Que la Chambre: a) constate que les aînés ont été les plus directement affectés par la pandémie de COVID-19; b) rappelle que trop d’aînés vivent dans la précarité financière; c) souligne la dette collective que nous avons à l’égard de celles et ceux qui ont bâti tant le Québec que le Canada; d) demande au gouvernement d’augmenter dès le prochain budget la pension de la Sécurité de vieillesse de 110 $ par mois pour les 65 ans et plus.
— Monsieur le Président, je partagerai mon temps avec l'honorable députée de .
C'est avec beaucoup d'émotion que je prends la parole aujourd'hui sur la motion du Bloc québécois en cette journée de l'opposition. Nous souhaitons que la Chambre: « a) constate que les aînés ont été les plus directement affectés par la pandémie de COVID-19; b) rappelle que trop d’aînés vivent dans la précarité financière; c) souligne la dette collective que nous avons à l’égard de celles et ceux qui ont bâti tant le Québec que le Canada; d) demande au gouvernement d’augmenter dès le prochain budget la pension de la Sécurité de vieillesse de 110 $ par mois pour les 65 ans et plus. »
Je vous rappelle que si j'aborde le sujet avec tant de conviction ce matin, c'est qu'avant d'être élue, j'ai travaillé pendant plus de deux ans comme chargée de projets sur la sensibilisation à la maltraitance et à l'intimidation envers les aînés. Dans ma région, je cherchais donc au quotidien à tenter d'améliorer les conditions de vie des aînés et même à aller plus loin, c'est-à-dire à viser la bientraitance. J'ai donc compris rapidement qu'il y avait un lien direct entre une situation financière précaire et la vulnérabilité qui en découle malheureusement trop souvent.
En tant que première intervenante sur cette importante motion, je l'aborderai sous trois aspects. Je commencerai par cette situation financière précaire qui était présente bien avant la pandémie. Ensuite, j'expliquerai comment la crise a exacerbé ce problème des aînés. Enfin, je terminerai en rappelant le travail de longue haleine du Bloc québécois visant à améliorer le pouvoir d'achat de ces derniers.
Tout d'abord, je tiens à rappeler que le Bloc québécois n'est pas le seul parti à avoir reconnu qu'il fallait corriger ces importantes disparités économiques. En 2019, pendant la campagne électorale, les libéraux eux-mêmes avaient promis, en regardant les aînés dans les yeux, d'augmenter de 10 % le montant des prestations de la Sécurité de vieillesse pour les aînés dès l'âge de 75 ans. Ils ont réitéré leur volonté de bonifier ces prestations dans leur discours du Trône en septembre 2020, mais, depuis, c'est le silence radio et rien n'a encore été fait. De toute façon, nous considérons que cette proposition est insuffisante et qu'elle crée injustement deux classes d'aînés, parce que la pauvreté n'attend pas 75 ans.
Prenons maintenant le temps de démystifier certaines notions. Le programme de la Sécurité de vieillesse est le principal véhicule du gouvernement fédéral destiné à soutenir les personnes âgées. Les deux composantes majeures en sont la pension de Sécurité de vieillesse, ou SV, et le Supplément de revenu garanti, ou SRG. La SV prend la forme d'une prestation mensuelle imposable offerte aux personnes âgées de 65 ans et plus. Le SRG, quant à lui, est une prestation mensuelle non imposable offerte aux bénéficiaires de la SV qui ont, malgré cette dernière, un revenu annuel de moins de 18 648 $.
La SV découle de la Loi sur la sécurité de la vieillesse et son but est d'offrir un revenu minimum aux personnes de 65 ans et plus. Ce programme ne fonctionne pas par voie de capitalisation, ce qui veut dire que les aînés n'ont pas besoin d'avoir cotisé dans le passé pour avoir droit à cette prestation. La SV verse aux citoyens un revenu de base auquel ils peuvent ajouter des revenus provenant d'autres sources, comme le Régime de rentes du Québec ou le régime de pension d'un employeur, pour venir à bout d'une situation financière particulière.
Prenons quelques chiffres pour illustrer. Lorsque, malgré les prestations de Sécurité de vieillesse, le revenu n'atteint pas 18 648 $ pour une personne célibataire, veuve ou divorcée, 24 624 $ lorsque le conjoint de cette personne reçoit la pension complète de SV, ou encore 44 688 $ lorsque le conjoint ne reçoit pas de pension de SV, la personne a accès à une prestation supplémentaire du programme de Sécurité de vieillesse que l'on appelle le Supplément de revenu garanti, le SRG.
Cela fait beaucoup de chiffres, mais ce que je veux que l'on retienne, c'est que le problème est double. Puisque les montants de pension pour aînés sont si bas, ils condamnent tous ceux qui n'ont que ce type de revenu à vivre sous le seuil de la pauvreté.
En date d'octobre 2020, un individu recevant strictement sa pension de SV et le montant maximal du SRG aura un revenu annuel de 18 358,92 $, lequel atteint à peine le seuil de subsistance fixé par la Mesure du panier de consommation, qui se situe entre 17 370 et 18 821 $. Au dernier trimestre de 2020, le gouvernement fédéral a augmenté les mensualités de 1,52 $, pour un total de 18 $ par année. Voilà l'augmentation anémique à laquelle ont eu droit les plus démunis, qui reçoivent le maximum des deux prestations.
C'est aberrant. Cela a fait bondir beaucoup d'aînés qui nous ont contactés parce qu'ils avaient l'impression que les libéraux riaient carrément d'eux.
L'indexation des montants de prestations ne permet pas aux aînés de combler adéquatement la hausse du coût de la vie, car leurs dépenses sont différentes des produits courants dont on tient compte pour calculer l'inflation.
Récemment, on parlait aussi de la connexion Internet, qui devrait également être considérée comme essentielle, puisqu'elle leur permet de rester en contact avec leurs proches pendant la pandémie.
Bien que la crise actuelle soit une source importante de difficultés économiques pour beaucoup de gens, elle l'est aussi pour de nombreux aînés. Certains semblent penser que l'arrêt de l'économie ne les affecte pas, puisqu'ils ne sont plus des travailleurs, mais c'est faux. D'abord, un bon pourcentage d'entre eux travaillent, surtout les femmes âgées. Cela illustre, à mon avis, l'urgence des mesures demandées. En effet, s'ils reçoivent un revenu de pension et qu'ils sentent l'obligation de travailler, leur revenu de soutien ne doit certainement pas être suffisant.
En tant que vice-présidente du Comité permanent de la condition féminine, j'ai eu l'occasion, depuis cet été, d'étudier les répercussions disproportionnées de la pandémie sur les femmes, particulièrement sur les femmes plus âgées. Plusieurs aînés souhaitent également continuer à travailler même s'ils ont atteint l'âge de la retraite.
De plus, certains aînés ont été affectés par les fluctuations de leurs investissements ou de leur épargne-retraite. Ils ont un revenu fixe et, pour la plupart, une pension. Cependant, le coût de la vie augmente pour eux, comme pour tout le monde, qu'il s'agisse du coût du loyer, de l'épicerie, des médicaments ou des services. En effet, le loyer et les aliments subissent une hausse de prix en raison de la pandémie.
Pour le Québec, en 2021, on estime que la hausse des prix devrait être aux alentours de 4 %, ce qui devrait dépasser l'inflation générale. Les coûts ont également augmenté à cause des nouveaux frais de livraison engendrés par la pandémie, mais aussi à cause de la rareté de certains produits et des fameux « frais COVID » imposés par certaines chaînes.
L'indexation des rentes pour le dernier trimestre de 2020 parle d'elle-même. Suivant l'Indice des prix à la consommation, les rentes ont augmenté de 0,1 % pour le trimestre d'octobre à décembre 2020. Comme je viens de l'énoncer, pour les plus démunis qui reçoivent le montant maximal des deux prestations, cela donne un total de 1,52 $. Ce n'est même pas assez pour acheter un café au Tim Hortons. Les gens de la FADOQ, avec qui j'ai l'occasion d'échanger régulièrement, ont qualifié cette indexation d'insultante, et avec raison.
Alors, résumons les mesures d'aide proposées par le gouvernement. Oui, nous sommes conscients que la Prestation canadienne d'urgence, la PCU, a été mise en place pour aider les gens durant la pandémie, et cela a été utile. Ce montant de 2 000 $ par mois a été jugé suffisant pour vivre décemment durant la pandémie. Pourtant, les prestations de la Sécurité de la vieillesse n'offrent même pas ce montant.
En 1975, la pension de vieillesse couvrait 20 % du salaire industriel moyen. Aujourd'hui, c'est autour de 13 %. Avec notre proposition, nous souhaitons rehausser cela au moins à 15 %. Le résultat est que les pensions de vieillesse ne permettent souvent même pas de sortir les aînés de la pauvreté.
Augmenter le revenu des aînés va non seulement leur permettre d'avoir un niveau de vie plus décent, ce qu'ils méritent depuis longtemps, mais cela va aussi les aider à faire face à la crise actuelle et à prendre part à la relance de l'économie. C'était une priorité du Bloc québécois bien avant la crise, alors que nous demandions déjà une augmentation du Supplément de revenu garanti de 50 $ par mois pour les personnes seules et de 70 $ par mois pour les couples.
Oui, il y a eu un paiement unique de 300 $ pour ceux qui recevaient la Sécurité de la vieillesse et de 200 $ pour ceux qui recevaient le Supplément de revenu garanti, et oui, il y a eu un crédit pour la TPS et la TVH. Ces mesures d'appoint sont les bienvenues dans le contexte très particulier de la pandémie, mais c'est arrivé d'une façon seulement ponctuelle, et là est le problème. Le problème de l'indexation insuffisante des prestations pour aînés existait déjà avant la pandémie, il existe durant la pandémie et il continuera d'exister après celle-ci.
D'ailleurs, pour faire une petite comparaison qui frappe l'imaginaire, l'ancienne gouverneure générale Julie Payette reçoit une pension à vie de près de 150 000 $, en plus d'une allocation de dépenses. Les aînés n'en demandent pas tant. Une augmentation de 110 $ par mois, cela ne changera peut-être pas leur monde, sauf que cela pourrait les aider. Les aînés subissent vraiment les contrecoups de la pandémie et nous devons nous préoccuper d'eux, parce qu'ils sont aussi sévèrement isolés et plus à risque.
J'aimerais terminer en parlant de l'importance de hausser les transferts en santé. C'est également une demande des aînés. Ils n'en veulent pas, des normes nationales. Pour eux, ce n'est pas cela qui leur donnera un vaccin. En effet, il y a aussi une inquiétude concernant l'approvisionnement en vaccins. On a appris que les aînés de 85 ans et plus allaient commencer à se faire vacciner, mais à quand des vaccins pour tous les aînés qui sont isolés depuis beaucoup trop longtemps?
En conclusion, je vais dire tout simplement que nous devons agir pour nos aînés. Ils doivent avoir un revenu décent. Ils doivent pouvoir vivre beaucoup plus dignement. Ils ont bâti le Québec et nous leur devons de nous préoccuper d'eux. Il faut augmenter leur pouvoir d'achat. C'est assez de laisser nos aînés dans la pauvreté.
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Madame la Présidente, d'abord, la motion que nous débattons est importante, et je tiens à saluer ma collègue de Shefford. Comme elle l'a souligné, elle était déjà engagée auprès de ces groupes avant même qu'elle ne soit notre collègue à tous, ce dont nous sommes fiers. Je pense que les aînés peuvent compter, encore une fois, sur son engagement indéfectible envers la cause de nos personnes aînées, qui méritent vraiment qu'on reconnaisse leur apport à notre société. En somme, c'est là le sens de notre motion.
Je tiens aussi à saluer les milliers d'aînés et à remercier de leur travail tous les organismes de défense de leurs droits qui les représentent, tant au Québec qu'au Canada.
Ce que les aînés nous demandent aujourd'hui, à nous, parlementaires, c'est de prendre fait et cause pour ce qu'ils vivent. Or, l'un de leurs problèmes criants est l'appauvrissement. C'est sur cette base que nous présentons aujourd'hui cette motion, qui, nous l'espérons, sera adoptée à l'unanimité.
Pour bien exposer mon propos, je vais parler de cette réalité qu'est l'appauvrissement des aînés; de l'impact de cet appauvrissement sur la santé physique, bien sûr, mais aussi sur la santé psychologique; de l'inefficacité des mesures actuelles; et, surtout, des solutions possibles. En effet, il existe des solutions pour répondre à cet enjeu, et il faut que, une fois pour toutes, on s'assure que les aînés peuvent avoir une retraite décente. C'est là notre objectif.
S'il y a une chose que j'aimerais qu'on reconnaisse aujourd'hui — on aurait dû le faire bien avant —, c'est que les aînés s'appauvrissent.
Si on utilise l'indicateur de pauvreté, qui est basé sur 50 % du revenu médian, c'est un aîné sur cinq, au Québec, qui se trouvait en situation de pauvreté, en 2017. Au Canada, toujours en 2017, 15,4 % des aînés étaient en situation de pauvreté.
Ces aînés, ce sont majoritairement ceux qui, une fois à la retraite, n'ont pour tout revenu que le Supplément de revenu garanti et la pension de Sécurité de la vieillesse. Ces montants — j'insiste sur ce point — sont loin d'être suffisants pour répondre aux différents besoins quotidiens des aînés. Bien souvent, cette triste réalité place les aînés dans l'obligation de continuer à travailler bien au-delà de l'âge de la retraite. Entre 2002 et 2014, le taux d'emploi chez les personnes âgées de 65 ans et plus a augmenté de 50 %, passant de 12 à 19 %. Pour les personnes âgées de 65 à 70 ans, c'est plus de trois aînés sur dix qui décident de continuer à travailler. Mes collègues trouvent-ils normal qu'un aîné qui a travaillé toute sa vie soit dans l'obligation de continuer à travailler parce que ses revenus de pension sont insuffisants?
Je me réjouis à la pensée que certains aînés restent actifs sur le marché du travail, mais la décision de continuer à travailler devrait être un choix, et non une obligation causée par un manque de revenu.
De plus, cet appauvrissement a un impact. Il a un impact notamment sur la santé psychologique des aînés. L'appauvrissement est stressant, inquiétant et angoissant. Il est stressant de tenter de joindre les deux bouts, de craindre de ne pas être en mesure de subvenir à ses besoins actuels et futurs et de ne pas pouvoir s'offrir plus que ce qui comble ses besoins de base. Vieillir en santé et avoir une retraite décente, c'est aussi avoir un revenu suffisant, non seulement pour répondre à ses besoins de base, mais aussi pour réussir à se payer des activités et avoir des projets. C'est avoir les moyens d'aller visiter ses proches et de les recevoir. C'est avoir les moyens de participer activement à la collectivité.
