a fait la démonstration à de nombreuses reprises. Quel est le premier ordre de gouvernement à avoir mis en place un service de garde d'enfants? C'est le gouvernement du Québec. C'est aussi le gouvernement du Québec qui accorde des congés parentaux beaucoup plus généreux que ce qu'offre le régime d'assurance-emploi.
Qui a mis en place l'assurance-médicaments dont nous parlent nos collègues du NPD? Je le donne en mille, c'est le gouvernement du Québec.
Au fil du temps, le Québec a démontré qu'il était une société progressiste. Nous avons fait la démonstration que nous étions une société progressiste. Je vais donner l'exemple type qui démontre comment l'action du gouvernement fédéral peut créer des distorsions en matière de politiques sociales et comment il l'a fait par le passé. Certains progressistes, même au Québec, ont rapidement condamné Lucien Bouchard. Pourquoi l'ont-ils condamné? C'est parce que, selon eux, la naissance du néolibéralisme au Québec a eu lieu au moment où Lucien Bouchard a procédé au virage ambulatoire.
Il faut mettre les choses en perspective. Pourquoi Lucien Bouchard a-t-il mis en place le virage ambulatoire? C'est parce que, à la Chambre, au même moment, en 1996-1997 et en 1997-1998, Paul Martin coupait de façon récurrente 2,5 milliards de dollars dans les transferts relatifs au financement en santé. Le gouvernement du Québec n'avait donc pas le choix de resserrer la vis lui aussi. Qu'a fait Lucien Bouchard au cours de ces mêmes années? Il a mis en place le service de garde d'enfants à 7 $.
Il y a donc une distorsion de la part du gouvernement fédéral. Nous n'avons pas un financement acceptable en matière de soins de santé, mais nous gardons l'identité propre au Québec. Nous sommes capables de définir par nous-mêmes et pour nous-mêmes des programmes nous permettant de nous émanciper. Tout à l'heure, j'ai mentionné ce qu'était, selon moi, un progressiste. Ce qui m’embête un peu, c'est que nos collègues du NPD n'ont pas l'air de le comprendre.
Je reviens maintenant à la motion. On y parle d'un revenu de subsistance garanti. En introduction, je disais qu'il s'agit d'une mesure tape-à-l'œil. Le revenu de subsistance garanti est effectivement une chose à laquelle il faut réfléchir, mais la question est de savoir comment on fait pour le mettre en application.
Comme chacun le sait, le diable est dans les détails. De quelle manière cela sera-t-il mis en application? Qu'est-ce que cela suppose? Au Québec, il y a déjà des revenus de subsistance. L'aide sociale, par exemple, est un revenu de subsistance. Ce que fournit la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail, c'est un revenu de subsistance. Le Régime de rentes du Québec, c'est un revenu de subsistance. D'autres types de revenus de subsistance sont offerts aux parents qui ont des enfants handicapés. Que fait-on avec cela? Est-ce qu'on les jette à la poubelle? De quelle manière, est-ce que cela se fait?
Je ne veux pas être mesquin, mais, à mon avis, la motion a été faite parce que les néo-démocrates se sont dit que les libéraux prenaient de l'avance sur le champ gauche et qu'ils avaient l'air un peu plus progressistes qu'eux. Chez nous, nous appelons cela un show de boucane. Ils se sont dit qu'il fallait faire un show de boucane et présenter une motion. Ainsi, ils peuvent dire que les libéraux et les bloquistes ont voté contre et qu'il n'y a qu'eux qui sont à gauche.
Ils disent qu'il n'y a qu'eux qui sont à gauche en proposant des choses irréalisables. Ce sont non seulement des choses irréalisables, mais ce sont des choses qui ne respectent pas les droits constitutionnels de l'une des minorités fondamentales au Québec, soit la minorité québécoise. Il s'agit d'un champ de compétence qui relève du gouvernement du Québec.
Selon moi, il va de soi que, sur la question du revenu de subsistance garanti, la motion est un peu irresponsable. Comment peut-on déposer cela en pleine pandémie? Pense-t-on que, en pleine pandémie, tout le monde va voter en faveur de cela, alors qu'il y a encore une tonne de questions à régler? On veut rebrasser les cartes et changer complètement le système de soutien social, sans avoir fait une étude exhaustive et sans avoir demandé aux Québécois ce qu'ils en pensent. Souvent, j'entends mes amis du NPD vouloir être les champions de la minorité nationale autochtone, mais on n'a pas demandé aux nations autochtones ce qu'elles en pensent. Cela démontre que c'est un show de boucane.
Il faut être franc: il faudra des années avant que la mise en place du revenu de subsistance ne soit fonctionnelle. On ne peut pas déposer cela comme une simple motion. C'est du tape-à-l'œil.
L'autre élément, c'est les régimes nationaux d'assurance dentaire et d'assurance-médicaments. C'est la quintessence d'une vision centralisatrice. C'est la quintessence de la vision centralisatrice du NPD. C'est le gouvernement du Québec qui doit décider s'il mettra en place le régime d'assurance dentaire, et non pas le gouvernement fédéral. Quand on est progressiste, quand on est à gauche — et je me définis comme cela — on aime la logique selon laquelle cela doit provenir du haut vers le bas, du bas vers le haut.
Cela doit venir du bas, des mouvements sociaux et de la population. De la même façon, une mesure comme celle d'un régime national d'assurance dentaire doit partir du Québec. S'il décide d'en avoir un, il le fera. Cela doit partir d'en bas et pas d'en haut. Ce n'est ni le centralisme, « le Ottawa sait tout » qui va définir de quelle manière, sur le plan social, les services seront offerts par le gouvernement de Québec. C'est la même chose pour l'assurance-médicaments. Le gouvernement du Québec a déjà son système.
Tout à l'heure, ce n'est pas innocemment que je disais qu'il fallait voir comment les gens s'identifient. Certains Canadiens s'identifient en disant que leur système de soins de santé est public. On sait très bien que c'est une chose puissante et on détient quelque chose de puissant lorsque l'on parle de cela. Lorsque l'on parle d'une chose qui touche les individus politiquement, on arrive à leur parler et à définir ce qu'est leur identité.
À mon avis, cette pratique n'est pas étrangère au fait que le NPD essaie de se rapprocher de la question des soins de santé; il essaie peut-être de faire des gains au sein de l'électorat. S'ils veulent le faire, que ses membres se présentent dans une assemblée provinciale, car, ici, ce n'est pas la bonne tribune. Si les soins de santé les préoccupent vraiment, qu'ils s'attaquent à la question fondamentale du financement des soins de santé. Le financement est une catastrophe. En 2018-2019, si je me rappelle bien, 44 % du budget du gouvernement du Québec allaient au financement des soins en santé. La part du gouvernement fédéral était d'à peine 20 %. Il faut donc s'attaquer à cela, demander le transfert d'argent aux provinces et il y aura des résultats. L'indexation est de 3 % alors que l'on sait que la hausse des services offerts en frais de santé est de 5 %. C'est encore une fois une mesure qui ne cadre pas avec les intérêts du Québec et qui est un peu tape-à-l'œil.
Au chapitre du logement, la motion prévoit de « financer immédiatement une stratégie pour et par les Autochtones en milieu urbain, rural et nordique, exécutée par des fournisseurs de logement autochtones ».
C'est une proposition, mais encore faut-il élaborer de quelle manière cela se fera? Si l'on veut élaborer et financer une stratégie du logement autochtone, il faudrait peut-être les consulter avant. D'où vient cette consultation? On ne l'a jamais vue. En ont-ils parlé avant? Souhaitent-ils mettre ce chantier en œuvre? Cela contribue encore à la rhétorique dont je parlais plus tôt concernant certaines mesures tape-à-l'œil. Selon moi, on ne peut pas proposer une mesure nationale qui implique les nations autochtones sans leur en avoir parlé au préalable.
Il y a un autre élément qui est celui de taxer les plus riches. Je suis plutôt d'accord. Lorsque l'on ajoute « 1 % » à quelque chose, généralement cela fait un peu tape-à-l'œil. Le 1 % le plus riche est une figure de style qui s'explique bien. C'est un bon pitch de communication. J'en suis peut-être. Il faudrait regarder de ce côté, mais n'y aurait-il pas un travail à faire avant sur l'évitement fiscal et les paradis fiscaux?
Par cette mesure, le NPD pense à aller chercher autour de 5 milliards de dollars alors que l'on sait que, au Canada, l'évitement fiscal et les paradis fiscaux nous privent collectivement de sommes qui varient entre 9 milliards de dollars et 48 milliards de dollars. Si on veut relancer l'économie canadienne après la crise, ajuster les finances publiques et financer les soins de santé d'une façon intéressante, ce serait peut-être de ce côté qu'il faudrait creuser.
Finalement, dans cette motion, une chose m'a fortement embêté et montre clairement que le NPD ne s'adresse pas au Québec. On fait référence à la campagne Recovery for All, qui est uniquement en anglais. Il est clair que l'on ne s'adresse pas au Québec lorsque l'on fait cela. Je me demandais même si cela était recevable ici, mais, comme je ne suis pas un être mesquin, je n'en ai pas parlé.
Pour conclure, je suis un grand admirateur d'Albert Camus. Le NPD va dire que le Bloc québécois n'est pas un parti progressiste. Cela me fait donc penser à la chicane qu'il y avait eu dans les années 1950 entre Camus et Sartre. Camus avait répondu magnifiquement dans un livre qui s'intitule La chute avec le personnage du « juge-pénitent ». C'est celui qui, quelquefois, accable les autres par son manque de capacité à intervenir.
Dans le cas présent, le « juge-pénitent » est celui au NPD qui dira que le Bloc québécois n'est pas un parti progressiste parce qu'il ne vote pas en faveur de la motion.
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Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
J’ai l’honneur de participer au débat aujourd’hui pour appuyer la motion du NPD qui demande aux libéraux de mettre en place un nouvel impôt de 1 % sur les fortunes de plus de 20 millions de dollars et une taxe sur les bénéfices exceptionnels des grandes sociétés qui engrangent des profits exorbitants pendant la pandémie, afin que nous puissions réinvestir des milliards de dollars pour aider les Canadiens.
La pandémie a fait ressortir de profondes inégalités et des lacunes massives dans notre système économique, laissant 1,8 million de personnes sans emploi. Les personnes les plus touchées sont les travailleurs à faible revenu dans le secteur des services, les travailleurs agricoles et les travailleurs migrants. Trop souvent, ce sont des femmes, des jeunes et des membres des minorités visibles. Même avant la pandémie, plus de la moitié des Canadiens vivaient d’un chèque de paie à l’autre et 10 millions de travailleurs n’avaient pas de régime de pension de leur employeur.
L’épargne-retraite médiane des ménages proches de la retraite qui n’ont pas de pension est de 3 000 $, et près de 4 Canadiens sur 10 n’ont aucune épargne-retraite. Parallèlement, plus de 10 000 familles ont une valeur nette de plus de 30 millions de dollars, pour un patrimoine total évalué à plus de 1 billion de dollars. Pire encore, l’écart de revenu continue de croître de façon exponentielle.
Les gouvernements successifs ont toujours su que le système est truqué pour favoriser les ultra-riches et ils n’ont rien fait à ce sujet. Le budget de 2019 maintient un allégement fiscal général pour les entreprises les plus riches. Les paradis fiscaux sont toujours en place et continueront de priver des programmes indispensables pour tous les Canadiens de plus de 16 milliards de dollars chaque année. Tandis que les travailleurs se battent pour survivre, les 20 personnes les plus riches du Canada ont profité de la pandémie à hauteur de 40 milliards de dollars. Pourtant, malgré des bénéfices records, certaines de ces familles qui possèdent les plus grandes chaînes d’épicerie au Canada ont décidé de mettre fin à leurs programmes de « rémunération des héros » pour leurs travailleurs. C’est comme si elles ne voyaient pas du tout la deuxième vague et que la vie de leurs travailleurs n’était pas continuellement en danger. C’est tout simplement obscène.
Le moment est venu de prendre des mesures solides pour rétablir un certain équilibre dans ces inégalités. Lors des dernières élections, le NPD a fait campagne sur le sujet d’une taxe sur la fortune. Dans cette situation de gouvernement minoritaire, le NPD demande aux libéraux de mettre en place une nouvelle taxe de 1 % sur les fortunes de plus de 20 millions de dollars et une taxe sur les bénéfices exceptionnels des grandes sociétés qui engrangent des profits exorbitants pendant la pandémie. Nous demandons cela afin que l’on puisse réinvestir des milliards de dollars dans un revenu de subsistance garanti, un régime universel d’assurance-médicaments à payeur unique et un régime national de soins dentaires, et que l'on traite véritablement le logement adéquat comme un droit fondamental.