Déjà, le vieillissement amène son lot de changements, et cela peut mener à la maladie. Cela nécessite qu'on s'adapte. Cela amène du stress. Nous, les parlementaires, devons nous assurer que le manque de revenus n'est pas un facteur qui s'ajoute à ce stress. Or, actuellement, au risque de nous répéter, les mesures en place n'arrivent pas à répondre à ces besoins et n'atténuent pas ce stress.
En date de juin 2020, comme ma collègue l'a dit, un individu recevant strictement la pension de la Sécurité de la vieillesse ainsi que le Supplément de revenu garanti avait un revenu annuel de 18 000 $ à peine. Pour un aîné célibataire, divorcé ou veuf, c'est environ 1 500 $ par mois. En fait, au Québec, ce sont environ 60 % des aînés qui n'ont comme revenu de retraite que les régimes publics, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas de régime complémentaire, et ce sont en grande majorité des femmes.
Ce n'est pas un secret que ces sommes arrivent à peine à couvrir les besoins de base, tels que calculés par la mesure du coût du panier de consommation. C'est loin d'être suffisant. D'ailleurs, cela devrait être revu aussi. On devrait plutôt établir une mesure de revenu viable.
Est-ce normal qu'au cours des 10 dernières années, les prestations de la Sécurité de la vieillesse aient seulement été augmentées de 91 $ par mois?
Les gouvernements successifs, tant conservateurs que libéraux, ont échoué à ce chapitre et ont laissé tomber les aînés.
Le gouvernement actuel nous a promis qu'il prendrait la situation au sérieux. Cependant, les dernières annonces me laissent penser tout à fait le contraire.
Est-ce normal que la dernière indexation des rentes annoncée ne corresponde qu'à une augmentation de 1,50 $ par mois? Est-ce normal que les rentes n'aient augmenté que de 0,1 % pour le trimestre d'octobre à décembre 2020?
La FADOQ a qualifié cette indexation d'insultante, et elle a tout à fait raison. Comme le disait ma collègue, cette indexation n'arrive même pas à couvrir le coût d'un café. Le bien-être des aînés vaut-il plus qu'un café par mois? Je pense que poser la question, c'est y répondre.
Déjà, le Bloc québécois a interpellé le gouvernement à plusieurs reprises et a proposé des mesures concrètes pour venir en aide aux aînés à faible revenu. Nous proposons d'augmenter de 110 $ par mois les revenus de retraite pour tous les citoyens de 65 ans et plus. Je rappelle que 60 % de la population a seulement les revenus de pension comme revenu de base. Nous proposons une bonification du Supplément de revenu garanti de 50 $ par mois pour les personnes seules et de 70 $ par mois pour les couples. Nous proposons la poursuite du versement de la prestation du Supplément de revenu garanti à un défunt ou à son survivant pour une période de trois mois après le décès.
Ces solutions sont simples et efficaces et visent à enrayer l'appauvrissement des aînés dès maintenant.
En conclusion, il y a trois choses que j'aimerais que mes collègues retiennent de nos interventions aujourd'hui. D'abord, les aînés ont travaillé toute leur vie et méritent d'avoir des revenus qui leur permettent d'avoir une retraite décente. Ensuite, l'appauvrissement des aînés, ce n'est pas une vue de l'esprit, c'est une réalité. Finalement, cet appauvrissement s'est amplifié avec la pandémie, et aujourd'hui, des milliers d'aînés sont dans le besoin et s'inquiètent de leur avenir, même au-delà de la pandémie.
En tant que parlementaires, nous avons le devoir de prendre cette situation au sérieux. Nous avons le devoir d'intervenir et de tout faire en notre pouvoir pour combattre l'appauvrissement des aînés. C'est pourquoi j'enjoins à mes collègues d'appuyer notre motion, et c'est pourquoi j'enjoins au gouvernement d'agir rapidement en mettant en place des mesures structurantes pour assurer aux aînés une retraite décente dès maintenant. Personne n'a avantage à appauvrir les aînés.
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Madame la Présidente, pour commencer, je reconnais respectueusement que je me trouve sur les territoires traditionnels et les terres visées par un traité de la nation des Mississaugas de New Credit, des Premières Nations anishinabes visées par les traités Williams, des Hurons-Wendat et de la nation métisse.
Ensuite, je partagerai mon temps de parole avec mon secrétaire parlementaire, le député d'.
Je remercie le Bloc québécois et mes collègues de s'intéresser eux aussi à discuter de la manière dont nous pourrions mieux nous occuper des aînés au Québec et partout au Canada. Je leur suis reconnaissante des discours qu'ils ont prononcés jusqu'à maintenant aujourd'hui, quoique je sois en désaccord avec certaines de leurs affirmations concernant l'aide que le gouvernement a procurée aux aînés, puisqu'ils ont confondu l'indexation des pensions et les mesures d'aide additionnelles fournies en raison de la COVID-19.
J'aime toujours avoir l'occasion de discuter de ce que nous faisons pour les aînés, et que les parlementaires reconnaissent les enjeux auxquels les aînés sont confrontés, en particulier durant la pandémie. Le Bloc québécois a souligné certains des enjeux qui touchent les aînés dans la motion qu'il a présentée aujourd'hui. Depuis le début, nous tentons de tout mettre en œuvre pour répondre à ces enjeux. Les membres du gouvernement savent depuis longtemps qu'il faut aux aînés un gouvernement fédéral qui collabore étroitement avec les administrations provinciales, territoriales et locales afin de leur procurer les prestations et les programmes qui comptent à leurs yeux.
Le gouvernement libéral est déterminé à renforcer la sécurité financière des aînés canadiens et leurs soins de santé afin d'améliorer leur qualité de vie. L'une des premières décisions du gouvernement après son arrivée au pouvoir a été de ramener de 67 à 65 ans l'âge d'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse, d'augmenter le Supplément de revenu garanti pour 900 000 aînés à faible revenu et de bonifier de 50 % le Régime de pensions du Canada pour les futurs retraités. Cette augmentation a été égalée dans le Régime des rentes du Québec.
Depuis l'arrivée de la pandémie l'année dernière, nous nous employons à soutenir les Canadiens, y compris les aînés. Plus de 4 millions d'aînés ont reçu un montant supplémentaire de crédit pour la TPS. Nous avons versé un paiement unique aux aînés admissibles à la Sécurité de la vieillesse, plus une aide additionnelle pour ceux inscrits au Supplément de revenu garanti. Cela représente une aide non imposable de plus de 1 500 $ pour un couple à faible revenu. En tout et partout, nous avons offert aux aînés deux fois plus d'aide financière directe que ce à quoi nous nous étions engagés dans notre programme électoral. Cela représente 3,8 milliards de dollars d'aide financière directe aux aînés, et le travail se poursuit.
Lors des dernières élections, nous avons promis aux Canadiens de 75 ans et plus d'augmenter de 10 % les prestations de la Sécurité de la vieillesse. Notre plan reconnaît que, à mesure que les aînés vieillissent, leur sécurité financière diminue et leurs besoins augmentent. Ils sont plus à risque d'épuiser leur épargne-retraite, de souffrir d'un handicap, de ne pas être en mesure de travailler et de devenir veuf ou veuve alors que les coûts de leurs soins de santé ne cessent d'augmenter. En ce qui concerne les aînés de plus de 75 ans, peu d'entre eux ont un emploi et ceux qui travaillent gagnent un revenu médian de seulement 720 $; la moitié d'entre eux ont un handicap, dont la moitié est grave; 57 % d'entre eux sont des femmes, et quatre femmes sur 10 sont veuves; 59 % des aînés de plus de 75 ans gagnent un revenu inférieur à 30 000 $, et 39 % d'entre eux reçoivent le Supplément de revenu garanti. La qualité de vie des aînés est nettement minée par ces contraintes réelles.
Le gouvernement comprend les besoins des aînés et contribuera à les combler en augmentant de 10 % les prestations de la Sécurité de la vieillesse pour ceux qui sont âgés de 75 ans et plus. Il s'agira de la toute première augmentation permanente de la Sécurité de la vieillesse depuis 1973, outre les rajustements liés à l'inflation. Nous avons élaboré ces programmes en écoutant les aînés. Cela dit, les députés du Bloc refusent d'admettre que nous prenons des mesures depuis le début de la pandémie pour venir en aide aux aînés.
Le député de , le chef du Bloc, a fait des commentaires qui ont induit en erreur les aînés. Nous avons entendu cette désinformation encore une fois aujourd'hui dans des discours sur les actions prises par le gouvernement pour aider les aînés à améliorer leur situation financière personnelle. Il a dit aux aînés qu'ils n'avaient pratiquement pas reçu de soutien financier pendant la pandémie. En fait, les aînés à faible revenu ont obtenu un soutien de plus de 1 500 $ libre d'impôt. C'est loin d'être négligeable. Ce soutien s'est avéré très important pour les aînés les plus vulnérables qui ont du mal à composer avec les coûts supplémentaires causés par la pandémie.
Le Bloc québécois a également dit aux aînés que leur pouvoir d'achat lié au montant de leur allocation de retraite diminue constamment. La réalité, c'est que les pensions publiques sont indexées pour protéger le pouvoir d'achat des aînés contre l'inflation. Le Bloc devrait arrêter d'induire en erreur les aînés, la tranche de la population la plus fragilisée par la pandémie. Je me réjouis à l'idée d'avoir de bons débats sur la meilleure façon de soutenir les aînés, mais les arguments doivent être fondés sur des faits.
Le Bloc n'a pas non plus reconnu que les aînés avaient des besoins plus importants pendant la pandémie, et que le gouvernement fédéral avait pris des mesures pour répondre à ces besoins. Commençons par la santé publique.
Nous avons donné des milliards de dollars aux provinces et aux territoires pour aider à protéger la santé des Canadiens pendant la pandémie. Nous avons acheté des milliards de pièces d'équipement de protection individuelle. Ce sont les personnes âgées — surtout celles vivant dans des établissements de soins de longue durée — qui ont le plus souffert des effets de la COVID-19 et qui en ont payé le prix le plus lourd: elles y ont laissé leur vie. Si nombre de ces établissements ont été en mesure d'assurer la sécurité de leurs résidents, d'autres ont mis en lumière les faiblesses du système, provoquant une espèce d'électrochoc dans le pays. Il faut manifestement agir et notre gouvernement a décidé d'apporter son aide.
Les soins de longue durée relèvent des compétences des provinces et des territoires, et nous travaillons avec eux pour mieux protéger les personnes âgées et le personnel des établissements de soins de longue durée. Nous avons récemment débloqué 1 milliard de dollars de plus pour financer le travail de prévention des infections dans les établissements de soins de longue durée. Nous avons élargi l'admissibilité aux fonds fédéraux d'infrastructure afin qu'ils puissent être utilisés pour moderniser et rénover les établissements de soins de longue durée. Nous travaillons aussi à la création de nouvelles normes nationales avec les provinces et les territoires, et nous ajouterons au Code criminel de nouvelles infractions et de nouvelles peines en cas de mauvais traitements infligés à des personnes âgées et de négligence à leur égard.
Pour aider à remédier aux graves pénuries de main-d'œuvre dans les établissements de soins de longue durée et dans le domaine des soins à domicile, nous finançons la formation et les stages de 4 000 nouveaux préposés aux services de soutien à la personne. Nous avons fourni 3 milliards de dollars aux provinces et aux territoires afin de bonifier le salaire des travailleurs des établissements de soins de longue durée et d'autres travailleurs essentiels à faible revenu. De plus, nous avons fourni aux provinces plus de 22 millions de tests de dépistage rapide et d'autres s'y ajouteront. Comme l'a signalé un groupe fédéral d'experts, nous savons que les tests de dépistage rapide constituent un moyen important de protéger les aînés dans les établissements de soins de longue durée. En renforçant le dépistage, ces tests peuvent sauver des vies et rassurer les familles inquiètes quant à la sécurité de leurs êtres chers.
Un autre outil pour protéger les aînés au Canada est notre plan de vaccination. À ce jour, le Canada a distribué plus de 1,8 million de doses des vaccins de Pfizer et de Moderna aux provinces et aux territoires. D'ici la fin mars, nous devrions recevoir 6 millions de doses. Des millions de doses suivront ensuite en avril. Les aînés et les travailleurs essentiels devraient pouvoir se faire vacciner ce printemps.
Tous les efforts déployés par les provinces, les villes et les Canadiens au cours des derniers mois ont porté leurs fruits. Les infections, les hospitalisations et les décès sont en baisse, mais la menace des variants demeure bien réelle. Nous devons donc maintenir de strictes mesures de santé publique, sinon nous pourrions faire face à une troisième vague qui serait pire que la précédente avant que les vaccins aient pu être administrés et que nos aînés soient protégés.
Le gouvernement travaillera toujours en partenariat avec les provinces afin d'assurer la sécurité de la population en adoptant cette approche « Équipe Canada » qui nous permettra de traverser cette crise.
J'aimerais dire quelques mots au sujet de la santé mentale des aînés. Il ne faut pas que la distanciation physique devienne de la distanciation sociale. Nous devons trouver des moyens d'aider les aînés à rester connectés tout en restant à l'abri. Nous avons accru de 20 millions de dollars le financement du programme Nouveaux Horizons pour les aînés. Le gouvernement fédéral a financé plus de 2 000 projets communautaires d'un bout à l'autre du pays. Bon nombre de ces projets ont aidé des aînés à avoir accès à Internet pour la toute première fois en leur procurant des tablettes et en leur apprenant à s'en servir. Cela leur a par exemple permis de participer à des activités de groupe comme des séances d'exercice, ou encore de continuer d'avoir accès à des services essentiels comme des rendez-vous médicaux, du soutien en cas de crise ou encore la commande de nourriture.
Le gouvernement a un ambitieux programme destiné aux aînés pour l'avenir, qui prévoit notamment augmenter de 10 % les prestations de la Sécurité de la vieillesse dès l'âge de 75 ans; prendre des mesures supplémentaires pour aider les gens à rester chez eux plus longtemps; offrir une nouvelle prestation canadienne d'invalidité inspirée du Supplément de revenu garanti; veiller à ce que tout le monde ait accès à un médecin de famille ou à une équipe de soins primaires; aider les Canadiens aux prises avec des problèmes de santé mentale ou de toxicomanie; et accroître l'accès aux ressources en santé mentale. Nous accélérons aussi la mise en place d'un régime national universel d'assurance-médicaments.