Selon le directeur parlementaire du budget, la mise en œuvre d'une taxe de 1 % par année sur les fortunes familiales de plus de 20 millions de dollars générerait 5,6 milliards de dollars en 2020-2021. Sur une période de 10 ans, cela représenterait des recettes de l’ordre de 70 milliards de dollars. Cette taxe sur la fortune ne s’appliquerait qu’à 13 800 Canadiens. Il n’y a aucune raison pour que les géants du Web comme Amazon, Google et Facebook ne paient pas leur juste part de taxes et d’impôt, comme cela a été fait dans d’autres pays.
Il ne fait aucun doute que nous devrions également sévir contre les paradis fiscaux et éliminer les échappatoires fiscales. Nous devons associer à ces programmes une application stricte de la loi contre l'évasion fiscale et des sanctions pour les millionnaires et les grandes entreprises qui tentent d’éviter de payer leur juste part.
En mettant en place une taxe COVID-19 sur les bénéfices exceptionnels, nous pourrions au moins doubler le taux de taxation des bénéfices exceptionnels. Nous devons mettre au point ces programmes afin de veiller à ce que les gens fassent ce qui est juste pour les Canadiens. Il est temps que nous donnions la priorité aux besoins des Canadiens ordinaires plutôt qu’à ceux des milliardaires. En instaurant un revenu de subsistance garanti, nous pouvons éradiquer la pauvreté et garantir le respect, la dignité et la sécurité de toutes les personnes au Canada, aujourd’hui et pour les générations à venir.
Au Canada, près de 5 millions de personnes, soit une sur sept, vivent dans la pauvreté. Dans la plupart des villes, une famille de quatre personnes devrait avoir un revenu total supérieur à 60 000 $ pour échapper à la pauvreté. Dans ma propre circonscription de Vancouver-Est, le Downtown Eastside est l’un des quartiers les plus pauvres du pays. Le revenu moyen y est inférieur à 18 000 $, tandis que dans l’ensemble du pays, les 90 % les plus pauvres ont un revenu moyen de 28 000 $. Vancouver a le taux de pauvreté le plus élevé, soit 20,4 %, suivi de Toronto, avec 20 %.
Quels sont les visages de la pauvreté? Ce ne sont pas que des chiffres. Ceux-ci représentent des personnes réelles. Ce sont des personnes qui vivent avec un handicap. Ce sont des enfants. Ce sont des mères célibataires. Ce sont des Autochtones, qui sont surreprésentés chez les sans-abri dans pratiquement tous les centres urbains du Canada. Ce sont des gens racialisés. Ce sont des personnes âgées. Ce sont des vétérans. Ce sont nos amis et nos voisins.
Je suis une mère et j’adore mes enfants. Il n’y a rien que je ne ferais pas pour eux. Cependant, au Canada, un enfant sur cinq vit dans la pauvreté. Cela représente 1,3 million d’enfants. Dans la collectivité autochtone, un enfant sur deux vit dans la pauvreté. Les peuples autochtones ont 11 fois plus de chance d’être sans-abri. Réfléchissons un peu à cela.
Que signifient ces chiffres? Ils signifient que les gens n’ont pas les moyens d’acheter les médicaments qui leur sont prescrits. Cela signifie que leurs garde-manger sont vides. Cela signifie qu’ils ne peuvent pas mettre un toit au-dessus de leur tête. Cela signifie que des enfants sont arrachés à leur famille et plongés dans le système de protection de l’enfance. Cela signifie que les gens sont obligés de contrevenir à la loi pour essayer de survivre. Cela signifie que leur espérance de vie est beaucoup plus courte que celle des personnes qui ne vivent pas dans la pauvreté. Le coût de la pauvreté pour l’ensemble de notre économie est stupéfiant et pour notre humanité, il est incommensurable.
Il n’est pas nécessaire qu’il en soit ainsi. Nous pouvons faire de meilleurs choix. Nous pouvons nous permettre de bâtir un meilleur Canada: un Canada où les enfants ne souffrent pas de la faim; un Canada où les personnes âgées et les personnes handicapées vivent dans la dignité; un Canada où les vétérans sont traités avec le respect qui leur est dû; un Canada où les gens n’ont pas à se soucier de savoir comment ils vont payer leurs médicaments; un Canada où un logement adéquat n’est pas seulement un rêve, mais une réalité; un Canada sans campements de sans-abri comme celui que nous avons actuellement dans ma collectivité.
Un revenu de base garanti peut aider à édifier un Canada meilleur. Un régime universel d'assurance-médicaments à payeur unique et un régime national de soins dentaires peuvent contribuer à bâtir un Canada meilleur. Une véritable stratégie nationale du logement, comme celle présentée dans le plan en six points du programme de relance pour tous, est un bon point de départ pour mettre un terme à l'itinérance.
L'itinérance est une vision politique renforcée à la fois par les libéraux et les conservateurs. S'engager à construire immédiatement 300 000 nouveaux logements permanents, abordables et supervisés est un bon point de départ. Nous pouvons limiter la capacité d'importants fonds d'investissement à acheter des logements locatifs dans un état de grande précarité. Nous pouvons mettre sur pied un centre national du logement selon le principe du « pour les Autochtones, par les Autochtones » et construire immédiatement 73 000 unités de logement abordables, sous la direction de fournisseurs de logements aux Autochtones, dans les communautés urbaines, rurales et nordiques.
C'est le genre d'initiatives qui créeront des emplois et aideront les personnes qui en ont le plus besoin. Un Canada meilleur est possible, comme l'a dit un grand Canadien, Tommy Douglas, « Courage, mes amis, il n'est pas trop tard pour bâtir un monde meilleur. »
Mettons-y nous. J'invite tous les députés de cette Chambre à appuyer cette motion. C'est la voie de l'avenir, c'est la voie de la relance et c'est la manière de montrer au monde que le Canada ne laisse tomber personne. Nous montrons que nous aidons les gens de manière concrète et pas par des mots creux. C'est un test pour nous tous, ainsi que pour les positions et les valeurs que nous défendons à la Chambre.
J'espère que tous les députés appuieront cette motion.
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Madame la Présidente, j'ai le plaisir de me joindre au débat sur la motion présentée par le député de , portant sur les mesures fiscales pour soutenir les Canadiens vulnérables.
Notre pays traverse une crise de santé horrible depuis huit ou neuf mois. La pandémie a malheureusement coûté la vie à plus de 10 000 Canadiens, et les régions les plus populeuses subissent encore les conséquences de la deuxième vague. Nous savons que le fardeau a été lourd à porter pour beaucoup de personnes, dont la vulnérabilité a été clairement exposée après qu'elles aient perdu leur salaire, leur emploi et diverses occasions, étant donné les mesures de confinement que la pandémie a imposées.
La pandémie a mis au chômage plus d'un million de Canadiens supplémentaires. Nous nous préoccupons des conséquences de l'inégalité que cette situation a mise en lumière. Nous le savions déjà. Les néo-démocrates en parlent depuis des années, mais il est temps que le reste du pays se rende compte qu'il faut agir à propos de l'inégalité fondamentale qu'on retrouve dans notre pays. Les conséquences de notre inaction seraient trop grandes.
C’est l'occasion de se rendre compte qu’il est possible de remédier en partie à ces inégalités en cherchant où se trouvent les quantités importantes d'argent qui ne sont pas partagées équitablement. Nous ne voulons pas que les grandes sociétés profitent d'une pandémie pour s'enrichir. Dans le passé, ce genre de choses n'a pas été toléré.
Comme le député de l’a rappelé dans son excellente intervention, une taxe sur les bénéfices exceptionnels a été imposée pendant la Deuxième Guerre mondiale. Tous les partis étaient alors d’avis qu’il fallait taxer les bénéfices exceptionnels dégagés par les entreprises pendant la guerre. Les bénéfices ordinaires n’étaient pas imposés. C’est ce que nous demandons aujourd’hui. Les grandes sociétés devraient payer un impôt sur les bénéfices exceptionnels qu’elles engrangent pendant la pandémie.
La deuxième chose dont nous parlions dans notre programme électoral, et dont le coût était chiffré, c’était un impôt sur la fortune pour les plus riches, pas un impôt sur le revenu. Cela a donné à réfléchir à beaucoup de personnes. Je sais, à voir ses réponses à certaines questions, que c’est le cas du . Cet impôt viserait les fortunes de plus de 20 millions de dollars. Il serait de 1 %, pas sur les 20 premiers millions, mais sur toute somme au-delà.
Ces énormes fortunes continuent d’augmenter de plus de 1 % par an et elles ne sont pas convenablement imposées. Ces personnes n’apportent pas leur juste contribution au reste de la société. Nous voulons utiliser cet impôt pour remédier à certaines inégalités parmi les plus criantes en ce qui concerne les revenus, les soins de santé et le logement. Ce sont les trois principaux problèmes que permettrait de régler notre proposition d’élargir les programmes de sécurité du revenu afin que toute personne résidant au Canada dispose d’un revenu minimum garanti décent.
Nous voulons que l'assurance-maladie comprenne un programme national de soins dentaires et un régime universel d'assurance-médicaments, que les libéraux promettent depuis plus de 27 ans. Ils n’ont toujours pas tenu cette promesse. Nous voulons que le droit au logement soit effectivement respecté et que, pour ce faire, un plan important appelé « la relance pour tous » soit mis en œuvre. Nous voulons qu’une stratégie spéciale pour les communautés autochtones des régions urbaines, rurales et nordiques soit mise en œuvre par les Autochtones.
Ces éléments sont l’essence même de la motion. Nous cherchons à obtenir l’appui des autres partis à cet égard.
Je vais traiter plus particulièrement d’un aspect de notre programme, à savoir le régime de soins dentaires. Le , le député de Spadina—Fort York, a dit qu’au NPD, nous n’en parlions pas dans notre plateforme ou que nous n’en avions pas établi le coût. Il se trompe dans les deux cas. Cela faisait partie de notre plateforme l’an dernier et le directeur parlementaire du budget en a calculé le coût. Il s’agissait d’une mesure très réalisable et importante qui aurait nettement changé la vie de millions de Canadiens.
En réalité, nous l’avons aussi fait calculer de nouveau cette année, en février, et nous avons offert aux députés la chance de le mettre en œuvre en modifiant la soi-disant réduction d’impôt pour la classe moyenne, en prélevant les premiers 300 $ environ d’avantages fiscaux des personnes qui gagnent plus de 90 000 $ et en affectant cet argent à un régime national de soins dentaires pour les familles dont le revenu annuel est inférieur à 70 000 $.
Ce régime est très important. Quiconque réfléchit à la situation des personnes qui, au Canada, n’ont pas accès à des soins dentaires sait qu’il s’agit d’un domaine majeur d’inégalité en matière de soins de santé, de mode de vie et d’obtention d’un emploi. Cela s’accompagne de stigmatisation et nuit à leur santé globale. C’est une lacune choquante dans le régime de soins de santé.
Lorsqu'une personne se fracture un os, fait une chute ou tombe malade, elle se rend à l’hôpital ou chez un médecin et tout est couvert par l’assurance-maladie. Cependant, si la même personne a un problème buccodentaire, un mal de dents, une carie ou qu'elle perd une dent, dans la plupart des cas ce n’est pas couvert par notre régime de soins de santé.
Des gens passent toute leur vie, dans bien des cas, de la naissance à la mort, sans soins de santé convenables ou avec une mosaïque de programmes gouvernementaux ici et là pour les aider en cours de route. Le manque d’accès à des soins de santé est une inégalité considérable pour les collectivités rurales et autochtones de tout le pays. C’est une source de problèmes importants.
Nous parlons d’un programme qui coûterait 1,4 milliard de dollars par an. Le coût a été établi par le directeur parlementaire du budget. Plus de six millions de Canadiens en profiteraient. Le coût est plus élevé en réalité par rapport à l’analyse de l’an dernier à cause de l’augmentation du nombre de personnes qui n’ont pas accès à des régimes de soins de santé et de soins dentaires parce qu’elles ne travaillent plus pour un employeur qui offre un programme à ses employés.
La situation touche les Canadiens les plus vulnérables. Elle touche les travailleurs à temps partiel qui n’ont pas accès à des programmes. Elle touche des jeunes qui ne sont plus admissibles aux régimes en vigueur lorsqu’ils atteignent 21 ans ou, pour les étudiants, lorsqu’ils atteignent 25 ans. C’est une situation qui nécessite une intervention de la part du gouvernement. Des correctifs s’imposent.