Nous savons qu'il reste encore beaucoup à faire, et le gouvernement s'y emploie. J'ai hâte de poursuivre le débat et de répondre aux questions.
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Madame la Présidente, en tant que secrétaire parlementaire de la ministre des Aînés et que député d’Argenteuil—La Petite-Nation, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui pour participer à cette importante discussion sur les aînés.
Je tiens à souligner que les terres sur lesquelles nous sommes rassemblés font partie du territoire traditionnel non cédé du peuple anishinabe algonquin.
Notre travail en faveur des aînés a commencé en 2016, lorsque le premier geste posé par notre gouvernement a été d'adopter la réduction d'impôt pour la classe moyenne, afin de réduire l'impôt sur le revenu des particuliers. Cette mesure a permis aux Canadiens concernés d'économiser en moyenne 330 $ par an pour les célibataires et 540 $ par an pour les couples.
Les aînés dépendent de pensions publiques solides, et notre gouvernement s'est engagé à les améliorer. Nous avons annulé l'augmentation de l'âge d'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse et au Supplément de revenu garanti que le gouvernement conservateur précédent avait proposée, en le ramenant de 67 ans à 65 ans. Cela a permis de remettre des milliers de dollars dans les poches des nouveaux aînés de 65 ans et de 66 ans.
Pour aider les aînés à faible revenu, nous avons augmenté le Supplément de revenu garanti de 947 $ et, pour aider les travailleurs âgés à faible revenu à conserver une plus grande partie de leurs prestations, nous avons augmenté l'exemption de gains du Supplément de revenu garanti afin qu'ils puissent gagner jusqu'à 5 000 $ sans réduction de leurs prestations et obtenir une exemption partielle pour les 10 000 $ de revenus suivants. Effectivement, beaucoup d'aînés désirent travailler à partir de 65 ans.
De nombreux aînés canadiens ont dû faire face à d'importants défis sanitaires, économiques et sociaux en raison de la COVID-19. Depuis le début de la pandémie, nous apportons un soutien aux aînés, en accordant des versements non imposables et une aide communautaire renforcée.
Ces mesures s'appuient sur les aides précédentes introduites en réponse à la COVID-19, notamment le supplément de TPS et les investissements dans les organisations communautaires qui fournissent des services essentiels, comme la livraison de produits alimentaires et de médicaments.
Alors que nous relevons ce défi sans précédent, notre gouvernement continue d'être présent pour les Canadiens et les aînés à chaque étape du processus. Notre gouvernement a accordé aux aînés une aide financière deux fois plus importante que celle à laquelle nous nous étions engagés lors de l'élection. Nous y sommes arrivés en effectuant des versements non imposables et ponctuels du crédit pour la TPS en avril et de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti en juillet. Nous avons investi 3,8 milliards de dollars, ce qui est bien au-delà du 1,56 milliard de dollars sur lequel nous avons fait campagne. Cette aide a permis d'aider les aînés de tous âges plus tôt, en soutenant davantage les plus vulnérables.
En outre, nous avons augmenté à deux reprises le montant personnel de base. Lorsque ces augmentations seront pleinement mises en œuvre en 2023, 4,3 millions d'aînés en bénéficieront, et l'impôt fédéral sur le revenu sera réduit à zéro pour 465 000 d'entre eux. Chaque année, les célibataires économiseront près de 300 $ et les couples près de 600 $.
Nous savons que la COVID-19 a fait que le coût de la vie a augmenté et que la vie des aînés est devenue plus difficile. En raison des restrictions imposées, plusieurs d'entre eux font face à des coûts plus élevés sur le plan de la nourriture et des services. Ils paient plus cher en frais d'ordonnance pour obtenir les mêmes médicaments et paient une prime pour les livraisons. Pendant ce temps, leurs économies en ont pris un coup.
Notre annonce du paiement unique non imposable de juillet a permis d'apporter une aide directe aux personnes âgées les plus vulnérables de tous âges, notamment à ceux qui reçoivent la Supplément de revenu garanti et la pension de la Sécurité de la vieillesse, en offrant jusqu'à 500 $ aux aînés qui reçoivent les deux. Combiné au paiement de la TPS, les couples qui reçoivent le Supplément de revenu garanti recevront en moyenne 1 500 $ en aide directe non imposable.
Notre gouvernement a apporté un soutien financier aux aînés pendant cette crise et nous continuerons à soutenir les aînés et tous les Canadiens pendant la pandémie.
J'aimerais maintenant rétablir les faits et souligner quelques points qui ont été soulevés par mes collègues.
Au cours des derniers mois, le ainsi que certains députés ont fait plusieurs déclarations trompeuses concernant la situation financière des aînés. Le chef du Bloc a réitéré à plusieurs reprises que les aînés n'ont pratiquement aucun soutien financier pendant la pandémie et que leur pouvoir d'achat diminue.
Or ce n'est pas le cas. Le chef du Bloc québécois continue de jouer à des jeux politiques en fournissant de fausses informations, qui font peur aux aînés.
Notre rôle est de soutenir les aînés lorsqu'ils sont les plus vulnérables, et nous savons qu'ils sont les plus vulnérables pendant cette pandémie.
Rétablissons donc les faits une fois pour toutes. Le mythe qui est propagé, c'est que nous n'avons pas déployé les moyens nécessaires pour protéger le pouvoir d'achat des aînés. Cela ne devrait jamais arriver. On prétend que les aînés n'ont pratiquement reçu aucune aide depuis le début de la pandémie. C'est le chef du Bloc qui a dit cela sur les ondes de Radio-Canada.
En fait, un couple à faible revenu a reçu plus de 1 500 $ de soutien du gouvernement du Canada pour couvrir ses frais supplémentaires pendant la pandémie, grâce à un crédit supplémentaire de la TPS en avril et à des versements uniques de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti, en juillet.
En vertu de la loi, les pensions publiques, soit la Sécurité de la vieillesse, le Supplément de revenu garanti, le Régime de pensions du Canada et le Régime de rentes du Québec, sont ajustées pour protéger le pouvoir d'achat des aînés contre l'inflation. Le chef du Bloc et mes collègues le savent très bien. Les prestations de la Sécurité de la vieillesse sont ajustées en janvier, en avril, en juillet et en octobre, et les prestations du Régime des pensions du Canada et du Régime des rentes du Québec sont ajustées chaque année. C'est un exercice comptable.
Le Bloc québécois propage un autre mythe selon lequel, pendant la pandémie, le pouvoir d'achat des aînés n'a augmenté que de 61 ¢. Je crois que ma collègue a utilisé un autre chiffre, soit 1,38 $. C'est le chef du Bloc qui a dit cela à la Chambre des communes, le 1er décembre dernier. En fait, pour soutenir les aînés pendant la pandémie, notre gouvernement a fait des versements non imposables au moyen de crédits pour la TPS, en mars, et au moyen de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément du revenu garanti, en juillet. Pour un couple à faible revenu, cela représente plus de 1 500 $. La Sécurité de la vieillesse est ajustée en fonction de l'inflation quatre fois par année afin de préserver le pouvoir d'achat des aînés.
Le chef du Bloc induit délibérément les aînés en erreur en présentant cet ajustement comme un soutien dans le cadre de la pandémie, de sorte que ce montant semble insultant. Il fait de la politique sur le dos des aînés. C'est pour cela que nous allons voter contre cette motion.
Notre gouvernement reste déterminé à augmenter de 10 % le montant de la Sécurité de la vieillesse pour les aînés de 75 ans et plus. Ce travail était en cours, mais nous avons été frappés par cette pandémie. À mesure que les aînés vieillissent, leurs besoins augmentent. Notre proposition pour les 75 ans et plus répond à ces besoins, bien que le Bloc ait ses propres propositions. Le plan de notre gouvernement permettra de sortir des dizaines de milliers d'aînés à faible revenu de la pauvreté.
Je rappelle que le Bloc a voté contre notre discours du Trône, qui comprenait notre proposition d'augmenter de 10 % le montant de la Sécurité de la vieillesse pour les aînés de 75 ans et plus. On dit aujourd'hui qu'aucun travail n'a été fait. Les aînés ont gagné notre respect et notre admiration. Ils méritent la meilleure qualité de vie possible.
J'ai hâte de répondre aux questions.
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Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
J'ai un immense respect pour les aînés, qui ont contribué à l'édification du pays. J'ai la ferme conviction que nous, en tant que Canadiens et législateurs, sommes extrêmement redevables aux aînés. Il suffit de regarder ce qu'ils ont apporté à nos familles et à nos collectivités; leurs contributions sont visibles partout autour de nous. Ils méritent non seulement notre respect, mais aussi notre soutien alors qu'ils vivent leurs vieux jours.
Je suis heureuse de voir que la motion reconnaît cette responsabilité et le devoir que nous avons de prendre soin des aînés. Elle souligne également certains des immenses problèmes vécus par les aînés au cours de la dernière année en raison de la pandémie. Qu'il s'agisse de problèmes liés à l'isolement, à la santé ou aux finances, l'année a assurément été très difficile. Ce sont les aînés qui ont été touchés de façon disproportionnée par cette crise et ce sont eux qui sont les plus vulnérables aux impacts de l'incapacité du gouvernement à répondre de façon adéquate à la crise.
Beaucoup trop d'aînés et de familles savent d'expérience que les retards dans l'approvisionnement en vaccins ont un véritable coût humain. De même, les retards dans l'acquisition d'équipement de protection individuelle et de tests de dépistage rapide ont nui à notre capacité de mieux protéger nos aînés, en particulier ceux vivant dans des établissements de soins de longue durée. La crise dans ces établissements demande une intervention concertée de tous les ordres de gouvernement en vue d'améliorer la qualité des soins offerts aux aînés.
Les restrictions imposées aux aînés à cause de la pandémie ont eu une incidence considérable sur leur santé mentale. Séparés et isolés de membres de leur famille et de leurs amis, les aînés canadiens ont manqué des moments importants et ont été privés de liens sociaux, même de choses aussi simples que de s'asseoir en compagnie d'une autre personne et de lui tenir la main. Nous ne pouvons pas ignorer les effets néfastes majeurs de la pandémie sur leur qualité de vie.
Nous savons également que les aînés n'ont pas été à l'abri des difficultés financières découlant de cette pandémie. En effet, les aînés ont dû composer avec de nombreuses dépenses imprévues à cause de la pandémie. Bon nombre d'entre eux se sentent pris à la gorge parce qu'ils ont un revenu fixe et que les coûts qu'ils doivent assumer n'ont certes pas diminué durant la pandémie.
En fait, la taxe sur le carbone du a augmenté ces coûts. Le premier ministre a non seulement haussé la taxe sur le carbone en pleine crise, mais il a aussi annoncé qu'il la triplerait. À cause de cette augmentation, les aînés doivent payer plus cher pour se procurer des produits et services essentiels, comme l'essence, l'épicerie et même le chauffage domestique. C'est une taxe punitive qui est encore plus coûteuse pour les aînés des régions rurales, comme ceux de ma circonscription.
La COVID a des conséquences manifestement énormes sur les personnes âgées au Canada, et pour celles qui étaient déjà aux prises avec des difficultés avant la pandémie, les nouvelles difficultés liées à la crise ont été une source de stress supplémentaire. Même si les personnes âgées au Canada constituent un groupe démographique très large, avec des priorités et des besoins différents, le fait est qu'un bien trop grand nombre a du mal à joindre les deux bouts et est laissé pour compte. Nous devons faire mieux pour ces personnes âgées.
Les conservateurs sont en faveur d'une augmentation de l'aide financière accordée aux personnes âgées à faible revenu. Elles ne devraient pas avoir à prendre certaines décisions difficiles, comme de choisir entre avoir du chauffage ou de quoi manger ou combler d'autres besoins fondamentaux.
La motion proposée par nos collègues du Bloc permettrait aux personnes âgées à faible revenu d'avoir plus d'argent dans leurs poches, qu'elles pourraient dépenser pour couvrir des besoins personnels. Toutefois, il est important de reconnaître que la motion a une portée plus large. Elle demande au gouvernement d'augmenter la prestation de la Sécurité de la vieillesse pour les personnes âgées. Cette prestation est versée non seulement aux personnes âgées à faible revenu, mais aussi aux personnes âgées à revenu plus élevé. Or, il y a récupération de la prestation lorsque les revenus de la personne âgée atteignent 79 000 $ environ et la personne âgée ne doit rembourser la prestation dans sa totalité que si ses revenus atteignent 128 000 $ environ.
Augmenter, comme la motion le propose, la prestation de la Sécurité de la vieillesse n'est pas la meilleure manière d'utiliser l'argent des contribuables, si l'idée est d'aider les personnes âgées à faible revenu. Nous devrions donner l'argent à ceux qui en ont le plus besoin. C'est ça qui devrait être notre principale motivation.
C'est d'autant plus important quand on constate que le gouvernement dépense des milliards et des milliards de dollars, tout en refusant de déposer un budget non seulement depuis un an, mais bien depuis deux ans. À l'heure actuelle, les Canadiens attendent toujours que les libéraux présentent un plan concret visant à sortir le pays de cette crise et à relancer l'économie.
Compte tenu de la situation actuelle, nous avons la responsabilité de gérer l'argent des contribuables de manière responsable. Nous devons apporter des mesures d'aide concrètes aux personnes âgées qui en arrachent, tout en veillant à assurer la viabilité à long terme de nos programmes sociaux. C'est notamment pour cette raison que nous sommes déçus de constater que la motion porte sur la Sécurité de la vieillesse, et non du Supplément de revenu garanti. Comme le Supplément de revenu garanti est plafonné à 18 648 $ pour les bénéficiaires vivant seuls, je pense qu'il s'agit d'une approche beaucoup plus efficace pour améliorer la sécurité du revenu des aînés à faible revenu. Il s'agirait par ailleurs d'une approche financièrement responsable permettant de fournir davantage d'aide aux personnes âgées les plus démunies.
Les conservateurs cherchent à accroître la sécurité financière de nos aînés. Nous sommes fiers de notre bilan pour ce qui est de remettre de l'argent dans les poches des aînés à faible revenu, et nous restons déterminés à améliorer leur bien-être et leur sécurité financière. Nous sommes conscients que chaque nouveau dollar versé à une personne âgée à faible revenu lui permet de mieux subvenir à ses besoins en fonction de ses priorités.
Une plus grande aide financière directe aidera les aînés à faible revenu à garder la tête hors de l'eau, et le fait d'avoir la sécurité du revenu nécessaire pour répondre à leurs besoins individuels leur donnera également une plus grande autonomie. Pour certains aînés, cette autonomie peut faire la différence entre vieillir à domicile et déménager dans un établissement de soins. Je pense à un aîné qui a seulement besoin d'aide pour entretenir sa pelouse ou pelleter la neige afin de pouvoir rester chez lui ou à un aîné qui a besoin d'un peu d'aide avec les tâches ménagères. Lorsqu'on accorde aux aînés une plus grande sécurité du revenu et une plus grande autonomie, on leur permet également d'avoir une meilleure qualité de vie et de vivre avec plus de dignité.
C'est pourquoi les conservateurs sont en faveur d'une augmentation de l'aide financière directe aux aînés à faible revenu. Nous savons que trop d'aînés éprouvent des difficultés et nous demandons au gouvernement d'aider concrètement les aînés qui ont du mal à joindre les deux bouts. Il est temps pour le gouvernement libéral d'accorder une plus grande priorité aux aînés. Il est honteux que les aînés n'aient clairement jamais été une priorité pour le . Cela saute aux yeux, comme en témoigne le fait qu'il lui a fallu trois ans pour nommer un ministre des Aînés, ce qu'il n'a fait qu'à la suite de pressions soutenues par les conservateurs, les intervenants et les Canadiens.
Le fait que le gouvernement n'ait pas respecté sa promesse électorale d'augmenter les prestations de la Sécurité de la vieillesse et qu'il ait recyclé son discours du Trône en dit long sur ses priorités. Encore une fois, nous voyons que le gouvernement libéral fait beaucoup de promesses aux aînés, mais qu'il ne les tient pas toutes. Il est temps que le gouvernement s'éloigne des annonces et qu'il mise sur des mesures concrètes. Nos aînés méritent de vivre dans la dignité. Une annonce qui n'est pas assortie d'un plan d'action et qui n'est pas suivie de mesures adéquates ne contribue pas à ce que les gens aient du pain sur la table, de l'essence dans leur voiture et du chauffage dans leur domicile. Les aînés qui ont un revenu fixe et qui peinent à joindre les deux bouts n'ont pas besoin de paroles en l'air ni de fausses promesses: ils ont besoin de mesures concrètes de la part du gouvernement libéral. Ils méritent la sécurité du revenu. Le gouvernement doit accorder la priorité aux aînés.
Au cours de la dernière année, le COVID-19 a mis en évidence de nombreuses lacunes par rapport au traitement réservé aux aînés. Depuis le début de la pandémie, il nous faut mieux prendre soin de nos aînés. Il en va de notre devoir et de notre responsabilité.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre part à ce débat aujourd'hui et de profiter de l'occasion pour rendre hommage à nos aînés qui ont travaillé si fort pour nous léguer le pays comme nous le connaissons aujourd'hui.
La pandémie que nous vivons les touche au plus haut point, car ce virus frappe fort nos aînés en situation de santé précaire. Si aujourd'hui nous pouvons affronter cette épreuve avec toutes ces mesures économiques, c'est parce que ceux qui nous ont précédés nous ont laissé une situation enviable au Canada. Nous devons en faire plus pour nos aînés qui ont une situation financière difficile. En effet, tous n'ont pas eu les mêmes possibilités au cours de leur vie et aujourd'hui, malheureusement, trop d'aînés vivent sous le seuil de la pauvreté. C'est inacceptable au Canada.
Le coût de la vie grimpe plus vite que le revenu de nos aînés, forçant ceux-ci à prendre des décisions difficiles, comme la vente de leur maison, ou bien à se départir de biens ayant une certaine valeur pour boucler leur fin de mois. Trop souvent, les revenus lors du décès d'un conjoint changent beaucoup la réalité financière du survivant, et nous en sommes tous témoins comme députés par des témoignages très touchants d'aînés dans nos circonscriptions.
Aujourd'hui à la Chambre, je prends la parole pour souligner que nous pouvons faire quelques gestes de plus en tant que pays reconnaissant du travail accompli par nos aînés. Selon moi, nous devrions porter une attention particulière au Supplément de revenu garanti qui permet à des aînés en situation financière précaire de toucher un revenu plus élevé que la garantie de base. Le Supplément de revenu garanti est calculé en fonction des autres sources de revenus, et nous pourrons en augmenter le montant ou moduler des critères d'admissibilité pour favoriser un revenu plus élevé.
Cela dit, le Bloc québécois nous présente une mesure qu'il ne peut pas mettre en œuvre par lui-même dans cette législature ou dans une future législature.
Contrairement aux libéraux qui n'ont rien fait depuis l'élection de 2015, nous, les conservateurs, avons toujours agi. En 2006, le gouvernement a mis sur pied le cabinet de la ministre d'État des Aînés au sein d'Emploi et Développement social Canada, anciennement Ressources humaines et Développement des compétences Canada. Cette idée nous venait de notre très honorable Stephen Harper. Nous savions déjà qu'en 2012 près d'un Canadien sur sept était une personne âgée et que, d'ici 2030, cette proportion passerait à près d'un sur quatre.
Que le Bloc québécois nous arrive avec cette motion aujourd'hui, je l'avoue, c'est très louable, mais le plus important est de se rappeler qu'il ne peut rien faire par lui-même à la Chambre, si ce n'est que de proposer des idées sans suite. Cela me donne l'occasion de prouver, hors de tout doute, combien nous sommes les seuls à toujours avoir été engagés à améliorer la qualité de vie de ceux qui nous tiennent tant à cœur, nos aînés.
Les conservateurs ont créé et bonifié plusieurs mesures pour les aînés au sein de 22 ministères fédéraux, dont le populaire programme Nouveaux Horizons. Ce programme aide les aînés à bénéficier d'une bonne qualité de vie dans leur collectivité et à contribuer à celle-ci par leur engagement social et leur vie active. Le programme finance des projets locaux, des projets pancanadiens et des projets pilotes axés sur des dossiers comme l'isolement social et l'apprentissage intergénérationnel.
Voici donc d'autres mesures instaurées lors des précédents gouvernements conservateurs. En janvier 2012, le gouvernement conservateur a commencé, grâce au crédit d'impôt pour aidants familiaux, à offrir du soutien direct aux personnes qui prennent soin d'un proche à mobilité réduite à leur charge. Nous avons aussi été les premiers à soutenir les Canadiens qui prodiguent des soins tout en travaillant.
Nous avons reconnu l'importante contribution qu'apportent les aidants naturels aux membres de leurs familles et à leur collectivité en offrant du soutien et des soins non rémunérés, tout en composant bien souvent avec leurs responsabilités envers d'autres membres de leur famille et le maintien de leur emploi. Le Plan d'action économique de 2014 aidait les aidants naturels à continuer de participer aussi pleinement que possible à la population active tout en prenant soin d'un être cher.
Nous avons aussi modifié l'assurance-emploi et instauré des prestations et des congés à l'intention des proches aidants. Encore aujourd'hui, ces prestations peuvent être versées pendant quelques semaines aux personnes qui doivent s'absenter temporairement du travail pour prendre soin d'un proche qui est gravement malade et qui risque de décéder dans les 26 prochaines semaines.
Le gouvernement conservateur précédent a instauré un crédit d'impôt pour l'accessibilité domiciliaire, grâce auquel les aînés et les personnes handicapées admissibles au crédit d'impôt pour personnes handicapées ont droit à un allégement fiscal de 15 % pour des dépenses admissibles pouvant atteindre 10 000 $. Pour être admissibles, les dépenses doivent être liées à des rénovations permettant une plus grande mobilité ou fonctionnalité ou réduisant les risques d'un accident.
Nous avons doublé le montant pour revenu de pension. Il y a des années, un crédit d'impôt pour revenu de pension non remboursable a été créé pour la tranche de 1 000 $ de revenu de pension admissible. Beaucoup de choses ayant changé depuis, le gouvernement conservateur précédent a augmenté le montant maximal du revenu de pension admissible à 2 000 $. Cela permet encore aujourd'hui de réelles économies qui aident vraiment les pensionnés.
Nous avons instauré l'augmentation du montant en raison de l'âge, lequel permet aux aînés de réclamer jusqu'à 7 637 $ dans leur déclaration de revenus de 2020.
Nous avons également mis en place le fractionnement du revenu de pension afin de réduire le fardeau fiscal des pensionnés canadiens, rendant ainsi le système plus équitable. D'une manière générale, chaque particulier paie de l'impôt sur la totalité de ses revenus. Le fractionnement de revenu de pension permet à tout résident canadien qui touche un revenu de pension admissible d'allouer jusqu'à la moitié de ce revenu à son époux ou à son conjoint de fait si ce dernier réside avec lui. Ainsi, les pensionnés et leur famille peuvent réduire considérablement leur fardeau fiscal.
Je pense aussi à l'augmentation de l'âge limite pour la conversion des REER en FERR. Le Régime enregistré d'épargne-retraite est l'un des meilleurs outils offerts aux Canadiens pour épargner pour leur avenir. Comme les cotisations au REER sont non imposables sous la limite de cotisation, c'est une façon idéale de planifier sa retraite.
Cependant, certains Canadiens étaient limités par la structure des REER. Même si une personne choisissait de travailler après l'âge de 69 ans, elle était obligée de convertir son REER en un Fonds enregistré de revenu de retraite et de commencer à faire des retraits. Le gouvernement conservateur précédent a augmenté la limite d'âge pour la conversion des REER en FERR de 69 à 71 ans. Maintenant, un plus grand nombre de Canadiens ont la liberté de choisir quand ils veulent convertir leur REER.
Toutes ces mesures et tant d'autres servent à stimuler notre croissance économique. J'en suis encore très fier aujourd'hui et j'en fais la promotion chaque année dans un guide fiscal que j'envoie à tous les citoyens de ma circonscription.
Nous comprenons les incidences d'une situation financière précaire, surtout celles vécues par la population vieillissante. Nous avons tous le devoir de faire partie de la solution. Avec de la volonté, nous pouvons agir assez rapidement pour donner une aide financière à nos aînés par l'entremise du budget à venir, si les libéraux peuvent se décider à nous en présenter un.
Ajoutant aux effets de la pandémie, le gouvernement a créé beaucoup d'incertitude, tant chez nos aînés que dans tout le reste de la population. Si les libéraux avaient réellement eu l'intention d'aider les aînés, cela serait déjà fait. Quant au Bloc québécois, on sait tous qu'il ne pourra jamais remporter le siège de premier ministre. Ceci laisse donc les conservateurs comme la seule option pour sécuriser nos aînés en situation financière précaire.
Je suis persuadé que les principaux intéressés comprendront que nous sommes garants de nos actions passées et que nos bonnes intentions deviendront réalité dans le futur gouvernement conservateur du Canada. Tous ensemble, nous relèverons le défi de réparer les dégâts libéraux et de reconstruire l'économie canadienne.
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Monsieur le Président, c'est un plaisir pour moi de prendre part aujourd'hui au débat sur une motion de l'opposition qui porte sur un sujet qui nous tient à cœur, à mes collègues et à moi, c'est-à-dire la reconnaissance de la contribution de nos aînés et l'augmentation de leur revenu de retraite. Je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Pour commencer, j'aimerais remercier ma collègue du Bloc d'avoir saisi la Chambre de cette motion.
À titre de porte-parole du NPD pour les aînés et les pensions, je recommande à tous de l'appuyer. Dans le contexte pandémique qui est actuellement le nôtre, cette motion est d'une grande importance, et tous les députés conviendront certainement qu'il est grand temps que nous fassions le nécessaire pour que les aînés du pays puissent vivre dans la dignité.
Pour la gouverne des gens qui sont à la maison, j'aimerais expliquer ce que la motion d'aujourd'hui propose au juste.
Elle demande au gouvernement actuel d'augmenter dès le prochain budget les prestations de la Sécurité de la vieillesse de 110 $ par mois pour les personnes de 65 ans et plus. Elle demande que la Chambre des communes:
a) constate que les aînés ont été les plus directement affectés par la pandémie de COVID-19; b) rappelle que trop d’aînés vivent dans la précarité financière; c) souligne la dette collective que nous avons à l’égard de celles et ceux qui ont bâti tant le Québec que le Canada [...]
De toute évidence, la Chambre doit reconnaître que ce sont les aînés du pays qui ont été le plus durement touchés par les effets de la COVID-19. Au début de la pandémie, Statistique Canada a signalé que 60 % des aînés de 65 ans et plus avaient déclaré éprouver énormément d'inquiétude par rapport à leur santé et à leur bien-être. Par contraste, seulement 28 % des personnes de 20 à 34 ans éprouvaient le même niveau d'inquiétude.
Dans une déclaration sur la façon dont la COVID-19 a exacerbé ces inégalités, la Commission canadienne des droits de la personne a souligné que, comme bon nombre d'aînés vivaient en institution ou seuls, ils étaient plus isolés que jamais en raison de la pandémie et étaient plus vulnérables à la maladie. La Commission a souligné à juste titre qu'en règle générale, leurs amis et leur famille n'avaient pas le droit de leur rendre visite.
Il faut continuer de trouver des façons novatrices de communiquer avec les aînés qui n'ont pas nécessairement accès aux différents modes de communication ou ne savent peut-être pas s'en servir, et pour les soutenir. Nous avons clairement vu les ravages que le virus a causés parmi les aînés, surtout parmi les résidents des centres de soins de longue durée. Ils ont été beaucoup plus touchés que les autres groupes d'âge.
Il y a environ deux mois, les décès causés par la COVID dans les établissements de soins de longue durée au Canada représentaient pas moins de 81 % des décès attribuables à la COVID. En comparaison, ce pourcentage était de 42 % à l'étranger. Ce qui est arrivé chez nous est inacceptable.
Les néo-démocrates ont réagi en annonçant un plan pour offrir une garantie de soins aux aînés. Nous avons demandé au gouvernement de prendre des mesures pour éliminer l'aspect lucratif des soins de longue durée, de travailler avec les fournisseurs de soins de santé et les gouvernements provinciaux et territoriaux en vue d'élaborer des normes nationales en matière de soins continus et de longue durée, et de réglementer ceux-ci à l'aune de la Loi canadienne sur la santé.