J'ai parlé de l'occasion que nous avons donnée à tous les députés le 25 février dernier de voter en faveur d'une motion de l'opposition visant à modifier le régime fiscal et ainsi donner à chaque personne au Canada qui n'a pas d'assurance dentaire la possibilité d'en avoir une de base. Les conservateurs et les libéraux ont tous voté contre cette proposition. Bien sûr, ils ont tous la même assurance que moi, une assurance dentaire dans le cadre du régime d'avantages sociaux des députés.
Le régime d'assurance dentaire proposé aurait garanti une assurance dentaire à tous les Canadiens. C'est possible à réaliser, et ce, en respectant le montant établi par le directeur parlementaire du budget. Nous devons nous doter d'un tel régime dans l'intérêt de tous les Canadiens et dans le but de favoriser l'égalité.
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Madame la Présidente, j'aimerais partager mon temps de parole avec le député de .
La motion du Nouveau Parti démocratique, qui demande de créer une nouvelle taxe de 1 % sur les fortunes de plus de 20 millions de dollars, est une idée tellement mauvaise que j'ai du mal à trouver les mots pour la décrire. Les néo-démocrates ne comprennent absolument rien au concept de richesse.
Le Nouveau Parti démocratique pense qu'une fortune de 20 millions de dollars est de l'argent comptant caché dans une armoire, qu'ils peuvent imposer chaque année. Ils oublient que cet argent est en fait employé pour stimuler l'activité économique. Il est utilisé pour créer des emplois qui, à leur tour, génèrent des impôts. Il est utilisé par des entreprises qui paient la taxe de vente et l'impôt sur les sociétés. La fortune que les néo-démocrates essaient d'imposer est en fait utilisée pour stimuler l'activité économique qui continue de générer des revenus, de telle sorte que tous les Canadiens puissent recevoir de l'aide répondant à leurs besoins.
Je suis un nouveau venu en politique. Je ne suis entré en politique qu'en 2014. Je me suis présenté aux élections de 2015 et je suis maintenant un député en cette auguste Chambre. J'y suis arrivé avec trois objectifs.
Le premier objectif, c’est que nous avons besoin de logements abordables pour tous. Il ne s’agit pas d’un objectif progressiste de gauche. Il ne s’agit pas non plus d’un objectif conservateur de droite. Il s’agit d’un objectif partagé par presque tous les Canadiens. En tant que société, nous devrions offrir des logements abordables pour tous. Je suis fier de dire que nous avons investi des sommes considérables en vue d’atteindre cet objectif.
Mon deuxième objectif était de veiller à ce que les 11 millions de travailleurs canadiens qui ne possèdent pas de régime de retraite offert par l’employeur disposent d’un revenu de retraite adéquat. En effet, 11 millions de travailleurs canadiens n’ont aucun régime de retraite d’employeur, et lorsqu’ils prendront leur retraite, il est possible que la majorité d’entre eux se retrouvent dans la pauvreté. Il faut faire quelque chose à ce sujet, et je suis fier que nous ayons effectivement pris des mesures pour corriger la situation. Nous avons réformé le Régime de pensions du Canada. Il nous reste encore beaucoup à accomplir pour que les personnes âgées qui prennent leur retraite disposent d’un revenu adéquat pour vivre décemment après leurs années de travail.
Le troisième objectif consistait à faire en sorte que la société et l’économie canadiennes continuent d’être robustes et prospères dans la nouvelle économie fondée sur le savoir afin que la prospérité puisse continuer d’être à la portée de nos enfants et petits-enfants. Pour atteindre cet objectif, il faut que des entrepreneurs qui ont réussi investissent dans l’économie du savoir. Un gouvernement ne peut que faciliter les choses. Nous pouvons prendre des mesures législatives et promouvoir des politiques qui favorisent l’économie du savoir, mais en fin de compte, l’économie du savoir ne peut voir le jour que si des entrepreneurs acceptent de prendre le risque d’investir dans de nouvelles entreprises de capitaux dans cette économie axée sur le savoir. Cette nouvelle économie dont nous parlons est celle de l’intelligence artificielle, de la robotique, de l’automatisation, de la génomique et des nouvelles technologies 5G. Dans tous ces domaines, le gouvernement ne peut pas créer d’emplois de lui-même. Par conséquent, il nous faut des entrepreneurs prospères prêts à le faire, autrement dit, prêts à investir leur richesse. Le NPD propose de taxer cette richesse. Nous avons besoin de ces investissements.
Je suis une personne qui ne sera jamais visée par cette motion, jamais de toute mon existence. Oubliez les 20 millions de dollars, madame la Présidente. Je ne pense pas jamais atteindre une fortune dans les six ou les sept chiffres. Cependant, il se trouve que je connais des gens visés par le NPD avec cette taxe sur la fortune.
Je vais donner l’exemple d’un couple qui, il y a très longtemps, a obtenu son diplôme de l’Université Carleton à Ottawa et a créé ses propres entreprises. La première entreprise a échoué. La deuxième entreprise a également échoué, tout comme la troisième. À l’époque, le couple investissait le peu d’argent qu’il pouvait trouver. Au moment où il investissait et développait ses entreprises, le couple en question se nourrissait de sandwiches aux tomates. Ils ont travaillé fort, mois après mois, année après année. Pendant 15, 20 et même 25 ans, ils ont travaillé et créé une entreprise. Enfin, ils ont réussi à la vendre à une grosse multinationale pour près de 50 millions de dollars. C’est sur ce montant que le NPD souhaite imposer une taxe.
Qu’a fait le couple avec les 50 millions de dollars gagnés? Il a pris un risque et réinvesti dans de nouvelles technologies et créé des emplois très rémunérateurs. Il savait très bien qu’il risquait de perdre tout l’argent réinvesti dans ces nouvelles entreprises de capitaux, mais il a pris le risque. Il a réinvesti sa richesse dans une entreprise de technologie et créé des emplois bien rémunérés, lesquels ont permis au gouvernement de percevoir de l’impôt sur le revenu, qui a ensuite servi à venir en aide à tous les Canadiens. Ils ont créé une entreprise qui paie de l’impôt. Ils ont créé une entreprise qui paie des taxes de vente. Ils ont loué des locaux, et le gouvernement a touché la taxe de vente sur le loyer versé. Ils ont réinvesti. S’ils avaient perdu l’argent de leur investissement, personne ne les aurait dédommagés.
L’idée même de cette taxe sur la fortune va dissuader les entrepreneurs de réinvestir. C’est une très mauvaise idée.