On demande aussi à la Chambre de reconnaître la précarité financière vécue par les aînées. En temps normal, beaucoup de personnes âgées doivent payer un prix élevé pour le loyer, l'électricité, le câble, le gaz, les assurances, de même que pour l'épicerie, les médicaments et les produits pharmaceutiques. La pandémie fait augmenter les dépenses des personnes âgées. Par exemple, les statistiques montrent que, plus que tout autre groupe démographique, les aînés ont recours à des services de livraison payants durant la pandémie, notamment pour l'épicerie et les médicaments.
À la suite des pressions exercées par le NPD, le gouvernement a finalement annoncé un paiement ponctuel de 300 $ pour les bénéficiaires de la Sécurité de la vieillesse ainsi qu'un paiement supplémentaire de 200 $ pour les bénéficiaires du Supplément de revenu garanti. Cependant, ce paiement ponctuel ne suffira pas à couvrir l'augmentation du coût de la vie que les aînés devront assumer immédiatement et dans les années à venir. Le gouvernement a reconnu que les aînés doivent composer avec une hausse des coûts, et a annoncé de nouvelles mesures législatives, mais, depuis, c'est le silence radio.
La pandémie de COVID-19 a fait ressortir les énormes lacunes relatives au système de santé et au coût des médicaments sur ordonnance. Il est plus que jamais urgent de mettre en place un régime national d'assurance-médicaments. La majorité des Canadiens y sont favorables. Or, hier, les libéraux ont voté contre le projet de loi que nous avons présenté à cette fin. Voilà 24 ans que les libéraux promettent un régime universel d'assurance-médicaments, mais on attend toujours qu'ils tiennent parole.
Enfin, la motion à l'étude aujourd'hui vise à ce que la Chambre tienne compte des contributions que les aînés ont apportées au pays.
La contribution des aînés du Canada est inestimable, que l'on pense à nos familles, à nos communautés ou à notre pays, ou encore à la nature même de notre société. C'est une évidence: chaque génération s'appuie sur le travail de celles qui l'ont précédée. Ainsi, les aînés méritent toute notre reconnaissance et nos remerciements.
Nous devrions honorer les aînés en prenant soin d'eux. À mon avis, nous avons l'obligation morale de le faire. Malheureusement, de trop nombreux signes indiquent que nous n'en sommes pas encore là. Trop souvent, les aînés n'ont pas accès à un logement abordable. Ils doivent avoir recours aux banques alimentaires toutes les semaines et rationner les médicaments dont ils ont besoin.
Les aînés ont fourni leur juste contribution et devraient pouvoir vivre leur retraite dans la dignité. Pour cette raison, les néo-démocrates font la promotion d'une stratégie nationale pour les aînés. Elle permettrait d'assurer la mise en place des mesures et des programmes pour répondre aux besoins des retraités et des personnes âgées.
Enfin, la motion demande au gouvernement d'augmenter la Sécurité de la vieillesse. Pour discuter comme il se doit des avantages d'une bonification de cette prestation, je vais d'abord parler du Régime de pensions du Canada. Notons que seuls les Canadiens qui ont contribué à ce régime peuvent recevoir, à partir de 60 ans, une prestation mensuelle jusqu'à la fin de leur vie.
La Sécurité de la vieillesse est une prestation de retraite qui se trouve au cœur de la motion présentée aujourd'hui. Cette pension universelle n'est pas tributaire de la participation antérieure au marché du travail d'un retraité, ni de son régime de pension agréé ou de son régime enregistré d'épargne, le cas échéant. Tout le monde y a droit à 65 ans.
Il faut nous rappeler que la stabilité compte et que la plupart des régimes de pension privés sont actuellement menacés parce qu'il n'y a rien pour les soutenir ou les protéger lorsque des entreprises font faillite.
Sous Stephen Harper, les conservateurs ont mis en place un plan pour faire passer l'âge d'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse de 65 à 67 ans. Le NPD a lutté contre une telle discrimination afin que les aînés puissent vivre leur retraite avec dignité.
La motion à l'étude propose d'augmenter la prestation des Canadiens à partir de 65 ans. Ainsi, tous les aînés admissibles bénéficieraient d'une telle hausse. Je crois qu'il est extrêmement important que tous les aînés obtiennent cette hausse, et pas seulement certains d'entre eux. Les libéraux ont promis d'augmenter la prestation de la Sécurité de la vieillesse, mais uniquement pour les Canadiens de 75 ans ou plus. Je demande donc ceci à mes collègues libéraux: ne croient-ils pas que les aînés de 65 à 74 ans ont eux aussi du mal à composer avec le coût élevé de la vie et à payer leurs factures?
Je ne comprends pas pourquoi le gouvernement voudrait créer une Sécurité de la vieillesse à deux vitesses. Quoi qu'il en soit, il n'a rien fait. Les syndicats ont également demandé la bonification des prestations de retraite et seraient en faveur d'une augmentation des pensions de la Sécurité de la vieillesse, tout comme nous d'ailleurs.
Voici d'ailleurs une citation de Mark Hancock, président national du SCFP:
Le SCFP est depuis longtemps en faveur de la bonification des régimes de pension publics, dont la Sécurité de la vieillesse. Les régimes de retraite d'employeur sont réduits, voire éliminés, et le taux de pauvreté parmi les aînés est à nouveau en hausse. Les pensions de la Sécurité de la vieillesse n'ont pas été indexées comme il aurait fallu au fil des ans, et ce régime ne vaut plus ce qu'il valait il y a 40 ans, mais une bonification permettrait de regagner une partie de la valeur perdue et de sortir des milliers d'aînés de la pauvreté.
En conclusion, le NPD est d'avis qu'il faut combler les lacunes de nos régimes publics de retraite et d'autres formes de soutien aux aînés, et qu'il faut absolument commencer par la bonification de la Sécurité de la vieillesse.
J'aimerais conclure en remerciant tous les députés qui m'écoutent. Je remercie à nouveau le Bloc. J'espère qu'il n'y aura aucun problème en l'occurrence et que nous appuierons tous cette importante motion.
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Monsieur le Président, cela me fait extrêmement plaisir de participer à ce débat important aujourd'hui. Je remercie mon collègue néo-démocrate de Hamilton Mountain pour tout le travail qu'il effectue pour nos aînés depuis des années. C'est très apprécié et cela fait partie de nos valeurs fondamentales.
Avant de commencer vraiment mon discours, je ne peux m'empêcher de souligner l'incongruité ou l'absurdité de la réponse que le député conservateur de m'a donnée il y a quelques minutes. Je lui ai rappelé que les conservateurs avaient voulu faire passer l'âge de la retraite de 65 à 67 ans, que c'était particulièrement cruel pour des aînés à faibles revenus ou sans aucun revenu et que cela faisait perdre des dizaines de milliers de dollars à nos personnes âgées et nos aînés. La seule réponse que l'on a obtenue, c'est que fort heureusement,cette mesure n'avait jamais été mise en application. S'il est content que la mesure n'ait jamais été mise en application, je me demande bien pourquoi il avait voté en sa faveur. J'espère que tout le monde s'en souviendra en temps voulu.
Je remercie mes collègues du Bloc québécois d'avoir déposé cette motion aujourd'hui, car c'est une question fondamentale. Elle traite de comment nous, en tant que députés ou parlementaires, devons prendre soin des hommes et des femmes qui ont bâti notre société et qui nous ont légué quelque chose d'absolument merveilleux pour nous et nos enfants, pour que la suite du monde puisse se faire dans la sécurité, dans la prospérité, dans la justice et dans la solidarité. Chapeau bas aux hommes et aux femmes qui aujourd'hui sont nos aînés, mais qui ont travaillé tellement fort toute leur vie pour nous léguer une société très avantagée tant au Québec qu'au Canada par rapport au reste du monde.
Au NPD, comme progressistes et sociaux-démocrates, comme hommes et femmes de gauche, nous sommes particulièrement touchés par tous les enjeux qui, de près ou de loin, touchent à la qualité de notre tissu social et à la qualité de vie des gens. Est-ce que les gens peuvent vivre et vieillir dans la dignité? Sommes-nous capables de lutter ensemble contre la pauvreté et les inégalités? Rappelons que, pour le NPD, la pauvreté est une forme de violence, car c'est faire violence aux gens de ne pas leur permettre d'avoir un toit confortable, d'aller à l'épicerie, d'avoir des loisirs, de vivre une vie vraiment agréable et de qualité sans avoir à faire des choix qui sont absurdes et difficiles. Malheureusement, trop de nos aînés vivent encore aujourd'hui dans la pauvreté. Il y a beaucoup de choses que nous pouvons faire pour les aider à sortir de la pauvreté et à avoir une vie digne, parce qu'ils et elles le méritent largement.
La motion présentée aujourd'hui, qui vise l'augmentation de 110 $ par mois de la Sécurité de vieillesse, est l'une des options que nous favorisons au NPD et que nous mettons en avant depuis longtemps. Nous en sommes très fiers, parce que c'est une question de justice, surtout dans une société aussi riche que le Québec ou le Canada; c'est la moindre des choses que nous pouvons faire. Or, ce n'est pas la seule. Il y a beaucoup de choses que nous devons également perfectionner pour améliorer le sort de nos aînés.
Cette motion, et c'est souligné, arrive à un moment critique, c'est-à-dire une crise nationale qui dure depuis un an en raison de la pandémie de la COVID-19. Soyons francs, malheureusement, nos personnes âgées ont payé le prix fort de la propagation de ce virus, avec une mortalité très élevée, avec beaucoup de gens qui ont perdu la vie souvent dans des situations vraiment inhumaines, sans possibilité d'avoir leurs proches avec eux et de tenir la main de quelqu'un avant de partir. Nous devons travailler tous ensemble pour éviter que cela continue ou que cela se reproduise.
Pour éviter cela, il faut apprendre des leçons de la crise actuelle. Pour nous, Il y en a deux grandes parmi plusieurs. On a vu à quel point il est important d'avoir un système de santé robuste, public, efficace, où l'on traite bien les travailleurs et les travailleuses de la santé et, incidemment, nos aînés. La qualité des conditions de travail des employés du secteur de la santé a une incidence directe sur la qualité des soins que les aînés malades vont recevoir. On a également vu tous les trous dans notre filet de sécurité sociale, et les lacunes de la Sécurité de la vieillesse en sont un exemple parmi d'autres.
Toutefois, il y en a plusieurs. On doit jouer sur plusieurs fronts, mais, pour nous, il est vraiment important de renforcer notre système de santé. Le NPD met en avant plusieurs mesures qui doivent être prises. Premièrement, il faut augmenter les transferts en santé. La contribution du fédéral en cette matière est vraiment décroissante et elle est maintenant presque anémique. Nous sommes d'accord avec les premiers ministres des provinces qu'il faut au moins les augmenter à 35 %. La part du fédéral dans les transferts en santé a des incidences directes sur les conditions de travail de nos professionnels de la santé, mais également sur la qualité des soins.
Pour ce qui est de la qualité des soins, il faut entamer des pourparlers entre le fédéral et les provinces pour qu'il y ait des garanties de soins pour nos personnes aînées, particulièrement dans les CHSLD, où il y a malheureusement eu une hécatombe au cours de la dernière année. On ne peut pas se permettre de détourner le regard quand nos aînés sont victimes de maltraitance. On doit s'asseoir ensemble, discuter et trouver des solutions. Le fédéral ne peut pas s'en laver les mains. Il doit se demander ce qu'il peut faire pour améliorer la situation et pour que de telles situations ne se reproduisent plus.
Par ailleurs, le secteur privé ne doit plus être responsable des soins aux aînés, particulièrement dans les CHSLD. Nous devons nous entendre sur le fait qu'il s'agit d'une valeur fondamentale de notre société et que l'argent ne doit pas être l'élément qui détermine si l'on reçoit ou non des soins de qualité. Tout le monde doit être égal. De plus, on ne doit pas faire de profits sur les soins aux aînés, parce que, évidemment, dans ces cas, on a tendance à tourner les coins ronds et à faire passer les actionnaires avant les soins à nos aînés.
J'ai parlé de la pandémie et des CHSLD, mais je ne veux pas passer sous silence tous ces aînés qui sont actifs dans nos communautés. En tant que parlementaires, nous devons les aider, les soutenir et être solidaires avec eux. Certaines personnes âgées sont très actives. Elles font du bénévolat et sont très engagées. Elles veulent créer une société meilleure. Certaines d'entre elles font de l'aide aux devoirs avec des enfants et d'autres travaillent à régler des problèmes environnementaux. Il y a aussi les personnes de la FADOQ, qui font un travail extraordinaire pour les droits des personnes aînées au Québec, entre autres. Je salue leur travail.
Pour plusieurs personnes aînées qui sont toujours actives ou autonomes, la pandémie a aussi été particulièrement pénible. Elles n'ont pas pu voir leur famille et leurs petits-enfants. Elles ont été isolées. Plusieurs d'entre elles souffraient d'isolement avant la pandémie; c'est encore pire maintenant. Des groupes communautaires se sont organisés dans Rosemont—La Petite-Patrie et un peu partout à Montréal et au Québec. On a lancé des appels à la solidarité pour prendre des nouvelles des personnes aînées dont on avait déjà déterminé qu'elles étaient seules ou isolées.
Avec certains groupes, dont le Centre de ressources et d'action communautaire de La Petite-Patrie, je suis allé porter des paniers d'épiceries à des aînés pour éviter qu'ils ou elles doivent sortir pour faire leur marché. Des choses se sont organisées, et, tous ensemble, nous nous sommes serré les coudes pour donner un coup de pouce aux aînés. Je pense qu'il faut aussi le souligner.
Or on voit souvent une stagnation des revenus des aînés. Voilà pourquoi il est si important de bonifier le Supplément de revenu garanti et la pension de la Sécurité de la vieillesse, et il faut appuyer cette motion pour augmenter de 110 $ par mois la pension de la Sécurité de la vieillesse. En effet, les coûts augmentent. Le coût du panier d'épicerie augmente. Malgré le fait que les revenus des aînés stagnent, les fruits, les légumes, la viande et plusieurs autres choses coûtent de plus en plus cher. Les études nous disent que ce coût augmentera de 3 à 5 % au cours de la prochaine année. Pour une famille, cela pourrait représenter des coûts supplémentaires de 700 $ par année.
Mon collègue de le disait, en exerçant des pressions sur le gouvernement, nous avons réussi à obtenir une aide ponctuelle. Toutefois, ce n'est pas suffisant. Nous voulons une aide pérenne pour aider les aînés à se sortir de la pauvreté et à faire face à la hausse des coûts, notamment à celle du panier d'épicerie.