Voici un autre grand Canadien: Elon Musk, de nationalité sud-africaine, est aussi citoyen du Canada et, maintenant, des États-Unis. À lui seul, il a fait davantage pour lutter contre les changements climatiques que nous tous à la Chambre. C'est un grand entrepreneur qui a investi sa fortune dans les véhicules électriques et la technologie des batteries dans le but d'assurer la viabilité de la planète et de lutter contre les changements climatiques. Il concrétise ces objectifs tout en générant de la richesse.
Il y a 10 ans, il était à quelques semaines de faire faillite. Il n'avait pas d'argent pour payer le loyer. L'entreprise qu'il avait fondée était à deux doigts de fermer, mais il a persévéré. Il a continué de travailler avec ardeur, et il a finalement généré de la richesse non seulement pour lui-même, mais aussi pour des dizaines de milliers d'employés du monde entier. Voilà le genre de fortune que le NPD propose de taxer.
Il est facile pour nous de rester assis et d'affirmer que les riches devraient payer des taxes et nous laisser décider à quelles nobles causes consacrer cet argent. Je crois toutefois que nous perdons de vue l'essentiel.
Nous devrions nous concentrer sur des choses qui peuvent stimuler l'activité économique, le développement économique et l'emploi, et faire augmenter les revenus avec lesquels les gens paient de l'impôt sur le revenu. Nous pouvons nous concentrer sur le développement économique afin de recueillir plus de taxes de vente et plus d'impôt de la part des sociétés, au lieu de penser avant tout à taxer les gens fortunés.
Je sais que le temps est compté. Je répondrai avec plaisir aux questions.
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Madame la Présidente, c’est toujours un honneur pour moi d’intervenir à la Chambre, particulièrement lorsque la motion à l’étude concerne le logement, et plus précisément la proposition visant à nous amener à faire le travail qui est nécessaire et que le gouvernement libéral a déjà entrepris.
J’ai parlé de mon père plus tôt. Je vais maintenant parler de ma mère, qui m’a dit un jour que les gens qui veulent faire valoir leur point de vue votent pour le NPD, que ceux qui veulent vraiment faire changer les choses votent pour les libéraux et que ceux qui veulent faire une erreur votent pour les conservateurs. Je mentionne cela parce que, même si la théorie qui sous-tend ce que le NPD propose est bonne, car elle reflète notre discours du Trône, nos engagements électoraux et le bilan du gouvernement libéral, c’est son aspect pratique que je ne comprends pas.
J’ai posé une question tout à l’heure. Au cours d’un débat électoral avec mon adversaire, je lui ai dit qu’il avait été question d’une même taxe appliquée de sept façons différentes, dont toutes les recettes devaient aller à l’assurance-médicaments, mais qu’il y avait aussi la promesse de s’occuper de différents programmes de logement. Puis, les soins dentaires sont venus s’ajouter, entre autres, mais c’est le même argent qui était dépensé encore et encore. Les conservateurs se plaisent à dire qu’il n’y a qu’un seul contribuable. Je pense qu’il faut rappeler au NPD que l’augmentation d’impôt qu’il préconise n’est qu’une seule augmentation d’impôt. Plusieurs programmes différents sont venus se greffer à cela, sous prétexte que ces investissements allaient entraîner des économies. Je rappelle au NPD que ces économies se font en aval. Il y a des coûts initiaux associés à toutes les propositions du NPD, que le directeur parlementaire du budget a cernés. Ce que proposent les néo-démocrates comporte aussi des risques imprévus, et s’il n’y a pas de plan pour mettre en œuvre leur théorie, ce ne sont que des mots.
Le NPD aime beaucoup les slogans. Tous ces slogans sont accrocheurs. Toutes ces idées ont de la valeur, mais il n’y a pas de plan pratique pour les réaliser, et sans plan pratique, ce ne sont que des paroles en l’air. Je vais donner quelques exemples. Le NPD a fini par parler de la question du logement dans les régions urbaines, rurales et du Nord. Les néo-démocrates commencent finalement à traiter de l’un des problèmes de logement les plus graves au pays, et ils disent que nous n’avons rien fait pour y remédier.
Ce n’est tout simplement pas vrai. Il s’agit du chapitre sur lequel nous travaillons actuellement dans la Stratégie nationale sur le logement, et nous sommes sur le point d’aboutir. Le discours du Trône contient cet engagement, et le travail est déjà en cours, mais entretemps nous avons créé un volet pour les Autochtones et nous avons augmenté le financement de ce volet dans le cadre de Vers un chez-soi. Nous avons rendu tous les programmes admissibles aux organismes dirigés par des Autochtones qui fournissent des logements aux collectivités nordiques, rurales et urbaines. De plus, nous avons prévu des exclusions dans la Stratégie sur le logement dans le Nord, pour tenir compte plus particulièrement des réalisations en matière de logement dans cette région, parce que nous savions que les programmes précédents comportaient des lacunes. De plus, nous avons veillé à ce que nos investissements dans des initiatives comme l’Initiative pour la création rapide de logements soient axés sur les fournisseurs de logements autochtones et qu’ils leur soient accessibles.
Entretemps, nous avons investi dans ces programmes, tout en travaillant en collaboration avec les dirigeants autochtones des régions urbaines, rurales et nordiques au déploiement d’un programme de logement géré par des Autochtones pour des Autochtones. Ce travail est en cours. Les investissements seront bientôt là. Quand je demande à la députée de de me donner un montant en dollars, une cible ou une stratégie de logement, ou de me dire avec qui elle travaille, et nous n’avons cessé de poser ces questions, le NPD répond simplement « Agissez maintenant et faites-en plus. »
Je suis d’accord qu’il faut en faire plus. C’est un excellent slogan politique. Je n’ai aucun problème à essayer d’en faire plus, à faire plus de progrès et à obtenir de meilleurs résultats. C’est justement ce que le gouvernement a fait. Pour gouverner, toutefois, il ne suffit pas de scander haut et fort « Faites-en plus! » C’est ce qu’on entend dans les protestations. Comme le disait ma mère, pour protester, on se rallie à un parti. Pour faire avancer les choses, on compte sur le gouvernement.