Comme le soulignait ma collègue de , le coût des médicaments explose, lui aussi. Pour beaucoup de personnes aînées, c'est un fardeau très important. C'est pourquoi je me gratte un peu la tête en me demandant pourquoi, hier, le Bloc, les libéraux et les conservateurs se sont ligués contre notre proposition visant à mettre sur pied une assurance-médicaments publique et universelle. Cela aurait eu comme effet très concret de faire baisser le coût des médicaments. Cela aurait pu être mis en avant. Les libéraux veulent mettre cela en avant depuis maintenant 24 ans, et ils ne font jamais rien. Chaque fois qu'ils ont l'occasion de voter sur cette proposition, ils votent contre.
Je comprends mal pourquoi mes collègues du Bloc québécois n'ont pas voté pour cette mesure, alors que c'est réclamé par une bonne partie de la société québécoise. Une vaste coalition, formée notamment de toutes les centrales syndicales — la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec, ou FTQ, la Confédération des syndicats nationaux, ou CSN, la Centrale des syndicats du Québec, ou CSQ et également l'Union des consommateurs du Québec —, réclame une intervention, en collaboration avec les provinces, pour avoir une vraie assurance-médicaments publique et universelle. Voilà une des choses qu'on pourrait faire pour aider les aînés directement.
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Monsieur le Président, j'aimerais mentionner que je vais partager mon temps de parole avec ma très chère collègue de .
Je commencerai mon discours de façon assez sérieuse. J'ai entendu plusieurs intervenants parler aujourd'hui des réalisations de leur parti et dire que nous, comme parti de l'opposition, ne servons à rien. On dirait qu'ils sont en campagne électorale. Or nous ne sommes pas en campagne électorale et, aujourd'hui, nous parlons de nos aînés.
Je trouve tout à fait révoltant le fait qu'on ne se soit pas plus décemment occupé d'eux jusqu'à maintenant. Cela n'a aucun sens. D'ailleurs, je dois réfléchir avant de parler afin de m'assurer d'utiliser des mots qui sont parlementaires.
Dans la motion d'aujourd'hui, notre parti propose « que la Chambre constate que les aînés ont été les plus directement affectés par la pandémie de la COVID-19 ». Les aînés sont ceux qui ont été les plus directement affectés, mais les moins soutenus. Cela a-t-il du sens?
On pense que les aînés n'ont pas été affectés, mais plusieurs travaillent à temps partiel, car leurs revenus ne sont pas assez élevés. D'autres ont perdu leurs sources de revenus, qui étaient basées sur des investissements ou sur des épargnes à long terme qui n'ont pas porté leurs fruits.
Maintenant que j'ai parlé d'épargnes, je vais parler de revenus. Nous devons réaliser que la plupart des aînés ont un revenu fixe, c'est-à-dire des montants de pension qui ne sont pas indexés, sinon très peu. Pensons notamment à la risible augmentation maximale de 1,52 $ par mois accordée à ceux qui reçoivent le montant maximal cette année.
Les revenus fixes ne peuvent pas absorber l'inflation alors que tous les prix augmentent continuellement. On estime la hausse des loyers à 4 % cette année. En ce qui concerne l'alimentation, on peut prévoir des augmentations résultant de la pénurie et du peu de soutien envers notre secteur agricole.
Pensons aussi aux frais de livraison que ces aînés n'avaient pas à payer auparavant et auxquels s'ajoutent des « frais COVID-19 » que les différents marchands perçoivent souvent par obligation.
Les gens isolés sont ceux qui sont le plus à risque. Rappelons-nous où ont eu lieu les décès: chez les personnes âgées. Ces personnes sont non seulement plus à risque, mais elles ont davantage peur au quotidien.
Pour les aider, qu'avons-nous fait? Nous n'avons pas fait grand-chose.
Notre motion propose, en second lieu, que la Chambre « rappelle que trop d'aînés vivent dans la précarité financière ». Je pourrais évoquer ici des statistiques portant sur le calcul du panier de biens de consommation, mais il existe une façon très simple de comprendre que le montant mensuel d'environ 1 500 $ n'a pas de bon sens.
Ainsi, quand le Canada est tombé en état d'urgence et que le gouvernement a décidé d'accorder un montant minimum à ceux qui avaient perdu leur emploi ou qui ne pouvaient plus travailler en raison de la propagation du virus, nous savons tous ce que le gouvernement a choisi de leur donner: 2 000 $.
Ce n'est pas ce que nous demandons aujourd'hui. Ce que nous demandons pour les aînés, c'est une aide supplémentaire de 110 $. En 1975, le montant des prestations de la Sécurité de la vieillesse couvrait 20 % du salaire industriel moyen. Aujourd'hui, il en couvre 13 %. Nous avons laissé cette mesure de soutien s'étioler tranquillement, à petit feu. Pourquoi?
Est-ce parce que nous prenons ces gens pour acquis? Est-ce parce qu'ils ne parlent pas assez fort pour être entendus? Est-ce parce qu'ils n'ont pas d'amis au sein du gouvernement?
Le gouvernement a pourtant fait la promesse solennelle d'aider, avec la main sur le cœur, comme d'habitude. Ce qu'on a obtenu, après moult pressions, ce sont des paiements uniques: 300 $ pour chaque aîné et 200 $ de plus pour ceux qui reçoivent le Supplément de revenu garanti. Un paiement unique supplémentaire de crédit pour la TPS et la TVH leur a aussi été accordé, mais c'est tout.
Le problème de précarité chez les aînés n'est pas ponctuel. Il ne peut donc pas être réglé par un paiement ponctuel. Il faut qu'on le règle à l'aide d'un paiement de base.
J'utiliserai un terme que j'utilise souvent pour défendre l'industrie agricole, qui a besoin de prévisibilité. Les aînés ont besoin de « prévisibilité » pour payer leurs factures, pour faire un budget et pour ne pas vivre d'anxiété à la fin du mois, ne sachant pas s'ils auront suffisamment d'argent pour manger correctement. Nous ne sommes pas en train de dire qu'ils vont s'acheter une voiture neuve la semaine prochaine, nous parlons de 110 $ par mois.
Pensons tout simplement aux dépenses indécentes que l'on fait pour la Couronne britannique dans ce pays. Je ne lancerai pas ce débat et je ne donnerai pas inutilement les montants honteux qui y sont consacrés, mais pensons à ce que 110 $ par mois pourraient faire pour les aînés qui sont chez eux. Je pense que c'est très raisonnable.
Ce problème existe depuis longtemps. Il existait avant la pandémie. Les gens de la FADOQ nous demandent de la stabilité et de la prévisibilité.
Le troisième point de notre motion souligne la dette collective que nous avons à l'égard de ceux et celles qui ont bâti le Québec et le Canada. Le 8 mars prochain, mon père va avoir 86 ans. Je ne veux pas tomber dans l'émotivité, mais j'aimerais qu'on sache que, à l’âge de 12 ans, il était bûcheron dans le bois. Combien d'entre nous auraient été capables de faire cela? Il n'a pas eu accès à l'éducation non plus. Toutefois, c'est le travail de sa génération qui a créé cette possibilité pour la génération future. Grâce à la génération de mon père, nous avons un Québec meilleur. N'avons-nous pas l'obligation morale de nous occuper d'elle décemment?
Heureusement, mon père avait un bon emploi et un bon régime de retraite, beaucoup plus facile à gérer. Par contre, je pense toujours à ceux qui n'ont pas d'argent. Chaque fois qu'il faut faire une importante dépense pour mon père, je me dis que cela doit être épouvantable pour ceux qui ne sont pas capables de verser l'argent nécessaire pour la marchette, pour le fauteuil roulant ou pour l'adaptation du domicile.
Je vais m'arrêter ici, car je vais devenir encore plus émotif.
Au quatrième point, notre motion demande au gouvernement d'augmenter, dès le prochain budget, la pension de vieillesse de 110 $ par mois pour les gens de 65 ans et plus. J'espère que personne du Parti conservateur ne me dira que je ne peux rien faire pour les aînés, alors que ce parti avait la ferme intention d'augmenter l'âge de la retraite à 67 ans. J'attends leurs questions.
Notre parti propose aussi des solutions simples, comme la mise en place d'une déclaration de revenus automatique pour les gens dont la situation ne change pas. Peut-on les aider au lieu de leur nuire et de leur faire remplir 28 formulaires? Les gens sont démunis et ils le sont encore plus pendant la pandémie. Ils ont peur de sortir ou ne peuvent pas sortir. Les services communautaires qui leur viennent habituellement en aide pour faire leur déclaration de revenus manquent de financement et ne fonctionnent pas en ce moment.
Peut-on aussi verser au conjoint les prestations de la pension d'un défunt pendant les trois mois suivant son décès? Je me souviens très bien avoir dû rembourser les prestations de ma mère après son décès. C'est une belle petite tape dans le dos en guise de sincères condoléances. Franchement, je crois que notre société pourrait faire mieux.
Nous souhaiterions établir un crédit d'impôt pour l'aménagement de la résidence, que l'on pourrait obtenir à la suite des travaux de réaménagement. Je pourrais raconter mon expérience personnelle à ce sujet. On n'a pas toujours le temps d'attendre l'approbation d'une subvention, qui peut prendre jusqu'à un an, avant d'aménager sa résidence. On en a parfois besoin dès le lendemain. Le but serait de rendre cela facile et d'offrir un crédit d'impôt automatique pour les soins à domicile.
Ma collègue de , qui va prendre la parole tout de suite après moi, a proposé à plusieurs reprises une loi pour protéger les régimes de retraite des travailleurs en cas de faillite d'entreprise. Penser à la Sécurité de la vieillesse, c'est aussi penser aux régimes de retraite et les protéger. C'est important.
Nous demandons une minime et risible augmentation de 110 $ par mois. Les libéraux ont l'intention de dépenser 100 milliards de dollars dans leur plan de relance, mais ils n'ont ni la volonté ni la décence d'augmenter les pensions de vieillesse de 110 $ par mois. Je vais retenir ma prochaine phrase et dire tout simplement que je trouve cela épouvantable.
On s'apprête à dépenser 100 milliards de dollars. Que vont faire les gens qui ont 1 500 $ par mois de ce montant supplémentaire de 110 $? Croit-on qu'ils vont le mettre dans un compte d'épargne ou le garder pour plus tard? Non, ils vont le dépenser et vont faire rouler l'économie, et c'est de cela que nous avons besoin. Il faut relancer l'économie. Donnons-leur une bouffée d'oxygène. La population vieillit. Cela n'a aucun sens.
J'en appelle aux députés de la Chambre. Laissons faire les couleurs politiques. Lors des débats plus tôt, certains disaient que le Bloc avait voté pour ceci ou contre cela. Le Bloc québécois a aussi voté, hier, en faveur d'un projet de loi qui ne touche pas le Québec, parce que c'était quelque chose de sensé. Nous faisons preuve de jugement. Je n'ai pas le temps de parler tout de suite des raisons pour lesquelles nous avons voté en faveur de ce projet de loi, mais j'aimerais cela qu'on me le demande tantôt.
D'ici là, adoptons cette motion.
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Monsieur le Président, j'aimerais tout d'abord remercier mon collègue de de son discours. On sentait son émotion, mais aussi son indignation, que je partage. Je me suis toujours dit que, si je faisais de la politique, c'était parce que j'avais toujours cette capacité d'indignation, que je souhaite constructive, bien sûr. Alors, je comprends très bien ce qu'il en est, lorsque l'on parle de la situation des aînés.
Par ailleurs, j'aimerais remercier ma collègue de , qui a aussi fait un discours pertinent et qui est à l'origine de cette motion.
En écoutant les nouvelles, au cours des derniers jours, j'ai entendu une journaliste demander à une personne aînée à partir de quel moment on n'était plus pertinent. Peu importe d'où cela provenait, je dois dire que la question elle-même m'a énormément surprise et m'a indignée sur le sujet même des aînés, parce qu'on finit par laisser courir dans la société un discours qui m'apparaît bien dangereux.
Je dois dire que j'ai entendu cela à la chaîne d'État, où j'ai déjà entendu une discussion très sérieuse sur la possibilité d'enlever le droit de vote aux personnes aînées à un certain moment. Ce sont des idées qui ne sont peut-être pas majeures, mais qui ont quand même cours dans la société. Pour ma part, cela m'inquiète énormément. Je dois dire qu'une motion comme celle d'aujourd'hui, qui « souligne la dette collective que nous avons » à l’égard des aînés, doit être prise au sérieux. Elle n'est pas innocente.
Je considère que les propos qu'on entend parfois dans la société font en sorte qu'on exclut les personnes aînées, alors qu'elles font partie intégrante de notre société. Plus tôt, j'ai entendu parler de questions d'âge. On disait « à partir de 75 ans », « de 65 à 67 ans », « après 67 ans », etc. On doit faire ce genre de découpage, dans une certaine mesure, pour des raisons de facilité, mais en même temps, il ne faut jamais oublier que les aînés font partie intégrante de la société.
À ce sujet, je pense qu'on devrait suivre l'exemple des Premières Nations. Je le dis bien humblement, mais je suis députée de Manicouagan, où 15 % de la population est constituée d'Inuits et de Naskapis. Bien sûr, la courbe démographique fait en sorte que ces communautés seront de plus en plus nombreuses. Le traitement qu'offrent les Premières Nations aux aînés est totalement aux antipodes de ce que j'ai pu entendre à la radio d'État. Au contraire, les personnes âgées sont les premières qu'on va servir dans les rencontres de la communauté. Ce sont elles qui vont avoir les pièces de viande de premier choix, comme la viande de caribou. Ce n'est pas anodin, même si je le note comme cela.
Ces personnes sont vues comme des actifs dans leur communauté, et non comme un passif, comme c'est le cas ici, lorsque le gouvernement donne des prestations à tout le monde, sauf aux aînés, en temps de pandémie. Cela démontre qu'on met encore les aînés dans une classe à part. Au contraire, pour les Premières Nations, les aînés sont des êtres de sagesse, des êtres de mémoire, des êtres de connaissance. Je ne voudrais pas leur prêter des paroles, mais pour elles, ce sont les personnes les plus importantes dans leur communauté.
Comme députée, comme citoyenne et comme humaine, j'apprends énormément et je prends acte de cette façon dont les Premières Nations considèrent les aînés dans la société. Nous devrions les considérer de la même façon.