Concernant la campagne Recovery for All, j’invite les députés néo-démocrates à jeter un coup d’œil à cette campagne pour voir quel député y participe. Ils devraient regarder la vidéo. Ils me diront s’ils y aperçoivent mon visage ou celui de leur chef. Je leur conseille de regarder la vidéo, parce que cette campagne est organisée par l’Alliance canadienne pour mettre fin à l’itinérance, une organisation avec laquelle nous travaillons quotidiennement à la mise en place de stratégies plus efficaces pour venir en aide aux itinérants. Nous avons entamé ce travail bien avant la pandémie de COVID. Nous y travaillons depuis notre arrivée au pouvoir.
L’initiative pour la création rapide de logements, le remaniement du programme Vers un chez soi et l’avancement de la loi pour reconnaître le droit au logement sont autant de projets réalisés en collaboration avec l’Alliance canadienne pour mettre fin à l’itinérance. S’ils prennent connaissance des six points du programme Recovery for All, les députés verront que le gouvernement a déjà commencé à répondre aux six appels à l’action, notamment en investissant un milliard de dollars dans l’initiative de création rapide de logements et près d’un demi-milliard de dollars dans la stratégie Vers un chez soi visant à protéger les gens durant la pandémie de COVID et à créer un réseau plus solide d’organisations de lutte contre l’itinérance à la grandeur du pays.
Pour en savoir plus sur la stratégie de logement en milieux urbains, ruraux et nordiques, les députés peuvent aller parler à leur collègue de . Nous avons travaillé en étroite collaboration pour obtenir qu’une étude soit menée au Parlement et nous avons également collaboré avec des fournisseurs de logements autochtones et leurs alliés des communautés rurales et nordiques dans le but de déterminer quelle forme prendra le volet bénéficiaire de ce programme et comment nous travaillerons avec les fournisseurs de logements de l’ensemble du pays pour atteindre nos objectifs. Nous travaillons sur tous ces fronts.
Quant au droit au logement, je me souviens d’une anecdote que m’a racontée ma sœur qui vit à Victoria. La candidate néo-démocrate s’est présentée à sa porte et lui a dit que le gouvernement n’avait rien fait pour promouvoir le droit au logement. Ils ont fait comme si la Stratégie nationale sur le logement n’existait pas et ont prétendu que nous n’avions pas investi un sou à Victoria. C’est complètement faux.
La mairesse Helps et moi-même nous sommes rencontrés des dizaines de fois, officiellement et officieusement, pour parler des progrès réalisés par Victoria pour atteindre l’objectif zéro. Sans la COVID, nous sommes à peu près certains que nous y serions arrivés cette année. Pourquoi? Parce que nous avons dirigé une initiative de financement global de 3 millions de dollars dans la grande région de Victoria, de concert avec le gouvernement provincial et la régie régionale du logement. Lorsqu’ils se sont heurtés à un mur, nous avons ajouté 10 millions de dollars.
J’ai inauguré des programmes et des immeubles à Victoria, mais la candidate qui s’est rendue chez ma sœur lui a pourtant dit que le gouvernement n’avait assuré aucune présence dans la circonscription. Ma sœur lui a répondu que chaque fois que je venais à Victoria, je restais chez elle, et qu’elle savait donc que j’étais venu à Victoria pour faire ces annonces.
Pouvons-nous en faire plus? Absolument. Nous y travaillons d’ailleurs d’arrache-pied. Offrons-nous concrètement une plus grande aide financière en temps réel? Bien sûr que oui.
J’invite le NPD à cesser de crier sur tous les toits que nous devons en faire davantage et à commencer à parler plutôt de la façon de faire pour aider les Canadiens, parce que c’est ainsi que nous en arriverons à des résultats concrets dans la vie des gens. Ce n’est pas en manifestant devant la Colline du Parlement, mais plutôt en y travaillant au Parlement que nous réussirons. Ce n’est pas en parlant de consacrer plus d’argent au logement que nous avancerons, mais plutôt en les construisant, en les subventionnant et en les rénovant en plus grand nombre.
Je rappelle au qu’il a dit au cours de la dernière session que la rénovation des logements ne fait pas partie d’une stratégie nationale du logement, et c’est là une prétention bien ridicule à mon avis. La semaine suivante, j’étais à Burnaby pour annoncer l’octroi de fonds à une coopérative pour la rénovation des logements afin que les locataires n’aient pas à déménager. Une bonne stratégie du logement englobe la rénovation, la subvention et la construction des logements. C’est dans cet esprit que nous concevons une stratégie nationale du logement. Nous ne nous contentons pas de hurler qu’il faut en faire davantage; nous le faisons, tout simplement.
Je n’ai aucune réticence à appuyer le concept qui sous-tend la motion dont nous sommes saisis. Dans notre discours du Trône, nous avons parlé de trouver des façons de rendre le régime fiscal plus équitable en faisant payer une plus grande part aux Canadiens mieux nantis, parce que le régime a changé au fil du temps et n’est plus aussi équitable qu’il pourrait l’être. Aux pages 21 et 22, nous précisons que nous allons mettre fin à l’itinérance chronique, qu’il y aura une stratégie de logement pour le Nord et les Autochtones et que nous allons investir dans le logement social et coopératif. Ces programmes sont en cours d’élaboration et seront bientôt présentés à la Chambre.
Pour ce qui est du droit au logement, nous sommes à mi-chemin du processus de nomination. Nous avons fait adopter le projet de loi à la Chambre et nous sommes sur le point d’approuver le conseil consultatif. Le bureau du défenseur du logement sera mis sur pied en collaboration avec le conseil consultatif sur le logement, qui sera composé de personnes ayant une expérience concrète. Toutes ces démarches font partie de ce que le rapporteur des Nations unies pour le logement, qui nous a aidés à rédiger le projet de loi, nous a dit que nous devions entreprendre pour ces dossiers.
Je ne vais pas me faire dire par le NPD de retourner au travail alors que j’accomplis le travail. Je vais dire aux néo-démocrates de cesser d’en demander toujours plus et de commencer à nous montrer comment faire, parce que le manque d’application pratique de leurs idées est la raison pour laquelle ils sont en quatrième place. Voilà pourquoi ils n'accèdent jamais au pouvoir. Les mélopées, protestations et slogans me rappellent quelqu’un d’autre: le premier ministre de l’Ontario. Ils peuvent gouverner avec des slogans s’ils le veulent, mais ils ne produisent pas de résultats. Nous devons agir de manière pratique, nous devons nous ancrer dans le monde réel, nous devons atteindre des objectifs budgétaires concrets, puis nous devons collaborer avec des partenaires pour atteindre ces objectifs.