Au-delà de ces considérations et de cette leçon d'humanité, que je tenais à souligner, il y a plusieurs éléments que mes collègues ont mis en avant et qui doivent être mis en œuvre pour nos aînés. J'aimerais les mentionner à nouveau.
Il y a un élément majeur pour lequel le Bloc québécois s'est mobilisé depuis longtemps, et plus particulièrement au cours de la dernière année et demie: les transferts en santé. C'est le travail du gouvernement fédéral d'augmenter les transferts en santé, afin d'aider les aînés.
Pendant la pandémie, on a beaucoup parlé de l'accessibilité aux vaccins. Je représente une immense circonscription de 350 000 km2. Il faut donc souvent se déplacer au sein de la circonscription. La distance à parcourir fait que les aînés ont plusieurs besoins. Il nous faut plus de services et de services de proximité. La demande concernant les transferts en santé touche les personnes âgées au premier chef. Il s'agit de l'une de nos demandes. Bien entendu, nous la répétons depuis ce matin et nous espérons qu'elle deviendra une réalité du gouvernement. Ce dernier doit accepter de hausser la pension de la Sécurité de la vieillesse de 110 $ par mois, et ce, de façon récurrente. Comme l'ont dit plusieurs personnes, il s'agit d'une aide directe qui doit être récurrente. Cette aide ne doit pas seulement être offerte pendant la pandémie de la COVID-19. Le manque à gagner était présent bien avant la pandémie. C'est ce que demande le Bloc québécois, en plus d'une bonification du Supplément de revenu garanti de 50 $ à 70 $, selon que la personne habite seule ou en couple. Cette aide permettra de soutenir les aînés.
Les frais encourus par les aînés, pendant la pandémie et maintenant, font que leur pouvoir d'achat est constamment diminué. Comme je l'ai mentionné, il y avait déjà un manque à gagner avant la pandémie, et il est maintenant énorme. Il faut donc que cela soit fait rapidement.
La motion du Bloc québécois est une invitation à bouger, et j'espère que le gouvernement va s'en saisir. Par l'entremise du discours du Trône de 2019 et de celui de 2020, le gouvernement nous dit qu'il va aider les aînés. Cela fait un an et demi qu'il nous dit cela. Or, tout à l'heure, j'ai entendu le parler du programme Nouveaux Horizons pour les aînés et de plusieurs mesures qui peuvent être intéressantes, mais qui ne viennent nullement en aide aux aînés immédiatement et qui ne leur laisse pas la latitude de choisir pour eux-mêmes. Entre le programme Nouveaux Horizons pour les aînés, un programme intéressant, et le fait d'avoir de l'argent directement dans ses poches, il y a une énorme différence. On a tout intérêt à comprendre cela.
J'espère que le secrétaire parlementaire et la ministre ont bien entendu ce que nous avions à dire sur le sujet. J'espère qu'ils adopteront la motion du Bloc québécois, afin de montrer de façon concrète et rapide leur soutien à nos aînés. Ces derniers ne doivent pas être exclus.
J'ai parlé d'un manque à gagner au quotidien, parce que la pension de la Sécurité de la vieillesse n'est pas assez élevée. En temps de pandémie, cela accentue les difficultés. C'est donc d'autant plus urgent d'agir.
J'aimerais conclure en invitant la Chambre à voter en faveur d'un autre projet de loi, soit celui que j'ai déposé au mois de novembre dernier. Il s'agit du projet de loi , dont nous débattrons fort probablement au printemps. Ce projet de loi vise aussi à aider les aînés et les retraités. Lors d'une restructuration ou d'une faillite, ces derniers voient leur fonds de pension amputé, ce qui cause des drames, des ravages et des tragédies. On ampute également leur assurance collective.
Les aînés disent eux-mêmes qu'ils veulent de la stabilité et de la prévisibilité. En protégeant le salaire différé que les aînés ont gagné et mérité, le gouvernement protégerait leurs droits.
J'aimerais conclure en disant qu'il est également important de protéger la dignité des aînés.
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Monsieur le Président, c'est un plaisir d'avoir l'occasion de prendre la parole au sujet des aînés.
Retournons jusqu'en 2010; nous pourrions même reculer davantage dans le temps. Je me souviens d'avoir participé à une rencontre publique où il y avait beaucoup d'ambiance. Un certain nombre d'aînés étaient présents. J'avais parlé de la contribution apportée par différentes personnes et j'avais nommé celles qui étaient sur place. Ces gens comptaient parmi ceux qui ont bâti ce dont nous jouissons aujourd'hui dans le secteur nord de Winnipeg.
En général, lorsqu'on parle des aînés, on souligne à quel point ils sont extraordinaires. Puis nous passons à d'autres éléments. Je crois qu'il est important de reconnaître que notre merveilleux et beau pays que nous aimons, le Canada, ses provinces et ses territoires sont ce qu'ils sont aujourd'hui grâce à ceux qui nous ont précédés et aux nombreux efforts déployés par les aînés d'hier et d'aujourd'hui.
Ce n'est pas parce qu'une personne se trouve dans un établissement de soins de longue durée qu'elle ne contribue pas à l'économie ou à la société. Je pense aux grands-parents qui transmettent leur savoir ou leur sagesse — ou peu importe le nom qu'on utilise —, à un petit-enfant ou un arrière-petit-enfant. Généralement, de la naissance à la mort, les gens contribuent à la société et ils doivent tous être traités de façon égale.
Je sais que mes collègues du caucus libéral sont du même avis. Nous comprenons l'importance des aînés. En fait, nous avons un caucus pour les aînés qui consacre énormément de temps à leur sujet et à la façon dont le gouvernement peut leur fournir les mesures de soutien dont ils ont besoin et qu'ils méritent.
Avant même d'occuper son poste actuel, le parlait beaucoup de la nécessité de soutenir la classe moyenne canadienne et ceux qui aspirent à en faire partie, mais aussi de reconnaître le rôle important que les personnes âgées ont joué et qu'elles continuent de jouer dans la société. En fait, je suggère aux députés d'examiner les mesures que le gouvernement libéral a prises au cours des dernières années et les résultats obtenus.
Je rappelle que, grâce à nos politiques, nous avons réduit du quart le nombre d'aînés qui vivent dans la pauvreté. Je répète: il y a 25 % moins d'aînés qui vivent dans la pauvreté maintenant qu'en 2015. S'il en est ainsi, c'est en bonne partie grâce aux mesures prises par le gouvernement dirigé par le .
Voici un exemple: l'une des premières choses que le gouvernement a faites a été de bonifier substantiellement le Supplément de revenu garanti que touchent les aînés. Tous les libéraux du pays le réclamaient, et nous sommes passés à l'action tout de suite après les élections de 2015. Les retombées pour l'ensemble de la société sont tout simplement impossibles à mesurer. Pour tout dire, même dans ma circonscription de Winnipeg-Nord, les aînés qui ont pu, directement ou indirectement, sortir de la pauvreté grâce à cette initiative se comptent par centaines.
Quelqu'un, tout à l'heure, se demandait ce que les aînés font avec leur argent. Ils le dépensent. Si les aînés les plus pauvres du Canada reçoivent un dollar, ils le dépensent — et pas en voyages: ils s'en servent pour acheter des biens de première nécessité, comme de la nourriture ou des médicaments. Je reviendrai dans un instant sur la question de l'assurance-médicaments.
Il faut retenir que nous avons pu compter, dès le début, sur un et un gouvernement qui comprenaient toute l'importance des aînés actuels et des personnes qui deviendront des aînés un jour.
Nous avons examiné des façons de réformer le Régime de pensions du Canada. L'ancien premier ministre, Stephen Harper, n'a absolument rien fait dans ce domaine pendant ses 10 ans au pouvoir. Avant de devenir premier ministre, il faisait partie d'un groupe de pression qui souhaitait la disparition du Régime de pensions du Canada. Finalement, nous avons réussi à rassembler les provinces, les territoires et les intéressés et à bonifier le RPC. Cette bonification aidera les travailleurs actuels quand ils prendront leur retraite. Comme nous l'avons démontré, nous sommes prêts à faire tout notre possible pour améliorer les conditions de vie des personnes qui ont 55 ans ou plus maintenant ou qui auront un jour 55 ans et plus.
Je trouve intéressant que le Bloc ait tenté de déformer cette réalité l'automne dernier. Les députés se souviendront que le Bloc cherchait alors à donner l'impression que nous n'avions pratiquement rien donné aux aînés depuis le début de la pandémie. Il affirmait que nous n'avions accordé qu'une infime augmentation, rien de plus, parce que les aînés n'avaient aucune importance pour nous. Le Bloc a tenté de donner aux Canadiens, et surtout aux Québécois, une idée trompeuse de la réalité. Le chef du Bloc a agi ainsi. Ces affirmations n'avaient rien à voir avec la réalité. Dans les faits, nous avons versé un paiement unique aux aînés, et nous avons même bonifié ce paiement pour les personnes qui recevaient le Supplément de revenu garanti.
Cela a-t-il empêché le Bloc de répandre de fausses informations? Non, il a continué. Et maintenant, le Bloc présente une motion disant qu'il faudrait donner 110 $ à chaque aîné et à chaque personne de plus de 65 ans. J'ai l'impression qu'il s'agit, de la part du Bloc, d'une manœuvre électorale, d'un outil de propagande. Pour notre part, notre intérêt pour cette question ne date pas d'aujourd'hui: c'est un enjeu qui nous préoccupe depuis 2015 et nous avons pris des mesures pour le faire progresser.
C'est intéressant. Pensons à la motion que le Bloc souhaite que nous appuyions et au fait que ce parti ait voté contre le discours du Trône, où on mentionnait vouloir hausser les prestations de la Sécurité de la vieillesse de 10 % pour les aînés de plus de 75 ans. Il est tout simplement inacceptable d'essayer de donner l'impression que les aînés de 75 ans ne sont pas différents des aînés de 65 ans. Il existe davantage de débouchés pour les aînés de 65 à 75 ans que pour ceux de 75 ans et plus. Si nous avions accès à des fonds illimités, pourquoi donnerions-nous seulement 110 $? Nous pourrions peut-être donner 510 $. Je suis un peu surpris que mes collègues du NPD n'aient pas déjà tenté de faire augmenter cette somme. Les idées du NPD sont faciles à lancer, mais c'est autre chose de les concrétiser.
J'ai entendu les conservateurs critiquer le gouvernement dans ce dossier. D'aucuns diraient qu'on fait preuve de beaucoup d'hypocrisie en ce moment. Quand j'étais dans l'opposition et que Stephen Harper était premier ministre, certains de mes collègues, qui avaient été dans l'opposition plus longtemps que moi, lui ont demandé ce qu'il faisait pour les aînés. Une députée a indiqué que ce sont les conservateurs qui ont créé le poste de ministre des Aînés. Oui, c'est vrai, mais la création de ce poste a-t-elle donné lieu à des résultats concrets? Pas du tout, surtout quand on compare le bilan des conservateurs à ce que les libéraux ont réussi à accomplir en moins de la moitié du temps.
Au cours de la période difficile que constitue la pandémie de COVID-19, nous avons intensifié nos efforts parce qu'il y a différentes façons d'aider les aînés ou les personnes de 55 ans et plus. C'est ce que je disais même avant mon 59e anniversaire. Je peux dire aux députés que le gouvernement a collaboré directement ou indirectement avec différents intervenants et ordres de gouvernement pour offrir les types de mesures dont les aînés ont besoin.
Je pense que le gouvernement a particulièrement bien réussi à mettre en place ce genre de mesures d'aide. Faut-il en conclure que de toutes les personnes âgées sont satisfaites et qu'il n'y a aucun problème? Ce n'est absolument pas ce que j'essaie de dire. J'affirme simplement que quiconque tente de donner l'impression que le gouvernement n'a pas agi de manière proactive dans ce dossier induit les Canadiens en erreur. En effet, nous pouvons prouver qu'au contraire, nous sommes venus en aide aux personnes âgées pratiquement dès le premier jour, puis pendant la pandémie.
Il a souvent été question du système de soins de longue durée et de ses nombreuses lacunes depuis le début de la pandémie. Il n'y a pas si longtemps, le gouvernement a dépêché les Forces canadiennes au Québec et en Ontario. Ma province, le Manitoba, a demandé l'aide de la Croix-Rouge canadienne, avec l'appui du gouvernement fédéral. Qui s'étonnera du fait que la population canadienne soit sincèrement inquiète de la situation? Nous pouvons nous pencher sur les décès résultant directement de la COVID-19, et comparer les taux de décès par région géographique. Je représente la Maples Long Term Care Home, une résidence pour personnes âgées située à Winnipeg-Nord. Beaucoup trop de résidants âgés sont décédés des suites directes du coronavirus, mais j'ai été soulagé que la Croix-Rouge ait pu se rendre sur place apporter son aide à titre d'organisme humanitaire financé par le gouvernement fédéral.
Ces députés du Bloc et du Parti conservateur ont tort, à mon avis, quand ils prétendent que le gouvernement fédéral n'a aucun rôle à jouer. Le a dit très clairement que nous pouvions apprendre beaucoup de cette pandémie, de sorte que nous puissions reconstruire en mieux. À la différence des députés conservateurs et bloquistes, les députés libéraux sont prêts à réfléchir à des moyens de faire exactement cela, reconstruire en mieux. Je pense que les établissements de soins de longue durée se prêtent tout à fait à cela.
Je respecte les compétences de chacun. Je comprends bien que ce sont les provinces et les territoires qui ont le premier rôle, dans la prestation des soins de santé. Il y a très longtemps, j'ai été porte-parole en matière de santé dans la province du Manitoba et j'ai posé au ministre provincial de la santé de nombreuses questions. J'ai siégé pendant des heures à des comités chargés d'examiner les budgets de la santé, alors je comprends bien le principe du partage des compétences. Je comprends toutefois aussi ce que les habitants de ma circonscription veulent ainsi que les attentes auxquelles un gouvernement national doit répondre. Je ne vais pas me soumettre aux desiderata du Bloc ou des conservateurs qui veulent que nous donnions simplement de l'argent aux provinces. Je pense que c'est lâche; ce n'est pas comme cela qu'on protège les intérêts des personnes âgées partout au pays.
Je crois que nous devons nous pencher sur les façons dont nous pouvons travailler avec ceux qui sont disposés à accepter des normes nationales. C'est une leçon que nous avons apprise au cours du processus. Quand nous parlons des répercussions sur les aînés, nous ne parlons pas seulement de celles qui nous occupent dans l'immédiat. Lorsque j'ai fait du porte-à-porte à Winnipeg-Nord, il est arrivé à plus d'une reprise que des aînés me disent qu'ils se trouvaient dans une situation où ils devaient choisir entre acheter leurs médicaments ou se nourrir correctement. Les députés savent-ils ce qui se passe, dans les faits, quand les gens quittent l'hôpital? Je leur demande d'imaginer qu'ils se trouvent à l'hôpital et que, tant qu'ils y sont, ils reçoivent les médicaments qui leur sont prescrits. Toutefois, après avoir obtenu leur décharge, certaines cessent de faire remplir leurs prescriptions parce qu'ils n'ont pas les moyens de se les payer.
Nous devons réfléchir aux conséquences de cette situation. D'un côté, les conservateurs et les bloquistes disent qu'ils ne veulent pas qu'Ottawa mette son nez là-dedans parce que cela ne le concerne pas. La majorité des électeurs que je représente et, d'après ce que j'entends de mes collègues du caucus libéral, la plupart des Canadiens sont en faveur d'un régime national d'assurance-médicaments. Les députés libéraux appuient un régime national d'assurance-médicaments parce qu'ils en voient les avantages et comprennent ce que les concitoyens leur disent. Voilà pourquoi le projet de loi présenté hier par le NPD est de la foutaise. Ce n'est pas comme si nous pouvons simplement adopter un projet de loi et le régime sera aussitôt en place. Ce n'est tout simplement pas réaliste de penser ainsi.
Si nous voulons un régime national d'assurance-médicaments qui soutiendra les aînés, reportons-nous à ce qui est écrit dans le discours du Trône. Nous devons travailler avec les provinces et les territoires. Pour obtenir le meilleur régime national d'assurance-médicaments possible, nous devons travailler avec les provinces et les territoires. Il est inacceptable d'essayer de présenter un projet de loi qui vise à imposer ce régime avant que de véritables discussions n'aient lieu.
Je sais que le a à cœur d'offrir une assurance-médicaments à tous les Canadiens. Cet enjeu est très important pour moi et mes collègues parce que nous entendons les demandes des Canadiens. Quand on songe aux avantages, on doit tenir compte des groupes et des associations qui ont indirectement un rôle à jouer. Depuis le début de la pandémie, par exemple, nous avons investi près d’un demi-milliard de dollars dans les services et les produits essentiels. Le programme Nouveaux Horizons pour les aînés, axé sur les projets communautaires, a reçu 20 millions de dollars. En outre, nous avons versé 350 millions de dollars à des organismes à but non lucratif, sans oublier Centraide Canada, à qui nous avons versé 10 millions de dollars. Nous savons que beaucoup d'aînés ont eu recours aux banques alimentaires et aux organisations alimentaires locales. Ce sont près de 100 millions de dollars qui leur ont été consacrés depuis le début de la pandémie.
Nous avons octroyé toutes ces sommes à ces organisations parce que nous savons qu'elles ont la capacité d'en faire beaucoup plus pour les aînés. Que ce soit sous forme de contribution directe, d'un allégement fiscal indirect ou en collaboration avec une organisation tierce, les intervenants concernés et les autres ordres de gouvernement, nous avons fort bien réussi à bien des égards à être présents pour nos aînés tout au long de la pandémie, d'un bout à l'autre du pays.
Je suis conscient que ce ne sont pas tous les aînés qui seront satisfaits de nos actions ou qui auront reçu les montants voulus. On peut toujours faire mieux. En tant que gouvernement, nous sommes très ouverts à faire place aux améliorations et nous encourageons quiconque à nous faire de suggestions à cet effet, de la même manière que notre caucus est constamment invité à écouter nos concitoyens pour transmettre à la Chambre ce qu'ils proposent. C'est très important pour nous.
J'en resterai là. Nous allons continuer d'être présents pour nos aînés dans les jours, les semaines, les mois à venir, et, nous l'espérons, les années à venir.
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Monsieur le Président, à vrai dire, je ne sais pas trop par quoi commencer. Je me demande si le secrétaire parlementaire se croit réellement, quand il répand sa rhétorique en accusant tout le monde d'être incompétent.
À l'écouter parler, on croirait qu'il n'y a que les libéraux qui savent comment cela fonctionne. Il dit que les conservateurs n'ont rien fait quand ils étaient au pouvoir et que le NPD en demande tout le temps trop, et maintenant, tout d'un coup, le Bloc québécois donnerait dans la désinformation. Il dit que nous sommes dans le champ, alors que nous essayons simplement de faire reconnaître que les aînés vivent une précarité sans bon sens et qu'on leur doit certainement un meilleur traitement et une augmentation décente de la pension de la Sécurité de la vieillesse. Selon les libéraux, cela est excessif.
De plus, le leader parlementaire accuse le chef du Bloc québécois de désinformer la population en disant que le gouvernement ne les traite pas bien. Sans le Bloc québécois, au début de la pandémie, je ne suis pas sûr que le maigre montant de 300 $ par mois, que les libéraux ont finalement accepté de donner aux aînés, aurait même existé. Franchement, 300 $ par mois pour les aînés, c'est ridicule.
Je vais essayer de faire cela vite, car il y a tellement de choses que j'aimerais lui répondre.
Concernant l'augmentation que les aînés ont reçue en 2020 et dont il se vante, cela leur donne un montant net de 1,52 $ par mois. Est-il capable de regarder les aînés en face et de leur dire que son gouvernement a bien fait les choses pour eux?
Par ailleurs, dans le discours du Trône, le gouvernement avait promis une augmentation de 10 % aux aînés de 75 ans et plus, et il ne leur a même pas donné cela encore.
Quand le secrétaire parlementaire pense-t-il que le gouvernement va leur donner au moins cela?
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Monsieur le Président, je tiens à dire que je vais partager le temps dont je dispose aujourd'hui avec ma collègue de Salaberry—Suroît.
En premier lieu, je dois présenter des excuses à certains de mes collègues que j'ai offensés, il y a quelque temps à la Chambre, alors que je m'exprimais sur le sujet dont on parle aujourd'hui, soit les aînés, que j'avais appelés, à ce moment-là, « les vieux » ou « nos vieux ». On m'avait dit qu'il ne fallait pas dire cela et qu'il fallait dire « nos aînés ». Alors je m'excuse auprès de mes collègues que j'avais offensés et qui ont peut-être l'épiderme un peu plus mince que celui des aînés en question. En effet, ceux à qui j'ai parlé par la suite, les aînés auprès desquels je voulais m'excuser d'avoir utilisé ces termes m'ont dit qu'ils savaient très bien que c'était plein de tendresse et que quand je dis « les vieux », c'est comme « nos vieux », c'est comme nos parents. Ce que je voulais dire par là, c'est que « nos vieux » n'ont pas la couenne aussi sensible que celle des jeunes d'aujourd'hui. Ils sont faits forts et ils sont aussi fiers. Ils sont aussi en beau fusil, si je peux utiliser un langage parlementaire — l'expression pourrait être un peu moins convenable —, parce qu'ils sentent qu'ils ont beau être généreux, se rendre disponibles et s'impliquer, ils ont un peu l'impression de recevoir en retour du mépris plutôt que de la reconnaissance.
C'est un peu ce dont parle aujourd'hui la motion de ma collègue la députée de : reconnaître la situation de précarité des aînés et corriger le tir. On leur doit cela, ce sont eux qui ont bâti notre société.
Tantôt, le a demandé à ma collègue de combien de personnes profiteraient de l'augmentation demandée de 110 $ par mois. La bonne réponse en fait, c'est nous tous. C'est toute la société qui en profitera, parce que, comme il le disait lui-même tantôt, si on donne 1 $ à nos aînés, ils ne le placeront pas dans un compte d'épargne, ils vont le dépenser, ils vont le réinvestir dans la société. C'est donc collectivement que nous profiterons de cette bonification du traitement de nos aînés.
Pour aller un petit peu plus avant dans les chiffres, et pour avoir une idée de la quantité de personnes qui pourraient profiter de ces augmentations, je dirai qu'il y a 20 ans, 13 % de la population du Québec avaient 65 ans ou plus. Aujourd'hui, on estime que c'est autour de 20 % et cela continue d'augmenter. Dans cinq ans, en 2026, on estime que cela sera peut-être autour de 24 ou 25 %.
Un autre chiffre, encore, est frappant: en 2015, 50 % des aînés avaient un revenu annuel si bas qu'ils étaient exempts d'impôt. Or, en 1997, c'était 20 %. Il y a donc eu, entre 1997 et 2015, une augmentation de 30 % des aînés qui avaient un revenu trop bas pour payer de l'impôt. Cela donne une idée du nombre de personnes qui vont profiter concrètement de l'augmentation proposée par le Bloc.
Le fait est qu'on vit de plus en plus longtemps, ce sont des calculs avérés depuis un bon moment, c'est un état de fait, les besoins n'iront pas en diminuant, au contraire. Le fait de ne pas investir dans la qualité de vie de nos aînés, c'est probablement le calcul le plus irresponsable qu'on puisse faire aujourd'hui. On sait que les soins de santé coûtent cher et cela va augmenter continuellement. Il faut vraiment être déconnecté pour rester les bras croisés à ne rien faire. Les besoins changent, mon collègue de pourrait le confirmer, on a besoin de plus de logements sociaux et plus de services adaptés aux aînés, notamment dans les centres de soins de santé.
Je vais parler un peu du pouvoir d'achat des aînés. C'est assez important, car c'est l'essence du débat que nous avons aujourd'hui. Je vais aussi vous parler de l'Institut de recherche et d'informations socioéconomiques, l'IRIS, qui a fait une enquête il y a quelques années. Les chiffres qui en ressortent sont assez récents puisqu'ils remontent à 2018, et ils nous apprennent qu'une personne seule de 65 ans ou plus vivant à Montréal et dont les seuls revenus proviennent du régime de retraite public a un manque à gagner considérable pour vivre une retraite avec un minimum de dignité. Selon l'IRIS, selon la ville où on se trouve, pour assurer un minimum de confort, cela prend entre 21 000 et 28 000 $. Je ne parle pas de grand luxe, mais de se maintenir à peine au-dessus du seuil de la pauvreté.
En 1975, la pension de la Sécurité de la vieillesse représentait 20 % du salaire industriel moyen, aujourd'hui, elle en représente 13 %. On me dira que c'est une bonne nouvelle en un sens, puisque cela veut dire qu'on a augmenté les salaires des travailleurs. C'est vrai, mais c'est un effet pervers puisqu'on a aussi augmenté leur pouvoir d'achat et que le coût de la vie a suivi la courbe ascendante. Les aînés restent donc pris en arrière avec leur petite pension insuffisante avec le résultat qu'on connaît aujourd'hui, à savoir que les pensions ne permettent même plus de sortir de la pauvreté et de régler leur endettement.
Ces temps-ci, on parle de la mesure du panier de consommation, et on estime qu'il faut 18 821 $ en 2021 pour qu'un résident d'une ville comme Montréal puisse subvenir à ses besoins de base, c'est-à-dire de se loger, de se nourrir et de se vêtir un tant soit peu. En combinant la pension, les crédits d'impôt et le Supplément de revenu garanti, un retraité recevra environ 18 380 $.
On est loin de pouvoir se divertir, jouer au bingo ou aller au restaurant de temps en temps. Ce qui est probablement le plus crève-cœur, c'est qu'on est loin de pouvoir simplement gâter un peu ses petits-enfants, ce que n'importe quel aîné souhaite pouvoir faire à l'automne de sa vie.
Je le répète, ne pas investir dans nos aînés, c'est nous priver nous-mêmes d'une grande richesse. Ils sont retraités, mais ils n'en sont pas moins pleins d'idées, de projets, de bonne volonté et, souvent, d'énergie. De plus, ils sont une source extraordinaire de savoir dont on pourrait faire profiter la jeune génération, qui a le nez collé sur un écran 18 heures par jour. Nos aînés ont un potentiel extraordinaire, pour peu qu'on les maintienne en santé, pour peu qu'on les maintienne en état de contribuer à la société et qu'on leur accorde un minimum de qualité de vie.
Je vais faire le portrait de ce que je constate et de ce que je vis dans ma circonscription, Drummond.
Investir dans nos aînés, cela veut dire que nous avons encore plus de gens comme Réjeanne Comeau qui, avec ses amis de la FADOQ, a trouvé le moyen d'organiser il y a deux semaines une super collecte de sang à Notre-Dame-du-Bon-Conseil, en pleine pandémie. Ce fut un gros succès.
Francine Leroux, de Saint-Lucien, est une femme extraordinaire. Elle est en train d'achever la construction d'une maison pour le Cercle des Fermières de sa municipalité. Cette maison profitera à toute la région. On y organisera des cuisines collectives et des activités pour briser l'isolement. C'est un groupe fantastique.
Je pense à des gens comme Francine Julien, qui se démène pour améliorer la vie des aînés à Saint-Guillaume, et comme Marie-France Roberge, de l'organisme Brin de bonheur, qui organise des activités pour briser l'isolement des femmes aînées à Drummondville. Cela marche tellement bien qu'on doit refuser des gens parce que le local est trop petit.
Dans cette liste, je ne peux pas ne pas nommer l'incontournable Jean-Guy Moreau, qui s'est donné la mission de faire bouger les 70 ans et plus en organisant des ligues de pickleball. M. Moreau est très engagé dans la cause des aînés. Il est d'ailleurs le gendre de M. James Price, dont j'ai souligné à la Chambre le 100e anniversaire de naissance, en décembre dernier. Je souligne aussi qu'à cette occasion, le député de s'était joint à moi, parce que M. Price est natif de Louisbourg, dans sa circonscription.
Bref, le gouvernement libéral a l'air de considérer la demande du Bloc québécois d'augmenter la pension de la Sécurité de la vieillesse de 110 $ par mois comme une dépense excessive. Au Bloc, nous voyons plutôt cela comme un investissement. Comme on l'a dit tantôt, l'engagement des libéraux d'augmenter la pension de la Sécurité de la vieillesse de 10 % dès l'âge de 75 ans n'a même pas encore été respecté, et nous ne savons pas s'il le sera.
En tant que société, nous avons une dette envers nos aînés. Ce n'est pas un caprice. Le minimum, pour maintenir des soins de santé de qualité, est d'augmenter les transferts en santé aux provinces et à Québec, comme demandé, et d'augmenter la pension de la Sécurité de la vieillesse pour les gens qui ont bâti le Québec et le Canada. C'est une question de respect. Nous leur devons cela et j'espère que nous allons adopter cette motion.