Pour ce qui est du logement, les choses s’améliorent toujours plus. Avons-nous encore du pain sur la planche? Oui. Est-ce que je pousse le gouvernement à faire mieux? Absolument. Mes concitoyens exigent-ils cela de moi? Oui, tous les jours où je suis dans ma circonscription.
Je ne peux pas ignorer cette habitude qu’ont les gens de chanter des mélopées pour en demander toujours plus. Selon moi, cette motion est une occasion pour les néo-démocrates de rappeler que le gouvernement avait promis d’accomplir cinq choses et d’exiger qu’il les accomplisse immédiatement. Puis, lorsqu'il l'aura fait, ils tenteront de s’en attribuer le mérite.
Il est assez intéressant de voir le nombre de fois que les députés néo-démocrates ont fait référence à Tommy Douglas, et je tiens à dire qu'il y a une chose que je respecte beaucoup au sujet de Tommy Douglas. Il a bâti le système de soins de santé avant de venir à Ottawa et il l’a mis sur pied dans tout le pays. Il n’est pas arrivé à Ottawa avec un projet en se contentant de crier: « Faites-le, faites-le, faites-le! » Il a d'abord fait le travail, puis il l’a partagé avec le reste du Canada.
C’est l’aspect pratique que je recherche chez les néo-démocrates, mais je ne le vois plus dans ce parti. J’en suis profondément déçu, et c’est pourquoi je me suis présenté pour les libéraux. Voilà pourquoi j’ai battu le candidat du NPD dans ma circonscription. Voilà pourquoi nous continuerons à faire du bon travail. Nous agissons, nous ne nous contentons pas de parler.
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Madame la Présidente, en effet, je vais partager mon temps de parole. Je remercie mon collègue de son intervention.
Je poursuis au sujet de la manière dont nous choisissons de dépenser notre argent. Selon le Fonds monétaire international, en 2015, le Canada a subventionné l'industrie des combustibles fossiles à la hauteur de près de 60 milliards de dollars, ce qui représente environ 1 650 $ par Canadien. Mes collègues libéraux et conservateurs tiennent de bien beaux discours où ils promettent aux Canadiens d'économiser de l'argent. Je suis convaincue que la plupart des Canadiens préféreraient voir ces 1 650 $ investis dans un revenu de subsistance garanti, un régime de soins dentaires, une stratégie de logement audacieuse, une stratégie de logement pour et par les Autochtones ou un régime d'assurance-médicaments. C'est inacceptable.
Nous savons qu'en laissant les femmes vivre dans la pauvreté, nous les laissons dans une situation où elles sont plus vulnérables à la violence. Il n'est pas surprenant que l'appel à la justice 4.5 de l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées demande l'établissement d'un programme de revenu annuel garanti pour tous les Canadiens, y compris les Autochtones, afin de protéger les femmes de la violence. Les femmes comptent parmi les personnes les plus durement touchées par les effets de la pandémie. Dans certaines régions, le taux de violence familiale a grimpé de 400 %.
Il est également inacceptable que les personnes très fortunées au pays aient réalisé des profits de 37 milliards de dollars depuis le début de la crise de la COVID-19, alors que des familles et des particuliers s’appauvrissent. Il y a plus de gens que jamais qui se retrouvent pour la première fois sans abri, et pourtant, nous ne cessons de voir les conservateurs et les libéraux essayer de protéger leurs riches amis et leurs intérêts dans les grandes sociétés.
Nous devons jeter les bases législatives d’un plan permanent à long terme qui accorde la priorité aux gens plutôt qu’aux sociétés. Il est temps que les ultra-riches paient leur juste part et que tous les Canadiens aient accès à un logement, à des soins de santé et à un revenu de base garanti. En tant que députés, nous avons l’obligation de veiller à garantir les droits et la dignité de tous. Cela comprend le droit à un logement et le droit à la sécurité. Pourtant, je vois les libéraux et les conservateurs lutter énergiquement contre cela.
Le concept de revenu de base garanti n’est pas nouveau, et il existe en fait des programmes de revenu garanti au Canada. La Sécurité de la vieillesse en est un exemple, tout comme l’Allocation canadienne pour enfants. Toutefois, ils ne sont pas soutenables et ils doivent être élargis. Des gens sont laissés pour compte: des personnes handicapées, des étudiants, des anciens combattants et des aînés qui vivent dans la pauvreté. Certaines personnes vivent avec de graves problèmes de santé mentale et de traumatisme. Beaucoup de recherches ont été faites et ont démontré que certains programmes ont connu du succès.
En 1970, un gouvernement néo-démocrate a mené l’étude Mincome dans la ville de Dauphin. Ce fut l’une des expériences en sciences sociales les plus ambitieuses jamais menées au Canada, qui a permis de déterminer que les hospitalisations pouvaient diminuer et que des économies pouvaient être réalisées dans le domaine des soins de santé. Si nous voulons payer moins d'impôts, il faut des améliorations au chapitre de la santé mentale.
Si nous voulons payer moins d’impôts, nous devons nous occuper des gens et faire en sorte que davantage d’enfants terminent leurs études secondaires. Nous savons qu’il y a une corrélation directe entre le taux d’achèvement des études secondaires et le niveau de revenu. Si nous voulons payer moins d’impôts, nous devons nous occuper des gens. Les participants au projet pilote sur le revenu de base en Ontario étaient plus heureux, en meilleure santé et ont même continué de travailler.
Pour ce qui est de l’idée selon laquelle les gens qui sont soutenus par l'État cessent de travailler, je dois me fier aux recherches qui montrent que cette affirmation est erronée. Les mesures de soutien à la population entraînent une réduction des coûts et des impôts, et constituent une solution extrêmement populaire qui a l’appui de tous les partis. J’ai présenté une pétition qui a été signée par plus de 43 000 personnes. De plus, un sondage Angus Reid a révélé cet été que la majorité des Canadiens, soit 59 %, appuient la notion de revenu de base garanti, cette proportion étant de 60 % parmi les Albertains.
Nous devons nous occuper des personnes qui ont été les plus touchées. Grâce à la recherche, nous savons que ce sont les femmes, les personnes handicapées, les Noirs, les Autochtones et les personnes de couleur. Nous devons respecter notre serment d’office, ce qui signifie respecter la Charte et la Constitution canadienne et veiller à ce que tous puissent vivre dans la dignité et le respect des droits de la personne.